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IN THE MOOD FOR CINEMA - Page 3

  • Critique de VALEUR SENTIMENTALE de Joachim Trier – Grand Prix du Festival de Cannes 2025

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    En 2021, le jury du 74ème Festival de Cannes attribuait son prix d’interprétation à Renate Reinsve pour son rôle dans Julie (en 12 chapitres), le portrait d’une trentenaire, entre légèreté et mélancolie, un mélodrame toujours d’une grande justesse. Cette fois, son réalisateur, Joachim Trier, est reparti du Festival de Cannes avec le Grand Prix, la palme d’or 2025 ayant été attribuée à Un simple accident de Jafar Panahi.

    « Rien n’est plus beau que les ombres » entend-on dans Valeur sentimentale. C’est peut-être ce dont il est question avant tout dans ce film, d’ombres, celles qui planent sur cette famille et cette maison par le point de vue de laquelle le long métrage commence. Située à Oslo, elle est le témoin du temps qui s’écoule à une vitesse étourdissante. Elle porte en elle un chagrin qui se faufile entre les générations, et qui pèse sur leurs épaules : les fissures du passé, au sens propre comme au sens figuré, comme l’avait déjà compris et analysé la jeune Nora dans sa dissertation dont la bâtisse fut l’objet. Cette maison appartient à Gustav Borg (Stellan Skarsgard), un cinéaste renommé qui n’a pas tourné depuis quinze ans. Il a vécu là avec son ex-femme, Sissel, et ses deux filles, Nora (Renate Reinsve) et Agnès (Inga Ibsdotter Lilleaas), avant de partir et de les délaisser toutes ces années. Il retrouve ses filles le jour de l’enterrement de leur mère, dans cette même maison. Un retour qui déplaît à Nora autant qu’il la bouleverse. Nora est comédienne, rongée par la solitude, et des blessures passées. Son père lui propose le rôle principal du film qu’il a écrit pour elle. Elle refuse le rôle. Elle refuse même de lire le scénario. Gustav décide finalement de le proposer à Rachel Kemp (Elle Fanning), une jeune actrice américaine en vogue que Gustav rencontre au Festival du Cinéma Américain de Deauville où il se trouvait à l’occasion d’une rétrospective qui lui était consacrée. Les frontières entre fiction et réalité sont d’autant plus étanches qu’il a l’intention de tourner dans la maison familiale, une grande bâtisse teintée de rouge qui recèle une multitude de secrets, comme ceux des patients de leur mère psychologue que les deux filles écoutaient à leur insu. C’est là aussi que l’arrière-arrière-grand-père de Nora et Agnès est mort. C’est là également que leur grand-mère est née et qu’elle est décédée. La maison incarne la mémoire et les ombres de la famille, de l’histoire et de l’Histoire, les secrets enfouis.

    Depuis son premier film, Nouvelle Donne (2006), Joachim Trier n’a cessé de partager ses questionnements personnels dans ses œuvres. Il est lui-même père de deux enfants et cinéaste comme le personnage de Gustav. Dans ce film, l’art, son art, se fait réconciliateur entre ce père et cette fille qui ne savent pas communiquer et se ressemblent pourtant tellement.

    « Prier, c’est accepter son désespoir » a écrit Gustav dans le scénario qu’il destinait à sa fille. Le film est aussi cela, une route vers l’acceptation (« je veux trouver ma place » y est-il aussi écrit), vers le dépassement du désespoir, afin aussi que la maison ne soit plus un décor insondable, qu’on regarde en face toutes les blessures qu’elle a abritées.

    Gustav incarne un père d’avant #metoo, séducteur, hâbleur, égoïste, maladroit. Stellan Skarsgård l’interprète avec beaucoup d’intensité et de douleur contenue.  Elle Fanning est aussi parfaite pour incarner cette actrice humble, pleine de doutes, d’empathie, de clairvoyance, prête à se teindre les cheveux et à prendre un accent pour le rôle, mais pas à se substituer à une autre, et lui voler sa vie.

    Renate Reinsve et Inga Ibsdotter sont bouleversantes, et parfaitement crédibles, dans les rôles de ces deux sœurs, surtout quand leurs chagrins se rencontrent enfin pour, peut-être, se soigner l’un l’autre.

    Coscénaristes depuis Nouvelle donne, Joachim Trier et Eskil Vogt optent pour la première fois pour la narration chorale, qui alterne donc entre les points de vue et les temporalités.

    Le chef opérateur Kaspen Tuxen qui avait déjà travaillé sur Julie (en 12 chapitres) adapte sa lumière au rythme des saisons. Son évolution traduit autant l’évolution dans le temps que les changements dans les états d’esprit des personnages.

    La BO est aussi le malin reflet de ces émotions. Il s’ouvre avec Dancing Girl de Terry Callier et se referme avec Cannock Chase de Labi Siffre. C’est la pianiste, compositrice et chanteuse polonaise Hania Rani qui signe la musique originale. C’est sa première collaboration avec Joachim Trier. Sa mélancolie reflète la fragilité et la tristesse de Nora. Se déploie une multitude de styles musicaux au gré des émotions contrastées des personnages : Roxy Music, New Order, Artie Shaw et même des compositeurs classiques comme Berlioz et Debussy.

    Valeur sentimentale n’est pas seulement l’exploration des blessures familiales. Il multiplie aussi les références au monde du théâtre et du cinéma. De cette scène marquante du début où Nora refuse de monter sur la scène du théâtre, tétanisée, pétrifiée par le trac, à ces scènes au Festival de Deauville lors de la rétrospective sur la carrière de Gustav avec la projection de son film emblématique dans lequel jouait sa fille cadette, enfant. Les scènes sur la plage de Deauville, auréolée de la lumière presque irréelle de l’aurore, offrent une respiration judicieuse. Gustav offre aussi des DVD à son petit-fils de 9 ans. Et le film n’épargne pas Netflix, ce que ces plateformes engendrent comme contraintes à la création, Gustav n’ayant visiblement pas compris que son film ne sortirait pas au cinéma.

    Valeur sentimentale ausculte cependant avant tout les méandres des blessures familiales, les fantômes qui planent sur cette maison, la transmission douloureuse qu’elle représente comme le signifie cette séquence onirique avec les visages empreints de tristesse du père et de ses deux filles qui se (con)fondent. Une histoire universelle et d’une grande sensibilité sur le manque d’amour ou le mal-amour, sur les ombres du passé et du cœur avec des personnages attachants, dans leurs failles comme dans leurs combats. Ces fondus au noir qui séparent les séquences sont comme le masque ou le mur qui sépare les membres de la famille et que le décor reconstitué abattra. Une mise en abyme ingénieuse entre la vie et le cinéma, sur l’art qui guérit les maux de la vie. Joachim Trier dénoue avec beaucoup de pudeur la complexité des rapports familiaux et des blessures intimes, distillant tout doucement l’émotion tout du long, pour susciter la nôtre à la fin. Allez savoir si le décor ne va pas exploser, les fissures se réparer, et la valeur sentimentale l’emporter… Pour cela, il vous faudra vous plonger dans cette Valeur sentimentale subtile et poignante. (Quel beau titre d'ailleurs qui désigne autant ce que représente la maison, que ce qui unit les membres de la famille qu'elle réunit).

  • Critique de SOUS TENSION de Penny Panayotopoulou (au cinéma le 20 août 2025) et CONCOURS (4x2 places à gagner)

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    Au cœur de l’été, quelle meilleure idée que de vous embarquer avec moi pour un pays que j’affectionne et dont je vous ai souvent parlé dans mes articles sur le cinéma mais aussi dans mes fictions littéraires : la Grèce. Ne vous attendez cependant pas à vous extasier devant les paysages idylliques des îles Ioniennes et des Cyclades, ou d’être saisis de vertige devant les magnificences du Parthénon (l’émotion irrationnelle que ce monument fascinant me provoque à chaque fois, mais c’est une autre histoire). Avec son troisième long-métrage, Penny Panayotopoulou nous amène en effet à la découverte de l’envers du décor, pour une plongée dans la réalité sociale de la Grèce contemporaine, qui met en exergue les failles du système hospitalier public. Cela n’en est pas moins passionnant.

    Ce film fut présenté dans le cadre des « Découvertes européennes » du Arras Film Festival 2024. Il a notamment obtenu le Prix du Public et Prix meilleur début pour Giannis Karampampas au Festival international du film de Thessalonique 2024 et le prix de la réalisation au Festival du film grec de Los Angeles 2025.

    Nous suivons ainsi Costas (Giannis Karampampas), depuis peu agent de sécurité dans un hôpital public sous tension. Sa famille a de graves problèmes financiers. Il doit par ailleurs s’occuper de sa jeune nièce, Nicky (Garifalina Kontozu), après le décès brutal de son frère, endetté. Il se laisse alors entraîner dans une combine : monter de toute pièce un dossier pour faute médicale. Costas, poussé par un médecin et une infirmière aussi opportunistes qu’antipathiques, doit alors guetter les situations qui pourraient être transformées en cas d’erreurs médicales, l’avocat alors informé pouvant verser de conséquents dessous-de-table….

    D’emblée, le spectateur devine que la légèreté des premières minutes ne saura durer, la musique mélancolique qui les accompagne résonant déjà comme un avertissement. Sur sa moto avec sa petite amie qui, par jeu refuse de lui dire qu’elle l’aime, Costas tournoie dans ce terrain vague, tandis que la lueur du soleil perce dans le lointain, avec la mer à peine perceptible pour déjà nous signifier que ce ne sera pas cette autre Grèce-là, maritime et iconique, qui nous sera racontée ici. La magie et l’insouciance semblent bien fragiles, déjà. Un voile de tristesse semble parfois teinter le regard de Costas, comme s’il était déjà à l’écart du groupe auquel il  veut s’intégrer. La mort va en effet bien vite constituer son quotidien, entre celles auxquelles il est confronté dans l’hôpital dans lequel il travaille et celle de son frère.

    L’intemporalité et l’universalité du personnage principal et du drame auquel il doit faire face (Qui, malheureusement, ne s'est jamais retrouvé face aux fourberies tragiques du destin ?) nous conduisent à être rapidement en empathie avec Costas, qui est de tous les plans. Certes, l’intrigue se déroule en Grèce, met en lumière les difficultés du système hospitalier public grec, mais l’histoire de cet homme pourrait avoir lieu presque partout ailleurs. La précarité. Le dilemme moral. Le difficile choix (mais en est-ce vraiment un, a-t-il vraiment le choix ?) de devoir renier ses principes moraux pour sauver sa famille. En plus du faible salaire qu’il perçoit, Costas est témoin de racisme, d’injustices diverses, mais il n’a pas le loisir de se rebeller : sous tension permanente, il doit sauver sa famille. Coûte que coûte.

    La réalisatrice utilise avec beaucoup d’intelligence les hors-champ, les ellipses, les symboles. Comme lorsque Costas regarde le lit d’hôpital vide et les quelques affaires qu’une patiente tout juste décédée a laissées. Ce petit sac qui contient toute une vie est plus bouleversant que la vision d’un corps mort. Comme les chatons auxquels Costas refuse l’entrée de la maison. Mais quand il n’en restera plus qu’un survivant, il sera recueilli, choyé, au cœur du foyer. Telle la petite Nicky qui a perdu son père. Et puis il y a cet oranger malade. Costas avait promis à son frère de s’en occuper. Il symbolisera l’espoir retrouvé. La vie qui reprend, malgré tout. « La certitude que rien ne se perd jamais ».

    Giannis Karampampas qui interprète Costas, avec son physique à la fois contemporain et intemporel, d’une beauté fragile, presque humble, se glisse avec beaucoup de justesse dans toutes les nuances de la douleur et de la révolte contenue que connaît son personnage. C’est difficile à croire mais il s’agit pourtant là de son premier rôle au cinéma (une interprétation à juste titre récompensée en festivals). La mère aussi, Despina (Alexandra Sakellaropoulou), contient sa douleur, héroïne tragique dont on devine qu’elle n’a peut-être pas toujours été tendre, qui souffre dans le silence.

    Les jeux de lumière sont particulièrement judicieux. Le bonheur semble toujours là, à flotter dans l’air, dans un ailleurs proche et inaccessible, jusqu’à la bouleversante scène finale lors de laquelle la lumière irradie, éblouit, à la fois naturelle et teintée d’accents irréels. Un travelling virtuose et émouvant l’accompagne et nous emmène de l’autre côté de la maison, dans un havre de sérénité. Costas a sauvé l’essentiel, son âme sans doute. « Aimer la beauté, c'est vouloir la lumière. C'est ce qui fait que le flambeau de l'Europe, c'est-à-dire de la civilisation, a été porté d'abord par la Grèce, qui l'a passé à l'Italie, qui l'a passé à la France. » Voilà qui me fait penser à cette phrase extraite des Misérables de Victor Hugo.

    Un drame familial et moral captivant, mais aussi un état des lieux alarmant du système hospitalier grec, objet de la corruption. L’envers du décor, c’est cela mais aussi des terrains vagues, des immeubles aux constructions interrompues, des lieux qui semblent abandonnés, désincarnés, très éloignés de la carte postale. Même la maison de Costas et sa famille semble chancelante, sous tension elle aussi.

     Il y a du néo-réalisme italien dans l’humanité avec laquelle la réalisatrice accompagne la précarité de son personnage principal. Elle ne néglige cependant aucun des personnages secondaires. C’est le souvenir de chacun d’eux et de l'humanité malmenée et victorieuse de Costas que nous emportons, après cette dernière scène, sublime, poignante, bercée par cette lumière paradisiaque. Mieux peut-être encore que celle figurant sur une carte postale des Cyclades. Ici c’est la vérité brute, atténuée par le regard particulièrement sensible de la cinéaste qui n’édulcore pas la réalité, mais sait en extraire la poésie à laquelle fait écho la magnifique musique de Nikolas Anadolis qui a signé la BO de ce film qui sait relâcher la tension (magnifiques plans de Costas marchant dans les rues vides) pour mieux la signifier, et mieux conserver notre attention. Je vous recommande ce voyage hors des sentiers battus, de la Grèce et du cinéma.

    CONCOURS : 4x2 places pour le film à gagner

    Souhaitant défendre ce film que j'ai particulièrement apprécié, je vous propose de remporter 4x2 places pour celui-ci, en partenariat avec Épicentre Films. Soyez simplement les plus rapides à me dire quel est votre film grec préféré et pourquoi, par email à inthemoodforfilmfestivals@gmail.com, en n'oubliant pas de joindre vos coordonnées postales pour l'envoi des places, et en n'oubliant pas de vérifier qu'il sera bien à l'affiche du lieu où vous vous trouve(re)z. Καλή τύχη !

  • Mon avis sur l’Hôtel Barrière Le Normandy de Deauville : mes bonnes adresses « In the mood for cinema » (2)

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    « Le rêve, c’est le luxe de la pensée » écrivait Jules Renard. « On ne meurt pas d’une overdose de rêves » a coutume de répéter le cinéaste qui a immortalisé Deauville et le Normandy. Alors, aujourd’hui, je vous propose de vous plonger sans retenue dans les coulisses d’un établissement qui incarne le rêve et le luxe (discret), peut-être mieux que nul autre, et à la légende duquel le cinéma a tant contribué…

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    Le 31 juillet dernier, j’inaugurais cette nouvelle rubrique que je consacrerai régulièrement à mes bonnes adresses (ayant un lien avec le cinéma) en vous présentant le Cinéma-Hôtel mk2 Paradiso, à Paris. Pour ce deuxième article, j’ai choisi de vous emmener dans ma ville de cœur, Deauville, et dans un établissement indissociable du septième art, l’Hôtel Barrière Le Normandy, immortalisé par le chef-d’œuvre de Lelouch, palme d’or 1966, Un homme et une femme, mais aussi lieu central du Festival du Cinéma Américain de Deauville dont ce sera cette année la 51ème édition.

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    Francis Ford Coppola sur la scène du Centre International de Deauville, lors du 50ème Festival du Cinéma Américain.

    Je couvrirai ce festival comme chaque année pour différents médias à commencer Inthemoodforcinema.com, un évènement dont je vous détaille le programme ici. Vous pouvez aussi retrouver mon interview dans Normandie Prestige 2025, magazine annuel dans lequel je vous parle de ma passion pour Deauville et pour ce festival, et dans lequel, comme chaque année depuis six ans, vous pourrez lire mon bilan de l’édition précédente du Festival du Cinéma Américain de Deauville. Enfin, vous pourrez m’entendre sur Deauville La Radio que vous pouvez aussi écouter en direct sur ce blog (à droite pour la version web, et en bas de cette page pour la version smartphone ou sur le site de la radio, ici).

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    Le Normandy, c’est un lieu synonyme de nombreux souvenirs pour moi, aussi kaléidoscopiques que les couleurs de la plage de Deauville : un Noël tempétueux au son des violons tziganes lors duquel la toiture de l’établissement avait quelque peu souffert, des délibérations acharnées lors d’une participation à un jury de cinéphiles en 2005 puis presse quelques années plus tard, jurys de feu Festival du Film Asiatique de Deauville, en 2016 une collaboration cocasse avec une marque automobile à l’occasion de laquelle je retrouvais une actrice avec qui j’avais fait partie du jury du Festival du Film Britannique de Dinard, alors représentante de la marque automobile en question. Mais encore des tea times dans les salons ou dans le bar rythmés par le son du piano auquel se mêle parfois la voix enchanteresse du musicien qui nous plongent dans une atmosphère hors du temps, très « fitzgeraldienne ». Ou encore lors des mémorables brunchs au restaurant La Belle Époque. Sans oublier, en 2017, une séance de dédicaces de mon roman L’amor dans l’âme et de mon recueil Les illusions parallèles

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    Ce lieu est d'ailleurs éminemment romanesque. C’est ainsi le cadre de plusieurs de mes textes : une nouvelle du recueil Avec ou sans valentin publié aux Éditions J’ai Lu en 2022 s’y déroule en grande partie, ainsi qu’une nouvelle de mon recueil Les illusions parallèles publié en 2016 aux Éditions du 38.

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    L’Hôtel Normandy, c’est donc pour beaucoup (dont je suis) comme une madeleine de Proust. D’ailleurs, on ne dit pas je vais à l’hôtel Normandy mais je vais « au Normandy ».  Bientôt peut-être deviendra-t-il une antonomase et dira-t-on « un Normandy » pour désigner un palace intemporel et incontournable, synonyme d’heureuses réminiscences.

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    À deux heures de Paris, la mythique Maison anglo-normande trône fièrement au cœur de la ville, à quelques mètres de la mer et des célèbres Planches, à deux pas de la non moins célèbre place Morny, juste en face du casino, des tennis, et à proximité des restaurants de la rue Eugène Colas. Une institution chaleureuse, chargée d’âme(s) et d’Histoire(s) et empreinte d’une ensorcelante mélancolie. Situé en plein centre de Deauville dont il est le point central et névralgique, le Normandy Barrière, plus ancien hôtel du groupe Barrière, en symbolise l’âme, quand tant d'hôtels, plus récents souvent, en sont dénués.

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    Les travaux d’envergure de cet hôtel iconique qui s’achevèrent en 2016, malgré des rénovations récurrentes, étaient devenus indispensables pour cet établissement datant de 1911-1912 qualifié alors de « plus bel hôtel du monde » par les chroniqueurs, un an avant que Gabrielle Chanel y ouvre sa boutique.

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    L’établissement fut notamment agrandi en 1927, atteignant alors jusqu’à 550 chambres. On ne compte plus les personnalités y ayant séjourné et ayant marqué son histoire comme Sacha Guitry qui, en 1914, y séjourna deux mois pour sa convalescence après être tombé gravement malade. Des travaux avaient également été réalisés en 1994 et 2010 mais l’établissement n’avait jamais été vidé comme il l’a été pour ces nouveaux travaux. Après ces travaux, l’établissement passait ainsi de 290 chambres à 271 avec des suites de 60 m2 en moyenne !

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    Mais c’est évidemment le film de Lelouch qui a contribué à consolider le mythe…

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    Il est impossible désormais de dissocier Deauville du film de Claude Lelouch qui a tant fait pour sa réputation, Un homme et une femme ayant créé la légende du réalisateur tout comme le long métrage a contribué à celle de la ville de Deauville, et notamment à sa réputation de ville romantique.

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    Je me souviens, pendant le Festival du Cinéma Américain 2006, de l’inauguration de la place Claude Lelouch, en sa présence et en celle d'Anouk Aimée. J'étais sur les lieux ce jour-là et l'émotion et la foule étaient au rendez-vous.

    J'ai vu Un homme et une femme un grand nombre de fois (ce film fait sans aucun doute partie de ceux à l’origine de ma passion pour le septième art) et, à chaque fois, avec le même plaisir, la même émotion, le même sentiment de modernité pour un film qui date de 1966 alors que beaucoup de critiques ont pourtant si souvent raillé le classicisme du cinéaste. Cette modernité est d'ailleurs en partie la conséquence de contraintes techniques et budgétaires. Ainsi, Lelouch n'ayant pas assez d'argent pour tourner en couleurs filmera les extérieurs en couleurs et les intérieurs en noir et blanc. Le montage et les alternances de noir et blanc et de couleurs jouent alors habilement avec les méandres du temps et de la mémoire émotive, entre le présent et le bonheur passé qui ressurgit sans cesse.

    Je ne sais pas si « le cinéma c'est mieux que la vie » mais en tout cas Claude Lelouch fait partie de ceux dont les films et surtout Un homme et une femme nous la font aimer. Rares sont les films qui donnent à ce point la sensation de voir une histoire d'amour naître et vibrer sous nos yeux, d'en ressentir -partager, presque- le moindre battement de cœur ou le moindre frémissement de ses protagonistes, comme si la caméra scrutait les âmes. Par une main qui frôle une épaule si subtilement filmée. Par le plan d'un regard qui s'évade et s'égare. Par un sourire qui s'esquisse. Par des mots hésitants ou murmurés. Par la musique éternelle de Francis Lai (enregistrée avant le film) qui nous chavire le cœur. Par une photographie aux accents picturaux qui sublime Deauville filmée avec une lumière nimbée de mélancolie, des paysages qui cristallisent les sentiments de Jean-Louis et d'Anne, fragile et paradoxalement impériale. Rares sont les films qui procurent cette impression de spontanéité, de vérité presque. Les fameux « instants de vérité » de Lelouch. Comme celui de cette scène de restaurant à la Belle Époque, le restaurant du Normandy, scène récemment reprise pour une publicité. « Vous avez des chambres ? » demande Jean-Louis Trintignant au serveur. Cinquante-huit ans plus tard, Brad Pitt et Penelope Cruz rejouent la scène pour cette publicité réalisée par Inez & Vinoodh, lancée par Virginie Viard, la directrice artistique des collections mode Chanel. Seule différence notable, époque oblige : cette fois, c’est la femme qui demande « Excusez-moi, avez-vous une chambre de disponible ? ». Le sac qu’elle porte ostensiblement sur la table, lui ne change pas : un Chanel…

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    Et puis il y a le charme incomparable du couple Anouk Aimée/ Jean-Louis Trintignant, le charme de leurs voix, notamment celle, veloutée, de Jean-Louis Trintignant quand il prononce « Montmartre 1540 ». Le charme et la maladresse des premiers instants cruciaux d'une histoire d'amour quand le moindre geste, la moindre parole, peuvent tout briser. Ces plans fixes, de Jean-Louis dans sa Ford Mustang (véritable personnage du film), notamment lorsqu'il prépare ce qu'il dira à Anne après avoir reçu son télégramme. Ces plans qui encerclent les visages et en capturent la moindre émotion. Ce plan de cet homme avec son chien qui marche dans la brume et qui fait penser à Giacometti (pour Jean-Louis). Tant d'autres encore...

    Avec Un homme et une femme, Claude Lelouch a signé une histoire intemporelle, universelle avec un ton très personnel et poétique. Alors pour reprendre l'interrogation de Jean-Louis dans le film, citant Giacometti « Qu'est-ce que vous choisiriez : l'art ou la vie », Lelouch n'a certainement pas choisi, ayant réussi a insufflé de l'art dans la vie de ses personnages et de la vie dans son art. L'art qui transpire la vie.

    Alors que Claude Lelouch a tourné sans avoir de distributeur, sans même savoir si son film sortirait un jour, il obtint 47 récompenses et, aujourd'hui encore, de nombreux touristes viennent à Deauville et au Normandy grâce à Un homme et une femme, le film, mais aussi sa musique mondialement célèbre. Vingt ans après, Claude Lelouch tourna une suite, Un homme et une femme, 20 ans déjà, réunissant à nouveau les deux protagonistes. Et cinquante-trois ans après Un homme et une femme, nous avons ainsi eu le plaisir de retrouver ces personnages mythiques dans Les plus belles années d'une vie.

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    Ce dernier film qui aurait pu être morose est au contraire plein de vie. La vie est là, tout le temps. Éblouissante. Quand Anne et Jean-Louis s’évadent en voiture et que le soleil insolent perce à travers les feuilles. Quand Jean-Louis crie fougueusement à Anne « Embrassez-moi ». Quand les femmes regardent Jean-Louis, ou que Jean-Louis regarde les femmes de sa vie. Avec tant de tendresse. La tendresse, ce film en regorge. L’humour aussi. Lors de multiples clins d’œil au film de 1966 comme lorsque Jean-Louis roule sur les Planches et s’étonne que ce soit interdit et qu’un policier lui rétorque que c’est interdit « depuis 50 ans, depuis qu’un crétin a roulé ici avec sa Ford Mustang. » Quelle justesse lorsqu’il dit : « Je me souviens d’elle comme si c’était hier » ou lorsqu’elle dit « On est toujours beaux quand on est amoureux ». Cela aurait pu être mièvre. Par le talent de ces deux immenses acteurs et de Lelouch, c’est infiniment beau et émouvant. Et ce visage de Trintignant quand soudain il s'illumine par la force des souvenirs de son grand amour, comme transfiguré, jeune, si jeune soudain. Et la majesté d'Anouk Aimée, sa grâce quand elle remet sa mèche de cheveux. Il faut dire aussi qu’ils sont si amoureusement filmés. Et que d'intensité poétique et poignante lorsqu'ils sont l'un avec l'autre comme si le cinéma (et/ou l'amour) abolissai(en)t les frontières du temps et de la mémoire. Encore un des pouvoirs magiques du cinéma auxquels ce film est aussi un hommage.

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    Photo personnelle prise lors de la conférence de presse du film Les plus belles années d'une vie dans le cadre du Festival de Cannes 2019

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    Claude Lelouch et l'équipe du film,  "Finalement",  lors de la clôture du 50ème Festival du Cinéma Américain de Deauville. Vous pouvez retrouver ma critique de ce film sur Inthemoodfordeauville.com.

    D’autres tournages eurent lieu en ses murs : bien sûr, Les plus belles années d’une vie de Claude Lelouch, donc, en 2018 (j’avais eu la chance de vivre sa mémorable projection cannoise, que je vous racontais, ici), Assassins et voleurs de Sacha Guitry (1957) Le baron de l’Écluse de Jean Delannoy (avec Jean Gabin) en 1960, Les Amis de Gérard Blain (en 1971), La disparue de Deauville de et avec Sophie Marceau ( 2007) et le long métrage éponyme, Hôtel Normandy de Charles Nemes, sorti en 2013.

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    L’auteure de ces lignes avait aussi écrit un scénario qui s’y déroulait, qui lui fit vivre bien des mésaventures, mais c’est une autre longue histoire…

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    Première remarque en arrivant, à l’entrée du Normandy, depuis ces derniers travaux, l’espace pour les voitures et les arrivants dont on décharge les bagages a été plus clairement délimité.

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    Les splendides bouquets de fleurs sont toujours là dans le lobby pour nous accueillir, de même que les réceptionnistes souriants, personnalisant constamment votre arrivée et votre séjour : chez Barrière, et c'est particulièrement appréciable, on vous appelle toujours par votre nom, du premier au dernier jour.

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    Lors de mon dernier séjour, lors de la réouverture après ces travaux de rénovation, j’avais découvert ce véritable trésor mis à jour lors des travaux, un énigmatique portrait masculin derrière les tapisseries de l’hôtel.

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    Lors de ces travaux achevés en 2016, les couloirs avaient ainsi été redécorés par Nathalie Ryan. Aux commandes de cette renaissance du Normandy se trouvaient en effet deux architectes décorateurs de renom : Nathalie Ryan pour toute la partie hébergement et Alexandre Danan pour le restaurant. Avec élégance et raffinement, ils ont repensé Le Normandy, sans altérer pour autant l’âme de ce joyau historique. Nathalie Ryan, architecte d’intérieur et décoratrice, a été la directrice architecture de la Maison Dior pendant plus 10 ans. Elle débute sa collaboration avec le Groupe en 2010, lorsqu’elle crée la Suite Dior de l’Hôtel Barrière Le Majestic Cannes : 400 mètres carrés d’élégance et d’art de vivre à la française, dans les plus beaux matériaux et les plus précieuses matières. Pour Le Normandy, c’est la même finesse qui la motive : respecter et conserver l’âme historique des bâtiments, avec leurs codes, leurs caractères, en insufflant un décor d’aujourd’hui.

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    Dans les chambres, la fameuse toile de Jouy indissociable de l’établissement. La chambre agrémentée d’une superbe vue mer est coquette et chaleureuse, un véritable cocon que l’on a guère envie de quitter. La toile de Jouy a ainsi été modernisée et déclinée en coloris harmonieux, selon les chambres : vert, beige, orange, bleu et rouge. Un classicisme qui se pimente néanmoins de quelques touches d’aujourd’hui, avec des tissages légers, unis ou structurés qui viennent orner le mobilier créé spécialement par Nathalie Ryan. Les motifs historiques ont été travaillés en y associant des tissus tramés unis intégrant les couleurs choisies des impressions pour une touche contemporaine et élégante. Des rappels de la toile de Jouy sur les coussins décoratifs contrastés par des touches de couleurs plus soutenues donnent aux nouvelles chambres une élégance intemporelle si caractéristique du «  savoir faire » à la française  que les hôtels du groupe Barrière symbolisent si bien et a fortiori celui-ci.

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    Dans les salles de bain, des pierres blanches, mosaïques argentées et meubles vasques en acajou rajeunissent ainsi les lieux, pour des instants de détente idéaux. De ces chambres, le spectacle du coucher de soleil sur la mer est d’une beauté saisissante, irréelle, à couper le souffle…

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    En 2015, Nathalie Ryan avait en première phase déjà décoré pour le Normandy la Suite Anouck Aimée devenue par la Suite Un homme et une femme avec les motifs de la toile de Jouy originale du film de Claude Lelouch mais stylisée pour l’occasion pour se fondre dans l’atmosphère si particulière du film, mais aussi la Suite Présidentielle avec sa magnifique terrasse, ainsi que 76 Chambres.

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    Photo numéro 2 ci-dessus issue du site officiel de l'hôtel

    Les chambres et suites du Normandy sont à l'image de la destination qui les accueille, chics et intemporelles.

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    Les petits déjeuners servis dans la salle de restaurant, dotée d’une splendide mosaïque qui en constitue la richesse et la singularité, sont toujours aussi copieux, et satisferont les plus exigeants.

    Nos amis les animaux sont toujours les bienvenus au Normandy avec de nombreuses petites attentions.

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    Lors de mon dernier dîner à la Belle Époque, datant de la période de Noël 2023, j’ai observé une montée en gamme de l’établissement, orchestrée savamment par Joy Desseigne Barrière et Alexandre Desseigne, secondés par Grégory Rabuel en tant que Directeur Général du Groupe.

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    Sur cette photo, prise lors de l'ouverture du 50ème Festival du Cinéma Américain de Deauville, et de l'hommage à Michael Douglas, Alexandre Barrière et, à sa gauche, Joy Desseigne Barrière.

    Ce soir-là, malgré l’incendie dans les étages (sans dommages et sans gravité) qui, ce soir-là, nécessita que tout l’établissement fût vidé (incendie et incident parfaitement gérés par les équipes qui apportèrent des couvertures aux clients alors au spa obligés de sortir en peignoir, et boissons offertes pour tous au retour), ce dîner fut succulent et le service parfait. Une cuisine raffinée et locale dans l’ambiance Années Folles du restaurant. 

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    Plus récemment, je me souviens aussi de ce décor pour un autre Noël…Du sol enneigé aux sapins immaculés, des luges et skis vintage aux œufs télécabines traditionnels, c’est toute la montagne, dans toute sa splendeur, qui s’exprimait ainsi dans la Cour du Normandy. Guirlandes lumineuses, lanternes et photophores agrémentaient aussi cette atmosphère et contribuaient à son élégance. Cette décoration avait ainsi été inspirée de l’Hôtel Barrière Les Neiges, situé dans la mythique station Courchevel 1850.

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    Au sein de l'hôtel donc mais aussi à quelques pas de celui-ci, vous pourrez profiter d'une collection infinie d'expériences culinaires signées Barrière : Le Ciro’s (qui a désormais aussi une déclinaison cannoise et bauloise), le Bar de la Mer, le Bar du soleil, le Noto, et bien sûr la Belle Époque au sein de l’hôtel. Et, de mon côté, en plus de ces établissements, a fortiori la Belle Époque que je vous recommande sans réserves, et les trois premiers pour profiter des Planches et de la vue mer, je vous recommande un restaurant « ami » qui n’appartient pas au groupe, La Cantine, à quelques pas de là.

    Vous pourrez aussi découvrir le bar mythique où Jack Nicholson se plaisait à découvrir les 147 références de whisky mais si, comme moi, vous ne buvez pas de whisky, vous pourrez opter pour de délicieux cocktails sans alcool et la carte snack avec ses exquises pâtisseries. Vous pourrez aussi profiter d’une multitude d’activités sportives et de bien-être, ainsi que d'un Kids Club.

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    Le Normandy dispose aussi d'un splendide spa avec piscine (là aussi extrêmement chaleureuse), d'un sauna, d'un hammam et d'un centre de remise en forme. Des soins et massages ressourçant y sont proposés, en collaboration avec les marques Biologique Recherche et Algologie.  Là, dans cet écrin de bien-être, luxe et sérénité, au Spa Diane Barrière, vous pourrez vous offrir un soin sur mesure .

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    Les deux photos du spa et de la piscine ci-dessus sont issues du site officiel de l'Hôtel Barrière Le Normandy

    Saluons l'arrivée d'un nouveau directeur général au Normandy, Monsieur Rihab Saad, depuis le 1er août 2025, lequel a débuté sa carrière au Martinez, à Cannes, et a travaillé pour d'autres prestigieux établissements comme l'Evian Royal Palace, le George V à Paris ou le Royal Mansour Casablanca.

    Je crois que vous l’aurez compris, séjourner au Normandy est une expérience hors du temps. C'est un lieu mythique et unique sur lequel planent des ombres légendaires et la magie du cinéma. Si vous voulez en profiter pendant le Festival du Cinéma Américain, sachez enfin que deux des hôtels Barrière de Deauville, le Normandy et le Royal, proposent un forfait spécial, une Escapade Festival que je vous détaille ci-dessous. Cette offre expire le 01/09/2025. 

    Escapade festival

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    À l’occasion du Festival du Cinéma Américain, vivez un séjour d’exception, entre les 5 et 13 septembre 2025, au Normandy ou au Royal Deauville avec l’offre Escapade Festival.

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    Cette offre comprend :

    L'hébergement

    Les petits-déjeuners

    L'accès au Festival du Cinéma Américain

    Le Pass Séance Étoile (le soir) : accueil Tapis Rouge au Centre International de Deauville, cocktail champagne suivi de la projection d'un film en avant-première. Le Pass Jour : accès le lendemain aux séances sur les 3 lieux de projection du Festival, hors séance Étoile

    L'accès aux espaces bien-être et sportifs

    Accès gratuit ou à des conditions privilégiées à l'ensemble des activités sportives et de loisirs du Resort

    L'accès au Kid's Club - Studio by Petit VIP pour les enfants de 4 à 12 ans (en week-ends et périodes de vacances scolaires)

    L'accès au Club Ados - de 13 à 17 ans

    Conditions de l’offre

    Ce tarif comprend l'hébergement en chambre double et les petits-déjeuners, ainsi qu'un accès au Festival du Cinéma Américain 2025 pour un séjour au Normandy ou au Royal Deauville, entre le 5 et le 13 septembre 2025. Réservation du 03 juillet au 1er septembre 2025, soumise à disponibilités. L'accès au Festival du Cinéma américain, pour chaque nuit réservée, inclut le Pass Séance Étoile (le soir) : l'accueil Tapis Rouge au Centre International de Deauville, le cocktail avec champagne suivi de la projection d'un film en avant-première.

    Le Pass Jour : l'accès le lendemain en journée aux séances sur les 3 lieux de projection du Festival, hors séance Étoile.

    Accès aux infrastructures bien-être et sportives du Resort, sur réservation et selon disponibilité.

    Pour en savoir plus : le site officiel de l’Hôtel Barrière Le Normandy, et le compte Instagram de l’Hôtel Barrière Le Normandy.

  • Critique de MERLUSSE de Marcel Pagnol (version restaurée, au cinéma le 30.07.2025) – Cannes Classics 2025

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    Pagnol. Un nom dont le simple énoncé exhale déjà la garrigue, le soleil éblouissant ruisselant sur les sublimes paysages de Provence, le chant des cigales, les cœurs déchirés, sinueux et humbles, la tendresse, l'humour, l'humanité, des histoires universelles et intemporelles. Et des soirées d'enfance à pleurer devant Manon des sources.

    Cette année, Marcel Pagnol aurait eu 130 ans. L’âge du cinéma…Peut-être est-ce pour cela que les premiers plans de Merlusse rappellent La sortie de l’usine Lumière… Un hommage à l’art qui naquit la même année que lui, et à ses inventeurs -cf mon article sur Lumière, l’aventure continue ! de Thierry Frémaux-. Pagnol affectionnait cette coïncidence : « Le cinéma et moi sommes nés le même jour, au même endroit. »

    La version restaurée de ce film méconnu de Pagnol, Merlusse, fut présentée dans le cadre de Cannes Classics 2025, un conte de Noël réaliste qui inspira d’autres cinéastes, de Truffaut à Alexander Payne. Ce dernier a ainsi déclaré : « Merlusse a servi de base à mon Winter Break... Sans Marcel Pagnol, mon film n’existerait pas. »  

    Merlusse est une adaptation livre de L’Infâme Turc, un texte que Pagnol avait publié en 1922 dans la revue Fortunio.

    À Marseille, l’internat du lycée Thiers se vide à l’approche de Noël. Seule une poignée d’élèves d’horizons divers s’apprête à y passer les fêtes, sous la surveillance stricte de Blanchard (Henri Poupon), un pion borgne au visage balafré, détesté et redouté, que tous surnomment « Merlusse », l’accusant de « sentir la morue ». Ses collègues ne sont guère plus élogieux : « Avec un physique pareil, il n'a pas besoin de punir. »

    Ce 30 juillet 2025 sortait ainsi en salles la Rétrospective Marcel Pagnol - partie 2.  L’année dernière, la première partie avait réuni plus de 40 000 spectateurs ! Espérons que cette deuxième partie connaîtra le même succès.

    Au programme de cette deuxième partie figurent 6 films du cinéaste dans de toutes nouvelles versions restaurées : Merlusse, Cigalon, Naïs, Manon des sources, Ugolin et Les Lettres de mon moulin. Six films touchants et profondément humains, dans lesquelles la parole tient une place essentielle, teintée d’humour et de poésie.
     
    Marcel Pagnol présente la particularité d’avoir marqué l’Histoire de différents arts : le théâtre, la littérature et le cinéma par des œuvres qui ont en commun d’être intemporelles, empreintes d’une profonde humanité, dans lesquelles poésie et humour, comédie et mélodrame se côtoient. Ses personnages ne sont jamais condamnés, l'auteur porte toujours sur eux un regard empathique. Si ses histoires sont ancrées dans le sud de la France, ses personnages possèdent toujours une dimension universelle.

    Dès 1933, Pagnol privilégie les tournages en extérieur, plaçant au centre de ses histoires le jeu des acteurs et le « naturel » des situations mises en scène. Sans doute sont-ce les raisons pour lesquelles Roberto Rossellini et Vittorio De Sica le qualifieront même de père du néoréalisme.  Pagnol décide ainsi de tourner Merlusse en décor réel, dans le lycée Thiers de Marseille, dans lequel il a fait ses études. De vrais lycéens interprètent les enfants du film, d'où le sentiment de vérité qui en émane.

    Pagnol réalisa aussi des adaptations, d’Émile Zola (Naïs) ou d’Alphonse Daudet (Les Lettres de mon moulin), en plus  d’avoir, à l’inverse, adapté ses propres films en romans, avec Manon des Sources et Ugolin, adaptés dix ans plus tard sous le titre L’Eau des collines, regroupant Jean de Florette et Manon des Sources.

    En 1946, il est le premier cinéaste élu à l’Académie Française. Il côtoie alors de nombreux écrivains et commence à écrire en prose. Il débute avec ses souvenirs cinématographiques, Cinématurgie de Paris, puis par une attaque cinglante contre les critiques intitulée Critique des critiques. En 1955, il met un terme à sa carrière cinématographique. Il se consacrera au cinéma jusque-là en produisant et réalisant plus d’une vingtaine de films : Fanny, Topaze, Angèle, César, La Fille du puisatier, La Femme du boulanger, Regain, Manon des sources, Naïs etc.

    L’œuvre de Marcel Pagnol a été adaptée dans le monde entier. Daniel Auteuil a aussi récemment adapté plusieurs de ses œuvres, La Fille du puisatier, Marius, Fanny et César. En 2022, Christophe Barratier a adapté Le Temps des secrets, adaptation du roman éponyme, troisième tome des Souvenirs d'enfance de Marcel Pagnol, paru en 1960.

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    Merlusse, quatrième réalisation de Pagnol, distingue par sa durée (1h12) et son lieu unique (le lycée Thiers donc).

    Au cœur de la solitude croquée parfois en quelques mots comme lorsque cet élève dit à propos de sa mère "Elle ne s'appelle plus comme moi. Elle s'appelle Madame Lavigne. Sortir pour aller chez Lavigne ! J'aime autant rester ici.", les élèves vont découvrir la profonde humanité de celui qu’ils surnomment Merlusse. Le personnage inquiétant, fantomatique, étrange et menaçant va se révéler être un modèle de bonté, un écho à leur propre solitude. Ils vont alors dépasser leurs préjugés tout comme les enseignants vont dépasser les leurs à propos de ces élèves qu’ils considèrent bien souvent comme des vauriens. À l’extérieur de l’enceinte du lycée, les familles célèbrent Noël. C’est finalement dans l’école que les enfants et leur professeur trouveront un peu de chaleur humaine.

    Avec ce film, Pagnol expérimente  les possibilités du son, réalisant ce film au départ pour tester un nouvel appareil de prise de son. Le film est tourné en quinze jours, avant Cigalon, qu'il qualifiera d« historiette sans ambition ». Un film qui reflète pourtant le profond humanisme qui caractérise l’œuvre de Pagnol incarné ici par Henri Poupon, que Pagnol avait déjà dirigé dans Jofroi et Angèle, remarquable en Merlusse qui dans ces quelques mots révèlent le cœur en or qu'est le sien que dissimulent son physique ingrat et ses propos sévères : "En 24 ans de service, jamais je n'ai donné une seule punition. Je n'ai jamais fait un rapport sur un élève. Je n'ai jamais privé un enfant d'une seule minute de sa liberté." "Pourquoi ont-ils peur de vous ? lui demande-t-on." "Parce que j'ai peur d'eux" répond-il...

    Merlusse a été restauré en 4K en 2025 par CMF-MPC et la Cinémathèque française. Avec le soutien du CNC, de la Région Sud et du Fonds de Dotation Marcel Pagnol. Restauration effectuée par le laboratoire Transperfect Média. Étalonnage de Guillaume Schiffman.

     

  • Mon avis sur le Cinéma Hôtel mk2 Paradiso : le paradis des cinéphiles à Paris - Mes bonnes adresses "In the mood for cinema" (1)

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    Photo  © Romain Ricard

    « Un film ne parle pas seulement à l’intellect mais aussi à l’âme. » Orson Welles

    Lorsque nous sommes émus par un film ou par un lieu, il en va de même : se réveillent en nous des émotions bien souvent indicibles, liées à des réminiscences, à des résonances lointaines. C’est sans doute pour cela que du cinéma-hôtel mk2 Paradiso qui allie les deux (lieu et cinéma) émane cette aura émouvante, d’emblée, dès l’entrée.

    Le paradis des cinéphiles : mk2, inventeur de rêves

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    Il y a quelques semaines, j’évoquais, ici, la formidable programmation de Cinéma Paradiso Louvre qui eut lieu du 2 au 5 juillet 2025, dans la cour carrée du Musée du Louvre. Mk2, premier circuit art-et-essai en France, défend en effet depuis sa création une volonté de sélection, de transmission et d’ouverture à l’autre, à travers divers évènements, de l’Hôtel Paradiso, un projet mûri pendant plus de 6 ans, à des projections exceptionnelles sous la nef Grand Palais ou ailleurs. Créée par mk2 au début des années 2010, la marque Paradiso entend créer des expériences de vie autour du cinéma.

    Je voulais depuis longtemps découvrir cet hôtel que j’imaginais (à raison) comme un paradis pour cinéphiles. Cet article inaugure ainsi une nouvelle rubrique que je consacrerai régulièrement aux hôtels, dans la lignée de ce que j’écris pour cet autre site. Aucun hôtel n’aurait pu réaliser aussi bien le pont entre ces deux domaines. Hôtellerie et cinéma contribuent à nous emmener en voyage et à nous émerveiller (pas seulement concernant le second, certes, évidemment). L’alliance des deux représente donc une sorte de quintessence de l’évasion.

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    Sans doute aviez-vous déjà vu ces deux collages monumentaux signés JR, visibles depuis certaines chambres de l’hôtel. Le photographe et réalisateur français nommé à l’Oscar du meilleur film documentaire en 2018 pour Visages, villages (2017), coréalisé avec Agnès Varda, connu notamment grâce à ses portraits gigantesques collés dans l’espace public (les séries Face 2 Face ou Women Are Heroes), a créé deux collages, apposés sur les façades aveugles des immeubles d’en face, qui s’affichent sur plus de 15 mètres de haut et 3 mètres de large. Visibles uniquement par les clients de l’hôtel des chambres avec fenêtres sur cour, l’œuvre rend hommage à deux grands classiques de l’histoire du cinéma. Le premier est une réinterprétation d’un plan du Kid de Charlie Chaplin (1921) ; le second reprend l’image iconique d’Harold Lloyd suspendu aux aiguilles d’une horloge dans Monte là-dessus ! de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor (1924). Qui mieux que Chaplin, qui a lui seul représentait et sublimait tous les métiers du septième art, pour nous inviter à cette échappée belle ? Une échappée belle qui nous convie au cinéma mais aussi à savourer l’art en général. Dans ce cinéma-hôtel, vous trouverez aussi bien du cinéma classique, des nouveautés, des séries, de la musique, des jeux vidéo, de l’art contemporain…

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    Photo  © Romain Ricard

    Derrière la façade avec ses bow windows aux proportions d’écrans de cinéma, lien d’échange entre la ville et le cinéma, osmose entre architecture haussmannienne et architecture contemporaine, intemporelle, au 135 Boulevard Diderot, l’entrée discrète de l’hôtel quatre étoiles jouxte ainsi celle du cinéma mk2 Nation.

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    Derrière la porte se trouvent le café-restaurant et la réception, presque confidentielle : on n’entre pas portes grandes ouvertes et avec tonitruance dans un tel antre pour cinéphiles, mais presque religieusement. Puis, s’offrent aux regards émerveillés et aux pas précautionneux les murs de béton bruts où sont exposées des affiches collectors de films, images et livres de la collection personnelle mk2, scènes de films diffractées par l’artiste Ruben Brulat. Vous y trouverez notamment l'affiche du poignant Juste la fin du monde de Xavier Dolan dont je vous avais parlé avec enthousiasme, ici.

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    Sous la plume de la décoratrice Alix Thomsen, c’est tout l’univers du 7ème art qui se décline ; son atmosphère, ses codes et ses couleurs. L’atmosphère est discrète mais chaleureuse, épurée mais stylisée.

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    L’architecte d’intérieur signe la décoration de l’hôtel, orchestrant le dialogue entre convivialité et cinéma.

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    L’escalier qui mène aux étages et aux chambres est travaillé comme une sortie de cinéma, des couloirs feutrés énigmatiques où en perspective un fragment de film nous invite à le rejoindre.

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    L’expérience cinéma se vit aussi dans les 6 salles obscures du cinéma mk2 Nation, situé au rez-de-chaussée, dans les couloirs tapissés d’affiches mythiques et d’une collection de 2 000 DVD et Blu ray à emprunter (des trésors du cinéma mondial parmi les catalogues mk2, Arte, Ciné Tamaris, Carlotta Films, Potemkine ou Criterion) -j’ai pris en photo Ariane de Billy Wilder dont je vous parlais il y a quelques jours en visitant un autre hôtel dans le cadre duquel l’intrigue se déroule…mais vous pourrez évidemment trouver une multitude d’autres chefs-d’œuvre-, ou même sur le toit-terrasse et son cinéma en plein air - avec une imprenable vue sur les toits et monuments de Paris.

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    Photo  © Romain Ricard

     L'hôtel Paradiso est donc un concept inédit, le tout premier cinéma-hôtel qui ouvrit ses portes en mars 2021. À travers ce lieu alliant confort, cinéphilie et  convivialité, Nathanaël et Elisha Karmitz, les deux  frères à la tête de mk2, ont souhaité prolonger  l’ambition initiale de la société fondée par leur  père, Marin Karmitz, en 1974 : offrir une autre  idée du cinéma

    Emplacement et équipements

    Situé au-dessus du cinéma mk2 Nation, cet hôtel si bien nommé, rappelant le titre du chef-d’œuvre de Giuseppe Tornatore est un lieu unique au monde qui bouleverse les codes de l’hôtellerie mais aussi du cinéma puisqu’il offre une expérience singulière, que ce soit sur son toit-terrasse (avec une remarquable programmation pour cet été 2025, je vous la détaille plus bas), dans sa loge (formidable innovation qui vous permet d’assister aux projections du cinéma mk2 Nation depuis une loge située dans l’hôtel, seul ou à plusieurs) ou dans les chambres (films accessibles sur les plateformes) ou suites (le rêve : vous pourrez y voir des films à l’affiche).

    Les chambres et suites

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    Photo  © Romain Ricard

    Les 34 chambres et deux suites-cinéma ont ainsi été imaginées pour être le meilleur endroit pour visionner un film. Les chambres ont toutes pour point de convergence l’écran de projection. La scénographie allie confort, chaleur et convivialité avec, selon les termes de la décoratrice « un certain dénuement et une retenue pour créer une narration abstraite. J’ai choisi de mettre en scène une neutralité pour privilégier la projection fantasmagorique de chacun. J’ai joué avec le spectre lumineux, dans une gamme allant de l’ultraviolet au rouge pour finir sur la lumière blanche. Je me suis aussi appuyée sur l’iconographie très riche de mk2. »

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    Elles sont toutes équipées d’un vidéoprojecteur laser, d’un écran de 3 mètres de large et se métamorphosent en quelques secondes en salles de cinéma. Un parcours 100% digitalisé sur tablette donne un accès illimité à une programmation hebdomadaire de films et de séries et aux meilleures plateformes de SVOD - le cinéma d’auteur est mis à l’honneur avec mk2 Curiosity et des partenariats avec MUBI le Vidéo Club Carlotta Films, complété par les offres d’Arte, Netflix, MyCanal ou encore Disney+.  En ce moment, au programme : David Lynch, Robert Guédiguian, Quentin Tarantino, Steven Spielberg et Lena Dunham  avec Blue Velvet, Marius et Jeannette, Pulp Fiction, E.T.,l’extra-terrestre et Too Much (série). En projection privée, dans la suite cinéma, vous pourrez même découvrir L’Accident de piano de Quentin Dupieux, actuellement à l’affiche.

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    La tablette permet de piloter tout son séjour directement depuis son lit : playlist musicale, lumière, films, ainsi qu’un accès à tous les services de l’hôtel comme le menu à commander en room service. L’interface développée avec l’entreprise Bowo permet au client de profiter de tous les services de conciergerie digitalisés : du room service, à la commande d’un VTC en passant par le e-shop de l’hôtel ou le City Guide des lieux recommandés par mk2 à Paris. La tablette permet également de manière simple de piloter tous les équipements de la chambre : lumières, son, vidéoprojecteur et écran.

    L’expérience cinéma : dans la chambre

    Les différentes catégories de chambres (Paradiso, Paradiso Supérieure, Grande Paradiso et Paradiso Twins) sont pensées pour répondre à toutes les façons de voyager et s’adressent aussi bien aux parisiens avides d’une expérience inédite (vous pouvez ainsi réserver la chambre en journée, à partir de 100 euros), aux touristes qui souhaitent découvrir Paris en famille, qu’aux voyageurs d’affaire à la recherche d’un lieu pratique, connecté à la ville et à la programmation riche.

    Fidèle aux valeurs de sélection et de transmission de mk2, l’Hôtel Paradiso propose chaque semaine une programmation éditorialisée de films et de séries recommandés par les équipes de programmation de mk2 et du magazine Trois Couleurs, à découvrir en chambre. Accessible directement sur la tablette tactile et envoyée tous les lundis aux abonnés de la newsletter, cette sélection rassemble des films classiques ou récents, séries incontournables, pépites méconnues ou blockbusters tout juste sortis.

    C’est face au lit que la séance commence vraiment, à travers une fenêtre qui se transforme en une toile de cinéma de trois mètres de large ou un mur qui s’habille d’un écran de projection, sublimé par de longs rideaux de velours. Une fois le film choisi, il suffit de lancer la lecture depuis la tablette tactile fournie dans chaque chambre pour que les lumières s’éteignent, que l’écran se déploie, que le vidéoprojecteur se mette en route et que le film débute.

     Et en guise de mini-bar, une série d’indispensables à grignoter vient accompagner l’expérience : pop-corn bio et friandises japonaises au thé vert entre autres. Les clients auront aussi accès à un room service grâce à la carte bien fournie imaginée par Marc Grossman du Bob’s Juice Bar.

    Mais, sans aucun doute, le meilleur écrin pour vivre le cinéma pour quelques heures ou quelques nuits se situe au 7ème et dernier étage : dans les deux Suites-Cinéma qui viennent compléter l’offre hôtelière, proposant de vivre une expérience totalement inédite. Outre tous les services déjà disponibles en chambre s’ajoute la possibilité de visionner seul ou en couple, en famille ou entre amis, les derniers films à l’affiche. Ici, ambiance feutrée, pimpée par les créations d’affiches de films cultes de l’artiste Flore Maquin (à qui on doit notamment les affiches des éditions 2018 et 2019 du Festival de Cannes), grands volumes, terrasse spacieuse avec vue dégagée, douche géante et véritable salle de projection privée. Les cinéphiles se coupent du monde pour entrer dans un univers qui traverse l’écran.

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    Toutes les chambres sont dotées d’un projecteur laser Optoma ZU506Te, compatible 4K et HDR pour projeter sur un écran de 3 mètres de large. Côté son, une barre Yamaha MusicCast YSP-5600, installée au-dessus de l’écran et comptant pas moins de 34 haut-parleurs, permet de reproduire un son 3D. De quoi simuler du 7.1.2 en se servant des murs en béton extrêmement bien isolés pour faire rebondir les sons jusqu’au spectateur installé sur le lit. Les volumes maximum sont réglés selon les standards des salles de cinéma ; jusqu’à 85dB, les sons ne s’entendent pas d’une chambre / salle à l’autre.

    Les deux suites sont équipées comme un véritable cinéma : une cabine de projection contient un projecteur DCI Cinema DP2K-6E et un processeur son cinéma CP950 permettant une diffusion en 5.1. Un système Line Array (utilisé dans les spectacles et les concerts) haut de gamme K-ARRAY a été installé, avec l’aide de Cinemeccanica France, pour coller aux normes cinéma à respecter. Ces salles sont agréées par la CST (commission qui effectue le contrôle technique des cinémas) et sont aux normes DCI (standard technologique du cinéma numérique)

    L’Hôtel Paradiso prolonge la volonté de mk2 d’ouvrir la culture et le cinéma au plus grand nombre, notamment aux enfants et aux ados qui ne sont pas en reste. Quatre chambres sont communicantes : d’un côté une chambre Paradiso avec lit double et de l’autre une chambre Twin avec deux lits jumeaux. Chacune étant indépendante techniquement, les enfants peuvent voir un programme différent de celui de leurs parents, parmi une offre adaptée au jeune public. Un contrôle parental est activable sur tablette pour permettre aux enfants un parcours autonome en toute sécurité. En outre, chaque semaine les équipes mk2 concoctent une sélection de films parmi l’offre disponible sur les différentes plateformes de streaming, incluant une proposition jeune public éditorialisée.

    La Loge

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    Photo  © Romain Ricard

    J’ai eu un vrai coup de cœur pour cette loge qui surplombe la salle 2 du mk2 Nation (100 places), cet écrin de 24 m2, accessible sur réservation et pouvant accueillir jusqu’à 8 spectateurs se configure selon les envies. On peut assister à la séance de cinéma, confortablement installé dans les célèbres LoveseatsTM conçus pour mk2 par Martin Szekely mais revisités pour l’occasion dans un tissu Kvadrat. On peut aussi se faire sa propre sélection une fois la dernière séance de la journée terminée ou encore jouer aux jeux vidéo sur l’écran de la salle de cinéma. Enfin, il est possible de profiter du room service pendant sa séance sans gêner le reste de la salle. Pour partager un moment cinématographique unique, vous disposerez ainsi du grand écran (ainsi que d’un bar) jusqu’au bout de la nuit.

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    Le Rooftop

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    Photo  © Romain Ricard

    Chaque dimanche et lundi à 21h30, le Rooftop se transforme ainsi en cinéma à ciel ouvert. Cocktail à la main, coucher de soleil sur la tour Eiffel, et une programmation signée mk2 :  le spot parfait pour vos soirées d’été. Vous pourrez y admirer la vue panoramique sur la Ville Lumière (à couper le souffle, non ?).

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    Parquet boisé, cadre végétalisé, bar à cocktail et barbecue privé. Accessible à tous, il propose des ciné-clubs thématiques et des projections sur l’écran de 4 mètres de large. Pouvant accueillir jusqu’à 45 personnes, il peut se privatiser à volonté pour tout type d’événements : showcase, séance de cinéma ou de sport, bar éphémère, corner de marque, soirée VIP, ateliers, meeting...

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     Ce mois d’août 2025, au programme : La vie est un roman d’Alain Resnais (dimanche 3 et lundi 4 août à 21H30), Chat noir, chat blanc d’Emir Kusturica (dimanche 10 et lundi 11 août à 21H30), Laurence anyways de Xavier Dolan (dimanche 17 et lundi 18 août à 21h30), L’amour à la mer de Guy Gilles (dimanche 24 et lundi 25 août à 21H30), Les Temps modernes de Charlie Chaplin (lundi 1er septembre à 21h »).

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    Le karaoké

    Vous trouverez aussi une salle de karaoké dédiée aux musiques de films, nommée La La Land, évidemment en référence à la comédie musicale de Damien Chazelle. L’espace privé de 17m² est totalement modulable et peut accueillir jusqu’à 8-10 personnes. Un lieu inédit avec système son audiophile et vidéo de très haute qualité grâce à un écran géant full HD de 80 pouces.

    Le Café-Restaurant

    Le Café-Restaurant Paradiso, vous permet de vous installer au comptoir du bar, sur la terrasse extérieure ou à l’une des 28 places intérieures.

    Le cinéma mk2 Nation

    Le mk2 Nation est un vrai cinéma de quartier. Petit plus pour les clients de l’hôtel qui se voient offrir un ticket de cinéma pour découvrir les films à l’affiche dans ses salles pendant leur séjour. Situé au rez-de-chaussée de l’hôtel, le cinéma a été entièrement rénové en 2019. Lieu de culture incontournable de l’Est parisien, il accueille toute l’année, en plus de sa programmation de films, des événements, masterclass et rencontres. Ses six salles sont privatisables, avec des espaces allant de 40 à 130m2 et des jauges de 17 à 226 personnes. Un chaleureux loft de 97m2 disposant d’un accès direct à l’hôtel et aux salles de cinéma s’adapte à tous les besoins : studio de podcast, plateau TV, livestream, meeting room ou atelier.

    En conclusion...

    J’ai commencé en évoquant le film de Tornatore, Cinema Paradiso. Rappelez-vous : ce lieu suintant de vie et de chaleur, au cœur de la Sicile, où se trouve le Cinema Paradiso, ce lien si touchant entre Toto et d’Alfredo, ces extraits de films qui transpirent la passion du cinéma. Tout ce que l’enfance laissait deviner, et ce que l’âge adulte a permis d’expérimenter. La nostalgie. La mélancolie. L’écoulement du temps qui emporte tout, même les êtres chers. L 'inoubliable musique d’Ennio Morricone  qui vient renforcer toute la poésie mélancolique qui se dégage du film et du visage de Jacques Perrin. De ce "rêve merveilleux" comme Elena qualifiera son histoire d'amour avec Salvatore. Un rêve merveilleux, comme l'est le cinéma...Cinema Paradiso, c'est le récit nostalgique d'une époque révolue. Une ode au rêve. À la puissance du cinéma à laquelle le film par ses nombreux extraits de classiques rend le plus beau des hommages. Mais aussi par ce dernier plan sur le visage de Jacques Perrin qui, par le pouvoir magique du 7ème art, retrouve les émotions de son enfance et le message d'amour que lui envoie Alfredo, par-delà la mort. Un parfum d'éternité. Le cinéma est décidément un paradis. Celui des vivants. Peut-il y avoir plus belle invention que celle qui nous permet d'accéder vivants à ce paradis ? Comment ne pas aimer un film dont toute l'histoire traduit ainsi la magie du cinéma ?

    Cinéma Paradiso est avant tout cela, une déclaration d’amour fou au cinéma. À sa capacité à procurer à tout ce qui est éphémère des accents d’éternité. Le cinéma, dans ce film, est plus que jamais une fenêtre ouverte sur les rêves, ceux qui bercent d’illusions réconfortantes. Il en est de même de cet hôtel dans lequel j’ai retrouvé mon regard d’enfant émerveillé. Vraiment, un paradis pour cinéphiles : pour une séance en loge ou sur le rooftop, pour une après-midi à découvrir un film dans une de ses chambres ou suites, pour un karaoké. Là, le temps s’écoule au rythme de 24 images par seconde. Un film « fantastique» dans lequel vous pouvez vous immerger. Un rêve de cinéphile, non ?!

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    Merci à Augustin Kedzia de l'Agence Melchior pour la découverte personnalisée de l'établissement et au directeur de l'hôtel, Fabien Beauvallet, pour l'accueil.

    Chambre à partir de 100 euros

    Adresse : 135 Boulevard Diderot 75012 Paris

    Site internet :  mk2hotelparadiso.com

    Réservation : reservation@mk2hotelparadiso.com

     Instagram : @mk2hotelparadiso

     Téléphone :  +33 1 88 59 2001

     

  • Critique de LA VENUE DE L’AVENIR de Cédric Klapisch

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    Trois ans après En corps, et après une incursion dans la série avec Salade grecque en 2023, Cédric Klapisch revient au cinéma avec ce film grâce auquel il a pour la première fois intégré la sélection cannoise. Ce quinzième long-métrage du cinéaste, coécrit (comme le précédent) avec Santiago Amigorena, fut ainsi projeté hors-compétition dans le cadre du 78ème Festival de Cannes.

    Alors que son avant-dernier long métrage, Deux moi (2019), s’achevait par un cours de danse lors duquel les destinées parallèles de ses protagonistes se croisaient enfin, son précédent, En corps, était entièrement consacré à cet art. En corps commence ainsi par quinze minutes fascinantes. Quinze minutes entre la scène et les coulisses. Un tourbillon éblouissant de bleu et de rouge. Une explosion étourdissante de couleurs et de mouvements (déjà évoquant presque ce geste pictural qu'exalte La Venue de l’avenir). Klapisch y célèbre la force des fragilités. La beauté du ballet aussi, qu’il soit classique, aérien, poétique même, presque abstrait et celle de la danse contemporaine, une beauté brute, presque véhémente et pourtant tout aussi vibrante.
    Ce film lumineux met le cœur en joie, vous cueille quand vous ne vous y attendez pas, par un flashback et un plan, de loin, d’un père qui enlace sa fille, filmés tout en pudeur. Une fois de plus, Klapisch, dans En corps, capte la beauté et le romanesque de Paris mais aussi l’air du temps.  

    C’était déjà le cas, dans le film Paris (2008), dans lequel il filme comme nul autre cette ville au cœur battant. Klapisch dans ce film choral, sublime et confronte l’éphémère dans la ville éternelle. Des destins d’abord présentés comme autant de quartiers épars. Des destins vus ou entrevus ou même imaginés peut-être par Pierre (Romain Duris) qui, du haut de son balcon démiurgique qui surplombe la capitale, atteint d’une maladie cardiaque, ne sachant pas s’il va survivre, porte un regard neuf et différent sur Paris et ceux qui s’y croisent, s’y manquent. Chacun devient le héros des histoires qu’il s’invente, sorte de double de Klapisch scénariste car que fait d’autre le scénariste que de faire des gens qu’il croise, connaît ou devine, les héros d’histoires qu’il s’invente ? Rien ne les rassemble a priori si ce n’est cette ville, les ramifications du destin, telles des lignes de métro qui de toute façon finissent en un même point : le cœur. Tous les chemins mènent au cœur de Paris. Le cœur, justement, celui qui menace de lâcher à tout instant. L’éphémère face à l’éternel. L’insignifiant face à l’essentiel. La vie face à la mort. La ville vue par le prisme d’un condamné à mort : une ville dont le cœur bat, insouciante, une ville qui vibre, qui danse, une ville de tous les possibles, une ville et une vie où rien n’empêche personne de « donner une chance au hasard », de faire valser les fils du destin comme il le fait du haut de son balcon.

    Alors, justement, les fils du destin, Klapisch les fait plus que jamais danser et s’entrelacer dans La Venue de l’avenir qui est une nouvelle fois une ode à l’art : la peinture et la photographie, après la danse, mais aussi à nouveau une ode à la beauté romanesque de Paris.

    Il s’agit également une nouvelle fois d’un récit choral comme il les affectionne et comme les affectionnent ceux qui, comme moi, aiment son cinéma dans lequel les destins se tissent en s'entrecroisant. Pour son premier film en costumes, il n’a pas choisi la facilité puisqu’il se déroule sur deux périodes distinctes, 1895 et 2025, principalement à Paris. Peut-être (1999) se déroulait déjà sur deux époques…et aurait d’ailleurs aussi pu s’intituler La Venue de l’avenir.

    Ainsi, dans ce nouveau film de Cédrid Klapisch qui commence en 2025, une trentaine de personnes issues d’une même famille apprennent qu’ils vont recevoir en héritage une maison située en Normandie, abandonnée depuis des années. Quatre d'entre eux, Seb (Abraham Wapler), le créateur de contenus digitaux, Abdel (Zinedine Soualem), le professeur bientôt à la retraite, Céline (Julia Piaton), l’ingénieure en état dépressif, et Guy (Vincent Macaigne), l’apiculteur idéaliste, sont chargés d’en faire l'état des lieux. Ces lointains « cousins » vont alors découvrir des trésors cachés dans cette vieille maison normande dont le terrain est convoité par des promoteurs immobiliers qui souhaitent y construire un hypermarché avec parking écoresponsable. Ils vont se retrouver sur les traces d'une mystérieuse Adèle Vermillard (Suzanne Lindon) qui a quitté sa Normandie natale, à 20 ans. Cette Adèle se retrouve à Paris en 1895 (quelle année..., évidemment que ce soit celle de la naissance du cinéma n'est pas un hasard), au moment où cette ville est en pleine révolution industrielle et culturelle. Cette fille de la campagne veut y retrouver sa mère (Sara Giraudeau) qu’elle n’a pas connue. Là, elle croisera la route de Sarah Bernhardt, Nadar, Claude Monet…

    Les quatre cousins vont alors découvrir cette période charnière de la fin du XIXème siècle, la naissance d’un nouvel art, la photographie, et d’un courant pictural, l’impressionnisme. Ce voyage dans le passé va les conduire à se questionner sur leur présent et leur avenir et va questionner aussi l’héritage que nous laissent la peinture et la photographie, mémoires d’une époque, et l’art en général.

    Le premier court-métrage de Cédric Klapisch, Ce qui me meut, avait déjà pour cadre de Paris de la fin du XIXème siècle. Avec ce nouveau long-métrage, il mêle les histoires et l’Histoire. Le roman Scènes de la vie de bohème d’Henri Murger a particulièrement nourri le travail du réalisateur et de son coscénariste.

    Chacun des quatre cousins incarne un rapport différent au progrès, le professeur représentant celui pour qui finalement les choses ne changent guère, celui-ci exerçant de surcroît le métier qui devint celui de son ancêtre, Adèle. « Il y a deux manières d'envisager l’avenir : une logique continue du présent ou une rupture » dit ainsi le personnage de Julia Piaton. Lors de la conférence de presse du Festival de Cannes, Klapsich (précisant que sa mère était psychanalyste) a ainsi expliqué : « On a plus dessiné les personnages sur les rapports qu'ils ont avec le futur. Chaque personnage a été construit en fonction de son impact sur le futur »

    Klapisch oppose et relie deux époques, deux façons de regarder le monde qui nous entoure (la première scène, au musée, montre des visiteurs qui tournent le dos aux Nymphéas, plus occupés à regarder leurs smartphones et à faire des selfies qu’à admirer l’œuvre de Monet), et deux rapports au temps : les uns se téléportent quasiment en TGV quand les autres éprouvent le temps long et enrichissant du voyage. Un temps de rencontre aussi puisque c’est à cette occasion qu’Adèle rencontrera le peintre et le photographe, incarnés par Paul Kircher et Vassili Schneider, qui changeront eux aussi son regard sur la vie. Le montage avec des transitions toujours très (bien) pensées rend les passages d’une époque à l’autre fluides et ludiques.

    Le chef opérateur Alexis Kavyrchine a par ailleurs réalisé un travail remarquable en cherchant à imiter les autochromes, premières photos en couleur, pour les scènes ayant lieu en 1895 qui nous immergent dans un Montmartre à la beauté picturale. Ils ont aussi repris des cadrages directement inspirés de tableaux de Monet ou Degas, autre manière de rendre hommage à cette période de la peinture que le film narre.

    La musique fait aussi souvent le lien entre les deux époques. Pour la première fois, Cédric Klapisch a travaillé avec le compositeur Rob -Robin Cudert - (ancien peintre !) pour créer une musique instrumentale moderne qui évoque aussi l’univers de Debussy ou de Satie. Une musique impressionniste qui crée un pont judicieux entre les époques et souligne la majesté des paysages. Le mélange de musique classique (Mozart, Mendelssohn, Schubert, Debussy, Donizetti), d'électro, pop, variété française et de techno (Sawtooz, Alexzavesa, Bequadro, Yvette Guilbert, Léon Malaquais, Aphex Twin, Kompromat) permet aux deux époques de se fondre astucieusement. Et la chanson de Pomme, La Nuit, intégrée à l’intrigue, renforce l’impression de douceur mélancolique qui se dégage film et sublime sa beauté picturale. D’ailleurs sur sa palette, Klapisch mêle les époques mais aussi les tonalités, le film oscillant toujours habilement entre humour et émotion.

    Cela commence sur un portable dos tourné aux œuvres, au milieu de la foule, avec une influenceuse qui se demande si on la voit assez et qui veut changer la couleur des Nymphéas - !- (en opposition au personnage de Pomme qui demande si on ne la voit pas trop devant le spectacle splendide de Paris). Et cela se termine comme si le passé avait imprégné le présent de sa lenteur et de sa douceur. Entre les deux, un film aussi riche, foisonnant, captivant et rassurant qu’un tableau impressionniste. On entre ainsi dans un film de Klapisch, comme dans une œuvre picturale avec une vision d’ensemble, celle qui s’offre à notre premier regard, avant d’en découvrir les multiples nuances. Chacun y trouve sa résonance avec son histoire. Et on en ressort avec la même envie que devant un tableau réussi : le revoir pour en capter les détails et pour ressentir à nouveau les émotions multiples qu’il nous a procurées.

    Comme dans tout film de Klapisch, il est évidemment aussi question d’amour, dans le présent comme dans le passé. Selon Guy : « L’amour c'est une réinvention de la vie et réinventer l'amour, c'est une réinvention de cette réinvention. »

    Dans une sorte de mise en abyme, Klapisch dépeint la venue du jour, immortalise la beauté fugace de l’instant. Et, pour notre plus grand plaisir, fait revivre Monet dessinant Impression, soleil levant : « C'est pas le port que je peins mais juste un instant. » Une réalité à la fois abstraite et poétique...comme le titre du film avec ses allitérations en v et en n.

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    L'équipe du film lors de la conférence de presse au 78ème Festival de Cannes - Photo par Inthemoodforcinema.com

    « J’aime bien mettre de la poésie dans le réel. J'aimais par exemple ce qu'était le réalisme poétique du temps de Marcel Carné. » a déclaré Klapisch lors de la très joyeuse conférence de presse du film à Cannes. Il y a en effet du réalisme poétique dans ce film, du Prévert, et du Carné, peintre « des choses derrière les choses ». On imagine à tout instant Garance elle aussi traverser le temps, faire un bond en 1895, surgir et dire : « Paris est tout petit pour ceux qui s'aiment d'un aussi grand amour. »  

    Comme toujours, le voyage dans l’univers de Klapisch fait du bien, donne envie d’embrasser la vie : « Il vaut mieux regretter de choses qu'on a faites plutôt que de choses qu'on n’a pas faites. »  C’est finalement Vincent Macaigne qui en a parlé le mieux lors de la conférence de presse cannoise : « Le film est comme une sorte de caresse sur nos peurs. À toute époque, on essaie d'être ensemble, de se lier, de tomber amoureux, on a peur de l'avenir et finalement ce qui reste ce sont les œuvres d'art. Ce film nous donne envie et de créer et d'être ensemble et tous les personnages portent ça en eux. »

    C’est le personnage incarné par Abraham Wapler, Seb, élevé par son grand-père avec lequel il vit toujours, pour lequel ce voyage dans le passé va le plus éclairer le présent et l’avenir. Le jeune photographe va se trouver des liens avec ses illustres aïeux, ce qui éclaire ainsi la voie qu’il doit emprunter, personnellement et professionnellement. : « Je regardais toujours devant et cela m'a fait du bien de réparer derrière. » La transmission est toujours très présente dans le cinéma de Klapisch qui y avait même consacré un film : Ce qui nous lie (2017). Et c’est en effet avant tout de liens qu’il est question ici : des liens avec le passé, des liens amoureux, des liens amicaux, des liens familiaux, des liens que nous entretenons avec l’art. Cet art qui traverse le temps, crée un présent éternel et qui relie les générations.

    Si Abraham Wapler est la découverte du film, lui aussi teintant son jeu sobre de mille nuances, les seconds rôles comme dans les films du réalisme poétique sont aussi savoureux : Cécile de France en historienne de l’art aussi snob que passionnée et finalement attachante, Claire Pommet (Pomme), douce enchanteresse comme sa voix,  Sara Giraudeau dont le timbre si particulier apporte toujours une touche d’enfance à ses personnages écorchés, François Berléand dans le rôle de Victor Hugo… Et, en premiers rôles, le quatuor des cousins fonctionne parfaitement, et Suzanne Lindon est parfaite pour nous transporter dans les dédales du Paris du XIXème siècle, avec sa beauté à la fois intemporelle et singulière.

    Klapisch entremêle brillamment fantaisie et mélancolie, tendresse et nostalgie. Par ce dialogue inventif entre les générations, il brosse le portrait de ce qui nous lie, l’amour et l’art. C’est reposant, coloré, festif, et gaiement nostalgique comme une promenade à Giverny, comme une avenue de l’Opéra qui s’illumine et trace le chemin au milieu d’un Paris plongé dans l’obscurité, comme un tableau de Monet, comme une rencontre sur un bateau qui mène vers le passé. Une fresque qui relève de la fable savoureuse, teintée de nostalgie. Woody Allen, avec son conte jubilatoire, Minuit à Paris, d’une autre manière, avait réenchanté le présent, en montrant qu’on peut s’enrichir du passé pour en saisir l’étendue de la beauté. Klapisch, lui, veut réenchanter le présent et l’avenir, sous l’éclairage du passé, et nous enjoint à ne jamais délaisser l’éblouissement auquel invitent l'amour et surtout l'art, que ce soit la photographie, la peinture...ou le cinéma, et même à les réinventer. Ce film en suscite aussi un, réjouissant.

  • Critique de AVIGNON de Johann Dionnet - Séance au Cinéma Pathé BNP Paribas à Paris

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    Il y a quelques semaines, ainsi vous présentais-je le dernier film de Thierry Frémaux, Lumière, l’aventure continue ! :

    « Le cinéma est un mélange parfait de vérité et de spectacle. » Cette citation de François Truffaut résume parfaitement ce qu’était déjà le cinéma à ses origines, lors de la première projection publique payante qui eut lieu dans le Salon Indien du Grand Café, à Paris, le 28 décembre 1895. Dès cette première projection, il était évident que le cinéma n'était pas simplement le reflet d’une réalité, mais aussi un spectacle, une vérité légèrement mensongère, une écriture singulière. Les frères Lumière ne filmaient pas seulement le mouvement, ils l’écrivaient déjà. Ils n’étaient pas seulement des inventeurs mais aussi des cinéastes. Telle est d’ailleurs la signification du substantif Cinématographe, « écrire le mouvement ».

    Sans doute est-ce pour cela que j’aime si peu regarder les films ailleurs que dans un cinéma, parce que pour moi pour que cet art se déploie pleinement, il doit être vu, dégusté même, dans une salle, sans quoi il ne serait pas totalement ce « mélange parfait de vérité et de spectacle. »

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    J’étais ainsi invitée à découvrir le Cinéma Pathé BNP Paribas à Paris, cinéma fraîchement rénové dans le deuxième arrondissement de Paris, qui a ouvert le 30 avril 2025, destiné à accueillir de nombreux évènements cinéma exclusifs organisés par BNP Paribas. Entièrement modernisé, le cinéma Pathé BNP Paribas, ancien Pathé Opéra Premier situé au 32 rue Louis Le Grand, accueille les spectateurs dans les meilleures conditions. Les 5 salles de 42 à 192 fauteuils pour un total de 440 places sont équipées de larges fauteuils en velours de laine rouge inclinables, de projecteurs Laser de dernière génération pour une qualité d’image exceptionnelle. Alors que certains cinémas parisiens sont vétustes et infestés d’insectes parasites, une offre d’un cinéma moderne et accueillant comme celle-ci est plus que jamais appréciable, nous rappelant aussi qu’aller au cinéma n’est jamais anodin : c’est aller au spectacle, par définition collectif, c’est lever les yeux vers l’écran, c’est profiter d’un moment unique, en l’occurrence dans des conditions idéales.

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    Sans avoir réellement lu le synopsis, je décidai d’aller voir la comédie qui avait remporté le Grand Prix au Festival du Film de Comédie de l’Alpe d’Huez 2025, Avignon. En ce jour de canicule, le flambant neuf Cinéma Pathé BNP Paribas était vraiment le havre de paix, de fraîcheur et de rêves idéal pour le découvrir.

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    En 2022, Johann Dionnet réalisa le court-métrage Je joue Rodrigue. Trois ans plus tard, à quelques jours du début du 79ème Festival d’Avignon ( qui aura lieu du 5 au 26 juillet 2025) sort donc sur les écrans sa version longue, son premier long métrage : Avignon (coécrite par ce dernier, Benoît Graffin, et Francis Magnin).

    Cela commence comme cela se termine : sur une scène de théâtre auquel le film rend un magnifique hommage. Mais aussi à ces comédiens pour qui jouer est une passion viscérale. Parmi eux, Stéphane (Baptiste Lecaplain), qui débarque avec sa troupe à Avignon pour jouer une pièce de boulevard intitulée Ma sœur s’incruste. Là, il recroise Fanny (Elisa Erka), une comédienne qui, des années auparavant, avait suivi le même stage de théâtre que lui. Seulement, alors que sa carrière à lui piétine, Fanny a récemment reçu un Molière. Stéphane est sous le charme et profite d’un quiproquo pour lui faire croire qu’il est à Avignon pour interpréter Rodrigue dans Le Cid, une pièce qu’il n’a pourtant même jamais lue, et dont il ignorait tout jusqu’alors. Il va s’enfoncer de plus en plus dans un mensonge dont il sera d’autant plus compliqué de se défaire que Fanny va commencer elle aussi à tomber sous le charme...

    Avignon est d’abord un film de troupe. Celle de la pièce Ma sœur s’incruste est menée par Serge (Lyes Salem) confronté à des soucis pécuniaires qui le rendent souvent irascible. Elle comprend aussi notamment sa compagne Coralie (Alison Wheeler), actrice principale de la pièce dans laquelle joue également Patrick (Johann Dionnet). Il y a aussi Marc (Rudy Milstein), l’apprenti régisseur, aussi maladroit que surprenant.

    Ce film est une douceur estivale, savoureuse, entre la comédie romantique à la Richard Curtis, la comédie à la Toledano Nakache, et la critique sociale, égratignant le mépris d’un certain théâtre, à la Jaoui/Bacri  (Le Goût des autres...).

    Avignon s’inspire de l’expérience de Johann Dionnet, scénariste, réalisateur mais aussi acteur (il joue d’ailleurs dans le film, un acteur de la troupe en quête d’amour, attachant). Le scénario réussit le parfait équilibre entre rire et romantisme. Contrairement à de nombreuses comédies qui oublient souvent la forme pour se concentrer sur les dialogues (le plus souvent filmés en champ /contre-champ), elle est ici particulièrement soignée, grâce au travail du chef-opérateur Thomas Rames, avec notamment un magnifique plan-séquence devant le Palais des Papes ou encore une scène de hamac lors de laquelle la caméra tourne autour des personnages dans un jeu d’ombres éclairées par la lune.

    Le film se déroule au rythme qui est celui du festival, joyeux, effréné, intense, dans une atmosphère estivale suffocante, palpable, dont la chaleur semble traverser l’écran. Stéphane promène sa tendresse mélancolique dans les rues d’Avignon, ville qui est un personnage à part entière de cette comédie. Baptiste Lecaplain, avec son air un peu lunaire, de doux rêveur aux cheveux ébouriffés, un peu égaré dans ses rêves et la réalité, est l'acteur idéal pour incarner Stéphane. Face à lui Fanny évolue avec des comédiens qui pratiquent ce qu’ils considèrent comme le seul théâtre qui vaille : la tragédie classique. Ils assènent leurs avis péremptoires sur les goûts des autres (pour eux, la comédie populaire n’est qu’un sujet de moquerie et non du théâtre). À ce petit jeu cruel, l’horripilant David (Amaury de Crayencour) est absolument et odieusement irrésistible. Les personnages et intrigues secondaires sont impeccablement dessinés. Alison Wheeler est ainsi d’un naturel saisissant.

    Si le film égratigne un certain snobisme, il n’en est pas moins une ode au théâtre (à toutes les formes de théâtre), à la puissance des mots et au jeu en général (illusion théâtrale, illusion amoureuse) et à la ville qui est le décor fascinant de cette échappée ludique. Les mots enchanteurs de Corneille se faufilent entre ses rues jusqu’aux cœurs : l’illusion théâtrale crée l’illusion amoureuse.

    Les dialogues sont soignés. La musique originale l'est aussi, elle a été confiée à Sébastien Torregrossa qui a privilégié la guitare pour teinter le film de couleurs chaudes (comme la photographie, très solaire), comme la voix de Elisa Erka qui interprète une chanson qui envoûte Stéphane.

     Le film nous fait aussi découvrir les coulisses du festival : les locations de salles à des prix exorbitants, les pantomimes diverses auxquelles doivent se plier les acteurs en arpentant la ville pour vendre leurs places, les terrasses bondées sous un soleil écrasant, le rythme trépidant, la concurrence, la joie contagieuse « d'en être », …

    « L'amour est un tyran qui n'épargne personne. » , « Jamais nous ne goûtons de parfaite allégresse : Nos plus heureux succès sont mêlés de tristesse. » Le film illustre parfaitement ces citations du Cid dont il met en lumière la beauté et la poésie enchanteresses.

    La fête du cinéma, c’est l’essence même du cinéma tel qu’inventé par les frères Lumière. Il vous reste encore deux jours pour en profiter et pour découvrir Avignon. Vous l’aurez compris, je vous recommande cette pépite tendre, émouvante, délicate, ensoleillée, qui réconcilie le théâtre populaire et le théâtre classique, qui sublime les mots, le jeu, les illusions théâtrale et amoureuse, et qui donne envie de prendre immédiatement un billet direction Avignon, pour se fondre dans ce spectacle permanent à la gaieté communicative dont on ressort les yeux brillants comme ceux d'enfants émerveillés, découvrant pour la première fois le théâtre de Boulevard...ou une tragédie classique. Je vous le mets : vous ne regretterez pas le voyage !

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     La fête du cinéma 2025 est ainsi un véritable succès avec 920000 spectateurs le premier jour, prouvant ainsi l’attachement du public pour ce mélange de « vérité et de spectacle » : le cinéma en salle. Vous pouvez encore en profiter jusqu’au 2 juillet au tarif de 5 euros la séance. Comme le Printemps du Cinéma, la Fête du Cinéma est organisée par le FNCF. BNP Paribas est partenaire pour la 21ème année consécutive de ce bel évènement qui célèbre cette année ses 40 ans. Et si vous en profitiez pour découvrir Avignon et le magnifique cinéma Pathé BNP Paribas ?

    Cliquez ici pour réserver votre séance au Pathé BNP Paribas

    A propos du Cinéma Pathé BNP Paribas : complément d’information

    L’ouverture du Pathé BNP Paribas vient enrichir l’offre cinématographique du quartier de l’Opéra et de la rive droite, les spectateurs parisiens bénéficieront d’un choix plus large tant en termes de programmation de films, de confort que d’équipements innovants. En s’associant à Pathé pour la réouverture de ce cinéma emblématique, pour la première fois en France, BNP Paribas appose son nom sur ce cinéma, renforçant ainsi son engagement pour soutenir le 7ème art et permettre au public d’y avoir accès dans les meilleures conditions.

    BNP Paribas fera de ce cinéma un lieu privilégié pour accueillir ses avant-premières et ses événements exclusifs autour du cinéma à Paris, notamment des événements dédiés à la communauté de fans de cinéma welovecinema.

    En complément, les clients de BNP Paribas bénéficieront de tarifs préférentiels. BNP Paribas finance un film sur deux produits en France, soit plus de 150 films chaque année.

    Pathé est leader de l’exploitation cinématographique en France, aux Pays-Bas et en Suisse, et est également présent en Belgique et en Afrique. Pathé exploite 128 cinémas pour un total de 1 282 écrans (76 cinémas et851 écrans en France). La stratégie de montée en gamme et de modernisation des cinémas Pathé repose sur une politique active de création, de reconstruction et de rénovation ainsi qu’une innovation permanente avec les meilleures technologies, des services inédits et adaptés pour un parcours spectateur optimisé, en salles et sur le digital. Pathé est l’un des principaux producteurs et distributeurs européens de films de cinéma.