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politique

  • Programme du Festival de la Fiction et du Documentaire politique de la Baule ( 5 au 8 octobre 2023)

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    Après le Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule (dont vous pouvez retrouver mon compte-rendu de la dernière édition, ici) qui célèbrera sa 10ème édition à l'été prochain, la semaine prochaine, La Baule accueillera un nouveau festival de cinéma qui s'annonce non moins enthousiasmant : le Festival de la fiction et du documentaire politique. Passionnée de politique comme je le suis de cinéma, je ne pouvais pas ne pas vous parler de ce festival qui va les entrelacer et interroger leurs liens, a fortiori en tant qu'inconditionnelle de La Baule, cadre de mon prochain roman de surcroît. 

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    Ce nouvel évènement cinématographique se tiendra du 5 au 8 octobre 2023. Ce festival créé en 2017 avait auparavant lieu en Corse, à Porto Vecchio. Il fut suspendu lors de la pandémie. Fondé par Jérôme Paoli et Anne-Catherine Mendez, c'est désormais Gabriel Le Bomin (réalisateur de nombreux documentaires sur la politique et sur l'Histoire mais aussi notamment du long-métrage De Gaulle en 2020 avec Lambert Wilson et Isabelle Carré) qui prendra la présidence de ce nouveau festival. 

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    Pas moins de 14 avant-premières figurent au programme de cette première édition bauloise.  14 films en avant-première, fictions et documentaires, mais aussi une master class qui s’annonce passionnante sur le thème : « Quand la politique utilise le langage du cinéma. »

    Le très attendu Bernadette de Léa Domenach fera l'ouverture du festival. Vous pourrez notamment découvrir le remarquable dernier film de Marco Bellochio, L'Enlèvement, qui figurait parmi les films en compétition du dernier Festival de Cannes.

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    Le jury 2023 sera présidé par Elie Chouraqui. Il sera entouré de Najat Vallaud-Belkacem, Georges-Marc Benamou, Armelle, Géraldine Danon.

    Le jury documentaire politique sera composé de : Aïssa Maïga, Mario Stasi et Christophe Castaner.

    Le jury presse sera composé de : Pascal Perrineau, Solenn Deroyer, Cyril Graziani,Catherine Ivanichtchenko et Yannick Urrien.

    Monsieur Éric Dupond-Moretti, Ministre de la Justice - Garde des Sceaux, sera l’invité exceptionnel de cette première édition du festival. Il remettra l'ensemble des prix le samedi 7 octobre à partir de 19h.

    Au programme : 5 fictions en avant-première, 5 documentaires exclusifs, 4 films hors compétition, 1 master class.

    PROGRAMME COMPLET

    HORS COMPÉTITION

    Bernadette de Léa Domenach

    Clemenceau, la force d’aimer de Lorraine Lévy

    Les larmes de la Légion de Guy Padovani Beauché

    Ma France à moi de Benoît Cohen

    LES FICTIONS

    La Hija de todas las rabias de Laura Baumeister de Montis

    HLM Pussy de Nora El Hourch

    Monsieur, le Maire de Karine Blanc et Michel Tavares

    The Survival Of Kindness de Rolf De Heer

    L’Enlèvement de Marco Bellocchio

    LES DOCUMENTAIRES

    Dieu peut se défendre tout seul d’Isabelle Cottenceau

    Love It Was Not de Maya Sarfaty

    L’Archipel du goulag, le courage de la vérité de Nicolas Milétitch et Jean Crépu

    Les Présidents face à la société de Pauline Pallier

    Vigneronnes de Guillaume Bodi

    Les invités d’honneur politique : Christopher Baldelli, Bertrand Délais, Jean-Emmanuel Casalta, Hugues Cazenave, Patrice Duhamel, Michel Field, Pascal Perri, Christian Giacomini, Emmanuel Prévost, Philippe Vandel, Emmanuelle Guilcher, Frédéric Haziza, Jérôme Korkikian, Nathalie Saint-Cricq, Thomas Sotto.

    Vous pouvez suivre le festival sur Instagram (@festival.fiction.politique). 

  • Festival Cinéma et Politique de Tours (16,17,18 octobre)

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    Encore un nouveau festival me direz-vous. Oui, mais de celui-ci non plus je ne pouvais pas ne pas vous parler, d'abord parce que le thème m'intéresse tout particulièrement (cinéma et politique), ensuite parce qu'il se déroule dans ma région d'origine, enfin parce que le "comité de pilotage" du festival est notamment composé de Laure Adler, Luc Ferry, Hubert Védrine, Nicole Garcia, Patrice Leconte, Guillaume Laurant,  Maria de Medeiros... de quoi donner une idée de la personnalité singulière de ce festival!

    Ce festival a lieu ce week end (16, 17, 18 octobre) et propose un programme des plus attractifs avec  de nombreuses rencontres (notamment des débats qui s'annoncent passionnants) et plus de 40 films :

    -débats avec des acteurs, réalisateurs, journalistes, politistes, analystes

    -huit films en compétition dans la section "Panorama" (des films internationaux parmi lesquel "In the Loop" dont je vous ai parlé à l'occasion de sa projection, également en compétition, au 20ème Festival du Film Britannique de Dinard). Le jury est présidé par Pascal Thomas qui sera entouré de Walter Veltroni, Firmine Richard, Roland Dumas, Elli Medeiros, Ernest Pignon Ernest et Janine Mossuz-Lavau.

    -Une section "La prise du pouvoir" avec des projections divisées en 3 catégories: la tradition ("L'assassinat du Duc de Guise"...), les urnes ("Le Caïman"...), la violence ("Danton", "Capitaines d'Avril"...)

    -Une section consacrée au pays invité, cette année Le Royaume Uni, divisée en 6 parties: Histoire, espionnage, Irlande du Nord, Sociétés, politique récente, communautés

    -Une section rushes (rushes d'un films sur un sujet politique): "Marching band" de Claude Miller

    -Des séances spéciales, deux films accompagnés par leurs réalisateurs: "Politique chronique" de Xavier Petit et Yvan Selva,  "Les temps changent" de Luc Leclerc du Sablon

    Site internet du festival: http://www.cinema-politique-tours.fr/

     

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 0 commentaire
  • D’un Président à l’autre, du désespoir à l’espoir : « W. L’improbable Président. » d’Oliver Stone

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    En cette belle journée historique qui, par l’élection du Démocrate Barack Obama comme 44ème Président des Etats-Unis, symbolise le début d’une nouvelle ère et cristallise tellement d’espoirs Outre-Atlantique et dans le monde entier,  mettant ainsi fin à huit années de calamiteuse présidence du Républicain George W. Bush, j’ai choisi de vous parler du film éponyme d’Oliver Stone qui résume ce nom en une simple lettre à laquelle est accolé ce qualificatif ironique et terrible « improbable », une lettre qui, par ce qu’elle sous-entend,  en dit tellement sur les motivations de l’ancien président (qui l’est néanmoins officiellement jusqu’au 20 janvier 2009) qui a tristement transformé la face du monde, du moins du Moyen Orient.

    W. c’est donc deux récits que le montage entremêle judicieusement : l’histoire du fils d’un homme politique qui brigue la présidence américaine (James Cromwell dans le rôle de George Bush, senior), un fils alcoolique, impulsif (Josh Brolin dans le rôle de W.) qui rate tout ce qu’il entreprend et que le manque de confiance et de considération paternelles conduiront jusqu’à la Maison Blanche et l’histoire d’un Président, ledit fils, qui se lance dans une guerre aux motivations troubles qui le conduira à sa perte, à devenir le plus mauvais Président américain. Le parcours d’un homme alcoolique notoire qui devient l’improbable Président des Etats-Unis.

    J’ai lu ou entendu ça et là que certains déploraient que George W. paraisse sympathique comme si être sympathique occultait tous les autres défauts qu’Oliver Stone décrypte malicieusement, comme si paraître sympathique suffisait pour être Président des Etats-Unis. C’est à mon sens d’ailleurs bien pire, la critique n’en est que plus percutante et virulente. W. n’est pas un idiot sanguinaire mais un homme qui malgré ses faiblesses, ses failles (et peut-être à cause d’elles) arrivera à la tête de la plus grande puissance mondiale. Il pourrait même nous inspirer de la pitié. Mais il est juste pitoyable. Et la caméra d’Oliver Stone, souvent placée là où ça fait mal, ne lui épargne rien, soulignant souvent son ridicule, le montrant comme un enfant capricieux, plutôt rustre, pas très cultivé mais doté d’une mémoire considérable,  un enfant dont la relation a son père a bouleversé la face du monde, un enfant qui s’intéresse essentiellement au baseball mais qui, à 40 ans, trouve la foi, se convertit, cesse de boire et se retrouve dans les pas historiques de son père, lequel aurait préféré y voir son frère qui, d’ailleurs, échouera.

    W. : c’est donc une simple lettre qui en dit long car c’est justement pour n’être pas que W., pas que « le fils de » que ce dernier se lancera en politique et qu’il briguera la présidence sans jamais avoir vraiment le soutien de son père à la personnalité écrasante avec lequel il entretient une relation orageuse par laquelle Oliver Stone explique ici en partie la guerre en Irak, W. reprochant à son père de ne pas avoir éliminé Saddam Hussein et expliquant ainsi qu’il n’ait pas été réélu. (Les conversations entre le père et le fils à ce sujet ou les réunions de l’administration Bush sont réellement passionnantes et tristement instructives.) Ce complexe œdipien serait sans doute touchant si W. n’était à la tête de la plus grande puissance mondiale et de son armée. Un homme comme les autres (qui a d’ailleurs bien compris le bénéfice qu’il pouvait en tirer)  à une place qui n’est pas comme les autres.

     Un film captivant, édifiant qui décrit un système dont le président n’est parfois qu’un rouage et auquel la caméra d’Oliver Stone, toujours intelligemment placée, apporte un regard incisif, parfois un second degré, démontrant de manière implacable à quel point ce président est improbable. Seul regret : la fin, certes explicite et significative, un peu expéditive et abrupte après une scène néanmoins consternante d’une conférence de presse où il apparaît, perdu, tel un enfant pris en faute, en manque d’arguments, un enfant qui a mené un pays à la guerre, pour de fallacieuses raisons.

    Cette critique serait incomplète sans évoquer  l’interprétation, celle, magistrale, de Josh Brolin ( que l’on a vu récemment dans « No country for old men ») avant tout mais aussi de tous ceux qui incarnent l’administration Bush. Si le voir jeune manque parfois un  peu de crédibilité (l’acteur a 40 ans) en revanche lorsqu’il l’incarne comme Président des Etats-Unis, nous retrouvons sa voix, ses gestes, sa démarche de cow-boy, un mimétisme troublant que l’on retrouve également chez les autres acteurs, notamment avec Thandie Newton dans le rôle de Condoleezza Rice ou Jeffrey Wright dans celui de Colin Powell dont on découvre ici les réticences pour entrer en guerre et ensuite sa capacité à la défendre (Colin Powell a finalement appelé à voter Obama …).

    Après « JFK » en 1991 et « Nixon » en 1995, Oliver Stone signe donc son troisième film consacré à un Président américain et la première fiction réalisée sur un président encore en exercice. Nous imaginons déjà quel film magnifique et poignant pourrait être la vie de celui, si posé et charismatique,  qui incarne  désormais l’American dream, de celui, entre autres symboles tellement cinématographiques d’un indéniable potentiel dramatique, dont la grand-mère qui l’a élevé expire son dernier souffle (non sans avoir voté !)  la veille du jour où son petit-fils en donne un nouveau au monde, de celui qui est bien plus et mieux que tous les symboles auxquels certains tentent de le réduire,  de celui qui incarne aussi tellement d’espoirs comme personne n’en avait incarné depuis longtemps, de celui qui redonne le sourire au monde, de celui qui démontre que l’improbable, dans tous les sens est toujours possible à condition d’y croire et de s’en donner les moyens. Yes, we can!

    Un film que je recommande à tous ceux qui désirent en savoir plus, comprendre comment W. est arrivé au pouvoir, comment l’improbable a été possible, mais aussi comprendre le parcours d’un homme qui aurait été touchant s’il n’avait été Président des Etats-Unis. Malheureusement.

    Site officiel du film : http://www.w-lefilm.com

    Sandra.M