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catherine deneuve

  • Bilan du 45ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

     Entre glamour et engagement. Entre rêves fragiles, âpres réalités et espoirs tenaces.

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    « Ni le feu ni la glace ne sauraient atteindre en intensité ce qu’enferme un homme dans les illusions de son cœur. »

    « Ces rêveries servirent un temps d'exutoire à son imagination ; elles étaient une allusion satisfaisante à l'irréalité de la réalité, l'assurance que ce rocher, le Monde, solidement reposait sur l'aile d'une fée. »

    Ces deux citations sont extraites de « Gatsby le magnifique » de Francis Scott Fitzgerald. Pourquoi Gatsby pour commencer cet article sur le Festival du Cinéma Américain de Deauville, me direz-vous ! Sans doute parce que c’était le prénom du personnage principal du film d’ouverture de ce 45ème Festival du Cinéma Américain de Deauville, l’ensorcelant « Un jour de pluie à New York » et sans doute parce que ces citations font écho à une de celles du film en question : « C’est la vraie vie. Laisse-la à ceux qui ne trouvent pas mieux ».

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     Certainement aussi parce que les rêveries et les illusions sont indissociables du cinéma, et de la mélancolie de Gatsby et de Deauville. Le cinéma que nous a donné à voir ce Festival du Cinéma Américain de Deauville, aussi passionnant fut-il, nous a pourtant néanmoins ancrés dans la réalité même si le rêve et le glamour étaient incarnés par la présidente du jury, l’interprète des chefs-d’œuvre que sont « Les parapluies de Cherbourg », « Le Dernier Métro », « Le choix des armes », « Hôtel des Amériques », « Les Demoiselles de Rochefort », « Indochine », « Belle de jour », « Fort Saganne », « Drôle d'endroit pour une rencontre », « Un conte de noël »,« Elle s’en va », « Ma saison préférée, » « La tête haute », « La Sirène du Mississipi », « Je veux voir »… Avec elle, c’est une partie de la mythologie du cinéma qui était présente chaque jour dans la salle du CID. Les hommages (notamment à Geena Davis, Pierce Brosnan, Johnny Depp) étaient aussi des fenêtres ouvertes sur les rêves car l’occasion à chaque fois de la diffusion d’un montage des films dans lesquels ils jouèrent, réminiscences de tant d’émotions de cinéphiles.

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     La réalité donc. Celle des Etats-Unis de Trump. Celle d’une époque impatiente et carnassière aussi. Comme ce plan du retentissant « American skin » de Nate Parker l’illustrait si bien, ces quelques mots lapidaires au journal télévisé pour traduire et trahir la complexité d'un drame humain, la mort d’un jeune garçon noir suite à un contrôle de police. Mots auxquels succèdent les louanges sur les performances d'un sportif noir énoncées par un présentateur guilleret. « Cachez ces crimes racistes que je ne saurais voir » semble nous dire Nate Parker du moment que l'apparence et les clichés soient saufs. Je vais y revenir. Telle est l'Amérique de Trump reflétée par les films de cette édition.  En proie à la paranoïa, la violence, éprise de liberté, de résistance. Des films militants. Des films qui brandissent le poing. Des films coups de poing. Des films qui mettent en scène des personnages enfermés, des femmes surtout, souvent prisonnières d’un carcan social ou familial, d’un drame, avides de vérité, d’émancipation, de liberté. Quand il s’agit d’hommes, ils sont aussi prisonniers d’atmosphères claustrophobiques, que ce soit d’un phare, d’un foyer, d’un milieu ou d’une amitié étouffante. Comme vous le verrez dans les extraits vidéos, les propos des cinéastes, acteurs et actrices étaient souvent salutairement engagés, voire militants à l'image des films projetés.

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    « De nombreux films de ce Deauville 2019 défient Trump » avait ainsi annoncé le directeur du festival, Bruno Barde, lors de la conférence de presse d’annonce de sélection du festival du 22 août. Le tableau de l’Amérique, vue à travers ces films, n’est pas glorieux entre résurgences d’idéologies nazies et populations abandonnées. Le portrait d’une Amérique qui broie les plus fragiles. « Il est important de reconnaître que nous avons à la Maison-Blanche quelqu'un de raciste et de sexiste, dont il faut essayer d'éviter qu'il soit réélu », a ainsi déclaré Carlo Mirabella-Davis le réalisateur de « Swallow » en recevant son prix. 

     L’année 2018, celle de l’après #MeToo, si la noirceur était aussi au rendez-vous dans les films présentés à Deauville, le pouvoir était déjà pris par les femmes. Deux titres des films de la compétition étaient ainsi des prénoms féminins (Nancy et Diane) et six d’entre eux avaient pour personnages principaux des protagonistes féminines. Des femmes souvent condamnées par l’existence, engluées ou même enfermées dans leur quotidien, leur passé, confrontées à la solitude, à la maladie, à la mort, aux traumatismes et même enfermées au sens propre et condamnées à mort dans le douloureux « Dead women walking ». Des femmes fortes et combattives qui s’emparaient néanmoins de leurs destins. Les films s’achevaient ainsi souvent par un nouveau départ (au sens propre). En route vers un lendemain peut-être plus joyeux. Une note d’espoir malgré tout. « Une Amérique où règne le désenchantement et la mélancolie, où l'espoir est tenace », comme l’avait très bien résumé la regrettée présidente du jury de la critique 2018, l’enthousiaste Danièle Heymann (à laquelle le festival a eu la louable idée de rendre hommage lors de l’ouverture de cette édition 2019). Le jury de la critique de l'édition 2018, lors de la cérémonie du palmarès, avait d’ailleurs également tenu à saluer « la quasi-parité de la compétition avec 6 films de femmes. » Ce fut a fortiori le cas cette année avec des films de femmes, des thématiques féminines, voire féministes, des portraits de femmes qui s’émancipent, prennent leurs destins en main, contre vents et marées et qui, là aussi, souvent, au dénouement prennent la route pour un nouveau départ.

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    Les titres des films nous en disaient déjà long : « Skin », « American Skin », « Knives and skin », « American woman », « Seberg », « Waiting for the Barbarians », « Tout peut changer, et si les femmes comptaient à Hollywood ». La barbarie. Les femmes. Et cette peau qui souvent condamne aux préjugés iniques ou à un destin tragique. Le festival dans sa programmation était ouvertement féministe. Même si aujourd’hui il semble y avoir une sorte de surenchère pour savoir qui s’autoproclamera le plus féministe (ou quel festival présentera le plus de film de femmes), ce festival avait le mérite, plus que dans le choix de ses invités, de nous donner à voir d’autres visages féminins, des personnages de femmes plus nuancés ou moins caricaturaux. Quatorze films « ambitieux et réussis » (selon la présidente du jury Catherine Deneuve) étaient ainsi en compétition, dont neuf premiers films et six réalisés par des femmes. Par ailleurs, dix mettaient en scène des héroïnes souvent broyées par l’existence ou par les hommes mais des héroïnes combattives, et trouvant seules le chemin de la liberté.

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    Cette année 2019, Bruno Barde avait d’emblée annoncé un festival féminin, non seulement dans les thématiques des films présentés mais aussi dans les deux jurys. Deux femmes les présidaient en effet, Catherine Deneuve et Anna Mouglalis. Catherine Deneuve succédait ainsi dans ce rôle à une autre actrice de grand talent, Sandrine Kiberlain. Le festival avait par ailleurs choisi cette année d’attribuer des prix spéciaux à quatre actrices : Kristen Stewart (venue présenter « Seberg », de Benedict Andrews), Geena Davis (venue quant à elle présenter le documentaire « This Changes Everything », de Tom Donahue), Sienna Miller (venue avec « American Woman », de Jake Scott, dans lequel elle incarne le rôle principal) et Sophie Turner (l’héroïne de « Game of Thrones » dont l’Intégrale était projetée à Deauville).

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    Cette édition 2019 était aussi nostalgique avec la soirée des 25 ans de la compétition et les formidables petits films de l’INA diffusés chaque soir, l’occasion d’entendre Kirk Douglas dire qu’il aimerait tourner avec Truffaut, Lelouch, Sautet ou encore d’entendre De Palma dire avec malice que personne n'est incorruptible et de se rappeler que toutes les stars du cinéma américain ou presque foulèrent un jour les planches de Deauville, en pleine gloire, ou à leurs débuts. L'INA, à l'occasion de cette soirée anniversaire, a également remis à Catherine Deneuve une distinction numérique (l'ensemble de sa carrière sur support numérique, distinction reçue auparavant notamment par De Niro ou Depardieu).

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    Cette année, Deauville célébrait ains les 25 ans de la compétition de films indépendants, une compétition qui a révélé tant de cinéastes et de films devenus cultes : Chloé Zhao (« The Rider », 2017) Spike Jonze («Dans la peau de John Malkovich», 1999), Jeff Nichols («Take Shelter», 2011)  Damien Chazelle («Whiplash »), Joshua Marston (« Maria, pleine de grâce », 2004), Paul Haggis (« Collision », 2005), Benh Zeitlin (« Les bêtes du sud sauvage », 2012)…

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    Quelques films néanmoins nous parlaient de rêves, ceux qu’il faut se construire. Le générique de ce festival renouant avec le glamour d’antan, nous y invitait d’ailleurs : Kristen Stewart, Sienna Miller, Geena Davis, Sophie Turner, Pierce Brosnan, Catherine Deneuve, Anna Mouglalis, Johnny Depp sans oublier les anciens présidents de jurys présents pour l’anniversaire des 25 ans de la compétition.

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    Comme chaque année la compétition (mais aussi une partie des Premières) nous proposait d’ausculter l’Amérique contemporaine, ses meurtrissures et ses élans. S’il est soucieux de vérité, ce festival protéiforme n’oublie pas non plus le glamour de ses origines. Cette année plus que jamais, flamboyance et noirceur, glamour et actualité, engagement et festivités s’entrelaçaient.

    LA COMPETITION ET LE PALMARES

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    Le jury présidé par Catherine Deneuve a attribué le Grand Prix à « Bull », le premier film de la réalisatrice Annie Silverstein (qui fut lauréate de la Cinéfondation, toujours un vivier de talents), un gros plan sur l’âpre réalité de l'Amérique de Donald Trump (déjà en lice à Cannes dans la section « Un Certain Regard »).

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     Ce premier film a d’ailleurs fait l’unanimité des trois jurys puisqu’il a également reçu le prix de la Révélation Louis Roederer et celui de la Critique. « Ce premier film « dresse un tableau extrêmement juste et troublant de l'Amérique de Donald Trump, cette Amérique abandonnée par ses politiques que ce soit dans l'école ou dans la santé », a ainsi ajouté Anna Mouglalis, la présidente du jury Révélation Louis Roederer. « C'est un film politique sans jamais être dogmatique », a-t-elle également précisé. Gérard Lefort, président du jury de la critique a évoqué « une histoire captivante, une actrice sidérante de maturité malgré son jeune âge, des situations dérangeantes et imprévisibles » spécifiant que ce film « invente un territoire tant par son cadrage, son montage, son scénario, sa façon d'entremêler le documentaire à la fiction ».  « Bull », c’est l’histoire de la rédemption de Kris, une adolescente de 14 ans qui vit dans la banlieue pauvre de Houston et qui donne l'impression de suivre le chemin de sa mère, qui purge une peine de prison. Après avoir saccagé la maison de son voisin dans un acte purement gratuit, elle doit faire amende honorable, et prêter main-forte au propriétaire de la maison vandalisée qui est une ancienne gloire du rodéo. Elle se découvre alors une passion pour l'art de monter les taureaux à cru. Mais les mauvaises fréquentations ne sont jamais bien loin. La réalisatrice a choisi de montrer l’Amérique des laissés-pour-compte, celle des citoyens en colère mais qui n'ont parfois comme la jeune Kris que la violence ou la rébellion pour l'exprimer  parce qu’on n’a pas même pris le temps de leur poser une main, consolatrice et apaisante sur leur front, comme le taciturne Abe le fait avec les taureaux.  La rencontre de ces deux solitudes qui s’apprivoisent comme ils apprivoisent les taureaux, c’est celle de deux visages de l’Amérique, deux figures que l’Amérique a abandonnées. Bien sûr, « Bull » n’est pas sans rappeler « The Rider » de Chloé Zhao, vainqueur du Grand Prix à Deauville en 2017.

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     Là aussi l’animal en furie sur lequel il fallait tenir était une métaphore de cette vie chaotique, de ces âmes tourmentées qui devaient trouver leur équilibre malgré l’âpreté et les secousses de l’existence.  Brady, un jeune cow-boy, entraîneur de chevaux et étoile montante du rodéo, voyait sa vie basculer après un tragique accident de rodéo. On lui annonçait alors qu’il ne pourrait plus jamais faire d’équitation. De retour chez lui, il était confronté au vide qu’était devenue sa vie : celle d’un cow-boy qui ne peut désormais ni faire de rodéo ni même monter à cheval. Pour reprendre son destin en mains, Brady se lançait alors dans une quête identitaire en cherchant à comprendre ce que c’est vraiment qu’être un homme au cœur même de l’Amérique. Brady Jandreau, qui jouait son propre rôle aux côtés de sa famille et de ses amis est vraiment une jeune star du rodéo qui a vu sa vie basculer suite à un accident et cette véracité renforçait bien sûr l’émotion qui émane de chacun des plans. Brady devait faire face à un avenir sans espoir, à un parent immature, et lui aussi incarne de nombreux contrastes à l’image de cette Amérique pétrie de contradictions. La violence de l’arène dans laquelle il évoluait contrastait avec la tendresse dont il faisait preuve avec sa jeune sœur handicapée ou son ami victime d’un accident de rodéo. Les immenses plaines évocatrices de liberté contrastaient avec la blessure et l’arène qui l’enfermaient. Et c’est en renonçant au rodéo que le cowboy devenait un homme. On retrouve ce même contraste dans « Bull ». Le jury qui avait attribué le grand prix à « The Rider » avait salué sa poésie et son humanité. Sans doute, pour ces raisons, avais-je préféré ce film à « Bull » qui n’en dresse pas moins un portrait édifiant et sensible de cette Amérique des oubliés à travers cette amitié improbable, porteuse d’espoir malgré l’âpreté du quotidien qui en a permis l’éclosion.

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    Le jury présidé par Catherine Deneuve a également décerné un Prix spécial du 45ème anniversaire du Festival à « Swallow » (qui signifie « avale »), de Carlo Mirabella-Davis. Le film raconte l’histoire d’Hunter qui mène une vie parfaite (en apparence, seulement en apparence) aux côtés de son mari qui vient de reprendre l’entreprise familiale. Mais dès lors qu’elle tombe enceinte, elle développe un trouble compulsif du comportement alimentaire, le Pica, caractérisé par l’ingestion d’objets dangereux. Son époux et sa belle-famille décident alors de contrôler ses moindres faits et gestes pour éviter le pire : qu’elle ne porte atteinte à la lignée des Conrad… Mais cette inquiétante et incontrôlable obsession ne cacherait-elle pas un secret plus terrible encore ?

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    « Swallow », c’est le portrait d’une femme enfermée dans ses douleurs enfouies, dans son carcan social, dans son mariage illusoirement parfait et sa maison même, sorte de prison de verre aseptisée tout autour de laquelle la nature semble l'épier, comme un musée dont elle serait une pièce, condamnée à n'être qu'un objet que l'on admire mais à qui on refuse le droit de penser. La mise en scène épouse judicieusement les états d'âme de cette femme qui peu à peu s'émancipe et se découvre. Pour garder le contrôle sur cette vie qu'elle ne maîtrise pas et qui l'étouffe, elle va s'enfermer dans des troubles compulsifs alimentaires qui lui procurent la trompeuse sensation de maitriser son existence. Un moyen de se réapproprier son corps aussi, ce à quoi la réduit son mari, lui niant toute capacité à penser. « Je vois vraiment ce film comme un film féministe. Le film a été inspiré de la vie de ma grand-mère qui a vécu dans les années 50, alors femme au foyer. Pour essayer de s'accrocher, elle avait des rituels comme se laver les mains de manière compulsive. Elle a été internée et a perdu le sens du goût et de l'odorat. Elle a été punie car elle ne rentrait pas dans le carcan des femmes au foyer dans les années 50 », a ainsi déclaré le réalisateur en conférence de presse. Il s'est également dit « fasciné par Malick et la manière dont il nous introduit dans l'esprit des personnages par le paysage ». « J'aime beaucoup ses films et je les ai tous vus de nombreuses fois. Son travail sur la nature est fascinant. J'ai essayé d'approcher cela dans le film notamment par la relation presque mystique entre Hunter et les objets » a-t-il ajouté. En tentant d'organiser son monde chaotique, d'enfouir en elle ces objets comme son traumatisme l'est, le monde d’Hunter va peu à peu s'ébranler et le visage de chacun se révéler. Son monde parfait va se fissurer. Les couleurs chatoyantes de ses tenues vont se ternir pour se fondre dans le décor et elle va presque être absorbée par celui-ci. Le monde réel, la vie même, vont peu à peu reprendre leurs droits. Le cinéaste peut revendiquer sans rougir ses références citées en conférence de presse : Chantal Akerman, Todd Haynes, Douglas Sirk et Alfred Hitchcock pour ce film passionnant du premier du dernier plan, brillamment pensé, mis en scène et interprété (par une actrice magnétique, Haley Bennett). Un beau portrait de femme qui s'émancipe. Intemporel et universel.

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    Le Prix du public de la Ville de Deauville a été attribué à « The Peanut Butter Falcon » de Tyler Nilson et Michael Schwartz. Ce premier film raconte l'histoire de Zak, un jeune homme de 22 ans atteint de trisomie qui s’enfuit de son foyer de personnes âgées pour réaliser enfin son rêve : rejoindre l’école de catch de Salt-Walter Redneck, une vieille gloire de ce sport, et devenir catcheur professionnel répondant au nom du « faucon au beurre de cacahuète ». Il rencontre Tyler, un petit voyou en cavale, qui va devenir son improbable coach et compagnon de route. Ils vont remonter ensemble les rivières, échapper à leurs poursuivants. Ils vont aussi convaincre Eleanor, une aide-soignante dévouée trimballant ses propres démons, de les accompagner en chemin.  Ce film jubilatoire, à la fois tendre et drôle, est d’abord remarquable par sa distribution : Shia LaBeouf, Dakota Johnson, John Hawkes, Thomas Haden Church, Bruce Dern. « Nous avons écrit ce film pour un ami trisomique, qui rêvait de jouer dans un long métrage », a ainsi expliqué le coréalisateur Michael Schwartz. Tyler, dont on découvre par bribes qu’il a tragiquement perdu son frère, trouve en Zack un frère de substitution et avec lui va renouer avec les plaisirs simples auxquels cette épopée en pleine nature les confronte. Une ode à l’amitié, la fraternité, la nature, comme pansements sur les âmes blessées. Un prix du public mérité pour ce film rempli de bons sentiments (au sens noble) et de bienveillance.

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    Également au palmarès, couronné du  prix du jury, une autre histoire d’hommes, beaucoup plus conflictuelle celle-ci, celle de « The Lighthouse » de Robert Eggers, « l’histoire hypnotique et hallucinatoire de deux gardiens de phare sur une île mystérieuse et reculée de la Nouvelle-Angleterre dans les années 1890 » nous dit ainsi le synopsis officiel. Là aussi, il s’agit d’un monde oppressant et âpre dont on ne peut s’échapper. Oppressante, l’expérience l’est aussi pour le spectateur qui a l’impression de sombrer peu à peu dans la folie avec les protagonistes de ce huis-clos incarnés par Willem Dafoe (en vieux marin irascible) et Robert Pattinson (son nouveau collègue qui semble dissimulé un lourd secret), isolés sur ce phare et dans ce format carré qui nous enserre et enterre avec eux dans cet enfer maritime. C’est sans doute la performance des deux acteurs et la forme qui ont séduit le jury, quoique le terme de séduction convienne mal à ce film qui ne cherche justement jamais à séduire mais plutôt à nous confronter, à heurter.  Entre « les Oiseaux » d’Hitchcock et « Nosferatu » de Murnau, le réalisateur rend un hommage appuyé au cinéma muet, au noir et blanc et à l’expressionisme jouant constamment avec les ombres et la lumière, les plongées et contre plongées et les gros plans très expressifs. Un voyage effroyable aux confins de la folie, aux frontières des légendes et des mythes, après lequel on retrouve la sérénité et la lueur du jour avec soulagement.

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    Dans « The Climb » de Michael Angelo Covino, l’autre prix du jury, il s’agit aussi de l’histoire de deux hommes. Cette fois, ce n’est pas un phare mais une amitié qui les enferme dans une relation singulière. Là aussi, l’originalité de la forme n’est certainement pas pour rien dans le prix obtenu par ce film. Dans ce premier film, Kyle et Mike sont deux meilleurs amis aux tempéraments très différents, cependant leur amitié a toujours résisté aux épreuves de la vie. Jusqu’au jour où Mike avoue à Kyle avoir eu une relation avec la femme que ce dernier s’apprête à épouser. « Presque un film de Claude Sautet » avait dit Bruno Barde en conférence de presse pour qualifier ce film, sans doute en référence à l’amitié au cœur de chefs-d’œuvre du cinéaste français comme « Vincent, François, Paul et les autres », néanmoins ici il s’agit d’une amitié plus toxique, de personnages plus pathétiques, une tragi-comédie cruelle sur deux amis qui ne se séparent jamais réellement. Les deux acteurs qui les incarnent ont coscénarisé le film dont le réalisateur Michael Angelo Covino. Le début de la première séquence qui nous laisse voir deux cyclistes deviser au loin en plein effort sur les routes escarpées françaises donne le ton. Après quelques boutades, l’un des deux avoue à l’autre avoir eu une relation avec sa future épouse (incarnée par Judith Godrèche). Le récit est divisé en 8 chapitres et autant de plans-séquence (d’où la prouesse technique) que séparent de judicieuses ellipses qui permettent de suivre la relation entre Kyle et Mike sur une quinzaine d’années. « The Climb» avait déjà été récompensé du prix de la mise en scène de la section Un Certain Regard à Cannes.

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    Ce film n’est pas sans rappeler le Grand prix de l’édition 2018, « Thunder road » de Jim Cummings qui était aussi l’œuvre d’un réalisateur auteur (avec fantaisie et énergie débordantes) qui incarnait le rôle principal, un personnage englué dans une quotidienneté étouffante. Tout commençait d’ailleurs là aussi par un sidérant plan-séquence de plus de dix minutes qui était au départ le sujet d’un court-métrage de Jim Cummings qui lui valut une récompense à Sundance en 2016. La caméra passe fugacement sur l’assemblée d’un enterrement avant de s’attarder sur le fils de la défunte vêtu de son uniforme de policier. Il commence alors un long monologue tandis qu’un lent travelling avant nous rapproche doucement comme pour mieux débusquer les fêlures de plus en plus apparentes au fur et à mesure que le discours fantasque se déroule. Et comme tout le reste du film, autant dans son montage que dans les réactions de son personnage, « Thunder road » nous embarque toujours là où on ne l’attend pas. Tenter de danser devant un cercueil, quelle belle et déchirante métaphore de l'existence, non ? Cette digression pour vous recommander à nouveau ce bouleversant et fantasque portrait d’un homme désorienté et, au-delà, d’une Amérique déboussolée de laquelle une évasion semble possible, ou en tout cas un lendemain plus joyeux comme nous le dit cette ultime scène et ce regard final dans lequel passe une multitude d’émotions.

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    Je regrette l’absence au palmarès de ce Festival de Deauville 2019 de « The wolf hour » d’Alistair Banks Griffin.New York. Juillet 1977.  Naomi Watts incarne June Leigh, une ancienne romancière à succès en panne d’inspiration, retranchée dans son appartement du Bronx. Alors qu’un tueur en séries sévit dans la ville et que de violentes émeutes et des pillages plongent la ville dans le chaos, June est harcelée par un mystérieux individu. A nouveau il est question d’enfermement, d’une femme prisonnière, cette fois de ses propres démons. A l’inverse de « Swallow » ce n’est pas sa famille mais elle-même qui l’enferme. Dans les deux cas pourtant un drame est à l’origine de cette pathologie, ici la paranoïa. Là où l’une « avalera » (des objets, ses émotions), l’autre devra au contraire retrouver le désir pour « recracher » ses émotions. Le film s’ouvre sur le regard de June et l’enferme comme elle le sera dans cet environnement, son appartement dans nous ne sortirons qu’à la fin, ne voyant le monde extérieur que par sa fenêtre ou par le truchement d’informations anxiogènes, cet extérieur qui ne semble représenter que menaces comme cette sonnerie intempestive de l’interphone. L’angoisse ne cessera de croître après ses rencontres avec un policier inquiétant et immoral, un jeune livreur dont on ne sait s’il représente une aide ou une menace, une amie réprobatrice… mais de l’une de ces rencontres naitra aussi le désir de reprendre le pouvoir sur son existence et sur ses mots (et ses maux). La menace est-elle existante ou le fruit du cerveau perturbé de June, menace qui semble exacerbée par cette chaleur suintante qui plonge même la ville dans le noir ?  Peu importe, « The wolf hour », grâce au jeu habité de Naomi Watts est palpitant de la première à la dernière seconde et est une habile réflexion sur le processus, douloureux et libératoire, de création.

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    « Skin » de Guy Nattiv était annoncé comme le film choc de cette compétition. C’est encore d’une autre forme d’enfermement que doit se sortir le protagoniste dont le corps porte les marques. Les marques d’un passé ultraviolent.  « Skin » relate l’histoire vraie d’un jeune homme désorienté, élevé par un groupe de skinheads suprémacistes blancs, qui décide de renoncer à toute haine et violence pour une nouvelle vie. Bien que soutenu par un activiste noir et la femme qu’il aime, trahir ceux qui lui ont tout donné, y compris la colère, le mènera dans une situation inextricable. Guy Nattiv avait reçu l’Oscar du court métrage pour un film s’intitulant déjà « Skin », sur un sujet similaire. Dans la peau du skinhead repenti, Jamie Bell, dans un rôle aux antipodes de Billy Eliott qui le fit connaître. Le film est dédié à la mémoire du grand-père du réalisateur, survivant des camps de concentration.  Ou quand les barbaries d’hier résonnent tristement avec celles d’aujourd’hui, avec la résurgence des groupes suprémacistes blancs et de groupuscules nazis. Dès les premiers plans, nous est montrée la douleur que suscite l’effacement des tatouages sur son corps, douleur à laquelle fait écho la douleur infligée aux populations que les skinheads persécutent. Il faut effacer ce passé. A tout prix. Le film  décortique en parallèle les mécanismes de la déshumanisation, puis de sa rédemption et de son retour à un visage humain (et à une humanité). Embrigadé dès son plus jeune âge dans un camp dirigé par un couple qui ne répond qu’aux noms de « Ma » et « Pa » il n’a eu d’autre perspective que cette violence dévastatrice, à l’image de l’adolescent isolé Gavin (Russell Posner), qui revit les mêmes étapes de ce terrible embrigadement quasiment sectaire. C’est par l’amour et en fondant sa propre famille qu’il trouvera la voie de la rédemption. Malgré la force du propos et de cette plongée presque documentaire au milieu des suprémacistes, dommage que cette rédemption nous apparaisse presque artificielle et trop soudaine, sans réelle explication (si ce n’est la rencontre amoureuse), un comble pour une histoire vraie dont le cinéaste s’est peut-être senti prisonnier, de crainte de la trahir.

    LES PREMIERES

    C’est par l’hommage à Pierce Brosnan et par la nouvelle pépite de Woody Allen, « Un jour de pluie à New York » qu’avait débuté ce 45ème Festival du Cinéma Américain de Deauville.

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    En 2016 avec, « Café Society » (également diffusé cette année à Deauville dans le cadre de l’hommage à Kristen Stewart), Woody Allen nous avait emmenés dans les années 30, et nous avait laissés à la joie factice du réveillon dans ce fameux café. Le film éponyme, empreint d’une féroce nostalgie, était ainsi une chronique acide sur Hollywood, son vain orgueil et sa superficialité, et un nouvel hommage à la beauté incendiaire de New York mais c’était aussi un hymne aux amours impossibles qui auréolent l’existence d’une lumineuse mélancolie. Ensuite avec « Wonder wheel » il nous avait transportés deux décennies plus tard dans un lieu d’évasion qui s’apparente aussi à une prison, Coney Island, parc d’attraction, péninsule située à l'extrême sud de Brooklyn au centre de laquelle trône une grande roue qui tourne irrémédiablement sur elle-même, métaphore des destinées des personnages de « Wonder Wheel » et surtout de celle de Ginny (Kate Winslet). Comme avec, Cate Banchett dans « Blue Jasmine », la réussite de ce film devait beaucoup à l’écriture de ce personnage féminin et à sa remarquable interprétation. Cate Blanchett était parvenue à nous faire aimer son personnage horripilant, snob, condescendant, inquiétant même parfois mais surtout très seul, perdu, et finalement touchant, comme l’est Ginny. Jasmine maquillait ses failles derrière un culte de l’apparence, Ginny par un culte du passé. Dans « Un jour de pluie à New York » c’est Elle Fanning qui crève l’écran dans ce nouveau film de Woody Allen dont la sortie américaine n’a pourtant jamais eu lieu. Mars Films a en revanche choisi de sortir ce film qu’il aurait été dommage de ne pas découvrir.  C’est l’histoire de deux étudiants, Gatsby et Ashleigh, qui envisagent de passer un week-end en amoureux à New York. Pas le New York de Coney island, non, plutôt le New York idyllique et mythique de « Manhattan ». Mais le projet tourne court, aussi vite que la pluie succède au beau temps. Bientôt séparés, les deux tourtereaux enchainent chacun de leur côté les rencontres fortuites et situations insolites. Comme d’habitude, ce nouveau Woody Allen débute par une brillante scène d’exposition qui nous présente les protagonistes : l’étudiant décalé, surdoué, romantique Gatsby Welles le bien nommé (Timothée Chalamet) – Gatsby pour le romantisme et la mélancolie, Welles peut-être pour le pouvoir de création - , sorte de double de Woody Allen, et sa petite amie, Ashleigh Enright (Elle Fanning), étudiante naïve, apprentie journaliste en cinéma, qui va interviewer le grand cinéaste Roland Pollard (Liev Schreiber) pour son journal universitaire sauf que ce dépressif va s’échapper et conduire Ashley à travers New York tandis que Gatsby l’attend pour leur virée romantique et déambule dans New York où il fera une rencontre qui modifiera le cours de son destin, celle de Chan (Selena Gomez). « Un jour de pluie à New York ». Un titre à la Claude Sautet, qui affectionnait tant les scènes de pluie pour rapprocher les êtres.  Une promenade romantique à New York, pleine de charme, avec des personnages « pittoresques » comme toujours remarquablement brossés. Oui, « Laissons la réalité à ceux qui n'ont rien d'autre ». Alors osons rêver nos vies comme nous y invite cette escapade mélancolique dans New York, teintée d'humour cinglant et de dialogues ciselés. Une promenade à l’image des personnages, pleine de charme (décidément, mais le charme est vraiment ce qui définit ce film qui vous envoûte et enlace progressivement de son voile de mélancolie), riche de scènes marquantes comme celle lors de laquelle la mère de Gatsby (Cherry Jones) part dans un monologue inattendu qui est un film en soi, dévoilant un autre visage de cette mère possessive, ou comme lorsque Gatsby se met au piano. Soudain, la magie opère. Un film empreint de nostalgie, étonnamment jeune aussi, qui nous donne envie de déambuler sous la pluie, d’observer la beauté captivante de la ville, de croire aux rencontres impromptues, bref à la magie du cinéma. Une fable savoureuse qui nous donne envie de croire à ce qui arrive « dans les films, pas dans la vraie vie ». 

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    Autre invitation au rêve avec « Music of my life » de Gurinder Chadha à qui l’on doit notamment le réjouissant « Joue-la comme Beckham ». 1987. Angleterre.  Javed, adolescent d’origine pakistanaise, grandit à Luton, une petite ville qui n’échappe pas à un difficile climat social. Il se réfugie dans l’écriture pour échapper au racisme et au destin que son père, très conservateur, imagine pour lui.  Mais sa vie va être bouleversée le jour où l’un de ses camarades lui fait découvrir l’univers de Bruce Springsteen. Il est frappé par les paroles des chansons qui décrivent exactement ce qu’il ressent. Javed va alors apprendre à comprendre sa famille et trouver sa propre voie. Un film porté par la musique du « Boss » et dont le sujet tourne en plus autour de celle-ci pouvait difficilement être mauvais. A l’image de ses musiques, la légèreté n’est qu’apparente et on évoque ici aussi bien le décalage culturel, la résistance et l’intégration qui donnent lieu à des situations savoureuses. Le film est d’abord et avant tout un hymne à la création. Javed écrit. Mais c’est cette rencontre avec l’œuvre de Springsteen qui va le porter et l’aider dans l’Angleterre nationaliste et raciste de Thatcher, gangrénée par le chômage. A la fois feel good movie et chronique sociale, cette adaptation du roman autobiographique « Greetings from Bury Park : Race, Religion and Rock’n’Roll » du journaliste britannique Sarfraz Manzoor raconte comment ce jeune homme d’origine pakistanaise mal dans sa peau va s’émanciper grâce à la musique et l’écriture. Il veut en effet devenir écrivain mais sa « famille est coincée dans une autre époque ». Cela va lui permettre de « bâtir un pont » vers ses « ambitions » parce que ce que raconte le Boss de sa vie dans le New Jersey fait écho à la vie de ce jeune homme d’origine pakistanaise dans une ville anglaise, Bruce est pour lui « le lien direct vers la vérité ». Les paroles, universelles, dépassent les frontières, et vont l’aider à affronter son père. Vous quitterez le film avec en tête les musiques de Bruce Springsteen, l’envie de chanter (certaines chansons sont joliment mises en scène sous forme de comédie musicale) et cette phrase : « Ecris un rêve Fais en sorte qu’il se réalise ». Tout un programme. Une bulle d’optimisme non dénuée de fond, voilà qui fait beaucoup de bien.

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    Parmi les premières marquantes de cette 45ème édition il y eut indéniablement « Waiting for the barbarians » de Ciro Guerra, une première précédée de l'hommage à Johnny Depp, l’occasion de revoir des extraits de films inoubliables : « Edward aux mains d’argent », « Arizona dream », « Gilbert grape », « Dead man », « Las Vegas parano », « Sleepy hollow » … « Waiting for the barbarians » pourrait s’ajouter à cette liste. Une fois de plus, Johnny Depp est là où on ne l’attend pas, dans un rôle antipathique au possible. Dans un désert sans nom à une époque incertaine, un magistrat (Mark Rylance) gère un fort qui marque la frontière de l’Empire. Le pouvoir central s’inquiète d’une invasion barbare et dépêche sur les lieux le colonel Joll (Johnny Depp), un tortionnaire de la pire espèce (qui nomme sa méthode « patience »). Parmi les hommes et les femmes ramenés au fort et torturés, une jeune fille blessée attire l’attention du magistrat qui finit par contester les méthodes employées par le colonel et prendre fait et causes pour les soi-disant barbares. « Waiting for the barbarians » est une passionnante réflexion sur les mécanismes de l'abus de pouvoir, l'oppression, une métaphore à petite échelle des totalitarismes qui traversent les lieux et les époques, qu'ils soient dans le cadre d'une entreprise (ou même d'un cercle plus restreint social ou familial) ou étatiques. Évidemment il était judicieux pour incarner « le mal » de choisir un acteur plutôt habitué à des rôles de héros pour montrer que la monstruosité peut avoir tous les visages, que le masque arboré n'est pas forcément celui du Rhinocéros comme dans la pièce éponyme de Ionesco. La monstruosité n’en est pas moins là.  Adaptée du roman éponyme de l’écrivain sud-africain J. M. Coetzee, lauréat du prix Nobel de littérature en 2003, cette fable terrifiante à l'image de la pièce de Ionesco précitée est un vibrant plaidoyer pour la résistance. Pour s’agrandir, l’Empire paranoïaque (voilà qui rappelle les thématiques de films précédemment évoqués) va vouloir soumettre les peuples nomades considérés comme barbares et va aussi transformer les foules en masses grégaires et haineuses.  Ce fort qui pourrait faire songer à ceux du Far west avec certains plans (notamment d’embrasures de portes) à la John Ford et l’intemporalité de l’histoire la rendent d’autant plus universelle, forte et terrifiante.

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    Johnny Depp a ainsi évoqué son personnage qui, à l'image de son interprète tout au long de la conférence de presse, porte en permanence des lunettes, manière sans doute de se préserver des regards inquisiteurs. et de garder « la communication profonde » pour ceux à qui il souhaite lui aussi montrer son vrai visage ». « La vraie communication, la communication profonde se fait à travers les yeux. Il a construit des murs vraiment très forts. Il est juste une armure, stratégie. Il ne sera jamais rien d'autre que ce qu'il est. Cela vient d'une enfance cassée. Il se sert de sa colère pour faire mal aux autres », a ainsi déclaré Johnny Depp à propos de son personnage. Notons la délicatesse de Mark Rylance qui a pris soin de poser des questions aux deux producteurs du film pendant la conférence de presse à défaut de questions posées à ces derniers par les journalistes. Qui mieux que cet acteur élégant pouvait incarner ce magistrat qui s'élève contre la barbarie ? Cette barbarie aux mille visages et qui prend parfois celui fallacieux de la bonté.

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    Mark Rylance a ainsi expliqué à propos de son personnage et la réaction de rejet que lui témoigne la jeune femme à qui il vient pourtant en aide : « nous victimisons les femmes chacun à notre manière. »  Dans l’absence de manichéisme de ce personnage (au contraire de celui de Depp qui est l’archétype du « méchant », archétype qui n’est pas ici un défaut mais une nécessité pour appuyer le propos) réside tout l’intérêt de ce film marquant d’une force et d’une originalité incontestables.

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    La plus longue standing ovation à Deauville cette année fut néanmoins celle à l’issue de la projection d’ « American skin » de Nate Parker. Produit par Spike Lee, ce film est de ceux de ce festival annoncés comme « défiant Trump » ou en tout cas l'Amérique de Trump, une Amérique enfermée dans des préjugés par définition étriqués, dans la peur et ses conséquences, l'oppression de l'autre. Lincoln est un ancien combattant de la Marine. Aujourd'hui, il travaille comme concierge au sein d'une école et tente d’améliorer ses relations avec son fils. Un jour, lors d'un contrôle de police de routine, le jeune garçon est tué. Cependant, l'officier coupable d'avoir tiré sur lui est déclaré innocent. Lincoln (incarné par Nate Parker lui-même) choisit alors de faire justice lui-même.  L'enfermement, l'aspiration à la liberté, à pouvoir être soi-même sans entraves était décidément le thème récurrent de cette édition. Là encore en effet il est question d’enfermement. D’enfermement dans une société de préjugés qui conduit à ce que certains hommes se sentent moins libres que d’autres. D’enfermement pour faire surgir la vérité. Paradoxalement, les multiples moyens de communication (sous leurs nombreuses formes) et de filmer et donc supposément de s'ouvrir à l'autre sont aussi omniprésents et servent aussi le style faux documentaire du film mais également à montrer que dans nos sociétés ultra connectées tout est filmé constamment sans pour autant permettre de faire éclater la vérité ou de s'ouvrir l'autre et de communiquer posément. Vérité glaçante. Cela permet bien sûr aussi d'impliquer le spectateur, de susciter son empathie. Le film fait d’ailleurs l’éloge du documentaire comme moyen d’éveil des consciences, limité d’ailleurs puisqu’il est ici au service de la vérité mais peut tout aussi bien la trahir et non la traduire. Prenant de la première seconde (début sur le vif lors d'un contrôle de police tragique) au dénouement (qui rappelle cette première scène comme si tout cela n'était qu'un cycle infernal, condamnant tout espoir d'un lendemain meilleur où chacun s'écouterait et se libérerait de la peur dictée par les préjugés), ce faux documentaire fourmille d'idées brillantes. Comme de s'inspirer de « 12 hommes en colère », le face à face auquel ce « procès » improvisé donne lieu n’est d’ailleurs pas sans rappeler certaines scènes des « Misérables » (Prix d’Ornano-Valenti de cette édition dont je vous parle plus bas) en ce que l’un et l’autre de ces deux films montrent que la violence, dictée par la peur, exacerbe les tensions. Comme encore ces quelques mots lapidaires au journal télévisé pour traduire et trahir la complexité d'un drame humain. Mots auxquels succèdent les louanges sur les performances d'un sportif noir énoncées par un présentateur guilleret. « Cachez ces crimes racistes que je ne saurais voir », semble nous dire Nate Parker du moment que l'apparence et les clichés soient saufs. Telle est l'Amérique de Trump. Résultat : un film poignant, bouleversant, un coup de poing et un coup au cœur. Un plaidoyer aussi convaincant que nécessaire qui a bouleversé les festivaliers.

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    Parmi les évènements de cette édition, il y eut également l’hommage à Geena Davis venue présenter « Tout peut changer, et si les femmes comptaient à Hollywood » de Tom Donahue. Tout peut changer est un documentaire qui révèle ce qui se cache derrière l'une des aberrations de l'industrie du cinéma américain : la sous-représentation des femmes à Hollywood. Le réalisateur Tom Donahue met en avant des décennies de discrimination à l'égard des femmes derrière et devant la caméra, grâce notamment à une méthode inédite d’étude des données chiffrées, avec, à l’appui, des centaines de témoignages accablants.  Plus important encore, le film cherche et propose des solutions qui vont au-delà de l'industrie du cinéma et bien au-delà des frontières américaines, à travers les témoignages de nombreuses voix d'Hollywood, dont Meryl Streep, Cate Blanchett, Natalie Portman, Reese Witherspoon,  Jessica Chastain, Chloë Grace Moretz ou encore, Geena Davis, également productrice exécutive du film ; pour mettre en exergue ce qui peut et doit changer. Dommage que le message soit noyé parmi une floppée de chiffres et d’énonciations didactiques, une manière d’infantiliser le spectateur (en surlignant bien certaines données au cas où il n’aurait pas compris), un ton vindicatif voire guerrier en totale contradiction avec le propos, et une dispersion des sujets qui méritaient pourtant d’être traités. Il était cependant intéressant de voir le rôle majeur occupé par les femmes au temps du muet et comment celles-ci ont peu à peu été évincées de l’industrie cinématographique ou encore comment ces dernières sont enfermées (encore l’enfermement) dans des personnages stéréotypés. L’intention était donc louable même si le résultat n’est pas à la hauteur de l’enjeu. Geena Davis, qui a fondé un institut d'études sur la représentation des femmes à l'écran, l'Institute of gender in media, démontre que la discrimination est toujours d’actualité pour les femmes, qu’elles se trouvent devant ou derrière la caméra, que ce soit dans la manière dont elles sont représentées sur l’écran ou traitées sur les tournages. Ainsi, « En Amérique, seuls 4% des films produits sont réalisés par des femmes » alors que ce « chiffre est de 24% en France. »

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    Finalement plus parlant, militant, efficace était le film « American Woman » de Jake Scott, projeté après la remise du Deauville Talent Award à Sienna Miller, sans aucun doute le rôle de sa carrière, « le plus beau rôle de ma carrière » a-t-elle d’ailleurs elle-même déclaré, suite logique de judicieux choix pour celle qui a notamment tourné pour Clint Eastwood dans « American sniper »,  James Gray dans « The lost city of Z » ou encore Bennett Miller dans « Foxcatcher ». Un rôle beaucoup plus nuancé que ce qu’il paraît être dans les premières minutes du film où elle incarne une sorte de caricature de bimbo frivole, mère aimante d’une fille mère, laquelle adolescente disparaît mystérieusement. Le tout dans une ville rurale de Pennsylvanie. Deb Callahan (Sienna Miller donc), est ainsi une mère de 31 ans qui travaille comme caissière dans un supermarché. Elle se retrouve alors seule à élever son petit-fils encore bébé. Elle va devoir affronter ses errements passés pour se construire une nouvelle vie d'adulte. Mais sa quête est remise en question le jour où la vérité sur la disparition de sa fille éclate. Philippe Augier, le maire de Deauville, a ainsi rendu l’hommage à l’actrice : « Les femmes sont beaucoup représentées dans le cinéma, particulièrement à Deauville cette année, et c’est notre volonté d’affirmer leur émancipation de tous les carcans qui leurs sont imposés, souvent par erreur, par méconnaissance, par incompréhension de la beauté du genre qu’elles incarnent. »  « American Woman » est un film remarquable en ce qu’il déjoue et démonte les clichés qu’il semble de prime abord mettre en scène. Il évite aussi tous les écueils. Plutôt que de dresser un portrait larmoyant d’une mère éplorée qui a perdu sa fille ou de s’axer sur l’enquête, il se concentre sur la reconstruction de cette femme qui passe par son émancipation. Au fur et à mesure que son visage se démaquille, elle devient elle-même, prend peu à peu son destin en main. Le film n’a rien du thriller contrairement à ce que pourraient laisser entendre son pitch et son affiche. Ou alors un thriller de l’intime, une enquête sur la profondeur d’un être en apparence superficiel.  Cette disparition est finalement le prétexte à dresser le portrait de cette femme dans la tourmente. « La parole s’est libérée et s’il y a un problème, on peut le signaler en moins de cinq minutes. Aujourd’hui, je n’accepterais pas certaines choses que j’ai pu accepter par le passé, et je me félicite de l’égalité salariale entre les hommes et les femmes », a ainsi déclaré Sienna Miller en conférence de presse.

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    Autre femme forte et de conviction, Jean Seberg incarnée par une autre femme forte et de conviction Kristen Stewart dans le film éponyme de Benedict Andrews qu’elle est venue présenter à l’occasion de l’hommage que lui a rendu le Festival de Deauville qui lui a décerné un Deauville Talent Award. Ce film qui oscille entre thriller, film politique et histoire d’amour est surtout là aussi un magnifique portrait de femme auquel Kristen Stewart apporte à la fois force, fragilité, et une palette d’expressions et d’émotions d’une rare diversité. Ce film, qui n’est pas un biopic mais inspiré de faits réels, relate une période de la vie de l’actrice emblématique de la Nouvelle Vague et d’« A bout de souffle », épouse de Romain Gary (Yvan Attal) et éclaire certaines ombres de sa vie (et mort). L’actrice américaine  vit à Paris et se rend à Los Angeles pour un tournage. Dans l’avion, elle rencontre Hakim Jamal, activiste américain défenseur de la cause noire (ou plutôt ce dernier semble s’être arrangé pour qu’ils s’y rencontrent). Ils vont commencer une relation secrète tandis que Jean soutient publiquement la cause de Jamal. Seberg devient alors un des sujets de la surveillance du FBI qui surveillait déjà les agissements de Jamal et de son entourage. Cette surveillance va peu à peu se transformer en véritable harcèlement et détruire la jeune femme. Tout aussi intéressant est le personnage d’un jeune membre du FBI qui commence à douter de ses méthodes. Le film commence par la scène du bûcher de « Sainte Jeanne » d’Otto Preminger au cours de laquelle l’actrice fut blessée. Comme une marque indélébile présageant les souffrances morales à venir. Jean Seberg va peu à peu sombrer dans la paranoïa.  Kristen Stewart prouve une nouvelle fois qu’elle peut tout jouer après notamment « Sils Maria » d’Olivier Assayas (c’est d’ailleurs ce dernier qui lui a rendu hommage avant de recevoir le lendemain le prix du 45ème festival pour "Cuban network", j’en profite pour vous recommander vivement ce film dans lequel Kristen Stewart est d’une justesse remarquable, un film sur l'étanchéité des frontières entre l'art et la vie, et l'implacable violence du temps qui passe) et « Café Society » de Woody Allen (elle est éblouissante dans ce film dans lequel en un instant son regard s’évade et se voile de tristesse), deux films dans lesquels elle incarnait des rôles très différents et dans lesquels elle excellait déjà. Avec ce rôle, elle donne une nouvelle fois raison à Olivier Assayas qui lui a rendu hommage par ces mots : « Kristen est une artiste qui possède ce don rare d’être à la fois hors du temps et d’incarner son époque au meilleur sens de ce terme. Son âme est dans ses films et elle donne aussi une âme à tout ce qu’elle approche. Si je suis si heureux de lui donner ce prix ce soir c’est parce que Kristen incarne spontanément, avec sincérité et pureté, ce que le cinéma peut susciter de meilleur, donnant chair à l’idée même d’indépendance et de liberté. Et que je lui suis infiniment reconnaissant de porter avec autant de courage ces valeurs, à la fois si fragiles et si précieuses, et de le faire non seulement pour elle mais pour chacun et pour chacune. » Le film « Seberg », passionnant et bouleversant est basé sur « des faits, et des documents du FBI ». Le destin tragique d’une actrice si lumineuse comme l’histoire du cinéma en connut tant. Et s’il se concentre sur la période de 1968 à 1971, difficile de ne pas établir de lien avec la résurgence du racisme aux Etats-Unis.

    Enfin, j’ai délibérément choisi de terminer ce bilan du festival par deux films qui, chacun à leur manière, défendent des messages forts, l’un pour dresser le portrait d’un héros, l’autre pour nous raconter l’histoire de Misérables du 21ème siècle, empruntant pour cela à Victor Hugo certaines de ses figures emblématiques du chef-d’œuvre éponyme.

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    Il s’agit d’abord d’« Une vie cachée » de Terrence Malick, présenté en mai dernier en compétition dans le cadre du Festival de Cannes (8 ans après sa palme d’or pour « The tree of life ») et en Première à Deauville. Dans ce film inspiré de faits réels, Franz Jägerstätter, paysan autrichien, refuse de se battre aux côtés des nazis. Reconnu coupable de trahison par le régime hitlérien, il est passible de la peine capitale. Mais porté par sa foi inébranlable et son amour pour sa femme, Fani, et ses enfants, Franz reste un homme libre. Une vie cachée raconte l'histoire de ce héros qui vit dans le Tyrol autrichien, au milieu d’une nature que la caméra de Malick effleure et caresse délicatement, amoureusement, une nature idyllique où vivent Franz et sa famille.  C’est le parcours christique de cet homme follement courageux que nous raconte Malick, filmant ce parcours avec le lyrisme qui le caractérise par d’amples travellings et des contre-plongées inspirées. C’est fascinant, beau et envoûtant, comme un poème tragique, comme un éloge funèbre. Son lyrisme grandiloquent rend le plus vibrant et flamboyant des hommages à ce fiévreux résistant. Enfiévré de son amour pour sa femme, porté par leurs souvenirs communs. De sa foi. De son combat qu’il sait juste et que seuls dieu et son épouse semblent pouvoir comprendre et accompagner. Un film méditatif sidérant d’éclat, de force. Une symphonie visuelle captivante qui rend un hommage bouleversant à cet homme qui trouve la lumière en combattant l’obscurantisme et dont la fin à la fois tragique, poignante et sublime nous laisse KO. Je vous reparlerai de ce film qui mérite plus que ces quelques lignes.

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    Terminons ce bilan subjectif et sélectif du Festival de Deauville 2019 par un film dont la fin m’a également laissée KO : « Les Misérables » de Ladj Ly dont nous venons d’apprendre qu’il représentera la France dans la course aux Oscars. C’est en tant que lauréat du prix d’Ornano-Valenti (qui récompense chaque année un film français dans le but d'aider à sa promotion et son exportation) qu’il était présenté à Deauville, succédant aux « Chatouilles » et recevant le même accueil enthousiaste auprès du public du festival.  Stéphane, tout juste arrivé de Cherbourg, intègre la Brigade Anti-Criminalité de Montfermeil, dans le 93. Il va faire la rencontre de ses nouveaux coéquipiers, Chris et Gwada, deux « Bacqueux » d’expérience. Il découvre rapidement les tensions entre les différents groupes du quartier. Alors qu’ils se trouvent débordés lors d’une interpellation, un drone filme leurs moindres faits et gestes. Ladj Ly nous plonge d’emblée dans le quotidien de ces policiers, et suscite notre empathie en nous mettant à la place de la nouvelle recrue qui, comme nous, découvre cet univers dans lequel la tension est palpable, constante et la réalité complexe. Loin de tout manichéisme, Ladj Ly filme  en effet la réalité qu’il connait dans toute sa complexité, ses rouages, la perversité que cela engrange, obligeant la police à traiter avec les voyous pour solutionner certaines situations (ou parfois employant leurs méthodes, et franchissant allègrement la ligne rouge). La caméra à l’épaule nous donne la sensation d’être immergés dans cet enfer urbain dans lequel la corruption règne. Jamais le rythme ne faiblit. La tension est constante. Personne n’est idéalisé ou épargné et, dans leur intimité, les policiers apparaissent tout aussi misérables que ceux qu’ils poursuivent. Le titre qui se réfère à la ville de Montfermeil (où se situent des passages des « Misérables ») fait ainsi le lien et les réunit dans une même réalité après un début sur ce qui les réunit aussi, le drapeau, la coupe du monde. « Sans cohésion pas d’équipe et sans équipe on est seul », entend-on ainsi, ce qui s’applique alors à l’un et l’autre des deux « camps ».  Avec Laurent nous découvrons cet équilibre précaire qu’un rien pour conduire à s’embraser jusqu’au chaos final, un final explosif, un piège qui se referme inexorablement. L’enfermement, encore. Une scène couper le souffle. Un final terrible et d’une logique implacable après un crescendo éreintant. Un final après lequel il était apaisant de retrouver la douceur des planches, la mélancolie charmante de Deauville qui n’a rien à envier à celle de « Un jour de pluie à New York » dont la phrase me revient aujourd’hui encore comme un leitmotiv : « C’est la vraie vie. Laisse-la à ceux qui ne trouvent pas mieux » et me donne l’envie de m’installer à une terrasse sur les planches. D’y observer le film de la vie. Ou d’y relire « Gatsby le magnifique ». Alors, en attendant de me replonger dans les livres de Francis Scott Fitzgerald, un peu de Victor Hugo : 

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    Après cette édition 2019 qui a su allier glamour et exigence artistique, mythes et engagement (films, femmes et cinéastes engagés étaient à l'honneur cette année) et révéler de nouveaux talents, je vous donne rendez-vous en 2020 pour la 46ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville qui aura lieu du 4 au 13 septembre et, en attendant, dès vendredi au Festival du Film Britannique de Dinard. 

    Ci-dessous, quelques photos complémentaires de Deauville aux couleurs du Festival du Cinéma Américain.

    Je suis l'auteure de toutes les vidéos et photos de cet article. Merci au photographe Dominique Saint pour les photos de tapis rouge à retrouver sur mon compte instagram @Sandra_Meziere. Merci au CID, au magazine Normandie Prestige 2019 (dans lequel vous pourrez notamment retrouver mon article bilan de l'édition 2018 du festival), et à la radio France Bleu Normandie pour l'interview rituelle en direct du festival. Je continue à vous parler de Deauville, en fiction cette fois, puisque, après mon recueil "Les illusions parallèles" (Editions du 38) qui comprend deux nouvelles se déroulant dans le cadre du festival, Short Edition vient de sortir cette semaine un recueil dans lequel figure une de mes nouvelles, lauréate d'un de leurs concours d'écriture dont l'intrigue se déroule à... Deauville.

     

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  • 45ème Festival du Cinéma Américain de Deauville : programme complet détaillé (conférence de presse du 22 août)

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    « L'art du cinéma consiste à s'approcher de la vérité des hommes, et non pas à raconter des histoires de plus en plus surprenantes » disait Jean Renoir. Cette vérité, chaque année, les films de la compétition du Festival du Cinéma Américain de Deauville la débusquent avec passion. Assister à tous les films de la compétition se transforme souvent en un périple particulièrement instructif à travers l’Amérique contemporaine, au cœur de ses tourments et de ses aspirations, comme ce sera sans aucun doute à nouveau le cas cette année. S’il est soucieux de vérité, ce festival protéiforme n’oublie pas non plus le glamour de ses origines, et les histoires de plus en surprenantes évoquées par Renoir. Et, cette année plus que jamais, flamboyance et noirceur, glamour et actualité, engagement et festivités devraient savamment s’entrelacer au regard de l’enthousiasmant programme annoncé cette semaine. Voyez plutôt ce générique, éclectique et réjouissant : Kristen Stewart, Woody Allen, Sienna Miller, Geena Davis, Sophie Turner, Pierce Brosnan, Olivier Assayas, Catherine Deneuve, Anna Mouglalis, Terrence Malick, Gurinder Chadha.… à qui s'ajouteront les anciens présidents du jury  présents pour la plupart pour le 45ème anniversaire du festival (cf la prestigieuse liste en image ci-dessous). En effet, cette édition 2019 célèbre trois anniversaires : les 45 ans du festival, les 25 ans de la compétition (au début de laquelle j'avais eu le plaisir d'assister !), et les 10 ans de Deauville séries. C'est donc avec un plaisir intact et même renouvelé que j'assisterai au festival pour une énième fois (ce nombre indécent dépasse allègrement la vingtaine).

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    Ce festival a donc 45 ans. Déjà ! Mais "les plus belles années d'une vie" ne sont-elles pas celles qu'on n'a pas encore vécues pour paraphraser Claude Lelouch alors... en route pour Deauville 45 ! Et petite digression pour vous recommander le film éponyme de Lelouch (ma critique, ici), film si lumineux, tendrement drôle, émouvant, joyeusement nostalgique, gaiement mélancolique, optimiste, hymne à la vie, à l’amour, hommage au cinéma, sublimé par la beauté si lumineuse de Trintignant et Aimée... comme le domaine de l'orgueil (cadre de scènes du film), si bien nommée.

    En ce jeudi 22 août, les abords du CID (où s’est déroulée la conférence de presse du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2019, salle dans laquelle aura également lieu le festival) arboraient déjà l’affiche de cette 45ème édition et la nouvelle identité visuelle du festival colorait déjà joyeusement ses allées.   Etaient présents à la conférence : Carine Fouquier, la directrice du CID, Philippe Augier, le Maire de Deauville, Bruno Barde, le directeur du festival, et David Parré, le directeur général du resort Barrière Deauville Trouville (partenaire historique du festival).

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     « Tous les talents présents à Deauville, esquisseront des vagues d’éternité qui chasseront le vague à l’âme de l’Amérique d’aujourd’hui » a ainsi déclaré Bruno Barde. A Deauville, tout a des accents d’éternité, non ? La lumière qui auréole les planches. Et ces dix jours dont on se plait à imaginer qu’ils ne finiront jamais, comme si, le temps de ce festival (qui pourtant est une "fenêtre ouverte sur" les malheurs du monde) ces derniers faisaient une pause. « Dreams are dreams » entendait-on ainsi dans « Café Society »  de Woody Allen comme une rengaine aux accents de regret. 

    « La vie a toujours plus que d’imagination que nous » disait Truffaut dans « La nuit américaine »  en 1973. Et à Deauville, elle en a aussi plus qu’ailleurs, a fortiori ces dix jours de rentrée qui célèbrent le cinéma américain à Deauville depuis 1975, date de création du Festival du Cinéma Américain qui, à ses origines, mettait surtout en avant les grandes productions hollywoodiennes et les mythes du cinéma américain.

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    Comme l’a souligné le Maire de Deauville, Philippe Augier, lors de la conférence de presse du festival, « ce festival sait s'adapter aux grands changements de la filière cinématographique et à l'évolution de la société ». En effet, c’est la diversité du cinéma américain qui est aujourd’hui à l’honneur, notamment ses nouveaux talents dont ce festival est un découvreur indéniable, par le biais de sa compétition mais aussi de ses prix comme le Nouvel Hollywood, le Prix Fondation Louis Roederer de la Révélation ou le Grand Prix qui récompense le lauréat de la compétition. Le Festival de Deauville a intelligemment su se renouveler en tenant compte des nouveaux impératifs liés à la distribution et à la sortie des films, ceux-ci ne permettant plus que des films soient projetés en avant-première à Deauville des mois avant leur sortie.

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    Plus d'une soixantaine de films seront ainsi présentés au public sur trois sites : le Centre International de Deauville, le Casino Lucien Barrière de Deauville et le Cinéma le Morny et, comme chaque année, ils seront accessibles à tous, professionnels ou passionnés de cinéma. Les nostalgiques du temps où les mythes du cinéma américain foulaient le tapis rouge et les planches de Deauville pourront cette année revoir les « mythes et légendes qui n’existent plus » dans un montage quotidien de 2 minutes, grâce à un judicieux nouveau partenariat du festival avec l’INA.

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    Quelle bonne idée de débuter le festival avec un film de Woody Allen le vendredi 6 septembre, un film annoncé par Bruno Barde comme « un chassé-croisé amoureux qu'aurait pu écrire Marivaux », intitulé « Un jour de pluie à New York »

    Un film de Woody Allen comporte des incontournables, ce qui rend ses films singuliers et jubilatoires. La virtuosité de ses scènes d’ouverture qui vous embarquent en quelques mots, notes et images, vous immergent d’emblée dans un univers et brossent des personnages avec une habileté époustouflante.  Des dialogues cinglants et réjouissants qui suscitent un rire teinté de désenchantement.  Des personnages brillamment dessinés parfois caractérisés d’une réplique. La musique dont, souvent, la tristesse sous-jacente à ses notes joyeuses fait écho à la joie trompeuse des personnages. Des pensées sur la vie, l’amour, la mort. Une mise en scène élégante. Dans son dernier film, « Wonder wheel », la caméra virtuose de Woody Allen tournoyait à l’image de cette société virevoltante dont les excès et les lumières étourdissent et masquent la vérité et les désillusions. C’est avec impatience que j’attends ce nouveau tour de manège woodyallenien !

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    « De nombreux films de ce Deauville 2019 défient Trump » a ainsi annoncé le directeur du festival lors de la conférence de presse. Les films en compétition sont en effet chaque année le reflet des Etats d’Amérique et surtout de l’état de l’Amérique.  De ses colères aussi. L’année 2018, celle de l’après #MeToo, si la noirceur était aussi au rendez-vous, le pouvoir était pris par les femmes. Deux titres des films de la compétition étaient ainsi des prénoms féminins (Nancy et Diane) et six d’entre eux avaient pour personnages principaux des protagonistes féminines. Des femmes souvent condamnées par l’existence, engluées ou même enfermées dans leur quotidien, leur passé, confrontées à la solitude, à la maladie, à la mort, aux traumatismes…et même enfermées au sens propre et condamnées à mort dans le douloureux « Dead women walking ». Des femmes fortes et combattives qui s’emparaient néanmoins de leurs destins. Les films s’achevaient ainsi souvent par un nouveau départ (au sens propre). En route vers un lendemain peut-être plus joyeux. Une note d’espoir malgré tout. « Une Amérique où règne le désenchantement et la mélancolie, où l'espoir est tenace », comme l’avait très bien résumé la regrettée présidente du jury de la critique, l’enthousiaste Danièle Heymann. Le jury de la critique, lors de la cérémonie du palmarès, avait d’ailleurs également tenu à saluer « la quasi-parité de la compétition avec 6 films de femmes. »

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    Cette année 2019, Bruno Barde a d’emblée annoncé un festival féminin, non seulement dans les thématiques des films présentés mais aussi dans le jury. Deux femmes les président, Catherine Deneuve et Anna Mouglalis. Catherine Deneuve, qui se fait rare, présidera ainsi le jury. Elle succède ainsi dans ce rôle à une autre actrice de grand talent, Sandrine Kiberlain. Voilà qui place cette édition 2019 du Festival du Cinéma Américain sous le signe de l'élégance, du prestige, du glamour, et du talent donc. Tant de chefs-d’œuvre figurent dans sa filmographie qu'il me serait impossible de choisir entre ceux-ci parmi lesquels "Les parapluies de Cherbourg", "Le Dernier Métro", "Le choix des armes", "Hôtel des Amériques", "Les Demoiselles de Rochefort", Belle de jour", "Fort Saganne", "Drôle d'endroit pour une rencontre", "Un conte de noël", "Indochine", "Elle s'en va"... Dans l’article à lire, ici, je vous propose plusieurs critiques de films avec cette dernière et notamment celle du film "Les yeux de sa mère" de Thierry Klifa avec, en bonus, mon récit du déjeuner presse avec l'équipe du film (dont Catherine Deneuve) lors de sa sortie. 

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    L’intégralité de la carrière de Catherine Deneuve lui sera remise sur support numérique, grâce au partenariat avec l’INA, lors de l’ouverture du festival le vendredi 6 septembre. Encore un évènement à ne pas manquer !

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    Anna Mouglalis, quant à elle, présidera le jury  du Prix Fondation Louis Roederer de la Révélation. Notons également que Anna Mouglalis est l'ambassadrice de la maison Chanel (nouveau partenaire officiel du festival) depuis de nombreuses années. Elle avait d’ailleurs interprété Coco Chanel dans « Coco Chanel & Igor Stravinsky » de Jan Kounen. 

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    Les femmes derrière la caméra seront aussi à l’honneur dans le cadre de ce Festival du Cinéma Américain de Deauville 2019 avec 11 films réalisés par des femmes dont 6 en compétition mais aussi dans les prix remis et hommages puisque le prix du Nouvel Hollywood sera remis à Sophie Turner et puisque Kristen Stewart, Geena Davis et Sienna Miller recevront un Deauville Talent Award.  

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    Femme engagée, Geena Davis a par ailleurs créé en 2004 l’association See Jane qui lutte contre les représentations sexistes dans l’audiovisuel et les médias américains. Elle présentera le documentaire « This Changes Everything », qu’elle a produit, un documentaire à retrouver dans la section des « Docs de l’oncle Sam », film sur les disparités de genre à Hollywood. Y interviennent Meryl Streep, Sharon Stone, Jessica Chastain, Natalie Portman et Cate Blanchett.

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    Kristen Stewart recevra elle aussi un Deauville Talent Award 2019. Une soirée hommage aura lieu le vendredi 13 septembre, suivie de la première française de « Seberg » de Benedict Andrews. Kristen Stewart fut ainsi la première Américaine à décrocher un César, celui de la meilleure actrice dans un second rôle, pour son interprétation dans un film français,  « Sils Maria » d’Olivier Assayas ( encore une petite digression pour vous le recommander si vous ne l’avez pas encore vu :  un grand film  très ancré dans son époque, sa violence médiatique, un film sur l'étanchéité des frontières entre l'art et la vie, et l'implacable violence du temps qui passe. Un film au charme vénéneux, un jeu de miroirs et de reflets mélancolique, envoûtant et brillant au propre comme au figuré. Et réellement fascinant. Ou quand la vie devient un art... Et une révélation : Kristen Stewart, d'une justesse remarquable.). A l’occasion de sa venue seront projetés « Seberg » le biopic de l’actrice et « JT LeRoy » (à confirmer, celui-ci, annoncé en conférence, n'étant pas encore sur le site officiel). Synopsis de « Seberg » de Benedict Andrews : « Dans les années 1960, Jean Seberg, comédienne principale d'À bout de souffle et icône de la Nouvelle Vague, fut l'une des victimes du programme de surveillance COINTELPRO, mis en place par le FBI. Son engagement politique et romantique avec l'activiste des droits civiques Hakim Jamal fit d'elle une cible idéale qui permit au FBI de lancer une campagne de dénigrement à son encontre afin de discréditer le mouvement de revendications du Black Power. Jack Solomon, un jeune et ambitieux agent affecté à sa surveillance, ne pensait pas alors mettre sa carrière en danger... ».

    A l'occasion de l'hommage à Kristen Stewart seront projetés plusieurs films avec cette dernière dont les excellents "Café Society" et "Sils Maria" dont vous pouvez lire mes critiques, ici.

     

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    -Le Prix du Nouvel Hollywood sera cette année attribué à Sophie Turner. Succédant à Jessica Chastain, Ryan Gosling, Shailene Woodley, Paul Dano, Elle Fanning, Daniel Radcliffe, Elisabeth Olsen et Chloë Grace Moretz, Sophie Turner viendra recevoir le prix Nouvel Hollywood lors de cette 45ème édition du Festival. Celle qui est l’une des héroïnes de la série "Game of Thrones", diffusée en France sur OCS et en intégralité pendant le festival, est aussi l’héroïne d’un spin-off de la franchise X-Men. Elle viendra aussi à Deauville pour « Heavy » de Jouri Smit projeté le soir de la remise de son prix Nouvel Hollywood.

    -Le 3 septembre 2019 a été annoncé un hommage supplémentaire, à Johnny Depp. Le comédien  viendra présenter avec Mark Rylance, le film WAITING FOR THE BARBARIANS de Ciro Guerra le dimanche 8 septembre. Un hommage lui sera rendu à cette occasion.

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    Soucieux de rassembler tous les publics et de célébrer les 10 ans de Deauville Saison, la section consacrée aux séries, le Festival du cinéma américain de Deauville offrira en effet sur grand écran un « marathon » de plus de 70 heures de l’intégralité des 8 saisons de la série Game of Thrones. Les 73 épisodes de la série multi récompensée seront diffusés à raison d’une saison par jour du samedi 7 au samedi 14 septembre 2019. Cette projection est aussi une « manière de montrer la suprématie du grand écran » a souligné le directeur du festival lors de la conférence de presse. Entrée libre dans la limite des places disponibles, au Cinéma Morny.  Du 7 au 14 septembre 2019.

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    L’an passé, le festival avait par ailleurs déjà choisi de mettre en avant le talent de quatre femmes qui, toutes, par leurs choix exigeants et leurs parcours, témoignent d’une audace et d’une liberté qui font la force du cinéma indépendant contemporain dans toute sa diversité et sous toutes ses formes : Kate Beckinsale (Deauville Talent Award), Elle Fanning (Nouvel Hollywood), Mélanie Laurent, et Shailene Woodley (Nouvel Hollywood). » Il y eut aussi Sarah Jessica Parker, si lumineuse avec son « énergie unique et transgressive » comme l’avait souligné le Maire de Deauville. Les femmes étaient aussi à l’honneur dans les documentaires. Les films en compétition mettaient en scène des citoyens qui couraient après la liberté, l’émancipation, le droit d’exister simplement sans être discriminé, bien loin de l’American dream. Les films primés étaient pourtant pour la plupart parsemés de notes de poésie et de fantaisie, s’achevant le plus souvent par un regard ou un départ, bref un espoir opiniâtre… Espérons que l’espoir sera aussi au rendez-vous dans les 60 films gardés par le festival parmi les 300 films vus, avec 16 premiers films dont 9 en compétition sur 14, 36 nouveaux films et 11 sans distributeur.

    C'est aussi une femme qui recevra le prix littéraire Lucien Barrière cette année, l'écrivaine Rael DelBianco pour le roman "A sang perdu", le mercredi 11 septembre.

    Deauville reste une vitrine de prestige pour le cinéma américain qui représente 45% de part du marché français. Ainsi, en 2018, 576 films ont été produits aux États-Unis dont 469 films indépendants.  Bruno Barde a rappelé qu’ « Il n'y a pas de festival sérieux sans volonté politique, une volonté de soutenir la création » dont témoigne incontestablement le programme de ce Festival du Cinéma Américain de Deauville 2019. Il a aussi rappelé la concurrence accrue notamment de Toronto et les crédos du festival :  « une politique d'élégance, de non vulgarité et de talent » déplorant que, aujourd’hui, « Les lois marketing prennent le pas sur les lois artistiques », ce qui explique l’absence de certains grands studios autrefois présents.

    Carine Fouquier, la directrice du CID, a  aussi rappelé quelques chiffres liés au Festival de Deauville : 15 jours montage et démontage,  80 mètres de tapis rouge, 170 personnes pour l’organisation dont 57 personnes uniquement pour la technique, 60000 festivaliers, 1 pass jour qui donne accès à 10 films, 5 tonnes de déchet (tri selectif, gaspillage alimentaire limité à 1%).

    Dans ce programme enthousiasmant, en plus des éléments annoncés ci-dessus, nous pouvons aussi noter :

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    -l’hommage à un habitué des planches, Pierce Brosnan déjà venu 3 fois (dont la venue a été confirmée dans la nuit qui précèdait la conférence de presse),

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    - « Wasp » Network d'Olivier Assayas  projeté en clôture du festival. Ce dernier viendra recevoir le samedi 14 septembre le Prix du 45ème Festival du Cinéma Américain de Deauville succédant à Jacques Audiard qui avait reçu le prix du 44ème festival pour « Les frères Sisters », conte à la fois cruel et doux dont le dénouement est ainsi aussi paisible que le début du film était brutal. Comme la plupart des films de cette sélection 2018, il s’achevait sur une note d’espoir. L’espoir d’une Amérique qui ouvre enfin les yeux, se montre apaisée et fraternelle. Si les frères Sisters, ces tueurs à gages sans états d’âme ont changé, qui ne le pourrait pas ? Tout est possible…Ajoutez à cela la photographie sublime de Benoît Debie, la musique d’Alexandre Desplat et vous obtiendrez un western à la fois sombre et flamboyant. Et d’une originalité incontestable. Mais revenons au prix du 45ème Festival.

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     « Il y a chez Olivier Assayas le plaisir du cinéma, du filmage et de sa ponctuation que l’on sent à chaque plan, chaque séquence et chaque scène. Une hélice d’avion, un vol, une perspective, un baiser, un travelling. Olivier applique parfaitement l’adage de Truffaut : un bon film est un film qui a un point de vue sur le monde et un point de vue sur le cinéma. Les deux sont respectés par le cinéaste. Dans la tradition des thrillers politiques, le montage rythme ici l’intrigue et devient vraiment partie prenante de la mise en scène comme un récit à la John Le Carré », déclare le Directeur du Festival Bruno Barde. Ce nouveau film tourné entre la Floride et Cuba, distribué prochainement en France par Memento Films est basé sur des faits réels survenus durant les dernières années de la guerre froide, Wasp Network offre un contrechamp aussi original qu’efficace à l’histoire américaine des liens entre Cuba et les Etats-Unis.
     Synopsis : « Début 1990. Un groupe de Cubains installés à Miami met en place un réseau d'espionnage. Leur mission : infiltrer les groupuscules anticastristes responsables d'attentats sur l'île. »

    -un événement qui fera parler et ravira les habitués du festival pour célébrer ses 45 ans : « un hommage très particulier à l'intelligence des jurés qui ont permis de découvrir de nouveaux talents, invités à revenir pour ce 45ème anniversaire. Le festival leur a donc demandé d'être là, le premier samedi. » Le « gratin du cinéma français » selon Bruno Barde sera alors présent sur scène. (cf photo au début de l'article) La liste est en effet impressionnante, l’occasion aussi peut-être de retrouver à Deauville le « président à vie » du festival, Vincent Lindon dont chaque passage sur scène a tant enthousiasmé les festivaliers.

    -Grand moment annoncé aussi avec la projection en Première du dernier film de Terrence Malick (en compétition dans le cadre du dernier Festival de Cannes), « Une vie cachée » qualifié par Bruno Barde de « chef-d’œuvre »,

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    -Parmi les films à ne pas manquer, en compétition, « The Climb » de Michael Angelo Covino, prix coup de cœur du Jury Un certain regard au dernier Festival de Cannes.  « The climb » est  "une comédie aux accents de Claude Sautet" selon Bruno Barde, voilà qui suscite d’autant plus mon intérêt... Synopsis : « Kyle et Mike sont deux meilleurs amis aux tempéraments très différents mais dont l'amitié a toujours résisté aux épreuves de la vie. Jusqu'au jour où Mike couche avec la fiancée de Kyle... Alors que l'amitié qui les lie aurait dû être irrémédiablement rompue, un événement dramatique va les réunir à nouveau. »

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    -La projection du prix d’Ornano-Valenti est toujours un grand moment. Souvenons-nous de la standing ovation à la fin des « Chatouilles » l’an passé. Vainqueur du prix du jury à Cannes, « Les Misérables » de Ladj Ly recevra cette année le prix Ornano-Valenti qui récompense un premier film français.

    -Le lundi sera projeté « Un film très engagé sur la condition de la communauté noire aujourd'hui qui ne s'arrange pas avec le gouvernement d'aujourd'hui aux USA », « sorte de 12 hommes en colère dans un commissariat » selon Bruno Barde. Voilà qui est prometteur !

    -Autre nouveauté cette année : des films seront projetés en copies restaurées dans la section « American heritage », une « nouvelle section qui continue le travail commencé avec les nuits américaines. » Au programme 6 films :

    - « Angel heart » de Alan Parker (1987)

    - « Hal Hartley – The long island trilogy » de Hal Hartley, en sa présence :

     « L’incroyable vérité » (1989)

    « Trust me » (1990)

    « Simple men » (1992)

    - « Miracle en Alabama » de Arthur Penn (1962)

    - « Rambo – first blood » de Ted Kotcheff (1982)

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    - En compétition, cette année comme ce fut souvent le cas dans cette section, les films mettront souvent des adolescents en scène. C’est le cas de : « Bull » de Annie Silverstein, « Ham on rye » de Tyler Taormina, « Knives and skin» de Jennifer Reeder, « Mickey and the bear » de Annabelle Attanasio, « Share » de Pippa Bianco. Un film nous transportera même au 17ème siècle, « Judy and Punch » de Mirrah Foulkes.

    On suivra aussi avec attention « Skin » de Guy Nattiv. Synopsis : « Un jeune homme désorienté, élevé par un groupe de skinheads suprémacistes blancs dont il est un illustre membre, décide de renoncer à toute haine et violence pour une nouvelle vie. Bien que soutenu par un activiste noir et la femme qu'il aime, trahir ceux qui lui ont tout donné, y compris la colère, le mènera dans une situation inextricable. Ou encore « Swallow » de Carlo Mirabella-davis : « Hunter semble mener une vie parfaite aux côtés de Richie, son mari qui vient de reprendre la direction de l'entreprise familiale. Mais dès lors qu'elle tombe enceinte, elle développe un trouble compulsif du comportement alimentaire, le Pica, caractérisé par l'ingestion d'objets dangereux. »

    A ne pas manquer également « The Lighthouse » de Robert Eggers, « l'histoire hypnotique et hallucinatoire de deux gardiens de phare sur une île mystérieuse et reculée de Nouvelle-Angleterre dans les années 1890 », avec Robert Pattinson et Willem Dafoe, qui était présenté à la Quinzaine des Réalisateurs. 

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    Nous suivrons également avec attention « The Peanut Butter Falcon » de Tyler Nilson, Michael Schwartz. Synopsis : « Zak, un jeune homme atteint de trisomie, s'enfuit de son foyer pour réaliser enfin son rêve : rejoindre l'école de catch de Salt-Water Redneck, une vieille gloire de ce sport, et devenir catcheur professionnel. Il rencontre Tyler, une petite frappe en cavale, qui va devenir son improbable coach et compagnon de route. Ils vont remonter ensemble les rivières, échapper à leur poursuivant, boire du whisky, rencontrer Dieu, attraper du poisson et convaincre Eleanor, une aide-soignante dévouée trimbalant ses propres démons, de les accompagner en chemin. »

    « The Wolf Hour » de Alistair Banks Griffin présente aussi un synopsis intrigant : « Juillet 1977. New York. June Leigh, ancienne romancière à succès en panne d'inspiration, est retranchée dans son appartement du Bronx. Alors que de violentes émeutes et pillages plongent la ville dans le chaos, June est harcelée par un mystérieux individu... »

    « Watch List » de Ben Rekhi sera également à suivre avec attention : « Contrainte d'élever seule ses trois enfants après le meurtre de son mari dans des circonstances mystérieuses, Maria plonge dans le monde interlope de Manille pour mener l'enquête, mais réalise qu'elle va devoir se confronter à sa propre noirceur pour permettre à sa famille d'être à l'abri. »

    Parmi les PREMIERES, nous ne manquerons pas :

    - « Une vie cachée » de Terrence Malick :  « Franz Jägerstätter, paysan autrichien, refuse de se battre aux côtés des nazis. Reconnu coupable de trahison par le régime hitlérien, il est passible de la peine capitale. Mais porté par sa foi inébranlable et son amour pour sa femme et ses enfants, Franz reste un homme libre. »

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    - « Waiting for the Barbarians » de Ciro Guerra avec pour intérprètes Gana Bayarsaikhan , David Dencik , Johnny Depp , Joseph Long , Robert Pattinson , Sam Reid , Mark Rylance , Greta Scacchi (projection le dimanche 8). Synopsis : « Dans un désert sans nom à une époque incertaine, un magistrat gère un fort qui marque la frontière de l'Empire. Le pouvoir central s'inquiète d'une invasion barbare et dépêche sur les lieux le colonel Joll, un tortionnaire de la pire espèce. Parmi les hommes et les femmes ramenés au fort et torturés, une jeune fille blessée attire l'attention du magistrat qui finit par contester les méthodes employées et prendre fait et causes pour les soi-disant barbares. »

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    - « Angry Birds : Copains comme cochons » de Thurop Van Orman

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    - « Charlie Says » de Mary Harron. Synopsis : « Une jeune diplômée est envoyée dans un pénitencier de Californie pour donner des cours à trois jeunes femmes complices des crimes de Charles Manson. Initialement condamnées à la peine de mort, leur peine est finalement commuée en peine de réclusion à perpétuité. La jeune femme devient alors le témoin des transformations personnelles des trois prisonnières qui prennent peu à peu conscience de la réalité de leurs crimes atroces. »

    - « Music of My Life » de Gurinder Chadha. Synopsis : « 1987, Angleterre. Javed, adolescent d'origine pakistanaise, grandit à Luton, une petite ville qui n'échappe pas à un difficile climat social. Il se réfugie dans l'écriture pour échapper au racisme et au destin que son père, très conservateur, imagine pour lui.  Mais sa vie va être bouleversée le jour où l'un de ses camarades lui fait découvrir l'univers de Bruce Springsteen. Il est frappé par les paroles des chansons qui décrivent exactement ce qu'il ressent. Javed va alors apprendre à comprendre sa famille et trouver sa propre voie… ».

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    DEAUVILLE TALENT AWARD

    Sienna Miller présentera « American Woman » de Jake Scott. Synopsis : « Une jeune adolescente disparaît mystérieusement dans une ville rurale de Pennsylvanie. Deb Callahan, sa mère de 31 ans qui travaille comme caissière dans un supermarché, se retrouve alors seule à élever son petit-fils encore bébé. Elle va devoir affronter ses errements passés pour se construire une nouvelle vie d'adulte. Mais sa quête est remise en question le jour où la vérité sur la disparition de sa fille éclate… »

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    PRIX DU NOUVEL HOLLYWOOD

    Sophie Turner présentera « Heavy », un thriller  et sera à l’affiche de l’intégrale de Game of Thrones. 
    Prix du Nouvel Hollywood remis à Sophie Turner le premier vendredi du festival.

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    "Heavy"  de Jouri Smit. Synopsis :  « Seven est un dealer mondain qui partage son temps entre ses clients de confiance et les soirées folles où s'amusent top-models et consommateurs de drogue. Il partage cette vie idyllique avec Maddie, le yin de son yang et son âme sœur. Jusqu'au jour où un ami d'enfance avec lequel il n'avait plus de contact refait surface et lui demande de l'aide. Au mépris du bon sens, Seven accepte en souvenir du bon vieux temps, ignorant qu'il va s'enfoncer dans une spirale infernale où personne ne sera épargné mais où tout le monde sera à blâmer. »

    Petite sélection parmi les DOCS DE L’ONCLE SAM  section qui, toujours, nous réserve des pépites :

    « Apollo 11 » de Todd Douglas Miller  (le dimanche 8) :

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    « Réalisé à partir d'images 70 mm inédites récemment découvertes et plus de 11 000 heures d'enregistrements audio, ce film documentaire plonge au cœur de la plus célèbre mission de la NASA et des premiers pas de l'Homme sur la Lune. Ce voyage en immersion aux côtés des astronautes et du centre de contrôle de la mission permet de vivre au plus près ces inoubliables journées et heures de 1969 lorsque l'humanité fit un grand bond en avant vers le futur. »

    -« 5B » de Paul Haggis  et Dan Krauss : « L'histoire de héros du quotidien, des infirmières et des membres du personnel soignant qui ont pris des mesures exceptionnelles pour réconforter, protéger et apporter des soins aux patients du premier service hospitalier consacré aux malades du sida aux États-Unis. L'histoire du service 5B est racontée avec émotion par ces infirmières et ces soignants qui l'ont bâti en 1983 au sein du San Francisco General Hospital, mais aussi par les patients, leurs proches et tous ceux qui se sont portés volontaires. Paul Haggis écrit le scénario de deux films récompensés par l'Oscar du meilleur film deux années de suite : Million Dollar Baby de Clint Eastwood (2004) et Crash (2005), qu'il a lui-même réalisé. En 2007, il écrit, produit et réalise Dans la vallée d'Elah, puis Les trois prochains jours (2008)."

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    - « Miles Davis: Birth of the Cool » de Stanley Nelson : « La vie et la carrière de l'immense musicien et icône culturelle Miles Davis, un compositeur visionnaire et innovateur qui défia toute catégorisation et incarna à lui seul le « cool ». Le fil conducteur de son existence a toujours été sa détermination sans failles à casser les codes, à se renouveler continuellement et à vivre intensément sa vie comme il le souhaitait. Il est devenu un monument de la musique au fil des années, mais aussi un artiste versatile avec qui il était difficile de vivre au quotidien, surtout pour ceux qui l'ont aimé le plus. »

    -« This Changes Everything » de Tom Donahue : « Ce documentaire révèle ce qui se cache derrière l'une des aberrations de l'industrie américaine du divertissement : la sous-représentation et la fausse représentation des femmes. Soutenu par des centaines d'histoires et de données accablantes, le film met en avant des décennies de discrimination à l'égard des femmes à Hollywood, derrière et devant la caméra. Plus important encore, il cherche et propose des solutions qui vont au-delà de l'industrie du cinéma et bien au-delà des frontières américaines. »

    -« Tout est possible » de John Chester :  « Le réalisateur John Chester et sa femme Molly décident de quitter Los Angeles pour transformer un terrain aride et usé en une ferme éco-responsable unique, à l'écosystème florissant et autorégulé : un défi qui présente beaucoup d'obstacles. Ce long, mais fascinant, processus pour vivre en harmonie avec la nature sera parsemé de réussites, mais également de rudes épreuves à traverser. Une ode à l'immense complexité de la nature et au cycle de la vie. »

    PRIX D’ORNANO VALENTI

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    « Les Misérables » de Ladj Ly :  « Stéphane, tout juste arrivé de Cherbourg, intègre la Brigade anti-criminalité de Montfermeil, dans le 93. Il va faire la rencontre de ses nouveaux coéquipiers, Chris et Gwada, deux « bacqueux » d'expérience, et découvrir rapidement les tensions entre les différents groupes du quartier. Alors qu'ils se trouvent débordés lors d'une interpellation, un drone filme leurs moindres faits et gestes… ».

    LES JURYS EN IMAGES (source : Le Public Système Cinéma)

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    - Remarque : Chanel sera partenaire du festival pour la première fois cette année, preuve que le glamour et le chic seront plus que jamais au rendez-vous. Il n'y a rien de surprenant néanmoins à ce que Chanel soit partenaire de ce festival, les liens entre Chanel et Deauville mais aussi Chanel et le cinéma étant particulièrement étroits. C'est en effet à Deauville que Gabrielle Chanel ouvrit sa première boutique en 1913 (sous l'hôtel Normandy où figure d'ailleurs une plaque en sa mémoire). Et, l'an passé, un parfum nommé Paris-Deauville a été mis en vente par la marque, vente associée à une très élégante campagne de communication orchestrée par Chanel. Retrouvez mon article à ce sujet, ici.

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    -David Parré, directeur général du resort Barrière de Deauville, également présent à la conférence, de son côté a annoncé que cette année le Club 13 (ancien Regine’s) serait le « lieu incontournable after tapis rouge ». Par ailleurs, tous les clients du resort Barrière pourront suivre les cérémonies du festival sur la chaine 45, nouvellement créée pour l’évènement. Il a également annoncé des expositions au Normandy, au Casino, à l’hôtel Royal et des dîners d’ouverture et de clôture plus festifs et dynamiques.

    Je vous rappelle que, comme chaque année, et pour la 10ème année consécutive, en partenariat avec le CID (Centre International de Deauville, salle dans laquelle se déroule le Festival du Cinéma Américain), j’ai le plaisir de mettre en jeu 36 pass (valeur unitaire : 35 euros) pour cette 45ème édition du festival.  Le concours est à retrouver ici et vous pouvez participer jusqu'au 28 août à minuit et gagner de 1 à 9 pass par personne.

    Si vous hésitez encore à venir, retrouvez mon compte rendu de l’édition 2018, ici, et mon article bilan dans le magazine Normandie Prestige 2019 ou encore mes articles quotidiens publiés l’an passé pendant le festival dans le quotidien Paris-Normandie. Dans ces différents articles, vous trouverez quelques réponses aux questions du concours qui vous permet de remporter vos pass.

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    (Pour lire mon article complet sur le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2018 dans Normandie Prestige, retrouvez le magazine, présent dans tous les hôtels de Deauville).

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    Enfin, cette année pour la première fois, 9 films présentés en Compétition au Festival du cinéma américain de Deauville seront repris les samedi 21 et dimanche 22 septembre au Beau Regard. Le Beau Regard est un nouveau concept hybride situé Place Saint-Germain-des-Prés, union d’un restaurant, d’un cinéma de 208 places et bientôt d’un bar de nuit.  Programme : Samedi 21 septembre à 13h30 : MICKEY AND THE BEAR d’Annabelle Attanasio Samedi 21 septembre à 15h30 : WATCH LIST de Ben Rekhi Samedi 21 septembre à 17h30 : THE PEANUT BUTTER FALCON de Tyler Nilson et Michael Schwartz Samedi 21 septembre à 19h30 : SWALLOW de Carlo Mirabella-Davis Samedi 21 septembre à 21h30 : JUDY AND PUNCH de Mirrah Foulkes Dimanche 22 septembre à 13h45 : HAM ON RYE de Tyler Taormina Dimanche 22 septembre à 15h30 : SKIN de Guy Nattiv Dimanche 22 septembre à 18h : THE LIGHTHOUSE de Robert Eggers Dimanche 22 septembre à 20h15 : KNIVES AND SKIN de Jennifer Reeder  / Beau Regard Place Saint-Germain-des-Prés 75006 Paris

    La 44ème édition du festival fut riche d’instants magiques à commencer par l’inoubliable concert de Renaud Capuçon. Il y eut aussi le discours lyrique et inspiré en hommage à Morgan Freeman prononcé par Vincent Lindon, les standing ovations à la fin de certaines projections (Puzzle, Les Chatouilles…), la remise du prix du 44ème Festival aux Frères Sisters de Jacques Audiard et une clôture qui s’est achevée dans la bonne humeur comme celle qui a régné pendant ces dix jours sans un soleil irréel et étincelant. Riche d’instants magiques, à lire ce programme, cette 45ème édition le sera certainement aussi. Dreams are dreams…

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    Pour préparer au mieux votre séjour, rendez-vous dans la rubrique « Bonnes adresses » de mon blog consacré à Deauville, Inthemoodfordeauville.com. Vous en trouverez aussi sur mon blog Inthemoodforhotelsdeluxe.com.

    RECAPITULATIF DU PROGRAMME

     

    Compétition 2019

    Bull  de Annie Silverstein

    Ham on Rye  de Tyler Taormina

    Judy and Punch de Mirrah Foulkes

     Knives and Skin de Jennifer Reeder

     Mickey and the Bear de Annabelle Attanasio

     Port Authority de Danielle Lessovitz  

    Share de Pippa Bianco

     Skin de Guy Nattiv

     Swallow de Carlo Mirabella-davis

     The Climb de Michael Angelo Covino

     The Lighthouse de Robert Eggers

     The Peanut Butter Falcon de Tyler Nilson  | Michael Schwartz

     The Wolf Hour de Alistair Banks Griffin

     Watch List de Ben Rekhi

    Premières 2019

    American Woman  de Jake Scott

     Angry Birds : Copains comme...  de Thurop Van Orman

     Charlie Says  de Mary Harron

     Greener Grass  de Jocelyn Deboer  | Dawn Luebbe

     Heavy  de Jouri Smit

     Music of My Life  de Gurinder Chadha

     Seberg de Benedict Andrews

     Terre Maudite de Emma Tammi

     The Hummingbird Project  de Kim Nguyen

     Un jour de pluie à New York de Woody Allen

     Une vie cachée de Terrence Malick

     Waiting for the Barbarians de Ciro Guerra

     Wasp Network de Olivier Assayas

    Les Docs de l'Oncle Sam 2019

     5B de Paul Haggis  | Dan Krauss

     Apollo 11 de Todd Douglas Miller

     Making Waves: The Art of... de Midge Costin

     Memory – The Origins of... de Alexandre O. Philippe

     Miles Davis: Birth of the... de Stanley Nelson

     This Changes Everything de Tom Donahue  

    Tout est possible de John Chester

    Deauville Saison 10 | Game of Thrones

    NOUVEL HOLLYWOOD 2019

    Sophie Turner

    DEAUVILLE TALENT AWARD

     Pierce BROSNAN

    Comédien & producteur

    DEAUVILLE TALENT AWARD 2019

    Geena DAVIS

    Comédienne & productrice

    DEAUVILLE TALENT AWARDS 2019

    Sienna MILLER

    Comédienne

    DEAUVILLE TALENT AWARDS 2019

    2018 | American Woman

     Kristen STEWART

    Comédienne

    DEAUVILLE TALENT AWARD 2019

    2019| Seberg  

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    Je vous donne rendez-vous chaque jour à Deauville  dès le 6 septembre et le 15 septembre pour la cérémonie du palmarès en direct et pour savoir quel film succèdera à "Thunder road" de Jim Cummings, grand lauréat de l'édition 2018 .

    44ème Festival du Cinéma Américain de Deauville 91

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    Sur mes blogs Inthemoodforcinema.com et Inthemoodfordeauville.com, vous pourrez retrouver le programme au fur et à mesure des annonces et bien sûr un compte rendu détaillé du festival.

    Et si vous voulez réserver dès maintenant votre pass au CID, vous le pouvez bien sûr également, ici.

     

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     Enfin, je remercie le CID pour ce partenariat renouvelé, et une pensée émue et toute particulière pour Caroline Kuntz de la Librairie "Jusqu'aux lueurs de l'aube" de Deauville disparue en juin dernier...

  • Concours - Gagnez vos pass pour le 45ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

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    AJOUT DU 27 AOÛT : MON ARTICLE SUR LE PROGRAMME DU FESTIVAL EST EN LIGNE, ICI :

    http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2019/08/25/45eme-festival-du-cinema-americain-de-deauville-programme-co-6171859.html

    AJOUT DU 30/08/2019 : retrouvez les réponses au concours publiées ce jour sur les pages Facebook d'Inthemoodfordeauville.com (http://facebook.com/inthemoodfordeauville) et d'Inthemoodforcinema.com (http://facebook.com/inthemoodforcinema).

    Comme chaque année, et pour la 10ème année consécutive, en partenariat avec le CID (Centre International de Deauville, salle dans laquelle se déroule le Festival du Cinéma Américain), j’ai le plaisir de mettre en jeu 36 pass (valeur unitaire : 35 euros) pour cette 45ème édition du festival.

    Le concours est en bas de cette page pour ceux qui n’auraient pas envie de lire la présentation qui précède (dans laquelle, cependant, pourraient se trouver quelques réponses aux questions du concours…).

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    Comme chaque année également, et même à plus forte raison cette année, j’attends avec impatience cette édition (ma 27ème ou 28ème, à vrai dire je ne sais plus trop bien, en revanche s’il y a bien une chose sur laquelle je n’ai aucun doute, c’est que ma passion pour ce festival est toujours aussi vivace !). A plus forte raison cette année écrivais-je car cette édition s’annonce particulièrement prestigieuse puisque :

    -Catherine Deneuve, qui se fait rare, présidera le jury. Elle succède ainsi dans ce rôle à une autre actrice de grand talent, Sandrine Kiberlain. Voilà qui place cette édition 2019 du Festival du Cinéma Américain sous le signe de l'élégance, du prestige, du glamour, et du talent donc. Tant de chefs-d’œuvre figurent dans sa filmographie qu'il me serait impossible de choisir entre ceux-ci parmi lesquels "Les parapluies de Cherbourg", "Le Dernier Métro", "Le choix des armes", "Hôtel des Amériques", "Les Demoiselles de Rochefort", Belle de jour", "Fort Saganne", "Drôle d'endroit pour une rencontre", "Un conte de noël", "Indochine", "Elle s'en va"... Dans l’article à lire, ici, je vous propose plusieurs critiques de films avec cette dernière et notamment celle du film "Les yeux de ma mère" de Thierry Klifa avec, en bonus, mon récit du déjeuner presse avec l'équipe du film (dont Catherine Deneuve) lors de sa sortie.

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    -Chanel sera partenaire du festival pour la première fois cette année. Il n'y a rien de surprenant néanmoins à ce que Chanel soit partenaire de ce festival, les liens entre Chanel et Deauville mais aussi Chanel et le cinéma étant particulièrement étroits. C'est en effet à Deauville que Gabrielle Chanel ouvrit sa première boutique en 1913 (sous l'hôtel Normandy où figure d'ailleurs une plaque en sa mémoire). Et, l'an passé, un parfum nommé Paris-Deauville a été mis en vente par la marque, vente associée à une très élégante campagne de communication orchestrée par Chanel. Retrouvez mon article à ce sujet, ici.

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    -Anna Mouglalis sera présidente du jury Révélation. Notons également que Anna Mouglalis est l'ambassadrice de la maison Chanel depuis de nombreuses années. Elle avait d’ailleurs interprété Coco Chanel dans Coco Chanel & Igor Stravinsky de Jan Kounen. 

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    KRISTEN STEWART recevra un DEAUVILLE TALENT AWARD 2019 dans le cadre du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2019. Une soirée hommage aura lieu le vendredi 13 septembre, suivie de la première française de "Seberg" de Benedict Andrews. Une édition qui s'annonce décidément prestigieuse.

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    "Soucieux de rassembler tous les publics et de célébrer les 10 ans de Deauville Saison, la section consacrée aux séries, le Festival du cinéma américain de Deauville offrira sur grand écran un « marathon » de plus de 70 heures de l’intégralité des 8 saisons de la série Game of Thrones. Les 73 épisodes de la série multi récompensée seront diffusés à raison d’une saison par jour du samedi 7 au samedi 14 septembre 2019. Entrée libre dans la limite des places disponibles, au Cinéma Morny.
    Du 7 au 14 septembre 2019.

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    Pour l’heure, tels sont les seuls éléments connus au sujet de cette programmation 2019 que je ne manquerai pas de vous détailler ici. Cette édition aura cette année lieu une semaine plus tard, du 6 au 15 septembre. La conférence de presse d’annonce de sélection aura lieu le 22 août. Le programme sera néanmoins annoncé dans ses grandes lignes tout au long du mois d’août.

    Si vous hésitez encore à venir, retrouvez mon compte rendu de l’édition 2018, ici, et mon article bilan dans le magazine Normandie Prestige 2019 ou encore mes articles quotidiens publiés l’an passé pendant le festival dans le quotidien Paris-Normandie. Dans ces différents articles, vous trouverez quelques réponses aux questions ci-dessous.

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    La 44ème édition du festival fut riche d’instants magiques à commencer par l’inoubliable concert de Renaud Capuçon. Il y eut aussi le discours lyrique et inspiré en hommage à Morgan Freeman prononcé par Vincent Lindon, les standing ovations à la fin de certaines projections (Puzzle, Les Chatouilles…), la remise du prix du 44ème Festival aux Frères Sisters de Jacques Audiard et une clôture qui s’est achevée dans la bonne humeur comme celle qui a régné pendant ces dix jours sans un soleil irréel et étincelant.

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    Chaque année, le vendredi de l’ouverture, la fébrilité est à son comble. Nul doute que ce sera encore le cas cette année. Lorsque dans la majestueuse salle du CID retentit la flamboyante musique du festival, c’est toujours une réminiscence qui fait palpiter le cœur à mille à l’heure. Depuis 26 ans (ou 27 ans) pour moi. Débute alors un exaltant voyage immobile auquel invite la devise du festival : un moment unique pour tous les amoureux du cinéma. Deauville se pare alors des couleurs de la bannière étoilée. Les planches s’auréolent de mélancolie joyeuse. La ville vit soudain au rythme trépidant du 7ème art. Deauville est le festival du public. De tous les publics. De ceux qui veulent découvrir l’état de l’Amérique à travers les Docs de l’Oncle Sam et les films indépendants de la compétition. De ceux qui veulent frissonner ou rêver en découvrant les Premières (en 2018 notamment les films de Jacques Audiard, Mélanie Laurent, John Curran…) et en assistant aux hommages (une légende était sur les planches en 2018, Morgan Freeman).

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    Les films en compétition sont en effet chaque année le reflet des Etats d’Amérique et surtout de l’état de l’Amérique. L’année 2018, celle de l’après #MeToo, si la noirceur était aussi au rendez-vous, le pouvoir était pris par les femmes, deux titres des films de la compétition étaient ainsi des prénoms féminins (Nancy et Diane) et six d’entre eux avaient pour personnages principaux des protagonistes féminines. Des femmes souvent condamnées par l’existence, engluées ou même enfermées dans leur quotidien, leur passé, confrontées à la solitude, à la maladie, à la mort, aux traumatismes…et même enfermées au sens propre et condamnées à mort dans le douloureux Dead women walking. Des femmes fortes et combattives qui s’emparaient néanmoins de leurs destins. Les films s’achevaient ainsi souvent par un nouveau départ (au sens propre). En route vers un lendemain peut-être plus joyeux. Une note d’espoir malgré tout. Dans chaque film aussi ou presque, la religion était aussi (omni)présente. « Une Amérique où règne le désenchantement et la mélancolie, où l'espoir est tenace », comme l’avait très bien résumé la présidente du jury de la critique, l’enthousiaste Danièle Heymann. Le jury de la critique, lors de la cérémonie du palmarès, avait d’ailleurs également tenu à saluer « la quasi-parité de la compétition avec 6 films de femmes. »

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    L’an passé, le festival avait par ailleurs choisi de mettre en avant le talent de quatre femmes qui, "toutes, par leurs choix exigeants et leurs parcours, témoignent d’une audace et d’une liberté qui font la force du cinéma indépendant contemporain dans toute sa diversité et sous toutes ses formes: Kate Beckinsale (Deauville Talent Award), Elle Fanning (Nouvel Hollywood); Mélanie Laurent; et Shailene Woodley (Nouvel Hollywood)." Et c’était aussi une femme (amoureuse de Deauville, elle aussi), Sandrine Kiberlain, qui présidait le jury. Il y eut aussi Sarah Jessica Parker, si lumineuse avec son « énergie unique et transgressive » comme l’avait souligné le Maire de Deauville. Les femmes étaient aussi à l’honneur dans les documentaires. La compétition, comme chaque année, était une fenêtre ouverte sur les tourments de l’Amérique contemporaine dans laquelle ses citoyens courent après la liberté, l’émancipation, le droit d’exister simplement sans être discriminé, bien loin de l’American dream. Les films primés étaient pourtant pour la plupart parsemés de notes de poésie et de fantaisie, s’achevant le plus souvent par un regard ou un départ, bref un espoir opiniâtre…

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    "L'art du cinéma consiste à s'approcher de la vérité des hommes, et non pas à raconter des histoires de plus en plus surprenantes" disait Jean Renoir. Cette vérité, chaque année, la compétition de Deauville nous la donne à voir et c’est toujours un voyage particulièrement instructif dans l’Amérique contemporaine, comme ce sera sans aucun doute à nouveau le cas cette année.

    Pour préparer au mieux votre séjour, rendez-vous dans la rubrique « Bonnes adresses » de mon blog consacré à Deauville, Inthemoodfordeauville.com. Vous en trouverez aussi sur mon blog Inthemoodforhotelsdeluxe.com.

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    Je vous donne rendez-vous à Deauville pour un compte rendu quotidien dès le 5 septembre. Suivez-moi en direct sur les réseaux sociaux :

    -instagram (@sandra_meziere),

    -twitter (@Sandra_Meziere et @moodfdeauville)

    -et sur les pages Facebook d’Inthemoodfordeauville.com (http://facebook.com/inthemoodfordeauville) et d’Inthemoodforcinema.com (http://inthemoodforcinema.com).

    Sur mes blogs Inthemoodforcinema.com et Inthemoodfordeauville.com, vous pourrez retrouver le programme au fur et à mesure des annonces et bien sûr un compte rendu détaillé du festival.

    Et si vous voulez réserver dès maintenant votre pass au CID, vous le pouvez bien sûr également, ici.

    CONCOURS – REGLEMENT

    Seules les personnes n’ayant jamais gagné deux fois ou plus aux concours similaires organisés les années passées sur mes blogs sont autorisées à participer.

    Seuls les lauréats seront contactés (par email).

    Fin du concours le 28 août, à minuit. Les réponses seront publiées ici.

     Les pass seront à retirer sur place, à Deauville (à une adresse que je vous indiquerai), le jour de votre arrivée.

    Comme ce sont les vacances, je vous propose un petit jeu avec de nombreuses questions. Les lots seront attribués prioritairement aux personnes ayant obtenu toutes les bonnes réponses. Dans le cas où le nombre de personnes ayant trouvé toutes les bonnes réponses n’atteindrait pas le chiffre de 15 correspondant au nombre de lots seraient récompensées les personnes ayant trouvé un maximum de bonnes réponses. Les deux dernières questions permettront de départager les égalités. N’hésitez donc pas à participer même si vous ne connaissez pas toutes les réponses, vous aurez encore ainsi toutes vos chances ! Sachez d’ailleurs que certaines années personne n’a trouvé toutes les bonnes réponses donc même si vous n’en trouvez que quelques-unes, n’hésitez pas à tenter votre chance.

    Les questions (et les réponses) portent le plus souvent sur le cinéma américain, le Festival de Deauville, Deauville, et sur ce que nous savons déjà de cette 45ème édition. Vous devriez donc trouver un grand nombre de réponse sur mon blog Inthemoodfordeauville.com, dans mes articles sur l’édition 2018 et sur le site officiel du festival.

    Vos réponses sont à envoyer à : inthemoodforfilmfestivals@gmail.com avec, pour intitulé de votre email, « Concours Festival du Cinéma Américain de Deauville 2019 ». Merci d’indiquer vos nom et prénom (pas de pseudo). Si vous n’êtes pas disponible aux dates de votre lot, le pass ne sera pas échangeable. Je vous remercie donc par avance de vous assurer d’être disponible pendant le festival.

    Je vous invite à suivre mon compte instagram @sandra_meziere, mon compte twitter @Sandra_Meziere et la page Facebook d’Inthemoodfordeauville.com http://facebook.com/inthemoodfordeauville sur lesquels je vous donnerai régulièrement des indices jusqu’à la date de fin du concours.

    Les 36 pass en jeu mis à disposition par le CID sont répartis ainsi (soit 15 gagnants) :

    Lot 1 : 9 pass du samedi 7 au dimanche 15 septembre

    Lot 2 :  4 pass, soit un par jour, pour le week-end de clôture du jeudi 12 au dimanche 15 septembre

    Lot 3 : 5 pass pour le premier week-end (prolongé en semaine), soit 1 par jour : samedi 7, dimanche 8, lundi 9, mardi 10, mercredi 11

    Lot 4 :  5 pass semaines, soit un par jour pour le lundi 9, le mardi 10, le mercredi 11, le jeudi 12, le vendredi 13

    Lot 5 : 2 pass pour le 1er week-end (un pour le samedi 7 et un pour le dimanche 8)

    Lot 6 : 2 pass pour le 2ème week-end (1 pour le samedi 14 et 1 pour le dimanche 15)

    Lots 7 à 15 : 1 pass pour un jour du festival entre le samedi 7 et le dimanche 15 (attribué par  nombre de bonnes réponses du premier au dernier)

    QUESTIONS

    1/ A qui appartiennent ces yeux et ces lunettes ?

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    2/ Anna – Audrey – Marie-France - Keira… Qui suis-je ? Citez un autre de « mes » prénoms ?

    3/ De quel film (que je vous recommande vivement) est extraite cette image ?

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    4/ Comment se nomment leS 2 filmS dans lesquels vous pouvez voir ce plan ?

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    5/ Quel est ce film ?

    Indices : 180000. Lauréat. 9102. Acteur réalisateur.

    6/ De quel film est extraite cette image ?  Trouvez un lien avec le Festival de Deauville...

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    7/ Petite devinette. Quelle est cette personnalité du cinéma ? Merci d’expliquer les indices suivants :

    Deauville. Maison. Clan. Patron

    8/ Qui a réalisé ces photos ?

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    9/ Quel film récemment présenté dans le cadre du Festival du Cinéma Américain de Deauville faisait songer à « Cléo de 5 à 7 » d'Agnès Varda ?

    10/ Dans quelle affiche ai-je découpé ce bout d’image ?

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    11/ A quel film les trois indices suivants font-ils référence ?

    Vol au-dessus de la forêt – sélection – 2019 

    12/ Devinette : à quel lieu deauvillais ces célèbres vers vous font-ils penser ?


    Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
    Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?
    Mon bras qu'avec respect tout l'Espagne admire,
    Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire,

    13/ Complétez cette citation en fonction des deux indices suivants : Incendie / Mélanie :

    Demain _ un _ _

    14 / Quelle est cette année ?

    Gloria – King – John – Kirk

    15/ Lesquels de ces noms ne figurent pas sur les planches de Deauville ?

    Michael Douglas – Morgan Freeman – Marilyn Monroe – Leonardo DiCaprio – Jack Nicholson – Jessica Chastain – Lauren Bacall – James Ivory – Richard Chamberlain – Kristin Scott Thomas – Lana Turner – Robert Pattinson – Robert Redford

    16/ Qui est le « président à vie » du jury du Festival du Cinéma Américain de Deauville ?

    17/ Quel est cet anniversaire ?

    Al – Bleu

    18/   Trouvez deux points communs entre ces deux films :

    Gerry - Il faut sauver le soldat Ryan

    19/ Pourquoi voulez-vous assister au 45ème Festival du Cinéma Américain de Deauville ?  

    (En une phrase ou beaucoup plus, il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse, l’essentiel est d’être sincère, cela me permettra de départager les égalités).

    20/ Quel est le film américain que vous préférez parmi ceux antérieurs à l’année 1980, et pourquoi ?

     (En une phrase ou beaucoup plus, il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse, l’essentiel est d’être sincère, cela me permettra de départager les égalités).

  • Critique de JE VEUX VOIR de Khalil Joreige et Joana Hadjithomas

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    Je vous ai déjà parlé plusieurs fois de ce film, mon coup de coeur du Festival de Cannes 2008 que je vous recommande inconditionnellement: un film atypique et inclassable, un véritable bijou cinématographique. La présence de son coréalisateur Khalil Joreige au jury des courts métrages et de la Cinéfondation du Festival de Cannes 2018 est pour moi l'occasion de partager à nouveau mon enthousiasme pour ce film, un de mes souvenirs  les plus marquants du festival.

    Ci-dessous, ma critique du film écrite suite à sa projection dans la section Un Certain Regard du 61ème Festival de Cannes où il était présenté.

     

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    Ci-dessus, photos...floues "In the mood for Cannes": L'équipe du film "Je veux voir" au Festival de Cannes 2008.
     
     
    Alors que dehors des rafales de vent et des pluies torrentielles s’abattent sur la Croisette, je profite de ces quelques minutes de calme pour écrire : un  silence, une pause dans la frénésie cannoise  presque déstabilisante me faisant réaliser que cette vie irréelle ne dure que l’espace de 12 jours et s’achèvera dans ce qui me semble être une délicieuse éternité, que la réalité peut reprendre ses droits, qu’elle le fera. Quelques minutes pour faire un flash-back sur toutes ces images de vie et de cinéma contrastées, fortes dans les deux cas,  lumineuses (dans le premier cas) et sombres (dans le second), oniriques (dans le premier cas) et cauchemardesques (dans le second). Entre apesanteur réelle et pesanteur fictive, écartelée entre des émotions que même la tempête ne balaiera pas, tout juste se fera-t-elle l’écho de leur puissance, de leur violence presque fascinante. Quelques minutes donc pour évoquer la projection de cet après-midi dans la section Un Certain Regard : Je veux voir  réalisé par Joana Hadjithomas et Khalil Joreige dans lequel « joue » Catherine Deneuve.

    Pitch par l’équipe du film : « Juillet 2006. Une guerre éclate au Liban. Une nouvelle guerre mais pas une de plus, une guerre qui vient briser les espoirs de paix et l'élan de notre génération.  Nous ne savons plus quoi écrire, quelles histoires raconter, quelles images montrer. Nous nous demandons : " Que peut le cinéma ? ".
    Cette question, nous décidons de la poser vraiment. Nous partons à Beyrouth avec une " icône ", une comédienne qui représente pour nous le cinéma, Catherine Deneuve. Elle va rencontrer notre acteur fétiche, Rabih Mroué.  Ensemble, ils parcourent les régions touchées par le conflit. A travers leurs présences, leur rencontre, nous espérons retrouver une beauté que nos yeux ne parviennent plus à voir.  Une aventure imprévisible, inattendue commence alors…. ».

    Lors de la présentation du film au public, Khalil Joreige a déclaré : "Nous sommes très émus de présenter ce film aujourd’hui. Nous remercions Thierry Frémaux et l’équipe du Festival. Pour nous, ce film est une vraie aventure cinématographique qui, vous le verrez, devient de plus en plus intense et surprenante. Nous tenons à remercier Catherine Deneuve pour sa générosité et son audace, pour nous avoir permis de faire ce film." Et Joana Hadjithomas de conclure : "Je dédie cette projection à ceux qui auraient voulu être avec nous : notre équipe, nos familles, nos amis qui n’ont pas pu faire le voyage à cause des derniers événements."

    C’est donc de nouveau en miroir du monde pour reprendre les termes de Steve Mc Queen, le réalisateur de Hunger dont je vous parlais avant-hier que se positionne ce film. Un miroir dans lequel se reflètent et s’influencent intelligemment sa beauté et sa laideur, sa vérité et sa mythologie, sa réalité et sa fiction. Je veux voir est en effet un film inclassable qui mélange intelligemment fiction et documentaire, un mélange duquel résulte alors une impression troublante qui ne nuit pas au propos mais au contraire le renforce, paradoxalement le crédibilise.

    Un Certain Regard. Le nom de cette sélection était parfaitement choisi pour accueillir ce film. De regards il y est en effet beaucoup question.  Celui magnétique, troublé, inquiet, empathique, curieux de Catherine Deneuve. Un regard certain, en apparence en tout cas. C’est donc son regard ( elle est tantôt filmée de face, tantôt en caméra subjective) qui guide le nôtre. Le film commence ainsi : Catherine Deneuve est filmée de dos, à la fenêtre, à Beyrouth qu’elle regarde et surplombe. De dos avec cette silhouette tellement reconnaissable, celle de l’icône qu’elle représente pour les cinéastes qui l’ont choisie. Elle dit alors qu’elle veut voir. Elle veut voir les traces de la guerre. Elle veut voir ce qui ne lui paraît pas réel à travers l’écran de télévision.

    Cette rencontre ensuite avec Rabih Mroué qui sera son guide et chauffeur sonne tellement juste, semble tellement éclore sous nos yeux que nous sommes presque gênés d’être là et en même temps captivés. Catherine Deneuve ou son personnage, qu’importe, demande si elle peut fumer autant par politesse que pour amorcer une conversation, une complicité, puis elle s’interroge sur le fait que Rabih ne mette pas de ceinture. Il lui explique que depuis la guerre les principes ont un peu volé en éclats. Elle précise qu’elle n’est pas pour l’ordre mais que c’est quand même dangereux. Son visage ne trahit presque aucune émotion et n’en est justement que plus émouvant, de même lorsqu’elle demande pour la deuxième fois si elle peut fumer et reparle de la ceinture de sécurité après un évènement dangereux. Comme si ces propos trahissaient sa peur et la rassuraient, leur réitération les rendant tragiquement drôles. Son ton posé contraste avec l’inquiétude que trahit ses paroles.

    Peu à peu ils s’éloignent de Beyrouth, on leur interdit de filmer, ou le scénario prévoyait qu’on fasse croire qu’on leur interdisait de filmer. Le résultat est le même. Nous ne savons pas. Que ce soit fictif ou réel l’essentiel est que cela soit tellement évocateur. Un avion passe et émet un puissant fracas, comme une bombe que l’on lâcherait. Catherine Deneuve sursaute et pour la première fois ou presque son corps trahit sa peur. Le chauffeur lui explique que l’avion  israélien a passé le mur du son, que le but est juste de faire peur. Rare évocation de la situation politique. Le film est là pour nous permettre de voir, pas pour nous prendre à parti ou expliquer. Juste voir la désolation après et à travers la beauté. Juste pour voir ce contraste violent et magnifique.

    Que ce soit Catherine Deneuve ou son personnage qui sursaute en entendant cet avion, peu importe, la peur se transmet, traverse l’écran, nous atteint, comme le sentiment de désolation de ces carcasses d’acier et de ferrailles que des pelleteuses charrient longuement, symboles de tant de vies et de passés volés en éclat, abattus, piétinés, niés.

    La relation semble se nouer entre les deux personnages ( ?) sous nos yeux , entre les deux êtres ( ?) peut-être, une relation faîte de pudeur, d’intensité créée par la peur, la force de cette rencontre, son caractère unique et son cadre atypique (la scène où il lui dit les dialogues de  Belle de jour en Arabe, où il en oublie d’être attentif et se retrouve dans un endroit miné est à la fois effrayante et sublime, poétique et terriblement réaliste, l’instant poétique, cinématographique qu’ils vivent renforçant la peur créée par la soudaineté du surgissement d’une terrible réalité, potentiellement fatale). Une relation entre deux réalités, entre le cinéma et la réalité, aussi. Une belle rencontre en tout cas. Comme deux personnages de cinéma. Si réels (nous croyons vraiment à leur relation) et si cinématographique (ils forment sous nos yeux un couple qui pourrait être tellement cinématographique).

     La fin (Catherine Deneuve se rend à une réception en son honneur après cette journée que l’on devine si intense et éprouvante) pourrait être le début d’une fiction, une des plus belles fins qu’il m’ait été donné de voir au cinéma, qui prouve la force d’un regard, un regard décontenancé, un regard ébloui par les lumières d’une fête tellement décalées après celles de la journée, un regard qui cherche la complicité de celui devenu un ami, un regard qui cherche la réalité de ce qu’il a vécu ou ressenti dans celui d’un autre, un regard qui nous embarque dans son tourbillon d’émotions et d’intensité, tandis qu’un officiel obséquieux (non?) évoque « la formidable capacité de résilience des Libanais » comme il évoquerait la pluie et le beau temps. Le regard alors tellement passionné de Catherine Deneuve contraste avec la banalité du discours de ce dernier. Oui, un certain regard. Tellement troublé et troublant et expressif lorsqu’il croise le regard attendu qu’il ouvre une infinitude de possibles, qu’il ouvre sur le rêve, qu’il ouvre sur la puissance du cinéma, des images, d’une rencontre, qu’il ouvre sur un nouvel espoir. "Toute la beauté du monde". Malgré tout.

     La présence presque "improbable" et "onirique" de Catherine Deneuve comme l’ont définie les réalisateurs est à la fois un écho à la beauté du sud et un contraste saisissant avec le spectacle de désolation des paysages en ruine, des vies dévastées.  Elle y apparaît en tout cas magnifique de dignité et de courage. Oui, une belle leçon de dignité et de courage mais aussi de cinéma et d’espoir…

    Le mélange si habile de fiction et de documentaire, de mémoire historique et de mythologie cinématographique,  en fait un film, un témoignage aussi, inclassable, captivant, troublant,  jamais didactique, un film que l’on veut voir, et que l’on voudrait revoir, ne serait-ce que pour ce dernier regard échangé. Sublime. Inoubliable. Rare.

  • Critique de LA SIRENE DU MISSISSIPI de François Truffaut (à voir ce soir à 20H55 sur Arte)

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    Après mes critiques de Baisers volés  (1969) et La Femme d’à côté  (1981),  je poursuis le cycle consacré à François Truffaut en remontant un peu dans le temps, avec La Sirène du Mississipi (diffusé à 20H55, sur Arte), un film sorti en 1969. Dédié à Jean Renoir, adapté, scénarisé et dialogué par Truffaut d’après un roman de William Irish intitulé  Waltz into Darkness  (pour acquérir les droits François Truffaut dut emprunter à Jeanne Moreau, Claude Lelouch et Claude Berri), c’est davantage vers le cinéma d’Alfred Hitchcock, que lorgne pourtant ce film-ci, lequel Hitchcock s’était d’ailleurs lui-même inspiré d’une nouvelle de William Irish pour Fenêtre sur cour. Truffaut avait lui-même aussi déjà adapté William Irish pour La mariée était en noir, en 1968.

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    Synopsis : Louis Mahé (Jean-Paul Belmondo) est fabriquant de cigarettes à La Réunion. Il doit épouser Julie Roussel qu’il a rencontrée par petite annonce et dont il doit faire la connaissance le jour du mariage. Lorsqu’elle débarque à La Réunion, d’une beauté aussi froide que ravageuse, elle ressemble peu à la photo qu’il possédait d’elle. Elle lui affirme ainsi lui avoir envoyé un faux portrait, par méfiance. Peu de temps après le mariage, l’énigmatique Julie s’enfuit avec la fortune de Louis. Louis engage alors le solitaire et pointilleux détective Comolli (Michel Bouquet) pour la rechercher, et il rentre en France. Après une cure de sommeil à Nice, il retrouve Julie qui se nomme en réalité Marion (Catherine Deneuve) par hasard, elle travaille désormais comme hôtesse dans une discothèque. Il est déterminé à la tuer mais elle l’apitoie en évoquant son enfance malheureuse et ses sentiments pour lui qui l’aime d’ailleurs toujours… Commence alors une vie clandestine pour ce singulier couple.

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    Ce film connut un échec à sa sortie. Truffaut l'expliqua ainsi  : « Il est aisé d’imaginer ce qui a choqué le monde occidental. La Sirène du Mississipi montre un homme faible (en dépit de son allure), envoûté par une femme forte (en dépit de ses apparences) ». Voir ainsi Belmondo ravagé par la passion qui lui sacrifie tout explique pour Truffaut l’échec du film. C’est vrai que ce film peut dérouter après  Baisers volés, quintessence du style Nouvelle Vague. Son romantisme échevelé, sombre, voire désespéré (même si Doinel était déjà un personnage romantique) mais aussi son mélange des genres (comédie, drame, film d’aventures, film noir, policier) ont également pu dérouter ceux qui voyaient avant tout en Truffaut un des éminents représentants de la Nouvelle Vague.

    Comme chacun des films de Truffaut La Sirène du Mississipi n’en révèle pas moins une maîtrise impressionnante de la réalisation et du sens de la narration, des scènes et des dialogues marquants, des références (cinématographiques mais aussi littéraires) intelligemment distillées et le touchant témoignage d’un triple amour fou : de Louis pour Marion, de Truffaut pour Catherine Deneuve, de Truffaut pour le cinéma d’Hitchcock.

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    Truffaut traite ainsi de nouveau d’un de ses thèmes de prédilections : l’amour fou, dévastateur, destructeur. Malgré la trahison de la femme qu’il aime, Louis tue pour elle et la suit au péril de sa propre existence… Après les premières scènes, véritable ode à l’île de La Réunion qui nous laisse penser que Truffaut va signer là son premier film d’aventures, exotique, le film se recentre sur leur couple, la troublante et trouble Marion, et l’amour aveugle qu’elle inspire à Louis. Truffaut traitera ce thème de manière plus tragique, plus subtile, plus précise encore dans L’Histoire d’Adèle.H, dans La Peau douce (réalisé avant La Sirène du Mississipi) notamment ou, comme nous l’avons vu, dans La Femme d’à côté , où, là aussi, Bernard (Gérard Depardieu) emporté par la passion perd ses repères sociaux, professionnels, aime à en perdre la raison avec un mélange détonant de douceur et de douleur, de sensualité et de violence, de joie et de souffrance dont La sirène du Mississipi porte déjà les prémisses.

    Bien qu’imprégné du style inimitable de Truffaut, ce film est donc aussi une déclaration d’amour au cinéma d’Hitchcock, leurs entretiens restant le livre de référence sur le cinéma hitchcockien (si vous ne l’avez pas encore, je vous le conseille vivement, il se lit et relit indéfiniment, et c’est sans doute une des meilleures leçons de cinéma qui soit). Les Oiseaux , Pas de printemps pour Marnie, Sueurs froides, Psychose, autant de films du maître du suspense auxquels se réfère La Sirène du Mississipi. Et puis évidemment le personnage même de Marion interprétée par Catherine Deneuve, femme fatale ambivalente, d’une beauté troublante et mystérieuse, d’une blondeur et d’une froideur implacables, tantôt cruelle, tantôt fragile, emprunte beaucoup aux héroïnes hitchcockiennes, à la fois à Tippie Hedren dans Pas de printemps pour Marnie ou à Kim Novak dans Sueurs froides  notamment pour la double identité du personnage dont les deux prénoms (Marion et Julie) commencent d’ailleurs comme ceux de Kim Novak dans le film d’Hitchcock- Madeleine et Judy-.

    A Deneuve, qui vient d'accepter le film, Truffaut écrivit : « Avec La Sirène, je compte bien montrer un nouveau tandem prestigieux et fort : Jean-Paul, aussi vivant et fragile qu'un héros stendhalien, et vous, la sirène blonde dont le chant aurait inspiré Giraudoux. » Et il est vrai qu’émane de ce couple, une beauté ambivalente et tragique, un charme tantôt léger tantôt empreint de gravité. On retrouve Catherine Deneuve et Jean-Paul Belmondo dans des contre-emplois dans lesquels ils ne sont pas moins remarquables. Elle en femme fatale, vénale, manipulatrice, sirène envoûtante mais néanmoins touchante dont on ne sait jamais vraiment si elle aime ou agit par intérêt. Lui en homme réservé, follement amoureux, prêt à tout par amour, même à tuer.

    A l’image de l’Antiquaire qui avait prévenu Raphaël de Valentin dans  La Peau de chagrin à laquelle Truffaut se réfère d’ailleurs, Louis tombant par hasard sur le roman en question dans une cabane où ils se réfugient ( faisant donc de nouveau référence à Balzac après cette scène mémorable se référant au  Lys dans la vallée dans Baisers volés ), et alors que la fortune se réduit comme une peau de chagrin, Marion aurait pu dire à Louis : « Si tu me possèdes, tu possèderas tout, mais ta vie m'appartiendra ».

    Enfin ce film est une déclaration d’amour de Louis à Marion mais aussi et surtout, à travers eux, de Truffaut à Catherine Deneuve comme dans cette scène au coin du feu où Louis décrit son visage comme un paysage, où l’acteur semble alors être le porte-parole du cinéaste. Le personnage insaisissable, mystérieux de Catherine Deneuve contribue largement à l’intérêt du film, si bien qu’on imagine difficilement quelqu’un d’autre interprétant son rôle.

    Comme souvent, Truffaut manie l’ellipse avec brio, joue de nouveau avec les temporalités pour imposer un rythme soutenu. Il cultive de nouveau le hasard comme dans Baisers volés, film dans lequel il était le principal allié de Doinel, pour accélérer l’intrigue.

    Alors, même si ce film n’est pas cité comme l’un des meilleurs de Truffaut, il n’en demeure pas moins fiévreux, rythmé, marqué par cette passion, joliment douloureuse, qui fait l’éloge des grands silences et que symbolise si bien le magnifique couple incarné par Deneuve et Belmondo. Avec La Sirène du Mississipi qui passe brillamment de la légèreté au drame et qui dissèque cet amour qui fait mal, à la fois joie et souffrance, Truffaut signe le film d’un cinéaste et d’un cinéphile comme le fit par exemple également Pedro Almodovar avec Les Etreintes brisées.

    La Sirène du Mississipi s’achève par un plan dans la neige immaculée qui laisse ce couple troublant partir vers son destin, un nouveau départ, et nous avec le souvenir ému de cet amour fou que Truffaut, mieux que nul autre cinéaste, a su retranscrire à l'écran.

    Dix ans plus tard, Catherine Deneuve interprétera de nouveau une Marion dans un film de Truffaut, Le dernier métro, et sera de nouveau la destinataire d’ une des plus célèbres et des plus belles répliques de Truffaut, et du cinéma, que Belmondo lui adresse déjà dans La Sirène du Mississipi :

    « - Quand je te regarde, c'est une souffrance.

    - Pourtant hier, tu disais que c'était une joie.

    - C'est une joie et une souffrance.''

    Sans doute une des meilleures définitions de l’amour, en tout cas de l’amour dans le cinéma de Truffaut… que nous continuerons à analyser prochainement avec « L’Histoire d’Adèle.H ». En attendant je vous laisse méditer sur cette citation et sur le chant ensorcelant et parfois déroutant de cette insaisissable « Sirène du Mississipi ».

    En bonus: mon article sur l'hommage du Festival de Cannes 2011 à Jean-Paul Belmondo

  • Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule 2017 en direct du 6 au 12 novembre

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    Après une petite pause studieuse dans mes pérégrinations en festivals de cinéma, après Cannes, Cabourg, Deauville, j'aurai le plaisir de couvrir le 4ème Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule dont je vous parle ici depuis sa première édition.

    Vous pourrez me suivre ici, sur twitter (@Sandra_Meziere), Instagram (@sandra_meziere) et Facebook (http://facebook.com/inthemoodforcinema) en direct du festival du 6 au 12 novembre.

    Retrouvez mes bilans des éditions précédentes :

    mon compte rendu du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule 2014

    et mon compte rendu du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule 2015

    et mon compte rendu du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule 2016.

    Retrouvez également mes premiers articles consacrés à cette édition 2017 :

    Programme détaillé et commenté

    L'hommage du Festival et Cinéma et Musique de Film de La Baule à Catherine Deneuve : critiques de films avec l'actrice ("Elle s'en va", La Sirène du Mississipi", "Les yeux de sa mère"... et de nombreuses autres)

    Jacques Tati à l'honneur : critique de "Playtime"

    Melville à l'honneur au festival : critiques du "Samouraï", "Le Cercle rouge", L'armée des ombres"

    En attendant "Tout les sépare de Thierry Klifa (en compétition au festival), ma critique de "Les yeux de sa mère" et le récit de ma rencontre avec l'équipe du film

    Retrouvez également mon recueil de nouvelles "Les illusions parallèles" (Editions du 38) dont une nouvelle se déroule intégralement dans le cadre du festival et dont j'aurai l'occasion de vous reparler la semaine prochaine. Toutes les critiques ici dans mon "actualité de romancière".

    J'aurai également le plaisir de tester l'hôtel Barrière l'Hermitage. En attendant retrouvez mes autres bonnes adresses à La Baule et Pornichet, ici.

  • Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule 2017 : le programme complet détaillé (un festival à suivre ici en direct du 6 au 12 novembre)

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    Retrouvez ce même article sur Inthemoodforfilmfestivals.com, ici.

    Lors des trois premières éditions du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule (créé par Sam Bobino en 2014 -qui  a aussi notamment à son actif  d’être délégué général de la Semaine du Cinéma Positif– et le cinéaste Christophe Barratier), je vous avais fait part de mon enthousiasme pour ce nouvel évènement cinématographique, convivial et passionnant, qui a lieu dans le cadre idyllique de La Baule, un festival pour lequel j’ai eu un coup de cœur tel que l’une des nouvelles de mon recueil « Les illusions parallèles » (Editions du 38), se déroule dans le cadre de celui-ci. J'avais d'ailleurs eu le plaisir de le dédicacer dans le cadre du festival l'an passé. Pour la 4ème année consécutive, vous pourrez me suivre en direct du festival. Je vous promets une belle immersion, a fortiori cette année. Suivez-moi sur twitter (@Sandra_Meziere) et Instagram (@sandra_meziere) pour tout savoir du festival au jour le jour. 

    Je  recommande vivement dès à présent cette édition 2017 du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule, d’autant plus que le programme s'annonce particulièrement riche et alléchant (7 films en compétition, de nombreuses avant-premières, un jury présidé par Diane Kurys, un hommage à Vladimir Cosma et à Catherine Deneuve, de nombreux invités, des concerts, des classiques du cinéma à voir et revoir, de nombreuses animations dont une exposition consacrée à De Funès...- retrouvez tout le programme détaillé ci-dessous : 48 films dont 20 avant-première, 2 concerts, 3 Master class, 2 ciné-concert, une exposition De Funès) avec une durée en plus rallongée d'une journée cette année(avec ainsi une préouverture le 6 novembre avec  "Moi et le Che » de Patrice Gautier, avec Patrick Chesnais,en présence de Patrick Chesnais et Patrice Gautier). La cérémonie d'ouverture officielle aura lieu le mercredi 8 novembre à 20H  en présence du Jury avec un hommage à Remy Julienne en sa présence et un concert « UK on The Rocks » (Trio Cover) : Hommage au film « Good Morning England ». La cérémonie de remise des Prix aura lieu le samedi 11 novembre à 20H, en présence du Jury et de nombreux guests avec ensuite un concert dirigé par Vladimir Cosma, « Vladimir Cosma, dirige ses plus grandes musiques de films » (avec un Orchestre de 60 musiciens). 
     

    Pour tout savoir sur le Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule retrouvez :

    mon compte rendu du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule 2014

    et mon compte rendu du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule 2015

    et mon compte rendu du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule 2016.

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    Retrouvez également toutes mes bonnes adresses à La Baule pour profiter au mieux du festival, ici.

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    (Photos ci-dessous prises à l'hôtel Barrière Le Royal Thalasso de La Baule, mon article ici à ce sujet. Je vous parlerai également prochainement de l'hôtel Barrière L'Hermitage également rénové.)

     

    LES EVENEMENTS A NE PAS MANQUER

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    - L’hommage rendu, en sa présence, au compositeur Vladimir Cosma,

    une légende à qui l'on doit d'innombrables musiques de films dont celles de La Boum, des Aventures de Rabbi Jacob, du Grand Blond avec une chaussure noire (des films que vous pourrez d'ailleurs revoir dans le cadre du festival), de L'Aile ou La Cuisse, de La Chèvre, du Diner de cons , etc. VLADIMIR COSMA dirigera ses plus grandes musiques de film avec un orchestre symphonique d'une soixantaine de musiciens et artistes internationaux, sur la scène du Palais des Congrès Atlantia de La Baule, le samedi 11 Novembre à 20h. (précédé de la Cérémonie de remise des Prix du Festival) - Réservation : Site de vente en ligne : billetterie.atlantia-labaule.com. Par téléphone au : 02 40 11 51 51

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    -L'hommage à Catherine Deneuve :

    l'actrice viendra présenter en avant-première "Tout nous sépare" de Thierry Klifa aux côtés de ce dernier et de Nicolas Duvauchelle le samedi 11 novembre à 15h au Cinéma le Gulf Stream. A cette occasion, en bonus, en bas de cet article, retrouvez ma critique de "Les yeux de sa mère" de Thierry Klifa et le récit de ma rencontre avec l'équipe du film (dans lequel jouait déjà Catherine Deneuve). Cliquez ici pour retrouver mon article avec de nombreuses critiques de films avec Catherine Deneuve.

    -Les comédies mises à l'honneur :

     pour illustrer ce thème, les organisateurs du Festival ont ainsi choisi une affiche réalisée par l’artiste Sébastien Dupouey (qui avait déjà réalisé l’affiche de l’édition précédente). Cette affiche fait référence à la comédie « Les Vacances de M. Hulot », de Jacques Tati, dont le tournage a eu lieu en 1951 et 1952 près de La Baule (à Saint-Marc-sur-Mer).

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

       

    -Le Coup de projecteur sur Jacques Tati

    dont on fête les 110 ans de sa naissance et dont le personnage culte M.Hulot figure donc sur la magnifique affiche du Festival et Buster Keaton, dont les projections de films seront accompagnées en musique. Vous pourrez ainsi voir "Sherlock Jr" le mardi 7 novembre à 20h (suivi du Film d’Ouverture « La Mélodie ») au cinéma le Gulf Stream, accompagné en musique par Laurent Pontoizeau. Vous pourrez également voir "Mon oncle " de Jacques Tati en copie restaurée le Mercredi 8 novembre à 12h au cinéma le Gulf Stream.

     

    -L'hommage à LOUIS DE FUNES à la Chapelle Saint Anne à la Baule

    avec une exposition d'objets inédits et encore jamais exposés ayant appartenu à l'acteur.

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    -L'hommage à REMY JULIENNE :

    Avec plus de 1400 films à son actif (!) et une carrière internationale qui en ferait réver plus d’un, il est considéré comme « le plus grand cascadeur du cinéma français » et l’un des plus grands cascadeurs au monde. Rémy Julienne recevra un Ibis d’Or d’Honneur, récompensant l’ensemble de sa carrière, lors de la Cérémonie d’Ouverture du Festival, le Mercredi 8 novembre, au Palais des congrès de La Baule Atlantia. Il rencontrera aussi le public le Mercredi 9 novembre à 17h au Cinéma Le Gulf Stream pour une Master Class.


    -L' hommage rendu au réalisateur  JEAN PIERRE MELVILLE,

     réalisateur des chefs-d'œuvre que sont notamment L’Armée des Ombres, Le Cercle Rouge, le Samouraï. A l'occasion de cet hommage seront également projetés ses chefs-d'œuvre "L'armée des ombres" et "Le cercle rouge" (un film dont je vous parle d'ailleurs dans mon roman "L'amor dans l'âme"), des séances que je vous recommande vivement. Pour nous parler de son rapport passionnel et paradoxal à la musique, le Festival de La Baule accueillera deux grands ambassadeurs melvilliens : Rémy Grumbach, réalisateur de télévision et neveu de Melville ; Eric Demarsan, le seul, l’unique compositeur à avoir composé deux bandes originales complètes pour le cinéaste, “L’Armée des ombres et “Le Cercle rouge” (Master Class, Vendredi 10 novembre à 18h au Gulf Stream). Cliquez ici pour lire mon article sur le cinéma de Melville.

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    Ma CRITIQUE du CERCLE ROUGE de Melville  à voir le Vendredi 10 novembre à 10h au cinéma le Gulf Stream.

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     Bien plus qu'un film policier, ce film est sans nul doute un de ceux qui ont fait naitre ma passion pour le cinéma...
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    Synopsis : Le commissaire Matteï (André Bourvil) de la brigade criminelle est chargé de convoyer Vogel (Gian Maria Volonte), un détenu. Ce dernier parvient à s'enfuir et demeure introuvable malgré l'importance des moyens déployés. A même moment, à Marseille, Corey (Alain Delon), à la veille de sa libération de prison, reçoit la visite d'un gardien  dans sa cellule venu lui proposer une « affaire ». Alors que Corey gagne Paris, par hasard, Vogel se cache dans le coffre de la voiture. Corey et Vogel montent alors ensemble l'affaire proposée par le gardien : le cambriolage d'une bijouterie place Vendôme. Ils s'adjoignent ensuite les services d'un tireur d'élite : Janson, un ancien policier, rongé par l'alcool.

    Dès la phrase d'exergue, le film est placé sous le sceau de la noirceur et la fatalité : " Çakyamuni le Solitaire, dit Siderta Gautama le Sage, dit le Bouddha, se saisit d'un morceau de craie rouge, traça un cercle et dit : " Quand des hommes, même sils l'ignorent, doivent se retrouver un jour, tout peut arriver à chacun d'entre eux et ils peuvent suivre des chemins divergents, au jour dit, inéluctablement, ils seront réunis dans le cercle rouge (Rama Krishna)".

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    C'est cette fatalité qui fera se rencontrer Corey et Vogel puis Jansen et qui les conduira tous les trois à la mort « réunis dans le cercle rouge ». Ce cercle rouge réunit aussi policier et gangsters, Mattei ressemblant à bien des égards davantage à ces derniers qu'à l'inspecteur général pour qui les hommes sont « tous coupables ». Dès le début, le film joue sur la confusion : le feu rouge grillé par la police, les deux hommes (Vogel et Matteï) qui rentrent en silence dans la cabine de train, habités par la même solitude, et dont on ne découvre que plus tard que l'un est policier et l'autre un prévenu. Il n'y a plus de gangsters et de policiers. Juste des hommes. Coupables. Matteï comme ceux qu'ils traquent sont des hommes seuls. A deux reprises il nous est montré avec ses chats qu'il materne tandis que Jansen a pour seule compagnie «  les habitants du placard », des animaux hostiles que l'alcool lui fait imaginer.

    Tous sont prisonniers. Prisonniers d'une vie de solitude. Prisonniers d'intérieurs qui les étouffent. Jansen qui vit dans un appartement carcéral avec son papier peint rayé et ses valises en guise de placards. Matteï dont l'appartement ne nous est jamais montré avec une ouverture sur l'extérieur. Ou Corey qui, de la prison, passe à son appartement devenu un lieu hostile et étranger. Prisonniers ou gangsters, ils subissent le même enfermement. Ils sont avant tout prisonniers du cercle du destin qui les réunira dans sa logique implacable. Des hommes seuls et uniquement des hommes, les femmes étant celles qui les ont abandonnés et qui ne sont plus que des photos d'une époque révolue (que ce soit Corey qui jette les photos que le greffe lui rend ou Matteï dont on aperçoit les photos de celle dont on imagine qu'elle fut sa femme, chez lui, dans un cadre).

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    Avec une économie de mots (la longue -25 minutes- haletante et impressionnante scène du cambriolage se déroule ainsi sans qu'un mot soit échangé), grâce à une mise en scène brillante, Melville signe un polar d'une noirceur, d'une intensité, d'une sobriété rarement égalées.

     Le casting, impeccable, donne au film une dimension supplémentaire : Delon en gangster désabusé et hiératique (dont c'est le seul film avec Melville dont le titre ne le désigne pas directement, après « Le Samouraï » et avant « Un flic »), Montand en ex-flic rongé par l'alcool, et  Bourvil, mort peu de temps après le tournage, avant la sortie du film (même s'il tourna ensuite « Le mur de l'Atlantique »), est ici bouleversant dans ce contre-emploi, selon moi son meilleur deuxième rôle dramatique avec « Le Miroir à deux faces ».  Ce sont pourtant d'autres acteurs qui étaient initialement prévus : Lino Ventura pour « Le commissaire Matteï », Paul Meurisse pour Jansen et Jean-Paul Belmondo pour Vogel.

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    La critique salua unanimement ce film qui fut aussi le plus grand succès de Melville dont il faut par ailleurs souligner qu'il est l'auteur du scénario original et de cette idée qu'il portait en lui depuis 20 ans, ce qui lui fit dire : « Ce film est de loin le plus difficile de ceux qu' j'ai tournés, parce que j'en ai écrit toutes les péripéties et que je ne me suis pas fait de cadeau en l'écrivant. »

    En tout cas, il nous a fait un cadeau, celui de réunir pour la première et dernières fois de grands acteurs dans un « Cercle rouge » aux accents hawksiens, aussi sombre, fatal qu'inoubliable.

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    -Le cinéma positif à l'honneur :

      Jacques Attali, Président de la fondation Positive Planet, sera présent pour parler de ce cinéma lanceur d’alerte le samedi 11 novembre à 17H. Depuis 2 ans la fondation Positive Planet, présidée par Jacques Attali, organise durant le Festival de Cannes, « La Semaine du Cinéma Positif ». Ce nouveau rendez-vous du cinéma en France, auquel s’associe le Festival de La Baule, a pour objectif de mettre en valeur le travail de réalisateurs engagés, lanceurs d’alertes, qui s’évertuent à éveiller les consciences et inspirent ainsi les générations futures.

    Cette année, le Festival du Film de La Baule a décidé de mettre l’accent sur ce genre de « Cinéma Positif » via la séléction de plusieurs films en avant-première comme « La Mélodie » de Rachid Hami, « Le Brio » de Yvan Attal, « M » de Sara Forestier, « Fractures » de Harry Roselmack, « Beach Rats » de Eliza Hittman, « Gook » de Justin Chon, « Favela Vargas » de Catherine Gund et d’Aresha Kyi ou encore « The Full Monthy » de Peter Cattaneo et « La Dernière leçon » de Pascale Pouzadoux.

    Voici le programme des MASTER CLASS :

    Le Festival, ce sont aussi des ateliers, des rencontres, des séances de dédicaces, des Master class dirigées par STÉPHANE LEROUGE, grand spécialiste de la musique de film, et bien sûr des projections en avant première en présence des équipes de films et acteurs.

    CHRISTIAN CARION et LAURENT PEREZ DEL MAR racontent la musique de “Mon garçon”
    Mardi 7 novembre à 18h30 au Gulf Stream

    ERIC DEMARSAN et REMY GRUMBACH : Melville et la musique
    Vendredi 10 novembre à 18h au Gulf Stream

    VLADIMIR COSMA : 50 ans de musique pour l’image
    Dimanche 12 novembre à 16h30 au Gulf Stream

    FILMS EN COMPETITION ET JURY

    Comme chaque année, un jury de professionnels aura pour passionnante charge de décerner les différents Ibis (du meilleur film, de la meilleure musique de film, du meilleur scénario, du meilleur acteur, de la meilleure actrice, du meilleur court-métrage AG2R La Mondiale, du prix du public Groupe Barrière). Le jury 2017 sera présidé par la réalisatrice et scénariste Diane Kurys (réalisatrice notamment de La Baule Les Pins) qui sera entourée : du compositeur Laurent Perez del mar  (Ibis d'or de la meilleure musique 2016 pour "La tortue rouge"), de la productrice journaliste et présentatrice Daniela Lumbroso, de l'actrice, compositrice, interprète Elodie Frégé),  de l'acteur, humoriste, chanteur Elie Seimon.

    Vous pourrez ainsi découvrir 7 films en compétition très attendus parmi lesquels "Gook" (dont je vous ai déjà parlé dans mon compte rendu du 43ème Festival du Cinéma Américain de Deauville, retrouvez à nouveau mes commentaires ci-dessous), le nouveau film de Thierry Klifa, le premier film en tant que réalisatrice de Sara Forestier, le film "Fractures" réalisé par Harry Roselmack.

    LA MÉLODIE


    Réalisé par Rachid Hami (France)

    Film d’Ouverture - Avant-Première (film en compétition) le Mardi 7 novembre à 20h au cinéma le Gulf Stream, en présence de Bruno Coulais et du producteur Nicolas Mauvernay


    Date de sortie : 8 novembre 2017

    Drame Comédie

    Durée : 1h42

    Musique : Bruno Coulais

    Scénario : Rachid Hami - Guy Laurent - Valérie Zenatti

    Image : Jérome Alméras

    Montage : Joëlle Hache

    Production : Nicolas Mauvernay - Mizars Films - France 2 Cinéma - UGC

    Distribution : UGC Distribution

    Interprétation : Kad Merad - Samir Guesmi


    A bientôt cinquante ans, Simon est un violoniste émérite et désabusé. Faute de mieux, il échoue dans un collège parisien pour enseigner le violon aux élèves de la classe de 6ème de Farid.

    GOOK


    Réalisé par Justin Chon (USA)


    Avant-Première (film en compétition) le Mercredi 8 novembre à 17H au cinéma le Gulf Stream


    Date de sortie : 2018

    Drame

    Durée : 1h35
    noir et blanc
    anglais et coréen
    sous titré français

    Musique : Roger Suen

    Scénario : Justin Chon

    Image : Ante Cheng

    Montage : Reynolds Barney - Rooth Tang

    Production : James J. Yi - Alex Chi

    Distribution : Kinology

    Interprétation : Justin Chon - Simone Baker - Sang Chon


    Eli et Daniel, deux frères d’origine coréenne, gèrent un petit magasin de chaussures pour femmes situé dans un quartier majoritairement afro-américain de Los Angeles. Ils se lient d’une amitié profonde et improbable avec Kamilla, une jeune fille âgée de seulement onze ans. Un jour, les tensions raciales entre communautés atteignent leur paroxysme et des rixes – les tristement célèbres émeutes de 1992 – éclatent dans la ville. En cherchant à protéger le magasin, ce sont les notions mêmes de famille, de rêves et d’avenir que le trio va devoir être amené à reconsidérer.

    Mon avis :

    Avec une précision quasi documentaire, « Gook » nous immerge dans le quartier de Paramount à L.A en avril 1992, le jour où de violentes émeutes éclatent suite à la décision de justice de déclarer les policiers non-coupables d’une agression sur un jeune noir, Rodney King. Ce sont deux frères d’origine coréenne, Eli et Daniel, sur lequel le réalisateur braque sa caméra ainsi qu’une jeune fille noire de onze ans, Kamilla, qui préfère les aider à la boutique plutôt que d’aller à l’école. « Gook » est un film de contrastes. Pas seulement entre le noir et le blanc pour lequel le cinéaste a opté. Contraste entre la candeur, la naïveté des scènes entre Kamilla et les deux frères qui se chamaillent tels des enfants. Et la violence qui les environne. Contrastes entre la gaieté de leurs danses et les agressions verbales. Contrastes entre les rêves (Daniel rêve se rêve en chanteur de RnB) et la réalité (il finira par jeter sa démo car en toile de fond figurent des aboiements de chien). C’est  un deuil du passé qui a divisé ces deux communautés. Un autre les réunira. Entre les deux une tranche de vie et des personnages bouleversants brillamment interprétés.

    BEACH RATS


    Réalisé par Eliza Hittman (USA)



    Avant-Première (film en compétition) le Jeudi 9 novembre à 10h au cinéma le Gulf Stream


    Date de sortie : 2018

    Drame

    Durée : 1h35

    Musique : Nicholas Leone

    Scénario : Eliza Hittman

    Image : Hélène Louvart

    Montage : Scott Cummings - Joe Murphy

    Production : Animal Kingdom - Brad Becker-parton - Cinereach

    Distribution : Optimale Distribution


    Interprétation : Harris Dickinson - Nicole Flyus - Frank Hakaj - Kate Hodge


    Adolescent paumé vivant à l’extérieur de Brooklyn, Frankie passe un été épouvantable entre un père mourant et une mère qui insiste pour qu’il se trouve au plus vite une petite amie. Il tente d’échapper au pathétique de son quotidien en traînant à la plage avec son groupe d’amis. Par conformisme, il accepte d’entamer une relation avec une jeune fille de son âge, mais il continue secrètement à draguer des hommes plus âgés sur Internet. Frankie va alors devoir lutter pour concilier ses désirs antagonistes les plus intimes.

    BRAVO VIRTUOSE


    Réalisé par Levon Minasian (Arménie, Belgique, France)



    Avant-Première (film en compétition) le Vendredi 10 novembre à 14h30 au cinéma le Gulf Stream, en présence de Levon Minasian


    Date de sortie : 3 janvier 2018

    Comédie

    Durée : 1h32
    arménien, russe
    sous titré français

    Musique : Tigran Hamasyan - Michel Petrossian

    Scénario : Lévon Minasian - Stéphanie Kalfon

    Image : Mko Malkhasyan

    Montage : Nicolas Desmaison

    Production : Robert Guédiguian - Agat Films & Cie - HK Productions - Artémis Productions

    Distribution : Blue Bird Distribution

    Interprétation : Samvel Tadevosian - Maria Akhmetzyanova - Arman Navasardyan

    Arménie. Alik, 25 ans, musicien d’exception, membre d’un orchestre de musique classique prépare un grand concert. Tout bascule quand le mécène de l’orchestre est assassiné. Par un concours de circonstances, Alik se retrouve en possession du téléphone d’un tueur à gage nommé “Virtuose”.

    FRACTURES


    Réalisé par Harry Roselmack (France)



    Avant-Première (film en compétition) le Samedi 11 novembre à 10h au cinéma le Gulf Stream, en présence de Harry Roselmack


    Date de sortie : 2018

    Drame

    Durée : 1h25

    Musique : Jean-Michel Rotin - Wealstarr - Sulee B Wax - Quamen

    Scénario : Harry Roselmack

    Image : Thomas Moren

    Montage : David Poucet

    Production : Harry Roselmack - Gaël Bonnel Sanchez

    Interprétation : Alexandra Naoum - Benoit Rabillé - Alix Bénézech - Tony Harrisson

    Fariha une escort-girl et Youssouf converti à l’islam radical, sont deux français, à la vision du monde opposée. Ils se rendent à une même Soirée sur un yacht...

    TOUT NOUS SÉPARE


    Réalisé par Thierry Klifa (France)



    Avant-Première (film en compétition) le Samedi 11 novembre à 15h au cinéma le Gulf Stream, en présence de Catherine Deneuve, Thierry Klifa, et Nicolas Duvauchelle


    Date de sortie : 8 novembre 2017

    Drame Thriller

    Durée : 1h38

    Musique : Gustavo Santaolalla

    Scénario : Thierry Klifa - Cédric Anger

    Image : Julien Hirsh

    Montage : Thomas Marchand

    Production : François Kraus - Romain Rousseau - Maxime Delauney - Kev Adams - Elisa Soussan

    Distribution : Mars Films

    Interprétation : Catherine Deneuve - Diane Kruger - Nicolas Duvauchelle - Nekfeu

    Une maison bourgeoise au milieu de nulle part. Une cité à Sète. Une mère et sa fille. Deux amis d’enfance. Une disparition. Un chantage. La confrontation de deux mondes...

    M



    Réalisé par Sara Forestier (France)


    Avant-Première (film en compétition) le Samedi 11 novembre à 17h au cinéma le Gulf Stream, en présence de Sara Forestier et Christophe



    Date de sortie : 15 novembre 2017

    Drame

    Durée : 1h40

    Musique : Christophe

    Scénario : Sara Forestier

    Image : Guillaume Schiffman

    Montage : Thomas marchand

    Production : Denis Freyd - Vincent Mazel - Hugo Sélignac

    Distribution : Ad Vitam

    Interprétation : Sara Forestier - Redouanne Harjane - Jean-Pierre Léaud - Liv Andren




    Lila est bègue et s’est réfugiée dans le silence. Sa vie bascule lorsqu’elle rencontre Mo, un jeune homme charismatique, en manque d’adrénaline et d’amour. Ils tombent fou amoureux, mais Lila va découvrir que Mo a aussi ses secrets...

    AVANTS-PREMIERES

    Vous pourrez également découvrir de nombreux films en avant-première.

    MOI ET LE CHE

    Réalisé par Patrice Gautier (France)


    (Pré-Ouverture) Avant-Première le Lundi 6 novembre à 20h au cinéma le Gulf Stream, en présence de Patrick Chesnais et Patrice Gautier



    Date de sortie : 31 janvier 2018

    Comédie

    Durée : 1h30

    Musique : Weak - Newton - Madeleine Marchant

    Scénario : Patrice Gautier

    Image : Christophe Legal

    Montage : Nathalie Triniac

    Production : Arnaud Kerneguez - Kapfilms

    Distribution : Kanibal Films Distribution

    Interprétation : Patrick Chesnais - Fanny Cottençon - Didier Flamand - Florence Thomassin

    GO est un prof de fac en fin de parcours. Mais il a surtout été, à 18 ans, un jeune homme nourri d’égalité et de fraternité, engagé frontalement dans l’action. L’un des derniers compagnons du CHE. C’était quelque part, là-bas, en Bolivie en 1967. Du moins, c’est ce qu’il dit, re-dit et re-re-dit.

    MON GARÇON



    Réalisé par Christian Carion (France)


    Projection le Mardi 7 novembre à 17h au cinéma le Gulf Stream, en présence du réalisateur et du compositeur

    Date de sortie : 20 septembre 2017

    Thriller

    Durée : 1h24

    Musique : Laurent Perez Del Mar

    Scénario : Christian Carion - Laure Irmann

    Image : Eric Dumont

    Montage : Loic Lallemend

    Production : Christophe Rossignon - Philip Boëffard

    Distribution : Diaphana Distribution

    Interprétation : Guillaume Canet - Mélanie Laurent - Olivier De Benoist - Antoine Hamel

    Passionné par son métier, Julien voyage énormément à l’étranger. Ce manque de présence a fait exploser son couple quelques années auparavant. Lors d’une escale en France, il découvre sur son répondeur un message de son ex femme en larmes : leur petit garçon de sept ans a disparu lors d’un bivouac en montagne avec sa classe. Julien se précipite à sa recherche et rien ne pourra l’arrêter.

    CHAVELA VARGAS




    Réalisé par Catherine Gund & Daresha Kyi (USA)



    Avant-Première le Mercredi 8 novembre à 10h au cinéma le Gulf Stream


    Date de sortie : 15 novembre 2017

    Documentaire, Biopic

    Durée : 1h30
    espagnol, anglais
    sous titré français

    Musique : Chavela Vargas

    Scénario : Catherine Gund - Daresha Kyi

    Image : Catherine Gund - Natalia Cuevas - Paula Gutierrez

    Montage : Carla Guttierez

    Production : Catherine Gund - Daresha Kyi

    Distribution : Bodega Films

    Interprétation : Chavela Vargas - Pedro Almodovar - Laura Garcia-Lorca

    De Frida Kahlo à Pedro Almodovar, artiste inspirante et inspirée, ce récit composé d’images rares révèle une femme à la vie iconoclaste et d’une modernité saisissante. Figure de proue de la musique mexicaine Ranchera, Chavela Vargas, restera à jamais empreinte de récits et de légendes. Chavela s’est elle vraiment glissée tard dans la nuit dans les chambres des maris pour leur voler leur femme ?

    MARIA BY CALLAS




    Réalisé par Tom Volf (France)



    Avant-Première le jeudi 9 novembre à 18h au cinéma le Gulf Stream (à l’occasion des 40 ans de la disparition de Maria Callas)


    Date de sortie : 13 décembre 2017

    Documentaire

    Durée : 1h30

    Musique : Maria Callas

    Scénario : Tom Volf

    Image : Archives

    Production : Emmanuel Chain - Gaël Leiblang - Emanuelle Lepers - Petit Dragon - Elephant Doc - Volf Production

    Distribution : MK2

    Interprétation : Maria Callas





    Tout le monde connaît Maria Callas, la Voix du Siècle, la Diva des couvertures de magazines, le personnage public, bien différent pourtant de la femme fragile et de l’artiste acharnée de travail dont témoignent ceux qui l’ont connue dans l’intimité. Durant toute sa vie, elle s’est toujours sentie incomprise et aspirait à être entendue par ses propres mots. Elle disait d’elle-même qu’elle était une personnalité double, parfois même antagoniste : Maria et Callas. Ces deux facettes, Tom Volf, les a réunies et permet de découvrir aujourd’hui la dernière des divas racontée pour la première fois à la première personne à travers des documents inédits, gardés secrets pendant plus de 40 ans par ses proches aux quatre coins du monde.

    JALOUSE



    Réalisé par Stéphane et David Foenkinos (France)


    Première le Jeudi 9 novembre à 20h au cinéma le Gulf Stream, en présence de Stéphane & David Foenkinos et Bruno Todeschini

    Date de sortie : 8 novembre 2017

    Comédie dramatique

    Durée : 1h46

    Musique : Paul-Marie Barbier - Julien Grunberg

    Scénario : David Foenkinos - Stéphane Foenkinos

    Image : Guillaume Deffontaines

    Montage : Virginie Bruant

    Production : Nicolas Altmayer - Eric Altmayer

    Distribution : StudioCanal

    Interprétation : Karin Viard - Anne Dorval - Thibault de Montalembert - Anais Demoustier - Bruno Todeschini

    Nathalie Pêcheux, professeure de lettres divorcée, passe quasiment du jour au lendemain de mère attentionnée à jalouse maladive. Si sa première cible est sa ravissante fille de 18 ans, Mathilde, danseuse classique, son champ d’action s’étend bientôt à ses amis, ses collègues, voire son voisinage... Entre comédie grinçante et suspense psychologique, la bascule inattendue d’une femme.

    LES ÉTOILES RESTANTES




    Réalisé par Thierry Klifa (France)



    Avant-Première le Vendredi 10 novembre à 12h30 au cinéma le Gulf Stream, en présence de Loïc Paillard et du producteur Xavier Pleche


    Date de sortie : 2018

    Comédie

    Durée : 1h20

    Musique : Laurent Parisi

    Scénario : Loïc Paillard

    Image : Loïc Paillard

    Montage : Maéva Dayras

    Production : Loïc Paillard - Xavier Pleche

    Interprétation : Benoît Chauvin - Camille Claris - Jean Fornerod - Sylvain Mossot





    Alexandre, trentenaire un peu paumé, décide de se lancer dans la vie active. Loris, son colocataire misanthrope, travaille sur une « méthode universelle pour réussir sa vie » et Patrick, son père, décide d’arrêter sa chimiothérapie. Jusqu’ici tout va bien mais c’est sans compter l’arrivée de Manon...

    MON PRINCE EST PARTI



    Réalisé par Thierry Guedj (France)


    Avant-Première (version longue inédite) le Vendredi 10 novembre à 16h30 au cinéma le Gulf Stream, en présence de Thierry Guedj

    Date de sortie : 2017

    Documentaire

    Durée : 1h15

    Musique : Prince - Médéric Collignon - Benoît Carré

    Scénario : Thierry Guedj

    Image : Thierry Guedj

    Montage : Thierry Guedj

    Production : Olivier Gal - Jean-Pierre Brun

    Distribution : France Télévisions

    Interprétation : Matthieu Chedid - Antoine de Caunes - Sinclair - Jean-Paul Gaultier

    La disparition de Prince, le 21 avril 2016, a laissé son public français en état de choc. Entrelacé d’hommages musicaux exclusifs et de documents inédits, ce portrait en creux du Kid de Minneapolis donne la parole à ceux qui ont été profondément marqués par son œuvre : des artistes reconnus, des musiciens parmi les plus passionnants de la scène française, des journalistes ou producteurs qui l’ont approché, mais aussi des inconnus, des fans sur qui il exerçait une fascination sans limite, chacun nous raconte « son » Prince.

    TOUT LÀ HAUT



    Réalisé par Serge Hazanavicius (France)


    Avant-Première, Vendredi 10 novembre à 20h au cinéma le Gulf Stream, en présence de Serge Hazanavicius et Laurent Perez Del Mar

    Date de sortie : 20 décembre 2017

    Comédie - Aventure

    Durée : 1h45

    Musique : Laurent Perez del Mar

    Scénario : Stephane « Fanfan » Dan - Serge Hazanavicius

    Image : Rémy Chevrin

    Production : Kev Adams - Julie Gayet - Nadia Turincev - Elisa Soussan

    Distribution : UGC Distribution

    Interprétation : Kev Adams - Vincent Elbaz - Bérénice Bejo - Serge Hazanavicius

    Scott, jeune surdoué du snowboard, n’a qu’un rêve : être le premier. Il veut réaliser ce que personne n’a réussi : aller tout en haut de l’Everest et tenter la descente de la plus pure, de la plus raide, de la plus dangereuse des pentes. En arrivant à Chamonix, capitale mondiale de la glisse, son destin va croiser la route de Pierrick, ancien champion devenu guide de montagne. Une rencontre qui pourrait bien le conduire jusqu’au sommet.

    ZOMBILLENIUM




    Réalisé par Arthur de Pins et Alexis Ducord (France)



    Projection le Dimanche 12 novembre à 10h au cinéma le Gulf Stream.


    Date de sortie : 18 octobre 2017

    Animation

    Durée : 1h18

    Musique : Eric Neveux

    Scénario : Arthur de Pins - Alexis Ducord

    Montage : Benjamin Massoubre

    Production : Henri Magalon

    Distribution : Gebeka

    Interprétation : Emmanuel Curtil - Alain Choquet - Kelly Marot





    Dans le parc d’attractions d’épouvante Zombillénium, les monstres ont le blues. Non seulement ce sont de vrais monstres dont l’âme appartient au Diable à jamais, mais en plus ils sont fatigués de leur job, de devoir divertir des humains consuméristes, voyeuristes et égoïstes...

    BRILLANTISSIME




    Réalisé par Michèle Laroque (France)



    Avant-Première le Dimanche 12 novembre à 14h30 au cinéma le Gulf Stream, en présence de Pascal Elbé et Marthe Villalonga


    Date de sortie : 17 Janvier 2018

    Comédie

    Durée : 1h35

    Musique : Alex Baupain

    Scénario : Michèle Laroque

    Image : Kika Ungaro

    Montage : Jeanne Kef

    Production : Romain Rousseau - Maxime Delauney - Benjamin Morgaine - Lionel Dutemple - Nolita Cinéma - Princesse Beli

    Distribution : StudioCanal

    Interprétation : Michèle Laroque - Kad Merad - Françoise Fabian - Gérard Darmon - Pascal Elbé


    Angela pense avoir une vie idéale. Elle vit à Nice, dans un bel appartement, avec un beau mari et une charmante ado. Mais le soir de Noël, sa fille la laisse pour rejoindre son petit copain, son mari la quitte et sa meilleure amie préfère prendre des somnifères plutôt que de passer la soirée avec elle.

    LE BRIO




    Réalisé par Yvan Attal (France)



    Avant-Première le Dimanche 12 novembre à 18h au cinéma le Gulf Stream


    Date de sortie : 22 novembre 2017

    Drame Thriller

    Durée : 1h35

    Musique : Michaël Brook

    Scénario : Yaël Langmann - Victor Saint Macary - Yvan Attal

    Image : Rémy Chevrin

    Montage : Célia Lafite-Dupont

    Production : Dimitri Rassam - Benjamin Elalouf

    Distribution : Pathé Distribution

    Interprétation : Daniel Auteuil - Camélia Jordana - Jean-Baptiste Lafarge - Nicolas Vaude


    Neïla Salah a grandi à Créteil et rêve de devenir avocate. Inscrite à la grande université parisienne d’Assas, elle se confronte dès le premier jour à Pierre Mazard, professeur connu pour ses provocations et ses dérapages. Pour se racheter une conduite, ce dernier accepte de préparer Neïla au prestigieux concours d’éloquence.

    RILEY’S PEAK




    Réalisé par Patrick Alessandrin (France)



    Film de Clôture - Avant-Première le Dimanche 12 novembre à 20h au cinéma le Gulf Stream, en présence de Patrick Alessandrin


    Date de sortie : 2018

    Drame, aventure

    Durée : 1h25

    Musique : Laurent Eyquem

    Scénario : Mark Hefti

    Image : R. Michaël Givens

    Montage : Robert A. Ferretti

    Production : Steven Paul

    Interprétation : John Voight - Aidan Cullen - Jamie Kennedy - Vail Bloom






    Contre la volonté de ses parents (en plein divorce), Shaun vole les cendres de Gus, son grand-père et s’enfuit dans le désert avec son chien. Il est déterminé à accomplir les dernières volontés de Gus et à répandre ses cendres au sommet d’une montagne reculée.

     

    LES CLASSIQUES A VOIR OU REVOIR PENDANT LE FESTIVAL

    LE GRAND BLOND AVEC UNE CHAUSSURE NOIRE


    Réalisé par Yves Robert (France)


    Projection le Mardi 7 novembre à 10h au cinéma le Gulf Stream



    Date de sortie : 5 décembre 1972

    Comédie

    Durée : 1h30

    Musique : Vladimir Cosma

    Scénario : Francis Veber

    Image : René Mathelin

    Montage : Ghislaine Desjonquères

    Production : Alain Poiré - Yves Robert - Gaumont - Les Productions de Guéville - Madeleine Films

    Distribution : Gaumont

    Interprétation : Pierre Richard - Jean Rochefort - Bernard Blié - Mireil Darc


    François Perrin, arrive à Orly avec aux pieds une chaussure jaune et l’autre noire. Une aubaine pour Perrache, adjoint du colonel Toulouse, chef d’un service secret, que ce jeune violoniste fantasque. Il le choisit, pour jouer à ses dépens, le rôle d’un redoutable espion international. Toulouse, las de défendre sa place contre son très ambitieux adjoint Milan, a décidé de s’en débarrasser une fois pour toute, en le lançant sur une fausse piste.

    DIVA

    Réalisé par Jean-Jacques Beineix (France)

    Projection le Mardi 7 novembre à 12h au cinéma le Gulf Stream


    Date de sortie : 11 mars 1981

    Drame Policier

    Durée : 1h57

    Musique : Vladimir Cosma

    Scénario : Jean-Jacques Beineix - Jean Van Hamme

    Image : Philippe Rousselot

    Montage : Marie-Josèphe Yoyotte - Monique Prim

    Production : Irène Silberman - Films A2 - Greenwich Film Productions

    Interprétation : Wilhelmenia Wiggins Fernandez - Frédéric Andrei - Richard Bohringer

    Un jeune postier amoureux du bel canto réalise un enregistrement pirate d’un concert donné par une diva. Sa passion et un hasard malencontreux vont provoquer une chasse à l’homme dont il est la proie.

    L’ARMÉE DES OMBRES


    Réalisé par Jean-Pierre Melville (France)


    Projection le Mardi 7 novembre à 14h au cinéma le Gulf Stream.



    Date de sortie : 12 Septembre 1969

    Drame, guerre

    Durée : 2h20

    Musique : Eric Demarsan

    Scénario : Jean-Pierre Melville

    Image : Pierre Lhomme - Walter Wottitz

    Montage : Françoise Bonnot - Jean Nény

    Production : Jacques Dorfmann - Les Films Corona - Fono Roma - Valoria Films

    Distribution : Les Acacias

    Interprétation : Lino Ventura - Simone Signoret - Paul Crauchet - Jean-Pierre Cassel


    France 1942. Gerbier, ingénieur des Ponts et Chaussées est également l’un des chefs de la Résistance. Dénoncé et capturé, il est incarcéré dans un camp de prisonniers. Alors qu’il prépare son évasion, il est récupéré par la Gestapo...

    SHERLOCK JR.

    Réalisé par Buster Keaton (USA)

    Projection le Mardi 7 novembre à 20h (suivi du Film d’Ouverture « La Mélodie ») au cinéma le Gulf Stream, accompagné en musique par Laurent Pontoizeau


    Date de sortie : 21 avril 1924

    Comédie

    Durée : 0h59
    Noir & blanc / Muet

    Musique : Accompagnement en musique par Laurent Pontoizeau

    Scénario : Clyde Bruckman - Jean C. Havez - Joseph A. Mitchell

    Image : Byron Houck - Elgin Lessley

    Montage : Buster Keaton

    Production : Buster Keaton - Joseph M. Schenk

    Distribution : Metro Pictures Corporation

    Interprétation : Buster Keaton - Joe Keaton - Kathryn McGaire

    Un projectionniste s’endort et retrouve en rêve son amie, son rival et vit de nombreuses aventures.

    MON ONCLE


    Réalisé par Jacques Tati (France)


    Projection (copie restaurée) le Mercredi 8 novembre à 12h au cinéma le Gulf Stream, à l’occasion du 110ème anniversaire de la naissance de Jacques Tati.



    Date de sortie : 10 mai 1958

    Comédie

    Durée : 1h56

    Musique : Alain Romans - Norbert Glanzberg - Franck Barcellini

    Scénario : Jacques Tati - Jacques Lagrange - Jean L’Hôte

    Image : Jean Bourgoin

    Montage : Suzanne Baron

    Production : Jacques tati - Fred Orain

    Distribution : Carlotta Films

    Interprétation : Jacques Tati - Jean Pierre Zola - Adrienne Servantie - Alain Bécourt


    Monsieur Arpel, riche industriel et fier de sa maison futuriste bardée de gadgets technologiques à l’utilité improbable, veut éviter que son beau-frère, M. Hulot, personnage rêveur et bohème, n’influence son fils. Il va essayer de lui confier un emploi dans son usine afin de l’éloigner.

    GOOD MORNING ENGLAND


    Réalisé par Richard Curtis (UK)


    Projection le Mercredi 8 novembre à 14h30 au cinéma le Gulf Stream



    Date de sortie : 6 mai 2009

    Comédie

    Durée : 2h15

    Musique : The Who - Jimi Hendrix - David Bowie

    Scénario : Richard Curtis

    Image : Dany Cohen

    Montage : Ian Voigt - Andrew Jadavji

    Production : Working Title Films - MedienProduktion - Prometheus - Filmgesellschaft - Portobello Studios - Tightrope Pictures

    Distribution : Universal International Pictures - Studio Canal

    Interprétation : Tom Sturridge - Philip Seymour Hoffman - Rhys Ifans - Emma Thompson - Kennet Branagh


    En 1966, le rock explose dans le monde, et notamment au Royaume-Uni. Pourtant, la BBC diffuse moins de 45 minutes quotidiennes de ce nouveau son. Radio Rock, une radio pirate, diffuse ses programmes depuis un bateau naviguant dans les eaux internationales de la mer du Nord, au large de la côte anglaise. Le gouvernement britannique est bien décidé à réduire ces voix dissidentes au silence, mais ces incroyables disc jockeys ne comptent pas se laisser faire...

    THE FULL MONTHY / Le Grand Jeu


    Réalisé par Peter Cattaneo (UK)


    Projection le Mercredi 8 novembre à 20h au cinéma le Gulf Stream



    Date de sortie : 22 Octobre 1997

    Comédie

    Durée : 1h32

    Musique : Anne Dudley

    Scénario : Simon Beaufoy

    Image : John De Borman

    <strongMontage : David Freeman

    Production : Uberto Pasolini - Redwaves Films - 20th Century Fox - Channel Four Films

    Distribution : 20th Century Fox

    Interprétation : Robert Carlyle - Mark Addy - Tom Wilkinson - William Snape


    Aujourd’hui, Sheffield, qui fut l’orgueil du Yorkshire et le joyau de l’Angleterre, est une ville sinistrée. Le chômage y règne en maître et les hommes désoeuvrés errent dans les rues en quête d’illusoires petits boulots. La venue de la troupe des Chippendales, qui, lors de leur spectacle, provoqua un véritable délire chez les spectatrices, va donner des idées à Gaz et ses copains. Si les femmes de Sheffield craquent pour des éphèbes anabolisés, que penseront-elles de vrais hommes, prêts à aller jusqu’au bout en s’exhibant entièrement nus ?

    LES AVENTURES DE RABBI JACOB


    Réalisé par Gérard Oury (France)


    Projection le Jeudi 9 novembre à 12h au cinéma le Gulf Stream



    Date de sortie : 18 octobre 1973

    Comédie

    Durée : 1h35

    Musique : Vladimir Cosma

    Scénario : Gérard Oury - Danièle Thompson - Josy Eisenberg

    Image : Henri Decaë

    Montage : Abert Jurgenson

    Production : Bertrand Javal - Gérard Beytout - Films Pomereu - Horse Films

    Distribution : Impéria Films

    Interprétation : Louis de Funès - Claude Giraud - Suzy Delair


    A la suite d’un quiproquo, un homme d’affaires irascible et raciste, se retrouve confronté malgré lui à un règlement de compte entre terroristes d’un pays arabe. Afin de semer ses poursuivants, il se déguise en rabbin, après avoir croisé à Orly des religieux juifs en provenance de New-York.

    MONSIEUR DE FUNES


    Réalisé par Gregory Monro (France)


    Projection le Jeudi 9 novembre à 14h au cinéma le Gulf Stream



    Date de sortie : 23 décembre 2013

    Documentaire

    Durée : 1h23

    Musique : Louis Mazetier

    Scénario : Gregory Monro

    Image : Thomas Letellier

    Montage : Bénédicte Teiger

    Production : Sabrina Azoulay - Jean-François Boyer

    Distribution : Tetra Média - Tangaro

    Interprétation : Louis De Funès - Jamel Debbouze - Alexandre Astier - Guillaume Gallienne


    Trente ans après sa disparition, Louis de Funès reste l’un des acteurs préférés des Français et ses films, inlassablement diffusés, n’ont pas pris une ride. Quel est le secret de cet immense succès dans l’Hexagone et les pays étrangers ? Comment l’engouement se perpétue-t-il à travers les générations ? Alliant rigueur, humour et émotion, cette enquête interroge la célébrité de cet homme unique à la filmographie si riche.

    RÉMY JULIENNE, 50 ANS DE CASCADES


    Réalisé par Vincent Perrot (France)


    Projection le Jeudi 9 novembre à 16h au cinéma le Gulf Stream, en présence Rémy Julienne et Vincent Perrot



    Date de sortie : 2013

    Documentaire

    Durée : 0h53

    Musique : Patrick Martini

    Scénario : Vincent Perrot - Valérie Bettancourt

    Image & son : Adrian Martini

    Production : Vincent Perrot - Charlotte Guenin - A Prime Group - La Prod

    Interprétation : Rémy Julienne - Jean-Paul Belmondo - Alain Delon - Jean-Louis Trintignant - Claude Lelouch


    Depuis cinquante ans, sur la planète cinéma, son nom est associé à l’action et aux séquences spectaculaires. Après une carrière exemplaire et quelques épreuves dramatiques, Rémy Julienne demeure inoxydable, enthousiaste et débordant de projets. Il a passé la majeure partie de sa vie à prendre tous les risques et à narguer le danger et la mort, à repousser les limites du raisonnable. Mais doit-on en déduire que Rémy n’a peur de rien ? Pas sûr... Vincent Perrot a exhumé des archives de tournage inédites et recueilli de nombreux témoignages ; Celui de Rémy Julienne, qui revient sur son extraordinaire carrière, bien sûr, mais aussi ceux de John Woo, Alain Delon, Jean-Louis Trintignant, Jean-Paul Belmondo, Claude Lelouch...

    DIKKENEK


    Réalisé par Olivier Van Hoofstadt (Belgique, France)


    Projection le Jeudi 9 novembre à 22h au cinéma le Gulf Stream (Spécial 10ème anniversaire du film), en présence de Olivier Van Hoofstadt



    Date de sortie : 21 juin 2006

    Comédie

    Durée : 1h22

    Musique : Damien Roques

    Scénario : Olivier Van Hoofstadt - Olivier Legrain

    Image : Jean François - Hensgens

    Montage : Vincent Tabaillon - Yves Beloniak

    Production : Emmanuel Prevost - Marc Libert - Olivier Van Hoofstadt - EuropaCorp - Cinema Seven

    Distribution : EuropaCorp - Distribution

    Interprétation : Jean-Luc Couchard - Dominique Pinon - Jérémie Renier - Marion Cotillard - Mélanie Laurent - Catherine Jacob - Florence Foresti - François Damiens


    JC est LE dikkenek belge, un donneur de leçon à cinq balles, un moralisateur, un tombeur de minettes, bref une grande gueule intégrale, coiffé comme un peigne. Stef est tout le contraire. Il cherche le Grand Amour, mais vu qu’il ne bouge pas de son lit, il va avoir du mal à trouver. JC lui explique donc la méthode : faire un sans-faute du point A jusqu’au point G...

    LE CERCLE ROUGE


    Réalisé par Jean-Pierre Melville (France)


    Projection le Vendredi 10 novembre à 10h au cinéma le Gulf Stream



    Date de sortie : 1 octobre 1970

    Policier

    Durée : 2h30

    Musique : Eric Demarsan

    Scénario : Jean-Pierre Melville

    Image : Henri Decaë

    Montage : Marie Sophie Dubus - Jean-Pierre Melville

    Production : Jacques Dorfmann - Robert Dorfmann - Les Films Corona - Selenia Cinematografica

    Distribution : Les Films Corona

    Interprétation : Alain Delon - Bourvil - Gian Maria Volonte - Paul Crauchet - Yves Montand


    Un truand marseillais, un détenu en cavale et un ancien policier mettent au point le hold-up du siècle. Le commissaire Mattei, de la brigade criminelle, leur tend une souricière.

    LA DERNIÈRE LEÇON


    Réalisé par Pascale Pouzadoux (France)


    Projection le Vendredi 10 novembre à 22h30 au cinéma le Gulf Stream, en présence de Pascale Pouzadoux, Marthe Villalonga, Antoine Dulery



    Date de sortie : 4 novembre 2015

    Drame

    Durée : 1h45

    Musique : Eric Neveux

    Scénario : Pascale Pouzadoux - Laurent de Bertillat - D’après l’œuvre de Noelle Chatelet

    Image : Nicolas Brunet

    Montage : Sylvie Gadmer

    Production : Olivier Delbosc - Marc Missonnier - France 2 Cinema - Wild Bunch

    Distribution : Wild Bunch

    Interprétation : Marthe Villalonga - Sandrine Bonnaire - Antoine Duléry - Gilles Cohen


    Madeleine, 92 ans, décide de fixer la date et les conditions de sa disparition. En l’annonçant à ses enfants et petits-enfants, elle veut les préparer aussi doucement que possible, à sa future absence.

    MAURICE JARRE, UN PARCOURS EN MUSIQUE


    Réalisé par Rémy Grumbach (France)


    Projection le Samedi 11 novembre à 13h30 au cinéma le Gulf Stream, en présence de Rémy Grumbach



    Date de sortie : 1999

    Documentaire, biographie

    Durée : 0h56

    Musique : Maurice Jarre

    Scénario : Rémy Grumbach - Djami Chêne - Sylvie Renoir

    Production : Olivier Delbosc - Marc Missonnier - France 2 Cinema - Wild Bunch

    Distribution : Telmondis

    Interprétation : Maurice Jarre


    « Docteur Jivago », « Lawrence d’Arabie », « Le Jour le plus long », « Paris brûle-t-il ? »... Autant de mélodies magiques, fredonnées dans le monde entier autant de chefs-d’œuvre signés Maurice Jarre. Deux cents films, cent cinquante comédies musicales, trois Oscars, une étoile sur Hollywood boulevard ! Aujourd’hui, consécration suprême, après Jean Vilar, David Lean, Luchino Visconti, Alfred Hitchcock, John Frankenheimer, Terence Young, Peter Weir, Sa Sainteté Jean-Paul II a demandé à Maurice Jarre de composer la musique originale de son Jubilé de l’an 2000. Quel est le secret de Maurice Jarre ? Où puise-t-il son inspiration ? Comment fait-il naître les plus belles musiques de films du monde ? En 56 minutes, cent questions, les plus somptueuses broderies musicales et quelques fragments de vie, ce film retrace l’étincelante trajectoire du petit lyonnais qui, armé des sept notes de la gamme, a conquis la planète.

    LA BOUM


    Réalisé par Claude Pinoteau (France)


    Projection le Samedi 11 novembre à 20h au cinéma le Gulf Stream, en présence de Richard Sanderson



    Date de sortie : 17 décembre 1980

    Romance, Comédie

    Durée : 1h50

    Musique : Vladimir Cosma

    Scénario : Claude Pinoteau - Danièle Thompson

    Image : Edmon Séchan

    Montage : Marie-Josèphe Yoyotte

    Production : Alain Poiré - Gaumont - Société de Productions des Films Dassault

    Distribution : Gaumont

    Interprétation : Sophie Marceau - Brigitte Fossey - Claude Brasseur - Denise Grey


    Vic vit tranquillement entre le lycée, ses parents et Poupette, son arrière-grand-mère. Lorsque sa mère apprend l’existence d’une ancienne maîtresse de son mari, elle décide de « faire un break » mais du haut de ses 13 ans Vic ne pense qu’à sa première boum...

    LES VACANCES DE M. HULOT


    Réalisé par Jacques Tati (France)


    Projection le Dimanche 12 novembre à 12h au Cinéma le Gulf Stream (version restaurée) à l’occasion du 110ème anniversaire de la naissance de Jacques Tati



    Date de sortie : 25 février 1953

    Comédie

    Durée : 1h28

    Musique : Alain Romans

    Scénario : Jacques Tati - Henri Marquet - Jacques Lagrange

    Image : Jacques Mercanton - Jean Mousselle

    Montage : Suzanne Baron - Charles Bretoneiche - Jacques Grassi

    Production : Fred Orain - Jacques Tati

    Distribution : Carlotta films

    Interprétation : Jacques Tati - Nathalie Pascaud - Micheline Rolla - Valentine Camax


    Les vacances, tout le monde le sait, ne sont pas faites pour s’amuser. Tout le monde le sait, sauf Monsieur Hulot qui, pipe en l’air et silhouette en éventail, prend la vie comme elle vient, bouleversant scandaleusement au volant de sa vieille voiture Salmson pétaradante la quiétude estivale des vacanciers qui s’installent avec leurs habitudes de citadins dans cette petite station balnéaire de la côte atlantique.

    COURTS METRAGES

    Courts métrages de l’Adami

    Organisée chaque année depuis maintenant 24 ans, l’opération Talents Adami permet de découvrir et de mettre en valeur des jeunes comédiens de 18 à 30 ans au travers un programme de courts métrages. Ces films sont projetés dans le cadre du Festival de Cannes et désormais aussi lors du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule.

    Cette année c’est la Belgique qui est à l’honneur : 5 réalisateurs belges racontent leur histoire courte. Une série de « petits » films produits par FullDawa Films et Nexus Factory et distribués par Distri7.

    Projections de l’ensemble des courts métrages le DIMANCHE 12 novembre à 10h30 au cinéma le Gulf Stream, en présence des réalisateurs et des comédiens


    Timing

    Réalisé par MARIE GILLAIN / musique originale de MARTIN GAMET France, Belgique / 2017 / fiction / 13 min / Interprétation : Martin Darondeau, Juliet Doucet, Félix Martinez, Elisa Ruschke


    Comédien dans la galère, Julien se prépare, fébrile, à passer des essais. Mila, elle aussi comédienne, va aussi passer ces mêmes essais. Sauf qu’aujourd’hui, elle n’a pas de temps à perdre, car son gamin a besoin d’elle à l’autre bout de paris. Quand elle arrive au bureau de production, l’accueille une standardiste qui se fiche bien d’elle et de ses emmerdements…


    Qui ne dit mot

    de STÉPHANE DE GROODT / musique originale de MICHEL DUPREZ France, Belgique / 2017 / fiction / 15 min / Interprétation : Lucie Boujenah, Claudia Dimier, Grégoire Isvarine, Stanislas Perrin.

    Depuis toujours, John est maladivement incapable de s’engager. Mais aujourd’hui, les choses changent. Le monde entier semble s’être ligué contre lui, avec une étrange obsession... lui faire enfin dire « Oui » !


    Le Pérou

    de MARIE KREMER / musique originale de CHLOE THEVENIN France, Belgique / 2017 / fiction / 15 min / Interprétation : Alba Gaïa Bellugi, Oscar Copp, Laurette Tessier, Benjamin Voisin

    Convoqués pour un mystérieux rendez-vous, Poppy, Vincent, Gaspard et Adèle se retrouvent devant un bar défraichi, sur le front de mer, à Ostende. Très vite, les quatre individus découvrent qu’ils ne sont pas ici par hasard : apprenant qu’ils sont demi-frères et soeurs, ils héritent également du bar. Avec une mission : le retaper...


    La station

    de PATRICK RIDREMONT / musique originale de OLAF HUND Belgique, France / 2017 / fiction / 13 min / Interprétation : Léa Arnezeder, Margot Luciarte, Adrien Rob, Joffrey Verbruggen

    Max, Mégane et Louise débarquent dans une mystérieuse station essence. A l’intérieur du bâtiment désert, de nombreuses photocopieuses qui fonctionnent à plein régime. Et un homme, bien décidé à exploiter le pouvoir magique des machines, capables de donner vie aux fantasmes les plus fous.


    Chougmuud

    de CÉCILE TELERMAN / musique originale de FRED PARKER ALLIOTI France, Belgique / 2017 / fiction / 13 min / Interprétation : Christopher Bayemi, Pauline Cassan, Jules Sagot, Aloïse Sauvage

    Lorsque Gilles, Marylin, Lucie et Thomas arrivent à leur soirée de Speed Dating, ils ont tous en tête le personnage idéal qui leur permettra de conclure à coup sûr. C’était sans compter sur l’un des serveurs qui glisse dans les cocktails une drogue violemment désinhibante !

     

    EGALEMENT AU  PROGRAMME :

    INITIATION À LA MUSIQUE À L’IMAGE POUR LES SCOLAIRES

    Dans le cadre de sa politique culturelle, la Ville de La Baule a souhaité que des moments privilégiés soient offerts à 600 jeunes Baulois des écoles, en cohérence avec les enseignements et le Parcours d’Education Artistique et Culturelle (PEAC).

    Le Festival du Film de La Baule propose donc, cette année, une rencontre autour de l’univers de Buster Keaton afin de faire découvrir l’un des classiques du cinéma en noir et blanc : « La Maison démontable ».

    Pour accompagner, en direct, la diffusion de ce court métrage, quoi de mieux qu’un piano, bien sûr, mais aussi des instruments aux sonorités acoustiques et originales : ukulele, flûtes, percussions..., quelques machines et des bruitages rigolos ! Et pour compléter le tout : une bonne part d’interactivité, puisque les enfants sont invités à participer à la création de la bande-son (rire, pluie...) et ainsi de mieux leur faire appréhender l’importance du rôle que joue la musique dans un film et les coulisses de la fabrication d’une bande son. C’est magique !
    C’est ce que l’artiste Laurent Pontoizeau (musicien, compositeur et professeur d’éducation musicale) proposera lors de ce « ciné-concert » unique qui rendra aussi hommage aux accompagnements musicaux des films muets des années 20.

    Une première approche de la musique à l’image à la fois pédagogique et ludique, accessible dès 7 ans et la découverte d’un film du patrimoine et d’un genre « le burlesque ».

    « La maison démontable » de Buster Keaton (1920)

    Un jeune couple se fait offrir une maison en kit. Il ne reste plus qu’à la monter. Ce serait facile si un rival n’avait pas inversé les numéros des caisses... Un des meilleurs court-métrages de Keaton et aussi l’un des plus accessibles pour les plus jeunes !

     

     

     

     

     

    Le Jardin - L’Expérience fait son Cinéma...


    Le Jardin pose ses valises à la Maison Pavie à l’occasion du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule. Le Jardin-L’Expérience, haut lieu des nuits parisiennes, a fermé ses portes. C’est donc l’occasion de retrouver l’ambiance qui a fait son succès lors du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule pour un Jardin confidentiel. Les artistes du Jardin prennent place au bord de la mer et donnent le ton pour ambiancer les after parties officielles de cette 4ème édition du festival.


    AURELIEN WIIK(Dj set)
    le Mercredi 8/11

    MACADAM CROCODILE
    (concert), le Jeudi 9/11

    BOZECK (concert),
    le Vendredi 10/11
    (soirée privée sur invitation uniquement)

    MARIE-AMELIE SEIGNER (Dj set),
    le Samedi 11/11


     


    Tous les soirs de 23h à 2h au restaurant Maison Pavie,
    20 avenue Pavie 44500 La Baule-Escoublac
    Renseignement et réservations : 02.40.88.07.13
    (la direction se réserve le droit d’admission)

    INFORMATIONS PRATIQUES ET RESEAUX SOCIAUX

    Pour en savoir plus, vous pouvez d’ores et déjà vous abonner à la page Facebook du festival, ici, mais aussi le retrouver sur twitter (@FestivalLaBaule), sur Instagram (@festivallabaule) et sur son site internet.

    Pour préparer au mieux votre séjour, vous pouvez aussi retrouver mes bonnes adresses à La Baule et Pornichet, ici.

    Cet article (à retrouver aussi bientôt sur mon autre blog Inthemoodforfilmfestivals.com) sera complété au fur et à mesure des annonces sur la programmation de cette édition 2017.

    PASS FESTIVAL
    donnant accès à l’ensemble des rendez-vous du Festival du 7 au 12 novembre 2017 (à l’exception de la Céremonie d'Ouverture avec le concert de "UK on the Rocks" et de Remise des Prix avec le concert dirigé par Vladimir Cosma) disponible à partir du 28 octobre directement auprès du cinéma de La Baule Le Gulf Stream (Tél : 02 51 75 15 41). Tarifs: 45€ adulte, 25€ -25 ans (et demandeur d'emploi), 15€ Pass journée (tarif unique), gratuit -14 ans.

    Toutes le projections auront lieu au Cinéma Le Gulf Stream (52, avenue du Général de Gaulle, 44 500 La Baule)

    BILLET CINE-CONCERT
    Cérémonie d'Ouverture et Concert par le groupe "UK on the Rocks", Mercredi 8 novembre à 20h. Tarif (unique) : 35€

    Cérémonie de Remise des Prix et Concert-Hommage dirigé par Vladimir Cosma ("Vladimir Cosma - 50 ans de succès"), Samedi 11 novembre à 20h.Tarif: 65€ Cat.1 et 54€ Cat. 2

    (Réservation pour ces deux soirées-concerts auprès du Palais des congrès Atlantia au 02 40 11 51 51 ou http://billetterie.atlantia-labaule.com).

    EXPOSITION LOUIS DE FUNES
    Entrée libre du 26 octobre au 19 novembre, tous les jours de 14h à 19h (sauf le lundi) à la Chapelle Sainte-Anne (Place du Maréchal Leclerc, 44500 La Baule)

     

    Critique " Les yeux de sa mère" de Thierry Klifa et récit de ma rencontre avec l'équipe du film

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    Parmi mes très nombreuses péripéties au cours de mes pérégrinations festivalières et cinématographiques, depuis déjà une bonne dizaine d’années, celle de ce 14 mars restera parmi les excellents souvenirs puisque, après avoir assisté à la projection du film « Les yeux de sa mère »,   j’ai partagé un déjeuner presse avec l’équipe du film : Catherine Deneuve, Marina Foïs, Marisa Paredes, Géraldine Pailhas, Nicolas Duvauchelle, Jean-Baptiste Lafarge… mais un peu de patience, avant de vous faire le compte rendu de ce déjeuner et de (presque) tout vous dire sur ces rencontres, place à la critique du film.

     Critique – « Les yeux de sa mère » de Thierry Klifa

     « Les yeux de sa mère » est le troisième film de Thierry Klifa, ancien critique de Studio (du temps où il n’était que Studio Magazine et pas encore Studio Ciné Live),  après « Une vie à t’attendre » et « Le héros de la famille », il sortira en salles le 23 mars. Après s’être intéressé au père dans « Le héros de la famille », Thierry Klifa (avec son coscénariste Christopher Thompson avec qui il a également coécrit le premier film en tant que réalisateur de ce dernier « Bus Palladium » auquel il est d’ailleurs fait un clin d’œil dans ce film) s’est, cette fois-ci, intéressé  à la mère qu’elle soit présente ou absente.

     A Paris, un écrivain en mal d'inspiration, Mathieu Roussel (Nicolas Duvauchelle) infiltre la vie d'une journaliste qui présente le journal télévisé, Lena Weber (Catherine Deneuve) et de sa fille danseuse étoile, Maria Canalès (Géraldine Pailhas) pour écrire à leur insu une biographie non autorisée. Pendant ce temps, en Bretagne, un garçon de 20 ans, Bruno (Jean-Baptiste Lafarge), qui habite avec ses parents, ne sait pas encore les conséquences que toute cette histoire va avoir sur son existence.

      Les yeux de sa mère » débute par le décès du père de Maria, dans les larmes et la douleur. Thierry Klifa revendique ainsi d’emblée le genre du film, celui du mélodrame auquel il est une sorte d’hommage. Un cinéma des sentiments exacerbés, des secrets enfouis, des trahisons amères, des amours impossibles. Un cinéma qui, sans doute, irritera ceux qui, il fut un temps, évoquait ce « cinéma de qualité française » avec un certain mépris  mais qui enchantera les autres pour qui comme disait Gabin "pour faire un bon film il faut trois choses: une bonne histoire, une bonne histoire et une bonne histoire » et ceux pour qui le cinéma doit faire preuve de la flamboyance et de l’exaltation qui font parfois défaut à l’existence.

    Depuis son succès, dix ans auparavant intitulé « Palimpseste », à l’image d’un palimpseste qui justement se construit par destruction et reconstruction successive, Mathieu, écorché par la vie, ayant perdu sa mère jeune, va donc d’abord s’acharner à déconstruire, au départ sans se soucier des conséquences, étant un peu « hors de l’existence » à l’image du personnage de Stephan interprété par Daniel Auteuil dans « Un cœur en hiver » que Thierry Klifa a d’ailleurs conseillé à Nicolas Duvauchelle de revoir. Mathieu, c’est Nicolas Duvauchelle un peu inquiétant, un peu ailleurs, qui en voulait déconstruire la vie des autres va, peut-être, se reconstruire.

    « Les yeux de sa mère » est un film dense et ambitieux avec beaucoup de séquences. Cela va vite, presque trop, tant les sujets (trahison, filiation, deuil insurmontable, création…) et personnages qui les incarnent sont nombreux.  La très belle musique de Gustavo Santaolalla (lauréat d’un Oscar en 2007 pour un magnifique film, là aussi choral, « Babel ») fait heureusement le lien entre ces différentes séquences.

     Le film reflète ce que j’ai pu entrevoir de Thierry Klifa : de l’enthousiasme,  une connaissance et un amour du cinéma et des acteurs, et de l’humilité. De l’enthousiasme pour la vie, pour ses personnages malgré ou à cause de leurs fêlures. De l’humilité qui peut-être est cause du principal défaut du film, celui de brasser trop de personnages (certes caractéristique du film choral) et de sujets de peur, peut-être, que le spectateur ne s’ennuie alors que dans « Une vie à t’attendre » il montrait justement qu’il savait raconter une histoire simple sans trop de personnages. « Les yeux de sa mère » semble contenir plein d’ébauches de films tant Thierry Klifa est sans doute imprégné de films et de sujets si bien qu’il nous laisse un peu sur notre faim, regrettant de laisser ses personnages finalement tous attachants à leurs destins (qui pourraient d’ailleurs donner lieu à une suite). Enfin un amour des acteurs.  Aucun n’est délaissé, des rôles principaux aux rôles plus secondaires, chacun ayant  sa  scène phare et il faut reconnaître à Thierry Klifa et Christopher Thompson possèdent le talent d’esquisser les traits de leurs personnages et de les faire pleinement exister en quelques plans.

     Mention spéciale à la découverte Jean-Baptiste Lafarge (qui n’avait jamais rien tourné jusqu’alors et dont la seule expérience se réduisait aux cours de théâtre de son lycée) parfait en jeune boxeur, personnage déterminé et à fleur de peau, à la fois sincère, naïf et épris d’absolu.

     Quant à Catherine Deneuve, dans un rôle encore une fois très différent du précèdent, dans « Potiche » (où elle était irrésistiblement drôle), en quelques secondes, en un regard, elle passe d’un état à un autre (et par voie de conséquence le spectateur lui aussi passe d’un état à un autre), soudainement bouleversée et absolument bouleversante (notamment dans la scène sur le quai de la gare avec Nicolas Duvauchelle tournée en un plan séquence). Ce regard m’a rappelée celui de ce sublime film dont Julien Hirsh, directeur de la photographie des « Yeux de sa mère » était aussi directeur de la photographie : « Je veux voir »  de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige (dont je vous ai souvent parlé mais que je vous recommande vraiment !).

     Le film est aussi un jeu de miroirs et mises en abyme. Entre Catherine Deneuve qui incarne une star du petit écran et Catherine Deneuve star de cinéma. Entre Géraldine Pailhas ancienne danseuse  qui incarne une danseuse étoile. Entre l’écrivain dans le film qui infiltre la vie des autres et le cinéaste qui, par définition, même involontairement, forcément la pille aussi un peu. Entre l’écrivain voyeur de la vie des autres et le spectateur qui l’est aussi.

     Hommage au mélodrame donc mais aussi aux acteurs, et à la mère chère au cinéma d’Almodovar dont une lumineuse représentante figure dans le film de Thierry Klifa en la personne de Marisa Paredes. Mère absente,  qui abandonne, de substitution, adoptive, ou même morte.  « Les yeux de sa mère » est aussi un thriller sentimental qui instaure un vrai suspense qui n’est néanmoins jamais meilleur que lorsqu’il prend le temps de se poser, de regarder en face « les choses de la vie » et de laisser l’émotion surgir ou dans un très beau montage parallèle qui reflète au propre comme au figuré la filiation du courage.

     Un film de regards. Celui d’un réalisateur plein d’empathie pour ses personnages, d’admiration pour ses acteurs, et d’enthousiasme et qui nous les transmet. Ceux des acteurs dont sa caméra débusque les belles nuances. Et celui de Catherine Deneuve, une fois de plus dans les yeux de qui, si multiples et fascinants, il ne vous reste qu’à plonger. Ils vous émouvront et surprendront une fois de plus, je vous le garantis.  J’attends aussi avec impatience le prochain film de Thierry Klifa, un cinéma de qualité française et populaire au sens noble du terme, un cinéma que je revendique d’aimer aussi bien qu’un cinéma plus social comme celui de Ken Loach ou Mike Leigh.

    Récit de la rencontre exceptionnelle avec  Catherine Deneuve, Marina Foïs, Marisa Paredes, Géraldine Pailhas, Nicolas Duvauchelle, Jean-Baptiste Lafarge

     En préambule, je précise qu’aucune photo ou vidéo ne viendront illustrer cet article, celles-ci étant interdites par la maison de distribution en ces circonstances qui se doivent d’être plutôt conviviales. Il faudra vous contenter de mes mots, mon enregistrement sonore de trois heures n’étant pas très audible avec le cliquetis des couverts et aussi préférant je crois vous le relater et raconter mes impressions plutôt que de vous faire écouter une conversation décousue. Après la projection du film au cinéma du Panthéon, lieu que je fréquente assidûment et dont j’apprécie le caractère intimiste (et que je vous recommande au passage), rendez-vous était donné à 12H30 au-dessus dans le café restaurant de ce même cinéma, d’ailleurs décoré d’après les instructions de Catherine Deneuve.

    Si, comme moi, pour qui ce déjeuner presse était une première (et une première prestigieuse) vous en ignorez le fonctionnement, sachez qu’il consistait en l’occurrence en quatre tables, chaque table composée de six places, dont quatre pour les « journalistes » et deux pour les membres de l’équipe du film qui tournent entre l’entrée, le plat de résistance, le fromage et le dessert.  J’ai donc pris place et ai fait connaissance avec les autres convives, un sympathique blogueur-et non ce n’est pas du tout un pléonasme- de Publik’Art, une affable journaliste belge du quotidien le Soir totalement obnubilée par Catherine Deneuve et un journaliste dont je préserverai l’anonymat mais qui se contentait de regarder avec un œil goguenard l’assistance et moi a fortiori (car pas journaliste, pas du cénacle, pas considérable à ses yeux inquisiteurs et éreintés, sans doute). Je posai donc pas mal de questions à mes voisins (à l’exception du troisième dont il ne fallait pas être très perspicace pour constater qu’il n’aurait guère eu envie d’y répondre) pour évacuer mon anxiété et tenter d’oublier que quelques minutes plus tard j’allais me retrouver face à  l’héroïne des films de Bunuel, Téchiné, Truffaut, Demy et de tant d’autres que j’aime tant, doutant encore néanmoins que la mystérieuse Catherine Deneuve serait vraiment quelques minutes dans cette même salle où déambulaient déjà les autres acteurs du film.

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    Puis Marisa Paredes accompagnée de sa traductrice s’est installée à notre table, un peu sur la réserve, dégageant beaucoup de classe, de retenue. Pas peu fière de comprendre ce qu’elle disait en Espagnol, je ne poussai néanmoins pas la témérité, le ridicule ou l’inconscience jusqu’à lui poser mes questions en Espagnol, me contenter d’osciller de la tête comme un chien sur la plage arrière d’une voiture lorsqu’elle parlait et attendant patiemment la traduction pour parler à nouveau. Je me surpris à me prêter à l’exercice que je redoutais pourtant (parce que non, je ne suis pas journaliste, et non d’ailleurs je ne souhaite pas l’être) et de poser des questions, en Français donc. Elle nous a d’abord parlé du film, évidemment,  disant avoir accepté le projet car « l’histoire était intéressante, les personnages aussi » et parce qu’elle avait « la curiosité de travailler avec des personnes qu’elle ne connaissait pas » même si pour elle il y avait « une insécurité de ne pas parler la langue ». Elle a évoqué Paris où elle aime tout « sauf les taxis qu’on ne trouve jamais quand on en a besoin » et sa « grande complicité avec Catherine Deneuve,  une grande vedette. » Evidemment impossible de rencontrer Marisa Paredes sans parler de Pedro Almodovar et son prochain film « La peau que j’habite », « un film encore plus complexe  que ses précédents» selon elle. Elle n’a pas voulu répondre sur la possible sélection du film à Cannes mais son sourire valait acquiescement. Quand il lui propose un projet, il procède particulièrement en lui demandant d’abord si elle est libre à telle ou telle date plutôt que de lui envoyer d’abord le scénario toujours « très construit en profondeur », a-t-elle précisé. « Personne ne dirait non à Almodovar. On se sent privilégié d’être appelée par Almodovar. Pedro et moi avons une relation très complice, cela rend les choses plus faciles. Il  a inventé un style qui lui est propre, a donné une autre image de l’Espagne  » a-t-elle ajouté.  Elle a également évoqué le Franquisme comme « une blessure qu’il faut refermer mais dont il y a toujours un risque qu’elle s’infecte » et aussi de la  séparation stricte entre sa vie privée et sa vie professionnelle malgré « le problème de la presse rose  très agressive. » 

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    L’entrée n’était pas tout à fait terminée que déjà il fallait passer aux invités suivants : Marina Foïs et Jean-Baptiste Lafarge. J’ai été agréablement surprise par la sincérité, l’intelligence, la douce folie de la première qui, après avoir parlé de son rôle de « mère courageuse qui affronte ses émotions, la magnanimité du personnage, un rôle qui canalise sa folie » et de Catherine Deneuve « belle, intelligente avec ce truc prodigieux »  a parlé aussi bien des  scénarii qu’elle reçoit à réaliser alors qu’elle n’a aucun désir de réalisation car elle « ne raisonne pas en images », que de son rêve d’incarner Simone Weil au cinéma, que du théâtre auquel elle préfère le cinéma à cause du côté volatile du premier et parce qu’elle se trouve toujours « de moins en moins bien au fil des représentations car la mécanique intervient et que c’est donc moins intéressant et qu’il faudrait 30 représentations, pas plus». De temps à autre je ne pouvais m’empêcher de regarder autour espérant et redoutant à la fois la silhouette de Catherine Deneuve qui a fini par « apparaître » à l’autre extrémité de la pièce.   Evidemment moins de questions pour Jean-Baptiste Lafarge, forcément parce que sa carrière débute tout juste et que jusque là il n’avait joué que dans des cours de théâtre au lycée, et des réponses moins longues, forcément aussi, parce qu’il n’est pas encore rodé à l’exercice. Il s’est tout de même dit impressionné mais que c’était finalement « plus facile de jouer face à des acteurs de ce niveau » et que « quand c’était parti il n’était plus le temps d’angoisser. »

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    Changement de plats et changement d’interlocuteurs avec cette fois Géraldine Pailhas et Nicolas Duvauchelle, en apparence très différents l’un de l’autre, une vraie maitrise de soi de la première, et une certaine désinvolture du second, l’une cherchant visiblement à dissimuler ses doutes, fêlures à tout prix et l’autre non (pas plus que son ennui assez visible, d’être là, et compréhensible tant cela doit être à la longue lassant de répondre toujours aux mêmes questions, de subir les mêmes regards inquisiteurs). En réponse à la journaliste belge (qui m’avait avoué, mais ne le répétez pas, n’être là QUE pour Catherine Deneuve et dont les questions tournaient donc essentiellement autour de cette dernière), Géraldine Pailhas a donc à son tour évoqué Catherine Deneuve, comme « une actrice de chair et de sang capable de tout jouer » (Catherine Deneuve dont je ne pouvais m’empêcher d’entendre la voix tellement reconnaissable à la table d’à côté). Pour elle ce rôle représente « une conquête plus qu’un défi. » Il s’agissait d’une « opportunité à saisir. » Les réponses de Géraldine Pailhas étaient parfois très longues sans doute un peu pour pallier celles, très courtes de son voisin, aussi il m’a semblée pour masquer ses doutes, paraissant parfois presque trop sûre d’elle, s’enorgueillissant, au contraire et à la surprise de Nicholas Duvauchelle, de ne pas être gênée de jouer dans le conflit et du fait que le danger soit pour elle au contraire d’être dans la complaisance. Ce dernier a avoué avoir été très éprouvé par la scène du cimetière.  Et évidemment ma voisine belge lui a demandé ce qu’il pensait de Catherine Deneuve, ce à quoi il a répondu (sans doute pour la énième fois) qu’elle était « très drôle, très maternelle, toujours dans le vif, une évidence ». 

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    Puis est arrivée l’heure du dessert… et de Catherine Deneuve et Thierry Klifa. Accompagnés de deux personnes. Enfin accompagnéE de deux personnes aux petits soins. Silence respectueux et un peu intimidé de trois des convives et toujours goguenard pour le quatrième. Thierry Klifa particulièrement souriant, sous doute habitué aussi à ce manège probablement instructif à observer. Catherine Deneuve presque grave, déplaçant une lampe et ce cher journaliste dont je respecterai, toujours et malgré tout, l’anonymat ayant un humour aussi légendaire que son air goguenard de demander à Catherine Deneuve « si elle refaisait ainsi la décoration à chaque fois qu’elle venait », ce à quoi elle a répondu avec une douce autorité que simplement la lumière la gênait.  Il a précisé que c’était de l’humour. Vous vous en doutez tout le monde a trouvé cela absolument irrésistible, surtout lui-même. Puis silence… Je ne pouvais m’empêcher de me dire à quel point tout cela devait être amusant et lassant à ses yeux. Amusant de voir qu’elle dont je ne doute pas une seconde qu’elle sache être si drôle, ironique, brillante, modifie ainsi l’atmosphère et provoque le silence et le trouble. Elle dont je me souviens que lors de cette mémorable master class à sciences po elle avait parlé de ces rencontres qui la terrifiaient. Elle que j’avais aussi vue un peu lointaine et éblouissante lors de sa master class cannoise. Elle que certains sans doute auront trouvé froide ou distante mais dont je devinai à la fois l’amusement, le trac, la lassitude, tour à tour ou en même temps. Finalement notre journaliste belge a enfin posé ses questions à celle pour qui seule elle était là dont une particulièrement délicate sur la fin de sa carrière (et moi qui, avant cette rencontre redoutais de poser des questions ridicules ou absurdes). Elle a allumé une cigarette, avec classe, presque détachement, en apparence du moins, sans doute un moyen  de se donner une contenance et de se conformer à son rôle, celle de la star, pas parce qu’il lui plait de le jouer mais parce que c’est ce que chacun semble attendre d’elle. J’étais bien décidée à poser mes nombreuses questions d’abord à Thierry Klifa mais notre ami-dont-je-respecterai-l’anonymat semblait prendre un malin plaisir à me couper la parole pour poser des questions extrêmement originales à Catherine Deneuve « Est-ce que vous arrivez à sortir de vos rôles après un film ? Est-ce une nécessité pour vous de jouer ? ». Puis enfin, j’ai pu m’exprimer et parler avec Thierry Klifa de mon film préféré « Un cœur en hiver » auquel il se réfère dans le dossier de presse (ainsi qu’à deux de mes films fétiches « La femme d’à côté » de Truffaut et « La fièvre dans le sang » de Kazan ou encore au cinéma de James Gray mais malheureusement le temps a manqué pour évoquer ces sujets) , plus pour lui « une musique qui l’accompagne qu’un modèle » . Ses réponses étaient vraiment intéressantes et j’avoue que j’aurais eu encore des dizaines de questions à lui poser. Puis je lui ai parlé du directeur de la photographie Julien Hirsch moyen aussi de parler à Catherine Deneuve de ce sublime film « Je veux voir » -dont il est aussi directeur de la photographie- qui est aussi affaire de regards  (manière détournée de m’adresser à elle tout en posant une question à Thierry Klifa) seul moment où je crois avoir vu son regard s’illuminer. J’aurais voulu qu’elle parle de ce film mais le temps était compté. Thierry Klifa a répondu avoir été heureux de travailler pour la première fois avec Julien Hirsch avec qui il n’avait jamais travaillé mais qui avait déjà travaillé à plusieurs reprises avec Catherine Deneuve et qui sait s’adapter aux univers de chaque cinéaste. C’est le seul dialogue au cours duquel je n’ai pas pris de notes. J’étais captivée par la lumineuse présence de Catherine Deneuve  tout de rose vêtue, à la fois là et un peu ailleurs, croisant furtivement son regard perçant. Je n’osais la regarder de peur que ce regard passe pour scrutateur  ou  comme tant d’autres cherchant des stigmates du temps que chacun doit tenter de débusquer (mais qui l’ont épargnée et que de toute façon sa magnétique présence ferait oublier) ou ayant l’impression que ce regard, un de plus encore s’ajouterait à tous ceux qui la fixent constamment et serait presque indécent (pour ceux qui ne le sauraient pas encore, ma devise est « pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué »). Elle a parlé des témoignages de sympathie qu’elle reçoit, de ces personnes (comme c’est le cas pour Lena dans le film) qui la dévisagent constamment qu’elle envisage différemment selon qu’elle est déprimée ou de bonne humeur, des rôles qu’elle reçoit qui sont souvent les mêmes et en réponse à Monsieur Goguenard du cinéma dont elle ne sait si c’est nécessaire car elle a toujours vécu là-dedans. Je ne me souviens pas de tout. Je n’ai pas noté donc. Je ne le souhaitais pas.  Juste être dans l’instant. Profiter de ce moment rare. J’ai rebondi sur une ou deux questions mais il me semble que ce qui se disait dans les gestes, les silences et les regards étaient plus intéressants que les mots. Puis elle est partie. Un peu comme une ombre ou un beau mirage évanescent.  Elle a sans doute dit au revoir, je n’ai rien entendu. Moi aussi je crois que j’étais à mon tour un peu ailleurs…

    Trois heures qui se sont écoulées comme un rêve, à la rapidité d’un générique de cinéma auquel elles ressemblaient.  Bien sûr de ces trois heures je ne vous ai retranscrit que quelques bribes, l’essentiel ayant finalement été dans l’implicite.

     Vous ne serez pas surpris si je vous dis que notre ami goguenard est parti sans dire au revoir, que mes tentatives d’amorce de conversation, connaissant bien son journal ayant un lien particulier avec, ne se sont soldées que par des soupirs de consternation (au moins aurons-nous eu celle-ci en commun). Et je ne peux que comprendre la lassitude de Nicholas Duvauchelle, de Catherine Deneuve ou des autres face à ce manque d’élégance, marque, au-delà de l’absence d’humilité, d’un défaut de talent, en tout cas de psychologie, belle illustration des propos de Marina Foïs sur les grands acteurs face auxquelles il est si facile de jouer, qui d’une certaine manière ne s’embarrassent pas d’une comédie pathétique. Cette comédie humaine que j’ai constaté dans tant de circonstances cinématographiques (pour connaître réellement quelqu’un, placez le soit dans un théâtre de guerre ou dans un théâtre des vanités, par exemple un festival, c’est imparable) à la fois belle et pathétique ne cessera de m’amuser, ou consterner, selon les jours.

     Un beau moment en tout cas dont je suis ressortie  avec  des tas d’images, d’impressions (que je retranscrirai ailleurs…) mais surtout de regards insolents, lasses, farouches, maquillés (au figuré), absents, incisifs, mécaniques, brumeux, enthousiastes et surtout d’un perçant que je ne verrai plus jamais pareil même si et heureusement il a  conservé tout son mystère, résisté à la lumière tapageuse et insatiable. D’une lampe détournée et pas seulement…