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  • Critique d' "Avatar" de James Cameron (ce soir sur Canal +)

    Ce soir, à 20H50, sur Canal+ sera diffusé le film évènement "Avatar" de James Cameron, prouesse technique beaucoup plus que réussite scénaristique. Je vous en laisse juges (la critique ci-dessous a été publiée suite à l'avant-première du film), pendant ce temps moi je serai là.

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    Avatar. Des mois que l'on annonce ce film évènement, un projet que James Cameron porte depuis 15 ans. Le film le plus cher de tous les temps avec un budget de plus de 300 millions de dollars, un projet pharaonique sur lequel pas moins de  1000 personnes ont travaillé. Un buzz savamment orchestré avec 15 minutes projetées dans le monde entier le 21 août dernier. La contrepartie de tout cela : une attente énorme et une quasi-obligation d'être la hauteur des sommes colossales investies (le rêve n'a pas de prix me direz-vous et ce n'est pas moi qui vous contredirai sur ce point) et surtout de l'attente suscitée. C'est une des deux raisons qui font que (pour moi en tout cas) le buzz a davantage nui au film qu'il ne l'a servi, plaçant la barre de l'attente d'emblée extrêmement haut. La deuxième étant la façon dont a été présenté ce film : avant tout comme une prouesse technique et visuelle et une histoire hollywoodienne (avec ce que cela comporte de gigantisme mais aussi de potentiel fédérateur). Or, ce qui m'a d'abord et avant tout passionnée, c'est son sens, et même sa pluralité de sens, et sa manière de faire sens. Un sens qui aurait aussi bien pu lui valoir de faire l'ouverture du sommet de Copenhague ou d'introduire la remise du prix nobel de la paix à Barack Obama mais avant d'expliciter ce point de vue, présentons d'abord l'intrigue dont l'originalité est incontestable.

    C'est par la voix off du protagoniste Jake Sully (Sam Worthington) que nous pénétrons dans cet univers. Année 2154.  Jake Sully est d'abord un ancien marine cloué dans un fauteuil roulant. Après la mort de son frère jumeau, Jake est recruté pour le remplacer et se rendre sur la planète Pandora où des groupes industriels exploitent un minerai pour résoudre la crise énergétique sur terre. A des années lumières de la terre, l'atmosphère de Pandora est toxique pour les humains, c'est la raison pour laquelle a été créé le programme Avatar qui permet à des pilotes humains de lier leur esprit à un avatar, un corps biologique commandé à distance, épousant les caractéristiques physiques de ses habitants (les Na'vis, créatures bleutées longilignes qui se meuvent avec beaucoup d'agilité et de grâce)  et capables de survivre dans cette atmosphère.  Ces avatars sont donc des hybrides créés génétiquement en croisant l'ADN humain avec celui des Na'vi. Sous la forme de son avatar, Jake retrouve donc l'usage de ses jambes. Sa mission consiste à infiltrer la population des Na'vi devenus des obstacles à l'exploitation du minerai. Sous la forme de son avatar, Jake va alors faire la connaissance d'une très belle Na'vi qui va lui sauver la vie...

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    Le principal atout d' « Avatar » c'est pour moi sa puissance métaphorique. Contre toute attente, cette explosion visuelle et budgétaire qui aurait pu n'être qu'un éblouissement sans fond vaut au contraire presque davantage pour son sens que pour sa forme. La forme n'est ainsi peut-être pas aussi spectaculaire que ce à quoi on aurait pu s'attendre (ce qui ne veut pas dire qu'elle ne l'est pas, elle l'est même prodigieusement à certains passages, nous donnant l'impression de nous envoler et survoler Pandora) en revanche le fond est d'une très intéressante polysémie. Sans doute d'abord un des plus beaux, originaux, vibrants  plaidoyers pour la défense de la planète. La planète Pandora ressemble ainsi à  une sorte d'Amazonie luxuriante où le végétal et l'animal règnent en maîtres, sorte de jardin d'Eden aussi fascinant que menaçant où des arbres gigantesques surplombent les autochtones. Un monde à la fois lointain et exotique et paradoxalement proche de nous. Un monde surtout très convoité pour ses ressources. Un monde en péril. Un monde qui, à l'image des synapses reliant nos neurones, est constitué  d'organismes vivants reliés les uns aux autres fonctionnant comme un système harmonieux et interdépendant.  Son centre, son cœur, son âme est un saule sublime et gigantesque appelé « Arbre des Âmes ».  L'arbre évidemment symbole de la respiration de notre propre planète dont il est le souffle et l'âme. Un arbre menacé comme l'est l'Amazonie. Comme l'est la planète Pandora (qui, telle une boîte de Pandore, libère ses maux quand on l'attaque, la nature se rebellant alors contre l'homme). Comme l'est notre planète. Le bleu et le vert, couleurs principales de Pandora contrastent ainsi avec cette atmosphère grisonnante qu'apportent les terriens et qui règne dans leur camp de base. L'harmonie  relie les Na'vi entre eux et à leur planète, à la nature  et a contrario les Terriens vivent dans l'affrontement.  

    Le sens est multiple puisque l'armée qui ravage Pandora pour en exploiter la terre fait aussi évidemment penser à l'intervention américaine en Irak, certaines scènes de combat et certaines armes rappelant aussi celles d'une autre guerre et notamment le napalm (on se croirait même par moment dans « Apocalypse now », la redoutable force de Wagner, en accompagnement, en moins). Cela pourrait aussi être la métaphore d'un monde dominé par le virtuel, ce dernier, paradoxalement coloré et exotique, prenant le pas sur un réel grisonnant, et le supplantant. Mais c'est aussi un hymne au rêve qui transcende les difficultés et handicaps, un hymne au pouvoir de l'imagination, cette imagination qui fait que, mêmes les deux jambes immobilisés, on peut faire un voyage des plus trépidants, voler et s'envoler vers une ailleurs fascinant, cette imagination qui peut donner corps, âme, vie à un peuple et une planète imaginaires.

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    Si paradoxalement le fond m'a plus intéressée que la forme, cela ne signifie évidemment pas pour autant que la seconde est inintéressante. Je ne sais pas si la 3D apporte forcément quelque chose, l'univers visuel étant suffisamment fort pour que nous nous y sentions immergés et la technique (la « performance capture » qui , grâce à un dispositif spécial, une sorte de casque de football américain sur lequel est posé une petite caméra et orientée vers les visages des comédiens enregistre ainsi avec une précision extrême les expressions et mouvements de leurs muscles faciaux donnant ainsi une bluffante impression de réalité aux Na'vi en images de synthèse et aux personnages sous leurs formes d'avatars) suffisant à les rendre vivants, et à ce que nous nous attachions à eux, à ce que leur combat devienne le nôtre (il est d'ailleurs le nôtre).  J'ai été moins sensible aux scènes de combat, certes explosives qu'aux scènes montrant ce peuple « communiant » (très beau plan où ils sont reliés les uns aux autres comme les racines d'un arbre, symbole de ce souffle de vie que l'arbre nous apporte et qui nous lie également) et en harmonie et possédant une force et une amplitude lyriques, épiques, et émotionnelles irrésistibles.

     Finalement, Avatar aurait pu être le plus spectaculaire des films d'auteurs si n'avait fait quelques concessions aux codes et à la morale hollywoodiens, si son scénario n'avait parfois été jalonné d'ellipses incrongrues, de raccourcis faciles et surtout si manichéen : le méchant colonel ( vraiment trop caricatural) qui extermine une population sans le moindre état d'âme, le rival jaloux qui cède sa place trop facilement, ou encore Neytiri qui succombe un peu trop vite au charme de Jake, de même que ce dernier est trop rapidement conquis par la planète Pandora et ses habitants. Par exemple, sans doute la facilité de compréhension a-t-elle rendu nécessaire que les Na'vi parlent plus souvent Anglais que leur propre langage dont rien que l'invention a dû pourtant nécessiter beaucoup de travail, mais je crois que Cameron avait donné suffisamment de force à ce monde pour que nous continuions ensuite à suivre et à nous intéresser à ses habitants même s'ils avaient continué à parler cette langue imaginaire qui au contraire contribuait davantage encore à les singulariser .

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     Plus de nuance dans l'écriture, de gradation, d'évolution, dans les sentiments des personnages, aurait donné encore plus d'âme à cet univers déjà si riche.  Avec « Titanic », James Cameron nous avait pourtant prouvé être capable de faire évoluer ses personnages, de faire évoluer subtilement les sentiments, à rendre poignants ses personnages et son histoire (qui sont ici certes attachants). Peut-être l'ampleur du projet l'a-t-il obligé à faire quelques concessions ou tout simplement à aller (trop) directement à l'essentiel. La structure est d'ailleurs assez similaire, les allers retours entre le présent et le passé de « Titanic » se rapprochant ici des allers retours entre le personnage « réel » et son avatar, avec une voix off du personnage principal comme élément liant entre les deux ( un personnage dont nous nous doutons donc qu'il survivra sous une forme ou une autre).

    Au final, « Avatar » n'est pas le film parfait, ni le film de la décennie tant attendu mais il reste une belle et forte expérience cinématographique, par moments visuellement vertigineuse,  une plongée palpitante dans un fascinant univers avec des personnages attachants (malgré et grâce au virtuel, à la technique), un vibrant et émouvant plaidoyer  pour que la planète conserve son âme et son souffle, un puissant message que la simplicité des rapports entre les personnages porte malgré tout (et peut-être d'ailleurs porté grâce à cela), et surtout  un voyage spectaculaire dans l'imaginaire qui en exalte la magnifique force, créatrice et salvatrice. Et c'est sans doute ce dernier élément qui m'a avant tout conquise...

    Et qui sait, à l'image de ce dernier plan, peut-être Pandora, en nous emmenant dans sa sublime (et menacée) nature nous ouvrira-t-elle les yeux sur la nôtre et ses périls ? Peut-être, en nous emmenant dans une autre réalité, nous ouvrira-t-elle les yeux sur la nôtre...et nous fera-t-elle prendre conscience du fait que, si la planète porte en elle ses propres ressources, sa propre sauvegarde, il nous appartient de veiller à sa si fragile harmonie...et de garder les yeux ouverts. Plus que jamais.

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  • Critique - « Au-delà » de Clint Eastwood avec Matt Damon, Cécile de France…

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    Depuis « Million dollar baby », en 2005, Clint Eastwood réalise désormais au rythme woodyallenien d’un film par an. D’ailleurs, là n’est pas le seul point commun entre le cinéma de Woody Allen et ce film de Clint Eastwood. Leurs derniers films sont hantés par la mort (qu’ils la dédramatisent par l’humour ou l’affrontent frontalement), et tout comme dans le dernier Woody Allen, Clint Eastwood a choisi la forme chorale, il a également tourné à Paris (Woody Allen sortira bientôt « Minuit à Paris »), a eu judicieusement recours à l’opéra pour exacerber l’intensité dramatique et cristalliser les sentiments des personnages ( opéra que Woody Allen a sublimement utilisé dans plusieurs films et notamment « Match point »), et traite ici du destin, et de ses méandres que Woody Allen a aussi souvent célébrés. Le destin est en effet ici un thème majeur de ce mélodrame qui s’assume comme tel sans être pour autant larmoyant (une caractéristique que j’avais en revanche trouvée insupportable dans « Million dollar baby » ou « L’échange). Je rapprocherais davantage « Au-delà » de « Sur la route de Madison » (je m’en explique plus bas) qui reste pour moi un des plus beaux films d’amour.

    « Au-delà » nous raconte les histoires  de trois personnages dont les vies sont dévastées à l’image de ce tsunami par lequel débute le film, un tsunami qui ravage tout sur son passage évidemment y compris les existences de ceux qui l’ont croisé. Marie (Cécile de France) est l’une de ces personnes. Emportée par la vague gigantesque, elle connaît une expérience de mort imminente avant de tenter de reprendre son métier de journaliste à Paris. Dans les quartiers pauvres de Londres, Marcus (George McLaren), un jeune garçon dont la mère est alcoolique perd son frère jumeau Jason. Et, à San Francisco,  Georges (Matt Damon) possède un don mais qui est pour lui une malédiction : il est médium et communique avec l’au-delà. C’est cet au-delà qui va les réunir et va leur permettre de retrouver le goût de la vie.

    Hier, je vous parlais de « 127 heures », le dernier film de Danny Boyle dont « Au-delà » est pour moi l’exact et subtil contraire.  Là où Danny Boyle par de vains effets de styles essaie à tout prix de pallier  la moindre seconde potentiellement ennuyeuse, Clint Eastwood prend le temps de tisser les fils de son histoire et des destins de ses personnages, de nous faire éprouver leur parcours vers le retour à la vie et leur voyage intérieur sans que, paradoxalement et au contraire du premier, cela soit ennuyeux.

    Peut-être mais pourquoi comparer ce film au chef d’oeuvre « Sur la route de Madison » me direz-vous ? Parce que « Sur la route de Madison » est (aussi) un hymne à ces instants fugaces et intenses qui modifient le cours du destin. Robert Kincaid dit ainsi que son amour pour la photographie avait sans doute pour but de le conduire jusque là, jusqu’à Francesca Johnson tout comme les drames vécus par les trois personnages principaux d’ « Au-delà » trouvent leur explication et leur résolution dans leur rencontre, cette « certitude qui n’arrive qu’une fois dans une vie » (cf « Sur la route de Madison »). Comme dans « Sur la route de Madison », le bonheur est ici un instant d’éternité fugace qui justifie et éclaire les drames de l’existence. Un message finalement résolument optimiste pour un homme âgé pourtant hanté par la mort comme en témoignait déjà « Gran Torino ».

    Clint Eastwood a par ailleurs eu l’intelligence de ne pas réaliser un film fantastique, de parler de l’au-delà en restant à hauteur d’homme. Sans doute cela en a-t-il dérouté certains qui s’attendaient à des effets spéciaux vertigineux (la bande-annonce très réussi est, à cet égard, assez trompeuse, rappelant celle des blockbusters, ce que « Au-delà » n’est pas). Même sans effets spéciaux la réalisation de Clint Eastwood est d’ailleurs toujours aussi élégante, maîtrisée et ingénieuse que ce soit pour filmer un tsunami dévastateur (là aussi à hauteur d’homme) ou le trouble amoureux. Excellente idée également que de donner des tonalités différentes aux trois lieux dans lesquels se déroule l’histoire. Dommage néanmoins que la partie française soit moins intéressante, un peu datée (le livre sur François Mitterrand sur lequel sans doute il reste beaucoup à dire mais qui n’est pas le sujet le plus novateur qui soit ou encore les décors d’une modernité aseptisée et caricaturale), et que Cécile de France (par ailleurs habituellement excellente actrice) donne l’impression de « jouer à la journaliste » et non de jouer une journaliste. Passionnantes (même si sans doute trop lentes pour certains, sans élans emphatiques) sont en revanche la quête de ce petit garçon pour communiquer avec son frère mort et celle de cet homme lui aussi en quête d’un double. Matt Damon une fois de plus excelle et derrière son apparence robuste laisse entrevoir les fragilités, les doutes, les espoirs de son personnage habité par cette force ou du moins ce pouvoir qui devient une faiblesse pour son existence.

    « Au-delà » n’est certainement pas le film trépidant que certains attendaient mais au contraire un film à hauteur d’hommes qui tisse peu à peu sa toile d’émotions en même temps que les destins de ses personnages et qui laisse une trace d’autant plus profonde et aboutit à un final d’autant plus bouleversant que le cheminement pour l’atteindre a été subtil et délicat et que tout le justifiait. Une réflexion sur la mort mais surtout un hymne à la vie (au-delà de la douleur, au-delà de la perte), à l’espoir retrouvé (qui n’est pas dans l’au-delà mais dans le dépassement de son appréhension et donc bel et bien là), à la beauté troublante et surprenante du destin, une histoire d’amour dont on ressort « en apesanteur » et qui témoigne une nouvelle fois du talent de mise en image  de (belles)histoires de Clint Eastwood (le scénario est ici signé Peter Morgan) et surtout de talentueux homme orchestre (réalisateur, compositeur et producteur avec un certain Spielberg Steven).

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  • Critique d' "Entre ses mains" d'Anne Fontaine avec Benoît Poelvoorde et Isabelle Carré (ce soir sur France 3)

    Ce soir sur France 3, à 20H35, ne manquez surtout pas "Entre ses mains" d'Anne Fontaine. Retrouvez mes quelques commentaires publiés lors de la sortie du film ci-dessous.

    Fascination. Voilà probablement le terme qui définirait le mieux le dernier film d’Anne Fontaine. Celle qu’exerce sur Claire (Isabelle Carré), assureur, Laurent, le singulier vétérinaire (Benoît Poelvoorde), venu déclarer un sinistre. Celle qu’exerce sur le spectateur ce film troublant et son duo d’acteurs étonnants. C’est bientôt Noël, c’est à Lille et un tueur en séries sévit depuis quelques jours. Leur rencontre se déroule a priori dans un cadre anodin mais peu à peu la quotidienneté va laisser la place à l’étrangeté d’une relation magnifiquement tragique…

    Progressivement, la caméra vacille et bascule avec Claire dans l’inéluctable, l’inénarrable. Progressivement elle va se retrouver aussi fragile qu’un animal blessé entre ses mains. Des mains qui soignent. Des mains qui tuent peut-être. Des mains qui hypnotisent. Poelvoorde incarne ici ce fauve face à son animalité, ce prédateur de femmes, qui comme les lions qu’il soigne fascinent et effraient. Telle est aussi Claire, (parfaite Isabelle Carré) fascinée et effrayée, blonde hitchcockienne dans l’obscurité tentatrice et menaçante, tentée et menacée. Guidée par une irrépressible attirance pour cet homme meurtri, peut-être meurtrier. Cet homme qui ne cherche pas le bonheur. Juste l’instant. Comme celui de leurs mains qui se frôlent ; de leurs silences et leurs fêlures qui les rapprochent, hors de leur tragique ou quotidienne réalité. Encore une fois Anne Fontaine explore l’irrationalité du désir avec subtilité et avec un salutaire anticonformisme. Benoît Poelvoorde, bouleversant, bouleversé, sidérant, exprime avec nuance l’ambivalence de ce personnage qui tue et donne à Claire le sentiment d’être vivante, qui devrait nous répugner et dont nous comprenons pourtant, (grâce au jeu des deux comédiens et grâce une subtile mise en scène centrée sur les silences et les regards) l’irrépressible sentiment qu’il inspire à Claire qui se met à chanter, à danser. A exister. Anne Fontaine dissèque brillamment chaque frémissement, chaque tremblement dans cette tranquille ville de Province soudainement en proie à la violence comme la tranquille Claire est en proie (la proie aussi) à celle de ses désirs. Les regards hésitants, égarés, déstabilisants, déstabilisés, de Poelvoorde, expriment une pluralité de possibles, l’impensable surtout. L’amour impossible est ici en effet amour impensable. Un film effroyablement envoûtant, dérangeant. Captivant. Fascinant, définitivement.

     

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  • Première d' "Une journée ordinaire" avec Anouchka et Alain Delon au théâtre des Bouffes Parisiens : j-1

    journée2.jpgDemain soir, vous pourrez retrouver ici mon récit de la première d' "Une journée ordinaire" à laquelle je serai mais en attendant retrouvez tous mes articles du cycle Alain Delon ci-dessous. Et si vous vous demandez pourquoi il y a un cycle Alain Delon sur ce blog, ces articles devraient répondre à cette question.

    Dossier spécial "Le Guépard" de Luchino Visconti avec vidéos d'Alain Delon

    Ouverture du cycle Melville à la Cinémathèque et critique du film "Le cercle rouge"

      La Piscine (critique)

      Borsalino (critique)

      Monsieur Klein (critique)

     Le Professeur (critique)

      "Plein soleil" (critique)

    Critiques de pièces de théâtre avec Alain Delon:

    "Lovers letters" (critique)

    "Sur la route de Madison" (critique)

    Autre:

    Mireille Darc met en scène Alain Delon pour l'opération "plus de vie"

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  • Les semi-finalistes à l'Oscar 2011 du meilleur film étranger : l'éviction de "Des hommes et des dieux"

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    hors.jpgLes 9 films semi-finalistes à l'Oscar du meiller film étranger ont été annoncés aujourd'hui avec deux mauvaises nouvelles (l'éviction de "Des hommes et des dieux" alors que Xavier Beauvois vient d'obtenir le prix Lumière du meilleur film étranger -et alors que très probablement il sera le grand favori aux César 2011, réponse vendredi- et la présence de l'horrible "Canine" de Yorgos Lanthimos ) mais aussi de bonnes nouvelles: la présence d'"Incendies" de Denis Villeneuve (dont je vous reparle bientôt), de "Biutiful" d'Inarritu et de "Hors la loi" de Rachid Bouchareb (je croise les doigts pour qu'il figure en "finale", un juste retour des choses après l'absurde polémique cannoise) injustement malmené par la critique. Des films qui ont en commun leur âpreté. J'y reviendrai.

    Les 9 semi-finalistes à l'Oscar du meilleur film étranger 2011:

    Algeria, “Hors la Loi” (“Outside the Law”), Rachid Bouchareb

    Canada, “Incendies,” Denis Villeneuve

                      
    Denmark, “In a Better World,” Susanne Bier


    Greece, “Dogtooth,” Yorgos Lanthimos

    Japan, “Confessions,” Tetsuya Nakashima,

    Mexico, “Biutiful,” Alejandro Gonzalez Inarritu

                      
    South Africa, “Life, above All,” Oliver Schmitz,

    Spain, “Tambien la Lluvia” (“Even the Rain”)  Iciar Bollain

    Sweden, “Simple Simon,” Andreas Ohman

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  • La liste des nommés aux César 2011 ...

    ...sera révèlée vendredi et largement commentée sur ce blog (Ajout du 21 janvier: cliquez ici pour lire mon article sur les nominations aux César 2011). En attendant je vous invite à revoir mes vidéos filmées en salle presse des César 2010 et retrouvez mon compte rendu des César 2010 en cliquant ici.

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  • Vidéo des révèlations des César 2011 par Zoe Cassavetes

    Je vous parlais il y a quelques jours des sélectionnés pour le César du meilleur espoir 2011. Voici la vidéo des 32 présélectionnés réalisée par Zoe Cassavetes.

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