Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

festival - Page 12

  • Vente aux enchères de LA COLLECTION GILLES JACOB AND FRIENDS le 16 Mai à 15H au Grand Hyatt hôtel Martinez de Cannes

    dessin plantu.jpg

    Un événement organisé au profit d'une bonne cause par la Mairie de Cannes, suite à l'appel aux dons et à la solidarité baptisé "Help Cannes" et lancé par le Maire de Cannes, David Lisnard,  pour interpeller la générosité de tous les amoureux de la ville prêts à participer à sa réparation  après les terribles inondations qui avaient ravagé la Riviera, une vente caritative parrainée par l'ancien Président du Festival de Cannes, Gilles Jacob, qui a personnellement rassemblé en un temps record (mais qui saurait résister - a fortiori pour une bonne cause- à celui qui a été à la tête du festival pendant tant  d'années et qui en a fait ce qu'il est aujourd'hui, le plus grand événement cinématographique au monde? ) une quantité impressionnante de lots prestigieux qui raviront sans aucun doute autant les cinéphiles que les collectionneurs: bref,  il m'était impossible de ne pas en parler et de ne pas vous encourager à faire de même pour que cette vente connaisse le succès. 
     
    Les collectionneurs, les cinémathèques ou simplement les amateurs y trouveront sans aucun doute leur bonheur entre les vêtements portés par des stars, des photos sublimes, des livres de grands écrivains, des alcools, des scénarios annotés. Des lots qui sont de véritables raretés souvent liées à des films entrés dans l'Histoire du cinéma. Des objets rares et exceptionnels donc dont un grand nombre liés à des chefs-d'œuvre projetés dans le cadre du Festival de Cannes: Amour, Timbuktu, Etreintes brisées, Cyrano de Bergerac... pour une vente de prestige et surtout pour une bonne cause!
     
    Le nom de la vente ("Collection Gilles Jacob and friends") rappelle celui de la vente aux enchères  "Plantu and friends" qui avait eu lieu au profit de Cartooning for peace dans le cadre du Festival de Cannes 2013, lequel Plantu signe le dessin sublime, poétique et cocasse qui sera le symbole de la vente et qui sera bien sûr mis aux enchères (tiré en 10 exemplaires signés et numérotés, cf photo en haut de cet article).
     
    La "Collection Gilles Jacob and friends" sera vendue aux enchères le 16 Mai à partir de 15h au Grand Hyatt Hôtel Martinez (salon Acajou). Elle sera aussi vendue par préventes aux enchères sur le site de la ville de Cannes. Les commissaires-priseurs de la vente seront, pour Christie’s, Maître Arno Verkade et, pour Cannes, Maître Carine Aymard.
     
    Les fonds collectés lors de la vente seront intégralement reversés pour la reconstruction de la ville durement touchée par les intempéries du 3 octobre dernier. En effet, dans la soirée du 3 octobre 2015, Cannes avait été tragiquement frappée par des pluies meurtrières d’une extrême violence. Les dégâts ont été estimés à 800 millions d’euros dans le département, dont 300 millions d’euros sur le territoire Cannois et 40 millions d’euros pour les seuls biens communaux. Près de 100 bâtiments appartenant à la collectivité ont été touchés, voire totalement sinistrés par ce phénomène météorologique d’une gravité unique.   Dès le début des intempéries, la Mairie de Cannes s’est immédiatement mobilisée pour organiser les premiers secours, protéger les personnes puis les biens, aider les sinistrés et remettre en état l’espace public avec un plan de sauvegarde communal activé pour la première fois dans l’histoire de la ville. Dans la gestion de cette crise sans précédent, la solidarité de la population ne s’est jamais estompée avec les dons massifs de vêtements, d’électroménager, mais aussi des dons financiers. 
     
    L’opération « Help Cannes » a ainsi déjà permis de récolter plus d’1 million d’euros grâce à la générosité de nombreux anonymes, mais aussi d’artistes comme Monica Bellucci, ou encore Gilles Jacob.   
     
    Près de 130 personnalités médiatiques et notamment du monde du cinéma ont souhaité s'associer à cette vente.
     
    Elle comprend près de 150 lots de prestige provenant du monde entier parmi lesquels: 
     
    - le tailleur Dior conçu par John Galliano pour Penelope Cruz dans le sublime film Etreintes brisées de Pedro Almodovar en 2009,

    etreintes.jpg

    - le smoking porté par Mathieu Amalric dans Tournées,
    - le borsalino de tournage de Bernardo Bertolucci,
    - la pochette d’Inès de la Fressange,
    - le sac de Marthe Keller,
    - l'écharpe d'Asia Argento,
    - la robe bustier verte Gucci portée par l'actrice Léa Seydoux lors du Festival de Cannes 2010,
    - des robes portées par Anouk Aimée, Isabelle Huppert, Dominique Blanc,
    - la robe bustier Christian Dior du 50ème anniversaire portée par l'actrice Juliette Binoche,

    cannes,cinéma,festival,festival de cannes,festival de cannes 2016,69ème festival de cannes,gilles jacob,gilles jacob and friends,vente aux enchères,vente aux enchères gilles jacob and friends,cannes,grand hyatt hôtel martinez

    - le manteau de Laura Morante, dans Cœurs d'Alain Resnais,
    - la robe et les accessoires de Timbuktu
     
    - et des bijoux comme la montre en or de Maggie Cheung, 
    - la montre offerte par Chopard,
    - la paire de boucles d'oreilles en strass dessinées par Yves Saint Laurent pour le film « Stavisky » (1974) d'Alain Resnais, portées par Anny Duperey, 
     
    - des fragments de décors,
     
    - des photos de grands maîtres comme Brigitte Lacombe, Raymond Depardon, Abbas Kiarostami, Jerry Schatzberg, Carlos Saura, Caroline Champetier, Agnès b, Alan Parker ou Wim Wenders,
    - l'exemplaire unique d'une photo de Catherine Mouchet tirée par Alain Cavalier,
    - des photos rares de la collection Kobal et Traverso, toutes tirées spécialement,
    - une lithographie peinte par Marco Bellocchio,
    - des dessins de Roy Andersson,
    - des esquisses de Philippe Druillet pour Au nom de la rose,
     
    - des scénarios annotés comme le script original du film Le Dernier Empereur de Bernardo Bertolucci,
    - les scénarios signés du film Amour de Michael Haneke (Palme d'Or du Festival de Cannes 2012),
    - le scénario signé et annoté du film « La part des anges » (2012) de Ken Loach,
    - des textes manuscrits inédits (Pascale Ferran, Olivier Assayas, Denys Arcand), 
    - les scénarios signés et annotés de Théo Angelopoulos,  des frères Dardenne, de Ken Loach, de David Cronenberg,  de Francis Veber et de Volker Schloendorff,
    - mais aussi de Jeffrey Katzenberg (Dreamworks).
     
     
    - des affiches ( celle de Chinatown signée par Faye Dunaway),
    - l’affiche signée du film « Eraserhead » (1977) de David Lynch,
    - de très nombreux posters en toutes langues (Steven Spielberg, John Waters,)
    - des livres dédicacés pour l’occasion,
    - des disques, des dessins,
     
    - des copies 35mm de films: La bonne année, de Claude Lelouch ou Terminus de Pierre-William Glenn,
    - des DVDs,
     
    - la planche de surf de Jean Dujardin dans Brice de Nice utilisée pour les deux films et dédicacée par Jean Dujardin,

    dujardin.jpg

    - la tirelire de M. Ibrahim,
    - le plumier ancien de Cyrano de Bergerac, de Jean-Paul Rappeneau,
    - le casque audio d'Alexandre Desplats,
    - une caméra de Dennis Davidson,
    - un Nagra de France Inter,
     
    - des spiritueux comme un magnum de Mouton Rothschild, la cuvée spéciale Marie-Josée Croze ou la vodka de Taxi blues par Pavel Lounguine !
     
    mais encore:

    palme-or-fonda_420x630.jpg

    -"la Palme d’Or à la carrière" de Jane Fonda (2007), (il n'en existe que 4 depuis la création du festival!),
    -un boule de neige en verre collector du film « Fargo » (1996) des frères Joël et Ethan Cohen,
     
    Les grands chefs de cuisine ont aussi apporté leurs contributions : Alain Ducasse, Guy Savoy, Bruno Oger qui ont offert des repas ou des séjours dans leurs établissements comme Thierry Naidu,
     
    et encore:
     
    - des dons de Dominique de Rabaudy, Arlette Gordon, ou la Fondation Fassbinder,
    - la rareté de Tarkovski,
    - la peinture sur bois de Lars von Trier,
     
    -et le dessin de Plantu réalisé pour l'opération "Help Cannes" tiré en 10 exemplaires signés et numérotés...
     
     

    Modalités de participation dès le 9 mai. Deux étapes pour obtenir l'objet de vos rêves :

    1° Enchérissez d'abord en ligne helpcannes-encheres.com à partir du 9 mai jusqu'au 15 mai à minuit (ouvert à tous).

    Les acheteurs potentiels peuvent enchérir pour les objets qui les intéressent sur le site helpcannes-encheres.com

    2° Devenez le « top enchérisseur » et accéder à la vente aux enchères le 16 mai (sur invitation). 

    Si vous faites partie des « tops enchérisseurs » qui ont fait la meilleure offre sur chaque lot au 15 mai à minuit, vous serez contactés par téléphone pour prendre part à la vente organisée le lendemain, 16 mai 2016, à Cannes sous le marteau de Maitre Carine Aymard de Cannes Enchères et Arno Verkade de Christie’s (accessible uniquement sur invitation).

    La plus haute enchère de chaque lot sur Internet constituera la mise à prix de départ le lundi 16 mai.

    La vente du lundi 16 mai se déroulera en trois vacations à partir de 10h. Pour accéder à ces vacations, les personnes intéressées devront demander leur inscription par e-mail à l’adresse : protocole@ville-cannes.fr

  • Trois anniversaires fêtés au Festival du Film de Cabourg pour les 30 ans du 8 au 12 juin 2016

    cabourg2016.jpg

    Je vous ai déjà parlé de cette édition 2016 du Festival du Film de Cabourg (cliquez ici pour lire mon premier article sur le Festival du Film de Cabourg 2016 publié sur mon site Inthemoodforfilmfestivals.com) qui célébrera cette année ses 30 ans et qui est désormais, chaque année, un rendez-vous incontournable pour les amoureux...du cinéma romantique.

    meridien.jpg

    Je vous ai également récemment parlé d'un événement qui devrait marquer le 30ème anniversaire: le Festival du Film romantique de Cabourg souhaite en effet associer les amoureux du monde entier à la naissance d’une œuvre poétique unique au monde, Un Méridien de lAmour à Cabourg ! Un musée de l'amour en plein-air et sur le web. Voilà qui sied parfaitement à la ville du romantisme et du cinéma romantique. Pour en savoir plus, retrouvez mon article à ce sujet, ici, et pour faire comme moi et y contribuer, c'est là.

    La nouvelle annonce du jour confirme que cette édition anniversaire devrait marquer les esprits. En effet, pour fêter sa 30ème édition, le Festival du Film de Cabourg, Journées Romantiques, célébrera ainsi trois anniversaires (et quels anniversaires !) : ses 30 ans, mais aussi les anniversaires de deux chefs-d’œuvre du cinéma romantique, les 15 ans de la sortie du film Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet et les 50 ans de la sortie du film Un homme et une femme de Claude Lelouch (vous pouvez désormais découvrir en DVD et Blu-ray son dernier film, le magnifique UN + UNE ).

    Cabourg10.jpg

    Le mercredi 8 juin, pour souffler ses 30 bougies, le Festival offrira aux amoureux du monde entier l’œuvre poétique unique que sera Le Méridien de l’Amour, qui sera inauguré sur la Promenade Marcel Proust, à Cabourg. À cette occasion, tous les Présidents des précédentes éditions seront conviés. Juliette Binoche, Catherine Corsini, Tonie Marshall et Yann Samuell ont d’ores et déjà répondu présents. Voilà un générique qui s’annonce aussi impressionnant que glamour et cinéphilique! Un événement à ne pas manquer!

    amélie poulain.jpg

    En 2001, Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet sortait en salles. J'étais alors étudiante en sciences politiques en Bretagne et je me souviens que voir et revoir ce film (que j'ai alors vu plusieurs fois en salles) était une douce évasion. Cette même année, le Festival du Film de Cabourg le récompensait avec un Swann d’Or du meilleur réalisateur décerné à Jean-Pierre Jeunet et un Swann d’Or du meilleur acteur remis à Mathieu Kassovitz. Audrey Tautou, quant à elle, avait reçu à Cabourg 2 ans plus tôt le Swann d’Or de la révélation féminine pour son rôle dans Vénus Beauté de Tonie Marshall.

    Le vendredi 10 juin, le Festival réunira ainsi le réalisateur Jean-Pierre Jeunet, le scénariste Guillaume Laurant et les acteurs Audrey Tautou, Isabelle Nanty, Rufus et Dominique Pinon pour échanger avec le public à l’occasion d’une projection anniversaire du film.

    un homme et une femme.jpg

    Il y a 50 ans, sur une plage de la Côte normande, était né l’un des plus beaux films d’amour français joué par Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant, et accompagné d’une musique inoubliable signée Francis Lai : Un homme et une femme de Claude Lelouch.

    Le samedi 11 juin, Claude Lelouch viendra à Cabourg pour assister à une projection anniversaire du film suivie d’une rencontre avec le public, auxquelles seront aussi invités Anouk Aimée et Francis Lai. Sans aucun doute, un très beau moment de cinéma en perspective, a fortiori pour moi puisque c'est sans doute un des films à l'origine de ma passion pour le cinéma.

    En bonus, je vous propose ma critique de ce chef-d'œuvre.

    Voilà qui promet une trentième édition particulièrement exceptionnelle ! Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site officiel du Festival du Film de Cabourg.

    Critique de UN HOMME ET UNE FEMME de Claude Lelouch

    cinéma, festival, film, anniversaire, Festival du Film de Cabourg, Festival du Film de Cabourg 2016, Claude Lelouch, Jean-Pierre Jeunet, Un homme et une femme, le Fabuleux destin d'Amélie Poulain, le Méridien de l'amour, In the mood for cinema, In the mood for cinéma

    Le 13 septembre 1965, Claude Lelouch est désespéré, son dernier film ayant été un échec. Il prend alors sa voiture, roule jusqu'à épuisement en allant vers Deauville où il s'arrête à 2 heures du matin en dormant dans sa voiture. Réveillé le matin par le soleil, il voit une femme depuis sa voiture, étonné de la voir marcher avec un enfant et un chien. Sa « curiosité est alors plus grande que la tristesse ». Il commence à imaginer ce que peut faire cette femme sur cette plage, avec son enfant, à cette heure matinale. Cela donnera « Un homme et une femme ».

    Synopsis : Anne (Anouk Aimée), scripte, inconsolable depuis la mort de son mari cascadeur Pierre (Pierre Barouh), rencontre à Deauville, en allant chercher sa fille à la pension, un coureur automobile, Jean (Jean-Louis Trintignant), dont la femme s'est suicidée par désespoir. Jean raccompagne Anne à Paris. Tous deux sont endeuillés, et tous deux ont un enfant. C'est l'histoire d'un homme et d'une femme qui s'aiment, se repoussent, se retrouvent et s'aiment encore...

     J'ai vu ce film un grand nombre de fois, et à chaque fois, avec le même plaisir, la même émotion, le même sentiment de modernité pour un film qui date de 1966, étonnant pour un cinéaste dont beaucoup de critiques raillent aujourd'hui le classicisme. Cette modernité est bien sûr liée à la méthode Claude Lelouch d'ailleurs en partie la conséquence de contraintes techniques et budgétaires. Ainsi, Lelouch n'ayant pas assez d'argent pour tourner en couleurs tournera les extérieurs en couleurs et les intérieurs en noir et blanc. Le montage et les alternances de noir et blanc et de couleurs jouent alors habilement avec les méandres du temps et de la mémoire émotive, entre le présent et le bonheur passé qui ressurgit sans cesse.

    Je ne sais pas si « le cinéma c'est mieux que la vie » mais en tout cas Claude Lelouch fait partie de ceux dont les films et surtout « Un homme et une femme » nous la font aimer.  Rares sont les films qui donnent à ce point la sensation de voir une histoire d'amour naître et vibrer sous nos yeux, d'en ressentir -partager, presque- le moindre battement de cœur ou le moindre frémissement de ses protagonistes, comme si la caméra scrutait les visages et les âmes. Par une main qui frôle une épaule si subtilement filmée. Par le plan d'un regard qui s'évade et s'égare. Par un sourire qui s'esquisse. Par des mots hésitants ou murmurés. Par la musique éternelle de Francis Lai (enregistrée avant le film) qui nous chavire le cœur. Par une photographie aux accents picturaux qui sublime Deauville filmée avec une lumière nimbée de mélancolie, des paysages qui cristallisent les sentiments de Jean-Louis et d'Anne, fragile et paradoxalement impériale, magistralement (dirigée et) interprétée par Anouk Aimée. Rares sont les films qui procurent cette impression de spontanéité, de vérité presque. Les fameux « instants de vérité » de Lelouch.

    Et puis il y a le charme incomparable du couple Anouk Aimée/ Jean-Louis Trintignant, le charme de leurs voix, notamment quand Jean-Louis Trintignant prononce « Montmartre 1540 ». Le charme et la maladresse des premiers instants cruciaux d'une histoire d'amour quand le moindre geste, la moindre parole peuvent tout briser. Et puis ces plans fixes, de Jean-Louis dans sa Ford Mustang (véritable personnage du film), notamment lorsqu'il prépare ce qu'il dira à Anne après qu'il ait reçu son télégramme. Et puis ces plans qui encerclent les visages et en capturent la moindre émotion. Ce plan de cet homme avec son chien qui marche dans la brume et qui  fait penser à Giacometti (pour Jean-Louis). Tant d'autres encore...

    lelouch4.jpg

     Avec « Un homme et une femme » Claude Lelouch a signé une histoire intemporelle, universelle avec un ton très personnel et poétique. La plus simple du monde et la plus difficile à raconter. Celle de la rencontre d'un homme et une femme, de la rencontre de deux solitudes blessées. Il prouve que les plus belles histoires sont les plus simples et que la marque du talent est de les rendre singulières et extraordinaires.

    Alors pour reprendre l'interrogation de Jean-Louis dans le film citant Giacometti « Qu'est-ce que vous choisiriez : l'art ou la vie » Lelouch, n'a certainement pas choisi, ayant réussi a insufflé de l'art dans la vie de ses personnages et de la vie dans son art. Voilà c'est de l'art qui transpire la vie.

    Alors que Claude Lelouch a tourné sans avoir de distributeur, sans même savoir si son film sortirait un jour, il obtint la palme d'or à Cannes en 1966, l'oscar du meilleur film étranger et celui du meilleur scénario et 42 récompenses au total et aujourd'hui encore de nombreux touristes viennent à Deauville grâce à « Un homme et une femme », le film, mais aussi sa musique mondialement célèbre. Vingt ans après, Claude Lelouch tourna une suite « Un homme et une femme 20 ans déjà » réunissant à nouveau les deux protagonistes. Je vous en parle très bientôt.

     

     

  • Le Festival International du Film Culte de Trouville-sur-Mer créé par Karl Zéro en juin 2016

    affiche trouville.png

    Juste après le Festival du Film de Cabourg  qui aura lieu du 8 au 12 juin 2016 et qui célèbrera cette année ses 30 ans, presque trois mois avant le Festival du Cinéma Américain de Deauville et le Festival Off Courts de Trouville, voilà un nouveau festival sur la côte normande qui devrait ravir les cinéphiles et dont vous pouvez d'ores et déjà découvrir la magnifique affiche ci-dessus.

    La 1ère édition de ce Festival au concept original se déroulera ainsi du 16 au 19 juin prochain à Trouville-sur-mer.  Région culte s’il en est à l’écran (“Un singe en Hiver“, “Un homme et une femme“, etc…), le choix de Trouville-sur-Mer s’est imposé d’emblée.  ! Comme le souligne Karl Zéro, fondateur du Festival, « Un film devient culte lorsque le public le désigne comme tel. C’est pour cela que notre jury - qui sera constitué uniquement de personnalités… cultes -sera à l’image des spectateurs auxquels nous dédions ce Festival : des gens venus de tous les horizons, pas que des « professionnels de la profession ». Le culte, c’est le trait d’union entre le populaire et le visionnaire. Notre ambition est d’installer de façon pérenne ce nouveau rendez-vous pour permettre de mettre en lumière davantage de talents, d’audaces, de tons, d’univers dans autant de films sélectionnés parce qu’ils sont inattendus et originaux.»

    Pour sa 1ère édition, le Festival  décernera les prix  suivants :

    Dans le cadre de la Compétition, les prix seront attribués à des films   inédits :

      Le Grand Prix du Film Culte de l’Année 2016 qui auréolant une œuvre lui permettra de se distinguer avant même sa sortie en salles, afin de trouver ainsi plus sûrement son public. 

     Le Prix « Aldo Maccione » du Meilleur Réalisateur qui prouvera qu’il suffit parfois de faire un petit pas de côté - comme Aldo dans sa célèbre démarche - pour changer l’angle d’une histoire, et lui donner un relief particulièrement novateur.

    Ces deux films seront élus par le Jury parmi sept films inédits présentés dans le cadre de la Compétition, et présentés sur la scène du Festival par leurs réalisateurs/acteurs.

    Dans le cadre de la Rétrospective, le public peut voter sur le site internet  www.festivaldufilmculte.com ou sur la page Facebook «  Festival International du film Culte » pour élire parmi trente œuvres son film culte préféré. 

    La liste des trente films établie par le comité du festival : 

    Battle Royal - C'est Arrivé Près de Chez Vous -  Citizen Kane - Elephant Man - Festen - Fight Club - Forest Gump – Freaks - La cité de la peur - La Haine  - La Nuit des Morts Vivants - L'Aventure c'est l'Aventure - Le fabuleux destin d'Amélie Poulain - Le gendarme de St Tropez - Le Père Noël est une Ordure - Le Silence des Agneaux - Le voyage de Chihiro - Les Demoiselles de Rochefort - Les Galettes de Pont-Aven - Les Tontons Flingueurs - Massacre à la Tronçonneuse – Matrix - Old Boy - Projet Blair witch – Psychose - Pulp Fiction – Scarface - Tenacious D - The Big Lebowski - Usual suspect. ! Prix décernés dans le cadre de la rétrospective :

     Le  Prix du Film Culte Vintage du Public décerné par le vote des internautes  qui récompensera l’œuvre élue par les spectateurs comme étant la plus culte de la liste des trente films proposés. 

    Le Prix “Georges Marchais“, en hommage au plus grand acteur comique du vingtième siècle sera décerné par le Jury. 

    En parallèle des projections, le public pourra participer à plusieurs master-class et conférences sur le thème du culte, afin de rencontrer les réalisateurs, acteurs, producteurs et  distributeurs des films projetés.

     Deux expositions, de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé et du Studio Harcourt, ainsi qu’un concert de musique de films cultes, interprétés sur des instruments-jouets par le Quatuor Playmobil, viendront encadrer le Festival.

    Vous pourrez également suivre le festival sur twitter (@fifculte), sur instagram ( @festivaldufilmculte), et sur Facebook (https://www.facebook.com/FIFCT).

  • Programme du 8ème Festival International du Film Policier de Beaune (du 30 mars au 3 avril 2016)

     

    Beaune2016

    Ci-dessus, l’affiche de l’édition 2016 du Festival International du Film Policier de Beaune qui aura lieu cette année du 30 mars au 3 avril 2016 et auquel j’avais eu le plaisir d’assister dans des conditions idylliques l’an passé grâce à 13ème rue, partenaire du festival, un bonheur pour l’inconditionnel de cinéma policier que je suis (et cela ne date pas d’hier comme vous le verrez sur la photo ci-dessous), d'autant que, en 8 années, ce festival a réussi à s'imposer comme un événement incontournable pour les cinéphiles et amoureux de cinéma policier.

     

    cognac.jpg

     

    Cliquez ici pour lire mon compte rendu complet et détaillé de l’édition 2015 du Festival International du Film Policier de Beaune.

     

    beaune2015

    Une fois de plus, le programme du festival semble particulièrement réjouissant. Sachez que le festival est accessible à tous mais que les séances sont fréquemment complètes.

    Ainsi, c’est à Beaune que fut projeté le film qui était pour moi le meilleur de l’année 2015 (et qui fut le grand lauréat du festival): VICTORIA de Sebastian Schipper dont vous pouvez retrouver ma critique en cliquant ici.

    Vous trouverez toutes les informations pratiques sur le site officiel du festival: http://www.festivaldufilmpolicier-beaune.com/2016/

    Le festival rendra hommage au cinéaste Brian De Palma, voilà qui promet de beaux moments de cinéma et de festival, en plus de ceux que nous réserveront sans aucun doute les avant-premières et les 8 films sélectionnés en compétition ainsi que les 6 films sélectionnés dans la compétition Sang Neuf. Le 2 avril, à 15H, il donnera une leçon de cinéma (entrée libre).

    depalma

    Après LA CHAMBRE BLEUE de Mathieu Amalric, le Prix Claude Chabrol 2016 est attribué au film COUP DE CHAUD de Raphaël Jacoulot et sera remis le jeudi 31 mars à Beaune par Cécile Maistre Chabrol.

    Le Cercle Rouge décerne le Grand Prix du Roman noir français 2016 à Dominique Manotti pour son roman Or noir (Série noire, Romans noirs, Gallimard).

    Le Cercle Rouge décerne le Grand Prix du Roman noir étranger 2016 à Boris Quercia pour son roman Tant de chiens (Asphalte, novembre 2015, Perro muerto, traduit de l’espagnol (Chili) par Isabel Siklodi).

    En 2016, un jury composé de Paolo Bevilacqua, Thomas Chabrol, Violaine Chivot, Sylvie Granotier, Alice Monéger et Christophe Smith, sous la présidence de Jean-Christophe Grangé, décerne le Prix du Premier Roman policier à François-Henri Soulié pour son roman Il n’y a pas de passé simple (Éditions du Masque, avril 2016).

    cinéma, film, critique, Victoria, festival, festival de cinéma, festivals de cinéma, Festival International du Film Policier de Beaune, Festival International du Film Policier de Beaune 2016, Festival du Film Policier de Beaune, Beaune, Beaune 2016, In the mood for cinema, In the mood for cinéma, Sandrine Bonnaire

    Apres le passage remarqué du duo Les Enquêtes du Département V : Miséricorde / Les Enquêtes du Département V : Profanation l’année dernière, les enquêteurs Carl et Assad reviennent à Beaune pour le troisième volet de leurs sombres aventures : LES ENQUETES DU DEPARTEMENT V : DELIVRANCE de Hans Petter Moland (Danemark, Allemagne, Suède, Norvège). Projection du film samedi 2 avril après la cérémonie du Palmarès. En présence de l’équipe du film.

    JURYS

    66ème Festival de Venise (Mostra)

    Le jury sera ainsi présidé par la comédienne et réalisatrice Sandrine Bonnaire et composé de:

    Jean-Pierre Améris (réalisateur et scénariste), Cédric Anger (réalisateur et scénariste), Marina Fois (Comédienne), Melvil Poupaud (Comédien, realisateur et scenariste), Ludivine Sagnier (comédienne), Pierre Schoeller (réalisateur et scénariste).

    Le jury Sang Neuf sera présidé par le réalisateur, scénariste, producteur et présentateur TV Serge Moati et composé de:

    Xavier Durringer (réalisateur, scénariste et producteur), Philippe Haim (réalisateur, scénariste et compositeur), Caroline Proust (comédienne), Bruno Todeschini (comédien).

    FILMS EN COMPETITION

     
    BRAQUEURS
    (The Crew)

    de/by Julien Leclerq
    avec/with Sami Bouajila, Guillaume Gouix,
    Kahina Carina, Youssef Hadji & Kaaris
    (France)

     

     

    DESIERTO
    de/by Jonas Cuaron
    avec/with Gael Garcia Bernal
    (Mexique, France/Mexico, France)

     

     
    DIAMANT NOIR
    (Dark Inclusion)

    de/by Arthur Harari
    avec/with Niels Schneider
    (France)
    1er film/1st film

     

     

    FRITZ BAUER,
    UN HEROS ALLEMAND

    (The People vs. Fritz Bauer)
    de/by Lars Kraume
    avec/with Burghart Klaussner
    (Allemagne/Germany)

     

     
    LEA
    de/by Marco Tullio Giordana
    avec/with Vanessa Scalera
    (Italie/Italy)

     

     
    MAN ON HIGH HEELS
    (Hai-hil)
    de/by Jin Jang

    avec/with Cha Seung-won
    (Coree du Sud/South Korea)

     

     
    TO STEAL FROM A THIEF
    (Cien anos de perdon)
    de/by Daniel Calparsoro
    avec/with Luis Tosar, Rodrigo de la Serna
    (Espagne, France/Spain, France)

     

     
    VERY BIG SHOT    
    (Film kteer kbeer)
    de/by Mir-Jean Bou Chaaya
    avec/with Alain Saadeh, Fouad Yammine
    (Liban, Qatar/ Lebanon, Qatar)
    1er film/1st film
     Compétition Sang Neuf

     

     
    LES ARDENNES
    (The Ardennes)

    de/by Robin Pront
    avec/with Jeroen Perceval, Kevin Janssens, Veerle Baetens
    (Belgique, Pays-Bas/Belgium, Netherlands)

     

     
    CLEAN HANDS
    de/by Tjebbo Penning
    avec/with Frederic Brom, Poal Cairo, Jenne Decleir
    (Pays-Bas/Netherlands)

     

     
    LES DEMONS
    (The Demons)
    de/by Philippe Lesage
    avec/with Pascale Bussieres, Raphaelle Caron, Victoria Diamond
    (Canada)

     

     
    ONE OF US
    de/by Stephan Richter
    avec/with Dominic Marcus Singer, Jack Hofer, Birgit Linauer
    (Autriche/Austria)

     

     
    TOUT VA BIEN
    (Much Ado About Nothing)
    de/by Alejandro Fernandez Almendras
    avec/with Augustin Silva, Li Fridman, Paulina Garcia
    (Chili, France, Etats-Unis/Chile, France, USA)
    WHAT S IN THE DARKNESS
    de/by Wang Yichun
    avec/with Su Xiatong, Guo Xiao, Lu Qiwei
    (Chine/China)
  • Mon premier roman publié - Episode 2 : la quatrième de couverture

    maquette-couverture [119115].png

    Mon roman sera très prochainement disponible, d'abord dans sa version papier (dans toutes les librairies, à la commande, et  sur la majorité des sites de vente en ligne comme Amazon ou la Fnac) et peu de temps après également en numérique, publié aux Editions du 38.

    Quatrième de couverture.jpg

    Après le 1er épisode sur la genèse du roman et sa couverture (à lire, ici), je vous révèle ici en avant-première sa quatrième de couverture (en basse résolution, il s'agit de la maquette, la véritable version sera évidemment de meilleure qualité). De beaux événements sont d'ores et déjà prévus autour de la sortie. Je vous en informerai bien sûr ici. Je vous dirai  également quand il sera disponible.

  • Mon premier roman publié aux Editions du 38 le 31.03.2016 - Episode 1 : le titre et la couverture

    Couverture du roman L'amor dans l'âme.jpg

     
    Avant, il y a eu des balbutiements, des tentatives d'écriture(s). "L'amor dans l'âme" est mon vrai premier roman. A la fin du mois de mars, il sera disponible en librairie, en papier. Il sera aussi disponible en numérique. Alors, il sera peut-être sous vos yeux et il ne m’appartiendra plus. Petite, mon rêve était déjà de publier un roman. Alors, vous comprenez, c’est un saut dans le vide et un rêve d’enfance. Très tôt, il y a eu des quantités de livres dévorés, et surtout, il y a eu le cinéma. Une autre passion de l’enfance. Qui a changé le cours de ma vie. Qui imprègne d’ailleurs ce roman. Un roman sinueux, labyrinthique, cinématographique. Dans les lieux où il se déroule, les références, la structure. Plus récemment, il y a un peu plus de deux ans, il y a eu le fracas de la réalité. Un fracas assourdissant. La mort. Ineffable. Impensable. La part de rêve que, malgré tout, elle ne sera pas parvenue à annihiler.
     
    L’écriture, la nécessité, viscérale, vitale même, d’écrire a été plus forte. Le chant fougueux des mots pour affronter le silence tétanisant de la disparition. Ecrire pour affronter l’indicible. Un cri de colère au départ.  Des coups au cœur. Des bleus à l’âme. Un élan du cœur, peut-être. Et les mots, rageurs ou langoureux, comme seul rempart, seule issue. Inéluctables.
     
    Ce bonheur-là, rien ne peut le briser : inventer un univers, ciseler une phrase, me laisser être accompagnée par elle, hantée parfois, la tordre, la déchiqueter, la reconstruire, la modeler, se reconstruire, l’effacer, s’effacer devant les mots qui s’imposent. Jusqu’à l’obsession. Jusqu’à l’oubli de soi et de ses blessures. Un pansement. Une parenthèse. Fugaces et enivrants.
     
    En dehors de ma maison d’édition, personne n’a encore lu ce roman. Un roman c’est une confiance, celle d’un éditeur, en l’occurrence une éditrice. Une confiance sans laquelle je ne pourrais et n’oserais vous le livrer. Grâce à son regard aiguisé, son empathie, sa confiance. Merci à elle à nouveau car écrire c’est aussi sans cesse repousser les doutes qui vous murmurent et vous assènent inlassablement que c’est une folie, une inconscience, une vanité. Et les miens savent être vindicatifs et bruyants.
     
    Il faut une dose de folie sans doute aussi pour livrer une part de soi. Parce que si ce sont des personnages, si c’est une fiction, un roman, c’est toujours une part de soi. Une vérité légèrement mensongère. Un espace de liberté. De vérité. D’audace peut-être. Mais sûrement pas de courage. Le vrai courage, il a dicté l’envie et la rage et la nécessité d’écrire ce roman, et il lui est dédié.
     
    J’ai hâte d’avoir le plaisir d’échanger avec vous sur ce livre et sur le sujet qui en a dicté l’écriture. Vos avis et commentaires seront toujours les bienvenus.
     
    Son titre est donc « L’amor dans l’âme ». La mort dans l’âme, au départ. "L’amor" l’emporte sur la mort, peut-être, finalement. A vous de voir.
     
    Ce roman, je l’ai aussi écrit pour des bienveillants. Il vous appartient désormais. Il va prendre son envol. Vivre sa vie. Je partagerai ici ses aventures, et celles qu’il me fera vivre. Un débat dans un festival de premier roman auquel j’ai le plaisir d’être conviée et une séance de dédicaces dans une librairie sont déjà prévus, je vous en dirai bientôt plus.
     
    En attendant, je vous en dévoile aujourd’hui le titre et la couverture. A suivre, très bientôt, le deuxième épisode, avec la quatrième de couverture qui vous en dira plus sur le sujet du roman.
     
    Pour en savoir plus sur Les éditions du 38 par lesquelles je suis ravie et fière d’être publiée (en papier ET en numérique donc) : http://www.editionsdu38.com/
  • Programme des Reflets du Cinéma Américain indépendant en Mayenne

     

    affiche reflets.jpg

    S'il y a un cinéma que je peux m'enorgueillir de plutôt bien connaître, c'est sans aucun doute le cinéma américain indépendant, mes connaissances au sujet de celui-ci s'étant forgées au gré de mes 22 années de présence au Festival du Cinéma Américain de Deauville (auquel je consacre un autre de mes 7 blogs "In the mood for Deauville) qui, depuis 1995, propose une compétition de longs-métrages du cinéma indépendant américain et qui a permis ainsi à nombre de cinéastes américains de se faire connaître en France ou en Europe et même d'émerger. Y furent ainsi récompensés des films comme "Dans la peau de John Malkovich" de Spike Jonze ou "Little miss sunshine" de Jonathan Dayton et Valérie Faris.

    Pour leur 20ème édition, après les reflets du cinéma japonais, les Reflets se penchent donc sur le cinéma américain indépendant en proposant une cinquantaine de films, principalement des rétrospectives  et quelques avant-premières. L'association lavalloise organisatrice du festival, Atmosphères 53, définit ainsi le cinéma indépendant comme "le refus de se soumettre aux diktats des grands studios".

    Au programme du festival (dont je déplore chaque année la dispersion géographique et temporelle): des projections, des conférences, des expositions, des spectacles. Plutôt que de vous donner ici l'intégralité du programme que vous pouvez retrouver en cliquant là, je vous propose ci-dessous ma propre sélection avec quelques critiques. Un très grand nombre de films projetés dans le  cadre de ces Reflets l'ont d'ailleurs été dans le cadre de la compétition du Festival du Cinéma Américain de Deauville, dont certains sont cités ci-dessous.

    Etant dans ma ville natale au moment du festival (dont je vous propose quelques photos ci-dessous extraites de mon compte instagram @sandra_meziere), je ne manquerai pas de vous relater quelques séances ici et sur mon site http://inthemoodforfilmfestivals.com. 

    cinéma,laval,critique,film,festival,festivals de cinéma,festival de cinéma,in the mood for cinéma,les reflets du cinéma américain indépendant,mayenne

    cinéma,laval,critique,film,festival,festivals de cinéma,festival de cinéma,in the mood for cinéma,les reflets du cinéma américain indépendant,mayenne

    cinéma,laval,critique,film,festival,festivals de cinéma,festival de cinéma,in the mood for cinéma,les reflets du cinéma américain indépendant,mayenne

    cinéma,laval,critique,film,festival,festivals de cinéma,festival de cinéma,in the mood for cinéma,les reflets du cinéma américain indépendant,mayenne

    Un festival à suivre et vivre du 11 au 22 mars (avec quelques projections dès le  5 mars) dans les différents cinémas mayennais (précisions pratiques en bas de cette page.)

    "Les Bêtes du Sud Sauvage" de Benh Zeitlin- Critique

    « Quand le cinéma est beau comme le vôtre, quand les films sont beaux comme le vôtre, cela rassemble à ça », avait déclaré la présidente du jury Sandrine Bonnaire lors de la cérémonie du palmarès du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2012 lors de laquelle le film avait été couronné du Grand Prix et du prix de la révélation Cartier. C'est en effet un des pouvoirs magiques du cinéma que de pouvoir rassembler ainsi des spectateurs différents dans un tourbillon d'émotions agréablement dévastateur.

    week deauville 086.JPG

    Ci-dessus, Benh Zeitlin, lors de la cérémonie du palmarès de Deauville (photo inthemoodfordeauville.com )

    A Cannes, déjà, où je l'avais manqué et où le film a notamment été couronné de la caméra d’or, c’était une incessante litanie « il faut voir Les Bêtes du Sud sauvage ». Alors, ce film méritait-il autant de louanges et autant de prix ?

    « Les Bêtes du Sud sauvage » est le premier long-métrage de Benh Zeitlin adapté de « Juicy and Delicious», une pièce écrite par Lucy Alibar, une amie de Benh Zeitlin qui a coécrit le scénario avec lui. Il se déroule dans le Sud de la Louisiane, dans le bayou, «le « bathtub », une terre sauvage et âpre où vit Hushpuppy (Quvenzhané Wallis), une petite fille de 6 ans et son père Wink (Dwight Henry). Soudain cette nature rebelle s’emballe, les glaciers fondent, des aurochs apparaissent, le monde s’effondre pour Hushpuppy (la nature qui l’environne mais aussi le sien, son monde, puisque la santé de son père décline) ; elle va alors partir à la recherche de sa mère.

    Ne vous fiez pas à mon synopsis réducteur car ce film possède tout ce qu’un synopsis ou une critique ne pourront jamais refléter. Il en va ainsi de certains films, rares, comme de certaines personnes qui possèdent ce charme indescriptible, cette grâce ineffable, ce supplément d’âme que rien ni personne ne pourront décrire ni construire car, justement, il n’est pas le fruit d’un calcul mais une sorte de magie qui surgit presque par miracle (et sans doute grâce à la bienveillance et la sensibilité du regard du cinéaste) comme celle qui peuple les rêves de Hushpuppy.

    Dès les premières secondes, malgré la rudesse de la vie qu’il décrit, malgré l’âpreté de cette terre et celle du père de Hushpuppy, ce film vous séduit et vous emporte pour ne plus vous lâcher. C’est à travers les yeux innocents et l’imagination débordante de Hushpuppy que nous sommes embarqués dans cette histoire guidés par sa voix qui nous berce comme un poème envoûtant.

     La vie grouille, palpite, dans chaque seconde du film, dans cet endroit où elle  est (et parce qu'elle est) si fragile, son cœur bat et résonne comme celui de ces animaux qu’écoute Hushpuppy pour, finalement, faire chavirer le vôtre. Un monde qu'il donne envie de préserver avant que les marées noires ne le ravagent et que la magie n'en disparaisse à jamais.

    Son monde est condamné mais Hushpuppy (incroyable présence et maturité de la jeune Quvenzhané Wallis) , avec son regard attendrissant, opiniâtre et frondeur résiste, lutte, et s’invente un univers magique où le feu s’allume au passage d’une belle femme, où elle résiste aux aurochs du haut de ses 6 ans. Benh Zeitlin filme à hauteur d'enfant et du regard d'Hushpuppy imprégnant tout le film de son riche imaginaire.

    Film inclassable : autant une histoire d’amour fantastique ou fantasmagorique ( d’un réalisateur pour une terre sauvage et noble qui se confond avec la mer dans un tumulte tourmenté que pour ses habitants, fiers et courageux, viscéralement attachés à leur terre mais aussi  d’une fille pour son père et réciproquement dont les relations sont faites de dureté attendrissante),   que conte philosophique et initiatique, « Les bêtes du sud sauvage » est aussi un poème onirique qui mêle majestueusement tendresse et rudesse (des êtres, de la terre), réalité et imaginaire, violence (des éléments) et douceur (d’une voix), dureté et flamboyance (comme lors de ce défilé d'une gaieté triste pour célébrer la mort).  Voilà, ce film est beau et contrasté comme un oxymore.

    Un film d'une beauté indescriptible, celle des êtres libres, des êtres qui résistent, des êtres qui rêvent, envers et contre tout, tous et cela s’applique aussi bien au film qu’à celui qui l’a réalisé avec un petit budget et des acteurs non professionnels sans parler des conditions de tournage puisque l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon de BP s’est produite le premier jour du tournage le 20 avril 2010.

    Un film universel, audacieux et dense, un hymne à la vie et l’espoir, au doux refuge de l'imaginaire aussi quand la réalité devient trop violente, un film d’une beauté âpre et flamboyante qui vous emmènera loin et vous accompagnera longtemps comme cette voix (texte de la voix off dit par Hushpuppy magnifiquement écrit), ce regard et cette musique qui reflètent ce mélange de force et de magie, de grâce et de détermination ( une musique dont Benh Zeitlin est le coauteur, elle fut même utilisée pour la campagne d’Obama) et, à l'image de son affiche, un feu d'artifices d'émotions. Un film rare qui méritait indéniablement son avalanche de récompenses.

    Vox,Renazé : samedi 12/03 à 20h30 •  Yves robert, évron : dimanche 13/03 à 20h30, mardi 22/03 à 11h • Le Palace, château-gontier : dimanche 13/03 à  18h30 • L’aiglon,St pierre-des-nids : dimanche  13/03  à  18h  • Le majestic,Ernée :  dimanche  13/03  à  16h30  • Le Vox,Mayenne : lundi 14/03 à 10h • Le trianon,Le bourgneuf-la-forêt : jeudi 17/03 à 20h30 • Cinéville, Laval : lundi 21/03 à 20h30

    "Drive" de Nicolas Winding Refn- Critique

    drive7.jpg

    drive78.jpg

    drive8.jpg

    drive 020.JPG

    « Drive » de Nicolas Winding Refn avait créé l’évènement lors du  Festival de Cannes 2011 duquel il était d’ailleurs reparti avec un prix de la mise en scène. L’ayant alors manqué, je l’avais finalement vu à Deauville, dans le cadre du Festival du Cinéma Américain, où il était présenté en avant-première après la remise des trophées du Nouvel Hollywood (nouveauté de ce festival 2011) à Jessica Chastain et Ryan Gosling en leur absence (mais ne manquez pas le discours de ce dernier lu par Nicolas Winding Refn, petit bijou de lucidité et d’humour).

    Drive est l'adaptation du livre éponyme écrit par James Sallis, c’est  le scénariste Hossein Amini qui a  transformé le roman en scénario.

     C’est l’histoire d’un jeune homme solitaire, "The Driver" (Ryan Gosling),  qui conduit le jour à Hollywood pour le cinéma en tant que cascadeur et la nuit pour des truands. Il a pour « principe » de ne participer aux crimes de ses employeurs qu’en conduisant et de n’être jamais armé. Sa  route croise celle d’Irene (Carey Mulligan) et de son jeune fils, ses voisins, et il succombe rapidement au charme de l’un et l’autre, et réciproquement. Lorsque le mari d’Irene sort de prison et se retrouve enrôlé de force dans un braquage pour s’acquitter d’une dette, il décide pourtant de lui venir en aide. L’expédition tourne mal… Doublé par ses commanditaires, et obsédé par les risques qui pèsent sur Irene, il n’a dès lors pas d’autre alternative que de les traquer un à un…

    Cela commence sur les chapeaux de roue : une mise en scène époustouflante, flamboyante et crépusculaire, qui nous fait ressentir les sensations trépidantes, périlleuses et vertigineuses de ce chauffeur hors pair et  mutique, au sourire retenu, dans une ville de Los Angeles tentaculaire, éblouissante et menaçante. Mais « The Driver » porte un masque, au propre comme au figuré (symbolisme un peu simpliste pour nous dire de nous méfier des apparences qui ne reflètent pas la réalité et pour symboliser la fragile frontière entre cinéma et réalité) et derrière ce chauffeur mutique d’allure plutôt sympathique va se révéler un vengeur impitoyable, sournois et trompeur comme le scorpion qu'il arbore sur sa veste, prêt à tous les excès pour protéger ceux qu’il « aime ».

     La violence psychologique s’annonce palpitante : pris dans un étau, il n’a d’autre solution que de commettre un méfait pour le mari d’Irène, pour sauver celle-ci … malheureusement ce qui dans la première partie s’annonçait comme un film à suspense se transforme en règlement de compte sanguinolent dans lequel l’intrigue devient inexistante et simple prétexte à une suite de scènes sanglantes, invraisemblables et vaines sans parler du personnage féminin totalement velléitaire.

     Là où un cinéaste comme James Gray -même si la mise en scène de Nicolas Winding Refn lorgne plus du côté de celle de Michael Mann- sublime une ville, en l’occurrence New York, et traite lui aussi de vengeance et d’amour, mais sans jamais mettre le scénario de côté, ou sans qu’un de ces aspects prennent le pas sur les autres, Nicolas Winding Refn se laisse entraîner par une sorte de fascination pour la violence (me rappelant ainsi la phrase de Coppola lors de sa master class deauvillaise « Montrer la guerre, c’est déjà faire l’éloge de la guerre »), montrant pourtant le temps d’un meurtre sur la plage qu’il savait très bien filmer la mort, avec une force prenante, sans que cela tourne à la boucherie ridicule.

    Ryan Gosling est certes époustouflant (et il a confirmé dans "Crazy, stupid love," la large palette de son jeu et sa capacité à tourner son image en dérision, au passage comédie romantique qui détourne puis respecte habilement les codes du genre) et derrière sa gueule d’ange il dissimule une violence froide, se transformant en un vengeur impitoyable qu’il est pourtant difficile de prendre en sympathie ou même en empathie alors que tout, au début, s'y prêtait pourtant.

    Dommage car la première partie était jubilatoire, réellement, de par la mise en scène qui nous fait éprouver ses sensations de vitesse et de mélancolie vertigineuses (sombre et belle alliance) mais aussi de par les contradictions du personnage principal et des conflits que cela annonçait. Dommage encore car la première partie était particulièrement prometteuse  avec des scènes plus calmes d’une beauté saisissante  comme ce face-à-face entre Irène et The Driver, dans l’appartement d’Irène, scène dans laquelle le temps est suspendu et dans laquelle les échanges évasifs de regards et les silences d’une douce sensualité en disent tellement. Sans parler évidemment d’une bo remarquable qui contribue fortement au caractère jubilatoire de la première partie.

    drive77.jpg

    Nicolas Winding Refn a ravi le prix de la mise en scène à Pedro Almodovar à Cannes qui, à mon avis, l’aurait davantage mérité (pour « La Piel que habito »), ne serait-ce que  parce qu’il a brillamment raconté une histoire cruelle, terrible, effroyable dans laquelle toute la finesse de la mise en scène réside justement dans ce qui n’est pas montré et qui n’en a que plus de force…

    A voir néanmoins pour les amateurs de séries B auxquelles le film rend hommage, pour ceux pour qui la virtuosité de la mise en scène prédomine sur un scénario bancal, voire vide (dans la deuxième partie), ce qui n’enlève certes rien à la force de l’univers visuel de Nicolas Winding Refn mais ce qui pour moi a gâché tout le plaisir engendré par la première partie. La violence absurde et les excès du personnage principal (qui promettait là aussi d'être d'une complexité passionnante), sans parler des réactions invraisemblablement vélléitaires du personnage féminin, le manichéisme des méchants du film, l’ont emporté ainsi sur une première partie prometteuse comme rarement avec des images et une musique qui, encore maintenant, me restent en tête. Un magnifique clip, à défaut du grand film que la première partie annonçait pourtant.

    Parc de l’oisellerie, château-gontier : samedi 19/03 à 21h(drive-in)

    "Somewhere" de Sofia Coppola- Critique

    somewhere2.jpg

    somewhere5.jpg

    P1020928.JPG

    P1020932.JPG

    P1020929.JPG

     Quatrième long-métrage de la cinéaste après « Virgin suicides », « Lost in translation » et « Marie-Antoinette », « Somewhere » a reçu le Lion d’or du  Festival de Venise « à l’unanimité » selon le président du jury Quentin Tarantino, malgré l’accueil mitigé que le film avait reçu à la Mostra mais Quentin Tarantino (que certains ont accusé de favoritisme) n’en est pas à sa première remise de prix controversée, on se souvient ainsi de la controverse suite à la palme d’or que le jury cannois qu’il présidait avait attribuée à Michael Moore pour « Fahrenheit 9/11 », en 2004.

    Le synopsis de « Somewhere » n’est pas sans rappeler celui de « Lost in translation » :  Johnny Marco (Stephen Dorff), acteur de son état, promène sa lassitude désenchantée dans les couloirs du Château Marmont, célèbre hôtel (réel) de Los Angeles fréquenté par le tout Hollywood, jusqu’au jour où arrive Cléo (Elle Fanning), sa fille de 11 ans.  Avec elle, il va enfin se réveiller et révéler, et cesser de tourner en rond pour retrouver le « droit chemin ».

    La première scène  nous montre ainsi une voiture (la Ferrari rutilante de l’acteur dont on se demande parfois si le film n’en est pas le spot publicitaire même si, certes, elle n’est pas sans symboles, notamment  de son luxueux enfermement ) qui tourne en rond sur un circuit, à l’image de Johnny dans les couloirs du Château Marmont, et de sa vie qui ne semble aller nulle part, et n’être qu’une errance dans les couloirs de l’hôtel où il croise notamment Benicio Del Toro, Aurélien Wiik et Alden Ehrenreich (dont je vous laisse retrouver les très courtes apparitions) mais surtout des silhouettes lascives, fantomatiques et désincarnées quand il n’en ramène pas dans sa chambre, semble-t-il sa seule occupation. Lorsque la gracile, solaire et sage Cléo débarque, il porte un regard nouveau sur ce qui l’entoure, ou même tout simplement il porte un regard, enfin.

     Ce regard c’est celui de la cinéaste, habituée des lieux, gentiment ironique : sur la télévision italienne et ses personnages hauts en couleurs, les conférences de presse aux questions consternantes (dont les questions et la perplexité de l’acteur n’ont pas été sans me rappeler celle-ci, notamment, mais aussi bien d’autres), la promotion contrainte et souvent absurde.

    La mode est désormais indissociable de Sofia Coppola. Pas seulement parce que cette dernière figure fréquemment dans les magazines féminins à la rubrique mode mais aussi parce que son cinéma, d’ailleurs qu’il se passe au XVIIIème ou en 2010, semble compiler les effets de mode : musicaux (hier Air, aujourd’hui Phoenix, avec la musique de Thomas Mars), géographiques (l’hôtel Château Marmont de Los Angeles) ou visuels ( trèèès longs plans fixes ou plans séquences).

    Le problème c’est qu’à force d’être « à la mode », Sofia Coppola nous donne l’impression de regarder la couverture glacée d’un magazine (à moins que ce ne soit délibéré que nous ne voyions rien comme Johnny aveugle à ce qui l’entoure). Le Château Marmont est un lieu décadent nous dit-elle, mais son regard semble s’arrêter à l’apparence, à cette première page sans jamais en franchir réellement le seuil. A l’image du premier plan et de son protagoniste, le cinéma de Sofia Coppola semble par ailleurs tourner en rond : le cadre, les personnages, la fin rappellent ceux de « Lost in translation » (notamment avec ses paroles inaudibles),  et on retrouve ses thématiques récurrentes : personnages esseulés, en transition, célébrité.

     Là où « Lost in translation » était avant tout centré sur le scénario (recevant un Oscar, mérité, pour celui-ci), « Somewhere » ressemble davantage à un exercice de style imprégné de cinéma d’auteur français  et de Nouvelle Vague(jusqu’au prénom Cléo, probablement en référence à Varda) ou de cinéastes américains comme Gus Van Sant, mais je ne vois toujours pas ce que ce film a de plus qu’un grand nombre de films indépendants américains (notamment ceux projetés en compétition dans le cadre du Festival du Cinéma Américain de Deauville, au moins aussi bons) et donc ce qui justifie son prix à la Mostra.

    Finalement ce film est à l’image de sa réalisatrice qui dégage un charme discret et dont on ne sait si on la trouve charmante à force qu’on nous ait rabâché qu’elle l’était ou si elle l’est réellement. J’avoue n’avoir toujours pas réussi à trancher, et à savoir si son film lui aussi est juste une image ou si il a une réelle consistance. Ou s’il n’est qu’un masque comme celui que Johnny est contraint de porter (au propre comme au figuré). Cela me rappelle d’ailleurs cette anecdote significative, Sofia Coppola passagère connue et anonyme dans un bus et que j’étais la seule à remarquer, témoignant du fait qu’on ne la remarque comme une icône de mode que parce que les magazines nous la désignent comme telle, et je me demande ainsi si ce n’est pas à l’image de son cinéma qui serait « remarquable » car « à la mode ». En tout cas, et pour mon plus grand plaisir, n'a-t-elle pas cédé à une mode: celle des films avec dialogues (quand il y en a) et rythme effrénés pour vous empêcher de réflèchir (ce qui, en général, serait fortement nuisible aux films en question).

    « Somewhere », à la fois très dépouillé et stylisé (qualité et défaut d’un premier film dont il a les accents), n’est donc néanmoins pas dénué de charme ou de grâce (par exemple le temps d’un survol en hélicoptère où Johnny prend la mesure de la beauté du monde, en tout cas de son monde, d’une danse aérienne sur la glace, ou d’une caméra qui s’éloigne lentement, prenant du recul comme Johnny va le faire progressivement), et son ironie désenchantée est plutôt réjouissante. La photographie langoureuse d’Harris Savides (notamment chef opérateur de « Gerry », "Elephant", "Whatever works", "The Game", ou « The Yards »), les plans lancinants souvent intelligemment métaphoriques retiennent notre attention et, malgré la lenteur, ne laissent jamais l’ennui s’installer mais nous permettent au contraire de nous laisser porter par l’atmosphère du Château Marmont et, comme Johnny d’en éprouver les facéties étouffantes. Stephen Dorff est parfaitement crédible en acteur débraillé, lucide, blasé et passif que tout le monde trouve en pleine forme, et la jeune Elle Fanning dégage une grâce, une maturité et une justesse rares qui illuminent le film et promettent une jolie carrière. Ils forment un duo tendre et attachant, crédible.

     Malgré cela, ce « Somewhere » certes indéniablement plein de charme, m’a laissée sur ma faim, et je m’interroge encore pour savoir si cette longue route droite mène réellement quelque part et si, plus encore qu’intimiste, ce film n’en est pas démesurément personnel, voire narcissique, pour oublier d’être ce qu’est tout grand, voire tout bon film, et ce qu’étaient à mon sens les excellents « Lost in translation » et « Marie-Antoinette » : universels.

    Le Vox, Mayenne : dimanche 13/03 à 16h, vendredi 18/03 à 14h.

    "States of Grace" de Destin Cretton

    states.jpg

     "States of Grace" était en compétition du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2013 sous le titre "Short term 12".

    Grace, la vingtaine, est surveillante dans un foyer d’accueil pour adolescents en difficulté : le Short Term 12. Tourmentée par un sombre passé, elle n’en reste pas moins passionnée par son travail et s’occupe des jeunes pensionnaires avec le plus grand soin. Lorsque Jayden, une adolescente douée mais très perturbée, est admise dans l’établissement, Grace doit alors affronter ses propres démons…

    Première réalisation de Destin Cretton, Short Term 12 est un film indépendant américain réunissant notamment à l’écran Brie Larson (Don Jon), John Gallagher Jr. (The Newsroom) et Rami Malek (The Master). L’histoire s’intéresse à Grace (interprétée par Brie Larson), une jeune femme sensible et déterminée qui est à la tête d’un foyer californien d’adolescents en difficulté. Dans son équipe de formateurs, tous aussi jeunes qu’elle, tout le monde n’a pas la même expérience mais, face aux problèmes des ados, la solidarité et le bon esprit sont de mise. Jusqu’à l’arrivée soudaine d’une fille tourmentée qui ignore les règles du centre, bouscule le groupe et renvoie Grace à sa propre adolescence… pas si lointaine.

    Ce n’est pas l’originalité qui marque dans ce film mais le naturel et la justesse de l’interprétation, la crédibilité des personnages rendent cette histoire particulièrement juste et vibrante sublimée par une bo d’une belle sobriété. A voir aussi pour Brie Larson qui vient d'obtenir l'Oscar de la meilleure actrice.

    Le film sera projeté le lundi 14 mars à Gorron.

    "Les chansons que mes frères m'ont apprises" de Chloé Zhao

    chansons

    Beaucoup plus fragile mais plus touchant et incarné, le film de Chloé Zhao, « Les chansons que mes frères m’ont apprises »  présenté en compétition officielle du dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville et dans lequel Johnny vient de terminer ses études. Lui et sa petite amie s’apprêtent à quitter la réserve indienne de Pine Ridge pour chercher du travail à Los Angeles. La disparition soudaine du père de Johnny vient bousculer ses projets. Il hésite également à laisser derrière lui Jashaun, sa petite sœur de treize ans dont il est particulièrement proche. C’est tout simplement son avenir que Johnny doit maintenant reconsidérer…

    Les failles et les fêlures des personnages sont ici (aussi, encore!) expliquées par une figure paternelle défaillante. Porté par une voix off (au début principalement) qu’affectionne le cinéma indépendant américain et qui, toujours, produit son effet, créant d’emblée lyrisme et empathie, par des acteurs pour la plupart non professionnels et issus véritablement de la réserve indienne, le film de Chloé Zhao dépeint avec beaucoup de délicatesse ce territoire d’une beauté à couper le souffle, paradoxalement un univers clos qui devient comme une prison étouffante pour ceux qui y (sur)vivent. Une plongée passionnante dans un univers méconnu servie par des personnages (et acteurs) attachants et une réalisatrice visiblement viscéralement attachée à son sujet.

    Cinéville, Laval : samedi 12/03 à 15h30 • Le majestic, ernée : samedi 12/03 à 20h30 • Le Vox,Mayenne : mardi 15/03 à  10h  • Yves robert,  évron : mardi 22/03 à 14h.

    "Nebraska" d'Alexander Payne

    "Nebraska", c'est l’histoire d’un vieil homme persuadé qu’il a gagné le gros lot à un improbable tirage au sort par correspondance, qui cherche à rejoindre le Nebraska pour y recevoir son gain. Sa famille, inquiète de ce qu’elle perçoit comme un début de sénilité, envisage de le placer en maison de retraite, mais un de ses deux fils se décide à l’emmener en voiture pour récupérer ce chèque auquel personne ne croit. En chemin, le père se blesse les obligeant à s’arrêter quelques jours dans sa petite ville natale du Nebraska. Épaulé par son fils, le vieil homme retrouve tout son passé.

    nebraska.jpg

    Sur un ton doux amer et avec une tendre cruauté, Alexander Payne prend le prétexte de cet improbable gain pour faire revenir le vieil homme, aussi bourru qu’attendrissant, sur les traces de sa jeunesse,  un retour dans le passé filmé avec un noir et blanc d’une intemporelle nostalgie. C’est aussi le prétexte à la découverte d’une classe moyenne américaine, décrite avec ironie et causticité. C’est encore le prétexte pour filmer de splendides paysages déserts aussi arides que les cœurs de ceux qui y vivent, en apparence seulement pour certains. En chemin, le vieil homme perdra un dentier, engloutira quelques bières, retrouvera quelques vieilles connaissances et surtout apprendra à connaître son fils tandis que ce dernier, au cours de ce voyage dans le passé, découvrira des éléments du passé de son père qui permettront d’en dresser un portrait moins médiocre que celui qu’en font les autres membres de la famille. Un film teinté de la cruelle nostalgie de la jeunesse à jamais perdue et de la tendresse d’un fils pour son père ( père et fils entre lesquels les rôles s’inversent d’ailleurs, une inversion des rôles intelligemment mise en scène), et qui est, malgré ses défauts, à l’image de ce père: attachant. Un “petit” film, avec une photographie d’une splendide mélancolie, qui met joliment en scène l’amour filial (très belle scène de fin) et donne envie de profiter de ces instants inestimables en famille et d’étreindre ceux qui nous entourent et que nous aimons. Bruce Dern est parfait dans le rôle de ce vieux bougon sans doute moins sénile qu’il n’y parait et qui lui a valu le prix d'interprétation à Cannes en 2013.

    "Things people do" de Saar Klein

    things.jpg

     Le jury du Festival du Cinéma Américain de Deauville avait choisi d’attribuer il y a deux ans un prix  du 40ème anniversaire à un premier film. Ce fut "Things people do",  un film qui écorne le vernis de la société américaine et de la famille « idéale ». Cela commence autour d’une piscine sous un soleil éclatant. Mais c’est bien connu tout ce qui brille n’est pas de l’or… THINGS PEOPLE DO, premier film de Saar Klein nous raconte le tournant de la vie de  Bill, un père de famille dévoué, qui perd son travail du jour au lendemain. Il n’a alors pas d’autre choix que celui d’entrer, presque à son insu, dans l’illégalité. Quand il se lie d’amitié avec un inspecteur de police, c’est la double vie qui est désormais la sienne qui risque à terme d’être révélée…  Un homme de la classe moyenne dont la vie bascule suite au scandale des subprimes. Un film immoral et amoral: «  ce que font les gens » (Things people do) se réfère à ceux qui agissent pour satisfaire leurs désirs ou arriver à leurs fins, à commencer par ne pas respecter les règles qu’eux-même énoncent. Jusqu’à la fin, cette immoralité nous tient en haleine et suscite les rires (grinçants) avec un dernier plan, brillant, qui les suspend…et nous laisse choisir entre le mensonge et la vérité, l’honnêteté et le cynisme, le courage et la lâcheté…et rien que pour cela, cette intelligence de ne pas choisir quand tant de films nous disent, ordonnent, même quoi penser, je vous le recommande…

    A voir également :

    opening.jpg

    -Les films de de John Cassavetes "Opening night" et "Meurtre d'un bookmaker chinois" dans le cadre d'une soirée Cassavetes au cinéma "Le Vox" à Mayenne, le samedi 19 mars.

    -Les  chefs d'œuvre   "Les temps modernes" de Charlie Chaplin (mais aussi des courts-métrages de Chaplin) et "Paris, Texas" de Wim Wenders.

    tempsmodernes.jpg

    -Le samedi 5 mars 2016, à Changé: une sélection des courts-métrages des Oscars 2016.

    maggie.jpg 

    -Des avant-premières comme "Nasty baby" de Sébastian Silva le 18 mars à 20H30 au Cinéville de Laval  ou encore le film d'ouverture "Maggie a un plan" de Rebacca Miller, le 11 mars à 20H au Cinéville de Laval ou encore le documentaire "Jodorowsky's dune" de Franck Pavich notamment au Cinéville de Laval le 14 mars à 20H30 ou enfin "Boulevard" de Dito Montiel au Cinéville de Laval, le 19 mars à 20H.

    -Un ciné-concert à l'Avant-scène de Laval, à 15h, le 23 mars

    Informations pratiques et tarifs

    Carte accès illimité Reflets : 65 €
    Nominative avec  photo, valable pour  toutes les séances du  festival (disponible au local de l’association Atmosphères 53, le jour de l’ouverture,  à la librairie M’Lire)

    Tarifs à la séance à voir selon les cinémas.

    Printemps du cinéma du 20 au 22 mars: 4 € pour tous.

    Atmosphères 53
    12, rue guimond-des-Riveries
    53 100 Mayenne
    02 43 04 20 46
    contact@atmospheres53.org
    www.atmospheres53.org
    facebook : Atmosphères 53