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entre les murs

  • "Entre les murs", ce soir, à 20H45, sur Canal plus

    Entre les mursbis.jpgCe soir, Canal plus diffuse la palme d'or française du Festival de Cannes 2008: "Entre les murs" de Laurent Cantet, une projection cannoise mémorable à laquelle inthemoodforcinema.com était.

    Vous pouvez lire ma critique, mon récit de cette projection et voir mes vidéos cannoises en cliquant ici.

    Et évidemment si vous avez Canal +, ne manquez pas le film ce soir, à 20H45!

  • César 2009: les nominations complètes

    césar23.jpgLa 34ème cérémonie des César aura lieu le 27 février prochain au théâtre du Châtelet, à Paris.

    Comme je vous en informais récemment, quelques changements ont été opérés dans le règlement des César  avec notamment désormais 7 nommés dans la catégorie meilleur film alors qu’ils étaient  5 les années précédentes :  « Mesrine » ( 10 nominations – j’avoue que ce film m’a laissée totalement indifférente et ne toujours pas comprendre l’engouement qu’il suscite mais peut-être suis-je simplement passée à côté…-), « Le Premier jour du reste de ta vie » (9 nominations, un succès entièrement mérité pour Rémi Bezançon et son équipe), « Séraphine » (9 nominations-je ne l’ai malheureusement pas encore vu-), « Un conte de Noël » (9 nominations), « Il y a longtemps que je t'aime » (6 nominations – un film pour lequel Kristin Scott Thomas a déjà reçu le European film award, elle est également nommée comme meilleure actrice pour ces césar), « Entre les murs » (5 nominations, la lauréat de la palme d’or 2008 nommé aussi, nous l’avons appris hier, pour l’Oscar du meilleur film étranger) et « Paris » (3 nominations).

     Sans grande surprise, François-Xavier Demaison est nommé  pour « Coluche, l'histoire d'un mec » face notamment à Albert Dupontel pour « Deux jours à tuer », le très beau film de Jean Becker qui aurait mérité une nomination comme meilleur film.

     Guillaume Depardieu est nommé à titre posthume comme meilleur acteur pour « Versailles » (Guillaume Depardieu avait obtenu un  César du Meilleur espoir en 1996).

     Catherine Frot est nommée pour la cinquième fois en tant que meilleure actrice, étonnante, virevoltante, lumineuse dans « Le crime est notre affaire » notamment face à Sylvie Testud,  également extraordinaire en Sagan dans le film éponyme.

    premier.jpg Certains manifestent déjà leur incompréhension devant le petit nombre de nominations pour « Bienvenue chez les Ch’tis », succès irrationnel de cette année 2008. Au risque de susciter quelques commentaires désagréables, pour ma part, je ne comprends même pas qu’il soit nommé…surtout pour le meilleur scénario (que méritent à mon avis Philippe Claudel ou Rémi Bezançon).

    Pour la première fois, comme pour le meilleur film français,  7 longs métrages (et non des moindres avec notamment les magnifiques « Valse avec Bachir », « Two lovers », « Le silence de Lorna », « Into the wild ») concourent pour le César du meilleur film.

    Enfin, comme je vous le disais hier, Dustin Hoffman recevra un césar d'honneur des mains d'Emma Thompson.

    NOMINATIONS- César 2009:

     MEILLEUR ACTEUR

    Vincent Cassel (Mesrine : l'instinct de mort; Mesrine : l'ennemi public numéro 1)

    François-Xavier Demaison (Coluche, l'histoire d'un mec)

    Guillaume Depardieu (Versailles)

    Albert Dupontel (Deux jours à tuer)

    Jacques Gamblin (Le premier jour du reste de ta vie) 

    MEILLEURE ACTRICE

    Catherine Frot (Le crime est notre affaire)

    Yolande Moreau (Séraphine)

    Kristin Scott Thomas (Il y a longtemps que je t'aime)

    Tilda Swinton (Julia)

    Sylvie Testud (Sagan) 

    MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE

    Benjamin Biolay (Stella)

    Claude Rich (Aide-toi, le ciel t'aidera)

    Jean-Paul Roussillon (Un conte de Noël)

    Pierre Vaneck (Deux jours à tuer)

    Roschdy Zem (La fille de Monaco) 

    MEILLEURE ACTRICE DANS UN RÔLE FEMININ

    Jeanne Balibar (Sagan)

    Anne Consigny (Un conte de Noêl)

    Edith Scob (L'heure d'été)

    Karin Viard (Paris)

    Elsa Zylberstein (Il y a longtemps que je t'aime)

    MEILLEUR ESPOIR MASCULIN

    Ralph Amoussou (Aide-toi, le ciel t'aidera)

    Laurent Capelluto (Un conte de Noël)

    Marc-André Grondin (Le premier jour du reste de ta vie)

    Grégoire Leprince-Ringuet (La belle personne)

    Pio Marmai (Le premier jour du reste de ta vie)  

    MEILLEUR ESPOIR FEMININ

    Marilou Berry (Vilaine)

    Louise Bourgoin (La fille de Monaco)

    Anaïs De moustier (Les grandes personnes)

    Deborah François (Le premier jour du reste de ta vie)

    Léa Seydoux (La belle personne) 

    MEILLEUR REALISATEUR

    Rémi Bezançàon (Le premier jour du reste de ta vie)

    Laurent Cantet (Entre les murs)

    Arnaud Desplechin (Un conte de Noël)

    Martin Provost (Séraphine)

    Jean-François Richet (Mesrine : l'instinct de mort; Mesrine : l'ennemi public numéro 1) 

    MEILLEUR FILM

    Entre les murs (Laurent Cantet)

    Il y a longtemps que je t'aime (Philippe Claudel)

    Mesrine (Jean-François Richet)

    Paris (Cédric Klapisch)

    Le premier jour du reste de ta vie (Rémi Bezançon)

    Séraphine (Martin Provost)

    Un conte de Noël (Arnaud Desplechin) 

    MEILLEUR PREMIER FILM

    Home(Ursula Meier)

    Il y a longtemps que je t'aime (Philippe Claudel)

    Mascarades (Lyes Salem)

    Pour elle (Fred Cavaye)

    Versailles (Pierre Schoeller)

    MEILLEUR SCÉNARIO ORIGINAL

    Marc Abdelnour et Martin Provost pour Séraphine

    Rémi Bezançon pour Le premier jour du reste de ta vie

    Dany Boon, Franck Magnier et Alexandre Charlot pour Bienvenue chez les Ch'tis

    Philippe Claudel pour Il y a longtemps que je t'aime

    Arnaud Desplechin et Emmanuel Bourdieu pour Un conte de Noël

    MEILLEURE MUSIQUE ÉCRITE POUR UN FILM

    Jean-Louis Aubert pour Il y a longtemps que je t'aime

    Marco Beltrami et Marcus Trumpp pour Mesrine

    Michael Galasso pour Séraphine

    Sinclair pour Le premier jour du reste de ta vie

    Reinhardt Wagner pour Faubourg 36 

    MEILLEUR MONTAGE

    Laurence Briaud pour Un conte de Noël

    Robin Campillo et Stéphanie Léger pour Entre les murs

    Sophie Reine pour Le premier jour du reste de ta vie

    Francine Sandberg pour Paris

    Hervé Schneid Bill Pankow pour Mesrine 

    MEILLEURE ADAPTATION

    Eric Assous, François d'Epenoux et Jean Becker pour Deux jours à tuer

    Clémence de Biéville, François Caviglioli et Nathalie Lafaurie pour Le crime est notre affaire

    Laurent Cantet, François Begaudeau et Robin Campillo pour Entre les murs

    Abdel Raouf Dafri et Jean-François Richet pour Mesrine

    Christophe Honoré et Gilles Taurand pour La belle personne 

    MEILLEURE PHOTO

    Laurent Brunet pour Séraphine

    Robert Gantz pour Mesrine

    Eric Gautier pour Un conte de Noël

    Agnès Godard pour Home

    Tom Stern pour Faubourg 36 

    MEILLEURS DÉCORS

    Thierry François pour Séraphine

    Emile Ghigo pour Mesrine

    Yvan Niclass pour Home

    Jean Rabasse pour Faubourg 36

    Olivier Raoux pour Les enfants de Timpelbach 

    MEILLEUR SON

    Jean-Pierre Laforce, Nicolas Cantin et Sylvain Malbrant pour Un conte de Noël

    Olivier Mauvezin, Agnès Ravez et Jean-Pierre Laforce pour Entre les murs

    Jean Minondo, Gérard Hardy, Alexandre Widmer, Loïc Prian, François Groult et Hervé Buirette pour Mesrine

    Daniel Sobrino, Roman Dymny et Vincent Goujon pour Faubourg 36

    Philippe Vandendriessche, Emmanuel Croset et Ingrid Ralet pour Séraphine

    MEILLEURS COSTUMES

    Madeline Fontaine pour Séraphine

    Pierre-Jean Larroque pour Les femmes de l'ombre

    Virgine Montel pour Mesrine

    Nathalie du Roscoät pour Sagan

    Carine Sarfati pour Faubourg 36

    MEILLEUR COURT-MÉTRAGE

    Les miettes réalisé par Pierre Pinaud

    Les paradis perdus réalisé par Hélier Cisterne

    Skhizein réalisé par Jérémy Clapin

    Taxi Wala réalisé par Lola Frederich

    Une leçon particulière réalisé par Raphaël Chevènement 

    MEILLEUR FILM ÉTRANGER

    Eldorado (Bouli Lanners)

    Gomorra (Matteo Garrone)

    Into the wild (Sean Penn)

    Le silence de Lorna (Jean-Pierre et Luc Dardenne)

    There will be blood (Paul Thomas Anderson)

    Two lovers (James Gray)

    Valse avec Bachir (Ari Folman)

     

  • Les nominations complètes aux Oscars 2009

    Oscars.jpgLes nominations aux Oscars 2009 dont la 81ème cérémonie aura lieu le 22 févier prochain ont été communiquées hier : " L'étrange histoire de Benjamin Button" (dont la bande-annonce  particulièrement alléchante avait été mise en ligne sur « In the mood for cinema », un film qui sortira en France le 4 février 2009 et que nous attendons avec grande impatience)  comptabilise 13 nominations, un nombre très proche du record de nominations détenu par « Eve » et  « Titanic » ( 14 nominations). "Harvey Milk", "Slumdog millionnaire", "Frost Nixon", "Le Liseur" sont également nommés pour l'Oscar du Meilleur film.

     Meryl Streep, Heath Ledger (à nouveau nommé à titre posthume après les Golden Globes où il avait déjà été récompensé), " sont également cités.  

    « Vicky Cristina Barcelona » n’est nommé qu’une fois :  Penélope Cruz  pour le meilleur second rôle.

     « Entre les murs » de Laurent Cantet, la Palme d'or française 2008 est donc en lice parmi les meilleurs films étrangers,  face à «  Valse avec Bachir » (le grand oublié du Festival de Cannes 2008), premier film d'animation nommé dans benjamin.jpgcette catégorie , au film allemand « La Bande à Baader », au film autrichien « Revanche » et au film japonais « Departures. »

    Trois autres Français ont également  été retenus : ils'agit de deux courts métrages  qui s’intitulent « Manon sur le bitume » et « Oktapodi » ainsi que le compositeur Alexandre Desplat pour «  L'Etrange histoire de Benjamin Button ».

     « In the mood for cinema » vous tiendra bien entendu informés des résultats.

    Ci-dessous, les nominations complètes . A suivre, ce soir, les nominations aux César 2009.

    NOMINATIONS AUX OSCARS 2009:

    Meilleur acteur

    Richard Jenkins dans The Visitor

    Frank Langella dans Frost Nixon, l'heure de vérité

    Sean Penn dans Harvey Milk

    Brad Pitt dans L'Etrange Histoire de Benjamin Button

    Mickey Rourke dans The Wrestler 

    Meilleure actrice

    Anne Hathaway dans Rachel Getting Married

    Angelina Jolie dans L'Echange

    Melissa Leo dans Frozen River Meryl Streep dans Doute

    Kate Winslet dans Le Liseur 

    Meilleur acteur dans un second rôle

    Josh Brolin dans Harvey Milk

    Robert Downey Jr. dans Tonnerre sous les Tropiques

    Philip Seymour Hoffman dans Doute

    Heath Ledger dans The Dark Knight, le chevalier noir

    Michael Shannon dans Les Noces Rebelles

     Meilleure actrice dans un second rôle

    Amy Adams dans Doute

    Penelope Cruz dans Vicky Cristina Barcelona

    Viola Davis dans Doute

    Taraji P. Henson dans L'Etrange Histoire de Benjamin Button

    Marisa Tomei dans The Wrestler 

    Meilleur réalisateur

    David Fincher pour L'Etrange Histoire de Benjamin Button

    Ron Howard pour Frost Nixon, l'heure de vérité

    Gus Van Sant pour Harvey Milk

    Danny Boyle pour Slumdog Millionaire

    Stephen Daldry pour Le Liseur

    Meilleur scénario original

    Courtney Hunt pour Frozen River

    Mike Leigh pour Be Happy

    Martin McDonagh pour Bons Baisers de Bruges

    Dustin Lance Black pour Harvey Milk

    Andrew Stanton pour Wall-E 

    Meilleur scénario adapté

    Eric Roth et Robin Swicord pour L'Etrange Histoire de Benjamin Button

    John Patrick Shanley pour Doute

    Peter Morgan pour Frost Nixon, l'heure de vérité

    David Hare pour Le Liseur

    Simon Beaufoy pour Slumdog Millionaire 

    Meilleur film en langue étrangère

    La Bande à Baader

    Entre Les Murs

    Departures

    Revanche

    Valse avec Bashir

    Meilleur film d'animation

    Volt, star malgré lui

    Kung Fu Panda

    Wall-E

    Meilleure photographie

    Tom Stern pour L'Echange

    Claudio Miranda pour L'Etrange histoire de Benjamin Button

    Wally Pfister pour The Dark Knight

    Roger Deakins et Chris Menges pour The Reader

    Anthony Dod Mantle pour Slumdog Millionaire

    Meilleur montage

    Angus Wall et Kirk Baxter pour l'Etrange histoire de Benjamin Button

    Lee Smith pour The Dark Knight

    Daniel P. Hanley et Mike Hill pour Frost Nixon, l'heure de vérité

    Elliot Graham pour Milk

    Chris Dickens pour Slumdog Millionaire

    Meilleurs décors

    L'Echange

    L'Etrange histoire de Benjamin Button

    The Dark Knight

    The Duchess

    Les Noces rebelles

    Meilleurs costumes

    Australia

    L'Etrange histoire de Benjamin Button

    The Duchess

    Milk

    Les Noces rebelles Meilleurs maquillages

    L'Etrange histoire de Benjamin Button

    The Dark Knight Hellboy 2 les légions d'or maudites

    Meilleure musique

    Alexandre Desplat pour L'Etrange histoire de Benjamin Button

    James Newton Howard pour Defiance

    Danny Elfman pour Milk

    A.R. Rahman pour Slumdog Millionaire

    Thomas Newman pour Wall-E 

    Meilleure chanson

    Jai Ho de A.R. Rahman pour Slumdog Millionaire

    O Saya de A.R. Rahman pour Slumdog Millionaire

    Down to Earth de Peter Gabriel et Thomas Newman pour Wall-E

    Meilleur son

    L'Etrange histoire de Benjamin Button

    The Dark Knight

    Slumdog Millionaire

    Wall-E

    Wanted : choisis ton destin

    Meilleurs effets sonores

    The Dark Knight

    Iron Man

    Slumdog Millionaire

    Wall-E

    Wanted : choisis ton destin 

    Meilleurs effets visuels

    L'Etrange histoire de Benjamin Button

    The Dark Knight

    Iron Man

    Meilleur film d'animation

    Volt, star malgré lui

    Kung Fu Panda

    Wall-E

    Meilleur film étranger

    La Bande à Baader

    Entre les murs

    Revanche

    Okuribito

    Valse avec Bachir

  • Le palmarès des Prix Lumière 2009

    enre.jpgAvant-hier, lors de la cérémonie de remise des prix Lumière 2009, présidée par l’actrice et chanteuse Jeanne Balibar, la presse étrangère basée à Paris a révélé sa liste de lauréats.

     

    La palme d’or au festival de Cannes 2008, "Entre les murs" de Laurent Cantet a remporté le prix du meilleur film 2008, tandis que François Dupeyron (qui vient de reprendre la mise en scène de "Trésor" de Claude Berri , suite au décès de ce dernier) a été sacré meilleur réalisateur pour "Aide-toi le ciel t'aidera". 

     

     Yolande Moreau a été récompensée du prix de la meilleur actrice pour "Séraphine" et Vincent Cassel de celui de meilleur acteur pour le diptyque  "Mesrine" de Jean-François Richet.

     

    Prochaine remise de prix: Les Etoiles d'or du cinéma français (prix décernés par la presse française). "In the mood for cinema" sera présent à la remise des prix pour vous en faire ensuite un compte rendu détaillé.

     

     

    Le palmarès des Lumières 2009 :

     

     

    Meilleur film :

    ENTRE LES MURS de Laurent Cantet

    Cliquez ici pour lire ma critique du film

     

    Meilleur réalisateur :

    François Dupeyron pour AIDE-TOI LE CIEL T’AIDERA

     

    Meilleur scénariste :

    Samuel Benchetrit pour J'AI TOUJOURS REVE D’ETRE UN GANGSTER

     

    Meilleure actrice :

    Yolande Moreau pour SERAPHINE deMartin Provost

     

    Meilleur acteur :

    Vincent Cassel  pour MESRINE de Jean-François Richet

     

    Meilleur espoir féminin :

    Nora Arnezeder pour FAUBOURG 36 de Christophe Barratier

     

    Meilleur espoir masculin :

    Mohamed Bouchaïb pour MASCARADES de Lyes Salem

     

    Meilleur film francophone :

    LE SILENCE DE LORNA de Luc et Jean-Pierre Dardenne

  • "Entre les murs" de Laurent Cantet : (presque) en route pour les Oscars...

    enre.jpgLa palme d'or française 2008, le film de  Laurent Cantet "Entre les murs" (cliquez ici pour voir ma critique et la vidéo cannoisefait partie des "demi-finalistes" pour l'Oscar du meilleur film étranger.

    La cérémonie aura lieu le 22 janvier prochain. Huit autres films ont été séléctionnés dont "Valse avec Bachir" d'Ari Folman (Israël) -cliquez ici pour lire ma critique- qui vient de remporter le Golden Globe du meilleur film étranger.

    Les autres films sont: "Ce qu'il faut pour vivre" de Benoir Pilon (Canada),  "La bande à Baader" de Uli Edel (Allemagne), "Everlasting moments" de Jan Troell (Suède),  "Revanche" de Götz Spielmann  (Autriche), "Departures" de Yojiro Takita (Japon), "Arrancame la vida" de Roberto Sneider (Mexique), "Les trois singes" de Nuri Bilge Ceylan (Turquie).

  • Mon bilan (anticipé) de l'année cinéma 2008

    ena1.jpg Le directeur de la rédaction de la revue des anciens élèves de l’ENA intitulée « L’ENA hors les murs » m’a fait l’honneur de me confier la passionnante tâche d’effectuer le bilan de l’année cinématographique 2008.

     Ce bilan sera publié dans la revue "l’ENA hors les murs" (parution: le 20 décembre),  je vous en reparlerai.

     La version que je vous livre ci-dessous (condensé et résumé de l’année cinématographique « In the mood for cinema ») est plus exhaustive et diffère légèrement de celle qui sera publiée.

     N’hésitez pas à faire part de vos commentaires et/ou critiques. (Il manque forcément quelques films de cette fin d’année 2008 que je n’ai pas encore vus et j'ai forcément fait quelques impasses ).

     

    Bilan de l’année cinéma 2008

    ena2.jpgEn mai dernier, Sean Penn alors Président du Festival de Cannes déclarait que les cinéastes que son jury primerait devraient « être conscients du monde dans lequel ils vivent ». Des propos qui reflètent la dichotomie de cette année cinématographique entre, d’une part,  une majorité de films particulièrement engagés, à thématiques sociales, politiques, de nombreux documentaires ou fictions documentaires abolissant les frontières entre les genres, et d’autre part, de poignantes histoires simples ou des films plus légers n’ayant d’autre but que de nous évader de la réalité, une dichotomie à l’image des trois films qui ont symbolisé cette année faste pour le cinéma hexagonal.

    Le cinéma : miroir du monde

    je veux voir.jpg
    Waltz with Bashir.jpgCette année, une majorité de films a donc aspiré à disséquer, éclairer ou souligner des périodes de l’Histoire, des situations politiques ou sociales : un miroir du monde dans lequel se reflètent et s’influencent intelligemment sa beauté et sa laideur, sa vérité et sa mythologie, sa réalité et sa fiction, un mélange duquel résulte une impression troublante qui ne nuit le plus souvent pas au propos mais au contraire le renforce, paradoxalement le crédibilise.

    Au premier rang de ces films hybrides se situe le grand oublié du palmarès du Festival de Cannes 2008, Valse avec Bashir d’Ari Folman : un documentaire d’animation d’une effroyable beauté sur la guerre du Liban (plus précisément sur le massacre de Palestiniens par les Phalangistes chrétiens en 1982) qui s’affranchit des règles qui séparent habituellement documentaire et fiction,  qui nous happe par la violence sublime des images, ces couleurs noires et ocre diaboliquement envoûtantes. Cette beauté insupportable  rend visible l’insoutenable et crée une distance salutaire, tout en soulignant l’ironie et l’amnésie (tragiques) et les échos (cyniques) de l’Histoire.

     C’est aussi au Liban, mais aujourd’hui, que nous emmène Khalil Joreige et Johanna Hadjithomas dans Je veux voir qui mêle avec beaucoup d’habileté fiction et documentaire, un film selon les propres termes des réalisateurs « éclairé par la présence improbable et onirique » de Catherine Deneuve qui « veut voir »  les stigmates de la guerre et qui, pour ce faire, part avec l’acteur Rabih Mroué sur les routes du Liban. Cette présence est à la fois un écho à la beauté du Sud et un contraste saisissant avec le spectacle de désolation des paysages en ruine, des vies dévastées : elle y est sublime de dignité et de courage. Le mélange si habile de fiction et documentaire mais aussi de mythologie cinématographique et de mémoire historique en font un film, un témoignage aussi, inclassable, captivant, troublant, jamais didactique dont le dernier plan et le dernier regard sont  sans doute parmi les plus beaux qu’il m’ait été donné de voir au cinéma.

     C’est aussi dans cette lignée que pourrait s’inscrire la lauréat de la palme d’or 2008, Entre les murs du Français Laurent Cantet qui, pourtant, est bel et bien une fiction mais qui donne brillamment l’illusion du documentaire, d’instants pris sur le vif.  Des murs qui renvoient des échos graves et poétiques, drôles et violents, d’une portée universelle, en alliant savamment humour et gravité. Un film « multiple, foisonnant, complexe » selon son réalisateur mais aussi une fenêtre ouverte sur les fracas du monde, l’exclusion culturelle et sociale qui ne stigmatise  ni les élèves ni les professeurs mais filme simplement deux réalités qui s’affrontent verbalement et qui dépassent parfois ceux qui les vivent.

     Pourrait aussi s’inscrire dans cette catégorie hybride : Johnny Mad Dog, le portrait sans concessions d’enfants soldats africains signé Jean-Stéphane Sauvaire ou dans un autre style, le documentaire/road movie truculent et épique d’Antoine de Maximy J’irai dormir à Hollywood qui, par ses rencontres insolites, inquiétantes, instructives touchantes  dresse un portrait des Etats-Unis,  d’un mythe confronté à la réalité et à ses blessures, ses craintes, ses failles.

     la vie moderne.jpgLe documentaire a aussi été à l’honneur cette année avec La vie moderne du maître du genre Raymond Depardon avec ses portraits de paysans saisissants de vérité mais aussi Je m’appelle Sabine le cri d’alarme et d’amour de Sandrine Bonnaire sur l’autisme.

     Parmi les fictions politiques et engagées figure également Hunger de Steve Mc Queen, lauréat de la Caméra d’or du Festival de Cannes 2008 : un  film réaliste et onirique, silencieux et si parlant, violent et idéaliste, sombre, carcéral, d’une radicalité éprouvante sur le « Blanket and No-Wash Protest » des prisonniers politiques de l’IRA dans lequel Mc Queen joue des contrastes avec un talent saisissant comme ces longs plans fixes qui augmentent encore l’impact du surgissement de la violence (et la crainte de ce surgissement) et celui du propos que la  froideur et le réalisme de la réalisation parsemée de moments d’onirisme souligne intelligemment.

     D’autres ont choisi de mettre en scène des personnalités politiques comme Paolo Sorrentino dans Il Divo : portrait d’Andreotti à l’humour noir décapant servi par une réalisation époustouflante et vertigineuse ou comme Oliver Stone dans W : l’improbable président dont la caméra, souvent placée là où ça fait mal,  n’ épargne rien au futur ex –président américain, soulignant souvent son ridicule, le montrant comme un enfant capricieux, plutôt rustre, pas très cultivé mais doté d’une mémoire considérable, un enfant dont la relation à son père  a bouleversé la face du monde, un enfant qui s’intéresse essentiellement au baseball mais qui, à 40 ans, trouve la foi, se convertit, cesse de boire, et se retrouve dans les pas historiques de son père, lequel aurait préféré y voir son frère qui, d’ailleurs, échouera.

    the visitor2.jpg C’est aussi parle biais de la fiction que d’autres thèmes « sociaux » ont été abordés comme la difficile condition des immigrés dans Le Silence de Lorna des frères Dardenne, prix du scénario du Festival de Cannes, douloureuse histoire d’amour entre deux êtres au bord du gouffre dans laquelle ces derniers montrent qu’ils restent les meilleurs cinéastes de l’instant, à la fois de l’intime et de l’universel, de ce basculement de l’existence en une précieuse et douloureuse seconde. Ken Loach, toujours aussi engagé,  dénonce aussi cette réalité sociale contemporaine dans le corrosif et percutant It’s a free world. C’est aussi le thème de The Visitor, grand prix du Festival du Festival du Cinéma Américain de  Deauville, film poignant sur l’amitié entre un professeur d’économie misanthrope et un jeune couple d’immigrés clandestins, un film qui ensorcelle doucement, parle de deuil, de retour à la vie, d’injustice, de tolérance, sans jamais être moralisateur, avec des personnages que nous laissons à leur rage et désespoir, avec regrets, mais que nous embarquons avec nous bien plus loin et bien après le générique de fin avec, en mémoire, le tempo douloureusement répétitif et le son sublimement retentissant du djembé, lors de la dernière scène, terrible et magnifique. Comme la plupart des films de ce 34ème Festival du Cinéma Américain de Deauville (parmi lesquels mon favori American Son de Neil Abramson) ce film reflète un visage sombre de l’Amérique. Inquiète. Vulnérable. Fébrile. Egarée. En recherche de figure paternaliste.

     C’est à une autre réalité politique que s’attaque Matteo Garrone dans Gomorra, fresque brutale et violente : celle de la Camorra Napolitaine.

     C’est par la comédie sociale que Pierre Jolivet, dans La très très grande entreprise a souhaité raconter le combat de citoyens ordinaires contre une entreprise tentaculaire et impersonnelle. Et même les studios Pixar avec le poétique, drôle et émouvant Wall-E s’affranchissent des frontières entre les genres en faisant une film d’animation politique et écologiste.

    parlez.jpg Avec Parlez-moi de la pluie c’est à l’engagement politique, qu’Agnès Jaoui, quant à elle, rend hommage. L’écriture de Bacri et Jaoui n’a pas son pareil pour faire danser l’humanité sous nos yeux et établir la météorologie des âmes en faisant s’enlacer pluie et soleil, force et faiblesse. Un hommage salutaire à l’engagement politique, à l’encontre de la mode poujadiste. Si, comme l’écrivait Kirkegaard cité dans le film, "l’angoisse est le possible de la liberté", la pluie sur les âmes, sans doute est-elle le possible de son soleil, teinté d’une bienheureuse mélancolie à l’image de ce film réconfortant, brillamment écrit et réalisé.

     Même Clint Eastwood, dans  L’Echange, recourt à la fiction pour évoquer  un problème contemporain à travers le combat d’une femme pour retrouver son fils face à l’injustice d’institutions corrompues, un film qui n’échappe malheureusement pas au manichéisme mais d’une beauté formelle renversante.

     miracle à.jpgCette liste ne serait pas complète sans évoquer le lyrique et mystique hommage de Spike Lee aux GI’S afro-américains dans Miracle à Santa  Anna ni sans évoquer le couple sulfureux Osvaldo Valenti et Luisa Ferida dans Une histoire italienne de Marco Tullio Giordana, mêlant l’histoire italienne trouble et troublante de ces deux acteurs  à l’Histoire italienne, surtout celle du fascisme pendant la Seconde Guerre Mondiale. 

    Le cinéma français à l’honneur 

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     Avec Entre les murs et sa palme d’or ( Pialat était le dernier cinéaste français à l’avoir obtenue avec Sous le soleil de Satan en 1987), et  deux autres films radicalement différents de ce dernier, 2008 a donc été l’année du cinéma français. Il est bien entendu impossible de ne pas évoquer l’écrasant et irrationnel  succès de Bienvenue chez les Ch’tis aux box office, plus gros succès du cinéma français de tous les temps avec 20,4 millions de spectateurs, un film qui a séduit le public par ses personnages et son histoire simples, même enfantins, dépourvus de méchanceté et de cynisme qui mettent la solidarité et l’amitié à l’honneur, film fédérateur, rassurant car sans surprises et sans aspérités, donnant au spectateur une image noble de lui-même ; sans doute davantage que par ses qualités scénaristiques et de mise en scène.

    Le mélodramatique  La Môme d’Olivier Dahan a également mis le cinéma français à l’honneur puisque Marion Cotillard, parmi une pluie de récompenses, a reçu le César mais aussi l’Oscar (succédant à Signoret qui l’avait obtenu en 1950 mais étant la première française à l’obtenir dans un film en langue française) : tourbillon vertigineux (admirable plan de la mort de Cerdan) aux images néanmoins hypnotiques, avec une caméra qui emprisonne, dicte l’émotion  et reflète une société impatiente, consumériste qui ne prend plus le temps. D’analyser. De la distance.  De se laisser envoûter par une émotion subreptice et non tapageuse.

     La Môme a donc accru la mode du biopic avec également cette année Sagan de Diane Kurys, un film empreint de liberté, de mélancolie, de cynisme, d’oisiveté, de solitude ravageuse à l’image de la vie tumultueuse et intense de l’écrivain mais aussi de la petite musique, si mélodieuse et mélancolique de ses mots. Il y eut aussi le très appliqué Coluche : l’histoire d’un mec, dépourvu de l’iconoclastie de son inspirateur éponyme mais porté par  un François-Xavier Demaison sidérant dévorant l’écran faisant revivre Coluche avec sa gestuelle et sa démarche si particulières, sa voix inimitable. Enfin avec le diptyque Mesrine de Jean-François Richet (et Sans arme ni haine ni violence de Jean-Paul Rouve)  c’est le symbole d’une époque, la nôtre, où la gloire apparaît comme la qualité ultime. Une époque où les médias sont fascinés par ce qu’ils dénoncent. Une époque où le pouvoir des images  l’emporte sur celui de la raison, ce que nous voyons sur ce que nous savons. L’illustration du besoin vorace et irrationnel du public  de tout savoir, de s’identifier, même à la vanité.

    Secret Défense.jpg Cette année, pour le cinéma français, a aussi été celle d’un cinéma décomplexé, qui n’hésite plus à pénétrer sur les terres d’un cinéma de genre dont les Américains avaient le monopole : que ce soit avec la comédie d’action Cash, avec l’adaptation de la bande dessinée Largo Winch, avec le thriller Pour elle, ou avec Secret défense  qui, grâce à la construction symétrique du scénario (qui met en parallèle le destin d’une jeune femme recrutée par la DGSE et celui d’un jeune homme embrigadé dans un mouvement terroriste, sans que cela soit caricatural ou artificiel), l’admirable travail de documentation et la consultation qui a précédé le tournage, la mise en scène aussi nerveuse qu’efficace, initie en France un film de genre haletant, populaire et exigeant, aux interprètes irréprochables. On observe aussi une multiplication des films utilisant un montage nerveux, une multiplicité de plans et de lieux, très inspirés de la saga des Jason Bourne.

    De poignantes histoires simples

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     Il n’y a sans doute rien de plus compliqué que de raconter une histoire simple, de la transcender par la sensibilité et le talent de son auteur, et cette année le cinéma a foisonné de poignantes histoires simples : Philippe Claudel, tout d’abord, avec Il y a longtemps que je t’aime , peinture bouleversante d’âmes grises et enfermées, a signé un véritable hymne à la vie.

     premier.jpgEnsuite James Gray avec Two lovers :  par des gestes, des regards, des paroles esquissés ou éludés, il dépeint de manière subtile la maladresse touchante et la cruauté cinglante d’un amour vain , un film d’une vertigineuse sensibilité à l’image des sentiments qui s’emparent des personnages  principaux, évidemment Joaquin Phoenix avec son regard mélancolique, fiévreux, enfiévré de passion, ses gestes maladroits, son corps même qui semble crouler sous le poids de l’existence, sa gaucherie adolescente. Un thriller intime qui exalte et respire  la beauté déchirante d’un amour contrarié, qui réinvente la comédie romantique en magnifiant une histoire simple, nous donnant presque à ressentir les battements de cœur tourmentés de ses protagonistes,  un film lumineux et douloureux, intense et inoubliable, profond et mélancolique comme la nouvelle de Dostoïevski dont il s’inspire mais aussi un film sur le poids de la famille, thème fétiche de James Gray que l’on retrouve dans un autre succès de cette année Le premier jour du reste de ta vie de Rémi Bezançon. 5 personnages. 5 membres d’une même famille. 5 journées déterminantes. 12 ans : ce film aurait pu se réduire à ce concept mais, surtout, il exhale l’inestimable parfum de l’enfance et la beauté cruelle de l’existence, fait s’entrelacer ces moments d’une beauté redoutable où bonheur et horreur indicibles semblent se narguer, et témoigne de toute l’ironie parfois d’une cruauté sans bornes de l’existence.

     Le cinéma affectionne d’ailleurs toujours autant les œuvres chorales et la famille comme Desplechin avec sa tragédie légère Un conte de noël ou avec Une histoire de famille, premier film très réussi d’Helen Hunt. Klapisch, un habitué du film choral  y est aussi revenu cette année avec Paris dans lequel il sublime et confronte l’éphémère dans la ville éternelle, un film qui chante, danse et célèbre la ville et la vie qu’elle incarne et contient.

    Avec Deux jours à tuer Jean Becker, lui aussi,  nous fait prendre conscience du poids de chaque seconde par ce film qui nous laisse à bout de souffle tout en nous insufflant un magistral souffle de vie.

     C’est par un conte poétique et désenchanté intitulé  La Frontière de l’aube que Philippe Garrel , injustement hué à Cannes,  nous ensorcelle et par une lenteur qui donne le temps au temps, le temps de s’imprégner de ses personnages,  son romantisme sans concessions, son aspect surréaliste et sa façon de saisir et juxtaposer des instants.  Un film aux frontières de la réalité, de la folie, de la mort, sur la passion dévastatrice, un amour fatal porteur d’une beauté à la fois sombre et lumineuse.

    Les habitués et les surprises du box office

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     Une année cinématographique ne serait pas digne de ce nom sans film de Woody Allen, cette année Vicky Cristina Barcelona : un moment unique et réjouissant, un vaudeville qui ne se contente pas de faire claquer les portes mais qui ouvre sur les âmes toujours tourmentées, du moins alambiquées, de ses protagonistes, un mélange de dérision, de sensualité, de passion, de mélancolie, de gravité, de drôlerie, de cruauté, de romantisme, d’ironie. Un hymne à la beauté et à l’art, réflexion sur l’amoralité amoureuse, les atermoiements du corps et du cœur. Une comédie romantiquement sulfureuse et mélancoliquement légère, alliant avec toute sa virtuosité  ces paradoxes et s’éloignant des clichés ou de la vulgarité qui auraient si faciles pour signer un film  aussi élégant que sensuel. Malgré ses 72 ans, le cinéaste fait preuve d’une acuité, d’une jeunesse, d’une insolence, d’une inventivité toujours étonnantes, remarquables et inégalées.

    quantum of solace.jpg Cette année était aussi celle du très attendu 22ème volet de la saga James Bond, Quantum of Solace transition réussie et nécessaire vers de nouvelles aventures dont une scène réussie sur un air de Tosca mérite à elle seule le détour, même si le scénario n’était pas à la hauteur du magistral Casino Royale,  présentant une véritable surenchère  (nombre de plans, scènes d’action, nombre de lieux) et un James Bond, beaucoup plus sombre et plus violent,  porté par un Daniel Craig néanmoins toujours irréprochable qui a su renouveler le mythe sans l’écorner.

     Un autre héros mythique très attendu était de retour cette année : Indiana Jones avec Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal, cette fois-ci en pleine guerre froide  mais ayant conservé son humour sarcastique, ses scènes d’action trépidantes, époustouflantes, tonitruantes, sa désinvolture élégante, même dans les situations les plus dramatiques.

     Christophe Barratier après le triomphe de son premier film Les Choristes était lui aussi très attendu avec son deuxième film Faubourg 36 qui n’a pas remporté le même succès en salles, un  hommage au cinéma d’hier avec un style joliment désuet, musical, mélancolique, sentimental, photogénique et enthousiaste avec une résonance sociale finalement très actuelle.

      Astérix aux Jeux Olympiques avec son budget record de 78 millions n’a pas non plus atteint les sommets du box office attendus malgré un nombre de spectateurs dépassant les 6 millions.

     La comédie musicale Mamma mia !  adapté d’une comédie musicale à succès, film enchanté et enchanteur sur un air joliment suranné et naïf d’Abba, porté par une Meryl Streep époustouflante et à l’enthousiasme communicatif, a en revanche remporté un vif succès en salles.

     Cette année a également réservé son lot habituel de suites de comédies faciles qui n’ont pas connu le même succès que les films initiaux que ce soit Disco (Oteniente avait connu le succès avec Camping), ou Les Randonneurs à St Tropez (qui faisaient suite aux  Randonneurs de Philippe Harrel) .

     Mes amis, mes amours la (trop) gentille adaptation du roman éponyme de Marc Lévy n’a pas plus rencontré le public,  prouvant bien qu’il n’y a pas de recettes tout comme le prouvent les surprises du box office grâce au bouche à oreille comme Séraphine de Martin Provost.

    Les inclassables: des expériences sublimes et éprouvantes

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     Dans cette catégorie, je voulais surtout inclure deux films magistraux : There will be blood de Paul Thomas Anderson  et plus encore Into the wild de Sean Penn qui ont en commun d’être autant des expériences que des œuvres cinématographiques.

     There will be blood traite de la folie fiévreuse de l’or noir : une expérience captivante et éprouvante, étrange, dérangeante, cruelle, fascinante, hypnotique, vertigineuse, dans laquelle la sublime photographie dichotomique  reflète le combat interne de Plainview, grâce aussi à une musique intelligemment discordante où le sublime côtoie le grotesque  à l’image du personnage principal dont la construction scénaristique et visuelle épouse la folie au-delà des frontières du désenchantement. Un face à face de l’homme avec la nature,  une ascension puis descente aux enfers qui rappellent un autre film aussi éprouvant que sublime,  Into the wild de Sean Penn, véritable expérience sensorielle qui transgresse les codes habituels de la narration filmique procurant une sensation de liberté absolue, enivrante, créant une atmosphère sauvage et envoûtante, la photographie d’Eric Gautier révélant la beauté et la somptuosité mélancolique de la nature  comme elle révèle le personnage principal à lui-même confrontant l’intime au grandiose. Un road movie atypique et universel, tragique et lumineux animé d’un souffle lyrique. Un voyage aux confins du monde, de l’être, de nous-mêmes.

     Après le retour du western l’an passé avec le chef d’œuvre L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, il faut souligner le très  beau western signé Ed Harris, Appaloosa, véritable hommage au genre, ode à l’amitié, drôle et passionnante.

    Des images indélébiles

     

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    LornaB.jpg De cette année resteront aussi des images, d’acteurs remarquables (en plus de tous ceux précités): le regard de Catherine Deneuve (prix spécial du 61ème festival de Cannes avec Clint Eastwood) égaré puis reconnaissant puis passionné puis ouvrant sur un  océan d’histoires et de possibles dans Je veux voir, le talent de Sylvie Testud et de François-Xavier Demaison ou Josh Brolin pour épouser les personnalités qu’ils ont incarnées, le jeu criant de vérité d’Arta Dobroshi dans Le silence de Lorna, Catherine Frot virevoltante, rayonnante et malicieuse dans la comédie policière réjouissante de Pascal Thomas Le crime est notre affaire, Gérard Lanvin, impressionnant de froideur, de maîtrise de détermination, de charisme dans Secret Défense , mais encore  Kristin Scott Thomas dans Il y a longtemps que je t’aime, Albert Dupontel dans Deux jours à tuer, Samuel.L Jackson dans Harcelés, Nathalie Baye en aventurière égocentrique et fantasque à la fragilité qui affleure dans Passe-passe, et puis tous les acteurs de Musée haut, musée bas , la comédie chorale baroque de Jean-Michel Ribes sur la beauté de l’art qui peut joliment ravager, qui ronge et qui porte, qui fait de la rencontre avec l’art un véritable rendez-vous amoureux  qui perturbe, émeut, ébranle les certitudes, renforce, enrichit, nous élève, un film dont on ressort aussi étourdie par tant d’images, de visages désordonnés, ne parvenant pas à en retenir une seule comme ce zapping que Ribes semble vouloir pourtant aussi dénoncer.

     out.jpgResteront de cette année des images infiniment plus tristes avec la disparition de monstres sacrés du cinéma avec tout d’abord deux acteurs (deux légendes du cinéma américain) qui laissent derrière eux des filmographies impressionnantes, Paul Newman et Charlton Heston, et avec deux autres qui n’en ont pas eu le temps malgré leurs talents si prometteurs que ce soit celui de Heath Ledger ou de l’écorché vif et non moins talentueux Guillaume Depardieu. Et puis bien sûr, le maître du cinéma épique,  lyrique aussi doué pour le suspense  (Les 3 jours du Condor) que les fresques romanesques (Out of Africa) ou le western (Jeremiah Johnson) ou la comédie (Tootsie) : l’irremplaçable Sydney Pollack.

     Comme le disait Truffaut : « La vie a beaucoup plus d’imagination que nous ». La preuve en est le film, magnifique et poignant, que pourrait être la vie de celui, si charismatique,  qui incarne désormais l’American dream, de celui (entre autres symboles tellement cinématographiques, d’un indéniable potentiel dramatique ) dont la grand-mère qui l’a élevé expire son dernier souffle (non sans avoir voté !) la veille du jour où son petit-fils en donne un nouveau au monde. Mais c’est là déjà une toute autre Histoire…

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    Pour tous les autres films ou pour lire les critiques détaillées des films précités, je vous invite à consulter la rubrique « Critiques des films à l’affiche en 2008 » (dans le sommaire, dans la colonne de gauche du blog), la liste de mes films incontournables de cette année 2008 (colonne de gauche du blog) et mes deux autres blogs « In the mood for Cannes » et « In the mood for Deauville ».

    fox3.jpg Je dresserai un bilan (encore) plus subjectif de cette année 2008 à la toute fin de l’année. En attendant, vous pourrez prochainement trouver d’autres films de cette année 2008 en avant-première sur ce blog : Australia de Baz Luhrmann, I feel good de Stephen Walker…

    J’en profite pour vous recommander l’instructive interview du directeur de la rédaction de « L’ENA hors les murs » sur « La figure présidentielle dans le cinéma français ».

    Sandra.M

  • "Entre les murs" représentera la France à la course aux Oscars 2009 pour la place de meilleur film étranger...

    Entre les mursbis.jpgNous venons de l'apprendre: "Entre les murs" représentera la France à la course aux Oscars 2009!  Il a été préféré à notamment "Faubourg 36" et "Un conte de Noël" par le comité de sélection français entre autres composé de Jean-Jacques Annaud, Jeanne Moreau, Thierry Frémaux. Un film radicalement différent de "La Môme" pour lequel Marion Cotillard avait été récompensée l'an passé. Espérons que la France sera de nouveau, et d'autant plus, à l'honneur en 2009. Nous saurons en janvier 2009 si "Entre les murs" est nommé comme meilleur film étranger. En attendant rendez-vous le 24 dans les salles pour le découvrir.

    Le film de Laurent Cantet lauréat de la palme d'or 2008, sortira en effet en salles en France mercredi prochain, je vous le recommande vivement. Pour avoir lu le roman récemment, je réalise d'autant plus le travail accompli (des parties entières se retrouvent telles quelles dans le roman) et d'autant plus admirable qu'à l'écran tout semble naturel, filmé sur le réel.

     Ci-dessous mon article publié sur "In the mood for Cannes" à la suite de la mémorable projection cannoise du film, ainsi que mes vidéos de la fin de la projection au Grand Théâtre Lumière.

    1326519226.jpgHier avait lieu la projection du dernier film français en compétition, après « Un Conte de noël » d’Arnaud Desplechin et « La Frontière de l’aube » de Philippe Garrel : « Entre les murs » adapté du roman éponyme de François Bégaudeau qui y interprète ou plutôt recrée son propre rôle.

    Synopsis : François est un jeune professeur de français d’une classe de 4ème dans un collège difficile. Il n’hésite pas à affronter ses élèves dans de stimulantes joutes verbales. Mais l’apprentissage de la démocratie peut parfois comporter de vrais risques...

    Rarement une projection de cette édition 2008 aura suscité autant d’enthousiasme, se manifestant notamment par 6 minutes d’applaudissements à la fin de la projection mais aussi par des rires et des applaudissements ayant ponctué celle-ci.

    Entre documentaire et fiction « Entre les murs » s’inscrit pourtant dans la lignée des films présentés cette année, du moins de par son sujet très réaliste, un film dont il est amusant de constater que son titre cette fois encore évoque l’idée d’enfermement, leitmotiv des films de cette édition 2008, mais aussi par sa forme très proche du documentaire (proche également du faux documentaire comme « Je veux voir » dont je vous ai déjà parlé il y a quelques jours).

     Comme son titre l’indique, Laurent Cantet ne fait jamais sortir ses personnages de l’enceinte de l’établissement mais ce qui s’y déroule est là encore un miroir du monde, une fenêtre ouverte sur ses « fracas » : l’exclusion culturelle et sociale notamment, les expulsions d’étrangers...

    Les joutes verbales palpitantes et si révélatrices entre les élèves et le professeur nous rappellent « L’esquive » d’Abdellatif Kechiche, le langage étant également ici  un des acteurs principaux : révélateur des tensions, incompréhensions de la classe, entre le professeur et ses élèves mais aussi du monde qu'elle incarne.

     Le professeur n’est jamais condescendant ni complaisant avec ses élèves, les échanges qu’il a avec eux sont à la fois graves et drôles, tendres et féroces.

     Laurent Cantet filme au plus près des visages tantôt le professeur tantôt les élèves qui parlent mais aussi ceux qui rêvassent, s'évadent des murs, jouent avec leurs portables... nous immergeant complètement dans la vie de cette classe dont la résonance va bien au-delà.

    Laurent Cantet ne « victimise » ni les élèves ni les professeurs, il filme simplement deux réalités qui s’affrontent verbalement et qui dépassent parfois ceux qui la vivent.

    Le tournage a été précédé d’une année d’ateliers d’improvisations et les « acteurs » sont de vrais élèves, parents d’élèves, professeurs, administratifs de l’école : le résultat est bluffant de réalisme. Filmant avec discrétion, sans esbroufe, mais toujours au service de ses protagonistes, Laurent Cantet nous dresse à la fois un portrait subtile du monde d’aujourd’hui mais aussi celui d’un professeur avec ses doutes, ses découragements, qui met les adolescents face à leur propre limites, se retrouvant parfois face aux siennes, n’excluant pas le dérapage dont le langage est une nouvelle fois le témoignage.

     La tension et notre attention ne se relâchent jamais. En filmant un microcosme qui se révèle être une formidable caisse de résonance du mur qui se dresse entre le professeur et ses élèves, qui s’abat parfois le temps d’un inestimable instant, mais aussi de tout ce qui se déroule derrière les murs et que la caméra insinue avec beaucoup de subtilité, Laurent Cantet a signé un film fort sur la fragilité du monde d’aujourd’hui et sur ses fragilités dont l’école est le témoignage et le réceptacle. S'il nous montre qu'élèves et professeurs ne parlent bien souvent pas le même langage, il les humanise et filme leurs fragilités, leurs dérapages avec autant d'empathie qu'ils soient élèves ou professeurs, ce qui les humanise encore davantage.

     Dire que François Bégaudeau interprète son propre rôle avec beaucoup de talent pourrait paraître ironique et pourtant il est probablement difficile de recréer sa propre réalité en lui donnant un tel sentiment de véracité.

    Des murs entre lesquels le spectateur ne se sent jamais à l’étroit, toujours impliqué, conquis par ce film passionnant, qui traduit l'universel à travers l'intime. Un grand prix ou un prix du jury en perspective ? En tout cas une des palmes d’or des festivaliers !

    Ci-dessous les réactions du public à l'issue de la projection de 16H dans le Grand Théâtre Lumière en présence de l'équipe du film.

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    Sandra.M