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  • Mon nouveau roman "La Symphonie des rêves" (Éditions Blacklephant - 26/10/2023) : présentation

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    Je suis particulièrement heureuse de vous dévoiler la couverture et la quatrième de couverture de mon nouveau roman intitulé La Symphonie des rêves, publié par les Éditions Blacklephant, disponible en librairie à partir du 26 octobre 2023, et dès à présent en précommande, en librairie et sur les plateformes. Ce roman, comme le personnage qui figure sur cette photo, regarde vers la lumière, vers l'horizon, vers l'ailleurs. Il vous fera ainsi voyager en France, en Grèce et en Italie. Découvrez la page des Editions Blacklephant consacrée à La Symphonie des rêves, ici.
     
    Mon premier roman, qui évoquait un deuil insurmontable, était une plongée dans un gouffre infernal. Celui-ci, au contraire, chemine de l’ombre vers la lumière.
     
    J’ai commencé à écrire ce roman pendant le deuxième confinement, avec pour objectifs de m'évader, de me griser d’espoirs extravagants, de donner envie de croire en des émotions qui égarent parfois et enfièvrent et transportent. 
    J’espère que ce roman sera cela aussi pour vous : une échappée belle, une fugue joyeuse, une invitation à l'audace de rêver.
     
    Cette consolante contrée qu’est la musique, qui bouscule et relie ici les destins de mes personnages, a suscité l’idée de ce roman dans lequel il est aussi beaucoup question de cinéma, forcément. Il vous conduira ainsi notamment au Festival de Cinéma et de Musique de Film de La Baule et au Festival de Cannes.
     
    Pourquoi écrit-on ? 
    Pourquoi s'obstiner à lutter contre le silence, ses doutes et ses maux?
    À vouloir dompter les phrases et des destinées fictives ? 
    Je ne cesserai de m’interroger sur cette légitimité, en revanche pas sur ma passion viscérale et vitale pour l’écriture, en revanche pas sur cette nécessité impérieuse de raconter et entrelacer des destins, d’esquisser des âmes ébréchées, de jongler avec les mots, d'insuffler de la beauté dans la laideur, de tenter de me faufiler dans des interstices de vérité à travers la fiction. 
     
    Je remercie l'équipe de ma nouvelle maison d'édition pour l’écoute, la confiance, l’enthousiasme, la bienveillance. Je suis heureuse que le coup de foudre ait été réciproque. Pour faire retentir cette Symphonie, je n'aurais pu trouver mieux que Blacklephant éditions  dont les valeurs s'accordent si bien avec ce roman qui aspire à exalter la force des rêves.

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    Je vous donnerai prochainement les dates des séances de dédicaces en librairies et salons du livres. Vous pouvez d'ores et déjà noter celle de la Fnac de Laval le samedi  4 novembre 2023 à 15h et à la Librairie du Marché de Deauville pendant les vacances de Noël (date précisée prochainement).
    J'espère que cette Symphonie résonnera en vous…
  • Compte-rendu et palmarès du 34ème Dinard Festival du Film Britannique

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    Rendez-vous cinématographique incontournable pour moi depuis ma première participation en 1999, le Dinard Festival du Film Britannique (auparavant nommé Festival du Film Britannique de Dinard), depuis 34 ans, propose le meilleur du cinéma d’outre-Manche. Cette édition 2023 n’a pas dérogé à la règle. Dans une atmosphère hors du temps, sous un soleil imperturbablement radieux et une chaleur irréelle, au rythme des grandes marées qui ont façonné un paysage magnifiquement lunatique, les films de cette édition, au contraire, nous immergeaient dans une âpre et sombre réalité : contraste saisissant pour une plongée passionnante au cœur des affres de la société britannique.

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    Au fil des ans, le Dinard Festival du Film Britannique a couronné du Hitchcock d’or des films aussi marquants et différents que Petits meurtres entre amis de Danny Boyle (1994),  Jude de Michael Winterbottom (1996), The Full Monty de Pater Cattaneo (1997), Billy Elliot de Stephen Daldry (2000), La jeune fille à la perle de Peter Webber (2003), Emily de Frances O’Connor l’an passé, ou encore Human Traffic de Justin Kerrigan en 1999, la 10ème édition à l'occasion de laquelle j’avais eu l’honneur de faire partie du jury (notons quand même que cette année-là nous avions récompensé l’incroyable Following d’un cinéaste alors inconnu, un certain...Christopher Nolan) alors présidée par l’irremplaçable Jane Birkin, aussi radieuse, intelligente, sensible, généreuse que drôle, à qui le festival a judicieusement rendu hommage cette année (le mien, sous forme de lettre ouverte à cette femme incroyable est à lire ici).

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    Ce n’est pas moins de 103 films d’une indéniable diversité qui furent projetés pour cette 34ème édition parmi lesquels six films en compétition qui composent une radiographie passionnante de l’état de la Grande-Bretagne. Au programme cette année encore, des films audacieux, décalés, excentriques, absurdes, irrévérencieux, rudes souvent, mais aussi pleins d’humanité, sur des êtres esseulés (des femmes, surtout comme dans Silver Haze, Girl), des enfants orphelins, endeuillés (Scrapper, Silent roar), des familles écartelées dans lesquelles le mensonge sert d’échappatoire à une inconcevable réalité (The effects of lying, The trouble with Jessica). Des films dans lesquels le père est cruellement absent et qui ont en commun des rôles marquants portés par des interprètes exceptionnels.

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    La 33ème édition, dont vous pouvez lire mon compte rendu ici, avait couronné Emily de Frances O'Connor. Un film au romantisme sombre, envoûtant, parsemé de références au roman mythique d'Emily Brontë (entre embardées dans le genre fantastique - dont une remarquable scène de dîner qui est aussi un hommage à la force poignante et dévastatrice de l’imaginaire - et relation tumultueuse et passionnelle avec son frère) et qui interroge intelligemment les rapports entre la fiction et la vie d'un (ou une) auteur(e), la part de vérité qu’elle ou il y puise pour nourrir son art, qu’il s’agisse de s’y sauver ou de s’y perdre. Un film très éloigné du lauréat 2023 du Hitchcock d’or. Mais là réside aussi tout l’intérêt de ce festival que de braquer ses projecteurs sur l’étonnant éclectisme du cinéma britannique.

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    Le programme de cette 34ème édition se divisait ainsi en 5 sections. A l’exception de The trouble with Jessica qui figurait dans la section Being There consacrée à des « Films sur les situations inattendues de la vie : une rencontre fortuite menant à l’amour, la douleur d’un rejet, une rencontre tragique, un égoïsme omniprésent, tous capturent des moments qui changent une vie et la font basculer. Parfois avec des larmes, parfois avec des sourires»,  les 5 autres films de la compétition figuraient dans la section It’s a Family Affair ainsi définie  « La famille. On peut l’aimer, on peut la détester, mais on ne peut pas l’ignorer. Huit histoires très différentes, chacune étant une exploration des complexités de la vie de famille et de ses absurdités, ses tragédies, l’affection qu’on lui porte, des désirs et des réconciliations. »

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    Le jury de cette 34ème édition présidé par Catherine Frot, entourée d'Alice Isaaz, Nolwenn Leroy, Thierry Godard, Jonathan Zaccaï, Destiny Ekaragha, Amelia Gething, à, l’unanimité, a couronné le long-métrage de Sacha Polak, Silver Haze. Le lauréat du Hitchcock d’or sortira en DVD le 22 novembre.

    C’est l’histoire de Franky, une infirmière de 23 ans, qui vit avec sa famille nombreuse dans l’est de Londres. Quand elle était enfant, elle a vécu un événement traumatisant qui l’a laissée gravement brûlée. Obsédée par l’idée de trouver le coupable et sa soif de vengeance, elle est incapable de nouer des relations sérieuses. Jusqu’à ce qu’elle tombe éperdument amoureuse de Florence, l’une de ses patientes. Ensemble, elles se rendent sur la côte où Florence vit avec sa famille hétéroclite, plus ouverte d'esprit. C'est là que Franky trouve le refuge affectif qui lui permettra d'affronter les rancœurs du passé. Franky porte sur son corps les traces indélébiles de son passé, de son âme meurtrie. Le film de Sacha Polak est un maelstrom d’émotions, de sujets, de tentatives visuelles, de couleurs, parfois désordonnés, qui nous laissent à la fois ko et apaisés comme son dénouement, au bord d’une mer consolante. Tantôt onirique, tantôt réaliste, tantôt nerveux, tantôt doux, Silver haze raconte un cheminement éprouvant vers l’acceptation et le pardon porté par l’interprétation de Vicky Knight, comédienne au corps balafré des stigmates de son histoire qui épousent celles du personnage qu’elle incarne, et de ses bleus à l’âme.

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     Le public a récompensé le burlesque The Trouble with Jessica de Matt Winn auquel le jury a également attribué le prix spécial Barrière. Ce film a été projeté pour la soirée d’ouverture du festival en présence du réalisateur Matt Winn, de l’actrice principale Shirley Henderson, et de la productrice Sarah Sulick. Par sa réalisation élégante et soignée, le milieu privilégié dans le cadre duquel se situe l’intrigue (la bourgeoisie londonienne), le film de Matt Winn contrastait en apparence avec la majorité des films de cette sélection. Avec ce film, dans lequel figure notamment l’inénarrable Shirley Henderson, à partir d’un sujet délicat (le suicide), Matt Winn a signé une comédie excentrique. « J’ai toujours eu un profond amour pour les comédies morales de Chabrol, et je souhaitais réaliser une satire des classes moyennes britanniques contemporaines avec un ton incisif » a ainsi déclaré le réalisateur. Sarah et Tom sont en proie à de graves difficultés financières : leur seule solution est de vendre leur maison londonienne. Lorsque leurs amis débarquent pour un dernier dîner, Jessica, une vieille amie, s’invite et se joint à eux. Après une dispute à première vue sans importance, Jessica se pend dans le jardin. Tom s’apprête à appeler la police lorsque Sarah réalise que si l’acheteur l’apprend, la vente tombera à l’eau, ruinant ainsi leur couple. La seule façon de s’en sortir est de ramener le corps de Jessica dans son propre appartement. Après tout, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ? Non sans rappeler Hitchcock (La corde), René Clément (Plein soleil) ou Chabrol donc, Matt Winn signe un film d'un humour noir salvateur « so british » et salutairement amoral quand le vrai visage de chacun éclate au grand jour, débarrassé du vernis social. Le repas entre amis devient alors un règlement de comptes impitoyable aussi douloureux à vivre pour les protagonistes qu’il est jubilatoire pour le spectateur de le regarder. Pour Sarah et Tom, le drame qui se joue n’est pas la mort de leur amie mais la potentielle impossibilité de vendre leur maison ayant servi de lieu du suicide. Chacun ne pense alors plus qu’à son intérêt. Chaque tableau est séparé de l’autre par un titre « The trouble with » comme autant de saynètes d’un humour grinçant qui font un peu plus encore exploser les conventions et tomber les masques, un temps du moins. Une comédie funèbre, idéale pour l’ouverture et pour donner le ton de cette édition. Audacieux !

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    L’actrice Deborah Lukumuena a obtenu le Hitchcock de la meilleure interprétation pour son rôle dans Girl d’Adura Onashile.  Le film, le plus elliptique, nuancé, et mémorable de cette compétition, qui, selon moi aurait mérité le Hitchcock d’or. Deborah Lukumuena incarne une mère émigrée et traumatisée par son passé qui vit avec sa fille de 11 ans dans une tour de Glasgow. L’envie de vivre, de découvrir, de s’émanciper d'Ama vont menacer leur complicité et faire exploser le cadre protecteur et la vie ritualisée mis en place par Grace, obligée alors de se confronter à la réalité, et à son propre passé, bien éloigné du conte de fée qu’elle raconte à sa fille. Un film auréolé de douceur malgré la cruelle réalité qu’il « conte », porté par deux comédiennes exceptionnelles. Entre ce quotidien protégé et menacé, et l'envol vers l'adolescence et l'indépendance, ce film est parsemé de moments de grâce. Déborah Lukumuena qui s’est fait connaître par son rôle dans Divine (César de la meilleure actrice dans un second rôle) joue ici pour la première fois en langue anglaise. Des éclats de lumière entre fête foraine et danses, touches impressionnistes, au milieu d’une solitude accablante et des terreurs de l’abandon criées dans le silence nous percutent en plein cœur comme l’amour maladroit qui unit cette mère et sa fille.

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    Également en compétition, le poignant et coloré Scrapper de Charlotte Regan suit également le destin d’une adolescente confrontée à l’absence de l’un de ses parents. Banlieue de Londres. Géorgie 12 ans vit seule depuis la mort de sa mère. Elle se débrouille au quotidien pour éloigner les travailleurs sociaux, raconte qu’elle vit avec un oncle, gagne de l’argent en faisant un trafic de vélo avec son ami Ali.  Cet équilibre fonctionne jusqu’à l’arrivée de Jason, un jeune homme qu’elle ne connait pas et se présente comme étant son père. Ce sont au fond deux adolescents qui vont se sauver l’un l’autre. Et que l’imagination va sauver. Entre la revente des vélos qu’elle vole, ses échanges téléphoniques avec les travailleurs sociaux auxquels Georgie parvient à faire croire qu’elle est prise en charge par son oncle (imaginaire) qu’elle nomme…Churchill, mais aussi des personnages secondaires mis en scène comme dans un cartoon coloré, là aussi pour dédramatiser, Scrapper est une ode à l’imagination, à l’utopie, et donc finalement au cinéma, pleine de douceur, de fantaisie et d'espoir.

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    Silent roar de Johnny Barrington s’intéresse aussi à un adolescent qui a perdu son père. Willy, pêcheur et père du jeune surfeur Dondo, a disparu il y a un an. Lorsque ce dernier trouve la botte de son père en mer, il se convainc qu'il est toujours en vie. Ses amis lui soutiennent pourtant que la mer finira par lui restituer son corps. Il se raccroche alors violemment à ses illusions. Sas, la rebelle de l'école, est la seule personne capable de lui faire entendre raison. Elle se moque d'abord gentiment de lui, mais très vite, le provoque vivement, les entraînant tous deux dans un voyage qui changera leurs vies à jamais. Comme le lauréat du Hitchcock d’or, Silent roar est un film curieusement hybride qui entremêle une multitude d’éléments et de tentatives stylistiques. Se mélangent le décor fascinant et inquiétant des Hébrides, le surf, la religion, l’eau et le feu. On en ressort un peu décontenancée par cet objet filmique non identifié, à l’image de ses protagonistes, non dénué de charme.

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    Enfin, le sixième film en compétition, The effects of lying de Isher Sahota se rapproche davantage du film d’ouverture en ce qu’un évènement imprévu vient bousculer le cours des choses et faire basculer la réalité dans le burlesque. Naveen a toujours vécu selon les règles : c'est un mari fidèle et un père aimant. Mais après avoir découvert Simran, sa fille adolescente, en pleine crise de boulimie, puis sa femme Sangeeta au lit avec son frère, des secrets vieux de dizaines d'années refont surface, l’obligeant à faire face à la réalité de leur situation. Là où finalement le surgissement de l’imprévu ne provoque qu’une parenthèse loufoque avant de faire presque revenir les personnages au point de départ dans The trouble with Jessica, il permet ici à Naxeen et Simran de signer un nouveau départ. Là encore un film qui brasse de nombreux sujets, survolés, qui auraient mérité que l’on s’y attarde : le père en maison de retraite qui perd la raison, hanté par la culpabilité, le fils qui découvre ses origines et son adoption à l’âge adulte…et la mère totalement irresponsable dont on ne comprend pas toujours les motivations si ce n'est de venger une adolescence pendant laquelle sa liberté fut  bridée. Une comédie savoureusement déjantée.

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    Mes deux coups de cœur de cette édition font tristement écho à l’effroyable actualité. Le premier est Shoshana de Michel Winterbottom que j'évoquerai prochainement plus longuement. Michael Winterbottom est un cinéaste particulièrement prolifique. Son film Jude avait reçu le Hitchcock d'or à Dinard en 1996. Shoshana est un film passionnant basé sur des événements réels. En 1920, au lendemain de la première guerre mondiale, la Société des Nations place le territoire de Palestine sous mandat Britannique. Pendant ce mandat britannique, dans les années 1930, à Tel Aviv (avant la partition de la Palestine en 1948 et la création de l'État d'Israël), deux policiers britanniques, Thomas Wilkin et Geoffrey Morton, sont à la poursuite du combattant de la liberté sioniste Avraham Stern, qui complote pour évincer les autorités britanniques. A Tel Aviv, Thomas Wilkins, policier anglais, rencontre Shoshana Borochov, une jeune journaliste engagée, émigrée russe, fille d'un célèbre militant sioniste de gauche.

    La projection a été suivie d’un passionnant échange avec Michael Winterbottom qui a notamment évoqué « un parallèle entre les Américains en Irak et les Britanniques en Palestine », son désir de « faire ressentir comment le destin d'une personne tombant amoureuse est prise entre l’amour et le devoir » et « poussée à l'extrémisme, finit par se battre aux côtés de ceux contre lesquels elle se battait. » Il a aussi évoqué les films qu’il avait demandé aux acteurs de regarder :  Casablanca, Le troisième homme, la Bataille d'Alger. Ce personnage de femme très puissante, indépendante, forte m’a fait songer à celui incarné par Simone Signoret dans L’armée des ombres de Melville « Je voulais que Tom soit amoureux de son indépendance, de sa force synonyme de Tel Aviv » a ainsi expliqué le cinéaste pour qui Shoshana est l’« incarnation de Tel Aviv, lieu très fort avec beaucoup d’énergie ». Pour ce dernier, il était important que ce soit celle que Thomas suit et non l’inverse. Un film puissamment romanesque, historiquement passionnant qui, comme Casablanca, fait se confronter les sentiments et la réalité implacable de la guerre.

    En attendant de vous reparler de ce film, je termine par la critique du long-métrage qui fut présenté en séance de gala et qui est pour moi LE film de cette année 2023, La Zone d'intérêt de Jonathan Glazer.

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    La Zone d’intérêt figurait parmi les films en compétition du dernier Festival de Cannes (d’où il est reparti avec le Grand Prix).

    Rarement un film m’aura autant bousculée, de la première à la dernière seconde, et hantée, des jours après. Cela commence par un écran noir, interminable, tandis que des notes lancinantes et douloureuses viennent déjà heurter notre tranquillité, nous avertir que la sérénité qui lui succèdera sera fallacieuse. La première scène nous donne à voir une image bucolique, celle d’une famille au bord d’une rivière par une journée éclatante. Celle de Rudolf Höss, commandant d’Auschwitz de 1940 à 1943, qui habite avec sa famille dans une villa avec jardin, juste derrière les murs du camp. À qui ignorerait l’histoire (et l’Histoire) et ne serait pas attentif, la vie de cette famille semblerait de prime abord presque « normale ». Un air de vacances et de gaieté flotte dans l’air. Les corps s’exhibent, en pleine santé. Pourtant c’est dans cette normalité, cette banalité que réside toute l’horreur, omniprésente, dans chaque son, chaque arrière-plan, chaque hors-champ. Cette zone d’intérêt, ce sont les 40 kilomètres autour du camp, ainsi qualifiés par les nazis. Une qualification qui englobe déjà le cynisme barbare de la situation. La biographie de Rudolf Höss avait inspiré La mort est mon métier de Robert Merle, puis le roman The Zone of Interest de Martin Amis (publié chez Calmann-Lévy en 2015) dont le film est adapté. Il décrit le quotidien de cet artisan de l’horreur avec Hedwig, son épouse et leurs cinq enfants.

    Avant même le premier plan, ce qui nous interpelle, c’est le son, incessant, négation permanente de la banalité des scènes de la maisonnée. C’est le bruit d’un wagon. Ce sont des cris étouffés. Ce sont des coups de feu. Ce sont des aboiements. Ce sont ces ronronnements terrifiants et obsédants des fours crématoires. Mais c’est l’arrière-plan aussi qui teinte d’horreur tout ce qui se déroule au premier, cette indifférence criante qui nous révulse. C’est la vue de cette cheminée, juste au-dessus du jardin, dont une fumée noire s’échappe, sans répit. Ce sont les barbelés. C’est ce prisonnier qui s’affaire dans le jardin du Commandant. C’est la vue de ces trains qui ne cessent d’arrivée. Ce sont ces os que charrie la rivière. L’horreur est là, omniprésente, et pourtant insignifiante pour les occupants de la zone d’intérêt qui vivent là comme si de rien n’était, comme si la mort ne se manifestait pas à chaque seconde. La vie est là dans ce jardin, entre le père qui fume, les pépiements des oiseaux et les cris joyeux des enfants, éclaboussant de son indécente frivolité la mort qui sévit constamment juste à côté. La « banalité du mal » définie par Hannah Arendt représentée dans chaque plan.

    Hedwig Höss se glorifie même d’être gratifiée du titre de « reine d’Auschwitz » par son mari. Hedwig est en effet très fière : de son statut, de ce qu’elle fait de sa maison, surtout de son jardin, avec sa serre et sa piscine. Son havre de paix au cœur de l’horreur absolue. Son mari est muté. Pour elle, l’horreur absolue s’inscrit cependant là : dans la perspective de devoir déménager de son « paradis ». Cette « zone d’intérêt » qu’elle ne quitterait pour rien au monde. Ce cliché de propagande nazie.

     

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    Claude Lanzmann (dont le documentaire Shoah, reste l’incontournable témoignage sur le sujet, avec également le court-métrage d’Alain Resnais, Nuit et brouillard) écrivit ainsi : « L’Holocauste est d’abord unique en ceci qu’il édifie autour de lui, en un cercle de flammes, la limite à ne pas franchir parce qu’un certain absolu de l’horreur est intransmissible : prétendre pourtant le faire, c’est se rendre coupable de la transgression la plus grave. » Le film de Glazer a cette intelligence-là : ne jamais montrer l’intransmissible. L’imaginer est finalement plus parlant encore. Ainsi, nous ne voyons rien de ce qui se déroule dans le camp mais nous le devinons. Nous ne voyons que des objets appartenant aux déportés qui contiennent en eux des destins tragiques et racontent la folie des hommes : un manteau de fourrure, des vêtements d'enfants, des bijoux, ou ce rouge à lèvres appartenant à une déportée qu’Hedwig s’applique soigneusement, et dans cette application en apparence insignifiante s’insinue le souffle glaçant de la mort qui la sous-tend. Le film adopte la retenue qui sied au sujet, au respect des victimes dont l’absence à l’image ne contribue pas à les nier mais n’est que le reflet de ce qu’elles étaient pour leurs bourreaux : des chiffres, des êtres dont on occultait sans état d'âme l'humanité. Le dénouement leur rend la lumière et la dignité. La Zone d’intérêt a été tourné à Auschwitz même, encore une fois avec ce souci, de respect des victimes et de fictionnaliser le moins possible. Pas d’esthétisation. Pas de lumière artificielle. Le sentiment de contemporanéité n’en est que plus frappant.

    Sandra Hüller figurait au générique de deux films remarquables en compétition du Festival de Cannes 2023, puisqu’elle incarne aussi la Sandra de Anatomie d’une chute de Justine Triet, la palme d’or de cette édition. Révélée à Cannes en 2016 dans Toni Erdmann, dans le film de Justine Triet, elle est impressionnante d’opacité, de froideur, de maitrise, d’ambiguïté. Ici, dans le rôle d'Hedwig, elle est carrément glaçante. Elle se délecte à essayer un manteau de fourrure trop grand pour elle dont il est aisé de deviner l’origine. Elle distribue des vêtements à ses amis dont la provenance ne fait aucun doute là non plus. Elle est si fière d’être cette femme à la vie si privilégiée, clamant qu’elle a une vie « paradisiaque » dans ce jardin qu’elle montre avec orgueil à sa mère, comme cette chambre d’enfant où elle l’héberge, avec fenêtre sur les miradors et cheminées. Elle est monstrueuse dans l’apparente normalité de ses gestes et paroles, et laissant même éclater toute sa violence lorsqu’une assiette n’est pas là où elle doit être. Ou quand elle demande à « Rudolf » de l'« emmener encore dans ce spa italien »  tandis que rugissent les fours crématoires, et la mort, alors qu’elle ne pense qu’à jouir de la vie, sans scrupules.

    Pour le Commandant (Christian Friedel), seule compte la fierté de servir le 3ème Reich. Obstinément. Des industriels viennent louer les qualités de leurs fours, comme s’il s’agissait d’un quelconque produit industriel. Comment ne pas avoir la nausée devant l’ignominieuse distance et l’abominable froideur avec lesquelles ils discutent des modalités de la solution finale et du principe d’un "four crématoire circulaire" ? Les réunions des directeurs de camps sont aussi nauséeuses dans leur apparence ordinaire. Il est question d’efficacité, de rendement, de logistique. Comme si rien de tout cela ne concernait des êtres humains, et leur mort atroce.

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     Une folie qui semble contaminer jusqu’aux enfants quand l’un enferme son frère dans la serre. On pense alors au chef-d’œuvre de Michael Haneke, Le ruban blanc. Ce ruban blanc, dans le film d’Haneke, c’est le symbole d’une innocence ostensible qui dissimule la violence la plus insidieuse et perverse. Ce ruban blanc, c’est le signe ostentatoire d’un passé et de racines peu glorieuses qui voulaient se donner le visage de l’innocence. Ce ruban blanc, c’est le voile symbolique de l’innocence qu’on veut imposer pour nier la barbarie, et ces racines du mal qu’Haneke nous fait appréhender avec effroi par l’élégance moribonde du noir et blanc. Ces châtiments que la société inflige à ses enfants en évoquent d’autres que la société infligera à plus grande échelle, qu’elle institutionnalisera même pour donner lieu à l’horreur suprême, la barbarie du XXème siècle. Cette éducation rigide va enfanter les bourreaux du XXème siècle dans le calme, la blancheur immaculée de la neige d’un petit village a priori comme les autres. La forme, comme dans le film de Glazer, démontre alors toute son intelligence, elle nous séduit d’abord pour nous montrer toute l’horreur qu’elle porte en elle et dissimule à l’image de ceux qui portent ce ruban blanc.

    Je ne saurais citer un autre film dans lequel le travail sur le son est aussi impressionnant que dans La Zone d’intérêt, la forme sonore tellement au service du fond (parmi les films récents, je songe au long-métrage de Vincent Maël Cardona, Les Magnétiques mais le sujet est à des années-lumière de celui du film de Glazer) : cette dichotomie permanente entre ce vacarme et l’indifférence qu’il suscite. Ce grondement incessant qui nous accompagne des jours après. Les musiques composées par Mica Levi et les sons du concepteur sonore Johnnie Burn sont pour beaucoup dans la singularité de cette œuvre et dans sa résonance. Ces dissonances qui constamment nous rappellent que tout cela n'a rien de normal, qui nous oppressent. Et au cas où nous aurions souhaité occulter ce que ces sons représentent, ce qui se joue là, derrière les discussions sur la façon d’agencer le jardin ou les jeux des enfants, un écran brusquement rouge vient nous heurter, comme un écho à l’écran noir du début, nous signifiant bien que ce paradis bucolique masque un enfer, que le vert qui envahit l’écran n’est là que pour masquer le rouge qui déferle à quelques mètres. Seules des parenthèses en négatif laissent éclater un peu d’humanité (lueur d’espoir apparaissant alors comme irréalité au milieu de cette inconcevable réalité), et peut-être le départ anticipé de la mère d’Hedwig avec un mot dont nous ne connaîtrons pas la teneur et dont on a envie de croire qu'il dénonce l'horreur, et qui pourtant a elle aussi profité des déportés, en l’occurrence ses anciens patrons. C’est tout. Pas d'autre lueur d'espoir.

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    En 2015, avec Le Fils de Saul, László Nemes nous immergeait dans le quotidien d'un membre des Sonderkommandos, en octobre 1944, à Auschwitz-Birkenau. Saul Ausländer est alors membre de ce groupe de prisonniers juifs isolé du reste du camp et forcé d’assister les nazis dans leur plan d’extermination. Il travaille dans l’un des crématoriums où il est chargé de « rassurer » les Juifs qui seront exterminés et qui ignorent ce qui les attend, puis de nettoyer… quand il découvre le cadavre d’un garçon en lequel il croit ou veut croire reconnaître son fils. Tandis que le Sonderkommando prépare une révolte (la seule qu’ait connue Auschwitz), il décide de tenter l’impossible : offrir une véritable sépulture à l’enfant afin qu’on ne lui vole pas sa mort comme on lui a volé sa vie, dernier rempart contre la barbarie. La profondeur de champ, infime, renforce cette impression d’absence de lumière, d’espoir, d’horizon, nous enferme dans le cadre avec Saul, prisonnier de l’horreur absolue dont on a voulu annihiler l’humanité mais qui en retrouve la lueur par cet acte de bravoure à la fois vain et nécessaire, son seul moyen de résister. Que d’intelligence dans cette utilisation du son, de la mise en scène étouffante, du hors champ, du flou pour suggérer l’horreur ineffable, ce qui nous la fait d’ailleurs appréhender avec plus de force encore que si elle était montrée. László Nemes s’est beaucoup inspiré de Voix sous la cendre, un livre de témoignages écrit par les Sonderkommandos eux-mêmes.

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    Avec le plus controversé La vie est belle, Benigni a lui opté pour le conte philosophique, la fable pour démontrer toute la tragique et monstrueuse absurdité à travers les yeux de l’enfance, de l’innocence, ceux de Giosué. Benigni ne cède pour autant à aucune facilité, son scénario et ses dialogues sont ciselés pour que chaque scène « comique » soit le masque et le révélateur de la tragédie qui se « joue ». Bien entendu, Benigni ne rit pas, et à aucun moment, de la Shoah mais utilise le rire, la seule arme qui lui reste, pour relater l’incroyable et terrible réalité et rendre l’inacceptable acceptable aux yeux de son enfant. Benigni cite ainsi Primo Levi dans Si c’est un homme qui décrit l’appel du matin dans le camp. « Tous les détenus sont nus, immobiles, et Levi regarde autour de lui en se disant : “Et si ce n’était qu’une blague, tout ça ne peut pas être vrai…” C’est la question que se sont posés tous les survivants : comment cela a-t-il pu arriver ? ». Tout cela est tellement inconcevable, irréel, que la seule solution est de recourir à un rire libérateur qui en souligne le ridicule. Le seul moyen de rester fidèle à la réalité, de toute façon intraduisible dans toute son indicible horreur, était donc, pour Benigni, de la styliser et non de recourir au réalisme. Quand il rentre au baraquement, épuisé, après une journée de travail, il dit à Giosué que c’était « à mourir de rire ». Giosué répète les horreurs qu’il entend à son père comme « ils vont faire de nous des boutons et du savon », des horreurs que seul un enfant pourrait croire mais qui ne peuvent que rendre un adulte incrédule devant tant d’imagination dans la barbarie (« Boutons, savons : tu gobes n’importe quoi ») et n’y trouver pour seule explication que la folie (« Ils sont fous »). Benigni recourt à plusieurs reprises intelligemment à l’ellipse comme lors du dénouement avec ce tir de mitraillette hors champ, brusque, violent, où la mort terrible d’un homme se résume à une besogne effectuée à la va-vite. Les paroles suivantes le « C’était vrai alors » lorsque Giosué voit apparaître le char résonne alors comme une ironie tragique. Et saisissante.

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    Autre approche encore que celle de La Liste de Schindler de Spielberg dont le scénario sans concessions au pathos de Steven Zaillian, la photographie entre expressionnisme et néoréalisme de Janusz Kaminski (splendides plans de Schindler partiellement dans la pénombre qui reflètent les paradoxes du personnage), l’interprétation de Liam Neeson, passionnant personnage, paradoxal, ambigu et humain à souhait, et face à lui, la folie de celui de Ralph Fiennes, la virtuosité et la précision de la mise en scène (qui ne cherche néanmoins jamais à éblouir mais dont la sobriété et la simplicité suffisent à retranscrire l’horrible réalité), la musique poignante de John Williams par laquelle il est absolument impossible de ne pas être ravagé d'émotions à chaque écoute (musique solennelle et austère qui sied au sujet -les 18 premières minutes sont d’ailleurs dénuées de musique- avec ce violon qui larmoie, voix de ceux à qui on l’a ôtée, par le talent du violoniste israélien Itzhak Perlman, qui devient alors, aussi, le messager de l’espoir), et le message d’espérance malgré toute l’horreur en font un film bouleversant et magistral. Et cette petite fille en rouge que nous n'oublierons jamais, perdue, tentant d’échapper au massacre (vainement) et qui fait prendre conscience à Schindler de l’individualité de ces juifs qui n’étaient alors pour lui qu’une main d’œuvre bon marché. 

    Avec The Zone of Interest, Jonathan Glazer prouve d’une nouvelle manière, singulière, puissante, audacieuse et digne, qu’il est possible d’évoquer l’horreur sans la représenter frontalement, par des plans fixes, en nous en montrant le contrechamp, reflet terrifiant de la banalité du mal, non moins insoutenable, dont il signe une démonstration implacable. Cette image qui réunit dans chaque plan deux mondes qui coexistent et dont l’un est une insulte permanente à l’autre est absolument effroyable.  Si cette famille nous est montrée dans sa quotidienneté, c’est avant tout pour nous rappeler que la monstruosité peut porter le masque de la normalité. L’intelligence réside aussi dans la fin, qui avilit le monstre et le fait tomber dans un néant insondable tandis que nous restent les images de ce musée d’Auschwitz dans lequel s’affairent des femmes de ménage, au milieu des amas des valises, de chaussures et de vêtements, et des portraits des victimes. C’est d’eux dont il convient de se souvenir. De ces plus de cinq millions de morts tués, gazés, exterminés, parfois par des journées cyniquement ensoleillées. Un passé si récent comme nous le rappellent ces plans de la maison des Höss aujourd’hui transformée en mémorial. Une barbarie passée contre la résurgence de laquelle nous avons encore trop peu de remparts. Le film s’achève par un écran noir accompagné d’une musique lugubre, là pour nous laisser le temps d’y songer, de nous souvenir, de respirer après cette plongée suffocante, et de reprendre nos esprits et notre souffle face à l’émotion qui nous submerge. Un choc cinématographique. Un choc nécessaire. Pour rester en alerte. Pour ne pas oublier les victimes de l’horreur absolue mais aussi que le mal peut prendre le visage de la banalité. Un film brillant, glaçant, marquant, incontournable. Avec ce quatrième long-métrage (après Sexy Beast, Birth, Under the skin) Jonathan Glazer a apporté sa pierre à l'édifice mémoriel. De ce film, vous ne ressortirez pas indemnes. Vous ne pourrez pas (l') oublier. Voyez-le, impérativement.

    La Zone d'intérêt de Jonathan Glazer sortira sur les écrans français le 31 janvier 2024.

     

    Palmarès 

    Hitchcock d’Or

    Silver Haze de Sacha Polak

    Hitchcock de la meilleure interprétation 

    Déborah Lukumuena dans Girl d’Adura Onashile

    Prix spécial du Jury Barrière

    The Trouble with Jessica de Matt Winn

    Hitchcock du public long-métrage

    The Trouble with Jessica de Matt Winn

    Hitchcock du public Shortcuts 

    G Flat de Peter Darney

    Prix « Talent de Demain » Ouest-France 

     In Camera de Naqqash Khalid

    Merci à Gilles Lyon-Caen et au Dinard Festival du Film Britannique pour l'accueil.

    Merci à Lilia Millier et au directeur du Grand Hôtel Barrière de Dinard , Thomas Lisnard, pour le dîner de clôture en excellente compagnie.

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    Merci à Marc Scognamiglio pour la chambre avec vue à l'hôtel Royal Emeraude MGallery et pour l’accueil particulièrement attentionné de ses équipes.

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    Je vous donne rendez-vous à Dinard, très bientôt, pour de nouvelles aventures livresques puisque mon roman La Symphonie des rêves s’y déroule l'espace de deux chapitres...

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  • Dinard Festival du Film Britannique 2023 : le programme de la 34ème édition

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     Avant de vous parler du Festival du Cinéma Américain de Deauville en direct duquel je serai à partir de demain, je vous présente le programme du Dinard Festival du Film Britannique 2023 dont la conférence de presse a eu lieu ce matin, un festival qui demeure un rendez-vous cinématographique incontournable, convivial, très accessible, à la programmation exigeante, un festival auquel j’assiste régulièrement depuis ma participation à son jury en 1999, alors sous la présidence de l’irremplaçable Jane Birkin (ma lettre ouverte à cette dernière à lire ici). Je vous le recommande, d'autant plus que cette année, une fois de plus, le programme s'annonce alléchant.

    Du 27 septembre au 1er octobre aura ainsi lieu la 34ème édition du Dinard Festival du Film Britannique. La 33ème édition, dont vous pouvez lire mon compte rendu ici, avait couronné Emily de Frances O'Connor (à redécouvrir dans le cadre du pré-festival cette année, ma critique complète en bas de cet article). Un film au romantisme sombre, envoûtant, parsemé de références au roman mythique d'Emily Brontë (entre embardées dans le genre fantastique - dont une remarquable scène de dîner qui est aussi un hommage à la force poignante et dévastatrice de l’imaginaire - et relation tumultueuse et passionnelle avec son frère) et qui interroge intelligemment les rapports entre la fiction et la vie d'un (ou une) auteur(e), la part de vérité qu’elle ou il y puise pour nourrir son art, qu’il s’agisse de s’y sauver ou de s’y perdre.

    Après avoir permis la reconnaissance internationale de Joanna Hogg,le Dinard Festival du film britannique lève le voile sur une autre cinéaste pour cette 34ème édition.  Cette année sera proposé « À la découverte de Carol Morley », à travers quatre de ses films : Dreams of a Life (2011), The Falling (2014), Out of blue (2019), d’après Night Train de Martin Amis et son tout dernier, Typist Artist Pirate King (2023).

    Cette année, le jury sera présidé par Catherine Frot qui sera entourée d'Alice Isaaz, Nolwenn Leroy, Thierry Godard, Jonathan Zaccaï, Destiny Ekaragha, Amelia Gething. 

    En séance de gala sera projeté La Zone d’intérêt de Jonathan Glazer ( Grand Prix du dernier Festival de Cannes que je vous recommande vivement et dont je vous parle, longuement, ici) et en clôture The Old Oak de Ken Loach.

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    Ci-dessus, photo de la présentation de "La Zone d'intérêt" de Jonathan Glazer au Festival du Cinéma Américain de Deauville

    Le programme se divise ainsi en 5 sections :

    Being There

    Films sur les situations inattendues de la vie : une rencontre fortuite menant à l’amour, la douleur d’un rejet, une rencontre tragique, un égoïsme omniprésent, tous capturent des moments qui changent une vie et la font basculer. Parfois avec des larmes, parfois avec des sourires.

    Dinard Cinema

    Des documentaires illustrant l’histoire riche et variée du cinéma, de l’effervescence du Festival de Cannes à une lecture pointue des films d’Alfred Hitchcock, en passant par la folie d’un cinéma londonien, la carrière de Ken Loach et les films tournés en Bretagne.

    Irish Eyes in Dinard

    De nouveaux drames et un film d’animation en provenance d’Irlande, notre très cher voisin à la fois proche et distant. Un film noir, une histoire d’amour, un sombre héritage familial et une célébration internationale de l’émancipation des femmes.

    It’s a Family Affair

    La famille. On peut l’aimer, on peut la détester, mais on ne peut pas l’ignorer. Huit histoires très différentes, chacune étant une exploration des complexités de la vie de famille et de ses absurdités, ses tragédies, l’affection qu’on lui porte, des désirs et des réconciliations.

    The Past is a Foreign Country

    Ce titre est ironique. L’histoire coloniale britannique en Palestine et en Irlande du Nord (Shoshana, Dead Shot), le système des classes (Mad About the Boy), la catastrophe d’Hiroshima (Kensuke’s Kingdom) et la recherche amusante d’un trésor (Detectorists) sont toujours d’actualité.

    Les films en compétition :

    THE TROUBLE WITH JESSICA de Matt Winn

    Being There

    GIRL de Adura Onashile

    It’s a Family Affair

    SCRAPPER de Charlotte Regan

    It’s a Family Affair

    SILENT ROAR de Johnny Barrington

    It’s a Family Affair

     SILVER HAZE de Sacha Polak

    It’s a Family Affair

    THE EFFECTS OF LYING de Isher Sahota

    It’s a Family Affair

    Les films en compétition « Talents de demain » :

    IN CAMERA de Naqqash Khalid

    Being There

    TOI & MOI | RYE LANE de Raine Allen-Miller

    Being There

     BLUE BAG LIFE de Rebecca Lloyd-Evans, Lisa Selby, Alexander Fry

    It’s a Family Affair

    SWEET SUE de Leo Leigh

    It’s a Family Affair

    En séance jeune public, vous pourrez découvrir : LES TOUBLEUS ET LES TOUROUGES de Samantha Cutler et Daniel Snaddon

    Comme chaque année, vous pourrez également découvrir des courts-métrages dans la sélection shortcuts et voter pour votre film préféré.

    Dans la section BEING THERE, vous pourrez également découvrir :

    HOW TO HAVE SEX de Molly Manning Walker (Prix Un Certain Regard du Festival de Cannes 2023)

    Dans la section Dinard ❤ Cinema :

    CANNES UNCUT de Richard Blanshard, Roger Penny

    KEN LOACH : LE VENT DE LA RÉVOLTE de Pierre Chassagnieux

    MY NAME IS ALFRED HITCHCOCK de Mark Cousins

    SCALA!!! de Ali Catterall, Jane Giles

    Dans la section Irish eyes in Dinard :

    BARBER de Fintan Connolly

    LIES WE TELL de Lisa Mulcahy

    MY SAILOR, MY LOVE de Klaus Härö

    Dans la section It’s a Family Affair :

    LITTLE ENGLISH de Pravesh Kumar

    Dans la section The Past is a foreign country :

    DEAD SHOT de Tom & Charles Guard

    DETECTORISTS de Mackenzie Crook

    LE ROYAUME DE KENSUKE de Neil Boyle, Kirk Hendry

    MAD ABOUT THE BOY : THE NOEL COWARD STORY de Barnaby Thompson

    SHOSHANA de Michael Winterbottom

    LES MASTERCLASS

    INITIATION AU DOUBLAGE

     Par Anthony Brutillot Anthony Brutillot, comédien professionnel, propose aux adultes et aux enfants de découvrir l'univers des studios de doublage en s'amusant.

    Au-delà de la salle 

    Avec NT Binh, Jean-François Baillon, Marine Bohin et Frame À l’occasion de la sortie du Dictionnaire du cinéma britannique (Vendémiaire), de NT Binh et Jean-François Baillon, la masterclass « Au-delà de la salle » permet de sonder les nouvelles formes de la critique de cinéma.

    FESTIVAL DES SCOLAIRES

    La semaine précédant le Dinard Festival du Film Britannique, six salles de projection accueillent les scolaires de toute la région, proposant des films drôles, ludiques ou historiques adaptés à chaque âge. Il s’agit d’atteindre deux objectifs à visée pédagogique : l’éducation à l’image via le cinéma et la découverte de la culture britannique. Le festival fait également sortir le cinéma de l’écran ! Des ateliers ludiques, rencontres et débats animés par des professionnels, ciné-concerts, mais également des visites guidées, sont organisés : atelier «  Lecture du conte en français et en anglais  », atelier «  Fresque collective », atelier «  Identité et interculturalité », rencontre avec une réalisatrice « Dans les coulisses du film », conférence « Femmes puissantes de Grande[1]Bretagne ». Ainsi, les films d’animations et les ateliers créatifs destinés aux plus jeunes, maternelles et élémentaires, permettent un premier contact avec la langue anglaise. Au Palais des Arts et du Festival, il est possible d’admirer la fresque qu’ils ont réalisée. Les films dédiés au public adolescent suivent la thématique, sociale, de la quête d’identité, présentant des parcours de jeunes tiraillés entre deux cultures. Les jeunes adultes, lycéens et plus, réfléchissent à la place de la femme dans la société et à la question du féminisme, grâce à des films qui mettent en lumière les vies de femmes aux destins hors normes.

    FILMS Maternelles

     La Baleine et l’Escargote | The Snail and The Whale, de Daniel Snaddon et Max Lang Superasticot | Superworm de Sarah Scrimgeour et Jac Hamman Zébulon le dragon | Zebulon The Dragon de Daniel Snaddon et Max Lang

    Du CP au CM2

     Maurice le chat fabuleux | The Amazing Maurice de Toby Genkel et Florian Westermann Stardog et Turbocat, de Ben Smith Croman | Earlyman, de Nick Park

    Collégiens

    Miss Revolution, de Philippa Lowthorpe Young Plato, de Neasa Ní Chianáin et Declan McGrath Music of my life, de Gurinder Chadha

    Lycéens

     Radioactive, de Marjane Satrapi Blue Jean, de Georgia Oakley Emily, de Frances O’Connor Les Suffragettes, de Sarah Gavron Centres de loisirs Mr Bean, de Richard Curtis

    En complément des projections  à Dinard, Saint-Lunaire et Pleurtuit,  le festival proposera aussi des évènements au Vauban, à Saint-Malo, et à la médiathèque L'ourse. Les projections à Saint-Lunaire et à Pleurtuit les jours précédant le festival sont l'occasion de voir ou de revoir trois excellents films britanniques sortis en France au début de l'année.

    Le Vauban rendra hommage à Hugh Hudson avec Chariots of Fire.

    Vous pourrez également y découvrir en avant-première du festival, My Sailor, My Love.

    Pour en savoir plus : le site officiel du festival.

    Retrouvez également mes articles sur mes bonnes adresses à Dinard : Le MGallery Royal Emeraude  et le Grand Hôtel Barrière de Dinard.

    Après mon recueil de nouvelles sur le cinéma, Les illusions parallèles (Editions du 38 - 2016), qui comprenait une nouvelle qui se déroulait intégralement dans le cadre du festival, je vous donne rendez-vous le 5/10/2023 pour découvrir mon nouveau roman (Editions Blacklephant) qui se passe en partie à Dinard...

    Critique de EMILY de Frances O'Connor

     

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    Les six films de la compétition du dernier Dinard Festival du Film Britannique que j’ai eu le plaisir de voir ont été à la hauteur des films en compétition des années précédentes, surtout, le film couronné du Hitchcock d’or, du prix du public et du prix d’interprétation féminine (rien que cela !) qui est pour moi un des grands films de cette année 2022 et qui méritait donc cette avalanche de récompenses.

    « Qui pensons-nous être ? ». Telle était la question posée sur les murs du Palais des arts de Dinard. Question à laquelle devaient répondre les films de cette édition selon les mots de la directrice artistique du festival, Dominique Green, lors de la cérémonie d’ouverture du festival.


    Tourmentée. Impétueuse. Romanesque. Flamboyante. Rebelle. Étrange. Exaltée. Ainsi pourrait être qualifiée la Manche dont le spectacle incomparable, à Dinard, inonde et ensorcelle le regard. Telle pourrait aussi être qualifiée l’héroïne du film Emily de Frances O’Connor (Emma Mackey). 

    Ce film raconte la vie imaginaire de l’une des romancières les plus célèbres du monde, Emily Brontë, disparue trop tôt, à 30 ans. Un voyage initiatique d’une jeune femme rebelle vers la maturité. Le film explore les relations qui l’ont inspirée : sa relation brute et passionnée avec ses sœurs Charlotte et Anne, son premier amour douloureux et interdit pour Weightman, et l’attention qu’elle porte à son frère Branwell.

    Cette première réalisation de Frances O'Connor dresse un portrait imaginaire de la célèbre romancière, aussi passionnant que bouleversant. Un éloge de la différence, de la liberté (avant tout celle de penser), de la puissance de l'écriture que l'auteure des Hauts de Hurlevent semble puiser autant dans les chagrins (l'amour, la mort, la solitude) que dans la sauvagerie et la rudesse des paysages du Yorkshire pour livrer cette écriture tempétueuse et poétique qui, comme ce film, nous emporte et nous enivre. Comme le panorama dinardais, finalement. 

    La réalisation époustouflante pour un premier film (photographie sublime de Nanu Segal, richesse de la profondeur de champ, utilisation signifiante de la lumière), entre Jane Campion et James Ivory est à la hauteur de son (magnifique) sujet. 

    Un hymne palpitant à la vie que l'écriture permet de sublimer, surmonter, exalter, romancer pour qu'elle devienne intensément romanesque à l'image de ce film qui est aussi enflammé et flamboyant, comme son héroïne, en contraste avec les paysages ombrageux du Yorkshire.

    Un film au romantisme sombre, envoûtant, parsemé de références au roman mythique d'Emily Brontë (entre embardées dans le genre fantastique - dont une remarquable scène de dîner qui est aussi un hommage à la force poignante et dévastatrice de l’imaginaire - et relation tumultueuse et passionnelle avec son frère) et qui interroge intelligemment les rapports entre la fiction et la vie d'un (ou une) auteur(e), la part de vérité qu’elle ou il y puise pour nourrir son art, qu’il s’agisse de s’y sauver ou de s’y perdre.

    Le président du jury de ce 33ème Dinard Festival du Film Britannique, José Garcia, a ainsi déclaré : « On a été unanimes. Emily est un très grand film, très moderne alors qu'il est sur une base très classique. »  Un film vertigineux de beauté et d’intensité, dont la sortie en France est prévue pour le 15 mars 2023.

  • Compte-rendu et palmarès du 33ème Dinard Festival du Film Britannique

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    Conte d’été de Rohmer. L’heure zéro de Pascal Thomas (adapté d’Agatha Christie). Deux films tournés à Dinard qui pourraient la résumer. Un décor de cinéma, entre le conte et le film à suspense, surplombé par Hitchcock, statue à la stature démiurgique. Ainsi est-elle aussi dans ma mémoire, kaléidoscopique, mêlant les souvenirs amoncelés là : d’enfance, de festivals, de films. Des souvenirs auxquels il faudra désormais ajouter ceux de cette enthousiasmante 33ème édition du Dinard Festival du Film Britannique.

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    Le panorama dinardais est à l’image du cinéma d’outre-Manche, d’une diversité admirable. Quel sentiment étrange que de se sentir (presque) à l'abri des turbulences glaçantes de l’actualité comme lors de chaque festival, celui-ci tout particulièrement, dans cette alcôve bretonne qui semble en être coupée, et en être aussi la quintessence de la beauté et de la poésie, un peu rugueuse parfois mais non moins envoûtante !

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    Avec son charme suranné, son élégance intemporelle et sa magie mystérieuse, Dinard était l’endroit idéal pour un festival d’où l’idée lancée par Thierry de la Fournière, il y a 33 ans. Hussam Hindi en fut le directeur artistique de 1996 à 2019, remplacé ensuite par Dominique Green.

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    Je vous ai souvent parlé de ce festival dont j’ai eu le plaisir de faire partie du jury en 1999 sous la présidence de la fantasque et fantastique Jane Birkin. Les ans écoulés n’ont rien changé au plaisir d’y retourner à de nombreuses reprises.

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    24 000 festivaliers étaient cette année au rendez-vous pour découvrir une programmation de qualité divisée en cinq sections thématiques : It’s Raining Men, Girl Power,   Cinema – past, present & future, Eccentrics & Free Spirits, Irish Eyes in Dinard.

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    En ces temps si âpres pour le cinéma qui, à mon grand désarroi, tend de plus en plus à devenir une marchandise consommable et jetable, les festivals sont plus que jamais indispensables pour redonner le goût incomparable de la découverte des films en salles. Cette édition était particulièrement prometteuse à cet égard, notamment la compétition, six films parmi lesquels le jury présidé par José Garcia (accompagné de Oulaya Amamra, Georges Blagden, Sofia Essaïdi, Hugo Gélin, Adrian Lester et Alice Pol) a eu la passionnante mission de choisir le Hitchcock d’or 2022.

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    Les six films de la compétition que j’ai eu le plaisir de voir ont été à la hauteur de cette promesse avec, surtout, le film couronné du Hitchcock d’or, du prix du public et du prix d’interprétation féminine (rien que cela !) qui est pour moi un des grands films de cette année 2022 et qui méritait donc cette avalanche de récompenses.

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    « Qui pensons-nous être ? ». Telle était la question posée sur les murs du Palais des arts de Dinard. Question à laquelle devaient répondre les films de cette édition selon les mots de la directrice artistique du festival, Dominique Green, lors de la cérémonie d’ouverture du festival.

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    Tourmentée. Impétueuse. Romanesque. Flamboyante. Rebelle. Étrange. Exaltée. Ainsi pourrait être qualifiée la Manche dont le spectacle incomparable, à Dinard, inonde et ensorcelle le regard. Telle pourrait aussi être qualifiée l’héroïne du film Emily de Frances O’Connor (Emma Mackey). Ce film raconte la vie imaginaire de l’une des romancières les plus célèbres du monde, Emily Brontë, disparue trop tôt, à 30 ans. Un voyage initiatique d’une jeune femme rebelle vers la maturité. Le film explore les relations qui l’ont inspirée : sa relation brute et passionnée avec ses sœurs Charlotte et Anne, son premier amour douloureux et interdit pour Weightman, et l’attention qu’elle porte à son frère Branwell.

    Cette première réalisation de Frances O'Connor dresse un portrait imaginaire de la célèbre romancière, aussi passionnant que bouleversant. Un éloge de la différence, de la liberté (avant tout celle de penser), de la puissance de l'écriture que l'auteure des Hauts de Hurlevent semble puiser autant dans les chagrins (l'amour, la mort, la solitude) que dans la sauvagerie et la rudesse des paysages du Yorkshire pour livrer cette écriture tempétueuse et poétique qui, comme ce film, nous emporte et nous enivre. Comme le panorama dinardais, finalement. La réalisation époustouflante pour un premier film (photographie sublime de Nanu Segal, richesse de la profondeur de champ, utilisation signifiante de la lumière), entre Jane Campion et James Ivory est à la hauteur de son (magnifique) sujet. Un hymne palpitant à la vie que l'écriture permet de sublimer, surmonter, exalter, romancer pour qu'elle devienne intensément romanesque à l'image de ce film qui est aussi enflammé et flamboyant, comme son héroïne, en contraste avec les paysages ombrageux du Yorkshire. Un film au romantisme sombre, envoûtant, parsemé de références au roman mythique d'Emily Brontë (entre embardées dans le genre fantastique - dont une remarquable scène de dîner qui est aussi un hommage à la force poignante et dévastatrice de l’imaginaire - et relation tumultueuse et passionnelle avec son frère) et qui interroge intelligemment les rapports entre la fiction et la vie d'un (ou une) auteur(e), la part de vérité qu’elle ou il y puise pour nourrir son art, qu’il s’agisse de s’y sauver ou de s’y perdre.

    Le président du jury de ce 33ème Dinard Festival du Film Britannique, José Garcia, a ainsi déclaré : « On a été unanimes. Emily est un très grand film, très moderne alors qu'il est sur une base très classique. »  Je vous reparlerai plus longuement de ce film vertigineux de beauté et d’intensité, dont la sortie en France est prévue pour mars 2023.

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    Le jury a tenu à créer un prix spécial pour All my friends hate me de Andrew Gaynord, un prix du « Best ensemble », prix d'interprétation collectif entièrement mérité pour une pléiade d’acteurs sur laquelle repose la réussite de ce long-métrage.

    C’est l’anniversaire de Pete. Sa bande de copains, rencontrés à la fac, lui organise une fête à la campagne. Néanmoins, Pete est de plus en plus troublé par les blagues et les commentaires sarcastiques de ses amis. Alors que l’atmosphère passe de la gêne à la terreur et au surréalisme, Pete frôle le point de non-retour au cours de ce qui était censé être un joyeux week-end de retrouvailles.

    La réussite de ce film repose avant tout sur le jeu polysémique des « camarades » de Pete. (Sont-ils foncièrement immatures ? Cruels ? Lui font-ils subir une mauvaise plaisanterie ? Pete manque-t-il tout simplement d’humour ?) Et sur l’interprétation de ce dernier en lequel la paranoïa s’insinue peu à peu, l’attitude de ses « amis » le renvoyant aux peurs de l’adolescence, celle d’être le mal-aimé, l’exclu. Le cadre ce vieux manoir perdu en pleine campagne hostile est parfait pour créer une atmosphère inquiétante aux accents horrifiques et pour faire perdre ses repères à Pete, objet de tous les reproches et toutes les rancœurs. Toujours à la frontière des genres, entre rire cynique (voire sinistre) et cauchemar, à la fois caustique, mordant, et d’une réjouissante étrangeté, ce film nous captive de la première à la dernière seconde en nous conduisant à essayer de comprendre la « règle du jeu », une partie de chasse nous rappelant d’ailleurs ici celle du film éponyme de Renoir.

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    Également au palmarès, avec un prix spécial du jury : The Almond and the Seahorse de Celyn Jones et Tom Stern, produit par Guillaume Gallienne.

    Pour Gwen (Trine Dyrholm) c’est toujours 1999. Elle ne reconnaît pas le visage qu’elle voit dans le miroir, ni sa compagne Toni Charlotte Gainsbourg), bien qu’elles se réveillent ensemble tous les jours. Le passé de Joe (Celyn Jones), se délite et sa partenaire, Sarah (Rebel Wilson), craint d’être oubliée. Un médecin refuse de les abandonner, déterminé à ne pas les laisser dépérir. Les deux couples se retrouvent dans le service du docteur Falmer, spécialiste du cerveau.

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    Ce film est l’adaptation de la pièce de théâtre que Celyn Jones a écrite avec Kaite O’Reilly, dans laquelle il jouait déjà. Il incarne donc Joe, victime d'amnésie après un traumatisme crânien. Mais ce sont Charlotte Gainsbourg et Trine Dyrholm qui crèvent l’écran, les nuances subtiles de leur jeu atténuant les quelques lourdeurs et facilités scénaristiques.

    L’amande et l’hippocampe sont ainsi deux régions cérébrales responsables de la mémoire. À travers ces destins entremêlés, ce sont les conséquences du traumatisme qui sont évoquées. Crânien pour les victimes. Et moral pour leurs accompagnants. Si le scénario n’évite pas certaines facilités, l’émotion finit par nous emporter, un constat lucide sur la maladie et ses effets dévastateurs sur l’entourage qui doit apprendre à continuer à vivre malgré cette plaie béante à l'âme (la leur et celles de leurs êtres chers). Se dégagent de ce film une profonde mélancolie mais aussi un regard à la fois empathique et sans concessions sur la maladie. La photographie est particulièrement soignée et pour cause puisqu’elle est signée Tom Stern qui a notamment souvent collaboré avec Clint Eastwood.

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    Absent du palmarès mais qui aurait mérité d’y figurer : Winners de Hassan Nazer. Dans une petite ville provinciale iranienne, les enfants travaillent dur pour faire vivre leur famille. Un jour, Yahya, neuf ans, et son amie Leyla trouvent une statuette scintillante dans le désert. Passionné de cinéma, Naser Khan, le patron de Yahya, décide de les aider à retrouver son propriétaire. 

    Alors que depuis la mort de Mahsa Amini les Iraniennes et les Iraniens luttent avec un admirable courage pour leur(s) liberté(s), Winners de Hassan Nazer, film en compétition anglo-iranien rendait un hommage malin et décalé à la puissance du cinéma mais aussi à celle du cinéma des cinéastes iraniens dont Jafar Panahi (et à l'un de ses chefs-d'œuvre, Taxi Téhéran, malicieusement cité) actuellement emprisonné. À travers l'histoire de Yahya, neuf ans, et de son amie Leyla qui trouvent une statuette scintillante dans le désert (un Oscar !), sous forme d'une fable maligne, Hassan Nazer montre les souffrances d’un pays dans lequel les enfants doivent trier les déchets pour (sur)vivre et dans lequel le cinéma représente une évasion merveilleuse, un Cinéma Paradiso (le film de Tornatore est d’ailleurs maintes fois cité). Ce quatrième long-métrage de Hassan Nazer fut primé par le public du festival d’Edimbourg. Tout comme son jeune interprète, Yahya, qui passait ses nuits à visionner des DVD en cachette, Hassan, lui, regardait des VHS. Contrôlé par les autorités iraniennes, il a intelligemment réussi à obtenir leur aval et malgré tout à évoquer l’état de son pays d’origine : « Les réalisateurs iraniens doivent être intelligents pour dire ce qu’ils ont à dire, sourit-il. Par nécessité. C’est cela qui rend les films iraniens uniques. » En sort un grand vainqueur : le cinéma, qui permet de rapprocher les êtres et d’éclairer la réalité.

    Également en compétition, My old school de Jono McLeod. L’étonnante et véritable histoire de l’imposteur le plus célèbre d’Écosse. 1993 : Brandon, 16 ans, est le petit nouveau de l’école. Très vite, il devient le premier de la classe, réussit ses examens, se fait des amis et décroche même le rôle principal dans la comédie musicale de l’école. Il est l’élève modèle, jusqu’à ce que son secret soit révélé.

    Mêlant animation, documentaire et reconstitution (l’imposteur prenant les traits d’Alan Cumming), ce film hybride vaut avant tout pour l’histoire qu’il conte et pour ce mélange des genres. Malheureusement, aussi fascinante soit cette histoire, les multiples répétitions des mêmes moments sous un angle différent finissent par devenir lassantes et insultantes pour l'intelligence du spectateur malgré l’inventivité indéniable de la réalisation.

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    Quant à Pirates de Reggie Yates, sixième film en compétition, il nous emmène un soir du Nouvel An 1999 lors duquel trois amis, jeunes adultes, s’aventurent dans les rues de Londres, déterminés à terminer l’année en beauté avant que leurs vies ne diffèrent irrémédiablement. Au volant d’une petite Peugeot 205, esquivant les petites amies et les gangs, Cappo, Two Tonne et Kidda sont prêts à tout pour se procurer des billets pour la meilleure fête du millénaire.

    Le ton décalé so britisth, l’enthousiasme débridé et communicatif de ses jeunes interprètes (qui auraient eux aussi mérité un prix d’interprétation collectif !), le rythme trépidant, tout cela dégage un charme certain malgré l’immaturité des protagonistes, et parfois du scénario. Reste, comme dans le film précédent, une bande-son extrêmement entraînante, joyeuse et réussie. Pirates est ainsi un hommage à cette musique et à une époque révolue, des cassettes audio et des vieux téléphones portables. Un feel-good movie qui exhale une vitalité rafraîchissante.

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    Enfin, je tenais à évoquer deux films iconoclastes projetés lors de cette 33ème édition, au premier rang desquels Les Banshees d’Inisherin de Martin McDonagh. Un conte funeste et funèbre présenté en avant-première mondiale à la Mostra de Venise 2022 où il a remporté le prix du meilleur scénario et pour lequel Colin Farrell a remporté la Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine.

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    Sur Inisherin - une île isolée au large de la côte ouest de l'Irlande -, entre 1922 et 1923, en pleine guerre civile, deux compères de toujours, Padraic (Colin Farrell)  et Colm (Brendan Gleeson), se retrouvent dans une impasse lorsque Colm décide du jour au lendemain de mettre fin à leur amitié. Abasourdi, Padraic n’accepte pas la situation et tente par tous les moyens de recoller les morceaux, avec le soutien de sa sœur Siobhan et de Dominic, un jeune insulaire un peu dérangé. Mais les efforts répétés de Padraic ne font que renforcer la détermination de son ancien ami et lorsque Colm finit par poser un ultimatum désespéré, les événements s’enveniment et vont avoir de terribles conséquences.

    Après ses deux oscars pour 3 Billboards en 2018, Martin McDonagh retrouve les deux acteurs de son premier film, Bons baisers de Bruges, Colin Farrell et Brendan Gleeson film dans lequel se trouvait déjà ce mélange détonant d’humour et de noirceur. La guerre reste hors-champ mais l’atmosphère lourde qui imprègne l’île est celle d’une violence latente. L’incongruité de la situation et du postulat imposé par Colm à son ex-ami instille un malaise qui va crescendo et, au fil des minutes, le rire caustique se teinte de plus en plus d’angoissante gravité. L’isolement de cette île aux paysages époustouflants instaure un climat d’étrangeté avec ses autochtones peu affables entre un policier qui violente son fils, une épicière un peu trop curieuse et une vieille femme aux airs de sorcière métaphorisant la Mort. Padraic s’occupe de ses animaux (véritables personnages ici) mais le reste de son temps il ne fait pas grand-chose si ce n’est, normalement, bavarder au pub avec Colm (ou plutôt l’abreuver de bavardages abscons selon les dires de ce dernier). Colm préfère désormais écrire de la musique. L’équilibre des lieux semble bien fragile et, par son attitude absurde et résolue, Colm va venir le déstabiliser. Seule Siobhan semble agir avec raison et faire la seule chose qui s'impose : quitter ces lieux nocifs. Le drame prend peu à peu le pas sur la légèreté jusqu’à une certaine radicalité qui confine à la folie. Le film est parfois aussi aux frontières du fantastique. Mais ne rentre finalement dans aucun genre. Cette île est un reflet d’un monde dépassé par la violence forcément aussi absurde que le climat menaçant qui règne sur cette île que symbolise le comportement de Colm qui en devient alors l’allégorie. Le ton si singulier du film en constitue la richesse, portée par des comédiens exceptionnels, des premiers aux secondes rôles. Une fable tantôt caustique, tantôt tragique, constamment déroutante.

    Parmi les incontournables moments forts de cette édition, il ne fallait pas manquer The Gallery de Paul Raschid, une véritable expérience en exclusivité à Dinard, projeté en présence de Paul Raschid et George Blagden. Le film a en effet été projeté pour la première fois en version intégrale dans une salle de cinéma…avec 18 fins possibles ! Une séance interactive particulièrement ludique qui a enthousiasmé les festivaliers et qui, loin d’être vaine, explore astucieusement l’idée du libre-arbitre.

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    Un marchand d'art est pris en otage par un portraitiste qui menace de faire exploser une bombe si ses exigences, qui changent constamment, ne sont pas satisfaites... Le public doit alors choisir entre un protagoniste masculin qui évoluera en 2021, et un protagoniste féminin en 1981. En votant à des instants clés, le spectateur décide de la suite de l’histoire ; la vie du protagoniste en dépend. Les rôles principaux de Morgan et Dorian sont joués par les deux mêmes acteurs dans les différentes versions. Ce film interactif investit un nouveau territoire, entre le cinéma et le jeu.

    L’histoire se déroule ainsi en 1981 puis en 2021 et s’adapte parfaitement aux enjeux de chaque époque. En 1981, l’Angleterre est celle de Thatcher  avec des troubles civils. Le personnage dont le spectateur guide les décisions est la conservatrice Morgan Haynes (Anna Popplewell). Elle s’apprête à exposer le portrait d’une personnalité politique réalisé par une artiste reconnue : Nicki Dryden-Smith (Rebecca Root). La veille, Dorian (George Blagden) s’introduit dans la galerie et la prend en otage. Dans la seconde version, l’Angleterre est celle du Brexit. Le pays est donc à nouveau divisé mais pour d’autres raisons cette fois. L’épidémie de Covid est aussi largement prise en compte. Le conservateur sur les décisions duquel nous influons est Morgan Haynes (George Blagden) qui expose le portrait d’une influenceuse. Cette fois, c’est une femme (Anna Popplewell) qui prend le galeriste en otage. Anna Popplewell et George Blagden. Popplewell sont particulièrement impressionnants, et la réussite de l'expérience tient sur leurs épaules et à la riche palette de leur jeu, aidée par des décors et costumes parfaitement en adéquation avec les différentes époques. Une expérience à vivre en festival !

    L’éloge de l’étrangeté. Ainsi pourrait-on résumer les films de cette édition. Et dans un monde et un cinéma de plus en plus aseptisés, cette irrévérence toute britannique, cette exploration des méandres de l’âme, jusqu’aux frontières de l’irrationnel, fait un bien fou.

    Quitter un festival, c’est toujours pour moi éprouver une foule de sentiments contradictoires, une sorte de joie teintée de nostalgie. Une joie nostalgique alors, doux oxymore. La nostalgie de quitter une sensation de jubilatoire irréalité. Mais c’est aussi la joie de retrouver le cocon de l’écriture, le plaisir inestimable de laisser les mots s’élancer dans le silence et me laisser transporter par leur musique, telle que l’entendait Stendhal :

    « il faut que la musique commence par nous égarer pour nous faire regarder comme des possibles des choses que nous n’osions espérer ».

    Oui, cette musique-là des mots celle qui nous laisse croire en l’impossible et nous égarer avec délices, et être qui l’on peut oser être, peut-être ainsi donc : tourmentée, impétueuse, romanesque, flamboyante, rebelle, étrange, exaltée. Revenir à Dinard c’est toujours plonger dans un bain de cinéma et de souvenirs teintés de nostalgie, et déplorer alors que le temps file comme cette mer couleur émeraude monte : à la vitesse d’un cheval au galop. Mais aussi, entre les volutes du passé et du cinéma, être à Dinard, c’est surtout respirer à pleins poumons l'air malgré tout consolant de la fameuse mer galopante. Et se laisser emporter par la puissance des rêves qu'elle insuffle.

    En complément :

    - le site officiel du festival

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    - une nouvelle intitulée À l'ombre d'Alfred qui a pour cadre le Festival de Dinard, à retrouver dans mon recueil de 16 nouvelles sur les festivals de cinéma, Les illusions parallèles – Editions du 38 – 2016 .  Pour avoir un aperçu de ce recueil, je vous invite à écouter, Un certain 14 novembre, une des 16 autres nouvelles de ce recueil enregistrée en podcast, ici.

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    Photo ci-dessus prise lors de ma séance de dédicaces à la Librairie Nouvelles Impressions de Dinard pendant l'édition 2016 du Festival du Film Britannique.

    - un texte sur mes souvenirs de jurée au festival dans le livre des 20 ans du festival, Flashback, en 2009,

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    - mais aussi, quelques années plus tard, en 2021, dans le livre 125 ans de cinéma au Pays de Dinard.

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    - mon compte-rendu de l’édition 2016 du Festival de Dinard

    - mes nouvelles qui ont pour cadre Dinard enregistrées en podcast, à écouter sur Spotify en suivant les liens ci-dessous :

    Les traits assassins

    Eperdument

    Un remerciement particulier à Gilles Lyon-Caen, attaché de presse du festival, pour l'organisation et l'accueil, parfaits.

    À bientôt pour de nouvelles aventures cinématographiques, réelles ou romanesques…!

    PALMARES du 33ème DINARD FESTIVAL DU FILM BRITANNIQUE

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    PRIX DU JURY | JURY PRIZES

    Hitchcock d’Or Ciné+ | Best Film

    Emily de Frances O’Connor

    Hitchcock de la meilleure interprétation | Best Performance

    Emma Mackey pour Emily

    Prix spécial du jury Barrière | Special Prize

    The Almond and the Seahorse de Celyn Jones & Tom Stern

    Prix d’interprétation collectif | Best Ensemble

    All my Friends Hate Me de Andrew Gaynord

    PRIX DU PUBLIC | AUDIENCE AWARDS

    Hitchcock du public long-métrage | Public Prize Hitchcock, Feature Film

    Emily de Frances O’Connor

    Hitchcock du public shortcuts | Public Prize Hitchcock, Best Short

    Rat de Sarah Gordon

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  • Dinard Festival du Film Britannique 2022 : programme de la 33ème édition

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    « La vie, ce n’est pas seulement respirer, c’est aussi avoir le souffle coupé. » Alfred Hitchcock

    Alors, indéniablement, à Dinard, pendant le Festival du Film Britannique, nous ne respirons pas seulement, mais avons constamment le souffle coupé par les émotions…et le bonheur intense d’être là. Au regard du programme de cette édition, cette année ne devrait pas déroger à la règle !

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    sing5

    Difficile de trouver lieu plus romanesque et cinématographique que Dinard et sa Côte d’Emeraude qui ont inspiré tant de cinéastes et qui ont servi de cadre à tant de tournages. La beauté fascinante et inquiétante de la petite ville bretonne peut ainsi devenir un personnage à part entière de comédies romantiques comme de thrillers ou de drames. La statue d’Hitchcock veille sur la plage (ou la menace, selon que vous préférerez l'un ou l'autre des genres de films précités) et marque ainsi les liens indissociables entre les pays situés des deux côtés de la Manche. À l’image de la ville, les films du festival marient et manient les contrastes, les paradoxes, et les styles. Un festival généreux qui célèbre joyeusement l’entente cordiale entre les deux pays. Une diversité symptomatique du cinéma britannique qui, des fresques lyriques de David Lean au réalisme social de Stephen Frears ou Ken Loach, sait autant éclairer la réalité que nous en évader. Une diversité dont témoignent aussi les lauréats du Hitchcock d'or au fil des ans.

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    Depuis la 30 ème édition, les cabines de la plage sont ornées des noms des anciens présidents de jurys du festival, témoignant un peu plus encore du lien indéfectible entre Dinard et le cinéma. Dinard garde toujours son charme suranné, son élégance intemporelle et sa magie mystérieuse.  L’endroit idéal pour un festival, donc. D’où l’idée lancée par Thierry de La Fournière il y a 33 ans. Hussam Hindi en fut le directeur artistique de 1996 à 2019 depuis lors remplacé par Dominique Green.

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    Je vous ai souvent parlé ici de ce festival dont j’ai eu le plaisir de faire partie du jury en 1999 (oui, il y a déjà de cela plus de deux décennies…) sous la présidence de l’inénarrable, fantasque et absolument adorable Jane Birkin ! Cette année-là, un certain Christopher Nolan a ainsi été primé pour son singulier Following.

    Un festival au sujet duquel j’ai écrit :

    - une nouvelle dans mon recueil de 16 nouvelles sur les festivals de cinéma Les illusions parallèles – Editions du 38 – 2016,

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    Photo ci-dessus prise lors de ma séance de dédicaces à la Librairie Nouvelles Impressions de Dinard pendant l'édition 2016 du Festival du Film Britannique.

    - un texte sur mes souvenirs de jurée au festival dans le livre des 20 ans du festival, Flashback, en 2009,

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    - mais aussi, quelques années plus tard, en 2021, dans le livre 125 ans de cinéma au Pays de Dinard.

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    Je suis revenue au festival à de nombreuses reprises depuis 1999 (retrouvez mon compte-rendu de l’édition 2016, la dernière à laquelle j’ai assisté, ici).

    J’aurai ainsi la joie d’y revenir cette année. Depuis ma précédente venue, le festival a changé de nom et de directrice artistique mais l’essence du festival reste la même. Et plus que jamais cette année, du 28 septembre au 2 octobre, Dinard sera la capitale du cinéma britannique.

    En ces temps difficiles pour le cinéma, les festivals sont plus que jamais nécessaires pour redonner le goût savoureux et incomparable de la découverte des films  (et de nouveaux cinéastes) en salles. Cette édition du Dinard Festival du Film Britannique est particulièrement prometteuse à cet égard, notamment la compétition, 6 films parmi lesquels le jury présidé par José Garcia aura la passionnante mission de choisir le Hitchcock d’or 2022 qui succédera ainsi à Limbo de Ben Sharrock.

    Cette sélection, à l’image du cinéma britannique en général, s’annonce très diversifiée. Je vous invite à découvrir le programme détaillé ci-dessous (masterclass, programme des scolaires, avant-premières…) et vous donne rendez-vous dès le 28 septembre pour vous faire vivre le festival en direct. The Almond and the seahorse de  Celyn Jones et Tom Stern fera l’ouverture (avec, notamment, Charlotte Gainsbourg). Le film projeté en clôture sera Mes rendez-vous avec Leo de Ana Hyde (avec notamment Emma Thompson). Je vous invite à suivre le festival sur ses réseaux sociaux, notamment son compte instagram (@dinardfestivalfilmbritannique) pour ne rien manquer de cette édition. Pour télécharger la grille de programmation complète, rendez-vous, ici, sur le site officiel du festival. 

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    THE GALLERY de Paul Raschid (Section Past, Present and Future)

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    Parmi les incontournables moments forts de cette édition, ne manquez pas The Gallery, une véritable expérience en exclusivité à Dinard, projeté en présence de Paul Raschid et Goerge Blagden. 

    Une première mondiale ! Le film sera en effet montré pour la première fois en version intégrale dans une salle de cinéma…avec 18 fins possibles.

    Un marchand d'art est pris en otage par un portraitiste qui menace de faire exploser une bombe si ses exigences, qui changent constamment, ne sont pas satisfaites... Le public doit alors choisir entre un protagoniste masculin qui évoluera en 2021, et un protagoniste féminin en 1981. En votant à des instants clés, le spectateur décide de la suite de l’histoire ; la vie du protagoniste en dépend. Les rôles principaux de Morgan et Dorian sont joués par les deux mêmes acteurs dans les différentes versions. Ce film interactif investit un nouveau territoire, entre le cinéma et le jeu.

    L’édition 2022 sera organisée en cinq sections thématiques :

    1/ It’s Raining Men proposera ainsi des films avec des protagonistes masculins dans des situations inattendues.

    2/ Girl Power : des protagonistes féminines fougueuses et créatives, avec des combats et passions souvent universels.

    3/ Cinema – past, present & future (cinéma –passé, présent et futur) : longs-métrages qui représentent l'évolution de la façon dont nous regardons les films.  Cette section suit l’évolution du cinéma depuis un grand film classique en noir et blanc réalisé par feu Peter Brook, en passant par les superproductions, les DVD, et jusqu’à un phénomène récent : le film interactif.

    4/ Eccentrics & Free Spirits (Excentriques et esprits libres) : rien ne les retient...

    5/ Irish Eyes in Dinard : cette section présente de nouveaux films de la République d’Irlande, des coproductions avec l’Irlande du Nord, qui permettent de mieux comprendre leurs délicats sujets de société.

    Le jury

    Le jury de cette édition sera présidé par José Garcia qui sera entouré de Oulaya Amamra, George Blagden, Hugo Gélin, Alice Pol, Adrian Lester, et Sofia Essaïdi.

    Ils remettront les prix suivants : le Hitchcock d'or Ciné +, le Hitchcock de la meilleure interprétation, le prix spécial du jury Barrière.

    Deux prix du public seront également attribués : le Hitchcock du public long-métrage et le Hitchcock du public Shortcuts.

    Les 6 films en compétition

    ALL MY FRIENDS HATE ME de Andrew Gaynord (section It’sraining men)

    C’est l’anniversaire de Pete. Sa bande de copains, rencontrés à la fac, lui organise une fête à la campagne. Néanmoins, Pete est de plus en plus troublé par les blagues et les commentaires sarcastiques de ses amis. Alors que l’atmosphère passe de la gêne à la terreur et au surréalisme, Pete frôle le point de non-retour au cours de ce qui était censé être un joyeux week-end de retrouvailles.

    EMILY L’HISTOIRE de Frances O'Connor (section Girl Power )

    La vie imaginaire de l’une des autrices les plus célèbres du monde, Emily Brontë. Emily est le voyage initiatique, exaltant et édifiant d’une rebelle et d’une inadaptée vers la maturité féminine. Explorant les relations qui l’ont inspirée - sa relation brute et passionnée avec ses sœurs Charlotte et Anne, son premier amour douloureux et interdit pour Weightman, et l’attention qu’elle porte à son frère Branwell, qu’elle idolâtre, le film dresse le portrait de l’une des écrivaines les plus énigmatiques et provocatrices du monde, disparue trop tôt, à l’âge de 30 ans.

    MY OLD SCHOOL de Jono McLeod (Section eccentrics and free spirits)

    L’étonnante et véritable histoire de l’imposteur le plus célèbre d’Écosse. 1993 : Brandon, 16 ans, est le petit nouveau de l’école. Très vite, il devient le premier de la classe, réussit ses examens, se fait des amis et décroche même le rôle principal dans la comédie musicale de l’école. Il est l’élève modèle, jusqu’à ce que son secret soit révélé. Grâce à des animations ludiques, une bande-son parfaite et le talent d’Alan Cumming, ce conte surprenant prend vie.

    THE ALMOND AND THE SEAHORSE de Celyn Jones, Tom Stern (section Girl power  et film d'ouverture)

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    Pour Gwen, c’est toujours 1999. Elle ne reconnaît pas le visage qu’elle voit dans le miroir, ni son partenaire, bien qu’ils se réveillent ensemble tous les jours. Le passé de Joe se délite et sa partenaire, Sarah, craint d’être oubliée. Un médecin refuse de les abandonner, déterminé à ne pas les laisser dépérir. Une histoire drôle, poignante et émouvante de deux couples vivant avec une lésion cérébrale et de l’impact de celle-ci sur leurs vies.

    WINNERS de Hassan Nazer (section Past, Present and Future)

    Dans une petite ville provinciale iranienne, les enfants travaillent dur pour faire vivre leur famille. Un jour, Yahya, neuf ans, et son amie Leyla trouvent une statuette scintillante dans le désert. Passionné de cinéma, Naser Khan, le patron de Yahya, décide de les aider à retrouver son propriétaire. Une histoire charmante qui démontre le pouvoir du cinéma sur une communauté soudée, dans le monde entier.

    Séances spéciales

    LES BANSHEES D’INISHERI de Martin McDonagh (soirée de gala)

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    Sur une île isolée de la côte ouest de l'Irlande, Padraic et Colm, amis de toujours, se retrouvent dans une impasse. Colm met alors fin à leur amitié de manière inattendue. Padraic, stupéfait, aidé de sa sœur Siobhan et du jeune Dominic, s'efforce de rétablir la relation. Mais les efforts répétés de Padraic ne font que conforter la résolution de son ancien ami. Quand Colm lui lance un ultimatum désespéré, la situation s’envenime rapidement et a des conséquences dramatiques.

    THE PRINCESS de Ed Perkins (documentaire)

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    Son histoire a déjà été racontée à plusieurs reprises, mais jamais ainsi. 25 ans après sa mort, la princesse Diana continue de fasciner. Ce documentaire propose une narration audacieuse et immersive en utilisant exclusivement des images d'archives contemporaines. En éclairant une vie sous les feux de la rampe, il montre la relation complexe entre la monarchie et le public, obsédé par leur vie.

     

    THIS IS GOING TO HURT (PART I. and II) DE Lucie Forbes, Tom Kingsley

    Basée sur les mémoires éponymes d'Adam Kay, vendues à plusieurs millions d'exemplaires, et créée, écrite et produite par Kay lui-même, la série décrit sans détour les difficultés quotidiennes auquel un service de gynécologie et d'obstétrique est confronté, tout se délectant des situations les plus cocasses auxquelles il assiste. D'une drôlerie foudroyante et souvent déchirante, cette série est un rappel saisissant du rôle primordial du National Health Service (NHS). Elle révèle la vérité sans fard de la vie d'un médecin qui gravit les échelons de la hiérarchie hospitalière, assez jeune pour subir les heures de travail harassantes et assez âgé pour faire face à un flot constant de responsabilités terrifiantes.

    MES RENDEZ-VOUS AVEC LEO (GOOD LUCK TO YOU, LEO GRANDE) de Sophie Hyde (film de clôture)

    Nancy Stokes n’a jamais été pleinement satisfaite sexuellement. Enseignante à la retraite de 55 ans en mal d'aventure, Nancy est déterminée à faire quelque chose pour remédier à cette situation. Son plan : engager Leo Grande, un jeune travailleur du sexe. Au fil de leurs rendez-vous, la dynamique change et leurs masques, pourtant bien ancrés, commencent à tomber. Leo Grande amène une réflexion humoristique et tendre sur les relations humaines.

    SUPERASTICOT (SUPERWORM) DE Sarah Scrimgeour, Jac Hamman

    Superworm est super mince, Superworm est super musclé ! Héros au grand cœur, il passe ses journées à sauver les animaux du jardin. Lorsque le méchant magicien Saurian le capture, qui pourra l'aider ? Une comédie animée pour toute la famille.

    Sélection Shortcuts

    Cette sélection de Shortcuts a pour sous-titre Vues des 4 nations et présente les meilleurs courts-métrages britanniques récents d’Angleterre, d’Écosse, du Pays de Galles et d’Irlande du Nord.

    BURRY MAN (Écosse) de Simon P. Biggs

    Un hiver sans fin s’abat sur une ferme picte ; une adolescente doit alors défier son père et ses traditions, s’aventurer au-delà du vallon à la recherche d’un mystérieux personnage légendaire, le Burry Man, qui a le pouvoir d’apporter le printemps à la terre.

    GO HOME (Écosse) de  Razan Madhoon

    Une jeune femme palestinienne demandeuse d’asile au Royaume-Uni se heurte à l’indifférence de la bureaucratie britannique et à la désillusion de l’agent polonais chargé des demandes d’asile, sur le point de quitter définitivement le pays.

    GROOM (Écosse) de Leyla Coll O’Reilly

    Hannah, une adolescente renfermée et maladroite, se fait renvoyer de l’école pour absentéisme. Sa mère lui trouve un essai professionnel dans un salon de beauté, et la supplie de faire de son mieux. Hannah, sachant que c’est sa seule chance de changer de vie, accepte à contrecœur.

    LILITH & EVE (Angleterre) de Sam De Ceccatty

    Ce moment gênant où la première femme sur Terre rencontre... la première première femme sur Terre. Dans cette réinterprétation féministe du mythe d’Adam et Eve, Eve rencontre accidentelle[1]ment Lilith, la première femme et l’égale d’Adam

    PRECIOUS HAIR & BEAUTY (Angleterre) de John Ogunmuyiwa

    Une ode au quotidien et à la folie d’une grande rue londonienne, racontée derrière la fenêtre d’un salon de coiffure africain.

    RAT (Irlande du Nord) de Sarah Gordon

    Lorsqu’un rat investit sa maison, une femme, enfermée dans un mariage toxique et étouffant, décide de se défendre.

    SALT WATER TOWN (Pays de Galles) de Dan Thorburn

    Alors que l’élévation du niveau de la mer menace la côte du Pays de Galles, un père et son fils entrent en conflit quant à l’avenir de leur camping, déjà en difficulté.

    STUFFED (Angleterre) de Theo Rhys

    Cette comédie musicale raconte l’histoire d’une taxidermiste qui rêve d’empailler un humain, et de l’homme qu’elle rencontre en ligne, tellement effrayé par le fait de vieillir qu’il se porte volontaire pour être son spécimen. Une romance inattendue vient compliquer leurs plans.

    Les autres films

    En souvenir de Peter Brook

    Quelques mois seulement après sa disparition, il semblait évident que le Dinard Festival du Film Britannique devait rendre hommage à l’immense Peter Brook. Dans ce cadre sera projeté SA MAJESTÉ DES MOUCHES de Peter Brook (1963). Dans cette adaptation, par Peter Brook, du célèbre roman de William Golding, un groupe d’écoliers anglais se retrouve bloqué sur une île du Pacifique après le crash de leur avion. Sans parents ni professeurs pour les guider, les élèves édifient leur propre civilisation, sauvage. Cette exploration inquiétante de la haute société anglaise mène à une effrayante vérité quant à la nature humaine.

    La Vie Extraordinaire de Louis Wain de Will Sharpe (Section Eccentrics and free spirits)

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    En Angleterre, à la fin du 19è siècle, aîné de six enfants, Louis Wain est contraint de subvenir aux besoins de sa mère et de ses sœurs après le décès de son père. Il devient illustrateur et se fait remarquer par ses dessins de chats. Parallèlement, il tombe amoureux de la gouvernante de ses sœurs, Emily.

    Avec Benedict Cumberbatch, Claire Foy

    Nothing Compares de Kathryn Ferguson (Documentaire)

    « Ils m'ont brisé le cœur et m'ont tué, mais je ne suis pas morte ». Le film suit la vie de Sinead O'Connor à travers une période critique de six ans dans sa carrière tumultueuse, relatant son ascension phénoménale vers une renommée mondiale avant que sa personnalité iconoclaste ne la conduise à l'exil du courant dominant de la pop.

    Young Plato de Declan McGrath, Neasa Ní Chianáin (Documentaire)

    Un directeur d'école primaire dévoué, œuvrant dans les lotissements Ardoyne de Belfast, zone sous tension, invoque la sagesse des anciens philosophes grecs pour lutter contre la pauvreté, les trafiquants de drogue et l'IRA, redonnant espoir au cœur d'une communauté meurtrie.

    Lauréat de plusieurs prix

     

    SAVE THE CINEMA de Sara Sugerman (Section Past, Present and Future)

    Dans la ville tranquille de Carmarthen, au Pays de Galles, le cinéma « Lyric Theatre », très apprécié, est en difficulté financière et sur le point d’être démoli et remplacé par un centre commercial. En 1993, tout bascule lorsque Liz Evans, coiffeuse et cheville ouvrière de la communauté, se met en travers du chemin des bulldozers. Pour faire revivre le cinéma, Liz, désespérée, demande de l’aide à l’un des réalisateurs les plus en vogue d’Hollywood, qui lui envoie une gigantesque bouée de sauvetage.

    MY OLD SCHOOL de Jono McLeod (Section Eccentrics and free spirits)

    L’étonnante et véritable histoire de l’imposteur le plus célèbre d’Écosse. 1993 : Brandon, 16 ans, est le petit nouveau de l’école. Très vite, il devient le premier de la classe, réussit ses examens, se fait des amis et décroche même le rôle principal dans la comédie musicale de l’école. Il est l’élève modèle, jusqu’à ce que son secret soit révélé. Grâce à des animations ludiques, une bande-son parfaite et le talent d’Alan Cumming, ce conte surprenant prend vie.

    FLUX GOURMET  de Peter Strickland  (Section Eccentrics and free spirits)

    Un collectif de musiciens, qui n’arrive pas à choisir de nom, s’installe dans un centre consacré à la gastronomie et aux performances culinaires. La dynamique dysfonctionnelle du groupe, en proie à des rivalités internes, est encore amplifiée lorsqu’ils doivent rendre des comptes au directeur du centre. En plus de ces tensions, et tout en consignant les actions du collectif, le «dossierge» du centre connait des troubles gastriques de plus en plus conséquents. Les différences créatives mènent à la guerre.

    TRAMPS! de Kevin Hegge  (Section Eccentrics and free spirits)

    Renaissant des cendres nihilistes du mouvement punk de la fin des années 1970, une nouvelle vague de fashionistas flamboyants, qui seront plus tard baptisés les New Romantics, commence à se constituer dans les rues de l’est de Londres. Les témoignages de plusieurs générations sont un message d’espoir pour les artistes, au moment dont ils en ont le plus besoin, et attestent de l’histoire de la résistance artistique.

    TRUE THINGS Harry Wootlif (Section Eccentrics and free spirits)

    Kate vit sa vie comme un automatisme, « googlant » des lieux de vacances idylliques pour échapper à la réalité de son travail fastidieux. Après un flirt avec un étranger charismatique, Kate fonce tête baissée dans une relation qui devient sa priorité et supplante toutes ses autres activités. Elle ment à son employeur, qui la considère déjà comme un électron libre. Elle se retrouve impliquée un accident de voiture avec l’homme qu’elle a enregistré dans son téléphone sous le nom de « Blond ».

    ENYS MEN de Mark Jenkin (Girl Power)

    Sur une île déserte au large des côtes de Cornouailles, une bénévole pour la protection de la nature observe quotidiennement une fleur rare. Ses observations prennent alors une tournure étrange, presque métaphysique, et remettent en question la notion même de réalité, tant pour elle que pour le spectateur. Tourné en 16 mm, ce film est une suite étrange de Bait, premier film de Mark Jenkin.

    THE COLOUR ROOM de Claire McCarthy (Girl Power)

    Dans la grisaille des Midlands britanniques des années 1920, Clarice Cliff, jeune ouvrière pleine d’idées, vit dans la banlieue de Stoke-on[1]Trent avec sa mère veuve et sa plus jeune sœur. Poussée par son imagination et son ambition, elle fait le pari audacieux d’accepter un emploi moins bien rémunéré dans une prestigieuse usine de poterie qui appartient à l’excentrique Colley Shorter. Elle prend de grands risques pour faire ses preuves. Colley Shorter se rend alors compte que son talent et ses idées novatrices pourraient sauver l’usine et ses ouvriers des conséquences de la crise économique dévastatrice de la grande dépression.

    MOTHERING SUNDAY de Eva Husson (Girl Power)

    En 1924, par une chaude journée printanière, Jane Fairchild, orpheline et femme de ménage, se retrouve seule le jour de la fête des mères. Ses employeurs, M. et Mme Niven, sont sortis et elle a l’occasion de passer du temps avec son amant secret, Paul, le fils des propriétaires du manoir voisin. Paul et Jane s’aiment depuis longtemps, bien qu’il soit fiancé à une autre femme, amie d’enfance et fille d’amis de ses parents. Mais des événements inattendus vont changer la vie de Jane à jamais.

    QUANT de Sadie Frost  (Girl  Power)

    Un regard perspicace sur Mary Quant, l’une des figures culturelles les plus célèbres du Royaume-Uni, à l’avant-garde de la mode des années 1960 et 1970. Avec ses créations novatrices, telles la mini[1]jupe et le « hot pants », short très court, elle s’est affranchie des conventions et du conservatisme. Ce film mêle des entretiens avec les contemporains de Mary Quant, de Vivienne Westwood à Edward Enninful, et des images d’archives retraçant la vie et l’œuvre de cette créatrice emblématique.

    IT IS IN US ALL de Antonia Campbell-Hughes (Irish eye in Dinard)

    Hamish arrive à Donegal, en Irlande, la ville natale de sa mère décédée depuis longtemps. Après un accident de voiture traumatisant, il se retrouve perdu sur cette terre inconnue et se lie d’amitié avec Evan, également impliqué dans l’accident. Grâce à la vivacité de ce jeune adolescent débridé, Hamish apprend à embrasser le caractère électrique et érotique de la vie, mais aussi le caractère dangereux de la rage et de la violence.

    NOTHING COMPARES de Kathryn Ferguson (Irish eye in Dinard)

    L’histoire de l’ascension phénoménale de Sinead O’Connor vers la célébrité mondiale et la façon dont sa personnalité emblématique a entraîné son exclusion du courant pop. En se focalisant sur ses paroles et ses actions prophétiques de 1987 à 1993, et à travers un regard féministe contemporain, Nothing Compares se penche sur l’héritage de cette pionnière intrépide.

    THE QUIET GIRL de M Colm Bairéad (Irish eye in Dinard)

    Cáit, 9 ans, a appris à se cacher aux yeux de son entourage, peinant à l’école et à la maison. Un été, elle est envoyée chez des parents éloignés. Lentement, sous la garde des Kinsella, Cáit s’épanouit et découvre une nouvelle façon de vivre. Mais dans une maison où les liens affectifs se développent et où il ne doit exister aucun secret, elle découvre une vérité douloureuse.

    THE SPARROW de Michael Kinirons (Irish eye in Dinard)

    Lorsque Kevin Coyle cause accidentellement la mort de son frère aîné Robbie, il garde le secret sur cette tragédie. Avec horreur, il contemple alors les conséquences de son mensonge. Le moineau qu’il garde enfermé dans sa chambre est la seule âme vivante à laquelle il peut se confesser. Alors que les événements échappent inévitablement à son contrôle, Kevin est contraint d’affronter la vérité de la manière la plus dramatique qui soit.

    PIRATES de Reggie Yates (It’s raining men)

    Le soir du nouvel an 1999, trois amis, jeunes adultes, s’aventurent dans les rues de Londres, déterminés à terminer l’année en beauté avant que leurs vies ne diffèrent irrémédiablement. Au volant d’une petite Peugeot 205, esquivant les petites amies et les gangs, Cappo, Two Tonne et Kidda sont prêts à tout pour se procurer des billets pour la meilleure fête du millénaire.

    BOXING DAY de Aml Ameen (It’s raining men)

    Le lendemain de Noël, Melvin, auteur britannique vivant en Amérique, rentre à Londres pour les vacances. Il présente alors Lisa, sa fiancée américaine, à son excentrique famille britannico-caribéenne. Leur relation est mise à l’épreuve quand elle découvre le monde que son fiancé a laissé derrière lui… C’est la première comédie romantique britannique mettant en scène des acteurs noirs.

    IN FROM THE SIDE de Matt Carter (It’s raining men)

    Les tensions sont vives dans un club de rugby gay de Londres : l’équipe est à court d’argent et divisée. Lors d’une soirée arrosée, deux joueurs de l’équipe, tout aussi attachés l’un à l’autre, s’engagent sans le savoir dans une liaison adultère. Les deux hommes doivent dissimuler leurs sentiments grandissants en conciliant leurs propres vulnérabilités et les démonstrations de machisme sur le terrain. Ou risquer de détruire le club qu’ils affectionnent.

    THE OTHER FELLOW de Matthew Bauer (It’s raining men)

    Bond, James Bond. Quelqu’un peut-il être jamais à la hauteur de ce nom ? 1952. En Jamaïque : lorsque l’auteur Ian Fleming a besoin d’un nom pour son agent secret raffiné et élégant, il en vole un à un ornithologue non averti et crée un phénomène de pop-culture sur le mâle alpha par excellence. 2022. L’année du 60e anniversaire de 007 à l’écran : le réalisateur Matthew Bauer part en mission dans le monde entier pour explorer l’impact durable, contrasté et très personnel d’hommes qui ont grandi avec le nom de James Bond. Ils partagent leur vie et leurs aventures.

    CULTURE TRIBES | INA Programme (Section Eccentrics and free spirits)

    LES TEDDY BOYS FRANCE | 1959 de Igor Barrère, Robert Valey Extrait de l’émission « 5 Colonnes à la Une »

    Dans les années 50, les Teddys Boys terrorisent le centre de Londres. Ils créent un climat de violence, de haine et de racisme entre les communautés blanches.  

    LES MODS FRANCE | 1965 de Jean-Pierre Lajournade, Alain De Sedouy Extrait de la collection « 16 millions de jeunes »

    Qui sont les Mods ? De nouveaux dandys de la banlieue de Londres, venus du milieu ouvrier. Aller au pub, regarder la télévision et acheter une voiture à crédit ? Très peu pour eux. Ils ont des coupes au bol, montent des groupes de rock. Rencontre avec de jeunes Anglais Mods, dont le manager des Who…

    THE CLASH FRANCE | 1980 de Don Kent

    Le mythique groupe britannique The Clash, mené par son charismatique leader Joe Strummer, électrise le Palace de son énergie insolente et rebelle. Punk is not dead !

    Masterclass

    ACTORS & ACTEURS : DEVENIR ACTEUR EN FRANCE ET OUTRE-MANCHE

    Avec Oriane Deschamps et Paul-Henry Déchin

    LES ÉTAPES DE FABRICATION D’UN FILM ANIMÉ par le Studio o2o

    Binge Watch

    This is Going to Hurt

    Deux des institutions les plus sacrées du Royaume-Uni, le National Health Service (NHS) et la BBC, sont au cœur du Binge Watch de l’édition 2022. Dans la série This is Going to Hurt d’Adam Kay, le talentueux Ben Wishaw (célèbre comme Q dans James Bond et comme étant la voix britannique de l’ours Paddington) joue un jeune médecin épuisé travaillant en service obstétrique dans un hôpital du NHS. Basé sur un best-seller, la BBC a adapté ses mémoires en une série à succès à la fois hilarante et tragique. Comme avec It’s a Sin, qui a rencontré un franc succès l’an dernier, nous montrerons les 7 épisodes de la série sur une journée, en 2 parties coupées par une pause déjeuner.

    Festival des scolaires

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    Lors de l’édition 2021, le festival des scolaire a accueilli plus de 7000 élèves. En 2022, la semaine dédiée aux scolaires aura lieu du 19 au 23 septembre, dans six salles. En plus des projections habituelles, le Dinard Festival du Film Britannique souhaite faire sortir le cinéma de l’écran : tout d’abord en alliant musique et image avec un ciné-concert (deux courts métrages de Charlie Chaplin seront entièrement réorchestrés en direct par une formation musicale), puis en plongeant dans les coulisses du septième art à travers des ateliers révélant ses secrets de fabrications. Les films ont été choisis parmi les plus représentatifs du cinéma britannique récent. L’un d’eux, Limbo, a remporté les deux prix majeurs du festival de Dinard l’an passé. Days of The Bagnold Summer, lui aussi plébiscité par le public en 2021, est toujours inédit en salles et le festival des scolaires sera donc l’une des rares occasions de le voir sur grand écran.

    Ateliers | Interventions

    > Les ateliers Cinéma

    (du CE2 au CM2)

    > Ciné Concert – Charlie Chaplin

    (Primaires, 6è & 5è)

    Films

    Le Petit Gruffalo de Uwe Heidschötter, Johannes Weiland

    (Maternelles & CP)

    4 enfants et moi de Andy de Emmony

    (du CE1 à la 5è)

    Dream Horse de Euros Lyn

    (du CE2 à la 3è )

    L’envolée  de Eva Riley

    (4è , 3è & lycées)

    The King’s Man : Première Mission de Matthew Vaughn

    (4è, 3è & lycées)

    Belfast de Kenneth Branagh

    (3è& lycées)

    The Duke de Roger Michell

    (Lycées)

    Days of the Bagnold Summer de Simon Bird

    (Lycées)

    Boiling Point | The Chef de Philip Barantini

    (Lycées)

    Limbo de Ben Sharrock

    (Terminales)

    Accueil

    Palais des Arts et du Festival – 2, bd Wilson

    • Lundi 26 septembre de 14 h à 19 h
    • Mardi 27 septembre de 10 h à 12 h 30 et 14 hà 19 h
    • Du mercredi 28 septembre au dimanche 2 octobre en journée continue

    Billetterie

    Sur www.dinardfestivaldufilm.fr à partir du lundi 12 septembre

    Palais des Arts et du Festival – 2, bd Wilson

    • Lundi 26 septembre de 14 h à 19 h
    • Mardi 27 septembre de 10 h à 12 h 30 et 14 h à 19 h
    • Du mercredi 28 septembre au dimanche 2 octobre en journée continue

    Tarifs : Plein 7 € | Réduit : 6 € (résidents, jeunes – 18 ans, étudiants munis de leur carte, solidarité : personnes en situation de handicap, bénéficiaires des minima sociaux, demandeurs d’emploi)

    5 salles pour accueillir les festivaliers :

    • Émeraude Cinémas Dinard – 2, bd Albert 1er
    • Palais des Arts et du Festival – Debussy,

    Balneum – 2, bd Wilson

    • Auditorium Stephan Bouttet – 6, rue Sadi Carnot

    Boutiques

    Palais des Arts et du Festival – 2, bd Wilson

    • Lundi 26 septembre de 14 h à 19 h
    • Mardi 27 septembre de 10 h à 12 h 30 et 14 h à 19 h
    • Du mercredi 28 septembre au dimanche 2 octobre en journée continue

    Dinard Côte d’Émeraude Tourisme – 2, bd Féart

    En complément - Bonnes adresses :

    -Mon article sur le Grand Hôtel Barrière de Dinard

    - Mon article sur le Novotel Thalasso de Dinard (devenu cette année Emeria)

  • L'affiche du Dinard Film Festival 2019 : en direct ici du 25 au 29/09/2019

    British Film Festival 2019.jpg

    Très élégante et festive avec toujours une touche d'humour "so british", cette affiche de cette édition anniversaire du Dinard Film Festival 2019 qui vient d'être dévoilée, soit 20 ans déjà après ma participation à son jury lors de son édition 1999, alors une inoubliable 10ème édition !

    Le mot du créateur : "Pour cet anniversaire, nous avons imaginé une ambassadrice, un peu starlette, un brin festivalière, un soupçon séductrice… coiffée d’un hatcake qui saura satisfaire tous les gourmands du 7e art. Elle vous accompagnera tout au long du festival, vous faisant aussi bien découvrir la ville de Dinard que célébrer ce beau mariage franco-britannique autour du cinéma."

    Pour en savoir plus sur ce festival :

    -Retrouvez mon récit de cette édition 1999 dans le livre Flashback publié par le Festival lors de sa 20ème édition

    -Retrouvez aussi les très nombreux articles sur de précédentes éditions du festival depuis 1999 sur mon blog Inthemoodforcinema.com.

    -Enfin, retrouvez le festival dans une des 16 nouvelles de mon recueil "Les illusions parallèles" publié par Les Editions du 38, nouvelle qui se déroule intégralement dans le cadre du Festival du Film Britannique de Dinard.

    Et bientôt de nouvelles informations sur cette édition 2019 à lire sur Inthemoodforcinema.com et bien sûr sur le site officiel du festival DinardFilmFestival.fr.

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  • Dinard Film Festival 2019 : comment acheter vos pass

    Dinard Film Festival 2019.jpg

    En attendant de nouvelles actualités du Festival de Cannes 2019 en direct duquel vous pourrez me retrouver dès le 16 Mai (et au sujet duquel vous pouvez retrouver tous mes articles sur Inthemoodforcinema.com et Inthemoodforcannes.com et notamment l'article sur la conférence de presse d'annonce de sélection officielle) ce post pour vous dire que le 21 Mai à 13h vous pourrez acheter en ligne votre pass pour le Dinard Film Festival 2019.

    Si vous ne connaissez pas ce Festival, retrouvez mes nombreux articles en direct depuis ma participation à son jury en 1999 sur Inthemoodforcinema.com. Retrouvez-le aussi dans une des nouvelles de mon recueil "Les illusions parallèles" (Éditions du 38).

    La CINE CARTE, vous donne accès à toute la programmation, dans la limite des places disponibles. Un package comprenant l’affiche du Festival, le catalogue et la grille des programmes vous est offert avec votre Ciné Carte.


    Deux tarifs sont disponibles :


    - Un tarif à 70 euros (pour les détenteurs de la carte ENORA, réservée aux habitants de
    Dinard, en cours de validité).
    - Un tarif à 85 euros.


    Comment l’obtenir?


    Le festival offre deux possibilités d’obtenir le précieux sésame :
    1. VENTE EN LIGNE le 21 mai 2019 à 13h
    2. VENTE SUR PLACE au bureau du Festival (28 boulevard Féart, Villa BARA - en face de la Mairie) le 5 juin 2019 à 9h00


    La Ciné Carte est nominative (avec photo d’identité), non cessible et non remboursable. La CINE CARTE, vous donne accès à toute la programmation, dans la limite des places disponibles. Un package comprenant l’affiche du Festival, le catalogue et la grille des programmes vous est offert avec votre Ciné Carte.

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