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  • Heureuse et éblouissante année 2009 aux lecteurs d'"In the mood for cinema "!

    Chers lecteurs in the mood for cinema,

    L’an passé, pour clore l'année 2007 et pour vous souhaiter une heureuse année (ici), je m'étais adressée à vous à la deuxième personne du singulier et si cette année j’emploie la deuxième personne du pluriel, c’est parce que ce message se veut moins familier mais non moins personnel. 

     Pour ce qui concerne mon bilan de l’année cinéma 2008, je vous renvoie à mes deux articles qui y sont longuement consacrés, ici (pour mon bilan complet, détaillé dont est extrait l'article de l'ENA) et  (pour mon palmarès de cette année.)

    PHOTO_{6C4F7DB9-5881-4CC6-8EE3-805FC34E54E3}.jpg  J’ai bien essayé de ne retenir de 2008 que quelques images mais à croire que Jason Bourne s’en est mêlé, je ne vois que des images disparates et frénétiques, à la mésalliance vertigineuse où se mêlent des instants dont je ne sais plus trop s’ils étaient cinématographiques, imaginaires ou réels, me complaisant dans cet égarement étourdissant:  une élection et une libération tellement porteuses d’espoir qui ne sont pourtant pas du cinéma et y ressemblent tant; des mythes à la croisée de mon chemin; des destins à la croisée des chemins; une salle « entre les murs » du Grand Théâtre Lumière qui vibre à l’unisson, un beau et pluvieux jour de mai, sur la Croisette;  des désillusions qui font grandir; des illusions qui font croire à l’éternité; des mots bleus, exaltés, parfois vains; des silences redoutablement éloquents; de nouveaux visages; une farandole d’émotions et  de couleurs; des regards captivants bleutés ou sombres et aiguisés et pertinents de monstres du cinéma; des tapis rouges aveuglants; des couloirs rouges et noirs menant vers une voix envoûtante qui parle d’un Boulevard des Capucines où elle s’élance et de « l’étreinte » si précieuse de la « liberté »; de belles et cruelles (in)certitudes; de troubles personnages; de troublantes images; d’enrichissants voyages « in the mood for cinema » et ailleurs; des rêves d’ailleurs…d’ailleurs; quelques orages et dérapages, toujours contrôlés; tant d’histoires, quelles histoires, quelle Histoire; des rêves et des olympia.jpghistoires esquissés, encore et toujours; une année qui avance comme la mer, poétiquement et à la quantum of solace.jpgvitesse d’un cheval au galop; une année à jouer et danser… avec les mots : ce que je préfère, quitte à s’étourdir; une année à la Quantum of Solace ( pas de vengeance mais de transition, évidemment, me concernant) nécessaire, pas forcément inintéressante mais se languissant surtout de l’épisode suivant qu’elle annonce et qui s’élancera joyeusement dans quelques heures.

    je veux voir.jpgEt puis surtout pas de regrets, pas de remords, plus de rêves échus que de rêves déchus ou déçus, plus d'illusions nées et de désillusions vaincues que d’illusions perdues : ce que je vous souhaite aussi pour 2009 évidemment en plus de cette « électrisation de l’âme qu’est la passion » (Bergson), cette « passion qui s’accroît en raison des obstacles qu’on lui oppose » (Shakespeare), que cette passion soit loveletters.jpgcinématographique ou autre, mais surtout donc je vous souhaite de vivre une année passionnée et passionnante, exaltée et exaltante, audacieuse et curieuse (dans tous les sens du terme) aussi, que le « Je veux voir » d’un des plus beaux films de cette année devienne votre credo, une année joyeusement imprévisible, de ne pas oublier que « la vieillesse n’est autre chose que la privation de folie , l’absence d’illusions et de passion » (Stendhal) et donc que la jeunesse est folie, illusions et passion, que nous ayons sept ou soixante-dix-sept ans !

     En 2009, plus que jamais, soyez donc sagement fous, riches de joyeuses illusions et de passion(s),  faîtes que « le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve » (Saint-Exupéry ) et que cette année soit agréablement surprenante.

    premier.jpg Je vous souhaite que cette année ait la beauté sauvage et radicale d’ « Into the wild », l’entrain et la passion communicatifs i feel good.jpgd’ « I feel good », qu'elle vous apporte la santé inaltérable de James Bond, la mélancolie salvatrice  de « Two lovers », l’optimisme forcené du  « Premier jour du reste de ta vie », et que d’ailleurs chaque jour de 2009 soit vécu comme le premier jour du reste de votre vie, une année que je vous souhaite aussi élégamment désinvolte et gravement légère comme une chanson sur Terence ou Allan et Louise, ou comme un air de Souchon, une année impertinente, éternellement juvénile, subtile comme un film de Woody Allen et évidemment une année cinématographiquement palpitante.

     D’ores et déjà, pour 2009,  je vous promets 4 rendez-vous incontournables qu’ « In the mood for cinema » vous fera vivre en direct :

     Le Festival du Film Asiatique de Deauville, du 11 au 15 mars 2009, le Festival de Cannes, du 13 au 24 mai 2009 2008_0919loreal0003.JPGauquel je serai cette année pour la 9ème année consécutive mais cette fois invitée, et le Festival du Cinéma Américain de Deauville (du 4 au 13 septembre 2009) qui fêtera cette année ses 35 ans et auquel j’assisterai bien entendu, pour la 16ème année consécutive, mais aussi, très bientôt, du 16 au 19 janvier, le 3ème salon du cinéma dont « In the mood for cinema » est partenaire... et très certainement d’autres événements inédits. 

     Je vous promets en effet plein de belles surprises pour cette année 2009, et plus que jamais de nombreuses avant-premières, mais aussi de temps à autre des critiques de romans, pièces de théâtre et concerts. Peut-être aussi le 1er Festival du Film Policier de Beaune (1er au 5 avril 2009), et pourquoi pas celui de Marrakech…

    Si vous avez des idées d’évènements cinématographiques dont vous aimeriez que je vous parle sur ce blog et auxquels je ne songe pas forcément, n’hésitez pas non plus à m’y faire penser.

     Je vous souhaite donc une année :

    EBLOUISSANTE, à l'image des photos ci-dessous ( je devance donc les petits grincheux:-) en disant que c'est délibérément que j'ai choisi ces photos ratées sur lesquelles le soleil éblouit),... et évidemment une année « in the mood for cinema » !

    face 27.jpg
    Une année éblouissante, que ce soit sur les planches deauvillaises...
    Vacances 2008 - 08blog.jpg
    ...ou quelque part en mer.

     Cinématographiquement vôtre.

    Sandra.M

    Ps1 : Oui, j’aime les citations.

    Ps2 : Oui, j’aime les formules énigmatiques qui, je l’espère, ne le seront pas pour tout le monde.

    Lien permanent Imprimer Catégories : EDITORIAUX Pin it! 2 commentaires
  • Cinéma, blog et journalisme … : match point ?

    Les marches de Cannes vues de l'intérieur du palais.jpgPuisque ce sont les vacances, et que malheureusement là où je me trouve actuellement ne passent toujours ni le film d’Agnès Varda, ni celui de Karin Albou (dont je vous recommande, oui, à nouveau, le premier film : le magnifique « La petite Jérusalem » ) que j’enrage de ne pas voir, rien de mieux que des polémiques bloguesques futiles mais néanmoins révélatrices d’un état d’ (de mauvais ?) esprit entre blogueurs et journalistes (dissociation d’ailleurs déjà obsolète puisque certains cumulent les deux fonctions).

    La première polémique est née d’un article du magazine Elle établissant un classement des « meilleurs blogs féminins » (catégorie déjà réductrice en soi) , d’une part parce que cet  article se basait sur le classement Wikio (qui ne prend pas en compte la qualité des blogs mais essentiellement leur référencement), d’autre part, parce que cet article prenait en compte des catégories un peu archaïques qui ne concernaient ni la culture, ni la politique, ni l’environnement, ni les technologies etc comme si ces catégories étaient bannies de la blogosphère dite féminine. Comme je connais essentiellement la blogosphère cinématographique, j’aurais aimé découvrir des blogs politiques ou culturels à cette occasion, des blogs qui n’aspireraient pas seulement à créer du buzz et qui ne soient pas truffés de fautes d’orthographe. J’en connais au moins un que je lis  régulièrement : Acquatofana, mais je ne doute pas qu’il en existe d’autres… N’hésitez pas à me les faire connaître dans les commentaires.

    Mais c’est surtout de la deuxième polémique que je voulais vous parler et en profiter pour vous rappeler les objectifs de ce blog et vous parler de quelques blogs cinématographiques que j’apprécie. Depuis quelques jours, fleurissent en effet les articles et les reportages sur l’importance que prend aujourd’hui internet dans le marketing des sociétés de distribution et dans le rôle qu’y jouent les blogueurs, il est vrai actuellement très sollicités, je suis la première à le constater et évidemment à m’en réjouir.

    Cela a commencé par un reportage sur Canal plus dans « L’ Hebdo cinéma » que je regarde d’ailleurs chaque semaine et vous recommande, ( j’en apprécie tout particulièrement les séquences « surprises » où il est demandé aux acteurs de donner envie d’aller voir leurs films en quelques secondes, ce qui se révèle malheureusement assez souvent catastrophique, d’ailleurs messieurs les producteurs d’émissions télévisées ne pourriez-vous pas plus souvent inviter les  réalisateurs et/ou producteurs sans doute plus aptes à défendre le projet qu’ils ont bien souvent initié, et éviter de tous tomber dans la peoplisation à outrance ? C’est là, certes, un autre débat.)  Ce reportage concernait les budgets désormais pharaoniques consacrés par les sociétés de distribution à internet (désormais création d’un site internet pour chaque film) et les projections organisées pour les blogueurs, notamment celle de Largo Winch.

    Puis un article du JDD, la même semaine posait la question « Des blogueurs récupérés par des distributeurs de films ? », en insinuant fortement la réponse. (Il est d’ailleurs significatif de constater que le lien fourni vers mon blog était celui de mon ancien blog caduque depuis plusieurs années, -mais c’est bien connu, hein, les journalistes vérifient toujours leurs informations, aussi futiles soient-elles, contrairement aux blogueurs évidemment - et de constater que les propos du blogueur interviewé ont été simplifiés, -il s’en explique sur son blog-).

     Et enfin, Laurent Delmas sur son blog reprenait ainsi cet article du JDD, avec une certaine véhémence envers les blogueurs cinéma qu’il ne connaît visiblement pas (enfin « connaissait pas » car je pense qu’au regard du nombre de réactions reçues, il est désormais incollable sur le sujet) . Voici une partie de ses propos dont je vous laisse apprécier la mesure (vous pouvez en lire l’intégralité sur son blog) : «  Ce que je redoute dans tout ça ? Le triomphe posthume et visionnaire de François Truffaut quand il disait : « Un jour des critiques de cinéma n’auront pas vu « L’Aurore » de Murnau ». Pour m’être promené sur ces blogs, je peux affirmer que ce jour est arrivé. » J’ai répondu sur son blog, et un peu plus longuement par email. Il ne s’agit pas de stigmatiser le journaliste en question que je lis par ailleurs avec intérêt (sur son…blog !)et dont les propos spontanés constituaient surtout  une réaction à l’article du JDD  (il expérimentait ainsi lui-même les dérives possibles du blog liées à l’immédiateté de son écriture, des dérives qui ont l’avantage de pouvoir être rapidement corrigées et de permettre aux lecteurs de réagir),  mais simplement de profiter de ses propos pour lancer ce sujet et effectuer quelques précisions.

     Je ne peux en effet pas nier qu’il existe des blogs qui se revendiquent de cinéma et dont les auteurs n’ont pas vu « L’Aurore » de Murnau et ne le connaissent même peut-être pas (ce serait en effet stupide de tomber dans l’excès inverse et de dire que tous les blogueurs cinéma sont des cinéphiles avertis), mais je crois qu’en matière journalistique comme en matière bloguesque, toute généralisation est périlleuse et par ailleurs injuste. Tout comme il existe des journalistes peu scrupuleux qui d’ailleurs n’ont peut-être pas tous vu « L’Aurore », (qui quittent les projections avant la fin ou arrivent après le début, qui s’endorment pendant les projections, ou qui se contentent de lire les dossiers de presse et ne vérifient pas leurs informations) il existe des journalistes consciencieux, passionnés et passionnants, voire exaltés (et j’ai eu l’occasion de rencontrer ces deux catégories lors de mes pérégrinations festivalières), il existe aussi des  blogueurs  de deux catégories, ceux qui se contentent de compiler les bandes annonces et les « j’aime, j’aime pas » et ceux qui réalisent des critiques de fond tous en soignant d’ailleurs la forme…et qui connaissent leurs classiques.

    Je ne vois pas non plus pourquoi un blogueur, certes moins  aguerri (mais aussi par conséquent probablement moins blasé), serait plus corruptible. La connivence n’est pas l’apanage des blogueurs. Et au risque de faire grincer certaines dents, de même que certains blogueurs seraient influençables, certains journalistes ménagent certains distributeurs, réalisateurs, producteurs ou acteurs de crainte de ne plus pouvoir les interviewer ensuite, et de même que les blogueurs sont invités à diverses événements festifs organisés par les distributeurs, les journalistes le sont aussi.

     Le blog présente aussi cet avantage (et cet inconvénient ?) de permettre d’écrire chaque jour, et donc de provoquer des articles sans doute d’intérêt et d’importance inégaux mais combien de journalistes écrivent un article par jour, et combien écrivent toujours des articles passionnants et incontournables ?

     Le blog, par ailleurs, est un formidable espace de liberté qui ne nous soumet à aucune ligne directrice d’aucune rédaction, si ce n’est celle que nous nous imposons.

     Quant à la publicité, sur quel journal n’y en-t-il pas ? Je n’ai pour l’instant écrit qu’un seul article sponsorisé, parce que le sujet avait un lien direct avec ce blog et que je trouvais le principe (un jeu proposé par Canal Satellite qui consistait à inventer des bandes annonces) en accord avec le thème et le ton de mon blog. Pour le reste il s’agit de bandes annonces de films proposées par la régie publicitaire Blog bang  (en bas, colonne à droite du blog) destinées surtout à rendre ce blog plus attractif et « coloré » et non à me rapporter (une somme infime pour le moment).

     Quant aux cadeaux que peuvent recevoir les blogueurs, ils ne diffèrent en rien de ceux reçus par les journalistes qui ne sont donc pas plus exemplaires sur ce point.

    Par ailleurs, être invitée par un distributeur ne m’empêche en rien de donner mon opinion mais je ne vais pas non plus « dégommer » systématiquement un film sous prétexte que j’ai été invitée. Je préfère la critique argumentée et je connais trop la difficulté et l’investissement personnel que représente un film pour écrire une critique ironique et assassine (et croyez-moi, il n’y a rien de plus facile que la démesure dans ce sens) pour le simple (dé)plaisir d’exercer une plume vengeresse.

    Je voulais donc en profiter pour vous faire découvrir quelques blogs dont, à une exception,  je connais les auteurs et dont je n’ai en tout cas aucun doute sur le fait qu’ils ont tous vu « l’Aurore » de Murnau. Pour la plupart, je les ai connus « en vrai » souvent dans le cadre de festivals, avant de les découvrir "virtuellement" à travers leurs blogs :

     -Boulevard du cinéma : l’auteur du blog écrit aussi pour Cinéalliance. Des critiques toujours très bien écrites, argumentées et pertinentes. Accessoirement un ancien membre du jury de cinéphiles du Festival du Film Asiatique de Deauville. Vous trouverez aussi des comptes rendus du Festival du Cinéma Américain de Deauville et du Festival de Cannes.

     Sur la route du cinéma : un blog que je lis chaque jour. Elle sait partager son enthousiasme, souvent débordant, que ce soit pour des films ou des acteurs. Des critiques toujours touchantes quand elle a aimé un film, souvent irrésistibles quand elle n’a pas aimé. Des jeux cinématographiques auxquels on devient vite accro. Une ancienne membre du jury du Festival International du Premier Film d’Annonay et du Festival du Film Romantique de Cabourg. 

     Voisin blogueur : L'auteur du blog travaille pour Radio Campus. Encore un cinéphile, amateur éclairé du cinéma d’auteur. A assisté et commenté les derniers festivals de Cannes et Deauville.

    Cinémaniac : Là encore une vraie passionnée capable d’aller voir tous les films d’un festival de cinéma japonais ou de voir trois dvd par jour. Egalement des comptes rendus du Festival de Cannes, du Festival du Film Asiatique et du Festival du Cinéma Américain de Deauville.

     Rob Gordon a toujours raison : Des critiques souvent acerbes, mais jamais gratuites, avec lesquelles je  ne suis pas toujours d’accord mais je n’en apprécie pas moins ce blog bien écrit, et très fourni.

    Les nouveaux cinéphiles : le blog d’une jeune journaliste, passionnée de cinéma, une véritable mine d’informations concernant l’actualité cinématographique.

    Filmgeek : Son auteur travaillant dans un cinéma, il est donc bien placé pour nous tenir informés de l’actualité cinématographique, avec régularité et passion.

     La Plume et l’image :  « Relais poétique et littéraire » comme le définit son auteur, d’ailleurs également auteur, notamment de poèmes. Vous y trouverez aussi bien des articles concernant les films à l’affiche que des articles concernant les classiques du cinéma, toujours très documentés. Egalement des comptes rendus des festivals de Deauville.

    Cinégotier : Le blog d’un auteur, scénariste, metteur en scène, biographe, critique de cinéma. Là aussi de longues et passionnantes critiques, aussi bien de classiques que de films à l’affiche. Un blog encore trop méconnu.

    Lire régulièrement ces blogs ne m’empêche d’ailleurs pas de lire régulièrement Positif, Les Cahiers du cinéma, Ciné Live, Première ou Studio…, et je déplore toujours l’absence d’une véritable émission de cinéma sur le service public (ce qui explique d’ailleurs aussi probablement l’intérêt croissant du public et des distributeurs pour les blogs cinéma). A quand une émission de cinéma… avec des blogueurs ? (Je pressens que certains ne vont guère apprécier cette suggestion…).

     J’en profite aussi pour vous rappeler l’objectif de ce blog, même si je l’ai déjà fait à plusieurs reprises, notamment ici et là : il est d’abord né en 2004 de mon désir de partager mes pérégrinations festivalières commencées il y a 15 ans, mes découvertes de pépites cinématographiques parfois méconnues, de raconter, je l’espère avec recul, cet univers que je connais plus que bien qu’est celui des festivals de cinéma, pour avoir fait partie de nombreux jurys notamment. Avant tout je voulais partager une passion (pour le cinéma mais aussi l'écriture, ce blog étant indissociable du plaisir de jongler avec les mots), un enthousiasme, un coup de cœur, plus rarement un coup de griffe( et il ne s’agit là aucunement d’allégeance aux distributeurs mais simplement du parti pris de départ de ce blog) comme pour « Mesrine » (et cela contrairement à la presque unanimité de la presse, et bien que j’avais alors été très cordialement invitée ). Je précise aussi que je ne vais évidemment pas voir que les films auxquels je suis invitée mais que, au contraire, j’adore débusquer des raretés et étrangetés cinématographiques. Ce blog comprend aussi de nombreuses critiques de classiques du cinéma et parfois de pièces de théâtre ou de concerts, voire de romans, d’ailleurs la plupart du temps liées au cinéma. L’an passé, j’ai créé deux autres blogs plus ponctuels « In the mood for Cannes » (http://inthemoodforcannes.hautetfort.com ) et « In the mood for Deauville » http://inthemoodfordeauville.hautetfort.com ), le premier a été primé au Festival de Cannes . Enfin, je suis ravie d’être suivie par 200 à 500 lecteurs par jour.

    Je crois qu’internet est en train de révolutionner la manière de s’informer ( avec pour exemple la fusion imminente des magazines  Ciné Live et Studio), et comme tout ce qui est nouveau, ce moyen de communication et d'information suscite la méfiance, pourtant, loin de nuire à la critique journalistique, je crois que cela peut au contraire l’enrichir, la conduire à évoluer et se remettre en question, et puis n'en doutons pas:  le lecteur , de blogs comme de presse, est suffisamment intelligent pour faire la part des choses.  

    Alors certes tout comme n’importe qui peut aujourd’hui s’improviser réalisateur (et non cinéaste !), n’importe qui peut s’improviser blogueur et même critique (sans pour autant se prétendre journaliste, je ne me prétends ainsi pas journaliste mais en revanche j’ai la présomption de penser que je sais et peux défendre un point de vue et avoir un regard aiguisé après 15 ans de pérégrinations festivalières et quelques études et mémoires dans ce domaine.) Tout comme la simplification des moyens de filmage n’a pas fait mourir le cinéma, le blog ne  fera pas mourir la critique. Je peux comprendre néanmoins que cela suscite quelques inquiétudes, et quelques généralisations maladroites.

    Disons donc que la balle de match reste miraculeusement sur le filet et que l’équilibre parfait et impossible a été trouvé (oui, je suis une pacifiste) même si je crois plutôt que le "match" ne fait que débuter.

    En guise de conclusion, je reprendrai la citation d’exergue de ce blog qui en définit parfaitement l’objectif : « Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion ». Plongeons « in the mood for cinema »  avec passion et déraison! Le reste est superflu…

     Sandra.M

  • Cycle François Truffaut (suite) : « Baisers volés » (1968)

    baisersvolés.jpgFaute de sorties cinématographiques inédites, c’est avec plaisir que, pour poursuivre le cycle consacré à François Truffaut commencé avec « La femme d’à côté » il y a quelques semaines, je continue aujourd’hui avec « Baisers volés », en remontant donc dans le temps et dans la filmographie de Truffaut puisque ce film est sorti en 1968 (et « La femme d’à côté » en 1981).

    Réformé de son service militaire (dans une scène dont la drôlerie à elle seule mérite de voir ce film), Antoine Doinel (Jean-Pierre Léaud) s'empresse d'aller revoir

    Christine Darbon (Claude Jade), dont il était amoureux.  Comme tout ce qui lui arrive, presque par hasard, alors qu’il commence tout juste à chercher du travail, le père de Christine (Daniel Ceccaldi) lui trouve un emploi de veilleur de nuit dans un hôtel mais  il se fait renvoyer pour n'avoir su empêcher un détective privé de faire un constat d'adultère…et même pour l’avoir aidé malgré lui ! Monsieur Blady (André Falcon), le détective privé, lui propose alors de travailler dans son agence.

    Un riche marchand de chaussures, Monsieur Tabard, (Michael Lonsdale, extraordinaire en misanthrope irascible !) demande à l'agence de faire une enquête afin de savoir pourquoi sa femme et ses employés le détestent. Antoine se voit confier cette délicate mission. Il s'éprend de Fabienne Tabard (Delphine Seyrig), l’épouse inaccessible (à la voix inimitable !) du marchand de chaussures qui accepte de se donner à lui à condition qu'il ne cherche jamais à la revoir. Antoine doit alors quitter l’agence  et  devient réparateur de postes de télévision. Par hasard, il percute le véhicule du père de Christine.  Christine casse délibérément son téléviseur... Ils passeront enfin leur première nuit ensemble. Puis ils se marièrent et … :la suite dans « Domicile conjugal » et « L’amour en fuite ».

    « Baisers volés » est sans aucun doute de tous les films de Truffaut, celui qui allie le plus tendresse et drôlerie, légèreté et mélancolie, très différent donc du très sombre « La femme d’à côté ». « Baisers volés » est en effet le plus léger des films de Truffaut. Il le doit essentiellement au contexte qui, lui, ne l’était pas. En témoigne le générique qui se déroule sur l’image des portes de la Cinémathèque fermées par des grilles. Le 9 février 1968, Langlois avait en effet été limogé  de la Cinémathèque (à laquelle le film est d’ailleurs dédié) dont il était alors fondateur et directeur alors que Truffaut souhaitait son maintien et comme il le disait lui-même il tourna alors le film en menant une « double vie de cinéaste et de militant », le tout trois mois avant mai 1968. (Langlois sera d’ailleurs réintégré, le 22 avril 1968). Le film est alors « devenu un jeu que l’on jouait quand on en avait le temps» d’après son réalisateur. De ces conditions particulières de tournage résulte cette impression d’insouciance, d’imprévisibilité,  de légèreté, les séquences ayant été tournées comme autant de sketchs et surtout improvisées, ce qui explique aussi que le film soit aussi découpé. Il compterait ainsi environ 700 plans ! Le scénario signé François Truffaut, Claude de Givray,  Bernard Revon n’en est pas moins le résultat d’une enquête minutieuse. Ces derniers menèrent diverses enquêtes, un peu comme des journalistes passant ainsi beaucoup de temps dans une agence de détectives privés.

    baisseersvoles3.jpg

    baisersvoles4.jpg Neuf ans après « Les 400 coups », nous retrouvons avec plaisir Antoine Doinel, (il réapparaît entre temps dans le sketch de « L’amour à 20 ans », un peu à part) alors âgé de 24 ans, sa démarche dégingandée, son air d’éternel adolescent rêveur, lunaire, parfois même absent, d’autant plus attachant. Antoine a grandi, du moins physiquement, mais ses gestes et ses actions sont plus que jamais empreints de maladresse. Si Antoine est un personnage anachronique et romantique, le film l’est aussi. Ce film est aussi un récit initiatique qui le voit passer d’inadapté pour qui tout est incertain et provisoire qui vit au gré de ses désirs à un être socialisé.

    L’incertitude et l’instabilité concernent ainsi autant son travail que sa vie amoureuse : Antoine hésite entre la sage Christine et la sublime « apparition » Fabienne Tabard. Doinel n’est en effet pas un révolutionnaire mais un inadapté à la société dans laquelle il a dû mal à s’installer, ce qui le rend d’autant plus touchant et sympathique. Le « surjeu » de Jean-Pïerre Léaud s’accorde ( dans ce film plus que dans tout autre) parfaitement  à Antoine qui se compose alors un personnage. Il faut le voir répéter un nombre incalculable de fois, devant son miroir, son nom, et celui de Fabienne Tabard et Christine Darbon. Sans doute une des scènes les plus célèbres et significatives du film, Doinel y scandant le refrain de sa vie, celui de son incertitude obsessionnelle, portant en elle les germes de la folie qui s’emparera de nombre des personnages de Truffaut dans ses autres films, scène qui nous fait passer du rire, à l’étonnement, de l’attendrissement à la perplexité à l’inquiétude peut-être même. Truffaut dira lui-même que la seule raison initiale de ce film était de tourner  à nouveau avec Jean-Pierre Léaud alors qu’en général un film était pour lui la concordance d’un livre, une ambiance, un acteur.

    L’improvisation contribue pour beaucoup à la fraîcheur et au caractère burlesque du film : beaucoup de scènes sont ainsi muettes et nous comprenons souvent les dialogues par la gestuelle. Les dialogues sont donc eux aussi souvent improvisés (comme cette scène où Claude Jade cherche le métier d’Antoine) et les acteurs avouent eux-mêmes qu’ils jouaient quand ils avaient le temps !

    Si ce film est très drôle, il est aussi nostalgique.  Il doit ainsi son titre au refrain de la chanson de Charles Trenet « Que reste-t-il de nos amours » (« Bonheur fané, cheveux au vent, Baisers volés, rêves mouvants) qui sert de générique. C’est une éducation sentimentale aussi comique que mélancolique.

    Malgré son caractère improvisé, « Baisers volés » n’en paraît pas moins maitrisé, notamment par la limpidité des mouvements de caméra comme dans la scène frénétique où Antoine s’enfuit de chez Fabienne Tabard après l’avoir appelée « Monsieur » (scène pour laquelle Truffaut dit avoir retenu les leçons d’Hitchcock, le plus difficile ne consistant pas à créer la tension mais la maintenir).

    baisersvolés5.jpgDe ce caractère improvisé émane un charme ensorcelant, à la fois suranné et intemporel, contribuant à un film inclassable mêlant admirablement les genres, ne cessant jamais de nous dérouter comme cette scène qui fait référence au « Lys dans la vallée » de Balzac. Lorsqu’il écrit à Fabienne, Antoine compare ainsi son histoire avec Fabienne Tabard à celle entre Mme de Mortsauf et Félix de Vendenesse, ce à quoi Fabienne répondra, dans une scène à la fois sublime, drôle, touchante que « Mme de Mortsauf aimait Félix de Vendenesse. C’est une histoire lamentable. Elle est morte de n’avoir pu partager cet amour avec lui. Je ne suis pas une apparition ».

    Le dénouement  de « Baisers volés » est annonciateur de thèmes chers à Truffaut (que l’on retrouve notamment dans « La femme d’à côté » mais aussi « L’histoire d’Adèle H…) : la folie et la passion. Un homme énigmatique que l’on entrevoit au cours du film, et qui suit régulièrement Christine, lui fait une déclaration alors qu’elle est aux côtés d’Antoine, une déclaration à l’image de l’ensemble du film : drôle, touchante, surprenante, agrémentée d’une dose de suspense, voire d’absurde : « Je hais le provisoire. Tout le monde trahit tout le monde.[…]Moi, je suis définitif ». Truffaut disait lui-même « Avec les années qui passent, je crois que cette dernière scène de « Baisers volés », qui a été faite avec beaucoup d’innocence sans savoir moi-même ce qu’elle voulait dire, devient presque une clef pour toutes les histoires que je raconte. »

    Pour moi, impossible donc de choisir entre « La femme d’à côté » et « Baisers volés », deux chefs d’œuvre de Truffaut, très différents, mais portant chacun la marque inimitable et si reconnaissable du talent et des thèmes chers au cinéaste.  Je crois néanmoins que je leur préfère encore le film dont je vous parlerai la fois prochaine dans le cadre de ce cycle consacré à Truffaut. A vous de deviner celui dont il s’agit…

    « Baisers volés a reçu : le Grand prix du cinéma français, le Prix Méliès, le Prix Louis-Delluc 1969, le Prix femina belge 1969, le Prix de l’Academy Motion Picture Arts and Sciences, le prix du British Film Institute, le prix de la Hollywood Foreign Association, et enfin il a été sélectionné pour représenter la France aux Oscars.

     Sandra.M

  • Les « In the mood for cinema awards” de l’année 2008 (épisode 1)

    inthemood.jpgJe vous propose aujourd'hui ma sélection de films, scénarii et acteurs favoris de cette année 2008, sachant que tous les films situés dans la colonne de gauche de ce blog intitulée « Les films de l’année 2008 à ne pas manquer » vous sont tous recommandés par In the mood for cinema (mais plus particulièrement encore ceux cités ci-dessous) et que vous pouvez en lire les critiques en cliquant sur le titre du film sous le nom de l’affiche.

    Je regrette d’avoir manqué quelques incontournables de cette année : Wall-E, Gomorra, Séraphine, Le chant des mariées, Les plages d’Agnès. J’essaierai d’y remédier dès que possible.

     Je vous rappelle que vous pouvez également lire mon bilan complet de l’année cinéma 2008, en cliquant ici. Je dresserai un bilan plus émotionnel de cette année, le 31 décembre.

    Je revendique l’entière subjectivité des choix ci-dessous, bien souvent liés à un moment particulier de mes pérégrinations festivalières…  Comme il m’était impossible d’en choisir un seul par catégorie, j’en ai choisi six ou sept.

     Acteurs de l’année

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    Joaquin Phoenix dans « Two lovers »

    Vincent Lindon dans “Pour elle”

    Michael Fassbender dans « Hunger »

    François Bégaudeau dans « Entre les murs »

    Nicolas Duvauchelle dans « Secret Défense »

    Richard Jenkins dans « The visitor »

    Ed Harris et Viggo Mortensen dans « Appaloosa » 

    Actrices de l’année

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    Kristin Scott Thomas dans « Il y a longtemps que je t’aime »

    Arta Dobroshi dans « Le silence de Lorna »

    Catherine Frot dans « Le crime est notre affaire »

    Juliette Binoche dans « Coup de foudre à Rhode Island »

    Meryl Streep dans « Mamma mia ! »

    Catherine Deneuve dans « Je veux voir » 

    Films de l’année

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    « Je veux voir » de Khalil Joreige et Joana Hadjithomas

    « Two lovers » de James Gray

    “Valse avec Bachir” d’Ari Folman

    « Into the wild » de Sean Penn

    « Le silence de Lorna » de Jean-Pierre et Luc Dardenne

    « It’s a free world » de Ken Loach 

    Réalisateurs de l’année

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    Woody Allen pour « Vicky Christina Barcelona »

    Ken Loach pour « It’s a free world »

    Philippe Garrel pour “La frontière de l’aube”

    Agnès Jaoui pour « Parlez-moi de la pluie »

    Sean Penn pour « Into the wild »

    James Gray pour “Two lovers”  

    Scénarii de l’année

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    « Vicky Christina Barcelona » de Woody Allen ( scénario de Woody Allen)

    « Deux jours à tuer » de Jean Becker (scénario d’Eric Assous et Jérôme Beaujour)

    « Le silence de Lorna » de Luc et Jean-Pierre Dardenne (scénario de Luc et Jean-Pierre Dardenne)

    « Le premier jour du reste de ta vie » de Rémi Bezançon (scénario de Rémi Bezançon)

    « Secret Défense » de Philippe Haïm ( scénario de Philippe Haïm, Julien Sibony et Nathalie Carter)

    « Une histoire italienne » de Marco Tullio Giordana (scénario de Leone Colonna, Marco Tullio Giordana, Enzo Ungari)

    « Les trois singes » de Nuri Bilge Ceylan (scénario d’Ebru Ceylan, Ercan Kessal, Nuri Bilge Ceylan)

    Meilleurs premiers films de l’année

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    « Une histoire de famille » d’Helen Hunt

    « Hunger » de Steve McQueen

    « Il y a longtemps que je t’aime » de Philippe Claudel

    “I feel good” de Stephen Walker

    « American son » de Neil Abramson (Film en compétition du 34ème Festival du Cinéma Américain de Deauville, pas encore de date de sortie prévue en France)

    « Pour elle » de Fred Cavayé

     Vos avis, commentaires, contestations et vos propres classements sont les bienvenus, à la suite de cette note.

    Je vous rappelle que vous pouvez trouver toutes les critiques des films précités sur « In the mood for cinema » soit dans la catégorie « Critiques des films à l’affiche en 2008 » soit en cliquant sur le titre du film sous l’affiche  du film concerné dans la colonne « Les films de l’année 2008 à ne pas manquer » (colonne de gauche du blog).

    Et évidemment…joyeux noël à tous!

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  • Demain, ne manquez pas: "I feel good" de Stephen Walker, mon dernier coup de coeur cinématographique de l'année 2008

    i feel good.jpgJe vous en parlais en avant-première la semaine dernière: "I feel good" de Stephen Walker est mon dernier coup de coeur de cette année cinématographique. Il sort en salles demain. Je vous le recommande vivement!

    Cliquez ici pour lire ma critique d" I feel good" de Stephen Walker

    Lien permanent Imprimer Catégories : CRITIQUES DES FILMS A L'AFFICHE EN 2008 Pin it! 1 commentaire
  • "Australia" de Baz Luhrmann en avant-première et Hugh Jackman présentateur des Oscars 2009

    fox3.jpgAlors que nous venons d'apprendre que Hugh Jackman présentera la cérémonie des Oscars 2009 qui aura lieu le 22 février prochain et dont je vous reparlerai bien entendu, je vous rappelle que depuis plusieurs semaines déjà vous pouvez retrouver sur "In the mood for cinema", la critique en avant-première d' "Australia" de Baz Luhrmann, le conte de noël de cette fin d'année qui sortira en salles ce 24 décembre et dans lequel Nicole Kidman et Hugh Jackman interprètent les rôles principaux.

    Cliquez ici pour accéder à ma critique en avant-première intitulée "Australia de Baz Luhrmann: un conte de noël"

    Pour cause de vacances, "In the mood for cinema" fonctionnera au ralenti jusqu'à début janvier (malheureusement, à mon grand désarroi, là où je me trouve actuellement ne passent ni le film d'Agnès Varda, "Les plages d'Agnès", ni celui de Karin Albou, "Le chant des mariées",  dont je vous recommande néanmoins le très réussi premier film intitulé "La petite Jérusalem").

  • Bande annonce du Salon du cinéma 2009

    Je vous ai déjà parlé, ces derniers jours, du Salon du Cinéma 2009  dont "In the mood for cinema" sera partenaire ciné blogreporter et dont Jean-Pierre Jeunet sera le parrain. Voici, ci-dessous, la bande annonce de cette édition 2009.