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EVENEMENTS CINEMATOGRAPHIQUES DIVERS - Page 5

  • Soirée Paramount de lancement du DVD de "Borsalino" de Jacques Deray au cinéma Le Balzac

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    Ci-dessus, une partie de l'équipe du film, hier soir, 40 ans après la sortie en salles...

    Je vous disais hier ce que représentait « Borsalino » pour moi. Il fait partie de ces films que je revoyais inlassablement aux prémisses de ma passion pour le cinéma. Ce n'est certes pas le meilleur film de ses deux acteurs principaux. Ni même le meilleur film de Jacques Deray (qui est pour moi « La Piscine »). Même s'il a de nombreuses qualités et même si j'éprouve pour celui-ci une tendresse particulière. Mais, surtout, il a pour moi un parfum de réminiscence,  celle des balbutiements de ma passion pour le cinéma. Un parfum d'enfance même. Le voir en salles (et donc pour moi le voir pour la première fois en salles) 40 ans après sa sortie, dans une salle intime du cinéma Le Balzac  (que je vous recommande au passage, cliquez ici pour visiter leur site officiel et leur blog, un cinéma à la programmation toujours inventive) en présence d'une partie de l'équipe du film était donc un évènement réjouissant pour moi. Je remercie donc au passage la Paramount de m'avoir invitée pour cette soirée exceptionnelle de lancement du DVD (avec lequel j'ai eu la chance de repartir et que vous pourrez acquérir dès ce 19 novembre).

    Malheureusement Jean-Paul Belmondo n'était pas là, et Alain Delon n'a finalement pas pu venir ayant eu un empêchement de dernière minute (vous verrez dans la vidéo ci-dessus Agnès Vincent Deray lire le mot qu'il a laissé)- je n'ai donc pas pu lui transmettre mon scénario mais je n'abandonne pas pour autant...:-)-, ce magnifique générique n'a donc pu être renouvelé ... Etaient néanmoins présents quelques membres de l'équipe du film : Nicole Calfan, Corinne Marchand, Eugène Saccomano, et Claude Bolling qui a rejoué la musique qu'il avait créé pour le film. Cette musique alerte et rapide qui a certainement contribué au succès du film. Après la musique et les frissons suscités par ces notes si reconnaissables jouées par son compositeur, place au cinéma avec d'abord quelques extraits en avant-première des bonus du DVD (qui ont fait réagir la salle, acquise et complice, notamment aux propos d'Alain Delon qui se confie longuement dans le DVD, interviewée par Agnès-Vincent Deray) puis à la projection de « Borsalino »...

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    Claude Bolling, le compositeur de la musique de "Borsalino", hier soir

    Voilà. C'était en 1970. 4, 7 millions de spectateurs avaient alors vu ce film produit par Alain Delon. Un film alors très médiatisé. Et pour cause : deux mythes du cinéma s'y retrouvaient pour la première fois, 28 ans avant que Patrice Leconte les réunisse à nouveau pour « Une chance sur deux ». Belmondo avait d'ailleurs reproché à Delon d'être deux fois sur l'affiche, en tant que producteur et en tant qu'acteur. Ce jeu et cette apparente concurrence entre les deux acteurs avaient même conduit Jacques Deray à s'arranger pour qu'ils aient exactement le même nombre de plans et il est vrai que les deux acteurs y sont autant l'un que l'autre à leur avantage...

    Basé sur le roman « Bandits à Marseille » d'Eugène Saccomano, « Borsalino » est inspiré de l'histoire des bandits Carbone et Spirito   dont les noms avaient finalement été remplacés en raison de leurs rôles pendant l'Occupation. On y retrouve, outre Delon et Belmondo,  Nicole Calfan, Françoise Christophe, Corinne Marchand, Mireille Darc (qui fait une apparition remarquée) mais aussi Michel Bouquet, Julien Guiomar, Mario David, Laura Adani. Les dialogues sont signés Jean-Claude Carrière, co-scénariste avec Claude Sautet, Jacques Deray, Jean Cau. Rien de moins !

    Début des années 30 à Marseille. Roch Siffredi (Alain Delon) sort de prison. Venu retrouver son amie Lola (Catherine Rouvel) il rencontre par la même occasion son nouvel amant François Capella (Jean-Paul Belmondo). S'ensuit une bagarre entre les deux rivaux, elle scellera le début d'une indéfectible amitié.  Capella cherche à se faire une place dans la pègre marseillaise. Les deux truands vont ainsi se trouver et  se respecter. De cette réunion va naître une association de malfaiteurs florissante puis une amitié à la vie, à la mort qui va leur permettre de gravir les échelons de la Pègre marseillaise !

    D'un côté, Capella/Belmondo séducteur, désinvolte, bon vivant,  aux goûts clinquants et aux manières cavalières. De l'autre Siffredi/Belmondo élégant, ambitieux, taciturne, froid, implacable, presque inquiétant. Deux mythes du cinéma face à face, côte à côte qui jouent avec leurs images. Parfois avec dérision (ah la scène de la baignade, ah la bagarre...), démontrant ainsi d'ailleurs l'humour dont ils savaient et savent faire preuve même celui dont ses détracteurs l'accusaient à tort d'en être dépourvu, même si dans le DVD on reconnaît plus volontiers cette qualité à Jean-Paul Belmondo et à Delon... sa générosité. Jouant avec leur image encore lorsqu'ils deviennent des gangsters stars sur le passage desquels on se  détourne, et applaudis par la foule, comme ils le sont en tant qu'acteurs.

    C'est aussi un hommage aux films de gangsters américains, aux films de genre, avec leurs voitures rutilantes,  leurs tenues élégantes parfois aussi clinquantes (dont le fameux Borsalino qui inspira le titre du film), leurs femmes fatales mystérieuses ou provocantes, leurs lieux aussi folkloriques et hauts en couleurs que les personnages qui les occupent. En toile de fond la pittoresque Marseille, Marseille des années 30,  sorte de Chicago française, Marseille luxueusement reconstituée que Deray filme avec minutie, chaleur, avec l'allégresse qui illumine son film influencé par l'atmosphère ensoleillée et chaleureuse de Marseille. Sa caméra est alerte et virevoltante et elle accompagne avec une belle légèreté et application quelques scènes d'anthologie comme celle de la fusillade dans la boucherie. Tout cela donne au film une vraie « gueule d'atmosphère » qui n'appartient qu'à lui. Et s'il n'y a pas réellement de suspense, Deray nous fait suivre et vivre l'action sans penser à la suivante, à l'image de Siffredi et Capella qui vivent au jour le jour;  il  ne nous embarque pas moins avec vivacité dans cette ballade réjouissante, autant teintée d'humour et de second degré (dans de nombreuses scènes mais aussi dans les dialogues, savoureux) que de nostalgie, voire de mélancolie suscitée par la solitude du personnage de Delon dont la majesté de fauve, parfois la violence, semblent être les masques de la fragilité. Et dont la solitude fait écho à celle de l'acteur, auréolé d'un séduisant mystère. Celui d'un fauve blessé.

    Un film que ses deux acteurs principaux font entrer dans la mythologie de l'Histoire  du cinéma, et qui joue intelligemment avec cette mythologie, ce film étant par ailleurs  avant tout un hymne à l'amitié incarnée par deux prétendus rivaux de cinéma.  Ce sont évidemment deux rôles sur mesure pour eux mais c'est aussi toute  une galerie de portraits et de personnages aussi pittoresques que la ville dans laquelle ils évoluent qui constitue d'ailleurs  un véritable personnage (parmi lesquels le personnage de l'avocat magistralement interprété par Michel Bouquet). Un film avec un cadre, une ambiance, un ton, un décor, deux acteurs uniques. Et puis il y a l'inoubliable musique de Claude Bolling avec ses notes métalliques parfois teintées d'humour et de violence, de second degré et de nostalgie, d'allégresse et de mélancolie,  de comédie et de polar entre lesquels alterne ce film inclassable.

    « Borsalino » fut nommé aux Golden Globes et à l'ours d'or. Quatre ans plus tard Jacques Deray réalisera Borsalino and co, de nouveau avec Alain Delon, sans connaître le même succès auprès du public et de la critique. Reste un film qui, 40 ans après, n'a rien perdu de son aspect jubilatoire et semble même aujourd'hui encore, pour son habile mélange des genres, en avoir inspiré beaucoup d'autres. Imité, rarement égalé. En tout cas inimitable pour ses deux personnages principaux que ses deux acteurs mythiques ont rendu à leurs tours mythiques, les faisant entrer dans la légende, et dans nos souvenirs inoubliables, inégalables et attendris de cinéphiles.

    Si vous voulez vous aussi acheter votre ticket pour ce voyage dans la mythologie cinématographique, ce sera dès possible ce 19 novembre avec la sortie de ce DVD que je vous recommande, vous l'aurez compris...

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     DVD 2 : Plus de 2 heures de suppléments inédits - Bonus réalisés par Agnès vincent Deray et Pierre-Henri Gibert : reportage sur le tournage du film en 1969, interviews des acteurs à la sortie du film en 1970, Jean-Paul Belmondo et Alain Delon racontent leurs personnages, les Parisiennes chantent le thème de Borsalino, la Genèse du film (témoignages de Jean-Claude Carrière et Eugène Saccomano), les secrets du tournage (témoignages de Michel Bouquet, Nicole Calfan, Françoise Christophe, Corinne Marchand et Catherine Rouvel), la musique de Claude Bolling: un thème universel (Témoignages de Claude Bolling et Stéphane Lerouge), témoignages de Michel Drucker et Agnès Vincent Deray, avec la participation exceptionnelle d'Alain Delon.

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    Articles liés  à Alain Delon sur inthemoodforcinema.com :

    Documentaire sur Alain Delon

     « Les Montagnes russes », 

     « Sur la route de Madison »,

    « Love letters ».

     « La Piscine » de Jacques Deray

     Le Guépard » de Visconti

  • Terry Gilliam sur in the mood for cinema!

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    Cet après-midi, une vingtaine de blogueurs, dont inthemoodforcinema.com, ont eu la chance d'assister à une rencontre intimiste et privilègiée avec Terry Gilliam, suite à la projection en avant-première de "L'Imaginarium du Docteur Parnassus" (dont vous trouverez bien évidemment très bientôt la critique sur inthemoodforcinema.com ).

     Avec son rire tonitruant, sa chemise aussi fantaisiste que son dernier film (dans lequel il témoigne de sa réjouissante imagination débridée), Terry Gilliam s'est prêté au jeu des questions avec beaucoup de simplicité. Ses influences, ses échecs, son univers, Johnny Depp... : tels sont quelques uns des sujets abordés que je vous laisse découvrir dans mes vidéos ci-dessous.

  • Avant-première exceptionnelle au Théâtre du Châtelet pour «Le Concert» de Radu Mihaileanu

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    Le Théâtre du Châtelet était jusqu'alors pour moi associé au souvenir d'une épique soirée des César, en 2006, (cliquez ici pour en lire le récit), il sera désormais indissociable de ce moment où Tchaïkovski m'a fait frissonner d'émotion et a, en un instant où fiction et réalité se sont rejointes et où la beauté de la seconde a éclipsé celle de la première, imposé un silence respectueux et admiratif et suspendu le souffle de cette salle magistrale.

    Europacorp, pour l'avant-première du film « Le Concert » de Radu Mihaileanu  dont l'intrigue se déroule en partie au Théâtre du Châtelet, avait donc, en toute simplicité :-), réservé le Théâtre du Châtelet et convié une bonne partie du cinéma français (et évidemment toute l'équipe du film: Radu Mihaileanu, Alexei Guskov,  Mélanie Laurent, François Berléand, Ramzy, Miou Miou...) dont l'arrivée était retransmise sur écran géant, à l'intérieur de la salle mais aussi dans une cinquantaine de cinémas, dans toute la France, dont les spectateurs ont également pu suivre l'avant-première et ce qui a suivi, retransmis en intégralité. Evidemment l'émotion était décuplée par le fait de se retrouver dans l'endroit même où le film a été tourné...

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    C'est la toujours très professionnelle Marie Drucker (une des rares à faire sortir des sentiers battus les traditionnelles interviews de fin de JT et à écouter les réponses davantage que ses questions) qui a d'abord présenté le déroulement de la soirée avant de laisser place à la projection.

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     C'est en Russie que débute ce concert-là, avec Andreï Filipov (Aleksei Guskov), désormais homme de ménage au Bolchoï, 30 ans après avoir été le plus grand chef d'orchestre de l'Union Soviétique et avoir dirigé ce même orchestre du Bolchoï. Mais voilà, il y a 30 ans c'était Brejnev qui était au pouvoir et Filipov avait vu son concert et sa carrière interrompus pour avoir refusé de se séparer de ses musiciens juifs. Resté tard pour faire le ménage, il tombe par hasard sur un fax adressé au directeur du Bolchoï : une invitation du Théâtre du Châtelet conviant l'orchestre du Bolchoï à venir jouer à Paris. Andreï a alors la folle idée de réunir ses anciens amis musiciens, qui (sur)vivent aujourd'hui de petits boulots et de les emmener à Paris en les faisant passer pour le Bolchoï...

    Un sujet en or ! Des thèmes (récurrents chez le cinéaste) propices à susciter l'empathie du spectateur : une révoltante injustice et une imposture pour prendre une revanche sur celle-ci. De nouveau le cinéaste explore ainsi le thème des persécutions dont les Juifs ont été victimes, cette fois donc dans la Russie de Brejnev qui rayait les différences et broyait les individualités, pervertissant les idées initialement nobles du communisme qu'elle prétendait appliquer.

    D'abord un peu déroutée par le style, à des années lumière du subtil et bouleversant « Va, vis et deviens », il me faut un peu de temps pour m'habituer à cette exubérance, à ces personnages hauts en couleur, à cette Russie grisée et grise, à ce genre, nouveau pour le réalisateur, celui de la comédie. Le personnage de Filipov plus nuancé et grave parvient pourtant à lui seul à captiver l'attention.

     La stigmatisation d'une partie de la Russie qui s'est enrichie sur les ruines du communisme (parfois avec les mêmes que ceux qui en étaient les garants) et dépense avec ostentation et  mauvais goût, croyant que l'argent peut tout corrompre et acheter, la nostalgie du communisme et d'un temps pourtant dramatique sont des pistes passionnantes que Radu Mihaileanu effleure avec humour, parfois extravagance et néanmoins justesse.

    Certains de ses personnages sont attachants et traités avec beaucoup de tendresse ... alors que d'autres le sont caricaturalement, avec un ton frôlant la condescendance vraiment dommageable, avec un résultat à l'opposé de celui envisagé réduisant certains personnages à des clichés douteux : une fois à Paris les Juifs ne pensent qu'à vendre des téléphones portables et à s'enrichir, et les Russes, grégaires, ne pensent qu'à boire...

    C'est d'autant plus dommage que lorsque Radu Mihaileanu aborde le registre dramatique, on retrouve toute la sensibilité dont il sait faire preuve notamment dans les scènes entre Mélanie Laurent et Aleksei Guskov. Cette dernière illumine l'écran et son visage lumineux contraste joliment avec la gravité de celui d'Aleksei Guskov, leur face à face oriente la fin du film vers le registre dramatique dont on se dit qu'il est dommage qu'il n'ait pas été employé dès le début. On se dit aussi que cette caricature, certes dommageable, est sans doute plus de la pudeur  maladroite que du mépris volontaire, la fameuse « politesse du désespoir ».

    La fin du film portée par l' émouvante exaltation de Mélanie Laurent, la gravité attendrissante d'Aleksei Guskov, la caméra virevoltante de Radu Mihaileanu (mais peut-être parfois trop, ne nous laissant pas  le temps de nous attarder sur un regard, un geste, une note bien suffisants pour susciter l'émotion), et la musique de Tchaïkovski nous laissent entrevoir le chef d'œuvre qu'aurait pu être ce film inégal parsemé de trop courts instants de grâces et de quelques bonnes idées humoristiques (l'irrésistible traduction du Russe en Français, le personnage de Berléand au débit impressionnant...), porté pourtant par une idée en or et un cinéaste dont nous ne doutons pas de la sensibilité et des bonnes intentions.

    Dommage que des notes dissonantes faussent cette partition si prometteuse, ce bel hymne au pouvoir rédempteur et fédérateur de la musique... et que l'intensité captivante soit uniquement celle du dénouement(certes réussi) -le concert du faux Bolchoï au Théâtre du Châtelet- pour délaisser le reste qui a certainement aussi pâti du mélange, parfois incongru, des genres. (Sortie en salles: le 4 novembre)

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    Générique. La salle applaudit. Le rideau se lève sur les 55 musiciens de l'orchestre Lamoureux. La salle est envahie par une vague de silence et d'émotion. Les notes mélodieuses,  tantôt joyeuses et bouleversantes, mélancoliques et exaltantes, romantiques et tourmentées du concert pour violon et orchestre opus 35 de Tchaïkovski s'élèvent (et nous élèvent) dans le Théâtre du Châtelet comme dans la fiction quelques secondes plus tôt. Le lieu, les autres n'existent plus. Le temps non plus. Peut-être sommes-nous à la fin du  19ème? Peut-être Tchaïkovski va-t-il apparaître sur scène comme par miracle et magie ?  Paraît-il que ce concert n'a duré que 10 minutes.  Pour moi une brève éternité. Un sublime moment d'éternité éphémère...

     Ensuite il a bien fallu revenir. Au présent. A la foule. Au monde réel. A la lumière éblouissante. Aux voix dissonantes de la réalité. Toute l'équipe du film est montée sur scène interviewée par Marie Drucker, je vous laisse découvrir ces instants en photos et vidéos : vous entendrez les acteurs principaux du film comme Mélanie Laurent et François Berléand mais aussi le réalisateur Radu Mihaileanu... (dont vous pourrez aussi lire le résumé sur Filmgeek, La Cité des Arts et Buzzmygeek).

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  • Soirée Courrier international (1ère partie) : exposition "Fellini La Grande Parade", au musée du Jeu de Paume

     

    courrier1.jpgPour le lancement du second numéro de son Cahier de tendances, le Courrier International a eu l'excellente idée de célébrer l'évènement au musée du Jeu de Paume avec au programme l'exposition Fellini, un concert du groupe Girbig (voir article suivant ci-dessus), et avec la présence du lauréat du prix Courrier international du meilleur livre étranger 2009 ( Zoyâ Pirzâd pour « Le Goût âpre des kakis »); et l'idée encore plus excellente de m'y inviter...

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    courrier4.jpgDans le cadre de « Tutto Fellini ! » , le musée du Jeu de Paume (par une exposition conçue par Sam Stourdzé ouverte au public depuis ce 20 octobre jusqu'au 17 janvier 2010), en association avec la Cinémathèque Française (rétrospective intégrale jusqu'au 20 septembre 2009 de Fellini cinéaste mais aussi scénariste, notamment pour des films de Rossellini, mais aussi conférences et notamment une conférence intitulée « La Strada, le temps de l'effroi », le jeudi 5 novembre) et l'Institut culturel italien de Paris ont décidé de rendre hommage au Maestro Fellini.

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    Ci-dessus, Anita Ekberg et Marcello Mastroianni dans "La Dolce vita"

     A l'instar de Tati à qui la Cinémathèque a récemment consacré une magnifique exposition (lire mon article ici), s'il est bien un cinéaste dont l'univers était tellement significatif, reconnaissable et en même temps mystérieux qu'il impliquait une exposition, c'est Fellini.  Un univers tel que le nom de son créateur est devenu un adjectif : fellinien. Synonyme d'étrangeté, d'exubérance, d'impertinence, de formes généreuses, d'onirisme, de poésie, de personnages improbables, d'êtres effroyables, de beauté visuelle flamboyante, de fantasmagorie cauchemardesque, ou de rêves sordides, cruels, mélancoliques, tendres.

    L'exposition nous plonge dans les origines de son univers retraçant sa carrière depuis ses débuts de caricaturiste de presse (premiers dessins publiés dans des hebdomadaires satiriques, gags comiques et sketchs pour émissions radiophoniques, puis collaboration avec Rossellini...) et nous fait parcourir les méandres de son processus créatif et de son débordant imaginaire. Ses thèmes de prédilection y sont ainsi explorés et éclairés : les rêves, l'illusion, le cirque, les médias, et bien sûr les femmes dont le sublime était parfois à la frontière du grotesque et inversement...

    "Son psychanalyste le  lui avait ainsi dit: Vous dessinez très bien, vous rêvez beaucoup : dessinez donc vos rêves ! ».  Cette plongée dans son inconscient matérialisée par ses rêves qu'il dessinait  est une des clefs de son univers. On décortique ainsi sa déconstruction du réel qui devint cette « Grande Parade ». Le monde devient un cirque onirique.   L'exploration de son contexte de création éclaire (un peu) son univers obscur et flamboyant dans lequel la magnificence ou l'extravagance de l'image primaient, avant le jeu des acteurs (qu'il faisait plus souvent compter que jouer pour postsynchroniser  les voix, parfois avec d'autres) avant le scénario (qu'il qualifiait d'"odieusement indispensable").

    Comme toute grande œuvre, cette exposition consacrée  à celle de Fellini nous montre l'intemporalité de son travail et à quel point il pouvait être clairvoyant et visionnaire  dans sa critique de l'hypertrophie médiatique, la publicité, la télé-poubelle, la société du spectacle... même si lui-même les a utilisés notamment en réalisant des publicités que l'exposition diffuse d'ailleurs.

    Des extraits de films et des images inoubliables devenues scènes mythiques jalonnent l'exposition : le visage de clown triste et malicieux de Giuletta Masina, inoubliable Gesolmina, la célèbre scène de la fontaine de Trevi avec Mastroainni et Anita Ekberg dans « La dolce vita »... Et puis évidemment ses acteurs : Anita Ekberg, son double Mastroianni, Giuletta Masina, Claudia Cardinale... et cette musique de Nino Rota qui accompagne l'exposition et nous immerge dans son univers joyeusement cauchemardesque, une folie délirante qui n'imprègne peut-être pas suffisamment l'exposition même si à travers cette judicieuse et complète sélection de photographies, d'extraits de films, de dessins, d'affiches, de magazines, de films amateurs, d'actualités d'époque et interviews parfois inédits (comme des photographies couleur de la « Dolce vita » ou de « 8 ½ ») c'est une véritable plongée dans l'univers iconoclaste et si reconnaissable de Fellini. Plus de 400 pièces qui en font la première grande exposition dédiée au Maestro.

    Une exposition qui, à défaut de la satisfaire entièrement suscite davantage encore notre curiosité et notre envie de voir « Tutto Fellini » ! Et puis surtout cette exposition  nous fait réaliser à quel point il était unique, fantasque, brillamment inimitable et singulier et dans une époque parfois un peu grise, et en manque de rêves, de poésie, d'imaginaire, cette exposition est un bonheur salutaire... que je vous recommande donc !

    Fellini, la Grande Parade -du 20 octobre 2009  au 17 janvier 2010

    À Concorde Mardi de 12h à 21h
    Du mercredi au vendredi de 12h à19h
    Samedi et Dimanche de 10h à 19h
    Fermeture le lundi
    Tél. 01 47 03 12 50

    www.jeudepaume.org

     

  • Compte rendu de la masterclass de Jean-Pierre Jeunet

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    micmacs6.jpg N’ayant pas pu être présente à la masterclass de Jean-Pierre Jeunet à laquelle j’étais conviée, c’est en direct, sur internet (Allociné), que je l’ai suivie. En voici un résumé…

     

    Jean-Pierre Jeunet a d’abord évoqué son prochain film "Micmacs à tire-larigot" qui sort en salles le 28 octobre prochain (une comédie satirique sur les marchands d'armes, poétique, fantaisiste, burlesque) mais aussi son style si particulier et son rôle de président au prochain Festival du Cinéma Américain de Deauville.

     

    Concernant « Micmacs à tire-tarigot »,  il précise tout d’abord que la défection de Jamel Debbouze ( pour raisons personnelles car ce dernier était dans une période où il ne souhaitait plus travailler) remplacé par Dany Boon, lui a fait perdre 4 mois, 4 mois qu’il a mis à profit pour faire « Train de nuit » (que vous pouvez visionner, ici) , le spot publicitaire pour Channel  5 qui s’assimile d’ailleurs davantage à un court-métrage. Pour lui la réalisation de ce spot a été « un bonheur incroyable », parce qu’il disposait de « beaucoup de moyens », parce qu’il l’a écrit et avait toujours «rêvé de faire un film dans un train de nuit ».

     

    Il est aussi revenu sur son refus de réaliser Harry Potter , ce qui pour lui aurait été « un travail de technicien », précisant que « la liberté c’est ce qu’il y a de plus précieux », une liberté (plutôt louable dans un domaine où les "lois du marché"  obligent constamment à faire des concessions),  qu’il ne cessera d’évoquer tout au long de la rencontre.

     

    Il a aussi parlé du cinéma qu’il aimait : Jacques Audiard (dont il est impatient de voir le dernier film « Un Prophète », que j’ai eu la chance de voir à Cannes et que je vous recommande d’ores et déjà vivement), mais aussi dans un style différent Agnès Jaoui ou encore Leconte ou Corneau.  Il dit aussi « vénérer Scorsese » sans pour autant aimer tous ses films.

     

    Pour lui « sortir d’un film » c’est « sortir de deux ans d’un tunnel ».

     

    Son professionnalisme, son perfectionnisme et sa passion transparaissaient aussi beaucoup dans cette rencontre. Il a ainsi évoqué son besoin d’être présent à toutes les étapes du tournage, et notamment pendant tout le mixage, "pas par manque de confiance" mais parce que cela le passionne.

     

    Pour lui, la grande référence est Jacques Prévert. Ainsi, quand les dialogues lui paraissent trop banales Guillaume Laurant (son très talentueux coscénariste, notamment auteur du « Fabuleux destin d’Amélie Poulain ») et lui-même  disent qu’il faut « reprévèriser ». Pour lui le plus beau compliment qu’on lui ait fait à propos d’Amélie Poulain vient de Daniel Toscan du Plantier qui lui avait dit que son cinéma s’apparentait à « du Carné, Prévert avec la technologie d’aujourd’hui ».

     

    « Micmacs à tire-larigot » dont les teasers qui nous ont été présentés sont particulièrement alléchants, autant par leur esthétique si propre au cinéaste mais aussi pour cet univers si fantaisiste, si poétique et pour ses dialogues inimitables (et ici des expressions désuètes qui jouent savamment sur le décalage), ou encore pour son goût pour les images chaudes, les objets rétros, son souci du détail. Pour lui ce dernier film est « une comédie avec un fond sérieux et documenté. Chaque petite phrase vient de dialogues entendus  comme " Nous ne travaillons pas pour le Ministère de l'attaque mais pour celui de la Défense"».

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     Il revient sur Dany Boon dont la première réaction a été de refuser, il le juge néanmoins parfait pour le rôle bien qu’il n’ait pas été écrit pour lui initialement (le handicap de Jamel avait ainsi été intégré dans le scénario) de même que c’est Emily Watson et non Audrey Tautou qui devait initialement interpréter Amélie Poulain. 

     

    Il a aussi évoqué l’écriture des personnages de « Micmacs à tire-larigot », se référant ainsi à Pixar, précisant que chaque personnage « a une particularité ».

     

    Pour lui son univers n’est pas fantastique comme il a parfois été qualifié mais «poétique, décalé. » Il dit d’ailleurs ne jamais avoir aimé les films d’horreur car cela l’ennuie. Il déplore d’ailleurs les deux tendances actuelles du cinéma français : d’un côté le cinéma qui va « plaire aux Cahiers du Cinéma : un couple qui se dispute dans une cuisine […] de préférence sur le Boulevard Saint-Germain », de l’autre « des films de genre ».

     

     A propos de sa présidence du jury du Festival du Cinéma Américain de Deauville, il dit que lorsqu’il est dans une période de recherche de sujet, il aime bien voir des films écrits par d’autres, surtout s’il s’agit de films américains et indépendants.

     

     Concernant les sélections en festivals de « Micmacs… », il annonce celle de Toronto (pas encore confirmée) où « Amélie Poulain » avait été primée.

     

      La fin de « Micmacs… » est selon lui un hommage flagrant à Sergio Leone.  « Il était une fois dans l’Ouest » est d’ailleurs son premier grand choc cinématographique dont il est rentré « sans parler pendant 3 jours ». Pour lui le deuxième choc a été « Orange mécanique » qu’il a vu 14 fois  quand il est sorti.  Il a aussi évoqué deux autres références, en particulier dans le personnage de Dany Boon  (et pas n’importe lesquelles…) : Chaplin et Bourvil.

     

    Pour lui « Amélie Poulain » est son film le plus personnel même si les marchands d’armes, sujet de « Micmacs » est vraiment un sujet qui l’intéresse.

     

    Il a aussi évoqué l’influence de la peinture dans son cinéma, chaque film s’imprégnant de l’univers d’un peintre même si , pour lui, «  le plus important c’est toujours l’histoire », et même si l’envie d’un film peut aussi venir d’un décor.

     

    Pour lui, le moment le plus douloureux de la création c’est de trouver le sujet qui va le motiver pendant 3 ans.

     

    Il déplore aussi un manque de goût esthétique aujourd’hui chez les critiques en France évoquant un « combat perdu d’avance ».

     

    Enfin, il a terminé en louant la simplicité de Dany Boon… et en nous laissant l’agréable impression d’avoir entendu un vrai passionné, libre, déterminé, perfectionniste, vibrant vraiment pour le cinéma (et non ses recettes) et avec la vive impatience de voir « Micmacs à tire-larigot » dont l’originalité visuelle, mais aussi celle des dialogues ne fait aucun doute et confirme sa place à part dans le cinéma français et même mondial, celle aussi de ceux dont la signature est identifiable en un seul plan comme Tim Burton ou Pedro Almodovar, ceux qui ont un univers bien à eux et savent nous y embarquer. Bref, des cinéastes, des vrais.

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  • Exposition « Jacques Tati : deux temps, trois mouvements » à la Cinémathèque Française ou un « jour de fête » pour quelques blogueurs privilégiés

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    Après une petite semaine de vacances, l’actualité cinématographique quotidienne est de retour sur Inthemoodforcinema.com …

    cinémathèque2.jpgHier midi, à l’occasion de l’exposition consacrée à Jacques Tati intitulée « Tati, deux temps, trois mouvements » qui s’ouvre aujourd’hui au public, la Cinémathèque Française a eu la (très) bonne idée  d’organiser une visite en avant-première réservée à une petite dizaine de blogueurs , une visite  très privilégiée puisque présentée par le passionné et passionnant directeur de la Cinémathèque Serge Toubiana et commentée par ses tout aussi passionnés et passionnants commissaires Macha Makeïeff (également scénographe de l’exposition) et  Stéphane Goudet et suivie d’un déjeuner dans le tout nouveau restaurant de la Cinémathèque,  « Le 51 » (qui ouvre également ses portes ce 8 avril) en la compagnie de ces guides d’exception.

    Je ne compte plus les formidables, singulières, ou parfois même insolites expériences que m’ont permis de vivre mes blogs depuis quatre ans, celles-ci s’intensifiant considérablement depuis la fin 2008, et celle d’hier, fait indéniablement pour moi partie des meilleures : d’abord parce que la Cinémathèque est le lieu par excellence des cinéphiles (mais pas seulement d’ailleurs, certains l’imaginent à tort figée dans le cinéma d’hier alors que cette magnifique institution créée par Langlois et Franju en 1936 et qui a déménagé en 2005 du Palais de Chaillot au bâtiment construit par l’architecte Franck Gehry, rue de Bercy, sait admirablement concilier modernité et restauration ou mise en valeur des films anciens, cinéma d’hier et d’aujourd’hui, et réjouir les simples amateurs de cinéma autant que les cinéphiles ), ensuite parce que « PlayTime » fait pour moi partie de ces (rares) films  intemporels et universels, d’une modernité, d’une beauté, d’une poésie, d’une drôlerie,  d’une inventivité, d’une portée sidérantes, et que j’étais donc particulièrement enthousiaste à l’idée de m’immerger ainsi « in the mood for Tativille ».

     L’intérêt et l’originalité de cette passionnante exposition qui ravira autant les inconditionnels de Tati que ceux qui ignorent tout de son œuvre, est en effet de nous le faire découvrir ou redécouvrir grâce à la scénographie très inspirée de Macha Makeïeff nous immergeant dans l’atmosphère visuelle et sonore, plastique et musicale de l’univers si particulier et fascinant, tout en folie, déplacement et transparence de Jacques Tati, décloisonnant et perturbant judicieusement l’espace. Cette exposition nous désoriente ainsi joyeusement tels les manèges que le cinéaste affectionnait, nous plongeant dans cette modernité intrigante, inquiétante même parfois, qu’il a si bien su disséquer et détourner, l’exposition intégrant également le décor parisien d’aujourd’hui comme la Grande Bibliothèque qui fait face au bâtiment de Franck Gehry.

    Tati8.jpg A l’image des films de Jacques Tati, cette exposition est une sollicitation permanente pour la vue et pour l’ouïe qui,  comme les films de Tati, responsabilise le spectateur/visiteur. Vous apprendrez aussi beaucoup sur Tati  (de ses 400000 entrées pour « PlayTime » qui engloutira son argent et son énergie, de sa part de rayonnement et aussi d’ombre et notamment de son désir de « disperser « M Hulot, à la figuration de César dans « Les vacances de M.Hulot »… ), l'exposition faisait preuve du même souci du détail que le cinéaste, et irez à sa rencontre autant par des objets métonymiques aussi indissociables du cinéaste que l’était Chaplin de son chapeau et sa canne que par des œuvres qui ont eu une résonance avec son travail, par exemple grâce au parallèle établi entre « Trafic », « Crash » de Cronenberg et « Week end » de Godard mais aussi avec « Nighthawks » d’Edward Hopper…

      L’exposition est aussi parsemée de citations du cinéaste qui éclairent son œuvre : « Si j’avais su dessiner, j’aurais pu être caricaturiste », « La vedette est avant tout le décor » (idée que reflète parfaitement cette exposition dont la vedette est aussi avant tout le décor, mais aussi d’ailleurs son visiteur, qui en est aussi un acteur), ou encore « Nous appartenons à une génération qui éprouve le besoin de se mettre en vitrine » qui pourrait avoir été prononcée aujourd’hui.

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     Son chef d’œuvre  « PlayTime » qui est pourtant sorti en 1967, il y a donc plus de 40 ans, pourrait ainsi avoir été réalisé aujourd’hui tant il paraît d’une étonnante clairvoyance et modernité, et refléter notre époque avide de transparence et souvent aveugle à ce qui l’entoure, tonitruante et sourde, utra « communicationnel » et parfois tellement égocentrique voire égoïste, ouverte et cloisonnée, où les technologies compliquent parfois les rapports humains alors qu’elles devraient les faciliter, d’une modernité  aliénante (de l’uniformisation de l’architecture, au rôle de la télévision en passant par l’influence de la société de consommation), déshumanisante et parfois inhumaine, tout ce que Tati savait déjà si bien tourner en dérision, et envelopper dans un vaste manège parfois, contrairement à ce qu’on pourrait croire, plus désenchanté qu’enchanté, en tout cas enchanteur.

     Quel cinéaste arrive aujourd’hui à construire des plans (souvent des plans séquence et des plans d’ensemble) d’une telle richesse, d’une  telle densité, d’une telle polysémie avec un tel travail sur le son, les couleurs, l’organisation en apparence désorganisée de l’espace, créant un univers tellement singulier à la fois absurde et clairvoyant, tendre et mélancolique ?  PlayTime est un bijou burlesque d’une beauté inégalée qui nous embarque dans son univers aussi gris que fantaisiste, aussi absurde que réaliste : Tati met ainsi en lumière les paradoxes de notre société par un cinéma lui-même en apparence paradoxal, mais savamment orchestré. Ah, la séquence du Royal Garden  dans « PlayTime » ! Quelle lucidité. Quelle drôlerie ! Quel discernement ! Quelle folie savante et poétique ! Quel sens du détail ! Quel talent tout simplement. 45 minutes d’une inventivité et d’une intelligence jubilatoires et incomparables ! Et quelle confiance accordée au spectateur (et à son regard) qu'on cherche si souvent aujourd'hui à infantiliser... Un tourbillon spectaculaire, une récréation savoureuse dont le spectateur fait partie intégrante. Il y aurait tant à dire encore sur "PlayTime"!

    tati6.jpgCette exposition nous apprend aussi que Tati avait signé deux scénarii inédits, et que l’un d’entre eux intitulé « L’illusionniste », un film d’animation (se déroulant, dans sa nouvelle version, à Edimbourg et mettant en scène Jacques Tati) a été tourné par Sylvain Chomet et sortira prochainement, un film sur le rapport au music hall, une œuvre inédite qui ne sera malheureusement pas prête pour le Festival de Cannes où Sylvain Chomet avait déjà enchanté les festivaliers  avec « les Triplettes de Belleville », mais qui devrait sortir en mai 2009. Ces derniers pourront néanmoins se consoler avec la version restaurée des « Vacances de M.Hulot » qui devrait y être projetée.  Tati n’a pas fini de résonner et d’influencer le cinéma : de Truffaut (qui lui rend hommage dans « Domicile conjugal » reprenant le gag du fauteuil de « PlayTime ») à Lynch ou Kaurismaki.

     A l’image de Tati qui disait, « Le film commence quand vous quittez la salle » (d’où l’absence de générique de fin dans « PlayTime »), Macha Makeïeff souhaite que l’exposition commence quand nous quittons la salle et résonne en nous, objectif pleinement rempli. Les deux temps font ici référence à la couleur et au noir et blanc, puisque le visiteur remonte le temps, mais aussi à ce qui a inspiré Tati, et notamment toute la tradition burlesque mais aussi à la manière dont il continue à vivre aujourd’hui puisque l’exposition présente aussi de nombreuses œuvres d’étudiants d’écoles d’art mises en parallèle avec le travail de Tati mais ces deux temps pourraient aussi faire référence à cette idée de deuxième temps qui débute une fois l’exposition terminée.

     Une exposition ludique et instructive qui, à l’image des films de Tati, nous déconcerte et nous ensorcelle, nous interpelle et nous responsabilise, faisant intelligemment, voire malicieusement , résonner la forme et le fond, œuvres d’hier et d’aujourd’hui,  et qui  fait aussi appel à notre part d’enfance,  et nous laisse comme la vision d’un film de Tati : les yeux sans cesse émerveillés, écarquillés devant chaque trouvaille, en redemandant encore, insatiables et fascinés. Et cela tombe bien puisque, à l’occasion de cette exposition, de nombreux évènements sont organisés autour de Jacques Tati, nous permettant de satisfaire cette soif insatiable : les visites inattendues, les balades architecturales, évidemment une programmation de ses films, mais aussi de plusieurs films "sous influence tatiesque". Et puis des conférences, des lectures, un concert...

    Un hommage iconoclaste, à la fois actuel et à contretemps, à l'image du cinéaste (Jacques Tati aurait eu 102 ans en 2009) vivement recommandé par Inthemoodforcinema.com  

     Comptez environ 1H30 si vous voulez profiter pleinement de cette exposition.

     Pour finir, une citation d’actualité puisqu’elle est signée Colette (dont Stephen Frears a adapté « Chéri », aujourd’hui au cinéma dont vous pourrez lire la critique sur Inthemoodforcinema.com ) "Désormais, je crois que nulle fête, nul spectacle d'art et d'acrobatie, ne pourront se passer de cet étonnant artiste qui a inventé quelque chose... Quelque chose qui participe de la danse, du sport et du tableau vivant. (...) En Jacques Tati cheval et cavalier, tout Paris verra, vivante, sa créature fabuleuse : le centaure."

     A voir également absolument en ce moment, à la Cinémathèque: la rétrospective André Téchiné (Cliquez ici pour lire ma critique de son dernier film, "La Fille du RER"), jusqu'au 12 avril 2009.


    INFORMATIONS PRATIQUES

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    Exposition du 8 Avril au 3 Août 2009 à La Cinémathèque Française, 51 rue de Bercy, 75012 Paris

    Informations : 01-71-19-3 3-33

    Du lundi au samedi de 12H à 19H, nocturne le jeudi jusqu’à 22H. Dimanche de 10H à 20H. Fermeture le mardi.

    Déambulations introductives , le samedi et le dimanche, à partir de 16H

    Balade archiecturale : le dimanche matin à 11H

    Tarifs de l’exposition : 8 euros Tarif réduit : 6,5 euros moins de 18 ans : 4 euros Carte Cinétudiant : 5,5 euros Libre Pass accès libre Forfait expo + film ou musée : 10 euros

     Avec aussi : les visites inattendues, les balades architecturales, Une exposition, une programmation de ses films, mais aussi de plusieurs films "sous influence tatiesque". Et puis des conférences, des lectures, un concert...

    Exposition du 8 Avril au 3 Août 2009

    Site internet de la Cinémathèque :  http://www.cinematheque.fr   

    Blog de Serge Toubiana:   http://blog.cinematheque.fr/

     FILMOGRAPHIE DE JACQUES TATI

     Né Jacques Tatischeff, le 9 octobre 1908 à Le Pecq (Yvelines ) et décédé le 5 novembre 1982 à Paris d’une embolie pulmonaire. Il a obtenu l’Oscar du meilleur film étranger pour « Mon Oncle » en 1959 et un César pour l’ensemble de son œuvre en 1977.

     En tant qu’acteur :

    Parade (1974), de Jacques Tati

    Trafic (1971), de Jacques Tati

     Playtime (1967), de Jacques Tati

     Mon oncle (1958), de Jacques Tati

     Les Vacances de M. Hulot (1953), de Jacques Tati

     Jour de fête (1949), de Jacques Tati

    Le Diable au corps (1947), de Claude Autant-Lara

     L'Ecole des facteurs (1947), de Jacques Tati

     Sylvie et le Fantôme (1945), de Claude Autant-Lara

     En tant que réalisateur :

     Parade (1974)

     Trafic (1971)

     Play Time (1967)

     Mon oncle (1958)

     Les Vacances de M. Hulot (1953)

     Jour de fête (1949)

     L'Ecole des facteurs (1947)

     Gai Dimanche (1936)

     Les Courts métrages de Jacques Tati

     En tant que scénariste :

     L'Illusionniste (2009), de Sylvain Chomet

     Parade (1974), de Jacques Tati

    Trafic (1971), de Jacques Tati

     Play Time (1967), de Jacques Tati

     Mon oncle (1958), de Jacques Tati

     Les Vacances de M. Hulot (1953), de Jacques Tati

     Jour de fête (1949), de Jacques Tati

      L'Ecole des facteurs (1947), de Jacques Tati

    Autres blogs présents hier sur lesquels vous trouverez très certainement des commentaires sur cette exposition: http://365joursouvrables.blogspot.comhttp://25images.over-blog.com/;  http://fromafog.blogspot.com/;  http://www.lecoindeloeil.com/index.php;  http://ruinescirculaires.free.fr/;  http://spectresducinema.blogspot.com/;  http://www.lesnouveauxcinephiles.com/;  http://www.buzzeum.com/blog/;  http://just4exhibitions.blogspot.com/;  http://www.stardust-memories.com/http://laternamagika.wordpress.com;  http://www.poptronics.fr/

    La bande-annonce de "Playtime"

     

     

  • Cérémonie de remise des trophées des jeunes talents 2009: Fred Cavayé et Nora Arzeneder récompensés

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    Cyril Féraud, Charles Templon, Nora Arzeneder, Jeff Panacloc...et Jean-Marc, Fred Cavayé, Rémi Castillo (photo "In the mood for cinema")

    talents.jpgCe soir, à l'Elysées Biarritz avait lieu la 4ème cérémonie de remise des trophées des jeunes talents de l'année 2009 (cliquez ici pour accéder au site officiel), cérémonie à laquelle "In the mood for cinema" était invité. Robert Hossein était le parrain de cette édition 2009.

     Cette cérémonie créée par Rémi Castillo récompense les jeunes espoirs qui se sont illustrés au cours de l'année 2008 dans les disciplines suivantes: cinéma, télévision et humour...

    La cérémonie a ainsi été entrecoupée de différents numéros comiques et le public a pu voter après ces prestations pour le meilleur jeune talent catégorie "humour". C'est d'ailleurs celui pour lequel j'ai voté qui a remporté ce prix: le jeune ventriloque Jeff Panacloc pour sa poésie, sa tendre drôlerie mais aussi son talent d'acteur sans lequel un tel numéro tomberait à plat. En espérant que ce prix lui permettra de trouver le producteur qu'il n'a pas encore. Ses concurrents étaient également prometteurs: le dynamique Baptiste pour son sketch "Prénoms" et "Les cuissards" pour "Les frères Flanel". Tous se démarquaient d'ailleurs par leurs talents d'acteurs.

    pourelle.jpgPour ce qui concerne le cinéma, c'est Nora Arzeneder pour "Faubourg 36" qui a été récompensée (face à Marc-André Grondin et Salomé Stévenin), consolation après son absence de nomination comme jeune espoir féminin aux César 2009, et Fred Cavayé pour son excellent premier film "Pour elle" (face à Philippe Claudel pour "Il y a longtemps que je t'aime" et face à Anna Novion pour "Les grandes personnes".)

    Vous devriez retrouver ce trophée sur le plateau du Grand journal de Canal plus puisque c'est Yann Barthès (grand vainqueur aussi à l'applaudimètre) qui a obtenu le trophée du jeune journaliste. En son absence c'est ses cameramen du "Petit journal" qui ont récupéré le trophée comme vous le verrez dans la vidéo plus bas.

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    Le tout nouveau magazine "Studio Cinélive" était partenaire de cette cérémonie. J'en profite pour vous recommander leur nouveau blog.
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    Trophée  du jeune animateur 2009 : Cyril Féraud (pour...(!) Le loto -France 2-)

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    Trophée du jeune comédien (télévision) 2009: Charles Templon (Que du bonheur- TF1)
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    Trophée du jeune journaliste 2009: Yann Barthès (Le petit journal-Canal +)
    Trophée du jeune comédien ou de la jeune comédienne (cinéma) 2009: Nora Arzeneder (Faubourg 36)
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    Trophée du jeune réalisateur 2009: Fred Cavayé (Pour elle)
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    Robert Hossein et Céline Sciamma (lauréate 2009)
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    Trophée coup de coeur humour 2009: Jeff Panacloc (Jeff et Jean-Marc)
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    L'ensemble des lauréats:

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