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George Clooney

  • César 2017 : palmarès et vidéos des moments forts ( George Clooney, Xavier Dolan, Jean-Paul Belmondo...)

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    Voici en vidéo les cinq moments forts de cette cérémonie.

    Quant au palmarès, vous le retrouverez ci-dessous et vous devinerez sans peine ce que j'en ai pensé au regard  de mon article, à retrouver ici, avec les nominations commentées et les critiques des films en lice et au regard des vidéos choisies avec une mention spéciale pour le discours de Xavier Dolan, toujours bouleversant,  passionné et vibrant d'émotions, et pour la classe incontestable du discours politique, amoureux, à la fois grave et teinté d'humour de George Clooney avec, en plus, pour l'accompagner, un interprète de choix.

    Je suis particulièrement déçue que "Frantz" de François Ozon qui reste pour moi le film de l'année (ma critique, ici) reparte avec un seul César  (photo)...sur 11 nominations, néanmoins ravie pour les 3 César de "Juste la fin du monde", les César de consolation pour "Dans les forêts de Sibérie" (musique) et "L'Odyssée" (son) et pour James Thierrée (pour le sous-estimé "Chocolat", film classique certes mais populaire au sens noble et parfaitement interprété et mis en scène).

     

    Palmarès des César 2017

    Meilleur espoir féminin
    Oulaya Amamra pour Divines

    Meilleur espoir masculin 
    Niels Schneider pour Diamant noir

    Meilleur son
    Marc EngelsFred DemolderSylvain Réty et Jean-Paul Hurier pour L'Odyssée

    Meilleurs costumes
    Anaïs Romand pour La danseuse

    Meilleurs décors
    Jérémie D. Lignol pour Chocolat

    Meilleur film documentaire
    Merci patron ! de François Ruffin

    Meilleure Musique originale
    Ibrahim Maalouf pour Dans les forêts de Sibérie

    Meilleur premier film
    Divines de Houda Benyamina

    Meilleur montage
    Xavier Dolan pour Juste la fin du monde

    Meilleur court-métrage d’animation
    Celui qui a deux âmes de Fabrice Luang-Vija

    Meilleur long-métrage d’animation
    Ma vie de Courgette de Claude Barras

    Meilleure photo
    Pascal Marti pour Frantz

    Meilleur court-métrage : ex aequo
    Maman(s) de Maïmouna Doucouré
    Vers la Tendresse d'Alice Diop

    Meilleur acteur dans un second rôle
    James Thierrée pour Chocolat

    Meilleure adaptation
    Céline Sciamma pour Ma vie de Courgette

    Meilleur second rôle féminin
    Déborah Lukumuena pour Divines

    Meilleur film étranger
    Moi, Daniel Blake de Ken Loach

    Meilleur scénario original
    L'effet aquatique de Solveig Anspach et Jean-Luc Gaget

    Meilleure actrice
    Isabelle Huppert pour Elle

    Meilleure réalisation
    Xavier Dolan pour Juste la fin du monde

    Meilleur acteur
    Gaspard Ulliel pour Juste la fin du monde

    Meilleur Film
    Elle de Paul Verhoeven

  • Cérémonie des César 2017 en direct sur Canal + le 24 février : mon avis sur les films nommés

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     La 42ème cérémonie des César se tiendra ce 24 février prochain à la salle Pleyel et sera présentée donc par Jérôme Commandeur…sans président puisque, suite à la polémique, par la voix de son avocat, Roman Polanski a annoncé qu’il renonçait à présider la cérémonie.

    La cérémonie, sera diffusée sur Canal+ en direct de la salle Pleyel. Un hommage sera rendu  à Jean-Paul Belmondo (d'ailleurs à l'honneur en ce moment sur Canal + avec, notamment, une diffusion de ses films comme "Itinéraire d'un enfant gâté", hier soir (dont vous pouvez retrouver ma critique, ici). 

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    Un César d'honneur sera remis à George Clooney.

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    Photo ci-dessus prise lors de la conférence de presse de Monuments men.

    Vous pourrez suivre la cérémonie en clair sur Canal + à partir de 21h. Cliquez ici pour retrouver mon compte rendu de la cérémonie des César 2016 vécus en direct du Théâtre du Châtelet. Ci-dessous, quelques clichés de mes différents passages aux César (tantôt en salle presse, tantôt dans la salle).

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    En tête des nominations de cette 42ème édition, le chef-d’œuvre de François Ozon «  Frantz »  et « Elle » de Paul Verhoeven, chacun totalisant 11 nominations. Le second est également en lice pour les Oscars pour lesquels Isabelle Huppert est également nommée comme meilleure actrice. Viennent ensuite « Ma Loute », la comédie noire et grinçante de Bruno Dumont avec 9 nominations, et  «  Mal de Pierres » de Nicole Garcia avec 8 nominations puis « Divines » de Houda Benyamina avec 7 nominations, un film nommé à la fois comme meilleur film et meilleur premier film.

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    De nombreux films semblent avoir été oubliés par l’Académie à commencer par le remarquable « La Forêt de Quinconces » de Grégoire Leprince-Ringuet, sans aucun doute un des meilleurs films de 2016. J’en profite donc pour vous parler à nouveau de conte moderne, de ce ballet fiévreux, aux frontières du fantastique et pourtant ancré dans la réalité, d’une inventivité rare porté par des comédiens au talent éclatant, par des contrastes judicieux (entre les formats qui changent au fil du film mais aussi entre le jour et la nuit, l’extérieur et l’intérieur, la force et la douceur). Ce film rend un sublime hommage à la puissance émotionnelle de la poésie, une promenade poétique, palpitante et envoûtante remarquablement écrite.

     A également été oublié des nominations « Personal Shopper » d’Olivier Assayas.

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    Tout aussi incompréhensible est l’unique nomination pour « L'Odyssée » de Jérôme Salle ( simplement nommé pour le son) qui aurait mérité d’être nommé comme meilleur film, notamment, mais aussi pour le meilleur acteur (Lambert Wislon). Ce film est une leçon d’écriture scénaristique. Un film à l’image de celui dont il retrace la vie : complexe et élégant. Un coup de projecteur sur un homme et les dérives d’un siècle, époque narcissique, matérialiste, qui dévore tout, y compris ce qu’elle admire : «  L’homme a plus détruit la planète au 20ème siècle qu’au cours de tous les autres siècles réunis ».  Un hymne au monde du silence, à sa beauté époustouflante, à la vie aussi. Une épopée romanesque vibrante. Une belle histoire d’amour (entre un père et son fils, entre Jacques-Yves et Simone, entre l’homme et l’océan). Une valse étourdissante dont on ressort avec en tête des images et un message forts et cette phrase : « Nous sommes là le temps d’un battement de cils à l’échelle de l’univers alors profitez-en, c’est la vie qui est plus forte que tout ». Plus qu’un film, une aventure, un voyage, une bouffée de romanesque et de sublime, une croyance dans les rêves et en l’utopie.

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    Le même sort est réservé au splendide «  Dans les forêts de Sibérie » de Safy Nebbou (meilleure musique originale) qui aurait également mérité (au moins) une nomination comme meilleur film et comme meilleur acteur pour Raphaël Personnaz, un voyage envoûtant, un film qui exhale et exalte la liberté et l’émerveillement, qui donne une féroce envie d’étreindre le présent, qui respire la bienveillance, un film porté par une musique et une photographie, sublimes et incandescentes, et l’interprétation lumineuse, criante de vérité et de naturel de Raphaël Personnaz. Plus qu'un voyage, une expérience.

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    Les 5 nominations pour « Juste la fin du monde » sont le minimum auquel ce film pouvait prétendre. Une fois de plus Xavier Dolan nous envoûte, électrise, bouleverse, déroute. Sans doute le film le plus intense du dernier Festival de Cannes, mais aussi le plus intense de Xavier Dolan, dans lequel chaque seconde, chaque mot ou plus encore chaque silence semblent vitaux ou meurtriers. J’en suis ressortie épuisée, éblouie, en larmes, après une fin en forme de valse de l’Enfer qui nous embrasse dans son vertige étourdissant et éblouissant, un paroxysme sans retour possible. Comme une apothéose : une fin du monde. Comme le bouquet final d’une démonstration implacable sur la violence criminelle de l’incommunicabilité. Tellement symptomatique d’une société qui communique tant et finalement si mal, incapable de dire et d’entendre l’essentiel.

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    En revanche, je reste perplexe devant les multiples nominations du grandguignolesque « Elle » mais aussi de « Victoria » (je ne comprends toujours pas l’engouement de la critique pour ce film qui aligne les stéréotypes agaçants et qui reste une comédie romantique très classique). Contradictoire me semble aussi la polémique liée à la présidence Roman Polanski alors que personne ne trouve à y redire qu’un film au discours très ambigu sur le viol (« Elle », même si cela n’enlève rien à la remarquable prestation d’Isabelle Huppert)  suscite un tel enthousiasme et se retrouve en tête des nominations.

    Je me réjouis de voir en revanche deux des meilleurs films de l’année 2016 figurer en tête des nominations : d’abord « Frantz » (pour moi LE film de l’année 2016). Frantz est un poème mélancolique, une valse élégante, une peinture fascinante et délicate, une musique troublante grâce au cadrage rigoureusement implacable, à la photographie d’une élégance à couper le souffle, au scénario brillant et aux dialogues précis et à l’interprétation d’une justesse remarquable. L’émotion quand elle est contenue tout comme la vérité, masquée, n’en sont que plus fortes, et au dénouement, vous terrassent. Et surtout, au-delà de tout cela (mensonges, culpabilité, manipulation, désirs enfouis) et de cette présence étouffante des absents que le film dépeint magnifiquement, Frantz est un film sublime sur la réconciliation et un hymne à la vie. Il fallait tout le talent du cinéaste pour, avec Le Suicidé (1877), le somptueusement  sinistre tableau de Manet, nous donner ainsi envie d’embrasser la vie.

     

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    Je me réjouis également des 8 nominations de « Mal de pierres », oublié du palmarès du Festival de Cannes (le film y figurait en compétition). Une nouvelle fois, Nicole Garcia se penche sur les méandres de la mémoire et la complexité de l’identité comme dans le sublime « Un balcon sur la mer ». Nicole Garcia est une des rares à savoir raconter des « histoires simples » qui révèlent subtilement la complexité des « choses de la vie ». Rarement un film aura aussi bien saisi la force créatrice et ardente des sentiments, les affres de l’illusion amoureuse et de la quête d’absolu. Un film qui sublime les pouvoirs magiques et terribles de l’imaginaire qui portent et dévorent, comme un hommage au cinéma. Un grand film romantique et romanesque comme il y en a désormais si peu.  La Barcarolle de juin de Tchaïkovsky et ce plan à la John Ford qui, de la grange où se cache Gabrielle, dans l’ombre, ouvre sur l’horizon, la lumière, l’imaginaire, parmi tant d’autres images, nous accompagnent  bien longtemps après le film. Un plan qui ouvre sur un horizon d’espoirs à l’image de ces derniers mots où la pierre, alors, ne symbolise plus un mal mais un avenir rayonnant, accompagné d’ un regard qui, enfin, se pose et se porte au bon endroit. Un très grand film d’amour(s).

     Marion Cotillard, nommée comme meilleure actrice, dans ce rôle incandescent, une fois de plus, est époustouflante, et la caméra délicate et sensuelle de Nicole Garcia a su mieux que nulle autre transcender la beauté âpre de cette femme libre qu’elle incarne, intensément et follement  vibrante de vie. Une femme qui représente la passion aveugle et la fièvre de l’absolu qui ne sont pas sans rappeler celles d’Adèle H, mais aussi l’animalité et la fragilité, la brutalité et la poésie, la sensualité et une obstination presque enfantine. Elle est tout cela à la fois, plus encore, et ses grands yeux bleus âpres et lumineux nous hypnotisent et conduisent à notre tour dans sa folie créatrice et passionnée. Gabrielle incarne une métaphore du cinéma, ce cinéma qui « substitue à notre regard un monde qui s’accorde à nos désirs ».

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    La concurrence pour le César de la meilleure actrice sera néanmoins rude même, notamment avec  Soko dans « La Danseuse » et Judith Chemla dans « Une vie » l’adaptation très personnelle et réussie du roman de Maupassant par Stéphane Brizé.

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    Le choix sera tout aussi cornélien pour le César du meilleur acteur.  Dans « Frantz », Pierre Niney, une fois de plus, « est » son personnage dans un rôle qui relevait du défi. Il a ainsi appris l’allemand (ce qui contribue à l’authenticité du film, loin de ces films américains dans lesquels Allemands et Français parlent un anglais irréprochable), mais aussi la valse et le violon. Après avoir adopté la voix si particulière, la touchante complexité et l’élégante gaucherie de Yves Saint Laurent dans le film éponyme, et avoir appris à dessiner pour ce rôle (rôle qui lui a valu un César après deux nominations comme meilleur espoir pour « J’aime regarder les filles »  et pour « Comme des frère »s dans lequel il incarnait un personnage burlesque, lunaire, attachant), après avoir incarné « un homme idéal » qui possédait le charme trouble, solaire et insondable de Tom Ripley dans « Plein soleil », à l’inverse, ce personnage incarne la vulnérabilité. Qu’il soit un personnage lunaire, un idéaliste, un menteur, un héros romantique, un artiste timide, ou qu’il jongle avec les Alexandrins, il reste tout aussi crédible. Et ici en jeune homme fragile, tourmenté, modifiant sa démarche, ses expressions, son phrasé, sobres, doux et lents. Le tout toujours avec autant d’implication, de justesse, de modernité.

     Face à lui, il fallait une actrice exceptionnelle et Paula Beer (nommée comme meilleur espoir féminin) l’est indéniablement. Si le film confirme le talent de Pierre Niney, sa capacité à se transformer, à tout pouvoir jouer, à s’impliquer pleinement dans ses rôles, Paul Beer est la révélation du film. Elle incarne brillamment et avec une justesse sidérante la fragilité et la détermination, la force et la douceur d’Anna. Un sublime portrait de femme amoureuse, manipulatrice par bienveillance, blessée et combattante. Pour ce rôle, elle a d’ailleurs reçu notamment le prix Marcello Mastroianni du Meilleur Espoir pour son rôle à la Mostra de Venise.

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    Omar Sy est bouleversant dans le rôle de Chocolat (le film éponyme aurait aussi mérité davantage de nominations, belle mise en scène classique de Roschdy Zem et scénario impeccable)…et comme un clin d’œil malheureux au film, le talentueux James Thierrée se retrouve nommé comme second rôle.

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    Gaspard Ulliel,  également nommé comme meilleur acteur, est lui remarquable dans le rôle du « roi » Louis dans « Juste la fin du monde » de Xavier Dolan,  apportant au personnage une infinie douceur. Dans la lenteur de chacun de ses gestes, dans la tendresse mélancolique de chacun de ses regards et dans chacun de ses silences, il semble crier sa détresse indicible.

    Mes critiques des films en lice aux César 2017 (cliquez sur les titres des films pour lire mes critiques en entier).

    FRANTZ de François Ozon

    MAL DE PIERRES de Nicole Garcia

    JUSTE LA FIN DU MONDE de Xavier Dolan

    L'ODYSSEE de Jérôme Salle

    DANS LES FORÊTS DE SIBERIE de Safy Nebbou

    MOI, DANIEL BLAKE de Ken Loach

     

    Et pour ceux qui veulent vivre la cérémonie comme s’ils y étaient, retrouvez une nouvelle qui s’y déroule intégralement dans mon recueil « Les illusions parallèles » (Editions du 38). Pour en savoir plus et/ou le commander sur le site de mon éditeur, cliquez ici.

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    Nous ignorons encore à qui sera décerné le César d’honneur.

    LISTE DES NOMMES AUX CESAR 2017

    Meilleur film

    Elle de Paul Verhoeven
    Divines de Houda Benyamina
    Frantz de François Ozon
    Les Innocentes d'Anne Fontaine
    Ma Loute de Bruno Dumont
    Mal de pierres de Nicole Garcia
    Victoria de Justine Triet

    Meilleure actrice

    Judith Chemla pour Une vie
    Isabelle Huppert pour Elle
    Marion Cotillard pour Mal de pierres
    Virginie Efira pour Victoria
    Marina Foïs pour Irréprochable
    Sidse Babett Knudsen pour La fille de Brest
    Soko pour La danseuse

    Meilleur acteur

    François Cluzet pour Médecin de campagne
    Gaspard Ulliel pour Juste la fin du monde
    Omar Sy pour Chocolat
    Pierre Deladonchamps pour Le Fils de Jean
    Nicolas Duvauchelle pour Je ne suis pas un salaud
    Fabrice Luchini pour Ma Loute
    Pierre Niney pour Frantz

    Meilleur acteur dans un second rôle

    Gabriel Arcand pour Le fils de Jean
    Laurent Laffite pour Elle
    Vincent Lacoste pour Victoria
    Vincent Cassel pour Juste la fin du monde
    Gaspard Ulliel pour La danseuse
    Melvil Poupaud pour Victoria
    James Thierrée pour Chocolat

    Meilleure actrice dans un second rôle

    Nathalie Baye pour Juste la fin du monde
    Valeria Bruni Tedeschi pour Ma Loute
    Anne Consigny pour Elle
    Déborah Lukumuena pour Divines
    Mélanie Thierry pour La Danseuse

    Meilleur réalisateur

    Houda Benyamina pour Divines
    Paul Verhoeven pour Elle
    François Ozon pour Frantz
    Anne Fontaine pour Les Innocentes
    Xavier Dolan pour Juste la fin du monde
    Bruno Dumont pour Ma Loute
    Nicole Garcia pour Mal de pierres

    Meilleure espoir féminin

    Oulaya Amamra pour Divines
    Paula Beer pour Frantz
    Lily-Rose Depp pour La danseuse
    Noemie Merlant pour Le Ciel Attendra
    Raph dans Ma Loute

    Meilleur espoir masculin

    Nils Schneider pour Diamant Noir 
    Corentin Fila pour Quand on a 17 ans
    Damien Bonnard pour Rester vertical
    Kacey Mottet Klein pour Quand on a 17 ans
    Jonas Bloquet pour Elle

    Meilleur premier film

    Cigarettes et chocolat chaud de Sophie Reine
    La danseuse de Stéphanie Di Giusto
    Diamant noir d'Athur Harari
    Divines de Houda Benyamina
    Rosalie Blum de Julien Rappeneau

    Meilleur documentaire

    Dernières nouvelles du cosmos de Julie Bertucelli
    Merci patron ! de François Rufin
    Fuocoammare, par-delà Lampedusa de Gianfranco Rosi
    Voyage à travers le cinéma français de Bertrand Tavernier
    Swagger d'Olivier Babinet

    Meilleure photographie

    Stéphane Fontaine pour Elle
    Pascal Marti pour Frantz
    Caroline Champetier pour Les Innocentes
    Guillaume Deffontaines pour Ma loute
    Christophe Beaucarne pour Mal de pierres

    Meilleur film étranger

    Aquarius
    Baccalaureat
    La fille inconnue
    Toni Erdmann
    Manchester by the Sea
    Moi, Daniel Blake
    Juste la fin du monde

    Meilleure adaptation

    David Birke pour Elle
    Séverine Bosschem, Emmanuelle Bercot pour La fille de Brest
    François Ozon pour Frantz
    Céline Sciamma pour Ma vie de Cougette
    Nicole Garcia, Jacques Fieschi pour Mal de pierres
    Katell Quillévéré, Gilles Taurand pour Réparer les vivants

    Meilleur court-métrage

    Après Suzanne de Felix Moati
    Au Bruit des clochettes de Chabname Zariab
    Chasse royale de Lise Akoka et Romane Gueret
    Maman(s) de  Maïmouna Doucouré
    Vers la Tendresse de Alice Diop

    Meilleur court-métrage d'animation

    Café froid de François Leroy et Stéphanie Lansaque
    Celui qui a deux âmes de Fabrice Luang-Vija
    Journal animé de Donato Sansone
    Peripheria de David Coquard-Dassault

    Meilleur film d'animation

    La jeune fille sans mains de Sébastien Laudenbach
    Ma vie de courgette de Claude Barras
    La tortue rouge de Michael Dudok de Wit

    Meilleur son

    Brigitte Taillandier, Vincent Guillon, Stéphane Thiébaut pour Chocolat
    Jean-Paul Mugel, Alexis Place, Cyril Holtz, Damien Lazzerini pour Elle
    Martin Boisseau, Benoît Gargonne, Jean-Paul Hurier pour Frantz
    Jean-Pierre Duret, Sylvain Malbrant, Jean-Pierre Laforce pour Mal de Pierres
    Marc Engels, Fred Demolder, Sylvain Réty, Jean-Paul Hurier pour L'Odyssée

    Meilleure musique originale

    Gabriel Yared pour Chocolat
    Ibrahim Malouf pour Dans les forêts de Sibérie
    Anne Dudley pour Elle
    Philippe Rombi pour Frantz
    Sophie Hunger pour Ma vie de courgette

    Meilleur scénario original

    Romain Compingt, Houda Benyamina, Malik Rumeau pour Divines
    Solveig Anspach, Jean-Luc Gaget pour L'effet aquatique
    Sabrina B. Karine, Alice Vial, Pascal Bonitzer, Anne Fontaine pour Les Innocentes
    Bruno Dumont pour Ma Loute
    Justine Triet pour Victoria

    Meilleurs costumes

    Anaïs Romand pour La danseuse
    Pascaline Chavanne pour Frantz
    Catherine Leterrier pour Mal de Pierres
    Alexandra Charles pour Ma Loute
    Madeline Fontaine pour Une vie

    Meilleurs décors

    Jérémie D. Lignol pour Chocolat
    Carlos Conti pour La danseuse
    Michel Barthélémy pour Frantz
    Riton Dupire-Clément pour Ma Loute
    Katia Wyszkop pour Planetarium

    Meilleur montage

    Loic Lallemand, Vincent Tricon pour Divines
    Job ter Burg pour Elle
    Laure Gardette pour Frantz
    Xavier Dolan pour Juste la fin du monde
    Simon Jacquet pour Mal de pierre

     

  • 69ème Festival de Cannes: le programme complet à J-3 de l'ouverture

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    Conférence de Presse - Festival de Cannes 2016... par CannesFestTV

    Le 14 avril avait lieu la conférence de presse du 69ème Festival de Cannes. Vous retrouverez ci-dessous le programme tel qu'annoncé lors de la conférence ainsi que les annonces ultérieures qui confirment le caractère exceptionnel de ce programme 2016 mais aussi que Cannes est et reste le plus grand et prestigieux festival de cinéma au monde. Vous pouvez par ailleurs d'ores et déjà télécharger la grille horaires des projections en cliquant ici. Comme chaque année, vous pourrez me retrouver en direct du festival de l'ouverture à la clôture, ici, sur Inthemoodforfilmfestivals.com et Inthemoodforcannes.com mais aussi sur twitter (@moodforcinema, @moodforcannes) et Instagram (@sandra_meziere) et sur ma page Facebook consacrée au festival (http://facebook.com/inthemoodforcannes).

    L'affiche de cette édition 2016 rompt avec celles qui ont précédé et qui n’en est pas moins sublime, incandescente et solaire, évocatrice de langueur, de nouveaux horizons avec cette ascension qui est comme une parabole de celle des 24 marches les plus célèbres au monde. Conçue comme un clin d’œil à Jean-Luc Godard par Hervé Chigioni et son graphiste Gilles Frappier, le visuel 2016 tiré du « Mépris » symbolise « une montée de marches en forme d’ascension vers l’horizon infini d’un écran de projection. »

    affiche cannes 2016

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    Nous connaissions également le film d’ouverture avant la conférence de presse d'avril. Kristen Stewart, Blake Lively, Jesse Eisenberg, Steve Carell et Parker Posey sont ainsi attendus sur le tapis rouge le 11 mai prochain aux côtés de Woody Allen, ils présenteront ainsi son dernier film « Café Society », film d’ouverture hors compétition de cette 69ème édition. Voilà de quoi me réjouir également. Le film sortira le même jour dans les salles françaises. Un record de sélections en ouverture pour le réalisateur new-yorkais qui avait déjà ouvert le Festival en 2002 avec « Hollywood Ending » et en 2011 avec « Midnight in Paris », une ouverture à laquelle j’avais eu le plaisir d’assister et dont je propose de retrouver (en cliquant ici) mon compte rendu, avec la critique du film ainsi que mes 10 autres critiques de films de Woody Allen.

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    Nous savions également déjà que William Friedkin donnerait une leçon de cinéma. Le Maître de l’épouvante et du film noir  fera frissonner les festivaliers mercredi 18 mai dans la salle Buñuel à l’occasion de sa Leçon de Cinéma. Avec le critique Michel Ciment, il reviendra sur ses films devenus cultes : « French Connection », « Cruising », « Killer Joe », ainsi que sur la récente sortie de son livre : « Friedkin connection : Les Mémoires d’un cinéaste de légende ». Retrouvez en bas de cet article le reste du magnifique programme de Cannes Classics qui ravira une fois de plus les cinéphiles.

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    Nous savions aussi que Laurent Lafitte présenterait les cérémonies d’ouverture et de clôture, succédant ainsi à Lambert Wilson. Pierre Lescure a ainsi annoncé une ouverture et une clôture « spectaculaires et créatives. » Le film de clôture sera cette année la palme d’or (en présence du jury et de l'équipe du film récompensé) afin de permettre aux festivaliers arrivés à la fin (si le film « palmé » a été projeté au début) ou l’ayant manqué de le voir le dernier jour.

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    Venons-en maintenant au programme, celui d' un festival glamour (Thierry Frémaux a annoncé un festival avec « une présence massive de stars » : Julia Roberts -pour sa première montée des marches- mais aussi Robet De Niro, Steven Spielberg,  Kirsten Stewart, Sean Penn,  Pedro Almodovar, Charlize Theron, George Clooney, Ryan Gosling, Russell Crowe,  Marion Cotillard, Russell Crowe, Vincent Cassel, Léa Seydoux, Adèle Haenel, Fabrice Luchini, Juliette Binoche, Valeria Bruni-Tedeschi,  Isabelle Huppert, Xavier Dolan, Jean-Pierre Léaud… la liste est indéniablement impressionnante) mais aussi de grands films d’auteur, bref l’essence du festival de Cannes qu’est cette alliance joyeuse et parfois improbable et qui en fait le plus grand festival de cinéma au monde et toujours une « fenêtre ouverte sur le monde », ses révoltes, ses blessures, ses névroses, ses espoirs. Un festival toujours en phase à l’actualité à l’exemple de « La Dernière Plage » (L’Ultima Spiaggia) de Thanos Anastopoulos et Davide Del Degan, un documentaire au cœur de l’actualité, présenté hors-compétition en séance spéciale, qui montre comment vivent les habitants des berges de l’Italie et de la Grèce depuis que leur quotidien a changé avec l’arrivée des migrants, venus de Syrie et d’Irak.

    George Miller, réalisateur, producteur et scénariste australien sera le Président du Jury du 69e Festival de Cannes. Il sera entouré de huit personnalités du cinéma mondial venues d’Iran, du Danemark, des États-Unis, d’Italie, de France, du Canada et de Hongrie. Ainsi, quatre femmes et quatre hommes formeront le Jury qui accompagnera George Miller. Il aura à départager les 21 films en Compétition pour composer le palmarès qui sera annoncé sur scène lors de la cérémonie de Clôture du dimanche 22 mai.  George Miller sera entouré de : Arnaud DESPLECHIN (Réalisateur, Scénariste – France), Kirsten DUNST (Actrice – États-Unis), Valeria GOLINO (Actrice, Réalisatrice, Scénariste, Productrice – Italie), Mads MIKKELSEN (Acteur – Danemark), László NEMES (Réalisateur, Scénariste – Hongrie), Vanessa PARADIS (Actrice, Artiste-interprète – France), Katayoon SHAHABI (Productrice – Iran), Donald SUTHERLAND (Acteur – Canada).

    Le Jury Un Certain Regard décernera ses prix parmi les 18 films en compétition lors de la cérémonie de Clôture le samedi 21 mai. Le film d’ouverture est Clash de Mohamed Diab (Egypte). Le jury Un Certain Regard est présidé par  Marthe KELLER –actrice (Suisse). Elle sera entourée de : Jessica HAUSNER, réalisatrice et productrice (Autriche), Diego LUNA, acteur, réalisateur et producteur (Mexique), Ruben ÖSTLUND, réalisateur (Suède), Céline SALLETTE, actrice (France).

    Le Jury de la Cinéfondation et des Courts métrages, créé en 1998, réunit cette année autour de sa Présidente, la réalisatrice et écrivain japonaise, Naomi Kawase, les personnalités suivantes : Marie-Josée CROZE - actrice – Canada, France, Jean-Marie LARRIEU - réalisateur, scénariste – France, Radu MUNTEAN - réalisateur, scénariste – Roumanie, Santiago LOZA - réalisateur, auteur dramatique, écrivain – Argentine. Le Jury aura à décerner trois prix parmi les 18 films d’étudiants d’écoles de cinéma présentés dans la Sélection Cinéfondation.   Les Prix de la Cinéfondation seront annoncés par le Jury, vendredi 20 mai, lors d’une cérémonie Salle Buñuel qui sera suivie de la projection des films primés. Le Jury devra également désigner la Palme d’or du Court métrage parmi les 10 films sélectionnés en Compétition. La Palme du Court sera remise lors de la cérémonie de Clôture du 69e Festival de Cannes, dimanche 22 mai.

     La Caméra d’or rassemble les premiers films issus de la Sélection officielle, de la Semaine de la Critique et de la Quinzaine des réalisateurs. Elle sera remise lors de la soirée de Clôture du Festival de Cannes le dimanche 22 mai. Son jury est présidé par Catherine CORSINI - (réalisatrice, Société des Réalisateurs de Films - SRF). Elle sera entourée de : Jean-Christophe BERJON (Syndicat Français de la Critique de Cinéma - SFCC), Alexander RODNYANSKY (personnalité invitée – Producteur, Russie), Isabelle FRILLEY (Fédération des Industries du Cinéma, de l’Audiovisuel et du Multimédia - FICAM), Jean-Marie DREUJOU (Association Française des directeurs de la photographie Cinématographique - AFC).

    Plus de 1869  longs-métrages ont été visionnés. Ils étaient 1850 l’an dernier. 49 longs-métrages ont été sélectionnés dans les différentes sections.  28 pays sont représentés . 7 premiers films seront projetés, tous dans la section Un Certain Regard.

    Cette sélection nous promet une belle diversité. Rien que dans la compétition officielle: 4 films français, 1 film allemand, 1 film espagnol, 2 films britanniques, 1 film belge, 1 film canadien, 3 films américains, 1 film brésilien, 1 film philippin, 2 films roumains,  1 film coréen, 1 film hollandais, 1 film danois. La diversité sera aussi au rendez-vous dans les thématiques abordées. Comme vous le verrez ci-dessous, les pitchs sont particulièrement prometteurs même si, pour ce qui concerne la compétition officielle,  j’attends avec plus d’impatience que d’autres les films d’Olivier Assayas, Nicole Garcia, Pedro Almodovar, Xavier Dolan, Bruno Dumont, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Brillante Mendoza.

    Vingt films ont été retenus en compétition officielle et sont en lice pour la Palme d’or. Parmi eux figurent quatre films français.:

    - « Rester vertical » d’Alain Guiraudie (prix de la mise en scène en 2013 à Un Certain Regard pour « L’inconnu du lac »). « Rester vertical » suit les errances d’un cinéaste (Damien Bonnard) en panne d’inspiration et en mal de paternité à travers la France, une dérive qui va le conduire à la déchéance sociale.

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    -« Personal shopper » d’Olivier Assayas, notamment avec Kristen Stewart qui incarne ici Maureen, une jeune américaine à Paris gagnant sa vie comme «personal shopper» pour une célébrité. Elle possède aussi une capacité aigue à communiquer avec les esprits, qu’elle partageait avec son frère jumeau, Lewis, décédé récemment… Deux ans après « Sils Maria » (compétition officielle 2014, au passage un grand film  très ancré dans son époque, sa violence médiatique, un film sur l’étanchéité des frontières entre l’art et la vie, et l’implacable violence du temps qui passe, un film au charme vénéneux, un jeu de miroirs et de reflets mélancolique, envoûtant et brillant au propre comme au figuré…à voir absolument!), Olivier Assayas est donc de retour à Cannes. Il avait fait partie du jury longs métrages en 2011 et son film « Clean » avait valu à Maggie Cheung un Prix d’Interprétation Féminine.

    Kristen Stewart dans Personal shopper

     

    -« Ma loute » de Bruno Dumont. Eté 1910, baie de la Slack dans le Nord de la France. De mystérieuses disparitions mettent en émoi la région. L’improbable inspecteur Machin et son sagace adjoint Malfoy (mal)mènent l’enquête. Ils se retrouvent, bien malgré eux, au cœur d’une étrange et dévorante histoire d’amour entre Ma Loute, fils ainé d’une famille de pêcheurs aux mœurs particulières et Billie Van Peteghem, la benjamine d’une famille de riches bourgeois Lillois décadents. Ce film sera l’occasion de retrouver une habituée de la Croisette, une immense actrice, Juliette Binoche, mais aussi Valeria Bruni-Tedeschi et Fabrice Luchini (qui a obtenu le prix d’interprétation pour « L’Hermine » à la 72ème Mostra de Venise. Un présage?). Le cinéaste plutôt habitué à faire tourner des non professionnels risque de surprendre les festivaliers avec ce film au casting prestigieux.

    Ma loute de Bruno Dumont

    Je vous laisse découvrir sa bande-annonce. Réjouissant, non? Le ton décalé est en tout cas prometteur. La dernière sélection cannoise de Bruno Dumont remonte à 2011 (Un Certain Regard) pour « Hors Satan ». Il a également reçu le Grand Prix en 1999 et 2006, pour « L’Humanité » puis « Flandres ». En 2008, il a également présidé le jury de la Caméra d’or.

     

    -et enfin « Mal de pierres » de Nicole Garcia qui nous donnera le plaisir de retrouver Marion Cotillard sur la Croisette. Synopsis: Gabrielle a grandi dans la petite bourgeoisie agricole où son rêve d’une passion absolue fait scandale. A une époque où l’on destine d’abord les femmes au mariage, elle dérange, on la croit folle. Ses parents la donnent à José, un ouvrier saisonnier, chargé de faire d’elle une femme respectable. Gabrielle dit ne pas l’aimer, se voit enterrée vivante. Lorsqu’on l’envoie en cure thermale pour soigner ses calculs rénaux, son mal de pierres, un lieutenant blessé dans la guerre d’Indochine, André Sauvage, fait renaître en elle cette urgence d’aimer. Ils fuiront ensemble, elle se le jure, et il semble répondre à son désir. Cette fois on ne lui prendra pas ce qu’elle nomme « la chose principale ». Gabrielle veut aller au bout de son rêve.  Date de sortie: 19 octobre 2016. Nicole Garcia a été membre du jury longs métrages en 2000, présidente du jury de la Caméra d’or en 2014 et elle fut en lice en tant que réalisatrice pour « L’Adversaire » (2002) puis « Selon Charlie » (2006). J’en profite pour vous recommander son magnifique « Un balcon sur la mer » .

    Mal de pierres de Nicole Garcia

    Nous aurons également le plaisir de retrouver de nombreux habitués de la Croisette et du palmarès:

    julieta

    -Pedro Almodovar pour « Julieta » qui sortira en salles le 18 Mai 2016. Synopsis: Julieta s’apprête à quitter Madrid définitivement lorsqu’une rencontre fortuite avec Bea, l’amie d’enfance de sa fille Antía la pousse à changer ses projets. Bea lui apprend qu’elle a croisé Antía une semaine plus tôt. Julieta se met alors à nourrir l’espoir de retrouvailles avec sa fille qu’elle n’a pas vu depuis des années. Elle décide de lui écrire tout ce qu’elle a gardé secret depuis toujours. En 2014, c’est en tant que producteur que le nom de Pedro Almodovar apparaissait à Cannes pour « Relatos salvajes » après sa présence en compétition en 2011 pour « La piel que habito ». Il a obtenu le prix de la mise en scène pour « Tout sur ma mère » en 1999 et le prix du scénario en 2006 pour « Volver » et il m’avait bouleversée avec ses « Etreintes brisées » en compétition en 2009 ( absent du palmarès).

    Dardenne

    -« La fille inconnue » de Jean-Pierre et Luc Dardenne. Synopsis: Jenny, médecin généraliste, se sent coupable de ne pas avoir ouvert la porte de son cabinet à une jeune fille retrouvée morte peu de temps après. Apprenant par la police que l’identité de la jeune fille est inconnue, Jenny se met en quête de trouver son nom…  Avec Adèle Haenel, Jérémie Rénier, Olivier Gourmet. Les frères Dardenne réalisent toujours des œuvres fortes dans lesquelles l’interprétation prime et bouleverse. Ils font ainsi partie des rares à avoir obtenu deux fois la palme d’or: en 1999 pour « Rosetta » et en 2005 pour « L’enfant ». Ils ont également obtenu le prix du scénario en 2008 pour « Le silence de Lorna » et en 2011 le grand prix avec « Le gamin au vélo ». En 2002, Olivier Gourmet avait eu le prix d’interprétation pour « Le Fils ». En 1999, Emilie Dequenne recevait le prix d’interprétation pour « Rosetta ».  Sortie en salles le 12 octobre 2016.

    loach

    -« I, Daniel Blake » de Ken Loach qui avait annoncé arrêter sa carrière et qui revient donc pour notre plus grand plaisir, pour la 13ème fois en compétition officielle. Synopsis: Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l’aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Mais bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l’obligation d’une recherche d’emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous réguliers au « job center », Daniel va croiser la route de Rachel, mère célibataire de deux enfants qui a été contrainte d’accepter un logement à 450km de sa ville natale pour ne pas être placée  en foyer d’accueil. Pris tous deux dans les filets des aberrations administratives de la Grande Bretagne d’aujourd’hui, Daniel et Rachel vont tenter de s’entraider…  Trois fois lauréat du prix du jury, il a obtenu la palme d’or en 2006 pour « Le Vent se lève ».

    paterson

    -« Paterson » de Jim Jarmusch. Jim Jarmusch a reçu le grand prix pour « Broken flowers » en 2005. Avec Adam Driver. Le périple d’un chauffeur de bus du New Jersey, poète à ses heures.

    -« Baccalauréat » de Cristian Mungiu. Mungiu a reçu la palme d’or en 2007 pour « 4 mois, 3 semaines, 2 jours ». « Au-delà des collines », qu’il a écrit et réalisé, obtient en 2012 le Prix du scénario et un double Prix d’interprétation féminine. Le synopsis est pour le moins énigmatique: ce que les parents disent à leurs enfants et ce que ces derniers voient leurs parents faire.

     

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    -« The last face » de Sean Penn avec Charlize Theron, Javier Bardem, Adèle Exarchopoulos. Une docteur, qui travaille dans l’humanitaire en Afrique, tombe amoureuse d’un collègue.  Sean Penn est de retour sur la Croisette 5 ans après « This must be the place » de Paolo Sorrentino. Il a également été président du jury en 2008. On le retrouve à Cannes en tant que réalisateur 15 ans après la présentation de « The Pledge » en compétition.

    hand

    -« Agassi » de Park Chan-Wook. Grand prix en 2004 pour « Old boy », prix du jury  en 2009, Park Chan-Wook revient en compétition à Cannes. Synopsis: Entre la Corée et le Japon des années 1930, « The Handmaiden » retrace l’histoire fascinante d’une jeune femme fortunée, d’un escroc surnommé le « Conte », très intéressé par son argent, et d’une fille pickpocket qu’il placera comme servante chez la riche héritière.

    -« The Neon Demon » de Nicolas Winding  Refn qui sera de retour sur la Croisette après avoir fait partie du jury de Jane Campion en 2014. Il avait également présenté « Only god forgives » en compétition officielle il y a 3 ans et avait obtenu le prix du jury pour « Drive » en 2011. Qualifié de « film d’horreur cannibale chez les top models » par Thierry Frémaux ce matin en conférence de presse, ce film risque bien de ne pas laisser indifférents les festivaliers. Synopsis: Une jeune fille débarque à Los Angeles. Son rêve est de devenir mannequin. Son ascension fulgurante, sa beauté et sa pureté suscitent jalousies et convoitises. Certaines filles s’inclinent devant elle, d’autres sont prêtes à tout pour lui voler sa beauté. Avec Elle Fanning, Keanu Reeves…

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    -Le jeune prodige  Xavier Dolan sera de retour avec « Juste la fin du monde", sans doute le film de cette édition que j'attends le plus . « Ce n’est que la deuxième fois que Xavier Dolan est en compétition » a précisé Thierry Frémaux ce matin lors de la conférence de presse afin de devancer les critiques des éternels rabat-joie. Chaque film du jeune surdoué démontre son immense talent. Tous ses films ont été sélectionnés en section parallèle ou à Un Certain Regard (à l’exception de «  Tom à la ferme ») . En 2014, il figurait pour la première fois en compétition officielle avec « Mommy » (ma critique, ici) pour lequel il avait reçu le prix du jury avant d’être membre du jury l’an passé. « Juste la fin du monde » est l’ adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Jean-Luc Lagarce avec une prestigieuse distribution :  Marion Cotillard, Léa Seydoux, Vincent Cassel, Gaspard Ulliel. Le film raconte l’après-midi en famille d’un jeune auteur qui, après 12 ans d’absence, retourne dans son village natal afin d’annoncer aux siens sa mort prochaine.

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    dolan4

    -« Elle » de Paul Verhoeven de retour sur la Croisette 24 ans après « Basic instinct ». Ce film en français est une adaptation du roman de Philippe Djian « Oh… » avec Isabelle Hupert, Virginie Efira, Laurent Laffite (qui sera le maître de cérémonie de l’ouverture et de la clôture), Charles Berling. Synopsis: Michèle fait partie de ces femmes que rien ne semble atteindre. À la tête d’une grande entreprise de jeux vidéo, elle gère ses affaires comme sa vie sentimentale : d’une main de fer. Sa vie bascule lorsqu’elle est agressée chez elle par un mystérieux inconnu. Inébranlable, Michèle se met à le traquer en retour. Un jeu étrange s’installe alors entre eux. Un jeu qui, à tout instant, peut dégénérer.

    Elle de Verhoeven

    Nous retrouverons également le réalisateur Philippin Brillante Mendoza en compétition officielle pour « Ma’Rosa », de retour 8 ans après « Serbis » et 7 ans après « Kinatay » (prix de la mise en scène).

    marosa

    Quatre ans après « Mud – Sur les rives du Mississippi », nous retrouverons également Jeff Nichols en compétition pour « Loving », son 5ème long métrage, dans lequel joue son acteur fétiche Michael Shannon. L’histoire du combat d’un couple mixte condamné à l’exil en Virginie en 1958 pour s’être mariés.

    loving

    Le brésilien Kleber Mendonça Filho est en compétition officielle avec son 2ème film, « Aquarius », l’histoire d’ une critique musicale retraitée capable de voyager dans le temps.

    aquarius

    La cinéaste britannique Andrea Arnold est également de retour à Cannes avec « American Honey », un film avec Shia LaBoeuf. Elle avait obtenu le Prix du Jury pour « Fish Tank » et auparavant pour « Red Road ». Synopsis: Star, une adolescente, quitte sa famille dysfonctionelle et rejoint une équipe de vente d’abonnements à des magazines, qui parcourt le midwest américain en faisant du porte à porte. Aussitôt à sa place parmi cette bande de jeunes, dont fait partie Jake, elle adopte rapidement leur style de vie, rythmé par des soirées arrosées, des petits méfaits et des histoires d’amours…

    L’Allemande Maren Ade réalisatrice mais aussi productrice notamment de « Tabou » de Miguel Gomes gravira les marches pour la première fois pour « Toni Erdmann ». Synopsis: Lorsque Winfried, 65 ans, rend une visite surprise à sa fille Ines, 37 ans, en Roumanie, il pense que cette dernière a perdu le sens de l’humour et décide de l’aider à le retrouver, en multipliant les farces.

    Enfin « Sieranevada » du roumain Cristi Puiu (qui rejoint donc son compatriote Cristian Mungiu en compétition officielle après avoir été en sélection à Un Certain Regard et en séance spéciale en 2014 pour « Les ponts de Sarajevo »). Synopsis: De retour d’un voyage d’affaires à Paris, un neurologue rejoint sa femme pour un dîner organisé pour l’anniversaire de la mort du père de cette dernière. Sur place, tous les convives attendent le prêtre censé célébrer la cérémonie…

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    Ajout postérieur à la conférence de presse: "The Salesman" d’Asghar Farhadi (Iran) rejoint la compétition officielle. Synopsis: Contraints de quitter leur appartement du centre de Téhéran en raison d'importants travaux menaçant leur immeuble, Emad et Rana emménagent dans un nouveau logement. Un incident en rapport avec l’ancienne locataire survient et va bouleverser la vie du jeune couple. En 2013, Bérénice Bejo remportait le prix d'interprétation féminine pour son rôle dans Le Passé d'Asghar Farhadi.

    Notez également qu'Iggy Pop assistera à la projection de GIMME DANGER, le film que Jim Jarmusch lui a consacré. De fait, il sera programmé en séance de minuit, le jeudi 19 mai.

    Parmi les événements hors compétition qui nous promettent des montées des marches mémorables et exceptionnelles, nous pourrons compter sur Jodie Foster et Steven Spielberg qui viendront présenter leurs nouvelles réalisations.

    geant

    Spielberg sera en effet de retour, trois ans après avoir présidé le jury et présentera en avant-première mondiale hors compétition « Le Bon Gros Géant » au public cannois, une adaptation du roman pour enfants de Roald Dahl avec Mark Rylance en géant, un film d’aventure fantastique qui marie prises de vue réelles et images de synthèse.

    Money Monster

    LA montée des marches qui fera crépiter les flashs sera sans aucun doute celle du film de Jodie Foster, de retour à Cannes 5 ans après « Le Complexe du Castor » avec « Money Monster », un thriller qui permettra à Julia Roberts et George Clooney de se retrouver à l’écran plus de dix ans après « Ocean’s twelve » et à l’actrice de fouler les marches cannoises pour la première fois.

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    Autre montée des marches qui suscitera l'effervescence, le lundi 16 mai, celle de Robert De Niro dans la grande salle du Palais des Festivals pour une projection spéciale et unique en Sélection officielle du film du cinéaste vénézuélien Jonathan Jakubowicz, "Hands of Stone."  Le film retrace l’histoire du boxeur panaméen Roberto Duràn (Edgar Ramírez) et de son entraîneur-manager Ray Arcel (Robert De Niro) qui va l’accompagner vers les plus grands succès mondiaux sur le ring dans les années 70 et 80, notamment à travers les légendaires combats contre Sugar Ray Leonard. « Je suis très heureux à l’idée de revenir à Cannes, dit Robert De Niro, spécialement avec Hands of Stone dont je suis très fier et qui est un film formidable. Je suis très impatient de revoir les amis du monde entier pour passer ensemble un bon moment de cinéma. » De Niro a figuré au casting de deux Palmes d’or (Taxi Driver de Martin Scorsese en 1976 et Mission de Roland Joffé en 1986), qu’il a été nommé sept fois aux Oscars et qu’il en a remporté deux, l’un pour Le Parrain II de Francis Ford Coppola en 1975 et l’autre pour Raging Bull de Martin Scorsese en 1981. Il a aussi été Président du Jury du Festival de Cannes en 2011. Hands of Stone, qui sortira aux Etats-Unis le 26 août prochain, sera projeté dans le Grand Théâtre Lumière du Palais des Festivals le lundi 16 mai à 22h, en présence de Robert De Niro, du réalisateur Jonathan Jakubowicz, d’Edgar Ramírez et d’Ana de Armas. Aux Etats-Unis, il est distribué par la Weinstein Company qui en est également le vendeur international.

    the nice guys

    Côté montée des marches glamour, nous pourrons également compter sur « The Nice Guys » de Shane Black avec Ryan Gosling et Russell Crowe.

    cancre

    En séance spéciale, il faudra aussi suivre avec attention « Le Cancre » de Paul Vecchiali sur les relations, sur une dizaine d’années entre un père (Vecchiali) et son fils qui vont se heurter au cancer (l’anagramme du « cancre »). Au casting figurent Catherine Deneuve, Édith Scob et Mathieu Amalric.

    Retrouvez l’ensemble de la sélection ci-dessous et les courts-métrages en compétition et films de la Cinéfondation en cliquant ici.

    Vous pouvez bien sûr retrouver toutes les informations sur le festival sur son site officiel http://www.festival-cannes.com et sur son compte twitter officiel @festival_cannes. 

    Et pour les passionnés (comme moi) du Festival de Cannes, vous pourrez aussi (re)plonger dans l’atmosphère du Festival de Cannes 2014 dans mon roman « L’amor dans l’âme » publié aux Editions du 38, ce mois-ci  et disponible en papier et numérique (toutes les infos ici).

    Enfin, en attendant le 11 Mai, replongez dans mon compte rendu complet du Festival de Cannes 2015 et retrouvez la sélection officielle détaillée ci-dessous.

    En Compétition

         
    Film d’ouverture    
         
    Woody ALLEN (USA) CAFÉ SOCIETY H.C
         
      ***  
         
    Maren ADE (Allemagne) TONI ERDMANN  
         
    Pedro ALMODÓVAR (Espagne) JULIETA  
         
    Andrea ARNOLD (Royaume-Uni) AMERICAN HONEY  
         
    Olivier ASSAYAS (France) PERSONAL SHOPPER  
         
    Jean-Pierre DARDENNE, Luc DARDENNE (Belgique) LA FILLE INCONNUE  
         
    Xavier DOLAN (Canada) JUSTE LA FIN DU MONDE  
         
    Bruno DUMONT (France) MA LOUTE  
         
    Nicole GARCIA (France) MAL DE PIERRES  
         
    Alain GUIRAUDIE (France) RESTER VERTICAL  
         
    Jim JARMUSCH (USA) PATERSON  
         
    Kleber MENDONÇA FILHO (Brésil) AQUARIUS  
         
    Ken LOACH (Royaume-Uni) I, DANIEL BLAKE
     
         
    Brillante MENDOZA (Philippines) MA’ ROSA  
         
    Cristian MUNGIU (Roumanie) BACALAUREAT
    (BACCALAURÉAT)
     
         
    Jeff NICHOLS (USA) LOVING  
         
    PARK Chan-Wook (Corée du Sud) AGASSI
    (THE HANDMAIDEN)
     
         
    Sean PENN (USA) THE LAST FACE  
         
    Cristi PUIU (Roumanie) SIERANEVADA  
         
    Paul VERHOEVEN (Pays-Bas) ELLE  
         
    Nicolas WINDING REFN (Danemark) THE NEON DEMON  
         

     

    Un Certain Regard

     

    Film d’ouverture: ESHTEBAK (CLASH) de Mohamed DIAB (Egypte)

    HELL OR HIGH WATER de David Mackenzie (Grande-Bretagne)

         
    Behnam BEHZADI (Iran) VAROONEGI
    (INVERSION)
     
         
    BOO Junfeng (Singapour) APPRENTICE  
         
    Delphine COULIN, Muriel COULIN (France) VOIR DU PAYS  
         
    Stéphanie DI GIUSTO (France) LA DANSEUSE 1er film
         
    Mohamed DIAB (Egypte) ESHTEBAK
    (CLASH)
     
         
    Michael DUDOK DE WIT (Pays-Bas) LA TORTUE ROUGE
    (THE RED TURTLE)
    1er film
         
    FUKADA Kôji (Japon) FUCHI NI TATSU
    (HARMONIUM)
     
         
    Maha HAJ (Israël) OMOR SHAKHSIYA
    (PERSONAL AFFAIRS)
    1er film
         
    Eran KOLIRIN (Israël) ME’EVER LAHARIM VEHAGVAOT
    (BEYOND THE MOUNTAINS AND HILLS)
     
         
    KORE-EDA Hirokazu (Japon) AFTER THE STORM  
         
    Juho KUOSMANEN (Finlande) HYMYILEVÄ MIES
    (THE HAPPIEST DAY IN THE LIFE OF OLLI MÄKI)
    1er film
         
    Francisco MÁRQUEZ, Andrea TESTA (Argentine) LA LARGA NOCHE DE FRANCISCO SANCTIS
    (LA LONGUE NUIT DE FRANCISCO SANCTIS)
    1er film
         
    Bogdan MIRICA (Roumanie) CAINI
    (DOGS)
    1er film
         
    Stefano MORDINI (Italie) PERICLE IL NERO  
         
    Michael O’SHEA (USA) THE TRANSFIGURATION 1er film
         
    Matt ROSS (USA) CAPTAIN FANTASTIC  
         
    Kirill SEREBRENNIKOV (Russie) UCHENIK
    (LE DISCIPLE)
     
         

     

    Hors Compétition

     

         
    Shane BLACK (USA) THE NICE GUYS  
         
    Jodie FOSTER (USA) MONEY MONSTER  
         
    NA Hong-Jin (Corée du Sud) GOKSUNG  
         
    Steven SPIELBERG (USA) DISNEY’S THE BFG
    (LE BON GROS GÉANT)
     
         

     

    Séances de minuit

    train.jpg

         
    Jim JARMUSCH (USA) GIMME DANGER  
         
    YEON Sang-Ho (Corée du Sud) BU-SAN-HAENG
    (TRAIN TO BUSAN)
     
         

     BLOOD FATHER de Jean-François Richet (France) 

    Séances Spéciales

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    WRONG ELEMENTS de Jonathan Littell (Etats-Unis)

    LA FORÊT DE QUINCONCES de Grégoire Leprince-Ringuet (France)

    CHOUF de Karim Dridi (France / Tunisie)

         
    Thanos ANASTOPOULOS (Grèce)
    Davide DEL DEGAN (Italie)
    L’ULTIMA SPIAGGIA
    (LA DERNIÈRE PLAGE)
     
         
    Mahamat-Saleh HAROUN (Tchad) HISSEIN HABRÉ, UNE TRAGÉDIE TCHADIENNE  
         
    Rithy PANH (Cambodge) EXIL  
         
    Albert SERRA (Espagne) LA MORT DE LOUIS XIV  
         
    Paul VECCHIALI (France) LE CANCRE

    CANNES CLASSICS 2016

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    C'est une partie du Festival de Cannes certainement moins connue que la compétition officielle, c'est pourtant là que se déroulent bien souvent des événements incroyables. Je me souviens bien sûr de la projection du "Guépard" en version restaurée présentée par Martin Scorsese en présence de Claudia Cardinale et d'Alain Delon mais il y en eut tant d'autres. La sélection de cette année risque encore de nous réserver de très belles surprises. J'ai déjà noté la projection du film de Claude Lelouch (en sa présence) qui reçut la palme d'or en 1966, "Un homme et une femme" (et dont je vous propose la critique en bonus ci-dessous) mais aussi  celle de l'autre film qui avait eu la palme d'or ex-aequo cette année-là (Ces messieurs dames ou Belles dames, vilains messieurs de Pietro Germi= ou encore le documentaire de Bertrand Tavernier (le plus passionné et passionnant des cinéphiles) en avant-première mondiale ou encore la projection de "Retour à Howards end" de James Ivory, de "Valmont" de Milos Forman, de 9 documentaires sur le cinéma, la leçon de cinéma de Friedkin ou encore "Rendez-vous de juillet" de Jacques Becker, les hommages croisés à Depardon et Wiseman. Je vous laisse découvrir ce magnifique programme et le communiqué de presse du Festival à ce sujet ci-dessous et après celui-ci, ma critique de "Un homme et une femme".

    Bertrand Tavernier en avant-première mondiale, William Friedkin en conversation, une célébration Cannes 1966, les 70 ans de la Fipresci, Wiseman & Depardon, deux géants du cinéma documentaire, des films inconnus en provenance de pays rares, des cinémathèques à l’honneur, l’Europe de l’Est en force, des documentaires sur le cinéma, de grands films populaires, du cinéma de genre, de la science-fiction, de la comédie, de l’animation, de l’horreur gothique, du western : voici Cannes Classics 2016.

    La plupart des films présentés sortiront en salles et en DVD/Blu-ray, et tout ou partie du programme Cannes Classics sera repris au cinéma Les Fauvettes (Paris), au festival Cinema Rittrovato (Bologne), à l’Institut Lumière (Lyon).

    EN AVANT-PREMIERE MONDIALE, LE DOCUMENTAIRE DE BERTRAND TAVERNIER SUR LE CINÉMA FRANÇAIS

    Voyage à travers le cinéma français de Bertrand Tavernier (2016, 3h15, France).

    « Ce travail de citoyen et d’espion, d’explorateur et de peintre, de chroniqueur et d’aventurier qu’ont si bien décrit tant d’auteurs, de Casanova à Gilles Perrault, n’est-ce pas une belle définition du métier de cinéaste que l’on a envie d’appliquer à Renoir, à Becker, au Vigo de Zéro de Conduite, au Duvivier de Pépé le Moko, aussi bien qu’à Truffaut, Franju ou Demy. A Max Ophuls et aussi à Bresson. Et à des metteurs en scène moins connus qui au détour d’une scène ou d’un film illuminent une émotion, débusquent des vérités surprenantes. Je voudrais que ce film soit un acte de gratitude envers tous ceux, cinéastes, scénaristes, acteurs et musiciens qui ont surgi dans ma vie. La mémoire réchauffe : ce film, c’est un peu de charbon pour les nuits d’hiver. »

    Une coproduction Little Bear-Gaumont-Pathé, avec la participation de CANAL+, CINE+, de la SACEM. Et avec le soutien de la Région Ile-de-France, en partenariat avec le CNC. Ventes internationales : Gaumont. Distribution France : Pathé. Le film sortira en salles en octobre 2016.

    LA LEÇON DE CINEMA : WILLIAM FRIEDKIN

    Le mercredi 18 mai, William Friedkin donnera la Leçon de cinéma annuelle, animée par le critique Michel Ciment. Par ailleurs, il présentera un film-surprise restauré en salle Buñuel et Sorcerer (1977) au Cinéma de la Plage.

    Sorcerer présenté par La Rabbia. Restauration Warner Bros, sous la supervision de Ned Price, responsable des restaurations Warner et de William Friedkin. Scan 4 K à partir du négatif 35mm. Restauration audio à partir des 4 pistes stéréo 35mm par Aaron Levy. Supervision de l’étalonnage Bryan McMahan. Remerciements à Bob Finkelstein, Karen Magid, Craig Kornblau, Dan O’Rourke, Traci Caroll, Wallon Green, Bud Smith.

    LA DOUBLE PALME D’OR DE 1966

    Après La Bataille du rail pour ouvrir ce mini-cycle il y a quelques années, le Festival de Cannes continue d’accueillir les restaurations des films lauréats de la Palme d’Or. En 2016, retour sur l’année 1966 et sur les deux vainqueurs, Pietro Germi et Claude Lelouch, récompensés par le jury présidé par Sophia Loren.  

    • Signore & signori (Ces messieurs dames ou Belles dames, vilains messieurs) de Pietro Germi (1966, 2h, Italie/France).

    Présenté par Cineteca di Bologna, Istituto Luce - Cinecittà, DEAR International. Restauré par Cineteca di Bologna, Istituto Luce - Cinecittà et DEAR International au laboratoire L’Immagine Ritrovata.

    • Un Homme et une femme de Claude Lelouch (1966, 1h42, France).

    Présenté par Les Films 13. Restauration par le laboratoire Eclair à Vanves. Film scanné et étalonné en 4K à partir du négatif original 35mm couleur et N&B, en présence de Claude Lelouch, restauré en numérique et finalisé en 2K pour le DCP. Son restauré d’après le magnétique 35mm original mono. Restauration et numérisation avec le soutien du CNC.

    HOMMAGES CROISÉS A RAYMOND DEPARDON ET FREDERICK WISEMAN

    • Faits divers de Raymond Depardon (1983, 1h30, France).

    Présenté par Palmeraie et désert avec le soutien du CNC. Négatif original numérisé et restauré image par image en 2K par Eclair. Restauration et étalonnage supervisé par Raymond Depardon qui présentera lui-même son film.

    • Hospital de Frederick Wiseman (1969, 1h24, Etats-Unis).

    Présenté par Zipporah Films et Blaq Out en partenariat avec Doc & Film et UniversCiné, restauration de Hospital en copie 35 mm par la Library of Congress Audiovisual Conservation Center d’après les négatifs originaux de la collection Zipporah Films.

    A noter que Frederick Wiseman sera présent à Cannes et recevra à cette occasion le Prix Consécration de France Culture.

    LE PREMIER PRIX DE LA FIPRESCI, FARREBIQUE DE GEORGES ROUQUIER, A L’OCCASION DES 70 ANS DE LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE DE LA PRESSE CINÉMATOGRAPHIQUE

    • Farrebique de Georges Rouquier (1946, 1h27, France).

    Présenté par Les Documents Cinématographiques. Film numérisé et restauré par Eclair avec le soutien du CNC. Restauration 2K réalisée à partir du négatif nitrate et d’un marron nitrate. Coordination et suivi assurés par Cristina Martin aux Documents Cinématographiques.

    NEUF DOCUMENTAIRES SUR LE CINÉMA

    Comme chaque année, Cannes Classics propose des documentaires, une manière de raconter l’histoire du cinéma par le cinéma lui-même.

    • The Cinema Travelers de Shirley Abraham et Amit Madheshiya (2016, 1h36, Inde).

    Présenté et produit par Cave Pictures (Inde).

    Portait d’un cinéma itinérant en Inde, qui continue à porter la magie des images devant des spectateurs médusés et doit faire face aux changements technologiques, nombreux et complexes, tandis qu’un réparateur de projecteurs narre sa vision de l’évolution du cinéma avec poésie, philosophie et pragmatisme.

    • The Family Whistle de Michele Russo (2016, 1h05, Italie).

    Présenté par American Zoetrope. Produit par Ulisse Cultural Association.

    La famille Coppola, leur arrivée en Amérique, leurs liens avec leur Italie natale et leur relation à la musique. Avec de multiples interventions et anecdotes pleines de malice d’un des plus grands clans de cinéma actuel, dont Francis Coppola et Talia Shire.

    • Cinema Novo de Eryk Rocha (2016, 1h30, Brésil)

    Présenté par FiGa Films. Produit par Aruac Filmes & Coqueirão Pictures, co-produit par Canal Brasil & FM Produções.

    Un essai filmique, politique et poétique qui évoque les grands films du Cinema Novo. De nombreuses interviews des réalisateurs Nelson Pereira dos Santos, Glauber Rocha, Leon Hirszman, Joaquim Pedro de Andrade, Ruy Guerra, Walter Lima Jr. ou encore Paulo César Saraceni.

     

    • Midnight Returns: The Story of Billy Hayes and Turkey de Sally Sussman (2016, 1h39, Etats-Unis)

    Présenté et produit par Midnight Return LLC, en association avec Old Forest Hill Productions, Inc.

    Midnight Express raconté par ceux qui l’on fait : le réalisateur Alan Parker, le scénariste Oliver Stone et le producteur David Puttnam. Le film évoque aussi la façon dont l’image de la Turquie fut affectée par le film et montre comment Billy Hayes, le « héros » véritable de l’histoire, tente d'y revenir pour reconstruire les liens brisés.

    • Bright Lights: Starring Carrie Fischer and Debbie Reynolds de Alexis Bloom et Fisher Stevens (2016, 1h35, Etats-Unis)

    Présenté par HBO Documentary Films, produit par HBO et RatPac Documentary Films. 

    La vie et la relation intime de deux actrices : Carrie Fischer, héroïne de Star Wars, et de sa mère, Debbie Reynolds, la légendaire interprète de Chantons sous la pluie. La grande histoire et la petite histoire. Un documentaire tendre sur deux âges d’or du cinéma américain.

    • Gentleman Rissient de Benoît Jacquot, Pascal Mérigeau et Guy Seligmann (2015, 1h14 minutes, France).

    Présenté et produit par SODAPERAGA et Ciné+ (Bruno Deloye).

    Un portrait de Pierre Rissient, découvreur, attaché de presse, producteur, réalisateur et ambassadeur inlassable du cinéma mondial.

    • Close encounters with Vilmos Zsigmond de Pierre Filmon (2016, 1h18, France)

    Présenté et produit par FastProd, Lost Films et Radiant Images avec la participation de TCM Cinéma. Sortie en salles françaises.

    La vie du directeur de la photographie Vilmos Zsigmond, des rues de Budapest à Hollywood. De très nombreux artistes, dont John Travolta et Nancy Allen, et chefs-opérateurs de renom interviennent, le questionnent pour tracer le portrait d’un artiste complet 

    • Et La femme créa Hollywood de Clara et Julia Kuperberg (2015, 52mn, France)

    Présenté et produit par Wichita Films et OCS.

    De Lois Weber à Mary Pickford et Dorothy Arzner, une galerie de pionnières passionnantes qui ont aussi créé Hollywood. Leur point commun ? Ce sont toutes des femmes et elles ont (presque) toutes été oubliées.

    • Bernadette Lafont et Dieu créa la femme de Esther Hoffenberg (2016, 65mn, France)

    Présenté et produit par ARTE France, Lapsus, Inthemood et l’INA.

    Un portrait de Bernadette Lafont, l’actrice la plus atypique du cinéma français, avec ses petites-filles, ses amis Jean-Pierre Kalfon et Bulle Ogier, qui évoquent leur complicité artistique et humaine.

    COPIES RESTAURÉES

    Comme chaque année, Cannes Classics présente une vingtaine de copies restaurées. Pour cette édition, un effort particulier a été fait pour inviter des pays jamais encore sélectionnés pour leur travail patrimonial (Slovénie, Suisse, Pakistan, République Tchèque, Cuba, Thaïlande, Hongrie, Pologne). Attention perles rares ! Pour le reste, des grands classiques, des cinémathèques et des films qui nous donnent de leurs nouvelles.

    • Die letzte Chance (La Dernière chance) de Leopold Lindtberg (1945, 1h53, Suisse)

    Une présentation de la Cinémathèque suisse.

    Restauration de la Cinémathèque suisse et de la Schweizer Radio und Fernsehen (SRF), avec le soutien de Memoriav, au laboratoire Hiventy.

    • Dolina Miru (La Vallée de la paix) de France Stiglic (1956, 1h30, Slovénie)

    Une présentation du Slovenian Film Centre.

    Restauration son et image 2K à partir d’un scan 4K d’un interpositif et d’un internégatif du film noir et blanc en 35mm. Restauration sonore à partir d’un négatif son optique 35mm. Restauration menée par Bojan Mastilović et Janez Ferlan, restauration sonore par Matjaž Zdešar, étalonnage par Janez Ferlan, à Iridium Film, Ljubljana, supervision par les directeurs de la photographie et le réalisateur à la tête du projet : Lev Predan Kowarski, Rado Likon et Urša Menart.

    • Ikarie XB 1 de Jindřich Polák (1963, 1h28, République Tchèque)

    Une présentation du National Film Archive de Hongrie (NFA).

    Restauré en 4K par la National Film Archive (NFA) au Hungarian Filmlab. Numérisation à partir des négatifs caméra et son originaux préservés à la NFA. Film restauré numériquement dans le cadre du projet « Digital restoration of Czech film heritage », soutenu par un prêt de l’Islande, du Liechtenstein et de la Norvège et cofinancé par le ministère tchèque de la Culture, en partenariat avec la Librairie nationale de Norvège et CESNET.

    • Jago hua savera (Quand naîtra le jour) de Aaejay Kardar (1958, 1h34, Pakistan)

    Une présentation de la Nauman Taseer Foundation.

    Restauration image et son par Deluxe Restoration à Londres commissionnée par Anjum Taseer à partir des meilleurs éléments possibles, le négatif ayant disparu.

    • Memorias del subdesarrollo (Mémoires du sous-développement) de Tomás Gutiérrez Alea (1968, 1h37, Cuba)

    Une présentation de l’Instituto Cubano del Arte e Industria Cinematográficos (ICAIC), des Films du Camélia et de la Cineteca di Bologna. Restauré par la Cineteca di Bologna/L’Immagine Ritrovata laboratory en association avec l’Instituto Cubano del Arte e Industria Cinematográficos (ICAIC) et Les Films du Camélia. Sortie en salles françaises.

    • Santi-Vina de Thavi Na Bangchang (1954, 1h54, Thaïlande)

    Une présentation de Film Archive (Public Organization) en Thaïlande.

    Matériel original considéré comme perdu puis retrouvé en 2014 au British Film Institute ainsi qu’une copie d’exploitation à la China Film Archive et au Gosfilmofond en Russie. Scan 4K et restauration entrepris à partir des négatifs image et son originaux retrouvés au BFI. Restauration menée au laboratoire L’Immagine Ritrovata.

    • Szerelem (Amour) de Károly Makk (1971, 1h32, Hongrie)

    Une présentation du Hungarian National Film Fund et du Hungarian National Digital Film Archive and Film Institute (MaNDA).

    Scan 4K et restauration à partir des négatifs 35mm originaux. Numérisation et restauration sonore à partir des bandes 35mm magnétiques. Restauration réalisée par Focus-Fox Studio et Hungarian Filmlab. Sortie prochaine en salles françaises.

    • Howards End (Retour à Howards End) de James Ivory (1992, 2h20, Royaume-Uni/Japon)

    Une présentation de the Cohen Film Collection LLC.

    Restauration numérique à partir du négatif camera original détenu aux archives du George Eastman Museum réalisée en 4K par Simon Lund de Cineric Portugal. Etalonnage supervisé par le directeur de la photographie Tony Pierce-Roberts et le réalisateur James Ivory à Deluxe Restoration London (Steve Bearman, Mark Bonnici, Graham Jones). Restauration sonore en 5.1 réalisée par John Polito de Audio Mechanics (Burbank). Projection faite en présence de James Ivory et de l'actrice Vanessa Redgrave.

    • Le Décalogue 5 (Tu ne tueras point) et 6 (Tu ne seras pas luxurieux) de Krzysztof Kieślowski (1989, 57mn et 58mn, Pologne)

    Une présentation de MK2 et TVP.

    Restauration en 2K à partir des négatifs image originaux par la TVP en Pologne. L’étalonnage des différents épisodes supervisé par les chefs-opérateurs de chaque épisode. Sortie prochaine en salles françaises.

    • Momotarô, Umi no shinpei (Momotaro, le divin soldat de la mer) de Mitsuyo Seo (1945, 1h14, Japon)

    Une présentation de Shochiku Studio.

    La restauration numérique scannée en 4K, restauration image et projection en 2K par Shochiku Co., Ltd.

    • One-Eyed Jacks (La Vengeance aux deux visages) de Marlon Brando (1961, 2h21, Etats-Unis)

    Une présentation de Universal Studios et de The Film Foundation.

    Restauré par Universal Studios avec la collaboration de The Film Foundation. Martin Scorsese et Steven Spielberg ont personnellement contribué à cette restauration.

    • Solyaris (Solaris) de Andreï Tarkovski (URSS, 1972, 2h47, Fédération de Russie)

    Une présentation de Mosfilm Cinema Concern.

    Restauration numérique image par image son et image à partir d’un scan 2K du négatif. Producteur de la restauration : Karen Shakhnazarov.

    • Ugetsu monogatari (Les Contes de la lune vague après la pluie) de Kenji Mizoguchi (1953, 1h37, Japon)

    Présenté par The Film Foundation, KADOKAWA Corporation et la Hollywood Foreign Press Association.

    Restauré par The Film Foundation et KADOKAWA Corporation aux Cineric Laboratories. Nous remercions particulièrement Masahiro Miyajima et Martin Scorsese pour leur consultation portant sur cette restauration. Restauration financée par the Hollywood Foreign Press Association en association avec The Film Foundation et KADOKAWA Corporation.

    • Dragées au poivre de Jacques Baratier (1963, 1h34, France)

    Une présentation du CNC et de l’Association Jacques Baratier. Restauration numérique effectuée à partir de la numérisation en 2K des négatifs 35mm. Restauration réalisée par Mikros Image.

    • Valmont de Milos Forman (1989, 2h17, France)

    Une présentation de Pathé.

    Restauration menée par Pathé en 2016, exécutée en 4K par le laboratoire L’Immagine Ritrovata, avec le soutien du CNC.

    • Gueule d’amour de Jean Grémillon (1937, 1h32, France)

    Présenté par TF1 Droits Audiovisuels avec le soutien du CNC. Restauration en 4K à partir du négatif original réalisée chez Hiventy.

    • Masculin féminin de Jean-Luc Godard (1966, 1h50, France)

    Une présentation de Argos Films et de TAMASA.

    Numérisation et restauration 2K à partir du négatif original par Eclair, étalonnage supervisé par le directeur de la photographie Willy Kurant. Restauration son à partir du négatif son par L.E. Diapason. Sortie en salles françaises.

    • Indochine de Régis Wargnier (1992, 2h32, France)

    Une présentation de Studiocanal.

    Numérisation à partir du négatif original et restauration image par image en 4k par L’Immagine Ritrovata.

    • Adieu Bonaparte de Youssef Chahine (1984, 1h55, France/Egypte)

    Une présentation de la Cinémathèque française, de Misr International Films et de TF1 Droits Audiovisuels. Restauration de Misr International Films et TF1 Droits Audiovisuels menée par la Cinémathèque française avec le soutien du CNC, du Fonds Culturel Franco-Américain (DGA-MPA-SACEM-WGAW), des Archives audiovisuelles de Monaco et de l’Association Youssef Chahine. Travaux réalisés à partir du négatif image et des magnétiques son au laboratoire Eclair et au studio L.E.Diapason.

    • Pit and The Pendulum (La Chambre des tortures) de Roger Corman (1961, 1h20, Etats-Unis)

    Une présentation de Alta Vista Productions et de MGM Studios/Park Circus.

    Copie 35mm destinée à la préservation du film réalisée conjointement par l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences et le producteur Jon Davison à partir du négatif original chez Fotokem Los Angeles avec Mato DerAvanessian, sous la supervision de Roger Corman. Restauration numérique des plans abîmés réinsérés dans la pellicule.

    • Rendez-vous de juillet de Jacques Becker (1949, 1h39, France)

    Restauration 2K présentée par Gaumont.

    Travaux image effectués par Eclair, son restauré par L.E. Diapason en partenariat avec Eclair. Sortie prochaine en salles et en DVD/Blu-ray.

    EN SÉANCE SPÉCIALE CANNES CLASSICS

    • Terrore nello spazio (La Planète des vampires) de Mario Bava (1965, 1h28, Italie/Espagne)

    Une présentation de Fulvio Lucisano, Nicolas Winding Refn et CSC Cineteca Nazionale. Restauration en numérique à partir du négatif original couleur 35mm Eastman Kodak par Italian International Film.

    Etalonnage corrigé par comparaison avec la colorimétrie d’un positif 35 mm prêté par Cineteca Nazionale sous la supervision de l’assistant-réalisateur Lamberto Bava. Scan, restauration numérique et Digital Intermediate sur pellicule positive 35 mm polyester Kodak et tirage des copies 35 mm effectués par Fotocinema Rome en 2015. Sortie prochaine en salles françaises.

     

    • Tiempo de morir de Arturo Ripstein (1966, 1h30, Mexique)

    Une présentation de Sidonis Calysta. Le film a été restauré par ALAMEDA FILMS à LABOFILMS MEXICO sous la supervision de Enrique Alagón, Adolfo Alagón et Gabriel Elvira à LABODIGITAL sous la supervision de Charles Barthe.

    Critique de UN HOMME ET UNE FEMME de Claude Lelouch

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    Le 13 septembre 1965, Claude Lelouch est désespéré, son dernier film ayant été un échec. Il prend alors sa voiture, roule jusqu'à épuisement en allant vers Deauville où il s'arrête à 2 heures du matin en dormant dans sa voiture. Réveillé le matin par le soleil, il voit une femme depuis sa voiture, étonné de la voir marcher avec un enfant et un chien. Sa « curiosité est alors plus grande que la tristesse ». Il commence à imaginer ce que peut faire cette femme sur cette plage, avec son enfant, à cette heure matinale. Cela donnera « Un homme et une femme ».

    Synopsis : Anne (Anouk Aimée), scripte, inconsolable depuis la mort de son mari cascadeur Pierre (Pierre Barouh), rencontre à Deauville, en allant chercher sa fille à la pension, un coureur automobile, Jean (Jean-Louis Trintignant), dont la femme s'est suicidée par désespoir. Jean raccompagne Anne à Paris. Tous deux sont endeuillés, et tous deux ont un enfant. C'est l'histoire d'un homme et d'une femme qui s'aiment, se repoussent, se retrouvent et s'aiment encore...

     J'ai vu ce film un grand nombre de fois, et à chaque fois, avec le même plaisir, la même émotion, le même sentiment de modernité pour un film qui date de 1966, étonnant pour un cinéaste dont beaucoup de critiques raillent aujourd'hui le classicisme. Cette modernité est bien sûr liée à la méthode Claude Lelouch d'ailleurs en partie la conséquence de contraintes techniques et budgétaires. Ainsi, Lelouch n'ayant pas assez d'argent pour tourner en couleurs tournera les extérieurs en couleurs et les intérieurs en noir et blanc. Le montage et les alternances de noir et blanc et de couleurs jouent alors habilement avec les méandres du temps et de la mémoire émotive, entre le présent et le bonheur passé qui ressurgit sans cesse.

    Je ne sais pas si « le cinéma c'est mieux que la vie » mais en tout cas Claude Lelouch fait partie de ceux dont les films et surtout « Un homme et une femme » nous la font aimer.  Rares sont les films qui donnent à ce point la sensation de voir une histoire d'amour naître et vibrer sous nos yeux, d'en ressentir -partager, presque- le moindre battement de cœur ou le moindre frémissement de ses protagonistes, comme si la caméra scrutait les visages et les âmes. Par une main qui frôle une épaule si subtilement filmée. Par le plan d'un regard qui s'évade et s'égare. Par un sourire qui s'esquisse. Par des mots hésitants ou murmurés. Par la musique éternelle de Francis Lai (enregistrée avant le film) qui nous chavire le cœur. Par une photographie aux accents picturaux qui sublime Deauville filmée avec une lumière nimbée de mélancolie, des paysages qui cristallisent les sentiments de Jean-Louis et d'Anne, fragile et paradoxalement impériale, magistralement (dirigée et) interprétée par Anouk Aimée. Rares sont les films qui procurent cette impression de spontanéité, de vérité presque. Les fameux « instants de vérité » de Lelouch.

    Et puis il y a le charme incomparable du couple Anouk Aimée/ Jean-Louis Trintignant, le charme de leurs voix, notamment quand Jean-Louis Trintignant prononce « Montmartre 1540 ». Le charme et la maladresse des premiers instants cruciaux d'une histoire d'amour quand le moindre geste, la moindre parole peuvent tout briser. Et puis ces plans fixes, de Jean-Louis dans sa Ford Mustang (véritable personnage du film), notamment lorsqu'il prépare ce qu'il dira à Anne après qu'il ait reçu son télégramme. Et puis ces plans qui encerclent les visages et en capturent la moindre émotion. Ce plan de cet homme avec son chien qui marche dans la brume et qui  fait penser à Giacometti (pour Jean-Louis). Tant d'autres encore...

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     Avec « Un homme et une femme » Claude Lelouch a signé une histoire intemporelle, universelle avec un ton très personnel et poétique. La plus simple du monde et la plus difficile à raconter. Celle de la rencontre d'un homme et une femme, de la rencontre de deux solitudes blessées. Il prouve que les plus belles histoires sont les plus simples et que la marque du talent est de les rendre singulières et extraordinaires.

    Alors pour reprendre l'interrogation de Jean-Louis dans le film citant Giacometti « Qu'est-ce que vous choisiriez : l'art ou la vie » Lelouch, n'a certainement pas choisi, ayant réussi a insufflé de l'art dans la vie de ses personnages et de la vie dans son art. Voilà c'est de l'art qui transpire la vie.

    Alors que Claude Lelouch a tourné sans avoir de distributeur, sans même savoir si son film sortirait un jour, il obtint la palme d'or à Cannes en 1966, l'oscar du meilleur film étranger et celui du meilleur scénario et 42 récompenses au total et aujourd'hui encore de nombreux touristes viennent à Deauville grâce à « Un homme et une femme », le film, mais aussi sa musique mondialement célèbre. Vingt ans après, Claude Lelouch tourna une suite « Un homme et une femme 20 ans déjà » réunissant à nouveau les deux protagonistes. Je vous en parle très bientôt.

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    Je termine par une petite parenthèse pour évoquer la vente aux enchères de la Collection Gilles Jacob and friends qui aura lieu le 16 Mai à partir de 15h au Grand Hyatt Hôtel Martinez (salon Acajou). Elle sera aussi vendue par préventes aux enchères sur le site de la ville de Cannes. suite à l'appel aux dons et à la solidarité baptisé "Help Cannes" et lancé par le Maire de Cannes, David Lisnard,  pour interpeller la générosité de tous les amoureux de la ville prêts à participer à sa réparation  après les terribles inondations qui avaient ravagé la Riviera, une vente caritative parrainée par l'ancien Président du Festival de Cannes, Gilles Jacob, qui a personnellement rassemblé en un temps record 150 raretés. Pour en savoir plus, retrouvez mon article à ce sujet, ici.

  • La sélection officielle du 69ème Festival de Cannes: découvrez l'enthousiasmant programme du Festival de Cannes 2016

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    Ce 14 avril était le jour J avec l’annonce de la sélection officielle du 69ème Festival de Cannes, ce matin, à l’UGC Normandie, sur les Champs-Elysées. Avec l’annonce du président du jury en février, cette année George Miller, l’impatience commence à poindre dès le début de l’année et grandit jusqu’à l’annonce et les informations officielles égrenées au fil des semaines.

    Nous connaissions  d’ores et déjà l’affiche qui rompt avec celles qui ont précédé et qui n’en est pas moins sublime, incandescente et solaire, évocatrice de langueur, de nouveaux horizons avec cette ascension qui est comme une parabole de celle des 24 marches les plus célèbres au monde. Conçue comme un clin d’œil à Jean-Luc Godard par Hervé Chigioni et son graphiste Gilles Frappier, le visuel 2016 tiré du « Mépris » symbolise « une montée de marches en forme d’ascension vers l’horizon infini d’un écran de projection. »

    affiche cannes 2016

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    Nous connaissions également le film d’ouverture. Kristen Stewart, Blake Lively, Jesse Eisenberg, Steve Carell et Parker Posey sont ainsi attendus sur le tapis rouge le 11 mai prochain aux côtés de Woody Allen, ils présenteront ainsi son dernier film « Café Society », film d’ouverture hors compétition de cette 69ème édition. Voilà de quoi me réjouir également. Le film sortira le même jour dans les salles françaises. Un record de sélections en ouverture pour le réalisateur new-yorkais qui avait déjà ouvert le Festival en 2002 avec « Hollywood Ending » et en 2011 avec « Midnight in Paris », une ouverture à laquelle j’avais eu le plaisir d’assister et dont je propose de retrouver (en cliquant ici) mon compte rendu, avec la critique du film ainsi que mes 10 autres critiques de films de Woody Allen.

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    Nous savions également déjà que William Friedkin donnerait une leçon de cinéma (le reste de la sélection de Cannes Classics que j’attends toujours avec impatience sera dévoilée la semaine prochaine). Le Maître de l’épouvante et du film noir  fera frissonner les festivaliers mercredi 18 mai dans la salle Buñuel à l’occasion de sa Leçon de Cinéma. Avec le critique Michel Ciment, il reviendra sur ses films devenus cultes : « French Connection », « Cruising », « Killer Joe », ainsi que sur la récente sortie de son livre : « Friedkin connection : Les Mémoires d’un cinéaste de légende ».

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    Nous savions aussi que Laurent Lafitte présenterait les cérémonies d’ouverture et de clôture, succédant ainsi à Lambert Wilson. Pierre Lescure a ainsi annoncé une ouverture et une clôture « spectaculaires et créatives. » Le film de clôture sera cette année la palme d’or afin de permettre aux festivaliers arrivés à la fin (si le film « palmé » a été projeté au début) ou l’ayant manqué de le voir le dernier jour.

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    Venons-en maintenant aux nouvelles annonces avec au programme un festival glamour (Thierry Frémaux a annoncé un festival avec « une présence massive de stars » : Julia Roberts -pour sa première montée des marches- mais aussi Steven Spielberg,  Kirsten Stewart, Sean Penn,  Pedro Almodovar, Charlize Theron, George Clooney, Ryan Gosling, Russell Crowe,  Marion Cotillard, Russell Crowe, Vincent Cassel, Léa Seydoux, Adèle Haenel, Fabrice Luchini, Juliette Binoche, Valeria Bruni-Tedeschi,  Isabelle Huppert, Xavier Dolan, Jean-Pierre Léaud… la liste est indéniablement impressionnante) mais aussi de grands films d’auteur, bref l’essence du festival de Cannes qu’est cette alliance joyeuse et parfois improbable et qui en fait le plus grand festival de cinéma au monde et toujours une « fenêtre ouverte sur le monde », ses révoltes, ses blessures, ses névroses, ses espoirs. Un festival toujours en phase à l’actualité à l’exemple de « La Dernière Plage » (L’Ultima Spiaggia) de Thanos Anastopoulos et Davide Del Degan, un documentaire au cœur de l’actualité, présenté hors-compétition en séance spéciale, qui montre comment vivent les habitants des berges de l’Italie et de la Grèce depuis que leur quotidien a changé avec l’arrivée des migrants, venus de Syrie et d’Irak.

    Plus de 1869  longs-métrages ont été visionnés. Ils étaient 1850 l’an dernier. 49 longs-métrages ont été sélectionnés dans les différentes sections.  28 pays sont représentés . 7 premiers films seront projetés, tous dans la section Un Certain Regard.

    La sélection est quasiment complète, même si  comme chaque année des films pourront être réintégrés à la sélection. Le jury sera  annoncé la semaine prochaine.

    Cette sélection nous promet une belle diversité. Rien que dans la compétition officielle: 4 films français, 1 film allemand, 1 film espagnol, 2 films britanniques, 1 film belge, 1 film canadien, 3 films américains, 1 film brésilien, 1 film philippin, 2 films roumains,  1 film coréen, 1 film hollandais, 1 film danois. La diversité sera aussi au rendez-vous dans les thématiques abordées. Comme vous le verrez ci-dessous, les pitchs sont particulièrement prometteurs même si, pour ce qui concerne la compétition officielle,  j’attends avec plus d’impatience que d’autres les films d’Olivier Assayas, Nicole Garcia, Pedro Almodovar, Xavier Dolan, Bruno Dumont, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Brillante Mendoza.

    Vingt films ont été retenus en compétition officielle et sont en lice pour la Palme d’or. Parmi eux figurent quatre films français.:

    - « Rester vertical » d’Alain Guiraudie (prix de la mise en scène en 2013 à Un Certain Regard pour « L’inconnu du lac »). « Rester vertical » suit les errances d’un cinéaste (Damien Bonnard) en panne d’inspiration et en mal de paternité à travers la France, une dérive qui va le conduire à la déchéance sociale.

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    -« Personal shopper » d’Olivier Assayas, notamment avec Kristen Stewart qui incarne ici Maureen, une jeune américaine à Paris gagnant sa vie comme «personal shopper» pour une célébrité. Elle possède aussi une capacité aigue à communiquer avec les esprits, qu’elle partageait avec son frère jumeau, Lewis, décédé récemment… Deux ans après « Sils Maria » (compétition officielle 2014, au passage un grand film  très ancré dans son époque, sa violence médiatique, un film sur l’étanchéité des frontières entre l’art et la vie, et l’implacable violence du temps qui passe, un film au charme vénéneux, un jeu de miroirs et de reflets mélancolique, envoûtant et brillant au propre comme au figuré…à voir absolument!), Olivier Assayas est donc de retour à Cannes. Il avait fait partie du jury longs métrages en 2011 et son film « Clean » avait valu à Maggie Cheung un Prix d’Interprétation Féminine.

    Kristen Stewart dans Personal shopper

     

    -« Ma loute » de Bruno Dumont. Eté 1910, baie de la Slack dans le Nord de la France. De mystérieuses disparitions mettent en émoi la région. L’improbable inspecteur Machin et son sagace adjoint Malfoy (mal)mènent l’enquête. Ils se retrouvent, bien malgré eux, au cœur d’une étrange et dévorante histoire d’amour entre Ma Loute, fils ainé d’une famille de pêcheurs aux mœurs particulières et Billie Van Peteghem, la benjamine d’une famille de riches bourgeois Lillois décadents. Ce film sera l’occasion de retrouver une habituée de la Croisette, une immense actrice, Juliette Binoche, mais aussi Valeria Bruni-Tedeschi et Fabrice Luchini (qui a obtenu le prix d’interprétation pour « L’Hermine » à la 72ème Mostra de Venise. Un présage?). Le cinéaste plutôt habitué à faire tourner des non professionnels risque de surprendre les festivaliers avec ce film au casting prestigieux.

    Ma loute de Bruno Dumont

    Je vous laisse découvrir sa bande-annonce. Réjouissant, non? Le ton décalé est en tout cas prometteur. La dernière sélection cannoise de Bruno Dumont remonte à 2011 (Un Certain Regard) pour « Hors Satan ». Il a également reçu le Grand Prix en 1999 et 2006, pour « L’Humanité » puis « Flandres ». En 2008, il a également présidé le jury de la Caméra d’or.

     

    -et enfin « Mal de pierres » de Nicole Garcia qui nous donnera le plaisir de retrouver Marion Cotillard sur la Croisette. Synopsis: Gabrielle a grandi dans la petite bourgeoisie agricole où son rêve d’une passion absolue fait scandale. A une époque où l’on destine d’abord les femmes au mariage, elle dérange, on la croit folle. Ses parents la donnent à José, un ouvrier saisonnier, chargé de faire d’elle une femme respectable. Gabrielle dit ne pas l’aimer, se voit enterrée vivante. Lorsqu’on l’envoie en cure thermale pour soigner ses calculs rénaux, son mal de pierres, un lieutenant blessé dans la guerre d’Indochine, André Sauvage, fait renaître en elle cette urgence d’aimer. Ils fuiront ensemble, elle se le jure, et il semble répondre à son désir. Cette fois on ne lui prendra pas ce qu’elle nomme « la chose principale ». Gabrielle veut aller au bout de son rêve.  Date de sortie: 19 octobre 2016. Nicole Garcia a été membre du jury longs métrages en 2000, présidente du jury de la Caméra d’or en 2014 et elle fut en lice en tant que réalisatrice pour « L’Adversaire » (2002) puis « Selon Charlie » (2006). J’en profite pour vous recommander son magnifique « Un balcon sur la mer » .

    Mal de pierres de Nicole Garcia

    Nous aurons également le plaisir de retrouver de nombreux habitués de la Croisette et du palmarès:

    julieta

    -Pedro Almodovar pour « Julieta » qui sortira en salles le 18 Mai 2016. Synopsis: Julieta s’apprête à quitter Madrid définitivement lorsqu’une rencontre fortuite avec Bea, l’amie d’enfance de sa fille Antía la pousse à changer ses projets. Bea lui apprend qu’elle a croisé Antía une semaine plus tôt. Julieta se met alors à nourrir l’espoir de retrouvailles avec sa fille qu’elle n’a pas vu depuis des années. Elle décide de lui écrire tout ce qu’elle a gardé secret depuis toujours. En 2014, c’est en tant que producteur que le nom de Pedro Almodovar apparaissait à Cannes pour « Relatos salvajes » après sa présence en compétition en 2011 pour « La piel que habito ». Il a obtenu le prix de la mise en scène pour « Tout sur ma mère » en 1999 et le prix du scénario en 2006 pour « Volver » et il m’avait bouleversée avec ses « Etreintes brisées » en compétition en 2009 ( absent du palmarès).

    Dardenne

    -« La fille inconnue » de Jean-Pierre et Luc Dardenne. Synopsis: Jenny, médecin généraliste, se sent coupable de ne pas avoir ouvert la porte de son cabinet à une jeune fille retrouvée morte peu de temps après. Apprenant par la police que l’identité de la jeune fille est inconnue, Jenny se met en quête de trouver son nom…  Avec Adèle Haenel, Jérémie Rénier, Olivier Gourmet. Les frères Dardenne réalisent toujours des œuvres fortes dans lesquelles l’interprétation prime et bouleverse. Ils font ainsi partie des rares à avoir obtenu deux fois la palme d’or: en 1999 pour « Rosetta » et en 2005 pour « L’enfant ». Ils ont également obtenu le prix du scénario en 2008 pour « Le silence de Lorna » et en 2011 le grand prix avec « Le gamin au vélo ». En 2002, Olivier Gourmet avait eu le prix d’interprétation pour « Le Fils ». En 1999, Emilie Dequenne recevait le prix d’interprétation pour « Rosetta ».  Sortie en salles le 12 octobre 2016.

    loach

    -« I, Daniel Blake » de Ken Loach qui avait annoncé arrêter sa carrière et qui revient donc pour notre plus grand plaisir, pour la 13ème fois en compétition officielle. Synopsis: Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l’aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Mais bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l’obligation d’une recherche d’emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous réguliers au « job center », Daniel va croiser la route de Rachel, mère célibataire de deux enfants qui a été contrainte d’accepter un logement à 450km de sa ville natale pour ne pas être placée  en foyer d’accueil. Pris tous deux dans les filets des aberrations administratives de la Grande Bretagne d’aujourd’hui, Daniel et Rachel vont tenter de s’entraider…  Trois fois lauréat du prix du jury, il a obtenu la palme d’or en 2006 pour « Le Vent se lève ».

    paterson

    -« Paterson » de Jim Jarmusch. Jim Jarmusch a reçu le grand prix pour « Broken flowers » en 2005. Avec Adam Driver. Le périple d’un chauffeur de bus du New Jersey, poète à ses heures.

    -« Baccalauréat » de Cristian Mungiu. Mungiu a reçu la palme d’or en 2007 pour « 4 mois, 3 semaines, 2 jours ». « Au-delà des collines », qu’il a écrit et réalisé, obtient en 2012 le Prix du scénario et un double Prix d’interprétation féminine. Le synopsis est pour le moins énigmatique: ce que les parents disent à leurs enfants et ce que ces derniers voient leurs parents faire.

     

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    -« The last face » de Sean Penn avec Charlize Theron, Javier Bardem, Adèle Exarchopoulos. Une docteur, qui travaille dans l’humanitaire en Afrique, tombe amoureuse d’un collègue.  Sean Penn est de retour sur la Croisette 5 ans après « This must be the place » de Paolo Sorrentino. Il a également été président du jury en 2008. On le retrouve à Cannes en tant que réalisateur 15 ans après la présentation de « The Pledge » en compétition.

    hand

    -« Agassi » de Park Chan-Wook. Grand prix en 2004 pour « Old boy », prix du jury  en 2009, Park Chan-Wook revient en compétition à Cannes. Synopsis: Entre la Corée et le Japon des années 1930, « The Handmaiden » retrace l’histoire fascinante d’une jeune femme fortunée, d’un escroc surnommé le « Conte », très intéressé par son argent, et d’une fille pickpocket qu’il placera comme servante chez la riche héritière.

    -« The Neon Demon » de Nicolas Winding  Refn qui sera de retour sur la Croisette après avoir fait partie du jury de Jane Campion en 2014. Il avait également présenté « Only god forgives » en compétition officielle il y a 3 ans et avait obtenu le prix du jury pour « Drive » en 2011. Qualifié de « film d’horreur cannibale chez les top models » par Thierry Frémaux ce matin en conférence de presse, ce film risque bien de ne pas laisser indifférents les festivaliers. Synopsis: Une jeune fille débarque à Los Angeles. Son rêve est de devenir mannequin. Son ascension fulgurante, sa beauté et sa pureté suscitent jalousies et convoitises. Certaines filles s’inclinent devant elle, d’autres sont prêtes à tout pour lui voler sa beauté. Avec Elle Fanning, Keanu Reeves…

    the neon demon

    -Le jeune prodige  Xavier Dolan sera de retour avec « Juste la fin du monde« . « Ce n’est que la deuxième fois que Xavier Dolan est en compétition » a précisé Thierry Frémaux ce matin lors de la conférence de presse afin de devancer les critiques des éternels rabat-joie. Chaque film du jeune surdoué démontre son immense talent. Tous ses films ont été sélectionnés en section parallèle ou à Un Certain Regard (à l’exception de «  Tom à la ferme ») . En 2014, il figurait pour la première fois en compétition officielle avec « Mommy » (ma critique, ici) pour lequel il avait reçu le prix du jury avant d’être membre du jury l’an passé. « Juste la fin du monde » est l’ adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Jean-Luc Lagarce avec une prestigieuse distribution :  Marion Cotillard, Léa Seydoux, Vincent Cassel, Gaspard Ulliel. Le film raconte l’après-midi en famille d’un jeune auteur qui, après 12 ans d’absence, retourne dans son village natal afin d’annoncer aux siens sa mort prochaine.

    dolan4

    -« Elle » de Paul Verhoeven de retour sur la Croisette 24 ans après « Basic instinct ». Ce film en français est une adaptation du roman de Philippe Djian « Oh… » avec Isabelle Hupert, Virginie Efira, Laurent Laffite (qui sera le maître de cérémonie de l’ouverture et de la clôture), Charles Berling. Synopsis: Michèle fait partie de ces femmes que rien ne semble atteindre. À la tête d’une grande entreprise de jeux vidéo, elle gère ses affaires comme sa vie sentimentale : d’une main de fer. Sa vie bascule lorsqu’elle est agressée chez elle par un mystérieux inconnu. Inébranlable, Michèle se met à le traquer en retour. Un jeu étrange s’installe alors entre eux. Un jeu qui, à tout instant, peut dégénérer.

    Elle de Verhoeven

    Nous retrouverons également le réalisateur Philippin Brillante Mendoza en compétition officielle pour « Ma’Rosa », de retour 8 ans après « Serbis » et 7 ans après « Kinatay » (prix de la mise en scène).

    marosa

    Quatre ans après « Mud – Sur les rives du Mississippi », nous retrouverons également Jeff Nichols en compétition pour « Loving », son 5ème long métrage, dans lequel joue son acteur fétiche Michael Shannon. L’histoire du combat d’un couple mixte condamné à l’exil en Virginie en 1958 pour s’être mariés.

    loving

    Le brésilien Kleber Mendonça Filho est en compétition officielle avec son 2ème film, « Aquarius », l’histoire d’ une critique musicale retraitée capable de voyager dans le temps.

    aquarius

    La cinéaste britannique Andrea Arnold est également de retour à Cannes avec « American Honey », un film avec Shia LaBoeuf. Elle avait obtenu le Prix du Jury pour « Fish Tank » et auparavant pour « Red Road ». Synopsis: Star, une adolescente, quitte sa famille dysfonctionelle et rejoint une équipe de vente d’abonnements à des magazines, qui parcourt le midwest américain en faisant du porte à porte. Aussitôt à sa place parmi cette bande de jeunes, dont fait partie Jake, elle adopte rapidement leur style de vie, rythmé par des soirées arrosées, des petits méfaits et des histoires d’amours…

    L’Allemande Maren Ade réalisatrice mais aussi productrice notamment de « Tabou » de Miguel Gomes gravira les marches pour la première fois pour « Toni Erdmann ». Synopsis: Lorsque Winfried, 65 ans, rend une visite surprise à sa fille Ines, 37 ans, en Roumanie, il pense que cette dernière a perdu le sens de l’humour et décide de l’aider à le retrouver, en multipliant les farces.

    Enfin « Sieranevada » du roumain Cristi Puiu (qui rejoint donc son compatriote Cristian Mungiu en compétition officielle après avoir été en sélection à Un Certain Regard et en séance spéciale en 2014 pour « Les ponts de Sarajevo »). Synopsis: De retour d’un voyage d’affaires à Paris, un neurologue rejoint sa femme pour un dîner organisé pour l’anniversaire de la mort du père de cette dernière. Sur place, tous les convives attendent le prêtre censé célébrer la cérémonie…

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    Ajout postérieur à la conférence de presse: "The Salesman" d’Asghar Farhadi (Iran) rejoint la compétition officielle. Synopsis: Contraints de quitter leur appartement du centre de Téhéran en raison d'importants travaux menaçant leur immeuble, Emad et Rana emménagent dans un nouveau logement. Un incident en rapport avec l’ancienne locataire survient et va bouleverser la vie du jeune couple.

    Notez également qu'Iggy Pop assistera à la projection de GIMME DANGER, le film que Jim Jarmusch lui a consacré. De fait, il sera programmé en séance de minuit, le jeudi 19 mai.

    Parmi les événements hors compétition qui nous promettent des montées des marches mémorables et exceptionnelles, nous pourrons compter sur Jodie Foster et Steven Spielberg. qui viendront présenter leurs nouvelles réalisations.

    geant

    Spielberg sera en effet de retour, trois ans après avoir présidé le jury et présentera en avant-première mondiale hors compétition « Le Bon Gros Géant » au public cannois, une adaptation du roman pour enfants de Roald Dahl avec Mark Rylance en géant, un film d’aventure fantastique qui marie prises de vue réelles et images de synthèse.

    Money Monster

    LA montée des marches qui fera crépiter les flashs sera sans aucun doute celle du film de Jodie Foster, de retour à Cannes 5 ans après « Le Complexe du Castor » avec « Money Monster », un thriller qui permettra à Julia Roberts et George Clooney de se retrouver à l’écran plus de dix ans après « Ocean’s twelve » et à l’actrice de fouler les marches cannoises pour la première fois.

    the nice guys

    Côté montée des marches glamour, nous pourrons également compter sur « The Nice Guys » de Shane Black avec Ryan Gosling et Russell Crowe.

    cancre

    En séance spéciale, il faudra aussi suivre avec attention « Le Cancre » de Paul Vecchiali sur les relations, sur une dizaine d’années entre un père (Vecchiali) et son fils qui vont se heurter au cancer (l’anagramme du « cancre »). Au casting figurent Catherine Deneuve, Édith Scob et Mathieu Amalric.

    Retrouvez l’ensemble de la sélection ci-dessous et les courts-métrages en compétition et films de la Cinéfondation en cliquant ici. Je vous informerai bien entendu des ajouts à la programmation. Vous pouvez bien sûr retrouver toutes les informations sur le festival sur son site officiel http://www.festival-cannes.com et sur son compte twitter officiel @festival_cannes. De mon côté, vous pourrez me retrouver comme chaque année en direct de la Croisette et me suivre pour la 16ème année consécutive sur mon blog consacré au Festival de Cannes http://inthemoodforcannes.com mais aussi sur mes blogs http://inthemoodforcinema.com et http://inthemoodforfilmfestivals.com ainsi que sur mon compte twitter principal @moodforcinema et mon compte twitter consacré au Festival de Cannes @moodforcannes. Et pour les passionnés (comme moi) du Festival de Cannes, vous pourrez aussi (re)plonger dans l’atmosphère du Festival de Cannes 2014 dans mon roman « L’amor dans l’âme » publié aux Editions du 38, ce mois-ci  et disponible en papier et numérique (toutes les infos ici).

    Enfin, en attendant le 11 Mai, replongez dans mon compte rendu complet du Festival de Cannes 2015 et retrouvez la sélection officielle détaillée ci-dessous.

    En Compétition

         
    Film d’ouverture    
         
    Woody ALLEN (USA) CAFÉ SOCIETY H.C
         
      ***  
         
    Maren ADE (Allemagne) TONI ERDMANN  
         
    Pedro ALMODÓVAR (Espagne) JULIETA  
         
    Andrea ARNOLD (Royaume-Uni) AMERICAN HONEY  
         
    Olivier ASSAYAS (France) PERSONAL SHOPPER  
         
    Jean-Pierre DARDENNE, Luc DARDENNE (Belgique) LA FILLE INCONNUE  
         
    Xavier DOLAN (Canada) JUSTE LA FIN DU MONDE  
         
    Bruno DUMONT (France) MA LOUTE  
         
    Nicole GARCIA (France) MAL DE PIERRES  
         
    Alain GUIRAUDIE (France) RESTER VERTICAL  
         
    Jim JARMUSCH (USA) PATERSON  
         
    Kleber MENDONÇA FILHO (Brésil) AQUARIUS  
         
    Ken LOACH (Royaume-Uni) I, DANIEL BLAKE
     
         
    Brillante MENDOZA (Philippines) MA’ ROSA  
         
    Cristian MUNGIU (Roumanie) BACALAUREAT
    (BACCALAURÉAT)
     
         
    Jeff NICHOLS (USA) LOVING  
         
    PARK Chan-Wook (Corée du Sud) AGASSI
    (THE HANDMAIDEN)
     
         
    Sean PENN (USA) THE LAST FACE  
         
    Cristi PUIU (Roumanie) SIERANEVADA  
         
    Paul VERHOEVEN (Pays-Bas) ELLE  
         
    Nicolas WINDING REFN (Danemark) THE NEON DEMON  
         

     

    Un Certain Regard

     

    Film d’ouverture: ESHTEBAK (CLASH) de Mohamed DIAB (Egypte)

    HELL OR HIGH WATER de David Mackenzie (Grande-Bretagne)

         
    Behnam BEHZADI (Iran) VAROONEGI
    (INVERSION)
     
         
    BOO Junfeng (Singapour) APPRENTICE  
         
    Delphine COULIN, Muriel COULIN (France) VOIR DU PAYS  
         
    Stéphanie DI GIUSTO (France) LA DANSEUSE 1er film
         
    Mohamed DIAB (Egypte) ESHTEBAK
    (CLASH)
     
         
    Michael DUDOK DE WIT (Pays-Bas) LA TORTUE ROUGE
    (THE RED TURTLE)
    1er film
         
    FUKADA Kôji (Japon) FUCHI NI TATSU
    (HARMONIUM)
     
         
    Maha HAJ (Israël) OMOR SHAKHSIYA
    (PERSONAL AFFAIRS)
    1er film
         
    Eran KOLIRIN (Israël) ME’EVER LAHARIM VEHAGVAOT
    (BEYOND THE MOUNTAINS AND HILLS)
     
         
    KORE-EDA Hirokazu (Japon) AFTER THE STORM  
         
    Juho KUOSMANEN (Finlande) HYMYILEVÄ MIES
    (THE HAPPIEST DAY IN THE LIFE OF OLLI MÄKI)
    1er film
         
    Francisco MÁRQUEZ, Andrea TESTA (Argentine) LA LARGA NOCHE DE FRANCISCO SANCTIS
    (LA LONGUE NUIT DE FRANCISCO SANCTIS)
    1er film
         
    Bogdan MIRICA (Roumanie) CAINI
    (DOGS)
    1er film
         
    Stefano MORDINI (Italie) PERICLE IL NERO  
         
    Michael O’SHEA (USA) THE TRANSFIGURATION 1er film
         
    Matt ROSS (USA) CAPTAIN FANTASTIC  
         
    Kirill SEREBRENNIKOV (Russie) UCHENIK
    (LE DISCIPLE)
     
         

     

    Hors Compétition

     

         
    Shane BLACK (USA) THE NICE GUYS  
         
    Jodie FOSTER (USA) MONEY MONSTER  
         
    NA Hong-Jin (Corée du Sud) GOKSUNG  
         
    Steven SPIELBERG (USA) DISNEY’S THE BFG
    (LE BON GROS GÉANT)
     
         

     

    Séances de minuit

         
    Jim JARMUSCH (USA) GIMME DANGER  
         
    YEON Sang-Ho (Corée du Sud) BU-SAN-HAENG
    (TRAIN TO BUSAN)
     
         

     BLOOD FATHER de Jean-François Richet (France) 

    Séances Spéciales

    WRONG ELEMENTS de Jonathan Littell (Etats-Unis)

    LA FORÊT DE QUINCONCES de Grégoire Leprince-Ringuet (France)

    CHOUF de Karim Dridi (France / Tunisie)

         
    Thanos ANASTOPOULOS (Grèce)
    Davide DEL DEGAN (Italie)
    L’ULTIMA SPIAGGIA
    (LA DERNIÈRE PLAGE)
     
         
    Mahamat-Saleh HAROUN (Tchad) HISSEIN HABRÉ, UNE TRAGÉDIE TCHADIENNE  
         
    Rithy PANH (Cambodge) EXIL  
         
    Albert SERRA (Espagne) LA MORT DE LOUIS XIV  
         
    Paul VECCHIALI (France) LE CANCRE
  • Critique de MONUMENTS MEN de George Clooney à 20H45 sur Ciné + Premier

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     Vous verrez ci-dessous, en plus de ma critique du film, les meilleurs moments de la conférence de presse parisienne de cette joyeuse équipe (tout juste de retour du Festival de Berlin où le film a été projeté en avant-première et ovationné) aussi complice que dissipée, une conférence à laquelle j’ai donc eu le plaisir d’assister et dont le moment d’émotion fut l’intervention d’un vrai « Monument man » survivant que vous verrez dans la vidéo.

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     J’étais particulièrement impatiente de découvrir ces « Monuments men » après le régal impitoyable qu’avait été « Les Marches du pouvoir » (qui se déroule dans les coulisses des Primaires américaines), la dernière réalisation de George Clooney. Un thriller aussi élégant que le sont en apparence ses protagonistes et qui en révèle d’autant mieux la face obscure grâce à un rythme particulièrement soutenu, un distribution brillamment dirigée (avec des seconds rôles excellents comme Philip Seymour Hoffman ou Paul Giamatti), des dialogues vifs, et surtout une mise en scène métaphorique entre ombre et lumière particulièrement symptomatique du véritable enjeu (être, devenir ou rester dans la lumière) et de la part d’ombre qu’elle dissimule (souvent habilement) et implique.

    Avec ce nouveau sujet  et ce casting en or (George Clooney, Matt Damon, Bill Murray, John Goodman, Cate Blanchett, Bob Balaban, Jean Dujardin -dont on se demande jusqu'où sa brillante carrière le mènera encore-…), je pensais être d’emblée conquise par cette nouvelle réalisation de George Clooney.

    « Monuments men » est ainsi inspiré d’un fait historique réel et méconnu de la Seconde Guerre Mondiale. Sept hommes qui ne sont pas des soldats mais des directeurs et des conservateurs de musées, des artistes, des architectes, et des historiens d’art… se jettent au cœur du conflit pour aller sauver des œuvres d’art volées par les nazis et les restituer à leurs propriétaires légitimes. Ces trésors sont cachés en plein territoire ennemi, et leurs chances de réussir sont infimes. Pour tenter d’empêcher la destruction de mille ans d’art et de culture (les nazis voulaient notamment convaincre les Allemands du déclin de l’Art moderne, quand il était pratiqué par des artistes juifs ou communistes, détruisant ainsi ces œuvres pour « purifier » l’Art quand elles ne venaient pas enrichir leurs collections personnelles), ces Monuments Men vont se lancer dans une incroyable course contre la montre, en risquant leur vie pour protéger et défendre les plus précieux trésors artistiques de l’humanité…

    Dans la réalité, ce fut un programme lancé par le département Fine Arts, and Archives section, de la commission chargée de plaider la cause artistique en temps de guerre aux USA. L'équipe des Monuments Men se composait d'une douzaine d'hommes, trop vieux pour avoir été embrigadés par l'armée à l'aube du conflit. Ils sont plasticiens, historiens d'art, conservateurs de musée et sont envoyés en France dans les six semaines qui suivent le débarquement en Normandie. C'est le président Eisenhower qui lance le programme, après que les troupes Alliées aient gratuitement détruit une abbaye ancienne. C'est finalement Roosevelt qui donne son accord à George Stout, futur chef officieux des Monuments Men, pour former son équipe de choc

    Voilà le prometteur pitch officiel. La mise en scène est indéniablement soignée et d’une rare élégance. Là est sans aucun doute une des singularités du cinéaste George Clooney, avec le caractère engagé de ses films. La musique (signée Alexandre Desplat) est poignante et emphatique à souhait, cristallisant la majesté de l'enjeu. L’enjeu, justement, est universel : sauver des œuvres d’art dont la destruction revient à « nier que les Hommes ont existé ». Sans aucun doute, George Clooney, artiste engagé, était réellement porté par son sujet et avait particulièrement à cœur de rendre hommage à ces héros de l’Histoire et de son histoire qui le méritent incontestablement : les Monuments men qui ont pour noble objectif de retrouver les œuvres d’art volées par les Nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale. Parce que tuer les œuvres d’art c’est aussi tuer la mémoire. Notre mémoire.

    Malheureusement, George Clooney, aussi talentueux metteur en scène soit-il semble avoir été paralysé :  par son sujet et l’hommage qu’il souhaitait rendre aux vrais « Monuments men », par les œuvres d’art et leur prestige, par ses influences (les films de son enfance comme « La Grande Evasion » ou « Le Pont de la Rivière Kwaï » ou des cinéastes avec lesquels il a tournés comme Soderbergh -donnant à son film des airs d’ « Ocean »- ou les Coen –pour l’humour décalé aux frontières de l’absurde -) et par son casting. En voulant trop bien faire : satisfaire ses acteurs (tous ses acteurs, en leur donnant à chacun leur moment de gloire et leur numéro) dont la complicité transpire certes, les réalisateurs qui l’ont inspiré et les héros à qui il a voulu rendre hommage, il ne choisit finalement pas avec pour résultat un film hybride qui laisse un goût de regret et d’inachevé. Son film oscille constamment : d’un acteur à l’autre comme s’il voulait que chacun ait une égale partition, et surtout entre la comédie et le drame. En résulte un scénario qui ressemble à une suite de saynètes et qui passe à une autre dès que l’émotion s’apprêtait à éclore.

    C’est d’autant plus dommage que certaines scènes et certains plans nous rappellent qu’il a un vrai sens de la narration et quel cinéaste talentueux il peut être (la mise en scène n’est d’ailleurs jamais en cause, mais uniquement le scénario) notamment lorsque sont retrouvées certaines œuvres comme « La Madone de Bruges » de Michel-Ange ou « L’Autoportrait » de Rembrandt ou les scènes entre Matt Damon et Cate Blanchett. Il aurait d’ailleurs été passionnant de se focaliser sur le personnage interprété par cette dernière, à mon avis le plus intéressant, celui de Claire Simone inspiré de Rose Valland (auteur d’un livre de souvenirs sur le sujet intitulé « Le Front de l’Art") qui travailla au Musée du Jeu de Paume à partir de 1932 et qui participa à l’évacuation des collections publiques parisiennes mises à l’abri sur l’ensemble du territoire.

    Par ailleurs, l’action se déroule après le débarquement du 6 juin 1944 mais deux menaces planent encore : les troupes de libération soviétiques qui saisissaient les œuvres à titre de compensation et certains fonctionnaires nazis qui souhaitaient faire disparaître les œuvres à titre de vengeance. Or, malgré la mort de certains de ces « Monuments men » leur "promenade"  semble souvent tranquille, bucolique et dénuée de tension et de réalisme. Un comble pour un film inspiré de faits réels.

    Malgré tout, malgré cette histoire bancale sans doute en raison de l’énorme enjeu de l’Histoire, cet aspect suranné dans l’écriture, ces  « Monuments men » m’ont inspiré une certaine tendresse. Parce qu’on y sent à quel point son réalisateur avait à cœur de rendre hommage à ces grands hommes mais aussi à ces œuvres d’Art. Ce à quoi il parvient d’ailleurs, comme s’il avait davantage voulu mettre l’accent sur l’Histoire que sur son histoire. Parce que la réalisation et la photographie sont remarquables. Parce que le casting est à leur image : élégant et soigné comme celui des films d’un autre temps. J’ai eu l’impression qu’allaient surgir à tout instant Cary Grant, Clark Gable ou James Stewart. Et parce ce film aura au moins eu le mérite d’immortaliser des héros oubliés, de les célébrer mais aussi de rappeler à quel point l’Art n’est pas un simple ornement mais est une respiration salutaire,  un fondement vital de la société et de l’humanité à tel point que des hommes ont combattu pour lui au péril de leur vie. Et pour ces raisons, cinématographiques mais surtout pédagogiques, ces « Monuments men »méritent que vous alliez à leur rencontre au cinéma le 12 mars…et méritent d’être montrés dans les écoles.

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    En bonus, ci-dessous, ma critique du film « Les Marches du pouvoir » de George Clooney à voir et revoir.

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    « The American » d’Anton Corbijn, le précèdent film avec George Clooney avant "Les Marches du pouvoir" prouvait une nouvelle fois le caractère judicieux de ses choix en tant que comédien et en tant que producteur, ce film allant à l’encontre d’une tendance selon laquelle les films doivent se résumer à des concepts, prouvant qu’un film lent, au style épuré et aux paysages rugueux (ceux des Abruzzes en l’occurrence, d’ailleurs magnifiquement filmés) peut être plus palpitant qu’un film avec une action à la minute.

     Avec « Les Marches du pouvoir », il confirme la clairvoyance de ses choix (film produit par un autre acteur aux choix clairvoyants, Leonardo DiCaprio) avec un film au sujet a priori (et seulement a priori) peu palpitant : la bataille pour les primaires démocrates et, un peu à l’inverse de « The American » qui était un thriller traité comme un film d’auteur intimiste, il nous embarque dans un thriller palpitant avec ce qui aurait pu donner lieu à un film d’auteur lent et rébarbatif. "Les Marches du Pouvoir" est une adaptation de la pièce de théâtre « Farragut North » de Beau Willimon; il a été présenté en compétition officielle de la dernière Mostra de Venise.

    Stephen Meyers (Ryan Gosling) est le jeune, légèrement arrogant, mais déjà très doué et expérimenté conseiller de campagne du gouverneur Morris (George Clooney) candidat aux primaires démocrates pour la présidence américaine. Pour lui, Morris est le meilleur candidat et il s’engage à ses côtés, totalement convaincu de son intégrité et de ses compétences mais peu à peu il va découvrir les compromis qu’impose la quête du pouvoir et perdre quelques illusions en cours de route… Il va découvrir ce qu’il n’aurait jamais dû savoir, commettre l’erreur à ne pas commettre et la campagne va basculer dans un jeu de dupes aussi fascinant que révoltant.

    Le film commence sur le visage de Meyers récitant un discours, du moins le croit-on… La caméra s’éloigne et dévoile une salle vide et que l’homme qui semblait être dans la lumière est en réalité un homme dans et de l’ombre, préparant la salle pour celui qu’il veut mener à la plus grande marche du pouvoir. Ce début fait ironiquement écho au magnifique plan-séquence de la fin où la caméra se rapproche au lieu de s’éloigner (je ne vous en dis pas plus sur cette fin saisissante)…tout un symbole !

    Je ne suis pas à un paradoxe près : alors que je m’insurge constamment contre le poujadiste et simpliste «tous pourris » souvent le credo des films sur la politique, ce film qui dresse un portrait cynique de la politique et de ceux qui briguent les plus hautes marches du pouvoir m’a complètement embarquée… Clooney non plus n’est pas à un paradoxe près puisque lui qui a fermement défendu Obama dans sa campagne présidentielle et dont la sensibilité démocrate n’est pas un mystère a mis en scène un candidat (démocrate) dont l’affiche ressemble à s’y méprendre à celle du candidat Obama lors de son premier mandat. D’ailleurs, ce n’est pas forcément un paradoxe, mais plutôt une manière habile de renforcer son propos.

    A première vue, rien de nouveau : les manigances et les roueries de la presse pour obtenir des informations qui priment sur tout le reste, y compris de fallacieuses amitiés ou loyautés, la proximité intéressée et dangereuse entre le pouvoir politique et cette même presse (tout ce que la très belle affiche résume, avec en plus le double visage du politique), et même les liens inévitables entre désir et pouvoir qui ouvraient récemment un autre film sur la politique, « L’Exercice de l’Etat », dans une scène fantasmagorique mais, malgré cela, George Clooney signe un film remarquable d’intensité, servi par des dialogues précis, vifs et malins et par une mise en scène d’une redoutable élégance, notamment grâce au recours aux ombres et à la lumière pour signifier l’impitoyable ballet qui broie et fait passer de l’un à l’autre mais surtout pour traiter les coulisses obscures du pouvoir comme un thriller et même parfois comme un western (le temps d’un plan magnifique qui annonce le face-à-face dans un bar comme un duel dans un saloon). En fait, « Les marches du pouvoir » porte en lui les prémisses de plusieurs genres de films (thriller, romantique, western) montrant, d’une part, l’habileté de Clooney pour mettre en scène ces différents genres et, d’autre part, les différents tableaux sur lesquels doivent jouer les hommes politiques, entre manipulation, séduction et combat.

    Le temps d’une conversation plongée dans le noir ou d’une conversation devant la bannière étoilée (invisible un temps comme si elle n’était plus l’enjeu véritable mais aussi gigantesque et carnassière), sa mise en scène se fait particulièrement significative. Cette plongée dans les arcanes du pouvoir les décrit comme une tentation perpétuelle de trahir : ses amis politiques mais surtout ses idéaux. L’étau se resserre autour de Stephen comme un piège inextricable et les seuls choix semblent alors être de dévorer ou être dévoré, d’ailleurs peut-être pas tant par soif du pouvoir que par souci de vengeance et par orgueil, amenant ainsi de la nuance dans le cynisme apparent qui consisterait à dépeindre des hommes politiques uniquement guidés par la soif de conquête et de pouvoir. Ryan Gosling est parfait dans ce rôle, finalement pas si éloigné de celui qu’il endosse dans « Drive », incarnant dans les deux cas un homme qui va devoir renier ses idéaux avec brutalité, et qui révèle un visage beaucoup plus sombre que ce qu’il n’y parait. Face à lui, George Clooney en impose avec sa classe inégalée et inégalable qui rend d’autant plus crédible et ambivalent son personnage à la trompeuse apparence, épris de laïcité, de pacifisme et d’écologie... sans doute davantage par opportunisme que par convictions profondes, ses choix privés révélant la démagogie de ses engagements publics.

    Le cinéma américain entre Oliver Stone, Pakula, ou avec des rôles incarnés par Robert Redford comme dans « Votez McKay » de Michael Ritchie (que Redford avait d’ailleurs coproduit) a longtemps considéré et traité la politique comme un sujet à suspense. Tout en s’inscrivant dans la lignée de ces films, Clooney réinvente le genre en écrivant un film aux confluences de différents styles. La politique est décidément à la mode puisque pas moins de trois films français (très différents) sur le sujet étaient sortis l'an passé (« La Conquête », « Pater » et « L’Exercice de l’Etat »). Clooney ne s’intéresse d’ailleurs pas ici uniquement à la politique, le film ne s’intitulant pas « Les marches du pouvoir politique » mais du pouvoir tout court et cette soif d’ascension au mépris de tout pourrait se situer dans d’autres sphères de la société de même que la duplicité de ceux qui cherchent à en gravir les marches, à tout prix, même celui de leurs idéaux.

    Seul regret : que le titre original peut-être pas plus parlant mais plus allégorique n’ait pas été conservé. «The ides of March » correspond ainsi au 15 mars du calendrier romain, une expression popularisée par une des scènes de « Jules César » de William Shakespeare, dans laquelle un oracle prévient le célèbre général de se méfier du 15 mars, date à laquelle il finira par être assassiné.

    Un thriller aussi élégant que le sont en apparence ses protagonistes et qui en révèle d’autant mieux la face obscure grâce à un rythme particulièrement soutenu, un distribution brillamment dirigée (avec des seconds rôles excellents comme Philip Seymour Hoffman ou Paul Giamatti), des dialogues vifs, et surtout une mise en scène métaphorique entre ombre et lumière particulièrement symptomatique du véritable enjeu (être, devenir ou rester dans la lumière) et de la part d’ombre qu’elle dissimule (souvent habilement) et implique. Je vous engage à gravir ces « Marches du pouvoir » quatre-à-quatre. Un régal impitoyable. Vous en ressortirez le souffle coupé !

  • Programme de la 66ème Berlinale : ma sélection

     

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    Il vous reste encore une semaine pour profiter du 66ème Festival de Berlin qui s’achèvera le 21 février prochain. Ayant parcouru un grand nombre de festivals français (avec, déjà, de petits nouveaux programmés pour 2016), je n’ai pas encore franchi les frontières pour un festival de cinéma et Berlin pourrait bien être le premier à me tenter. En attendant d’y aller (peut-être l’année prochaine), voici ce qu’il ne faut pas manquer parmi les 400 films projetés cette année (dont 18 en compétition, l’an passé c’est « Taxi Téhéran » de Jafar Panahi - dont je n’avais pas eu le temps de vous parler mais dont l’intelligence de la mise en scène m’avait époustouflée- qui avait remporté la récompense suprême). Cette année c’est la comédienne Meryl Streep qui préside le jury. Elle est entourée de : Lars Eidinger, Nick James, Brigitte Lacombe (qui signe le portrait de Juliette Binoche sur l'affiche des César 2016 que je vous ferai vivre en direct), Clive Owen, Alba Rohrwacher, Małgorzata Szumowska.

    Parmi les films à ne pas manquer (et que j’attends tout particulièrement) :

    - « Ave, Cesar ! »des frères Coen avec George Clooney…notamment (le casting de cette comédie sur le « vieil » Hollywood est impressionnant) qui me semble aussi désopilant que visuellement flamboyant.

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    -« Quand on a 17 ans », le film d’André Téchiné sur l’adolescence avec Sandrine Kiberlain, Kacey Mottet-Klein et Corentin Fila

    -Autre film français : « L'Avenir » de Mia Hansen-Love  avec Isabelle Huppert dans le rôle d’un professeur de philosophie passionnée et dévastée quand son mari la quitte.

    -Enfin, dernière chance française de figurer au palmarès avec le film de Vincent Pérez, son troisième long métrage, "Seul dans Berlin", adaptation du best-seller, inspiré de faits réels, de l'écrivain allemand Hans Fallada avec, dans les rôles principaux, Emma Thompson et Brendan Gleeson qui jouent ici le couple Quangel, un couple qui se lance dans la résistance au nazisme après la mort de son fils. Un sujet fort pour le traitement duquel la sensibilité de Vincent Perez est sans aucun doute ce qu’il lui fallait pour traduire les propos du roman sans les trahir.

    -Les Américains sont également particulièrement attendus avec, outre le film des Coen : « Midnight Special », un film fantastique de Jeff Nichols qui met de nouveau en scène Michael Shannon qui, ici, tente de sauver son fils de fanatiques religieux.

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    -On suivra également attentivement le devenir du biopic « Miles Ahead » de et avec Don Cheadle sur le trompettiste Miles Davis.

    -Un autre biopic figure également au programme : « Genius » avec Colin Firth dans le rôle de l'éditeur américain Max Perkins qui avait découvert Ernest Hemingway et Francis Scott Fitzgerald.

    -Pour des films peut-être plus subversifs, il y aura d’abord Spike Lee avec «Chi-Raq », une satire musicale sur la violence à Chicago. Michael Moore , ensuite, avec « Where to Invade Next », sur la crise migratoire contemporaine.

    -La curiosité sera cette année philippine avec le film de Lav Diaz « Hele sa Hiwagang Hapis » sur l'histoire tumultueuse de son pays racontée en... plus de 8 heures !

    -Enfin, il faudra aussi surveiller de près « Mort à Sarajevo » de Danis Tanovic notamment avec Jacques Weber mais aussi « The Commune » de Thomas Vinterberg.

    Et pour terminer sur une note ludique qui devrait ravir tous les Berlinois de toujours ou d’une semaine festivalière, je vous invite à regarder cette carte interactive permettant de découvrir quels films ont été tournés à Berlin et dans quels lieux.

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  • Critique de GRAVITY d'Alfonso Cuarón à 20H45 sur Ciné + Emotion

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    Voilà un film qui a fait parler de lui bien avant sa présentation en ouverture de la 70ème Mostra de Venise et le Festival de Toronto dans le cadre desquels il a été projeté, bien avant sa sortie, le terme de chef d’œuvre ayant même été employé par les plus dithyrambiques des critiques. Son réalisateur (« Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban » mais aussi « Les Fils de l'homme »...), l’atypisme du projet, la prouesse (les prouesses) technique(s), tout cela, notamment, contribuait à en faire un évènement. Lors de l'avant-première dans le cadre de laquelle je l'avais découvert, le film n’était pas encore commencé que déjà résonnaient dans la salle des sons inquiétants et assourdis, pour nous plonger dans l’atmosphère oppressante du film. Et ce n’était qu’un avant-goût d’un périple époustouflant et mémorable !

    Pour sa première expédition à bord d'une navette spatiale, le docteur Ryan Stone (Sandra Bullock), brillante experte en ingénierie médicale, accompagne l'astronaute chevronné Matt Kowalski –oui Kowalski !- (George Clooney). Mais, alors qu'il s'agit apparemment d'une banale sortie dans l'espace, à l'autre bout de la Terre, la destruction délibérée d'un satellite hors d'usage a propagé des fragments de métal coupants à travers l'espace qui risquent désormais de heurter brutalement Explorer. L'impact est inévitable. Ses conséquences sont catastrophiques. La navette est détruite. Ryan Stone et Matt Kowalski sont les seuls rescapés. Toute communication avec la mission de contrôle est coupée et les deux survivants n'ont plus aucune chance d'être secourus.

    Lorsque la navette est pulvérisée, Stone et Kowalski se retrouvent totalement seuls, livrés à eux-mêmes dans l'univers. Et nous avec eux. Perdus dans cette immensité aussi majestueuse que redoutable. Le silence autour d'eux est assourdissant. Terrifiant. Matt continue d’expliquer ce qu’ils entreprennent, à donner leur position dans l’espace, à « Houston » qui ne les reçoit plus. Il continue à croire en la moindre chance d'être sauvé. Les réserves d’oxygène vont se raréfier. Je vous laisse imaginer le bonheur de la situation… Le titre prend alors tout son (double) sens.

    « À 600 km au-dessus de la Terre, la température oscille entre – 100° et + 125° C. Il n'y a rien pour propager le son. Pas de pression atmosphérique. Pas d'oxygène. » Ainsi débute «Gravity ». En plan large, dans une immensité obscure, teintée de la lumière de quelques astres.  Puis on se rapproche de deux voix, deux personnages, jusqu’à ce que la caméra les enferme, et nous avec eux. L’infiniment grand et l’infiniment petit. L’espace et la claustrophobie.  L’univers et la solitude. Nous voilà partis pour un voyage riche de contrastes saisissants que nous n’oublierons pas de sitôt.

    Kowalski donc. Ainsi se nomme ici George Clonney. Matt et non Stanley, lequel n’a rien ici à voir avec le personnage éponyme d’ « Un tramway nommé désir », malgré leur similarité patronymique. Quoique, d’une certaine manière, ce film aurait aussi pu se nommer « Un tramway nommé désir ». Il n’y a pas de hasards dans le scénario coécrit par Alfonso Cuarón et son fils Jonás. "C'est Jonás qui m'a souvent inspiré" a ainsi déclaré le premier. "J'ai été frappé par son sens du rythme dans une situation où la moindre décision peut être fatale et qui s'attache au point de vue d'un seul personnage. Mais dans le même temps, le fait de situer l'intrigue dans l'espace nous a permis d'enrichir la dramaturgie et de multiplier les interprétations métaphoriques".

    D’abord, il faut l’avouer : le résultat est spectaculaire, vertigineux, oppressant. Brutal et poétique. Les sensations de solitude, de claustrophobie et même d’apesanteur traversent l’écran, non pas en raison de la 3D (qui n’est finalement pas la plus grande responsable de l’immersion) mais de l’interprétation et de la virtuosité de la mise en scène. La salle de cinéma délivre toute sa splendeur, et ses pouvoirs magiques, parfois oubliés. Le cinéma nous emmène littéralement ailleurs, nous ouvre d’autres horizons, nous embarque dans une autre sphère, qui finalement nous ramène à la nôtre. Les magistraux plans-séquences nous empêchent de reprendre notre souffle, nous aussi privés d’oxygène, rivés à l’écran, accrochés à notre siège, le souffle coupé (j’ai littéralement eu l’impression de retenir mon souffle !), seuls dans/malgré la foule de la salle de cinéma, aussi tétanisée.

    Le personnage de George Clooney sert de respiration dans ce cauchemar, jouant aussi avec son image de séducteur (jusqu’aux confins de l’univers et dans une situation qui peut difficilement être plus désespérée), pour mieux nous bouleverser dans une scène que le souhait de ne pas spoiler m’empêche de vous raconter mais une scène dont je peux vous dire qu’elle est d’une intensité rare et bouleversante. Et ce n’est que le début du voyage… Nous voilà nous aussi prisonniers de l’immensité de l’univers, avec la terre à portée de regard et inaccessible, sublime, même lorsque nous ne faisons que l’imaginer et que Kowalski loue la beauté du Gange qu’il entrevoit.

    Le seul reproche que je pourrais faire concerne un symbolisme appuyé, comme de longues secondes sur la position fœtale de Ryan pour nous signifier la naissance puis la renaissance de cette dernière qui  se relève, finalement, (là aussi lors d’une scène très explicite et non moins magnifique d’ailleurs). Parce que c’est avant tout cela. L’histoire d’une renaissance. D’une femme qui va avoir le choix que nous avons tous suite à un drame (deux en l’occurrence). Sombrer ou affronter. Abandonner ou essayer de survivre jusqu’à l’ultime seconde. L’ultime espoir. Même dans la solitude. Même dans l’obscurité. Même lorsqu’il reste à peine un souffle de vie. Dans les situations les plus extrêmes, l’Homme peut dépasser ses limites. Ce n’est sans doute pas un hasard si elle reprend les aboiements entendus à la radio, se retrouvant face à elle-même, son animalité, aussi.  D’où l’universalité malgré le caractère exceptionnel de la situation car c’est avant tout l’histoire d’une femme, à la fois vulnérable et forte qui a subi un choc, et a le choix entre abandonner et se relever (au propre comme au figuré), abandonner tout espoir ou croire en la vie malgré tout. Comme cette terre (mère), majestueuse et fière, malgré tous les affronts qu’elle a subis.

    En cela, « All is lost » auquel il fait évidemment penser (je vous ai dit dans le magazine « L’ENA hors les murs » tout le bien que j’en pensais, ici), le dépasse par son refus de la moindre facilité scénaristique. JC Chandor, comme Cuarón, place l’homme face à ses solitudes, ses forces et ses faiblesses. Seul face à la folle et splendide violence des éléments, de la terre, de l’univers. Seul face à nous. Avec nous. Seul face à lui-même. Seul face à l’Océan Indien à perte de vue. Ou l’univers. Seul face à la force des éléments et face à ses propres faiblesses. Seul face à la nature. Dans les deux cas, cela pourrait être ennuyeux…et c’est passionnant, palpitant, terrifiant, sublime, et parfois tout cela à la fois.

    Cuarón s'est entouré du chef-opérateur Emmanuel Lubezki à qui l’on doit des plans d’une beauté époustouflante en particulier un vers la fin d’une puissance émotionnelle renversante. D’autres, grâce à une mise en scène chorégraphiée, nous donnent l’impression que Ryan danse dans l’espace. Danse avec la mort. Danse avec la vie. Les effets visuels supervisés par Tim Webber  sont tellement magistraux qu’on s’y croirait et que nous aurions envie de la rejoindre dans cette danse macabre.

    Que dire du travail sur le son et de la musique composée par Steven Price ?  « Gravity » fait une des plus belles (une des trop rares d’ailleurs) utilisations du silence au cinéma. Pas un bruit dans la salle ne viendra troubler ces moments magiques et terribles, renforçant notre impression d’immersion.

    Thriller, allégorie, science fiction, film métaphysique, film catastrophe, oui, « Gravity » c’est tout cela mais c’est avant tout une expérience, visuelle et sensorielle, hors du commun qui, justement parce qu’elle est hors du commun nous fait oublier les quelques facilités scénaristiques, dans les dialogues/monologues parfois aussi. Nous regrettons même que le cauchemar ne s’éternise pas plus longtemps, me rappelant ainsi les sensations éprouvées après avoir vu un autre film qui relevait de l’expérience, « Inception », dans lequel le personnage principal accomplissait l’impossible : subtiliser et manipuler les rêves. Ici Cuarón manipule nos pires cauchemars, dont celui de solitude dans l’immensité de l’univers, pour mieux nous faire appréhender l’indicible beauté de la vie et de la terre. Prenez votre ticket pour l’espace, pour ce tour de manège à la beauté poétique, crépusculaire, envoûtante bien que terrifiante. Laissez-vous enivrer par cette odyssée dans l’espace, à la fois lointain et tellement universel, et cette leçon de courage.  Acceptez de vous perdre dans l’univers, de vous laisser embarquer, pour mieux renaitre et vous relever. Oui, une leçon d'espoir. Et de cinéma. Qui s’achève de manière éblouissante et poignante. Et nous laisse à terre. Littéralement.