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Festival

  • Compte-rendu et palmarès du 3ème Festival de la Fiction et du Documentaire Politique de La Baule (2 au 5 octobre 2025)

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    Selon Albert Camus, « La société politique contemporaine » est « une machine à désespérer les hommes. » Quant à Stefan Zweig, il considérait que « La raison et la politique suivent rarement le même chemin. » Si l’actualité politique récente, nationale et internationale, tend à donner dramatiquement raison aux deux écrivains, cette troisième édition du Festival de la Fiction et du Documentaire Politique de La Baule a su magistralement montrer que la politique pouvait aussi être synonyme d’espoir et de raison, du moins de (ré)conciliation.

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    Nous sommes aujourd’hui le 7 octobre 2025.  Deux ans jour pour jour après l’ineffable attaque terroriste en Israël. Il y a quelques jours, non loin de La Baule, au large de Saint-Nazaire, était arraisonné un navire de la flotte fantôme russe. Le 6 octobre, la France a connu un revirement politique sans précédent, avec la nomination d’un gouvernement et la démission du Premier Ministre, moins de 14 heures plus tard. Ce 9 octobre, Robert Badinter entrera au Panthéon. Ainsi, ce festival  pouvait difficilement être plus au cœur de l’actualité  avec, parmi les films projetés et primés : Holding Liat de Brandon Kramer (prix du jury documentaire et mention spéciale du jury des lycéens) qui suit la famille de l'otage Liat Beinin Atzili dans les jours, les semaines et les mois qui ont suivi son enlèvement le 7 octobre 2023, Les Combats méconnus de Robert Badinter de Dominique Missika et Bethsabée Zarka (prix du jury ex-aequo), deux films consacrés aux gilets jaunes (Les Braises de Thomas Kruithof -prix du jury fiction politique et mention spéciale du jury médias- et Dossier 137 de Dominik Moll -prix du public-),  le documentaire en compétition Les armes secrètes de Poutine de Hugo Van Offel et Martin Boudot qui révèle comment la Russie contourne les sanctions internationales, sans oublier deux films qui explorent la dictature, qu’elle soit irakienne et vue à hauteur d’enfant dans The President’s cake de Hasan Hadi (mention spéciale du jury fiction et prix des médias), ou stalinienne et décrite à travers les yeux d’un jeune procureur dans Deux Procureurs de Sergei Loznitsa.

    Ce festival, véritable voyage dans l’Histoire, passée et contemporaine, fut passionnant par la qualité des films sélectionnés (je vous les recommande tous) qui permettent de questionner et décrypter les enjeux sociétaux et politiques avec nuance, distance, recul, loin du flux ininterrompu et déhiérarchisé des chaînes d’informations et des réseaux sociaux, élargissant, voire changeant notre perception sur des faits d’actualité. Il a aussi pour vertus de permettre aux politiques, journalistes, artistes et spectateurs de s’écouter respectueusement (un miracle réconfortant dans cette actualité inaudible et insatiable) et de dialoguer dans une atmosphère particulièrement conviviale et chaleureuse, à l’image de l’équipe du festival, notamment de ses deux fondateurs, Anne-Catherine Mendez et Jérôme Paoli, et du président du festival, Gabriel Le Bomin.

    Quatre jurys ont eu pour mission de départager les 5 documentaires et les 5 fictions. Le jury fiction politique était présidé par la comédienne, réalisatrice et scénariste Audrey Dana. Elle était entourée du réalisateur Antoine Raimbault, du producteur Philippe Boeffard, de la Haute Commissaire à l'enfance, Sarah El Hairy, et du comédien Arié Elmaleh. Le jury documentaire politique était présidé par la comédienne Odile Vuillemin, entourée du producteur Paul Rozemberg, de l'ancien Ministre de la Mer et de la Biodiversité Député de la 2ème circonscription des Côtes d'Armor, Hervé Berville. Le jury presse et médias politique était présidé par l'éditorialiste politique, essayiste, ancien DG de France Télévisions, Patrice Duhamel, entouré du Directeur de la rédaction de la Tribune Dimanche, éditorialiste à BFMTV, Bruno Jeudy, du rédacteur en chef des Echos de la Presqu'île, Frédéric Prot, et de la journaliste et éditorialiste politique, Saveria Rojek. Le jury lycéens politique était présidé par l'ancienne Ministre, responsable associative, Najat Vallaud-Belkacem, entourée des lycéens Charlie Connan-Levallois, Gustave Diebolt, Inès Fernandez, Anna Gallou-Papin, Maël Lehuede, Swann Mahyaoui-Chantrel, Elyne Pernet.

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    Après avoir suivi pendant dix ans le Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule, j’étais ravie de découvrir ce nouvel évènement baulois, réunissant deux de mes passions, le cinéma et la politique.  Et de retrouver l’équipe du cinéma Le Gulf Stream qui avait été si accueillante lors de ma séance de dédicaces dans ses locaux, en juillet 2024. Je les en remercie de nouveau. C’est dans l’incontournable cinéma baulois que furent donc projetés les dix films en compétition  et les trois avant-premières hors compétition (La Femme la plus riche du monde de Thierry Klifa en ouverture, Jean Valjean d'Éric Besnard vendredi soir et L'Inconnu de la grande arche de Stéphane Demoustier, samedi soir, en clôture).

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    Le palmarès a été délivré en présence de la Présidente de l’Assemblée Nationale, Yaël Braun-Pivet (qui avait également participé à l’instructive et captivante masterclass dans l’après-midi), suivi de la projection de L’Inconnu de la grande arche de Stéphane Demoustier.

    Je vous parlerai de nouveau plus longuement de chacun des films projetés au moment de leur sortie. En attendant, j’espère que les quelques mots ci-dessous vous donneront envie de les découvrir.

    1. La Femme la plus riche du monde de Thierry Klifa (film d’ouverture) – Au cinéma le 29 octobre 2025

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    Le festival a donc débuté avec la projection du très attendu dernier film de Thierry Klifa, projeté à Cannes hors compétition, en mai dernier. Je vous avais vivement recommandé son dernier film, Les rois de la piste, ici.

    La femme la plus riche du monde, Marianne Farrère (Isabelle Huppert) : sa beauté, son intelligence, son pouvoir. Un écrivain photographe, Pierre-Alain Fantin (Laurent Lafitte) : son ambition, son insolence, sa folie. Le coup de foudre qui les emporte. Une héritière méfiante qui se bat pour être aimée (Marina Foïs). Un majordome aux aguets qui en sait plus qu'il ne dit (Raphaël Personnaz). Des secrets de famille. Des donations astronomiques. Une guerre où tous les coups sont permis.

    Après Tout nous sépare et son documentaire André Téchiné, cinéaste insoumis, avec Les rois de la piste, Thierry Klifa avait souhaité se tourner vers la comédie. Comme toujours, il nous parlait de la famille et, comme souvent, de la figure maternelle. Dans son troisième film, Les yeux de sa mère (2011), il s’intéressait en effet déjà à la mère, qu’elle soit présente ou absente. Ici, la mère (Isabelle Huppert) est une héritière lassée de tout qui revit grâce à la rencontre avec un écrivain photographe opportuniste (Laurent Lafitte). Une histoire librement inspirée de l’affaire Bettencourt (rappelez-vous : en 2016, attaqué par la fille de Liliane Bettencourt, héritière et première actionnaire de L’Oréal, l’écrivain-photographe François-Marie Banier avait été condamné pour abus de faiblesse à quatre ans de prison avec sursis et 375000 euros d’amende). Comme toujours chez le cinéaste cinéphile Thierry Klifa, ce film se situe à la frontière des genres, entre la comédie et la satire de la bourgeoisie, avec des accents de drame (de la solitude). Et c'est jubilatoire, avec des dialogues ciselés et une interprétation de Lafitte en opportuniste insolent, désinvolte, flamboyant, détestable, grossier, rustre, absolument exceptionnelle, qui a elle seule vaut le détour. Les répliques cinglantes et la fantaisie savamment cruelle de Fantin sont particulièrement délectables, même qu’il sera pris à son propre piège, et peut-être finalement la première victime de son petit jeu cynique et cupide. Tous les personnages semblent finalement en mal d’amour, de la fille méprisée au gendre (caution juive pour tenter de faire oublier que le fondateur de la marque fut un ancien collaborateur) à l’énigmatique majordome (Raphaël Personnaz, dont une fois de plus le jeu sensible apporte un supplément d’âme, de malice, de sensibilité, et de nuance à son personnage) que Fantin prend un malin plaisir à humilier. Visuellement splendide, entre Ozon et Chabrol dans le ton -d’une ironie savoureuse-, faisant exploser les codes de bonne conduite bourgeois, Klifa livre là un de ses meilleurs films, et donne à Isabelle Huppert un de ses rôles les plus marquants (et pourtant sa carrière n’en manque pas), celui  d’une milliardaire qui se prend d’une amitié affectueuse et aveugle (quoique…) pour cet être qui lui fait retrouver l’insouciance en défiant toutes les conventions de son milieu, et en osant tout, y compris lui demander de changer intégralement sa décoration, ou de lui faire des chèques d’un montant astronomique (certes dérisoire à l’échelle de la fortune de la milliardaire). Un scénario signé Thierry Klifa, Cédric Anger, Jacques Fieschi (un trio de scénaristes royal, ce dernier vient d’être récompensé au Festival Cinéroman de Nice, récompense amplement méritée pour celui qui est pour moi le plus grand scénariste français). La musique d’Alex Beaupain, teintée de notes joyeuses et railleuses, m’a aussi par moments rappelé celle de Morricone pour I comme Icare. Sont à noter également le travail de reconstitution remarquable de la cheffe décoratrice Eve Martin, de la cheffe costumière Laure Villemer, et la photographie splendide de Hicham Alaoui.

    1. Holding Liat de Brandon Kramer – compétition documentaire – Prix du jury ex-aequo et mention spéciale des lycéens – Au cinéma le 16 février 2025

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    Ce documentaire, coproduit par le réalisateur Darren Aronofsky, est tourné avec la famille de l'otage Liat Beinin Atzili (enlevé au kibboutz Nir Oz) dans les jours, les semaines et les mois qui ont suivi son enlèvement le 7 octobre 2023. C’est avant tout une ode à la paix, le récit poignant et nuancé d’une situation complexe et explosive. Le réalisateur est un proche de la famille Atzili. Lors de sa première visite en Israël, vingt ans auparavant, il avait séjourné chez les parents de Liat, Yehuda et Chaya, dans leur kibboutz. Cette relation étroite lui a permis de les filmer dans les moments les plus tendus, y compris lorsque les membres de la famille ne sont pas d’accord sur la marche à adopter. Liat étant à la fois citoyenne américaine et citoyenne israélienne, son père décide de prendre l’avion pour Washington D.C., afin de plaider en faveur de sa libération. Là, il n’hésite pas à échanger avec un militant palestinien, et à parler des deux États et de paix, quand son petit-fils et son autre fille voudraient aborder seulement la question de la libération des otages. 54 jours. C’est la durée pendant laquelle Liat demeurera détenue. Avec la famille, nous suivons les espoirs, déçus, les listes de noms sur lesquelles Liat n’est pas, la colère et l’attente insoutenable. Et enfin la libération. Malgré tout ce que Liat a traversé (son mari a été tué, des traces de sang sur un mur du Kibboutz suffisent à faire comprendre l’émotion de la famille et son calvaire), elle exprime de l’empathie pour les Palestiniens et la souffrance de ceux, tous ceux qui sont victimes de ce conflit. Un message de paix, de résilience. Et un film qui a bouleversé les festivaliers.

    1. The President’s cake de Hasan Hadi (mention spéciale du jury presse et médias politique, et grand prix du jury fictions) – Au cinéma le 4 février 2026

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    Ce film était déjà lauréat de la caméra d’or du dernier Festival de Cannes, prix qui récompense un long-métrage parmi tous les premiers films des différentes sélections, et du Prix du public à la Quinzaine des Cinéastes 2025.

    Dans l’Irak de Saddam Hussein, Lamia, 9 ans, tirée au sort, se voit confier par son instituteur la lourde tâche de confectionner un gâteau pour célébrer l’anniversaire du président. Sa quête d’ingrédients, accompagnée de son ami Saeed, bouleverse son quotidien. Un premier film qui raconte l’Irak de Saddam Hussein à travers les yeux d’une enfant, une œuvre si universelle qu’elle pourrait raconter le quotidien de n’importe quel enfant dans un pays en guerre dirigé par un dictateur. Lamia va donc aller à Bassora, la grande ville la plus proche de son lieu d’habitation, en compagnie de sa grand-mère et de son coq Hindi. Dans un pays dans lequel tout tourne autour du culte du dictateur qui le dirige, chacun joue un rôle et masque ses petitesses derrière des mensonges. Les denrées que doit trouver Lamia sont chères et rares, en raison de la pénurie et de l’embargo, mais les trouver est pour elle vital. Commerçants malhonnêtes, policiers corrompus, soignants acceptant des pots-de-vin, elle rencontre le pire. Mais aussi des gestes d’amitié et d’amour, lueurs au milieu de la noirceur dans ces rues écrasées de soleil. Il y a de l’héritage du néo-réalisme italien dans ce premier film irakien qui regorge de beauté au milieu de l’horreur. L’image de la petite Lamia et de son coq Hindi serré contre elle, déterminée, forte et fragile, obligée de ruser et voler pour satisfaire les caprices d’un dictateur qui vit dans l’opulence, est de celle que l’on n’oublie pas, comme cette scène finale, et deux regards qui me hantent encore par leur courage mais aussi leur puissance, et surtout leur innocence et leur beauté sacrifiées.

    1. France, une histoire d’amour de Michael Pitiot et Yann Arthus-Bertrand (Prix des lycéens) – Au cinéma le 5 novembre 2025

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    De beauté et d’amour, le film de Michael Pitiot et Yann Arthus-Bertrand qui a séduit le jury des lycéens présidé par Naja Vallaud-Belkacem, en déborde aussi.

    Après avoir exploré le monde, Yann Arthus-Bertrand revient chez lui, en France, et part à la rencontre des Françaises et Français qui agissent concrètement pour faire avancer leur monde. Ce documentaire, touchant et plein d’humanité, tourné comme un road-movie dans la France entière, est une invitation à la curiosité mais surtout au vivre ensemble. Ces rencontres permettent de révéler des paroles sincères et des moments rares qui dessinent des portraits d’hommes et de femmes engagés.

    Après s’être intéressé à La Terre vue du ciel, dans le documentaire éponyme mais aussi avec Home, hymne à la terre qui nous expliquait que, en 200 000 ans d’existence, l’Homme avait rompu un équilibre fait de près de 4 milliards d’années d’évolution, à la Planète océan, à l’humain avec Human (dont je vous avais longuement parlé, ici : un voyage émotionnel d’une force redoutable, une démonstration implacable de la réitération des erreurs de l’humanité, une radiographie saisissante du monde actuel, un plaidoyer pour la paix, pour l’écoute des blessures de la planète et de l’être humain dans toutes leurs richesses et leurs complexités, une confrontation clairvoyante, poignante au monde contemporain et à ceux qui le composent), aux femmes avec Woman, à l’histoire de l’homme et de la nature avec Legacy, notre héritage, le photographe éperdument écologiste et humaniste part à la rencontre des Français pour les photographier, qu’ils soient réfugiés, agriculteurs, charcutiers, prisonniers en réinsertion, ou membres de Dernière rénovation… Il dresse ainsi le portrait d’une France plurielle, riche de ses différences, tournée vers l’autre, solidaire, empathique et généreuse, malgré les tensions et incompréhensions, prônant l’écoute et le dialogue. Des Français conscients des enjeux environnementaux et sociaux qui cherchent des solutions, leurs solutions, qui tentent d’éveiller les consciences aussi sur les défis écologiques et l’urgence climatique. Un voyage pétri d’émotions et de tendresse (« Être un homme c'est savoir pleurer » dit-il à un jeune homme qui s’est réinséré après avoir été incarcéré) à la rencontre de ces Français, qui en aidant les autres, donnent un sens à leur vie. « Je voulais faire un film sur tout ce que j’aime en France. », « On essaie de montrer tous les gens qui font des choses pour les autres. » « On voyage à travers la France pour filmer des gens qui font des choses que j'admire. » Comme Brigitte Lips, « Mamie charge », qui aide les migrants. Comme Camille Étienne « qui donne un visage et une voix à la génération climat ». Comme Émilie Jeannin qui « a tenté (en vain) par son abattoir mobile d’agir pour le respect animal et de promouvoir un abattage digne », comme ceux qui redistribuent les invendus des magasins à des associations… Le film est aussi, comme presque toujours chez Yann Arthus-Bertrand, un message d’alerte. Il nous rappelle ainsi ce chiffre sidérant et terrifiant : en 2070, 3 milliards de gens ne pourront plus vivre là où ils vivent. Il n’est pas non plus dénué d’humour comme cet intervenant qui ironise sur la manière dont certains tentent de donner un sens à leur vie : « Au bout de 20 ans pour que ça change dans leur vie, ils font une nouvelle véranda ». Ou lorsque Yann Arthus-Bertrand titille gentiment Bruno, le preneur de son, sans compter que le cinéaste a la fâcheuse habitude de se perdre sur les routes de France, s’amusant aussi du surnom que certains lui ont attribué, « l’hélicologiste ». Les deux cinéastes filment aussi la détresse des agriculteurs (« On pousse les gens à faire du bio puis après on les lâche ») ou des bergers face aux loups qui déciment les troupeaux, et qui disent faire face aux menaces de mort des environnementalistes. C’est peut-être la bergère qui prône la meilleure solution alors que Yann Arthus-Bertrand doute de la réalité de ces menaces : « la solution, c'est de s'écouter et de ne pas mettre notre parole en doute. » On comprend et partage l’émotion de Yann Arthus-Bertrand lorsque, lors d’une intervention devant des chefs d’entreprises et responsables politiques, on lui fait maladroitement comprendre qu’il a trop parlé alors qu’il essayait, une fois de plus, de donner l’alerte : « De plus en plus, c'est difficile pour moi de parler de tout cela devant des gens qui sont indifférents. Là on parle de ça. C'est fini. Cela a glissé. » « Là on va être dirigé par un dictateur sans conscience, le climat. La vie n'a aucun sens. C'est vous qui décidez de donner un sens à votre vie. On a tous la mission et le devoir de protéger la vie sur terre. J'ai passé ma vie à photographier la beauté. C'est quoi la beauté ? C'est les gens qui font, qui partagent. Cette beauté a un nom très simple. Elle s'appelle l'amour. » Le film est accompagné de chansons françaises judicieusement choisies, comme La Corrida de Cabrel sur les images d’une vache qui part à l’abattoir (ambulant) ou La vie ne vaut rien de Souchon qui nous donne envie de fredonner et de conclure après la projection de ce film à la photographie sublime qui magnifie la beauté du territoire français, de ses visages et de leur générosité :  « La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie. »

    1. Dossier 137 de Dominik Moll (prix du public) – Au cinéma le 19 novembre 2025

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    Le dernier film de Dominik Moll, La nuit du 12, était une vision très personnelle du polar, à la mise en scène puissante. À l’heure où les féminicides sont dramatiquement nombreux, ce film était un plaidoyer retentissant et vibrant contre les violences faites aux femmes. L’intérêt de l’enquête résidait ainsi moins dans la résolution du crime que dans l’auscultation de la vision de la femme, d’une femme. Bouli Lanners et Bastien Bouillon y incarnaient deux policiers perdus et tourmentés, et leur désespoir, leur fragilité, leur solitude face à cette affaire irrésolue qui nous hantent autant que cette dernière après le film. La procédure est décortiquée mais ce sont surtout les âmes humaines qui le sont comme dans un film de Tavernier (on songe à L627). Le dernier plan, celui du policier qui s'échappe du vélodrome et roule le jour est la respiration tant attendue qui nous marque longtemps après la projection comme ce film qui ne peut laisser indifférent, tant il entre en résonance avec les plaies à vif de notre époque.

    Cette digression sur La nuit du 12 pour vous dire qu’il en va de même pour Dossier 137. C’est moins la résolution de l’enquête que le parcours et le portrait de celle qui mène l’enquête qui présente un intérêt. Le dossier 137 est en apparence une affaire de plus pour Stéphanie (Léa Drucker), enquêtrice à l’IGPN, la police des polices. Une manifestation tendue, un jeune homme blessé par un tir de LBD, des circonstances à éclaircir pour établir une responsabilité... Mais un élément inattendu va troubler Stéphanie, pour qui le dossier 137 devient autre chose qu’un simple numéro, une histoire qui la renvoie à ses racines, et risque d’ébranler ses certitudes. En compétition dans le cadre du Festival de Cannes 2025, ce film se penche sur un cas de bavure policière lors des manifestations des Gilets jaunes. Comme l’enquêtrice de l’IGPN qu’elle interprète dont les certitudes vacillent, le regard de Léa Drucker tremble légèrement, marque un doute et une fragilité à peine perceptibles, si savamment joués. Elle tient bon malgré l’incompréhension de ses anciens collègues face à la voie qu’elle a choisie (elle travaillait auparavant aux stups), à la colère de la famille de la victime (originaire du même endroit qu’elle), à la haine que suscite la police que son propre fils ne cesse de lui rappeler. Ce Dossier 137 n’est pas un dossier comme un autre pour elle. Il sera (peut-être) classé mais quelque chose dans ses convictions aura vacillé. La générosité du personnage de Léa Drucker inonde tout le film, qu’elle prenne soin d’un petit chat égaré qu’elle adopte ou qu’elle essaie d’oublier la réalité en regardant des vidéos de chats. Et quand, en visionnant ces vidéos, son rire soudain enfantin cesse d’un coup, c’est toute son impuissance et sa fragilité que cette femme intègre et combattive a tenté de masquer tant bien que mal qui ressurgissent. Le portrait passionnant d’une femme, d’une policière, et d’une époque en proie aux fractures.

    1. Les Braises de de Thomas Kruithof (mention spéciale du jury des médias et mention spéciale du jury fictions) – Au cinéma le 5 novembre 2025

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    Alors que le cinéma s’était peu emparé de ce sujet jusqu’à présent, ce film est le deuxième de ce festival à se pencher sur le mouvement des gilets jaunes.

    Karine (Virginie Efira) et Jimmy (Arieh Worthalter) forment un couple uni, toujours très amoureux après vingt ans de vie commune et deux enfants. Elle travaille dans une usine ; lui, chauffeur routier, s’acharne à faire grandir sa petite entreprise. Quand surgit le mouvement des Gilets Jaunes, Karine est emportée par la force du collectif, la colère, l’espoir d’un changement. Mais à mesure que son engagement grandit, l’équilibre du couple vacille.  Plus Karine va s’impliquer, plus son couple va se fracturer. La fracture. D’ailleurs, tel pourrait être le titre de ce film (déjà employé par Corsini). La fracture au sein de la famille. Entre Karine et son fils d’un côté, son mari et sa fille de l’autre, qui regarde son engagement avec circonspection. La fracture entre les Gilets jaunes dont fait partie Karine et le gouvernement. La fracture entre ceux qui dirigent avec cynisme (les entreprises qui méprisent Jimmy) et ceux qui travaillent au péril de leur santé et de leur vie. Thomas Kruithof filme les manifestations comme des moments de bonheur et de plénitude (il faut voir comment Karine est métamorphosée lorsqu’elle participe à une manifestation la première fois, son visage s’illumine d’une joie nouvelle), des lieux en lesquels l’entraide, l’écoute et la fraternité règnent. Le film pose (habilement) plus de questions qu’il n’apporte de réponses : jusqu’où doit-on aller par engagement militant ? Faut-il sacrifier sa vie personnelle à ses idéaux ? Virginie Efira est une nouvelle fois parfaite dans ce rôle sobrement interprété de femme généreuse, déterminée, humble, et amoureuse. « Tous deux ont une haute idée de l’amour » a ainsi déclaré le réalisateur lors du débat d’après-film, à propos de ses deux personnages principaux. Et c’est en cela avant tout que le film a bouleversé les festivaliers : l’amour d’un homme pour sa femme qui, pour elle, va ouvrir les yeux, dépasser ses propres peurs et préjugés. Les braises, ce sont celles d'un incendie social qui menace d'enflammer le pays, mais aussi celle d'une passion qui ne s'est jamais réellement éteinte.

    1. Jean Valjean d’Eric Besnard (hors compétition) - Au cinéma le 19 novembre 2025

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    Jean Valjean (Grégory Gadebois) sort du bagne, brisé, rejeté de tous. Errant sans but, il trouve refuge chez un homme d’Église, Monseigneur Bienvenu, (Bernard Campan), sa sœur (Isabelle Carré) et leur servante (Alexandra Lamy). Face à cette main tendue, Jean Valjean vacille et, dans cette nuit suspendue, devra choisir qui il veut devenir. Jean Valjean s’intéresse aux origines du célèbre personnage des Misérables, aux cinquante premières pages du roman d’Hugo qui explique comment Valjean va retrouver son humanité, et la rédemption malgré l’injustice qu’il a subie. En sortant du bagne, Valjean est une bête traquée et sauvage, un homme ébranlé, tiraillé entre le bien et le mal, brisé par dix-neuf ans d’enfermement, habité par la violence et la colère. Le film raconte cette lutte-là, intime et universelle, son cheminement de la noirceur et de la haine vers la lumière et l’amour. La bonté de l’homme d’Église va décontenancer Valjean : Il ne supporte la vie que parce qu'il est certain que le monde est injuste. « Si la bonté existe tout cela n'avait aucun sens », explique ainsi le réalisateur, après la projection. Doit-il prendre cette main tendue ou se laisser happer par son désir de haine et de vengeance ? Comment ne pas être dévoré par le ressentiment et la haine envers une société qui lui a volé sa vie ? L’homme d’Église par sa bonté, le regard qu’il va porter sur lui, va « réduire l’espace entre ce qui est et devrait être », lui « rendre l’innocence ». Le film accumule les contrastes (entre la lumière et la noirceur, entre la tenue rouge du bagnard et la blancheur immaculée) et les symboles et références (paysages bibliques, esthétique inspirée du western). Une adaptation très personnelle qui a un écho dans la société contemporaine, portée par la sublime musique de Christophe Julien qui collabore ici pour la septième fois avec le cinéaste, et la présence imposante, massive et poignante de Grégory Gadebois, mais aussi la douleur d’Isabelle Carré dont la fragilité est finalement un écho à celle du bagnard. La fin, par l’espoir qu’elle incarne, la lueur qu’elle exhale, le lyrisme qu’elle exalte, nous donne envie de croire en ce qu’il y a de plus beau dans l’Homme, sa capacité à changer, à renaître, à se relever, à délaisser la vengeance pour la bonté que Gadebois représente mieux que nul autre acteur n'aurait probablement su le faire.

    1. Deux procureurs de Sergei Loznitsa (compétition fiction) – Au cinéma le 5 novembre 2025

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    L’oublié du palmarès du Festival de La Baule comme il le fut du palmarès cannois (le film était en compétition officielle du dernier Festival de Cannes).

    Union Soviétique, 1937. Des milliers de lettres de détenus accusés à tort par le régime sont brûlées dans une cellule de prison. Contre toute attente, l’une d’entre elles arrive à destination, sur le bureau du procureur local fraîchement nommé, Alexander Kornev. Il se démène pour rencontrer le prisonnier, victime d’agents de la police secrète, la NKVD. Bolchévique chevronné et intègre, le jeune procureur croit à un dysfonctionnement. Sa quête de justice le conduira jusqu’au bureau du procureur-général à Moscou. À l’heure des grandes purges staliniennes, c’est la plongée d’un homme dans un régime totalitaire qui ne dit pas son nom. Loznitsa confronte ce procureur idéaliste, tout juste sorti des études, à la tenue parfaite et qui se tient bien droit au sens propre comme au sens figuré, à cet autre procureur qui a trahi les valeurs en lesquelles le premier croit, et qu’il incarne. Un jeune homme épris de justice au regard malicieux (heureux peut-être de jouer un mauvais tour à l’injustice), candide presque, déterminé aussi, qui n’a pas conscience que tant d’innocents croupissent dans les prisons jusqu’à l’arrivée de la fameuse lettre. Les couleurs, ternes, le cadre qui l’enferme, tout est là pour signifier l’oppression. Les décors rappellent ceux de Playtime de Tati et notamment cette marche interminable dans des couloirs labyrinthiques avec un nombre incalculable de portes qui le mènent vers son prisonnier. Symboles de l’absurdité d’un régime inique et intransigeant. Le réalisateur ukrainien  formé à l’institut de cinéma VGIK de Moscou est exilé aujourd’hui à Berlin. Sa dénonciation du totalitarisme, brillante parabole, a évidemment des résonances contemporaines. Ce film s’inspire de la nouvelle éponyme de Georgy Demidov, de 1969. Ce physicien fut arrêté en 1938 durant les grandes purges staliniennes et passa quatorze années au goulag. Ce film compte une des plus brillantes scènes de l’histoire du cinéma. Le procureur revenant d’un voyage lors duquel il a essayé d’alerter les autorités et de leur signaler les injustices dont il a été témoin se retrouve dans un wagon-lit avec deux « ingénieurs » particulièrement affables, qui lui jouent de la musique, partagent une bonne bouteille de vin, semblent prêts à tout pour lui être agréable. Une façade lisse à l’image de celle du régime. L’issue de cette scène, inéluctable, sera glaçante, même si nous n’avions guère de doutes sur les motifs de l’entreprise. La réalisation austère éclaire les ombres du régime avec maestria. L’atmosphère est oppressante et âpre, soulignée par ces plans fixes magistraux d’une rigueur, d’une précision, d’une composition et d’une beauté sombre saisissantes. La tension est constante et présente, dans chaque mot, chaque geste, chaque regard, chaque silence. Le portrait d’un homme qui défie le régime totalitaire, pris dans un engrenage fatal, porté par son souci de justice. Un immense film d’une intelligence rare (contenue dans la perfection de chaque plan).

    1. Les combats méconnus de Robert Badinter de Dominique Missika et Bethsabée Zarka (prix du jury documentaire ex-aequo) - Un film bientôt diffusé sur la chaîne LCP-AN.

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    De justice aussi, forcément, il était question avant tout dans ce documentaire récompensé.

    Dès septembre 1981, alors qu’il vient d’être nommé garde des Sceaux par François Mitterrand, Robert Badinter déploie toutes ses forces pour faire abolir la peine de mort, malgré les vents contraires et au nom d’une France qu’il aime tant qu’il la rêve exemplaire. Mais qui sait que Badinter, ministre, avocat, militant et professeur de droit, amoureux de Victor Hugo en qui il puise son humanisme et une opposition viscérale à la peine de mort, a porté d’autres immenses combats ? Notamment l’abrogation des « lois indignes »  (lois sécuritaires, juridictions d’exception), mais aussi la suppression des articles de loi discriminant les homosexuels, la réduction de la population carcérale, et l’élargissement du droit des victimes. Robert Badinter sera panthéonisé ce 9 octobre 2025, une date symbolique puisqu’il s’agit de la date anniversaire de la promulgation de la loi d'abolition de la peine de mort de 1981, quelques mois après être devenu ministre (en juin). On peut regretter que le documentaire n’explore pas du tout cette loi essentielle qui le fit entrer dans l’Histoire, mais c’est aussi l’intérêt de ce film que de montrer que, en plus de cette avancée historique cruciale à laquelle il œuvra avec tant de courage et d’obstination, Robert Badinter mena bien d’autres combats guidés par  le refus de l’injustice et  de la barbarie dont fut victime le père de cet enfant juif dont les parents furent naturalisés français, un père raflé rue Sainte-Catherine à Lyon, envoyé à Drancy puis à Sobibor. Il s’engagea d’abord  pour l'amélioration des conditions de vie des détenus et l’humanisation des prisons (en autorisant la lumière le soir, en supprimant les uniformes des quartiers de haute sécurité, mais aussi en essayant d'améliorer la situation essentielle des surveillants pénitentiaires, ou encore en œuvrant pour la prise en charge intelligente pour permettre aux détenus de se projeter ), mais aussi pour  l'égalité des homosexuels devant la loi et la dépénalisation de l’homosexualité,  et encore pour honorer la mémoire des victimes de la Seconde guerre mondiale. « Toute ma vie j'ai essayé de combattre l'injustice » dira-t-il ainsi. Le documentaire rappelle également qu’il fut contre la peine de mort contre l'avis de la majorité des Français, et toujours le « défenseur intransigeant des plus faibles », et que « toute forme de discrimination lui est insupportable », raison pour laquelle il se plaçait toujours « du côté des plus vulnérables. » Il dut se battre contre Gaston-Defferre, Ministre de l’Intérieur soutenu par Mitterrand, qui voulait la suppression de sa loi Sécurité et liberté.  Ce documentaire rappelle aussi à quel point cet homme, dont personne (à l’exception de quelques extrémistes) ne remet aujourd’hui en cause l’humanisme et le rôle historique, fut détesté, victime même d’un attentat à son domicile. La seule loi à porter son nom est la Loi Badinter de 1985 consacrée au sort des victimes d’accidents de la route et à leurs conditions d'indemnisation. Parmi ses combats victorieux figure encore la création du Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie qui permettra de condamner pour crimes de guerre et crimes contre l'Humanité, mais aussi son combat sans répit pour la mémoire. Il gagne ainsi son procès contre le négationniste Faurisson.  Son histoire personnelle renait en 1983 quand Klaus Barbie va être jugé en France pour crime contre l'Humanité. Badinter fait voter une loi pour la création d’archives audiovisuelles de la justice. Pour la première fois, ce procès historique sera filmé. Il lèvera aussi « le voile de silence, d’oubli » sur les fusillés du Mont Valérien, là où Joseph Esptein fut fusillé en 1944. Ne subsistent que trois photos des exécutions au mont Valérien où 1008 hommes furent fusillés « parce qu'ils étaient juifs, communistes, résistants, opposants au nazisme ». La lettre que Joseph Epstein écrivit à son fils, lue dans le documentaire, est absolument bouleversante. À la naissance, son père l'avait déclaré sous le nom d'un camarade de Résistance. Badinter l’aidera à reprendre le nom de son père : « Mon père est revenu sur la place publique. Je le dois à Robert Badinter. » Ce documentaire brosse le portrait d’un homme qui a mené inlassablement ses combats dont les fondements résident sans doute dans ses « objets » qui « contiennent tout ce qu’il était » dont le scellé de l’abolition de la peine de mort, un modèle de guillotine par le peintre Dürer, deux cuillères rouillées (dont l’une qu’il a ramassée au camp d’Auschwitz), deux pierres provenant du mur du ghetto de Varsovie, un tableau que son père avait acheté représentant un tableau de Juifs pieux et « surtout le décret de naturalisation de son père qui avait été si fier de devenir français »  : « Il a défendu la liberté des Français et tenté de les protéger des fracas de l'Histoire ». Il dira ainsi : « J'ai traversé à toute vitesse l'enfance et l’adolescence pour devenir un adulte, j'étais prêt pour la vie. » Terminons avec cette phrase d’Hugo que Badinter affectionnait, ses combats témoignent de la volonté qu’il mit à être fidèle à cette idée : « On ne peut pas priver une personne de son droit fondamental de devenir meilleur ».

    1. Les Glucksmann, une histoire de famille de Steve Jourdin (prix du public) – Bientôt sur Public Sénat

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    Tout aussi passionnant est le documentaire consacré à trois générations de Glucksmann produit par la société Caméra subjective pour la chaîne Public Sénat.

    De Moscou à Paris, des services secrets soviétiques aux ors de la République française, voici l’incroyable saga des Glucksmann. Un grand-père espion au service de Staline. Un père philosophe, figure des « nouveaux philosophes » et intellectuel médiatique. Un fils, Raphaël, désormais sur le devant de la scène politique et prétendant à l’Élysée en 2027. Espion, philosophe, candidat : le film suit trois générations de Glucksmann. Entre idéologies, trahisons et conquête du pouvoir, Les Glucksmann, une histoire de famille raconte comment une dynastie singulière de militants traverse le siècle. Et si, à travers l’histoire d’une famille, se jouait aussi celle de la France ? Alors que « tous les services de contre-espionnage se sont cassé les dents sur la véritable identité » du grand-père, Ruben, espion soviétique recruté en Palestine, dont la mission, était d’« exporter la révolution bolchevique sur toute la planète », tandis que le fils André était « auteur de livres qui vont bouleverser la vie politique française », son « contemporain capital » selon BHL, Raphaël, quant à lui, aspire aujourd’hui aux plus hautes fonctions de l’Etat français. Ruben. André. Raphaël. Trois générations différentes. Trois engagements à gauche. « L'Histoire d'une famille française pas comme les autres ».  En 1917, Lénine s'empare de la Russie. Beaucoup de Juifs se laissent séduire. Comme Martha et Ruben, les parents d’André. Au début des années 30, Ruben est envoyé en Allemagne. Il se lance dans le trafic d'armes à destination des Républicains espagnols. Officiellement, ses entreprises faisaient du commerce de fourrure. Il est ensuite arrêté en 1940 par le MI5.  Il sera déporté vers le Canada. Sur le chemin, son bateau sera bombardé par une torpille allemande. Le bateau coulera. Cohn-Bendit fait aussi le mea culpa de leur soutien à « tous ces mouvements de libération nationale qui ont terminé en totalitarisme. » Avec La cuisinière et le mangeur d'hommes, en 1972, Glucksmann a mis le doigt sur les atrocités du régime soviétique. Cela marque sa rupture nette et définitive avec la gauche communiste. Le film aborde ensuite la troisième génération, Raphaël, celui avec qui sa mère, Fanfan « a découvert la passion ». La parentalité ne les détourne pas du militantisme. Ils hébergent chez eux des Tchétchènes, des Rwandais… Leur appartement est un lieu bouillonnant de débats et de rencontres dans lequel défile « le tout Paris intellectuel ». Raphaël qui révèle n’avoir appelé ses parents papa et maman qu’à leur mort (leur relation était filiale mais aussi et avant tout d’amitié) est vite intégré à la bande. Ce bon élève d’Henri IV puis de Sciences Po va rapidement rejoindre les combats de ses parents, et notamment le combat de son père contre Poutine qui le conduit à se tourner vers la Géorgie. La mort de son père en 2015 sera pour lui « un immense manque et une immense chance d’avoir été son fils ». Il reconnaît une erreur de son père, l’Irak (décidément les films du festival se répondent). Avec Goupil et Bruckner, ils rejetèrent en effet la position du gouvernement français qui refusait de participer à la guerre et ils appuyèrent l’idée d’une intervention. Après 500000 morts, aucune arme de destruction massive ne fut retrouvée. En avril 2007, lors du meeting de Bercy, André défendra Sarkozy avec passion, se disant très convaincu qu’il doit gagner, Sarkozy étant pour lui « l'homme de l'ouverture, l'homme qui rétablit les Droits de l'Homme ». « Sarkozy a ainsi réussi à lui faire croire qu’il allait se battre contre Poutine pour les Tchétchènes, les Géorgiens, les Ukrainiens » raconte Raphaël qui évoque avec lucidité les « sincérités successives » des hommes politiques. »  Raphaël Glsucksmann est élu au parlement européen en 2019. Le documentaire s’interroge : « Sera-t-il prêt à faire des compromis pour faire triompher ses idées ? Jusqu'où ira-t-il ? ». Cohn-Bendit déclare ainsi avec tendresse : « Je crois qu'en 2027 il n'a aucune chance mais s'il a envie, let's go. » Laissons le mot de la fin à Raphaël Glucksmann : « Je crois que la politique cela reste profondément tragique. »

    1. Masterclass : Politique et fiction et politique-fiction : Quel scénario pour conclure le quinquennat ?

    Avant la clôture, le festival a proposé une passionnante masterclass sur le thème précité, en présence de nombreux intervenants et notamment la Présidente de l’Assemblée Nationale, Yaël Braun-Pivet, de l’ancienne Ministre de l’Éducation Nationale, présidente du jury des lycéens, Najat Vallaud-Belkacem, et de Michel Field, directeur de la Culture et du Spectacle Vivant à France Télévisions, maître des cérémonies d’ouverture et de clôture du festival.

    Quelques déclarations marquantes et éclairantes extraites de cette masterclass dont vous pourrez aussi retrouver quelques extraits sur mon compte Instagram :

    Yaël Braun-Pivet, à propos de l'Assemblée Nationale : « Cela devient de plus en plus une arène, un ring, un show. On a changé le personnel politique et on a aucune barrière entre le sympathisant, le député. Chaque parole est interchangeable. Des députés qui se transforment en activistes. Plus de distinction entre les rôles de chacun. »

    « En dehors du Promeneur du Champ de Mars, il a fallu attendre 40 ans pour que le personnage politique de Mitterrand devienne un personnage fictionnel ».

    Michel Field : « On vient d'une culture où les écrits sont les vecteurs de la politique. »

    Le Bomin a souligné le recours au vocabulaire cinématographique pour évoquer la politique, pour signifier le réel :  en cas de remaniement on parle de « casting » politique, on évoque aussi une « séquence ».

    Yaël Braun-Pivet : « La réalité dépasse la fiction donc on peut tout imaginer* même le pire. » (*Dans les fictions).


    Concernant une question sur le peu d'appétence des cinéastes français pour célébrer le roman national, Najat Vallaud-Belkacem a répondu que cela était « lié à l’esprit critique mais aussi à la plus grande prudence chez les artistes et scénaristes qui ont le goût de l'exactitude, et a contrario ont du mal à saisir la vie politique. »

    Michel Field : « Cette Assemblée Nationale ressemble plus à la société. »

    Yaël Braun-Pivet : « Le bureau est parfaitement représentatif de la société. , « Plus de 30 textes ont été votés à l'unanimité. », « Le problème est que les gouvernements successifs et l’administration font comme s’ils étaient majoritaires. »

    « La question de survie du film politique est de s'éloigner du film partisan. »

    « Ce qui compte ce n'est pas objectivité du journaliste mais l’honnêteté.»


    Yaël Braun-Pivet : « Il ne faut ne pas se réfugier derrière les institutions pour se dédouaner. Quand cela tangue, les institutions protègent. Cela nécessite d'ajuster les règles pour plus de partage du pouvoir avec parlement, le peuple etc. »

    1. L’Inconnu de la Grande Arche de Stéphane Demoustier (film de clôture) – Au cinéma le 5 novembre 2025

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    Dans son dernier film, Borgo, Stéphane Demoustier nous racontait l’histoire de Mélissa (Hafsia Herzi), surnommée « Ibiza » par les détenus, surveillante pénitentiaire expérimentée, qui s’installe en Corse avec ses deux jeunes enfants et son mari. Là, elle intègre les équipes d’un centre pénitentiaire pas tout à fait comme les autres dans lequel on dit que ce sont les prisonniers qui surveillent les gardiens et non l’inverse ! Si ce film a pour matériau de départ l'histoire vraie d’une surveillante pénitentiaire mise en cause dans le double assassinat de Poretta en 2017, et en particulier des comptes-rendus lus dans la presse, le réalisateur s’est avant tout inspiré du personnage de la surveillante qu’il dépeint ici dans toute sa complexité comme il le fit pour la protagoniste de La fille au bracelet.  Le film sonde l’âme du personnage et son basculement, sa proximité de plus en plus forte avec le monde mafieux, les rapports de force, le glissement progressif dont elle ne semble pas se rendre compte. La minutie de la reconstitution (notamment de la vie de la prison, fortement documentée), la tension constante (entre le racisme dont est victime le mari de Mélissa, et la prison où finalement elle semble mieux accueillie et protégée, avec parmi de nombreuses remarquables scènes celle où les prisonniers, d’une cellule à l’autre, chantent en son honneur, scène lors de laquelle le visage de la surveillante s’illumine, la joie et la fierté l’emportant sur le sérieux qu’imposent ses fonctions), l’interprétation magistrale de Hafsia Herzi mais aussi de tous les seconds rôles judicieusement choisis (notamment de nombreux acteurs insulaires), la musique de Philippe Sarde, le scénario particulièrement audacieux, jouant avec les temporalités et points de vue, en font un film d’une maîtrise impressionnante. À nouveau, avec L’Inconnu de la grande arche (sélection officielle du Festival de Cannes 2025, section Un Certain Regard), Stéphane Demoustier centre son récit sur un personnage ayant réellement existé, Otto von Spreckelsen, architecte danois de 53 ans, et sur des faits réels, en l’occurrence décrits dans le livre de Laurence Cossé, La Grande Arche (2016). François Mitterrand (Michel Fau), Président de la République récemment élu, annonce le nom du vainqueur du concours international d’architecture lancé pour le futur chantier de construction de la Défense. L’heureux gagnant a remporté le concours grâce à son idée de cube géant. Les services présidentiels ne le connaissent pas et n’ont même pas de numéro auquel le joindre. Le film va raconter les obstacles à cette construction, projet de la vie d’un homme (un architecte), et instrument de grandeur d’un Président de la République volontariste. Otto von Spreckelsen (Claes Bang), est accompagné de son épouse Liv (Sidse Babett Knudsen), doit composer avec un jeune conseiller du président (Xavier Dolan) et l’architecte français Paul Andreu (Swann Arlaud) qui va mettre en œuvre le projet. Mais entre les contrariétés administratives, et l’arrivée en 1986 d’un nouveau gouvernement avec un ministre délégué au budget, Alain Juppé, qui souhaite avant tout réaliser des économies, le beau rêve d’Otto tourne au cauchemar. Le chantier, pharaonique, doit être revu à la baisse malgré la détermination orgueilleuse d’Otto.  D’ailleurs, lui ne parle pas de « grande arche » mais de son « cube ». Payé 25 millions de francs, il dépense sans compter, encouragé par le président qui veut à tout prix que son projet voie le jour et soit inauguré pour le Bicentenaire de la Révolution française, n’hésitant pas à payer un grutier 50 000 francs, juste pour qu’une maquette à taille réelle lui donne une idée de la perspective du projet depuis les Champs-Élysées, tarif astronomique qui est la contrepartie à la privation d’un mariage d’un membre de la famille du grutier (totalement inventé par ce dernier). Demoustier reconstitue avec autant de minutie ce chantier phare des années 1980 qu’il avait dépeint avec soin la prison corse de Borgo. La réussite de l’ensemble doit beaucoup au casting : Claes Bang qui interprète l’opiniâtre, présomptueux, tempétueux et parfois exaspérant Otto. Sidse Babett Knudsen, qui joue le rôle de sa femme, prête à le suivre dans tous ses caprices…jusqu’à un certain point, toujours d’une sobriété et d’une justesse remarquables (le film s’inspire notamment des lettres qu’a laissées l’épouse de l’architecte). Michel Fau qui campe un François Mitterrand lui aussi têtu dont l’obstination aveugle frôle aussi le ridicule. Swann Arlaud, toujours impeccable. Xavier Dolan, absolument irrésistible en conseiller pointilleux un peu dépassé par les exigences de l’architecte, et cherchant à les modérer. Derrière les ambitions de chacun, il y a l’argent public dépensé à tout-va pour satisfaire des ambitions, voire caprices(s), et si le film se déroule dans les années 1980, en cela il est aussi intemporel. L’Inconnu de la Grande Arche est un film passionnant sur cet inconnu dont la trajectoire révèle avec une ironie réjouissante les dépenses inconsidérées et les aberrations administratives de l’État français.  Tout cela aboutira à un projet très éloigné de ce à quoi aspirait Otto von Spreckelsen, peu à peu rongé par les désillusions. Et à un film passionnant, parfait pour clore en beauté ce formidable festival.


    PALMARÈS

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    La majeure partie des prix ont été remis par la présidente de l’Assemblée Nationale qui a loué ce festival qui a le mérite de  « rapprocher la chose publique des citoyens ». La présidente du jury des lycéens a, quant à elle, évoqué les vertus d’un « conversation qui n’a pas lieu ailleurs », une « parenthèse enchantée »

    * Prix du jury (attribué par le jury fiction politique)
    The President's Cake de Hasan Hadi
    * Mention spéciale
    Les Braises de Thomas Kruithof

    * Prix des médias (attribué par le jury presse & médias politique)
    The President's Cake de Hasan Hadi
    * Mention spéciale
    Les Braises de Thomas Kruithof

    * Prix du public (attribué par le public du Festival)
    Dossier 137 de Dominik Moll

    Compétition documentaire

    * Prix du jury (attribué par le jury documentaire politique)
    DOUBLE PRIX
    Holding Liat de Brandon Kramer
    &
    Les Combats méconnus de Robert Badinter de Dominique Missika et Bethsabée Zarka

    * Prix des Lycéens (attribué par le jury lycéen politique)
    France, une histoire d'amour de Michael Pitiot et Yann Arthus-Bertrand
    * Mention spéciale
    Holding Liat de Brandon Kramer

    * Prix du public (attribué par le public du Festival)
    Les Glucksmann, une histoire de famille de Steve Jourdin

    SÉLECTION OFFICIELLE

    Compétition fiction

     La Vague de Sebastián Lelio

    The President’t Cake de Hasan Hadi

    Dossier 137 de Dominik Moll

    Deux procureurs de Sergei Loznitsa

     Les Braises de Thomas Kruithof

    Compétition documentaire

    Holding Liat de Brandon Kramer

     France, une histoire d’amour de Michael Pitiot et Yann Arthus-Bertrand

    Les Armes secrètes de Poutine de Hugo Van Offel et Martin Boudot

    Les Combats méconnus de Robert Badinter de Dominique Missika et Bethsabée Zarka

     Les Glucksmann, une histoire de famille de Steve Jourdin

    Hors-compétition

    La Femme la plus riche du monde de Thierry Klifa

     Jean Valjean de Éric Besnard

     L’Inconnu de la grande arche de Stéphane Demoustier

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  • FESTIVAL CIAK ! 2025 - Le festival du film italien des Vosges, à Raon l'Étape (21 au 23 novembre)

     

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    Festival CIAK ! 2025 

    1/2 En Sardaigne, à Collinas, les 9 et 10 août 2025

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    « Il n'y a pas de fin. Il n'y a pas de début. Il n'y a que la passion infinie de la vie. » Fellini

    Si, cet été, cette passion infinie de l'existence vous mène jusqu'en Sardaigne, je vous recommande ce festival consacré au film italien de patrimoine.

    L'édition 2025 de CIAK !, qui sera ainsi la troisième édition du festival du film italien de patrimoine, aura lieu du 21 au 23 novembre, à Raon l'Étape, dans les Vosges.

    Pour la première fois, cette année, CIAK ! se déclinera également en Sardaigne, dans le village de Collinas, les 9 et 10 août 2025.

    Au programme : Il Sorpasso (qui signifie "Le Dépassement" / titre français : Le Fanfaron ) de Dino Risi (1962) avec Vittorio Gassman et Jean-Louis Trintignant, et Travolti da un insolito destino nell'azzurro mare d'agosto (Vers un destin insolite sur les flots bleus de l'été) de Lina Wertmüller (1971), avec Giancarlo Giannini.


    Ces séances seront présentées par Laurent Galinon, directeur artistique et programmateur du festival.

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    Je ne peux m'empêcher d'évoquer brièvement Le Fanfaron. Voici donc juste quelques mots dictés par mes souvenirs imprécis pour vous inciter à le découvrir dans le cadre de ce festival : ce long métrage est un petit bijou de Dino Risi, sommet de la comédie italienne des années 60, qui a pour coscénaristes Ruggero Maccari et un certain…Ettore Scola. Un trajet de Rome à Viareggio dans la Lancia Aurelia B24 d’un séducteur désinvolte, volubile et exubérant (Vittorio Gassman) avec un étudiant en droit studieux, timide et complexé (Jean-Louis Trintignant) dont il a fait la connaissance le matin même. Deux caractères (le libertaire et le conservateur), deux visages de la société italienne. Ensemble, à vive allure, ils vont vivre deux journées trépidantes de Rome à Viareggio... : le soleil du 15 août, l’insouciance contagieuse, la vie à 100 à l’heure. Un tourbillon de légèreté et de vitalité, non dénué de nostalgie et de mélancolie : « L’âge le plus beau, c’est celui qu’on a jour après jour, jusqu’à ce qu’on crève bien sûr. » Un instantané de la société italienne en plein boom économique et en pleine mutation. Un film dans lequel Catherine Spaak tient l’un de ses premiers rôles importants. Un road-trip étourdissant que Dennis Hopper et Peter Fonda reverront de nombreuses fois pour Easy Rider. Un film à la frontière des époques du cinéma transalpin (le néo-réalisme n’est pas si loin), entêtant comme un mélodie italienne populaire, faussement légère, comme la vie qu’il célèbre et donne envie d’enlacer : drôle et funeste.

    L'édition 2024 de CIAK ! à Raon-l'Étape fut consacrée aux grandes actrices italiennes.

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    Ce festival a été fondé par Laurent Galinon, auteur (notamment du livre Alain Delon en clair-obscur) et réalisateur (notamment du documentaire Delon/Melville, la solitude de deux Samouraïs), deux œuvres que je vous avais vivement recommandées ici, et que je vous conseille de nouveau de découvrir (suivez les liens pour en savoir plus).

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    2/2 Dans les Vosges, à Raon l'Étape, du 21 au 23 novembre 2025

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    L'édition 2025 à Raon l'Étape aura lieu du 21 au 23 novembre et aura pour thématique les "Comédiens à l'italienne" : Vittorio Gassman, Marcello Mastrioanni, Ugo Tognazzi, Vittorio De Sica, Alberto Sordi, avec les projections des films suivants :

    - Le Fanfaron de Dino Risi - 1h45 - 1962 - Le vendredi 21 novembre à 20h

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    - Divorce à l'italienne de Pietro Germi - 1h45 - 1961 - Le samedi 22 novembre à 21h

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    - Le Lit conjugal de Marco Ferreri - 1h30 - 1963 - Le dimanche 23 novembre à 10h

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    - L'Or de Naples de Vittorio de Sica - 2h11 - 1954 - Le samedi 22 novembre à 17h30

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    - Les Nouveaux monstres de E.Scola, D. Risi, M.Monicelli - 1h55 - 1977 - le dimanche 23 novembre à 15h

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    En présence de Jean Gili, historien du cinéma italien, qui donnera une conférence d'1h45 sur "Les grands acteurs italiens", suivie d'une dédicace, à la Médiathèque La Boussole à Saint-Dié, le samedi 22 novembre à 14h30.

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    La Halle aux Blés de Raon l'Étape
    Séance : 5 euros
    Pass festival : 20 euros


    Enfin, pour en savoir plus sur cet évènement : rendez-vous sur le compte Instagram de CIAK !  et sur sa page Facebook.

  • Festival du Cinéma Américain de Deauville 2025 : le programme complet

    Affiche du 51ème Festival du Cinéma Américain de Deauville.jpg

    Cet article sera mis à jour au fur et à mesure des annonces concernant le 51ème Festival du Cinéma Américain de Deauville.

    En ces jours assombris par une actualité particulièrement anxiogène, le Festival du Cinéma Américain de Deauville, avec l’affiche de sa 51ème édition, nous invite à croire à un horizon plus ensoleillé et à plonger dans le rêve californien. Avant de vous présenter le programme complet de cette édition 2025 annoncé lors de la conférence du 21 août, en direct de l'hôtel Barrière Le Normandy de Deauville, quelques mots sur la 50ème édition qui a entrelacé le cinéma indépendant et la flamboyance d’un cinéma plus grand public. Une alliance magique, source de la singularité de ce festival, si bien symbolisée par les présences de James Gray et Francis Ford Coppola.

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    L’édition 2024 fut particulièrement marquante pour les 60000 festivaliers venus célébrer le 50ème anniversaire du festival. Il y eut ainsi :  la passionnante master class de James Gray, un hommage à deux figures du cinéma récemment disparues, indissociables de Deauville, Anouk Aimée et Gena Rowlands, Michael Douglas récipiendaire d’un prix d’honneur, Natalie Portman qui reçut son Deauville Talent Award des mains d’Isabelle Adjani, des « prix du Nouvel Hollywood » décernés à Daisy Ridley, Mikey Madison et Sebastian Stan, des Premières prestigieuses (La plus précieuse des marchandises, Anora, All we imagine as light, Lee Miller, Megalopolis), l’émotion communicative de Coppola, la présence des anciens présidents du jury…

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    Comme chaque année, le prix d'Ornano-Valenti fut un des temps forts du festival, attribué à Rabia de Mareike Engel­hardt. Comme chaque année également, la compétition a recelé des petits bijoux, explorant l’incommunicabilité d’une Amérique déboussolée, la violence dans les rapports familiaux et sociaux, et la quête d’un espoir souvent inaccessible. Mon coup de cœur, le délicat et poignant Color Book de David Fortune, a reçu du Prix de la Critique. Dans un élégant noir et blanc, il sublime un voyage père/fils aux accents d’adieu à la mère décédée, pour voir, enfin, étinceler l’avenir.

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    « On demande tout le temps aux artistes de résoudre des échecs sociaux ou politiques mais notre rôle est de communiquer la beauté, de transcender la réalité » a déclaré James Gray lors de sa master class. Transcender la réalité et la relater, c’est une symbiose à laquelle parvient magistralement ce festival depuis 50 ans, éclairant ainsi les ombres, les élans et les magnificences des êtres et de la société américaine.

    Une cinquantième édition fabuleuse dont je suis repartie avec cette phrase résonnant tel un air entêtant, à l’image du film dont elle est issue (La plus précieuse des marchandises), d’une force déchirante et d’une beauté renversante : « Voilà la seule chose qui mérite d’exister : l’amour. Le reste est silence ».

    L'édition 2025

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    Cette année, le programme du festival (avec pas moins de 65 films dans 11 catégories) s’annonce une fois plus judicieusement diversifié, mettant en avant les premières œuvres, sans rien oublier du glamour et de la flamboyance avec l’hommage à l’actrice légendaire de Sueurs froides, Kim Novak, qui recevra un « Icon award » mais aussi « l’entrée posthume au panthéon deauvillais de la cinéaste française pionnière des débuts du cinéma en Amérique, Alice Guy » (selon les mots de la directrice du festival, Aude Hesbert), le prix du Nouvel Hollywood à Zoey Deutch qui incarne Jean Seberg dans Nouvelle Vague de Richard Linklater (présenté en première dans le cadre du festival), un Deauville Talent Award à Joel Edgerton ainsi qu’à Pamela Anderson, un focus sur Greg Arraki, des documentaires  sous l’appellation « American doc stories », une carte blanche « Mon cinéma français » à Kristen Stewart qui viendra présenter son premier film en tant que réalisatrice, séléctionné en compétition. Mais aussi les 13 films en compétition que devront départager les deux jurys, l'un présidé par Golshifteh Farahani et le jury de la révélation présidé par Jean-Pascal Zadi, et encore les 14 Premières parmi lesquelles Libre échange de Michael Angelo Covino en ouverture et Vie privée de Rebecca Zlotowski en clôture. Deauville proposera aussi une nouveauté cette année à travers un volet professionnel, Deauville Industry Encounters, « destiné à faire du festival le laboratoire de la coopération artistique et économique entre les deux industries ». La directrice du festival annonce ainsi cette édition 2025 comme une  « promesse de beauté et de pensée, de dialogue et d’amitié, à travers l’éclectisme d’une programmation » « généreuse et audacieuse, dans un syncrétisme de l’expérimentation, du divertissement et du rêve qui définissent si bien les fondements du cinéma américain. »

    Dates du festival 2025

    L’édition 2025 aura lieu du 5 au 14.09.2025.

    Le jury

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    Le jury sera présidé par Golshifteh Farahani. L’Institut National de l’Audiovisuel lui remettra une Distinction numérique

    Elle sera entourée de

    • Thomas Cailley
      Réalisateur et scénariste
    • Eye Haïdara
      Comédienne
    • Katell Quillévéré
      Autrice et réalisatrice
    • Philippine Leroy-Beaulieu
      Comédienne
    • Vincent Macaigne
      Comédien, auteur, metteur en scène & réalisateur
    • Benjamin Millepied
      Chorégraphe et réalisateur
    • Emilie Tronche
      Réalisatrice, scénariste & animatrice

    Le jury de la révélation

    Le jury de la révélation sera présidé par Jean-Pascal Zadi. Le comédien sera entouré de la comédienne Suzy Bemba, du cinéaste Julien Colonna, du chanteur Bilal Hassani, et de la comédienne Anaïde Rozam

    Les films en  compétition

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    Comme chaque année, à n’en pas douter, la compétition nous réservera de belles surprises. Au programme : 13 films dont 10 en Première française et 10 premiers films parmi lesquels ceux des comédiennes  Scarlett Johansson et Kristen Stewart. « Une sélection vibrante et kaléidoscopique, qui dresse le portrait d’une jeunesse américaine composite, en quête de sens et d’identité. » Ainsi la Directrice du Festival, Aude Hesbert, qualifie-t-elle cette compétition 2025. Voilà qui accroît encore notre impatience ! Enfin, nouveauté appréciable cette année : la reprise du palmarès, le dimanche 21 septembre, au cinéma le Grand action, 5 rue des Ecoles, 75005 Paris.

    AFTER THIS DEATH 
    Lucio Castro
    (Première française)

    ELEANOR THE GREAT 
    Scarlett Johansson
    (1er film)

    I LIVE HERE NOW
    Julie Pacino 
    (1er film - Première française)

    IN TRANSIT
    Jaclyn Bethany
    (Première française)

    LURKER
    Alex Russell
    (1er film - Première française)

    OLMO
    Fernando Eimbcke
    (Première française)

    OMAHA
    Cole Webley
    (1er film - Première française)

    REBUILDING
    Max Walker-Silverman
    (1er film - Première française)

    SOVEREIGN
    Christian Swegal
    (1er film - Première européenne)

    THE CHRONOLOGY OF WATER
    Kristen Stewart
    (1er film)

    THE END
    Joshua Oppenheimer
    (1er film - Première française)

    THE NEW WEST 
    Kate Beecroft
    (1er film - Première française)

    THE PLAGUE 
    Charlie Polinger
    (1er film)

    Les Premières

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    14 films seront projetés en avant-première.

    BUGONIA de Yórgos Lánthimos

    FORGE de Jing Ai Ng

    LE SON DES SOUVENIRS de Oliver Hermanus

    LEFT-HANDED GIRL de Shih-Ching Tsou

    LES LUMIÈRES DE NEW YORK de Lloyd Lee Choi

    L'INTERMÉDIAIRE – RELAY de David Mackenzie

    LIBRE ÉCHANGE de Michael Angelo Covino
    (Film d'ouverture)

    NOUVELLE VAGUE de Richard Linklater

    SUPER GRAND PRIX de Waldemar Fast
    (Séance jeune public)

    THE ASTRONAUT de Jess Varley

    THE MASTERMIND de Kelly Reichardt

    THE SUMMER BOOK de Charlie McDowell

    TRAIN DREAMS de Clint Bentley

    VIE PRIVÉE de Rebecca Zlotowski
    (Film de clôture)

    American doc stories

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    8 documentaires seront projetés en avant-première.

    À 2000 MÈTRES D'ANDRIIVKA de Mstyslav Tchernov

    ANDRÉ IS AN IDIOT de Tony Benna

    HOLDING LIAT de Brandon Kramer

    KIM NOVAK'S VERTIGO de Alexandre O. Philippe

    LOWLAND KIDS de Sandra Winther

    ORWELL 2 + 2 = 5 de Raoul Peck

    VIKTOR de Olivier Sarbil

    WHY WE DREAM de Meredith Danluck

    Focus - Gregg Araki : Trilogie Teenage Apocalypse

    Dans les années 90, la trilogie Teenage Apocalypse consacre Gregg Araki comme un cinéaste culte et un chef de fil du “New Queer Cinéma” américain. Les trois longs métrages qui la composent, Totally F***ed Up (1993), The Doom Generation (1995) et Nowhere (1997) font exploser les conventions du cinéma hollywoodien traditionnel par leur flamboyance visuelle et le nihilisme post-moderne de son auteur. Avec pour fils conducteurs la ville de Los Angeles et l’acteur James Duval, ces trois films dressent un portrait halluciné de la jeunesse américaine des années 90 : désenchantée, hypersexualisée, perdue dans un monde saturé d’images, attirée par la drogue et la mort.

    L'affiche

    Communiqué de presse du Festival du Cinéma Américain de Deauville au sujet de l'affiche :

    Derrière le soleil brûlant de la Californie, ses palmiers légendaires, sa nature généreuse et ses grands espaces, son Lifestyle légendaire, c’est l’épitome de l’industrie du cinéma cohabitant avec ses rêves d’avant-garde, c’est l’Amérique tout entière, que nous regardons, que nous rêvons, et que nous admirons.

    Phare encore scintillant de valeurs progressistes, féministes et humanistes, incarnation de l’excellence cinématographique, la Californie - et ses emblèmes que sont Los Angeles et Hollywood - personnifie ce pays de la liberté, de l’innovation, et de la création.

    Avec cette affiche, nous rendons hommage aujourd’hui à sa résilience, sa solidarité, et sa capacité à renaître de ses cendres après les épreuves du Covid, des grèves et des incendies.

    Deauville se veut plus que jamais un espace de conversation et de dialogue avec l’Amérique, à travers son cinéma, véhicule privilégié de ses valeurs et de ses inquiétudes.

    Gageons que cette amitié culturelle aura de longs jours devant elle, et nous serons heureux de la sceller à Deauville.

    Prix du Nouvel Hollywood

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    L’actrice Zoey Deutch recevra un Prix Nouvel Hollywood. Cette distinction honore chaque année une personnalité émergente du cinéma américain dont "le parcours, la justesse de jeu et les choix artistiques incarnent le renouveau du 7ème art."

    À cette occasion sera projeté en Première le dernier film de Richard Linklater, Nouvelle vague, dans lequel l'actrice y incarne le rôle de Jean Seberg. Cette projection aura lieu le vendredi 12 septembre 2025.

    Deauville Talent Award

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    Acteur, scé­na­riste, réa­li­sa­teur et pro­duc­teur, Joel Edger­ton recevra un Deauville Talent Award. On se souvient notamment de son rôle de Tom Buchanan dans Gatsby le magnifique de Baz Lhurmann.

    Après Michelle Williams, Nata­lie Port­man et Michael Dou­glas en 2024, le Fes­ti­val pour­sui­vra cette année son hom­mage aux artistes d’exception en remet­tant un Deau­ville Talent Award à Joel Edger­ton. La céré­mo­nie se tien­dra le jeu­di 11 sep­tembre et sera sui­vie de la pro­jec­tion hors com­pé­ti­tion du film Train Dreams, adap­ta­tion de la nou­velle de Denis John­son réa­li­sée par Clint Bent­ley, dans lequel Joel Edger­ton tient le pre­mier rôle aux côtés de Feli­ci­ty Jones.

    Plu­sieurs de ses films emblé­ma­tiques seront éga­le­ment pro­je­tés au cours du Fes­ti­val, pour per­mettre au public de (re)découvrir son œuvre en salle :

    -Boy Erased de Joel Edgerton

    -Gatsby le magnifique de Baz Luhrmann

    -Loving de Jeff Nichols

    -Master Gardener de Paul Schrader

    -Warrior de Gavin O'connor

    Prix d'Ornano-Valenti

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    Cette année, le Prix d’Ornano-Valenti sera remis à Nino de Pauline Loquès lors de la Cérémonie du Palmarès, le 13 septembre.

    Instauré en 1991 par les compagnies membres de la Motion Picture Association (MPA), association regroupant six studios de production et de distribution de films américains, le Prix d’Ornano-Valenti est décerné par un jury de journalistes anglo-saxons sous la présidence de Jean-Guillaume d’Ornano. Il récompense un premier film français, dans le but d’aider à sa reconnaissance, sa promotion et son exportation. Depuis 2009, le Fonds Culturel Franco-Américain soutient cette initiative.

    Nino de Pauline Loquès
    Avec Théodore Pellerin, William Lebghil, Salomé Dewaels, Jeanne Balibar
    Dans trois jours, Nino devra affronter une grande épreuve. D’ici là, les médecins lui ont confié deux missions. Deux impératifs qui vont mener le jeune homme à travers Paris, le pousser à refaire corps avec les autres et avec lui-même.

    En salle le 17 septembre 2025

    Prix Lucien-Barrière du Roman Américain


    L'écrivaine Joyce Maynard sera quant à elle la lauréate du Prix Lucien-Barrière du Roman Américain qui sera également décerné pendant le festival.

    Deauville Industry Encounters

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    Cette année, le Festival du Cinéma Américain de Deauville proposera un nouveau programme professionnel qui aura pour ambition de devenir une plateforme d'échange de bonnes pratiques des deux côtés de l'Atlantique et un espace de dialogue pour mieux se comprendre afin de collaborer plus efficacement. Cette journée aura lieu le lundi 8 septembre. La matinée sera consacrée aux enjeux de tournage et de la production. Et l'après-midi au jeu d'acteur en France et aux Etats-Unis. 

    Un hommage à Paul Newman

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    Image tirée de La Chatte sur un toit brûlant de Richard Brooks

    Acteur de légende, réalisateur respecté, pilote passionné et philanthrope infatigable, Paul Newman (1925 - 2008) incarne l’élégance rare de ceux qui ont su conjuguer célébrité et engagement.  À l’occasion du centenaire de sa naissance, le Festival de Deauville rend hommage à cette figure mythique d’Hollywood, dont l’aura magnétique et la profonde humanité continuent d’inspirer les générations.

    Pour célébrer la mémoire d’un homme d’exception, dont l’influence perdure tant dans l’histoire du cinéma que dans les engagements solidaires qu’il a fait naître, le Festival de Deauville organisera une cérémonie en son honneur le mercredi 10 septembre, en présence de sa fille, Clea Newman, ambassadrice de cet héritage humaniste.

    Plusieurs des films ayant jalonné sa carrière seront également présentés à cette occasion pendant le Festival :

    La chatte sur un toit brûlant de Richard Brooks

    La couleur de l’argent de Martin Scorsese

    Le Verdict de Sidney Lumet

    Luke la main froide de Stuart Rosenberg

    Prix d’honneur à Kim Novak

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    Photo issue de Sueurs froides d’Alfred Hitchcock (1958)

    Dernière grande star glamour de l’âge d’or hollywoodien, pionnière libre et artiste complète, Kim Novak incarne une figure légendaire du 7ᵉ art.

    En 1958, elle entre dans la légende avec Sueurs froides d’Alfred Hitchcock. Son interprétation magistrale, aux côtés de James Stewart, est devenue l’une des plus commentées et analysées de l’histoire du cinéma. Elle devient alors l’actrice la plus rentable du box-office mondial. Pionnière des droits des femmes, elle est aussi la première comédienne à fonder sa propre société de production, refusant de se plier aux diktats des studios pour préserver sa liberté artistique. Au sommet de sa notoriété, elle fait le choix de quitter Hollywood pour mener une vie loin des projecteurs. Elle s’installe près de Carmel, en Californie, puis dans l’Oregon. Peintre et poétesse, elle consacre sa vie à la création et voit son œuvre plastique saluée par plusieurs institutions prestigieuses.  
    Kim Novak occupe une place à part dans le panthéon du 7ᵉ art.

    Pour saluer la richesse de son parcours, le Festival de Deauville lui remettra un Prix d’Honneur le samedi 6 septembre. La cérémonie sera suivie de la projection du documentaire inédit Kim Novak’s Vertigo, réalisé par Alexandre O. Philippe, un portrait intime de cette légende hollywoodienne farouchement indépendante.

     Plusieurs de ses films emblématiques seront également projetés au cours du Festival :

    - L'HOMME AU BRAS D'OR de Otto Preminger

    - L'ADORABLE VOISINE de Richard Quine

    - SUEURS FROIDES de Alfred Hitchcock

    Pamela Anderson – Deauville Talent Award

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    Photo issue de Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? de Akiva Schaffer (2025)

    Après Michelle Williams et Natalie Portman en 2024, le Festival poursuit cette année son hommage aux artistes d’exception en remettant un Deauville Talent Award à Pamela Anderson à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du Festival le vendredi 5 septembre.

    À l’occasion de sa 51ème édition, le Festival de Deauville tient à célébrer la carrière singulière d’une artiste qui a su conjuguer sa carrière de comédienne à un engagement constant, marquant ainsi durablement l’imaginaire collectif. En 2024, elle s’illustre dans The Last Showgirl de Gia Coppola présenté au Festival de Toronto puis au Festival de Saint-Sébastien, où il reçoit le Prix spécial du jury. Le film sera projeté pendant le Festival pour permettre à chacun de (re)découvrir cette performance saluée par la critique qui vaut à Pamela Anderson des nominations aux Golden Globes, aux SAG Awards et aux Gotham Awards.

    Kristen Stewart – Carte Blanche « Mon cinéma français »

    Pour cette 51e édition, le Festival du cinéma américain de Deauville propose au public une rencontre avec une figure majeure du cinéma américain. Le samedi 13 septembre, la comédienne, scénariste et réalisatrice Kristen Stewart échangera sur sa vision du cinéma français en dévoilant sa filmothèque coup de cœur.

    Alice Guy à l'honneur

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    Pour la première fois de son histoire, le Festival du Cinéma Américain de Deauville consacre une rétrospective aux films américains d’Alice Guy, en mettant à l’honneur une réalisatrice visionnaire, trop longtemps restée dans l’ombre. En 2025, Le Festival de Deauville fait événement en programmant une sélection exceptionnelle de ses œuvres rares, exclusivement américaines, quelques-unes inédites en France, et récemment restaurées avec le concours de la Library of Congress.

    Pour en savoir plus... :

    Retrouvez mon bilan de l’édition 2024 du Festival du Cinéma Américain de Deauville dans le magazine Normandie Prestige 2025 et tous mes articles sur l'édition 2024, ici, sur Inthemoodforcinema.com et Inthemoodfordeauville.com.

    En complément, retrouvez également le deuxième article de ma nouvelle rubrique "bonnes adresses in the mood for cinema" consacré ce mois-ci à l'Hôtel Barrière Le Normandy de Deauville, ici.

    Retrouvez aussi mes chroniques sur Deauville La Radio : Gatsby le magnifique (hommage à Joel Edgerton), films en compétition, La chatte sur un toit brûlant (hommage à Paul Newman), Sueurs froides (hommage à Kim Novak), Valeur sentimentale (tourné à Deauville, pendant l'édition 2024 du Festival du Cinéma Américain)... et suivez la radio en direct ici (en bas pour la version smartphone, colonne de droite du blog pour la version web).

  • Le Dinard Festival du Film Britannique devient le Dinard Festival du Film Britannique & Irlandais

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    Je vous parle chaque année de ce festival que je couvre presque tous les ans depuis ma participation à son jury en 1999. Vous pouvez ainsi retrouver, ici, mon compte-rendu de l'édition 2023 du Dinard Festival du Film Britannique. 

    La prochaine édition du festival aura lieu du 2 au 6 octobre 2024.

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    « Dans tous les secteurs culturels - littérature, musique, arts plastiques, cinéma - l’Irlande fait en effet preuve d’une vitalité et d’un dynamisme réjouissants. Nous en tenons compte et accordons
    désormais à nos amis irlandais une juste place aux côtés de nos voisins et amis britanniques »,
    déclare Vincent Remy, adjoint à la culture de la ville de Dinard.


    « Nous avons le plaisir d’annoncer un changement de nom qui reflète les personnes, les cultures et les industries cinématographiques du Royaume-Uni et de l’Irlande, qui sont profondément liées mais distinctes. Un changement dynamique qui nous met tous en avant », souligne Dominique Green, directrice artistique.


    Saluant également cette annonce, l'ambassadeur d'Irlande en France, Niall Burgess, a déclaré :


    « Dinard a fourni au cinéma irlandais une plateforme exceptionnelle en France depuis qu'il a
    introduit une section irlandaise, présentant au public le meilleur de notre industrie cinématographique. C'est Dinard qui a lancé en France An Cailín Ciúin (The Quiet Girl), nommé aux Oscars, qui est ensuite devenu le premier film en langue irlandaise à obtenir une sortie générale dans ce pays. Le nouveau titre du Festival marque un tournant pour le cinéma irlandais en France. C’est une reconnaissance de sa force et de son identité propre, et nous sommes ravis de travailler avec nos partenaires à Dinard, afin de présenter le meilleur de la culture irlandaise en Bretagne à nos cousins celtes et à nos plus proches voisins de l'UE. »

  • Programme du Festival de la Fiction et du Documentaire politique de la Baule ( 5 au 8 octobre 2023)

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    Après le Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule (dont vous pouvez retrouver mon compte-rendu de la dernière édition, ici) qui célèbrera sa 10ème édition à l'été prochain, la semaine prochaine, La Baule accueillera un nouveau festival de cinéma qui s'annonce non moins enthousiasmant : le Festival de la fiction et du documentaire politique. Passionnée de politique comme je le suis de cinéma, je ne pouvais pas ne pas vous parler de ce festival qui va les entrelacer et interroger leurs liens, a fortiori en tant qu'inconditionnelle de La Baule, cadre de mon prochain roman de surcroît. 

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    Ce nouvel évènement cinématographique se tiendra du 5 au 8 octobre 2023. Ce festival créé en 2017 avait auparavant lieu en Corse, à Porto Vecchio. Il fut suspendu lors de la pandémie. Fondé par Jérôme Paoli et Anne-Catherine Mendez, c'est désormais Gabriel Le Bomin (réalisateur de nombreux documentaires sur la politique et sur l'Histoire mais aussi notamment du long-métrage De Gaulle en 2020 avec Lambert Wilson et Isabelle Carré) qui prendra la présidence de ce nouveau festival. 

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    Pas moins de 14 avant-premières figurent au programme de cette première édition bauloise.  14 films en avant-première, fictions et documentaires, mais aussi une master class qui s’annonce passionnante sur le thème : « Quand la politique utilise le langage du cinéma. »

    Le très attendu Bernadette de Léa Domenach fera l'ouverture du festival. Vous pourrez notamment découvrir le remarquable dernier film de Marco Bellochio, L'Enlèvement, qui figurait parmi les films en compétition du dernier Festival de Cannes.

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    Le jury 2023 sera présidé par Elie Chouraqui. Il sera entouré de Najat Vallaud-Belkacem, Georges-Marc Benamou, Armelle, Géraldine Danon.

    Le jury documentaire politique sera composé de : Aïssa Maïga, Mario Stasi et Christophe Castaner.

    Le jury presse sera composé de : Pascal Perrineau, Solenn Deroyer, Cyril Graziani,Catherine Ivanichtchenko et Yannick Urrien.

    Monsieur Éric Dupond-Moretti, Ministre de la Justice - Garde des Sceaux, sera l’invité exceptionnel de cette première édition du festival. Il remettra l'ensemble des prix le samedi 7 octobre à partir de 19h.

    Au programme : 5 fictions en avant-première, 5 documentaires exclusifs, 4 films hors compétition, 1 master class.

    PROGRAMME COMPLET

    HORS COMPÉTITION

    Bernadette de Léa Domenach

    Clemenceau, la force d’aimer de Lorraine Lévy

    Les larmes de la Légion de Guy Padovani Beauché

    Ma France à moi de Benoît Cohen

    LES FICTIONS

    La Hija de todas las rabias de Laura Baumeister de Montis

    HLM Pussy de Nora El Hourch

    Monsieur, le Maire de Karine Blanc et Michel Tavares

    The Survival Of Kindness de Rolf De Heer

    L’Enlèvement de Marco Bellocchio

    LES DOCUMENTAIRES

    Dieu peut se défendre tout seul d’Isabelle Cottenceau

    Love It Was Not de Maya Sarfaty

    L’Archipel du goulag, le courage de la vérité de Nicolas Milétitch et Jean Crépu

    Les Présidents face à la société de Pauline Pallier

    Vigneronnes de Guillaume Bodi

    Les invités d’honneur politique : Christopher Baldelli, Bertrand Délais, Jean-Emmanuel Casalta, Hugues Cazenave, Patrice Duhamel, Michel Field, Pascal Perri, Christian Giacomini, Emmanuel Prévost, Philippe Vandel, Emmanuelle Guilcher, Frédéric Haziza, Jérôme Korkikian, Nathalie Saint-Cricq, Thomas Sotto.

    Vous pouvez suivre le festival sur Instagram (@festival.fiction.politique). 

  • 9ème Festival de Cinéma et de Musique de Film de La Baule : programme de l'incontournable rendez-vous cinématographique de l'été

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    Présentation du festival

    Pour Victor Hugo, "La musique exprime ce qui ne peut être dit et sur quoi il est impossible de rester silencieux." Exprimer l'indicible est une des qualités (parmi d'autres) de la musique de film que le Festival du Cinéma et Musique de Film La Baule a la judicieuse idée de mettre à l'honneur chaque année depuis 9 ans. Si vous voulez avoir une idée de ce en quoi consiste ce festival et des raisons pour lesquelles c'est désormais un évènement incontournable de l'année cinématographique (au même titre que des festivals plus anciens comme Cabourg ou Dinard), retrouvez mes articles depuis la première édition et, ici, mon compte-rendu détaillé de l'édition 2022.

    Ce festival est ainsi un évènement unique et rare tant par la qualité des films projetés, la symbiose entre cinéma et musique que la convivialité qui y règne. Le tout dans le cadre majestueux de la Baie de La Baule qui sert d’écrin à ce festival qui, en 9 ans, a réussi à s’imposer comme un évènement cinématographique et musical indispensable avec, à son générique, des films majeurs, mais aussi des concerts marquants des plus grands compositeurs de musiques de films à l’image de ce que sera sans aucun doute celui de cette année.

    Il y a deux ans, les organisateurs de ce festival (créé et dirigé par Sam Bobino, notamment fondateur des Paris Film Critics Awards -vous trouverez ici mon compte-rendu détaillé et le palmarès de l'édition 2023 -  et le cinéaste Christophe Barratier) avaient eu la judicieuse idée d’inaugurer une nouvelle formule mettant l’accent sur le cinéma français.  Le festival devient ainsi une fenêtre d’exposition pour les films qui sortent pendant l’été, une idée lumineuse quand certains films à l’affiche en juillet-août ne bénéficient pas de la visibilité qu’ils mériteraient. 

    9ème édition

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    "Comme par magie" de Christophe Barratier fera l'ouverture du festival.

    Le Festival de Cinéma et de Musique de Film de La Baule revient ainsi pour une 9ème édition, du 28 juin au 2 juillet 2023. Pour cette nouvelle édition, les organisateurs ont prévu de nombreuses surprises. Et toujours une sélection de longs et courts-métrages français en avant-première (en compétition ou hors compétition avec, notamment, le dernier film du cofondateur du festival, Christophe Barratier, tourné en partie à La Baule, Comme par magie, en ouverture (le film sera présenté en hors compétition pour la première fois au public en présence du réalisateur, celle du compositeur Bertrand Burgalat et des acteurs principaux, Kev Adams et Gérard Jugnot. Cette comédie produite par M.E.S Productions, marquera les retrouvailles entre Christophe Barratier et Gérard Jugnot, 20 ans après Les Choristes et 15 ans après Faubourg 36), un panorama de films internationaux singuliers (les “coups de projecteur’’, en partenariat avec Universciné parmi lesquels, comme chaque année, des pépites à découvrir), l’organisation de rencontres et d’échanges avec les artistes (les masters class : cette année Radu Mihaileanu, Ariane Ascaride, Ludovic Bource, Jean-Michel Bernard, Sacha Chaban), des projections sur la plage (The Artist de Michel Hazavanicius, en présence de son compositeur Ludovic Bource, à l'occasion des 100 ans de la Warner Bros, à revoir absolument, vous trouverez ma critique ci-dessous, dans cet article), une grande exposition intitulée Music & Iconic et des animations…sans oublier l'incontournable concert lors de la soirée du palmarès, cette année celui de Kyle Eastwood. Cette année, 24 films seront présentés dont 22 en avant-première (19 longs métrages dont 5 en compétition et 5 courts métrages également en compétition). Au total ce sont 34 projections qui seront organisées durant 5 jours (avec les reprises des films durant le week-end).

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    Un festival découvreur de talents

    Les films découverts dans le cadre de ce festival sont souvent les meilleurs de l’année parmi lesquels il y eut : Paterson, À peine j’ouvre les yeux, Tanna, Le Prophète, Demain tout commence, Born to be blue, Jalouse, L’attente, Mr. Turner, Carole Matthieu, Tout nous sépare, Guy, La tortue rouge, Les hirondelles de Kaboul et, rien que pour l’année 2019, en compétition, sans doute les meilleurs films de l’année (Les Éblouis, J’ai perdu mon corps, La Belle époque, La dernière vie de Simon, La nuit venue, Lola vers la mer)…et tant d’autres et aussi de nombreux documentaires comme Abdel Rahman El Bacha - Un piano entre Orient et Occident, ou encore des courts-métrages. L'édition 2022 n'avait pas dérogé à la règle notamment avec la projection du documentaire Ennio de Giuseppe Tornatore, ou encore en compétition les films I love Greece de Nafsika Guerry-Karamounas, Flee de Jonas Poher Ramussen, mais aussi Maria rêve de Lauriane Escaffre et Yvonnick Muller...

    Des concerts mémorables

    Chaque année, le festival propose aussi  des master class passionnantes et des concerts mémorables comme le furent ceux de Francis Lai, Michel Legrand, Lalo Schifrin, Eric Serra, Gabriel Yared, Vladimir Cosma, Philippe Sarde et Alexandre Desplat l’an passé.

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    Photos ci-dessus par Inthemoodforcinema.com : Francis Lai, Lalo Schifrin et Vladimir Cosma au Festival de La Baule.

    Kyle Eastwood, invité d'honneur de la 9ème édition et concert hommage "Eastwood by Eastwood" dirigé par Kyle Eastwood et son quintet

    Cette année, le Festival de La Baule met à l’honneur le musicien, compositeur et arrangeur de musiques de film, Kyle Eastwood. Il se produira sur la scène du Palais des Festivals et des Congrès Jacques Chirac–Atlantia de La Baule lors d’un concert hommage aux plus belles musiques des films de son père, l’acteur et réalisateur Clint Eastwood, dont certaines qu’il a composées lui-même, un concert inédit de Kyle Eastwood, entouré de son quintet, intitulé Eastwood by Eastwood, le samedi 1er juillet prochain à 19H (pour lequel je vous recommande d'ores et déjà de réserver, ce concert sera précédé de la cérémonie de remise des prix du festival).

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    Crédit photos  : Jérôme Bonnet

    Fils de Clint, mais avant tout talentueux contrebassiste de jazz et compositeur ou arrangeur de musiques de film dont Gran Torino, Mystic River, Million Dollar Baby, Lettres d’Iwo Jima et Invictus, Kyle Eastwood est l’auteur de huit albums dont le dernier , Cinematic, est une variation sur des thèmes cultes du cinéma. Le quintet de Kyle Eastwood y sublime la ballade de Gran Torino, y fait swinguer Pink Panther et groover le thème de Skyfall.

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    Le jury

    Radu Mihaileanu, président du jury de la 9ème édition

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    C’est Radu Mihaileanu, le réalisateur du film aux 2 millions de spectateurs, Le Concert, qui présidera le jury de cette 9ème édition. Grand cinéaste humaniste et lyrique, découvert avec un second film à l’incroyable trajectoire internationale (Train de vie), Radu Mihaileanu incarne la solidité du lien franco-roumain, comme autrefois Cioran ou Sergiu Celibidache. Son plus grand succès public, Le Concert, film autour de l’univers de la musique, exprime pleinement la passion de Radu Mihaileanu pour la musique en général et pour celle aux tonalités slaves ou orientales en particulier, comme le démontre sa collaboration avec le compositeur Goran Bregović pour Train de vie ou Armand Amar son compositeur d’élection avec qui il a signé quatre films : Va, Vis et deviens (un très grand film que je vous recommande vivement, récompensé par le César du meilleur scénario original l’année suivante, après avoir reçu plusieurs prix lors de la Berlinale 2005), Le Concert, La Source des Femmes et L’Histoire de l’Amour, sans oublier Béatrice Thiriet pour le téléfilm Les Pygmées de Carlo. Pour Radu Mihaileanu « la musique c’est la vie » et elle est indissociable de son œuvre. C’est en passionné et grand connaisseur de musiques que Radu Mihaileanu présidera ce 9e jury du Festival de La Baule.

    Il sera entouré de : Amanda Sthers (qui viendra présenter son dernier film, Les Promesses), Irène Drésel Drésel (César 2023 de la meilleure musique originale pour À plein temps), Victoria Bedos, Stéphane de Groodt.

    9 prix seront décernés : Meilleur Film 2023, Meilleure Musique de film 2023, Meilleure Interprétation 2023, Meilleur Court-Métrage 2023, Prix du Public 2023  Groupe Barrière, Prix spécial Coup de Projecteur 2023 UniversCiné, Meilleure Musique de l’année 2023, Révélation Jeune Talent Compositeur 2023, Prix d’Honneur 2023.

    Les films en compétition

    - Le théorème de Marguerite de Anna Novion

    Musique : Pascal Bideau

    - Sur la branche de Marie Garel Weiss

    Musique : Ferdinand Berville et Pierre Allio

    - Une nuit de Alex Lutz

    Musique : Vincent Blanchard

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    - Sous le tapis de Camille Japy

    Musique : M (Matthieu Chedid)

    - Le Syndrome des amours passées de Ann Sirot Raphaël Balboni

    Musique : Julie Roué

    Courts métrages en compétition

    - Le Père, le Fils et le Rav Kalmenson de Dayan D. Oualid

    - Love on the beach de Anne Barbier

    - Mukbanger de Hugo Becker (qui fut présenté dans le cadre des courts métrages de l’ADAMI Talents Cannes, je vous recommande ce film choc)

    - The last dinner de Marie-Ange Casalta

    - Boussa the kiss de Azedine Kasri

    Longs métrages hors compétition

    - Comme par magie de Christophe Barratier (film d’ouverture)

    Musique : Bertrand Burgalat

    - Toni en famille de Nathan Ambrosioni

    -Petit Jésus de Julien Rigoulot

    Musique : Mahieu Lafontaine

    - Super bourrés de Bastien Milheau

    Musique : Alexis Rault

    - Les Promesses de Amanda Sthers

    Musique : Andrea Laszlo de Simone

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    Ciné Jeunesse – Hors compétition

    - Super lion de Rasmus A. Sivertsen

    Musique : Stein Johan Grieg Halvorsen, Eyvind Andreas Skeie

    Coups de projecteurs longs métrages avec Universciné

    - Club zéro de Jessica Hausner

    Musique : Markus Binder

    - Le Colibri de Francesca Archibugi

    Musique : Battista Lena

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    - Linda veut du poulet de Chiara Malta et Sébastien Laudenbach

    Musique : Clément Ducol

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    - Les Meutes de Kamal Lazraq

    Musique : Pauline Rambeau de Baralon

    - Les Algues vertes de Pierre Jolivet

    Musique : Adrien Jolivet

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    Doc musical

    - Squaring the circle de Anton Corbijn

    L’invité : Ludovic Bource

    Le compositeur oscarisé pour The Artist de Michel Hazanavicius (en 2012), lauréat du prix de la meilleure musique au Festival de Cinéma et de Musique de Film de La Baule 2022 pour e Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?, sera cette année présent au festival comme invité de deux master-class (dont une scolaire) et, en passage de relais, comme remettant au lauréat 2023 de la meilleure musique.

    Le Festival de La Baule célèbre les 100 ans de la Warner

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    J’ai consacré il y a quelques jours, ici, un article aux 100 ans de la Warner. Le Festival de La Baule a l’excellente idée de les célébrer également avec la projection sur la plage de La Baule du film The Artist que viendra présenter son compositeur Ludovic Bource. Il donnera une master class et participera à une initiation à la musique à l'image destinée aux élèves des écoles primaires de La Baule.

    Critique de The Artist de Michel Hazanavicius

    - et souvenir de projection au Festival de Cannes 2011, ma critique ci-dessous fut intialement publiée suite à cette projection -

    (Un film à -re-voir sur la plage de la Baule)

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    C’était un dimanche matin de mai 2011, le début du Festival de Cannes encore, en projection presse. Pas encore vraiment l’effervescence pour le film qui obtint la palme d’or mais un joli bruissement d’impatience parmi les regards déjà las, ou obstinément sceptiques. 1H40 plus tard, la salle résonnait d’applaudissements, pendant dix minutes, fait rare en projection presse. Le soir même, j'étais retournée le voir en projection officielle. L’émotion fut la même, redoublée par la présence de l’équipe du film, terriblement émue elle aussi par les réactions enthousiastes du public, par les rires tendres, par cette cavalcade d’applaudissements qui a commencé lors de la dernière scène et ne s’est plus arrêtée pour continuer pendant un temps qui m’a paru délicieusement long. Un beau, rare et grand moment du Festival de Cannes.

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    Photo ci-dessus : crédits inthemoodforcinema.com . Conférence de presse des lauréats du Festival de Cannes 2011

    Le pari était pourtant loin d’être gagné d’avance. Un film muet (ou quasiment puisqu’il y a quelques bruitages). En noir et blanc. Tourné à Hollywood. En 35 jours. Par un réalisateur qui jusque là avait excellé dans son genre, celui de la brillante reconstitution parodique, mais très éloigné de l’univers dans lequel ce film nous plonge. Il fallait beaucoup d’audace, de détermination, de patience, de passion, de confiance, et un peu de chance sans doute aussi, sans oublier le courage -et l’intuition- d’un producteur (Thomas Langmann) pour arriver à bout d’un tel projet. Le pari était déjà gagné quand le Festival de Cannes l’a sélectionné d’abord hors compétition pour le faire passer ensuite en compétition, là encore fait exceptionnel.

    Le film débute à Hollywood, en 1927, date fatidique pour le cinéma puisque c’est celle de l’arrivée du parlant. George Valentin (Jean Dujardin) est une vedette du cinéma muet qui connaît un succès retentissant mais l’arrivée des films parlants va le faire passer de la lumière à l’ombre et le plonger dans l’oubli. Pendant ce temps, une jeune figurante, Peppy Miller (Bérénice Béjo) qu’il aura au départ involontairement  placée dans la lumière, va voir sa carrière débuter de manière éblouissante. Le film raconte l’histoire de leurs destins croisés.

    Qui aime sincèrement le cinéma ne peut pas ne pas aimer ce film qui y est un hommage permanent et éclatant. Hommage à ceux qui ont jalonné et construit son histoire, d’abord, évidemment. De Murnau à Welles, en passant par Borzage, Hazanavicius cite brillamment ceux qui l’ont ostensiblement inspiré. Hommage au burlesque aussi, avec son mélange de tendresse et de gravité, et évidemment, même s’il s’en défend, à Chaplin qui, lui aussi,  lui surtout, dans « Les feux de la rampe », avait réalisé un hymne à l'art qui porte ou détruit, élève ou ravage, lorsque le public, si versatile, devient amnésique, lorsque le talent se tarit, lorsqu’il faut passer de la lumière éblouissante à l’ombre dévastatrice. Le personnage de Jean Dujardin est aussi un hommage au cinéma d’hier : un mélange de Douglas Fairbanks, Clark Gable, Rudolph Valentino, et du personnage de Charles Foster Kane (magnifiques citations de Citizen Kane) et Bérénice Béjo, avec le personnage de Peppy Miller est, quant à elle, un mélange de Louise Brooks, Marlène Dietrich, Joan Crawford…et nombreuses autres inoubliables stars du muet.

    Le cinéma a souvent parlé de lui-même… ce qui a d’ailleurs souvent produit des chefs d’œuvre. Il y a évidemment La comtesse aux pieds nus de Mankiewicz, La Nuit américaine de Truffaut, Sunset Boulevard de Billy Wilder, Une étoile est née de George Cukor et encore Chantons sous la pluie de Stanley Donen et Gene Kelly auxquels The Artist, de par son sujet, fait évidemment penser. Désormais, parmi ces classiques, il faudra citer The Artist de Michel Hazanavicius. Ses précédents films étaient d'ailleurs déjà des hommages au cinéma. On se souvient ainsi des références à Sueurs froides ou La Mort aux trousses d'Hitchcock dans OSS 117 : Rio ne répond plus.

    Hazanavicius joue ainsi constamment et doublement la mise en abyme : un film muet en noir et blanc qui nous parle du cinéma muet en noir et blanc mais aussi qui est un écho à une autre révolution que connaît alors le cinéma, celle du Numérique.

    Le mot jubilatoire semble avoir été inventé pour ce film, constamment réjouissant, vous faisant passer du rire aux larmes, ou parfois vous faisant rire et pleurer en même temps. Le scénario et la réalisation y sont pour beaucoup mais aussi la photographie (formidable travail du chef opérateur Guillaume Schiffman qui, par des nuances de gris, traduit les états d’âme de Georges Valentin), la musique envoûtante (signée Ludovic Bource, qui porte l’émotion à son paroxysme, avec quelques emprunts assumés là aussi, notamment à Bernard Herrmann) et évidemment les acteurs au premier rang desquels Jean Dujardin qui méritait amplement son prix d’interprétation cannois.

    Flamboyant puis sombre et poignant, parfois les trois en même temps, il fait passer dans son regard une foule d’émotions, de la fierté aux regrets,  de l’orgueil à la tendresse, de la gaieté à la cruelle amertume de la déchéance.  Il faut sans doute beaucoup de sensibilité, de recul, de lucidité et évidemment de travail et de talent pour parvenir à autant de nuances dans un même personnage (sans compter qu’il incarne aussi George Valentin à l’écran, un George Valentin volubile, excessif, démontrant le pathétique et non moins émouvant enthousiasme d’un monde qui se meurt). Il avait déjà prouvé dans Un balcon sur la mer de Nicole Garcia qu’il pouvait nous faire pleurer.  Il confirme ici l’impressionnant éclectisme de sa palette de jeu et d'expressions de son visage.

     Une des plus belles et significatives scènes est sans doute celle où il croise Peppy Miller dans un escalier, le jour  du Krach de 1929. Elle monte, lui descend. A l’image de leurs carrières. Lui masque son désarroi. Elle, sa conscience de celui-ci, sans pour autant dissimuler son enthousiasme lié à sa propre réussite. Dujardin y est d’une fierté, d’une mélancolie, et d’une gaieté feinte bouleversantes, comme à bien d’autres moments du film. Bérénice Béjo ne démérite pas non plus dans ce nouveau rôle de « meilleur espoir féminin » à la personnalité étincelante et généreuse, malgré un bref sursaut de vanité de son personnage. Il ne faudrait pas non plus oublier les comédiens anglo-saxons : John Goodman, Malcolm McDowell et John Cromwell (formidablement touchant dans le rôle du fidèle Clifton).

    Il y eut bien quelques cyniques pour dire que ce mélodrame  est plein de bons sentiments, mais Hazanicius assume justement ce mélodrame. The Artist est en effet aussi une très belle histoire d’amour simple et émouvante, entre Peppy et Georges mais aussi entre Georges et son cabot-in Uggy : leur duo donne lieu à des scènes tantôt drôles, tantôt poétiques, tantôt touchantes, et là encore parfois au trois en même temps. Hommage aussi à ce pouvoir magique du cinéma que de susciter des émotions si diverses et parfois contradictoires.

    Michel Hazanavicius  évite tous les écueils et signe là un hommage au cinéma, à sa magie étincelante, à son histoire, mais aussi et avant tout aux artistes, à leur orgueil doublé de solitude, parfois destructrice. Des artistes qu’il sublime, mais dont il montre aussi les troublantes fêlures et la noble fragilité.

    Ce film m’a éblouie, amusée, émue. Parce qu’il convoque de nombreux souvenirs de cinéma. Parce qu’il est une déclaration d’amour follement belle au cinéma. Parce qu’il ressemble à tant de films du passé et à aucun autre film contemporain. Parce qu’il m’a fait ressentir cette même émotion que ces films des années 20 et 30 auxquels il rend un vibrant hommage. Parce que la réalisation est étonnamment inspirée (dans les deux sens du terme d’ailleurs puisque, en conférence de presse, Michel Hazanavicius a revendiqué son inspiration et même avoir « volé » certains cinéastes). Parce qu’il est burlesque, inventif, malin, poétique, et touchant.  Parce qu’il montre les artistes dans leurs belles et poignantes contradictions et fêlures.

    Il ne se rapproche d’aucun autre film primé jusqu’à présent à Cannes…et en sélectionnant cet hymne au cinéma en compétition puis en le  primant,  le Festival de  Cannes a prouvé qu’il était avant tout le festival qui aime le cinéma, tous les cinémas, loin de la caricature d’une compétition de films d’auteurs représentant toujours le même petit cercle d’habitués dans laquelle on tend parfois à l’enfermer.

     The Artist fait partie de ces films qui ont fait de cette édition cannoise 2011 une des meilleures de celles auxquelles j’ai assisté, pour ne pas dire la meilleure…avec des films  aussi différents et marquants que  This must be the place de Paolo Sorrentino, Melancholia de Lars von Trier, La piel que habito de Pedro Almodovar.

     Un film à ne manquer sous aucun prétexte si, comme moi, vous aimez passionnément et même à la folie, le cinéma. Rarement un film aura aussi bien su en concentrer la beauté simple et magique, poignante et foudroyante. Oui, foudroyante comme la découverte  de ce plaisir immense et intense que connaissent les amoureux du cinéma lorsqu’ils voient un film pour la première fois, et découvrent son pouvoir d’une magie ineffable, omniprésente ici.

    Gran Torino de Clint Eastwood - Critique

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    Walt Kowalski ( oui, Kowalski comme Marlon Brando dans Un tramway nommé désir), Walt Kowalski (Clint Eastwood) donc, ancien vétéran de la guerre de Corée et retraité de l’usine Ford de Détroit, a tout pour plaire : misanthrope, raciste, aigri, violent, cynique, irascible, intolérant. Et  très seul. D’autant plus que lorsque débute l’intrigue, il enterre sa femme méprisant autant ses enfants et petits-enfants que ceux-ci le dédaignent.  Enfin, seul… ou presque : il est toujours accompagné de la fidèle Daisy, son labrador,  de son fusil, de sa voiture de collection, une splendide Gran Torino qu’il ne se lasse pas d’admirer depuis la terrasse de son pavillon de Détroit,  de ses bières et ses douloureux souvenirs. La dernière volonté de sa femme était qu’il aille se confesser mais Walt ne fait confiance à personne ni à un prêtre (Christopher Carley) qui va le poursuivra inlassablement pour réveiller sa bonne (ou mauvaise) conscience pour susciter sa confession, ni à sa famille et encore moins ses voisins, des immigrants asiatiques qu’il méprise et qui lui rappellent de cruelles blessures. Jusqu’au jour où, sous la pression d’un gang, un adolescent Hmong, le fils de ses voisins,  le jeune, timide -et lui aussi solitaire et incompris- Thao (Bee Vang),  tente de lui voler sa voiture, ce à quoi il tient le plus au monde. Et lorsque le gang s’attaque à Thao,  Walt s’attaque au gang non pas pour le défendre mais pour les chasser de son jardin.  Sur ce malentendu, ayant ainsi défendu Thao, malgré lui, il devient ainsi le héros du quartier. Sue (Ahney Her), la sœur aînée de Thao, insiste pour que ce dernier se rachète en travaillant pour Walt. Ce dernier va alors lui confier des travaux d’intérêt général. Et peu à peu,  en apprenant à se comprendre, le timide adolescent aux prémisses de son existence, et le misanthrope, aux dernières lueurs de la sienne, vont révéler un nouveau visage, et emprunter une nouvelle route…

    Gran Torino est un film multiple et fait partie de ces films, rares, qui  ne cherchent pas l’esbroufe et à vous en mettre plein la vue mais de ces films qui vous enserrent subrepticement dans leur univers pour vous asséner le coup de grâce au moment où vous y attendiez le moins, ou plutôt alors que vous vous y attendiez. Mais pas de cette manière. Oui la grâce. Coup de grâce dans tous les sens du terme.

    Multiple parce qu’il est aussi drôle que touchant, passant parfois de l’humour à l’émotion, du comique au tragique  en un quart de seconde, dans une même scène. La scène où son fils et sa belle-fille viennent fêter son anniversaire est à la fois redoutablement triste et drôle.

    Multiple parce qu’il réunit tous les clichés du film manichéen pour subtilement et mieux s’en départir. Et après le justement très manichéen et excessivement mélodramatique L’Echange on pouvait redouter le pire, surtout que ce sujet pouvait donner lieu aux pires excès.

    Multiple parce que derrière cette histoire de vétéran de la guerre de Corée, c’est aussi celle d’un mythe du cinéma américain qui fait preuve d’autodérision, répondant à ses détracteurs, exagérant toutes les tares qui lui ont été attribuées et les faisant une à une voler en éclats mais créant aussi un personnage, sorte de condensé de tous ceux qu’il a précédemment interprétés. Souvent des hommes en marge, solitaires, sortes de cowboys intemporels. Et ce Kowalski  ressemble  un peu à l’entraîneur de  Million Dollar Baby, lui aussi fâché avec sa famille et la religion. Mais aussi à l’inspecteur Harry. Ou même au Robert Kincaid de Sur la route de Madison dont il semble pourtant de prime abord être aux antipodes.

    Multiple parce que c’est à la fois un film réaliste (les acteurs Hmong sont non professionnels, Gran Torino est ainsi le premier scénario de Nick Schenk –coécrit avec Dave Johannson- qui a travaillé longtemps dans des usines au milieu d’ouvriers Hmong, peuple d’Asie répartie dans plusieurs pays  avec sa propre culture,  religion, langue) et utopique dans son sublime dénouement. C’est aussi  à la fois un thriller, une comédie, un film intimiste, un drame, un portrait social, et même un western.

    Evidemment nous sommes dans un film de Clint Eastwood. Dans un film américain. Evidemment nous nous doutons que cet homme antipathique va racheter ses fautes, que la Gran Torino en sera l’emblème, qu'il ne pourra rester insensible à cet enfant, à la fois son double et son opposé, sa mauvaise conscience (lui rappelant ses mauvais souvenirs et ses pires forfaits) et sa bonne conscience (lui permettant de se racheter, et réciproquement d'ailleurs),  que la morale sera sauve et qu’il finira par nous séduire. Malgré tout. Mais c’est là tout l’immense talent de Clint Eastwood : nous surprendre, saisir, bouleverser avec ce qui est attendu et prévisible, faire un film d’une richesse inouïe à partir d’une histoire qui aurait pu se révéler mince, univoque et classique, voire simpliste.  D’abord, par une scène de confession qui aurait pu être celle d’un homme face à un prêtre dans une Eglise, scène qui aurait alors été convenue et moralisatrice. Une scène qui n’est qu’un leurre pour que lui succède la véritable scène de confession, derrière d’autres grilles. A un jeune garçon qui pourrait être le fantôme de son passé et sera aussi le symbole de sa rédemption.  Scène déchirante, à la fois attendue et surprenante. Ensuite et surtout,  avec cette fin qui, en quelques plans, nous parle de transmission, de remords, de vie et de mort, de filiation, de rédemption, de non violence, du sens de la vie. Cette fin sublimée par la photographie crépusculaire de Tom Stern (dont c’est la septième collaboration avec Clint Eastwood, cette photographie incomparable qui, en un plan, vous fait entrevoir la beauté évanescente d'un instant ou la terreur d'un autre) qui illumine tout le film, ou l’obscurcit majestueusement aussi, et par la musique de Kyle Eastwood  d’une douceur envoûtante  nous assénant le coup fatal.

    Vous quitterez ce film encore éblouis par sa drôlerie désenchantée,  à la fois terrassés et portés par sa sagesse, sa beauté douloureuse, sa lucidité, sa mélancolie crépusculaire, entre ombre et lumière, noirceur et espoir, mal et rédemption, vie et mort, premières et dernières lueurs de l'existence. Le tout servi par une réalisation irréprochable et par un acteur au sommet de son art qui réconciliera les amateurs de l’inspecteur Harry et les inconditionnels de Sur la route de Madison et même ceux qui, comme moi, avaient trouvé Million dollar baby et L’Echange  démesurément grandiloquents et mélodramatiques. Si, les premières minutes ou même la première heure vous laissent vous aussi parfois sceptiques, attendez…attendez que ce film ait joué sa dernière note, dévoilé sa dernière carte qui éclaireront l’ensemble et qui  font de ce film un hymne à la tolérance, la non violence (oui, finalement) et à la vie qui peut rebondir et prendre un autre sens (et même prendre sens!) à chaque instant.   Même l'ultime. Même pour un homme seul, irascible, cynique et condamné à mort et a priori à la solitude. Même pour un enfant seul, timide, a priori condamné à  une vie terne et violente. 

    Un film qui confirme le talent d’un immense artiste capable de tout jouer et réaliser et d’un homme capable de livrer une confession, de faire se répondre et confondre subtilement cinéma et réalité, son personnage et sa vérité, pour nous livrer un visage à nu et déchirant. Une démonstration implacable. Un film irrésistible et poignant.  Une belle leçon d’espoir, de vie, d’humilité. Et de cinéma…

    Les Rencontres

    Animées par Stéphane Lerouge, Romain Balland et Emmanuel D’Orlando

    "Les master-class et rencontres sont conçues comme des séances de réflexion et de vulgarisation, à destination du grand public. Extraits à l’appui, elles permettent aux invités d’évoquer les choix de leur parcours et, notamment aux cinéastes et compositeurs, de montrer comment un film s’écrit aussi par sa musique."

    Rencontre avec Radu Mihaileanu

    Rencontre avec Ariane Ascaride

    Rencontre avec Ludovic Bource, Jean-Michel Bernard, Sacha Chaban

    Complément de programmation

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    L'affiche de la 9ème édition

    Pour cette nouvelle affiche du Festival de Cinéma et de Musique de Film de La Baule, l’artiste Carolina Spielmann (déjà à l’origine de la création de l’affiche 2022) et le studio La Femme assise, ont imaginé un visuel qui fait directement référence à l’univers de l’acteur et réalisateur Clint Eastwood. Cette nouvelle affiche du Festival de La Baule met en avant deux éléments forts qui sont associés à la filmographie de Clint Eastwood : le revolver Smith & Wesson, utilisé par l’inspecteur Harry Callahan dans la série des films L’inspecteur Harry (qui s’inspire directement d’une des affiches américaines de Dirty Harry et qui rappelle aussi le colt utilisé par Clint Eastwood dans ses westerns) ; et la trompette, pour le côté jazz et musical de ses films comme Bird. Le Festival a fait aussi le choix d’un aplat de couleur un peu sixties et surtout très seventies (la couleur orange) référence directe aux deux décennies de « l’âge d’or » de Clint Eastwood en tant qu’acteur avec des films aussi emblématiques que ceux de la « Trilogie du dollar », dans les années 60 (Pour une poignée de dollars, Et pour quelques dollars de plus et Le Bon, la Brute et le Truand) ; et les polars des années 70 (L’inspecteur Harry, Magnum Force, L’inspecteur ne renonce jamais). La couleur orange dominante est également un clin d’œil au côté ensoleillé de La Baule.

    Exposition Music & Iconic

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    Extrait du communiqué de presse du festival à ce sujet :

    Les plus grandes stars de la musique et la plus grande icône du cinéma, Marilyn Monroe, sont ainsi réunis dans une seule et même exposition. Cette exposition rend hommage à ces icônes comme les Rolling Stones, que Jean-Luc Godard a immortalisées dans son film One + One et Martin Scorsese avec Shine a Light, lui qui a souvent utilisé aussi les chansons des Stones dans ses films (Jumpin’Jack Flash dans Mean Streets et Gimme Shelter et Let It Loose dans Les Infiltrés), Scorsese qui a aussi croisé la route de Bob Dylan avec le film Rolling Thunder Revue. On retrouvera aussi les chansons des Stones dans Apocalypse Now de Francis Ford Coppola et Full Metal Jacket de Stanley Kubrick, comme emblèmes de la contre-culture et pour mieux dénoncer la guerre du Vietnam. Les musiques des Rolling Stones seront également à l’affiche de La Famille Tenenbaum et À bord du Darjeeling Limited, de Wes Anderson, ou encore C.R.A.Z.Y, V pour Vendetta, Le Fan, Flight, Zabriskie Point et même Les Minions dont la personnalité même de Keith Richards inspirera le personnage de Jack Sparrow dans Pirates des Caraïbes ! David Bowie, presque autant chanteur qu’acteur marquera aussi beaucoup le cinéma avec des rôles mythiques comme celui du Major Jack dans Furyo, d’un alien dans L’Homme qui venait d’ailleurs, de Jareth le roi des gobelins dans Labyrinthe, des films suivis par Les Prédateurs (de Tony Scott aux côtés de Catherine Deneuve), Absolute Beginners, La Dernière Tentation du Christ, Twin Peaks: Fire Walk with Me, Basquiat, Le Prestige… Ou encore Madonna, qui jouera dans plus d’une vingtaine de longs métrages de Recherche Suzanne Désespérément (Who’s That Girl) à Dick Tracy réalisé par Warren Beatty et Ombres et brouillard de Woody Allen, en passant par le sulfureux Snake Eyes d’Abel Ferrara et bien sûr Evita d’Alan Parker ou le James Bond–Meurs un autre jour, et qui signera certaines de ces bandes originales. Les autres icônes ce sont aussi les Doors, dont le biopic sera porté à l’écran par Oliver Stone (également grand amateur des Stones), Serge Gainsbourg aussi, acteur, réalisateur et compositeur pour le cinéma dont le nom est automatiquement associé au film Le Pacha de Georges Lautner avec la chanson Requiem pour un c… .Mais lorsqu’on parle d’icône on ne peut oublier celle qui est l’incarnation de la star iconique hollywoodienne par excellence, Marilyn Monroe, son incroyable et tragique destinée, sa grâce, son sourire, sa mélancolie… comme un puits sans fond ! Une exposition photo idéale et idéalisée, sous forme d’un témoignage, celui d’une époque, d’une innocence et d’une liberté, dont nous rêvons parfois, que nous envions et qui nous inspire et nous aide à vivre sans aucun doute. Une déclaration d’amour aussi à toutes ces icônes de la musique mais également icônes du cinéma. Pour une expérience encore plus immersive, vous pourrez plonger dans l’univers musical de cette exposition en scannant un QR Code qui vous donnera accès à la Playlist «Music & Iconic»… À écouter tout au long de votre parcours. Chaque visiteur devenant ainsi « ACTEUR & ICÔNE MUSICALE » de l’exposition pour la rendre encore plus vivante !

    EXPOSITION DU 27 MAI AU 02 JUILLET 2023 DU MARDI AU DIMANCHE DE 14H30 À 19H
    CENTRE CULTUREL CHAPELLE SAINTE-ANNE – LA BAULE-ESCOUBLAC – 02.40.23.34.34 – ENTRÉE LIBRE
    EN PARTENARIAT AVEC LA GALERIE DE L’INSTANT

    La Factory

    Pour la quatrième année consécutive aura lieu « La Factory ». Le Festival, soucieux de faire émerger de nouveaux talents, fera participer de jeunes apprentis compositeurs, étudiants en musique de films, issus exceptionnellement cette année du Conservatoire Paul Dukas et du CRR de Paris. Encadré par le compositeur confirmé Emmanuel d’Orlando (« Populaire », « House of time », « Si j’étais un homme »…), ces jeunes compositeurs (Thibault Duclos Malidor, Guillaume Genet, Jazz Roussel, Electra Drossos, Andrew Gebrayel, Basile Andrieu, Jean-Baptiste Vrillon et Alexandre Treille) auront quatre jours pour composer une musique originale sur une œuvre cinématographique déjà existante, issu du catalogue Gaumont. Cette année, c’est une scène de Santa & Cie d’Alain Chabat, dont Matthieu Gonet est le compositeur qui a été sélectionnée. Un Prix de la Révélation Jeune Talent, récompensera la meilleure musique réalisée et sera décerné, lors de la Cérémonie de remise des prix, au meilleur d’entre eux.

    Ma vision romanesque du festival

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    En attendant de pouvoir vous parler de mon nouveau roman qui a en grande partie le festival pour cadre, je vous invite également à écouter ma nouvelle qui se déroule intégralement au Festival de La Baule, Un Certain 14 novembre, publiée dans le recueil de 16 nouvelles sur le cinéma Les illusions parallèles (Editions du 38 - 2016) que j'avais eu le plaisir de dédicacer au festival, une nouvelle enregistrée dans mon podcast In the mood for cinema, composé de 13 fictions littéraires, la plupart lauréates de concours d'écriture. A écouter ici sur Spotify mais aussi sur Deezer, Amazon Music, Google podcasts...

    Pour en savoir plus sur le festival

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    Pour en savoir plus sur le Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule et pour réserver vos pass, rendez-vous aussi sur le site officiel du festival, ainsi que sur le compte Instagram du festival (@festivallabaule).

    TARIF PASS FESTIVAL 50 €
    PLACE À L’UNITÉ 8 € (5 € tarif réduit)
    Concert Kyle EASTWOOD, «Eastwood by Eastwood» & Remise des prix
    du Festival – Samedi 1er juillet 2023 – 19H – Palais des congrès – Atlantia
    La Baule
    TARIF À partir de 55 € (30 € tarif réduit)
    INFOS & RÉSERVATIONS WWW.FESTIVAL-LABAULE.COM
    ENTRÉE LIBRE POUR L’EXPOSITION « MUSIC & ICONIC » JUSQU’AU 2 JUILLET

    Mes bonnes adresses

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    Retrouvez mes articles sur mes bonnes adresses bauloises, L'hôtel Barrière L'Hermitage et l' Hôtel Royal Thalasso Barrière.

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  • Critique de CINEMA PARADISO de Giuseppe Tornatore (à -re-voir au Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule 2022)

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    Le 8ème Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule (dont je vous parle plus longuement, ici, et dont nous venons également d’apprendre que son jury serait présidé par Alexandre Astier) rendra cette année hommage à Ennio Morricone avec la projection du film Ennio : The Maestro de Giuseppe Tornatore.

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    Cinema Paradiso sera également diffusé sur la plage de La Baule le vendredi 1er juillet. Une idée d’autant plus judicieuse que cette projection sera aussi l’occasion de rendre hommage au grand acteur et producteur qu’était Jacques Perrin à qui le festival avait d’ailleurs attribué un Ibis d’or d’honneur, en 2018.

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    Je n’avais pas revu ce film depuis mon enfance. Simplement me souvenais-je de ce lieu suintant de vie et de chaleur, au cœur de la Sicile, où se trouve le Cinema Paradiso, du lien si touchant entre Toto et d’Alfredo, de ces extraits de films qui transpirent la passion du cinéma. Et qu’il m’avait bouleversée.  Avec le recul des années, l’émotion fut encore plus forte. Les thèmes évoqués ont pris une tout autre résonance parce que ce que l’enfance laissait deviner, l’âge adulte a permis de l’expérimenter. La nostalgie. La mélancolie. L’écoulement du temps qui emporte tout, même les êtres chers. Mais c’est aussi tout ce que le cinéma, par son pouvoir magique, peut rendre éternel. Et tout ce que ce même temps dévoreur n’emporte pas : les rêves. Parce que Cinéma Paradiso est avant tout cela, une déclaration d’amour fou au cinéma. A sa capacité à procurer à tout ce qui est éphémère des accents d’éternité. Le cinéma, dans ce film, est plus que jamais une fenêtre ouverte sur les rêves, ceux qui bercent d’illusions réconfortantes. Comme celles de cette histoire qu’Alfredo raconte à Toto, cet homme qui promet d’attendre la femme qu’il aime sous sa fenêtre 100 nuits et qui renonce à la 99ème. Comme le dit Alfredo, « La vie, c'est pas ce que tu as vu au cinéma. La vie c'est plus difficile que ça. » Oui, mais il y a le cinéma pour l’adoucir, l’éclairer, en sublimer les sentiments et transcender les émotions. Pour rêver d’une autre vie, pour s’identifier à d’autres destins, ceux projetés sur l’écran. Et pour croire à l'impossible, envers et contre tout.

    Sunset Boulevard de Billy Wilder. Eve et La Comtesse aux pieds nus de Mankiewicz. Chantons sous la pluie de Stanley Donen et Gene Kelly. Les Ensorcelés de Minelli. The Artist d’Hazanavicius, La La Land de Damien Chazelle. 8 ½ de Fellini. Les grands films sur le cinéma ne manquent pas. Cinéma Paradiso ne dénote bien sûr pas dans cette liste. Je vous parle aujourd’hui de la version director’s cut de 2H35 dont la dernière partie évoque l’amour de jeunesse de Toto (incarné alors par Brigitte Fossey, coupée dans les autres versions.) La version originale de 173 minutes avait en effet été classifiée défavorablement lors de sa présentation au comité de censure italien en 1989. Le film fut donc écourté pour sa sortie en salle. En 2002 sortait la version « Director's cut ». Cinema Paradiso eut en effet trois versions différentes. Lors de la sortie initiale en 1988 en Italie, le film durait 2 h 35. Pour le Festival de Cannes 1989, la durée fut ramenée à 2 h 03 par la Miramax. Le film obtint alors le Prix spécial du Jury, puis le Golden Globe et l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, parmi de nombreuses autres récompenses.

    Un pot de fleurs face à la mer dans un appartement. Le vent qui agite les rideaux. Et la musique de Morricone. Ainsi commence Cinema Paradiso qui, par ce simple plan, déjà, nous ensorcelle par ses parfums de nostalgie. Puis, c’est le coup de fil de la mère de Salvatore qui essaie de le joindre depuis la Sicile. Il ne répond pas. « Il est trop occupé. Il y a bien 30 ans qu'il ne vient plus nous voir …» remarque la sœur de ce dernier. « Il se souviendra. Il se souviendra, j'en suis sûre… » rétorque sa mère. Sa compagne du moment transmet le message à Salvatore. Le message suivant :  « Un certain Alfredo est mort. Demain, c'est son enterrement. »

    Avec la mort d’Alfredo, incarné par Philippe Noiret, pour Salvatore di Vitta (Jacques Perrin), cinéaste reconnu, c'est tout un pan du passé qui s'écroule et qui, subitement, rejaillit dans sa vie. On l’appelait Toto a l'époque. Il partageait son temps libre entre l'office où il était enfant de chœur et la salle de cinéma paroissiale, en particulier la cabine de projection où régnait Alfredo.

    Les souvenirs de Salvatore nous ramènent alors en 1954. Dans un village de Sicile, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, Toto, petit garçon facétieux et malin, fou de cinéma, orphelin d’un père qui "ressemblait à Clark Gable", passe son temps à perturber le projectionniste de la salle paroissiale, le Paradiso, avant de devenir son ami, et même son assistant et remplaçant dans la cabine de projection. Alfredo était aussi employé par la paroisse pour couper les scènes trop osées ou en tout cas considérées comme telles à l’époque, quand ne serait-ce qu’un simple baiser constituait déjà une atteinte à la pudeur.  L'histoire de cette salle de cinéma, véritable personnage du film, se confond alors avec celle de Salvatore.

    Une véritable amitié se noue entre le petit garçon turbulent et le vieux bougon autour de leur passion commune pour le cinéma. Le premier va s’assagir et le second va s’adoucir et dévoiler toute sa générosité et tendresse devenant le père de substitution du petit garnement. Lors d’un immense incendie qui ravage le cinéma, Toto sauve Alfredo des flammes. « Comment je fais moi si t’es pas là… » dira ainsi Alfredo, bouleversé et bouleversant.  Alfredo devenu aveugle, Toto le remplace puis le seconde dans ce qui est devenu le Nuovo Cinema Paradiso, reconstruit par un riche mécène.  Toto croise alors Elena, fille d’une famille bourgeoise. Il en tombe fou amoureux et après de nombreux efforts, malgré l’opposition de sa famille, son amour se révèle réciproque.

    Alfredo demande ensuite à Toto de partir de leur village sicilien et de ne jamais revenir. « Va-t-en retourne à Rome. Je ne veux plus t'entendre parler. Je veux juste entendre parler de toi. Ne reviens plus. Ne te laisse pas envahir par la nostalgie. Et si tu ne résistes pas ne viens pas me voir. Je ne te laisserai pas entrer. Quel que soit le métier que tu choisiras, aime-le comme tu as aimé la cabine du Paradiso quand tu étais petit. » Il partira alors pour Rome et y restera 30 ans sans revenir, sans avoir revu Elena qu’il avait attendue et cherché en vain. Le destin, un concours de circonstances et Alfredo les auront séparés.  Quand il revient pour les obsèques d’Alfredo, il se remémore alors son passé et cet amour qu’il n’a jamais oublié…et qu’il croit reconnaître. « Après toutes ces années, je croyais que j'étais devenu plus fort et que j'avais oublié des tas de choses mais en fait je retrouve tout comme avant comme si je n'étais jamais parti. »

    Le cinéma a fermé ses portes, et va être dynamité pour devenir un parking. L’histoire de Cinema Paradiso est aussi celle de l’histoire de la salle de cinéma, ce paradis anéanti par de nouvelles habitudes et de nouveaux loisirs, et par la télévision. C’est la fin d’une époque, celle où il n’y avait pas de télévision chez soi, quand le cinéma concentrait tous les désirs, toute la fièvre d'un village, celle d’un cinéma fédérateur, véritable temple, avant la désaffection des salles dans les années 80.

    Après la mort d'Alfredo, Salvatore récupérera un cadeau rempli d’amour(s) :  toutes les séquences interdites qu’Alfred a soigneusement collées les unes après les autres « Le feu se termine toujours en cendres. Même les plus grandes histoires d'amour se terminent. Et après, il y en a d'autres qui naissent. Tandis que Toto n'a qu'un seul avenir devant lui. » avait dit Alfredo à Elena. La vie et les amours périclitent. Mais le cinéma les rend éternels...

    Que serait ce film sans sa magnifique distribution ? Salvatore Cascio puis Marco Leonardi qui incarnèrent Toto enfant puis adolescent. Mais surtout Jacques Perrin qui apparaît peu à l’écran mais dont la présence puissante et lumineuse procure toute sa force mélancolique au film. Que d’expressions sur son visage  ! La bonté, la nostalgie, l’amour, et l’enfance qui semble toujours là, si prégnante, et qui illumine son visage d'une douce innocence. Comment ne pas fondre quand il dit « Mais je ne t'ai jamais oubliée Elena » ? D’ailleurs, je me demande si le choix de ce prénom dans le scénario de Giuseppe Tornatore n’était pas un hommage au Dernier métro de Truffaut. J'ai alors pensé à cette réplique du film de Truffaut :

     Est-ce que l'amour fait mal?

    - Oui, ça fait mal. [...] Tu es belle, Héléna. Quand je te regarde, c'est une souffrance.

    - Hier, vous disiez que c'était une joie.

    - C'est une joie et une souffrance.

    L'inoubliable musique d’Ennio Morricone vient renforcer toute la poésie mélancolique qui se dégage du film et du visage de Jacques Perrin. De ce "rêve merveilleux" comme Elena qualifiera son histoire d'amour avec Salvatore. Un rêve merveilleux, comme l'est le cinéma...Cinema Paradiso, c'est le récit nostalgique d'une époque révolue. Une ode au rêve. A la puissance du cinéma à laquelle le film par ses nombreux extraits de classiques rend le plus beau des hommages. Mais aussi par ce dernier plan sur le visage de Jacques Perrin qui, par le pouvoir magique du 7ème art, retrouve les émotions de son enfance et le message d'amour que lui envoie Alfredo, par-delà la mort. Un parfum d'éternité. Le cinéma est décidément un paradis. Celui des vivants. Peut-il y avoir plus belle invention que celle qui nous permet d' accéder vivants à ce paradis ? Comment ne pas aimer un film dont toute l'histoire traduit ainsi la magie du cinéma ?

    Je vous laisse reconnaître les nombreux films dont figurent des extraits : L’Ange bleu de Josef von Sternberg, Les Lumières de la ville et Les Temps modernes et La Ruée vers l’or de Charlie Chaplin,  Autant en emporte le vent de Victor Fleming , Casablanca de Michael Curtiz , Gilda de Charles Vidor, La chevauchée fantastique de John Ford, Et Dieu créa la femme de Roger Vadim, Les Chemins de la haute ville de Jack Clayton…et beaucoup d’autres. Un voyage dans l’histoire du cinéma, un édifice impressionnant auquel ce film s’ajoute. Tout aussi incontournable ! Rendez-vous sur la plage de La Baule le 1er juillet pour le (re)découvrir dans des conditions exceptionnelles.