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  • Critique de NOS FUTURS de Rémi Bezançon à voir ce 27 juillet 2016 à 20H55 sur Canal +

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    C’est en 2005, au Festival du Film de Cabourg dans le cadre duquel il présentait son premier long-métrage, Ma vie en l’air, que j’avais découvert l’univers de Rémi Bezançon, un cinéma nostalgique, romantique, dénué de mièvrerie, un cinéma mélancolique teinté d’humour (ou peut-être, aussi, l’inverse) et surtout un film très bien écrit. J’avais ensuite été totalement charmée par Le premier jour du reste de ta vie (cf ma critique ci-dessous), un beau succès estival inattendu qui avait allègrement dépassé le million d’entrées.  Nos futurs est déjà le cinquième long-métrage réalisé par Rémi Bezançon. Après une petite incursion dans l’animation, le voici de retour avec une tragi-comédie aussi trompeuse, surprenante, double que son titre polysémique, Nos futurs (No future…).

    C’est donc, selon le synopsis officiel, l’histoire de « deux amis d’enfance, qui s’étaient perdus de vue depuis le lycée, se retrouvent et partent en quête de leurs souvenirs… ».

    Ces deux amis, ce sont Yann Kerbec (Pierre Rochefort) et Thomas (Pio Marmaï). Le premier est marié à Estelle (Mélanie Bernier). Sa vie semble à l’image de son entreprise, de ses costumes et même de sa cuisine : terne, grise, sans aspérités, bien loin des rêves de l’adolescent qu’il était et qui avait sans doute d’autres aspirations que diriger une compagnie d’assurances. Thomas, quant à lui, est resté le même, comme si le temps s’était arrêté. Il boit toujours le même breuvage infâme de leur adolescence, il préfère toujours le minitel à Google pour rechercher une adresse et il possède toujours la même moto estampillée « No future ». Un fossé « spatio-temporel » semble les séparer.  L’un est resté fidèle à son adolescence (ou s’y enlise peut-être) et l’autre est devenu vieux avant l’heure (qui, devenu adulte, n'a pas croisé des connaissances de l'adolescence qui  semblent soudain plus vieilles que vos grands-parents et venir d'une autre galaxie où on les aurait condamnées à une vieillesse, un désenchantement et un ennui prématurés?). Les souvenirs, l’amitié, la nostalgie du passé et la volonté de le faire renaitre pour aller de l’avant vont pourtant les réunir à nouveau. Ils vont donc décider de réunir leurs copains du lycée, pour remonter le fil des souvenirs, larguer les amarres pour renouer avec l’insouciance de l’adolescence (si jamais elle n’a pas été autre chose qu’une légende)…

    Si le postulat est celui d’une comédie, ce film est bien plus que cela, et même à mon sens, finalement tout sauf une comédie (ce qui ne l’empêche pas d’être drôle ou teinté d’humour pour revenir à mon introduction même si, à mon sens, Rémi Bezançon est bien meilleur dans la gravité, ou pour teinter son film de mélancolie et de nostalgie). Une comédie,  c’est ce que je m’attendais à voir en y allant et c’est la raison pour laquelle j’ai été agréablement déroutée. Attendre seulement une comédie, c’était évidemment oublier les thématiques qui sous-tendaient déjà ses autres films : souvenirs, nostalgie, deuil y menaient déjà la danse derrière une apparente légèreté…

    Si le film est une ode à l’amitié, aux puissantes réminiscences qu’elle suscite (revoir ses amis d’enfance, c’est déjà la retrouver un peu et, selon les êtres et la profondeur du fossé, cela peut se révéler aussi délicieux que dévastateur), le déni (le décès du père de Yann, les grossesses que sa femme n’a pu mener à terme) et la tristesse dans lesquels semblent enfermé Yann baignent le film d’une atmosphère mélancolique. Et c’est avant tout ce qui m’a intéressée, au-delà du film à l'humour potache auquel certains semblent le réduire. Pour le rendre plus universel, onirique aussi, les scénaristes ( Rémi Bezançon, Vanessa Portal, Jean-François Halin) ont par ailleurs eu la bonne idée de ne pas situer l’intrigue dans le temps et de ne pas donner d’âge aux personnages.

    Comme toujours chez Rémi Bezançon la bande-son est une vraie réussite (très belle musique signée Pierre Adenot) et recèle de vraies trouvailles, de même que les choix des seconds rôles sont toujours judicieux comme Roxane Mesquida (lumineuse dans une très belle scène de retrouvailles que je vous laisse découvrir),  Kyan Khojandi, Zabou Breitman et surtout des comédiens, tout aussi exceptionnels mais encore trop rares comme Aurélien Wiik (dans une scène dans laquelle il fait preuve d'une réjouissante autodérision, inoubliable dans Sans elle  de Anna da Palma- à quand d’autres premiers rôles ?-) ou encore Aymeric Cormerais (qui avait un rôle mémorable dans Le premier jour du reste de ta vie et prix d’interprétation au Festival du Film de Cabourg pour l’excellent court-métrage  Béa de Romuald Beugnon, également remarquable dans Vivre d’Yvon Marciano dans lequel il incarnait le rôle principal).

    Pour cette troisième collaboration avec Rémi Bezançon, Pio Marmaï illumine une nouvelle fois le film de sa spontanéité, son naturel (qui sans doute, nécessite, un talent certain) et sa vitalité. Face à lui, Pierre Rochefort a toute sa place et, s’il possède la discrétion et l’élégance nonchalante de son père et le talent éclatant de ses deux parents, il démontre aussi un talent bien à lui. Il est ainsi parfait dans ce rôle de jeune homme triste, emmuré dans les non dits, ses souvenirs, sa nostalgie, un jeune homme qui ne veut plus danser (tout est dit)... Il confirme ici son excellente prestation dans le délicat dernier film de Nicole Garcia, Un Beau Dimanche.

    Qu’avons-nous fait de nos rêves ? De nos espoirs d’adolescence ? De ce sentiment de « no future », que la mort n’arriverait jamais ou n’arriverait qu’aux autres, aux inconnus ? Telles sont les questions auxquelles, par ce récit initiatique, répond Rémy Bezançon avec beaucoup plus de profondeur et de délicatesse que l'humour parfois très "Farrelly" le laisse supposer.

     Ajoutez à cela un film truffé de références et de citations cinématographiques ( dans les dialogues ou visuelles) : Titanic, Le Parrain, Le Roi Lion…et vous obtiendrez un long-métrage certes drôle mais surtout  particulièrement sensible sur l’amitié, les souvenirs, les douleurs indicibles, la nostalgie du passé et la nécessité d’y faire face pour affronter le présent et l’avenir. Au service de l’histoire, une réalisation malicieuse et une construction scénaristique particulièrement astucieuse pour jouer avec le temps, de sa perception et de notre perception  (ralenti, accéléré, onirisme) telle celle que nous avons de notre propre passé, forcément biaisée par les souvenirs parfois infidèles (à l'image de l'affiche: un reflet flou et imparfait) et les émotions. Le tout est servi par un scénario ciselé  construit comme un habile puzzle qui, une fois, reconstitué, au dénouement,  vous ravagera (l'émotion m'a réellement submergée) a fortiori si, vous aussi, comme le personnage, comme moi, la tristesse, cette tristesse, vous a, un temps ou à jamais, ôtée l'envie de danser devenue soudain si incongrue  et vous n'aurez alors plus qu’une envie : refaire le voyage à l’envers pour le revivre à la lueur de son arrivée et, peut-être, dire à vos amis (les vrais, ceux qui sont là dans les bons moments mais surtout les mauvais) à quel point vous êtes heureux qu'ils fassent partie de vos futurs.

    Critique - "Le premier jour du reste de ta vie" de Rémi Bezançon

     

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     Sur une période de 12 années, Rémi Beznçon nous raconte une journée essentielle pour chacun des cinq membres d'une famille, une journée après laquelle rien ne sera tout à fait pareil. Cette famille se nomme Duval. Un nom banal, courant plutôt, à l’image de l’universalité des évènements vécus par chacun des membres de cette famille mais qui, appréhendés par chacun d’eux, paraissent extraordinaires, plus douloureux ou marquants. Il y a le père d’abord, Robert Duval (comme l’acteur mais avec un seul l), interprété par Jacques Gamblin, ici exceptionnel, et toujours avec cette grâce lunaire, flegmatique, et faussement désinvolte, qui cherche la reconnaissance de son père (Roger Dumas) ou même, à défaut, un regard. Il y a la mère (Zabou Breitman) qui vit à travers ses enfants et décide de reprendre ses études (d’arts plastiques) pour vivre un peu autrement, pour vivre une seconde jeunesse aussi. Et puis il y a les trois enfants : l’aîné Albert (Pio Marmaï), faussement sûr de lui, protecteur envers son frère Raphaël (Marc-André Grondin), romantique et velléitaire attendant plus que sa voie le trouve que la cherchant réellement, et surtout envers sa sœur, la cadette, Fleur (Déborah François), en pleine « crise » grunge et d’adolescence.

     5 personnages. 5 membres d’une même famille. 5 journées déterminantes. 12 ans. Ce film aurait pu se réduire à un concept, un pitch séduisant, ou rassurant pour les diffuseurs (qui n’aiment rien tant qu’être rassurés). C’est pourtant bien plus que cela. C’est un ton tout d’abord qui mêle astucieusement tendre ironie et drame et qui s’impose dès la première scène, la première journée : la mort décidée du « jeune » chien de 18 ans et le départ de l’aîné, au grand désarroi, plus ou moins avoué, du reste de la famille. Un pan de vie et d’enfance qui se détache, s’envole, violemment. Un début drôle et mélancolique ou plutôt d’une drôle de mélancolie. Un début qui déjà nous séduit, nous plonge dans l’intimité, les tourments de cette famille que nous n’aurons plus envie de lâcher jusqu’à la dernière seconde, la première du reste de notre vie.

     Ce ton si particulier résulte tout d’abord du jeu des acteurs et probablement de leur direction : comme si ceux-ci n’étaient jamais dupes du fait que tout cela c’est juste la vie, ou que c’est juste du cinéma, ce qui a pour effet de dédramatiser, un peu, mais surtout pas de créer une distance avec nos propres émotions,  peut-être simplement de les relativiser. Grâce à ce mélange habile, de gravité et d’ironie, qui caractérise chacun des personnages, des situations et des dialogues,  nous sommes donc constamment en empathie. Rémi Bezançon ne néglige personne : premiers et seconds rôles. Cette famille semble vraiment exister avec une incroyable alchimie, certes parfois explosive : de la révélation Pio Marmaï à Marc-André Grondin d’une justesse sidérante, tout comme Déborah François si différente du rôle et de son interprétation si marquante de « L’enfant » des frères Dardenne qui l’avait révélée. Roger Dumas dans le rôle du père irascible et exigeant et du grand-père touchant est également parfait. Ou encore Aymeric Cormerais dans le rôle d’un fan de Jim Morrison suffisant et couard et donc pathétique aux antipodes de ce qu’est réellement son interprète (prix d’interprétation à Cabourg pour le court-métrage de Romuald Beugnon « Béa ») dont, je l’espère, ce rôle, ( j’en témoigne : vraiment de composition), lui  permettra d’obtenir un premier rôle à la hauteur de la diversité de son jeu et talent.

     Ce ton provient ensuite de la structure à la fois complexe et fluide, elliptique et dense qui fait danser, s’entrecroiser les évènements et les regards sur ceux-ci avec une habileté remarquable de chef d’orchestre attribuant à chacun une partition d’égale importance. Rémi Bezançon a par ailleurs eu la judicieuse idée de synchroniser le fond et la forme : la forme cinématographique s’alignant ainsi sur le point de vue de celui qui voit « sa journée » : la journée de Fleur est ainsi tournée caméra à l’épaule à l’image de la jeune fille, fougueuse, égarée, désordonnée, celle du père de manière plus frontale.  Rémi Bezançon jongle avec le hors champ et l’ellipse avec beaucoup de tact et de sobriété.

     Chacune des journées est par ailleurs imprégnée de l’époque à laquelle elle se déroule : par des références musicales, cinématographiques, télévisuelles. La bande originale, particulièrement réussie, a ainsi été composée par Sinclair mais est aussi parsemée de morceaux de Bowie, The Divine Comedy, Janis Joplin, Lou Reed et évidemment Etienne Daho avec cette magnifique chanson à laquelle Rémi Bezançon a emprunté son titre pour celui de son film.

     Evidemment, si je voulais mettre un bémol à cette harmonie d’éloges, je dirais que le scénario est cousu de quelques fils blancs, parsemé de quelques personnages caricaturaux mais je pense que ce sont ici d’ailleurs davantage des convenances et des stéréotypes volontairement écrits destinés à créer une universalité et une empathie avec le spectateur que des erreurs ayant échappé à son scénariste.  Sans doute aussi est-ce trop court et aurions-nous parfois aimé en savoir davantage, peut-être pour le simple plaisir de rester un peu plus avec cette famille, et de voir ses dessiner un peu mieux la vie de certains de ses membres, creuser leurs fêlures, donner un peu moins l’impression qu’ils se sortent toujours de toutes les situations, que tout est toujours bien qui finit bien, mais au fond le titre nous avait prévenus, et cet optimisme final est bien mérité après la lucidité ironique de ce qui précède.

     « Cette famille c’est la vôtre » nous dit l’affiche. Pas vraiment pourtant. Mais justement c’est là tout la richesse et l’ingéniosité de ce film : faire que, alors que cette famille ne ressemble hypothétiquement pas du tout à la mienne ou à la vôtre, nous nous reconnaissions dans un instant, un regard, un déchirement, une émotion, des pudeurs ou des non-dits, ou même un étrange hasard, qu’il nous fasse passer des rires aux larmes avec une famille qui n’est pas la nôtre mais des émotions qui sont les nôtres : les errements de l’existence, la tendresse ou la complicité ou l’incompréhension d’un sentiment filial, la déchirure d’un deuil (d’un être ou de l’enfance), ou encore ces instants d’une beauté redoutable où bonheur et horreur indicibles semblent se narguer (cf scène du mariage) et témoigner de toute l’ironie , parfois d’une cruauté sans bornes, de l’existence. 

     Avec ce deuxième long métrage après « Ma vie en l’air », Rémi Bezançon a signé un film qui a le charme ensorcelant de ces films de famille en super 8 que l’on revoit avec nostalgie et par lequel il débute, il est empreint de la nostalgie douce et amère, irremplaçable, délicieuse et douloureuse de l’enfance et de la mélancolie violente et magnifique, drôle et tendre de l’existence. Ce sont encore et aussi cinq regards sur le temps qui passe impitoyablement et que chacun tente de retenir, évidemment en vain. « Le premier jour du reste de ta vie » ne fait pas partie de cette pléthore de films d’été oubliés à peine terminés mais au contraire de ceux qui vous laissent une trace, profonde.

     Un film qui exhale l’inestimable parfum de l’enfance et la beauté cruelle de l’existence. Un film qui vous donne envie de rester debout, pour « rechercher un peu de magie », beaucoup même. « Rester debout mais à quel prix ? ». A tout prix. Même de la mélancolie et de la nostalgie, si salvatrices aussi. Alors, si vous voulez qu’il soit agréable, à n’en pas douter, vous savez désormais à quoi passer le premier jour du reste de votre vie…

     

  • Critique de NOS FUTURS de Rémi Bezançon

     

     

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    C’est en 2005, au Festival du Film de Cabourg dans le cadre duquel il présentait son premier long-métrage, Ma vie en l’air, que j’avais découvert l’univers de Rémi Bezançon, un cinéma nostalgique, romantique, dénué de mièvrerie, un cinéma mélancolique teinté d’humour (ou peut-être, aussi, l’inverse) et surtout un film très bien écrit. J’avais ensuite été totalement charmée par Le premier jour du reste de ta vie (cf ma critique ci-dessous), un beau succès estival inattendu qui avait allègrement dépassé le million d’entrées.  Nos futurs est déjà le cinquième long-métrage réalisé par Rémi Bezançon. Après une petite incursion dans l’animation, le voici de retour avec une tragi-comédie aussi trompeuse, surprenante, double que son titre polysémique, Nos futurs (No future…).

     

    C’est donc, selon le synopsis officiel, l’histoire de « deux amis d’enfance, qui s’étaient perdus de vue depuis le lycée, se retrouvent et partent en quête de leurs souvenirs… ».

     

    Ces deux amis, ce sont Yann Kerbec (Pierre Rochefort) et Thomas (Pio Marmaï). Le premier est marié à Estelle (Mélanie Bernier). Sa vie semble à l’image de son entreprise, de ses costumes et même de sa cuisine : terne, grise, sans aspérités, bien loin des rêves de l’adolescent qu’il était et qui avait sans doute d’autres aspirations que diriger une compagnie d’assurances. Thomas, quant à lui, est resté le même, comme si le temps s’était arrêté. Il boit toujours le même breuvage infâme de leur adolescence, il préfère toujours le minitel à Google pour rechercher une adresse et il possède toujours la même moto estampillée « No future ». Un fossé « spatio-temporel » semble les séparer.  L’un est resté fidèle à son adolescence (ou s’y enlise peut-être) et l’autre est devenu vieux avant l’heure (qui, devenu adulte, n'a pas croisé des connaissances de l'adolescence qui  semblent soudain plus vieilles que vos grands-parents et venir d'une autre galaxie où on les aurait condamnées à une vieillesse, un désenchantement et un ennui prématurés?). Les souvenirs, l’amitié, la nostalgie du passé et la volonté de le faire renaitre pour aller de l’avant vont pourtant les réunir à nouveau. Ils vont donc décider de réunir leurs copains du lycée, pour remonter le fil des souvenirs, larguer les amarres pour renouer avec l’insouciance de l’adolescence (si jamais elle n’a pas été autre chose qu’une légende)…

     

    Si le postulat est celui d’une comédie, ce film est bien plus que cela, et même à mon sens, finalement tout sauf une comédie (ce qui ne l’empêche pas d’être drôle ou teinté d’humour pour revenir à mon introduction même si, à mon sens, Rémi Bezançon est bien meilleur dans la gravité, ou pour teinter son film de mélancolie et de nostalgie). Une comédie,  c’est ce que je m’attendais à voir en y allant et c’est la raison pour laquelle j’ai été agréablement déroutée. Attendre seulement une comédie, c’était évidemment oublier les thématiques qui sous-tendaient déjà ses autres films : souvenirs, nostalgie, deuil y menaient déjà la danse derrière une apparente légèreté…

     

    Si le film est une ode à l’amitié, aux puissantes réminiscences qu’elle suscite (revoir ses amis d’enfance, c’est déjà la retrouver un peu et, selon les êtres et la profondeur du fossé, cela peut se révéler aussi délicieux que dévastateur), le déni (le décès du père de Yann, les grossesses que sa femme n’a pu mener à terme) et la tristesse dans lesquels semblent enfermé Yann baignent le film d’une atmosphère mélancolique. Et c’est avant tout ce qui m’a intéressée, au-delà du film à l'humour potache auquel certains semblent le réduire. Pour le rendre plus universel, onirique aussi, les scénaristes ( Rémi Bezançon, Vanessa Portal, Jean-François Halin) ont par ailleurs eu la bonne idée de ne pas situer l’intrigue dans le temps et de ne pas donner d’âge aux personnages.

     

    Comme toujours chez Rémi Bezançon la bande-son est une vraie réussite (très belle musique signée Pierre Adenot) et recèle de vraies trouvailles, de même que les choix des seconds rôles sont toujours judicieux comme Roxane Mesquida (lumineuse dans une très belle scène de retrouvailles que je vous laisse découvrir),  Kyan Khojandi, Zabou Breitman et surtout des comédiens, tout aussi exceptionnels mais encore trop rares comme Aurélien Wiik (dans une scène dans laquelle il fait preuve d'une réjouissante autodérision, inoubliable dans Sans elle  de Anna da Palma- à quand d’autres premiers rôles ?-) ou encore Aymeric Cormerais (qui avait un rôle mémorable dans Le premier jour du reste de ta vie et prix d’interprétation au Festival du Film de Cabourg pour l’excellent court-métrage  Béa de Romuald Beugnon, également remarquable dans Vivre d’Yvon Marciano dans lequel il incarnait le rôle principal).

     

    Pour cette troisième collaboration avec Rémi Bezançon, Pio Marmaï illumine une nouvelle fois le film de sa spontanéité, son naturel (qui sans doute, nécessite, un talent certain) et sa vitalité. Face à lui, Pierre Rochefort a toute sa place et, s’il possède la discrétion et l’élégance nonchalante de son père et le talent éclatant de ses deux parents, il démontre aussi un talent bien à lui. Il est ainsi parfait dans ce rôle de jeune homme triste, emmuré dans les non dits, ses souvenirs, sa nostalgie, un jeune homme qui ne veut plus danser (tout est dit)... Il confirme ici son excellente prestation dans le délicat dernier film de Nicole Garcia, Un Beau Dimanche.

     

    Qu’avons-nous fait de nos rêves ? De nos espoirs d’adolescence ? De ce sentiment de « no future », que la mort n’arriverait jamais ou n’arriverait qu’aux autres, aux inconnus ? Telles sont les questions auxquelles, par ce récit initiatique, répond Rémy Bezançon avec beaucoup plus de profondeur et de délicatesse que l'humour parfois très "Farrelly" le laisse supposer.

     

    Ajoutez à cela un film truffé de références et de citations cinématographiques ( dans les dialogues ou visuelles) : Titanic, Le Parrain, Le Roi Lion…et vous obtiendrez un long-métrage certes drôle mais surtout  particulièrement sensible sur l’amitié, les souvenirs, les douleurs indicibles, la nostalgie du passé et la nécessité d’y faire face pour affronter le présent et l’avenir. Au service de l’histoire, une réalisation malicieuse et une construction scénaristique particulièrement astucieuse pour jouer avec le temps, de sa perception et de notre perception  (ralenti, accéléré, onirisme) telle celle que nous avons de notre propre passé, forcément biaisée par les souvenirs parfois infidèles (à l'image de l'affiche: un reflet flou et imparfait) et les émotions. Le tout est servi par un scénario ciselé  construit comme un habile puzzle qui, une fois, reconstitué, au dénouement,  vous ravagera (l'émotion m'a réellement submergée) a fortiori si, vous aussi, comme le personnage, comme moi, la tristesse, cette tristesse, vous a, un temps ou à jamais, ôtée l'envie de danser devenue soudain si incongrue  et vous n'aurez alors plus qu’une envie : refaire le voyage à l’envers pour le revivre à la lueur de son arrivée et, peut-être, dire à vos amis (les vrais, ceux qui sont là dans les bons moments mais surtout les mauvais) à quel point vous êtes heureux qu'ils fassent partie de vos futurs.

    Critique - "Le premier jour du reste de ta vie" de Rémi Bezançon

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     Sur une période de 12 années, Rémi Beznçon nous raconte une journée essentielle pour chacun des cinq membres d'une famille, une journée après laquelle rien ne sera tout à fait pareil. Cette famille se nomme Duval. Un nom banal, courant plutôt, à l’image de l’universalité des évènements vécus par chacun des membres de cette famille mais qui, appréhendés par chacun d’eux, paraissent extraordinaires, plus douloureux ou marquants. Il y a le père d’abord, Robert Duval (comme l’acteur mais avec un seul l), interprété par Jacques Gamblin, ici exceptionnel, et toujours avec cette grâce lunaire, flegmatique, et faussement désinvolte, qui cherche la reconnaissance de son père (Roger Dumas) ou même, à défaut, un regard. Il y a la mère (Zabou Breitman) qui vit à travers ses enfants et décide de reprendre ses études (d’arts plastiques) pour vivre un peu autrement, pour vivre une seconde jeunesse aussi. Et puis il y a les trois enfants : l’aîné Albert (Pio Marmaï), faussement sûr de lui, protecteur envers son frère Raphaël (Marc-André Grondin), romantique et velléitaire attendant plus que sa voie le trouve que la cherchant réellement, et surtout envers sa sœur, la cadette, Fleur (Déborah François), en pleine « crise » grunge et d’adolescence.

     5 personnages. 5 membres d’une même famille. 5 journées déterminantes. 12 ans. Ce film aurait pu se réduire à un concept, un pitch séduisant, ou rassurant pour les diffuseurs (qui n’aiment rien tant qu’être rassurés). C’est pourtant bien plus que cela. C’est un ton tout d’abord qui mêle astucieusement tendre ironie et drame et qui s’impose dès la première scène, la première journée : la mort décidée du « jeune » chien de 18 ans et le départ de l’aîné, au grand désarroi, plus ou moins avoué, du reste de la famille. Un pan de vie et d’enfance qui se détache, s’envole, violemment. Un début drôle et mélancolique ou plutôt d’une drôle de mélancolie. Un début qui déjà nous séduit, nous plonge dans l’intimité, les tourments de cette famille que nous n’aurons plus envie de lâcher jusqu’à la dernière seconde, la première du reste de notre vie.

     Ce ton si particulier résulte tout d’abord du jeu des acteurs et probablement de leur direction : comme si ceux-ci n’étaient jamais dupes du fait que tout cela c’est juste la vie, ou que c’est juste du cinéma, ce qui a pour effet de dédramatiser, un peu, mais surtout pas de créer une distance avec nos propres émotions,  peut-être simplement de les relativiser. Grâce à ce mélange habile, de gravité et d’ironie, qui caractérise chacun des personnages, des situations et des dialogues,  nous sommes donc constamment en empathie. Rémi Bezançon ne néglige personne : premiers et seconds rôles. Cette famille semble vraiment exister avec une incroyable alchimie, certes parfois explosive : de la révélation Pio Marmaï à Marc-André Grondin d’une justesse sidérante, tout comme Déborah François si différente du rôle et de son interprétation si marquante de « L’enfant » des frères Dardenne qui l’avait révélée. Roger Dumas dans le rôle du père irascible et exigeant et du grand-père touchant est également parfait. Ou encore Aymeric Cormerais dans le rôle d’un fan de Jim Morrison suffisant et couard et donc pathétique aux antipodes de ce qu’est réellement son interprète (prix d’interprétation à Cabourg pour le court-métrage de Romuald Beugnon « Béa ») dont, je l’espère, ce rôle, ( j’en témoigne : vraiment de composition), lui  permettra d’obtenir un premier rôle à la hauteur de la diversité de son jeu et talent.

     Ce ton provient ensuite de la structure à la fois complexe et fluide, elliptique et dense qui fait danser, s’entrecroiser les évènements et les regards sur ceux-ci avec une habileté remarquable de chef d’orchestre attribuant à chacun une partition d’égale importance. Rémi Bezançon a par ailleurs eu la judicieuse idée de synchroniser le fond et la forme : la forme cinématographique s’alignant ainsi sur le point de vue de celui qui voit « sa journée » : la journée de Fleur est ainsi tournée caméra à l’épaule à l’image de la jeune fille, fougueuse, égarée, désordonnée, celle du père de manière plus frontale.  Rémi Bezançon jongle avec le hors champ et l’ellipse avec beaucoup de tact et de sobriété.

     Chacune des journées est par ailleurs imprégnée de l’époque à laquelle elle se déroule : par des références musicales, cinématographiques, télévisuelles. La bande originale, particulièrement réussie, a ainsi été composée par Sinclair mais est aussi parsemée de morceaux de Bowie, The Divine Comedy, Janis Joplin, Lou Reed et évidemment Etienne Daho avec cette magnifique chanson à laquelle Rémi Bezançon a emprunté son titre pour celui de son film.

     Evidemment, si je voulais mettre un bémol à cette harmonie d’éloges, je dirais que le scénario est cousu de quelques fils blancs, parsemé de quelques personnages caricaturaux mais je pense que ce sont ici d’ailleurs davantage des convenances et des stéréotypes volontairement écrits destinés à créer une universalité et une empathie avec le spectateur que des erreurs ayant échappé à son scénariste.  Sans doute aussi est-ce trop court et aurions-nous parfois aimé en savoir davantage, peut-être pour le simple plaisir de rester un peu plus avec cette famille, et de voir ses dessiner un peu mieux la vie de certains de ses membres, creuser leurs fêlures, donner un peu moins l’impression qu’ils se sortent toujours de toutes les situations, que tout est toujours bien qui finit bien, mais au fond le titre nous avait prévenus, et cet optimisme final est bien mérité après la lucidité ironique de ce qui précède.

     « Cette famille c’est la vôtre » nous dit l’affiche. Pas vraiment pourtant. Mais justement c’est là tout la richesse et l’ingéniosité de ce film : faire que, alors que cette famille ne ressemble hypothétiquement pas du tout à la mienne ou à la vôtre, nous nous reconnaissions dans un instant, un regard, un déchirement, une émotion, des pudeurs ou des non-dits, ou même un étrange hasard, qu’il nous fasse passer des rires aux larmes avec une famille qui n’est pas la nôtre mais des émotions qui sont les nôtres : les errements de l’existence, la tendresse ou la complicité ou l’incompréhension d’un sentiment filial, la déchirure d’un deuil (d’un être ou de l’enfance), ou encore ces instants d’une beauté redoutable où bonheur et horreur indicibles semblent se narguer (cf scène du mariage) et témoigner de toute l’ironie , parfois d’une cruauté sans bornes, de l’existence. 

     Avec ce deuxième long métrage après « Ma vie en l’air », Rémi Bezançon a signé un film qui a le charme ensorcelant de ces films de famille en super 8 que l’on revoit avec nostalgie et par lequel il débute, il est empreint de la nostalgie douce et amère, irremplaçable, délicieuse et douloureuse de l’enfance et de la mélancolie violente et magnifique, drôle et tendre de l’existence. Ce sont encore et aussi cinq regards sur le temps qui passe impitoyablement et que chacun tente de retenir, évidemment en vain. « Le premier jour du reste de ta vie » ne fait pas partie de cette pléthore de films d’été oubliés à peine terminés mais au contraire de ceux qui vous laissent une trace, profonde.

     Un film qui exhale l’inestimable parfum de l’enfance et la beauté cruelle de l’existence. Un film qui vous donne envie de rester debout, pour « rechercher un peu de magie », beaucoup même. « Rester debout mais à quel prix ? ». A tout prix. Même de la mélancolie et de la nostalgie, si salvatrices aussi. Alors, si vous voulez qu’il soit agréable, à n’en pas douter, vous savez désormais à quoi passer le premier jour du reste de votre vie…

     

  • Critique de LE PREMIER JOUR DU RESTE DE TA VIE de Rémi Bezançon ( sur Cine + premier, à 20H45)

    Cliquez sur l'affiche ci-dessous pour lire ma critique du film publiée sur Inthemoodlemag.com.

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  • Avant-première- Critique de "Vivre!" d'Yvon Marciano

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    Avant-hier, j'ai vu deux films en avant-première : le premier dont je tairai le nom et dont je ne vous parlerai pas (mais j'imagine que beaucoup d'autres se chargeront de faire l'éloge de son alliance qu'ils trouveront sans doute astucieuse, voire révolutionnaire, d'hémoglobine et d'humour noir) car c'est après tout encore la jubilatoire liberté d'un blog (celui-ci en tout cas) que celle de choisir ses sujets et de n'être soumis à aucun diktat  et tant pis si pour cela il faut être rayé de certains fichiers ; le second dont, malheureusement, très peu parleront et pour lequel j'espère vous faire partager mon coup de cœur et susciter votre intérêt ou, à défaut, au moins votre curiosité.

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    Dans la lumière étincelante et impertinente de l'été, à Paris, Matthieu (Jean-Jacques Levessier), âgé d'une quarantaine d'années, s'éteint, atteint d'un cancer. Théo (Aymeric Cormerais) avec lequel il s'était lié d'amitié, est chargé de contacter une liste de personnes, trois garçons et trois filles qui, comme lui, ont entre 22 et 26 ans et qui connaissaient Matthieu séparément et croyaient tous être son seul ami. Leur rencontre liée par la mort va pourtant leur donner un élan, le goût de vivre intensément... Pour Yvon Marciano, l'idée était d'abord de « tourner un film, en trois semaines, au mois d'août, à Paris, dans une totale liberté. »

    En mai dernier, au Festival de Cannes, le film le plus jeune, le plus fou et finalement peut-être le plus irrévérencieux de la compétition était celui réalisé par un jeune octogénaire nommé Alain Resnais : « Les Herbes folles ». Yvon  Marciano ayant lui aussi plus du double de l'âge de ses protagonistes a pourtant signé un des films les plus rafraîchissants, alertes et finalement audacieux de cette rentrée. Si « Vivre ! » n'est que son second long métrage, 13 ans après son premier, « Le cri de la soie », il a été de nombreuses fois primé et sélectionné en festivals pour des courts-métrages et le film précité.

    « Vivre ! » est un film sur un sujet sérieux qui ne se prend pas au sérieux, qui nous parle de l'essentiel avec une fausse désinvolture,  un film choral « dans Paris » qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler le film éponyme de Christophe Honoré tant il est imprégné de la Nouvelle Vague (et de cinéma en général d'ailleurs avec des références notamment à Charles Laughton et à beaucoup d'autres) auquel il est un hommage notamment de par ses références littéraires et cinématographiques : « Pickpocket » de Bresson (lequel Bresson a beaucoup influencé la Nouvelle Vague), « A bout de souffle »  de Godard ... et surtout un ton très truffaldien avec  au passage une référence à la Cinémathèque (dans une scène qui est d'ailleurs autant un hommage au cinéma d'hier qu'à celui d'aujourd'hui par la présence d'une célèbre actrice que je vous laisse découvrir) qui rappelle le premier plan de « Baisers volés »de Truffaut et  un Théo qui a le romantisme cavalier, le charme désinvolte, le panache et la naïveté d'Antoine Doinel qui prend la légèreté au sérieux et qui rencontre d'ailleurs, là aussi, sa Fabienne Tabard. On retrouve également ce mélange de légèreté et de mélancolie, de désinvolture et de nostalgie, d'anachronisme et de contemporanéité caractéristiques de la série des Doinel.

    Avant tout, ce qui séduit dans ce second long d'Yvon Marciano,  ce sont ces personnages rongés par le feu de l'existence qui ont la belle intransigeance et insolence mais aussi les certitudes insensées de la jeunesse (qui les oublie pourtant souvent, dans la réalité autant que dans le cinéma), leurs idéaux savoureusement déraisonnables comme si la légèreté était l'audace suprême et qu'il fallait un cinéaste ayant dépassé l'âge et ayant la nostalgie rageuse de la jeunesse pour la voir avec lucidité et la sublimer. Et si ces personnages ont des caractéristiques marquées, loin de les rendre  caricaturaux cela procure à l'ensemble une intemporalité renforcée par l'image d'un Paris à la fois contemporain et irréel.

    « Vivre ! » pourrait aussi s'intituler « Voir ! »  tant chaque scène semble nous intimer de regarder et de voir : de voir à quel point la vie peut-être ludique mais aussi à la fois grave et légère, de voir la beauté de Paris, de voir qu'il faut profiter de chaque instant, de voir qu'il faut saisir la chance et la balle au bond (ici au propre comme au figuré).

    Un film sincère d'une touchante spontanéité et maladresse (tourné en trois semaines en DV -à partir d'un scénario écrit en un mois-, le mode de filmage épouse ici judicieusement le fond), d'une louable et revigorante naïveté, un film nostalgique et optimiste dont on ressort avec « la fureur de vivre » de ses personnages.  Une déclaration d'amour au cinéma (on retrouve même des extraits de BO d'Almodovar) et notamment à la Nouvelle Vague, à Paris (pas moins de 80 lieux de tournage dans Paris), théâtre lumineux de ce joyeux marivaudage, un hymne à la jeunesse, à l'amour et à la vie, une bouffée d'air frais qui vous donne le goût de vivre, de savourer chaque seconde... et de faire et voir du cinéma !

     Un vent de jeunesse et de liberté salutaires qui a la douce mélancolie de Mozart et la gravité légère de l'air de jazz qui l'accompagnent et celui de Léonard Cohen sur lequel il s'achève... donc je vous le recommande : prenez le temps de « Vivre ! ».

    Vous pourrez retrouver l'acteur principal, le très prometteur Aymeric Cormerais (prix d'interprétation au Festival du Film Romantique de Cabourg pour l'excellent court-métrage de Romuald Beugnon « Béa »-que vous pouvez visionner en cliquant ici- mais aussi interprète dans le non moins excellent "Elle viendra pas" d'Olivier Serrano ou encore interprète d'un secondaire et non moins mémorable rôle dans « Le premier jour du reste de ta vie » de Rémi Bezançon) le vendredi 2 octobre, à  20H30, sur France 2 dans « Pour une nuit d'amour », un inédit de la collection « Contes et nouvelles » du XIXème siècle adapté de Zola et réalisé par Gérard Jourd'hui.

    Et vous pourrez bientôt retrouver une interview d'Aymeric Cormerais sur inthemoodforcinema.com ...

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    « Vivre ! » : Avec une nouvelle génération d'acteurs (des acteurs pour la plupart professionnels et non amateurs comme ce fut parfois malencontreusement écrit) Aymeric Cormerais, Arnaud Denis, Jean-Jacques Levessier, Gaël Tanniou, Lydie Waï, Pamela Ravassard, Pierre-Marie Baudouin, Natasha Andrews, Macha Polikarpova, Ornella Bes,...

    Sortie en salles de « Vivre » d'Yvon Marciano : le 7 octobre

  • Les résultats de la 34ème cérémonie des César en direct (César 2009)

    césar23.jpgA partir de ce soir, 21H, je vous propose de suivre les résultats des César commentés sur "In the mood for cinema".

    Voici ci-dessous, les résultats publiés et commentés au fur et à mesure de leurs annonces. Vous pouvez suivre la cérémonie actuellement sur Canal plus et sur le site internet de Canal plus, ici.  Je vous conseille également le site internet de l'Académie des César pour tout savoir sur les César, ici.

    Vous pouvez aussi retrouver toutes les nominations sur "In the mood for cinema", ici.

    La cérémonie (pré-générique) débute par un hommage au créateur des César, Georges Cravenne, un texte de remerciement signé François Truffaut, lu par la voix suave et inimitable de Fanny Ardant.

    23 ans après reçu son César du meilleur espoir féminin, Charlotte Gainsbourg préside avec émotion en évoquant notamment Claude Berri qui "va lui manquer, nous manquer" et ouvre ce "retour sur une année pleine de films, d'émotions" que constitue cette 34ème cérémonie des César, au théâtre du Chatelet.

    Le premier César de la soirée, celui de la meilleure actrice dans un second rôle est remis par Tomer Sisley et attribué à

    MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND  RÔLE

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    Jeanne Balibar (Sagan)

    Anne Consigny (Un conte de Noêl)

    Edith Scob (L'heure d'été)

    Karin Viard (Paris)

    Elsa Zylberstein (Il y a longtemps que je t'aime)

    Le César du meilleur espoir masculin est remis par Cécile Cassel à :

    MEILLEUR ESPOIR MASCULIN

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    Ralph Amoussou (Aide-toi, le ciel t'aidera)

    Laurent Capelluto (Un conte de Noël)

    Marc-André Grondin (Le premier jour du reste de ta vie)

    Grégoire Leprince-Ringuet (La belle personne)

    Pio Marmai (Le premier jour du reste de ta vie)  

    C'est Rémi Bezançon qui est venu chercher le César attribué à Marc-André Grondin, premier césar attribué au "Premier jour du reste de ta vie"...et espérons le premier d'une longue série...

    MEILLEUR MONTAGE (remis par Léa Drucker et Laurent Stocker)

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    Laurence Briaud pour "Un conte de Noël"

    Robin Campillo et Stéphanie Léger pour "Entre les murs"

    Sophie Reine pour "Le premier jour du reste de ta vie"

    (Deuxième César pour "Le premier jour du reste de ta vie" après celui attribué à Marc-André Grondin pour le meilleur espoir masculin.)

    Francine Sandberg pour "Paris"

    Hervé Schneid Bill Pankow pour "Mesrine" 

    MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE

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    Un César attribué par Julie Depardieu "animée par l'âme de [son] frère" qui a fait "craquer les coutures sur scène et dans la vie".

    Benjamin Biolay (Stella)

    Claude Rich (Aide-toi, le ciel t'aidera)

    Jean-Paul Roussillon (Un conte de Noël)

    (dont c'est la deuxième collaboration avec A. Desplechin après "Rois et reines". Dans "Un conte de noël", il interprète le rôle de l'époux de Catherine Deneuve. C'est Arnaud Desplechin qui vient chercher son César, Jean-Paul Roussillon étant absent).

    Pierre Vaneck (Deux jours à tuer)

    Roschdy Zem (La fille de Monaco) 

    Hommage à Claude Berri avec des extraits de son impressionnante filmographie en tant que réalisteur mais surtout en tant que producteur ...

    MEILLEUR FILM ÉTRANGER (César remis par Monica Belluci)

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    Eldorado (Bouli Lanners)

    Gomorra (Matteo Garrone)

    Into the wild (Sean Penn)

    Le silence de Lorna (Jean-Pierre et Luc Dardenne)

    There will be blood (Paul Thomas Anderson)

    Two lovers (James Gray)

    Valse avec Bachir (Ari Folman)

    (Enfin "Valse avec Bachir" après être reparti bredouille de Cannes et des Oscars, et après avoir reçu le Golden Globe du meilleur film étranger, reçoit le César du meilleur film étranger face à des films tous plus magnifiques et marquants les uns que les autres comme "Into the wild", "Two lovers" ou encore "Le silence de Lorna" dont vous pouez retrouver les critiques sur ce blog. )

    MEILLEURE ADAPTATION (remis par Tilda Swinton)

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    Eric Assous, François d'Epenoux et Jean Becker pour "Deux jours à tuer"

    Clémence de Biéville, François Caviglioli et Nathalie Lafaurie pour "Le crime est notre affaire"

    Laurent Cantet, François Begaudeau et Robin Campillo pour "Entre les murs" (Après sa palme d'or 2008, le film de Laurent Cantet reçoit ce César amplement mérité pour un livre dont l'adaptation était une véritable gageure)

    Abdel Raouf Dafri et Jean-François Richet pour "Mesrine"

    Christophe Honoré et Gilles Taurand pour "La belle personne" 

    Petit intermède avec la visite "surprise" de Dany Boon qui avait pourtant annoncé qu'il boycotterait la cérémonie...

    MEILLEUR PREMIER FILM (remis par Dany Boon)

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    Home(Ursula Meier)

    Il y a longtemps que je t'aime (Philippe Claudel)

    (Deuxième César de la soirée pour le premier film en tant que réalisateur de l'écrivain Philippe Claudel, un film que plus d'1 million de spectateurs ont vu en salles).

    Mascarades (Lyes Salem)

    Pour elle (Fred Cavaye)

    Versailles (Pierre Schoeller)

    MEILLEUR SON (Remis par Guillaume Gallienne et Amira Casar)

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    Jean-Pierre Laforce, Nicolas Cantin et Sylvain Malbrant pour "Un conte de Noël"

    Olivier Mauvezin, Agnès Ravez et Jean-Pierre Laforce pour "Entre les murs"

    Jean Minondo, Gérard Hardy, Alexandre Widmer, Loïc Prian, François Groult et Hervé Buirette pour "Mesrine"

    (Premier César remis à "Mesrine"...il fallait donc bien être 6 pour venir le chercher...)

    Daniel Sobrino, Roman Dymny et Vincent Goujon pour "Faubourg 36"

    Philippe Vandendriessche, Emmanuel Croset et Ingrid Ralet pour "Séraphine"

    MEILLEURS COSTUMES (Remis par Guillaume Gallienne et Amira Casar)

     

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    Madeline Fontaine pour "Séraphine"

    Pierre-Jean Larroque pour "Les femmes de l'ombre"

    Virgine Montel pour "Mesrine"

    Nathalie du Roscoät pour "Sagan"

    Carine Sarfati pour "Faubourg 36"

    MEILLEUR SCÉNARIO ORIGINAL (Remis par Florence Foresti)

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    Marc Abdelnour et Martin Provost pour "Séraphine"

    Rémi Bezançon pour "Le premier jour du reste de ta vie"

    Dany Boon, Franck Magnier et Alexandre Charlot pour "Bienvenue chez les Ch'tis"

    Philippe Claudel pour "Il y a longtemps que je t'aime"

    Arnaud Desplechin et Emmanuel Bourdieu pour "Un conte de Noël"

    last.jpgCésar d'honneur attribué par Emma Thompson à Dustin Hoffman (Ils sont actuellement à l'affiche aux Etats-Unis dans "Last chance for love", sortie en France: le 4 mars 2009), Emma Thompson qui se déclare émue et impressionnée d'être aux César...et qui le dit en Français. Extraits de films avec Dustin Hoffman: "Lenny", "Le Lauréat", "Jeanne d'Arc", "Hook", " Des Hommes d'influence", "Rain man", "Little big man", "Kramer contre Kramer", "Macadam Coowboy", "Tootsie"...et évidemment "Last chance for love"... Dustin Hoffman, contrairement à l'habitude lors de ces hommages, écoute Emma Thompson, assis et non debout à ses côtés, de peur d'être submergé par l'émotion. Emma Thompson qui raconte leur rencontre avec beaucoup d'humour et leur film préféré commun "Les Enfants du paradis" de Marcel Carné dont l'évocation par Dustin Hoffman qu'elle l'admirait beaucoup l'a mise à l'aise. Avoir travaillé avec lui est "l"expérience professionnelle la plus précieuse de ma vie" déclare Emma Thompson avant de remettre son César d'honneur à Dustin Hoffman: "Je ne sais pas combien d'acteurs sont dans la salle[...]Je ne sais pas s'ils partagent ce sentiment avec moi mais je n'ai jamais appris vraiment à saluer. On dit que marcher est la chose la plus difficile à faire quand les autres étudiants vous regardent. Je crois qu'il y a une raison à cela[...] J'avais le sentiment que lorsque je prononçais des paroles écrites par quelqu'un d'autre, je trouvais mon axe. Je me dis qu'il y a entre les acteurs ce point commun: ce moment où nous avons réussi à exprimer en nous ce qui était bloqué.[...] Antoine je vous ai regardé danser sur Singing in the rain au début de la cérémonie, et je me suis dit, nous voulons vous rendre heureux. Ce qu'il y a fond c'est toujours la même chose, ce même désir. [...] C'est toujours la même démarche. Enfin, j'ai vu ça ici dans le carnet d'un journal d'un homme mort en Grande-Bretagne, il avait cité quelque chose qui m'a frappé: il y a un cadavre en nous, en chacun d'entre nous et ce cadavre c'est la personne que nous ne sommes pas, la personne qui est ce que nous pouvons être potentiellement mais que nous ne sommes jamais, cette personne c'est l'essence que nous devrions être, nous ne vivons jamais la vie aussi pleinement que nous devrions[...]. Tout ce que j'ai essayé de faire c'est de donner vie à ce cadavre en moi. " Dustin Hoffman.    

                     

    MEILLEURE PHOTO (César remis par Mylène Jampanoï)

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    Laurent Brunet pour Séraphine

    (Troisième César de la soirée pour "Séraphine")

    Robert Gantz pour "Mesrine"

    Eric Gautier pour "Un conte de Noël"

    Agnès Godard pour "Home"

    Tom Stern pour "Faubourg 36"  

    MEILLEURE MUSIQUE ÉCRITE POUR UN FILM (remis par Aïssa Maïga)

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    Jean-Louis Aubert pour "Il y a longtemps que je t'aime"

    Marco Beltrami et Marcus Trumpp pour "Mesrine"

    Michael Galasso pour "Séraphine"

    (...qui a notamment signé la musique d' "In the mood for love". Quatrième César pour "Séraphine" qui semble confirmer par ces César l'incroyable bouche à oreille qui a contribué à son succès en salles.)

    Sinclair pour "Le premier jour du reste de ta vie"

    Reinhardt Wagner pour "Faubourg 36"                        

    Meilleur film documentaire (remis par Elie Seimoun...déguisé en "Tootsie")

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    "Elle s'appelle Sabine" de Sandrine Bonnaire
    "J'irai dormir à Hollywood" réalisé par Antoine de Maximy

    "Les plages d'Agnès" réalisé par Agnès Varda

    (Après plus de 200000 entrées en salles, Agnès Varda reçoit le César du meilleur documentaire. "De toutes les récompenses, prix, médailles,  de très loin le César français est le plus beau et est même le seul qui est très beau...On se rend compte avec quelle pièce d'art on part chez soi...".Elle a de nouveau, après l'avoir déjà fait aux Etoiles d'or où elle a également été récompensée pour "Les plages d'Agnès" remercier le public et la critique qui l'a "chouchoutée" pour ce film.)


    "Tabarly" réalisé par Pierre Marcel
    "La vie moderne" réalisé par Raymond Depardon

    Hommage aux disparus de l'année, et plus longuement à Christian Fechner qui a produit de nombreux films et beaucoup de chefs d'oeuvre dont "La fille sur le pont" et "Camille Claudel"...

    MEILLEURS DÉCORS

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     (César remis par tous les jeunes acteurs d'"Entre les murs" de Laurent Cantet face au président du jury du Festival de Cannes 2008 Sean Penn, qui leur avait attribué la palme d'or )

    Thierry François pour "Séraphine" (Cinquième César de la soirée pour "Séraphine"!)

    Emile Ghigo pour "Mesrine"

    Yvan Niclass pour "Home"

    Jean Rabasse pour "Faubourg 36"

    Olivier Raoux pour "Les enfants de Timpelbach" 

    MEILLEUR COURT-MÉTRAGE (Remis par Julie Ferrier)

    "Les miettes" réalisé par Pierre Pinaud

    (Quatrième court de Pierre Pinaud dont c'est en revanche la première nomination aux César .)

    "Les paradis perdus" réalisé par Hélier Cisterne

    "Skhizein" réalisé par Jérémy Clapin

    "Taxi Wala" réalisé par Lola Frederich

    "Une leçon particulière" réalisé par Raphaël Chevènement 

    MEILLEUR ESPOIR FEMININ (Remis par Gaspard Ulliel)

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    Marilou Berry (Vilaine)

    Louise Bourgoin (La fille de Monaco)

    Anaïs De moustier (Les grandes personnes)

    Deborah François (Le premier jour du reste de ta vie)

    (Déjà nommé pour "L'enfant", le film des frères Dardenne qui l'a révèlée, et "La tourneuse de pages", Déborah François permet au "Premier jour du reste de ta vie" de cumuler 3 César.)

    Léa Seydoux (La belle personne) 

    MEILLEUR REALISATEUR (Remis par Carole Bouquet)

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    Rémi Bezançon (Le premier jour du reste de ta vie)

    Laurent Cantet (Entre les murs)

    Arnaud Desplechin (Un conte de Noël)

    Martin Provost (Séraphine)

    Jean-François Richet (Mesrine : l'instinct de mort; Mesrine : l'ennemi public numéro 1) 

    (Premier César de meilleur réalisateur pour Jean-François Richet qui remercie la famille de Jacques Mesrine et ses proches, Thomas Langmann, M6, Canal plus, les acteurs et techniciens, et Vincent Cassel sans lequel il "n'aurait pas fait le film" et espérant que c'est "le début d'une grande collaboration" avec ce dernier.)

     MEILLEUR ACTEUR (Remis par Diane Krüger)

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    Vincent Cassel (Mesrine : l'instinct de mort; Mesrine : l'ennemi public numéro 1)

    (Troisième récompense pour "Mesrine". Sans grande surprise c'est donc Vincent Cassel qui reçoit le César du meilleur acteur qui remercie , comme lors des Etoiles d'or où il avait été récompensé, Claude Berri sans lequel il n''y aurait pas eu Thomas Langmann producteur du film, lequel Cassel Vincent en a profité pour demander à ce que soient passées quelques images de son père à qui il a dédié son César. Dommage pour François -Xavier Demaison exceptionnel dans le moyen "Coluche" et pour Albert Dupontel qui aurait mérité d'être récompensé pour le très beau film de Jean Becker, oublié de ces César.)

    François-Xavier Demaison (Coluche, l'histoire d'un mec)

    Guillaume Depardieu (Versailles)

    Albert Dupontel (Deux jours à tuer)

    Jacques Gamblin (Le premier jour du reste de ta vie) 

    MEILLEURE ACTRICE (Remis par Lambert Wilson)

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    Catherine Frot (Le crime est notre affaire)

    Yolande Moreau (Séraphine)

    (Sans grande surprise non plus, Yolande Moreau reçoit pour la deuxième fois cette récompense qu'elle avait déjà reçue pour "Quand la mer monte", une récompense qu'elle a reçue avec l'humour décalé et savoureux qui la caractérise.)

    Kristin Scott Thomas (Il y a longtemps que je t'aime)

    Tilda Swinton (Julia)

    Sylvie Testud (Sagan) 

    MEILLEUR FILM (Remis par Charlotte Gainsbourg et Sean Penn)

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    Rappelons que cette année le nombre de films nommés pour cette catégorie est passé de 5 à 7.

    Sean Penn: "Mes films ont beaucoup été aidé en France pour cela et je remercie la France pour cela. "

    "Entre les murs" (Laurent Cantet)

    "Il y a longtemps que je t'aime" (Philippe Claudel)

    "Mesrine" (Jean-François Richet)

    "Paris" (Cédric Klapisch)

    "Le premier jour du reste de ta vie" (Rémi Bezançon)

    "Séraphine" (Martin Provost)

    (Ce troisième long métrage de Martin Provost vu par plus de 500000 spectateurs est donc le grand vainqueur de ces César 2009 avec 7 César. Très ému, Martin Provost a remercié ses producteurs, l'équipe du film pour avoir "travaillé dans des conditions pas faciles, Séraphine n'étant pas un gros budget, [...], tous les comédiens du film [...] Séraphine qui a disparu pendant la crise de 29 et visiblement "la crise actuelle lui a porté chance". Martin Provost)

    "Un conte de Noël" (Arnaud Desplechin) 

    Une cérémonie un peu triste un convenue sur laquelle je reviendrai ces prochains jours... En attendant, n'hésitez pas à laisser vos commentaires!

  • L'interview "in the mood for cinema" de Rémi Bezançon (réalisateur du "Premier jour du reste de ta vie")

    premier.jpgJe lance aujourd'hui à nouveau une nouvelle rubrique, cette fois consacrée à des interviews de personnalités du septième art  ayant un lien avec l'actualité.

     Rémi Bezançon a eu la gentillesse de répondre à mes questions, et d'inaugurer ainsi cette rubrique, je l'en remercie vivement de nouveau.

     A une semaine de la cérémonie des Césars, alors que, comme il nous rappelle lui-même, "Le premier jour du reste de ta vie" est encore à l'affiche après avoir totalisé 1,2 millions d'entrées, et 9 nominations aux Césars (Jacques Gamblin est nommé comme meilleur acteur, , Marc-André Grondin et Pio Marmai sont nommés comme meilleurs espoirs masculins, Déborah François est nommée comme meilleur espoir féminin, Rémi Bezançon est nommé comme meilleur réalisateur et pour le meilleur film ainsi que pour le meilleur scénario original, Sinclair est nommé pour la meilleure musique et Sophie Reine pour le meilleur montage) cette interview a donc lieu en pleine actualité et tourne essentiellement autour de la cérémonie du 27 février.

    Le principe de ces interviews "in the mood for cinema" sera toujours le même : 9 ou 10 questions simples divisées en 3 parties (l'actualité de l'interviewé, ses projets, ses goûts cinématographiques) dont les réponses seront retranscrites telles quelles...

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    CLIQUEZ ICI POUR LIRE MA CRITIQUE DU PREMIER JOUR DU RESTE DE TA VIE (le DVD est en vente depuis le 27 janvier).

    In the mood for cinema : Après son 1, 2 millions d'entrées, « Le premier jour du reste de ta vie » a récolté 9 nominations aux Césars, quel est votre état d'esprit à quelques jours de la Cérémonie. Que représente cette cérémonie pour
    vous ?

    Rémi Bezançon: Je suis serein. Avoir 9 nominations constitue déjà une très belle victoire. Pour le reste... Inch'Allah.

    ITMFC: Toutes les composantes qui contribuent à la belle alchimie de ce film sont nommées (musique, scénario, comédiens, réalisation,
    montage.) Y a-t-il une nomination à laquelle vous êtes plus sensible que les autres et a fortiori un César auquel vous seriez plus sensible
    que les autres ?

    Rémi Bezançon: Le scénario. N'étant pas vraiment un littéraire, j'ai du tout apprendre tout seul.

    ITMFC: Cette année que j'imagine trépidante vous a-t-elle laissé le temps de voir les films des autres nommés. Avez-vous eu des coups de cœur ?

    Rémi Bezançon : Un vrai coup de coeur pour Séraphine, que j'ai trouvé juste et puissant. C'est un film sur la création que je compare au Shining de Kubrick. Magnifique.


    ITMFC: Un avis sur la décision de Dany Boon de boycotter la cérémonie pour n'avoir été nommé qu'une fois (dans la catégorie meilleur scénario) et sur l'idée de la création du César de la meilleure comédie?


    Rémi Bezançon: Peut-être l'Académie aurait-elle du remettre à Dany Boon un César d'honneur rapport aux 20 millions d'entrées, histoire de désarmorcer les non-nominations des Chtis qui semblaient assez évidentes. Ça aurait évité toutes ces histoires assez minables...

    ITMFC: Ces nominations ont-elles d'ores et déjà changé quelque chose  et facilité vos  projets ?

    Rémi Bezançon: Non. Avant la sortie du Premier Jour, j'étais déjà sur l'écriture du suivant, l'adaptation d'"Un heureux événement" d'Eliette Abecassis.


    ITMFC: Si vous aviez une baguette magique, ou disons à défaut un César magique, quels seraient pour vous le casting et le film idéal  (même
    totalement utopiques)?


    Rémi Bezançon: Water Music, d'après T.C. Boyle, avec Johnny Depp et Leonardo Di Caprio.


    ITMFC:  Y a-t-il un film en particulier qui a déclenché votre envie de faire du cinéma ?

    Rémi Bezançon: Il était une fois dans l'ouest.


    ITMFC: Si vous deviez choisir un acteur, une actrice, un réalisateur en tête de votre panthéon cinématographique, quels seraient-ils ?


    Rémi Bezançon: Marcello Mastrioani
    Isabelle Adjani
    Stanley Kubrick


    ITMFC:  Quel film de ce début 2009 recommanderiez-vous aux lecteurs d' « In the mood for cinema » ?

    Rémi Bezançon: Le Premier Jour du Reste de ta Vie! Eh oui, il est encore à l'affiche 31 semaines après sa sortie!!
    ;-)

    BANDE-ANNONCE ET EXTRAITS:

  • Sortie DVD: "Le premier jour du reste de ta vie" de Rémi Bezançon

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    Un nouveau coup de projecteur sur  " Le premier jour du reste de ta vie" de Rémi Bezançon à l'occasion de sa sortie en DVD ce 27 janvier (sortie en 3 éditions) mais aussi à l'occasion des nominations aux Césars puisque le film a récolté 8 nominations récapitulées ci-dessous.
    Souhaitons-lui le même succès en DVD qu'en salles : le film a engrangé environ 1,2millions d'entrées et a obtenu également un beau succès critique.
    NOMINATIONS AUX CESARS DU "Premier jour du reste de ta vie":
    MEILLEUR ACTEUR
    Jacques Gamblin
    MEILLEUR ESPOIR MASCULIN
    Pio Marmaï
    Marc-André Grondin
    MEILLEUR ESPOIR FEMININ
    Déborah François
    MEILLEUR REALISATEUR
    Rémi Bezançon
    MEILLEUR FILM
    MEILLEUR SCENARIO ORIGINAL
    Rémi Bezançon
    MEILLEURE MUSIQUE ECRITE POUR UN FILM
    Sinclair
    MEILLEUR MONTAGE
    Sophie Reine

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