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  • 45ème Festival du Cinéma Américain de Deauville : programme complet détaillé (conférence de presse du 22 août)

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    « L'art du cinéma consiste à s'approcher de la vérité des hommes, et non pas à raconter des histoires de plus en plus surprenantes » disait Jean Renoir. Cette vérité, chaque année, les films de la compétition du Festival du Cinéma Américain de Deauville la débusquent avec passion. Assister à tous les films de la compétition se transforme souvent en un périple particulièrement instructif à travers l’Amérique contemporaine, au cœur de ses tourments et de ses aspirations, comme ce sera sans aucun doute à nouveau le cas cette année. S’il est soucieux de vérité, ce festival protéiforme n’oublie pas non plus le glamour de ses origines, et les histoires de plus en surprenantes évoquées par Renoir. Et, cette année plus que jamais, flamboyance et noirceur, glamour et actualité, engagement et festivités devraient savamment s’entrelacer au regard de l’enthousiasmant programme annoncé cette semaine. Voyez plutôt ce générique, éclectique et réjouissant : Kristen Stewart, Woody Allen, Sienna Miller, Geena Davis, Sophie Turner, Pierce Brosnan, Olivier Assayas, Catherine Deneuve, Anna Mouglalis, Terrence Malick, Gurinder Chadha.… à qui s'ajouteront les anciens présidents du jury  présents pour la plupart pour le 45ème anniversaire du festival (cf la prestigieuse liste en image ci-dessous). En effet, cette édition 2019 célèbre trois anniversaires : les 45 ans du festival, les 25 ans de la compétition (au début de laquelle j'avais eu le plaisir d'assister !), et les 10 ans de Deauville séries. C'est donc avec un plaisir intact et même renouvelé que j'assisterai au festival pour une énième fois (ce nombre indécent dépasse allègrement la vingtaine).

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    Ce festival a donc 45 ans. Déjà ! Mais "les plus belles années d'une vie" ne sont-elles pas celles qu'on n'a pas encore vécues pour paraphraser Claude Lelouch alors... en route pour Deauville 45 ! Et petite digression pour vous recommander le film éponyme de Lelouch (ma critique, ici), film si lumineux, tendrement drôle, émouvant, joyeusement nostalgique, gaiement mélancolique, optimiste, hymne à la vie, à l’amour, hommage au cinéma, sublimé par la beauté si lumineuse de Trintignant et Aimée... comme le domaine de l'orgueil (cadre de scènes du film), si bien nommée.

    En ce jeudi 22 août, les abords du CID (où s’est déroulée la conférence de presse du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2019, salle dans laquelle aura également lieu le festival) arboraient déjà l’affiche de cette 45ème édition et la nouvelle identité visuelle du festival colorait déjà joyeusement ses allées.   Etaient présents à la conférence : Carine Fouquier, la directrice du CID, Philippe Augier, le Maire de Deauville, Bruno Barde, le directeur du festival, et David Parré, le directeur général du resort Barrière Deauville Trouville (partenaire historique du festival).

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     « Tous les talents présents à Deauville, esquisseront des vagues d’éternité qui chasseront le vague à l’âme de l’Amérique d’aujourd’hui » a ainsi déclaré Bruno Barde. A Deauville, tout a des accents d’éternité, non ? La lumière qui auréole les planches. Et ces dix jours dont on se plait à imaginer qu’ils ne finiront jamais, comme si, le temps de ce festival (qui pourtant est une "fenêtre ouverte sur" les malheurs du monde) ces derniers faisaient une pause. « Dreams are dreams » entendait-on ainsi dans « Café Society »  de Woody Allen comme une rengaine aux accents de regret. 

    « La vie a toujours plus que d’imagination que nous » disait Truffaut dans « La nuit américaine »  en 1973. Et à Deauville, elle en a aussi plus qu’ailleurs, a fortiori ces dix jours de rentrée qui célèbrent le cinéma américain à Deauville depuis 1975, date de création du Festival du Cinéma Américain qui, à ses origines, mettait surtout en avant les grandes productions hollywoodiennes et les mythes du cinéma américain.

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    Comme l’a souligné le Maire de Deauville, Philippe Augier, lors de la conférence de presse du festival, « ce festival sait s'adapter aux grands changements de la filière cinématographique et à l'évolution de la société ». En effet, c’est la diversité du cinéma américain qui est aujourd’hui à l’honneur, notamment ses nouveaux talents dont ce festival est un découvreur indéniable, par le biais de sa compétition mais aussi de ses prix comme le Nouvel Hollywood, le Prix Fondation Louis Roederer de la Révélation ou le Grand Prix qui récompense le lauréat de la compétition. Le Festival de Deauville a intelligemment su se renouveler en tenant compte des nouveaux impératifs liés à la distribution et à la sortie des films, ceux-ci ne permettant plus que des films soient projetés en avant-première à Deauville des mois avant leur sortie.

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    Plus d'une soixantaine de films seront ainsi présentés au public sur trois sites : le Centre International de Deauville, le Casino Lucien Barrière de Deauville et le Cinéma le Morny et, comme chaque année, ils seront accessibles à tous, professionnels ou passionnés de cinéma. Les nostalgiques du temps où les mythes du cinéma américain foulaient le tapis rouge et les planches de Deauville pourront cette année revoir les « mythes et légendes qui n’existent plus » dans un montage quotidien de 2 minutes, grâce à un judicieux nouveau partenariat du festival avec l’INA.

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    Quelle bonne idée de débuter le festival avec un film de Woody Allen le vendredi 6 septembre, un film annoncé par Bruno Barde comme « un chassé-croisé amoureux qu'aurait pu écrire Marivaux », intitulé « Un jour de pluie à New York »

    Un film de Woody Allen comporte des incontournables, ce qui rend ses films singuliers et jubilatoires. La virtuosité de ses scènes d’ouverture qui vous embarquent en quelques mots, notes et images, vous immergent d’emblée dans un univers et brossent des personnages avec une habileté époustouflante.  Des dialogues cinglants et réjouissants qui suscitent un rire teinté de désenchantement.  Des personnages brillamment dessinés parfois caractérisés d’une réplique. La musique dont, souvent, la tristesse sous-jacente à ses notes joyeuses fait écho à la joie trompeuse des personnages. Des pensées sur la vie, l’amour, la mort. Une mise en scène élégante. Dans son dernier film, « Wonder wheel », la caméra virtuose de Woody Allen tournoyait à l’image de cette société virevoltante dont les excès et les lumières étourdissent et masquent la vérité et les désillusions. C’est avec impatience que j’attends ce nouveau tour de manège woodyallenien !

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    « De nombreux films de ce Deauville 2019 défient Trump » a ainsi annoncé le directeur du festival lors de la conférence de presse. Les films en compétition sont en effet chaque année le reflet des Etats d’Amérique et surtout de l’état de l’Amérique.  De ses colères aussi. L’année 2018, celle de l’après #MeToo, si la noirceur était aussi au rendez-vous, le pouvoir était pris par les femmes. Deux titres des films de la compétition étaient ainsi des prénoms féminins (Nancy et Diane) et six d’entre eux avaient pour personnages principaux des protagonistes féminines. Des femmes souvent condamnées par l’existence, engluées ou même enfermées dans leur quotidien, leur passé, confrontées à la solitude, à la maladie, à la mort, aux traumatismes…et même enfermées au sens propre et condamnées à mort dans le douloureux « Dead women walking ». Des femmes fortes et combattives qui s’emparaient néanmoins de leurs destins. Les films s’achevaient ainsi souvent par un nouveau départ (au sens propre). En route vers un lendemain peut-être plus joyeux. Une note d’espoir malgré tout. « Une Amérique où règne le désenchantement et la mélancolie, où l'espoir est tenace », comme l’avait très bien résumé la regrettée présidente du jury de la critique, l’enthousiaste Danièle Heymann. Le jury de la critique, lors de la cérémonie du palmarès, avait d’ailleurs également tenu à saluer « la quasi-parité de la compétition avec 6 films de femmes. »

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    Cette année 2019, Bruno Barde a d’emblée annoncé un festival féminin, non seulement dans les thématiques des films présentés mais aussi dans le jury. Deux femmes les président, Catherine Deneuve et Anna Mouglalis. Catherine Deneuve, qui se fait rare, présidera ainsi le jury. Elle succède ainsi dans ce rôle à une autre actrice de grand talent, Sandrine Kiberlain. Voilà qui place cette édition 2019 du Festival du Cinéma Américain sous le signe de l'élégance, du prestige, du glamour, et du talent donc. Tant de chefs-d’œuvre figurent dans sa filmographie qu'il me serait impossible de choisir entre ceux-ci parmi lesquels "Les parapluies de Cherbourg", "Le Dernier Métro", "Le choix des armes", "Hôtel des Amériques", "Les Demoiselles de Rochefort", Belle de jour", "Fort Saganne", "Drôle d'endroit pour une rencontre", "Un conte de noël", "Indochine", "Elle s'en va"... Dans l’article à lire, ici, je vous propose plusieurs critiques de films avec cette dernière et notamment celle du film "Les yeux de sa mère" de Thierry Klifa avec, en bonus, mon récit du déjeuner presse avec l'équipe du film (dont Catherine Deneuve) lors de sa sortie. 

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    L’intégralité de la carrière de Catherine Deneuve lui sera remise sur support numérique, grâce au partenariat avec l’INA, lors de l’ouverture du festival le vendredi 6 septembre. Encore un évènement à ne pas manquer !

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    Anna Mouglalis, quant à elle, présidera le jury  du Prix Fondation Louis Roederer de la Révélation. Notons également que Anna Mouglalis est l'ambassadrice de la maison Chanel (nouveau partenaire officiel du festival) depuis de nombreuses années. Elle avait d’ailleurs interprété Coco Chanel dans « Coco Chanel & Igor Stravinsky » de Jan Kounen. 

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    Les femmes derrière la caméra seront aussi à l’honneur dans le cadre de ce Festival du Cinéma Américain de Deauville 2019 avec 11 films réalisés par des femmes dont 6 en compétition mais aussi dans les prix remis et hommages puisque le prix du Nouvel Hollywood sera remis à Sophie Turner et puisque Kristen Stewart, Geena Davis et Sienna Miller recevront un Deauville Talent Award.  

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    Femme engagée, Geena Davis a par ailleurs créé en 2004 l’association See Jane qui lutte contre les représentations sexistes dans l’audiovisuel et les médias américains. Elle présentera le documentaire « This Changes Everything », qu’elle a produit, un documentaire à retrouver dans la section des « Docs de l’oncle Sam », film sur les disparités de genre à Hollywood. Y interviennent Meryl Streep, Sharon Stone, Jessica Chastain, Natalie Portman et Cate Blanchett.

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    Kristen Stewart recevra elle aussi un Deauville Talent Award 2019. Une soirée hommage aura lieu le vendredi 13 septembre, suivie de la première française de « Seberg » de Benedict Andrews. Kristen Stewart fut ainsi la première Américaine à décrocher un César, celui de la meilleure actrice dans un second rôle, pour son interprétation dans un film français,  « Sils Maria » d’Olivier Assayas ( encore une petite digression pour vous le recommander si vous ne l’avez pas encore vu :  un grand film  très ancré dans son époque, sa violence médiatique, un film sur l'étanchéité des frontières entre l'art et la vie, et l'implacable violence du temps qui passe. Un film au charme vénéneux, un jeu de miroirs et de reflets mélancolique, envoûtant et brillant au propre comme au figuré. Et réellement fascinant. Ou quand la vie devient un art... Et une révélation : Kristen Stewart, d'une justesse remarquable.). A l’occasion de sa venue seront projetés « Seberg » le biopic de l’actrice et « JT LeRoy » (à confirmer, celui-ci, annoncé en conférence, n'étant pas encore sur le site officiel). Synopsis de « Seberg » de Benedict Andrews : « Dans les années 1960, Jean Seberg, comédienne principale d'À bout de souffle et icône de la Nouvelle Vague, fut l'une des victimes du programme de surveillance COINTELPRO, mis en place par le FBI. Son engagement politique et romantique avec l'activiste des droits civiques Hakim Jamal fit d'elle une cible idéale qui permit au FBI de lancer une campagne de dénigrement à son encontre afin de discréditer le mouvement de revendications du Black Power. Jack Solomon, un jeune et ambitieux agent affecté à sa surveillance, ne pensait pas alors mettre sa carrière en danger... ».

    A l'occasion de l'hommage à Kristen Stewart seront projetés plusieurs films avec cette dernière dont les excellents "Café Society" et "Sils Maria" dont vous pouvez lire mes critiques, ici.

     

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    -Le Prix du Nouvel Hollywood sera cette année attribué à Sophie Turner. Succédant à Jessica Chastain, Ryan Gosling, Shailene Woodley, Paul Dano, Elle Fanning, Daniel Radcliffe, Elisabeth Olsen et Chloë Grace Moretz, Sophie Turner viendra recevoir le prix Nouvel Hollywood lors de cette 45ème édition du Festival. Celle qui est l’une des héroïnes de la série "Game of Thrones", diffusée en France sur OCS et en intégralité pendant le festival, est aussi l’héroïne d’un spin-off de la franchise X-Men. Elle viendra aussi à Deauville pour « Heavy » de Jouri Smit projeté le soir de la remise de son prix Nouvel Hollywood.

    -Le 3 septembre 2019 a été annoncé un hommage supplémentaire, à Johnny Depp. Le comédien  viendra présenter avec Mark Rylance, le film WAITING FOR THE BARBARIANS de Ciro Guerra le dimanche 8 septembre. Un hommage lui sera rendu à cette occasion.

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    Soucieux de rassembler tous les publics et de célébrer les 10 ans de Deauville Saison, la section consacrée aux séries, le Festival du cinéma américain de Deauville offrira en effet sur grand écran un « marathon » de plus de 70 heures de l’intégralité des 8 saisons de la série Game of Thrones. Les 73 épisodes de la série multi récompensée seront diffusés à raison d’une saison par jour du samedi 7 au samedi 14 septembre 2019. Cette projection est aussi une « manière de montrer la suprématie du grand écran » a souligné le directeur du festival lors de la conférence de presse. Entrée libre dans la limite des places disponibles, au Cinéma Morny.  Du 7 au 14 septembre 2019.

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    L’an passé, le festival avait par ailleurs déjà choisi de mettre en avant le talent de quatre femmes qui, toutes, par leurs choix exigeants et leurs parcours, témoignent d’une audace et d’une liberté qui font la force du cinéma indépendant contemporain dans toute sa diversité et sous toutes ses formes : Kate Beckinsale (Deauville Talent Award), Elle Fanning (Nouvel Hollywood), Mélanie Laurent, et Shailene Woodley (Nouvel Hollywood). » Il y eut aussi Sarah Jessica Parker, si lumineuse avec son « énergie unique et transgressive » comme l’avait souligné le Maire de Deauville. Les femmes étaient aussi à l’honneur dans les documentaires. Les films en compétition mettaient en scène des citoyens qui couraient après la liberté, l’émancipation, le droit d’exister simplement sans être discriminé, bien loin de l’American dream. Les films primés étaient pourtant pour la plupart parsemés de notes de poésie et de fantaisie, s’achevant le plus souvent par un regard ou un départ, bref un espoir opiniâtre… Espérons que l’espoir sera aussi au rendez-vous dans les 60 films gardés par le festival parmi les 300 films vus, avec 16 premiers films dont 9 en compétition sur 14, 36 nouveaux films et 11 sans distributeur.

    C'est aussi une femme qui recevra le prix littéraire Lucien Barrière cette année, l'écrivaine Rael DelBianco pour le roman "A sang perdu", le mercredi 11 septembre.

    Deauville reste une vitrine de prestige pour le cinéma américain qui représente 45% de part du marché français. Ainsi, en 2018, 576 films ont été produits aux États-Unis dont 469 films indépendants.  Bruno Barde a rappelé qu’ « Il n'y a pas de festival sérieux sans volonté politique, une volonté de soutenir la création » dont témoigne incontestablement le programme de ce Festival du Cinéma Américain de Deauville 2019. Il a aussi rappelé la concurrence accrue notamment de Toronto et les crédos du festival :  « une politique d'élégance, de non vulgarité et de talent » déplorant que, aujourd’hui, « Les lois marketing prennent le pas sur les lois artistiques », ce qui explique l’absence de certains grands studios autrefois présents.

    Carine Fouquier, la directrice du CID, a  aussi rappelé quelques chiffres liés au Festival de Deauville : 15 jours montage et démontage,  80 mètres de tapis rouge, 170 personnes pour l’organisation dont 57 personnes uniquement pour la technique, 60000 festivaliers, 1 pass jour qui donne accès à 10 films, 5 tonnes de déchet (tri selectif, gaspillage alimentaire limité à 1%).

    Dans ce programme enthousiasmant, en plus des éléments annoncés ci-dessus, nous pouvons aussi noter :

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    -l’hommage à un habitué des planches, Pierce Brosnan déjà venu 3 fois (dont la venue a été confirmée dans la nuit qui précèdait la conférence de presse),

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    - « Wasp » Network d'Olivier Assayas  projeté en clôture du festival. Ce dernier viendra recevoir le samedi 14 septembre le Prix du 45ème Festival du Cinéma Américain de Deauville succédant à Jacques Audiard qui avait reçu le prix du 44ème festival pour « Les frères Sisters », conte à la fois cruel et doux dont le dénouement est ainsi aussi paisible que le début du film était brutal. Comme la plupart des films de cette sélection 2018, il s’achevait sur une note d’espoir. L’espoir d’une Amérique qui ouvre enfin les yeux, se montre apaisée et fraternelle. Si les frères Sisters, ces tueurs à gages sans états d’âme ont changé, qui ne le pourrait pas ? Tout est possible…Ajoutez à cela la photographie sublime de Benoît Debie, la musique d’Alexandre Desplat et vous obtiendrez un western à la fois sombre et flamboyant. Et d’une originalité incontestable. Mais revenons au prix du 45ème Festival.

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     « Il y a chez Olivier Assayas le plaisir du cinéma, du filmage et de sa ponctuation que l’on sent à chaque plan, chaque séquence et chaque scène. Une hélice d’avion, un vol, une perspective, un baiser, un travelling. Olivier applique parfaitement l’adage de Truffaut : un bon film est un film qui a un point de vue sur le monde et un point de vue sur le cinéma. Les deux sont respectés par le cinéaste. Dans la tradition des thrillers politiques, le montage rythme ici l’intrigue et devient vraiment partie prenante de la mise en scène comme un récit à la John Le Carré », déclare le Directeur du Festival Bruno Barde. Ce nouveau film tourné entre la Floride et Cuba, distribué prochainement en France par Memento Films est basé sur des faits réels survenus durant les dernières années de la guerre froide, Wasp Network offre un contrechamp aussi original qu’efficace à l’histoire américaine des liens entre Cuba et les Etats-Unis.
     Synopsis : « Début 1990. Un groupe de Cubains installés à Miami met en place un réseau d'espionnage. Leur mission : infiltrer les groupuscules anticastristes responsables d'attentats sur l'île. »

    -un événement qui fera parler et ravira les habitués du festival pour célébrer ses 45 ans : « un hommage très particulier à l'intelligence des jurés qui ont permis de découvrir de nouveaux talents, invités à revenir pour ce 45ème anniversaire. Le festival leur a donc demandé d'être là, le premier samedi. » Le « gratin du cinéma français » selon Bruno Barde sera alors présent sur scène. (cf photo au début de l'article) La liste est en effet impressionnante, l’occasion aussi peut-être de retrouver à Deauville le « président à vie » du festival, Vincent Lindon dont chaque passage sur scène a tant enthousiasmé les festivaliers.

    -Grand moment annoncé aussi avec la projection en Première du dernier film de Terrence Malick (en compétition dans le cadre du dernier Festival de Cannes), « Une vie cachée » qualifié par Bruno Barde de « chef-d’œuvre »,

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    -Parmi les films à ne pas manquer, en compétition, « The Climb » de Michael Angelo Covino, prix coup de cœur du Jury Un certain regard au dernier Festival de Cannes.  « The climb » est  "une comédie aux accents de Claude Sautet" selon Bruno Barde, voilà qui suscite d’autant plus mon intérêt... Synopsis : « Kyle et Mike sont deux meilleurs amis aux tempéraments très différents mais dont l'amitié a toujours résisté aux épreuves de la vie. Jusqu'au jour où Mike couche avec la fiancée de Kyle... Alors que l'amitié qui les lie aurait dû être irrémédiablement rompue, un événement dramatique va les réunir à nouveau. »

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    -La projection du prix d’Ornano-Valenti est toujours un grand moment. Souvenons-nous de la standing ovation à la fin des « Chatouilles » l’an passé. Vainqueur du prix du jury à Cannes, « Les Misérables » de Ladj Ly recevra cette année le prix Ornano-Valenti qui récompense un premier film français.

    -Le lundi sera projeté « Un film très engagé sur la condition de la communauté noire aujourd'hui qui ne s'arrange pas avec le gouvernement d'aujourd'hui aux USA », « sorte de 12 hommes en colère dans un commissariat » selon Bruno Barde. Voilà qui est prometteur !

    -Autre nouveauté cette année : des films seront projetés en copies restaurées dans la section « American heritage », une « nouvelle section qui continue le travail commencé avec les nuits américaines. » Au programme 6 films :

    - « Angel heart » de Alan Parker (1987)

    - « Hal Hartley – The long island trilogy » de Hal Hartley, en sa présence :

     « L’incroyable vérité » (1989)

    « Trust me » (1990)

    « Simple men » (1992)

    - « Miracle en Alabama » de Arthur Penn (1962)

    - « Rambo – first blood » de Ted Kotcheff (1982)

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    - En compétition, cette année comme ce fut souvent le cas dans cette section, les films mettront souvent des adolescents en scène. C’est le cas de : « Bull » de Annie Silverstein, « Ham on rye » de Tyler Taormina, « Knives and skin» de Jennifer Reeder, « Mickey and the bear » de Annabelle Attanasio, « Share » de Pippa Bianco. Un film nous transportera même au 17ème siècle, « Judy and Punch » de Mirrah Foulkes.

    On suivra aussi avec attention « Skin » de Guy Nattiv. Synopsis : « Un jeune homme désorienté, élevé par un groupe de skinheads suprémacistes blancs dont il est un illustre membre, décide de renoncer à toute haine et violence pour une nouvelle vie. Bien que soutenu par un activiste noir et la femme qu'il aime, trahir ceux qui lui ont tout donné, y compris la colère, le mènera dans une situation inextricable. Ou encore « Swallow » de Carlo Mirabella-davis : « Hunter semble mener une vie parfaite aux côtés de Richie, son mari qui vient de reprendre la direction de l'entreprise familiale. Mais dès lors qu'elle tombe enceinte, elle développe un trouble compulsif du comportement alimentaire, le Pica, caractérisé par l'ingestion d'objets dangereux. »

    A ne pas manquer également « The Lighthouse » de Robert Eggers, « l'histoire hypnotique et hallucinatoire de deux gardiens de phare sur une île mystérieuse et reculée de Nouvelle-Angleterre dans les années 1890 », avec Robert Pattinson et Willem Dafoe, qui était présenté à la Quinzaine des Réalisateurs. 

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    Nous suivrons également avec attention « The Peanut Butter Falcon » de Tyler Nilson, Michael Schwartz. Synopsis : « Zak, un jeune homme atteint de trisomie, s'enfuit de son foyer pour réaliser enfin son rêve : rejoindre l'école de catch de Salt-Water Redneck, une vieille gloire de ce sport, et devenir catcheur professionnel. Il rencontre Tyler, une petite frappe en cavale, qui va devenir son improbable coach et compagnon de route. Ils vont remonter ensemble les rivières, échapper à leur poursuivant, boire du whisky, rencontrer Dieu, attraper du poisson et convaincre Eleanor, une aide-soignante dévouée trimbalant ses propres démons, de les accompagner en chemin. »

    « The Wolf Hour » de Alistair Banks Griffin présente aussi un synopsis intrigant : « Juillet 1977. New York. June Leigh, ancienne romancière à succès en panne d'inspiration, est retranchée dans son appartement du Bronx. Alors que de violentes émeutes et pillages plongent la ville dans le chaos, June est harcelée par un mystérieux individu... »

    « Watch List » de Ben Rekhi sera également à suivre avec attention : « Contrainte d'élever seule ses trois enfants après le meurtre de son mari dans des circonstances mystérieuses, Maria plonge dans le monde interlope de Manille pour mener l'enquête, mais réalise qu'elle va devoir se confronter à sa propre noirceur pour permettre à sa famille d'être à l'abri. »

    Parmi les PREMIERES, nous ne manquerons pas :

    - « Une vie cachée » de Terrence Malick :  « Franz Jägerstätter, paysan autrichien, refuse de se battre aux côtés des nazis. Reconnu coupable de trahison par le régime hitlérien, il est passible de la peine capitale. Mais porté par sa foi inébranlable et son amour pour sa femme et ses enfants, Franz reste un homme libre. »

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    - « Waiting for the Barbarians » de Ciro Guerra avec pour intérprètes Gana Bayarsaikhan , David Dencik , Johnny Depp , Joseph Long , Robert Pattinson , Sam Reid , Mark Rylance , Greta Scacchi (projection le dimanche 8). Synopsis : « Dans un désert sans nom à une époque incertaine, un magistrat gère un fort qui marque la frontière de l'Empire. Le pouvoir central s'inquiète d'une invasion barbare et dépêche sur les lieux le colonel Joll, un tortionnaire de la pire espèce. Parmi les hommes et les femmes ramenés au fort et torturés, une jeune fille blessée attire l'attention du magistrat qui finit par contester les méthodes employées et prendre fait et causes pour les soi-disant barbares. »

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    - « Angry Birds : Copains comme cochons » de Thurop Van Orman

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    - « Charlie Says » de Mary Harron. Synopsis : « Une jeune diplômée est envoyée dans un pénitencier de Californie pour donner des cours à trois jeunes femmes complices des crimes de Charles Manson. Initialement condamnées à la peine de mort, leur peine est finalement commuée en peine de réclusion à perpétuité. La jeune femme devient alors le témoin des transformations personnelles des trois prisonnières qui prennent peu à peu conscience de la réalité de leurs crimes atroces. »

    - « Music of My Life » de Gurinder Chadha. Synopsis : « 1987, Angleterre. Javed, adolescent d'origine pakistanaise, grandit à Luton, une petite ville qui n'échappe pas à un difficile climat social. Il se réfugie dans l'écriture pour échapper au racisme et au destin que son père, très conservateur, imagine pour lui.  Mais sa vie va être bouleversée le jour où l'un de ses camarades lui fait découvrir l'univers de Bruce Springsteen. Il est frappé par les paroles des chansons qui décrivent exactement ce qu'il ressent. Javed va alors apprendre à comprendre sa famille et trouver sa propre voie… ».

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    DEAUVILLE TALENT AWARD

    Sienna Miller présentera « American Woman » de Jake Scott. Synopsis : « Une jeune adolescente disparaît mystérieusement dans une ville rurale de Pennsylvanie. Deb Callahan, sa mère de 31 ans qui travaille comme caissière dans un supermarché, se retrouve alors seule à élever son petit-fils encore bébé. Elle va devoir affronter ses errements passés pour se construire une nouvelle vie d'adulte. Mais sa quête est remise en question le jour où la vérité sur la disparition de sa fille éclate… »

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    PRIX DU NOUVEL HOLLYWOOD

    Sophie Turner présentera « Heavy », un thriller  et sera à l’affiche de l’intégrale de Game of Thrones. 
    Prix du Nouvel Hollywood remis à Sophie Turner le premier vendredi du festival.

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    "Heavy"  de Jouri Smit. Synopsis :  « Seven est un dealer mondain qui partage son temps entre ses clients de confiance et les soirées folles où s'amusent top-models et consommateurs de drogue. Il partage cette vie idyllique avec Maddie, le yin de son yang et son âme sœur. Jusqu'au jour où un ami d'enfance avec lequel il n'avait plus de contact refait surface et lui demande de l'aide. Au mépris du bon sens, Seven accepte en souvenir du bon vieux temps, ignorant qu'il va s'enfoncer dans une spirale infernale où personne ne sera épargné mais où tout le monde sera à blâmer. »

    Petite sélection parmi les DOCS DE L’ONCLE SAM  section qui, toujours, nous réserve des pépites :

    « Apollo 11 » de Todd Douglas Miller  (le dimanche 8) :

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    « Réalisé à partir d'images 70 mm inédites récemment découvertes et plus de 11 000 heures d'enregistrements audio, ce film documentaire plonge au cœur de la plus célèbre mission de la NASA et des premiers pas de l'Homme sur la Lune. Ce voyage en immersion aux côtés des astronautes et du centre de contrôle de la mission permet de vivre au plus près ces inoubliables journées et heures de 1969 lorsque l'humanité fit un grand bond en avant vers le futur. »

    -« 5B » de Paul Haggis  et Dan Krauss : « L'histoire de héros du quotidien, des infirmières et des membres du personnel soignant qui ont pris des mesures exceptionnelles pour réconforter, protéger et apporter des soins aux patients du premier service hospitalier consacré aux malades du sida aux États-Unis. L'histoire du service 5B est racontée avec émotion par ces infirmières et ces soignants qui l'ont bâti en 1983 au sein du San Francisco General Hospital, mais aussi par les patients, leurs proches et tous ceux qui se sont portés volontaires. Paul Haggis écrit le scénario de deux films récompensés par l'Oscar du meilleur film deux années de suite : Million Dollar Baby de Clint Eastwood (2004) et Crash (2005), qu'il a lui-même réalisé. En 2007, il écrit, produit et réalise Dans la vallée d'Elah, puis Les trois prochains jours (2008)."

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    - « Miles Davis: Birth of the Cool » de Stanley Nelson : « La vie et la carrière de l'immense musicien et icône culturelle Miles Davis, un compositeur visionnaire et innovateur qui défia toute catégorisation et incarna à lui seul le « cool ». Le fil conducteur de son existence a toujours été sa détermination sans failles à casser les codes, à se renouveler continuellement et à vivre intensément sa vie comme il le souhaitait. Il est devenu un monument de la musique au fil des années, mais aussi un artiste versatile avec qui il était difficile de vivre au quotidien, surtout pour ceux qui l'ont aimé le plus. »

    -« This Changes Everything » de Tom Donahue : « Ce documentaire révèle ce qui se cache derrière l'une des aberrations de l'industrie américaine du divertissement : la sous-représentation et la fausse représentation des femmes. Soutenu par des centaines d'histoires et de données accablantes, le film met en avant des décennies de discrimination à l'égard des femmes à Hollywood, derrière et devant la caméra. Plus important encore, il cherche et propose des solutions qui vont au-delà de l'industrie du cinéma et bien au-delà des frontières américaines. »

    -« Tout est possible » de John Chester :  « Le réalisateur John Chester et sa femme Molly décident de quitter Los Angeles pour transformer un terrain aride et usé en une ferme éco-responsable unique, à l'écosystème florissant et autorégulé : un défi qui présente beaucoup d'obstacles. Ce long, mais fascinant, processus pour vivre en harmonie avec la nature sera parsemé de réussites, mais également de rudes épreuves à traverser. Une ode à l'immense complexité de la nature et au cycle de la vie. »

    PRIX D’ORNANO VALENTI

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    « Les Misérables » de Ladj Ly :  « Stéphane, tout juste arrivé de Cherbourg, intègre la Brigade anti-criminalité de Montfermeil, dans le 93. Il va faire la rencontre de ses nouveaux coéquipiers, Chris et Gwada, deux « bacqueux » d'expérience, et découvrir rapidement les tensions entre les différents groupes du quartier. Alors qu'ils se trouvent débordés lors d'une interpellation, un drone filme leurs moindres faits et gestes… ».

    LES JURYS EN IMAGES (source : Le Public Système Cinéma)

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    - Remarque : Chanel sera partenaire du festival pour la première fois cette année, preuve que le glamour et le chic seront plus que jamais au rendez-vous. Il n'y a rien de surprenant néanmoins à ce que Chanel soit partenaire de ce festival, les liens entre Chanel et Deauville mais aussi Chanel et le cinéma étant particulièrement étroits. C'est en effet à Deauville que Gabrielle Chanel ouvrit sa première boutique en 1913 (sous l'hôtel Normandy où figure d'ailleurs une plaque en sa mémoire). Et, l'an passé, un parfum nommé Paris-Deauville a été mis en vente par la marque, vente associée à une très élégante campagne de communication orchestrée par Chanel. Retrouvez mon article à ce sujet, ici.

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    -David Parré, directeur général du resort Barrière de Deauville, également présent à la conférence, de son côté a annoncé que cette année le Club 13 (ancien Regine’s) serait le « lieu incontournable after tapis rouge ». Par ailleurs, tous les clients du resort Barrière pourront suivre les cérémonies du festival sur la chaine 45, nouvellement créée pour l’évènement. Il a également annoncé des expositions au Normandy, au Casino, à l’hôtel Royal et des dîners d’ouverture et de clôture plus festifs et dynamiques.

    Je vous rappelle que, comme chaque année, et pour la 10ème année consécutive, en partenariat avec le CID (Centre International de Deauville, salle dans laquelle se déroule le Festival du Cinéma Américain), j’ai le plaisir de mettre en jeu 36 pass (valeur unitaire : 35 euros) pour cette 45ème édition du festival.  Le concours est à retrouver ici et vous pouvez participer jusqu'au 28 août à minuit et gagner de 1 à 9 pass par personne.

    Si vous hésitez encore à venir, retrouvez mon compte rendu de l’édition 2018, ici, et mon article bilan dans le magazine Normandie Prestige 2019 ou encore mes articles quotidiens publiés l’an passé pendant le festival dans le quotidien Paris-Normandie. Dans ces différents articles, vous trouverez quelques réponses aux questions du concours qui vous permet de remporter vos pass.

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    (Pour lire mon article complet sur le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2018 dans Normandie Prestige, retrouvez le magazine, présent dans tous les hôtels de Deauville).

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    Enfin, cette année pour la première fois, 9 films présentés en Compétition au Festival du cinéma américain de Deauville seront repris les samedi 21 et dimanche 22 septembre au Beau Regard. Le Beau Regard est un nouveau concept hybride situé Place Saint-Germain-des-Prés, union d’un restaurant, d’un cinéma de 208 places et bientôt d’un bar de nuit.  Programme : Samedi 21 septembre à 13h30 : MICKEY AND THE BEAR d’Annabelle Attanasio Samedi 21 septembre à 15h30 : WATCH LIST de Ben Rekhi Samedi 21 septembre à 17h30 : THE PEANUT BUTTER FALCON de Tyler Nilson et Michael Schwartz Samedi 21 septembre à 19h30 : SWALLOW de Carlo Mirabella-Davis Samedi 21 septembre à 21h30 : JUDY AND PUNCH de Mirrah Foulkes Dimanche 22 septembre à 13h45 : HAM ON RYE de Tyler Taormina Dimanche 22 septembre à 15h30 : SKIN de Guy Nattiv Dimanche 22 septembre à 18h : THE LIGHTHOUSE de Robert Eggers Dimanche 22 septembre à 20h15 : KNIVES AND SKIN de Jennifer Reeder  / Beau Regard Place Saint-Germain-des-Prés 75006 Paris

    La 44ème édition du festival fut riche d’instants magiques à commencer par l’inoubliable concert de Renaud Capuçon. Il y eut aussi le discours lyrique et inspiré en hommage à Morgan Freeman prononcé par Vincent Lindon, les standing ovations à la fin de certaines projections (Puzzle, Les Chatouilles…), la remise du prix du 44ème Festival aux Frères Sisters de Jacques Audiard et une clôture qui s’est achevée dans la bonne humeur comme celle qui a régné pendant ces dix jours sans un soleil irréel et étincelant. Riche d’instants magiques, à lire ce programme, cette 45ème édition le sera certainement aussi. Dreams are dreams…

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    Pour préparer au mieux votre séjour, rendez-vous dans la rubrique « Bonnes adresses » de mon blog consacré à Deauville, Inthemoodfordeauville.com. Vous en trouverez aussi sur mon blog Inthemoodforhotelsdeluxe.com.

    RECAPITULATIF DU PROGRAMME

     

    Compétition 2019

    Bull  de Annie Silverstein

    Ham on Rye  de Tyler Taormina

    Judy and Punch de Mirrah Foulkes

     Knives and Skin de Jennifer Reeder

     Mickey and the Bear de Annabelle Attanasio

     Port Authority de Danielle Lessovitz  

    Share de Pippa Bianco

     Skin de Guy Nattiv

     Swallow de Carlo Mirabella-davis

     The Climb de Michael Angelo Covino

     The Lighthouse de Robert Eggers

     The Peanut Butter Falcon de Tyler Nilson  | Michael Schwartz

     The Wolf Hour de Alistair Banks Griffin

     Watch List de Ben Rekhi

    Premières 2019

    American Woman  de Jake Scott

     Angry Birds : Copains comme...  de Thurop Van Orman

     Charlie Says  de Mary Harron

     Greener Grass  de Jocelyn Deboer  | Dawn Luebbe

     Heavy  de Jouri Smit

     Music of My Life  de Gurinder Chadha

     Seberg de Benedict Andrews

     Terre Maudite de Emma Tammi

     The Hummingbird Project  de Kim Nguyen

     Un jour de pluie à New York de Woody Allen

     Une vie cachée de Terrence Malick

     Waiting for the Barbarians de Ciro Guerra

     Wasp Network de Olivier Assayas

    Les Docs de l'Oncle Sam 2019

     5B de Paul Haggis  | Dan Krauss

     Apollo 11 de Todd Douglas Miller

     Making Waves: The Art of... de Midge Costin

     Memory – The Origins of... de Alexandre O. Philippe

     Miles Davis: Birth of the... de Stanley Nelson

     This Changes Everything de Tom Donahue  

    Tout est possible de John Chester

    Deauville Saison 10 | Game of Thrones

    NOUVEL HOLLYWOOD 2019

    Sophie Turner

    DEAUVILLE TALENT AWARD

     Pierce BROSNAN

    Comédien & producteur

    DEAUVILLE TALENT AWARD 2019

    Geena DAVIS

    Comédienne & productrice

    DEAUVILLE TALENT AWARDS 2019

    Sienna MILLER

    Comédienne

    DEAUVILLE TALENT AWARDS 2019

    2018 | American Woman

     Kristen STEWART

    Comédienne

    DEAUVILLE TALENT AWARD 2019

    2019| Seberg  

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    Je vous donne rendez-vous chaque jour à Deauville  dès le 6 septembre et le 15 septembre pour la cérémonie du palmarès en direct et pour savoir quel film succèdera à "Thunder road" de Jim Cummings, grand lauréat de l'édition 2018 .

    44ème Festival du Cinéma Américain de Deauville 91

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    -et sur les pages Facebook d’Inthemoodfordeauville.com (http://facebook.com/inthemoodfordeauville) et d’Inthemoodforcinema.com (http://inthemoodforcinema.com).

    Sur mes blogs Inthemoodforcinema.com et Inthemoodfordeauville.com, vous pourrez retrouver le programme au fur et à mesure des annonces et bien sûr un compte rendu détaillé du festival.

    Et si vous voulez réserver dès maintenant votre pass au CID, vous le pouvez bien sûr également, ici.

     

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     Enfin, je remercie le CID pour ce partenariat renouvelé, et une pensée émue et toute particulière pour Caroline Kuntz de la Librairie "Jusqu'aux lueurs de l'aube" de Deauville disparue en juin dernier...

  • Critique de CAFE SOCIETY de Woody Allen à 20H45 sur Ciné + Emotion

    cafe society.jpg

    Quelle judicieuse idée du Festival de Cannes l’an 2016 que d’avoir à nouveau sélectionné comme film d’ouverture un long-métrage de Woody Allen (après « Hollywood ending » en 2002 et « Minuit à Paris » en 2011), promesse toujours de tendre ironie, de causticité mélancolique mais aussi en l’occurrence de villes baignées de lumière. Comme un écho à l’affiche de la 69ème édition du festival, incandescente, solaire, ouvrant sur de nouveaux horizons (image tirée du « Mépris » de Godard) et sur cette ascension solitaire, teintée de langueur et de mélancolie comme une parabole de celle des 24 marches les plus célèbres au monde. Un film d’ouverture comme une mise en abyme puisque le plus grand festival de cinéma au monde s’ouvrait sur un film qui mettait en scène le monde du cinéma…

    Ce nouveau film de Woody Allen nous emmène ainsi à New York, dans les années 30. Entre des parents conflictuels et un frère gangster (qualifié de « colérique » alors qu’il a une fâcheuse tendance à régler les problèmes par le meurtre ou l’art de l’euphémisme acerbe signé Woody Allen), Bobby Dorfman (Jesse Eisenberg) a le sentiment d'étouffer.  Il décide donc de tenter sa chance à Hollywood où son oncle Phil (Steve Carell), puissant agent de stars, après l’avoir fait patienter trois semaines, trouve finalement le temps de le recevoir et de l'engager comme coursier. À Hollywood, Bobby tombe immédiatement sous le charme de la secrétaire de Phil, Vonnie, (Kristen Stewart) à qui ce dernier à donner pour mission de lui faire découvrir la ville. Malheureusement, Vonnie n'est pas libre et lui dit être éprise d’un mystérieux journaliste. Il doit alors se contenter de son amitié et de promenades dans la ville.  Jusqu'au jour où elle lui annonce que son petit ami vient de rompre. Soudain, l'horizon semble s'éclaircir pour Bobby mais nous sommes dans un film de Woody Allen et l’ironie tragique de l’existence finit toujours par s’en mêler…

    Un film de Woody Allen comporte des incontournables, ce qui rend ses films singuliers et jubilatoires. La virtuosité de ses scènes d’ouverture qui vous embarquent en quelques mots, notes et images, vous immergent d’emblée dans un univers et brossent des personnages avec une habileté époustouflante : ici les années 30 dans une somptueuse villa et dans le faste tonitruant d’Hollywood, le tout porté par une musique jazzy et la voix off de Woody Allen.  Des dialogues cinglants et réjouissants qui suscitent un rire teinté de désenchantement : il excelle ici à nouveau dans l’exercice. Des personnages qui sont comme les doubles du cinéaste : Jesse Eisenberg en l’occurrence qui emprunte son phrasé, sa démarche, sa gestuelle sans le singer, avec une maestria indéniable.  Des personnages brillamment dessinés : quelle belle galerie de portraits à nouveau avec parfois des personnages caractérisés d’une réplique. Le jazz dont la tristesse sous-jacente à ses notes joyeuses fait écho à la joie trompeuse des personnages. Des pensées sur la vie, l’amour, la mort. Une mise en scène élégante sublimée ici par la photographie du chef opérateur triplement oscarisé Vittorio Storaro (pour « Apocalypse now », « Reds », « Le dernier empereur ») qui travaille pour la première fois avec Woody Allen, et pour la première fois en numérique.

    Ajoutez à cela la grâce et l’intelligence de jeu de Kristen Stewart, éblouissante, dont le regard un instant s’évade et se voile de mélancolie, des seconds rôles excellents et excellemment écrits, la voix de Woody Allen narrateur, une écriture d’une précision redoutable et vous obtiendrez un film au charme nostalgique et ravageur.

    La caméra virtuose de Woody Allen tournoie à l’image de cette société virevoltante dont les excès et les lumières étourdissent et masquent la vérité et les désillusions.  Tous ces noms célèbres cités et égrenés le sont comme un masque sur la vanité de l’existence.  Woody Allen fait dire à un de ses personnages «  Il sait donner au drame une touche de légèreté » alors pour le paraphraser disons qu’ici Woody Allen sait donner à la légèreté une touche de drame. Si drame et comédie s’enlacent et se confondent, le film est par ailleurs construit comme une brillante dichotomie (que symbolise très bien une scène de conversation entre Bobby et Phil, chacun assis sous une colonne, l’espace scindé en deux) : la vérité et le cinéma, New York et Hollywood etc.  Quelle vitalité, lucidité, modernité dans le 47ème film de cet octogénaire !

    Plus qu’une chronique acide sur Hollywood que le film aurait seulement et simplement pu être (Hollywood qualifiée ici tout de même de « milieu barbant, hostile, féroce » et dont Woody Allen n’épargne pas le vain orgueil et la superficialité), c’est surtout un nouvel hommage à la beauté incendiaire de New York empreint d'une féroce nostalgie mais aussi  un hymne aux amours impossibles qui auréolent l’existence d’une lumineuse mélancolie. « L’amour est une émotion et les émotions ne sont pas rationnelles. On tombe amoureux et on perd le contrôle ».  « Le côté poignant de la vie : accepter qu’elle n’ait pas de sens et même se réjouir qu’elle n’ait pas de sens. » Le film se passe dans les années 30. 1939, qui sait ? Et ce réveillon de la nouvelle année par lequel il s’achève est peut-être annonciateur d’un autre crépuscule, celui d’une autre paix bien fragile que cette Café Society qui se noie dans une joie partiellement factice essaie peut-être d’occulter.

    Une scène vaudevillesque digne de Lubitsch et une autre romantique à Central Park valent  à elles seules le voyage. Mais aussi tant de quelques réjouissantes citations parmi lesquelles :

    «  La vie est une comédie écrite par un auteur sadique. »

    « Vis chaque jour comme le dernier, un jour ça le sera. »

     « Tu es trop idiot pour comprendre ce que la mort implique .»

    « C’est bête que les Juifs ne proposent pas de vie après la mort, ils auraient plus de clients. »

    « L’amour sans retour fait plus de victimes que la tuberculose. »

    Le film précédent de Woody Allen qui avait ouvert le festival de Cannes, « Minuit à Paris » était une déclaration d’amour à Paris, au pouvoir de l’illusion, de l’imagination,  à la magie de la ville lumière et surtout à celle du cinéma qui nous permet de croire à tout, même qu’il est possible au passé et au présent de se rencontrer et de s’étreindre, le cinéma  évasion salutaire  «  dans une époque bruyante et compliquée ». Ce film-ci est plus empreint de pessimisme, de renoncement mais c’est notre cœur qu’il étreint, une fois de plus… Le film idéal pour une ouverture du Festival de Cannes avec New York et Hollywood nimbées de lueurs crépusculaires d’une beauté hypnotique, élégamment cruelles.  A l’image des projecteurs et des flashs aveuglants sur les marches du Festival de Cannes.

    « Dreams are dreams » entend-on dans « Café Society » comme une rengaine aux accents de regret. A l’image de ce plan de Bobby dos à la « scène », d’une mélancolie et d’une lucidité bouleversantes et redoutables. Comme un homme face à l’écran. Celui du cinéma qu’est devenue sa vie. Une « Rose pourpre du Caire » dans laquelle rêve et réalité seraient condamnés à rester à leur place. Comme un écho à la sublime affiche du film « Café Society » sur laquelle une larme dorée coule sur un visage excessivement maquillé tel un masque. Celui de la société que ce café d’apparats et d’apparences métaphorise.  Un « café society » qui vous laissera longtemps avec le souvenir de deux âmes seules au milieu de tous, d’un regard lointain et d’un regard songeur qui, par-delà l’espace, se rejoignent. Deux regards douloureusement beaux. Bouleversants. Comme un amour impossible, aux accents d’éternité. Un inestimable et furtif instant qui, derrière la légèreté feinte, laisse apparaître ce qu’est ce film savoureux : un petit bijou de subtilité dont la force et l’émotion vous saisissent à l’ultime seconde. Lorsque le masque, enfin, tombe.

    Retrouvez également ma critique du dernier film de Woody Allen, Wonder Wheel, en cliquant ici.

  • Critique de WONDER WHEEL de Woody Allen

    Wonder Wheel de Woody Allen critique.jpg

    C’est plus de trois semaines après l’avoir découvert en salles que je trouve enfin le temps de vous parler du dernier film de Woody Allen. Cette critique sera donc peut-être moins précise que ce qu’elle aurait dû être. Je tenais néanmoins à y consacrer quelques lignes tant il m’a fait forte impression, tant je suis loin de le considérer comme un « petit » Woody Allen comme je l’ai lu ici et là. Ce que certains qualifient de « petit Woody Allen » reste pour moi un film bien au-dessus de la mêlée des sorties cinématographiques et un film qui est, du premier au dernier plan, de la première à la dernière phrase, une véritable leçon de scénario.

    Avec son précédent film, Café Society, Woody Allen nous avait emmenés dans les années 30,  et il nous avait laissés à la joie factice du réveillon dans ce fameux café. Le film éponyme, empreint d’une féroce nostalgie, était ainsi une chronique acide sur Hollywood, son vain orgueil et sa superficialité, et  un nouvel hommage à la beauté incendiaire de New York mais c’était aussi  un hymne aux amours impossibles qui auréolent l’existence d’une lumineuse mélancolie.

    Avec ce nouveau long-métrage, Woody Allen nous embarque cette fois deux décennies plus tard dans un lieu d’évasion qui s’apparente aussi à une prison, Coney Island, parc d’attraction, péninsule située à l'extrême sud de Brooklyn au centre de laquelle trône une grande roue qui tourne irrémédiablement sur elle-même, métaphore des destinées des personnages de Wonder Wheel et surtout de celle de Ginny (Kate Winslet).

    Wonder Wheel croise ainsi les trajectoires de quatre personnages, dans l'effervescence du parc d’attraction de Coney Island, dans les années 50 : Ginny, ex-actrice lunatique reconvertie serveuse ; Humpty (James Belushi), opérateur de manège marié à Ginny (Kate Winslet) ; Mickey (Justin Timberlake), séduisant maître-nageur aspirant à devenir dramaturge ; et Carolina (Juno Temple), fille de Humpty longtemps disparue de la circulation qui se réfugie chez son père pour fuir les gangsters à ses trousses.

    Je pourrais (presque) reprendre les mêmes mots que ceux employés pour commencer ma critique de Café Society : «  Un film de Woody Allen comporte des incontournables, ce qui rend ses films singuliers et jubilatoires. La virtuosité de ses scènes d’ouverture qui vous embarquent en quelques mots, notes et images, vous immergent d’emblée dans un univers et brossent des personnages avec une habileté époustouflante.  Des dialogues cinglants et réjouissants qui suscitent un rire teinté de désenchantement : il excelle ici à nouveau dans l’exercice.  Des personnages brillamment dessinés : quelle belle galerie de portraits à nouveau avec parfois des personnages caractérisés d’une réplique. La musique dont la tristesse sous-jacente à ses notes joyeuses fait écho à la joie trompeuse des personnages. Des pensées sur la vie, l’amour, la mort. Une mise en scène élégante sublimée ici par la photographie du chef opérateur triplement oscarisé Vittorio Storaro (pour Apocalypse now, Reds, Le dernier empereur). La caméra virtuose de Woody Allen tournoie à l’image de cette société virevoltante dont les excès et les lumières étourdissent et masquent la vérité et les désillusions. »

    En effet, une fois de plus, dès les premiers plans, Woody Allen sait capter et captiver notre attention, en plantant le décor, en caractérisant ses personnages. C’est brillant et fascinant. La voix off, celle de Mickey, le maître-nageur aspirant dramaturge qui se dit « friand de mélodrames et truculents protagonistes », corroborant ce que nous dit déjà la grande roue avec son irrémédiable mouvement, aussi irrémédiable que la répétition tragique du destin de ceux qui évoluent dans son sillage. « Comme dans une tragédie grecque, la fatalité régit notre vie » dira ainsi plus tard Mickey.  Le film est ainsi en effet très inspiré de la tragédie grecque avec aussi une  théâtralité assumée (même si ce film est tout sauf du théâtre filmé).

    Ce qui est fascinant dans ce nouveau film de Woody Allen, outre cette manière de nous plonger dans l’intrigue et de nous faire appréhender ses personnages en quelques secondes, c’est cette lumière éblouissante, d’une beauté vertigineuse, qui contraste avec le désenchantement des destins qu’elle éclaire et qui alors en devient presque inquiétante. Chaque plan est d’une beauté à couper le souffle. Rarement la photographie d'un film m'aura éblouie à ce point, une photographie qui fait sens. Souvent, ainsi, une partie des visages des personnages est dans la lumière tandis que l’autre est plongée dans l’ombre pour bien nous signifier de ne pas être dupe de cette luminosité éclatante, que la noirceur guette, là, tout près, que tout cela est terni par l’ombre des regrets et, ainsi, cette lumière chaleureuse, véritable tableau de Vittorio Storaro, au lieu d’atténuer ces regrets,  les exacerbe encore par contraste. Il faudrait encore évoquer intelligence des décors, de cet appartement depuis lequel là aussi la grande roue est omniprésente, comme une menace qui, constamment, plane.

    Que dire de Kate Winslet tant son interprétation est remarquable, tant son personnage est un magnifique portrait de femme  qui survit à côté d’un mari qui ne la voit pas, une femme brisée par la roue du destin ? Peut-être serait-elle ici une lointaine cousine de son personnage de Noces rebelles (son meilleur rôle jusqu’ici), un film dans lequel, par son jeu trouble et troublant, elle n’avait ainsi pas son pareil pour faire passer la complexité et la douleur de ses tourments, l’ambivalence de cette femme que le conformisme étouffait progressivement et dont chacune de ses expressions contenait une infinitude de possibles, contribuant à ce suspense et cette sensation de suffocation intolérable.  On étouffait, subissait, souffrait déjà avec elle qui, déjà, interprétait le rôle d’une actrice à la carrière avortée. On étouffe et on souffre aussi ici avec Ginny, sorte de mélange entre Blanche Dubois et Mme Bovary,  condamnée dans cette prison de divertissement (qu’elle qualifie elle-même de « pays des merveilles miteux ») qui la mènera jusqu’aux portes de la folie. Le dénouement est ainsi d’une lucidité magistrale sur l’ironique cruauté de l’existence. Ici il n’est plus « minuit à Paris » et il n’est plus permis de rêver. Ici la nostalgie n’est plus joyeuse comme dans le film précité. Une issue d'une implacable et sinistre logique comme l’était celle de son chef-d’œuvre Match point, une autre variation sur la roue du destin.

     Comme avec, Cate Banchett dans Blue Jasmine, la réussite de ce film doit beaucoup à l’écriture de ce personnage féminin et à sa remarquable interprétation. Cate Blanchett était parvenue à nous faire aimer son personnage horripilant, snob, condescendant, inquiétant même parfois mais surtout très seul, perdu, et finalement touchant, comme l’est Ginny. Jasmine maquillait ses failles derrière un culte de l’apparence, Ginny par un culte du passé.

    Il y aurait tant à dire encore sur ce film que j’ai déjà envie de revoir… Cette tragédie lumineuse est absolument passionnante du premier au dernier plan. Elle m'a laissée KO comme hypnotisée par cette grande roue qui tourne irrémédiablement emportant tous les espoirs sur son passage. « Dreams are dreams » entendait-on dans Café Society comme une rengaine aux accents de regret. Cela pourrait aussi être la devise de Ginny. Une Rose pourpre du Caire dans laquelle rêve et réalité seraient condamnés à rester à leur place. Brillant vous dis-je ! Brillamment sombre et cruel.

     

  • Critique de MATCH POINT de Woody Allen à voir ce soir à 20H55 sur OCS Max

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    Un film de Woody Allen comme le sont ceux de la plupart des grands cinéastes est habituellement immédiatement reconnaissable, notamment par le ton, un humour noir corrosif, par la façon dont il (se) met en scène, par la musique jazz, par le lieu (en général New York).

    Cette fois il ne s'agit pas d'un Juif New Yorkais en proie à des questions existentielles mais d'un jeune irlandais d'origine modeste, Chris Wilton (Jonathan Rhys-Meyer), qui se fait employer comme professeur de tennis dans un club huppé londonien. C'est là qu'il sympathise avec Tom Hewett (Matthew Goode), jeune homme de la haute société britannique avec qui il partage une passion pour l'opéra. Chris fréquente alors régulièrement les Hewett et fait la connaissance de Chloe (Emily Mortimer), la sœur de Tom, qui tombe immédiatement sous son charme. Alors qu'il s'apprête à l'épouser et donc à gravir l'échelle sociale, il rencontre Nola Rice (Scarlett Johansson), la pulpeuse fiancée de Tom venue tenter sa chance comme comédienne en Angleterre et, comme lui, d'origine modeste. Il éprouve pour elle une attirance immédiate, réciproque. Va alors commencer entre eux une relation torride...

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    Je mets au défi quiconque n'ayant pas vu le nom du réalisateur au préalable de deviner qu'il s'agit là d'un film de Woody Allen, si ce n'est qu'il y prouve son génie, dans la mise en scène, le choix et la direction d'acteurs, dans les dialogues et dans le scénario, « Match point » atteignant d'ailleurs pour moi la perfection scénaristique.

    Woody Allen réussit ainsi à nous surprendre, en s'affranchissant des quelques « règles » qui le distinguent habituellement : d'abord en ne se mettant pas en scène, ou en ne mettant pas en scène un acteur mimétique de ses tergiversations existentielles, ensuite en quittant New York qu'il a tant sublimée. Cette fois, il a en effet quitté Manhattan pour Londres, Londres d'une luminosité obscure ou d'une obscurité lumineuse, en tout cas ambiguë, à l'image du personnage principal, indéfinissable.

    Dès la métaphore initiale, Woody Allen nous prévient (en annonçant le thème de la chance) et nous manipule (pour une raison que je vous laisse découvrir), cette métaphore faisant écho à un rebondissement (dans les deux sens du terme) clé du film. Une métaphore sportive qu'il ne cessera ensuite de filer : Chris et Nola Rice se rencontrent ainsi autour d'une table de ping pong et cette dernière qualifie son jeu de « très agressif »...

    « Match point » contrairement à ce que son synopsis pourrait laisser entendre n'est pas une histoire de passion parmi d'autres (passion dont il filme d'ailleurs et néanmoins brillamment l'irrationalité et la frénésie suffocante que sa caméra épouse) et encore moins une comédie romantique (rien à voir avec « Tout le monde dit I love you » pour lequel Woody Allen avait également quitté les Etats-Unis) ; ainsi dès le début s'immisce une fausse note presque imperceptible, sous la forme d'une récurrente thématique pécuniaire, symbole du mépris insidieux, souvent inconscient, que la situation sociale inférieure du jeune professeur de tennis suscite chez sa nouvelle famille, du sentiment d'infériorité que cela suscite chez lui mais aussi de sa rageuse ambition que cela accentue ; fausse note qui va aller crescendo jusqu'à la dissonance paroxystique, dénouement empruntant autant à l'opéra qu'à la tragédie grecque. La musique, notamment de Verdi et de Bizet, exacerbe ainsi encore cette beauté lyrique et tragique.

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    C'est aussi le film des choix cornéliens, d'une balle qui hésite entre deux camps : celui de la passion d'un côté, et de l'amour, voire du devoir, de l'autre croit-on d'abord ; celui de la passion amoureuse d'un côté et d'un autre désir, celui de réussite sociale, de l'autre (Chris dit vouloir « apporter sa contribution à la société ») réalise-t-on progressivement. C'est aussi donc le match de la raison et de la certitude sociale contre la déraison et l'incertitude amoureuse.

    A travers le regard de l'étranger à ce monde, Woody Allen dresse le portrait acide de la « bonne » société londonienne avec un cynisme chabrolien auquel il emprunte d'ailleurs une certaine noirceur et une critique de la bourgeoisie digne de La cérémonie que le dénouement rappelle d'ailleurs.

    Le talent du metteur en scène réside également dans l'identification du spectateur au (anti)héros et à son malaise croissant qui trouve finalement la résolution du choix cornélien inéluctable, aussi odieuse soit-elle. En ne le condamnant pas, en mettant la chance de son côté, la balle dans son camp, c'est finalement notre propre aveuglement ou celui d'une société éblouie par l'arrivisme que Woody Allen stigmatise. Parce-que s'il aime (et d'ailleurs surtout désire) la jeune actrice, Chris aime plus encore l'image de lui-même que lui renvoie son épouse : celle de son ascension.

    Il y a aussi du Renoir dans ce Woody Allen là qui y dissèque les règles d'un jeu social, d'un match fatalement cruel ou même du Balzac car rarement le ballet de la comédie humaine aura été aussi bien orchestré.

    Woody Allen signe un film d'une férocité jubilatoire, un film cynique sur l'ironie du destin, l'implication du hasard et de la chance. Un thème que l'on pouvait notamment trouver dans « La Fille sur le pont » de Patrice Leconte. Le fossé qui sépare le traitement de ce thème dans les deux films est néanmoins immense : le hiatus est ici celui de la morale puisque dans le film de Leconte cette chance était en quelque sorte juste alors qu'elle est ici amorale, voire immorale, ...pour notre plus grand plaisir. C'est donc l'histoire d'un crime sans châtiment dont le héros, sorte de double de Raskolnikov, est d'ailleurs un lecteur assidu de Dostoïevski (mais aussi d'un livre sur Dostoïevski, raison pour laquelle il épatera son futur beau-père sur le sujet), tout comme Woody Allen à en croire une partie la trame du récit qu'il lui « emprunte ».

    Quel soin du détail pour caractériser ses personnages, aussi bien dans la tenue de Nola Rice la première fois que Chris la voit que dans la manière de Chloé de jeter négligemment un disque que Chris vient de lui offrir, sans même le remercier . Les dialogues sont tantôt le reflet du thème récurrent de la chance, tantôt d'une savoureuse noirceur (« Celui qui a dit je préfère la chance au talent avait un regard pénétrant sur la vie », ou citant Sophocle : « n'être jamais venu au monde est peut-être le plus grand bienfait »...). Il y montre aussi on génie de l'ellipse (en quelques détails il nous montre l'évolution de la situation de Chris...).

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    Cette réussite doit aussi beaucoup au choix des interprètes principaux : Jonathan Rhys-Meyer qui interprète Chris, par la profondeur et la nuance de son jeu, nous donnant l'impression de jouer un rôle différent avec chacun de ses interlocuteurs et d'être constamment en proie à un conflit intérieur ; Scarlett Johansson d'une sensualité à fleur de peau qui laisse affleurer une certaine fragilité (celle d'une actrice en apparence sûre d'elle mais en proie aux doutes quant à son avenir de comédienne) pour le rôle de Nola Rice qui devait être pourtant initialement dévolu à Kate Winslet ; Emily Mortimer absolument parfaite en jeune fille de la bourgeoisie londonienne, naïve, désinvolte et snob qui prononce avec la plus grande candeur des répliques inconsciemment cruelles(« je veux mes propres enfants » quand Chris lui parle d'adoption ...). Le couple que forment Chris et Nola s'enrichit ainsi de la fougue, du charme électrique, lascif et sensuel de ses deux interprètes principaux.

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    La réalisation de Woody Allen a ici l'élégance perfide de son personnage principal, et la photographie une blancheur glaciale semble le reflet de son permanent conflit intérieur.

    Le film, d'une noirceur, d'un cynisme, d'une amoralité inhabituels chez le cinéaste, s'achève par une balle de match grandiose au dénouement d'un rebondissement magistral qui par tout autre serait apparu téléphoné mais qui, par le talent de Woody Allen et de son scénario ciselé, apparaît comme une issue d'une implacable et sinistre logique et qui montre avec quelle habileté le cinéaste a manipulé le spectateur (donc à l'image de Chris qui manipule son entourage, dans une sorte de mise en abyme). Un match palpitant, incontournable, inoubliable. Un film audacieux, sombre et sensuel qui mêle et transcende les genres et ne dévoile réellement son jeu qu'à la dernière minute, après une intensité et un suspense rares allant crescendo. Le témoignage d'un regard désabusé et d'une grande acuité sur les travers et les blessures de notre époque. Un chef d'œuvre à voir et à revoir !

    « Match point » est le premier film de la trilogie londonienne de Woody Allen avant « Scoop » et « Le rêve de Cassandre ».

  • Ma critique de CAFE SOCIETY de Woody Allen sur le site de Canal + (film d'ouverture du Festival de Cannes 2016, bientôt sur Canal +)

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    Comme chaque mois désormais, vous pourrez retrouver une de mes critiques sur le site de Canal +. Ce mois-ci, j'ai choisi le film d'ouverture du 69ème Festival de Cannes en attendant le 70ème en direct duquel vous pourrez me suivre dès le 16 Mai. Retrouvez ma critique de "Café Society" sur le site officiel de Canal plus en cliquant ici.

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    Quelle judicieuse idée du Festival de Cannes l’an passé que d’avoir à nouveau sélectionné comme film d’ouverture un long-métrage de Woody Allen (après « Hollywood ending » en 2002 et « Minuit à Paris » en 2011), promesse toujours de tendre ironie, de causticité mélancolique mais aussi en l’occurrence de villes baignées de lumière. Comme un écho à l’affiche de la 69ème édition du festival, incandescente, solaire, ouvrant sur de nouveaux horizons (image tirée du « Mépris » de Godard) et sur cette ascension solitaire, teintée de langueur et de mélancolie comme une parabole de celle des 24 marches les plus célèbres au monde. Un film d’ouverture comme une mise en abyme puisque le plus grand festival de cinéma au monde s’ouvrait sur un film qui mettait en scène le monde du cinéma…

    Ce nouveau film de Woody Allen nous emmène ainsi à New York, dans les années 30. Entre des parents conflictuels et un frère gangster (qualifié de « colérique » alors qu’il a une fâcheuse tendance à régler les problèmes par le meurtre ou l’art de l’euphémisme acerbe signé Woody Allen), Bobby Dorfman (Jesse Eisenberg) a le sentiment d'étouffer.  Il décide donc de tenter sa chance à Hollywood où son oncle Phil (Steve Carell), puissant agent de stars, après l’avoir fait patienter trois semaines, trouve finalement le temps de le recevoir et de l'engager comme coursier. À Hollywood, Bobby tombe immédiatement sous le charme de la secrétaire de Phil, Vonnie, (Kristen Stewart) à qui ce dernier à donner pour mission de lui faire découvrir la ville. Malheureusement, Vonnie n'est pas libre et lui dit être éprise d’un mystérieux journaliste. Il doit alors se contenter de son amitié et de promenades dans la ville.  Jusqu'au jour où elle lui annonce que son petit ami vient de rompre. Soudain, l'horizon semble s'éclaircir pour Bobby mais nous sommes dans un film de Woody Allen et l’ironie tragique de l’existence finit toujours par s’en mêler…

    Un film de Woody Allen comporte des incontournables, ce qui rend ses films singuliers et jubilatoires. La virtuosité de ses scènes d’ouverture qui vous embarquent en quelques mots, notes et images, vous immergent d’emblée dans un univers et brossent des personnages avec une habileté époustouflante : ici les années 30 dans une somptueuse villa et dans le faste tonitruant d’Hollywood, le tout porté par une musique jazzy et la voix off de Woody Allen.  Des dialogues cinglants et réjouissants qui suscitent un rire teinté de désenchantement : il excelle ici à nouveau dans l’exercice. Des personnages qui sont comme les doubles du cinéaste : Jesse Eisenberg en l’occurrence qui emprunte son phrasé, sa démarche, sa gestuelle sans le singer, avec une maestria indéniable.  Des personnages brillamment dessinés : quelle belle galerie de portraits à nouveau avec parfois des personnages caractérisés d’une réplique. Le jazz dont la tristesse sous-jacente à ses notes joyeuses fait écho à la joie trompeuse des personnages. Des pensées sur la vie, l’amour, la mort. Une mise en scène élégante sublimée ici par la photographie du chef opérateur triplement oscarisé Vittorio Storaro (pour « Apocalypse now », « Reds », « Le dernier empereur ») qui travaille pour la première fois avec Woody Allen, et pour la première fois en numérique.

    Ajoutez à cela la grâce et l’intelligence de jeu de Kristen Stewart, éblouissante, dont le regard un instant s’évade et se voile de mélancolie, des seconds rôles excellents et excellemment écrits, la voix de Woody Allen narrateur, une écriture d’une précision redoutable et vous obtiendrez un film au charme nostalgique et ravageur.

    La caméra virtuose de Woody Allen tournoie à l’image de cette société virevoltante dont les excès et les lumières étourdissent et masquent la vérité et les désillusions.  Tous ces noms célèbres cités et égrenés le sont comme un masque sur la vanité de l’existence.  Woody Allen fait dire à un de ses personnages «  Il sait donner au drame une touche de légèreté » alors pour le paraphraser disons qu’ici Woody Allen sait donner à la légèreté une touche de drame. Si drame et comédie s’enlacent et se confondent, le film est par ailleurs construit comme une brillante dichotomie (que symbolise très bien une scène de conversation entre Bobby et Phil, chacun assis sous une colonne, l’espace scindé en deux) : la vérité et le cinéma, New York et Hollywood etc.  Quelle vitalité, lucidité, modernité dans le 47ème film de cet octogénaire !

    Plus qu’une chronique acide sur Hollywood que le film aurait seulement et simplement pu être (Hollywood qualifiée ici tout de même de « milieu barbant, hostile, féroce » et dont Woody Allen n’épargne pas le vain orgueil et la superficialité), c’est surtout un nouvel hommage à la beauté incendiaire de New York empreint d'une féroce nostalgie mais aussi  un hymne aux amours impossibles qui auréolent l’existence d’une lumineuse mélancolie. « L’amour est une émotion et les émotions ne sont pas rationnelles. On tombe amoureux et on perd le contrôle ».  « Le côté poignant de la vie : accepter qu’elle n’ait pas de sens et même se réjouir qu’elle n’ait pas de sens. » Le film se passe dans les années 30. 1939, qui sait ? Et ce réveillon de la nouvelle année par lequel il s’achève est peut-être annonciateur d’un autre crépuscule, celui d’une autre paix bien fragile que cette Café Society qui se noie dans une joie partiellement factice essaie peut-être d’occulter.

    Une scène vaudevillesque digne de Lubitsch et une autre romantique à Central Park valent  à elles seules le voyage. Mais aussi tant de quelques réjouissantes citations parmi lesquelles :

    «  La vie est une comédie écrite par un auteur sadique. »

    « Vis chaque jour comme le dernier, un jour ça le sera. »

     « Tu es trop idiot pour comprendre ce que la mort implique .»

    « C’est bête que les Juifs ne proposent pas de vie après la mort, ils auraient plus de clients. »

    « L’amour sans retour fait plus de victimes que la tuberculose. »

    Le film précédent de Woody Allen qui avait ouvert le festival de Cannes, « Minuit à Paris » était une déclaration d’amour à Paris, au pouvoir de l’illusion, de l’imagination,  à la magie de la ville lumière et surtout à celle du cinéma qui nous permet de croire à tout, même qu’il est possible au passé et au présent de se rencontrer et de s’étreindre, le cinéma  évasion salutaire  «  dans une époque bruyante et compliquée ». Ce film-ci est plus empreint de pessimisme, de renoncement mais c’est notre cœur qu’il étreint, une fois de plus… Le film idéal pour une ouverture du Festival de Cannes avec New York et Hollywood nimbées de lueurs crépusculaires d’une beauté hypnotique, élégamment cruelles.  A l’image des projecteurs et des flashs aveuglants sur les marches du Festival de Cannes.

    « Dreams are dreams » entend-on dans « Café Society » comme une rengaine aux accents de regret. A l’image de ce plan de Bobby dos à la « scène », d’une mélancolie et d’une lucidité bouleversantes et redoutables. Comme un homme face à l’écran. Celui du cinéma qu’est devenue sa vie. Une « Rose pourpre du Caire » dans laquelle rêve et réalité seraient condamnés à rester à leur place. Comme un écho à la sublime affiche du film « Café Society » sur laquelle une larme dorée coule sur un visage excessivement maquillé tel un masque. Celui de la société que ce café d’apparats et d’apparences métaphorise.  Un « café society » qui vous laissera longtemps avec le souvenir de deux âmes seules au milieu de tous, d’un regard lointain et d’un regard songeur qui, par-delà l’espace, se rejoignent. Deux regards douloureusement beaux. Bouleversants. Comme un amour impossible, aux accents d’éternité. Un inestimable et furtif instant qui, derrière la légèreté feinte, laisse apparaître ce qu’est ce film savoureux : un petit bijou de subtilité dont la force et l’émotion vous saisissent à l’ultime seconde. Lorsque le masque, enfin, tombe.

     

  • Festival de Cannes 2016 : suivez la conférence de presse en direct et découvrez le programme de cette 69ème édition

     

    Demain, c'est déjà le jour J avec l'annonce de la sélection officielle du 69ème Festival de Cannes par Thierry Frémaux et Pierre Lescure, à 11H, en direct de l'UGC Normandie, sur les Champs-Elysées, à Paris. Vous pourrez suivre la conférence en direct ci-dessus (ou  sur Dailymotion et YouTube directement, sur les chaînes officielles de TV Festival de Cannes). 

    Je commenterai la sélection en direct sur mes comptes twitter @moodforcinema et essentiellement @moodforcannes (mon compte dédié au Festival de Cannes) avant de vous faire vivre le festival en direct, comme chaque année, de l'ouverture à la clôture, du 11 au 22 Mai 2016.  A suivre aussi évidemment sur le compte officiel du festival (@Festival_Cannes). Et n'oubliez pas le hashtag #Cannes2016 pour tout savoir de l'actualité du festival.

    Même si les rumeurs foisonnent déjà, je préfère les ignorer et je me contenterai de vous récapituler les annonces officielles:

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    -L'affiche officielle du festival que j'aime tout particulièrement et qui rompt avec celles qui ont précédé et qui n'en est pas moins sublime, incandescente et solaire, évocatrice de langueur, de nouveaux horizons avec cette ascension comme une parabole de celle des 24 marches les plus célèbres au monde. Conçue comme un clin d'oeil à Jean-Luc Godard par Hervé Chigioni et son graphiste Gilles Frappier, le visuel 2016 tiré du Mépris symbolise une montée de marches en forme d’ascension vers l’horizon infini d’un écran de projection.

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    -Kristen Stewart, Blake Lively, Jesse Eisenberg, Steve Carell et Parker Posey sont attendus sur le tapis rouge à Cannes le 11 mai prochain aux côtés de Woody Allen, ils présenteront ainsi son dernier film Café Society, film d’ouverture hors compétition de la 69ème édition ! Voilà de quoi me réjouir également. Le film sortira le même jour dans les salles françaises. Un record de sélections en ouverture pour le réalisateur new-yorkais qui avait déjà ouvert le Festival en 2002 avec « Hollywood Ending » et en 2011 avec « Midnight in Paris », une ouverture à laquelle j’avais eu le plaisir d’assister et dont je propose de retrouver (en cliquant ici) mon compte rendu, avec la critique du film ainsi que mes 9 autres critiques de films de Woody Allen.

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    -Les cérémonies d'ouverture et de clôture seront présentées par le comédien, acteur et humoriste Laurent Lafitte et seront retransmises en clair sur Canal+. Il succède ainsi à Lambert Wilson.

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    -Le Maître de l'épouvante et du film noir, William Friedkin, fera frissonner les festivaliers mercredi 18 mai dans la salle Buñuel à l'occasion de sa Leçon de Cinéma. Avec le critique Michel Ciment, il reviendra sur ses films devenus cultes : French Connection, Cruising, Killer Joe, ainsi que sur la récente sortie de son livre : "Friedkin connection : Les Mémoires d'un cinéaste de légende". Les leçons de cinéma du Festival de Cannes sont toujours de grands moments. J'essaierai d'assister à celle-ci.

     

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    -Le réalisateur, scénariste et producteur australien, George Miller présidera le jury du Festival de Cannes 2016. Quant à son Jury, bientôt au complet, il sera dévoilé dans les jours qui suivront l'annonce de la Sélection officielle. Ensemble, ils décerneront la Palme d’or et six autres prix à l’issue de la manifestation, lors de la Cérémonie de clôture qui se tiendra dimanche 22 mai.

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    -En 2015, Un Certain Regard s’ouvrait avec poésie sur Les Délices de Tokyo (An) de Naomi Kawase. Le Festival de Cannes retrouvera la réalisatrice japonaise à la tête du Jury de la Cinéfondation et des Courts métrages pour sa 69e édition. Les films de

    -Et je termine par une information plus personnelle. Pour ceux que cela intéresse, les Editions du 38 viennent de publier (en papier et numérique) mon premier roman dont l'intrigue se déroule...au cœur du Festival de Cannes 2014. Retrouvez toutes les infos sur le site de mon éditeur, ici.

     

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  • Woody Allen en ouverture du Festival de Cannes 2016

     

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    A J-43 de l’ouverture du 69ème Festival de Cannes et quelques jours après qu’ait été dévoilée sa sublime et incandescente affiche de cette édition 2016 (cf mon article, ici), vient d’être annoncé le film qui fera l’ouverture et qui, pour mon plus grand plaisir, sera « Café Society » de Woody Allen.  « Café Society »  sera projeté mercredi 11 mai dans le Grand Théâtre Lumière du Palais des Festivals, en Sélection officielle Hors Compétition. Un record pour le réalisateur new-yorkais qui avait déjà ouvert le Festival en 2002 avec « Hollywood Ending » et en 2011 avec « Midnight in Paris », une ouverture à laquelle j’avais eu le plaisir d’assister et dont je propose de retrouver mon compte rendu, avec le critique du film, ci-dessous, ainsi que mes 9 autres critiques de films de Woody Allen.

    Voici le communiqué de presse officiel du Festival à ce sujet:

    Le film « Café Society » raconte l’histoire d’un jeune homme qui se rend à Hollywood dans les années 1930 dans l’espoir de travailler dans l’industrie du cinéma, tombe amoureux et se retrouve plongé dans l’effervescence de la Café Society qui a marqué cette époque. Deux acteurs de la génération montante à Hollywood, Kristen Stewart et Jesse Eisenberg, sont au cœur de Café Society, porté par un casting prestigieux qui réunit Steve Carell, Parker Posey et Blake Lively. À Cannes, Kristen Stewart a monté les Marches en 2012 pour On the Road (Sur la route) de Walter Salles et en 2014 pour Sils Maria d’Olivier Assayas, film pour lequel elle a obtenu un César. De son côté, Jesse Eisenberg jouait dans Back Home (Louder than Bombs) de Joachim Trier en Compétition l’année dernière.

     Pour ce film, Woody Allen a également collaboré avec le grand directeur de la photographie Vittorio Storaro, membre du Jury des longs métrages en 1991 et trois fois oscarisé pour Apocalypse Now de Francis Ford Coppola en 1980, Reds de Warren Beatty en 1982 et Le Dernier Empereur de Bernardo Bertolucci en 1988.

     De « Manhattan » en 1979 à « L’Homme irrationnel » en 2015, c’est la quatorzième sélection Hors Compétition à Cannes du réalisateur, scénariste, acteur, écrivain et humoriste américain. Prolifique cinéaste de ces quarante dernières années, Woody Allen, né le 1er décembre 1935 à New York, réalise presque un film par an depuis les années 1970. Issu d’une famille juive d’origine russo-autrichienne, il est aussi clarinettiste de jazz. Sa carrière au cinéma s’ouvre en 1965 avec Quoi de neuf, Pussycat ?, qu’il écrit et interprète. Sa première réalisation, Lily la tigresse sort en 1966. Très vite, il joue dans ses films. Oscarisé à quatre reprises (Annie Hall en 1978, « Hannah et ses sœurs » en 1987 et Minuit à Paris en 2012), Woody Allen compte également vingt autres nominations à la célèbre récompense qu’il n’est jamais allé chercher. Manhattan, « Match Point », Prends l’oseille et tire-toi, « Vicky Cristina Barcelona », « La Rose pourpre du Caire » ou Harry dans tous ses états figurent parmi ses autres succès.

     Café Society est produit par Letty Aronson (Gravier Productions), Stephen Tenenbaum et Edward Walson, en coproduction avec Helen Robin (Perdido Productions) et grâce à  la production exécutive de Ronald L. Chez, Adam B. Stern, et Marc I. Stern. Le film est vendu par FilmNation Entertainment et distribué sur le territoire français par Mars Films. 

     En France, sa sortie en salles coïncidera avec l’ouverture du Festival de Cannes, le mercredi 11 mai 2016.

     La cérémonie d’ouverture, présentée par Laurent Lafitte, sera retransmise par Canal +.

     Le 69e Festival International du Film se déroulera du 11 au 22 mai 2016. Le Jury de la Compétition sera présidé par George Miller. La composition de la Sélection officielle sera annoncée le jeudi 14 avril prochain.

    Retrouvez, ci-dessous, les 10 critiques suivantes:

    1/ Critique de « Minuit à Paris » et article suite à la projection du film en ouverture du Festival de Cannes 2011

    2/ Critique de « Blue Jasmine » de Woody Allen (présenté à Deauville dans le cadre de l’hommage à Cate Blanchett, l’an passé)

    3/Avant-première de « To Rome with love »- Critique du film et rencontre avec Woody Allen, interview (audio)

    /  La trilogie londonienne de Woody Allen

    4/ Critique de « Match point »

    5/ Critique du « Rêve de Cassandre »

    6/ Critique de « Scoop »

    7/ Critique de « Vicky Cristina Barcelona »

    8/ Critique de « Whatever works »

    9/ Critique de « Vous allez rencontre un bel et sombre inconnu » et vidéos de Woody Allen en ouverture du Festival Paris Cinéma

    10/ Critique de « Magic in the moonlight » de Woody Allen

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