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cinéma - Page 77

  • Critique de 24 JOURS, LA VERITE SUR L’AFFAIRE ILAN HALIMI d’Alexandre Arcady à 20H45 sur Ciné + Premier

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    Ilan Halimi. Un nom qui était resté gravé dans ma mémoire indissociable de son calvaire effroyable qui semblait surgi d’une époque que nous croyions bienheureusement révolue. Pour que ce nom ne soit pas oublié, pour qu’il reste gravé dans LES mémoires, deux films se penchent sur ce terrible fait de société : Richard Berry avec « Tout, tout de suite », adaptation du roman éponyme de Morgan Sportès (prix Interallié 2011) et « 24 jours, la vérité sur l’affaire Ilan Halimi » d’Alexandre Arcady adapté du roman éponyme de la mère du jeune homme, Ruth Halimi, aidée dans l’écriture par Emilie Frèche. La mémoire. La vérité. C’est en tout cas le parti pris du premier film dont l’objectif est avant tout de relater la vérité pour opérer le travail de mémoire que définit ainsi son réalisateur : "J'ai fait 24 jours pour laisser une trace et dire la vérité, pour que cette tragédie ne tombe pas dans l'oubli. Aujourd'hui, quand vous parlez d’Ilan Halimi, peu de gens se souviennent de son nom. En revanche, quand vous évoquez le "gang des barbares", quelque chose résonne. C'est paradoxal de penser qu’en France les bourreaux sont plus connus que les victimes."

    Ilan (Syrus Shahidi) travaille dans une boutique de téléphone mobile sur le boulevard Voltaire. Une jeune femme fait semblant de s’intéresser aux nouveaux portables, puis obtient son numéro et s’en va. Elle le rappelle dès le lendemain, lui dit qu’elle veut le revoir. Ilan ne s’est pas méfié. Ilan a vingt-trois ans, la vie devant lui… Il ne pouvait pas  se douter que, ce vendredi 20 janvier 2006,  rejoignant cette jolie fille dans un café de la porte d’Orléans, il avait rendez-vous avec l’horreur. Avec la mort.

    Qui aurait pu croire qu’en France, en 2006, un jeune homme pouvait être enlevé, séquestré et torturé pendant trois semaines avant d’être jeté dans un bois par ses bourreaux...simplement parce qu’il est juif ?

    24 jours. 24 jours, telle est la durée de son cauchemar. 24 jours d’angoisses aussi pour sa famille. D’appels incessants (plus de 600 !). D’insultes. De photos de son corps supplicié. De silence de toute une famille pour laisser la police criminelle travailler.

     24 jours à travers le regard de la mère d’Ilan Hamili, Ruth, qui nous raconte comment sa vie a brusquement basculé. C’est d’ailleurs face à son regard que le film débute.

    Alexandre Arcady n’a pas voulu réaliser un film sur le gang des barbares mais témoigner sur le martyr d’Ilan Halimi. Raconter la vérité. L’insoutenable vérité. Celle du premier juif tué en France à ce « titre » depuis la Shoah. Pour que ne soit pas oubliée la victime de ce terrible et ineffable fait de société. Pour une famille, certes. Pour un pays aussi qui croyait bien en avoir fini avec les démons du passé. Pour « donner l’alerte ».

    Les films d’Arcady ont toujours eu pour cadre un contexte  historique ou en résonance avec l’actualité, du « Coup de Sirocco (sur les rapatriés d’Afrique du Nord), à « Pour Sacha » (sur la guerre des six jours) ou « K » (sur le parcours d’un criminel nazi et la résurgence de l’extrême droite en Europe), le dédouanant ainsi d’avance de toute accusation d’opportunisme. Le deuxième écueil à éviter était celui du pathos. Pour éviter l’un et l’autre, il s’est basé sur les faits avec un constant souci de vérité, d’authenticité, de véracité même.

    Pour cela, tout d’abord, il a tourné au 36 Quai des Orfèvres. Un tournage était ainsi pour la première fois autorisé au 36 Quai des Orfèvres car contrairement à ce qu’on pourrait croire même les films éponymes de Marchal et Clouzot n’y ont pas été tournés. Il a également tourné dans tous les lieux de « l’affaire » afin de tenter de nous faire appréhender l’incompréhensible : comment, en 2006, en France, un jeune homme a-t-il pu mourir d’antisémitisme ? Comment son calvaire a-t-il pu durer 24 jours sans que la police ne parvienne à interpeller ses ravisseurs ? Comment ( et c’est ce qui ajoute encore à l’indicible horreur) est-il possible que tant de personnes aient su, aient été complices, ou aient eu des soupçons, sans rien dire, sans jamais passer le coup de fil qui aurait pu suffire à le sauver ? A l’époque des faits, j’avais été heurtée par ces chiffres inconcevables. 29 interpellations. Un immeuble de 500 personnes. Autant de personnes qui, soit savaient, soit avaient pu avoir des doutes. Pas une seule n’avait parlé. Pas une seule n’avait passé ce coup de fil salutaire. Je voulais comprendre. Mais peut-être comprendre l’incompréhensible ? L’inconcevable. L’intolérable.

    Le film rappelle ainsi le contexte dans lequel se déroulent les faits : six mois après l’affaire de « la fille du RER » qui avait d’ailleurs inspiré un film à André Téchiné (le vendredi 9 juillet 2004, une jeune fille déclarait à la police avoir été victime d’une agression à caractère antisémite sur la ligne D du RER. Dès le lendemain, son témoignage provoquait une vague d’indignation et était particulièrement médiatisé mais trois jours plus tard elle reconnaissait avoir tout inventé) mais aussi les erreurs d’appréciation de la police qui a toujours cru ou voulu croire à un crime crapuleux, refusant d’admettre l’hypothèse du crime antisémite comme des emails le laissaient pourtant entendre, notamment celui envoyé par les ravisseurs à un rabbin qui disait « un juif a été kidnappé ». Et puis, si on se souvient de l’enlèvement du Baron Empain en 1978 (qui avait inspiré l’excellent film « Rapt » de Lucas Belvaux), c’est aussi parce que les enlèvements sont peu fréquents en France. La police n’est donc pas forcément habituée à gérer ces situations de crise.

    Si ce film n’apporte pas vraiment de réponses sur la criminelle inconscience et le coupable silence des uns ou la barbare violence des autres, il pose en revanche de nombreuses questions, d’une part, sur la résurgence de violences qu’on croyait à jamais annihilées, rendues impossibles par les tragiques leçons de l’Histoire, d’autre part, sur la difficulté de traiter cinématographiquement un fait réel qui se doit de faire consensus au contraire de l’objet filmique, sujet à débats. Au passage,  il parait d’ailleurs incroyable qu’Arcady ait eu beaucoup de mal à produire ce film, sans l’aide des télévisions, frileuses, pour qui le consensus semblait donc ne pas être d’une telle évidence.

    « Oui, il fallait porter témoignage. Je me suis replongé dans ces 24 jours en préservant ce qui me paraissait indispensable : la vérité. La vérité tout le temps. La vérité des faits. La vérité des insultes de Fofana, puisque tout ce qu'il profère dans ce film est l'exacte réalité. Et la vérité du martyr subi par Ilan. On l'a laissé mourir comme un chien alors qu'il avait le même âge, la même nationalité et les mêmes rêves que les garçons et les filles qui l'ont enlevé. Aucun d'entre eux, à ce jour, n'a eu le moindre geste de compassion. Aucun n'a même demandé pardon. C'est ce qu'il y a de plus effarant. »  Le parti pris du cinéaste répond en partie à mes questionnements ci-dessus, celui de vouloir faire acte mémoriel. Avec toute la pudeur qui sied au sujet, le film d’Arcady remplit pleinement ce rôle.  En quelques plans, sans insister, il nous montre comment cet enlèvement était un acte anodin pour les complices des ravisseurs en une scène elle aussi a priori anodine dans un magasin mais finalement glaçante et comment ce jeune homme était déshumanisé, traité comme un objet, sans âme, parce que juif.

    Zabou Breitman interprète avec justesse le rôle de cette mère digne plongée dans l’horreur,  reprenant le rôle qu’aurait dû interpréter Valérie Benguigui décédée le 2 septembre 2013 des suites d'un cancer, le premier jour de tournage du film. Si l’interprétation des seconds rôles est inégale,  Sylvie Testud est en revanche parfaite dans le rôle de cette psychologue qui ne doute pas de sa méthode, aveugle à la détresse humaine et aveuglée par sa méthodologie qu’elle applique comme une science froide et exacte. Jacques Gamblin est une nouvelle fois d’une impeccable sobriété dans ce rôle du Commandant Delcour. Peut-être aurait-il été plus judicieux néanmoins de recourir à des acteurs inconnus pour renforcer ce souci de vérité, c’est d’ailleurs le choix qu’a fait Richard Berry, seul acteur connu de son film dans lequel il interprètera le père d’Ilan Halimi.

    Le montage procure au film une intensité haletante sans non plus jouer avec un faux suspense qui aurait été indélicat, impudique, vulgaire. On sent le souci constant de respecter la vérité, le drame, les victimes. La vérité a créé un carcan pour Arcady dont il s’évertue à ne pas sortir des limites. Ce qui par certains sera jugé comme un handicap, une paralysie à faire œuvre de cinéma est avant tout une marque  de judicieuse retenue. Parce que oui, le cinéma peut avoir d’autres buts que de divertir ou que d’aspirer à devenir une œuvre d’art, il peut aussi faire œuvre de mémoire et de pédagogie. Et n’avoir d’autre objectif que celui-là. Parce que le cinéma peut être une arme pacifiste. Une arme contre le silence. Un silence criminel. Une arme contre l’indifférence. Contre l’ignorance. Alors si le film ne sera pas forcément montré en exemple dans les écoles de cinéma, et n’avait d’ailleurs pas cet objectif, il doit être montré dans les écoles. Pour ne jamais oublier. Pour surtout ne jamais recommencer. Ne jamais plus être témoin et ne rien dire. Ou pire :  participer à l’ignominie.

    Le film nous laisse bouleversés, m’a bouleversée comme je l’avais été en apprenant ce drame qui m’avait semblé d’un autre temps. Avec, indélébiles,  les souvenirs d’un regard, de chiffres, d’un nom. Le regard d’une mère, brisée et digne. Les chiffres implacables : 24 jours. 29 suspects. Le nom d’Ilan Halimi.  Et surtout l’envie que plus jamais cette histoire vraie « bien trop vraie. » ne se reproduise. Que plus jamais, en France, on ne meurt de torture, d’épuisement et de froid. Que plus jamais quelqu’un soit tué à cause de sa religion, son identité, sa couleur de peau, quelles qu’elles soient.  Qu’on prenne conscience que l’ignorance, la bêtise, l’appât du gain, et leurs conséquences, violences racistes,  antisémites, peuvent tuer. Même en France. Même aujourd’hui. Que plus jamais un pseudo-comique ne joue avec le feu, propageant insidieusement un criminel incendie, au nom d’une liberté d’expression soudain bien opportune, oubliant les fondements de liberté, d’égalité et de fraternité de notre société selon lesquels « la liberté de chacun s’arrête là où commence celle des autres ». Y compris celle d’expression. Parce que la liberté de chacun consiste aussi à ne pas subir des propos haineux à cause de son identité, même lorsqu'ils prennent le masque fallacieux de l'humour. Un film poignant, terrifiant, glaçant. Ô combien nécessaire. Qui a finalement opté pour la seule option possible, la vérité et la sobriété. Qui nous laisse malgré tout avec une note d’espoir. Celle d'un square au  nom d'Ilan. D’un arbre qui pousse pour rendre hommage à celui qui n’aura pas cette chance, leur chance : grandir. Un arbre qui, en hébreu, se dit : Ilan.

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  • Critique - AVATAR de JAMES CAMERON à 20H55 sur TF1

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    Avatar. Un film évènement, un projet que James Cameron a porté pendant 15 ans. Un budget de plus de 300 millions de dollars, un projet pharaonique sur lequel pas moins de  1000 personnes ont travaillé. Un buzz savamment orchestré avec 15 minutes projetées dans le monde entier le 21 août qui précédait sa sortie. La contrepartie de tout cela : une attente énorme et une quasi-obligation d'être la hauteur des sommes colossales investies (le rêve n'a pas de prix me direz-vous et ce n'est pas moi qui vous contredirai sur ce point) et surtout de l'attente suscitée. C'est une des deux raisons qui font que (pour moi en tout cas) le buzz a davantage nui au film qu'il ne l'a servi, plaçant la barre de l'attente d'emblée extrêmement haut. La deuxième étant la façon dont a été présenté ce film : avant tout comme une prouesse technique et visuelle et une histoire hollywoodienne (avec ce que cela comporte de gigantisme mais aussi de potentiel fédérateur). Or, ce qui m'a d'abord et avant tout passionnée, c'est son sens, et même sa pluralité de sens, et sa manière de faire sens.

    C'est par la voix off du protagoniste Jake Sully (Sam Worthington) que nous pénétrons dans cet univers. Année 2154.  Jake Sully est d'abord un ancien marine cloué dans un fauteuil roulant. Après la mort de son frère jumeau, Jake est recruté pour le remplacer et se rendre sur la planète Pandora où des groupes industriels exploitent un minerai pour résoudre la crise énergétique sur terre. A des années lumières de la terre, l'atmosphère de Pandora est toxique pour les humains, c'est la raison pour laquelle a été créé le programme Avatar qui permet à des pilotes humains de lier leur esprit à un avatar, un corps biologique commandé à distance, épousant les caractéristiques physiques de ses habitants (les Na'vis, créatures bleutées longilignes qui se meuvent avec beaucoup d'agilité et de grâce)  et capables de survivre dans cette atmosphère.  Ces avatars sont donc des hybrides créés génétiquement en croisant l'ADN humain avec celui des Na'vi. Sous la forme de son avatar, Jake retrouve donc l'usage de ses jambes. Sa mission consiste à infiltrer la population des Na'vi devenus des obstacles à l'exploitation du minerai. Sous la forme de son avatar, Jake va alors faire la connaissance d'une très belle Na'vi qui va lui sauver la vie...

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    Le principal atout d' « Avatar » c'est pour moi sa puissance métaphorique. Contre toute attente, cette explosion visuelle et budgétaire qui aurait pu n'être qu'un éblouissement sans fond vaut au contraire presque davantage pour son sens que pour sa forme. La forme n'est ainsi peut-être pas aussi spectaculaire que ce à quoi on aurait pu s'attendre (ce qui ne veut pas dire qu'elle ne l'est pas, elle l'est même prodigieusement à certains passages, nous donnant l'impression de nous envoler et survoler Pandora) en revanche le fond est d'une très intéressante polysémie. Sans doute d'abord un des plus beaux, originaux, vibrants  plaidoyers pour la défense de la planète. La planète Pandora ressemble ainsi à  une sorte d'Amazonie luxuriante où le végétal et l'animal règnent en maîtres, sorte de jardin d'Eden aussi fascinant que menaçant où des arbres gigantesques surplombent les autochtones. Un monde à la fois lointain et exotique et paradoxalement proche de nous. Un monde surtout très convoité pour ses ressources. Un monde en péril. Un monde qui, à l'image des synapses reliant nos neurones, est constitué  d'organismes vivants reliés les uns aux autres fonctionnant comme un système harmonieux et interdépendant.  Son centre, son cœur, son âme est un saule sublime et gigantesque appelé « Arbre des Âmes ».  L'arbre évidemment symbole de la respiration de notre propre planète dont il est le souffle et l'âme. Un arbre menacé comme l'est l'Amazonie. Comme l'est la planète Pandora (qui, telle une boîte de Pandore, libère ses maux quand on l'attaque, la nature se rebellant alors contre l'homme). Comme l'est notre planète. Le bleu et le vert, couleurs principales de Pandora contrastent ainsi avec cette atmosphère grisonnante qu'apportent les terriens et qui règne dans leur camp de base. L'harmonie  relie les Na'vi entre eux et à leur planète, à la nature  et a contrario les Terriens vivent dans l'affrontement.  

    Le sens est multiple puisque l'armée qui ravage Pandora pour en exploiter la terre fait aussi évidemment penser à l'intervention américaine en Irak, certaines scènes de combat et certaines armes rappelant aussi celles d'une autre guerre et notamment le napalm (on se croirait même par moment dans « Apocalypse now », la redoutable force de Wagner, en accompagnement, en moins). Cela pourrait aussi être la métaphore d'un monde dominé par le virtuel, ce dernier, paradoxalement coloré et exotique, prenant le pas sur un réel grisonnant, et le supplantant. Mais c'est aussi un hymne au rêve qui transcende les difficultés et handicaps, un hymne au pouvoir de l'imagination, cette imagination qui fait que, mêmes les deux jambes immobilisés, on peut faire un voyage des plus trépidants, voler et s'envoler vers une ailleurs fascinant, cette imagination qui peut donner corps, âme, vie à un peuple et une planète imaginaires.

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    Si paradoxalement le fond m'a plus intéressée que la forme, cela ne signifie évidemment pas pour autant que la seconde est inintéressante. Je ne sais pas si la 3D apporte forcément quelque chose, l'univers visuel étant suffisamment fort pour que nous nous y sentions immergés et la technique (la « performance capture » qui , grâce à un dispositif spécial, une sorte de casque de football américain sur lequel est posé une petite caméra et orientée vers les visages des comédiens enregistre ainsi avec une précision extrême les expressions et mouvements de leurs muscles faciaux donnant ainsi une bluffante impression de réalité aux Na'vi en images de synthèse et aux personnages sous leurs formes d'avatars) suffisant à les rendre vivants, et à ce que nous nous attachions à eux, à ce que leur combat devienne le nôtre (il est d'ailleurs le nôtre).  J'ai été moins sensible aux scènes de combat, certes explosives qu'aux scènes montrant ce peuple « communiant » (très beau plan où ils sont reliés les uns aux autres comme les racines d'un arbre, symbole de ce souffle de vie que l'arbre nous apporte et qui nous lie également) et en harmonie et possédant une force et une amplitude lyriques, épiques, et émotionnelles irrésistibles.

     Finalement, Avatar aurait pu être le plus spectaculaire des films d'auteurs si n'avaient été faites quelques concessions aux codes et à la morale hollywoodiens, si son scénario n'avait parfois été jalonné d'ellipses incongrues, de raccourcis faciles et surtout si manichéen : le méchant colonel ( vraiment trop caricatural) qui extermine une population sans le moindre état d'âme, le rival jaloux qui cède sa place trop facilement, ou encore Neytiri qui succombe un peu trop vite au charme de Jake, de même que ce dernier est trop rapidement conquis par la planète Pandora et ses habitants. Par exemple, sans doute la facilité de compréhension a-t-elle rendu nécessaire que les Na'vi parlent plus souvent Anglais que leur propre langage dont rien que l'invention a dû pourtant nécessiter beaucoup de travail, mais je crois que Cameron avait donné suffisamment de force à ce monde pour que nous continuions ensuite à suivre et à nous intéresser à ses habitants même s'ils avaient continué à parler cette langue imaginaire qui au contraire contribuait davantage encore à les singulariser.

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     Plus de nuance dans l'écriture, de gradation, d'évolution, dans les sentiments des personnages, aurait donné encore plus d'âme à cet univers déjà si riche.  Avec « Titanic » (cliquez ici pour en lire ma critique), James Cameron nous avait pourtant prouvé être capable de faire évoluer ses personnages, de faire évoluer subtilement les sentiments, à rendre poignants ses personnages et son histoire (qui sont ici certes attachants). Peut-être l'ampleur du projet l'a-t-elle obligé à faire quelques concessions ou tout simplement à aller (trop) directement à l'essentiel. La structure est d'ailleurs assez similaire, les allers retours entre le présent et le passé de « Titanic » se rapprochant ici des allers retours entre le personnage « réel » et son avatar, avec une voix off du personnage principal comme élément liant entre les deux ( un personnage dont nous nous doutons donc qu'il survivra sous une forme ou une autre).

    Au final, « Avatar » n'est pas le film parfait, ni le film de la décennie tant attendu mais il reste une belle et forte expérience cinématographique, par moments visuellement vertigineuse,  une plongée palpitante dans un fascinant univers avec des personnages attachants (malgré et grâce au virtuel, à la technique), un vibrant et émouvant plaidoyer  pour que la planète conserve son âme et son souffle, un puissant message que la simplicité des rapports entre les personnages porte malgré tout (et peut-être d'ailleurs porté grâce à cela), et surtout  un voyage spectaculaire dans l'imaginaire qui en exalte la magnifique force, créatrice et salvatrice. Et c'est sans doute ce dernier élément qui m'a avant tout conquise...

    Et qui sait, à l'image de ce dernier plan, peut-être Pandora, en nous emmenant dans sa sublime (et menacée) nature nous ouvrira-t-elle les yeux sur la nôtre et ses périls ? Peut-être, en nous emmenant dans une autre réalité, nous ouvrira-t-elle les yeux sur la nôtre...et nous fera-t-elle prendre conscience du fait que, si la planète porte en elle ses propres ressources, sa propre sauvegarde, il nous appartient de veiller à sa si fragile harmonie...et de garder les yeux ouverts. Plus que jamais.

  • Mon 1er roman publié - Episode 3 : la sortie en librairie!

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    Alors que je commence à m'atteler avec énergie et passion à mon prochain projet (qui, si tout va bien, sera publié avant la fin de l'année, toujours aux Editions du 38), depuis hier mon premier roman peut être commandé en librairie ou en ligne (pour la version papier, pour la version numérique, il faudra encore attendre quelques jours).

    C'est un mélange de satisfaction et de soulagement que d'être arrivée au dénouement du processus qui a débuté il y a plus de deux ans lorsque l'écriture de ce roman m'est apparue comme une nécessité. L'aboutissement de ce projet a suscité d'autres envies: de scénarii, de romans, de nouvelles...bref, d'écriture(s). Une passion plus que jamais vivace et un précieux refuge aussi quand l'actualité est aussi sombre même si la tentation que le refuge devienne un moyen de faire écho à la tristesse et à la colère est aussi grande. Comment la jeune littérature interroge-t-elle le monde? Ce sera d'ailleurs le sujet du débat auquel j'aurai l'honneur de participer, avec Kiko Herrero, Antoine Mouton, François-Henri Désérable et François Bégaudeau, dans le cadre du Festival du Premier Roman de Laval avant une séance de dédicaces (une autre est prévue très bientôt, je vous communiquerai prochainement la date). Je vous parlerai ultérieurement plus longuement de ce festival et de son beau programme.

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    En attendant la suite, je vous rappelle ci-dessous, le premier épisode, sur la genèse de mon roman, publié le 8 mars dernier:

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    Avant, il y a eu des balbutiements, des tentatives d'écriture(s). "L'amor dans l'âme" est mon vrai premier roman. A la fin du mois de mars, il sera disponible en librairie, en papier. Il sera aussi disponible en numérique. Alors, il sera peut-être sous vos yeux et il ne m’appartiendra plus. Petite, mon rêve était déjà de publier un roman. Alors, vous comprenez, c’est un saut dans le vide et un rêve d’enfance. Très tôt, il y a eu des quantités de livres dévorés, et surtout, il y a eu le cinéma. Une autre passion de l’enfance. Qui a changé le cours de ma vie. Qui imprègne d’ailleurs ce roman. Un roman sinueux, labyrinthique, cinématographique. Dans les lieux où il se déroule, les références, la structure. Plus récemment, il y a un peu plus de deux ans, il y a eu le fracas de la réalité. Un fracas assourdissant. La mort. Ineffable. Impensable. La part de rêve que, malgré tout, elle ne sera pas parvenue à annihiler.
     
    L’écriture, la nécessité, viscérale, vitale même, d’écrire a été plus forte. Le chant fougueux des mots pour affronter le silence tétanisant de la disparition. Ecrire pour affronter l’indicible. Un cri de colère au départ.  Des coups au cœur. Des bleus à l’âme. Un élan du cœur, peut-être. Et les mots, rageurs ou langoureux, comme seul rempart, seule issue. Inéluctables.
     
    Ce bonheur-là, rien ne peut le briser : inventer un univers, ciseler une phrase, me laisser être accompagnée par elle, hantée parfois, la tordre, la déchiqueter, la reconstruire, la modeler, se reconstruire, l’effacer, s’effacer devant les mots qui s’imposent. Jusqu’à l’obsession. Jusqu’à l’oubli de soi et de ses blessures. Un pansement. Une parenthèse. Fugaces et enivrants.
     
    En dehors de ma maison d’édition, personne n’a encore lu ce roman. Un roman c’est une confiance, celle d’un éditeur, en l’occurrence une éditrice. Une confiance sans laquelle je ne pourrais et n’oserais vous le livrer. Grâce à son regard aiguisé, son empathie, sa confiance. Merci à elle à nouveau car écrire c’est aussi sans cesse repousser les doutes qui vous murmurent et vous assènent inlassablement que c’est une folie, une inconscience, une vanité. Et les miens savent être vindicatifs et bruyants.
     
    Il faut une dose de folie sans doute aussi pour livrer une part de soi. Parce que si ce sont des personnages, si c’est une fiction, un roman, c’est toujours une part de soi. Une vérité légèrement mensongère. Un espace de liberté. De vérité. D’audace peut-être. Mais sûrement pas de courage. Le vrai courage, il a dicté l’envie et la rage et la nécessité d’écrire ce roman, et il lui est dédié.
     
    J’ai hâte d’avoir le plaisir d’échanger avec vous sur ce livre et sur le sujet qui en a dicté l’écriture. Vos avis et commentaires seront toujours les bienvenus.
     
    Son titre est donc « L’amor dans l’âme ». La mort dans l’âme, au départ. "L’amor" l’emporte sur la mort, peut-être, finalement. A vous de voir.
     
    Ce roman, je l’ai aussi écrit pour des bienveillants. Il vous appartient désormais. Il va prendre son envol. Vivre sa vie. Je partagerai ici ses aventures, et celles qu’il me fera vivre. Un débat dans un festival de premier roman auquel j’ai le plaisir d’être conviée et une séance de dédicaces dans une librairie sont déjà prévus, je vous en dirai bientôt plus.
     
    En attendant, je vous en dévoile aujourd’hui le titre et la couverture. A suivre, très bientôt, le deuxième épisode, avec la quatrième de couverture qui vous en dira plus sur le sujet du roman.
     
    Pour en savoir plus sur Les éditions du 38 par lesquelles je suis ravie et fière d’être publiée (en papier ET en numérique donc) : http://www.editionsdu38.com/
  • Programme du 8ème Festival International du Film Policier de Beaune (du 30 mars au 3 avril 2016)

     

    Beaune2016

    Ci-dessus, l’affiche de l’édition 2016 du Festival International du Film Policier de Beaune qui aura lieu cette année du 30 mars au 3 avril 2016 et auquel j’avais eu le plaisir d’assister dans des conditions idylliques l’an passé grâce à 13ème rue, partenaire du festival, un bonheur pour l’inconditionnel de cinéma policier que je suis (et cela ne date pas d’hier comme vous le verrez sur la photo ci-dessous), d'autant que, en 8 années, ce festival a réussi à s'imposer comme un événement incontournable pour les cinéphiles et amoureux de cinéma policier.

     

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    Cliquez ici pour lire mon compte rendu complet et détaillé de l’édition 2015 du Festival International du Film Policier de Beaune.

     

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    Une fois de plus, le programme du festival semble particulièrement réjouissant. Sachez que le festival est accessible à tous mais que les séances sont fréquemment complètes.

    Ainsi, c’est à Beaune que fut projeté le film qui était pour moi le meilleur de l’année 2015 (et qui fut le grand lauréat du festival): VICTORIA de Sebastian Schipper dont vous pouvez retrouver ma critique en cliquant ici.

    Vous trouverez toutes les informations pratiques sur le site officiel du festival: http://www.festivaldufilmpolicier-beaune.com/2016/

    Le festival rendra hommage au cinéaste Brian De Palma, voilà qui promet de beaux moments de cinéma et de festival, en plus de ceux que nous réserveront sans aucun doute les avant-premières et les 8 films sélectionnés en compétition ainsi que les 6 films sélectionnés dans la compétition Sang Neuf. Le 2 avril, à 15H, il donnera une leçon de cinéma (entrée libre).

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    Après LA CHAMBRE BLEUE de Mathieu Amalric, le Prix Claude Chabrol 2016 est attribué au film COUP DE CHAUD de Raphaël Jacoulot et sera remis le jeudi 31 mars à Beaune par Cécile Maistre Chabrol.

    Le Cercle Rouge décerne le Grand Prix du Roman noir français 2016 à Dominique Manotti pour son roman Or noir (Série noire, Romans noirs, Gallimard).

    Le Cercle Rouge décerne le Grand Prix du Roman noir étranger 2016 à Boris Quercia pour son roman Tant de chiens (Asphalte, novembre 2015, Perro muerto, traduit de l’espagnol (Chili) par Isabel Siklodi).

    En 2016, un jury composé de Paolo Bevilacqua, Thomas Chabrol, Violaine Chivot, Sylvie Granotier, Alice Monéger et Christophe Smith, sous la présidence de Jean-Christophe Grangé, décerne le Prix du Premier Roman policier à François-Henri Soulié pour son roman Il n’y a pas de passé simple (Éditions du Masque, avril 2016).

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    Apres le passage remarqué du duo Les Enquêtes du Département V : Miséricorde / Les Enquêtes du Département V : Profanation l’année dernière, les enquêteurs Carl et Assad reviennent à Beaune pour le troisième volet de leurs sombres aventures : LES ENQUETES DU DEPARTEMENT V : DELIVRANCE de Hans Petter Moland (Danemark, Allemagne, Suède, Norvège). Projection du film samedi 2 avril après la cérémonie du Palmarès. En présence de l’équipe du film.

    JURYS

    66ème Festival de Venise (Mostra)

    Le jury sera ainsi présidé par la comédienne et réalisatrice Sandrine Bonnaire et composé de:

    Jean-Pierre Améris (réalisateur et scénariste), Cédric Anger (réalisateur et scénariste), Marina Fois (Comédienne), Melvil Poupaud (Comédien, realisateur et scenariste), Ludivine Sagnier (comédienne), Pierre Schoeller (réalisateur et scénariste).

    Le jury Sang Neuf sera présidé par le réalisateur, scénariste, producteur et présentateur TV Serge Moati et composé de:

    Xavier Durringer (réalisateur, scénariste et producteur), Philippe Haim (réalisateur, scénariste et compositeur), Caroline Proust (comédienne), Bruno Todeschini (comédien).

    FILMS EN COMPETITION

     
    BRAQUEURS
    (The Crew)

    de/by Julien Leclerq
    avec/with Sami Bouajila, Guillaume Gouix,
    Kahina Carina, Youssef Hadji & Kaaris
    (France)

     

     

    DESIERTO
    de/by Jonas Cuaron
    avec/with Gael Garcia Bernal
    (Mexique, France/Mexico, France)

     

     
    DIAMANT NOIR
    (Dark Inclusion)

    de/by Arthur Harari
    avec/with Niels Schneider
    (France)
    1er film/1st film

     

     

    FRITZ BAUER,
    UN HEROS ALLEMAND

    (The People vs. Fritz Bauer)
    de/by Lars Kraume
    avec/with Burghart Klaussner
    (Allemagne/Germany)

     

     
    LEA
    de/by Marco Tullio Giordana
    avec/with Vanessa Scalera
    (Italie/Italy)

     

     
    MAN ON HIGH HEELS
    (Hai-hil)
    de/by Jin Jang

    avec/with Cha Seung-won
    (Coree du Sud/South Korea)

     

     
    TO STEAL FROM A THIEF
    (Cien anos de perdon)
    de/by Daniel Calparsoro
    avec/with Luis Tosar, Rodrigo de la Serna
    (Espagne, France/Spain, France)

     

     
    VERY BIG SHOT    
    (Film kteer kbeer)
    de/by Mir-Jean Bou Chaaya
    avec/with Alain Saadeh, Fouad Yammine
    (Liban, Qatar/ Lebanon, Qatar)
    1er film/1st film
     Compétition Sang Neuf

     

     
    LES ARDENNES
    (The Ardennes)

    de/by Robin Pront
    avec/with Jeroen Perceval, Kevin Janssens, Veerle Baetens
    (Belgique, Pays-Bas/Belgium, Netherlands)

     

     
    CLEAN HANDS
    de/by Tjebbo Penning
    avec/with Frederic Brom, Poal Cairo, Jenne Decleir
    (Pays-Bas/Netherlands)

     

     
    LES DEMONS
    (The Demons)
    de/by Philippe Lesage
    avec/with Pascale Bussieres, Raphaelle Caron, Victoria Diamond
    (Canada)

     

     
    ONE OF US
    de/by Stephan Richter
    avec/with Dominic Marcus Singer, Jack Hofer, Birgit Linauer
    (Autriche/Austria)

     

     
    TOUT VA BIEN
    (Much Ado About Nothing)
    de/by Alejandro Fernandez Almendras
    avec/with Augustin Silva, Li Fridman, Paulina Garcia
    (Chili, France, Etats-Unis/Chile, France, USA)
    WHAT S IN THE DARKNESS
    de/by Wang Yichun
    avec/with Su Xiatong, Guo Xiao, Lu Qiwei
    (Chine/China)
  • Festival de Cannes 2016 : découvrez la nouvelle version de mon blog consacré au 69ème Festival de Cannes

    Cliquez sur l'affiche du Festival de Cannes 2016 qui vient d'être dévoilée pour accéder à la nouvelle version de mon blog consacré au festival http://inthemoodforcannes.com. Vous y trouverez bien entendu toutes les informations sur cette magnifique affiche.

    affiche cannes 2016.jpg

  • Le Jean Imbert Cinéma Club 2016 au cinéma MK2 du palais de Tokyo: le programme

    Cliquez sur la photo ci-dessous pour lire l'article publié sur mon site http://inthemoodforhotelsdeluxe.com et pour connaître le programme détaillé.

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    © HLenie

     

  • Mon premier roman publié - Episode 2 : la quatrième de couverture

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    Mon roman sera très prochainement disponible, d'abord dans sa version papier (dans toutes les librairies, à la commande, et  sur la majorité des sites de vente en ligne comme Amazon ou la Fnac) et peu de temps après également en numérique, publié aux Editions du 38.

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    Après le 1er épisode sur la genèse du roman et sa couverture (à lire, ici), je vous révèle ici en avant-première sa quatrième de couverture (en basse résolution, il s'agit de la maquette, la véritable version sera évidemment de meilleure qualité). De beaux événements sont d'ores et déjà prévus autour de la sortie. Je vous en informerai bien sûr ici. Je vous dirai  également quand il sera disponible.