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Avant-hier, grâce à Cinefriends (que je remercie à nouveau) j'étais invitée sur le tournage de "Sur les rails", un thriller et le premier film d'Alexandre Coffre dans lequel François Damiens incarne un petit avocat dont la vie bascule à la découverte d'une valise pleine de cocaïne. Ces rails-là n'ont donc rien de ferroviaire... L'acteur avait déjà interprété un rôle plus dramatiqe dans "La famille Wolberg". On le retrouvera également prochainement dans "L'Arnacoeur" de Pascal Chaumeil dans lequel il est remarquable (et qui, rien que pour ça, mérite déjà le déplacement). Font également notamment partie de la distribution: Pascale Arbillot et Gilles Cohen. Une production Quad films dont le tournage a débuté le 4 janvier 2010 et qui s'achevait hier.C'est sous les arcades tranquilles, majestueuses et romanesques (et en l'occurence enneigées) du Palais Royal que le rendez-vous est donné, le tournage ayant lieu dans le cadre doré du Grand Véfour, joyau de l'arti décoratif du XVIIIème siècle où officie le célèbre chef étoilé Guy Martin. Le restaurant est fermé le vendredi et peut ainsi être loué pour divers évènements dont des tournages. Celui de "Sur les rails" est "programmé" pour durer de 18H à 6H du matin.J'ai déjà eu plusieurs fois l'occasion d'assister à des tournages: long-métrage et surtout courts-métrages et même téléfilm la première fois suite à un concours de nouvelles organisé par Arte dont j'avais gagné le premier prix qui consistait à pouvoir assister au tournage de "Mata Hari" avec Maruschka Detmers et Bernard Giraudeau, mais le rythme du téléfilm en question n'avait rien à voir avec celui d'hier même si celui-ci était réalisé par Alain Tasma, un des meilleurs dans ce domaine.8 heures de travail pour 2 minutes de film à l'écran, une scène clef du film. L'atmosphère est studieuse, presque recueillie mais plusieurs membres de l'équipe ont pris le temps de nous recevoir et de nous expliquer le déroulement du tournage, je les en remercie également. Je ne me lasse pas d'admirer ce travail d'orfèvre choral, la minutie de la préparation qui en l'espèce consiste en partie à éviter les reflets, la salle du Grand Véfour étant encerclée de miroirs. Je ne peux m'empêcher de repenser à des critiques cinématographiques professionnels croisés dans divers festivals qui se vantèrent devant moi de s'endormir à des projections ou qui se délectaient de leurs bons mots (ou en tout cas ce qu'ils considéraient comme tels) au mépris total (et pour eux là aussi délectable) de ce travail titanesque. Sans doute y éprouvent-ils une certaine jubilation à détruire en une heure et deux lignes ce que d'autres ont fait à des dizaines en plusieurs jours... même si les films restent (enfin parfois certes peu de temps à l'affiche) et les critiques passent.Pour cause d'exiguïté du lieu, nous n'avons pu assister au tournage de la scène, une scène de repas qui s'annonce assez réjouissante et qu'il me tarde de voir sur les écrans, ainsi que François Damiens "l'acteur qui ne se prend pas pour un acteur" comme "on" nous l'a précisé, ce que nous avons pu constater. Ainsi, après nous avoir été présenté, avouant d'emblée sa timidité, François Damiens nous a demandé où nous allions et spontanément suivis au café d'à côté pour "boire une bière" , devant les membres de l'équipe médusés de le voir quitter le plateau où il était censé joué une minute plus tard. Une escapade de courte durée, ce dernier ayant été illico rattrapé pour revenir sur le tournage.
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Les films romantiques incontournables
Pour la première fois, aujourd'hui, j'ai regardé l'émission "Cinémas" sur France 5 (chaque samedi à 17H55 ) animée par Serge Moati. Parmi les sujets du jour: un débat sur la comédie romantique. Un genre malheureusement méprisé, en France en tout cas, et auquel je m'intéresse tout particulièrement actuellement en m'essayant à l'écriture de la comédie romantique, et j'avoue que c'est d'ailleurs particulièrement jubilatoire à faire (j'espère avoir prochainement l'occasion de vous en reparler). J'en regarde donc un grand nombre en ce moment.
Je suppose que chacun a sa définition du romantisme qui, si l'on en croit le dictionnaire désigne " les tourments du coeur et de l'âme". Il est aussi souvent synonyme de rêve et de mélancolie. Pour ce qui est du cinéma, j'y ajouterai avec au centre une histoire d'amour, parfois contrariée ou passionnée, ou les deux.
La comédie romantique est, quant à elle, un genre à part du film romantique puisqu'elle a cela de particulier qu'elle se termine toujours bien et que nous le savons dès le départ, après que les protagonistes aient franchi un certain nombre d'obstacles.
Ci-dessous vous trouverez les films romantiques qui me viennent immédiatemenent à l'esprit mais je suis certaine que dans 5 minutes j'en aurai d'autres à vous soumettre...
J'ai donc choisi de mêler ces définitions et d'y inclure de véritables chefs d'oeuvre ("Sur la route de Madison", "La Fièvre dans le sang, "Les Lumières de la ville"...) qui sont aussi des films plus dramatiques, à des comédies romantiques pures sans prétention si ce n'est celle de distraire comme "Love actually", elles n'en sont pas moins jubilatoires si on n'en attend pas davantage. Des films que je revois inlassablement avec le même plaisir... (sans ordre particulier)
Sur la route de Madison de Clint Eastwood
Un coeur en hiver de Claude Sautet
Lost in translation de Sofia Coppola
La femme d'à côté de François Truffaut
La fille sur le pont de Patrice Leconte
Les enfants du paradis de Marcel Carné
Indochine de Régis Wargnier
Un homme et une femme de Claude Lelouch
Le Quai des brumes de Marcel Carné
Les lumières de la ville de Charles Chaplin
La fièvre dans le sang d'Elia Kazan
Les poupées russes de Cédric Klapisch
In the mood for love de Wong Kar Wai
Les Enchaînés d'Alfred Hitchcock
La leçon de piano de Jane Campion
Elle et lui de Leo Mc Carey
Gatsby le Magnifique de Jack Clayton
Out of Africa de Sydney Pollack
Le Guépard de Luchino Visconti
Le Patient Anglais d'Antony Minghella
Autant en emporte le vent de Victor Fleming
La Rose pourpre du Caire de Woody Allen
Le Docteur Jivago de David Lean
Two lovers de James Gray
Love actually de Richard Curtis
Pretty woman de Garry Marshall
Quatre mariages et un enterrement de Mike Newell
Et pour, vous quels sont les films romantiques par excellence?
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"White lightnin'" de Dominic Murphy (Hitchcock d'or du Festival du Film Britannique de Dinard 2009): en salles mercredi prochain
En octobre dernier, au dernier Festival du Film Britannique de Dinard, un film divisait les festivaliers "White Lightnin'" de Dominic Murphy. Difficile en effet de rester indifférent devant ce film extrême, radical et hypnotique qui a également reçu le prix de la meilleure photographie du festival (voir mes commentaires en bas de cet article). Je ne le recommanderais pas... même pas pour sa (sublime) photographie. Si vous y allez quand même, évitez de manger avant et mieux vaut avoir le coeur bien accroché (j'avoue avoir plusieurs fois baissé les yeux).
Les lauréats du dernier Festival du Film Britannique de DinardDominic Murphy et Henrique GoldmanDominic MurphyVoilà mes courtes impressions sur ce film écrites en octobre dernier, en direct du Festival du Film Britannique de Dinard:
Cette deuxième journée a commencé très fort avec « White Lightnin' » de Dominic Murphy avant la projection duquel le directeur du festival, Hussam Hindi, est intervenu pour évoquer son coup de cœur pour ce film et pour prévenir les âmes sensibles de s'abstenir (rangez vos sarcasmes, je suis restée...malgré tout :- ))... « White Lightnin' » c'est en effet une plongée dans l'enfer des pensées désordonnées, vengeresses et surtout démentes de Jesco White qui, de séjours en maisons de redressement et en asiles de fous, entrecoupés de leçons de danse sur de la musique country, forge sa folie meurtrière et sanglante ; un rythme démentiel, névrotique, saccadé et frénétique, qui imprègne la forme de ce film hypnotique, sans concessions au politiquement correct (à moins justement, qu'il ne le soit, à force de ne pas vouloir l'être à tout prix...), à la bande sonore très étudiée et réussie avec une voix off qui se voudrait ironique et décalée, à l'interprétation irréprochable mais dont la maîtrise formelle (oui, d'accord, Dominic Murphy a un univers et sait brillamment le démontrer) ne parvient pas à me faire oublier la vacuité du fond qui pour moi importe, quand même, beaucoup. Un film dont on dira sans doute, que c'est un coup de poing, d'un côté, qu'il est grotesque de l'autre (avec tous les excès caractéristiques d'un festival) et le plaisir (même pas coupable) de voir certains spectateurs aigris outrés m'auraient (presque) fait pencher du côté des premiers. Demain soir ce sera au jury de trancher...
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Annulation de la soirée des Etoiles d'or: le palmarès
C'est avec déception que je viens d'apprendre l'annulation de la cérémonie des Etoiles d'or qui devait se tenir au Palace lundi prochain et où je devais être présente (je suis également désolée pour les gagnants du concours organisé sur ce blog qui se réjouissaient de venir à cette soirée).
Une nouvelle fois, "Un Prophète" récolte la majorité des récompenses (meilleur film, meilleur réalisateur pour Jacques Audiard, meilleur scénario, meilleur espoir masculin pour Tahar Rahim). Isabelle Adjani est de nouveau récompensée (après Les Lumières -cliquez ici pour voir ma vidéo d'Isabelle Adjani aux Lumières- et après les Globes de cristal). Je me réjouis du prix reçu par "L'Enfer" (meilleur documentaire) que je vous encourage vraiment à voir si ce n'est déjà fait.
Je vous laisse découvrir ci-dessous l'ensemble du palmarès et le communiqué de presse de Jean-Luc Favriau, le fondateur des Etoiles d'or:
"Pour des raisons de forces majeures techniques sans rapport avec le théâtre le Palace, les organisateurs des Etoiles d'or du Cinéma sont contraints d'annuler la 11ème cérémonie de remises des Etoiles d'Or aux Lauréats dela production cinématographique française 2009 qui devait se dérouler au théâtre du palace le lundi 15 février à 20h. Les trophées seront remis ultérieurement aux Lauréats en comité restreint.Les Lauréats désignés par le vote des journalistes de cinéma et par les membres de l'Académie de la presse de cinéma sont :
1. Etoile d'Or du Film français 2009
Un Prophète de Jacques Audiard
2. Etoile d'Or du Réalisateur français 2009
Jacques AUDIARD pour Un Prophète
3. Etoile d'Or du Scénario français 2009
Un Prophète de Jacques Audiard, Thomas Bidegain, Abdel Raouf Dafri et Nicolas Peufaillit
4. Etoile d'Or du Premier Film français 2009
Les Beaux Gosses de Riad Sattouf
5. Etoile d'Or du Documentaire français 2009
L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot de Serge Bromberg et Ruxandra Medrea
6. Etoile d'Or du Premier Rôle Féminin français 2009
Isabelle ADJANI dans La Journée de la Jupe
7. Etoile d'Or du Premier Rôle Masculin français 2009
François CLUZET dans A l'Origine
8. Etoile d'Or de la Révélation Féminine française 2009
Pauline ETIENNE dans Qu'un seul tienne et les autres suivront
9. Etoile d'Or de la Révélation Masculine française 2009
Tahar RAHIM dans Un Prophète
10. Etoile d'Or du Compositeur de Musique Originale de film français 2009
Alexandre DESPLAT pour Un Prophète, L'armée du crime, Et Après, Coco avant Chanel, Chéri.
11. Etoile d'Or du Producteur de films français 2009
Why Not Production
12. Etoile d'Or du Distributeur de films français 2009
Mars Distribution
Les organisateurs présentent leurs excuses aux Lauréats , aux journalistes de cinéma participants , aux invités à la cérémonie et aux dirigeants du théâtre le Palace qui ont tous soutenu cette manifestation en l'honneur de la création cinématographique Française.
Jean-Luc Favriau Fondateur des Etoiles d'Or du cinéma depuis 1998"
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Concours exceptionnel-Inthemoodforcinema vous invite au Festival du Film Asiatique de Deauville 2010: 40 pass à gagner!
Grâce à Orange, partenaire officiel du Festival, qui m'avait déjà permis de vous faire gagner de nombreux pass pour le dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville, j'ai aujourd'hui l'opportunité de vous inviter au Festival du Film Asiatique qui aura lieu du 10 au 14 mars 2010. (En cliquant ici vous trouverez l'intégralité de la programmation d'Orange au Festival du Film Asiatique de Deauville).
Ce sera la 12ème édition du festival, et pour moi peut-être la 8ème (même si je n'ai pas encore tranché entre le Forum International Cinéma et Littérature de Monaco et le Festival du Film Asiatique de Deauville qui se déroulent cette année en même temps), 5 ans après avoir fait partie de l'éminent jury de cinéphiles du festival.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ce festival, pour vous donner une idée, vous pouvez trouver mes compte rendus des éditions précédentes, ici.
Je dispose de 40 pass à vous faire gagner.
Nous n'avons malheureusement pour l'instant encore aucune information sur la programmation du festival. Je publierai bien entendu ici la programmation dès que ce sera le cas.
Plutôt que de faire gagner tous les pass le même jour, je mettrai donc régulièrement des concours en ligne sachant que je dispose de 10 pass pour le jeudi, 10 pass pour le vendredi, 10 pass pour le samedi, 10 pass pour le dimanche.
Pour lancer le concours en beauté, aujourd'hui j'ai décidé de faire gagner 4 pass (un par jour de festival donc, ce qui équivaut pour le gagnant à un pass permanent) au même gagnant afin que cette personne puisse profiter pleinement du festival. Pour ceux qui ne gagneront pas, rassurez-vous: les autres pass seront prochainement mis en jeu.
Pour remporter ces pass, il vous suffit de répondre correctement aux questions suivantes et de m'envoyer vos réponses par email à inthemoodforcinema@gmail.com avec comme intitulé "Concours Deauville", avant le 16 février prochain, à minuit. Bonne chance!
Pour trouver les réponses rendez-vous sur "In the mood for cinema", "In the mood for Deauville", "Orange", le site officiel du festival.
1. D'abord une question pour récompenser les fidèles du blog: quel réalisateur asiatique ai-je récemment interviewé?
2. Quel film a remporté le Grand Prix Action Asia l'année où je faisais partie du jury de cinéphiles Première du festival?
3. L'image ci-dessous a été découpée à partir d'une affiche du Festival Asiatique. De quelle année s'agit-il?
4. Qui a créé le Festival du Film Asiatique de Deauville?5. En quelle année le Festival a-t-il été repris par le Public Système Cinéma?6. A quel cinéaste Orange consacrera-t-il son cycle "Director's cut", cette année?7. Qui est-ce? En quelle année est-il venu au Festival de Deauville?8. De l'affiche de quel magnifique film cette image est-elle extraite?9. Qui a présidé le jury du Festival l'année où celui-ci a été repris par le Public Système Cinéma?10. Pour départager les gagnants, donnez-moi deux raisons (au moins, plus si vous voulez) pour lesquelles vous souhaitez et/ou rêvez de remporter ces pass et d'assister à ce festival? Montrez-vous enthousiaste... -
"Un homme et une femme" de Claude Lelouch
Je poursuis ma semaine « Films romantiques » et après le concours vous permettant de gagner deux places pour l'avant-première de « L'Arnacoeur », après la programmation spéciale « L'amour fou » au cinéma Le Grand Action, après ma critique du « Quai des brumes » de Marcel Carné à l'occasion de sa projection au restaurant ciné-club Les Cinoches, je vous parle aujourd'hui du film romantique par excellence « Un homme et une femme » de Claude Lelouch en vous signalant d'abord au passage que le 14 février prochain, à 15h, le film sera exceptionnellement projeté à Deauville, au cinéma du Casino Barrière. La projection est gratuite et à réserver à l'office de tourisme sachant que le nombre de places est limité à 450. Vous pouvez également réserver par internet. Par ailleurs, ce 14 février, Claude Lelouch, en hommage au 150ème anniversaire de la ville de Deauville filmera tous les amoureux qui viendront s'embrasser sur la plage qu'il a rendue célèbre dans le monde entier (à midi, place Claude Lelouch).
Je ne sais plus très bien si j'ai vu ce film avant d'aller à Deauville, avant que cette ville soit indissociablement liée à tant d'instants de mon existence, ou bien si je l'ai vu après, après que mon premier séjour à Deauville, il y a 17 ans, ait modifié le cours de mon « destin »... Toujours est-il qu'il est impossible désormais de dissocier Deauville du film de Claude Lelouch qui a tant fait pour sa réputation, « Un homme et une femme » ayant créé la légende du réalisateur comme celle de la ville de Deauville, et notamment sa réputation de ville romantique à tel point qu'il y a 4 ans, pendant le Festival du Cinéma Américain 2006, a été inaugurée une place Claude Lelouch, en sa présence et celle d'Anouk Aimée. J'étais présente ce jour-là et l'émotion et la foule étaient au rendez-vous.
Alors sans doute faîtes-vous partie de ceux qui adorent ou détestent Claude Lelouch, ses « instants de vérité », ses hasards et coïncidences. Rares sont ceux qu'il indiffère. Placez son nom dans une conversation et vous verrez. Quelle que soit la catégorie à laquelle vous appartenez, peut-être ce film « d'auteur » vous mettra-t-il d'accord...
Le 13 septembre 1965, Claude Lelouch est désespéré, son dernier film ayant été un échec. Il prend alors sa voiture, roule jusqu'à épuisement en allant vers Deauville où il s'arrête à 2 heures du matin en dormant dans sa voiture. Réveillé le matin par le soleil, il voit une femme depuis sa voiture, étonné de la voir marcher avec un enfant et un chien. Sa « curiosité est alors plus grande que la tristesse ». Il commence à imaginer ce que peut faire cette femme sur cette plage, avec son enfant, à cette heure matinale. Cela donnera « Un homme et une femme ».
Synopsis : Anne (Anouk Aimée), scripte, inconsolable depuis la mort de son mari cascadeur Pierre (Pierre Barouh), rencontre à Deauville, en allant chercher sa fille à la pension, un coureur automobile, Jean (Jean-Louis Trintignant), dont la femme s'est suicidée par désespoir. Jean raccompagne Anne à Paris. Tous deux sont endeuillés, et tous deux ont un enfant. C'est l'histoire d'un homme et d'une femme qui s'aiment, se repoussent, se retrouvent et s'aiment encore...
J'ai vu ce film un grand nombre de fois, tout à l'heure encore et comme à chaque fois, avec le même plaisir, la même émotion, le même sentiment de modernité pour un film qui date de 1966, étonnant pour un cinéaste dont beaucoup de critiques raillent aujourd'hui le classicisme. Cette modernité est bien sûr liée à la méthode Claude Lelouch d'ailleurs en partie la conséquence de contraintes techniques et budgétaires. Ainsi, Lelouch n'ayant pas assez d'argent pour tourner en couleurs tournera les extérieurs en couleurs et les intérieurs en noir et blanc. Le montage et les alternances de noir et blanc et de couleurs jouent alors habilement avec les méandres du temps et de la mémoire émotive, entre le présent et le bonheur passé qui ressurgit sans cesse.
Je ne sais pas si « le cinéma c'est mieux que la vie » mais en tout cas Claude Lelouch fait partie de ceux dont les films et surtout « Un homme et une femme » nous la font aimer. Rares sont les films qui donnent à ce point la sensation de voir une histoire d'amour naître et vibrer sous nos yeux, d'en ressentir -partager, presque- le moindre battement de cœur ou le moindre frémissement de ses protagonistes, comme si la caméra scrutait les visages et les âmes. Par une main qui frôle une épaule si subtilement filmée. Par le plan d'un regard qui s'évade et s'égare. Par un sourire qui s'esquisse. Par des mots hésitants ou murmurés. Par la musique éternelle de Francis Lai (enregistrée avant le film) qui nous chavire le cœur. Par une photographie aux accents picturaux qui sublime Deauville filmée avec une lumière nimbée de mélancolie, des paysages qui cristallisent les sentiments de Jean-Louis et d'Anne, fragile et paradoxalement impériale, magistralement (dirigée et) interprétée par Anouk Aimée. Rares sont les films qui procurent cette impression de spontanéité, de vérité presque. Les fameux « instants de vérité » de Lelouch.
Et puis il y a le charme incomparable du couple Anouk Aimée/ Jean-Louis Trintignant, le charme de leurs voix, notamment quand Jean-Louis Trintignant prononce « Montmartre 1540 ». Le charme et la maladresse des premiers instants cruciaux d'une histoire d'amour quand le moindre geste, la moindre parole peuvent tout briser. Et puis ces plans fixes, de Jean-Louis dans sa Ford Mustang (véritable personnage du film), notamment lorsqu'il prépare ce qu'il dira à Anne après qu'il ait reçu son télégramme. Et puis ces plans qui encerclent les visages et en capturent la moindre émotion. Ce plan de cet homme avec son chien qui marche dans la brume et qui fait penser à Giacometti (pour Jean-Louis). Tant d'autres encore...
Avec « Un homme et une femme » Claude Lelouch a signé une histoire intemporelle, universelle avec un ton très personnel et poétique. La plus simple du monde et la plus difficile à raconter. Celle de la rencontre d'un homme et une femme, de la rencontre de deux solitudes blessées. Il prouve que les plus belles histoires sont les plus simples et que la marque du talent est de les rendre singulières et extraordinaires.
Alors pour reprendre l'interrogation de Jean-Louis dans le film citant Giacometti « Qu'est-ce que vous choisiriez : l'art ou la vie » Lelouch, n'a certainement pas choisi, ayant réussi a insufflé de l'art dans la vie de ses personnages et de la vie dans son art. Voilà c'est de l'art qui transpire la vie.
Alors que Claude Lelouch a tourné sans avoir de distributeur, sans même savoir si son film sortirait un jour, il obtint la palme d'or à Cannes en 1966, l'oscar du meilleur film étranger et celui du meilleur scénario et 42 récompenses au total et aujourd'hui encore de nombreux touristes viennent à Deauville grâce à « Un homme et une femme », le film, mais aussi sa musique mondialement célèbre. Vingt ans après, Claude Lelouch tourna une suite « Un homme et une femme 20 ans déjà » réunissant à nouveau les deux protagonistes. Je vous en parle très bientôt.
photo de Deauville ci-dessus: inthemoodforcinema.com -
Concours: gagnez 2 places pour l'avant-première de "L'Arnacoeur" en présence du réalisateur Pascal Chaumeil
Je vous offre aujourd'hui une invitation pour deux pour l'avant-première Allociné de "L'Arnacoeur" (dont je vous ai déjà parlé il y a une dizaine de jours), le premier film de Pascal Chaumeil avec Vanessa Paradis et Romain Duris, en présence du réalisateur qui répondra aux questions des spectateurs à l'issue de la projection (voir ma critique du film en bas de cette note). Pour remporter ces places, répondez au petit questionnaire spécial Films et comédies romantiques (parmi les meilleurs films de cette catégorie!), en m'envoyant vos réponses à inthemoodforcinema@gmail.com avec, copmme intitulé de l'email "Concours l'Arnacoeur" . Fin du concours: 17 février 2010 à minuit. Le gagnant sera contacté directement par email.
Concours
1. Dans quel film Hugh Grant interprète-t-il un premier ministre?
2. Dans quel film entend-on "Play it again Sam"?
3.Comment s'appelle le café où se déroule une grande partie du film évoqué ci-dessus?
4. Dans quel film le personnage principal s'appelle-t-il Gabor?
5. Dans quel film entend-on "Paris est tout petit pour ceux qui s'aiment comme nous d'un si grand amour"?
6. Quel film se termine par la réplique "Demain est un autre jour"
7. Quelle comédie romantique contient dans son titre un célèbre quartier d'une grande ville européenne?
8. Dans quel film un vagabond permet-il à une aveugle de retrouver la vue?
9. A quel film pensez-vous si je vous parle du pont de Roseman?
10. Dans quel film entend-on "Je peins les choses cachées derrière les choses"?
11. De quel film est extraite cette image?
12.De quel film est extraite cette image?13. De quel film est extraite cette image ? (non, ce n'est pas une pub pour apple)14. Pour départager les gagnants, donnez-moi une bonne raison pour laquelle vous souhaitez assister à cette avant-première et voir ce film?Critique de "L'arnacoeur" de Pascal ChaumeilVoilà un film dont le synopsis, le casting et l'ambition étaient pour le moins séduisants et que j'attendais avec impatience...trop sans doute.
Le synopsis d'abord : Alex exerce une profession singulière, briser des couples en séduisant la femme du duo, mais comme Alex a une éthique, uniquement si cette dernière est malheureuse. Une éthique à laquelle il dérogera pourtant en acceptant un nouveau contrat donc la cible s'appelle Juliette, jeune héritière libre et indépendante qui, dix jours plus tard, doit épouser un séduisant jeune homme dont elle est amoureuse. Dix jours pour que l'arnacoeur accomplisse sa mission a priori impossible, avec l'aide de ses deux acolytes, sa sœur et son beau-frère.
Le casting : Vanessa Paradis (Juliette), Romain Duris (Alex), Julie Ferrier (Mélanie, la sœur d'Alex), François Damiens (Marc, le mari de Mélanie), Helena Noguerra (Sophie, l'amie d'enfance de Juliette), Andrew Lincoln (Jonathan, le futur mari de Juliette)
L'ambition : réaliser une comédie romantique à l'américaine...mais en France, enfin presque, plus précisément à Monaco.
L'idée de ce mélange de James Bond et d'Arsène Lupin voire de Jim Phelps du cœur, briseur de couples, est brillante et réjouissante, légèrement politiquement incorrecte. Le rythme est soutenu et cela dès le pré-générique inspiré des comédies américaines. Vanessa Paradis est lumineuse avec ce qu'il faut d'énergie et de mystère, et de classe à la Audrey Hepburn. Romain Duris est charmant et convaincant rappelant ses meilleurs rôles chez Klapisch. Leur couple est une belle idée. Helène Noguerra est délicieusement vulgaire. Julie Ferrier aussi drôle que touchante et son couple avec François Damiens est savoureusement décalé.
Mais...
Mais à force de vouloir faire « à la manière de » cet arnacoeur en a oublié l'essentiel, trouver sa propre voie, sa propre identité pour se fondre dans un modèle. Comme dans toute comédie romantique à l'américaine qui se respecte les décors se doivent d'être spectaculaires et chics. Quoi de mieux donc que Monaco ? Oui mais tout dépend de la manière dont on filme la principauté dont on voit ici davantage les immeubles que le bleu scintillant de la Méditerranée. Comme dans toute comédie romantique qui se respecte, il doit y avoir une scène de danse...ici empruntée à un autre film ( « Dirty dancing ») qui devient même un élément de l'intrigue. Dommage que le glamour ne soit pas assumée et qu'elle ne soit pas filmée avec la même légèreté que celle dont font preuve les deux danseurs (Romain Duris est ici aussi impressionnant pour les cascades que pour la danse, à n'en pas douter il serait très doué dans les films d'action).
Et puis surtout le film penche davantage du côté de la comédie que du romantisme, avec des « gags » parfois un peu trop récurrents (ah ce personnage de gros balourd ignare que j'ai l'impression d'avoir vu dans 50 comédies françaises) venant systématiquement briser l'émotion naissante.
Mais ce qui m'a le plus dérangée, c'est la naïveté du personnage féminin incarné par Vanessa Paradis qui est décrite comme « très intelligente » et qui à aucun moment ne met en doute la sincérité d'Alex. Son amour pour Jonathan semble finalement assez superficiel et les obstacles entre elle et Alex finalement trop minces pour créer un vrai suspense. Même si le principe d'une comédie romantique est d'en deviner d'avance l'issue heureuse, il est bien d'avoir un peu l'illusion de croire que ce n'est pas gagné d'avance.
Malgré tout, même s'il manque cette petite étincelle qui s'appelle la magie, le charme de cet Arnacoeur agit, il nous embarque dans sa séduisante légèreté et nous fait adhérer à la beauté lumineuse et au talent indéniable de son duo de protagonistes, nous divertit à un rythme soutenu... et probablement ai-je tort d'en exiger davantage, d'autant qu'il s'agit là du premier long-métrage d'un réalisateur provenant de la publicité et du sitcom...Il est d'ailleurs fort probable que cet Arnacoeur sera le succès comique du printemps et plus probable encore que les Britanniques et les Américains en feront un remake. Et avec la plume magique d'un Richard Curtis cet Arnacoeur pourrait devenir une référence...
TeaserSortie en salles: le 17 mars 2010