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vanessa paradis

  • Programme du 46ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

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    Deauville à l'heure de la Croisette.png

    « Les films sont plus harmonieux que la vie. Il n’y a pas d’embouteillage dans les films, il n’y a pas de temps mort. ».

    Pourquoi cette citation pour vous parler de ce 46ème Festival du Cinéma Américain de Deauville ? Parce que Truffaut avait raison, non ? Au cinéma, tout est plus harmonieux. Ou à l'inverse follement dissonant. Mais aussi trépidant. Exaltant. Passionné. Passionnant. Intense. Sans temps mort. La succession de films qu'est un festival de cinéma (et évidemment celui de Deauville) nous plonge a fortiori dans une bulle d'irréalité où la frontière avec la fiction devient si délicieusement et délictueusement étanche. Où tout semble possible, pensable, où même la fin semble soudain n'être qu'une chimère puisque le générique passé, les cœurs broyés recommencent à battre. Moins intensément que sur grand écran peut-être. Où la réalité se tait avant de reprendre son assourdissant tintamarre. Même si ces films sont aussi des miroirs de la société, à Deauville en particulier où les films en compétition reflètent une réalité souvent âpre, d'autant plus depuis la présidence Trump depuis laquelle inégalités et iniquités s'accroissent terriblement. Sans doute cette parenthèse enchantée est-elle la raison pour laquelle plus de 20 ans plus tard, je reste fidèle au rendez-vous de ce festival. Quoiqu'il advienne. Malgré les vicissitudes de l'existence. Le Festival de Deauville a en effet toujours été le repère insubmersible. Malgré le temps qui dévore tout. Mais heureusement pas les rêves d'enfance. Pas cette passion ardente pour le cinéma que les festivals ont exacerbé, au premier rang desquels celui-ci. 

    « Qu’on écrive un roman ou un scénario, on organise des rencontres, on vit avec des personnages ; c’est le même plaisir, le même travail, on intensifie la vie » écrivit encore Truffaut.

    Intensifier la vie. Pouvoir suave et ensorceleur de l’écriture. De la musique aussi. Et du cinéma. Et des festivals qui en sont la quintessence. Alors que se consumeront les derniers feux de l'été (fragiles, si précieux, plus intenses) débutera le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2020 lors duquel nous pourrons nous autoriser à imaginer que cette frontière entre réalité et fiction, en cet endroit si ténue, comme dans « La rose pourpre du Caire », abdiquera devant nos yeux de rêveurs intarissables avides de romanesque. Ou comme dans "Inception" que nous manipulerons les rêves jusqu'à nous égarer dans ce savoureux dédale filmique dont nous serions à la fois scénaristes et protagonistes, démiurges et marionnettes, dans lequel rien ne semblerait impossible pour peu qu'on le rêve ardemment. Pourquoi ne pas se permettre de feindre de le croire le temps d'un festival ? De CE festival. Comme des enfants qui ignoreraient que tout, irrémédiablement, s'achève par un générique de fin, d'un implacable prosaïsme. Et faire ainsi nôtre cette phrase extraite du film d’ouverture de l'édition 2019 du festival : « Laissons la réalité à ceux qui ne trouvent pas mieux ». Oubliant ainsi que la toupie ( forcément !), à l'issue de ces 9 jours, cessera de tournoyer. Et nos illusions de rêves éternels avec.

    affiche du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2020.jpg

    Pour sa 46ème édition qui aura lieu du 4 au 13 septembre 2020, le Festival du Cinéma Américain de Deauville a décidé de se réinventer. En cette année dramatiquement exceptionnelle, marquée par une crise sanitaire que n'auraient osé imaginer les scénaristes hollywoodiens les plus inventifs ou à l'imagination la plus retorse, sans doute car comme disait Truffaut (encore lui !) "La vie a beaucoup plus d'imagination que nous", le Festival du Cinéma Américain de Deauville innove donc pour cette 46ème édition et se veut ainsi solidaire de l’industrie du cinéma mondial durement éprouvée.

    Au programme de cette édition, 100 films répartis en 13 catégories. « Ce sera le festival du cinéma américain mais aussi du cinéma tout court » a ainsi déclaré le Maire de Deauville, Philippe Augier. Ce sera en effet aussi le retour à la vie pour le cinéma, le Festival du Cinéma Américain de Deauville étant le deuxième festival de cinéma depuis la crise sanitaire (le Festival du Film Francophone d'Angoulême ouvrant le bal quelques jours plus tôt) à cause de laquelle de nombreux autres comme Cannes ou Beaune ont été annulés.

     

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    Le festival ouvre ainsi ses portes à deux des plus grands festivals internationaux de cinéma dont le déroulement, en France, a été perturbé : le Festival de Cannes et le Festival international du film d’animation d’Annecy. L’occasion pour le public de découvrir sur grand écran des films inédits dont il aura été privé.
     
     
     
    Vanessa Paradis présidente jury Deauville 2020.jpg
     
    Le jury sera présidé par la comédienne et chanteuse Vanessa Paradis, également égérie Chanel, partenaire officiel du festival. Bruno Barde a qualifié ce jury « d’ouvert et artistique ».
     

    Vanes­sa Para­dis sera entou­rée de :

    Yann Gon­za­lez (Réa­li­sa­teur & scé­na­riste)
    Zita Han­rot (Comé­dienne)
    Del­phine Hor­vil­leur (Auteure, confé­ren­cière & rab­bin)
    Vincent Lacoste (Comé­dien)
    Mou­nia Med­dour (Réa­li­sa­trice & scé­na­riste)
    Syl­vie Pia­lat (Pro­duc­trice)
    Bru­no Poda­ly­dès (Réa­li­sa­teur, scé­na­riste & comé­dien)
    Oxmo Puc­ci­no (Rap­peur)

    Le jury remet­tra lors de la céré­mo­nie du pal­ma­rès, same­di 12 sep­tembre, le Grand Prix et le Prix du jury.

     

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    La réalisatrice Rebecca Zlotowski présidera le jury Révélation.

     

    Rebec­ca Zlo­tows­ki sera entou­rée de :

    Lua­na Baj­ra­mi (Comé­dienne & réa­li­sa­trice)
    Mya Bol­laers (Comé­dienne)
    Arnaud Rebo­ti­ni (Auteur, com­po­si­teur, inter­prète & pro­duc­teur)
    Antoine Rei­nartz (Comé­dien)

    Le jury de la Révé­la­tion remet­tra lors de la céré­mo­nie du pal­ma­rès, same­di 12 sep­tembre, le Prix Fon­da­tion Louis Roe­de­rer de la Révé­la­tion.

    la porte s'ouvre.jpg

     
    Dans Le Point, le directeur du festival, Bruno Barde, annonçait ainsi un festival "aux dimensions pantagruéliques" avec une centaine de films au programme. Mais aussi un hommage au personnel soignant avec (parmi d'autres), La porte s'ouvre de Mankiewicz, Le Cirque infernal de Richard Brooks, et Le Secret magnifique de Douglas Sirk.
     
    "En cette année exceptionnelle, marquée par une crise sanitaire défiant l’imagination, Deauville se veut en effet solidaire du monde médical durement éprouvé, aux États-Unis comme en France, en lui rendant un hommage à travers la présentation de films et français et américains, dont les héros cinématographiques sont issus du personnel soignant: chirurgiens, chirurgiennes, doctoresses, docteurs… mais aussi infirmières, infirmiers, sages-femmes, aides-soignantes, aides-soignants. " Dans ce cadre seront ainsi projetés les films suivants :
     
    AMERICAN DOCTORS 
     
    5B de Paul Haggis & Dan Krauss  
    C’EST MA VIE APRES TOUT ! (Whose Life Is It Anyway?) de John Badham
    LA CITE DE LA JOIE (City of Joy) de Roland Joffé
    LA PORTE S’OUVRE (No Way Out) de Joseph L. Mankiewicz
    LE SECRET MAGNIFIQUE (Magnificent Obsession) de Douglas Sirk
    L’EVEIL (Awakenings) de Penny Marshall M.A.S.H. de Robert Altman
     
    FRENCH DOCTORS
     
    DE CHAQUE INSTANT de Nicolas Philibert
    JOURNAL D’UNE FEMME EN BLANC de Claude Autant-Lara  
    LA MALADIE DE SACHS de Michel Deville
    L’AMOUR D’UNE FEMME de Jean Grémillon
    PATIENTS de Grand Corps Malade & Mehdi Idir
    UN GRAND PATRON de Yves Ciampi 
    VOIR LE JOUR de Marion Lai
     

    kirk douglas festival de deauville.jpg

     
    Pendant cette édition sera  aussi rendu un hommage à Kirk Douglas, légende d'Hollywood disparue cette année à l'âge de 103 ans dont la mythique silhouette avait foulé les planches de Deauville en 1999 (je m'en souviens encore...année mémorable du festival). Il honora ainsi deux fois Deauville de sa présence.  En 1978 pour un hom­mage et en 1999, en com­pa­gnie de son amie de tou­jours Lau­ren Bacall, pour pré­sen­ter Dia­monds de John Asher et rece­voir un Prix lit­té­raire pour son livre « En gra­vis­sant la mon­tagne ».

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    Dans ce cadre seront projetés les films suivants (je vous les recommande tous, vous pourrez notamment retrouver ma critique du film "Les Ensorcelés" à la fin de cet article) :
    NIMITZ, RETOUR VERS L’ENFER (The final Countdown) de Don Taylor (1980) 
    SEPT JOURS EN MAI (Seven days in May) de John Frankenheimer (1964)
    SEULS SONT LES INDOMPTES (Lonely are the braves) de David Miller (1962)
    SPARTACUS de Stanley Kubrick (1960)
    LES VIKINGS (The Vikings) de Richard Fleischer (1958)
    LES SENTIERS DE LA GLOIRE (Paths of Glory) de Stanley Kubrick (1957) 
    LA VIE PASSIONNEE DE VINCENT VAN GOGH (Lust for life) de Vincente Minnelli & George Cukor (1956) LES ENSORCELES (The bad and the beautiful) de Vincente Minnelli (1952)
    LA CAPTIVE AUX YEUX CLAIRS (The big sky) de Howard Hawks (1952)
    LE GOUFFRE AUX CHIMERES (Ace in the hole) de Billy Wilder (1951)
    LE CHAMPION (Champion) de Mark Robson (1949)
    LA GRIFFE DU PASSE (Out of the past) de Jacques Tourneur (1947)
     

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    Comme chaque année, le festival présentera des films classiques restaurés. Parmi eux, seront présentés :  
     
    LES TROIS JOURS DU CONDOR (Three Days of the Condor) de Sydney Pollack (1975)
    THE GAME de David Fincher (1997)
    TOTAL RECALL de Paul Verhoeven (1990)

     

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    Au programme de cette édition, la Croisette qui s'invite à Cannes avec dix films de Cannes et des films d'Annecy. 10 films sélectionnés parmi les 56 titres de la Sélection officielle du Festival de Cannes seront ainsi présentés en présence de Thierry Frémaux et de Pierre Lescure.

    Tous les publics pourront découvrir ces films sur grand écran, en présence de son délégué général Thierry Frémaux et de son président Pierre Lescure.

    Les films de Cannes irrigueront ainsi toutes les sections de cette édition 2020, conférant une teinte originale et cosmopolite à la programmation. De nombreuses équipes de films, pour une grande majorité française, seront présentes pour échanger avec le public. Pour les amoureux du cinéma d'outre-Atlantique, en dehors de cette sélection cannoise, le festival proposera, comme à son habitude, quelques 70 films américains. Et comme le dit Philippe Augier, Maire
    de Deauville, « Cette année, le festival de Deauville, c’est avant tout le rendez-vous du cinéma ».

    Le films de la sélection cannoise  présentés dans le cadre du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2020 : 

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    ADN de Maïwenn
    AMMONITE de Francis Lee
    DES HOMMES de Lucas Belvaux
    LES DEUX ALFRED de Bruno Podalydès
    A GOOD MAN de MarieCastille Mention-Schaar
    LAST WORDS de Jonathan Nossiter
    PENINSULA de Yeon Sang-ho
    ROUGE de Farid Bentoumi
    SLALOM de Charlène Favier
    TEDDY de Ludovic & Zoran Boukherma

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    Pour l’ouverture du festival qui se fera avec un film de la compétition, Bruno Barde a annoncé « un film qui rend heureux » : « Minari » de Lee Isaac Chung. Les organisateurs ont ainsi souhaité ouvrir ce fes­ti­val avec un film de la com­pé­ti­tion, afin d’affirmer celle-ci comme une prio­ri­té. Cette œuvre définie comme un film « aux accents for­diens » affirme leur « désir d’un ciné­ma exi­geant et popu­laire. »

    Pitch : « Une famille américaine d’origine sud-coréenne s’installe dans l’Arkansas où le père de famille veut devenir fermier. Son petit garçon devra s’habituer à cette nouvelle vie, et à la présence d’une grand-mère coréenne qu’il ne connaissait pas. »

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    C’est cette même volon­té qui les a poussés à choi­sir en clô­ture Com­ment je suis deve­nu super-héros, film fran­çais en hom­mage aux héros mar­vel­liens (véri­table X‑Men à la fran­çaise) mais aus­si au ciné­ma amé­ri­cain dans sa veine fan­tas­tique. « Les deux films ont en com­mun de nous rendre heu­reux» ont précisé les organisateurs. Un film réalisé par Dou­glas Attal  avec Pio Mar­maï, Vima­la Pons, Benoît Poel­voorde, Leï­la Bekh­ti & Swann Arlaud. Une projection en pré­sence de l’équipe du film.

    compétition Festival du Cinéma Américain de Deauville 2020.png

    Ont également été annoncés les films de la compétition. Sur 14 films, 7 sont des premiers films et 8 sont des films de réalisatrices :

    FIRST COW de Kelly Reichardt GIANTS BEING LONELY de Grear Patterson - 1er film

    HOLLER de Nicole Riegel - 1er film

    KAJILLIONAIRE de Miranda July - sortie le 30 septembre

    LORELEI de Sabrina Doyle - 1er film

    LAST WORDS de Jonathan Nossiter - sortie le 21 octobre

    LOVE IS LOVE IS LOVE d‘Eleanor Coppola

    MINARI de Lee Isaac Chung

    SHIVA BABY d’Emma Seligman - 1er film

    SOPHIE JONES de Jessie Barr - 1er film

    SOUND OF METAL de Darius Marder - 1er film

    THE ASSISTANT de Kitty Green - 1er film

    THE VIOLENT HEART de Kerem Sanga

    UNCLE FRANK de Alan Ball - 2e film

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    Le film THE NEST de Sean Dur­kin, avec Jude Law, Car­rie Coon & Anne Reid rejoint la com­pé­ti­tion lors de la conférence du 18 août portant à 15 le nombre de films en compétition.

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    Le Prix du Festival de Deauville est remis chaque année à un cinéaste qui a franchi l’Atlantique pour réaliser un film aux Etats-Unis, matérialisant ainsi un pont franco-américain issu d’une longue tradition artistique.

    Après Jacques Audiard (Les Frères Sisters), Olivier Assayas (Cuban Network), c’est Barbet Schroeder qui sera honoré par la 46ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville, non pas pour un film, mais pour l’ensemble de son oeuvre américaine.
    Comme le précise le communiqué de presse du festival, "La simple évocation de son nom fait surgir des images mythiques de la Nouvelle vague et des jeunes turcs des « Cahiers du cinéma ». Mais c’est aussi bien sûr aussi aux Films du Losange que l’on songe, société de production qu’il créé à 20 ans à peine pour produire les films d’Eric Rohmer et qui continue d’éclairer le paysage de la cinéphilie française aujourd’hui." A cette occasion, je vous propose ci-dessous la critique de L'avocat de la terreur de Barbet Schroeder.

     

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    Comme chaque année, des films seront présentés dans la section « Premières » :

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    BAD EDUCATION de Cory Finley

    COMMENT JE SUIS DEVENU SUPER-HEROS de Douglas Attal 

    CRITICAL THINKING de John Leguizamo

    DON’T TELL A SOUL de Alex McAulay

    RESISTANCE de Jonathan Jakubowicz

    SONS OF PHILADELPHIA (Sounds of Philadelphia) de Jérémie Guez

    THE PROFESSOR AND THE MADMAN de P.B. Shemran 

    WANDER de April Mullen

    WENDY de Benh Zeitlin

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    Comme chaque année également, la section "Les Docs de l'Oncle Sam" nous réservera certainement de belles découvertes de documentaires. Seront au programme : 


    BILLIE de James Erskine

    DEAUVILLE ET LE REVE AMERICAIN de Daphné Baiwir

    KIRK DOUGLAS, L’INDOMPTE de Hubert Attal

    KUBRICK PAR KUBRICK de Gregory Monro

    LEAP OF FAITH: WILLIAM FRIEDKIN ON “THE EXORCIST” d’Alexandre O. Philippe

    PIERRE & LESCURE de Maxime Switek & Philippe Lézin

    THE LAST HILLBILLY de Diane Sara Bouzgarrou & Thomas Jenkoe

    WEED AND WINE de Rebecca Richman Cohen
     

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    Lors de la cérémonie du palmarès du Festival du cinéma américain de Deauville, le Prix d’Ornano-Valenti 2020 sera officiellement remis par Jean-Guillaume d’Ornano, Président du jury du Prix d’Ornano-Valenti composé de journalistes anglo-saxons, au long métrage français : Slalom réalisé par Charlène Favier qui succédera ainsi aux Misérables de Ladj Ly.

    Synopsis : (Le film fait partie de la Sélection Officielle Cannes 2020)

    Lyz, 15 ans, vient d'intégrer une prestigieuse section ski-études du lycée de Bourg-Saint-Maurice. Fred, ex-champion et désormais entraîneur, décide de tout miser sur sa nouvelle recrue. Galvanisée par son soutien, Lyz s'investit à corps perdu, physiquement et émotionnellement. Elle enchaîne les succès mais bascule rapidement sous l'emprise absolue de Fred.

    Comme annoncé en juin, le Festival international du film d'animation d'Annecy viendra à Deauville avec un programme jeunesse de trois films, afin de "retrouver la joie de projections sur grand écran, en public, où la magnificence des trois films présentés prendra tout son essor." Au tarif de 10 euros*, le pass Annecy donnera accès aux trois films sélectionnés suivants :

    CALAMITY de Rémi Chayé - Cristal d’or de l’édition 2020 - à partir de 6 ans

    LUPIN III de Takashi Yamazaki - à partir de 10 ans

    PETIT VAMPIRE de Joann Sfar - à partir de 6 ans

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    Pour les festivaliers amateurs de sensations fortes et de cinéma de genre, le Festival proposera également cette année le Pass Frissons. Pour un tarif exceptionnel de 10 euros, ils pourront découvrir en avant-première les films suivants :

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    PENINSULA de Yeon Sang Ho (Corée du Sud)

    TEDDY de Ludovic Boukherma & Zoran Boukherma (France)

    prix Barrière.jpg

    Un jury composé des journalistes et écrivains Ariane Bois Heilbronn, François Forestier, Éric Neuhoff, Patrick Poivre d’Arvor, Colombe Schneck et Laurent Seksick remettra le Prix littéraire Lucien-Barrière lors du Festival du cinéma américain de Deauville, sous la bienveillance de Béatrice Nakache Halimi.

    Le Prix littéraire Lucien-Barrière 2020 est décerné au roman Le monde n’existe pas de Fabrice Humbert, publié aux éditions Gallimard.

    Ce captivant roman  nous entraîne dans les pensées tortueuses d’Adam Voll­mann, lequel, jour­na­liste au New Yor­ker, voit s’afficher sur les écrans de Times Square le por­trait d’Ethan Shaw. Celui qui fut la star du lycée. Celui dont la beauté était le pouvoir. Celui qui faisait penser à Robert Redford dans « Nos plus belles années. » Celui qui a un nom et une allure de personnage hollywoodien d’ailleurs. Son seul ami d’alors, accu­sé de viol et de meurtre. Refu­sant de croire à sa culpa­bi­li­té, Adam retourne à Drys­den, où ils se sont connus pour enquêter. Là où certains ont été déçus par l’énigmatique dénouement, j’y ai vu la seule fin possible. Logique. Implacable. Brillante. Un monde qui n’existe pas ne peut s’achever, non ? Tel le MacGuffin cher à Hitchcock qu’il évoque d’ailleurs, la quête n’est ici qu’un prétexte. Une mise en scène pour nous emmener dans une ville morne qui concentre tout ce que Vollmann déteste en Amérique : la petitesse, le conformisme. Pour nous emmener dans un voyage dans les méandres de l’identité entre vérité et mensonge, réalité et fiction. Dans une mise en abyme vertigineuse, de poupées russes qui se dévoilent indéfiniment, il nous égare pour nous inviter à trouver la vérité, notre « rosebud ». Citizen Kane était ainsi « la somme de ses légendes et des cinq témoignages du film racontant cinq histoires différentes. » A nous de trouver la vérité dans ce monde qui affectionne les récits à rebondissements, qui fictionnalise la réalité. En partant à la rechercher d’un homme qui ne finissait jamais les puzzles, il nous confronte nous-mêmes à un puzzle dont il nous appartient de trouver la dernière pièce. Vollmann est d’ailleurs devenu journaliste par passion de la littérature. De la fiction donc. Vollmann ne signifie-t-il d’ailleurs pas « homme plein », lui qui recherche son ami de lycée…à propos duquel d’autres parlent de case vide ? Réflexion passionnante sur notre besoin de dramatisation, de « susciter la tempête des passions par la construction d’une intrigue simple », il nous interroge : « tout ce que nous vivons est un livre ou un film. En tout cas, une fiction recomposée ou non. » Non ? Il nous invite à composer notre fiction à nous interroger sur celles qui se composent (ou décomposent avec parfois autant d’obstination, il n’est qu’à voir les foisonnantes théories du complot) à nos regards, à nous interroger sur la manipulation du récit…tout en manipulant son personnage narrateur et à travers lui le lecteur. Laissez-vous embarquer par ce récit aux accents lynchiens qui, en vous égarant, vous invite à trouver une vérité sur une société (qui fait évidemment songer à celle de Trump, il suffit de voir ses clips de campagne qui pourraient rivaliser avec les plus abracadabrantesques et grandiloquents des blockbusters) qui en scénarisant tout brouille les repères…à l’image de ce roman dans lequel réalité et fiction, vérité et mensonges s’imbriquent pour finalement se confondre. Brillante mise en abyme vous dis-je !

    Concernant la sécurité sanitaire, sachez que tout sera mis en œuvre pour que celle-ci  soit assurée au mieux :

    Les lieux d’accueil sont nettoyés et désinfectés régulièrement.

    La ventilation du C.I.D est contrôlée, l’air est renouvelé.

    Le port du masque est obligatoire dans tous les lieux du Festival, à tout moment : - En intérieur - dans le C.I.D et les salles du Casino et du Morny - En extérieur - aux abords du tapis rouge, dans les files d’attente et sur les terrasses du Festival (retrait du masque autorisé une fois assis pour se restaurer).

    La capacité d’accueil des salles est adaptée pour répondre aux exigences sanitaires en cours et garantir votre sécurité. Des solutions hydroalcooliques sont à disposition à l’entrée du C.I.D, du Casino et du Morny, et sur les terrasses du Festival.   La distanciation physique est recommandée.

    Vous pouvez bien sûr d'ores et déjà réserver vos pass pour le festival, ici.

    Venez fêter le retour du cinéma à Deauville 10 jours et près de 100 films projetés : 

    RÉSERVEZ VOS PASS DÈS MAINTENANT www.festival-deauville.com

    PASS JOURNÉE / 35€ (tarif réduit : 16€) PASS FESTIVAL / 160€ (tarif réduit : 99€)

    En attendant de vous en dire plus sur cette 46ème édition du festival, je vous invite à lire mon article consacré à l'édition 2019 publié dans le magazine annuel Normandie Prestige (cf ci-dessous).

    Vous pouvez aussi retrouver mon bilan détaillé de l'édition 2019, ici. 

    Comme chaque année, je serai en direct du festival, de l'ouverture à la clôture. En attendant mon bilan du festival, suivez-moi en direct sur instagram et twitter (@sandra_meziere), je vous y livrerai chaque jour mon journal de bord du festival.

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    Critique - "Les Ensorcelés"  de Vincente Minnelli

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    Les films sur le cinéma se sont  multipliés dans le cinéma américain des années 1950, avec d’ailleurs également une commune structure en flashback comme dans les deux chefs-d’œuvre de Mankiewicz (« Eve » et « La Comtesse aux pieds nus ») qui, avec « Les Ensorcelés » de Minnelli, sont les films sur ce thème que je vous recommande, trois chefs-d’œuvre.

    Synopsis : Le producteur Harry Pebel (Walter Pidgeon)  convoque dans son bureau Georgia Lorrison (Lana Turner), une grande actrice, Fred Amiel (Barry Sullivan), un jeune réalisateur, et James Lee Bartlow (Dick Powell), un écrivain. Pebel attend un coup de téléphone du producteur Jonathan Shields (Kirk Douglas) qui a permis à ces trois personnes d’accéder au rang de star mais s’est parfois mal comporté avec elles. Aujourd’hui en difficulté, il leur demande de l’aider. Avant d’accepter ou refuser, chacun d’eux raconte comment il les a rencontrés et comment il les a déçus, voire blessés…

    « The Bad and The Beautiful ». Tel est le titre original en VO des « Ensorcelés » et qui résume parfaitement la sublime et subtile dualité du personnage de Jonathan (incarné par Kirk Douglas) et du film tout entier. Dualité entre son altruisme apparent et son ambition tueuse et ravageuse dont il est le masque. Lorsque le masque tombe, Minnelli a, à chaque fois, la judicieuse idée de le filmer en gros plan frontalement, le réduisant alors à son égoïsme, alors que le reste du temps il est souvent filmé en plan plus large et rarement de face.

     Dualité aussi des sentiments du spectateur face à ce personnage complexe, digne successeur d’un père diabolique à la personnalité, pour son fils, aussi fascinante qu’écrasante dont il suivra finalement le modèle et face à ce personnage qui, au nom de la gloire et l’ambition, sacrifiera ceux qu’il aime ou qu’il est incapable d’aimer … même si finalement ils y gagneront tous aussi la gloire.

    La gloire ce pourrait aussi d’ailleurs être elle « The bad and the beautiful ». Etincelante en surface, au regard des autres mais qui a nécessité combien de « bad » compromis et de trahisons inavouables ?

     Dualité aussi entre la sincère Georgia (the beautiful)  et le manipulateur Jonathan (the bad).

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     Dualité entre la forme et le fond. Le fond qui critique le monde du cinéma : son hypocrisie, l’arrivisme, la superficialité, la déchéance, le commerce qu’il est souvent, les trahisons, les manipulations. La forme qui est un des plus beaux hommages qu’on puisse lui rendre avec des plans d’une virtuosité admirable (Ah, cette scène où Georgia, époustouflante et lumineuse Lana Turner ici terrifiante tant elle semble réellement terrifiée, fuit en voiture et où le spectateur a la sensation de ressentir sa suffocation cauchemardesque !), un scénario d’une construction astucieuse, une photographie envoûtante et somptueuse, et des acteurs au sommet de leur art et de leur beauté. Dualité entre le rêve que représente le monde du cinéma et la réalité que dépeint Minnelli.

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    « Les Ensorcelés » est à la fois une magnifique déclaration d’amour au cinéma et un regard lucide sur ses travers s’inspirant de la réalité, notamment de David O.Selznick (le producteur et créateur d’ « Autant en emporte le vent ») ou encore de « La Féline » de Jacques Tourneur pour le script du « Crépuscule des hommes chats » que Jonathan produit.

    Les Ensorcelés : ce sont Georgia, Fred et James, ensorcelés et aveuglés par Jonathan. C’est Jonathan, ensorcelé par le cinéma, prêt à tout au nom de celui-ci. Et c’est surtout le spectateur, ensorcelé par la magie du cinéma, de ce cinéma que Minnelli magnifie tout en le montrant dans toute son ambiguïté, d’une cruelle beauté. De ce cinéma qui finalement sort vainqueur. Malgré tout. Plus important que tout.

    « Les Ensorcelés » (1952) remporta 6 Oscars : celui de la meilleure interprétation pour Kirk Douglas, du meilleur second rôle féminin pour Gloria Grahame,  de la meilleure photographie,  de la meilleure direction artistique, des meilleurs costumes et du meilleur scénario.

    A la différence près que le rôle du producteur n’est aujourd’hui plus le même que celui du producteur du cinéma d’Hollywood des années 30, 40, 50 « Les Ensorcelés » est un film intemporel qui pourrait presque être tourné aujourd’hui. L’ambitieux Jonathan pourrait être le même aujourd’hui. Il se pourrait même que vous croisiez quelques Jonathan Shields, et surtout bien pire, à Cannes ou ailleurs. Alors si vous voulez découvrir Hollywood, son univers impitoyable, voir un film ensorcelant et éblouissant,  un personnage aussi manipulateur qu’amoureux du cinéma bien fait, et fascinant, et surtout si vous aimez le cinéma et forcément les films sur le cinéma, alors laissez-vous envoûter etne manquez pas ce chef-d’œuvre de Minnelli à (re)voir dans le cadre de ce Festival du Cinéma Américain de Deauville 2020.

    Critique de L'AVOCAT DE LA TERREUR de Barbet Schroeder

    Présenté en sélection officielle (Un Certain Regard) du Festival de Cannes , "L'avocat de la terreur" avait obtenu le César du meilleur documentaire en 2008, un prix entièrement mérité pour ce qui fut un des meilleurs film de cette année-là et que je vous recommande. Retrouvez ci-dessous ma critique de ce documentaire qui dresse le portrait de d'un avocat aussi énigmatique que médiatique : Jacques Vergès. 

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    Communiste, anticolonialiste, d’extrême droite ?  Quelle(s) conviction(s) guide(nt) Jacques Vergès ? Barbet Schroeder mène l’enquête pour élucider le mystère. Au départ de la carrière de cet avocat énigmatique : la guerre d’Algérie et Djamila Bouhired, la pasionaria qui porte la volonté de libération de son peuple. Le jeune homme de loi épouse la cause anticolonialiste (procès mémorable où il fait le procès de la justice, Djamila Bouhired sera ainsi condamnée à mort puis graciée !), et la femme. Puis, entre 1970 et 1978, il disparaît. 8 longues années de clandestinité qui suscitent les rumeurs les plus folles. A son retour, il défend les terroristes de tous horizons et des monstres historiques tels que Klaus Barbie, le tristement célèbre ancien chef de la Gestapo de Lyon (là, il ne fera pas le procès de la justice mais… celui de la Résistance !).

    Le documentaire commence donc en Algérie, là où débute aussi la carrière de l’avocat qui y défendit Djamila Bouhired puis qui l’épousa.  Les images d’archives alternent avec l’interview de l’avocat, et les entretiens avec des proches de ce dernier, des fréquentations souvent peu recommandables (il revendique ainsi son amitié avec un ancien nazi notoire : le banquier suisse François Genoud).

     A travers le portrait de cet homme ambigu passant de l’extrême gauche à l’extrême droite, de la défense des persécutés à celle des persécuteurs, de la clandestinité à l’exposition médiatique, de l’opposition à l’Etat Français à une éventuelle collaboration avec les services secrets, ses 8 années de disparition n’ayant jamais réellement été élucidées (même si on évoque un exil au Cambodge…), c’est celui du terrorisme du 20ème siècle qu’effectue Barbet Schroeder.

     Dictateurs africains,  Khmers rouges et Pol Pot, Klaus Barbie…tout ce que le 20ème siècle a compté de terroristes semble avoir un jour ou l’autre croisé la route de Jacques Vergès qui, loin de s’en défendre, le revendique avec cynisme, suffisance et bravade.  L’Algérie, la Palestine, l’Afrique, le Cambodge, aucune partie du globe où règne ou où a régné la violence ne lui est inconnue.

    Si la longueur de ce documentaire vous rebute, sachez que le parcours de cet avocat de la terreur se regarde comme un thriller palpitant, qu’il nous paraît trop court tant Barbet Schroeder fait preuve d’habileté dans sa mise en scène et dans son montage. Il  ne recourt ainsi jamais à la voix off mais à une musique qui donne des allures de films d’espionnage à ce documentaire  qui ressemble à s’y méprendre à une fiction qui nous permet de reconstituer les pièces du parcours mystérieux de l’avocat, puzzle aux multiples et dangereuses ramifications.

    Il révèle l’ambiguïté d’un homme dont il explique l’engagement autant par ses origines desquelles résulterait son horreur de la soumission et de l’oppression que par ses histoires d’amour ( Djamila Bouhired puis la femme de Carlos) : l’ambiguïté de celui qui pleure dans les prisons des combattants algériens et qui défend Klaus Barbie sans un remord en déclarant, avec une jubilation délibérément ostentatoire qui ne peut que susciter le malaise du spectateur (et qui la suscite à dessein, la provocation étant l’arme favorite de l’avocat), que c’est « euphorisant de le défendre seul contre 39 avocats », l’épicurien parfois enfantin qui tire avec un pistolet à eau sur les passants et qui se déclare capable de tuer…

    Barbet Schroeder (qui a eu le final cut) ne prend pas parti, mais certains plans sont particulièrement éloquents comme ceux des interviews de Vergès qui se met lui-même en scène avec une vanité stupéfiante, jouant du silence entre deux bouffées de cigare, entre deux paroles délibérément provocatrices, dans un décor aussi fastueux qu’était misérable celui de certains de ses clients, des paroles parfois démenties par les interviews qui leur succèdent grâce à un montage astucieux. Le générique de fin est ainsi un clin d'oeil ingénieux, il énumère les noms des clients de Jacques Vergès et défilent sous nos regards effarés les plus grands criminels du 20ème siècle.

     Plus qu’un documentaire, c’est une plongée passionnante et instructive dans l’Histoire du 20ème siècle, dans ses zones d’ombre à travers celles d’un homme (ses années de disparition, son énigmatique enrichissement…),  qui donne parfois froid dans le dos et est tellement réussie qu’elle nous fait presque oublier qu’elle relate des faits dramatiquement réels dont Vergès a tour à tour été le protagoniste, l’avocat et parfois la victime autoproclamée… Fascinant et terrifiant à l’image de son protagoniste, un documentaire qui est aussi une réflexion sur la vérité et la sincérité d’un engagement. A voir absolument !

     

  • 71ème Festival de Cannes : compléments de sélection

    Comme promis lors de la conférence de presse du Festival du 12 avril lors de laquelle avait été annoncée la sélection officielle, d'autres films viennent aujourd'hui s'ajouter à cette sélection.

    Compétition

    Les nouveaux films sont :

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    UN COUTEAU DANS LE CŒUR (KNIFE + HEART) du Français Yann Gonzalez, avec Vanessa Paradis.

    AYKA du Russe Sergey Dvortsevoy, réalisateur de Tulpan, vainqueur du Prix Un Certain Regard en 2008.

    Ce sont les deuxièmes films de Yann Gonzalez et de Sergey Dvortsevoy et c’est la première fois qu’ils viennent en Compétition.

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    AHLAT AGACI (THE WILD PEAR TREE / LE POIRIER SAUVAGE) du Turc Nuri Bilge Ceylan, Palme d’or 2014 avec Winter Sleep (dont vous pouvez retrouver ma critique en bas de cet article).

     Passionné de littérature, Sinan a toujours voulu être écrivain. De retour dans son village natal d’Anatolie, il met toute son énergie à trouver l’argent nécessaire pour être publié, mais les dettes de son père finissent par le rattraper…

    La Compétition 2018 est donc désormais composée de 21 films. Retrouvez les autres films en compétition dans mon article à ce sujet, ici.

    Hors Compétition

    "Pierre Lescure, Président du Festival, et son Conseil d’Administration ont décidé d’accueillir le retour du réalisateur danois Lars von Trier, Palme d’or 2000, en Sélection officielle" nous annonce le festival. Son nouveau film sera projeté Hors Compétition.

    THE HOUSE THAT JACK BUILT de Lars von Trier, avec Matt Dillon et Uma Thurman.

     États-Unis, années 70.
    Nous suivons le très brillant Jack à travers cinq incidents et découvrons les meurtres qui vont marquer son parcours de tueur en série. L'histoire est vécue du point de vue de Jack. Il considère chaque meurtre comme une œuvre d'art en soi. Alors que l'ultime et inévitable intervention de la police ne cesse de se rapprocher (ce qui exaspère Jack et lui met la pression) il décide - contrairement à toute logique - de prendre de plus en plus de risques. Tout au long du film, nous découvrons les descriptions de Jack sur sa situation personnelle, ses problèmes et ses pensées à travers sa conversation avec un inconnu, Verge. Un mélange grotesque de sophismes, d’apitoiement presque enfantin sur soi et d'explications détaillées sur les manœuvres dangereuses et difficiles de Jack.

    Retrouvez également ma critique de "Melancholia" de Lars Von Trier en bas de cet article.

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    Un Certain Regard

    MUERE, MONSTRUO, MUERE (MEURS, MONSTRE, MEURS) de l’Argentin Alejandro Fadel.

    Fin de l’hiver, une tempête de neige s’abat sur la Cordillère des Andes. Les corps de plusieurs femmes décapitées sont retrouvés près d’un poste frontière isolé, au pied de la montagne. Un homme, David, porté disparu depuis des jours, est recherché en vain par la Police Rurale. Alors que Cruz, l’officier en charge de l’enquête doit élucider ces meurtres, il tombe face à face avec un monstre. David, devenu fou, est-il vraiment coupable ? Le monstre existe-t-il ? Cruz se retrouve seul face à l’évidence.

    CHUVA E CANTORIA NA ALDEIA DOS MORTOS (THE DEAD AND THE OTHERS / LES MORTS ET LES AUTRES) du Portugais João Salaviza et de la brésilienne Renée Nader Messora.

    Ainsi que :

    DONBASS de l’Ukrainien Sergey Loznitsa qui, le mercredi 9 mai, fera l’ouverture de Un Certain Regard 2018.

    "Quand on appelle “paix“ la guerre, quand la propagande est présentée comme la vérité, quand on appelle “amour“ la haine, c’est là que la vie même commence à ressembler à la mort. Le Donbass survit. Manuel pratique de l’enfer."

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    Séance Spéciale

    Le film d’animation ANOTHER DAY OF LIFE de Damian Nenow et Raul De La Fuente.

     Angola, 1970. Le grand reporter de guerre Ryszard Kapuscinski se retrouve en pleine guerre civile.

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    Séances de Minuit

    WHITNEY, un documentaire de l’Ecossais Kevin Macdonald, qui retrace l’existence de la chanteuse Whitney Houston.

    FAHRENHEIT 451 de l’Américain Ramin Bahrani avec Sofia Boutella, Michael B. Jordan et Michael Shannon. Il s’agit de la deuxième adaptation, après celle de François Truffaut, du roman de Ray Bradbury.

     Dans un monde dystopique, la lecture est prohibée et les livres brûlés par les pompiers. Jusqu'au jour où l'un de ces derniers trouve un ouvrage, décide de le cacher, et devient hors-la-loi.

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    Film de Clôture

    En 2018, le Festival de Cannes renoue avec la tradition du film de clôture :

    THE MAN WHO KILLED DON QUIXOTE du Britannique Terry Gilliam, avec Adam Driver, Jonathan Pryce et Olga Kurylenko.

    Toby, un jeune réalisateur de pub cynique et désabusé, se retrouve pris au piège des folles illusions d’un vieux cordonnier espagnol convaincu d’être Don Quichotte. Embarqué dans une folle aventure de plus en plus surréaliste, Toby se retrouve confronté aux conséquences tragiques d’un film qu’il a réalisé au temps de sa jeunesse idéaliste: ce film d’étudiant adapté de Cervantès a changé pour toujours les rêves et les espoirs de tout un petit village espagnol. Toby saura-t-il se racheter et retrouver un peu d’humanité? Don Quichotte survivra-t-il à sa folie? Ou l’amour triomphera-t-il de tout ?

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    Projeté le samedi 19 lors la cérémonie de Clôture, le film sortira en France le même jour.

      En tout, 1906 longs métrages ont été visionnés par les différents comités de sélection.

    Critique de WINTER SLEEP de Nuri Bilge Ceylan

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    « Winter Sleep » a remporté la Palme d’or du 67ème Festival de Cannes, voilà qui complètait le (déjà prestigieux) palmarès cannois de Nuri Bilge Ceylan, un habitué du festival, après son Grand Prix en 2003, pour « Uzak »,  celui de la mise en scène en 2008 pour « Les Trois Singes » et un autre Grand Prix en 2011 pour « Il était une fois en Anatolie ». En 2012, il fut  également récompensé d’un Carrosse d’Or, récompense décernée dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs par la Société des Réalisateurs de Films à l’un de leurs pairs. Son premier court-métrage, « Koza », fut par ailleurs repéré par le festival et devint le premier court turc qui y fut sélectionné, en 1995.  Il fut par ailleurs membre du jury cannois en 2009, sous la présidence d’Isabelle Huppert. Son film « Les Climats » reçut   le prix FIPRESCI de la critique internationale en 2006.

    J’essaie de ne jamais manquer les projections cannoises de ses films tant ils sont toujours brillamment mis en scène, écrits, et d’une beauté formelle époustouflante. « Winter sleep » ne déroge pas à la règle…et c’est d’autant plus impressionnant que Nuri Bilge Ceylan est à la fois réalisateur, scénariste (coscénariste avec sa femme), coproducteur et monteur de son film…et qu’il semble pareillement exceller dans tous ces domaines.

    Inspiré de 3 nouvelles de Tchekhov, se déroulant dans une petite ville de Cappadoce, en Anatolie centrale, « Winter sleep » raconte l’histoire d’Aydin (Haluk Bilginer), comédien à la retraite, qui y tient un petit hôtel avec son épouse de 20 ans sa cadette, Nihal (Melisa Sözen) dont il s’est éloigné sentimentalement, et de sa sœur Necla (Demet Akbağ ) qui souffre encore de son récent divorce. En hiver, à mesure que la neige recouvre la steppe, l’hôtel devient leur refuge mais aussi le théâtre de leurs déchirements… Et dire que tout avait commencé par la vitre d’une voiture sur laquelle un enfant avait jeté une pierre. La première pierre…

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    Sans doute la durée du film (3H16) en aura-t-elle découragé plus d’un et pourtant…et pourtant je ne les ai pas vues passer, que ce soit lors de la première projection cannoise ou lors de la seconde puisque le film a été projeté une deuxième fois le lendemain de la soirée du palmarès, très peu de temps après.

    La durée, le temps, l’attente sont toujours au centre de ses films sans que jamais cela soit éprouvant pour le spectateur qui, grâce à la subtilité de l’écriture, est d’emblée immergé dans son univers, aussi rugueux puisse-t-il être. Une durée salutaire dans une époque qui voudrait que tout se zappe, se réduise, se consomme et qui nous permet de plonger dans les tréfonds des âmes qu’explore et dissèque le cinéaste. Nuri Bilge Ceylan déshabille en effet les âmes de ses personnages.

     Le premier plan se situe en extérieur. Au loin, à peine perceptible, un homme avance sur un chemin. Puis images en intérieur, zoom sur Aydin de dos face à la fenêtre, enfermé dans sa morale, ses certitudes, son sentiment de supériorité, tournant le dos (à la réalité), ou le passage de l’extérieur à l’intérieur (des êtres) dont la caméra va se rapprocher de plus en plus pour  mettre à nu leur intériorité. « Pour bien joué, il faut être honnête », avait dit un jour Omar Sharif à Aydin. Aydin va devoir apprendre à bien jouer, à faire preuve d’honnêteté, lui qui se drape dans la morale, la dignité, les illusions pour donner à voir celui qu’il aimerait -ou croit-être.

    Homme orgueilleux, riche, cultivé, ancien comédien qui se donne « le beau rôle », Aydin est un personnage terriblement humain, pétri de contradictions, incroyablement crédible, à l’image de tous les autres personnages du film (quelle direction d’acteurs !) si bien que, aujourd’hui encore, je pense à eux comme à des personnes réelles tant Nuri Bilge Ceylan leur donne corps, âme, vie.

    Pour Aydin, les autres n’existent pas et, ainsi, à ses yeux comme aux nôtres, puisque Nihal apparaît au bout de 30 minutes de film seulement. Il ne la regarde pas. Et quand il la regarde c’est pour lui demander son avis sur une lettre qui flatte son ego. C’est à la fois drôle et cruel, comme à diverses moments du film, comme lorsqu’il raconte à sa sœur une pièce dans laquelle elle ne se souvient visiblement pas l’avoir vu jouer :  « La pièce où je jouais un imam. J’entrais en cherchant les toilettes ».

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    Que de gravité et d’intensité mélancoliques, fascinantes, dont il est impossible de détacher le regard comme s’il s’était agi de la plus palpitante des courses-poursuites grâce au jeu habité et en retenue des comédiens, au caractère universel et même intemporel de l’intrigue, grâce à la beauté foudroyante et presque inquiétante des paysages de la Cappadoce, presque immobile comme un décor de théâtre. L’hôtel se nomme d’ailleurs « Othello ».  Dans le bureau d’Aydin, ancien acteur de théâtre, se trouvent des affiches de « Caligula » de Camus, et de « Antoine et Cléopâtre » de Shakespeare. La vie est un théâtre. Celle d’Aydin, une représentation, une illusion que l’hiver va faire voler en éclats.

    « Winter sleep », à l’image de son titre, est un film à la fois rude, rigoureux et poétique. Il est porté par des dialogues d’une finesse exceptionnelle mêlant cruauté, lucidité, humour, regrets (« j’ai voulu être ce grand acteur charismatique dont tu rêvais »), comme ces deux conversations, l’une avec sa sœur, l’autre avec Nihal, qui n’épargnent aucun d’eux et sont absolument passionnantes comme dans une intrigue policière, chacune de ces scènes donnant de nouveaux indices sur les caractères des personnages dont les masques tombent, impitoyablement : « Avant tu faisais notre admiration » », « On croyait que tu ferais de grandes choses », « On avait mis la barre trop haut », « Ce romantisme sirupeux », « Cet habillage lyrique qui pue le sentimentalisme », « Ton altruisme m’émeut aux larmes.», « Ta grande morale te sert à haïr le monde entier ».

     Ces scènes sont filmées en simples champs/contre-champs. La pièce est à chaque fois plongée dans la pénombre donnant encore plus de force aux visages, aux expressions, aux paroles ainsi éclairés au propre comme au figuré, notamment grâce au travail de Gökhan Tiryaki, le directeur de la photographie. Nuri Bilge Ceylan revendique l’influence de Bergman particulièrement flagrante lors de ces scènes.

    Les temps de silence qui jalonnent le film, rares, n’en sont que plus forts, le plus souvent sur des images de l’extérieur dont la beauté âpre fait alors écho à celle des personnages. Sublime Nihal dont le visage et le jeu portent tant de gravité, de mélancolie, de jeunesse douloureuse. Pas une seconde pourtant l’attention (et la tension ?) ne se relâchent, surtout pas pendant ces éloquents silences sur les images de la nature fascinante, d’une tristesse éblouissante.

    Nuri Bilge Ceylan est terriblement lucide sur ses personnages et plus largement sur la nature humaine, mais jamais cynique. Son film résonne comme un long poème mélancolique d’une beauté triste et déchirante porté par une musique parcimonieuse, sublimé par la sonate n°20 de Schubert et des comédiens exceptionnels. Oui, un long poème mélancolique à l’image de ces personnages : lucides, désenchantés, un poème qui nous accompagne longtemps après la projection et qui nous touche au plus profond de notre être et nous conduit, sans jamais être présomptueux, à nous interroger sur la morale, la (bonne) conscience, et les faux-semblants, les petitesses en sommeil recouvertes par l’immaculée blancheur de l’hiver. Un peu les nôtres aussi. Et c’est ce qui est le plus magnifique, et terrible.

    Critique de MELANCHOLIA de Lars Von Trier

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    Ce soir, ne manquez pas le chef d'oeuvre de Lars von Trier, "Melancholia", à 20H45, sur Ciné plus Emotion.

    "Melancholia" reste pour moi LE film du Festival de Cannes 2011 dans le cadre duquel je l'avais découvert, le film qui aurait indéniablement mérité la palme d’or, mais aussi LE film de l’année 2011 …et même un  immense  choc, tellurique certes mais surtout cinématographique.

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    De cette projection, je garde une impression à la fois jubilatoire et dérangeante, et de fascination, accentuée par le fait que j’ai vu ce film dans le cadre de sa projection cannoise officielle suite à la conférence de presse tonitruante en raison des déclarations pathétiques de Lars von Trier dont le film n’avait vraiment pas besoin et dont nous ne saurons jamais si elles lui ont coûté la palme d’or que, à mon avis, il méritait beaucoup plus que « Tree of life ».  Rarement (jamais ?) en 13 ans de Festival de Cannes, l’atmosphère dans la salle avant une projection ne m’avait semblée si pesante et jamais, sans doute, un film n’aura reçu un accueil aussi froid (d’ailleurs finalement pas tant que ça) alors qu’il aurait mérité un tonnerre d’applaudissements.

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    Je pourrais vous en livrer le pitch. Ce pitch vous dirait que, à l'occasion de leur mariage, Justine (Kirsten Dunst) et Michael (Alexander Skarsgård ) donnent une somptueuse réception dans le château de la sœur de Justine, Claire(Charlotte Gainsbourg) et de son beau-frère. Pendant ce temps, la planète Melancholia se dirige inéluctablement vers la Terre...

     Mais ce film est tellement plus que cela…

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    Dès la séquence d’ouverture, d’une beauté sombre et déroutante, envoûtante et terrifiante (une succession de séquences et photos sur la musique de Wagner mêlant les images de Justine  et les images de la collision cosmique), j’ai été éblouie, subjuguée, happée par ce qui se passait sur l’écran pour ne plus pouvoir en détacher mon attention. Après ce prologue fantasmagorique et éblouissant,  cauchemardesque,  place au « réalisme » avec les mariés qui sont entravés dans leur route vers le château où se déroulera le mariage. Entravés comme Justine l’est dans son esprit. Entravés comme le sera la suite des évènements car rien ne se passera comme prévu dans ce film brillamment dichotomique, dans le fond comme dans la forme.

    Lars von Trier nous emmène ensuite dans un château en Suède, cadre à la fois familier et intemporel, contemporain et anachronique, lieu du mariage de Justine, hermétique au bonheur. La première partie lui est consacrée tandis que la seconde est consacrée à sa sœur Claire. La première est aussi mal à l’aise avec l’existence que la seconde semble la maitriser jusqu’à ce que la menaçante planète « Melancholia » n’inverse les rôles, cette planète miroir allégorique des tourments de Justine provoquant chez tous cette peur qui l’étreint constamment, et la rassurant quand elle effraie les autres pour qui, jusque là, sa propre mélancolie était incompréhensible.

    Melancholia, c’est aussi le titre d’un poème de Théophile Gautier et d’un autre de Victor Hugo (extrait des « Contemplations ») et le titre que Sartre voulait initialement donner à « La nausée », en référence à une gravure de Dürer dont c’est également le titre. Le film de Lars von Trier est la transposition visuelle de tout cela, ce romantisme désenchanté et cruel. Ce pourrait être prétentieux (comme l’est « Tree of life » qui semble proclamer chaque seconde sa certitude d’être un chef d’œuvre, et qui, pour cette raison, m’a autant agacée qu’il m’a fascinée) mais au lieu de se laisser écraser par ses brillantes références (picturales, musicales, cinématographiques), Lars von Trier les transcende pour donner un film d’une beauté, d’une cruauté et d’une lucidité renversantes.

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     C’est aussi  un poème vertigineux, une peinture éblouissante, un opéra tragiquement romantique, bref une œuvre d’art à part entière. Un tableau cruel d’un monde qui se meurt ( dont la clairvoyance cruelle de la première partie fait penser à « Festen » de Vinterberg) dans lequel rien n’échappe au regard acéré du cinéaste : ni la lâcheté, ni l’amertume, ni la misanthropie, et encore moins la tristesse incurable, la solitude glaçante face à cette « Mélancholia », planète vorace et assassine, comme l’est la mélancolie dévorante de Justine.

    « Melancholia » est un film bienheureusement inclassable, qui mêle les genres habituellement dissociés (anticipation, science-fiction, suspense, métaphysique, film intimiste…et parfois comédie certes cruelle) et les styles (majorité du film tourné caméra à l’épaule) .

    Un film de contrastes et d’oppositions. Entre rêve et cauchemar. Blancheur et noirceur. La brune et la blonde. L’union et l’éclatement. La terreur et le soulagement. La proximité (de la planète) et l’éloignement (des êtres).

    Un film à contre-courant, à la fois pessimiste et éblouissant. L’histoire d’une héroïne  incapable d’être heureuse dans une époque qui galvaude cet état précieux et rare avec cette expression exaspérante « que du bonheur ».

    Un film dans lequel rien n’est laissé au hasard, dans lequel tout semble concourir vers cette fin…et quelle fin ! Lars von Trier parvient ainsi à instaurer un véritable suspense terriblement effrayant et réjouissant qui s’achève par une scène redoutablement tragique d’une beauté saisissante aussi sombre que poignante et captivante qui, à elle seule, aurait justifié une palme d’or. Une fin sidérante de beauté et de douleur. A couper le souffle. D’ailleurs, je crois être restée de longues minutes sur mon siège dans cette salle du Grand Théâtre Lumière, vertigineuse à l’image de ce dénouement, à la fois incapable et impatiente de transcrire la multitude d’émotions procurées par ce film si intense et sombrement flamboyant.

    Et puis… comment aurais-je pu ne pas être envoûtée par ce film aux accents viscontiens (« Le Guépard » et « Ludwig- Le crépuscule des Dieux » de Visconti ne racontant finalement pas autre chose que la déliquescence d’un monde et d’une certaine manière la fin du monde tout comme « Melancholia »), étant inconditionnelle du cinéaste italien en question ?

    Le jury du 64ème Festival de Cannes  a d’ailleurs semble-t-il beaucoup débattu du « cas Melancholia ».  Ainsi, selon Olivier Assayas, lors de la conférence de presse du jury : « En ce qui me concerne, c’est un de ses meilleurs films. Je pense que c’est un grand film. Je pense que nous sommes tous d’’accord pour condamner ce qui a été dit dans la conférence de presse. C’est une œuvre d’art accomplie. »

    Kirsten Dunst incarne la mélancolie (d’ailleurs pas pour la première fois, tout comme dans « Marie-Antoinette » et « Virgin Suicides ») à la perfection dans un rôle écrit au départ pour Penelope Cruz. Lui attribuer le prix d’interprétation féminine était sans doute une manière judicieuse pour le jury de récompenser le film sans l’associer directement au cinéaste et à ses propos, lequel cinéaste permettait pour la troisième fois à une de ses comédiennes d’obtenir le prix d’interprétation cannois (se révélant ainsi un incontestable très grand directeur d’acteurs au même titre que les Dardenne dans un style certes très différent), et précédemment Charlotte Gainsbourg pour « Antichrist », d’ailleurs ici également époustouflante.

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     Un très grand film qui bouscule, bouleverse, éblouit, sublimement cauchemardesque et d’une rare finesse psychologique me laisse le souvenir lancinant et puissant  d’un film qui mêle savamment les émotions d’un poème cruel et désenchanté, d’un opéra et d’un tableau mélancoliques et crépusculaires.

    Alors je sais que vous êtes nombreux à vous dire réfractaires au cinéma de Lars von Trier…mais ne passez pas à côté de ce chef d’œuvre  qui vous procurera plus d’émotions que la plus redoutablement drôle des comédies, que le plus haletant des blockbusters, et que le plus poignant des films d’auteurs et dont je vous garantis que la fin est d’une splendeur qui confine au vertige. Inégalée et inoubliable.

     

  • 69ème Festival de Cannes: le programme complet à J-3 de l'ouverture

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    Conférence de Presse - Festival de Cannes 2016... par CannesFestTV

    Le 14 avril avait lieu la conférence de presse du 69ème Festival de Cannes. Vous retrouverez ci-dessous le programme tel qu'annoncé lors de la conférence ainsi que les annonces ultérieures qui confirment le caractère exceptionnel de ce programme 2016 mais aussi que Cannes est et reste le plus grand et prestigieux festival de cinéma au monde. Vous pouvez par ailleurs d'ores et déjà télécharger la grille horaires des projections en cliquant ici. Comme chaque année, vous pourrez me retrouver en direct du festival de l'ouverture à la clôture, ici, sur Inthemoodforfilmfestivals.com et Inthemoodforcannes.com mais aussi sur twitter (@moodforcinema, @moodforcannes) et Instagram (@sandra_meziere) et sur ma page Facebook consacrée au festival (http://facebook.com/inthemoodforcannes).

    L'affiche de cette édition 2016 rompt avec celles qui ont précédé et qui n’en est pas moins sublime, incandescente et solaire, évocatrice de langueur, de nouveaux horizons avec cette ascension qui est comme une parabole de celle des 24 marches les plus célèbres au monde. Conçue comme un clin d’œil à Jean-Luc Godard par Hervé Chigioni et son graphiste Gilles Frappier, le visuel 2016 tiré du « Mépris » symbolise « une montée de marches en forme d’ascension vers l’horizon infini d’un écran de projection. »

    affiche cannes 2016

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    Nous connaissions également le film d’ouverture avant la conférence de presse d'avril. Kristen Stewart, Blake Lively, Jesse Eisenberg, Steve Carell et Parker Posey sont ainsi attendus sur le tapis rouge le 11 mai prochain aux côtés de Woody Allen, ils présenteront ainsi son dernier film « Café Society », film d’ouverture hors compétition de cette 69ème édition. Voilà de quoi me réjouir également. Le film sortira le même jour dans les salles françaises. Un record de sélections en ouverture pour le réalisateur new-yorkais qui avait déjà ouvert le Festival en 2002 avec « Hollywood Ending » et en 2011 avec « Midnight in Paris », une ouverture à laquelle j’avais eu le plaisir d’assister et dont je propose de retrouver (en cliquant ici) mon compte rendu, avec la critique du film ainsi que mes 10 autres critiques de films de Woody Allen.

    cafe

    Nous savions également déjà que William Friedkin donnerait une leçon de cinéma. Le Maître de l’épouvante et du film noir  fera frissonner les festivaliers mercredi 18 mai dans la salle Buñuel à l’occasion de sa Leçon de Cinéma. Avec le critique Michel Ciment, il reviendra sur ses films devenus cultes : « French Connection », « Cruising », « Killer Joe », ainsi que sur la récente sortie de son livre : « Friedkin connection : Les Mémoires d’un cinéaste de légende ». Retrouvez en bas de cet article le reste du magnifique programme de Cannes Classics qui ravira une fois de plus les cinéphiles.

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    Nous savions aussi que Laurent Lafitte présenterait les cérémonies d’ouverture et de clôture, succédant ainsi à Lambert Wilson. Pierre Lescure a ainsi annoncé une ouverture et une clôture « spectaculaires et créatives. » Le film de clôture sera cette année la palme d’or (en présence du jury et de l'équipe du film récompensé) afin de permettre aux festivaliers arrivés à la fin (si le film « palmé » a été projeté au début) ou l’ayant manqué de le voir le dernier jour.

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    Venons-en maintenant au programme, celui d' un festival glamour (Thierry Frémaux a annoncé un festival avec « une présence massive de stars » : Julia Roberts -pour sa première montée des marches- mais aussi Robet De Niro, Steven Spielberg,  Kirsten Stewart, Sean Penn,  Pedro Almodovar, Charlize Theron, George Clooney, Ryan Gosling, Russell Crowe,  Marion Cotillard, Russell Crowe, Vincent Cassel, Léa Seydoux, Adèle Haenel, Fabrice Luchini, Juliette Binoche, Valeria Bruni-Tedeschi,  Isabelle Huppert, Xavier Dolan, Jean-Pierre Léaud… la liste est indéniablement impressionnante) mais aussi de grands films d’auteur, bref l’essence du festival de Cannes qu’est cette alliance joyeuse et parfois improbable et qui en fait le plus grand festival de cinéma au monde et toujours une « fenêtre ouverte sur le monde », ses révoltes, ses blessures, ses névroses, ses espoirs. Un festival toujours en phase à l’actualité à l’exemple de « La Dernière Plage » (L’Ultima Spiaggia) de Thanos Anastopoulos et Davide Del Degan, un documentaire au cœur de l’actualité, présenté hors-compétition en séance spéciale, qui montre comment vivent les habitants des berges de l’Italie et de la Grèce depuis que leur quotidien a changé avec l’arrivée des migrants, venus de Syrie et d’Irak.

    George Miller, réalisateur, producteur et scénariste australien sera le Président du Jury du 69e Festival de Cannes. Il sera entouré de huit personnalités du cinéma mondial venues d’Iran, du Danemark, des États-Unis, d’Italie, de France, du Canada et de Hongrie. Ainsi, quatre femmes et quatre hommes formeront le Jury qui accompagnera George Miller. Il aura à départager les 21 films en Compétition pour composer le palmarès qui sera annoncé sur scène lors de la cérémonie de Clôture du dimanche 22 mai.  George Miller sera entouré de : Arnaud DESPLECHIN (Réalisateur, Scénariste – France), Kirsten DUNST (Actrice – États-Unis), Valeria GOLINO (Actrice, Réalisatrice, Scénariste, Productrice – Italie), Mads MIKKELSEN (Acteur – Danemark), László NEMES (Réalisateur, Scénariste – Hongrie), Vanessa PARADIS (Actrice, Artiste-interprète – France), Katayoon SHAHABI (Productrice – Iran), Donald SUTHERLAND (Acteur – Canada).

    Le Jury Un Certain Regard décernera ses prix parmi les 18 films en compétition lors de la cérémonie de Clôture le samedi 21 mai. Le film d’ouverture est Clash de Mohamed Diab (Egypte). Le jury Un Certain Regard est présidé par  Marthe KELLER –actrice (Suisse). Elle sera entourée de : Jessica HAUSNER, réalisatrice et productrice (Autriche), Diego LUNA, acteur, réalisateur et producteur (Mexique), Ruben ÖSTLUND, réalisateur (Suède), Céline SALLETTE, actrice (France).

    Le Jury de la Cinéfondation et des Courts métrages, créé en 1998, réunit cette année autour de sa Présidente, la réalisatrice et écrivain japonaise, Naomi Kawase, les personnalités suivantes : Marie-Josée CROZE - actrice – Canada, France, Jean-Marie LARRIEU - réalisateur, scénariste – France, Radu MUNTEAN - réalisateur, scénariste – Roumanie, Santiago LOZA - réalisateur, auteur dramatique, écrivain – Argentine. Le Jury aura à décerner trois prix parmi les 18 films d’étudiants d’écoles de cinéma présentés dans la Sélection Cinéfondation.   Les Prix de la Cinéfondation seront annoncés par le Jury, vendredi 20 mai, lors d’une cérémonie Salle Buñuel qui sera suivie de la projection des films primés. Le Jury devra également désigner la Palme d’or du Court métrage parmi les 10 films sélectionnés en Compétition. La Palme du Court sera remise lors de la cérémonie de Clôture du 69e Festival de Cannes, dimanche 22 mai.

     La Caméra d’or rassemble les premiers films issus de la Sélection officielle, de la Semaine de la Critique et de la Quinzaine des réalisateurs. Elle sera remise lors de la soirée de Clôture du Festival de Cannes le dimanche 22 mai. Son jury est présidé par Catherine CORSINI - (réalisatrice, Société des Réalisateurs de Films - SRF). Elle sera entourée de : Jean-Christophe BERJON (Syndicat Français de la Critique de Cinéma - SFCC), Alexander RODNYANSKY (personnalité invitée – Producteur, Russie), Isabelle FRILLEY (Fédération des Industries du Cinéma, de l’Audiovisuel et du Multimédia - FICAM), Jean-Marie DREUJOU (Association Française des directeurs de la photographie Cinématographique - AFC).

    Plus de 1869  longs-métrages ont été visionnés. Ils étaient 1850 l’an dernier. 49 longs-métrages ont été sélectionnés dans les différentes sections.  28 pays sont représentés . 7 premiers films seront projetés, tous dans la section Un Certain Regard.

    Cette sélection nous promet une belle diversité. Rien que dans la compétition officielle: 4 films français, 1 film allemand, 1 film espagnol, 2 films britanniques, 1 film belge, 1 film canadien, 3 films américains, 1 film brésilien, 1 film philippin, 2 films roumains,  1 film coréen, 1 film hollandais, 1 film danois. La diversité sera aussi au rendez-vous dans les thématiques abordées. Comme vous le verrez ci-dessous, les pitchs sont particulièrement prometteurs même si, pour ce qui concerne la compétition officielle,  j’attends avec plus d’impatience que d’autres les films d’Olivier Assayas, Nicole Garcia, Pedro Almodovar, Xavier Dolan, Bruno Dumont, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Brillante Mendoza.

    Vingt films ont été retenus en compétition officielle et sont en lice pour la Palme d’or. Parmi eux figurent quatre films français.:

    - « Rester vertical » d’Alain Guiraudie (prix de la mise en scène en 2013 à Un Certain Regard pour « L’inconnu du lac »). « Rester vertical » suit les errances d’un cinéaste (Damien Bonnard) en panne d’inspiration et en mal de paternité à travers la France, une dérive qui va le conduire à la déchéance sociale.

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    -« Personal shopper » d’Olivier Assayas, notamment avec Kristen Stewart qui incarne ici Maureen, une jeune américaine à Paris gagnant sa vie comme «personal shopper» pour une célébrité. Elle possède aussi une capacité aigue à communiquer avec les esprits, qu’elle partageait avec son frère jumeau, Lewis, décédé récemment… Deux ans après « Sils Maria » (compétition officielle 2014, au passage un grand film  très ancré dans son époque, sa violence médiatique, un film sur l’étanchéité des frontières entre l’art et la vie, et l’implacable violence du temps qui passe, un film au charme vénéneux, un jeu de miroirs et de reflets mélancolique, envoûtant et brillant au propre comme au figuré…à voir absolument!), Olivier Assayas est donc de retour à Cannes. Il avait fait partie du jury longs métrages en 2011 et son film « Clean » avait valu à Maggie Cheung un Prix d’Interprétation Féminine.

    Kristen Stewart dans Personal shopper

     

    -« Ma loute » de Bruno Dumont. Eté 1910, baie de la Slack dans le Nord de la France. De mystérieuses disparitions mettent en émoi la région. L’improbable inspecteur Machin et son sagace adjoint Malfoy (mal)mènent l’enquête. Ils se retrouvent, bien malgré eux, au cœur d’une étrange et dévorante histoire d’amour entre Ma Loute, fils ainé d’une famille de pêcheurs aux mœurs particulières et Billie Van Peteghem, la benjamine d’une famille de riches bourgeois Lillois décadents. Ce film sera l’occasion de retrouver une habituée de la Croisette, une immense actrice, Juliette Binoche, mais aussi Valeria Bruni-Tedeschi et Fabrice Luchini (qui a obtenu le prix d’interprétation pour « L’Hermine » à la 72ème Mostra de Venise. Un présage?). Le cinéaste plutôt habitué à faire tourner des non professionnels risque de surprendre les festivaliers avec ce film au casting prestigieux.

    Ma loute de Bruno Dumont

    Je vous laisse découvrir sa bande-annonce. Réjouissant, non? Le ton décalé est en tout cas prometteur. La dernière sélection cannoise de Bruno Dumont remonte à 2011 (Un Certain Regard) pour « Hors Satan ». Il a également reçu le Grand Prix en 1999 et 2006, pour « L’Humanité » puis « Flandres ». En 2008, il a également présidé le jury de la Caméra d’or.

     

    -et enfin « Mal de pierres » de Nicole Garcia qui nous donnera le plaisir de retrouver Marion Cotillard sur la Croisette. Synopsis: Gabrielle a grandi dans la petite bourgeoisie agricole où son rêve d’une passion absolue fait scandale. A une époque où l’on destine d’abord les femmes au mariage, elle dérange, on la croit folle. Ses parents la donnent à José, un ouvrier saisonnier, chargé de faire d’elle une femme respectable. Gabrielle dit ne pas l’aimer, se voit enterrée vivante. Lorsqu’on l’envoie en cure thermale pour soigner ses calculs rénaux, son mal de pierres, un lieutenant blessé dans la guerre d’Indochine, André Sauvage, fait renaître en elle cette urgence d’aimer. Ils fuiront ensemble, elle se le jure, et il semble répondre à son désir. Cette fois on ne lui prendra pas ce qu’elle nomme « la chose principale ». Gabrielle veut aller au bout de son rêve.  Date de sortie: 19 octobre 2016. Nicole Garcia a été membre du jury longs métrages en 2000, présidente du jury de la Caméra d’or en 2014 et elle fut en lice en tant que réalisatrice pour « L’Adversaire » (2002) puis « Selon Charlie » (2006). J’en profite pour vous recommander son magnifique « Un balcon sur la mer » .

    Mal de pierres de Nicole Garcia

    Nous aurons également le plaisir de retrouver de nombreux habitués de la Croisette et du palmarès:

    julieta

    -Pedro Almodovar pour « Julieta » qui sortira en salles le 18 Mai 2016. Synopsis: Julieta s’apprête à quitter Madrid définitivement lorsqu’une rencontre fortuite avec Bea, l’amie d’enfance de sa fille Antía la pousse à changer ses projets. Bea lui apprend qu’elle a croisé Antía une semaine plus tôt. Julieta se met alors à nourrir l’espoir de retrouvailles avec sa fille qu’elle n’a pas vu depuis des années. Elle décide de lui écrire tout ce qu’elle a gardé secret depuis toujours. En 2014, c’est en tant que producteur que le nom de Pedro Almodovar apparaissait à Cannes pour « Relatos salvajes » après sa présence en compétition en 2011 pour « La piel que habito ». Il a obtenu le prix de la mise en scène pour « Tout sur ma mère » en 1999 et le prix du scénario en 2006 pour « Volver » et il m’avait bouleversée avec ses « Etreintes brisées » en compétition en 2009 ( absent du palmarès).

    Dardenne

    -« La fille inconnue » de Jean-Pierre et Luc Dardenne. Synopsis: Jenny, médecin généraliste, se sent coupable de ne pas avoir ouvert la porte de son cabinet à une jeune fille retrouvée morte peu de temps après. Apprenant par la police que l’identité de la jeune fille est inconnue, Jenny se met en quête de trouver son nom…  Avec Adèle Haenel, Jérémie Rénier, Olivier Gourmet. Les frères Dardenne réalisent toujours des œuvres fortes dans lesquelles l’interprétation prime et bouleverse. Ils font ainsi partie des rares à avoir obtenu deux fois la palme d’or: en 1999 pour « Rosetta » et en 2005 pour « L’enfant ». Ils ont également obtenu le prix du scénario en 2008 pour « Le silence de Lorna » et en 2011 le grand prix avec « Le gamin au vélo ». En 2002, Olivier Gourmet avait eu le prix d’interprétation pour « Le Fils ». En 1999, Emilie Dequenne recevait le prix d’interprétation pour « Rosetta ».  Sortie en salles le 12 octobre 2016.

    loach

    -« I, Daniel Blake » de Ken Loach qui avait annoncé arrêter sa carrière et qui revient donc pour notre plus grand plaisir, pour la 13ème fois en compétition officielle. Synopsis: Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l’aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Mais bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l’obligation d’une recherche d’emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous réguliers au « job center », Daniel va croiser la route de Rachel, mère célibataire de deux enfants qui a été contrainte d’accepter un logement à 450km de sa ville natale pour ne pas être placée  en foyer d’accueil. Pris tous deux dans les filets des aberrations administratives de la Grande Bretagne d’aujourd’hui, Daniel et Rachel vont tenter de s’entraider…  Trois fois lauréat du prix du jury, il a obtenu la palme d’or en 2006 pour « Le Vent se lève ».

    paterson

    -« Paterson » de Jim Jarmusch. Jim Jarmusch a reçu le grand prix pour « Broken flowers » en 2005. Avec Adam Driver. Le périple d’un chauffeur de bus du New Jersey, poète à ses heures.

    -« Baccalauréat » de Cristian Mungiu. Mungiu a reçu la palme d’or en 2007 pour « 4 mois, 3 semaines, 2 jours ». « Au-delà des collines », qu’il a écrit et réalisé, obtient en 2012 le Prix du scénario et un double Prix d’interprétation féminine. Le synopsis est pour le moins énigmatique: ce que les parents disent à leurs enfants et ce que ces derniers voient leurs parents faire.

     

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    -« The last face » de Sean Penn avec Charlize Theron, Javier Bardem, Adèle Exarchopoulos. Une docteur, qui travaille dans l’humanitaire en Afrique, tombe amoureuse d’un collègue.  Sean Penn est de retour sur la Croisette 5 ans après « This must be the place » de Paolo Sorrentino. Il a également été président du jury en 2008. On le retrouve à Cannes en tant que réalisateur 15 ans après la présentation de « The Pledge » en compétition.

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    -« Agassi » de Park Chan-Wook. Grand prix en 2004 pour « Old boy », prix du jury  en 2009, Park Chan-Wook revient en compétition à Cannes. Synopsis: Entre la Corée et le Japon des années 1930, « The Handmaiden » retrace l’histoire fascinante d’une jeune femme fortunée, d’un escroc surnommé le « Conte », très intéressé par son argent, et d’une fille pickpocket qu’il placera comme servante chez la riche héritière.

    -« The Neon Demon » de Nicolas Winding  Refn qui sera de retour sur la Croisette après avoir fait partie du jury de Jane Campion en 2014. Il avait également présenté « Only god forgives » en compétition officielle il y a 3 ans et avait obtenu le prix du jury pour « Drive » en 2011. Qualifié de « film d’horreur cannibale chez les top models » par Thierry Frémaux ce matin en conférence de presse, ce film risque bien de ne pas laisser indifférents les festivaliers. Synopsis: Une jeune fille débarque à Los Angeles. Son rêve est de devenir mannequin. Son ascension fulgurante, sa beauté et sa pureté suscitent jalousies et convoitises. Certaines filles s’inclinent devant elle, d’autres sont prêtes à tout pour lui voler sa beauté. Avec Elle Fanning, Keanu Reeves…

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    -Le jeune prodige  Xavier Dolan sera de retour avec « Juste la fin du monde", sans doute le film de cette édition que j'attends le plus . « Ce n’est que la deuxième fois que Xavier Dolan est en compétition » a précisé Thierry Frémaux ce matin lors de la conférence de presse afin de devancer les critiques des éternels rabat-joie. Chaque film du jeune surdoué démontre son immense talent. Tous ses films ont été sélectionnés en section parallèle ou à Un Certain Regard (à l’exception de «  Tom à la ferme ») . En 2014, il figurait pour la première fois en compétition officielle avec « Mommy » (ma critique, ici) pour lequel il avait reçu le prix du jury avant d’être membre du jury l’an passé. « Juste la fin du monde » est l’ adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Jean-Luc Lagarce avec une prestigieuse distribution :  Marion Cotillard, Léa Seydoux, Vincent Cassel, Gaspard Ulliel. Le film raconte l’après-midi en famille d’un jeune auteur qui, après 12 ans d’absence, retourne dans son village natal afin d’annoncer aux siens sa mort prochaine.

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    -« Elle » de Paul Verhoeven de retour sur la Croisette 24 ans après « Basic instinct ». Ce film en français est une adaptation du roman de Philippe Djian « Oh… » avec Isabelle Hupert, Virginie Efira, Laurent Laffite (qui sera le maître de cérémonie de l’ouverture et de la clôture), Charles Berling. Synopsis: Michèle fait partie de ces femmes que rien ne semble atteindre. À la tête d’une grande entreprise de jeux vidéo, elle gère ses affaires comme sa vie sentimentale : d’une main de fer. Sa vie bascule lorsqu’elle est agressée chez elle par un mystérieux inconnu. Inébranlable, Michèle se met à le traquer en retour. Un jeu étrange s’installe alors entre eux. Un jeu qui, à tout instant, peut dégénérer.

    Elle de Verhoeven

    Nous retrouverons également le réalisateur Philippin Brillante Mendoza en compétition officielle pour « Ma’Rosa », de retour 8 ans après « Serbis » et 7 ans après « Kinatay » (prix de la mise en scène).

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    Quatre ans après « Mud – Sur les rives du Mississippi », nous retrouverons également Jeff Nichols en compétition pour « Loving », son 5ème long métrage, dans lequel joue son acteur fétiche Michael Shannon. L’histoire du combat d’un couple mixte condamné à l’exil en Virginie en 1958 pour s’être mariés.

    loving

    Le brésilien Kleber Mendonça Filho est en compétition officielle avec son 2ème film, « Aquarius », l’histoire d’ une critique musicale retraitée capable de voyager dans le temps.

    aquarius

    La cinéaste britannique Andrea Arnold est également de retour à Cannes avec « American Honey », un film avec Shia LaBoeuf. Elle avait obtenu le Prix du Jury pour « Fish Tank » et auparavant pour « Red Road ». Synopsis: Star, une adolescente, quitte sa famille dysfonctionelle et rejoint une équipe de vente d’abonnements à des magazines, qui parcourt le midwest américain en faisant du porte à porte. Aussitôt à sa place parmi cette bande de jeunes, dont fait partie Jake, elle adopte rapidement leur style de vie, rythmé par des soirées arrosées, des petits méfaits et des histoires d’amours…

    L’Allemande Maren Ade réalisatrice mais aussi productrice notamment de « Tabou » de Miguel Gomes gravira les marches pour la première fois pour « Toni Erdmann ». Synopsis: Lorsque Winfried, 65 ans, rend une visite surprise à sa fille Ines, 37 ans, en Roumanie, il pense que cette dernière a perdu le sens de l’humour et décide de l’aider à le retrouver, en multipliant les farces.

    Enfin « Sieranevada » du roumain Cristi Puiu (qui rejoint donc son compatriote Cristian Mungiu en compétition officielle après avoir été en sélection à Un Certain Regard et en séance spéciale en 2014 pour « Les ponts de Sarajevo »). Synopsis: De retour d’un voyage d’affaires à Paris, un neurologue rejoint sa femme pour un dîner organisé pour l’anniversaire de la mort du père de cette dernière. Sur place, tous les convives attendent le prêtre censé célébrer la cérémonie…

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    Ajout postérieur à la conférence de presse: "The Salesman" d’Asghar Farhadi (Iran) rejoint la compétition officielle. Synopsis: Contraints de quitter leur appartement du centre de Téhéran en raison d'importants travaux menaçant leur immeuble, Emad et Rana emménagent dans un nouveau logement. Un incident en rapport avec l’ancienne locataire survient et va bouleverser la vie du jeune couple. En 2013, Bérénice Bejo remportait le prix d'interprétation féminine pour son rôle dans Le Passé d'Asghar Farhadi.

    Notez également qu'Iggy Pop assistera à la projection de GIMME DANGER, le film que Jim Jarmusch lui a consacré. De fait, il sera programmé en séance de minuit, le jeudi 19 mai.

    Parmi les événements hors compétition qui nous promettent des montées des marches mémorables et exceptionnelles, nous pourrons compter sur Jodie Foster et Steven Spielberg qui viendront présenter leurs nouvelles réalisations.

    geant

    Spielberg sera en effet de retour, trois ans après avoir présidé le jury et présentera en avant-première mondiale hors compétition « Le Bon Gros Géant » au public cannois, une adaptation du roman pour enfants de Roald Dahl avec Mark Rylance en géant, un film d’aventure fantastique qui marie prises de vue réelles et images de synthèse.

    Money Monster

    LA montée des marches qui fera crépiter les flashs sera sans aucun doute celle du film de Jodie Foster, de retour à Cannes 5 ans après « Le Complexe du Castor » avec « Money Monster », un thriller qui permettra à Julia Roberts et George Clooney de se retrouver à l’écran plus de dix ans après « Ocean’s twelve » et à l’actrice de fouler les marches cannoises pour la première fois.

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    Autre montée des marches qui suscitera l'effervescence, le lundi 16 mai, celle de Robert De Niro dans la grande salle du Palais des Festivals pour une projection spéciale et unique en Sélection officielle du film du cinéaste vénézuélien Jonathan Jakubowicz, "Hands of Stone."  Le film retrace l’histoire du boxeur panaméen Roberto Duràn (Edgar Ramírez) et de son entraîneur-manager Ray Arcel (Robert De Niro) qui va l’accompagner vers les plus grands succès mondiaux sur le ring dans les années 70 et 80, notamment à travers les légendaires combats contre Sugar Ray Leonard. « Je suis très heureux à l’idée de revenir à Cannes, dit Robert De Niro, spécialement avec Hands of Stone dont je suis très fier et qui est un film formidable. Je suis très impatient de revoir les amis du monde entier pour passer ensemble un bon moment de cinéma. » De Niro a figuré au casting de deux Palmes d’or (Taxi Driver de Martin Scorsese en 1976 et Mission de Roland Joffé en 1986), qu’il a été nommé sept fois aux Oscars et qu’il en a remporté deux, l’un pour Le Parrain II de Francis Ford Coppola en 1975 et l’autre pour Raging Bull de Martin Scorsese en 1981. Il a aussi été Président du Jury du Festival de Cannes en 2011. Hands of Stone, qui sortira aux Etats-Unis le 26 août prochain, sera projeté dans le Grand Théâtre Lumière du Palais des Festivals le lundi 16 mai à 22h, en présence de Robert De Niro, du réalisateur Jonathan Jakubowicz, d’Edgar Ramírez et d’Ana de Armas. Aux Etats-Unis, il est distribué par la Weinstein Company qui en est également le vendeur international.

    the nice guys

    Côté montée des marches glamour, nous pourrons également compter sur « The Nice Guys » de Shane Black avec Ryan Gosling et Russell Crowe.

    cancre

    En séance spéciale, il faudra aussi suivre avec attention « Le Cancre » de Paul Vecchiali sur les relations, sur une dizaine d’années entre un père (Vecchiali) et son fils qui vont se heurter au cancer (l’anagramme du « cancre »). Au casting figurent Catherine Deneuve, Édith Scob et Mathieu Amalric.

    Retrouvez l’ensemble de la sélection ci-dessous et les courts-métrages en compétition et films de la Cinéfondation en cliquant ici.

    Vous pouvez bien sûr retrouver toutes les informations sur le festival sur son site officiel http://www.festival-cannes.com et sur son compte twitter officiel @festival_cannes. 

    Et pour les passionnés (comme moi) du Festival de Cannes, vous pourrez aussi (re)plonger dans l’atmosphère du Festival de Cannes 2014 dans mon roman « L’amor dans l’âme » publié aux Editions du 38, ce mois-ci  et disponible en papier et numérique (toutes les infos ici).

    Enfin, en attendant le 11 Mai, replongez dans mon compte rendu complet du Festival de Cannes 2015 et retrouvez la sélection officielle détaillée ci-dessous.

    En Compétition

         
    Film d’ouverture    
         
    Woody ALLEN (USA) CAFÉ SOCIETY H.C
         
      ***  
         
    Maren ADE (Allemagne) TONI ERDMANN  
         
    Pedro ALMODÓVAR (Espagne) JULIETA  
         
    Andrea ARNOLD (Royaume-Uni) AMERICAN HONEY  
         
    Olivier ASSAYAS (France) PERSONAL SHOPPER  
         
    Jean-Pierre DARDENNE, Luc DARDENNE (Belgique) LA FILLE INCONNUE  
         
    Xavier DOLAN (Canada) JUSTE LA FIN DU MONDE  
         
    Bruno DUMONT (France) MA LOUTE  
         
    Nicole GARCIA (France) MAL DE PIERRES  
         
    Alain GUIRAUDIE (France) RESTER VERTICAL  
         
    Jim JARMUSCH (USA) PATERSON  
         
    Kleber MENDONÇA FILHO (Brésil) AQUARIUS  
         
    Ken LOACH (Royaume-Uni) I, DANIEL BLAKE
     
         
    Brillante MENDOZA (Philippines) MA’ ROSA  
         
    Cristian MUNGIU (Roumanie) BACALAUREAT
    (BACCALAURÉAT)
     
         
    Jeff NICHOLS (USA) LOVING  
         
    PARK Chan-Wook (Corée du Sud) AGASSI
    (THE HANDMAIDEN)
     
         
    Sean PENN (USA) THE LAST FACE  
         
    Cristi PUIU (Roumanie) SIERANEVADA  
         
    Paul VERHOEVEN (Pays-Bas) ELLE  
         
    Nicolas WINDING REFN (Danemark) THE NEON DEMON  
         

     

    Un Certain Regard

     

    Film d’ouverture: ESHTEBAK (CLASH) de Mohamed DIAB (Egypte)

    HELL OR HIGH WATER de David Mackenzie (Grande-Bretagne)

         
    Behnam BEHZADI (Iran) VAROONEGI
    (INVERSION)
     
         
    BOO Junfeng (Singapour) APPRENTICE  
         
    Delphine COULIN, Muriel COULIN (France) VOIR DU PAYS  
         
    Stéphanie DI GIUSTO (France) LA DANSEUSE 1er film
         
    Mohamed DIAB (Egypte) ESHTEBAK
    (CLASH)
     
         
    Michael DUDOK DE WIT (Pays-Bas) LA TORTUE ROUGE
    (THE RED TURTLE)
    1er film
         
    FUKADA Kôji (Japon) FUCHI NI TATSU
    (HARMONIUM)
     
         
    Maha HAJ (Israël) OMOR SHAKHSIYA
    (PERSONAL AFFAIRS)
    1er film
         
    Eran KOLIRIN (Israël) ME’EVER LAHARIM VEHAGVAOT
    (BEYOND THE MOUNTAINS AND HILLS)
     
         
    KORE-EDA Hirokazu (Japon) AFTER THE STORM  
         
    Juho KUOSMANEN (Finlande) HYMYILEVÄ MIES
    (THE HAPPIEST DAY IN THE LIFE OF OLLI MÄKI)
    1er film
         
    Francisco MÁRQUEZ, Andrea TESTA (Argentine) LA LARGA NOCHE DE FRANCISCO SANCTIS
    (LA LONGUE NUIT DE FRANCISCO SANCTIS)
    1er film
         
    Bogdan MIRICA (Roumanie) CAINI
    (DOGS)
    1er film
         
    Stefano MORDINI (Italie) PERICLE IL NERO  
         
    Michael O’SHEA (USA) THE TRANSFIGURATION 1er film
         
    Matt ROSS (USA) CAPTAIN FANTASTIC  
         
    Kirill SEREBRENNIKOV (Russie) UCHENIK
    (LE DISCIPLE)
     
         

     

    Hors Compétition

     

         
    Shane BLACK (USA) THE NICE GUYS  
         
    Jodie FOSTER (USA) MONEY MONSTER  
         
    NA Hong-Jin (Corée du Sud) GOKSUNG  
         
    Steven SPIELBERG (USA) DISNEY’S THE BFG
    (LE BON GROS GÉANT)
     
         

     

    Séances de minuit

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    Jim JARMUSCH (USA) GIMME DANGER  
         
    YEON Sang-Ho (Corée du Sud) BU-SAN-HAENG
    (TRAIN TO BUSAN)
     
         

     BLOOD FATHER de Jean-François Richet (France) 

    Séances Spéciales

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    WRONG ELEMENTS de Jonathan Littell (Etats-Unis)

    LA FORÊT DE QUINCONCES de Grégoire Leprince-Ringuet (France)

    CHOUF de Karim Dridi (France / Tunisie)

         
    Thanos ANASTOPOULOS (Grèce)
    Davide DEL DEGAN (Italie)
    L’ULTIMA SPIAGGIA
    (LA DERNIÈRE PLAGE)
     
         
    Mahamat-Saleh HAROUN (Tchad) HISSEIN HABRÉ, UNE TRAGÉDIE TCHADIENNE  
         
    Rithy PANH (Cambodge) EXIL  
         
    Albert SERRA (Espagne) LA MORT DE LOUIS XIV  
         
    Paul VECCHIALI (France) LE CANCRE

    CANNES CLASSICS 2016

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    C'est une partie du Festival de Cannes certainement moins connue que la compétition officielle, c'est pourtant là que se déroulent bien souvent des événements incroyables. Je me souviens bien sûr de la projection du "Guépard" en version restaurée présentée par Martin Scorsese en présence de Claudia Cardinale et d'Alain Delon mais il y en eut tant d'autres. La sélection de cette année risque encore de nous réserver de très belles surprises. J'ai déjà noté la projection du film de Claude Lelouch (en sa présence) qui reçut la palme d'or en 1966, "Un homme et une femme" (et dont je vous propose la critique en bonus ci-dessous) mais aussi  celle de l'autre film qui avait eu la palme d'or ex-aequo cette année-là (Ces messieurs dames ou Belles dames, vilains messieurs de Pietro Germi= ou encore le documentaire de Bertrand Tavernier (le plus passionné et passionnant des cinéphiles) en avant-première mondiale ou encore la projection de "Retour à Howards end" de James Ivory, de "Valmont" de Milos Forman, de 9 documentaires sur le cinéma, la leçon de cinéma de Friedkin ou encore "Rendez-vous de juillet" de Jacques Becker, les hommages croisés à Depardon et Wiseman. Je vous laisse découvrir ce magnifique programme et le communiqué de presse du Festival à ce sujet ci-dessous et après celui-ci, ma critique de "Un homme et une femme".

    Bertrand Tavernier en avant-première mondiale, William Friedkin en conversation, une célébration Cannes 1966, les 70 ans de la Fipresci, Wiseman & Depardon, deux géants du cinéma documentaire, des films inconnus en provenance de pays rares, des cinémathèques à l’honneur, l’Europe de l’Est en force, des documentaires sur le cinéma, de grands films populaires, du cinéma de genre, de la science-fiction, de la comédie, de l’animation, de l’horreur gothique, du western : voici Cannes Classics 2016.

    La plupart des films présentés sortiront en salles et en DVD/Blu-ray, et tout ou partie du programme Cannes Classics sera repris au cinéma Les Fauvettes (Paris), au festival Cinema Rittrovato (Bologne), à l’Institut Lumière (Lyon).

    EN AVANT-PREMIERE MONDIALE, LE DOCUMENTAIRE DE BERTRAND TAVERNIER SUR LE CINÉMA FRANÇAIS

    Voyage à travers le cinéma français de Bertrand Tavernier (2016, 3h15, France).

    « Ce travail de citoyen et d’espion, d’explorateur et de peintre, de chroniqueur et d’aventurier qu’ont si bien décrit tant d’auteurs, de Casanova à Gilles Perrault, n’est-ce pas une belle définition du métier de cinéaste que l’on a envie d’appliquer à Renoir, à Becker, au Vigo de Zéro de Conduite, au Duvivier de Pépé le Moko, aussi bien qu’à Truffaut, Franju ou Demy. A Max Ophuls et aussi à Bresson. Et à des metteurs en scène moins connus qui au détour d’une scène ou d’un film illuminent une émotion, débusquent des vérités surprenantes. Je voudrais que ce film soit un acte de gratitude envers tous ceux, cinéastes, scénaristes, acteurs et musiciens qui ont surgi dans ma vie. La mémoire réchauffe : ce film, c’est un peu de charbon pour les nuits d’hiver. »

    Une coproduction Little Bear-Gaumont-Pathé, avec la participation de CANAL+, CINE+, de la SACEM. Et avec le soutien de la Région Ile-de-France, en partenariat avec le CNC. Ventes internationales : Gaumont. Distribution France : Pathé. Le film sortira en salles en octobre 2016.

    LA LEÇON DE CINEMA : WILLIAM FRIEDKIN

    Le mercredi 18 mai, William Friedkin donnera la Leçon de cinéma annuelle, animée par le critique Michel Ciment. Par ailleurs, il présentera un film-surprise restauré en salle Buñuel et Sorcerer (1977) au Cinéma de la Plage.

    Sorcerer présenté par La Rabbia. Restauration Warner Bros, sous la supervision de Ned Price, responsable des restaurations Warner et de William Friedkin. Scan 4 K à partir du négatif 35mm. Restauration audio à partir des 4 pistes stéréo 35mm par Aaron Levy. Supervision de l’étalonnage Bryan McMahan. Remerciements à Bob Finkelstein, Karen Magid, Craig Kornblau, Dan O’Rourke, Traci Caroll, Wallon Green, Bud Smith.

    LA DOUBLE PALME D’OR DE 1966

    Après La Bataille du rail pour ouvrir ce mini-cycle il y a quelques années, le Festival de Cannes continue d’accueillir les restaurations des films lauréats de la Palme d’Or. En 2016, retour sur l’année 1966 et sur les deux vainqueurs, Pietro Germi et Claude Lelouch, récompensés par le jury présidé par Sophia Loren.  

    • Signore & signori (Ces messieurs dames ou Belles dames, vilains messieurs) de Pietro Germi (1966, 2h, Italie/France).

    Présenté par Cineteca di Bologna, Istituto Luce - Cinecittà, DEAR International. Restauré par Cineteca di Bologna, Istituto Luce - Cinecittà et DEAR International au laboratoire L’Immagine Ritrovata.

    • Un Homme et une femme de Claude Lelouch (1966, 1h42, France).

    Présenté par Les Films 13. Restauration par le laboratoire Eclair à Vanves. Film scanné et étalonné en 4K à partir du négatif original 35mm couleur et N&B, en présence de Claude Lelouch, restauré en numérique et finalisé en 2K pour le DCP. Son restauré d’après le magnétique 35mm original mono. Restauration et numérisation avec le soutien du CNC.

    HOMMAGES CROISÉS A RAYMOND DEPARDON ET FREDERICK WISEMAN

    • Faits divers de Raymond Depardon (1983, 1h30, France).

    Présenté par Palmeraie et désert avec le soutien du CNC. Négatif original numérisé et restauré image par image en 2K par Eclair. Restauration et étalonnage supervisé par Raymond Depardon qui présentera lui-même son film.

    • Hospital de Frederick Wiseman (1969, 1h24, Etats-Unis).

    Présenté par Zipporah Films et Blaq Out en partenariat avec Doc & Film et UniversCiné, restauration de Hospital en copie 35 mm par la Library of Congress Audiovisual Conservation Center d’après les négatifs originaux de la collection Zipporah Films.

    A noter que Frederick Wiseman sera présent à Cannes et recevra à cette occasion le Prix Consécration de France Culture.

    LE PREMIER PRIX DE LA FIPRESCI, FARREBIQUE DE GEORGES ROUQUIER, A L’OCCASION DES 70 ANS DE LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE DE LA PRESSE CINÉMATOGRAPHIQUE

    • Farrebique de Georges Rouquier (1946, 1h27, France).

    Présenté par Les Documents Cinématographiques. Film numérisé et restauré par Eclair avec le soutien du CNC. Restauration 2K réalisée à partir du négatif nitrate et d’un marron nitrate. Coordination et suivi assurés par Cristina Martin aux Documents Cinématographiques.

    NEUF DOCUMENTAIRES SUR LE CINÉMA

    Comme chaque année, Cannes Classics propose des documentaires, une manière de raconter l’histoire du cinéma par le cinéma lui-même.

    • The Cinema Travelers de Shirley Abraham et Amit Madheshiya (2016, 1h36, Inde).

    Présenté et produit par Cave Pictures (Inde).

    Portait d’un cinéma itinérant en Inde, qui continue à porter la magie des images devant des spectateurs médusés et doit faire face aux changements technologiques, nombreux et complexes, tandis qu’un réparateur de projecteurs narre sa vision de l’évolution du cinéma avec poésie, philosophie et pragmatisme.

    • The Family Whistle de Michele Russo (2016, 1h05, Italie).

    Présenté par American Zoetrope. Produit par Ulisse Cultural Association.

    La famille Coppola, leur arrivée en Amérique, leurs liens avec leur Italie natale et leur relation à la musique. Avec de multiples interventions et anecdotes pleines de malice d’un des plus grands clans de cinéma actuel, dont Francis Coppola et Talia Shire.

    • Cinema Novo de Eryk Rocha (2016, 1h30, Brésil)

    Présenté par FiGa Films. Produit par Aruac Filmes & Coqueirão Pictures, co-produit par Canal Brasil & FM Produções.

    Un essai filmique, politique et poétique qui évoque les grands films du Cinema Novo. De nombreuses interviews des réalisateurs Nelson Pereira dos Santos, Glauber Rocha, Leon Hirszman, Joaquim Pedro de Andrade, Ruy Guerra, Walter Lima Jr. ou encore Paulo César Saraceni.

     

    • Midnight Returns: The Story of Billy Hayes and Turkey de Sally Sussman (2016, 1h39, Etats-Unis)

    Présenté et produit par Midnight Return LLC, en association avec Old Forest Hill Productions, Inc.

    Midnight Express raconté par ceux qui l’on fait : le réalisateur Alan Parker, le scénariste Oliver Stone et le producteur David Puttnam. Le film évoque aussi la façon dont l’image de la Turquie fut affectée par le film et montre comment Billy Hayes, le « héros » véritable de l’histoire, tente d'y revenir pour reconstruire les liens brisés.

    • Bright Lights: Starring Carrie Fischer and Debbie Reynolds de Alexis Bloom et Fisher Stevens (2016, 1h35, Etats-Unis)

    Présenté par HBO Documentary Films, produit par HBO et RatPac Documentary Films. 

    La vie et la relation intime de deux actrices : Carrie Fischer, héroïne de Star Wars, et de sa mère, Debbie Reynolds, la légendaire interprète de Chantons sous la pluie. La grande histoire et la petite histoire. Un documentaire tendre sur deux âges d’or du cinéma américain.

    • Gentleman Rissient de Benoît Jacquot, Pascal Mérigeau et Guy Seligmann (2015, 1h14 minutes, France).

    Présenté et produit par SODAPERAGA et Ciné+ (Bruno Deloye).

    Un portrait de Pierre Rissient, découvreur, attaché de presse, producteur, réalisateur et ambassadeur inlassable du cinéma mondial.

    • Close encounters with Vilmos Zsigmond de Pierre Filmon (2016, 1h18, France)

    Présenté et produit par FastProd, Lost Films et Radiant Images avec la participation de TCM Cinéma. Sortie en salles françaises.

    La vie du directeur de la photographie Vilmos Zsigmond, des rues de Budapest à Hollywood. De très nombreux artistes, dont John Travolta et Nancy Allen, et chefs-opérateurs de renom interviennent, le questionnent pour tracer le portrait d’un artiste complet 

    • Et La femme créa Hollywood de Clara et Julia Kuperberg (2015, 52mn, France)

    Présenté et produit par Wichita Films et OCS.

    De Lois Weber à Mary Pickford et Dorothy Arzner, une galerie de pionnières passionnantes qui ont aussi créé Hollywood. Leur point commun ? Ce sont toutes des femmes et elles ont (presque) toutes été oubliées.

    • Bernadette Lafont et Dieu créa la femme de Esther Hoffenberg (2016, 65mn, France)

    Présenté et produit par ARTE France, Lapsus, Inthemood et l’INA.

    Un portrait de Bernadette Lafont, l’actrice la plus atypique du cinéma français, avec ses petites-filles, ses amis Jean-Pierre Kalfon et Bulle Ogier, qui évoquent leur complicité artistique et humaine.

    COPIES RESTAURÉES

    Comme chaque année, Cannes Classics présente une vingtaine de copies restaurées. Pour cette édition, un effort particulier a été fait pour inviter des pays jamais encore sélectionnés pour leur travail patrimonial (Slovénie, Suisse, Pakistan, République Tchèque, Cuba, Thaïlande, Hongrie, Pologne). Attention perles rares ! Pour le reste, des grands classiques, des cinémathèques et des films qui nous donnent de leurs nouvelles.

    • Die letzte Chance (La Dernière chance) de Leopold Lindtberg (1945, 1h53, Suisse)

    Une présentation de la Cinémathèque suisse.

    Restauration de la Cinémathèque suisse et de la Schweizer Radio und Fernsehen (SRF), avec le soutien de Memoriav, au laboratoire Hiventy.

    • Dolina Miru (La Vallée de la paix) de France Stiglic (1956, 1h30, Slovénie)

    Une présentation du Slovenian Film Centre.

    Restauration son et image 2K à partir d’un scan 4K d’un interpositif et d’un internégatif du film noir et blanc en 35mm. Restauration sonore à partir d’un négatif son optique 35mm. Restauration menée par Bojan Mastilović et Janez Ferlan, restauration sonore par Matjaž Zdešar, étalonnage par Janez Ferlan, à Iridium Film, Ljubljana, supervision par les directeurs de la photographie et le réalisateur à la tête du projet : Lev Predan Kowarski, Rado Likon et Urša Menart.

    • Ikarie XB 1 de Jindřich Polák (1963, 1h28, République Tchèque)

    Une présentation du National Film Archive de Hongrie (NFA).

    Restauré en 4K par la National Film Archive (NFA) au Hungarian Filmlab. Numérisation à partir des négatifs caméra et son originaux préservés à la NFA. Film restauré numériquement dans le cadre du projet « Digital restoration of Czech film heritage », soutenu par un prêt de l’Islande, du Liechtenstein et de la Norvège et cofinancé par le ministère tchèque de la Culture, en partenariat avec la Librairie nationale de Norvège et CESNET.

    • Jago hua savera (Quand naîtra le jour) de Aaejay Kardar (1958, 1h34, Pakistan)

    Une présentation de la Nauman Taseer Foundation.

    Restauration image et son par Deluxe Restoration à Londres commissionnée par Anjum Taseer à partir des meilleurs éléments possibles, le négatif ayant disparu.

    • Memorias del subdesarrollo (Mémoires du sous-développement) de Tomás Gutiérrez Alea (1968, 1h37, Cuba)

    Une présentation de l’Instituto Cubano del Arte e Industria Cinematográficos (ICAIC), des Films du Camélia et de la Cineteca di Bologna. Restauré par la Cineteca di Bologna/L’Immagine Ritrovata laboratory en association avec l’Instituto Cubano del Arte e Industria Cinematográficos (ICAIC) et Les Films du Camélia. Sortie en salles françaises.

    • Santi-Vina de Thavi Na Bangchang (1954, 1h54, Thaïlande)

    Une présentation de Film Archive (Public Organization) en Thaïlande.

    Matériel original considéré comme perdu puis retrouvé en 2014 au British Film Institute ainsi qu’une copie d’exploitation à la China Film Archive et au Gosfilmofond en Russie. Scan 4K et restauration entrepris à partir des négatifs image et son originaux retrouvés au BFI. Restauration menée au laboratoire L’Immagine Ritrovata.

    • Szerelem (Amour) de Károly Makk (1971, 1h32, Hongrie)

    Une présentation du Hungarian National Film Fund et du Hungarian National Digital Film Archive and Film Institute (MaNDA).

    Scan 4K et restauration à partir des négatifs 35mm originaux. Numérisation et restauration sonore à partir des bandes 35mm magnétiques. Restauration réalisée par Focus-Fox Studio et Hungarian Filmlab. Sortie prochaine en salles françaises.

    • Howards End (Retour à Howards End) de James Ivory (1992, 2h20, Royaume-Uni/Japon)

    Une présentation de the Cohen Film Collection LLC.

    Restauration numérique à partir du négatif camera original détenu aux archives du George Eastman Museum réalisée en 4K par Simon Lund de Cineric Portugal. Etalonnage supervisé par le directeur de la photographie Tony Pierce-Roberts et le réalisateur James Ivory à Deluxe Restoration London (Steve Bearman, Mark Bonnici, Graham Jones). Restauration sonore en 5.1 réalisée par John Polito de Audio Mechanics (Burbank). Projection faite en présence de James Ivory et de l'actrice Vanessa Redgrave.

    • Le Décalogue 5 (Tu ne tueras point) et 6 (Tu ne seras pas luxurieux) de Krzysztof Kieślowski (1989, 57mn et 58mn, Pologne)

    Une présentation de MK2 et TVP.

    Restauration en 2K à partir des négatifs image originaux par la TVP en Pologne. L’étalonnage des différents épisodes supervisé par les chefs-opérateurs de chaque épisode. Sortie prochaine en salles françaises.

    • Momotarô, Umi no shinpei (Momotaro, le divin soldat de la mer) de Mitsuyo Seo (1945, 1h14, Japon)

    Une présentation de Shochiku Studio.

    La restauration numérique scannée en 4K, restauration image et projection en 2K par Shochiku Co., Ltd.

    • One-Eyed Jacks (La Vengeance aux deux visages) de Marlon Brando (1961, 2h21, Etats-Unis)

    Une présentation de Universal Studios et de The Film Foundation.

    Restauré par Universal Studios avec la collaboration de The Film Foundation. Martin Scorsese et Steven Spielberg ont personnellement contribué à cette restauration.

    • Solyaris (Solaris) de Andreï Tarkovski (URSS, 1972, 2h47, Fédération de Russie)

    Une présentation de Mosfilm Cinema Concern.

    Restauration numérique image par image son et image à partir d’un scan 2K du négatif. Producteur de la restauration : Karen Shakhnazarov.

    • Ugetsu monogatari (Les Contes de la lune vague après la pluie) de Kenji Mizoguchi (1953, 1h37, Japon)

    Présenté par The Film Foundation, KADOKAWA Corporation et la Hollywood Foreign Press Association.

    Restauré par The Film Foundation et KADOKAWA Corporation aux Cineric Laboratories. Nous remercions particulièrement Masahiro Miyajima et Martin Scorsese pour leur consultation portant sur cette restauration. Restauration financée par the Hollywood Foreign Press Association en association avec The Film Foundation et KADOKAWA Corporation.

    • Dragées au poivre de Jacques Baratier (1963, 1h34, France)

    Une présentation du CNC et de l’Association Jacques Baratier. Restauration numérique effectuée à partir de la numérisation en 2K des négatifs 35mm. Restauration réalisée par Mikros Image.

    • Valmont de Milos Forman (1989, 2h17, France)

    Une présentation de Pathé.

    Restauration menée par Pathé en 2016, exécutée en 4K par le laboratoire L’Immagine Ritrovata, avec le soutien du CNC.

    • Gueule d’amour de Jean Grémillon (1937, 1h32, France)

    Présenté par TF1 Droits Audiovisuels avec le soutien du CNC. Restauration en 4K à partir du négatif original réalisée chez Hiventy.

    • Masculin féminin de Jean-Luc Godard (1966, 1h50, France)

    Une présentation de Argos Films et de TAMASA.

    Numérisation et restauration 2K à partir du négatif original par Eclair, étalonnage supervisé par le directeur de la photographie Willy Kurant. Restauration son à partir du négatif son par L.E. Diapason. Sortie en salles françaises.

    • Indochine de Régis Wargnier (1992, 2h32, France)

    Une présentation de Studiocanal.

    Numérisation à partir du négatif original et restauration image par image en 4k par L’Immagine Ritrovata.

    • Adieu Bonaparte de Youssef Chahine (1984, 1h55, France/Egypte)

    Une présentation de la Cinémathèque française, de Misr International Films et de TF1 Droits Audiovisuels. Restauration de Misr International Films et TF1 Droits Audiovisuels menée par la Cinémathèque française avec le soutien du CNC, du Fonds Culturel Franco-Américain (DGA-MPA-SACEM-WGAW), des Archives audiovisuelles de Monaco et de l’Association Youssef Chahine. Travaux réalisés à partir du négatif image et des magnétiques son au laboratoire Eclair et au studio L.E.Diapason.

    • Pit and The Pendulum (La Chambre des tortures) de Roger Corman (1961, 1h20, Etats-Unis)

    Une présentation de Alta Vista Productions et de MGM Studios/Park Circus.

    Copie 35mm destinée à la préservation du film réalisée conjointement par l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences et le producteur Jon Davison à partir du négatif original chez Fotokem Los Angeles avec Mato DerAvanessian, sous la supervision de Roger Corman. Restauration numérique des plans abîmés réinsérés dans la pellicule.

    • Rendez-vous de juillet de Jacques Becker (1949, 1h39, France)

    Restauration 2K présentée par Gaumont.

    Travaux image effectués par Eclair, son restauré par L.E. Diapason en partenariat avec Eclair. Sortie prochaine en salles et en DVD/Blu-ray.

    EN SÉANCE SPÉCIALE CANNES CLASSICS

    • Terrore nello spazio (La Planète des vampires) de Mario Bava (1965, 1h28, Italie/Espagne)

    Une présentation de Fulvio Lucisano, Nicolas Winding Refn et CSC Cineteca Nazionale. Restauration en numérique à partir du négatif original couleur 35mm Eastman Kodak par Italian International Film.

    Etalonnage corrigé par comparaison avec la colorimétrie d’un positif 35 mm prêté par Cineteca Nazionale sous la supervision de l’assistant-réalisateur Lamberto Bava. Scan, restauration numérique et Digital Intermediate sur pellicule positive 35 mm polyester Kodak et tirage des copies 35 mm effectués par Fotocinema Rome en 2015. Sortie prochaine en salles françaises.

     

    • Tiempo de morir de Arturo Ripstein (1966, 1h30, Mexique)

    Une présentation de Sidonis Calysta. Le film a été restauré par ALAMEDA FILMS à LABOFILMS MEXICO sous la supervision de Enrique Alagón, Adolfo Alagón et Gabriel Elvira à LABODIGITAL sous la supervision de Charles Barthe.

    Critique de UN HOMME ET UNE FEMME de Claude Lelouch

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    cinéma, festival, film, anniversaire, Festival du Film de Cabourg, Festival du Film de Cabourg 2016, Claude Lelouch, Jean-Pierre Jeunet, Un homme et une femme, le Fabuleux destin d'Amélie Poulain, le Méridien de l'amour, In the mood for cinema, In the mood for cinéma

    Le 13 septembre 1965, Claude Lelouch est désespéré, son dernier film ayant été un échec. Il prend alors sa voiture, roule jusqu'à épuisement en allant vers Deauville où il s'arrête à 2 heures du matin en dormant dans sa voiture. Réveillé le matin par le soleil, il voit une femme depuis sa voiture, étonné de la voir marcher avec un enfant et un chien. Sa « curiosité est alors plus grande que la tristesse ». Il commence à imaginer ce que peut faire cette femme sur cette plage, avec son enfant, à cette heure matinale. Cela donnera « Un homme et une femme ».

    Synopsis : Anne (Anouk Aimée), scripte, inconsolable depuis la mort de son mari cascadeur Pierre (Pierre Barouh), rencontre à Deauville, en allant chercher sa fille à la pension, un coureur automobile, Jean (Jean-Louis Trintignant), dont la femme s'est suicidée par désespoir. Jean raccompagne Anne à Paris. Tous deux sont endeuillés, et tous deux ont un enfant. C'est l'histoire d'un homme et d'une femme qui s'aiment, se repoussent, se retrouvent et s'aiment encore...

     J'ai vu ce film un grand nombre de fois, et à chaque fois, avec le même plaisir, la même émotion, le même sentiment de modernité pour un film qui date de 1966, étonnant pour un cinéaste dont beaucoup de critiques raillent aujourd'hui le classicisme. Cette modernité est bien sûr liée à la méthode Claude Lelouch d'ailleurs en partie la conséquence de contraintes techniques et budgétaires. Ainsi, Lelouch n'ayant pas assez d'argent pour tourner en couleurs tournera les extérieurs en couleurs et les intérieurs en noir et blanc. Le montage et les alternances de noir et blanc et de couleurs jouent alors habilement avec les méandres du temps et de la mémoire émotive, entre le présent et le bonheur passé qui ressurgit sans cesse.

    Je ne sais pas si « le cinéma c'est mieux que la vie » mais en tout cas Claude Lelouch fait partie de ceux dont les films et surtout « Un homme et une femme » nous la font aimer.  Rares sont les films qui donnent à ce point la sensation de voir une histoire d'amour naître et vibrer sous nos yeux, d'en ressentir -partager, presque- le moindre battement de cœur ou le moindre frémissement de ses protagonistes, comme si la caméra scrutait les visages et les âmes. Par une main qui frôle une épaule si subtilement filmée. Par le plan d'un regard qui s'évade et s'égare. Par un sourire qui s'esquisse. Par des mots hésitants ou murmurés. Par la musique éternelle de Francis Lai (enregistrée avant le film) qui nous chavire le cœur. Par une photographie aux accents picturaux qui sublime Deauville filmée avec une lumière nimbée de mélancolie, des paysages qui cristallisent les sentiments de Jean-Louis et d'Anne, fragile et paradoxalement impériale, magistralement (dirigée et) interprétée par Anouk Aimée. Rares sont les films qui procurent cette impression de spontanéité, de vérité presque. Les fameux « instants de vérité » de Lelouch.

    Et puis il y a le charme incomparable du couple Anouk Aimée/ Jean-Louis Trintignant, le charme de leurs voix, notamment quand Jean-Louis Trintignant prononce « Montmartre 1540 ». Le charme et la maladresse des premiers instants cruciaux d'une histoire d'amour quand le moindre geste, la moindre parole peuvent tout briser. Et puis ces plans fixes, de Jean-Louis dans sa Ford Mustang (véritable personnage du film), notamment lorsqu'il prépare ce qu'il dira à Anne après qu'il ait reçu son télégramme. Et puis ces plans qui encerclent les visages et en capturent la moindre émotion. Ce plan de cet homme avec son chien qui marche dans la brume et qui  fait penser à Giacometti (pour Jean-Louis). Tant d'autres encore...

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     Avec « Un homme et une femme » Claude Lelouch a signé une histoire intemporelle, universelle avec un ton très personnel et poétique. La plus simple du monde et la plus difficile à raconter. Celle de la rencontre d'un homme et une femme, de la rencontre de deux solitudes blessées. Il prouve que les plus belles histoires sont les plus simples et que la marque du talent est de les rendre singulières et extraordinaires.

    Alors pour reprendre l'interrogation de Jean-Louis dans le film citant Giacometti « Qu'est-ce que vous choisiriez : l'art ou la vie » Lelouch, n'a certainement pas choisi, ayant réussi a insufflé de l'art dans la vie de ses personnages et de la vie dans son art. Voilà c'est de l'art qui transpire la vie.

    Alors que Claude Lelouch a tourné sans avoir de distributeur, sans même savoir si son film sortirait un jour, il obtint la palme d'or à Cannes en 1966, l'oscar du meilleur film étranger et celui du meilleur scénario et 42 récompenses au total et aujourd'hui encore de nombreux touristes viennent à Deauville grâce à « Un homme et une femme », le film, mais aussi sa musique mondialement célèbre. Vingt ans après, Claude Lelouch tourna une suite « Un homme et une femme 20 ans déjà » réunissant à nouveau les deux protagonistes. Je vous en parle très bientôt.

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    Je termine par une petite parenthèse pour évoquer la vente aux enchères de la Collection Gilles Jacob and friends qui aura lieu le 16 Mai à partir de 15h au Grand Hyatt Hôtel Martinez (salon Acajou). Elle sera aussi vendue par préventes aux enchères sur le site de la ville de Cannes. suite à l'appel aux dons et à la solidarité baptisé "Help Cannes" et lancé par le Maire de Cannes, David Lisnard,  pour interpeller la générosité de tous les amoureux de la ville prêts à participer à sa réparation  après les terribles inondations qui avaient ravagé la Riviera, une vente caritative parrainée par l'ancien Président du Festival de Cannes, Gilles Jacob, qui a personnellement rassemblé en un temps record 150 raretés. Pour en savoir plus, retrouvez mon article à ce sujet, ici.

  • "L'Arnacoeur " de Pascal Chaumeil

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    Voilà un film dont le synopsis, le casting et l'ambition étaient pour le moins séduisants et que j'attendais avec impatience...trop sans doute.

    Le synopsis d'abord : Alex exerce une profession singulière, briser des couples en séduisant la femme du duo, mais comme Alex a une éthique, uniquement si cette dernière est malheureuse. Une éthique à laquelle il dérogera pourtant en acceptant un nouveau contrat donc la cible s'appelle Juliette, jeune héritière libre et indépendante qui, dix jours plus tard, doit épouser un séduisant jeune homme dont elle est amoureuse. Dix jours pour que l'arnacoeur accomplisse sa mission a priori impossible, avec l'aide de ses deux acolytes, sa sœur et son beau-frère.

    Le casting : Vanessa Paradis (Juliette), Romain Duris (Alex), Julie Ferrier (Mélanie, la sœur d'Alex), François Damiens (Marc, le mari de Mélanie), Helena Noguerra (Sophie, l'amie d'enfance de Juliette), Andrew Lincoln (Jonathan, le futur mari de Juliette)

    L'ambition : réaliser une comédie romantique à l'américaine...mais en France, enfin presque, plus précisément à Monaco.

    L'idée de ce mélange de James Bond et d'Arsène Lupin voire de Jim Phelps du cœur, briseur de couples,  est brillante et réjouissante, légèrement politiquement incorrecte. Le rythme est soutenu et cela dès le pré-générique inspiré des comédies américaines. Vanessa Paradis est lumineuse avec ce qu'il faut d'énergie et de mystère, et de classe à la Audrey Hepburn. Romain Duris est charmant et convaincant rappelant ses meilleurs rôles chez Klapisch. Leur couple est une belle idée.  Helène Noguerra est délicieusement vulgaire. Julie Ferrier aussi drôle que touchante et son couple avec François Damiens est savoureusement décalé.

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    Mais...

    Mais à force de vouloir faire « à la manière de » cet arnacoeur en a oublié l'essentiel, trouver sa propre voie, sa propre identité pour se fondre dans un modèle. Comme dans toute comédie romantique à l'américaine qui se respecte les décors se doivent d'être spectaculaires et chics. Quoi de mieux donc que Monaco ? Oui mais tout dépend de la manière dont on filme la principauté dont on voit ici davantage les immeubles que le bleu scintillant de la Méditerranée. Comme dans toute comédie romantique qui se respecte, il doit y avoir une scène de danse...ici empruntée à un autre film ( « Dirty dancing ») qui devient même un élément de l'intrigue. Dommage que le glamour ne soit pas assumée et qu'elle ne soit pas filmée avec la même légèreté que celle dont font preuve les deux danseurs (Romain Duris est ici aussi impressionnant pour les cascades que pour la danse, à n'en pas douter il serait très doué dans les films d'action).

    Et puis surtout le film penche davantage du côté de la comédie que du romantisme, avec des « gags » parfois un peu trop récurrents (ah ce personnage de gros balourd ignare que j'ai l'impression d'avoir vu dans 50 comédies françaises) venant systématiquement briser l'émotion naissante.

    Mais ce qui m'a le plus dérangée, c'est la naïveté du personnage féminin incarné par Vanessa Paradis qui est décrite comme « très intelligente » et qui à aucun moment ne met en doute la sincérité d'Alex. Son amour pour Jonathan semble finalement assez superficiel et les obstacles entre elle et Alex finalement trop minces pour créer un vrai suspense. Même si le principe d'une comédie romantique est d'en deviner d'avance l'issue heureuse, il est bien d'avoir un peu l'illusion de croire que ce n'est pas gagné d'avance.

    Malgré tout, même s'il manque cette petite étincelle qui s'appelle la magie, le charme de cet Arnacoeur agit, il nous embarque dans sa séduisante légèreté et nous fait adhérer à la beauté lumineuse et au talent indéniable de son duo de protagonistes, nous divertit à un rythme soutenu... et probablement ai-je tort d'en exiger davantage, d'autant qu'il s'agit là du premier long-métrage d'un réalisateur provenant de la publicité et du sitcom...Il est d'ailleurs fort probable que cet Arnacoeur sera le succès comique du printemps et plus probable encore que les Britanniques et les Américains en feront un remake. Et avec la plume magique d'un Richard Curtis cet Arnacoeur pourrait devenir une référence...

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    Sortie en salles: le 17 mars 2010

  • Concours: gagnez 2 places pour l'avant-première de "L'Arnacoeur" en présence du réalisateur Pascal Chaumeil

    arnacoeur.jpgJe vous offre aujourd'hui une invitation pour deux pour l'avant-première Allociné de "L'Arnacoeur" (dont je vous ai déjà parlé il y a une dizaine de jours), le premier film de Pascal Chaumeil avec Vanessa Paradis et Romain Duris, en présence du réalisateur qui répondra aux questions des spectateurs à l'issue de la projection (voir ma critique du film en bas de cette note). Pour remporter ces places, répondez au petit questionnaire spécial Films et comédies romantiques (parmi les meilleurs films de cette catégorie!), en m'envoyant vos réponses à inthemoodforcinema@gmail.com  avec, copmme intitulé de l'email "Concours l'Arnacoeur" . Fin du concours: 17 février 2010 à minuit. Le gagnant sera contacté directement par email.

    Concours

    1. Dans quel film Hugh Grant interprète-t-il un premier ministre?

    2. Dans quel film entend-on "Play it again Sam"?

    3.Comment s'appelle le café où se déroule une grande partie du film évoqué ci-dessus?

    4. Dans quel film le personnage principal s'appelle-t-il Gabor?

    5. Dans quel film entend-on "Paris est tout petit pour ceux qui s'aiment comme nous d'un si grand amour"?

    6. Quel film se termine par la réplique "Demain est un autre jour"

    7. Quelle comédie romantique contient dans son titre un célèbre quartier d'une grande ville européenne?

    8. Dans quel film un vagabond permet-il à une aveugle de retrouver la vue?

    9. A quel film pensez-vous si je vous parle du pont de Roseman?

    10. Dans quel film entend-on "Je peins les choses cachées derrière les choses"?

    11. De quel film est extraite cette image?

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    12.De quel film est extraite cette image?
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    13. De quel film est extraite cette image ? (non, ce n'est pas une pub pour apple)
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    14. Pour départager les gagnants, donnez-moi une bonne raison pour laquelle vous souhaitez assister à cette avant-première et voir ce film?
    Critique de "L'arnacoeur" de Pascal Chaumeil
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    Voilà un film dont le synopsis, le casting et l'ambition étaient pour le moins séduisants et que j'attendais avec impatience...trop sans doute.

    Le synopsis d'abord : Alex exerce une profession singulière, briser des couples en séduisant la femme du duo, mais comme Alex a une éthique, uniquement si cette dernière est malheureuse. Une éthique à laquelle il dérogera pourtant en acceptant un nouveau contrat donc la cible s'appelle Juliette, jeune héritière libre et indépendante qui, dix jours plus tard, doit épouser un séduisant jeune homme dont elle est amoureuse. Dix jours pour que l'arnacoeur accomplisse sa mission a priori impossible, avec l'aide de ses deux acolytes, sa sœur et son beau-frère.

    Le casting : Vanessa Paradis (Juliette), Romain Duris (Alex), Julie Ferrier (Mélanie, la sœur d'Alex), François Damiens (Marc, le mari de Mélanie), Helena Noguerra (Sophie, l'amie d'enfance de Juliette), Andrew Lincoln (Jonathan, le futur mari de Juliette)

    L'ambition : réaliser une comédie romantique à l'américaine...mais en France, enfin presque, plus précisément à Monaco.

    L'idée de ce mélange de James Bond et d'Arsène Lupin voire de Jim Phelps du cœur, briseur de couples,  est brillante et réjouissante, légèrement politiquement incorrecte. Le rythme est soutenu et cela dès le pré-générique inspiré des comédies américaines. Vanessa Paradis est lumineuse avec ce qu'il faut d'énergie et de mystère, et de classe à la Audrey Hepburn. Romain Duris est charmant et convaincant rappelant ses meilleurs rôles chez Klapisch. Leur couple est une belle idée.  Helène Noguerra est délicieusement vulgaire. Julie Ferrier aussi drôle que touchante et son couple avec François Damiens est savoureusement décalé.

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    Mais...

    Mais à force de vouloir faire « à la manière de » cet arnacoeur en a oublié l'essentiel, trouver sa propre voie, sa propre identité pour se fondre dans un modèle. Comme dans toute comédie romantique à l'américaine qui se respecte les décors se doivent d'être spectaculaires et chics. Quoi de mieux donc que Monaco ? Oui mais tout dépend de la manière dont on filme la principauté dont on voit ici davantage les immeubles que le bleu scintillant de la Méditerranée. Comme dans toute comédie romantique qui se respecte, il doit y avoir une scène de danse...ici empruntée à un autre film ( « Dirty dancing ») qui devient même un élément de l'intrigue. Dommage que le glamour ne soit pas assumée et qu'elle ne soit pas filmée avec la même légèreté que celle dont font preuve les deux danseurs (Romain Duris est ici aussi impressionnant pour les cascades que pour la danse, à n'en pas douter il serait très doué dans les films d'action).

    Et puis surtout le film penche davantage du côté de la comédie que du romantisme, avec des « gags » parfois un peu trop récurrents (ah ce personnage de gros balourd ignare que j'ai l'impression d'avoir vu dans 50 comédies françaises) venant systématiquement briser l'émotion naissante.

    Mais ce qui m'a le plus dérangée, c'est la naïveté du personnage féminin incarné par Vanessa Paradis qui est décrite comme « très intelligente » et qui à aucun moment ne met en doute la sincérité d'Alex. Son amour pour Jonathan semble finalement assez superficiel et les obstacles entre elle et Alex finalement trop minces pour créer un vrai suspense. Même si le principe d'une comédie romantique est d'en deviner d'avance l'issue heureuse, il est bien d'avoir un peu l'illusion de croire que ce n'est pas gagné d'avance.

    Malgré tout, même s'il manque cette petite étincelle qui s'appelle la magie, le charme de cet Arnacoeur agit, il nous embarque dans sa séduisante légèreté et nous fait adhérer à la beauté lumineuse et au talent indéniable de son duo de protagonistes, nous divertit à un rythme soutenu... et probablement ai-je tort d'en exiger davantage, d'autant qu'il s'agit là du premier long-métrage d'un réalisateur provenant de la publicité et du sitcom...Il est d'ailleurs fort probable que cet Arnacoeur sera le succès comique du printemps et plus probable encore que les Britanniques et les Américains en feront un remake. Et avec la plume magique d'un Richard Curtis cet Arnacoeur pourrait devenir une référence...

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    Teaser

    Sortie en salles: le 17 mars 2010

    Lien permanent Imprimer Catégories : CONCOURS Pin it! 0 commentaire
  • L'affiche de "l'Arnacoeur" de Pascal Chaumeil

    Voici enfin l'affiche de "l'Arnacoeur", le premier film de Pascal Chaumeil avec Vanessa Paradis et Romain Duris, qui sort en salles le 17 mars et dont vous pouvez lire ma critique en avant-première en cliquant ici.

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  • Avant-première – Critique de « L’Arnacoeur » de Pascal Chaumeil

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    Voilà un film dont le synopsis, le casting et l'ambition étaient pour le moins séduisants et que j'attendais avec impatience...trop sans doute.

    Le synopsis d'abord : Alex exerce une profession singulière, briser des couples en séduisant la femme du duo, mais comme Alex a une éthique, uniquement si cette dernière est malheureuse. Une éthique à laquelle il dérogera pourtant en acceptant un nouveau contrat donc la cible s'appelle Juliette, jeune héritière libre et indépendante qui, dix jours plus tard, doit épouser un séduisant jeune homme dont elle est amoureuse. Dix jours pour que l'arnacoeur accomplisse sa mission a priori impossible, avec l'aide de ses deux acolytes, sa sœur et son beau-frère.

    Le casting : Vanessa Paradis (Juliette), Romain Duris (Alex), Julie Ferrier (Mélanie, la sœur d'Alex), François Damiens (Marc, le mari de Mélanie), Helena Noguerra (Sophie, l'amie d'enfance de Juliette), Andrew Lincoln (Jonathan, le futur mari de Juliette)

    L'ambition : réaliser une comédie romantique à l'américaine...mais en France, enfin presque, plus précisément à Monaco.

    L'idée de ce mélange de James Bond et d'Arsène Lupin voire de Jim Phelps du cœur, briseur de couples,  est brillante et réjouissante, légèrement politiquement incorrecte. Le rythme est soutenu et cela dès le pré-générique inspiré des comédies américaines. Vanessa Paradis est lumineuse avec ce qu'il faut d'énergie et de mystère, et de classe à la Audrey Hepburn. Romain Duris est charmant et convaincant rappelant ses meilleurs rôles chez Klapisch. Leur couple est une belle idée.  Helène Noguerra est délicieusement vulgaire. Julie Ferrier aussi drôle que touchante et son couple avec François Damiens est savoureusement décalé.

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    Mais...

    Mais à force de vouloir faire « à la manière de » cet arnacoeur en a oublié l'essentiel, trouver sa propre voie, sa propre identité pour se fondre dans un modèle. Comme dans toute comédie romantique à l'américaine qui se respecte les décors se doivent d'être spectaculaires et chics. Quoi de mieux donc que Monaco ? Oui mais tout dépend de la manière dont on filme la principauté dont on voit ici davantage les immeubles que le bleu scintillant de la Méditerranée. Comme dans toute comédie romantique qui se respecte, il doit y avoir une scène de danse...ici empruntée à un autre film ( « Dirty dancing ») qui devient même un élément de l'intrigue. Dommage que le glamour ne soit pas assumée et qu'elle ne soit pas filmée avec la même légèreté que celle dont font preuve les deux danseurs (Romain Duris est ici aussi impressionnant pour les cascades que pour la danse, à n'en pas douter il serait très doué dans les films d'action).

    Et puis surtout le film penche davantage du côté de la comédie que du romantisme, avec des « gags » parfois un peu trop récurrents (ah ce personnage de gros balourd ignare que j'ai l'impression d'avoir vu dans 50 comédies françaises) venant systématiquement briser l'émotion naissante.

    Mais ce qui m'a le plus dérangée, c'est la naïveté du personnage féminin incarné par Vanessa Paradis qui est décrite comme « très intelligente » et qui à aucun moment ne met en doute la sincérité d'Alex. Son amour pour Jonathan semble finalement assez superficiel et les obstacles entre elle et Alex finalement trop minces pour créer un vrai suspense. Même si le principe d'une comédie romantique est d'en deviner d'avance l'issue heureuse, il est bien d'avoir un peu l'illusion de croire que ce n'est pas gagné d'avance.

    Malgré tout, même s'il manque cette petite étincelle qui s'appelle la magie, le charme de cet Arnacoeur agit, il nous embarque dans sa séduisante légèreté et nous fait adhérer à la beauté lumineuse et au talent indéniable de son duo de protagonistes, nous divertit à un rythme soutenu... et probablement ai-je tort d'en exiger davantage, d'autant qu'il s'agit là du premier long-métrage d'un réalisateur provenant de la publicité et du sitcom...Il est d'ailleurs fort probable que cet Arnacoeur sera le succès comique du printemps et plus probable encore que les Britanniques et les Américains en feront un remake. Et avec la plume magique d'un Richard Curtis cet Arnacoeur pourrait devenir une référence...

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    Sortie en salles: le 17 mars 2010