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gérard jugnot

  • Programme complet du 11ème Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule ( 25 au 29 juin 2025)

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    Selon Stendhal, « il faut que la musique commence par nous égarer pour nous faire regarder comme des possibles des choses que nous n'osions espérer. » Voilà ce peut représenter la musique (même si là n'est pas sa seule vertu), et en particulier la musique de film : un doux égarement qui éveille à l'espoir, au rêve, et à la volonté farouche de les réaliser. 

    L'an passé, le Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule célébrait (déjà !) sa dixième édition. Déjà dis-je car je l'ai couvert toutes ces années et j'ai ainsi eu le plaisir de le voir évoluer, changer de saison, mais conserver ses principes fondateurs, celui d'un festival ouvert à tous, qui met en avant la musique de films (trop souvent oubliée des festivals, critiques...et même du Festival de Cannes qui ne lui décerne toujours pas de prix "officiel" car même si elle est mise en avant par le Prix de la création sonore et divers évènements organisés par la SACEM, il n'existe toujours pas de prix attribué à la musique lors de la cérémonie du palmarès) dans un cadre qui est là aussi une invitation au rêve, celui de La Baule et de sa plage légendaire.

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    En 2024, les projections et l’ensemble des événements proposés ont réalisé plus de 28000 entrées (un record) pendant les 5 jours d’avant-premières (plus d’une trentaine en présence des équipes de films et une soixantaine de projections au total), master classes, rencontres et expositions autour de la musique de film et du cinéma francophone. 

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    Le concert de ce 10ème anniversaire qui a mis à l'honneur les musiques de Francis Lai et les films de Claude Leouch, restera un évènement marquant de ce 10ème anniversaire, qui fit tournoyer les souvenirs, la joie, la nostalgie : Dabadabada, Montmartre 1540, la voix veloutée de Trintignant, le bonjour d’Anconina. Comme s'il s'agissait là du scénario, pétri d'émotions, d'un de ses films, Claude Lelouch, a commencé par dédier ce concert à tous ceux qui ne sont plus « Anouk, Jean-Louis, Jean-Paul… » et a terminé sur scène en filmant le public et les musiciens. L’émotion était également au rendez-vous lors de la diffusion de l’extrait des cinq premières minutes du film Les plus belles années d’une vie, le festival ayant eu lieu peu de temps après la disparition d’Anouk Aimée. Elle l'est d'autant plus a posteriori alors que, hier, disparaissait Nicole Croisille.

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    Au fil des ans, ce festival, fondé par Sam Bobino et Christophe Barratier, s'est imposé comme un rendez-vous incontournable, d'abord en novembre puis fin juin, mettant en lumière la musique de films mais aussi des films qui, souvent, ont ensuite connu un succès auprès de la critique et/ou du public. 

    Vous pouvez retrouver ici mon compte-rendu très détaillé de cette dixième édition, de la master class et du concert-hommage à Claude Lelouch aux différents films primés et notamment mes coups de cœur comme Le Fil de Daniel Auteuil ou encore Le roman de Jim des frères Larrieu, mais aussi le documentaire Il était une fois Michel Legrand de David Hertzog Dessites. Retrouvez aussi là, mon compte-rendu de la 9ème édition, et, là, celui de la 8ème édition, et toutes les éditions précédentes dans les archives.

    Cette édition 2024 revêtait une saveur particulière pour moi qui n'en ai manqué aucune puisque j'ai eu le plaisir de dédicacer au festival (merci aux équipes du Cinéma Le Gulf Stream pour le chaleureux accueil) mon roman La Symphonie des rêves qui a en partie cet évènement pour cadre, un roman à l'origine de l'idée duquel était...une musique d'un film qui y fut également primée. Je remercie également à nouveau La Maison de La Presse (devenue La Librairie Les Oiseaux) qui m'a reçue trois fois l'été dernier pour dédicacer ce roman.

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    Photo prise depuis l'hôtel Barrière L'Hermitage de La Baule, cadre d'une partie du roman

    Un festival découvreur de talents

    Les films découverts dans le cadre de ce festival sont souvent les meilleurs de l’année parmi lesquels il y eut : Paterson, À peine j’ouvre les yeux, Tanna, Le Prophète, Demain tout commence, Born to be blue, Jalouse, L’attente, Mr. Turner, Carole Matthieu, Tout nous sépare, Guy, La tortue rouge, Les hirondelles de Kaboul et, rien que pour l’année 2019, en compétition, sans doute les meilleurs films de l’année (Les Éblouis, J’ai perdu mon corps, La Belle époque, La dernière vie de Simon, La nuit venue, Lola vers la mer)…et tant d’autres et aussi de nombreux documentaires comme Abdel Rahman El Bacha - Un piano entre Orient et Occident, ou encore des courts-métrages mais aussi des documentaires comme Ennio de Giuseppe Tornatore, ou encore en compétition les films I love Greece de Nafsika Guerry-Karamounas, Flee de Jonas Poher Ramussen, mais aussi Maria rêve de Lauriane Escaffre et Yvonnick Muller...

    Des concerts mémorables

    Chaque année, le festival propose aussi  des master classes passionnantes et des concerts mémorables comme le furent ceux de Francis Lai, Michel Legrand, Lalo Schifrin, Eric Serra, Gabriel Yared, Vladimir Cosma, Philippe Sarde, Alexandre Desplat, Kyle Eastwood...

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    11ème édition

    La onzième édition du Festival de Cinéma et de Musique de Film de La Baule aura lieu du 25 au 29 juin 2025. Comme chaque année, la soirée de remise de prix sera suivie d'un concert. Cette année, Lambert Wilson sera l'invité d'honneur et donnera un concert hommage aux plus belles chansons de cinéma. Le film d'ouverture sera celui d'une cinéaste indissociable de La Baule, Diane Kurys (qui avait présenté son film Ma mère est folle à La Baule, en 2018, ma critique ici), Moi qui t'aimais (sélectionné à Cannes Classics), et le film de clôture sera le dernier film en tant que réalisateur d'Alex Lutz (également sélectionné à Cannes, dans le cadre de Cannes Première), Connemara, une adaptation d'un livre de Nicolas Mathieu, deux ans après la présentation à La Baule de sa promenade nocturne dans les rues de Paris, Une Nuit.

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    Au programme de cette édition : 41 projections, 21 longs métrages en avant-première, 5 courts métrages, 2 longs métrages classiques, 13 reprises de longs métrages (projections du lendemain), 4 master class, 1 rencontre avec les scolaires, 1 résidence de jeunes compositeurs à l’image, 1 projection solidaire, 1 exposition, 1 opération avec les commerçants et le concert précité.

    Neuf trophées seront décernés : meilleur film 2025, meilleure musique de film 2025, meilleure interprétation 2025, meilleur court métrage 2025 –Transpalux & Program Store, prix du Public 2025 – Groupe Barrière, prix du doc musical 2025, meilleure musique de l’année 2025, révélation Jeune Talent Compositeur 2025, prix d’honneur 2025.

    Le jury sera présidé par l’actrice, réalisatrice, scénariste et metteuse en scène Zabou Breitman. Elle sera accompagnée de l’autrice, compositrice, interprète, réalisatrice, Aurélie Saada, du trompettiste compositeur Ibrahim Maalouf, de l’actrice Mélanie Bernier et de l’actrice Caroline Anglade.

    Pour célébrer l’invité d’honneur, Lambert Wilson, sera ainsi projeté le chef-d’œuvre d’Alain Resnais, On connaît la chanson (dont je vous propose la critique en bas de cet article).

    L’AFFICHE

    Pour cette nouvelle édition les organisateurs ont opté pour une affiche qui symbolise le lien entre le cinéma et la musique de film et la transmission entre les générations, représentés par ses deux mains qui se rejoignent, entre ciel et mer : l’une qui offre et l’autre qui reçoit. Au centre, le trophée du festival, doré et éclatant comme le soleil de La Baule, station balnéaire baignée de lumière toute l’année, où l’art se vit les pieds dans le sable et la tête dans les étoiles.

    UN FESTIVAL INTERGÉNÉRATIONNEL

    Depuis sa création, le Festival de Cinéma et de Musique de Film de La Baule, qui est destiné au grand public comme aux professionnels, met l’accent sur le partage d’expériences. D’une part en accompagnant les étudiants en classe de musique à l’image avec des ateliers créatifs (la factory) et un prix spécial dédié (le prix de la révélation jeunes compositeurs), et d’autre part avec des rencontres dédiées aux scolaires sous forme d’initiation à la musique de film. Avec ces deux mains tendues l’une vers l’autre, c’est aussi cette notion de transmission qu’ont souhaité illustrer avec cette affiche l’artiste Sébastien Dupouey (à l’origine des premières affiches du festival) et Mathilde Huaulmé (studio La Femme assise).

    LAMBERT WILSON INVITÉ D’HONNEUR : UN CONCERT HOMMAGE AUX PLUS BELLES CHANSONS DU CINÉMA

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    © Igor Shabalin

    À l’occasion des 130 ans de la naissance du cinéma (retrouvez ici mon article sur le documentaire de Thierry Frémaux, Lumière, l'aventure continue !), le Festival de La Baule a souhaité célébrer cette date anniversaire en proposant un concert en clôture autour des plus belles chansons du cinéma français : Lambert Wilson Chante.

    Sur la scène du Palais des congrès et des festivals Jacques Chirac - Atlantia de La Baule, Lambert Wilson fera renaître les grandes heures du cinéma en chansons. Il convoquera les mélodies mythiques des films, les airs inoubliables des comédies musicales et rendra un hommage vibrant à Yves Montand. De Renoir à Montand, de Truffaut à Demy, de Prévert à Deneuve, l’interprète d’ On connaît la chanson célèbrera plus d’un siècle de titres qui ont marqué notre imaginaire collectif. Il tissera un pont entre musique, cinéma et mémoire et redonnera vie à ce répertoire riche en émotions. Lambert Wilson nous invitera à revivre le cinéma en musique, à travers ce récital totalement inédit en guise de voyage dans l’histoire du cinéma.

    BRIGITTE BARDOT, UNE FEMME LIBRE : exposition, films, dédicace

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    © Jacques Heripret

    Brigitte Bardot, icône éternelle, sera mise à l’honneur cette année au Festival de La Baule avec cette exposition exceptionnelle, Brigitte Bardot, une femme libre, à l’occasion de son 90ème anniversaire. Photographies rares, objets emblématiques, affiches mythiques et trésors intimes, issus de la collection personnelle de Bruno Ricard, raconteront la légende d’une femme libre, d’une star planétaire et d’un visage devenu symbole de la France, à la fois mannequin, actrice, chanteuse, militante des droits des animaux et écrivaine. Des plateaux de cinéma aux plages de Saint-Tropez, cette exposition retracera le parcours et la vie hors du commun d’une star absolue dont la vie a été faite de passions.

    Elle sera aussi à l’honneur  avec la séance de dédicaces du livre Brigitte Bardot, Internationale BB de et par Vincent Perrot et Bruno Ricard mais aussi avec la projection du film Bardot d’Alain Berliner qui fut projeté au 78ème Festival de Cannes dans le cadre du Cinéma de la Plage (musique de Laurent Perez del Mar, récemment récompensé du Prix de la meilleure musique pour un long métrage 2025 pour Bambi, l’histoire d’une vie dans les bois de Michel Fessler, un prix décerné par l’U2C, Union des Compositrices et Compositeurs de Musique pour l’Image).

    Sera également projeté le film de Roger Vadim, Et Dieu créa la femme.

    LES FILMS EN COMPETITION

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    Marcel et Monsieur Pagnol de Sylvain Chomet

    Météors de Hubert Charuel

    Les Aigles de la République Tarik Saleh

    Classe moyenne de Antony Cordier

    Fils de de Carlos Abascal Peiró

    LES DOCS MUSICAUX EN COMPETITION

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    Becoming Led Zeplin de Bernard MacMahon

    Mistify Michael Hutchence de Richard Lowenstein

    Yael Naim Une nouvelle âme de Jill Coulon

    Madness prince du ska, roi de la pop de Christophe Conte

    LES COURTS METRAGES EN COMPETITION

    Bo Jacquo de Mickaël & Grégory Fitoussi

    Ligne de vie de Hugo Becker

    Le photographe de Christèle Billaut

    Le Colisée de Nabil Kechouhen

    Le Père de Noël de Stanislas Perrin

    FILM D’OUVERTURE HORS COMPETITION

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    Moi qui t’aimais de Diane Kurys (le 25 juin à Atlantia, précédé de la cérémonie d’ouverture)

    FILM DE CLÔTURE HORS COMPETITION

    Connemara de Alex Lutz (le 29 juin au cinéma le Gulf Stream)

    LES LONGS METRAGES HORS COMPETITION

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    Moi qui t’aimais de Diane Kurys

    Bardot de Alain Berliner

    Regarde de Emmanuel Poulain-Arnaud

    Connemara de Alex Lutz

    CINE CLASSIQUE HORS COMPETITION

    Et Dieu créa la femme de Roger Vadim

    COUPS DE PROJECTEUR LONGS METRAGES HORS COMPETITION

    Baise en ville de Martin Jauvat

    L’Épreuve du feu de Aurélien Peyre

    Silver Star de Ruben Amar, Lola Bessis

    LA SEANCE SPECIALE HORS COMPETITION

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    L’homme qui a vu l’ours qui a vu l’homme de, avec et en présence de Pierre Richard

    MASTER CLASS / RENCONTRES

    PIERRE RICHARD ET OLIVIER DEFAYS

    LAMBERT WILSON ET BRUNO FONTAINE

    ZABOU BREITMAN

    SYLVAIN CHOMET

    RENCONTRE DES SCOLAIRES  - Initiation à la musique à l’image

    Cette rencontre aura lieu à Atlantia. Un évènement pour les 800 élèves des écoles primaires de La Baule. Avec Laetitia Pansanel-Garric, compositrice.

    CINE JEUNESSE HORS COMPETITION

    Y’a pas de réseau de Edouard Pluvieux

    Buffalo Kids de Pedro Solis et J.J Garcia Galocha

    Comme le disait l'an passé Claude Lelouch, "on ne meurt pas d'une overdose de rêves", alors ne manquez pas la 11ème édition de ce festival qui ne devrait pas en être avare ...

    Infos & réservations sur : www.festival-labaule.com

    Tarif unique, actuellement en vente sur le site : 50 €

    En soutien à l’association du Festival. Nombre limité. Donne accès de façon prioritaire et garantie à toutes les projections, rencontres et à la cérémonie d’ouverture. (sauf cérémonie de remises de prix et concert)

    Billet individuel : 8 € (plein tarif), 5 € (tarif réduit)*, ouverture des ventes le 16 juin sur le site et sur place à Atlantia ou au Gulfstream à partir du 24 juin.

     * Moins de 18 ans, étudiants jusqu’à 25 ans, personnes en situation de handicap (sur présentation d’un justificatif)

    Exposition « Brigitte Bardot, une femme libre » (du 21 juin au 6 juillet/Espace culturel Chapelle Sainte-Anne) : entrée libre

    CONCERT

    Vente en ligne via le site du Festival : www.festival-labaule.com ou directement sur le site d’Atlantia : https://billetterie.atlantia-labaule.com au 02 40 11 51 51 ou sur place

    LAMBERT WILSON « CHANTE ET ENCHANTE » LE CINÉMA ACCOMPAGNÉ PAR BRUNO FONTAINE Catégorie 1 (parterre) Catégorie 2 (mezzanine et strapontin) 69 €  59 €

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    CRITIQUE DE ON CONNAÎT LA CHANSON de Alain Resnais

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    Toute la malice du cinéaste apparaît déjà dans le titre de ce film de 1997, dans son double sens, propre et figuré, puisqu’il fait à la fois référence aux chansons en playback interprétées dans le film mais parce qu’il sous-entend à quel point les apparences peuvent être trompeuses et donc que nous ne connaissons jamais vraiment la chanson…

    Suite à un malentendu, Camille (Agnès Jaoui), guide touristique et auteure d’une thèse sur « les chevaliers paysans de l’an mil au lac de Paladru » s’éprend de l’agent immobilier Marc Duveyrier (Lambert Wilson). Ce dernier est aussi le patron de Simon (André Dussolier), secrètement épris de Camille et qui tente de vendre un appartement à Odile (Sabine Azéma), la sœur de Camille. L’enthousiaste Odile est décidée à acheter cet appartement malgré la désapprobation muette de Claude, son mari velléitaire (Pierre Arditi). Celui-ci supporte mal la réapparition après de longues années d’absence de Nicolas (Jean-Pierre Bacri), vieux complice d’Odile qui devient le confident de Simon et qui est surtout très hypocondriaque.

    Ce film est pourtant bien plus que son idée de mise en scène, certes particulièrement ludique et enthousiasmante, à laquelle on tend trop souvent à le réduire. À l’image de ses personnages, le film d’Alain Resnais n’est pas ce qu’il semble être. Derrière une apparente légèreté qui emprunte au Boulevard et à la comédie musicale ou du moins à la comédie (en) »chantée », il débusque les fêlures que chacun dissimule derrière de l’assurance, une joie de vivre exagérée, de l’arrogance ou une timidité.

    C’est un film en forme de trompe-l’œil qui commence dès la première scène : une ouverture sur une croix gammée, dans le bureau de Von Choltitz au téléphone avec Hitler qui lui ordonne de détruire Paris. Mais Paris ne disparaîtra pas et sera bien heureusement le terrain des chassés-croisés des personnages de On connaît la chanson, et cette épisode était juste une manière de planter le décor, de nous faire regarder justement au-delà du décor, et de présenter le principe de ces extraits chantés. La mise en scène ne cessera d’ailleurs de jouer ainsi avec les apparences, comme lorsqu’Odile parle avec Nicolas, lors d’un dîner chez elle, et que son mari Claude est absent du cadre, tout comme il semble d’ailleurs constamment « absent », ailleurs.

    Resnais joue habilement avec la mise en scène mais aussi avec les genres cinématographiques, faisant parfois une incursion dans la comédie romantique, comme lors de la rencontre entre Camille et Marc. L’appartement où ils se retrouvent est aussi glacial que la lumière est chaleureuse pour devenir presque irréelle mais là encore c’est une manière de jouer avec les apparences puisque Marc lui-même est d’une certaine manière irréel, fabriqué, jouant un personnage qu’il n’est pas.

    Le scénario est signé Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri et témoigne déjà de leur goût des autres et de leur regard à la fois acéré et tendre sur nos vanités, nos faiblesses, nos fêlures. Les dialogues sont ainsi des bijoux de précision et d’observation mais finalement même s’ils mettent l’accent sur les faiblesses de chacun, les personnages ne sont jamais regardés avec condescendance mais plutôt lucidité et indulgence. Une phrase parfois suffit à caractériser un personnage comme cette femme qui, en se présentant dit, « J’suis une collègue d’Odile. Mais un petit cran au-dessus. Mais ça ne nous empêche pas de bien nous entendre ! ». Tout est dit ! La volonté de se montrer sous son meilleur jour, conciliante, ouverte, indifférente aux hiérarchies et apparences…tout en démontrant le contraire. Ou comme lorsque Marc répète à deux reprises à d’autres sa réplique adressée à Simon dont il est visiblement très fier « Vous savez Simon, vous n’êtes pas seulement un auteur dramatique, mais vous êtes aussi un employé dramatique ! », marquant à la fois ainsi une certaine condescendance mais en même temps une certaine forme de manque de confiance, et amoindrissant le caractère a priori antipathique de son personnage.

    Les personnages de On connaît la chanson sont avant tout seuls, enfermés dans leurs images, leurs solitudes, leur inaptitude à communiquer, et les chansons leur permettent souvent de révéler leurs vérités masquées, leurs vrais personnalités ou désirs, tout en ayant souvent un effet tendrement comique. De J’aime les filles avec Lambert Wilson au Vertige de l’amour avec André Dussolier (irrésistible ) en passant par le Résiste de Sabine Azéma. C’est aussi un moyen de comique de répétition dont est jalonné ce film : blague répétée par Lambert Wilson sur Simon, blague de la publicité pour la chicorée lorsque Nicolas montre la photo de sa famille et réitération de certains passages chantés comme Avoir un bon copain.

    Chacun laissera tomber son masque, de fierté ou de gaieté feinte, dans le dernier acte où tous seront réunis, dans le cadre d’une fête qui, une fois les apparences dévoilées (même les choses comme l’appartement n’y échappent pas, même celui-ci se révèlera ne pas être ce qu’il semblait), ne laissera plus qu’un sol jonché de bouteilles et d’assiettes vides, débarrassé du souci des apparences, et du rangement (de tout et chacun dans une case) mais la scène se terminera une nouvelle fois par une nouvelle pirouette, toute l’élégance de Resnais étant là, dans cette dernière phrase qui nous laisse avec un sourire, et l’envie de saisir l’existence avec légèreté.

    Rien n’est laissé au hasard, de l’interprétation (comme toujours chez Resnais remarquable direction d’acteurs et interprètes judicieusement choisis, de Dussolier en amoureux timide à Sabine Azéma en incorrigible optimiste en passant par Lambert Wilson, vaniteux et finalement pathétique et presque attendrissant) aux costumes comme les tenues rouges et flamboyantes de Sabine Azéma ou d’une tonalité plus neutre, voire fade, d’Agnès Jaoui.

    On connaît la chanson a obtenu 7 César dont celui du meilleur film et du meilleur scénario original. C’est pour moi un des films les plus brillants et profonds qui soient malgré sa légèreté apparente, un mélange subtile –à l’image de la vie – de mélancolie et de légèreté, d’enchantement et de désenchantement, un film à la frontière des émotions et des genres qui témoigne de la grande élégance de son réalisateur, du regard tendre et incisif de ses auteurs, et qui nous laisse avec un air à la fois joyeux et nostalgique dans la tête. Un film qui semble entrer dans les cadres et qui justement nous démontre que la vie est plus nuancée et que chacun est forcément plus complexe que la case à laquelle on souhaite le réduire, moins lisse et jovial que l’image « enchantée » qu’il veut se donner. Un film jubilatoire enchanté et enchanteur, empreint de toute la richesse, la beauté, la difficulté, la gravité et la légèreté de la vie. Un film tendrement drôle et joyeusement mélancolique à voir, entendre et revoir sans modération…même si nous connaissons déjà la chanson !

  • Critique de COMME PAR MAGIE de Christophe Barratier

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    Hier sortait le septième long-métrage de Christophe Barratier, Comme par magie, dans lequel Kev Adams incarne Victor, un jeune magicien en pleine ascension. Cela commence par une scène d’ouverture trépidante : un numéro de magie drôle et étourdissant interrompu par l’annonce de la naissance imminente de la fille du magicien. Seulement, rien ne se passe comme prévu et la tragédie succède rapidement à l'euphorie : la mère décède lors de l'accouchement. Victor doit alors élever seul sa fille qu’il prénomme Lison. Jacques (Gérard Jugnot), son fantasque beau-père, se mêle contre son avis de l’éducation de la petite auprès de laquelle il retrouve une seconde jeunesse. Ce tandem improbable aura pour arbitre Nina (Claire Chust), l’amie d’enfance de Victor…

    Christophe Barratier travaillait sur un autre projet quand le producteur Marc-Etienne Schwartz lui a proposé ce scénario, écrit à l’origine par Serge Lamadie et Cyril Gelbat, rejoints par Fabrice Bracq. Après quelques réussites en tant que producteur délégué et en tant que réalisateur de courts-métrages, Christophe Barratier, en 2004, connaissait un succès retentissant avec Les Choristes et ses 8,5 millions d’entrées puis ses deux César et ses deux nominations aux Oscars (meilleur film en langue étrangère et meilleure chanson pour Vois sur ton chemin). Vinrent après Faubourg 36 en 2008 et La Nouvelle guerre des boutons en 2011, des films nostalgiques dont l'action se déroulait dans les années 30, un cinéma populaire (au sens noble du terme) et de beaux hommages au cinéma d’hier.

    Faubourg 36 regorgeait ainsi de réjouissantes références au cinéma d’entre-deux guerres. Clovis Cornillac y ressemblait à s’y méprendre à Jean Gabin dans les films d’avant-guerre, Nora Arnezeder (la découverte du film comme Jean-Baptiste Maunier l'avait été auparavant dans Les Choristes) à Michèle Morgan : tous deux y faisaient penser au couple mythique Nelly et Jean du Quai des Brumes de Marcel Carné auquel un plan se référait d’ailleurs explicitement. Bernard-Pierre Donnadieu, quant à lui, rappelait Pierre Brasseur (Frédérick Lemaître) dans Les enfants du paradis de Carné et Jules Berry (Valentin) dans Le jour se lève du même Carné dont j’avais même cru reconnaître le célèbre immeuble dessiné par Alexandre Trauner dans le premier plan du film. Les décors du film entier paraissaient d’ailleurs rendre hommage à ceux de Trauner, avec cette photographie hypnotique et exagérément lumineuse entre projecteurs de théâtre et réverbères sous lesquels Paris et les regards scintillent de mille feux incandescents et mélancoliques. Et l'amitié qui unissait les protagonistes de ce Faubourg 36 résonnait comme un clin d’œil à celle qui unissait les personnages de La belle équipe de Duvivier.  Bref, Christophe Barratier est un cinéaste cinéphile. D'ailleurs, Les Choristes déjà était une adaptation du film de 1945 de Jean Dréville, La Cage aux rossignols.

    En 2016, il changea de registre avec le remarquable L’Outsider, thriller financier contemporain, très différent des films précités, une adaptation du livre écrit par Kerviel lui-même et publié en 2010, L'Engrenage : mémoires d'un trader, l’histoire d’un anti-héros pris dans une spirale infernale, dans l’ivresse de cette puissance de l’argent qui le grise et l’égare, et dans laquelle il se jette comme d’autres se seraient plongés dans la drogue ou l’alcool.  Barratier a réussi non seulement à vulgariser cet univers mais aussi à le rendre aussi passionnant et palpitant qu’un thriller. Ce film pourrait d’ailleurs illustrer un cours de scénario : ellipses à-propos (Kerviel sous le feu des blagues méprisantes qui deux ans plus tard en est l’auteur et répond avec aplomb aux sarcasmes), dialogues percutants, répliques et expressions mémorables, touche sentimentale (très bon choix de Sabrina Ouazani) sans qu'elles fassent tomber le film dans le mélo, caractérisation des personnages en quelques plans et répliques (le père, pas dupe), rythme haletant et personnage victime d'un système et d'une obsession et une addiction qui le dépassent et donc attachant malgré tout. Un film fiévreux, intense, captivant, et même émouvant, et très ancré dans son époque et dans le cinéma contemporain tout en s'emparant du meilleur des films d'hier qui ont forgé la culture cinématographique du réalisateur.

    Ensuite, en 2021, il sortit l’excellent Envole-moi, avec Victor Belmondo (quelle révélation !) et Gérard Lanvin puis, en 2022, Le Temps des secrets, magnifique adaptation du roman éponyme, troisième tome des Souvenirs d'enfance de Marcel Pagnol, paru en 1960. 

    Christophe Barratier a par ailleurs à cœur de partager sa passion du cinéma et de la musique ( bien avant d’être réalisateur, il a ainsi suivi une formation musicale classique et un cursus de guitariste classique) puisqu’il est le cofondateur (avec Sam Bobino) du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule que je couvre chaque année et dont je vous parle avec enthousiasme depuis la première édition (mon compte-rendu de la dernière ici) et dont j'ai récemment fait un cadre romanesque, mais c'est là une autre histoire...

    Comme dans ses précédents films, avec ce Comme par magie, Christophe Barratier révèle un acteur (il y eut Jean-Baptiste Maunier, Nora Arzeneder...) ou fait éclater le talent d’un comédien déjà un peu connu (Arthur Dupont, Victor Belmondo) ou révèle l’étendue de la palette de jeu d’un acteur déjà renommé comme c’est le cas ici avec Kev Adams qui joue pour la première fois un rôle de père, oscillant entre drame et comédie, et dévoilant plus de nuances dans son interprétation. A nouveau, Christophe Barratier met également en scène un duo improbable et attachant, celui formé par Victor et son beau-père sous les traits de Gérard Jugnot que le cinéaste retrouve ici pour la quatrième fois, toujours aussi juste et sachant faire passer une émotion dans un silence, un geste ou un regard.

    Mais la révélation du film est pour moi Claire Chust (dont le visage est malheureusement absent de l'affiche...) qui incarne Nina, une jeune femme qui a grandi avec Victor, élevée d’abord en foyer comme lui, deux enfants nés sous X dont l’amitié est aussi ancienne qu’indéfectible. Elle dégage un charme enfantin et une grâce ingénue, et son personnage évolue joliment. La femme-enfant fragile se mue ainsi progressivement en femme qui s’assume davantage. Comme Victor, elle grandit. Quand l’un va vers l’enfant qu’il a et devient peu à peu père, l’autre pour évoluer doit aller vers ses origines et renouer avec l’enfant qu’elle fut sans doute pour se débarrasser du manteau encombrant de l’enfance blessées.

    Contrairement à ses précédents films, ce n’est pas Philippe Rombi  (et avant lui Bruno Coulais et Reinhardt Wagner) qui a écrit la bande originale mais Bertrand Burgalat, une bo teintée de notes jazzy qui accompagne judicieusement ce film tendre et drôle, avec mélancolie et malice, entre piano, guitare et flûte.

    Je déplore simplement qu'il n'y ait pas plus de tours de magie à l’image de celui final, réjouissant, qui n’est pas sans rappeler celui vertigineux du Prestige de Christopher Nolan. 

    Ce qui se dégage de ce film, entre rires et larmes, c’est donc avant tout une énorme tendresse. En résulte aussi une réflexion intéressante et pleine d'espoir sur la filiation, la transmission et la (re)construction malgré le deuil ou l’absence, sur la famille aussi, celle que l’on bâtit, en dépit des aléas de l'existence. Victor, Nina, Jacques et Lison sont finalement tous victimes de l’abandon, et vont aller de l’ombre vers la lumière, grâce aux liens qui se tissent entre eux. Si les derniers plans les montrent isolés les uns des autres, c'est parce qu'ils se sont certes trouvés une famille mais aussi parce qu'ils ont trouvé qui ils étaient vraiment ou voulaient être.

     Un film délicat, ludique, drôle et tendre qui ne juge pas ses personnages et ne tombe jamais dans le cynisme, sans doute la raison pour laquelle la critique l’a (injustement) snobé. Je vous le recommande. En ces temps troublés, cette douce mélodie qui se fraie un chemin vers l'harmonie n’est jamais larmoyante, et cela fait un bien fou ! On quitte même à regret ce quatuor particulièrement attachant dont on aimerait connaître la suite des aventures...

  • Salon du cinéma 2009 : compte rendu du samedi 17 janvier 2009

    IMPRESSION  GLOBALE 

    salon du cinema 2.jpgAprès avoir passé ce samedi au Salon du cinéma, je vous en livre un compte rendu à l’image de ce que je reprocherais à ce Salon (même si je sais le dynamisme, la bonne volonté, la passion et l’ambition de l’équipe organisatrice) : une sorte de zapping cinématographique (d’où mon récit un peu haché, n’ayant parfois assisté qu’à quelques minutes de certaines interventions, ce que je déplore mais tout se chevauchant, je ne pouvais faire autrement…) particulièrement agité et bruyant dont on a parfois l’impression qu’il se tient dans une foire, dans un aéroport ou dans un supermarché. Vous verrez dans les vidéos ci-dessous la manière dont réagissent les différents invités, avec humour ou agacement, et vous jugerez  par vous-même de la cacophonie ambiante et du caractère sonore particulièrement démonstratif de certains spectateurs. Il semblerait que la Grande Halle de la Villette ne se prête pas beaucoup mieux que le Parc des Expositions à ce genre d’évènements (même si la salle Boris Vian, véritable salle de cinéma, entièrement fermée et donc ne pâtissant pas des bruits ambiants) constitue un plus indéniable par rapport au parc des expositions où toutes les animations se déroulaient dans un espace ouvert. Pourquoi ne pas organiser ce Salon en été et en plein air ? Au jardin du Luxembourg ? Au parc des Tuileries ? Ou alors dans un lieu prestigieux comme le Carroussel du Louvre ? Avec l’aide de la municipalité, ce n’est peut-être pas impossible…

    2009_0117salon200940012.JPG Certains partenaires présents l’an passé et absents cette année manquaient également cruellement au Salon notamment Carte Noire dont les rencontres autour de l’écriture étaient particulièrement instructives.

    L’initiative de ce Salon reste louable : faire partager au plus grand nombre des expériences de professionnels du cinéma et leur passion, initier les enfants aux métiers du cinéma, les immerger dans le septième art l’espace d’une journée, susciter des vocations. Certaines rencontres étaient d’ailleurs passionnantes, notamment celle autour du cinéma engagé avec Costa-Gavras, Guédiguian, Radu Maihaileanu. D’autres interventions ont été également remarquables par la franchise des intervenants qui contrastent avec certaines interventions tellement policées dans le cadre de promotions diverses à la télévision, c’est au moins une réussite (non des moindres) à mettre au crédit du salon de même que l'éclectisme de ces rencontres.

    Il aurait été bien aussi de mieux indiquer les lieux et surtout de s’excuser auprès du public et de l’avertir lorsque certains invités ne venaient pas. ( Richard Anconia et Antoine Duléry annoncés une seconde encore avant la rencontre ne sont finalement pas venus sans que la moindre explication ne soit donnée au public).

    Lors de ces différentes rencontres, deux idées semblent avoir fait l'unanimité: la frilosité actuelle des financiers (en écho à l'interview de Gérard Depardieu dans le JDD d'aujourd'hui selon qui Bunuel aujourd'hui ne pourrait pas financer ses films) et l'importance démesurée de la promotion dans un "marché" de plus en plus concurrentiel, où l'on incite le spectateur à zapper (tiens, tiens) d'un film à l'autre.

     LA CRIEE AU SCENARIO

     Enfin, avant d’en venir au compte rendu détaillé, je voulais évoquer la criée au scénario dont le principe (et je ne suis pas la seule) m’a quelque peu heurtée. Encore une fois l’initiative des organisateurs est louable (la possibilité de présenter son travail est encore trop rare en France et les univers de la production et du scénario encore trop cloisonnés pour se plaindre d’une intention comme celle-ci) mais à mon avis le dispositif totalement déplorable en dit long sur le manque de considération pour le scénario en France. Déjà j’abandonnerais le nom de « criée ». Même si je n’ai rien contre les poissonniers, le travail me semble sensiblement différent. Ensuite j’ai trouvé absolument honteux qu’un des membres du jury (un journaliste pour ne pas le citer, pourquoi un journaliste dans un jury comme celui-ci d’ailleurs ?) arrive en retard, sans avoir assisté à la présentation de son pitch par le premier candidat (comment a-t-il donc pu juger ?), de surcroît sans le moindre mot d’excuse, au contraire des deux autres membres du jury, et en particulier Isabelle Pasco qui s’est attelée à mettre les candidats à l’aise, à leur poser les bonnes questions. Mais ce qui a été pire que tout et a dû être un enfer pour les candidats, c’est le bruit assourdissant qui non seulement faisait que leurs propos étaient difficilement audibles mais qu’en plus une partie du public présent regardait ailleurs puisque le bruit provenait de démonstrations de cascades. Enfin, le caractère public de cette criée est pour moi une aberration (raison pour laquelle je n’ai pas envoyé ma candidature) ! Pourquoi faire aussi peu de cas des idées des scénaristes de telle sorte que n’importe qui puisse ainsi se les approprier ? Pour ce samedi (un candidat était choisi par jour pour la finale) le jury a choisi de séléctionner un sujet dans l’air du temps plus qu’un véritable pitch, même si je ne nie pas l’intérêt du sujet et la motivation de l’auteur en question pour celui-ci, il me semblait un peu trop vaste et vague par rapport à deux autres projets beaucoup plus précis et porteurs. Un petit coup de projecteur sur l’un d’entre eux dont je pensais d’ailleurs qu’il serait vainqueur intitulé « Myhirandes ». Enfin, le comble de cette criée au scénario a été atteint avec les délibérations : sur l’estrade, devant le public (certes nous n’entendions pas leurs propos, encore heureux) et donc, après ce qui a dû durer au maximum trois minutes, la conclusion suivante et aberrante du président du jury : « le choix a été difficile comme vous avez pu le constater au temps que nous avons mis à délibérer ». Trois minutes : c’est effectivement énorme, pour ce qui représente parfois un travail de plusieurs mois ! Isabelle Pasco a conclu en disant que le métier de scénariste était inhumain mais magnifique, qu’il fallait être aguerri… Sans commentaires.

     VOTRE OPINION

     N’hésitez pas, dans les commentaires de cette note, à me faire part de votre opinion sur ce salon, de réagir à mes propos au sujet de celui-ci, et en particulier sur la criée au scénario si certains d’entre vous y ont assisté et ont également été choqués par le principe. Je ferai suivre aux organisateurs.

     TEMOIGNAGE DE COLLABORATION DE JEAN-PIERRE JEUNET AVEC SES TECHNICIENS (samedi , 10H-11H30, Grand Forum)

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    Jean-Pierre Jeunet a évoqué la difficulté croissante de faire des films en France, soulignant que ce qui compte désormais c’est d’avoir « des gens bons en promo ».

    A une question d’un spectateur qui demandait s’il écrivait en pensant à des comédiens, il a répondu avoir écrit  son prochain film «  Micmacs à tire-larigot » (sortie en salles : le 28 octobre prochain) en pensant à Jamel Debbouze au point d’avoir intégré son handicap dans le scénario, mais que ce n’était pas une généralité puisque pour « Un long dimanche de fiançailles », par exemple, il avait vu une cinquantaine de jeunes comédiens avant de choisir Gaspard Ulliel.

    Poursuivant avec la franchise qui le caractérise, Jean-Pierre Jeunet a également précisé qu’il attend seulement d’un producteur qu’il trouve de l’argent et qu’il ne se mêle pas de l’artistique ajoutant « si les producteurs français étaient doués pour l’artistique, ça se saurait ! ».

     Sa maquilleuse, Nathalie Tissier, a loué son perfectionnisme le citant comme le « n°1 dans son top 10 » des réalisateurs avec lesquels elle aime travailler, au même titre que Terry Gilliam et Tim Burton, louant également son sens du visuel exceptionnel. Jean-Pierre Jeunet est en effet revenu sur la tradition du cinéma français qui vient plus de la littérature que du visuel citant pour exemple Kurosawa qui voulait que si on prenait une image d’un de ses films, quelle qu’elle soit, on puisse en faire un tableau et la mettre au mur.

     RENCONTRE AUTOUR DE « CAMPING 2 »-FABIEN ONTENIENTE, CHRISTINE CITTI- (11H30-12H30, Grand Forum)

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     Fabien Onteniente s’est dit partisan des films très écrits (hum…).

     Il est également revenu sur les propos de Gérard Lanvin( qui, à plusieurs reprises, a reproché à Franck Dubosc de ne jamais avoir cité les noms des coscénaristes dans « Camping » , d’avoir laissé croire qu’il était l’unique auteur du projet- ce que font malheureusement un grand nombre de comédiens mais aussi de réalisateurs d’ailleurs-) lequel, selon lui, aurait mal vécu que Franck Dubosc fasse la promo, résumant cela en une formule un peu facile disant que les acteurs sont des « tout à l’ego ». Il dit néanmoins avoir un autre projet avec lui.

    Il a aussi admis qu’une comédie était plus facile à monter qu’un film plus exigeant ou violent plus difficilement diffusable à 20H50, revenant ainsi sur l’éternel « problème » de l’influence des chaînes de télévision sur le financement du cinéma.

     Fabien Onteniente a enfin dit qu’il souhaitait continuer dans la comédie, n’avoir, par exemple, aucun goût pour le cinéma policier, disant qu’il serait « nul » pour ce domaine.

     HOMMAGE à YOUSSEF CHAHINE (Salle de projection- 11H45-13H30)

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     Selon Thierry Jousse, auteur et critique aux Cahiers du cinéma, Youssef Chahine « avait un rapport au pouvoir pas servile mais très direct. » Pour lui Youssef Chahine était  « plus qu’un cinéaste », sa « figure allait au-delà de la figure du cinéaste » qui travaillait « de façon très rigoureuse et insolente et personnelle ». Il « embrassait la complexité de la vie et des choses avec ses contradictions ».

     DIALOGUE ENTRE CINEASTES SUR LE CINEMA ENGAGE – AVEC COSTA-GAVRAS, ROBERT GUEDIGUIAN, RADU MIHAILEANU  (14H-15H30, Grand forum)

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     Radu Mihaileanu a évoqué le danger que représentent la diffusion et le financement  globalisant pour le cinéma indépendant. Le danger, selon lui, serait que le cinéma représente un seul point de vue.

    Pour Costa-Gavras, le cinéma doit rester un divertissement, même s’il doit aussi, dans un film, y avoir quelque chose d’important sur les hommes et sur la société. 

     Costa-Gavras dit avoir eu du mal à faire son dernier film (-cela en dit long sur l’audace actuelle des financiers-) , que rien n’est jamais acquis. Il dit essayer de faire des films accessibles, de faire des choses « spectaculaires ».

    Pour Radu Mahaileanu le destin de l’artiste est de se battre. Pour lui « c’est dangereux quand c’est trop facile ». Ils ont  tous fait l’éloge de la différence cinématographique.

    Pour Guédiguian, « quand on est jeune, on se construit contre. » Lui,  par exemple, n’aimait pas le cinéma qui se faisait quand il était jeune, il cite ainsi « Diva » qui correspond à ce cinéma qu’il n’aimait pas.

      Pour Radu Mihaileanu, un film politique n’est pas indésirable en France.

    Costa-Gavras a aussi évoqué ces notations absurdes dans les journaux de cinéma (voir vidéo ci-dessous), ce dont, coïncidence, je vous parlais avant-hier.

     MASTER CLASS COMEDIEN BERLEAND, ( 15h30-16h30, Grand forum)

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     François Berléand a révèlé qu’à ses débuts il avait le trac d’en faire trop. C’est avec « Fred » de Jolivet qu’il dit avoir  vraiment eu du plaisir à tourner.

    Il est revenu avec humour sur la presse (citant Les Inrrocks, Télérama, Libé, Le Monde) qui ont évoqué ses accents bunueliens dans « Romance » alors qu’en réalité il jouait contre Breillat qui l’avait pris en traître quant à la distribution du film.

     Il est aussi revenu sur son César du meilleur second rôle pour « Ma petite entreprise », avouant avoir eu une « petite déprime » suite à celui-ci ne comprenant pas pourquoi, de 3 à 4 scénarii reçus par an, il passait subitement et injustement de 10 à 15 par mois. Pour lui, tout a changé alors, du jour au lendemain, présenté systématiquement dans les médias comme « le meilleur second rôle du cinéma français. » 

     Il est revenu sur un film qui lui tient particulièrement à cœur, « Edy », notamment parce qu’il a alors mieux connu Philippe Noiret , «  un grand monsieur du cinéma ».

    A une question concernant les cinéastes avec lesquels il rêverait de tourner, François Berléand  a répondu qu'il aimerait beaucoup tourner à nouveau avec Guillaume Canet.  D’ailleurs ils ont un nouveau projet ensemble, sorte de « Vincent, François, Paul et les autres » dans lequel son meilleur ami lui avoue son amour pour son personnage, homme marié, père de deux enfants… Il explique aussi que tous les acteurs ont d’ailleurs envie de tourner ave Guillaume Canet mais aussi Nicole Garcia.

    Il dit aussi avoir « un trac d’enfer » au théâtre mais plus du tout au cinéma. D’ailleurs selon lui sur un plateau, il ne faut avoir peur de rien. 

     Il dit qu’il ne fera jamais carrière aux Etats-Unis car il « baragouine anglais de façon épouvantable » à l’exception du « Transporteur » pour lequel il avait un coach.

    Le reste en images :

    La visite surprise de Radu Mihaileanu qui a assisté à toute la rencontre:

     RENCONTRE AVEC GERARD JUGNOT (16-30-17H30,  Grand Forum)

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     Gérard Jugnot dit qu’il a été compliqué de financer « Envoyés très Spéciaux » en raison de la critique des médias présente en filigrane dans le film .

    Il rappelle que « Les Bronzés font du ski » n’ont pas fait plus de 1,5 millions d’entrées à l’époque et que 30 ans après ils font encore plus de 10 millions de téléspectateurs, comme récemment encore.

     Pour lui « ça se saurait si le cinéma changeait la vie », même s'il peut l'éclairer.

     Il admet encore : « J’ai fait L’île aux Trésors qui n’était pas très réussi mais c’était une expérience humaine formidable. Je ne regrette jamais des films que je fais ».

    Il dit encore avoir l’ambition de faire rire les gens avec des sujets graves.

     Pour la comédie, selon lui, il faut avoir un vrai regard,  être créatif.

     Il a  encore évoqué la difficulté de communiquer sur un film et il a regretté que la bande-annonce d’ « Envoyés très spéciaux » ne reflète pas le film, qu’il y ait un hiatus entre ce que reflète la bande-annonce (les financiers auraient préféré que l’on voit ces paysages exotiques pour attirer le public alors que l’essentiel du film se déroule à Paris) et le scénario qu’il trouve « vraiment génial ».

    Il dit ainsi avoir repoussé la sortie de son film, terminé, intitulé « Rose et noir » au mois de septembre pour qu’on ne soit pas gavé de son image (mettant ainsi de nouveau en exergue l’influence de la promo). 

     Enfin, sur une question sur ses films cultes, il a cité les films de Clouzot et « Le Quai des Orfèvres ».

    Le reste de l’intervention de Gérard Jugnot, très en forme, en images (euh...je ne suis pas responsable des rires étranges, voire sardoniques, des spectateurs qui ponctuent ces vidéos:-)) :

    Le mot de la fin à Gérard Jugnot:

     Enfin, signalons que le Salon du cinéma lance, en partenariat avec l’ALPA, l’opération « j’aime et je soutiens le cinéma » destinée à sensibiliser le public à l’importance du téléchargement légal  pour l’économie et le fonctionnement du cinéma. Vous pouvez, comme moi, signer la pétition en vous rendant sur le site suivant : www.jesoutienslecinema.com

     Sandra.M

  • « Faubourg 36 » de Christophe Barratier : un hommage au cinéma d’hier

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    Je l’avoue : je n’avais aucune envie de voir ce film, la bande annonce me laissait présager un film daté et artificiel mais ayant vu tous les autres films à l’affiche dans mes cinéma favoris, je me suis finalement laissée tenter. Il m’a fallu un petit bout de temps pour m’accoutumer à ce cinéma désuet, à sa succession frénétique de plans, de situations et de personnages stéréotypés et puis je me suis replongée sans déplaisir dans mes souvenirs de ce cinéma que j’aimais tant : celui de Carné, de Duvivier, de Becker (Jacques) , celui de l’avant-guerre , perdu quelque part entre les espoirs du Front populaire et la montée des extrêmes et de l’antisémitisme, avec des références aussi à celui que l’on appelait de qualité française (cinéma de studio et de scénaristes d’après-guerre. )

     Evidemment ce film n’a rien à voir avec « Entre les murs » par exemple actuellement à l’affiche et il ne prétend d’ailleurs nullement au même cinéma (si vous ne devez voir qu’un film ce mois-ci c’est évidemment celui de Laurent Cantet) mais aussi diamétralement opposés que soient leurs styles et leurs écritures (d’ailleurs ne vous y trompez pas « Entre les murs » est un film très écrit, parfaitement écrit  même au point de donner cette parfaite illusion du documentaire, de vérité prise sur le vif) je les crois portés par la même sincérité, la même envie de mener un genre à son paroxysme, le même perfectionnisme.

    Dans un faubourg populaire du nord de Paris en 1936, l'élection printanière du gouvernement de Front Populaire fait naître les plus folles espérances et favorise la montée des extrêmes. C'est là que trois ouvriers du spectacle au chômage Pigoil, Milou et Jacky  ( respectivement incarnés par Gérard Jugnot, Clovis Cornillac et Kad Merad) décident d'occuper de force le music-hall qui les employait il y a quelques mois encore, pour y monter un "spectacle à succès".

    Clovis Cornillac ressemble à s’y méprendre à Jean Gabin dans les films d’avant-guerre, Nora Arnezeder (la découverte du film comme Jean-Baptiste Maunier dans « Les Choristes » avec lequel elle a un commun une fraîcheur et un talent éclatants) à Michèle Morgan : tous deux font inévitablement penser au couple mythique Nelly et Jean du « Quai des Brumes » de Marcel Carné auquel un plan d’ailleurs fait explicitement référence. Bernard-Pierre Donnadieu (Galapiat), quant à lui,  fait penser à Pierre Brasseur (Frédérick Lemaître) dans « Les enfants du paradis » de Carné et à  Jules Berry (Valentin) dans « Le jour se lève »  du même Carné  ou  dont j’ai d’ailleurs cru reconnaître le célèbre immeuble dessiné par Alexandre Trauner dans le premier plan du film… Les décors du film entier  font d’ailleurs penser à ceux de Trauner, avec cette photographie exagérément lumineuse entre projecteurs de théâtre et réverbères sous lesquels Paris et les regards scintillent de mille feux incandescents et mélancoliques. Et l'amitié qui unit les protagonistes de ce "Faubourg 36" fait évidemment penser à celle qui unissait ceux de "La belle équipe" de Duvivier. (Voir mes critiques des films précités dans ce paragraphe en cliquant ici).

      Barratier assume donc ses références, celles d’un cinéma académique, classique et populaire, prévisible,  empreint d’une douce nostalgie. Dommage qu’il n’ait pas trouvé un dialoguiste du talent de Prévert et qu’à la fin les personnages incarnés par Clovis Cornillac et Nora Arnezeder passent au second plan mais après tout le film s’intitule « Faubourg 36 » : c’est lui le vrai héros du film, lequel n’est pas vraiment une comédie musicale (même si la fin du film s’y apparente avec une belle énergie), plutôt un film sur un music hall, ceux qui le font vivre, pour qui il est une raison de vivre. Le destin, le conte de fée  d’une « Môme » qui assume pleinement le genre du film  sans les excès mélodramatiques et les maquillages outranciers du film éponyme...auquel quelques plans font d’ailleurs étrangement songer.

     On en reste peut-être un peu trop à distance comme on regarderait un beau spectacle avec l’impression que ses artistes s’amusent beaucoup entre eux mais ne nous font pas totalement entrer dans la danse mais ce voyage dans le temps et dans le cinéma d’hier que Christophe Barratier fait revivre le temps d’un film vaut néanmoins le détour ne seraient-ce que pour la beauté des plans emportés par une caméra dynamique, et pour ses comédiens portés par une énergie admirable au premier rang desquels François Morel qui apporte ici sa fantaisie imparable, Pierre Richard et sa bonhomie clownesque, Gérard Jugnot sa touchante justesse, Kad Merad son goût du second degré et sa –belle- voix que l’on découvre, et les seconds rôles qui, à l’image de ceux du cinéma auquel Barratier rend hommage, existent réellement.

     Quatre ans après « Les Choristes » (8 million de spectateurs) Christophe Barratier avec son second film a eu l’intelligence de ne pas forcer sa nature, d’être fidèle à ses convictions cinématographiques et impose  ainsi son style joliment désuet, musical, mélancolique, sentimental, photogénique (Tom Stern, photographie de Clint Eastwood signe ici la photographie) et enthousiaste avec une résonance sociale finalement très actuelle. Le film d’un réalisateur qui aime indéniablement le cinéma, ses acteurs et ses artifices revendiqués, et rien que pour cela, pour cette sincérité ce « Faubourg 36 » vaut le détour.

    appa.jpg Et après l’hommage au cinéma des années 30, mercredi prochain sort en salles l’hommage au western classique, l’hymne à l’amitié signé Ed Harris, « Appaloosa » que je recommande à tous les amateurs du genre...dont je suis (présenté en avant-première au dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville) !

    A suivre sur "In the mood for cinema": l'avant-première de la série "Flics" d'Olivier Marchal en présence de toute l'équipe du film.

     Sandra.M