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  • Programme du Festival Livres et Musiques de Deauville 2016 (du 16 au 18 avril)

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    Voilà encore un très bel événement deauvillais que je vous recommande plus que vivement et qui m'intéresse d'autant plus que vient de sortir en librairie mon premier roman "L'amor dans l'âme" dans lequel il est d'ailleurs question de Deauville (en papier et numérique, publié aux Editions du 38). Ma première séance dédicace aura lieu dans une autre ville le premier jour du festival, le 16, mais peut-être irai-je y faire un tour le 17 ou le 18. J'aimerais beaucoup, en tout cas car le programme est particulièrement enthousiasmant.

    Ce sera cette année la 13ème édition et l'Italie sera le pays à l'honneur, encore une bonne raison d'y venir. Deauville est un formidable écrin pour ce genre d'événements qu'elle met particulièrement bien en valeur, la ville s'étant habillée aux couleurs de l'Italie. Cette année, le festival s'installe dans le très bel hôtel particulier du Cercle.  L'entrée y sera gratuite. L'ouverture aura lieu le 16 avril à 12H avec le groupe Wow.

    Le festival foisonne de bonnes idées avec, cette année, une réjouissante nouveauté. En effet, un rendez-vous inédit sera proposé le dimanche 17 avril au matin. Tous les invités du Festival se retrouveront sur les Planches pour une séance de dédicace sous le soleil. A 11h30. Un rendez-vous à ne pas manquer!

    Au programme de ces deux journées de rencontres, 50 invités 30 rendez-vous, lectures musicales, ateliers, concerts, une grande librairie italienne …au cours desquels écrivains, musiciens et visiteurs vont explorer  sur tous les modes les liens étroits entre textes et musiques italiens. Parmi les invités annoncés: Louis Chedid, l’actrice Fanny Cottençon, le leader du groupe Dionysos Mathias Malzieu (qui vient d'obtenir le prix Essai France Télévisions), ou encore la chanteuse Agnès Bihl.

    Au programme également et à ne pas manquer:

    -une lecture par la comédienne Ariane Ascaride d'extraits d’un roman de Marta Morazzoni, "La note secrète" qui relate la vie de Paola Pietra, une très jeune aristocrate enfermée contre son gré dans un couvent milanais, où va se révéler un don extraordinaire : sa voix de contralto.  Dimanche 17 avril à 14h30 au Théâtre du Casino Barrière.

    -une rencontre avec le compositeur Bruno Coulais, le 16 avril à 15H au Point de vue,

    -la remise du prix littéraire Livres et Musiques à Virginie Despentes pour son roman "Vernon Subutex, vol 2" le 16 avril à 19H30 à la Villa Le Cercle suivie d'une rencontre avec le public le 17 avril...

    Vous trouverez, ci-dessous, les autres temps forts du festival qui font valser cinéma, littérature et musique. Que demander de mieux surtout que le festival est gratuit et ouvert à tous et qu'il commence en beauté avec une soirée entière dédiée à Venise avec la comédienne Brigitte Fossey?

    Retrouvez le programme détaillé sur www.livresetmusiques.fr.

    Seront présents: Corrado Augias (IT) // David Brun-Lambert (FR) // Filippo D'Angelo (IT) // René de Ceccatty (FR) // Bruno Coulais (FR) // Dominique Fernandez (FR) // Marcello Fois (IT) // Giorgio Fontana (IT) // Philippe Fusaro (FR) // Simonetta Greggio (IT/FR) // Olivier Lexa (FR) // Marco Mancassola (IT) // Alessandro Mari (IT) // Andrea Molesini (IT) // Gilda Piersanti (IT/FR)

    Renata Adler (USA) // Stéphane Barsacq (FR) // Olivier Baumont (FR) // Agnès Bihl (FR) // Julie Bonnie (FR) // Philippe Broussard (FR) // Louis Chedid (FR) // Fanny Chiarello (FR) // Julien Delmaire (FR) // Maryline Desbiolles (FR) // Pierre Grillet (FR) // Fabrice Loi (FR)

     Ariane Ascaride (FR) // Fanny Cottençon (FR) // Mathieu El Fassi (FR) // Brigitte Fossey (FR) // Antonio Interlandi (IT/FR) // Lalala Napoli (FR) // Anne-Marie Philipe (FR) // WOW (IT)

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  • Mon 1er roman publié - Episode 3 : la sortie en librairie!

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    Alors que je commence à m'atteler avec énergie et passion à mon prochain projet (qui, si tout va bien, sera publié avant la fin de l'année, toujours aux Editions du 38), depuis hier mon premier roman peut être commandé en librairie ou en ligne (pour la version papier, pour la version numérique, il faudra encore attendre quelques jours).

    C'est un mélange de satisfaction et de soulagement que d'être arrivée au dénouement du processus qui a débuté il y a plus de deux ans lorsque l'écriture de ce roman m'est apparue comme une nécessité. L'aboutissement de ce projet a suscité d'autres envies: de scénarii, de romans, de nouvelles...bref, d'écriture(s). Une passion plus que jamais vivace et un précieux refuge aussi quand l'actualité est aussi sombre même si la tentation que le refuge devienne un moyen de faire écho à la tristesse et à la colère est aussi grande. Comment la jeune littérature interroge-t-elle le monde? Ce sera d'ailleurs le sujet du débat auquel j'aurai l'honneur de participer, avec Kiko Herrero, Antoine Mouton, François-Henri Désérable et François Bégaudeau, dans le cadre du Festival du Premier Roman de Laval avant une séance de dédicaces (une autre est prévue très bientôt, je vous communiquerai prochainement la date). Je vous parlerai ultérieurement plus longuement de ce festival et de son beau programme.

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    En attendant la suite, je vous rappelle ci-dessous, le premier épisode, sur la genèse de mon roman, publié le 8 mars dernier:

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    Avant, il y a eu des balbutiements, des tentatives d'écriture(s). "L'amor dans l'âme" est mon vrai premier roman. A la fin du mois de mars, il sera disponible en librairie, en papier. Il sera aussi disponible en numérique. Alors, il sera peut-être sous vos yeux et il ne m’appartiendra plus. Petite, mon rêve était déjà de publier un roman. Alors, vous comprenez, c’est un saut dans le vide et un rêve d’enfance. Très tôt, il y a eu des quantités de livres dévorés, et surtout, il y a eu le cinéma. Une autre passion de l’enfance. Qui a changé le cours de ma vie. Qui imprègne d’ailleurs ce roman. Un roman sinueux, labyrinthique, cinématographique. Dans les lieux où il se déroule, les références, la structure. Plus récemment, il y a un peu plus de deux ans, il y a eu le fracas de la réalité. Un fracas assourdissant. La mort. Ineffable. Impensable. La part de rêve que, malgré tout, elle ne sera pas parvenue à annihiler.
     
    L’écriture, la nécessité, viscérale, vitale même, d’écrire a été plus forte. Le chant fougueux des mots pour affronter le silence tétanisant de la disparition. Ecrire pour affronter l’indicible. Un cri de colère au départ.  Des coups au cœur. Des bleus à l’âme. Un élan du cœur, peut-être. Et les mots, rageurs ou langoureux, comme seul rempart, seule issue. Inéluctables.
     
    Ce bonheur-là, rien ne peut le briser : inventer un univers, ciseler une phrase, me laisser être accompagnée par elle, hantée parfois, la tordre, la déchiqueter, la reconstruire, la modeler, se reconstruire, l’effacer, s’effacer devant les mots qui s’imposent. Jusqu’à l’obsession. Jusqu’à l’oubli de soi et de ses blessures. Un pansement. Une parenthèse. Fugaces et enivrants.
     
    En dehors de ma maison d’édition, personne n’a encore lu ce roman. Un roman c’est une confiance, celle d’un éditeur, en l’occurrence une éditrice. Une confiance sans laquelle je ne pourrais et n’oserais vous le livrer. Grâce à son regard aiguisé, son empathie, sa confiance. Merci à elle à nouveau car écrire c’est aussi sans cesse repousser les doutes qui vous murmurent et vous assènent inlassablement que c’est une folie, une inconscience, une vanité. Et les miens savent être vindicatifs et bruyants.
     
    Il faut une dose de folie sans doute aussi pour livrer une part de soi. Parce que si ce sont des personnages, si c’est une fiction, un roman, c’est toujours une part de soi. Une vérité légèrement mensongère. Un espace de liberté. De vérité. D’audace peut-être. Mais sûrement pas de courage. Le vrai courage, il a dicté l’envie et la rage et la nécessité d’écrire ce roman, et il lui est dédié.
     
    J’ai hâte d’avoir le plaisir d’échanger avec vous sur ce livre et sur le sujet qui en a dicté l’écriture. Vos avis et commentaires seront toujours les bienvenus.
     
    Son titre est donc « L’amor dans l’âme ». La mort dans l’âme, au départ. "L’amor" l’emporte sur la mort, peut-être, finalement. A vous de voir.
     
    Ce roman, je l’ai aussi écrit pour des bienveillants. Il vous appartient désormais. Il va prendre son envol. Vivre sa vie. Je partagerai ici ses aventures, et celles qu’il me fera vivre. Un débat dans un festival de premier roman auquel j’ai le plaisir d’être conviée et une séance de dédicaces dans une librairie sont déjà prévus, je vous en dirai bientôt plus.
     
    En attendant, je vous en dévoile aujourd’hui le titre et la couverture. A suivre, très bientôt, le deuxième épisode, avec la quatrième de couverture qui vous en dira plus sur le sujet du roman.
     
    Pour en savoir plus sur Les éditions du 38 par lesquelles je suis ravie et fière d’être publiée (en papier ET en numérique donc) : http://www.editionsdu38.com/
  • LECTURE – "J'ai vécu dans mes rêves" par Michel Piccoli avec Gilles Jacob

     

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    Depuis des semaines, ce livre trône en haut de ma pile d’ouvrages littéraires en attente d’être lus, une pile vertigineusement périlleuse car, je l'avoue, parcourir les quatrièmes de couverture en librairie est une incorrigible addiction et il est bien rare que je résiste quand le thème ou l'auteur ou l'histoire, parfois les trois, suscitent ma curiosité. Ce livre-ci, je le gardais précieusement comme on repousse la dégustation d'un mets, pour en retarder le plaisir, quasiment indubitable. Je ne m’y suis pas trompée. Ce savoureux échange d’une tendre causticité entre ces deux grands hommes du cinéma qui, en plus de la passion du septième art, partagent l’élégance morale, je l’ai bel et bien dévoré d’une traite.

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    En 2009 était publiée l’autobiographie entre rêve et réalité de Gilles Jacob intitulée La vie passera comme un rêve. S’y entremêlaient les lumières de la Croisette et la mélancolie de l’enfance. Un récit passionné, passionnant, enthousiaste. Ce nouveau livre résonne comme un écho, en raison de son titre, J’ai vécu dans mes rêves mais aussi de l’enthousiasme et de la mélancolie qui l’imprègnent et de tout ce que les deux hommes semblent partager. Une pudeur. Une malice. Une lucidité sur leur métier, la vie et ceux qu’ils côtoient. L'auto-dérision. Une audace guidée par la passion. ( « Dans la vie, si on ne veut pas trop s’ennuyer, il faut finir par oser ce que notre timidité naturelle nous commande de retenir», écrit ainsi Michel Piccoli). Un regard aiguisé et légèrement inquiet. Une dérision qui résonne (et qui raisonne ) comme le contraire de la désinvolture, peut-être simplement une conscience aigüe de l'absurdité de l’existence. Une envie d’étonner, de « déconcerter » même, surtout pas au détriment des autres mais pour « rester en éveil ». Une simplicité malgré tout cela. La complicité entre l’acteur et celui qui fut à la tête du Festival de Cannes de 1978 à 2014, aujourd'hui notamment écrivain et président de la Cinéfondation qu'il a créée, rend l’échange particulièrement vivant.

    Gilles Jacob et Michel Piccoli se sont ainsi rencontrés « quelques mois après mai 1968 ». De leur amitié résultent de caustiques échanges épistolaires (je vous recommande tout particulièrement la lecture des morceaux choisis qui figurent à la fin du livre et qui vous donneront une idée de leurs joutes verbales) mais aussi ces confidences sous forme de correspondance.

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    Le livre se divise en différents chapitres qui permettent à l’acteur d’évoquer ses souvenirs de vie et de cinéma :   « Mon cher Michel », « L’enfance », « Un apprentissage », « Le cinéma », « L’Acteur », « Vieillir », « Ecrire ».

    De Michel Piccoli, nous connaissons tous la carrière exceptionnelle et cette voix singulière, profonde, ensorcelante (l'acteur évoque d’ailleurs la manière dont il travaille la voix des personnages qu’il joue, aspect essentiel de ses interprétations). Cette prestance. La complexité de ses personnages. Austères et burlesques. Sérieux et « bizarres » (pour reprendre un terme qu’il emploie lui-même). Lucides et/ou mélancoliques. Peut-être sa propre lucidité et mélancolie qu’il laisse affleurer ou qui inspirent les cinéastes. Des personnages à la fois en apparence terriblement normaux et en réalité singulièrement étranges. Souvent déconcertants. Simples en apparence, mais souvent mystérieux et inquiétants, torturés et tortueux, arides même.

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    Il a ainsi tourné avec les plus grands des réalisateurs français, européens et internationaux : Renoir, Resnais, Melville, Buñuel, Demy, Chabrol, Costa-Gavras, Sautet, Ferreri, Hitchcock, Moretti, Angelopoulos, Chahine…parmi tant d'autres. La liste est impressionnante ! Plus de 200 rôles et tant parmi eux qu’il a rendus inoubliables. Il fut aussi l’acteur fétiche de Sautet et de Buñuel (7 films avec ce dernier). Pour moi, il sera toujours le Max, le François, le Pierre, le Simon dans les chefs d’œuvre de Claude Sautet même si tant d'autres immenses films jalonnent sa carrière.

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    Ours d'argent du meilleur acteur en 1982 pour Une étrange affaire de Granier-Deferre, prix d’interprétation à Cannes en 1980 avec Le Saut dans le vide de Bellochio, il a ensuite fait partie du jury du Festival de Cannes en 2007. Il a réalisé, produit, a eu une vie professionnelle riche et intense dont nous espérons qu’elle n’est pas terminée comme le laisse espérer son évocation d’un projet avec Luc Bondy et on se prend aussi à rêver qu’il donne des cours de théâtre comme le lui a suggéré Gilles Jacob. En 2011, il a montré que son extraordinaire talent mais aussi sa capacité à surprendre et doucement provoquer restaient intacts dans le réjouissant Habemus Papam de Moretti, un film dans lequel il était irrésistible en pape déboussolé errant dans Rome et dans lequel sa « part de burlesque », inhérente à nombre de ses rôles et soulignée par Gilles Jacob, était si flagrante et réjouissante.

    L’année suivante, il nous a à nouveau régalés, avec un film également en compétition à Cannes, l’extraordinaire Vous n’avez encore rien vu d'Alain Resnais. Petite digression pour vous inciter à voir ce film d'Alain Resnais, une des plus belles déclarations d’amour au théâtre et aux acteurs, un des plus beaux hommages au cinéma qu’il m’ait été donné de voir et de ressentir. Contrairement à ce qui a pu être écrit alors ce n’était pas une œuvre posthume mais au contraire une mise en abyme déroutante et exaltante d’une jeunesse folle, un pied-de-nez à la mort qui, au théâtre ou au cinéma, est de toute façon transcendée. C’est aussi la confrontation entre deux générations ou plutôt leur union par la force des mots, exacerbée par la musique de Mark Snow d’une puissance émotionnelle renversante. Ces quelques mots sont bien entendu réducteurs pour vous parler de ce grand film, captivant, déroutant, envoûtant, singulier dont vous pouvez retrouver ma critique, ici.

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    Pour revenir au livre, malgré la sincérité qui l'anime, le sentiment de vérité qui en émane, le mystère demeure et c’est tant mieux. Rien d’impudique de la part de celui qui dit être « un vieil homme à la mémoire trouée », que ce soit dans l’évocation même de sa naissance (il dit et explique avoir «  vécu par hasard et par compensation » après  la mort de son frère), de sa vie privée ou même professionnelle.

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    Mais ce dont il parle le mieux, indéniablement, c’est de son métier, le cinéma ou le théâtre, "d’abord le désir de fuir pour aller respirer ailleurs". Il dit aussi aimer travailler « avec puissance au plus près du metteur en scène, du réalisateur ». Pour lui, cette "puissance", essentielle, consiste à « être toujours dans la recherche avec une énergie brute qui ne sente pas le labeur et la matière. Il faut recommencer sans cesse, recommencer différemment, chercher, essayer de faire autrement, et surtout –c’est ma hantise, je le reconnais volontiers- faire son possible pour ne pas être grandiose et prétentieux ».

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    Ce livre, c’est aussi une promenade dans l’histoire théâtrale et cinématographique et nombreux sont les talents que nous y croisons : Peter Brook, Gabin « dénué de toute vanité », Melville, Bardot « actrice très simple qui ne faisait pas du tout la star », Noiret, Jean-Louis Barrault, Romy Schneider « qui n’a jamais été vraiment heureuse », Mastroianni « le modèle absolu », Depardieu « Quel acteur sublime que Depardieu ! Quel génie ! Quel inventeur ! On est ébloui de voir le plaisir qu’il ressent à jouer. Et il ne cabotine pas », Montand, Chéreau, Gréco, mais aussi des politiques comme Mitterrand ou Jospin « sincère et courageux ». Le récit, passionnant, de tournages aussi, comme celui du « Mépris ».

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    Au gré de ses évocations des autres, c’est finalement son portrait qui se dessine. Sa liberté. (Il n’a pas d’agent : « J’avais envie d’être seul à penser à mes choix »). Sa franchise. Sa complexité. Sa peur de paraître prétentieux (« beaucoup de comédiens en font trop et ne vont nulle part »). Ses blessures (Des parents « peu passionnés », sa fille qu’il ne voit plus). Et surtout son amour immodéré pour son métier, sa passion plutôt en opposition à ses parents, son « contre-modèle », dont il regrette tant qu’ils en fussent dénués. Et une conscience aiguisée du métier d'acteur, de ce qui le constitue, de ce que cela implique : « Je me suis toujours régalé à faire l’acteur », « J’aime par-dessus tout ma liberté », « L’important était de jouer passionnément dans des œuvres passionnantes », et cette phrase qui donne son titre au livre « J’ai toujours vécu dans mes rêves ».

    Celui qui, comme il le dit lui-même, a « beaucoup joué les bizarres mais pas tellement les voyous » aimerait que l’on dise de lui : "Michel Piccoli a aimé son métier",  "Il l’a servi de son mieux". C’est indéniablement le sentiment que nous laisse ce captivant échange avec, surtout, celui de sa mélancolie et même "ce quelque chose plus fort que la mélancolie" dont sont empreintes les dernières pages, celles du chapitre « Vieillir » absolument bouleversantes, cette fois comme un écho au dernier roman de Gilles Jacob « Le festival n’aura pas lieu » dont les dernières pages possèdent la même beauté nostalgique et ravageuse à propos du temps qui s’enfuit et emporte tant. Tant et pas tout car à les lire l'un et l'autre, subsistent sans aucun doute la passion, l’enthousiasme, l’humour, une tendre ironie. Et cette éternelle élégance.

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    Si, comme moi, vous avez l’âme éprise de cinéma autant que de mélancolie, je vous recommande aussi ce roman précité de Gilles Jacob qui vous emmènera notamment sur le tournage de Mogambo. Et quand Gilles Jacob y écrit à propos de son personnage Lucien Fabas, « Le bonheur de transmettre s’imposait à lui comme une évidence », on ne peut s’empêcher de penser que cela ne lui est pas tout à fait étranger. Et on se prend à rêver d’un tome 2 de "J'ai vécu dans mes rêves" (que complètent le récit "Les pas perdus" et la correspondance imaginaire, "Le fantôme du Capitaine", signés Gilles Jacob) dans lequel les rôles seraient inversés, Michel Piccoli interrogeant Gilles Jacob dans un livre portant ce même titre qui semble si bien le définir aussi, lui faisant à son tour remonter le temps comme une suite à « La vie passera comme un rêve ». En attendant cette hypothétique et utopique suite, je vous laisse déguster à votre tour ce ping-pong jubilatoire entre deux rêveurs, passionnants passionnés de cinéma. Je vous le conseille même vivement.

    J’ai vécu dans mes rêves  - Michel Piccoli avec Gilles Jacob – Grasset

  • Concours Trophée Influenceurs 2013 by Tribway : gagnez un ipad en votant pour Inthemood

    Oui, je sais, je sais, à chaque fois je dis qu'on ne m'y reprendra plus, que je ne participerai plus à ce type de concours n'étant jamais très douée pour mobiliser les troupes...mais comme cette fois, un simple vote peut vous permettre de remporter un ipad, je me suis dit que cela valait la peine de vous en parler donc si cela vous tente...

    Cliquez sur l'image ci-dessous pour vous rendre sur la page du concours puis cliquez sur "Voter pour Sandra Mézière et tenter de remporter un ipad Mini" et n'hésitez pas à relayer...

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    Si vous avez l'âme joueuse, je vous rappelle également que je vous fais gagner une liseuse avec mon roman "Les Orgueilleux". Cliquez ici pour connaître le règlement du concours.

    Enfin, vous pouvez gagner une nuit et un dîner dans un hôtel 5 étoiles grâce à un autre concours que j'organise, ici.

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  • « Belle Epoque » de Kate Cambor (sélection prix littéraire des lectrices de Elle 2010)

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    Cinquième des sept livres que je dois lire ce mois-ci pour le jury du prix littéraire des lectrices de Elle 2010, « Belle Epoque » de Kate Cambor était un premier roman particulièrement prometteur. Signée par une historienne vivant aux Etats-Unis, il ambitionnait de nous raconter la Belle Epoque à travers trois destinées et celles de ceux qu'ils ont côtoyés : le fils d'Alphonse Daudet, la petite-fille de Victor Hugo et le fils du professeur Charcot respectivement nommés Léon, Jeanne et Jean-Baptiste. Héritiers de noms illustres mais aussi de la jalousie et de l'admiration suscitées par leurs aînés. Jeanne est la seule qui n'a pas souhaité avoir de destin propre, qui a toujours revendiqué sa condition de petite-fille de Victor Hugo, ce grand-père tant admiré qui avait écrit pour elle « L'Art d'être grand-père ». Léon va vivre entre littérature, journalisme et politique et Jean-Baptiste va partir explorer les mers et continents. Ces trois jeunes gens sont très liés et ont presque grandi ensemble, vivant la même jeunesse dorée. Jeanne épousera ainsi Léon avant de divorcer pour épouser Jean-Baptiste avant... de divorcer à nouveau. En suivant les fils de leurs destinées nous croisons d'autres noms tout aussi illustres : Flaubert, Zola, Tourgueniev, Goncourt... et les grands faits de cette époque : le scandale de Panama, l'affaire Dreyfus...

    Quelle ambition, certes louable, que de  vouloir raconter l'histoire de la Belle Epoque. Pour la vulgariser, Kate Cambor a donc choisi trois personnages au centre des évènements qui l'ont jalonnée et qui vont voir les attentes qu'ils ont suscitées anéanties autant par « leurs propres démons » que par les évènements internationaux. Leur quête identitaire et leur envie de s'écrire une histoire va se heurter à l'Histoire, la grande, en pleine ébullition. Plus que de vivre à la Belle Epoque, ils en incarnent les espoirs et les désillusions, les réussites et les défaites, « les possibilités et les frustrations ».

    Kate Chambor à force de vouloir vulgariser a peut-être trop simplifié des évènements parfois complexes, et à trop vouloir romancer donne souvent l'impression de broder sur des sentiments, des évènements, des personnalités qu'elle rend ainsi certes vivants, humains mais auxquels elle fait perdre de l'épaisseur et de la crédibilité. Plutôt que de m'immerger dans l'époque, cela n'a fait que me tenir à distance, ayant l'impression qu'elle ne cessait d'extrapoler, de prêter à ses personnages des pensées qu'ils n'ont pas forcément eues.

    Quant à l'aspect historique, les évènements relatés figurent dans tous les livres d'Histoire et Kate Cambor ne nous apprend finalement pas grand-chose. En alternant entre roman et essai historique, elle a finalement fait perdre de la crédibilité et de l'intensité à l'un et à l'autre. Les incessants retours en arrière nous empêchent de suivre les histoires de Jeanne, Léon et Jean-Baptises comme celles d'un roman et les évènements historiques au lieu de les intégrer à cette Histoire donnent souvent l'impression d'être catalogués à des moments inopportuns.

    Sans doute ma plus grande déception de cette sélection tant la quatrième couverture nous promettait un voyage historique alléchant mais après tout il ne s'agit que d'un premier roman avec ses faiblesses inhérentes qui a au moins le mérite de nous replonger dans cette époque palpitante jalonnée de grands bouleversements qui ont fait changer la face du monde entre grandes découvertes, grands hommes et montées des totalitarismes! Ainsi l'explique très bien Kate Cambor : «Personne mieux que Léon Daudet, Jean-Baptiste Charcot et Jeanne Hugo ne reflète les contradictions et les confusions inhérentes à cette génération. Ils ont grandi à l'époque où les voitures à chevaux circulaient dans Paris et ils sont morts alors que les avions s'emparaient du ciel. Enfants, on leur parlait d'une Europe pas si lointaine gouvernée par des rois et des conquérants corses; adultes, ils ont vu avec terreur et incrédulité des dictateurs et des assassins en chemise brune asservir un continent apeuré et docile.»

    Cliquez ici pour lire toutes mes autres critiques des livres sélectionnés dans le cadre du Prix littéraire des lectrices de Elle 2010

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  • "Les Visages" de Jesse Kellerman (sélection prix littéraire de Elle 2010)

    vsaiges.jpgJe viens de terminer la lecture d'un deuxième roman sur les sept que compte la sélection de ce mois-ci dans le cadre du jury des lectrices de Elle 2010, cette fois un polar se déroulant  à New York, élu meilleur thriller de l'année par le New York Times.

     Le roman commence dans une galerie d'art, plus précisément celle dont Ethan Muller est propriétaire. Il découvre une série de dessins d'une qualité exceptionnelle dont le mystérieux auteur qui vit dans un appartement miteux, Victor Crack, a disparu... Cela n'empêche pas Ethan Muller de vendre ses dessins jusqu'à ce qu'un policier à la retraite reconnaisse sur certains portraits de Victor Crack les visages d'enfants victimes d'un mystérieux tueur en série, des années plus tôt. Ethan va alors mener sa propre enquête qui va le mener bien plus loin qu'il ne l'aurait imaginé...et que le lecteur l'aurait sans doute imaginé.

    Ma première réaction a été de me dire : encore une histoire sordide et en plus de disparitions ou meurtres d'enfants, sujets déjà abordés dans deux autres romans de la sélection (celui-ci, pour le sordide; et celui-là, mon préféré des trois). Le livre est précédé d'une citation de Dubuffet : « Le vrai art est toujours là où on ne l'attend pas. Là où personne ne pense à lui ni ne prononce son nom. L'art déteste être reconnu et salué par son nom. Il se sauve aussitôt » puis les premiers mots du narrateur sont « Au début, je me suis mal comporté. » Ces deux citations pourraient résumer ce roman qui est d'abord un portrait du monde l'art contemporain à New York, un monde cynique et opportuniste. C'est aussi l'histoire d'un homme qui s'est « mal comporté », et qui peu à peu va tisser des liens inattendus avec son passé. Un homme qui, à l'image de ce roman, est plutôt antipathique, et va nous emporter bien malgré nous dans son histoire.

    Il faut dire que Jesse Kellerman ne ménage pas les techniques et les rebondissements pour y parvenir. D'abord, le personnage principal narrateur s'adresse régulièrement au lecteur, faisant preuve d'autocritique et d'autodérision, histoire d'avoir l'empathie du lecteur en attendant d'emporter sa sympathie. Puis, alors que l'attention du lecteur aurait pu faiblir, il « met en scène » des interludes (qui se reproduiront à divers passages du roman) dont le premier nous renvoie au 18ème siècle et nous plonge dans l'histoire passée des ancêtres d'Ethan, une histoire passée qui va rejoindre et éclairer le présent. Ensuite, il manie avec dextérité le langage, l'adaptant judicieusement aux personnages dont il transcrit les pensées, évitant un ton monocorde et ennuyeux. Enfin, l'astucieux renversement de situation final nous laisse forcément une forte impression.

    Plus qu'un polar, « Les Visages » est d'abord une réflexion souvent ironique, et lucide, sur l'art contemporain mais c'est  aussi et surtout une histoire de filiation, une histoire qui relie habilement passé et présent, et dont les visages qu'il révèle sont autant ceux des tableaux, des victimes que les vrais visages, à nu, d'un père et son fils. C'est finalement la partie la plus intéressante du roman, l'intérêt principal étant de nous plonger dans les pensées de l'un et de l'autre qui ne se parlent plus et dont les fêlures et les blessures sont finalement si proches.  L'intérêt aussi de montrer un homme écartelé, Ethan. Entre deux femmes (l'une représentant son passé, cynique et indépendante, l'autre son potentiel avenir, plus douce et tentant de le relier à des racines). Entre deux vies possibles.

    Mais ce qui m'a à nouveau marquée dans ce roman, c'est l'utilisation de « recettes » très cinématographiques. La voix du narrateur ressemble à une voix off avec cette dérision dont savent faire preuve un grand nombre de voix off dans les films américains. Avec ses flashbacks. Avec son rebondissement final destiné à nous laisser forte impression, une image forte.  Avec ce langage très direct qui vise l'efficacité avant tout.

     La construction est donc extrêmement habile, et ne révèle son ingéniosité et son vrai visage qu'à la toute dernière page. Malgré mes réticences initiales liées au sujet, malgré certains passages qui, au cinéma, pourraient être qualifiés de racoleurs, Jesse Kellerman a un indéniable talent pour tenir le lecteur en haleine, le dérouter et le surprendre...même si une description encore plus précise du milieu de l'art  lui aurait procuré davantage encore de profondeur.

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  • « Mausolée » de Rouja Lazarova - (Sélection prix littéraire des lectrices de Elle 2010)

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    Je poursuis aujourd'hui mes critiques des livres que je reçois dans le cadre de la sélection pour le prix littéraire des lectrices de Elle 2010 avec aujourd'hui, dans la catégorie roman, « Mausolée » de Rouja Lazarova, mon premier vrai coup de cœur de cette sélection, sans doute aussi un roman qui ferait un excellent film et qui est avant tout un édifiant et passionnant document sur la vie sous la dictature communiste en Bulgarie (même si l'histoire est une fiction, l'Histoire, elle, est bien réelle).

    Bulgarie 1944-1990. Un demi-siècle de communisme, de peurs et de trahisons, quand se taire devient le mot d'ordre de la survie. Gaby, sa fille Rada et sa petite-fille Milena survivent. Mais elles disent aussi leur haine du régime et rient de ses absurdités. En même temps que la peur, elles se transmettent le désir de révolte...

    Né en Bulgarie communiste, Rouja Lazarova vit en  France depuis 1991. « Mausolée » est son quatrième roman.

    Le Mausolée, c'est l'emblème du communisme bulgare, gigantesque et incontournable, situé en plein centre de Sofia, construit en 1954 et abritant le corps embaumé du dictateur  Gueorgui Dimitrov, « le père de la Nation ».   C'est le symbole de la dictature, de l'Etat omniprésent qui écrase l'individu. 

    Rouja Lazarova a commencé à écrire ce roman pour exprimer à ses amis la douleur vivace que représentaient pour elle les termes de « communisme » et « socialisme », là « où le rouge avait une signification mortifère », des termes  qui représentaient a contrario de belles et nobles idées en France...  Elle nous emmène de l'autre côté du rideau de fer et entremêle violence et douceur, ironie tendre et glaciale pour décrire ce quotidien de révolte sourde et de soumission révoltante.

     Le roman commence par l'arrestation de Sacho dont une place commémore ainsi le souvenir : « Arrêté pour une blague, mort dans le camp de concentration de Béléné, en mars 1964. » Là pourrait être résumée toute l'absurdité effroyable de ce régime que décrit Rouja Lazarova à travers le destin de ces trois femmes et de ceux qui ont croisé leurs routes. Le sentiment d'oppression mais aussi de culpabilité se transmettra d'une génération à l'autre : la culpabilité de la mort de Peter, fusillé en 1946 ; la culpabilité  de n'avoir pu résister ou s'opposer davantage ; la culpabilité d'une mère pour avoir dû se taire pour protéger sa fille plutôt que de résister ;  la culpabilité de n'avoir pas vécu cette histoire.

     Chaque page démontre cette absurdité révoltante devant laquelle il faut se soumettre parce que la délation est une menace constante, rampante, suffocante ; parce que des musiciens de jazz sont des « ennemis du peuple » ; parce qu'un foulard bleu et rouge mal noué autour du cou d'une écolière peut vous faire suspecter ; parce que tout, tout le temps, tout acte ou toute parole peuvent être interprétés et dénoncés comme signes d'opposition au régime. Les individus sont méprisés pour n'être plus que les éléments d'un tout omniscient et omnipotent : l'Etat communiste. Malgré ce quotidien asphyxiant, ces journées sombres, de rares rayons de soleil parviennent à percer. Rouja Lazarova les décrit avec une belle mélancolie.

    Judicieuse idée que celle de montrer les répétitions kafkaïennes du régime à travers les destins de ces trois femmes dont les drames, les douleurs se répètent même si « la répétition la plus soigneusement orchestrée finit par s'épuiser ; les échos perdent de leur force, les refrains se déforment ». Par une écriture pudique et précise, par cette habile construction narrative qui entremêle les époques pour insister sur la répétition, Rouja Lazarova souligne subtilement cette horreur lancinante qui écrasait toute tentative de parole, de bonheur ou de liberté.  

    Et puis arrivent le 9 novembre 1989, et plus tard, la destruction du mausolée et à ce grisant mais aussi insaisissable sentiment de liberté succèdent les désillusions, les nouvelles constructions qui ressemblent à des destructions, l'hypocrisie face à un passé nié et exploité, les profiteurs, les criminels, une nouvelle cruelle réalité à laquelle il faut faire face et un passé qu'il faudra tant d'années pour que ses terribles mystères commencent à être dévoilés.

    Avec ce livre, Rouja Lazarova construit son propre « mausolée » poignant, passionnant, nécessaire et apporte ainsi une mémoire, une dignité, une parole à ceux qui en ont tant été privés.