Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

sciences-po

  • In the mood for news: quelques informations cinématographiques...

    -Comme le film que je viens de voir ne vaut pas la peine d’être évoqué, exceptionnellement aujourd’hui ce sera une note avec quelques informations cinématographiques en vrac.

     

    -D’abord, je voulais vous parler de deux sites internet. Le premier a été créé par un blogueur et est assez impressionnant de par la qualité et la quantité des informations liées au septième art qu’il recèle. Vous y trouverez une gigantesque base de données sur les films et les filmographies, des quiz,  des news,  vous pourrez aussi lire de nombreuses critiques liées à un film en particulier. Le but du site est « de partager le cinéma entre amis ». Ce site est en effet très interactif et vous pourrez y ajouter des informations concernant un film, signifier les films dont vous êtes fans, créer vos propres quiz etc.  Un site ludique et informatif très « in the mood for cinema » sur lequel je vous recommande donc de vous inscrire. Ce site s’intitule « Cinefriends ». (Cliquez sur le nom pour y accéder).

     

    -salon2.JPGEnsuite, le second site que je voulais évoquer est celui du prochain Salon du Cinéma (3ème édition) qui aura lieu du 16 au 18 janvier 2009, à Paris. Le Salon a aussi son blog d’ores et déjà régulièrement mis à jour. Cette année le Salon déménage vers un lieu plus approprié que le parc des expositions qui rendait certaines interventions inaudibles. Ce sera donc la Grand Halle de la Villette. Vous pouvez retrouver mes comptes rendus de l’édition 2007 et de l’édition 2008 du Salon du cinéma sur « In the mood for cinema ».

     

    -En vous rappelant que le Ciné club de SciencesPo, mercredi prochain, organise une avant-première exceptionnelle ouverte à tous, de « Nuit de chien » de Werner Shroeter (Lion Spécial du Jury de la Mostra de Venise 2008), suivie d’un débat avec l’équipe du film (Amphi Boutmy, 27 rue Saint-Guillaume, Paris 75006, à 17H, un conseil : arrivez un peu en avance)  voici un bref compte rendu du débat  organisé lors de la 61ème journée dédicaces de SciencesPo, débat dont le thème était « Le passage à l’écran : l’adaptation tue-t-elle le livre ? ».

     

    dédicaces2.jpg Pour y répondre Paulo Branco (producteur), Josée Dayan (réalisatrice et productrice), Mamadou Mahmoud N’Dongo  (écrivain et scénariste), Laurent Aknin (historien et critique de cinéma) ont répondu présents. Le débat était animé par le journaliste et chroniqueur littéraire Hubert Artus. Dommage que les rangs du grand amphi Boutmy aient été aussi clairsemés, pour ne pas dire quasiment vides, pour un débat qui s’est avéré passionnant en particulier en raison des deux formes de cinéma, relativement différentes, pour ne pas dire opposées (bien que s’accordant sur certains points) que défendaient le producteur indépendant Paulo Branco et la réalisatrice (qui a expliqué qu’elle était aussi productrice) de téléfilms Josée Dayan (qui a également réalisé pour le cinéma et notamment « Cet amour-là » , d’ailleurs une adaptation du roman de Yann Andrea sur la relation de ce dernier avec Marguerite Duras).

     

     Josée Dayan avec la gouaille et le franc-parler qui la caractérise a tout d’abord évoqué son profond respect pour l’écriture, en admettant qu’elle ne savait pas écrire un scénario, ajoutant que très peu de metteurs en scène le savent et que les scénarii, lorsqu’ils sont écrits par les réalisateurs, en souffrent bien souvent. Selon cette dernière « on ne peut pas décider du jour au lendemain qu’on est scénariste ou dialoguiste ». Ce qu’elle préfère, c’est « le rapport aux acteurs. » Elle a ainsi annoncé qu’elle allait adapter « Baisers de cinéma » d’Eric Fottorino pour le cinéma, notamment parce qu’à la télévision, la dispersion de l’attention du téléspectateur nécessite des récits plus construits, plus droits, plus linéaires qu’au cinéma.

     

    Pour Laurent Aknin, la principale différence entre cinéma et télévision provient du fait « qu’un livre est une langue, que le cinéma est un langage. » Pour lui, il ne peut pas y avoir de trahison car ce sont deux modes d’expression totalement différents. Rares sont donc les romans inadaptables…à l’exception peut-être de « La disparition » de Georges Perec (qui ne contient pas une seule fois la lettre e). Pour lui il n’est pas dommageable de supprimer des personnages mais en revanche il ne faut pas manquer des passages ou des personnages que le lecteur-spectateur serait fâché de ne pas retrouver.

     

    2008_1206boutique0017bis.jpg Paulo Branco, à l’inverse de Josée Dayan, a déploré la « dictature du scénario ». Pour cette dernière, un grand nombre de films passant en salles sont complètement ratés en raison de leurs « scénarii ineptes ». Elle a ajouté qu’elle aimait être « emportée » par un film , oublier qu’elle est elle-même réalisatrice, ce qui lui arrive très rarement aujourd’hui, ajoutant s’être « emmerdée » pendant toute la première heure de « La graine et la mulet » d’Abdellatif Kechiche (cliquez ici pour accéder à ma critique de « La Graine et le mulet »), au contraire de Paulo Branco qui estime que ce rythme particulier est justement une des richesses du film, que ce rythme a délibérément été choisi par le réalisateur, ce à quoi Josée Dayan a répliqué que « l’ennui peut devenir une fascination ».

     

    Pour Laurent Aknin, le cinéma est le reflet souvent en avance de quelque chose.

     

     Pour Mamadou Mahmoud N’Dongo, les téléfilms américains ont ainsi préparé l’élection d’Obama. Pour lui le cinéma est « une écriture visuelle ». Il a aussi évoqué l’influence du cinéma dans son écriture littéraire.

     

    Josée Dayan a précisé que ce n’était pas pour autant qu’elle n’aimait pas la Nouvelle Vague citant pour exemple « les films avec Jeanne Moreau », « Les Amants » de Louis Malle (celui-ci faisant pour elle partie de la Nouvelle Vague), les films de Jacques Demy, « Le Mépris » ou « Pierrot le fou » de Jean-Luc Godard, « Hiroshima mon amour » d’Alain Resnais. Pour elle, les réalisateurs actuels sont les héritiers de la Nouvelle Vague sans avoir la même aptitude. Josée Dayan a terminé en disant que « si le cinéma français va si mal (il me semblait pourtant qu’il ne s’en tirait pas trop mal, voir mon bilan de l’année cinéma 2008) c’est parce que le cinéma français est mal écrit. » Elle a ajouté que malheureusement les producteurs sont désormais  à la solde des chaînes (en ce qui concerne l’influence, souvent déplorable, des chaines, je ne peux qu’acquiescer) et donc qu’il ne peut plus rien y avoir de personnel…prenant bien soin de souligner que Paulo Branco était l’exception qui confirmait la règle…

     

    -largo2.jpgPuisque d’adaptation il est question, une dernière information pour aujourd’hui : « Largo Winch » aura bien une suite (sortie en salles le 17 décembre, cliquez ici pour lire ma critique de « Largo Winch » de Jérôme Salle). Ce scénario sera de nouveau réalisé par Jérôme Salle. Il sera adapté du septième tome de la bande dessinée de Jean Van Hamme et Philippe Francq « La Forteresse de Makiling ». Cette fois-ci l’histoire se déroulera en Birmanie, toujours avec Tomer Sisley dans le rôle principal, il aura cette fois pour charge de libérer son ami Simon (absent du premier épisode filmique) d’une des prisons les plus dangereuses du pays.

     

    To be continued…

     

    Sandra.M

  • J-17: la Culture dans le débat présidentiel, rencontre avec 8 candidats à Sciences-po

    medium_PICT0214.2.JPG Certes, ce blog est avant tout cinématographique et est apolitique et le restera (même si la politique et la campagne présidentielle me passionnent et même si j’ai des convictions mais ce blog n’est pas le lieu pour les exprimer). Il n’empêche que… dans 17 jours s’esquissera le  visage de notre futur(e) président(e) parmi ceux de nos deux futur(e)s président(e)s potentiel(le)s.  Personne ne peut l’ignorer alors que les enjeux ont rarement été aussi importants et que l’incertitude quant au résultat et quant aux candidat(e)s présent(e)s au second tour demeurent, plus que jamais.

    Aujourd’hui j’étais invitée à sciences-po Paris pour la rencontre organisée en partenariat avec le magazine Elle avec 8 des 12 candidats (dans l’ordre chronologique d’apparition : Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, François Bayrou, Olivier Besancenot, José Bové, Marie-Georges Buffet, Dominique Voynet, Jean-Marie Le Pen) qui se sont succédés dans le célèbre amphithéâtre Boutmy particulièrement rempli et animé, des candidats interrogés par Laurence Ferrari et les personnes  sélectionnées pour poser des questions, en présence de personnalités des arts et des médias dont certaines ont également interrogé ou interpellé les candidats.

    Si je ne peux évoquer le fond, en revanche, je ne m’interdis pas de vous parler de la forme. Alors que les programmes de chacun sont désormais connus dans leurs grandes lignes, le moindre geste a priori ou autrement anodin devient crucial.

    Etrange film de la réalité (historique ?) qui s’est déroulé sous mes yeux, attentifs, parfois éberlués, incrédules, intrigués, mais toujours intéressés devant ce film  tour à tour passionnant, sidérant, voire inquiétant. Un moment fort, riche d’enseignements où les gestes en disaient si longs. Précipités, esquissés, péremptoires, si contrôlés. Après une campagne commencée il y a (trop) longtemps, la fatigue se fait sentir. Et donc… de ces gestes qui échappent aussi, qui révèlent tant. Qui trahissent enfin.  Un(e)tel(le) tape dans son micro avec un étrange geste satisfait après chacune de ses interventions. Un(e) tel(le) commande autoritairement un verre d’eau. Un(e)tel(le) déplace une table. Un(e)tel(le) s’éponge constamment. Un(e)tel(le) triture nerveusement ses doigts et ses pieds. Un(e)tel(le) ne s’adresse qu’à la présentatrice et jamais au public. Un(e)tel(le) refuse de s’asseoir. Un(e) tel(le) crie plus qu’il(ou elle) ne parle. Un(e)tel(le) demande à ce que chaque question soit posée une seconde fois tendant l’oreille en émettant d’inquiétantes grimaces et onomatopées. Sans parler des fautes de français et des lapsus. Huit discours néanmoins. Huit visions du monde et de l'avenir de la France.  Huit moments forts. Presque 8 heures de "débats". Quelques gestes en commun. Evidemment, des thèmes en commun surtout quand d’autres sont communément éludés aussi. Il serait trop facile d’incriminer les candidats, ce sont aussi et surtout les journalistes qui en  décident. Cette journée l’a prouvé ; quand les bonnes questions sont posées, les réponses et parfois plus leur absence en disent si long.  Il y aurait tant et tellement plus à dire sur le fond...mais, je vous l’ai dit, ce n’est pas le lieu.

    Bravo à Sara Forestier pour son intervention impromptue qui ne concernait pas la culture mais n’en a pas moins été pertinente (Ah non, je n’en dirai pas davantage, j’ai dit que je n’évoquais pas le fond).

    Et puis cette dernière intervention… ces dernières minutes tellement incroyables et insensées d’un candidat qui perd totalement son sang froid. Plus que jamais le 21 Avril m’a alors paru être une aberration incompréhensible. Je me suis dit qu’avec de telles images et paroles le risque était écarté…encore faut-il que les images, les silences (si significatifs) et les paroles soient retransmis, commentés, que les gestes, là vraiment symptomatiques, soient soulignés…mais c’est une autre histoire qu’il ne m’appartient plus de raconter, plus ici du moins.  Ajout du 6 Avril 2007: Une image en remplace une autre et l'élude avant qu'elle n'ait eu le temps (ou qu'on ne lui ait donné le temps) d'exister. Normalement ses propos ignominieux, ses gestes significativement outranciers, ses consternantes absences de réponses à des questions essentielles auraient dû faire le tour des médias. Si peu. Montrer est si facile. Démontrer serait si intéressant. C'est vrai : il y avait juste une petite dizaine de caméras. Tellement et plus que jamais informés. Finalement si mal informés. Une image en a remplacé une autre. J'espère  juste que le 22 Avril ne ressemblera pas au 21.

    Je devais initialement poser une question sur la culture thème semble-t-il anecdotique et absent des émissions télévisées ( de même d’ailleurs que la politique internationale !) et j’aurais aimé savoir s’il l’était aussi des programmes, mais le temps imparti ayant forcément été inférieur au nombre de personnes sélectionnés pour poser des questions, je n’ai pas pu la poser, néanmoins ravie d’avoir assisté à cette journée si instructive, de débats passionnés, et de réactions souvent passionnelles.

    Donc si le sujet vous intéresse, je vous invite à consulter le site consacré à la Culture dans l’élection présidentielle sur lequel vous pourrez lire les programmes des différents candidats sur ce sujet :  http://www.2007culture.org/ /

    Je reviens prochainement à des sujets pleinement cinématographiques !

    Sandra.M