Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • In the mood for news: quelques informations cinématographiques...

    -Comme le film que je viens de voir ne vaut pas la peine d’être évoqué, exceptionnellement aujourd’hui ce sera une note avec quelques informations cinématographiques en vrac.

     

    -D’abord, je voulais vous parler de deux sites internet. Le premier a été créé par un blogueur et est assez impressionnant de par la qualité et la quantité des informations liées au septième art qu’il recèle. Vous y trouverez une gigantesque base de données sur les films et les filmographies, des quiz,  des news,  vous pourrez aussi lire de nombreuses critiques liées à un film en particulier. Le but du site est « de partager le cinéma entre amis ». Ce site est en effet très interactif et vous pourrez y ajouter des informations concernant un film, signifier les films dont vous êtes fans, créer vos propres quiz etc.  Un site ludique et informatif très « in the mood for cinema » sur lequel je vous recommande donc de vous inscrire. Ce site s’intitule « Cinefriends ». (Cliquez sur le nom pour y accéder).

     

    -salon2.JPGEnsuite, le second site que je voulais évoquer est celui du prochain Salon du Cinéma (3ème édition) qui aura lieu du 16 au 18 janvier 2009, à Paris. Le Salon a aussi son blog d’ores et déjà régulièrement mis à jour. Cette année le Salon déménage vers un lieu plus approprié que le parc des expositions qui rendait certaines interventions inaudibles. Ce sera donc la Grand Halle de la Villette. Vous pouvez retrouver mes comptes rendus de l’édition 2007 et de l’édition 2008 du Salon du cinéma sur « In the mood for cinema ».

     

    -En vous rappelant que le Ciné club de SciencesPo, mercredi prochain, organise une avant-première exceptionnelle ouverte à tous, de « Nuit de chien » de Werner Shroeter (Lion Spécial du Jury de la Mostra de Venise 2008), suivie d’un débat avec l’équipe du film (Amphi Boutmy, 27 rue Saint-Guillaume, Paris 75006, à 17H, un conseil : arrivez un peu en avance)  voici un bref compte rendu du débat  organisé lors de la 61ème journée dédicaces de SciencesPo, débat dont le thème était « Le passage à l’écran : l’adaptation tue-t-elle le livre ? ».

     

    dédicaces2.jpg Pour y répondre Paulo Branco (producteur), Josée Dayan (réalisatrice et productrice), Mamadou Mahmoud N’Dongo  (écrivain et scénariste), Laurent Aknin (historien et critique de cinéma) ont répondu présents. Le débat était animé par le journaliste et chroniqueur littéraire Hubert Artus. Dommage que les rangs du grand amphi Boutmy aient été aussi clairsemés, pour ne pas dire quasiment vides, pour un débat qui s’est avéré passionnant en particulier en raison des deux formes de cinéma, relativement différentes, pour ne pas dire opposées (bien que s’accordant sur certains points) que défendaient le producteur indépendant Paulo Branco et la réalisatrice (qui a expliqué qu’elle était aussi productrice) de téléfilms Josée Dayan (qui a également réalisé pour le cinéma et notamment « Cet amour-là » , d’ailleurs une adaptation du roman de Yann Andrea sur la relation de ce dernier avec Marguerite Duras).

     

     Josée Dayan avec la gouaille et le franc-parler qui la caractérise a tout d’abord évoqué son profond respect pour l’écriture, en admettant qu’elle ne savait pas écrire un scénario, ajoutant que très peu de metteurs en scène le savent et que les scénarii, lorsqu’ils sont écrits par les réalisateurs, en souffrent bien souvent. Selon cette dernière « on ne peut pas décider du jour au lendemain qu’on est scénariste ou dialoguiste ». Ce qu’elle préfère, c’est « le rapport aux acteurs. » Elle a ainsi annoncé qu’elle allait adapter « Baisers de cinéma » d’Eric Fottorino pour le cinéma, notamment parce qu’à la télévision, la dispersion de l’attention du téléspectateur nécessite des récits plus construits, plus droits, plus linéaires qu’au cinéma.

     

    Pour Laurent Aknin, la principale différence entre cinéma et télévision provient du fait « qu’un livre est une langue, que le cinéma est un langage. » Pour lui, il ne peut pas y avoir de trahison car ce sont deux modes d’expression totalement différents. Rares sont donc les romans inadaptables…à l’exception peut-être de « La disparition » de Georges Perec (qui ne contient pas une seule fois la lettre e). Pour lui il n’est pas dommageable de supprimer des personnages mais en revanche il ne faut pas manquer des passages ou des personnages que le lecteur-spectateur serait fâché de ne pas retrouver.

     

    2008_1206boutique0017bis.jpg Paulo Branco, à l’inverse de Josée Dayan, a déploré la « dictature du scénario ». Pour cette dernière, un grand nombre de films passant en salles sont complètement ratés en raison de leurs « scénarii ineptes ». Elle a ajouté qu’elle aimait être « emportée » par un film , oublier qu’elle est elle-même réalisatrice, ce qui lui arrive très rarement aujourd’hui, ajoutant s’être « emmerdée » pendant toute la première heure de « La graine et la mulet » d’Abdellatif Kechiche (cliquez ici pour accéder à ma critique de « La Graine et le mulet »), au contraire de Paulo Branco qui estime que ce rythme particulier est justement une des richesses du film, que ce rythme a délibérément été choisi par le réalisateur, ce à quoi Josée Dayan a répliqué que « l’ennui peut devenir une fascination ».

     

    Pour Laurent Aknin, le cinéma est le reflet souvent en avance de quelque chose.

     

     Pour Mamadou Mahmoud N’Dongo, les téléfilms américains ont ainsi préparé l’élection d’Obama. Pour lui le cinéma est « une écriture visuelle ». Il a aussi évoqué l’influence du cinéma dans son écriture littéraire.

     

    Josée Dayan a précisé que ce n’était pas pour autant qu’elle n’aimait pas la Nouvelle Vague citant pour exemple « les films avec Jeanne Moreau », « Les Amants » de Louis Malle (celui-ci faisant pour elle partie de la Nouvelle Vague), les films de Jacques Demy, « Le Mépris » ou « Pierrot le fou » de Jean-Luc Godard, « Hiroshima mon amour » d’Alain Resnais. Pour elle, les réalisateurs actuels sont les héritiers de la Nouvelle Vague sans avoir la même aptitude. Josée Dayan a terminé en disant que « si le cinéma français va si mal (il me semblait pourtant qu’il ne s’en tirait pas trop mal, voir mon bilan de l’année cinéma 2008) c’est parce que le cinéma français est mal écrit. » Elle a ajouté que malheureusement les producteurs sont désormais  à la solde des chaînes (en ce qui concerne l’influence, souvent déplorable, des chaines, je ne peux qu’acquiescer) et donc qu’il ne peut plus rien y avoir de personnel…prenant bien soin de souligner que Paulo Branco était l’exception qui confirmait la règle…

     

    -largo2.jpgPuisque d’adaptation il est question, une dernière information pour aujourd’hui : « Largo Winch » aura bien une suite (sortie en salles le 17 décembre, cliquez ici pour lire ma critique de « Largo Winch » de Jérôme Salle). Ce scénario sera de nouveau réalisé par Jérôme Salle. Il sera adapté du septième tome de la bande dessinée de Jean Van Hamme et Philippe Francq « La Forteresse de Makiling ». Cette fois-ci l’histoire se déroulera en Birmanie, toujours avec Tomer Sisley dans le rôle principal, il aura cette fois pour charge de libérer son ami Simon (absent du premier épisode filmique) d’une des prisons les plus dangereuses du pays.

     

    To be continued…

     

    Sandra.M

  • Bande annonce et critique en avant-première de "Secret Défense" de Philippe Haïm (sortie en salles: mercredi prochain)

    Secret Défense.jpg"Secret défense" de Philippe Haïm sortira en salles mercredi prochain, 10 décembre. Je vous en parlais et vous le recommandais dès le 25 octobre.

    Cliquez ici pour lire ma critique de "Secret défense" de Philippe Haïm: un film de genre haletant, populaire et exigeant.

    En bonus, vous trouverez ci-dessous la bande annonce du film et en suivant le lien ci-dessus, vous pourrez également voir un extrait.

  • Réouverture du forum des images: caméras subjectives etc

    forum.jpg3 ans. Voilà 3 ans que les cinéphiles parisiens (et les autres...) attendaient la réouverture du Forum des images, situé au coeur d'une nouvelle "rue du cinéma" du Forum des Halles.

    Parmi de nombreuses nouveautés : une grande bibliothèque qui prolonge la rue du cinéma jusqu'à l'UGC Ciné Cité les Halles. Cette bibilothèque se nomme "François Truffaut". Rien que ça valait la peine que je vous en parle. Mais pas seulement...

    Parmi les nombreuses nouveautés, il y a aussi un partenariat avec le Master professionnel (Ciné-création) en scénario, réalisation, production de l'Université de Paris  1 Panthéon Sorbonne que je connais bien pour avoir fait partie de sa première promotion. Ces caméras subjectives, organisées par les étudiants de A à Z, et dont les précédentes éditions des transcriptions écrites ont été publiées aux Editions du Rocher, avaient jusqu'à présent lieu dans le cadre de l'Université, bien que déjà ouvertes à tous.

     forum2.jpgElles demeurent gratuites mais se dérouleront donc désormais au Forum des images. Chaque année, ces débats tournent autour d'un thème particulier, cette année "Cinéaste-producteur: un duo infernal".

    cameras2.jpg
    caméras.gif

    Voici le programme des prochaines caméras subjectives (le jeudi, de 19H30 à 21H30):

    -le 11 décembre: Jean-Jacques Beinex, le 18 décembre: Benoït Jacquot, le 8 janvier: Bertrand Tavernier, le 15 janvier: Lucas Belvaux et Patrick Sobelman, le 5 février: Robert Guédiguian, le 12 février: Patrice Leconte

    Le Forum des images ce sont aussi: 5 salles de projections, plus de 2000 projections par an, 7 rendez-vous par mois (projections-débats), 12 festivals par an..., une Académie avec des cours de cinéma, "la Malle aux trésors de Bertrand Tavernier" (des films issus de sa dvdthèque qu'il commentera) et des master class inaugurées par une master class avec James Gray, le 14 décembre, à 15H30...

    Si vous voulez découvrir le Forum des images en avant-première, des journées portes ouvertes sont organisées du 5 au 7 décembre.

    Pour en savoir plus, quelques liens internet:

    Le Master pro Ciné-création (scénario, réalisation, production) de l'Université de Paris 1-Panthéon Sorbonne

    Le Groupe Facebook des caméras subjectives

    Le Forum des images

    Le blog du Forum des images

     

  • « Pour elle » de Fred Cavayé : pour lui…

    pourelle.jpg

    Je vous en parlais à l’occasion de mon bilan de l’année cinéma 2008 : cette année a aussi été celle de l’émergence d’un cinéma français décomplexé qui s’est aventuré sur les terres considérées, à tort, comme celles, conquises et inaccessibles, des Américains. Avant « Largo Winch » de Jérôme Salle (Sortie en salles : le 17 décembre) et « Secret Défense » de Philippe Haïm (sortie en salles : le 10 décembre), cette semaine, c’est d’abord « Pour elle » de Fred Cavayé qui s’est inscrit dans cette dynamique.

    Lisa (Diane Krüger) et Julien (Vincent Lindon) forment un couple heureux et amoureux, avec leur fils Oscar. Un matin, brusquement, leur vie bascule dans l’absurdité et l’horreur lorsque la police débarque chez eux pour arrêter Lisa, accusée de meurtre puis condamnée à vingt ans de prison. Julien, professeur et fils mal aimé de son état, va alors être prêt à tout pour  la faire évader.

     Jusqu’où iriez-vous par amour ? Jusqu’où sera-t-il prêt à aller pour elle ? Loin. Très loin. Au-delà des frontières. De la raison. De la légalité. Du Bien et du Mal. Plutôt que de s’appesantir sur leur vie d’avant, Frec Cavayé (d’après une idée originale du scénariste Guillaume Lemans) choisit de nous montrer deux scènes assez courtes qui suffisent pour camper un couple amoureux comme au premier jour et une Lisa, lumineuse, deux scènes qui suffisent à expliquer le tourbillon infernal dans lequel va ensuite tomber Julien.

    Si on se demande un temps pourquoi Julien ne met pas toute cette énergie à essayer de trouver la véritable coupable (Lisa serait emprisonnée à tort) plutôt qu’à la faire évader, la force du montage et la force de l’interprétation parviennent à nous le faire oublier. Voir Lisa enfermée, se laissée dépérir, s’assombrir est pour Julien insupportable. Sa rage, son sentiment d’injustice et surtout son amour pour Lisa vont transformer le tranquille professeur en criminel, vont conduire à le faire basculer dans un univers a priori très éloigné du sien, dans une violence incontrôlable.

     La caméra au plus près des visages, nous enferme avec Julien dans sa folie (on ne voit d’ailleurs presque rien de sa vie étrangère à son plan d’évasion, il n’est montré qu’une seule fois dans sa salle de classe, cette –ir-réalité n’existe plus pour lui) ou avec Lisa dans sa prison, nous faisant occulter les invraisemblances du scénario et des moyens pour nous concentrer sur la force et la vraisemblance des motivations. Et pour que nous y croyions il fallait un acteur de la dimension de Vincent Lindon.  Vincent Lindon et qui d’autre ? Je ne vois pas. Je ne vois pas tellement le mélange de force et de fragilité, de détermination et de folie qu’il dégage pour ce rôle, qui occupe, consume, magnétise l’écran et notre attention, tellement le personnage qu’il incarne, à qui il donne corps (sa démarche, son dos parfois voûté ou au contraire droit menaçant, ses regards évasifs ou fous mais suffisamment nuancés dans l’un et l’autre cas ) et vie semblent ne pouvoir appartenir à aucun autre. Je ne vois pas qui d’autre aurait pu rendre crédible ce personnage et continuer à nous le rendre sympathique, du moins excusable, malgré tout.

    L’intrigue va à l’essentiel : la détermination furieuse, parfois aveugle, de Julien (à l’image de la surdité de la justice vis-à-vis de Lisa). Le scénario est épuré comme les murs d’une prison. Ce qui ne veut pas dire que le style est dénué d’émotion. Au contraire. Il la suscite sans la forcer. En nous montrant cet homme seul, fragilisé, aux forces décuplées. En nous montrant cet homme lui aussi dans une prison, celle de la caméra, celle de sa folie amoureuse (pléonasme ou antithèse : à vous de voir), celle de son incommunicabilité de sa douleur (avec son père, Olivier Perrier, parfait dans la retenue et la froideur). La relation paternelle est aussi au centre de l’histoire. Ce sont aussi deux pères qui vont très loin par amour. A leur manière.

    La musique, irréprochable ( de Klaus Badelt, qui a notamment travaillé avec Terrence Malick et Micheal Mann) ajoute ce qu’il faut quand il faut pour accroître la tension, déjà palpable.

    Au final, un thriller sentimental que la force de l’interprétation, magistrale, de son acteur principal (« Pour elle » vaut donc le déplacement, ne serait-ce que pour lui à qui le film doit de captiver, capturer notre attention et empathie), la vigueur, le rythme et l’intelligence du montage rendent haletant, nous faisant oublier les invraisemblances du scénario, croire et excuser toutes les folies auxquelles son amour (le, les) conduit.  Un premier long particulièrement prometteur…

     Sandra.M

  • 61ème Journée dédicaces à SciencesPo: le polar à l'honneur

    dédicaces2.jpg

    Samedi prochain, 6 décembre, aura lieu la 61ème journée dédicaces de SciencesPo, au 27 rue Saint-Guillaume, à Paris. Près de 120 écrivains seront présents cette année et le polar sera à l'honneur.

    De 16H à 17H, dans l'amphithéâtre Emile Boutmy  aura lieu un débat sur les enjeux et les risques de l'adaptation littéraire autour de la question: "l'adaptation tue-t-elle le livre"? Pour y répondre sont invités : Josée Dayan : "réalisatrice" (Les rois maudits, Le comte de Monte-Cristo, Sous les vents de Neptune…)
    - Paulo Branco : producteur (La fidélité, Le temps retrouvé, Ma mère…)
    - Mamadou Mahmoud N’Dongo : scénariste et écrivain (el Hadj et de Bridge Road)
    - Laurent Aknin : universitaire et auteur d’Analyse de l’image : Cinéma et Littérature

    Le débat sera animé par Hubert Artus, journaliste littéraire (Au Field de la Nuit (TF1), rue89.com, Radio Nova…)

    Sont invités à cette 61ème journée dédicaces:

     David Abiker, Laurent Aknin, Julien Almendros , Karim Amellal , Jérôme Attal , Jacques Attali, Jean-Pierre Azéma , Salim Bachi , Bertrand Badie , Jean-François Batellier , Patrick Bedier , Tonino Benacquista , Delphine Bertholon , Guy Birenbaum , Tiery Bourquin,Marc Bressant, Pascal Bruckner ,Jean-Paul Caracalla , Jean Paul Carminati, Dominique Chryssoulis , Frédéric Ciriez , Philippe Copinschi et Delphine Placidi, Catherine Cusset , Jean D'Ormesson, Thierry Dancourt , Bruno De Cessole , Maylis De Kerangal , Philippe De La Genardière, Camille De Peretti , Blanche De Richemont , Thibaut de Saint Pol , Emilie De Turckheim , Marin De Viry , Jean-Louis Debré , Jean-Baptiste Del Amo , Dilem , Fatou Diome , Bruno Dive , Roger-Pol Droit , Olivier Duhamel , Roxane Duru , Olivia Elkaim, Jean-Paul Enthoven , Raphaël Enthoven , Alice Ferney , Lucette  Finas , Georges Flipo , David Foenkinos, Dominique Forma , Joëlle Gardes , Jacques Généreux , Alain Germain , Mara Goyet , Valérie Grall , Jules Grasset , Claude Habib , Grégoire Hervier , Sophie Jabès , Dominique Jamet , Isabelle Jarry , Serge Joncour , Tristan Jordis , André Kaspi , Michel Kichka , Nathalie Kuperman , Alexis Lacroix, P.J. Lambert , Sylvie  Laurent , Renaud Leblond , Denis Lépée ,Christian Lequesne, Thierry Lévy ,Clarisse et Laurent Liautaud ,Virginie Linhart , Frank Martin Laprade , Jean Mattern,Catherine Millet ,Alain Minc ,Miss Tic , Donald Morrison , Mamadou Mahmoud N'Dongo , Claire Oger , Jean Pailler, Charles Pepin , Jean-Marie Périer , Jean Peyrelevade , Delphine Placidi & Philippe Copinschi, Plantu , Fabrice Pliskin, Patrice Pluyette , Stéphane Ribeiro , Christian Roux , Didier Schlachter , Guy Scarpetta , Colombe Schneck , Boris Sirbey , Martin Solanes , Jean Marc Souvira , Ted Stanger , Yvan Stefanovitch , Danielle Thiéry, Christophe Traïni, Hubert Védrine , Philippe Vilain , Aude Walker , Daniel Zagury, Florian Zeller , Salomé Zourabichvili

    Cliquez ici pour accéder au site de la 61ème journée dédicaces de SciencesPo

     

  • "Je veux voir" de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige: à ne manquer sous aucun prétexte!

    je veux voir.jpg

    Je vous en ai déjà parlé de nombreuses fois, et tout d'abord en Mai dernier, suite à la projection de ce film magnifique dans la section "Un Certain Regard" du  61 ème Festival de Cannes.

    Ce film à ne manquer sous aucun prétexte, tourné seulement en 6 jours (!), qui ne devait être au départ qu'un court-métrage, est probablement un des meilleurs de l'année, voire le meilleur de l'année.

    Il sort en salles demain, mercredi 3 décembre. Je vous encourage vivement à y aller.

    Cliquez ici pour lire ma critique de "Je veux voir" de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige intitulée "Je veux voir: un certain regard" et écrite lors du 61ème Festival de Cannes et pour voir ma vidéo de la présentation du film à Cannes.

    Dernière minute: Pour ceux que le sujet intéresse, Catherine Deneuve, très rare à la télévision est ce soir (d'ici 15 minutes) invitée de l'émission "Ce soir (ou jamais!)" sur France 3. (pour un entretien d'environ 1h).

    Suite à mon article précité, vous pourrez également trouver mon récit de la rencontre avec Catherine Deneuve à Sciences Po.

  • Avant-première- « Australia » de Baz Luhrmann : conte de noël

    fox3.jpg

    fox4.jpgComme je vous le disais il y a quelques jours (Cliquez ici pour accéder à mon précédent article à ce sujet et à la bande annonce d’Australia), jeudi dernier avait lieu l’unique projection presse d’Australia, quatrième long métrage de Baz Luhrmann après « Ballroom dancing », « Roméo+Juliette » et « Moulin Rouge ». Un film que j’avais très envie de voir, le cinéma étant de plus en plus avare de ces grandes fresques romanesques épiques et romantiques que laissait présager la bande annonce.

     

    L’histoire se déroule à la fin des années 30. Lady Sarah Ashley, une aristocrate anglaise hautaine, capricieuse et arrogante (Nicole Kidman) -qui ressemble à s’y méprendre à Meryl Streep lorsqu’elle arrive au Kenya dans « Out of Africa »- arrive au cœur des paysages sauvages de l’Australie pour rejoindre son mari qu’elle soupçonne d’adultère, lequel tente, en vain, de vendre l’immense domaine qu’ils possèdent sur place : Faraway Dones. Elle ne tarde pas à découvrir que l’exploitation est au bord de la ruine et menacée par son propre contremaître, Neil Fletcher (David Wenham). Pour sauver le domaine, Sarah n’a d’autre choix que de s’allier à un cow-boy local, plutôt rustre, connu sous le nom de « Drover » (Hugh Jackman), et de parcourir avec lui des milliers de kilomètres à travers les terres aussi magnifiques qu’inhospitalières du pays afin de mener jusqu’à Darwin 1500 têtes de bétail.

    fox8.jpgL’histoire nous est contée en voix off par un enfant aborigène  à travers le regard duquel, enfantin et naïf, nous voyons toute l’histoire mais ce qui marque d’abord ce n’est pas cette voix enfantine, ce sont ces paysages à couper le souffle, ces images flamboyantes, cette photographie majestueuse et ces amples panoramiques et divers mouvements de caméra qui nous embarquent avec eux dans cette Australie rude et somptueuse, inhospitalière et enchanteresse. C’est un fascinant et éblouissant tourbillon pour nos yeux davantage aguerris à un cinéma de plus en plus et essentiellement réaliste.

    Le film porte bien son nom : c’est un véritable spot publicitaire pour l’office de tourisme australien sans compter que les deux acteurs principaux et le réalisateur sont, eux aussi, australiens. C’est pourtant au cinéma de l’âge d’or hollywoodien que Baz Luhrmann fait ouvertement référence, notamment à « Autant en emporte le vent » mais aussi à des films plus récents comme « Out of Africa » de Sydney Pollack. Les points communs et les références ne manquent pas : des caractères des personnages (Lady Sarah Ashley ressemble beaucoup, dans ses traits de caractère, à l’impétueuse Scarlett d’ « Autant en emporte le vent » et le viril, sauvage et romantique « Drover » à Rhett Buttler), à l’attachement à la terre, au discours sur l’émancipation de populations opprimées, en passant par les paysages grandioses, les scènes à grand spectacle (l’incendie de Darwin rappelant ainsi celui d’Atlanta), le mélange d’aventure et de drame.

    Le projet est donc particulièrement ambitieux et cela fonctionne parfaitement dans la première partie. On se laisse d’abord emporter avec bonheur par cette aventure exotique, rafraichissante, délicieusement naïve, empreinte de magie aborigène. Les personnages sont certes stéréotypés mais Baz Luhrmann, joue de ces stéréotypes (notamment lors d’une scène avec Hugh Jackman au ralenti que je vous laisse découvrir), anticipant et désamorçant les ricanements et les reproches qui pourraient lui être adressés, et gagnant ainsi notre complicité. Ni lui ni nous ne sommes dupes.

    fox10.jpgCe film qui voulait s’inscrire dans la lignée des « Lawrence d’Arabie », « Ben Hur » et autres « Titanic » avait donc a priori tout pour me plaire, et c’était d’ailleurs très bien parti, malheureusement il lui manque ce petit supplément d’âme ensorcelant dont l’absence résulte d’abord essentiellement de la facilité avec laquelle le couple de protagonistes franchit les obstacles, à commencer par ceux qui les séparent, et du trop grand nombre d’ellipses (malgré la durée du film). Leurs personnages évoluent, et même changent radicalement, si soudainement que nous avons du mal à y croire et à croire à leur histoire d’amour. Lady Sarah Ashley est aussi capricieuse, arrogante, égoïste, matérialiste, superficielle (rappelant Katharine Hepburn au début d’ «  African Queen ») qu’elle devient altruiste, compréhensive, désintéressée et généreuse. Son personnage évolue ( elle est transformée par la beauté dévastatrice des paysages mais aussi par sa rencontre avec le petit orphelin aborigène) et c’est tant mieux mais d’une manière si radicale que nous avons peine à y croire. Sans compter que le méchant est trop méchant pour être crédible mais en même temps…en même temps c’est aussi ce qui contribue au charme de ce film et j’ai alors rappelé à la rescousse fox2.jpgmon regard d’enfant, toujours prompte à se rallumer, pour voir ce film différemment : comme un conte de noël. D’ailleurs, il nous parle de magie, de magie aborigène mais aussi du magicien d’Oz (du même Victor Fleming qu’ « Autant en emporte le vent »). D’ailleurs il sort un 24 décembre. D’ailleurs il est tout public. D’ailleurs c’est aussi une leçon de géographie et d’Histoire. D’Histoire parce que nous apprenons beaucoup, d’abord sur la société ségrégationniste de l’Australie des années 30 et 40 qui interdisait les mariages entre blancs et aborigènes et dont les enfants n’avaient le droit de vivre ni parmi les blancs ni parmi leurs familles aborigènes. Ces enfants étaient alors placés dans des institutions d’Etat ou des missions religieuses et furent appelés les Générations Volées. Mais nous apprenons aussi que la ville de Darwin dut faire face aux bombardements japonais. En effet, en février 1942, les avions de guerre japonais, la flotte même qui avait attaqué Pearl Harbour, a attaqué Darwin, tuant 243 personnes et détruisant presque toute la ville.

    fox11.jpgAlors évidemment, la fin à multiples rebondissements totalement improbables et  évidemment heureux  (si bien qu’un grand nombre de journalistes a quitté la salle au premier d’entre eux, croyant la projection terminée…ou estimant en avoir assez vu) s’inscrit dans cette lignée de conte qui,  certes, avec des regards d’adultes, paraît exagérément mélodramatique et prévisible. C’est sans doute ce qui rend aussi « Autant en emporte le vent », « Out of Africa » ou même « Titanic » crédibles et touchants : leurs fins ouvertes et/ou dramatiques. Mais, après tout, ce ne sont pas des contes de noël…

    On peut aussi regretter que Baz Luhrmann n’ait pas fait preuve ici de la même fantaisie et de la même excentricité que celles dont il avait fait preuve dans « Moulin Rouge » qui lui avait valu 8 nominations aux Oscar. Il en avait d’ailleurs remporté deux. Son épouse Catherine Martin avait en effet été oscarisée pour les décors et les costumes dont elle est aussi la créatrice dans « Australia » et pour lesquels elle mérite sans nul doute d’être à nouveau récompensée.

    Au final un film flamboyant (au budget, tout de même, de 130 millions de dollars, plus gros budget alloué à un film australien) qui a le mérite d’être particulièrement ambitieux, de mêler les genres (peut-être trop : à la fois comédie au début, film d’aventure, fresque romanesque, drame, western, comédie romantique, conte…), de nous faire découvrir l’Australie dont il exalte brillamment la magnificence et l’immensité vertigineuse des décors, une fresque grandiloquente et excessive, parfois mièvre et sirupeuse aux acteurs, aux paysages et à l’histoire trop beaux, lisses et héroïques pour être vrais ( mais après tout cherche-t-on ici à « être vrai » ?) à voir avec des yeux d’enfants, et avec le recul dont le réalisateur a lui-même su faire preuve.

    fox9.jpgUn film qui certes n’arrive pas à la hauteur des films auxquels il se réfère, par manque de complexité des personnages et de l’intrigue, mais qui, tout de même, nous fait oublier ses 2H35. Ce qui n’est déjà pas si mal. Et à voir ma voisine de salle (dont j’ignore malheureusement le media, j’aurais été curieuse de lire ou entendre sa critique…) qui, avant que la projection ne débute, disait avec désinvolture ne pas aimer « ce genre de film », a terminé la projection finalement complètement scotché à l’écran, je me dis qu’il n’a pas totalement échoué…

    « La seule chose que l’on possède c’est sa propre histoire. Alors vouloir en faire une bonne histoire, désirer avoir une existence bien remplie, vivre une belle aventure, accepter d’affronter la peur pour ne pas tourner le dos aux possibilités que vous offre la vie… ». Ainsi Baz Lurhmann résume-t-il « Australia ». A vous de voir si cette belle aventure vous embarquera « somewhere over the rainbow » ou en tout cas dans les décors majestueux de cette Australie qui donnent indéniablement envie de partir à la  découverte de son Outback qu’il amorce  et à laquelle il incite magistralement.

     Sortie en salles en France : le 24 décembre

    Site internet officiel du film : www.australia-lefilm.com

    Pour en savoir plus sur l’Australie : http://www.australia.com

     Sandra.M