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télévision - Page 19

  • "Braquo", la série d'Olivier Marchal, ce soir sur Canal plus

    braquo2.jpgInthemoodforcinema.com vous avait parlé de "Braquo", la  série d'Olivier Marchal, dès avril 2009, à l'occasion d'une passionnante Master Class avec Olivier Marchal, dans les locaux de Canal plus, une série dont vous avez pu suivre les coulisses sur internet sur http://braquo.canalplus.fr .

    Ce soir, à 20H45, sur canal plus, sera diffusé le premier épisode de 52 minutes sur les 8 que compte la série.

    Cliquez ici pour lire mon article consacré à "Braquo" et le résumé de la master class d'Olivier Marchal!

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  • "Braquo", la série d'Olivier Marchal, sur Canal plus le 12 octobre

    braquo2.jpgInthemoodforcinema.com vous avait parlé de "Braquo", la  série d'Olivier Marchal, dès avril 2009, à l'occasion d'une passionnante Master Class avec Olivier Marchal, dans les locaux de Canal plus, une série dont vous avez pu suivre les coulisses sur internet sur http://braquo.canalplus.fr .

    A l'occasion de la diffusion, le 12 octobre prochain, à 20H45, sur canal plus, du premier épisode de 52 minutes sur les 8 que compte la série, je vous propose de nouveau, ci-dessous, le compte rendu de cette passionnante Master class qui vous en dira plus sur cette série vivement recommandé par inthemoodforcinema.com .

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    © Tibo & Anouchka / CAPA DRAMA / CANAL +

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    © Tibo & Anouchka / CAPA DRAMA / CANAL +

     

     

    Ci-dessus: début de la Master Class "Braquo", d'Olivier Marchal,  à Canal plus

     

     Dans le cadre du club 300  d’Allociné (dont je vous reparlerai -très- prochainement), et en partenariat avec Canal plus, dans les locaux de la chaine était organisée hier soir une Master Class avec Olivier Marchal, suite à la projection de quelques épisodes de la websérie documentaire « Braquo » (actuellement diffusée sur internet) consacrée à la série coréalisée par Olivier Marchal et Frédéric Schoendoerffer et programmée à la rentrée prochaine sur Canal plus. Le (très) petit nombre de blogueurs présents a contribué à procurer à cette rencontre un caractère très intime et à cet échange un caractère passionnant.

     

    Ce web documentaire consacré à "Braquo" est une manière inédite d’annoncer la programmation d’une série, et de susciter l’intérêt et le désir du téléspectateur pour celle-ci. Ce making of réalisé sous la direction d’Olivier Marchal est constitué de 30 épisodes qui sont et seront diffusés sur internet, permettant ainsi aux internautes de s’immiscer dans les coulisses du tournage pour suivre les étapes de la conception de la série. Cette websérie documentaire imaginée par Canal+ et Capa a été confiée à un jeune réalisateur : Sacha Chelli.  Depuis le 30 mars, un nouvel épisode hebdomadaire raconte donc une étape de la préparation sur le site  http://www.braquo.tv : casting, formation des acteurs, crash, fusillades…

     

    Le montage nerveux et rythmé contribue à l’immersion totale du téléspectateur et reflète parfaitement la tension et la fébrilité que génère un tournage, et celui-ci en particulier. La websérie témoigne ainsi de tout ce qui constitue un tournage : les tensions et les joies mais aussi de l’extrême précision du travail d’Olivier Marchal, de la passionnante, parfois angoissante mais surtout jubilatoire aventure que constitue un tournage comme celui-ci. Il s’y exprime sans langue de bois procurant ainsi à cette websérie le même réalisme, (évidemment me direz-vous puisqu’il s’agit ici de la réalité) qu’à la série elle-même.

     

    Hervé Chabalier s’est déclaré particulièrement fier de « participer aux côtés de Canal à cette production originale pour le web : une websérie avant la série… la réalité précédant la fiction ! ». « Braquo, les coulisses » constitue ainsi un lieu d’expérimentation  d’une nouvelle forme d’expression et d’écriture audiovisuelle. Canalplus.fr réunit en effet plus de 3 millions de visiteurs uniques mensuels et se positionne parmi les leaders de sites médias français.

     

    Cette websérie relève donc de la volonté d’accompagner la sortie de la série « Braquo » très en amont et de tenir les internautes en haleine jusqu’à la diffusion télévisée de la série, l’objectif étant la qualité du contenu plutôt qu’un buzz inepte. Elle témoigne aussi du rôle croissant d’internet dans les stratégies de communication des diffuseurs et producteurs (et distributeurs concernant le cinéma).

     

     Avec beaucoup de franchise, d’humilité aussi, Olivier Marchal a donc répondu aux questions concernant cette série atypique. Son souhait était avant tout de parler du « malaise grandissant », de la « difficulté d’être flic », de « la façon dont ils sont (mal)traités », estimant qu’ils méritent d’être pris en considération, qu’on s’occupe de leur mélancolie (pour ceux que le sujet intéresse, Olivier Marchal a évoqué un « Complément d’enquête » pour lequel il a été interviewé sur ce sujet, diffusé sur France 2 la semaine prochaine). Il souhaite surtout montrer ce que « l’on n’a pas encore trop vu : que de l’humain, que de l’émotion, juste des flics qui essaient de s’en sortir ». Dans cette série, tournée en 35mm (le projet initial était d’ailleurs destiné au cinéma), les enquêtes seront donc relativement anecdotiques.

     

     Olivier Marchal s’est dit fasciné par ces policiers qu’il avait côtoyés de très près qui ont « plongé » du côté  du banditisme sans qu’il s’aperçoive de rien, rien dans leur comportement ne permettant de déceler une quelconque remise en question ou encore moins cette double vie. Pour lui, il était aussi important que ses personnages restent malgré tous positifs, et que ces flics soient malgré eux obligés de commettre des exactions. Pour lui, cela pose un cas de conscience tous « ces voyous qui écrivent des livres et dont on fait des films », tout en précisant avoir écrit la bible du scénario de « Braquo »…avec un ancien braqueur.

     

     Il a également évoqué le casting (Anglade, Duvauchelle, Rocher, Duchaussoy,  Malerba), louant la prestation époustouflante d’Anglade dont la websérie permet d’entrevoir le perfectionnisme en accord avec celui du réalisateur. Des écorchés vifs plutôt que des acteurs « bankable » qui contribuent fortement au sentiment de réalisme de la série.

     

    Olivier  Marchal a aussi déclaré s’être régalé à écrire, étant réellement en empathie avec ses personnages. A une question concernant une éventuelle suite à la série de 8 fois 52 minutes, il a parlé d’une fin « ouverte et surprenante ». 

     

     Par ailleurs, Gaumont, qui a l’excellente idée de projeter actuellement un grand classique du cinéma,  en projection numérique, dans certaines salles Gaumont, (un par mois, en Avril, "Le Cerveau") pour nous le faire redécouvrir pourrait aussi permettre que la série soit projetée au cinéma dans ce cadre-ci. 

     

    Il a aussi évoqué sa coréalisation avec Frédéric Schoendoerffer, salutaire selon lui en raison des journées de 20H de travail pour ce projet. Il est en tout cas très fier de cette série « noire, intense, mais jamais glauque, glamour dans son casting et son décor avec une histoire très romanesque » dont ces quelques extraits de la websérie laissent augurer le meilleur,   dans la lignée des palpitants « Gangsters » ou « 36 quai des Orfèvres » (même si le ton et le cadre de la série seront différents).

     

    Grâce à son expérience (Olivier Marchal a d'abord été policier à la P.J.,  inspecteur de la Brigade criminelle de Versailles et de la section antiterroriste, puis chef d'une brigade de nuit au milieu des années 1980), son cinéma est imprégné d’un réalisme, d’une justesse, d’une tension captivants mais aussi d’une direction d’acteurs précise qui ont renouvelé le polar français en lui apportant un nouveau souffle, et un style encore inédit.

     

    Force est de constater que cette websérie inédite est terriblement efficace, qu’elle en montre suffisamment mais pas trop pour susciter le désir de voir la série qui, si elle se révèle aussi palpitante que ses coulisses,  est promise à un joli succès, en tout cas souhaitons-le lui. A suivre donc à la rentrée prochaine sur Canal + pout la série et dès à présent sur http://www.braquo.tv pour la websérie vivement recommandée par Inthemoodforcinema.com .

     

    Pitch de la série : Flics de terrain au SDPJ 92, Caplan (Jean-Hugues Anglade), Morlighem (Joseph Malerba), Vachewski (Nicolas Duvauchelle) et Roxane (Karole Rocher) interviennent sur tout le département des Hauts-de-Seine, entre Neuilly et Nanterre, quartiers chics et zones de non-droit.  Mais leur vie bascule lorsque Rossi, leur commandant, injustement condamné dans une affaire, décide de se suicider. Dès lors, ils vont se lancer dans une contre-enquête pour laver son honneur et confondre ses accusateurs. Pris dans un engrenage mortel, ils vont être obligés de « monter au BRAQUO » pour sauver leur peau et protéger leurs familles.  Harcelés par leur administration, poursuivis par l’IGS (la police des police), ils vont tourner le dos aux règles établies et à leurs illusions en adoptant un mode de vie régi par l’adrénaline, la prise de risque, le sang et la mort…  BRAQUO suit au plus près la trajectoire de ces hommes ordinaires qui, malgré eux, vont progressivement plonger dans la violence et la paranoïa, tout en exerçant leur métier de flic.

     

    Filmographie sélective d’Olivier Marchal :

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    © Tibo & Anouchka / CAPA DRAMA / CANAL +

     

    En tant qu'acteur

    Cinéma

     

    1988 : Ne réveillez pas un flic qui dort, de José Pinheiro

    1993 : Profil bas, de Claude Zidi

    1998 : La Puce, d'Emmanuelle Bercot

    2004 : 36 Quai des Orfèvres

    2006 : Ne le dis à personne, de Guillaume Canet

    2006 : Un Roman Policier, de Stéphanie Duvivier

    2007 : Truands, de Fréderic Schoendoerffer

    2007 : Scorpion, de Julien Séri

    2008 : Le Bruit des gens autour, de Diastème

    2009 : Quelque chose à te dire, de Cécile Telerman

     

    Télévision

    1996-2001 : Quai n°1

    1999-2002 : Police District

    2002 : Chut ! de Philippe Setbon, avec Sophie Guillemin

    2003 : Les Robinsonnes de Laurent Dussaux

    2005 : Éliane de Caroline Huppert, avec Florence Pernel

    2006 : Les Innocents d'après Simenon

    2006 : Une fille de ferme d'après Maupassant

    En tant que réalisateur

     

    Courts-métrages

     

    2002 : Un bon flic

     

    Longs-métrages

     

    2002 : Gangsters, avec Richard Anconina

    2004 : 36 Quai des Orfèvres, avec Daniel Auteuil et Gérard Depardieu

    2008 : MR 73, avec Daniel Auteuil et Olivia Bonamy

     

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    © Tibo & Anouchka / CAPA DRAMA / CANAL +

     

    Articles liés à celui-ci :

     

    Ma critique de « 36 quai des Orfèvres » d’Olivier Marchal

    Ma critique de « Flics »

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  • Avant-première : Alain Delon sur Orange ciné géants « Dans mon cinéma »

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    Alain Delon dans "L'Eclipse" d'Antonioni (1962)

    orangecinéma.jpgCe lundi 5 octobre, à 20H40, sur Orange Ciné géants sera diffusé l'épisode 1 d'une série de documentaires intitulés « Dans mon cinéma », des documentaires dans le cadre desquels des personnalités du septième art commentent des extraits de leur propre filmographie et des extraits de films qu'ils ont en grande partie choisis. Le premier épisode de cette série est consacré à Alain Delon et réalisé par Raymond Vouillamoz.  Ses propos sont recueillis par Dominique Warluzel.

    Vous n'êtes pas sans savoir que l'acteur en question est pour partie à l'origine de ma passion pour le cinéma et surtout un grand nombre de chefs d'œuvres dans lesquels il a joué (« Monsieur Klein » de Losey, « La Piscine » de Jacques Deray, « Le Cercle rouge » et "Le Samouraï" de Jean-Pierre Melville, « Plein soleil » de René Clément, « le Guépard » de Luchino Visconti, "Rocco et ses frères" du même Luchino Visconti, "L'Eclipse" d'Antonioni, "La Veuve Couderc" de Pierre Granier-Deferre...) à tel point que j'ai écrit un scénario de long-métrage dont le rôle principal est écrit pour Alain Delon. A bon entendeur... L'histoire de ce scénario est d'ailleurs presque un vrai film, je vous la raconterai un jour...

    delon21.jpgLorsqu'Orange, avec qui Inthemoodforcinema.com avait un partenariat pour le 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville (18 d'entre vous ont ainsi remporté des pass pour le festival grâce à Orange et inthemoodforcinema.com), m'a proposé de visionner ce documentaire en avant-première j'ai évidemment été tout de suite enthousiaste !

    loveletters.jpgCe qui m'étonne toujours, c'est à quel point les avis sont tranchés lorsqu'il est question d'Alain Delon. On l'adore ou on le déteste. Il séduit ou il insupporte. Il joue subtilement avec son image dont certains sont malheureusement dupes, et dans laquelle lui-même sans doute se retrouve parfois enfermé, isolé. Et moi j'ai ces images à jamais gravées dans ma mémoire : celle du 25ème Film Policier de Cognac dont il était l'invité d'honneur et dont j'étais membre du jury de cinéphiles. Là, lors d'une soirée, à deux mètres de moi, un Delon jovial et rieur, loin de l'image à laquelle on le réduit parfois, un Delon autour duquel se formait un cercle de respect mais aussi de convoitise (dans lequel se situaient des réalisateurs connus que je ne citerai pas qui semblaient alors prêts à tout pour lui parler comme des vassaux avec leur roi). Et puis  il y a cette autre image, inoubliable, des 60 ans du Festival de Cannes d'un Alain Delon ému aux larmes rendant hommage à Romy Schneider (une vidéo que vous pouvez voir sur mon autre blog "In the mood for Cannes"). Des images aussi du grand acteur de théâtre qu'il est également : dans "Variations Enigmatiques",  « Les Montagnes russes », « Sur la route de Madison », « Love letters ». Et puis tant d'images de cinéma...

    Il est intéressant d'entendre l'acteur évoquer sa filmographie mais aussi revenir sur des moments clefs de sa carrière et delon6.jpgsur les personnalités qui l'ont marqué. Le seul bémol concerne la durée du documentaire : 52 minutes beaucoup trop courtes pour évoquer une telle carrière, 52 minutes qui donnent l'impression d'un survol au goût d'inachevé. Cet entretien n'en est pas moins passionnant, l'acteur s'exprimant rarement sur sa carrière, et encore plus rarement sur celle des autres, nous permettant de découvrir un cinéphile passionné, un homme sensible et charismatique, nostalgique et mélancolique, même "passéiste" comme il se définit lui-même, à fleur de peau, touchant, mais aussi un homme avec des prises de position pas forcément politiquement correctes qui se dévoile sans jamais être impudique.

    Pour ceux qui comptent regarder le documentaire, je vous conseille d'arrêter votre lecture ici... Pour les autres en voici un résumé...

    Le premier extrait (« Deburau » de Guitry-1951) le bouleverse d'emblée de même que le dernier, un extrait de « La fin du jour » de Duvivier (1939) qui le fait « pleurer à chaque fois ». L'un comme l'autre évoquent la passion pour ce « plus beau métier du monde » qu'est le métier d'acteur mais aussi la solitude de l'acteur.

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    Maurice Ronet, Marie Laforêt, Alain Delon dans "Plein soleil" de René Clément

    Il n'est pas moins ému quand il s'agit de revenir sur sa propre filmographie. Il commente ainsi sept extraits de ses propres films. Il commence par « Plein soleil » de René Clément dont il dit que c'est pour lui le plus grand réalisateur mais surtout le plus grand directeur d'acteurs, et pour lequel il semble éprouver une admiration sans bornes. Il précise également qu'il devait au départ interpréter le rôle que Maurice Ronet jouera finalement et que, malgré son jeune âge (24 ans alors), il avait réussi à convaincre Clément (et d'abord sa femme...) de le faire changer de rôle. Pour ceux qui n'ont pas encore vu « Plein soleil » dont la direction d'acteurs est effectivement remarquable je vous le recommande vivement.

    piscine.jpgLe deuxième extrait est une scène de « La Piscine » de Jacques Deray avec Romy Schneider, des images qu'il dit ne pas pouvoir revoir sans être bouleversé, chaque film et évidemment celui-ci, étant pour lui « une tranche de vie ».

    Le troisième extrait est un extrait du premier des 28 films qu'il a produits : « « L'Insoumis » d'Alain Cavalier, dont le sujet (La Guerre d'Algérie) était, pour l'époque, audacieux et engagé, un film inspiré de l'histoire vraie de l'avocate Gisèle Halimi enlevée par l'OAS.

    Le quatrième extrait nous présente la fin de « Deux hommes dans la ville » de Giovanni dans lequel Delon jouait face à celui qui l'appelait « Le Môme » et qu'il admirait tant : Jean Gabin. Il explique comment il a lui-même mis en scène la fin du film, d'ailleurs admirablement réalisée, une scène qui fait entrevoir toute l'horreur d'une condamnation à mort ( et dont la force semble en contradiction avec les propos de Delon sur la peine de mort dont il est dommage qu'il ne les ait pas davantage explicités, des propos avec lesquels je ne suis pas d'accord mais qui prouvent néanmoins à quel point l'acteur reste « insoumis », une qualité finalement louable dans un milieu cinématographique au discours souvent très formaté) .

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    Alain Delon et Simone Signoret dans "La Veuve Couderc" de Pierre Granier-Deferre

    L'extrait suivant est un extrait de « La Veuve Couderc » de Granier-Deferre (1971) , une scène qui est selon Delon « une des plus belles scènes d'amour non charnelles » de l'histoire du cinéma. Sa relation avec Signoret était faîte « de respect et d'admiration mutuels ». Elle lui apprit « la qualité des silences et des regards ».

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    Alain Delon et Claudia Cardinale dans "Le Guépard" de Luchino Visconti

    Evidemment il ne pouvait pas non plus ne pas choisir un extrait du « Samouraï » de Melville, l'occasion pour lui de revenir sur le sens du détail du cinéaste, et il ne pouvait pas non plus faire l'impasse sur « Le Guépard » de Visconti.  A cette occasion, il avoue que Burt Lancaster est le seul acteur face auquel il fut intimidé. Pour lui Visconti était avant tout « un esthète ».

    asphaltsmall.jpgS'il est parfois arrivé à Alain Delon de commenter sa propre carrière je l'ai plus rarement entendu évoquer celles des autres, c'est à mon avis l'intérêt de ce documentaire. Il faut voir avec quelle émotion il regarde « Marylin Monroe, « mythe universel »  dans un extrait d' « Asphalt jungle »  (« Quand la ville dort ») de John Houston, Marylin qu'il n'a jamais rencontrée  ou avec quel émoi il évoque  la fin du film lorsque Sterling Hayden rentre mourir avec ses chevaux, une fin qui lui fait penser à la manière dont il aimerait mourir.

    Il revient aussi sur sa définition de l'acteur. Pour lui un comédien est quelqu'un qui a la vocation, qui apprend le métier, qui devient comédien. Il cite ainsi en exemple Belmondo et Huster. Pour un acteur, il s'agit en revanche d'un accident comme ce fut le cas pour lui, pour Gabin ou Ventura. « L'acteur vit, le comédien joue ».

    Il a également choisi un extrait de « La Grand Illusion » de Jean Renoir, « un des plus grands films de l'histoire du cinéma », qu'il commente et notamment la scène du « petit navire », « scène d'anthologie » entre Dalio et Gabin.

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    Burt Lancaster dans "Le Guépard" de Luchino Visconti

    Si Delon admirait Gabin, Garfield (inoubliable dans « Le Facteur sonne toujours deux fois » de Tay Garnett) était pour lui son « Dieu », le plus grand acteur dont il admire la modernité du jeu, avec Lancaster et Brando avec lequel il regrette de n'avoir jamais joué ( « Le jour où Marlon partira je serai mort cliniquement » disait-il avant la mort de ce dernier). Quant aux réalisateurs, Melville, Clément, Visconti forment pour lui le trio remarquable.

    Lauren Bacall et Ava Gardner traversent aussi ce documentaire trop court pour évoquer toute sa carrière mais qui permet d'en envisager l'impressionnante étendue et le nombre de chefs d'œuvre qui l'ont jalonnée.

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    2009. Alain Delon dans une publicité pour "Eau sauvage" avec une photo prise par Jean-Marie Périer, en 1966 . Il avait alors 31 ans.

    J'en profite aussi pour vous recommander le très beau livre de photos et de témoignages signé Philippe Barbier consacré à Alain Delon et Romy Schneider  intitulé "Ils se sont tant aimés".

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     Articles liés  à Alain Delon sur inthemoodforcinema.com :

     « Les Montagnes russes », 

     « Sur la route de Madison »,

    « Love letters ».

     « La Piscine » de Jacques Deray

     Le Guépard » de Visconti

  • "Apocalypse" d'Isabelle Clarke et Daniel Costelle: un succès mérité...

    Je ne pouvais pas ne pas vous parler une dernière fois d'"Apocalypse" d'une part parce que les épisodes 5 et 6 diffusés hier soir on rassemblé 7,4 millions de spectateurs, se plaçant en tête des audiences de la soirée, d'autre part parce que le DVD sort aujourd'hui.

     En plus des 6 épisodes, vous y trouverez 1H45 de bonus avec des images non utilisées ou des séquences plus longues mais également un making of de 52 minutes. Il serait aussi prévu qu'il soit diffusé dans les classes de 3ème et 1ère.

     Le succès de ce documentaire montre qu'une télévision exigeante et intelligente est possible et que certaines télévisions ont parfois tort de sous-estimer l'intérêt de leurs télespectateurs pour des sujets a priori plus "rugueux".

    Cliquez ici pour lire ma critique d'"Apocalypse"

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  • "Valse avec Bachir" d'Ari Folman: ce soir, 20H45, sur Canal+

    Ce soir, sur Canal+, à 20H45, ne manquez pas "Valse avec Bachir" d'Ari Folman.

    Retrouvez ma critique, ci-dessous, publiée lors de la sortie du film.

    Un documentaire d'animation d'une effroyable beauté

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    Alors qu’il y a quelques jours encore j’évoquais mon peu  d’appétence pour le cinéma d’animation, c’est en toute logique  que je vais vous faire part aujourd’hui de mon enthousiasme et de mon émotion pour…un film d’animation. Un film d’animation d’un genre très particulier néanmoins. En compétition lors du dernier festival de Cannes où il a fait figure de favori, il est reparti sans un prix mais avec un écho médiatique retentissant. C’est donc avec impatience que j’attendais sa sortie en salles l’ayant manqué à Cannes.

    18939633.jpgCela commence par la course d’une meute de chiens face caméra. L’image nous heurte de plein fouet : féroce, effrayante, belle et terrifiante. Une meute de chiens par laquelle, dans ses cauchemars, un ami d’Ari est poursuivi. 26 chiens exactement. Le nombre de chiens qu’il a tués durant la guerre du Liban, au début des années 1980, ce poste lui ayant été attribué parce qu’il était incapable de tuer des humains. Il raconte ce cauchemar récurrent à Ari mais ce dernier avoue n’avoir aucun souvenir de cette période, ne faire aucun cauchemar. Le lendemain, pour la première fois, 20 ans après,  un souvenir de cette période niée par sa mémoire surgit dans la conscience (ou l’inconscient) d’Ari : lui-même alors jeune soldat se baignant devant Beyrouth avec deux autres jeunes soldats sous un ciel lunaire en feu d’une beauté terrifiante. Il lui devient alors vital de connaître ce passé enfoui, ces pages d’Histoire et de son histoire englouties par sa mémoire. A cette fin,  il va aller à la rencontre de ses anciens compagnons d’armes, neuf personnes interrogées au total (dont deux ont refusé d’apparaître à l’écran sous leur véritable identité.) A l’issue de ces témoignages il va reconstituer le fil de son histoire et de l’Histoire et l’effroyable réalité que sa mémoire a préféré gommer…

    Un film d’animation d’un genre très particulier donc. D’abord parce qu’il est autobiographique : cette histoire, le troisième long-métrage du réalisateur (après « Sainte Clara » en 1996 et « Made in Israël » en 2001) est en effet celle du réalisateur israélien Ari Folman pour qui ce film a tenu lieu de thérapie. Ensuite parce que ce sont de vrais témoignages, poignants, et les voix de ces témoins donnent un aspect très documentaire à ce film hybride et atypique : d’abord tourné en vidéo, monté comme un film de 90 minutes, puis un story board en 2300 dessins ensuite animés, c’est un mélange d’animation Flash, d’animation classique et de 3D.  Ce mode filmique si particulier n’est nullement un gadget mais un parti pris artistique au service du propos auquel il apporte sa force et sa portée universelle. Un documentaire d’animation sur la guerre du Liban : oui, il fallait oser. Ari Folman s’affranchit des règles qui séparent  habituellement documentaire et fiction et dans ce sens, et aussi parce que ce film se déroule également au Liban, néanmoins à une autre époque, il m’a fait penser à l’un de mes coups de cœur du Festival de Cannes 2008 : « Je veux voir » de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige  que je vous recommande d’ores et déjà, sans la moindre réserve. ("Je veux voir" sera projeté au festival Paris Cinéma, le 8 juillet, voir ici)

    Dès ces premiers plans de chiens en furie, nous sommes donc happés, happés par la violence sublime des images, ces couleurs noirs et ocre diaboliquement envoûtantes, oniriques et cauchemardesques,  happés par une bande originale d’une force saisissante (signée Max Richter), happés par l’envie et la crainte de savoir, de comprendre, nous aussi, en empathie avec la quête identitaire d’Ari. C’est d’abord la beauté formelle et la poésie cruelle qui en émane qui accroche notre regard, notre attention. Cette beauté ensorcelante rend supportable l’insupportable, rend visible l’insoutenable, créant à la fois une distance salutaire avec la violence de ces témoignages et événements réels mais nous aidant aussi à nous immerger dans cette histoire. Si la violence est atténuée, l’émotion ne l’est pas. Ari Folman n’a pas non plus voulu rendre la guerre lyrique mais son lyrisme visuel exacerbe encore l’absurdité de cette guerre, de ces hommes égarés que la peur fait tirer, sans savoir sur qui, et sans savoir vraiment pourquoi.

    Peu à peu, au fil des témoignages, les pièces du puzzle de la mémoire disloquée d’Ari vont s’assembler jusqu’à l’atrocité ultime, celle qui a sans doute provoqué ce trou noir, celle volonté inconsciente d’oublier, de faire taire ses souvenirs de ces jours de 1982 : le massacre de Palestiniens par les Phalangistes chrétiens, les alliés d’Israël, suite à l’assassinat du président de la République libanaise Bashir Gemayel, dans les camps de Sabra et Shatila, deux camps de Beyrouth-ouest, dont il a été le témoin impuissant (il ne nie pas pour autant la responsabilité d’Israël, du moins son inaction coupable). Au dénouement de ce poème tragique, Ari Folman a alors choisi de substituer des images réelles aux images d’animation pour rappeler, sans doute, la réalité de la guerre, sa violence, son universelle absurdité, sa brutalité. Des images d’une violence nécessaire. Qui nous glacent le sang après tant de beauté d’une noirceur néanmoins sublime.

    18939624_w434_h_q80.jpg Plus qu’un film d’animation c’est à la fois un documentaire et une fiction sur la mémoire et ses méandres psychanalytiques et labyrinthiques, sur l’ironie tragique et les échos cyniques de l’Histoire, l’amnésie tragique de l’Histoire-collective- et de l’histoire-individuelle- (si Ari a effacé cette période de sa mémoire c’est aussi parce qu’elle est un écho pétrifiant à l’histoire tragique de sa famille, victime des camps nazis, ceux  d’une autre époque, un autre lieu mais avec la même violence et horreur absurdes, presque les mêmes images des décennies après, et horreur ultime : les protagonistes ayant  changé de rôle), sur l’absurdité de la guerre que ce film dénonce avec plus d’efficacité que n’importe quel discours. La poésie au lieu de nier ou d’édulcorer complètement la violence en augmente encore l’atrocité : comme ce chant d’une ironie dévastatrice sur le Liban pendant qu’un char écrase des maisons, des voitures, lentement, presque innocemment. Comme cette couleur rouge qui se mue d’un objet anodin en sang qui coule. Ou comme cette valse avec Bashir, celle d’un tireur qui danse avec les balles qu’il tire devant le portrait de Bashir Gemayel sur fond de Chopin, qui joue avec le feu, qui danse avec la mort  dans une valse d’une sensualité violente: cette scène résume toute la beauté effroyable de ce film magnifique. Tragique et magnifique. Cette valse est aussi à l’image de la forme de ce film : entraînante, captivante comme si une caméra dansante nous immergeait dans les méandres virevoltants de la mémoire d’Ari.

    Une œuvre atypique qui allie intelligemment forme et force du propos, où la forme, sublime, est au service du fond, brutal. Une valse étourdissante d’un esthétisme d’une effroyable beauté. Une valse fascinante, inventive. Entrez dans la danse, sans attendre une seconde. Elle vous entraînera dans cette histoire, dans l’Histoire, avec une force renversante, saisissante, poignante.

    Alors, oui sans doute le grand oublié du palmarès de ce 61ème Festival de Cannes (qui me satisfait néanmoins pleinement), tout simplement peut-être parce que cette œuvre tellement atypique qui invente même un nouveau genre cinématographique (dont elle sera d’ailleurs certainement le prototype et l’unique exemplaire tant une copie lui ferait certainement perdre sa force) ne correspondait à aucune des catégories du palmarès  à moins que le jury n’ait pas osé, n’ait pas eu la même audace que celle dont Ari Folman a fait preuve dans son film, une œuvre qui répondait d’ailleurs aux exigences du président Sean Penn  témoignant de la conscience du monde dans lequel son réalisateur vit, un monde si souvent absurde et amnésique, enfouissant son Histoire dans les tréfonds de sa mémoire tragiquement et criminellement sélective.

    Lien: site officiel du film

    Sandra.M

  • "Apocalypse", les épisodes 3 et 4 ce soir sur France 2

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    En attendant de vous livrer de nouveaux articles sur le 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville, je vous rappelle que, ce soir, sur France 2, à 20H35, seront diffusés les épisodes 3 et 4 du documentaire "Apocalypse" réalisé par Isabelle Clarke et Daniel Costelle.

     Ces deux épisodes s'intitulent "Le choc" et "L'embrasement". Je vous les recommande vivement au même titre que les deux premiers qui n'ont malheureusement attiré "que" 5,7 millions de téléspectateurs, ce qui est finalement peu au regard de la qualité de ce documentaire et de son intérêt pédagogique et historique.

    Cliquez ici pour lire ma critique d'"Apocalypse" d'Isabelle Clarke et Daniel Costelle

  • Demain, ne manquez surtout pas "Apocalypse" sur France 2: ma critique en avant-première

    Demain, à 20H35, ne manquez surtout pas les deux premiers épisodes d'Apocalypse sur France 2.

    Cliquez ici pour lire en avant-première ma critique du premier épisode d' "Apocalypse"!

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    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 3 commentaires