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  • Master class acoustique de Gabriel Yared au cinéma Le Balzac

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    Ce 2 juin, au cinéma Le Balzac, organisée par l'association Hors champ (dont l’idée est de dialoguer sur l’origine du geste, qu’il soit celui de la photographie, du cinéma ou de l’art contemporain), avait lieu une passionnante master class acoustique de Gabriel Yared, un dialogue musical animé par Léolo, entrecoupé d'extraits de films et de musiques jouées au piano par Gabriel Yared. Un moment intimiste, privilégié, hors du temps et absolument captivant.

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    Gabriel Yared revenait tout juste du Festival de Cannes dans le cadre duquel a été présenté L’Envol, nouveau long métrage du réalisateur italien Pietro Marcello dont il signe la partition mais également les chansons du film, paroles et musique (sortie prévue en 2023). Le 18 mai 2022, L’Envol a fait l’ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs, en Première mondiale. Par ailleurs, le Lundi 23 Mai 2022,  Gabriel Yared a donné une leçon de cinéma au Festival de Cannes en partenariat avec la Sacem qui lui a rendu hommage ainsi qu’à ses 50 ans de carrière.

    Parmi ses nombreuses distinctions, il a remporté l’Oscar de la Meilleure Musique de Film pour Le Patient Anglais.

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     Récemment, Gabriel Yared a également composé la musique du premier long métrage de Jimmy Keyrouz, Le dernier Piano,  notamment choisi pour représenter le Liban pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère.

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    En 2021, Gabriel Yared a également composé la musique de Broadway (sorti en salle le 1er juin 2022). Une histoire de danseurs, de vagabonds et de voleurs dans l’Athènes des temps modernes. Soutenu en développement par le Sundance Institute et l’Atelier de la Cinéfondation du Festival de Cannes, Broadway est le premier long métrage de Christos Massalas, jeune scénariste et réalisateur grec.

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    Gabriel Yared était également l’invité d’honneur du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule 2019 lors duquel avait eu lieu un concert en son honneur. Cet hommage avait été rendu à Gabriel Yared  à l’occasion de son 70ème anniversaire et de ses 40 ans de carrière avec plus de 100 musiques de films composées essentiellement pour le cinéma

    Cliquez ici pour retrouver mon article détaillant le programme du 8ème Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule qui aura lieu du 28 juin au 3 juillet 2022 et dont l'invité d'honneur sera cette année le compositeur Alexandre Desplat.

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    Parmi les musiques incontournables qu'on doit à Gabriel Yared, on peut citer : Sauve qui peut (la vie) (1980), La lune dans le caniveau (1983), Hanna K. (1983), La diagonale du fou (1984), 37°2 le matin (1986), Beyond Therapy (1987), Camille Claudel (1988), Tatie Danielle (1990), Vincent et Théo (1990), La putain du Roi (1990), L’Amant (César de la meilleure musique de film en 1993), La cité des anges (1998), Une bouteille à la mer (1999), Le talentueux Mr Ripley (1999), Un automne à New York (2000), Retour à Cold Mountain (2003), Azur et Asmar (2006), Tom à la ferme (2013), Chocolat (2015), Juste la fin du monde (2016), Dilili à Paris (2018), The Happy Prince (2018), Ma vie avec John F. Donovan (2019)… 

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    Cette master class a donc été l’occasion d’entendre cet autodidacte évoquer son métier avec passion et une grande humilité et notamment ses références, de Franz Liszt à Bernard Herrmann ou Chaplin.

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    Une master class qui fut aussi l’occasion de revoir des extraits de films : Camille Claudel, L’Amant, 37,2° le matin, ou encore la fin, bouleversante, de l’électrisant Juste la fin du monde de Xavier Dolan (dont vous pouvez retrouver ma critique complète, ici) accompagnée par la musique La valse de Gabriel Yared. Une fin en forme de valse de l'Enfer qui nous embrasse dans son vertige étourdissant et éblouissant, un paroxysme sans retour possible. Comme le bouquet final d’une démonstration implacable sur la violence criminelle de l’incommunicabilité. Quelques citations extraites de cette master class (dont je vous invite à voir un extrait sur mon compte instagram @Sandra_Meziere) :

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    « - Parfois il pleut sur moi des idées.
    Je me nourris beaucoup, pas seulement de musique.
    Cette nourriture me donne envie d'aller vers une certaine perfection que je n'atteins pas.
    Quand j’étais petit, j'aimais Schumann, Chopin, puis j'ai découvert Debussy, Ravel. 

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    Godard m’a dit deux ou trois phrases. Avec quelques adjectifs quelques descriptions, il m’a inspiré. Il m'a dit « pensez un thème pour l'imaginaire ».
    En découvrant le film de Godard, j'ai vu que ma musique au moment où elle s'élançait, elle était coupée net. Après, j'ai compris, il y a une véritable philosophie du son et de la musique chez lui. J'ai adoré travailler avec lui. J'aime les images mais pas comme source d'inspiration. J'ai besoin de lire, de parler, qu’on me décrive. Quand on me décrit, il y a des images subjectives qui se forment.
    Une musique doit être un tout intéressant en lui-même.  Elle doit se tenir en elle-même et servir le film.
    Je me suis découvert grâce à Godard
    Godard me disait : « il faut confronter des idées vagues avec des images claires ».
    Bernard Herrmann est probablement celui que j’aime le plus et m’a le plus inspiré avec Prokofiev, Bartok et Liszt.
    Nous ne venons pas de nulle part. Un compositeur doit connaître le répertoire.
    La musique fait une sorte de pause divine dans un film. La volonté d'accompagner les images ne suffit pas.
    Anthony Minghella est ma plus belle histoire au cinéma : d’amitié, d’entente…
    Minghella m'a dit :  « je pense à Bach, à Puccini, pour l'élégance de ses harmonies et de son écriture. »
    Je veux tendre vers l'éclectisme et la perfection.
    Un mot peut faire naitre une musique. Avec Annaud, j'ai écrit beaucoup de musiques avant le tournage.
    C'est comme si tout mon être était habité par le sujet.
    C'est une recherche en cercles concentriques. Si je trouve un thème même s'il me plait je chercher un autre thème pour le contredire.

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    Je prends la musique que je compose très au sérieux et en même temps je suis fou de joie de faire ce métier.


    J'ai toujours été complexé d’avoir appris tout seul. Alors, je cherche encore plus pour dédiaboliser ce manque de confiance que j'ai et qui me pousse à me dépasser.
    Nous avons tous une musique en nous et on ne l'entend plus car nous sommes devenus sourds.
    La musique est l'art ultime.

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    Camille Claudel me dépasse. Quand je l'entends, je me dis je ne sais pas comment j'ai fait cela.
    Je suis inexistant. Je n'ai pas de grands intérêts dans la vie, que la musique. Inventer, c'est une renaissance permanente.
    Ce qui m'importe le plus ce sont les nouveaux talents.
    J'écris les films pour les maîtres d'œuvre car les films, ce sont eux. C'est ça qui m'intéresse, les relations humaines.
    Je n'aime pas qu'il y ait trop de musique, sauf si c'est justifié, ni que ce soit trop fort, sauf si c'est justifié.
    Pour rester vraiment soi, il faut savoir dire non pour préserver la musique qu'il y a en vous.
    J'acceptais et je perdais l'exigence. Je crois que c'est important de résister.
    Si la musique est un personnage, un personnage ne parle pas tout le temps. Et quand elle est là elle dit quelque chose par rapport au film
    Je pense que toutes les musiques de films dont on se souvient, ce sont des thèmes.
    J’aime beaucoup les musiques de film de Chaplin de Tati."

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  • Festival du Film de Cabourg 2010: journées romantiques, journées russes

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    Je vous parle de ce festival chaque année, un festival que je connais bien pour y être retournée à plusieurs reprises depuis ma participation à son jury de courts-métrages en 2002 que je vous recommande pour son cadre, sa convivialité, la qualité de sa sélection (ici romantique s'entend au sens large et non dans le sens mièvre ou fleur bleue). Le festival aura lieu cette année du 9 au 1" juin 2010.

    La sélection 2010 sera révelée sur le site officiel du festival à partir du 2 juin. Vous pourrez également la retrouver ici.

     Le Jury longs-métrages sera co-présidé par Tonie Marshall et Pascal Bonitzer.À leurs côtés : Frédérique Bel (actrice), Pascal Bonitzer (scénariste, réalisateur), Eric Heumann (producteur, réalisateur), Luc Jacquet (réalisateur), Jean-Pierre Martins (acteur), et Marie-José Nat (actrice).

    Le Jury Jeunesse sera parrainé par : Virginie Efira (actrice) et Lionel Baier (acteur, réalisateur

    Le Jury courts-métrages sera composé de Wallès Kotra (Président du FIFO et Directeur des programmes de France Ô), Maria de Medeiros (actrice, réalisatrice), Serge Rezvani (auteur-compositeur), Govinda Van Maele (producteur), la comédienne Michèle Simmonet, représentant l'ADAMI, Isabelle Frilley représentant Titra Film, et de deux cinéphiles recrutés par nos partenaires France Bleu et Studio Magazine.

    Le Coup de coeur du festival sera dédié à Christophe Lambert.

     Une nouvelle section va naître, et donnera chaque année un coup de projecteur sur le cinéma d'un pays en particulier. Pour la toute première fois, la Russie sera l'invitée d'honneur, dans le cadre de l'Année France-Russie 2010.

     Une soirée russe se prépare le vendredi 11 juin... Tous les détails en bas de cet article.

     Une section documentaire verra le jour en 2010, en partenariat avec le Festival International du Film d'Océanie (FIFO), qui tendra à prouver qu'être romantique, c'est aussi porter un regard solidaire et durable sur les nouvelles questions de sociologie et d’écologie posées à notre planète.

    Programme de la soirée russe du 11 juin:

    En 2010, une nouvelle section va naître, et donnera chaque année un coup de projecteur sur le cinéma romantique d'un pays invité. Pour la toute première fois, la Fédération de Russie sera à l'honneur, dans le cadre de l'Année France-Russie. Afin d'honorer la venue d'invités russes, une soirée se tiendra le vendredi 11 juin, en présence d’une délégation d'officiels, des représentants de l’association du festival (Sandrine Bonnaire, Emmanuelle Béart, Guillaume Laurant - sous réserve de modification d’emploi du temps), des jurys du festival, de cinéphiles venus de toute la France, et d'autres surprises... Les convives assisteront à la projection d’un grand film russe sous-titré (programmation en cours), puis se rendront au Grand Hôtel de Cabourg pour un dîner-dégustation, autour de la gastronomie des Tsars. Cette soirée sera ponctuée de chansons à l'âme romantique et slave. Vous pourrez découvrir la voix envoûtante de Veronika Bulycheva, chanteuse russe venue de l’Oural. Son univers musical s’inspire des chants traditionnels russes, de la musique classique et du jazz. Les chansons de Veronika Bulycheva sont des miroirs sonores dans lesquels se superposent les reflets d’une âme russe et d’une âme française, l’une riant de l’autre sans pouvoir s’en défaire… Un subtil alliage qui dévoile une personnalité rare !
     Le groupe Ruski Kabak viendra vous enchanter au son des guitares, des violons et de la balalaïka. Une expérience musicale personnelle et pleine d’énergie qui vous fera découvrir leur univers : la passion de la musique russe et tzigane traditionnelle, à travers un parcours est-ouest.
    Vous souhaitez vivre une soirée inoubliable et romantique en leur compagnie ?  Réservez dès aujourd'hui: Participation aux frais pour la séance, le dîner-dégustation et les concerts : 90€, dans la limite des places disponibles, sur réservation uniquement auprès de Irina Berezina, par courriel (irina.berezina@festival-cabourg.com), par courrier (Association du Festival du Film de Cabourg / 161 rue Saint Honoré / 75001 PARIS), ou par téléphone (01 58 62 56 08). Le règlement devra impérativement nous parvenir avant le 30 mai 2010

    Informations pratiques pour assister aux séances:

    Face au succès de la journée supplémentaire remporté l'année dernière, le Festival du Film de Cabourg proposera à nouveau, pour sa 24e édition, 5 jours de projections, du mercredi 9 au dimanche 13 juin 2010.

     Les projections du festival sont accessibles à l'achat d'un laissez-passer (donnant droit à 5 places de cinéma), remis dans un kit-festivalier comprenant le catalogue et la grille-horaire. Muni de ce laissez-passer, chaque spectateur doit ensuite retirer les places pour les films de son choix en billetterie. Aucun ticket n'est donc vendu à l'unité.

     Avant l'ouverture du festival, la vente des laissez-passer et des produits dérivés (affiches et cartes postales) sera assurée à l’Office du Tourisme de Cabourg les week-ends du 22-24 mai et du 29-30 mai, ainsi que du 5 au 8 juin.

     A partir du mercredi 9 juin, l'espace billetterie ouvrira ses portes, jusqu'au dimanche 13 juin, au pavillon Charles Bertrand sur les Jardins du Casino (ouverture à 8h30 du matin, fermeture à la dernière séance du soir). Les ventes de laissez-passer y seront dès lors assurées, ainsi que le retrait des places. Attention, ces retraits ne pourront s'effectuer que pour les séances du jour même et du lendemain : le mercredi 9 juin seules les places des séances du mercredi et du jeudi seront disponibles, le jeudi 10 juin, seront uniquement distribuées les places du jeudi et du vendredi, et ainsi de suite...

     Le prix du laissez-passer n'augmentera pas en 2010, et restera d'un montant de 25 euros pour 5 séances.

    Renseignements à l'Office du Tourisme : 02 31 06 20 00

    Site officiel du festival: http://www.festival-cabourg.com

    Blog du festival: http://festivalcabourg.blogspot.com/

    Mon compte rendu du Festival de Cabourg 2007: http://www.inthemoodforcinema.com/festival_du_film_romantique_de_cabourg_2007/

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 2 commentaires
  • La sélection officielle du Festival de Cannes 2010 détaillée

    cannes4.jpgSur In the mood for Cannes, chaque jour, jusqu'à l'ouverture du 63ème Festival de Cannes, retrouvez de nouveaux articles sur tout ce qui fait le Festival de Cannes (films, soirées, médias...) avec, chaque jour, un film ou plusieurs films de la sélection officielle présenté(s) en détails. Pour l'instant les films cités ci-dessous ont été présentés. Pour en savoir plus sur ces films, cliquez sur leurs titres.  D'autres articles suivront bientôt.

    "Biutiful"d'Alejandro Gonzales Inarritu (compétition)

    "Des hommes et des dieux" de Xavier Beauvois-(compétition)

    "Fair game" de Doug Liman (compétition)

    "La nostra vita" de Daniele Luchetti (compétition)

    "La Princesse de Montpensier" de Bertrand Tavernier (compétition)

    "Le Guépard" de Luchino Visconti (Cannes classics )

    "Robin des bois" de Ridley Scott (film d'ouverture)

    "Socialisme"de Jean-Luc Godard (Un Certain Regard)

    "Tournée" de Mathieu Amalric (compétition)

    "You will meet a dark stranger"-Woody Allen(hors compétition)

    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL DE CANNES 2010(2) Pin it! 0 commentaire
  • Soirée Paramount de lancement du DVD de "Borsalino" de Jacques Deray au cinéma Le Balzac

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    Ci-dessus, une partie de l'équipe du film, hier soir, 40 ans après la sortie en salles...

    Je vous disais hier ce que représentait « Borsalino » pour moi. Il fait partie de ces films que je revoyais inlassablement aux prémisses de ma passion pour le cinéma. Ce n'est certes pas le meilleur film de ses deux acteurs principaux. Ni même le meilleur film de Jacques Deray (qui est pour moi « La Piscine »). Même s'il a de nombreuses qualités et même si j'éprouve pour celui-ci une tendresse particulière. Mais, surtout, il a pour moi un parfum de réminiscence,  celle des balbutiements de ma passion pour le cinéma. Un parfum d'enfance même. Le voir en salles (et donc pour moi le voir pour la première fois en salles) 40 ans après sa sortie, dans une salle intime du cinéma Le Balzac  (que je vous recommande au passage, cliquez ici pour visiter leur site officiel et leur blog, un cinéma à la programmation toujours inventive) en présence d'une partie de l'équipe du film était donc un évènement réjouissant pour moi. Je remercie donc au passage la Paramount de m'avoir invitée pour cette soirée exceptionnelle de lancement du DVD (avec lequel j'ai eu la chance de repartir et que vous pourrez acquérir dès ce 19 novembre).

    Malheureusement Jean-Paul Belmondo n'était pas là, et Alain Delon n'a finalement pas pu venir ayant eu un empêchement de dernière minute (vous verrez dans la vidéo ci-dessus Agnès Vincent Deray lire le mot qu'il a laissé)- je n'ai donc pas pu lui transmettre mon scénario mais je n'abandonne pas pour autant...:-)-, ce magnifique générique n'a donc pu être renouvelé ... Etaient néanmoins présents quelques membres de l'équipe du film : Nicole Calfan, Corinne Marchand, Eugène Saccomano, et Claude Bolling qui a rejoué la musique qu'il avait créé pour le film. Cette musique alerte et rapide qui a certainement contribué au succès du film. Après la musique et les frissons suscités par ces notes si reconnaissables jouées par son compositeur, place au cinéma avec d'abord quelques extraits en avant-première des bonus du DVD (qui ont fait réagir la salle, acquise et complice, notamment aux propos d'Alain Delon qui se confie longuement dans le DVD, interviewée par Agnès-Vincent Deray) puis à la projection de « Borsalino »...

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    Claude Bolling, le compositeur de la musique de "Borsalino", hier soir

    Voilà. C'était en 1970. 4, 7 millions de spectateurs avaient alors vu ce film produit par Alain Delon. Un film alors très médiatisé. Et pour cause : deux mythes du cinéma s'y retrouvaient pour la première fois, 28 ans avant que Patrice Leconte les réunisse à nouveau pour « Une chance sur deux ». Belmondo avait d'ailleurs reproché à Delon d'être deux fois sur l'affiche, en tant que producteur et en tant qu'acteur. Ce jeu et cette apparente concurrence entre les deux acteurs avaient même conduit Jacques Deray à s'arranger pour qu'ils aient exactement le même nombre de plans et il est vrai que les deux acteurs y sont autant l'un que l'autre à leur avantage...

    Basé sur le roman « Bandits à Marseille » d'Eugène Saccomano, « Borsalino » est inspiré de l'histoire des bandits Carbone et Spirito   dont les noms avaient finalement été remplacés en raison de leurs rôles pendant l'Occupation. On y retrouve, outre Delon et Belmondo,  Nicole Calfan, Françoise Christophe, Corinne Marchand, Mireille Darc (qui fait une apparition remarquée) mais aussi Michel Bouquet, Julien Guiomar, Mario David, Laura Adani. Les dialogues sont signés Jean-Claude Carrière, co-scénariste avec Claude Sautet, Jacques Deray, Jean Cau. Rien de moins !

    Début des années 30 à Marseille. Roch Siffredi (Alain Delon) sort de prison. Venu retrouver son amie Lola (Catherine Rouvel) il rencontre par la même occasion son nouvel amant François Capella (Jean-Paul Belmondo). S'ensuit une bagarre entre les deux rivaux, elle scellera le début d'une indéfectible amitié.  Capella cherche à se faire une place dans la pègre marseillaise. Les deux truands vont ainsi se trouver et  se respecter. De cette réunion va naître une association de malfaiteurs florissante puis une amitié à la vie, à la mort qui va leur permettre de gravir les échelons de la Pègre marseillaise !

    D'un côté, Capella/Belmondo séducteur, désinvolte, bon vivant,  aux goûts clinquants et aux manières cavalières. De l'autre Siffredi/Belmondo élégant, ambitieux, taciturne, froid, implacable, presque inquiétant. Deux mythes du cinéma face à face, côte à côte qui jouent avec leurs images. Parfois avec dérision (ah la scène de la baignade, ah la bagarre...), démontrant ainsi d'ailleurs l'humour dont ils savaient et savent faire preuve même celui dont ses détracteurs l'accusaient à tort d'en être dépourvu, même si dans le DVD on reconnaît plus volontiers cette qualité à Jean-Paul Belmondo et à Delon... sa générosité. Jouant avec leur image encore lorsqu'ils deviennent des gangsters stars sur le passage desquels on se  détourne, et applaudis par la foule, comme ils le sont en tant qu'acteurs.

    C'est aussi un hommage aux films de gangsters américains, aux films de genre, avec leurs voitures rutilantes,  leurs tenues élégantes parfois aussi clinquantes (dont le fameux Borsalino qui inspira le titre du film), leurs femmes fatales mystérieuses ou provocantes, leurs lieux aussi folkloriques et hauts en couleurs que les personnages qui les occupent. En toile de fond la pittoresque Marseille, Marseille des années 30,  sorte de Chicago française, Marseille luxueusement reconstituée que Deray filme avec minutie, chaleur, avec l'allégresse qui illumine son film influencé par l'atmosphère ensoleillée et chaleureuse de Marseille. Sa caméra est alerte et virevoltante et elle accompagne avec une belle légèreté et application quelques scènes d'anthologie comme celle de la fusillade dans la boucherie. Tout cela donne au film une vraie « gueule d'atmosphère » qui n'appartient qu'à lui. Et s'il n'y a pas réellement de suspense, Deray nous fait suivre et vivre l'action sans penser à la suivante, à l'image de Siffredi et Capella qui vivent au jour le jour;  il  ne nous embarque pas moins avec vivacité dans cette ballade réjouissante, autant teintée d'humour et de second degré (dans de nombreuses scènes mais aussi dans les dialogues, savoureux) que de nostalgie, voire de mélancolie suscitée par la solitude du personnage de Delon dont la majesté de fauve, parfois la violence, semblent être les masques de la fragilité. Et dont la solitude fait écho à celle de l'acteur, auréolé d'un séduisant mystère. Celui d'un fauve blessé.

    Un film que ses deux acteurs principaux font entrer dans la mythologie de l'Histoire  du cinéma, et qui joue intelligemment avec cette mythologie, ce film étant par ailleurs  avant tout un hymne à l'amitié incarnée par deux prétendus rivaux de cinéma.  Ce sont évidemment deux rôles sur mesure pour eux mais c'est aussi toute  une galerie de portraits et de personnages aussi pittoresques que la ville dans laquelle ils évoluent qui constitue d'ailleurs  un véritable personnage (parmi lesquels le personnage de l'avocat magistralement interprété par Michel Bouquet). Un film avec un cadre, une ambiance, un ton, un décor, deux acteurs uniques. Et puis il y a l'inoubliable musique de Claude Bolling avec ses notes métalliques parfois teintées d'humour et de violence, de second degré et de nostalgie, d'allégresse et de mélancolie,  de comédie et de polar entre lesquels alterne ce film inclassable.

    « Borsalino » fut nommé aux Golden Globes et à l'ours d'or. Quatre ans plus tard Jacques Deray réalisera Borsalino and co, de nouveau avec Alain Delon, sans connaître le même succès auprès du public et de la critique. Reste un film qui, 40 ans après, n'a rien perdu de son aspect jubilatoire et semble même aujourd'hui encore, pour son habile mélange des genres, en avoir inspiré beaucoup d'autres. Imité, rarement égalé. En tout cas inimitable pour ses deux personnages principaux que ses deux acteurs mythiques ont rendu à leurs tours mythiques, les faisant entrer dans la légende, et dans nos souvenirs inoubliables, inégalables et attendris de cinéphiles.

    Si vous voulez vous aussi acheter votre ticket pour ce voyage dans la mythologie cinématographique, ce sera dès possible ce 19 novembre avec la sortie de ce DVD que je vous recommande, vous l'aurez compris...

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     DVD 2 : Plus de 2 heures de suppléments inédits - Bonus réalisés par Agnès vincent Deray et Pierre-Henri Gibert : reportage sur le tournage du film en 1969, interviews des acteurs à la sortie du film en 1970, Jean-Paul Belmondo et Alain Delon racontent leurs personnages, les Parisiennes chantent le thème de Borsalino, la Genèse du film (témoignages de Jean-Claude Carrière et Eugène Saccomano), les secrets du tournage (témoignages de Michel Bouquet, Nicole Calfan, Françoise Christophe, Corinne Marchand et Catherine Rouvel), la musique de Claude Bolling: un thème universel (Témoignages de Claude Bolling et Stéphane Lerouge), témoignages de Michel Drucker et Agnès Vincent Deray, avec la participation exceptionnelle d'Alain Delon.

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    Articles liés  à Alain Delon sur inthemoodforcinema.com :

    Documentaire sur Alain Delon

     « Les Montagnes russes », 

     « Sur la route de Madison »,

    « Love letters ».

     « La Piscine » de Jacques Deray

     Le Guépard » de Visconti