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  • 72ème FESTIVAL DE CANNES - - Critique de ETREINTES BRISEES d'Almodovar en attendant DOULEUR ET GLOIRE (compétition)

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    En attendant de découvrir "Douleur et gloire" de Pedro Almodovar (en compétition du 72ème Festival de Cannes), je vous invite à revoir le remarquable "Etreintes brisées" (dont vous pourrez retrouver ma critique ci-dessous), qui fut également en compétition à Cannes, en 2009. Les deux films semblent d'ailleurs avoir plus d'un point commun. 

    Synopsis de "Douleur et gloire" :

    Douleur et Gloire raconte une série de retrouvailles après plusieurs décennies, certaines en chair et en os, d’autres par le souvenir, dans la vie d’un réalisateur en souffrance. Premières amours, les suivantes, la mère, la mort, des acteurs avec qui il a travaillé, les années 60, les années 80 et le présent. L’impossibilité de séparer création et vie privée. Et le vide, l’insondable vide face à l’incapacité de continuer à tourner.

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    Cinq des films de Pedro Almodovar avant "Douleur et gloire" – Tout sur ma mère (Todo Sobre mi Madre, Prix de la Mise en scène), Volver (Prix du Scénario, Prix collectif d’Interprétation féminine), Étreintes brisées (Los Abrazos Rotos), La Piel que Habito, Julieta – ont été sélectionnés en Compétition au Festival de Cannes. Enfin La Mauvaise Éducation (La Mala Educación) a fait l’ouverture du Festival en 2004 tandis que le réalisateur figure sur l’affiche officielle de la 60e édition.

    Aujourd'hui, je vous propose ma critique d'Etreintes brisées qui fut en compétition en 2009.

    Certes « Les Etreintes brisées » n’est pas le film le plus fou, le plus extravagant, le plus délirant de Pedro Almodovar mais il n’en demeure pas moins remarquable à de nombreux points de vue… et l’un de ses meilleurs films, peut-être même le plus maîtrisé. En tout cas, l’un de mes favoris de cette compétition cannoise 2009 avec, notamment « Inglourious Basterds » de Quentin Tarantino (que Pedro Almodovar, en cinéphile, était d’ailleurs allé voir en séance du lendemain, au Festival de Cannes).

    Synopsis : Il y a 14 ans, dans un violent accident de voiture dans l’île de Lanzarote, un homme (Lluis Homar) a perdu la vue mais aussi la femme de sa vie, Lena (Penelope Cruz). Sa vie se partage alors en deux parties à l’image de ses deux noms : Harry Caine, pseudonyme ludique sous lequel il signe ses travaux littéraires, ses récits et scénarios ; et Mateo Blanco, qui est son nom de baptême sous lequel il vit et signe les films qu’il réalise. Après l’accident, il n’est alors plus que son pseudonyme : Harry Caine. Dans la mesure où il ne peut plus faire de films, il s’impose de survivre avec l’idée que Mateo Blanco est mort à Lanzarote aux côtés de Lena.

    Pedro Almodovar, habitué de la Croisette et de la compétition cannoise (juré en 1992, en compétition pour « Tout sur ma mère » en 1999- prix de la mise en scène -, pour « La mauvaise éducation » en 2004 –présenté hors compétition- ; pour « Volver » en 2006 –prix du scénario et d’interprétation collectif-) est, en 2009 reparti bredouille pour un film dont la mise en scène d’une impressionnante beauté et maîtrise,  le scénario impeccable et l’interprétation remarquable de Penelope Cruz auraient pourtant pu lui permettre de figurer au palmarès, à ces différents titres.

    Aussi invraisemblable que cela puisse paraître certains cinéastes ne sont pas des cinéphiles mais au même titre que Picasso maîtrisait parfaitement l’histoire de la peinture, condition sine qua non au renouvellement de son art, il me semble qu’un cinéaste se doit de connaître et d’être imprégné de l’histoire du cinéma, comme Pedro Almodovar qui, dans ce film, en plus de témoigner de sa cinéphilie livre une véritable déclaration d’amour au cinéma (il rend notamment hommage à Hitchcock, Antonioni, Malle, Rossellini… ).  Et à Penelope Cruz qu’il sublime comme jamais, en femme fatale, brisée et forte, à la fois Marilyn Monroe, lumineuse et mélancolique, et Audrey Hepburn, gracile et déterminée.

    « Les Etreintes brisées » est un film labyrinthique d’une grande richesse : un film sur l’amour fou, le cinéma, la fatalité, la jalousie, la trahison, la passion, l’art. Un film dans lequel,  à l’image du festival de Cannes, cinéma et réalité se répondent, s’imbriquent, se confondent.

    La mise en abyme, à l’image de tout ce film, est double : il y a d’une part le film que réalise Harry Caine mais aussi le making of de son film.  Harry Caine est lui-même double puisque c’est le pseudonyme de Mateo Blanco. Il meurt doublement : il perd la vue, la cécité étant la mort pour un cinéaste ; il perd la femme qu’il aime, une étreinte brisée qui représente la mort pour l’homme amoureux qu’il est aussi. Un film morcelé à l’image de ces photos en mille morceaux de Lena, d’une beauté tragique.

    Et puis que dire de la réalisation… Flamboyante comme ce rouge immédiatement reconnaissable comme celui d’un film de Pedro Almodovar.  D’un graphique époustouflant comme ce film que Mateo Blanco réalise. Sensuelle comme ces mains qui caressent langoureusement une image à jamais évanouie. Son scénario joue avec les temporalités et les genres (film noir, comédie, thriller, drame) avec une apparente facilité admirable.

    Peut-être la gravité mélancolique a-t-elle désarçonné les aficionados du cinéaste qui n’en oublie pourtant pas pour autant sa folie jubilatoire comme dans ce film dans le film « Filles et valises », hommage irrésistible à « Femmes au bord de la crise de nerfs ».

    Un film gigogne d’une narration à la fois complexe et limpide, romantique et cruel, qui porte la poésie langoureuse, la beauté mélancolique et fragile de son titre, un film qui nous emporte dans ses méandres de passions, un film pour les amoureux, du cinéma. Un film qui a la beauté, fatale et languissante, d’un amour brisé en plein vol… Un film qui a la gravité sensuelle de la voix de Jeanne Moreau, la beauté incandescente d’une étreinte éternelle comme  dans « Voyage en Italie » de Rossellini, la tristesse lancinante de Romy Schneider auxquels il se réfère.

    Penelope Cruz, d’une mélancolie resplendissante, pour cette quatrième collaboration,  aurait de nouveau mérité le prix d’interprétation et sa prestation (mais aussi celles de tous ses acteurs et surtout actrices auxquels il rend ici hommage, parfois juste le temps d’une scène comme pour Rossy de Palma)  prouve à nouveau quel directeur d’acteurs est Pedro Almodovar qui sait aussi, en un plan, nous embraser et embrasser dans son univers, immédiatement identifiable, la marque, rare, des grands cinéastes.

    Un film empreint de dualité sur l’amour fou par un (et pour les) amoureux fous du cinéma, le cinéma qui survit à la mort, à l’aveuglement, qui sublime l’existence et la mort, le cinéma qui reconstitue les étreintes brisées, le cinéma paré de toutes les vertus. Même celle de l’immortalité. Un film par lequel je vous recommande vivement de vous laisser charmer et enlacer.

    En bonus, cliquez ici pour retrouver mon compte rendu du Festival Lumière de Lyon 2014 lors duquel Pedro Almodovar a reçu le prix Lumière et fut mis à l'honneur (vidéos etc).

  • Critique de ETREINTES BRISEES de Pedro Almodovar (président du jury du Festival de Cannes 2017)

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    Cinq des films de Pedro Almodovar – Tout sur ma mère (Todo Sobre mi Madre, Prix de la Mise en scène), Volver (Prix du Scénario, Prix collectif d’Interprétation féminine), Étreintes brisées (Los Abrazos Rotos), La Piel que Habito, Julieta – ont été sélectionnés en Compétition au Festival de Cannes. Enfin La Mauvaise Éducation (La Mala Educación) a fait l’ouverture du Festival en 2004 tandis que le réalisateur figure sur l’affiche officielle de la 60e édition.

    Aujourd'hui, je vous propose ma critique d'Etreintes brisées qui fut en compétition en 2009.

    Certes « Les Etreintes brisées » n’est pas le film le plus fou, le plus extravagant, le plus délirant de Pedro Almodovar mais il n’en demeure pas moins remarquable à de nombreux points de vue… et l’un de ses meilleurs films, peut-être même le plus maîtrisé. En tout cas, l’un de mes favoris de cette compétition cannoise 2009 avec, notamment « Inglourious Basterds » de Quentin Tarantino (que Pedro Almodovar, en cinéphile, est d’ailleurs allé voir en séance du lendemain).

    Synopsis : Il y a 14 ans, dans un violent accident de voiture dans l’île de Lanzarote, un homme (Lluis Homar) a perdu la vue mais aussi la femme de sa vie, Lena (Penelope Cruz). Sa vie se partage alors en deux parties à l’image de ses deux noms : Harry Caine, pseudonyme ludique sous lequel il signe ses travaux littéraires, ses récits et scénarios ; et Mateo Blanco, qui est son nom de baptême sous lequel il vit et signe les films qu’il réalise. Après l’accident, il n’est alors plus que son pseudonyme : Harry Caine. Dans la mesure où il ne peut plus faire de films, il s’impose de survivre avec l’idée que Mateo Blanco est mort à Lanzarote aux côtés de Lena.

    Pedro Almodovar, habitué de la Croisette et de la compétition cannoise (juré en 1992, en compétition pour « Tout sur ma mère » en 1999- prix de la mise en scène -, pour « La mauvaise éducation » en 2004 –présenté hors compétition- ; pour « Volver » en 2006 –prix du scénario et d’interprétation collectif-) est, en 2009 reparti bredouille pour un film dont la mise en scène d’une impressionnante beauté et maîtrise,  le scénario impeccable et l’interprétation remarquable de Penelope Cruz auraient pourtant pu lui permettre de figurer au palmarès, à ces différents titres.

    Aussi invraisemblable que cela puisse paraître certains cinéastes ne sont pas des cinéphiles (j’aurais bien des exemples mais je m’abstiendrai) mais au même titre que Picasso maîtrisait parfaitement l’histoire de la peinture, condition sine qua non au renouvellement de son art, il me semble qu’un cinéaste se doit de connaître et d’être imprégné de l’histoire du cinéma, comme Pedro Almodovar qui, dans ce film, en plus de témoigner de sa cinéphilie livre une véritable déclaration d’amour au cinéma (il rend notamment hommage à Hitchcock, Antonioni, Malle, Rossellini… ).  Et à Penelope Cruz qu’il sublime comme jamais, en femme fatale, brisée et forte, à la fois Marilyn Monroe, lumineuse et mélancolique, et Audrey Hepburn, gracile et déterminée.

    « Les Etreintes brisées » est un film labyrinthique d’une grande richesse : un film sur l’amour fou, le cinéma, la fatalité, la jalousie, la trahison, la passion, l’art. Un film dans lequel,  à l’image du festival de Cannes, cinéma et réalité se répondent, s’imbriquent, se confondent.

    La mise en abyme, à l’image de tout ce film, est double : il y a d’une part le film que réalise Harry Caine mais aussi le making of de son film.  Harry Caine est lui-même double puisque c’est le pseudonyme de Mateo Blanco. Il meurt doublement : il perd la vue, la cécité étant la mort pour un cinéaste ; il perd la femme qu’il aime, une étreinte brisée qui représente la mort pour l’homme amoureux qu’il est aussi. Un film morcelé à l’image de ces photos en mille morceaux de Lena, d’une beauté tragique.

    Et puis que dire de la réalisation… Flamboyante comme ce rouge immédiatement reconnaissable comme celui d’un film de Pedro Almodovar.  D’un graphique époustouflant comme ce film que Mateo Blanco réalise. Sensuelle comme ces mains qui caressent langoureusement une image à jamais évanouie. Son scénario joue avec les temporalités et les genres (film noir, comédie, thriller, drame) avec une apparente facilité admirable.

    Peut-être la gravité mélancolique a-t-elle désarçonné les aficionados du cinéaste qui n’en oublie pourtant pas pour autant sa folie jubilatoire comme dans ce film dans le film « Filles et valises », hommage irrésistible à « Femmes au bord de la crise de nerfs ».

    Un film gigogne d’une narration à la fois complexe et limpide, romantique et cruel, qui porte la poésie langoureuse, la beauté mélancolique et fragile de son titre, un film qui nous emporte dans ses méandres passionnées, un film pour les amoureux, du cinéma. Un film qui a la beauté, fatale et languissante, d’un amour brisé en plein vol… Un film qui a la gravité sensuelle de la voix de Jeanne Moreau, la beauté incandescente d’une étreinte éternelle comme  dans « Voyage en Italie » de Rossellini, la tristesse lancinante de Romy Schneider auxquels il se réfère.

    Penelope Cruz, d’une mélancolie resplendissante, pour cette quatrième collaboration,  aurait de nouveau mérité le prix d’interprétation et sa prestation (mais aussi celles de tous ses acteurs et surtout actrices auxquels il rend ici hommage, parfois juste le temps d’une scène comme pour Rossy de Palma)  prouve à nouveau quel directeur d’acteurs est Pedro Almodovar qui sait aussi, en un plan, nous embraser et embrasser dans son univers, immédiatement identifiable, la marque, rare, des grands cinéastes.

    Un film empreint de dualité sur l’amour fou par un (et pour les) amoureux fous du cinéma… le cinéma qui survit à la mort, à l’aveuglement, qui sublime l’existence et la mort, le cinéma qui reconstitue les étreintes brisées, le cinéma paré de toutes les vertus. Même celle de l’immortalité… Un film par lequel je vous recommande vivement de vous laisser charmer et enlacer…

    En bonus, cliquez ici pour retrouver mon compte rendu du Festival Lumière de Lyon 2014 lors duquel Pedro Almodovar a reçu le prix Lumière et fut mis à l'honneur (vidéos etc).

  • 70ème Festival de Cannes, j-1 : le programme complet. Suivez-moi en direct du 16 au 29 Mai !

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    Ce sera mon 17ème Festival de Cannes et, pourtant, alors qu’il est de bon ton d’y aller en rechignant  (et d'ignorer la chance et le privilège que sont ces 12 jours au cœur du plus grand festival de cinéma au monde, à vivre au rythme du cinéma), à J-5 de l'ouverture la fébrilité commence à s'emparer de moi et  je sais déjà que l’enthousiasme et l’émotion seront au rendez-vous quand je gravirai les marches en route pour la première projection du matin, quand résonnera Aquarium de Saint Saëns et quand j'entendrai les notes de jazz qui précédent chaque projection (réminiscences sonores qui toute l'année me replongent dans l'atmosphère du festival), et enfin quand apparaîtra le logo du festival sur l'écran et que les premiers plans du premier film projeté dans le Grand Théâtre Lumière me happeront dans leur univers. Alors, la réalité fera une pause, le temps suspendra son vol pendant 12 jours, même si paradoxalement les films du festival braquent souvent leurs projecteurs sur les tourments du monde. Indéniablement, même s’il est chaque année une fenêtre ouverte sur le monde, même s’il se fait l’écho de ses drames, de ses blessures, de ses colères, parallèlement, le festival est aussi une parenthèse dans sa course effrénée.

    J’ai du mal à croire qu’il s’agira déjà de mon 17ème Festival de Cannes depuis ma première participation grâce au prix de la jeunesse en 2001.  Je me souviens encore de mon émotion  indicible lorsque j’étais entrée dans le Grand Théâtre Lumière la première fois, une émotion qui, aujourd'hui encore, m'étreint. Depuis, à Cannes, tant d’autres émotions, tant de souvenirs inénarrables, tant d'incroyables découvertes cinématographiques. Je me souviens encore des mémorables festivités du 60ème et du 65ème…et je ne doute pas que celles du 70ème seront à la hauteur. 

    ces années-là

    Vous pourrez ainsi me suivre en direct du festival sur mes blogs Inthemoodforcinema.com et Inthemoodforfilmfestivals.com et bien sûr surtout sur mon blog consacré au Festival de Cannes Inthemoodforcannes.com sur lequel vous pouvez d’ores et déjà trouver de nombreuses informations sur le festival, et de nombreuses critiques de films liées au programme de cette 70ème édition. Vous pourrez aussi me suivre en direct du festival sur mes réseaux sociaux : twitter (@Sandra_Meziere /@moodforcannes), instagram (@sandra_meziere), et sur la page Facebook Inthemoodforcannes.com (http://facebook.com/inthemoodforcannes.com). Vous pourrez enfin me retrouver sur d'autres médias mais je vous en parlerai ultérieurement. Je vous réserve en tout cas de belles surprises à suivre ici et sur les réseaux sociaux précités.

    Vous pouvez aussi d’ores et déjà plonger dans l’atmosphère du festival avec mon premier roman « L’amor dans l’âme » publié aux Editions du 38 et dont l’intrigue se déroule dans le cadre du Festival de Cannes et mon recueil de 16 nouvelles sur les festivals de cinéma « Les illusions parallèles » qui comprend aussi deux nouvelles sur Cannes, publié par le même éditeur. Ici, quelques critiques qui, peut-être, sauront vous convaincre de découvrir ces livres qui sont aussi et avant tout des déclarations d'amour au cinéma, aux festivals et évidemment au Festival de Cannes. Puisque de livres il est question, sachez également que pour sa 70ème édition, le festival publie "Ces années-là", l'histoire du festival racontée par des critiques de cinéma du monde entier. Un livre écrit sous la direction de Thierry Frémaux avec une préface de Pierre Lescure. A paraître le 10 mai 2017 aux Editions Stock.

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    Couverture et quatrième de couverture Les illusions parallèles (2)

    Quatrième de couverture et couverture L'amor dans l'âme

    Programme de la 70ème édition

    Comme chaque année, devant un parterre de journalistes impatients et de toutes nationalités, c’est au délégué général du festival Thierry Frémaux et au président Pierre Lescure qu'était revenue la tâche de révéler la sélection officielle, depuis l'UGC Normandie,  sur les Champs-Élysées, le mois dernier.

    Pierre Lescure a d’abord rappelé que ce festival serait comme toujours « un moment suspendu », cette édition ayant en effet lieu entre l’élection présidentielle et les législatives. « Ce sera un moment politique », a-t-il ajouté. « Cette 70ème édition va se trouver dans un contexte historique français et international intéressant ». Il a également souhaité une édition « stable, festive » tandis que Thierry Frémaux a prôné un festival 2017 « joyeux, collectif, humain ».  A propos de politique, rôle et résonance qu’on attribue toujours au festival (et ce fut d’ailleurs à nouveau le cas avec la palme d’or 2016), Thierry Frémaux a tenu à préciser : « On dit souvent que le festival est politique. Ce n'est pas nous qui sommes politiques mais les auteurs qui le sont ».  Le « Festival de Cannes reste dédié à l'art et au 7ème art.  Mais c'est aussi une  promesse du vivre ensemble » a également ajouté Thierry Frémaux.

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    Ce dernier a également évoqué le cornélien puzzle qu’a représenté la constitution de cette sélection officielle 2017. «  Quand on construit une compétition avec une part non négligeable de gens habitués, quand ils sont moins nombreux, vous ne trouvez pas de quoi faire une compétition du niveau de celle de Cannes. » «Cette année, la compétition s'est dessinée tardivement » a-t-il également précisé ajoutant que « sont beaucoup évoqués dans les films l'exaltation et le manque du vivre ensemble ». « Ce festival, on avait l'intention qu'il soit sinon une parenthèse, au moins une respiration » a également insisté Pierre Lescure.

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    Nous savions déjà que cette édition se déroulerait du 17 au 28 Mai 2017, que le cinéaste espagnol Pedro Almodovar en serait le président du jury (lui qui n’a jamais eu la palme d’or et l’aurait méritée tant de fois), que la tourbillonnante affiche mettait en scène la somptueuse et lumineuse actrice Claudia Cardinale, que Monica Bellucci serait la maîtresse des cérémonies du Festival, que  Sandrine Kiberlain présiderait le jury de la Caméra d'or et Cristian Mungiu celui de la compétition des courts métrages et de la Cinéfondation (toujours présidée par Gilles Jacob qui l'a fondée, l'occasion de vous recommander son excellent livre "Un homme cruel").

    Après la conférence de presse, nous avons appris que l'actrice Uma Thurman présiderait le jury Un Certain Regard et que Pedro Almodovar serait entouré du prestigieux jury suivant : Jessica Chastain - Comédienne, Maren Ade - Réalisatrice, Fan Bingbing - Actrice, Agnès Jaoui - Actrice, Park Chan-Wook - Réalisateur, Will Smith - Acteur, Paolo Sorrentino - Réalisateur, Gabriel Yared - Compositeur.

    Quant à la sélection de la Quinzaine des réalisateurs, vous pouvez la retrouver en cliquant ici et celle de la Semaine de la critique en cliquant là.

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    Le festival a reçu (et visionné) cette année 1930 longs-métrages parmi lesquels (au moment de la conférence de presse) ont été sélectionnés 49 longs métrages provenant  de 29 pays différents et 9 premiers films en sélection officielle. 12 réalisatrices figurent également dans la sélection, a précisé Thierry Frémaux, devançant les habituelles remarques à ce sujet.

    Concernant les évènements liés à cet anniversaire, Cannes classics offrira une programmation dédiée à des films et documentaires en lien avec l’histoire du festival…et vous savez à quel point j’aime cette section du festival. Cette année, je la couvrirai tout particulièrement. « Une grande partie des films sélectionnés pour Cannes Classics font partie de l'histoire du festival, à commencer par La bataille du rail », a également annoncé le délégué général du festival lors de la conférence.

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    18 films seront en lice pour la palme d’or et pour succéder à « Moi Daniel Blake » de Ken Loach, des films réalisés par : Michael Haneke, François Ozon, Michel Hazanavicius, Jacques Doillon, Sofia Coppola, Fatih Akin, Noah Baumbach, Bong Joon-Ho, Robin Campillo, Todd  Haynes, Hong Sangsoo, Naomi Kawase, Yorgos Lanthimos, Sergei Loznitsa, Kornel Mundruczo,Lynne Ramsay, Benny Safdie et Josh Safdie, Andrey Zvyangintsev. THE SQUARE de Ruben ÔSTLUND a été ajouté à la liste après la conférence de presse.

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    Thierry Frémaux a d’abord annoncé que pour la première fois le festival programmerait un  film en réalité virtuelle de quelques minutes, « Chair et sable », réalisé par Alejandro Gonzalez Inarritu. Cette technique emmènera le spectateur  "vers des espaces imaginaires et des mondes différents" promet Thierry Frémaux. « À partir de faits bien réels, les lignes qui semblent habituellement séparer le sujet observé de son observateur se trouvent ici brouillées quand chacun est invité à se déplacer à l’intérieur d’un vaste espace, en suivant des réfugiés et en en vivant intensément une partie de leur périple. « CARNE Y ARENA » utilise ainsi de façon totalement inédite la technologie virtuelle la plus sophistiquée pour créer un espace infini de narrations multiples peuplé de personnages réels. Installation expérimentale et visuelle, « CARNE Y ARENA » est une expérience à vivre en solo pendant 6 minutes 30. Elle est proposée par Alejandro G. Iñárritu et son équipe de fidèles collaborateurs parmi lesquels son directeur de la photographie déjà récompensé de trois Oscars Emmanuel Lubezki, la productrice Mary Parent ou l’équipe de ILMxLAB. » Après « The Revenant », nous attendons avec impatience cette nouvelle réalisation qui promet d’être singulière.

     Au programme également cette année, des séries  avec d’abord « Top of the Lake » de Jane Campion, l’occasion de retrouver à Cannes la seule femme ayant obtenu la palme d’or (en 1993 pour "La leçon de piano"), mais aussi deux épisodes de la troisième saison tant attendue de « Twin Peaks » de David Lynch. «C'est parce que ces deux séries sont signées Lynch et Campion que nous montrons leurs films, c'est une façon de donner des nouvelles de quelques cinéastes qui nous sont chers», a ainsi déclaré Thierry Frémaux.

    Thierry Frémaux a également annoncé des « séances plus spéciales », car liées au 70ème anniversaire parmi lesquelles un hommage à Wajda (avec notamment la présence de Lech Walesa), la présentation d’un film posthume d’Abbas Kiarostami. Kristen Stewart, quant à elle, montrera un court-métrage qu'elle a réalisé, intitulé « Come Swim ». Ces séances sont annoncées comme des événements du 70ème anniversaire ainsi que les séries précédemment évoquées.

    les fantômes d'ismaël

    C’est le nouveau film d’Arnaud Desplechin, « Les Fantômes d’Ismaël », avec Charlotte Gainsbourg et Marion Cotillard, qui ouvrira ce 70ème festival, hors compétition, après le réjouissant « Café Society » de Woody Allen l’an passé (retrouvez également ma critique de Café Society sélectionnée comme critique du mois sur le site officiel de Canal +). Synopsis : Ismaël Vuillard fabrique des films. Celui qu’il invente en ce moment est le portrait d’Ivan, un diplomate atypique inspiré de son frère. Avec Bloom, son maître et beau-père, Ismaël pleure encore la mort de Carlotta, disparue il y a vingt ans. Aux côtés de Sylvia, Ismaël s’est inventé une nouvelle vie, lumineuse; mais un jour, Carlotta, déclarée officiellement morte, revient. Sylvia s’enfuit ; Ismaël rejette Carlotta. Sa raison semble vaciller et il quitte le tournage pour retrouver sa maison familiale à Roubaix. Là, il s’enferme, assailli par ses fantômes. Jusqu’à ce que la vie s’impose à lui…

    haneke

    Avec « Happy end », un titre quelque peu ironique quand on connaît le cinéma du réalisateur autrichien, Michael Haneke pourrait obtenir une troisième palme d’or après celles obtenues pour « Le ruban blanc » en 2009 et « Amour » en 2012 et  pour ce qui est annoncé comme un drame sur les migrants de Calais dans lequel jouent notamment Jean-Louis Trintignant, Mathieu Kassovitz et Isabelle Huppert, plus précisément le portrait d’une famille bourgeoise française installée à Calais, non loin d’un camp de migrants.

    De retour également sur la Croisette, le Russe Andrey Zvyagintsev avec « Loveless » mais aussi le Grec Yorgos Lanthimos qui nous avait tant décontenancé et enthousiasmé en 2015 avec "The Lobster ". Son film s’intitule cette fois « Mise à mort du cerf sacré »  et mettra à nouveau en scène Colin Farrell.

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    Parmi les autres films attendus, celui de Sofia Coppola, « Les Proies » (The Beguiled), une adaptation du roman de Thomas Cullinan, avec Colin Farrell, Nicole Kidman, Elle Fanning et Kirsten Dunst.

    Le cinéma américain sera représenté par Sofia Coppola mais aussi par Noah Baumbach (« The Meyerowitz Stories » acquis par Netflix), Todd Haynes pour « Wonderstruck » et les frères Safdie pour « Good Time » avec Robert Pattinson une « histoire de braquage » a annoncé Thierry Frémaux.

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    Côté films français, la sélection est particulièrement prestigieuse et alléchante avec le retour à Cannes de François Ozon avec « L’Amant double » que j'attends tout particulièrement (après « Frantz » LE film de l’année 2016 dont vous pouvez retrouver ma critique, ici), en compétition pour la troisième fois à Cannes (après « Swimming Pool » et « Jeune et jolie »), avec un thriller « hitchcockien », " entre  De Palma et Cronenberg ", selon les termes de Thierry Frémaux,  un film interprété par Marine Vacth, Jérémie Rénier et Jacqueline Bisset. Le film raconte l’histoire de Chloé, une jeune femme fragile et dépressive, qui entreprend une psychothérapie et tombe amoureuse de son psy. Quelques mois plus tard, ils s’installent ensemble mais elle découvre que son amant lui a caché une partie de son identité.

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    Michel Hazanavicius sera également de retour avec « Le Redoutable » (dans lequel Louis Garrel interprète le rôle de Jean-Luc Godard) après « The Search » en 2014 et « The Artist » en 2009 (prix d’interprétation masculine pour Dujardin). Robin Campillo sera également en lice avec « 120 Battements par minute ». Robin Campillo est scénariste et monteur notamment de la palme d’or réalisée par Laurent Cantet, « Entre les murs ». Il met ici en scène Adèle Haenel dans ce qui est annoncé comme une chronique du combat d’Act Up dans la France des années 90 au pic de l’épidémie du sida.

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     Enfin, Jacques Doillon sera de retour à Cannes avec le très attendu « Rodin », un biopic sur le sculpteur interprété par Vincent Lindon, prix d’interprétation du Festival de Cannes 2015 pour " La loi du marché" de Stéphane Brizé.

    Côté cinéma asiatique nous retrouverons la cinéaste japonaise Naomi Kawase et les Coréens Hong Sang-soo et Bong Joon-ho.

     

    Fouleront notamment le tapis rouge :  Nicole Kidman (incontournable avec 4 films cette année dont « Les Proies » de Sofia Coppola,  « How to Talk to Girls at Parties » de John Cameron Mitchell et la deuxième saison de la série de Jane Campion « Top of the Lake »),  Robert Pattinson, Vincent Lindon, Isabelle Huppert, Jean-Louis Trintignant, Louis Garrel, Adèle Haenel, Joaquin Phoenix, Colin Farrell, Julianne Moore, Kirsten Dunst, Elle Fanning…

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    Ce 70ème anniversaire nous promet aussi une belle sélection de documentaires qu’il me tarde également de découvrir. Hors compétition, Agnès Varda et le plasticien JR présenteront  ainsi « Visages, villages ». Raymond Depardon montrera en séance spéciale son documentaire « Douze Jours » sur l’internement d’office, Claude Lanzmann présentera « Napalm », un film sur la Corée du Nord et enfin Al Gore proposera son nouveau film sur le climat intitulé «  An Inconvenient Sequel. »

    Dans la section «Un Certain regard» seront programmés : Cecilia Atan et Valeria Pivato,  Kantemir Balagov, Kaouther Ben Hania, Laurent Cantet, Sergio Castellitto, Michel Franco, Valeska Grisebach, Stephan Komandarev, Gyorgy Krystof, Kiyoshi Kurosawa, Karim MoussaouiMohammad Rasoulof, Léonor Serraille, Taylor Sheridan, Annarita Zambrano.

    Le nouveau film réalisé par Mathieu Amalric sera projeté en ouverture. Il s'intitule «  Barbara », un film sur un metteur en scène qui veut faire un film sur la chanteuse Barbara.

    Le film projeté le dernier dimanche soir du festival sera, comme l’an passé, la palme d’or.

    Compléments de sélection (annoncés après la conférence de presse)

    Commençons par les annonces les plus récentes ou plutôt les surprises de la grille de programmation publiée hier : une leçon de cinéma de Clint Eastwood en salle Bazin le 21 Mai à 16h et une leçon de cinéma d'Alfonso Caron le 24 Mai à 16H30. Parmi les ajouts de la grille de programmation, nous noterons également une mystérieuse soirée des 70 ans le 23 Mai, au Grand Théâtre Lumière.

    Un nouveau film en compétition s'est ainsi ajouté à la liste, il s'agit de THE SQUARE de Ruben ÔSTLUND. "Un directeur de musée ambitieux prépare une exposition dont l'impact va être puissant", nous indique simplement le synopsis.

    Hors compétition, nous aurons le plaisir de découvrir le nouveau film de Roman Polanski "D'après une histoire vraie" avec Emmanuelle Seigner et Eva Green. "Adaptation du roman homonyme de Delphine de Vigan centré sur l'histoire d'une romancière qui traverse un passage à vide après la parution de son dernier livre."

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    Deux films ont également été ajoutés au programme de Un Certain Regard:

    "La Cordillera" de Santiago Mitre : "Le film raconte, à la manière d’un thriller fantastique, un scandale politique et familial touchant le président de la République argentin et sa fille, durant le sommet des présidents latino-américains à Santiago du Chili. "

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    -"Walking past the future" de LI Ruijun

    Deux films ont également été ajoutés en séances spéciales :

    "Le Vénérable W." de Barbe Schroeder : en Birmanie, le « Vénérable W. » est un moine bouddhiste très influent. Sortie en France en salles : le 7 juin 2017

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    "Carré 35" d'Eric Caravaca :

    Carré 35 est un lieu qui n’a jamais été nommé dans ma famille ; c’est l’emplacement de la concession où se trouve le caveau de ma sœur aînée, morte à l’âge de trois ans. Cette sœur dont on ne m’a rien dit ou presque, et dont mes parents n’avaient curieusement gardé aucune photographie. C’est pour combler cette absence d’image que j’ai entrepris ce film. Croyant simplement dérouler le fil d’une vie oubliée, j’ai ouvert une porte dérobée sur un vécu que j’ignorais, sur cette mémoire inconsciente qui est en chacun de nous et qui fait ce que nous sommes." 

    Une séance des enfants a également été ajoutée au programme:

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    -Zombillénum de Arthur de Pins et Alexis Ducord : Dans le parc d’attractions d’épouvante Zombillénium, les monstres ont le blues. Non seulement, zombies, vampires, loups garous et autres démons sont de vrais monstres dont l’âme appartient au Diable à jamais, mais en plus ils sont fatigués de leur job, fatigués de devoir divertir des humains consuméristes, voyeuristes et égoïstes, bref, fatigués de la vie de bureau en général, surtout quand celle-ci est partie pour durer une éternité... Jusqu'à l'arrivée d'Hector, un humain, contrôleur des normes de sécurité, déterminé à fermer l’établissement. Francis, le Vampire qui dirige le Parc, n’a pas le choix : il doit le mordre pour préserver leur secret. Muté en drôle de monstre, séparé de sa fille Lucie, et coincé dans le parc, Hector broie du noir... Et si il devenait finalement la nouvelle attraction phare de Zombillénium ?  

    Enfin, à l'occasion du 70ème anniversaire :

    -Une séance hommage à André Téchiné avec une présentation de son nouveau film "Nos années folles". Adapté de l'histoire vraie d'un soldat qui déserte et qui, pour se cacher, aidé par sa compagne, se travestit en femme. 

    -Un évènement ciné-concert  de Tony Gatlif avec la projection de DJAM au cinéma de la plage

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    Comme annoncé lors de la conférence de presse officielle du festival le mois dernier, le programme de Cannes Classics 2017 sera dédié en grande partie à l'histoire du festival. Comme chaque année, cette sélection permettra d'afficher le travail de valorisation du patrimoine effectué par les sociétés de production, les ayants-droit,  les cinémathèques ou les archives nationales à travers le monde.

    Cannes classics permet ainsi de revoir des chefs-d'œuvre de l'histoire du cinéma en copies restaurées. Le programme de l'édition de Cannes Classics 2017 se compose de 24 séances, un court-métrage et cinq documentaires. Les films seront projetés dans le Palais des Festivals, en présence de ceux qui les ont restaurés et lorsqu'ils sont encore parmi nous de ceux qui les ont réalisés.

    Seront ainsi projetés 16 films ayant marqué l'histoire du festival  de 1946 à 1992 :

    1946 : La Bataille du Rail de René Clément (France) : Grand Prix International de la mise en scène et Prix du Jury International

    • 1953 : Le Salaire de la peur de Henri-Georges Clouzot (1952, France, Italie) : Grand Prix
    • 1956 : Un petit carrousel de fête de Zoltán Fábri (1955, Hongrie) : en Compétition
    • 1957 : Vers l’inconnu ? de Georges Nasser (Liban) : en Compétition
    • 1967 : J’ai même rencontré des Tziganes heureux d'Aleksandar Petrović (Serbie) : en Compétition, Grand Prix Spécial du Jury, Prix de la Critique Internationale - FIPRESCI ex-aequo
    • 1967 : Blow-up de Michelangelo Antonioni (1966, Royaume-Uni, Italie, ÉtatsUnis) : Grand Prix International du Festival
    • 1969 : Matzor (Siège) de Gilberto Tofano (Israël) : en Compétition
    • 1970 : Soleil O de Med Hondo (Mauritanie, France) : Semaine de la Critique
    • 1976 : Babatu, les trois conseils de Jean Rouch (Niger, France) : en Compétition
    • 1976 : L’Empire des sens de Nagisa Oshima (France, Japon) : Quinzaine des Réalisateurs
    • 1980 : All that Jazz (Que le spectacle commence) de Bob Fosse (1979, ÉtatsUnis) : Palme d’or
    • 1981 : L’Homme de fer d'Andrzej Wajda (Pologne) : Palme d’or
    • 1982 : La Permission de Yilmaz Güney, réalisé par Serif Gören (Suisse) : Palme d’or ex-aequo, Prix de la Critique Internationale - FIPRESCI
    • 1983 : La Ballade de Narayama de Shôhei Imamura (Japon) : Palme d’or
    • 1992 : El sol del membrillo (Le Songe de la lumière) de Victor Erice  (Espagne) : Compétition, Prix du Jury ex-aequo, Prix de la Critique Internationale - FIPRESCI
    • 1951-1999 : Une brève histoire des courts métrages présentés par le Festival de Cannes. Un programme présenté par Christian Jeune et Jacques Kermabon.

    D'autres évènements, d'autres films restaurés, d'autres invités :

     
             . Madame de… de Max Ophüls (1953, France) : Séance proposée en hommage à Danielle Darrieux à l’occasion de son anniversaire, et présentée par Dominique Besnehard, Pierre Murat et Henri-Jean Servat qui présentera la dernière interview filmée de Danielle Darrieux.
    • L’Atalante de Jean Vigo (1934, France) en copie restaurée 35mm
    • Native Son (Sang noir) de Pierre Chenal (1951, Argentine)
    • Paparazzi de Jacques Rozier (1963, France)
    • Belle de jour de Luis Buñuel (1967, Espagne, France)
    • Et au milieu coule une rivière de Robert Redford (1992, États-Unis)
    • Lucía de Humberto Solas (1968, Cuba)

    Documentaires sur le Cinéma :

    • La belge histoire du festival de Cannes de Henri de Gerlache (2017, Belgique)
    • Filmworker de Tony Zierra (2017, États-Unis)
    • Becoming Cary Grant (Cary Grant - de l’autre côté du miroir) de Mark Kidel (2017,France)
    • Jean Douchet, l’enfant agité de Fabien Hagège, Guillaume Namur, Vincent Haasser (2017, France)

    Au regard de l’actualité (le gouvernement sera annoncé deux jours avant l’ouverture et le nouveau gouvernement sera tout juste nommé), et de l’anniversaire que célébrera Cannes, cette édition sera forcément et comme toujours singulière. Et comme toujours également, j’ai hâte de vibrer pour les films qui seront projetés et de vous faire partager mon enthousiasme "in the mood for Cannes" !

    Pour d'autres informations: consultez l'excellent site officiel du Festival de Cannes.

    Retrouvez mon compte rendu du Festival de Cannes 2016, ici.

    Retrouvez toutes mes bonnes adresses à Cannes pour préparer au mieux votre séjour, ici.

     La sélection officielle du 70ème Festival de Cannes

    Compétition officielle

    competition

    Un Certain Regard

    Un Certain Regard

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    Les courts métrages

    court métrage

    La Cinéfondationcinéfondation 2017

     

     

  • Le 70ème Festival de Cannes sur mon blog "In the mood for Cannes 2017" (Inthemoodforcannes.com)

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    Comme chaque année, pour tout savoir sur le Festival de Cannes, c'est sur mon blog consacré à celui-ci, Inthemoodforcannes.com, que cela se passe, alors que l'accréditation vient de m'être délivrée pour la 17ème année consécutive. Pour retrouver les premiers éléments concernant cette 70ème édition, rendez-vous sur "In the mood for Cannes" en cliquant ici, en attendant la conférence de presse du 13 avril. Vous pourrez également y trouver tous mes bons plans et notamment toutes les bonnes adresses pour profiter au mieux du festival et de votre séjour, et bien sûr de nombreuses archives.

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  • Cinéma - Top des meilleurs films de 2016

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    C'est dans le cadre de festivals de cinéma, comme chaque année, que j'ai découvert de nombreuses pépites (comme  "Tanna" au Festival de Cabourg). 7 des 10 films en tête de mon classement sont ainsi des films qui furent projetés dans le cadre du Festival de Cannes (le plus souvent en compétition). A qui douterait encore de la qualité de la sélection...

    Comme je vous le disais dans l'article précédent, LE film de l'année 2016 est pour moi  FRANTZ de François Ozon, et si vous voulez savoir pourquoi cliquez ici pour lire ma critique. Vous ne trouverez pas dans ce top "Victoria" (je cherche encore à comprendre l'engouement pour ce film, truffé de clichés) ni "Toni Erdmann" que j'ai trouvé sinistre ou encore "Sing street" d'une charmante naïveté mais qui ne m'a pas enthousiasmée comme les précédents films de John Carney. Vous n'y trouverez pas non plus "Ma vie de courgette" tout simplement parce que je ne l'ai pas encore vu (je vais essayer de rattraper ça très vite, de même que quelques films importants de cette année manqués lors de leur sortie).

    Cliquez sur les titres des films pour accéder à mes critiques ou aux bilans de festivals dans lesquels je parle des films en question:

    S'il fallait n'en garder que 10, mes 10 coups de foudre cinématographiques de l'année:

    L'ordre des films est aléatoire...

    FRANTZ de François Ozon

    JUSTE LA FIN DU MONDE de Xavier DOLAN

    LA FORÊT DE QUINCONCES de Grégoire Leprince-Ringuet

    JULIETA de Pedro Almodovar

    LE  CLIENT de Asghar Farhadi

      MAL DE PIERRES de Nicole Garcia

    TANNA de Bentley Dean et Martin Butler

    DEMAIN TOUT COMMENCE de Hugo Gélin

    MOI DANIEL BLAKE de Ken Loach

    BACCALAUREAT de Cristian Mungiu

    Mais il faudrait aussi ajouter  les  coups de cœur de l'année :

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    Les films français parfaitement maitrisés, de remarquables divertissements : CHOCOLAT de Roschdy Zem, L'OUTSIDER de Christophe Barratier, L'ODYSSEE de Jérôme Salle

    Le film envoûtant de l'année:  DANS LES FORÊTS DE SIBERIE de Safy Nebbou,

    Le film américain de l'année: THE REVENANT d'Alejandro González Iñárritu

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    Les moments de poésie de l'année:  PATERSON de Jim Jarmusch, LA TORTUE ROUGE de Michael Dudok de Wit et LA JEUNE FILLE SANS MAINS de Sébastien Laudenbach

    Les découvertes de festivals: le film d'un réalisateur confirmé BROOKLYN VILLAGE de Ira Sachs ou un premier long-métrage COMPTE TES BLESSURES de Morgan Simon

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    Le  film de Woody Allen de l'année: CAFE SOCIETY

    Le film de Lelouch de l'année: UN + UNE

    Le film sur la fièvre de la création de l'année: LA DANSEUSE de Stéphanie Di Giusto

    Le scénario de l'année: MADEMOISELLE

    Le film romantique de l'année: A SERIOUS GAME de Pernilla August

    L'adaptation de l'année : UNE VIE de Stéphane Brizé

  • 69ème Festival de Cannes: bilan de la sélection officielle et palmarès

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    La folie des passions

    « Je préfère la folie des passions à la sagesse de l’indifférence », cette phrase prononcée par Xavier Dolan (empruntée à Anatole France), bouleversant et la voix brisée par l’émotion, lorsqu’il a reçu son Grand Prix (amplement mérité, retrouvez ma critique de Juste la fin du monde en cliquant ici), je pourrais la faire mienne.

    Avant de vous livrer, au fil des semaines, mes critiques de la vingtaine de films vus pendant ce 69ème Festival de Cannes, en voici un premier bilan guidé par « la folie des passions » et les émotions qui ont jalonné ces 12 jours joyeusement tumultueux qui n’en ont pas été avares.

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    Cela commence toujours Gare de Lyon, comme il y a 15 ans, lorsque j’avais été sélectionnée par le Ministère de la Jeunesse et des sports et que j’étais invitée pour la première fois à vivre ce festival dont je rêvais depuis l’enfance, qui représentait alors pour moi un univers mystérieux, fascinant, lointain. Inaccessible. Je regardais ces trains qui menaient vers Cannes, qui me semblaient conduire vers l’inconnu, vers un univers fascinant et légèrement inquiétant, pleine de doutes et d’appréhension, ignorant encore que j’allais vivre 12 journées intenses et inoubliables et que chaque année ensuite j’aurais la joie d’y retourner. A chaque fois que je me retrouve Gare de Lyon pour partir à Cannes, sorte de sas vers une autre réalité, ou plutôt vers la réalité entre parenthèses (enchantées), je repense à ce moment qui sans aucun doute a changé le cours de mon existence et je sais que, comme à chaque fois, de ces 12 jours, je reviendrai avec un état d’esprit un peu différent, renforcée par cette tornade de rêves et de cinéma(s) dans laquelle m’emporte toujours le Festival de Cannes, m’insufflant une nouvelle énergie.

    Bien sûr, cette année, c’était différent, il y a eu une réalité tragique qu’il était difficile d’oublier, il y a eu le 13 novembre, il y a eu un basculement que la sécurité draconienne et omniprésente nous rappelait sans cesse bien qu’il m’aurait été, même sans cela, impossible de l’oublier, même si Cannes nous donne la sensation de nous plonger dans un cocon hors des vicissitudes du monde que ses écrans reflètent pourtant.

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    L’intérieur du Palais des Festivals de Cannes dont les baies vitrées ouvrent sur la mer

    « La vie est une comédie écrite par un auteur sadique » pouvait-on entendre dans le magnifique « Café Society » de Woody Allen, film d’ouverture de cette 69ème édition. Certes. Elle a par ailleurs sans aucun doute souvent au moins autant d’imagination que les fictions présentées sur les écrans du festival, nous embarquant dans une douce et hypnotique confusion entre le cinéma et la réalité, a fortiori lorsque les nuits sont si courtes, que le jour et la nuit et la réalité et la fiction ne semblent plus faire qu’un, et que le festival semble ne jamais devoir finir et toujours nous protéger des soubresauts de la vie et du monde, paradoxalement tout en nous en projetant chaque jour ses blessures et ses révoltes, dans cette atmosphère ouatée de cinéma, électrique, ce monde parallèle dans lequel assister à une séance devient impérieux et vital, manger et dormir accessoire.

    Sur un air de jazz…

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    Cela a donc commencé avec Woody Allen. Un festival ne peut être que réussi lorsqu’il commence par un film de Woody Allen surtout lorsque ce dernier signe un nouvel hommage à la beauté incendiaire de New York, un hommage empreint d’une féroce nostalgie du Hollywood et du New York des années 1930 mais aussi empreint de la nostalgie des amours passées devenues impossibles (retrouvez ma critique de « Café Society », ici). Une scène vaudevillesque digne de Lubitsch et une autre romantique à Central Park et bien sûr le dénouement d’une mélancolie foudroyante valent le voyage sans oublier de réjouissantes citations avec lesquelles nous régale toujours Woody Allen. Un film qui possède un charme nostalgique notamment grâce à une écriture d’une précision redoutable. Woody Allen fait dire à un de ses personnages «  Il sait donner au drame une touche de légèreté » alors pour le paraphraser disons que dans ce nouveau film, comme souvent, le cinéaste sait donner à la légèreté une touche de drame. Et comment ne pas avoir l’impression comme dans « La Rose pourpre du Caire » que les personnages ou que la fiction traversent l’écran quand un film est autant rythmé par le jazz (dont la tristesse sous-jacente à ses notes joyeuses fait écho à la joie trompeuse des personnages) et que le jazz rythme chaque jour l’attente des festivaliers dans le Grand Théâtre Lumière. Le festival avait à peine commencé que déjà la réalité s’éloignait, que ce magicien surdoué qu’est le Festival de Cannes refermait ses bras sur nous, nous enlaçant de cinéma…

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    Le décor du dîner de Jean-François Piège sur le thème du « Guépard » de Visconti sur la plage Nespresso.

    Ne perdriez-vous pas à votre tour contact avec la réalité si vous dîniez dans un décor inspiré de votre film préféré (en l’occurrence « Le Guépard » de Visconti), si vous rencontriez une personne d’une rare bienveillance que vous avez toujours admirée, si vous aviez écrit un roman qui justement parle de la fragile frontière entre cinéma et réalité, de la difficulté de vivre un deuil dans une société à l’attention et l’émotion volatiles et versatiles, a fortiori en plein Festival de Cannes et que vous vous retrouviez dans cette situation, si votre réalité dépassait parfois la réalité décrite dans le roman que vous avez écrit vous faisant réaliser que certains personnages que vous craigniez trop caricaturaux sont en fait en-deçà de la réalité, si par une suite de hasards rocambolesques votre roman  comme une bouteille à la mer se retrouvait entre les mains d’un talentueux cinéaste qui y est évoqué ? J’aime les bouteilles à la mer. Les actes fougueux, vains, déraisonnables. Mais c’est une autre histoire…La folie des passions, encore et toujours…

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    La mise en abyme d’une histoire de mise en abyme…

    Le miroir des blessures du monde

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    La réalité était pourtant bien présente sur les écrans du festival, Cannes, comme chaque année, en étant le reflet, le miroir informant, grossissant comme l’est en particulier le film qui a reçu la palme d’or « Moi, Daniel Blake » de Ken Loach. 10 ans après l’avoir déjà obtenue pour « Le vent se lève » , Ken Loach, ainsi, intégrait le cénacle des cinéastes ayant reçu deux palmes d’or : les Dardenne, Francis Ford Coppola, Shohei Imamura, Emir Kusturica, Michael Haneke. Alors qu’il avait annoncé il y a deux ans, après « Jimmy’s hall » (en compétition officielle du Festival de Cannes 2014) qu’il ne tournerait plus, Ken Loach est donc revenu à Cannes et en est reparti avec la récompense suprême. Une évidence tant ce film capte et clame les absurdités cruelles et révoltantes d’un monde  et d’une administration qui broient l’individu, l’identité, la dignité comme celles de Daniel Blake (formidable Dave Johns), menuisier veuf, atteint d’une maladie cardiaque mais que l’administration ne considère pas comme suffisamment malade pour avoir droit à une pension d’invalidité.  Le regard plein d’empathie, de compassion que porte Loach sur Daniel Blake, et celui plein de clairvoyance qu’il porte sur le monde qui l’entoure et plein de colère contre les injustices dont il est victime contribuent à cette  œuvre à la fois très personnelle et universelle. Que Daniel Blake évoque sa femme décédée, que Ken Loach dessine les contours d’ une famille qui se reconstitue (Daniel Blake rencontre une jeune mère célibataire de deux enfants contrainte d’accepter un logement à 450 kms de sa ville natale pour ne pas être placée en famille d’accueil), son point de vue est toujours plein de tendresse sur ses personnages, teinté d’humour parfois aussi, et de révolte contre ces « décisionnaires » qui abusent de leur pouvoir, presque de vie et de mort, dans des bureaux qui ressemblent aux locaux labyrinthiques, grisâtres et déshumanisés  de « Playtime »  comme un écho à cette époque d’une modernité  aliénante, déshumanisante et parfois inhumaine que Tati savait déjà si bien tourner en dérision et envelopper dans un vaste manège. « Moi, Daniel Blake », c’est l’histoire d’un homme qui veut rester maître de son existence, qui se réapproprie son identité et son honneur que cette administration étouffante essaie de lui nier, qui prend le pouvoir, celui de dire non, de clamer son patronyme, son existence, lors de deux scènes absolument bouleversantes. Le poing levé de Ken Loach  qui nous lance un uppercut en plein cœur, ce cœur qui (ce n’est sans doute pas un hasard que le mal se situe là)  lâche peu à peu Daniel Blake, lui qui en possède tant.  « Moi, Daniel Blake » c’est un film qui donne la parole à tous ceux qu’un système inique veut murer dans le silence et leur détresse. « Moi, Daniel Blake »,  c’est la démonstration implacable de la férocité meurtrière d’un système, un film d’une force, d’une simplicité, d’une beauté, mais aussi d’une universalité redoutables et poignantes. Une palme d’or en forme de cri de colère, de douleur, et d’appel à l’humanité dont les lueurs traversent le film et nous transpercent le cœur, bien après les derniers battements de ceux de Daniel Blake.  « Dans cette période de désespoir il faut ramener de l’espoir. » «Un autre monde est possible et nécessaire » a conclu Ken Loach avant de le répéter en Français, en recevant ce prix.

    Money Monster

    Dans un style radicalement différent « Money monster » (hors compétition), de Jodie Foster nous parlait aussi d’un monde mondialisé et d’ultra-communication,  totalement déshumanisé et aveuglé. 40 ans après avoir accédé à la notoriété et après avoir foulé les marches avec « Taxi Driver », Jodie Foster était ainsi de retour pour une montée des marches au comble du glamour  en compagnie de George Clooney (qui incarne ici une personnalité influente de la télévision grâce à une émission dans laquelle il conseille des placements boursiers) et de Julia Roberts qui les gravissait pour la première fois, radieuse et, faisant fi du protocole, pieds nus s’il vous plaît. Une critique acerbe et avisée de la quête du profit à outrance mais plus encore des chaînes d’information, de leur cynisme et leur course à l’audience au mépris de la morale et de ceux qui la regardent qui ne sont alors plus que des consommateurs avides qui ingurgitent des images toujours plus sensationnelles.

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    Le tableau dressé par la plupart des cinéastes était d’ailleurs non seulement celui d’un monde inique qui dévore les plus faibles mais aussi celui d’une société et d’administrations corrompues aux quatre coins du monde, du Brésil avec « Aquarius » de Kleber Filho Mendonça (dans lequel le cinéaste filait la métaphore entre le cancer de la protagoniste et cette maladie qui gangrène la société) aux Philippines avec « Ma’Rosa » de Brillante Mendoza (qui a d’ailleurs valu à son actrice principale le prix d’interprétation féminine : « Les femmes dans les familles sont si importantes dans mon pays », « Brillante Mendoza a voulu montrer ce qui se passe dans mon pays. C’est si vrai et je le remercie pour ça » a ainsi déclaré l’actrice Jaclyn Jose lors de la conférence de presse des lauréats. « La performance de l’actrice de « Ma’Rosa » a brisé mon cœur » a par ailleurs expliqué Arnaud Desplechin  lors de la conférence de presse du jury), un prix d’interprétation féminine que l’actrice  d’ « Aquarius », Sonia Braga, aurait également mérité, deux femmes fortes qui tentent de résister à la fatalité.

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     Le tableau dressé de la Roumanie dans« Baccalaureat » de Cristian Mungiu n’était guère plus flatteur.  Un père y met ainsi tout en œuvre pour que sa fille soit acceptée dans une université anglaise, devant pour cela renoncer aux principes qu’il lui a inculqués. Chaque plan de ce film est  par ailleurs une composition d’une richesse et d’une acuité éblouissantes qui lui ont valu un prix de la mise en scène (ex-aequo avec Olivier Assayas dont j’ai manqué le film : « C’est peu de dire que je suis très ému, le plus beau prix que je partage avec un cinéaste que j’admire depuis longtemps » a ainsi déclaré ce dernier lors de la clôture).

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    Trois œuvres fortes et courageuses de cinéastes qui se font les porte-paroles d’une société muselée, en proie à la corruption et aux compromissions. Comme un écho aux paroles de Vincent Lindon  lorsqu’il a ouvert le festival (prix d’interprétation l’an passé pour « La loi du marché » qui d’ailleurs présente des similitudes avec la palme d’or de cette année) : « Je me suis empressé de dire oui au festival qui depuis plus d’un demi-siècle témoigne du monde et de son imaginaire et qui aide à se battre contre les injustices, les préjugés, les différences, il est rudement courageux. Essayons de l’être autant que lui. Vive le cinéma ».

    Des personnages de pères et de femmes forts, et des liens familiaux mis à mal

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     Peut-être est-ce pour cela que la culpabilité était aussi un thème récurrent de cette édition : notre culpabilité face à un monde soumis aux inégalités et aux injustices révoltantes, thème que l’on retrouvait, outre « Baccalauréat », dans « La fille inconnue » des Dardenne (sans doute leur film le plus bancal, avec un scénario trop cousu de fils blancs et des personnages auxquels manquait cette vérité éclatante caractéristique de leur cinéma), ou encore dans le sublimement romanesque « Julieta » de Pedro Almodovar dans lequel la perfection de tous les éléments même si ce n’est pas son film le plus exubérant ( scénario labyrinthique et ciselée sur la violence indicible du deuil et de la culpabilité que le temps qui passe cadenasse dans le silence mais n’affaiblit pas, réalisation d’une beauté éblouissante dès le premier plan, interprétation d’une justesse bouleversante, musique poignante) auraient pu faire de ce mélodrame flamboyant une palme d’or à côté de laquelle le cinéaste espagnol passe pourtant donc une nouvelle fois.

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    La palme de l’originalité pour le dossier de presse de « Julieta ».

    Là encore dans le film d’Almodovar, et comme toujours dans son cinéma, ce sont des personnages de femmes fortes comme dans de nombreux films de cette sélection, des femmes qui souvent menaient la danse comme l’indiquaient d’ailleurs les titres des films comme « Elle » ou « Mademoiselle »,  mais c’était aussi le cas notamment dans le sobre et pudique « Loving »,  des femmes qui combattent pour leur liberté, d’être, d’aimer et de vivre comme elles l’entendent.

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    Ce festival nous a offert aussi de grands et beaux scénarios avec des personnages combattifs comme celui incarné par Marion Cotillard dans le sublime film sur la cristallisation et la quête d’absolu qu’est « Mal de pierres » de Nicole Garcia. Un film fiévreux porté par un scénario parfait, avec des tonalités truffaldiennes ( au passage signé du talentueux et prolifique Jacques Fieschi) , et par une réalisation éblouissante (avec même des accents à la John Ford) et au service de très beaux personnages, « sauvagement » vivants. Un film dont je vous reparlerai longuement.

    Des personnages de femmes fortes étaient ainsi mis à l’honneur mais aussi de pères comme dans le film allemand « Toni Erdmann » qui oscille entre humour et émotion pour interroger le sens de la vie et de l’essentiel ou encore dans « Baccalauréat » de Mungiu dans lequel un père abandonne ses grands principes et se trouve à son tour pris dans l’engrenage des « services », entendez par là la corruption et le trafic d’influence.

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    Quand certains films nous projetaient la réalité en pleine face », d’autres sublimaient le vertige de l’art, que cela soit celui de la danse (« La Danseuse », dans la sélection Un Certain Regard, un film poétique dont il a été question pour l’apparition de Lily-Rose Depp qui y crève l’écran mais qui vaut aussi pour l’interprétation de Soko), ou du cinéma (« Le Bon Gros Géant » de Spielberg, métaphore du cinéma de son réalisateur dans lequel, à l’image de ce dernier, le géant capture nos rêves et nous captive avec notamment une scène hilarante avec La Reine d’Angleterre qui, à elle seule, vaut le déplacement). Dans cette sélection, l’ inclassable et misanthrope « Ma Loute » de Bruno Dumont apportait un vent de folie salutaire avec un Fabrice Luchini aussi singulier et fascinant dans le film qu’en conférence de presse, une  fantaisie délicieusement déconcertante à l’image de jeu de Luchini, savamment grotesque dont la folie décontenance et réjouit. « J’ai voulu raconter une histoire de dingues avec néanmoins une histoire d’amour, une histoire policière,… une histoire colorée.», « Je filme toujours quelque chose pour parler d’autre chose »,, « On est à la fois des salauds et des saints, des crétins et des génies. Cette coexistence me passionne. », a ainsi déclaré Bruno Dumont lors de la conférence de presse du film.

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     « Ma loute » était une des trois comédies de ce festival certes fortement teintée de noirceur à l’image des deux autres, tandis que Jim Jarmush nous berçait avec son poème filmique « Paterson ».

    La famille se trouvait donc souvent au centre des films en compétition, mais une famille écartelée, soumise aux mensonges, aux non dits, à la culpabilité et l’incommunicabilité comme dans « Sieranevada » de Cristi Puiu qui, à travers les oppositions et les dissensions d’une famille révèle celles de la société roumaine (Puiu qui, comme son compatriote aurait mérité un prix de la mise en scène) et comme dans « La fin du monde » le Grand Prix signé Xavier Dolan, même si dans l’un de ces deux films, les cris disent ce que dans l’autre ils masquent. Dans le film de Dolan, en effet, chaque silence de ses personnages interprétés par des acteurs au firmament crient l’indicible comme ceux de « Julieta » d’Almodovar s’enferment dans l’ineffabke douleur de l’absence et croulent sous le poids des silences.

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    Mensonges (étatiques ou familiaux), culpabilité, absurdité de l’administration, course au profit et à l’audience, Cannes était une fois de plus une fenêtre « ouverte sur le monde ». Un monde écartelé, blessé, dans lequel des cris contre l’indifférence et la barbarie (qu’elles soient familiales ou sociétales) se perdent dans le silence, ce que Sean Penn a lui aussi maladroitement essayé de montrer dans un film au sujet à palme d’or dont les excès mélodramatiques ont malheureusement nui au propos et ont suscité l’unanimité contre lui.

    L’entente plus que cordiale du jury

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    Comme l’an passé, après la clôture, j’ai eu le plaisir de couvrir la conférence de presse du jury puis des lauréats. Laszlo Nemes à propos du film de Xavier Dolan a ainsi déclaré: « Quand cela commence vous entendez la voix spécifique du réalisateur. »  C’est sans doute ce qui caractérise les cinéastes primés et un grand cinéaste : cette voix spécifique. Lors de la conférence de presse du jury, son président, George Miller, a tenu à souligner que « c’était émotionnellement épuisant car chacun parlait avec passion.. »

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    Sans doute certains auront-ils été étonnés de la double récompense reçue par « Le Client » de Farhadi (que je dois également rattraper) : prix d’interprétation masculine et prix du scénario. « Les films qui ont le grand prix, le prix de la mise en scène et la palme d’or ne peuvent gagner un autre prix » a ainsi expliqué George Miller. Le jury a également expliqué qu’un seul film peut obtenir deux prix.  « C’était une très intéressante sélection représentative du cinéma d’aujourd’hui » a  précisé Valeria Golino.  Sutherland à propos jury a tenu à souligner que : « C’était l’association du gens que vous avez envie de voir encore et encore tout le long de votre vie ».

    En conclusion :

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    La cérémonie de clôture était finalement un condensé du Festival de Cannes et en résumait toute la diversité des styles et des émotions qu’il suscite : l’émotion communicative de Xavier Dolan, le cinéma d’hier qui valsait avec celui d’aujourd’hui avec la palme d’honneur décerné à Jean-Pierre Léaud (il faudra que je vous parle du plaisir  de revoir « Un Homme et une femme » pour les 50 ans de sa palme d’or, en présence de Claude Lelouch, dans le cadre de Cannes Classics), et des récompenses décernées majoritairement à des films engagés aux messages forts : des cris de colère et de révolte dont on espère que leurs prix leurs permettront d’arriver à destination. A l’image de la sublime affiche de cette 69ème édition, incandescente, solaire, ouvrant sur de nouveaux horizons (image tirée du « Mépris » de Godard) et sur cette ascension solitaire, teintée de langueur et de mélancolie, Cannes une fois de plus nous a éclairés sur les ombres du monde et a élargi nos horizons.

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     « Le cinéma d’auteur continue à exister grâce au Festival de Cannes »  a ainsi rappelé Cristian Mungiu lors de la clôture, ajoutant lors de la conférence de presse des lauréats : »Le cinéma n’est pas une affaire de gagnants ou de perdants mais de ce que les films ont à vous dire. », « C’est très important de préserver la diversité du cinéma. C’est bien d’avoir des voix et des points de vue différents » ainsi rappelant à ceux qui en douteraient encore le rôle essentiel de ce festival pour la survie du cinéma, de tous les cinémas.

    Mais bien sûr, plus que tout, ce sont les émotions qui resteront, notamment celles suscitées par ce discours et le film de son auteur, Xavier Dolan : « L’émotion ce n’est pas toujours facile, il n’est pas toujours facile de partager ses émotions avec les autres.  Il n’est pas toujours facile de partager ses émotions avec les autres. La violence sort parfois comme un cri. Ou comme un regard qui tue »… « J’ai tenté au mieux de raconter les histoires et les émotions de personnages parfois méchants ou criards mais surtout blessés et qui vivent comme tant d’entre nous dans le manque de confiance dans l’incertitude d’être aimé. Tout ce qu’on fait dans la vie on le fait pour être aimé, pour être accepté. »

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    Dans ce tourbillon d’émotions, de films, de musique aussi, il y a bien sûr eu des rendez-vous manqués mais j’en reviens avec un fol amour pour le cinéma, renouvelé, l’envie d’écrire, sur les films, mais aussi de raconter des histoires, et la sensation d’avoir vécu un film de 12 jours palpitant. 12 jours de grand cinéma, de films percutants, de plans éblouissants  et de personnages forts qui m’accompagnent encore et pour longtemps. 12 jours où la vie ressemblait à du grand cinéma, celle que l’on aime dictée par « la folie des passions » même si planait l’ombre des absents. 12 jours dont le credo, emprunté au film d’ouverture, en aura été : « Vis chaque jour comme le dernier, un jour ça le sera. »

    En attendant les critiques (je commence par Juste la fin du monde de Xavier Dolan, à lire ici), quelques clichés de mes pérégrinations cannoises, version 2016.

    Palmarès du 69ème Festival de Cannes

    (Sous le palmarès, retrouvez d’autres photos de ce Festival de Cannes, prises via mon compte Instagram @sandra_meziere).

    Palme d’or

     I, DANIEL BLAKE 

     (MOI, DANIEL BLAKE) 

    Ken LOACH

    Grand Prix

     JUSTE LA FIN DU MONDE 

    Xavier DOLAN

    Prix de la mise en scène (Ex-aequo)

     Cristian MUNGIU 

     BACALAUREAT 

     (BACCALAUREAT) 

    Cristian MUNGIU

    Prix de la mise en scène (Ex-aequo)

     Olivier ASSAYAS 

     PERSONAL SHOPPER 

    Olivier ASSAYAS

    Prix du scénario

     Asghar FARHADI 

     FORUSHANDE 

     (LE CLIENT) 

    Asghar FARHADI

    Prix du Jury

     AMERICAN HONEY 

    Andrea ARNOLD

    Prix d’interprétation féminine

     Jaclyn JOSE 

     MA’ ROSA 

    Brillante MENDOZA

    Prix d’interprétation masculine

     Shahab HOSSEINI 

     FORUSHANDE 

     (LE CLIENT) 

    Asghar FARHADI

    Prix Vulcain de l’Artiste-Technicien, décerné par la C.S.T.

     Seong-Hie RYU 

     MADEMOISELLE 

    PARK Chan-Wook

    Courts Métrages

    Palme d’or du court métrage

     TIMECODE 

    Juanjo GIMENEZ

    Mention spéciale – court métrage

     A MOÇA QUE DANÇOU COM O DIABO 

     (LA JEUNE FILLE QUI DANSAIT AVEC LE DIABLE) 

    João Paulo MIRANDA MARIA

    Quelques photos de ce 69ème Festival de Cannes (prises via mon compte Instagram @sandra_meziere ainsi

    que toutes les autres photos de cet article).

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    Les 24 marches les plus célèbres du monde…

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     Sur la plage Nespresso…

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    Sur le toit du palais des festivals, au Mouton Cadet Wine Bar

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    Vue depuis le toit du palais des Festivals, du Mouton Cadet Wine Bar

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    Les escabeaux toujours prêts toujours là…

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    Remise des prix de la Cinéfondation après un discours plein d’autodérision de son président, Gilles Jacob

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    Les casiers presse, passage quotidien incontournable pour récupérer les dossiers de presse (que je n’ai malheureusement pas tous ramenés).

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    Le lauréat de la palme d’or, Ken Loach, lors de la conférence de presse des lauréats.

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    Pause quotidienne sur la plage Majestic, merci à ADR Prod

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    Valeria Golino, membre du jury, lors de la conférence de presse des membres du jury après la clôture

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    Clôture de Un Certain Regard

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    LA nouvelle bonne adresse cannoise qui a ouvert juste avant le festival, située juste en face le palais des festivals, « La Californie » (qui appartient à Sénequier)

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    Petite pause goûter à la plage Majestic et une assiette sur mesure

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    Interview de Charles Tesson, délégué général de la Semaine de la Critique (compte rendu à suivre)

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    L’équipe du film de Sean Penn, en compétition officielle, lors de sa conférence de presse

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    Vue sur la Croisette depuis le palais des festivals

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    Projections des films de clôture de la Semaine de la Critique signés Chloé Sévigny, Laetitia Casta et Sandrine Kiberlain

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    Une autre de mes cantines cannoises

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    L’équipe de « Aquarius » sur les marches

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    L’équipe de « Loving » de Jeff Nichols

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    Vanessa Paradis lors de la conférence de presse du jury après la clôture

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    Ken Loach lors de la conférence de presse du jury après la clôture

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    Dîner sur la plage Nespresso, signé Jean-François Piège et sur le thème du « Guépard » de Visconti (photos ci-dessous)

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    Ci-dessus, les lauréats du prix Talents Nespresso

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    Passionnante leçon de cinéma par Tomer Sisley dans un anglais irréprochable

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    Au concert privé de LEJ au Majestic Barrière

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    Vue vertigineuse sur la Croisette depuis le Club By Albane

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  • La sélection officielle du 69ème Festival de Cannes: découvrez l'enthousiasmant programme du Festival de Cannes 2016

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    Ce 14 avril était le jour J avec l’annonce de la sélection officielle du 69ème Festival de Cannes, ce matin, à l’UGC Normandie, sur les Champs-Elysées. Avec l’annonce du président du jury en février, cette année George Miller, l’impatience commence à poindre dès le début de l’année et grandit jusqu’à l’annonce et les informations officielles égrenées au fil des semaines.

    Nous connaissions  d’ores et déjà l’affiche qui rompt avec celles qui ont précédé et qui n’en est pas moins sublime, incandescente et solaire, évocatrice de langueur, de nouveaux horizons avec cette ascension qui est comme une parabole de celle des 24 marches les plus célèbres au monde. Conçue comme un clin d’œil à Jean-Luc Godard par Hervé Chigioni et son graphiste Gilles Frappier, le visuel 2016 tiré du « Mépris » symbolise « une montée de marches en forme d’ascension vers l’horizon infini d’un écran de projection. »

    affiche cannes 2016

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    Nous connaissions également le film d’ouverture. Kristen Stewart, Blake Lively, Jesse Eisenberg, Steve Carell et Parker Posey sont ainsi attendus sur le tapis rouge le 11 mai prochain aux côtés de Woody Allen, ils présenteront ainsi son dernier film « Café Society », film d’ouverture hors compétition de cette 69ème édition. Voilà de quoi me réjouir également. Le film sortira le même jour dans les salles françaises. Un record de sélections en ouverture pour le réalisateur new-yorkais qui avait déjà ouvert le Festival en 2002 avec « Hollywood Ending » et en 2011 avec « Midnight in Paris », une ouverture à laquelle j’avais eu le plaisir d’assister et dont je propose de retrouver (en cliquant ici) mon compte rendu, avec la critique du film ainsi que mes 10 autres critiques de films de Woody Allen.

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    Nous savions également déjà que William Friedkin donnerait une leçon de cinéma (le reste de la sélection de Cannes Classics que j’attends toujours avec impatience sera dévoilée la semaine prochaine). Le Maître de l’épouvante et du film noir  fera frissonner les festivaliers mercredi 18 mai dans la salle Buñuel à l’occasion de sa Leçon de Cinéma. Avec le critique Michel Ciment, il reviendra sur ses films devenus cultes : « French Connection », « Cruising », « Killer Joe », ainsi que sur la récente sortie de son livre : « Friedkin connection : Les Mémoires d’un cinéaste de légende ».

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    Nous savions aussi que Laurent Lafitte présenterait les cérémonies d’ouverture et de clôture, succédant ainsi à Lambert Wilson. Pierre Lescure a ainsi annoncé une ouverture et une clôture « spectaculaires et créatives. » Le film de clôture sera cette année la palme d’or afin de permettre aux festivaliers arrivés à la fin (si le film « palmé » a été projeté au début) ou l’ayant manqué de le voir le dernier jour.

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    Venons-en maintenant aux nouvelles annonces avec au programme un festival glamour (Thierry Frémaux a annoncé un festival avec « une présence massive de stars » : Julia Roberts -pour sa première montée des marches- mais aussi Steven Spielberg,  Kirsten Stewart, Sean Penn,  Pedro Almodovar, Charlize Theron, George Clooney, Ryan Gosling, Russell Crowe,  Marion Cotillard, Russell Crowe, Vincent Cassel, Léa Seydoux, Adèle Haenel, Fabrice Luchini, Juliette Binoche, Valeria Bruni-Tedeschi,  Isabelle Huppert, Xavier Dolan, Jean-Pierre Léaud… la liste est indéniablement impressionnante) mais aussi de grands films d’auteur, bref l’essence du festival de Cannes qu’est cette alliance joyeuse et parfois improbable et qui en fait le plus grand festival de cinéma au monde et toujours une « fenêtre ouverte sur le monde », ses révoltes, ses blessures, ses névroses, ses espoirs. Un festival toujours en phase à l’actualité à l’exemple de « La Dernière Plage » (L’Ultima Spiaggia) de Thanos Anastopoulos et Davide Del Degan, un documentaire au cœur de l’actualité, présenté hors-compétition en séance spéciale, qui montre comment vivent les habitants des berges de l’Italie et de la Grèce depuis que leur quotidien a changé avec l’arrivée des migrants, venus de Syrie et d’Irak.

    Plus de 1869  longs-métrages ont été visionnés. Ils étaient 1850 l’an dernier. 49 longs-métrages ont été sélectionnés dans les différentes sections.  28 pays sont représentés . 7 premiers films seront projetés, tous dans la section Un Certain Regard.

    La sélection est quasiment complète, même si  comme chaque année des films pourront être réintégrés à la sélection. Le jury sera  annoncé la semaine prochaine.

    Cette sélection nous promet une belle diversité. Rien que dans la compétition officielle: 4 films français, 1 film allemand, 1 film espagnol, 2 films britanniques, 1 film belge, 1 film canadien, 3 films américains, 1 film brésilien, 1 film philippin, 2 films roumains,  1 film coréen, 1 film hollandais, 1 film danois. La diversité sera aussi au rendez-vous dans les thématiques abordées. Comme vous le verrez ci-dessous, les pitchs sont particulièrement prometteurs même si, pour ce qui concerne la compétition officielle,  j’attends avec plus d’impatience que d’autres les films d’Olivier Assayas, Nicole Garcia, Pedro Almodovar, Xavier Dolan, Bruno Dumont, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Brillante Mendoza.

    Vingt films ont été retenus en compétition officielle et sont en lice pour la Palme d’or. Parmi eux figurent quatre films français.:

    - « Rester vertical » d’Alain Guiraudie (prix de la mise en scène en 2013 à Un Certain Regard pour « L’inconnu du lac »). « Rester vertical » suit les errances d’un cinéaste (Damien Bonnard) en panne d’inspiration et en mal de paternité à travers la France, une dérive qui va le conduire à la déchéance sociale.

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    -« Personal shopper » d’Olivier Assayas, notamment avec Kristen Stewart qui incarne ici Maureen, une jeune américaine à Paris gagnant sa vie comme «personal shopper» pour une célébrité. Elle possède aussi une capacité aigue à communiquer avec les esprits, qu’elle partageait avec son frère jumeau, Lewis, décédé récemment… Deux ans après « Sils Maria » (compétition officielle 2014, au passage un grand film  très ancré dans son époque, sa violence médiatique, un film sur l’étanchéité des frontières entre l’art et la vie, et l’implacable violence du temps qui passe, un film au charme vénéneux, un jeu de miroirs et de reflets mélancolique, envoûtant et brillant au propre comme au figuré…à voir absolument!), Olivier Assayas est donc de retour à Cannes. Il avait fait partie du jury longs métrages en 2011 et son film « Clean » avait valu à Maggie Cheung un Prix d’Interprétation Féminine.

    Kristen Stewart dans Personal shopper

     

    -« Ma loute » de Bruno Dumont. Eté 1910, baie de la Slack dans le Nord de la France. De mystérieuses disparitions mettent en émoi la région. L’improbable inspecteur Machin et son sagace adjoint Malfoy (mal)mènent l’enquête. Ils se retrouvent, bien malgré eux, au cœur d’une étrange et dévorante histoire d’amour entre Ma Loute, fils ainé d’une famille de pêcheurs aux mœurs particulières et Billie Van Peteghem, la benjamine d’une famille de riches bourgeois Lillois décadents. Ce film sera l’occasion de retrouver une habituée de la Croisette, une immense actrice, Juliette Binoche, mais aussi Valeria Bruni-Tedeschi et Fabrice Luchini (qui a obtenu le prix d’interprétation pour « L’Hermine » à la 72ème Mostra de Venise. Un présage?). Le cinéaste plutôt habitué à faire tourner des non professionnels risque de surprendre les festivaliers avec ce film au casting prestigieux.

    Ma loute de Bruno Dumont

    Je vous laisse découvrir sa bande-annonce. Réjouissant, non? Le ton décalé est en tout cas prometteur. La dernière sélection cannoise de Bruno Dumont remonte à 2011 (Un Certain Regard) pour « Hors Satan ». Il a également reçu le Grand Prix en 1999 et 2006, pour « L’Humanité » puis « Flandres ». En 2008, il a également présidé le jury de la Caméra d’or.

     

    -et enfin « Mal de pierres » de Nicole Garcia qui nous donnera le plaisir de retrouver Marion Cotillard sur la Croisette. Synopsis: Gabrielle a grandi dans la petite bourgeoisie agricole où son rêve d’une passion absolue fait scandale. A une époque où l’on destine d’abord les femmes au mariage, elle dérange, on la croit folle. Ses parents la donnent à José, un ouvrier saisonnier, chargé de faire d’elle une femme respectable. Gabrielle dit ne pas l’aimer, se voit enterrée vivante. Lorsqu’on l’envoie en cure thermale pour soigner ses calculs rénaux, son mal de pierres, un lieutenant blessé dans la guerre d’Indochine, André Sauvage, fait renaître en elle cette urgence d’aimer. Ils fuiront ensemble, elle se le jure, et il semble répondre à son désir. Cette fois on ne lui prendra pas ce qu’elle nomme « la chose principale ». Gabrielle veut aller au bout de son rêve.  Date de sortie: 19 octobre 2016. Nicole Garcia a été membre du jury longs métrages en 2000, présidente du jury de la Caméra d’or en 2014 et elle fut en lice en tant que réalisatrice pour « L’Adversaire » (2002) puis « Selon Charlie » (2006). J’en profite pour vous recommander son magnifique « Un balcon sur la mer » .

    Mal de pierres de Nicole Garcia

    Nous aurons également le plaisir de retrouver de nombreux habitués de la Croisette et du palmarès:

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    -Pedro Almodovar pour « Julieta » qui sortira en salles le 18 Mai 2016. Synopsis: Julieta s’apprête à quitter Madrid définitivement lorsqu’une rencontre fortuite avec Bea, l’amie d’enfance de sa fille Antía la pousse à changer ses projets. Bea lui apprend qu’elle a croisé Antía une semaine plus tôt. Julieta se met alors à nourrir l’espoir de retrouvailles avec sa fille qu’elle n’a pas vu depuis des années. Elle décide de lui écrire tout ce qu’elle a gardé secret depuis toujours. En 2014, c’est en tant que producteur que le nom de Pedro Almodovar apparaissait à Cannes pour « Relatos salvajes » après sa présence en compétition en 2011 pour « La piel que habito ». Il a obtenu le prix de la mise en scène pour « Tout sur ma mère » en 1999 et le prix du scénario en 2006 pour « Volver » et il m’avait bouleversée avec ses « Etreintes brisées » en compétition en 2009 ( absent du palmarès).

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    -« La fille inconnue » de Jean-Pierre et Luc Dardenne. Synopsis: Jenny, médecin généraliste, se sent coupable de ne pas avoir ouvert la porte de son cabinet à une jeune fille retrouvée morte peu de temps après. Apprenant par la police que l’identité de la jeune fille est inconnue, Jenny se met en quête de trouver son nom…  Avec Adèle Haenel, Jérémie Rénier, Olivier Gourmet. Les frères Dardenne réalisent toujours des œuvres fortes dans lesquelles l’interprétation prime et bouleverse. Ils font ainsi partie des rares à avoir obtenu deux fois la palme d’or: en 1999 pour « Rosetta » et en 2005 pour « L’enfant ». Ils ont également obtenu le prix du scénario en 2008 pour « Le silence de Lorna » et en 2011 le grand prix avec « Le gamin au vélo ». En 2002, Olivier Gourmet avait eu le prix d’interprétation pour « Le Fils ». En 1999, Emilie Dequenne recevait le prix d’interprétation pour « Rosetta ».  Sortie en salles le 12 octobre 2016.

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    -« I, Daniel Blake » de Ken Loach qui avait annoncé arrêter sa carrière et qui revient donc pour notre plus grand plaisir, pour la 13ème fois en compétition officielle. Synopsis: Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l’aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Mais bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l’obligation d’une recherche d’emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous réguliers au « job center », Daniel va croiser la route de Rachel, mère célibataire de deux enfants qui a été contrainte d’accepter un logement à 450km de sa ville natale pour ne pas être placée  en foyer d’accueil. Pris tous deux dans les filets des aberrations administratives de la Grande Bretagne d’aujourd’hui, Daniel et Rachel vont tenter de s’entraider…  Trois fois lauréat du prix du jury, il a obtenu la palme d’or en 2006 pour « Le Vent se lève ».

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    -« Paterson » de Jim Jarmusch. Jim Jarmusch a reçu le grand prix pour « Broken flowers » en 2005. Avec Adam Driver. Le périple d’un chauffeur de bus du New Jersey, poète à ses heures.

    -« Baccalauréat » de Cristian Mungiu. Mungiu a reçu la palme d’or en 2007 pour « 4 mois, 3 semaines, 2 jours ». « Au-delà des collines », qu’il a écrit et réalisé, obtient en 2012 le Prix du scénario et un double Prix d’interprétation féminine. Le synopsis est pour le moins énigmatique: ce que les parents disent à leurs enfants et ce que ces derniers voient leurs parents faire.

     

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    -« The last face » de Sean Penn avec Charlize Theron, Javier Bardem, Adèle Exarchopoulos. Une docteur, qui travaille dans l’humanitaire en Afrique, tombe amoureuse d’un collègue.  Sean Penn est de retour sur la Croisette 5 ans après « This must be the place » de Paolo Sorrentino. Il a également été président du jury en 2008. On le retrouve à Cannes en tant que réalisateur 15 ans après la présentation de « The Pledge » en compétition.

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    -« Agassi » de Park Chan-Wook. Grand prix en 2004 pour « Old boy », prix du jury  en 2009, Park Chan-Wook revient en compétition à Cannes. Synopsis: Entre la Corée et le Japon des années 1930, « The Handmaiden » retrace l’histoire fascinante d’une jeune femme fortunée, d’un escroc surnommé le « Conte », très intéressé par son argent, et d’une fille pickpocket qu’il placera comme servante chez la riche héritière.

    -« The Neon Demon » de Nicolas Winding  Refn qui sera de retour sur la Croisette après avoir fait partie du jury de Jane Campion en 2014. Il avait également présenté « Only god forgives » en compétition officielle il y a 3 ans et avait obtenu le prix du jury pour « Drive » en 2011. Qualifié de « film d’horreur cannibale chez les top models » par Thierry Frémaux ce matin en conférence de presse, ce film risque bien de ne pas laisser indifférents les festivaliers. Synopsis: Une jeune fille débarque à Los Angeles. Son rêve est de devenir mannequin. Son ascension fulgurante, sa beauté et sa pureté suscitent jalousies et convoitises. Certaines filles s’inclinent devant elle, d’autres sont prêtes à tout pour lui voler sa beauté. Avec Elle Fanning, Keanu Reeves…

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    -Le jeune prodige  Xavier Dolan sera de retour avec « Juste la fin du monde« . « Ce n’est que la deuxième fois que Xavier Dolan est en compétition » a précisé Thierry Frémaux ce matin lors de la conférence de presse afin de devancer les critiques des éternels rabat-joie. Chaque film du jeune surdoué démontre son immense talent. Tous ses films ont été sélectionnés en section parallèle ou à Un Certain Regard (à l’exception de «  Tom à la ferme ») . En 2014, il figurait pour la première fois en compétition officielle avec « Mommy » (ma critique, ici) pour lequel il avait reçu le prix du jury avant d’être membre du jury l’an passé. « Juste la fin du monde » est l’ adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Jean-Luc Lagarce avec une prestigieuse distribution :  Marion Cotillard, Léa Seydoux, Vincent Cassel, Gaspard Ulliel. Le film raconte l’après-midi en famille d’un jeune auteur qui, après 12 ans d’absence, retourne dans son village natal afin d’annoncer aux siens sa mort prochaine.

    dolan4

    -« Elle » de Paul Verhoeven de retour sur la Croisette 24 ans après « Basic instinct ». Ce film en français est une adaptation du roman de Philippe Djian « Oh… » avec Isabelle Hupert, Virginie Efira, Laurent Laffite (qui sera le maître de cérémonie de l’ouverture et de la clôture), Charles Berling. Synopsis: Michèle fait partie de ces femmes que rien ne semble atteindre. À la tête d’une grande entreprise de jeux vidéo, elle gère ses affaires comme sa vie sentimentale : d’une main de fer. Sa vie bascule lorsqu’elle est agressée chez elle par un mystérieux inconnu. Inébranlable, Michèle se met à le traquer en retour. Un jeu étrange s’installe alors entre eux. Un jeu qui, à tout instant, peut dégénérer.

    Elle de Verhoeven

    Nous retrouverons également le réalisateur Philippin Brillante Mendoza en compétition officielle pour « Ma’Rosa », de retour 8 ans après « Serbis » et 7 ans après « Kinatay » (prix de la mise en scène).

    marosa

    Quatre ans après « Mud – Sur les rives du Mississippi », nous retrouverons également Jeff Nichols en compétition pour « Loving », son 5ème long métrage, dans lequel joue son acteur fétiche Michael Shannon. L’histoire du combat d’un couple mixte condamné à l’exil en Virginie en 1958 pour s’être mariés.

    loving

    Le brésilien Kleber Mendonça Filho est en compétition officielle avec son 2ème film, « Aquarius », l’histoire d’ une critique musicale retraitée capable de voyager dans le temps.

    aquarius

    La cinéaste britannique Andrea Arnold est également de retour à Cannes avec « American Honey », un film avec Shia LaBoeuf. Elle avait obtenu le Prix du Jury pour « Fish Tank » et auparavant pour « Red Road ». Synopsis: Star, une adolescente, quitte sa famille dysfonctionelle et rejoint une équipe de vente d’abonnements à des magazines, qui parcourt le midwest américain en faisant du porte à porte. Aussitôt à sa place parmi cette bande de jeunes, dont fait partie Jake, elle adopte rapidement leur style de vie, rythmé par des soirées arrosées, des petits méfaits et des histoires d’amours…

    L’Allemande Maren Ade réalisatrice mais aussi productrice notamment de « Tabou » de Miguel Gomes gravira les marches pour la première fois pour « Toni Erdmann ». Synopsis: Lorsque Winfried, 65 ans, rend une visite surprise à sa fille Ines, 37 ans, en Roumanie, il pense que cette dernière a perdu le sens de l’humour et décide de l’aider à le retrouver, en multipliant les farces.

    Enfin « Sieranevada » du roumain Cristi Puiu (qui rejoint donc son compatriote Cristian Mungiu en compétition officielle après avoir été en sélection à Un Certain Regard et en séance spéciale en 2014 pour « Les ponts de Sarajevo »). Synopsis: De retour d’un voyage d’affaires à Paris, un neurologue rejoint sa femme pour un dîner organisé pour l’anniversaire de la mort du père de cette dernière. Sur place, tous les convives attendent le prêtre censé célébrer la cérémonie…

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    Ajout postérieur à la conférence de presse: "The Salesman" d’Asghar Farhadi (Iran) rejoint la compétition officielle. Synopsis: Contraints de quitter leur appartement du centre de Téhéran en raison d'importants travaux menaçant leur immeuble, Emad et Rana emménagent dans un nouveau logement. Un incident en rapport avec l’ancienne locataire survient et va bouleverser la vie du jeune couple.

    Notez également qu'Iggy Pop assistera à la projection de GIMME DANGER, le film que Jim Jarmusch lui a consacré. De fait, il sera programmé en séance de minuit, le jeudi 19 mai.

    Parmi les événements hors compétition qui nous promettent des montées des marches mémorables et exceptionnelles, nous pourrons compter sur Jodie Foster et Steven Spielberg. qui viendront présenter leurs nouvelles réalisations.

    geant

    Spielberg sera en effet de retour, trois ans après avoir présidé le jury et présentera en avant-première mondiale hors compétition « Le Bon Gros Géant » au public cannois, une adaptation du roman pour enfants de Roald Dahl avec Mark Rylance en géant, un film d’aventure fantastique qui marie prises de vue réelles et images de synthèse.

    Money Monster

    LA montée des marches qui fera crépiter les flashs sera sans aucun doute celle du film de Jodie Foster, de retour à Cannes 5 ans après « Le Complexe du Castor » avec « Money Monster », un thriller qui permettra à Julia Roberts et George Clooney de se retrouver à l’écran plus de dix ans après « Ocean’s twelve » et à l’actrice de fouler les marches cannoises pour la première fois.

    the nice guys

    Côté montée des marches glamour, nous pourrons également compter sur « The Nice Guys » de Shane Black avec Ryan Gosling et Russell Crowe.

    cancre

    En séance spéciale, il faudra aussi suivre avec attention « Le Cancre » de Paul Vecchiali sur les relations, sur une dizaine d’années entre un père (Vecchiali) et son fils qui vont se heurter au cancer (l’anagramme du « cancre »). Au casting figurent Catherine Deneuve, Édith Scob et Mathieu Amalric.

    Retrouvez l’ensemble de la sélection ci-dessous et les courts-métrages en compétition et films de la Cinéfondation en cliquant ici. Je vous informerai bien entendu des ajouts à la programmation. Vous pouvez bien sûr retrouver toutes les informations sur le festival sur son site officiel http://www.festival-cannes.com et sur son compte twitter officiel @festival_cannes. De mon côté, vous pourrez me retrouver comme chaque année en direct de la Croisette et me suivre pour la 16ème année consécutive sur mon blog consacré au Festival de Cannes http://inthemoodforcannes.com mais aussi sur mes blogs http://inthemoodforcinema.com et http://inthemoodforfilmfestivals.com ainsi que sur mon compte twitter principal @moodforcinema et mon compte twitter consacré au Festival de Cannes @moodforcannes. Et pour les passionnés (comme moi) du Festival de Cannes, vous pourrez aussi (re)plonger dans l’atmosphère du Festival de Cannes 2014 dans mon roman « L’amor dans l’âme » publié aux Editions du 38, ce mois-ci  et disponible en papier et numérique (toutes les infos ici).

    Enfin, en attendant le 11 Mai, replongez dans mon compte rendu complet du Festival de Cannes 2015 et retrouvez la sélection officielle détaillée ci-dessous.

    En Compétition

         
    Film d’ouverture    
         
    Woody ALLEN (USA) CAFÉ SOCIETY H.C
         
      ***  
         
    Maren ADE (Allemagne) TONI ERDMANN  
         
    Pedro ALMODÓVAR (Espagne) JULIETA  
         
    Andrea ARNOLD (Royaume-Uni) AMERICAN HONEY  
         
    Olivier ASSAYAS (France) PERSONAL SHOPPER  
         
    Jean-Pierre DARDENNE, Luc DARDENNE (Belgique) LA FILLE INCONNUE  
         
    Xavier DOLAN (Canada) JUSTE LA FIN DU MONDE  
         
    Bruno DUMONT (France) MA LOUTE  
         
    Nicole GARCIA (France) MAL DE PIERRES  
         
    Alain GUIRAUDIE (France) RESTER VERTICAL  
         
    Jim JARMUSCH (USA) PATERSON  
         
    Kleber MENDONÇA FILHO (Brésil) AQUARIUS  
         
    Ken LOACH (Royaume-Uni) I, DANIEL BLAKE
     
         
    Brillante MENDOZA (Philippines) MA’ ROSA  
         
    Cristian MUNGIU (Roumanie) BACALAUREAT
    (BACCALAURÉAT)
     
         
    Jeff NICHOLS (USA) LOVING  
         
    PARK Chan-Wook (Corée du Sud) AGASSI
    (THE HANDMAIDEN)
     
         
    Sean PENN (USA) THE LAST FACE  
         
    Cristi PUIU (Roumanie) SIERANEVADA  
         
    Paul VERHOEVEN (Pays-Bas) ELLE  
         
    Nicolas WINDING REFN (Danemark) THE NEON DEMON  
         

     

    Un Certain Regard

     

    Film d’ouverture: ESHTEBAK (CLASH) de Mohamed DIAB (Egypte)

    HELL OR HIGH WATER de David Mackenzie (Grande-Bretagne)

         
    Behnam BEHZADI (Iran) VAROONEGI
    (INVERSION)
     
         
    BOO Junfeng (Singapour) APPRENTICE  
         
    Delphine COULIN, Muriel COULIN (France) VOIR DU PAYS  
         
    Stéphanie DI GIUSTO (France) LA DANSEUSE 1er film
         
    Mohamed DIAB (Egypte) ESHTEBAK
    (CLASH)
     
         
    Michael DUDOK DE WIT (Pays-Bas) LA TORTUE ROUGE
    (THE RED TURTLE)
    1er film
         
    FUKADA Kôji (Japon) FUCHI NI TATSU
    (HARMONIUM)
     
         
    Maha HAJ (Israël) OMOR SHAKHSIYA
    (PERSONAL AFFAIRS)
    1er film
         
    Eran KOLIRIN (Israël) ME’EVER LAHARIM VEHAGVAOT
    (BEYOND THE MOUNTAINS AND HILLS)
     
         
    KORE-EDA Hirokazu (Japon) AFTER THE STORM  
         
    Juho KUOSMANEN (Finlande) HYMYILEVÄ MIES
    (THE HAPPIEST DAY IN THE LIFE OF OLLI MÄKI)
    1er film
         
    Francisco MÁRQUEZ, Andrea TESTA (Argentine) LA LARGA NOCHE DE FRANCISCO SANCTIS
    (LA LONGUE NUIT DE FRANCISCO SANCTIS)
    1er film
         
    Bogdan MIRICA (Roumanie) CAINI
    (DOGS)
    1er film
         
    Stefano MORDINI (Italie) PERICLE IL NERO  
         
    Michael O’SHEA (USA) THE TRANSFIGURATION 1er film
         
    Matt ROSS (USA) CAPTAIN FANTASTIC  
         
    Kirill SEREBRENNIKOV (Russie) UCHENIK
    (LE DISCIPLE)
     
         

     

    Hors Compétition

     

         
    Shane BLACK (USA) THE NICE GUYS  
         
    Jodie FOSTER (USA) MONEY MONSTER  
         
    NA Hong-Jin (Corée du Sud) GOKSUNG  
         
    Steven SPIELBERG (USA) DISNEY’S THE BFG
    (LE BON GROS GÉANT)
     
         

     

    Séances de minuit

         
    Jim JARMUSCH (USA) GIMME DANGER  
         
    YEON Sang-Ho (Corée du Sud) BU-SAN-HAENG
    (TRAIN TO BUSAN)
     
         

     BLOOD FATHER de Jean-François Richet (France) 

    Séances Spéciales

    WRONG ELEMENTS de Jonathan Littell (Etats-Unis)

    LA FORÊT DE QUINCONCES de Grégoire Leprince-Ringuet (France)

    CHOUF de Karim Dridi (France / Tunisie)

         
    Thanos ANASTOPOULOS (Grèce)
    Davide DEL DEGAN (Italie)
    L’ULTIMA SPIAGGIA
    (LA DERNIÈRE PLAGE)
     
         
    Mahamat-Saleh HAROUN (Tchad) HISSEIN HABRÉ, UNE TRAGÉDIE TCHADIENNE  
         
    Rithy PANH (Cambodge) EXIL  
         
    Albert SERRA (Espagne) LA MORT DE LOUIS XIV  
         
    Paul VECCHIALI (France) LE CANCRE