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  • Exposition L'ART DE JAMES CAMERON à la Cinémathèque Française (04.04.2024/05.01.2025)

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    « Un voyage psychologique qui examine le pouvoir des rêves ». Le ton est donné, par ces mots, dès l'entrée, par James Cameron lui-même. Un voyage à travers six décennies de création, grâce à une sélection d’œuvres qui nous invitent à « rêver les yeux grand ouvert ».

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    L’art de James Cameron : ainsi s’intitule l’exposition que La Cinémathèque consacre au cinéaste à partir de demain jusqu'au 5 janvier 2025, centrée sur la trajectoire des idées, la manière dont elles naissent et croissent, avec une large part consacrée à son processus créatif et à ses dessins, d'une grande maîtrise. Pour James Cameron qui dit «peindre avec la lumière», les dessins sont ainsi des «phares qui éclairent différemment les films. »

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    Cinéphile et lecteur avide, amateur de science-fiction, James Cameron perfectionne d'abord son art, très jeune, en s’inspirant de ses œuvres préférées issues de la pop culture. L’exposition permet aussi de découvrir une série de projets de films de science-fiction qu’il a développés  pendant ses études à l’université de Fullerton, des projets qui n’ont jamais vu le jour mais qui ont nourri son œuvre future.

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    L’exposition met aussi en relief  sa fascination pour l’Intelligence Artificielle, la robotique et les techniques d’augmentation mécanique du corps humain. Mais aussi sa fascination pour les océans dont il a visité en personne les profondeurs, avec notamment plus d’une dizaine d’expéditions sur l’épave du Titanic. Il détient même le record de la première plongée en solo en 2012 à bord d’un mini sous-marin qu’il a contribué à concevoir jusqu’au point le plus profond de la planète, dans la fosse des Mariannes.

    Cette exposition est avant tout une ode à l’imaginaire, à la poursuite de ses rêves d’enfance, même quand ils sont nourris de visions cauchemardesque (le spectre de la destruction de masse plane ainsi sur de nombreux films de James Cameron). Il se définit ainsi comme un "conteur d’histoire".

    Le thème du passage est aussi au cœur de son œuvre : de la vie à la mort, du futur au passé, ou à travers la mémoire. Mais aussi son respect profond pour notre planète, dont il souligne la fragilité de l’écosystème face au progrès humain débridé. Il milite ainsi activement pour la préservation de l’environnement, pas seulement à travers ses films, évidemment dans Avatar mais aussi dans Titanic,  certes une histoire d'amour mais aussi une histoire intemporelle et universelle, d'orgueil, d'arrogance et de lâcheté, une tragédie métaphorique des maux de l'humanité, une course au gigantisme et à la vitesse au détriment de l’être humain et de la nature, qui fait s'entrelacer mort et amour, éphémère et éternité.

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    Parmi de nombreuses pépites rares et inédites issues des archives privées du cinéaste, vous pourrez voir le scénario original de Titanic, des bustes conceptuels pour plusieurs personnages de Na’vi et avatars d'Avatar...ou même les affiches de films qu'il concevait à ses débuts.

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    Une leçon de cinéma  (« Un personnage n’est jamais qu’une simple esquisse mais qui se doit d’être vraiment convaincante. «). Mais surtout une invitation à rêver coûte que coûte, à croire en la folie de son imaginaire, à se laisser porter par ses passions : « La passion nourrit la créativité et l’ingéniosité. » , « Beaucoup de personnes talentueuses n'ont pas pu accomplir leurs rêves parce qu’elles y ont trop réfléchi, qu’elles se sont montrées trop timides et réticentes à faire un saut vers l’inconnu. »

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    Comme chacune des expositions de la Cinémathèque, "L'art de James Cameron" nous donne envie de (re)plonger dans l'œuvre du cinéaste à l'honneur et nous rappelle la magie incomparable du cinéma qui nous permet de "rêver les yeux grand ouvert", mais aussi de regarder en face notre réalité tout en nous en extirpant avec délice, un temps suspendu, comme l'est celui de cette visite.

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    Ci-dessus, un de mes souvenirs les plus marquants de conférence de presse et exposition à La Cinémathèque, en 2015. Retrouvez ici mon article consacrée à l'exposition Scorsese à La Cinémathèque Française en 2015. 

  • Critique de TITANIC de James Cameron de retour au cinéma le 8 février 2023 (en version restaurée 3D)

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    A l'occasion de son 25ème anniversaire, Titanic de James Cameron sera de retour en salles dans une version restaurée 3D HDR et HFR, le  8 février 2023. L'occasion pour moi de vous parler à nouveau de ce film de tous les superlatifs : il reste numéro 1 en France en nombre d'entrées avec 21, 77 millions de spectateurs, le film occupe la 3ème place au box-office mondial de tous les temps avec 2,2 milliards de dollars de recettes, il est avec Ben-Hur le film ayant été le plus récompensé aux Oscars avec 11 statuettes remportés (pour 14 nominations), la BO composée par James Horner est plus vendue de tous les temps...Rares sont en effet les films à s’être ainsi transformés en phénomènes de société. 

    Southampton, 10 avril 1912. L’évènement est international. Le paquebot le plus grand et le plus moderne du monde, réputé insubmersible, le "Titanic" qui doit son nom à son gigantisme, appareille pour son premier voyage, une transatlantique en direction de New York. Quatre jours plus tard, il heurte un iceberg avant de sombrer dans les eaux glaciales de l’Atlantique.

    Jack Dawson (Leonardo DiCaprio), un artiste pauvre et libre comme l’air, gagne son billet de 3ème classe au poker et embarque in extremis. De son côté, en première classe, la jeune Rose DeWitt Bukater (Kate Winslet) embarque avec son futur époux, Caledon Hockley (Billy Zane), aussi emprisonnée dans les conventions et dans un avenir cadenassé que Jack est libre de toute entrave. Rose va tenter de se suicider en se jetant d’un pont du paquebot. Jack va la sauver. Ils vont tomber amoureux et vivre une histoire d’amour intense, éphémère et éternelle, au milieu du chaos.

    Des années plus tard, Brock Lovett coordonne une équipe de fouilles de l'épave du Titanic. Lors d'une plongée en sous-marin, il espère enfin retrouver le Cœur de l'Océan, un bijou inestimable, porté par Louis XVI. Le coffre-fort qu’il remonte des profondeurs ne contient qu'un dessin représentant une jeune fille nue portant le bijou.

    Une dame très âgée, Rose Calvert, découvre ce dessin à la télévision. Elle appelle Lovett en affirmant être la jeune fille en question…

    Il faut le dire d'emblée : le résultat de la 3D est saisissant. Jamais encore la 3D ne m'avait semblée avoir cet impact (d'ailleurs, jamais encore la 3D ne m'avait semblée avoir d'impact tout court)... L'immersion est immédiate et l'émotion au rendez-vous. L’éclat de la photographie mais surtout la précision, le souci du détail nous fascinent et immergent immédiatement dans cette aventure tragique et romanesque. Une poupée de porcelaine. Une brosse. Un miroir brisé. Une chaussure. Un coffre…Tous ces objets qui flottent au milieu de l’épave semblent terriblement réels et rendent soudain particulièrement palpable et tangible l’humanité de la tragédie qui s’y est déroulée et de ceux qui l’ont vécue, et nous embarquent dès le début dans l’aventure bien que nous la connaissions par cœur.

    La 3D n'est pas ici un gadget mais un véritable atout qui procure au spectateur de vraies sensations et émotions, que ce soit dans les premières scènes à Southampton au cours desquelles nous découvrons le paquebot et où nous avons l’impression d’être dominés par son gigantisme et sa majesté ou dans les scènes du naufrage. Quand le navire apparaît dans toute sa splendeur, nous oublions qu’il n’est déjà plus qu’une épave engloutie, pour embarquer et croire qu’il est réellement insubmersible. Quand, beaucoup plus tard, le paquebot se lève, comme un mourant émet son dernier râle, avant de sombrer à jamais, tout en rejetant ses passagers à la mer, quand le silence précède le terrifiant fracas, la scène nous glace d’effroi.

    Les scènes intimistes sont presque plus impressionnantes encore que les scènes à grand spectacle tant le spectateur a l'impression d'être un intrus, de s'immiscer dans une sphère privée, et pas seulement d'en être spectateur. Et lorsque les mains de Jack et Rose se frôlent et s’étreignent, ou lorsque Jack peint Rose dénudée, nous avons presque envie de retenir notre souffle pour ne pas les déranger, tant leur trouble irradie l’écran.

    Grâce à la 3D, le danger, aussi, devient palpable, la somptuosité des décors ensuite ravagée est plus éblouissante encore, mais surtout la lâcheté, le courage, la beauté nous happent et heurtent plus que jamais. La scène où Rose déambule dans les couloirs en cherchant de l'aide nous donne la sensation magique et inquiétante d'être à ses côtés, tétanisés par le danger, révoltés par la couardise de certains passages, et lors de celle où Jack et Rose s'enlacent et "volent", la sensation est étourdissante comme si nous virevoltions aussi.

    Si Titanic était déjà romanesque, flamboyant et spectaculaire, cette conversion le transforme en une expérience exaltante, vertigineuse et parfois effroyable grâce à la profondeur de champ et grâce au souci du détail qui sont alors flagrants (tasse de porcelaine ou vestiges du naufrage, tout semble, pas seulement exister sur l’écran, mais prendre vie sous nos yeux).

     L’écriture presque schématique, voire dichotomique, est toujours aussi efficace. Les pauvres opposés aux riches. Le courage à la lâcheté. La raison à l’amour. L’insouciance à la gravité. La liberté de Jack opposée à l’enfermement de Rose. La clairvoyance de Jack opposée à l’aveuglement de ceux qui entourent Rose. Le silence de mort de la 1ère classe face à la musique et au rythme effréné de la gigue irlandaise dans la 3ème. L’éphémère et l’éternité qui ne s’opposent pas mais que réunit la catastrophe. Les sentiments y sont simples voire simplistes et manichéens mais tout est là pour nous étonner avec ce que nous attendons. Le mélange du spectaculaire et de l’intime, de la tragédie et de l’amour nous rappellent les plus grandes fresques (Autant en emporte le vent -ah, que serait l’incendie de Tara en 3D ?-,  Docteur Jivago) ou histoires d’amour (Casablanca, Le dernier métro) dans lesquelles la menace gronde (souvent la guerre) et renforce les sentiments alors confrontés aux obstacles (ici, la nature, la société). Titanic parvient à être à la fois un film catastrophe épique et une histoire d’amour vibrante sans que l’un prenne le pas sur l’autre, mais au contraire en se renforçant mutuellement. Un soufflé épique qui nous emporte contre notre raison même qui nous avertit de ces défauts comme certains personnages caricaturaux nous le rappellent comme l’égoïste, médiocre, odieux au possible fiancé de Rose ou comme une certaine outrance dans le mélodrame. Qu’importe !   

    Avec la 3D, les traits de Leonardo DiCaprio et Kate Winslet que nous avons vus grandir apparaissent dans leur éclat et l’innocence de leur jeunesse, et les visages blafards qui flottent sur l’eau n’en sont que plus redoutables, en miroir de cette splendeur passée et si proche. Il est d’ailleurs injuste que, contrairement à Kate Winslet, Leonardo Di Caprio n’ait pas été nommé aux Oscars comme meilleur acteur. Si la première interprète l’impétueuse, passionnée, fière et lumineuse Rose avec vigueur et talent, Leonardo DiCaprio, sans doute incarne-t-il un personnage trop lisse pour certains (mais il prouvera par la suite à quel point il peut incarner toutes les nuances et des rôles beaucoup plus sombres), il n’en est pas moins parfait dans son personnage d’artiste vagabond, libre, faussement désinvolte, malin, séduisant et courageux. Dans le chef d’œuvre de Sam Mendes,  Les noces rebelles , Kate Winslet et Leonardo DiCaprio, réunis à nouveau, ont d’ailleurs su prouver qu’ils étaient de grands acteurs (aux choix judicieux), dans des rôles qui sont à l’opposé de leurs rôles romantiques de Rose et Jack.

    Alors, bien sûr, l'art c'est aussi de laisser place à l'imaginaire du spectateur et sans doute ce nouveau procédé est-il une manière de prendre le spectateur par la main, de lui dicter ce qu'il doit regarder et même éprouver, ce qui pourrait faire s'apparenter le cinéma à une sorte de parc d'attraction abêtissant mais ce tour de manège-là est tellement étourdissant que ce serait faire preuve de mauvaise foi que de bouder notre plaisir.

    Ce Titanic en 3D permet de revisiter le film de James Cameron. Ou quand le cinéma devient une expérience au service de l'émotion, des sensations mais surtout du film et du spectateur. Vous aurez l’impression étrange et vertigineuse d'être réellement impliqués dans une des plus belles histoires d'amour de l'histoire du cinéma. Histoire d'amour mais aussi histoire intemporelle et universelle, d'orgueil, d'arrogance et de lâcheté, une tragédie métaphorique des maux de l'humanité, une course au gigantisme et à la vitesse au détriment de l’être humain et de la nature, qui fait s'entrelacer mort et amour, éphémère et éternité, et qui reste aussi actuelle et émouvante 15 ans après. Un film avec de la profondeur (dans les deux sens du terme désormais), et pas un simple divertissement. Un moment de nostalgie aussi pour ceux qui, comme moi, l'ont vu en salles lors de sa sortie et pour qui ce sera aussi une romantique réminiscence que de redécouvrir les amants immortels, "Roméo et Juliette" du XXème siècle, et de sombrer avec eux, avant de retrouver la lumière du jour et de quitter à regrets les eaux tumultueuses de l’Atlantique et cette histoire d’amour rendue éternelle par les affres du destin, et par la magie du cinéma.

    Le 8 février, plongez au "cœur de l'océan" et au cœur du cinéma... Achetez votre billet pour embarquer sur le Titanic (vous en aurez vraiment l’impression), je vous promets que vous ne regretterez pas le voyage, cette expérience unique, magique, étourdissante, réjouissante : définition du cinéma (du moins, de divertissement) finalement porté ici à son paroxysme! A (re)voir et vivre absolument.

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 0 commentaire
  • Critique de TITANIC de James Cameron à 20H55 sur TF1 ce 18 décembre 2016

    La critique ci-dessous est celle que j’avais publiée suite à l’avant-première de la version 3D.

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    Rares sont les films à s’être transformés en phénomènes de société. « Titanic » fait partie de ceux-là. 11 Oscars pour 14 nominations. 20, 7 millions d’entrées en France où il obtint le César du meilleur film étranger mais surtout un projet lui-même titanesque avec un budget de production de 200 000 000$  qui a connu un succès mondial retentissant avec des recettes atteignant 600 788 188 $ aux Etats-Unis et 1 843 201 268 $ dans le monde entier.

    Evidemment, on se dit que ressortir le film 15 ans après, fut-ce (ou justement parce que) en 3D, relève de l’opération commerciale, de surcroit sachant que cela tombe l’année du centenaire du naufrage. « Titanic  en 3D » (en salles à nouveau, un 4 avril, le naufrage a eu lieu le 14 avril 1912) n’est-il qu’une opération commerciale ? La 3D apporte-t-elle vraiment une valeur ajoutée à la version initiale ? 15 ans après, ce nouveau projet pharaonique qui a coûté 18 millions de dollars, nécessité 300 techniciens et 60 semaines de travail, rend-il le film  plus fascinant  ou n’est-il que de la poudre aux yeux?

     

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    Southampton, 10 avril 1912. L’évènement est international. Le paquebot le plus grand et le plus moderne du monde, réputé insubmersible, le « Titanic » qui doit son nom à son gigantisme, appareille pour son premier voyage, une transatlantique en direction de New York. Quatre jours plus tard, il heurte un iceberg avant de sombrer dans les eaux glaciales de l’Atlantique.

     Jack Dawson (Leonardo DiCaprio), un artiste pauvre et libre comme l’air, gagne son billet de 3ème classe au poker et embarque in extremis. De son côté, en première classe, la jeune Rose DeWitt Bukater (Kate Winslet) embarque avec son futur époux, Caledon Hockley (Billy Zane), aussi emprisonnée dans les conventions et dans un avenir cadenassé que Jack est libre de toute entrave. Rose va tenter de se suicider en se jetant d’un pont du paquebot. Jack va la sauver. Ils vont tomber amoureux et vivre une histoire d’amour intense, éphémère et éternelle, au milieu du chaos.

    Des années plus tard, Brock Lovett coordonne une équipe de fouilles de l’épave du Titanic. Lors d’une plongée en sous-marin, il espère enfin retrouver le Cœur de l’Océan, un bijou inestimable, porté par Louis XVI. Le coffre-fort qu’il remonte des profondeurs ne contient qu’un dessin représentant une jeune fille nue portant le bijou.

    Une dame très âgée, Rose Calvert, découvre ce dessin à la télévision. Elle appelle Lovett en affirmant être la jeune fille en question…

    Il faut le dire d’emblée : le résultat est saisissant. Jamais encore la 3D ne m’avait semblée avoir cet impact (d’ailleurs, jamais encore la 3D ne m’avait semblée avoir d’impact tout court)… L’immersion est immédiate et l’émotion au rendez-vous. L’éclat de la photographie mais surtout la précision, le souci du détail nous fascinent et immergent immédiatement dans cette aventure tragique et romanesque. Une poupée de porcelaine. Une brosse. Un miroir brisé. Une chaussure. Un coffre…Tous ces objets qui flottent au milieu de l’épave semblent terriblement réels et rendent soudain particulièrement palpable et tangible l’humanité de la tragédie qui s’y est déroulée et de ceux qui l’ont vécue, et nous embarquent dès le début dans l’aventure bien que nous la connaissions par cœur.

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     La 3D n’est pas ici un gadget mais un véritable atout qui procure au spectateur de vraies sensations et émotions, que ce soit dans les premières scènes à Southampton au cours desquelles nous découvrons le paquebot et où nous avons l’impression d’être dominés par son gigantisme et sa majesté ou dans les scènes du naufrage. Quand le navire apparaît dans toute sa splendeur, nous oublions qu’il n’est déjà plus qu’une épave engloutie, pour embarquer et croire qu’il est réellement insubmersible. Quand, beaucoup plus tard, le paquebot se lève, comme un mourant émet son dernier râle, avant de sombrer à jamais, tout en rejetant ses passagers à la mer, quand le silence précède le terrifiant fracas, la scène nous glace d’effroi.

    Les scènes intimistes sont presque plus impressionnantes encore que les scènes à grand spectacle tant le spectateur a l’impression d’être un intrus, de s’immiscer dans une sphère privée, et pas seulement d’en être spectateur. Et lorsque les mains de Jack et Rose se frôlent et s’étreignent, ou lorsque Jack peint Rose dénudée, nous avons presque envie de retenir notre souffle pour ne pas les déranger, tant leur trouble irradie l’écran.

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     Grâce à la 3D, le danger, aussi, devient palpable, la somptuosité des décors ensuite ravagée est plus éblouissante encore, mais surtout la lâcheté, le courage, la beauté  nous happent et heurtent plus que jamais. La scène où Rose déambule dans les couloirs en cherchant de l’aide nous donne la sensation magique et inquiétante d’être à ses côtés, tétanisés par le danger, révoltés par la couardise de certains passages, et lors de celle où Jack et Rose s’enlacent et « volent », la sensation est étourdissante comme si nous virevoltions aussi.

    Si « Titanic » était déjà romanesque, flamboyant et spectaculaire, cette conversion le transforme en une expérience exaltante, vertigineuse et parfois effroyable grâce à la profondeur de champ et grâce au souci du détail qui sont alors flagrants (tasse de porcelaine ou vestiges du naufrage, tout semble, pas seulement exister sur l’écran, mais prendre vie sous nos yeux).

    L’intrigue n’a pas changé, aucune scène n’a été ajoutée ou modifiée. L’écriture presque schématique, voire dichotomique, est toujours aussi efficace. Les pauvres opposés aux riches. Le courage à la lâcheté. La raison à l’amour. L’insouciance à la gravité. La liberté de Jack opposée à l’enfermement de Rose. La clairvoyance de Jack opposée à l’aveuglement de ceux qui entourent Rose. Le silence de mort de la 1ère classe face à la musique et au rythme effréné de la gigue irlandaise dans la 3ème. L’éphémère et l’éternité qui ne s’opposent pas mais que réunit la catastrophe. Les sentiments y sont simples voire simplistes et manichéens mais tout est là pour nous étonner avec ce que nous attendons. Le mélange du spectaculaire et de l’intime, de la tragédie et de l’amour nous rappellent les plus grandes fresques (« Autant en emporte le vent » -ah, que serait l’incendie de Tara en 3D ?-, « Docteur Jivago ») ou histoires d’amour (« Casablanca », « Le dernier métro ») dans lesquelles la menace gronde (souvent la guerre) et renforce les sentiments alors confrontés aux obstacles (ici, la nature, la société). « Titanic » parvient à être à la fois un film catastrophe épique et une histoire d’amour vibrante sans que l’un prenne le pas sur l’autre, mais au contraire en se renforçant mutuellement. Un soufflé épique qui nous emporte contre notre raison même qui nous avertit de ces défauts comme certains personnages caricaturaux nous le rappellent comme l’égoïste, médiocre, odieux au possible fiancé de Rose ou comme une certaine outrance dans le mélodrame. Qu’importe ! Comme lorsque nous vivons une histoire d’amour, « Titanic » nous charme et nous envoûte, nous emporte dans cette aventure trépidante et nous rend sourds à notre raison.

    Avec la 3D, les traits de Leonardo DiCaprio et Kate Winslet que nous avons vus grandir apparaissent dans leur éclat et l’innocence de leur jeunesse, et les visages blafards qui flottent sur l’eau n’en sont que plus redoutables, en miroir de cette splendeur passée et si proche. Il est d’ailleurs injuste que, contrairement à Kate Winslet, Leonardo Di Caprio n’ait pas été nommé aux Oscars comme meilleur acteur. Si la première interprète l’impétueuse, passionnée, fière et lumineuse Rose avec vigueur et talent, Leonardo DiCaprio, sans doute incarne-t-il un personnage trop lisse pour certains (mais il prouvera par la suite à quel point il peut incarner toutes les nuances et des rôles beaucoup plus sombres, notamment dans « Shutter island » de Martin Scorsese ou récemment encore dans « J.Edgar » de Clint Eastwood), il n’en est pas moins parfait dans son personnage d’artiste vagabond, libre, faussement désinvolte, malin, séduisant et courageux. Dans le chef d’œuvre de Sam Mendes, « Les noces rebelles », Kate Winslet et Leonardo DiCaprio, réunis à nouveau, ont d’ailleurs su prouver qu’ils étaient de grands acteurs (aux choix judicieux), dans des rôles qui sont à l’opposé de leurs rôles romantiques de Rose et Jack.

    Alors, bien sûr, l’art c’est aussi de laisser place à l’imaginaire du spectateur et sans doute ce nouveau procédé est-il une manière de prendre le spectateur par la main, de lui dicter ce qu’il doit regarder et même éprouver, ce qui pourrait faire s’apparenter le cinéma à une sorte de parc d’attraction abêtissant mais ce tour de manège-là est tellement étourdissant que ce serait faire preuve de mauvaise foi que de bouder notre plaisir.

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    Ce « Titanic » 2012 permet de revisiter le film de James Cameron. Ou quand le cinéma devient une expérience au service de l’émotion, des sensations mais surtout du film et du spectateur. Vous aurez l’impression étrange et vertigineuse d’être réellement impliqués dans une des plus belles histoires d’amour de l’histoire du cinéma. Histoire d’amour mais aussi histoire intemporelle et universelle, d’orgueil, d’arrogance et de lâcheté, une tragédie métaphorique des maux de l’humanité, une course au gigantisme et à la vitesse au détriment de l’être humain et de la nature, qui fait s’entrelacer mort et amour, éphémère et éternité, et qui reste aussi actuelle et émouvante 15 ans après. Un film avec de la profondeur (dans les deux sens du terme désormais), et pas un simple divertissement. Un moment de nostalgie aussi pour ceux qui, comme moi, l’ont vu en salles il y a 15 ans et pour qui ce sera aussi une romantique réminiscence que de redécouvrir les amants immortels, « Roméo et Juliette » du XXème siècle, et de sombrer avec eux, avant de retrouver la lumière du jour et de quitter à regrets les eaux tumultueuses de l’Atlantique et cette histoire d’amour rendue éternelle par les affres du destin, et par la magie du cinéma.

    Ce dimanche, plongez au « cœur de l’océan » et au cœur du cinéma… Achetez votre billet pour embarquer sur le Titanic (vous en aurez vraiment l’impression), je vous promets que vous ne regretterez pas le voyage, cette expérience unique, magique, étourdissante, réjouissante : définition du cinéma (du moins, de divertissement) finalement porté ici à son paroxysme! A (re)voir et vivre absolument.

  • Critique - AVATAR de JAMES CAMERON à 20H55 sur TF1

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    Avatar. Un film évènement, un projet que James Cameron a porté pendant 15 ans. Un budget de plus de 300 millions de dollars, un projet pharaonique sur lequel pas moins de  1000 personnes ont travaillé. Un buzz savamment orchestré avec 15 minutes projetées dans le monde entier le 21 août qui précédait sa sortie. La contrepartie de tout cela : une attente énorme et une quasi-obligation d'être la hauteur des sommes colossales investies (le rêve n'a pas de prix me direz-vous et ce n'est pas moi qui vous contredirai sur ce point) et surtout de l'attente suscitée. C'est une des deux raisons qui font que (pour moi en tout cas) le buzz a davantage nui au film qu'il ne l'a servi, plaçant la barre de l'attente d'emblée extrêmement haut. La deuxième étant la façon dont a été présenté ce film : avant tout comme une prouesse technique et visuelle et une histoire hollywoodienne (avec ce que cela comporte de gigantisme mais aussi de potentiel fédérateur). Or, ce qui m'a d'abord et avant tout passionnée, c'est son sens, et même sa pluralité de sens, et sa manière de faire sens.

    C'est par la voix off du protagoniste Jake Sully (Sam Worthington) que nous pénétrons dans cet univers. Année 2154.  Jake Sully est d'abord un ancien marine cloué dans un fauteuil roulant. Après la mort de son frère jumeau, Jake est recruté pour le remplacer et se rendre sur la planète Pandora où des groupes industriels exploitent un minerai pour résoudre la crise énergétique sur terre. A des années lumières de la terre, l'atmosphère de Pandora est toxique pour les humains, c'est la raison pour laquelle a été créé le programme Avatar qui permet à des pilotes humains de lier leur esprit à un avatar, un corps biologique commandé à distance, épousant les caractéristiques physiques de ses habitants (les Na'vis, créatures bleutées longilignes qui se meuvent avec beaucoup d'agilité et de grâce)  et capables de survivre dans cette atmosphère.  Ces avatars sont donc des hybrides créés génétiquement en croisant l'ADN humain avec celui des Na'vi. Sous la forme de son avatar, Jake retrouve donc l'usage de ses jambes. Sa mission consiste à infiltrer la population des Na'vi devenus des obstacles à l'exploitation du minerai. Sous la forme de son avatar, Jake va alors faire la connaissance d'une très belle Na'vi qui va lui sauver la vie...

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    Le principal atout d' « Avatar » c'est pour moi sa puissance métaphorique. Contre toute attente, cette explosion visuelle et budgétaire qui aurait pu n'être qu'un éblouissement sans fond vaut au contraire presque davantage pour son sens que pour sa forme. La forme n'est ainsi peut-être pas aussi spectaculaire que ce à quoi on aurait pu s'attendre (ce qui ne veut pas dire qu'elle ne l'est pas, elle l'est même prodigieusement à certains passages, nous donnant l'impression de nous envoler et survoler Pandora) en revanche le fond est d'une très intéressante polysémie. Sans doute d'abord un des plus beaux, originaux, vibrants  plaidoyers pour la défense de la planète. La planète Pandora ressemble ainsi à  une sorte d'Amazonie luxuriante où le végétal et l'animal règnent en maîtres, sorte de jardin d'Eden aussi fascinant que menaçant où des arbres gigantesques surplombent les autochtones. Un monde à la fois lointain et exotique et paradoxalement proche de nous. Un monde surtout très convoité pour ses ressources. Un monde en péril. Un monde qui, à l'image des synapses reliant nos neurones, est constitué  d'organismes vivants reliés les uns aux autres fonctionnant comme un système harmonieux et interdépendant.  Son centre, son cœur, son âme est un saule sublime et gigantesque appelé « Arbre des Âmes ».  L'arbre évidemment symbole de la respiration de notre propre planète dont il est le souffle et l'âme. Un arbre menacé comme l'est l'Amazonie. Comme l'est la planète Pandora (qui, telle une boîte de Pandore, libère ses maux quand on l'attaque, la nature se rebellant alors contre l'homme). Comme l'est notre planète. Le bleu et le vert, couleurs principales de Pandora contrastent ainsi avec cette atmosphère grisonnante qu'apportent les terriens et qui règne dans leur camp de base. L'harmonie  relie les Na'vi entre eux et à leur planète, à la nature  et a contrario les Terriens vivent dans l'affrontement.  

    Le sens est multiple puisque l'armée qui ravage Pandora pour en exploiter la terre fait aussi évidemment penser à l'intervention américaine en Irak, certaines scènes de combat et certaines armes rappelant aussi celles d'une autre guerre et notamment le napalm (on se croirait même par moment dans « Apocalypse now », la redoutable force de Wagner, en accompagnement, en moins). Cela pourrait aussi être la métaphore d'un monde dominé par le virtuel, ce dernier, paradoxalement coloré et exotique, prenant le pas sur un réel grisonnant, et le supplantant. Mais c'est aussi un hymne au rêve qui transcende les difficultés et handicaps, un hymne au pouvoir de l'imagination, cette imagination qui fait que, mêmes les deux jambes immobilisés, on peut faire un voyage des plus trépidants, voler et s'envoler vers une ailleurs fascinant, cette imagination qui peut donner corps, âme, vie à un peuple et une planète imaginaires.

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    Si paradoxalement le fond m'a plus intéressée que la forme, cela ne signifie évidemment pas pour autant que la seconde est inintéressante. Je ne sais pas si la 3D apporte forcément quelque chose, l'univers visuel étant suffisamment fort pour que nous nous y sentions immergés et la technique (la « performance capture » qui , grâce à un dispositif spécial, une sorte de casque de football américain sur lequel est posé une petite caméra et orientée vers les visages des comédiens enregistre ainsi avec une précision extrême les expressions et mouvements de leurs muscles faciaux donnant ainsi une bluffante impression de réalité aux Na'vi en images de synthèse et aux personnages sous leurs formes d'avatars) suffisant à les rendre vivants, et à ce que nous nous attachions à eux, à ce que leur combat devienne le nôtre (il est d'ailleurs le nôtre).  J'ai été moins sensible aux scènes de combat, certes explosives qu'aux scènes montrant ce peuple « communiant » (très beau plan où ils sont reliés les uns aux autres comme les racines d'un arbre, symbole de ce souffle de vie que l'arbre nous apporte et qui nous lie également) et en harmonie et possédant une force et une amplitude lyriques, épiques, et émotionnelles irrésistibles.

     Finalement, Avatar aurait pu être le plus spectaculaire des films d'auteurs si n'avaient été faites quelques concessions aux codes et à la morale hollywoodiens, si son scénario n'avait parfois été jalonné d'ellipses incongrues, de raccourcis faciles et surtout si manichéen : le méchant colonel ( vraiment trop caricatural) qui extermine une population sans le moindre état d'âme, le rival jaloux qui cède sa place trop facilement, ou encore Neytiri qui succombe un peu trop vite au charme de Jake, de même que ce dernier est trop rapidement conquis par la planète Pandora et ses habitants. Par exemple, sans doute la facilité de compréhension a-t-elle rendu nécessaire que les Na'vi parlent plus souvent Anglais que leur propre langage dont rien que l'invention a dû pourtant nécessiter beaucoup de travail, mais je crois que Cameron avait donné suffisamment de force à ce monde pour que nous continuions ensuite à suivre et à nous intéresser à ses habitants même s'ils avaient continué à parler cette langue imaginaire qui au contraire contribuait davantage encore à les singulariser.

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     Plus de nuance dans l'écriture, de gradation, d'évolution, dans les sentiments des personnages, aurait donné encore plus d'âme à cet univers déjà si riche.  Avec « Titanic » (cliquez ici pour en lire ma critique), James Cameron nous avait pourtant prouvé être capable de faire évoluer ses personnages, de faire évoluer subtilement les sentiments, à rendre poignants ses personnages et son histoire (qui sont ici certes attachants). Peut-être l'ampleur du projet l'a-t-elle obligé à faire quelques concessions ou tout simplement à aller (trop) directement à l'essentiel. La structure est d'ailleurs assez similaire, les allers retours entre le présent et le passé de « Titanic » se rapprochant ici des allers retours entre le personnage « réel » et son avatar, avec une voix off du personnage principal comme élément liant entre les deux ( un personnage dont nous nous doutons donc qu'il survivra sous une forme ou une autre).

    Au final, « Avatar » n'est pas le film parfait, ni le film de la décennie tant attendu mais il reste une belle et forte expérience cinématographique, par moments visuellement vertigineuse,  une plongée palpitante dans un fascinant univers avec des personnages attachants (malgré et grâce au virtuel, à la technique), un vibrant et émouvant plaidoyer  pour que la planète conserve son âme et son souffle, un puissant message que la simplicité des rapports entre les personnages porte malgré tout (et peut-être d'ailleurs porté grâce à cela), et surtout  un voyage spectaculaire dans l'imaginaire qui en exalte la magnifique force, créatrice et salvatrice. Et c'est sans doute ce dernier élément qui m'a avant tout conquise...

    Et qui sait, à l'image de ce dernier plan, peut-être Pandora, en nous emmenant dans sa sublime (et menacée) nature nous ouvrira-t-elle les yeux sur la nôtre et ses périls ? Peut-être, en nous emmenant dans une autre réalité, nous ouvrira-t-elle les yeux sur la nôtre...et nous fera-t-elle prendre conscience du fait que, si la planète porte en elle ses propres ressources, sa propre sauvegarde, il nous appartient de veiller à sa si fragile harmonie...et de garder les yeux ouverts. Plus que jamais.

  • Critique d' "Avatar" de James Cameron (ce soir sur Canal +)

    Ce soir, à 20H50, sur Canal+ sera diffusé le film évènement "Avatar" de James Cameron, prouesse technique beaucoup plus que réussite scénaristique. Je vous en laisse juges (la critique ci-dessous a été publiée suite à l'avant-première du film), pendant ce temps moi je serai là.

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    Avatar. Des mois que l'on annonce ce film évènement, un projet que James Cameron porte depuis 15 ans. Le film le plus cher de tous les temps avec un budget de plus de 300 millions de dollars, un projet pharaonique sur lequel pas moins de  1000 personnes ont travaillé. Un buzz savamment orchestré avec 15 minutes projetées dans le monde entier le 21 août dernier. La contrepartie de tout cela : une attente énorme et une quasi-obligation d'être la hauteur des sommes colossales investies (le rêve n'a pas de prix me direz-vous et ce n'est pas moi qui vous contredirai sur ce point) et surtout de l'attente suscitée. C'est une des deux raisons qui font que (pour moi en tout cas) le buzz a davantage nui au film qu'il ne l'a servi, plaçant la barre de l'attente d'emblée extrêmement haut. La deuxième étant la façon dont a été présenté ce film : avant tout comme une prouesse technique et visuelle et une histoire hollywoodienne (avec ce que cela comporte de gigantisme mais aussi de potentiel fédérateur). Or, ce qui m'a d'abord et avant tout passionnée, c'est son sens, et même sa pluralité de sens, et sa manière de faire sens. Un sens qui aurait aussi bien pu lui valoir de faire l'ouverture du sommet de Copenhague ou d'introduire la remise du prix nobel de la paix à Barack Obama mais avant d'expliciter ce point de vue, présentons d'abord l'intrigue dont l'originalité est incontestable.

    C'est par la voix off du protagoniste Jake Sully (Sam Worthington) que nous pénétrons dans cet univers. Année 2154.  Jake Sully est d'abord un ancien marine cloué dans un fauteuil roulant. Après la mort de son frère jumeau, Jake est recruté pour le remplacer et se rendre sur la planète Pandora où des groupes industriels exploitent un minerai pour résoudre la crise énergétique sur terre. A des années lumières de la terre, l'atmosphère de Pandora est toxique pour les humains, c'est la raison pour laquelle a été créé le programme Avatar qui permet à des pilotes humains de lier leur esprit à un avatar, un corps biologique commandé à distance, épousant les caractéristiques physiques de ses habitants (les Na'vis, créatures bleutées longilignes qui se meuvent avec beaucoup d'agilité et de grâce)  et capables de survivre dans cette atmosphère.  Ces avatars sont donc des hybrides créés génétiquement en croisant l'ADN humain avec celui des Na'vi. Sous la forme de son avatar, Jake retrouve donc l'usage de ses jambes. Sa mission consiste à infiltrer la population des Na'vi devenus des obstacles à l'exploitation du minerai. Sous la forme de son avatar, Jake va alors faire la connaissance d'une très belle Na'vi qui va lui sauver la vie...

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    Le principal atout d' « Avatar » c'est pour moi sa puissance métaphorique. Contre toute attente, cette explosion visuelle et budgétaire qui aurait pu n'être qu'un éblouissement sans fond vaut au contraire presque davantage pour son sens que pour sa forme. La forme n'est ainsi peut-être pas aussi spectaculaire que ce à quoi on aurait pu s'attendre (ce qui ne veut pas dire qu'elle ne l'est pas, elle l'est même prodigieusement à certains passages, nous donnant l'impression de nous envoler et survoler Pandora) en revanche le fond est d'une très intéressante polysémie. Sans doute d'abord un des plus beaux, originaux, vibrants  plaidoyers pour la défense de la planète. La planète Pandora ressemble ainsi à  une sorte d'Amazonie luxuriante où le végétal et l'animal règnent en maîtres, sorte de jardin d'Eden aussi fascinant que menaçant où des arbres gigantesques surplombent les autochtones. Un monde à la fois lointain et exotique et paradoxalement proche de nous. Un monde surtout très convoité pour ses ressources. Un monde en péril. Un monde qui, à l'image des synapses reliant nos neurones, est constitué  d'organismes vivants reliés les uns aux autres fonctionnant comme un système harmonieux et interdépendant.  Son centre, son cœur, son âme est un saule sublime et gigantesque appelé « Arbre des Âmes ».  L'arbre évidemment symbole de la respiration de notre propre planète dont il est le souffle et l'âme. Un arbre menacé comme l'est l'Amazonie. Comme l'est la planète Pandora (qui, telle une boîte de Pandore, libère ses maux quand on l'attaque, la nature se rebellant alors contre l'homme). Comme l'est notre planète. Le bleu et le vert, couleurs principales de Pandora contrastent ainsi avec cette atmosphère grisonnante qu'apportent les terriens et qui règne dans leur camp de base. L'harmonie  relie les Na'vi entre eux et à leur planète, à la nature  et a contrario les Terriens vivent dans l'affrontement.  

    Le sens est multiple puisque l'armée qui ravage Pandora pour en exploiter la terre fait aussi évidemment penser à l'intervention américaine en Irak, certaines scènes de combat et certaines armes rappelant aussi celles d'une autre guerre et notamment le napalm (on se croirait même par moment dans « Apocalypse now », la redoutable force de Wagner, en accompagnement, en moins). Cela pourrait aussi être la métaphore d'un monde dominé par le virtuel, ce dernier, paradoxalement coloré et exotique, prenant le pas sur un réel grisonnant, et le supplantant. Mais c'est aussi un hymne au rêve qui transcende les difficultés et handicaps, un hymne au pouvoir de l'imagination, cette imagination qui fait que, mêmes les deux jambes immobilisés, on peut faire un voyage des plus trépidants, voler et s'envoler vers une ailleurs fascinant, cette imagination qui peut donner corps, âme, vie à un peuple et une planète imaginaires.

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    Si paradoxalement le fond m'a plus intéressée que la forme, cela ne signifie évidemment pas pour autant que la seconde est inintéressante. Je ne sais pas si la 3D apporte forcément quelque chose, l'univers visuel étant suffisamment fort pour que nous nous y sentions immergés et la technique (la « performance capture » qui , grâce à un dispositif spécial, une sorte de casque de football américain sur lequel est posé une petite caméra et orientée vers les visages des comédiens enregistre ainsi avec une précision extrême les expressions et mouvements de leurs muscles faciaux donnant ainsi une bluffante impression de réalité aux Na'vi en images de synthèse et aux personnages sous leurs formes d'avatars) suffisant à les rendre vivants, et à ce que nous nous attachions à eux, à ce que leur combat devienne le nôtre (il est d'ailleurs le nôtre).  J'ai été moins sensible aux scènes de combat, certes explosives qu'aux scènes montrant ce peuple « communiant » (très beau plan où ils sont reliés les uns aux autres comme les racines d'un arbre, symbole de ce souffle de vie que l'arbre nous apporte et qui nous lie également) et en harmonie et possédant une force et une amplitude lyriques, épiques, et émotionnelles irrésistibles.

     Finalement, Avatar aurait pu être le plus spectaculaire des films d'auteurs si n'avait fait quelques concessions aux codes et à la morale hollywoodiens, si son scénario n'avait parfois été jalonné d'ellipses incrongrues, de raccourcis faciles et surtout si manichéen : le méchant colonel ( vraiment trop caricatural) qui extermine une population sans le moindre état d'âme, le rival jaloux qui cède sa place trop facilement, ou encore Neytiri qui succombe un peu trop vite au charme de Jake, de même que ce dernier est trop rapidement conquis par la planète Pandora et ses habitants. Par exemple, sans doute la facilité de compréhension a-t-elle rendu nécessaire que les Na'vi parlent plus souvent Anglais que leur propre langage dont rien que l'invention a dû pourtant nécessiter beaucoup de travail, mais je crois que Cameron avait donné suffisamment de force à ce monde pour que nous continuions ensuite à suivre et à nous intéresser à ses habitants même s'ils avaient continué à parler cette langue imaginaire qui au contraire contribuait davantage encore à les singulariser .

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     Plus de nuance dans l'écriture, de gradation, d'évolution, dans les sentiments des personnages, aurait donné encore plus d'âme à cet univers déjà si riche.  Avec « Titanic », James Cameron nous avait pourtant prouvé être capable de faire évoluer ses personnages, de faire évoluer subtilement les sentiments, à rendre poignants ses personnages et son histoire (qui sont ici certes attachants). Peut-être l'ampleur du projet l'a-t-il obligé à faire quelques concessions ou tout simplement à aller (trop) directement à l'essentiel. La structure est d'ailleurs assez similaire, les allers retours entre le présent et le passé de « Titanic » se rapprochant ici des allers retours entre le personnage « réel » et son avatar, avec une voix off du personnage principal comme élément liant entre les deux ( un personnage dont nous nous doutons donc qu'il survivra sous une forme ou une autre).

    Au final, « Avatar » n'est pas le film parfait, ni le film de la décennie tant attendu mais il reste une belle et forte expérience cinématographique, par moments visuellement vertigineuse,  une plongée palpitante dans un fascinant univers avec des personnages attachants (malgré et grâce au virtuel, à la technique), un vibrant et émouvant plaidoyer  pour que la planète conserve son âme et son souffle, un puissant message que la simplicité des rapports entre les personnages porte malgré tout (et peut-être d'ailleurs porté grâce à cela), et surtout  un voyage spectaculaire dans l'imaginaire qui en exalte la magnifique force, créatrice et salvatrice. Et c'est sans doute ce dernier élément qui m'a avant tout conquise...

    Et qui sait, à l'image de ce dernier plan, peut-être Pandora, en nous emmenant dans sa sublime (et menacée) nature nous ouvrira-t-elle les yeux sur la nôtre et ses périls ? Peut-être, en nous emmenant dans une autre réalité, nous ouvrira-t-elle les yeux sur la nôtre...et nous fera-t-elle prendre conscience du fait que, si la planète porte en elle ses propres ressources, sa propre sauvegarde, il nous appartient de veiller à sa si fragile harmonie...et de garder les yeux ouverts. Plus que jamais.

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  • Oscars 2010: la liste complète des nominations

    oscars2.jpgJe reviendrai prochainement plus en détails sur ces nominations que je vous laisse découvrir ci-dessous. 

    "Démineurs" et "Avatar" sont en tête de ces nominations: 9 chacun.

    Je me réjouis des nombreuses nominations d' "Inglourious basterds" (notamment comme meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur scénario, catégorie dans laquelle il aurait été assez stupéfiant de retrouver "Avatar") et évidemment de celle d' "Un Prophète" comme meilleur film étranger...une nouvelle fois face à l'indétrônable "Ruban blanc" d'Haneke

    Ce n'est d'ailleurs pas la seule nomination pour le cinéma français puisque, si Marion Cotillard, contrairement aux Golden Globes, n'est pas nommée pour "Nine" on retrouve parmi ces nominations: "Coco avant Chanel" pour les costumes", Alexandre Desplat pour la musique originale de "Fantastic Mr Fox" et "Faubourg" 36 pour la meilleure chanson originale.

     A noter aussi: les nombreuses nominations pour "In the air" et notamment comme meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur acteur pour George Clooney. Colin Firth est également nommé dans cette catégorie pour l'excellent premier film de Tom Ford "A single man" dont je vous parlais il y a quelques jours. Par ailleurs, on retrouve une habituée des Oscars: Meryl Streep, nommée à nouveau pour "Julie et Julia".

    Meilleur film

    Avatar
    The Blind Side
    District 9
    Une Education
    Démineurs
    Inglourious Basterds
    Là-Haut
    In the Air
    A Serious Man
    Precious

    Meilleure actrice
    Sandra Bullock dans The Blind Side
    Helen Mirren dans The Last Station
    Carey Mulligan dans Une Education
    Gabourey Sidibe dans Precious
    Meryl Streep dans Julie & Julia

    Meilleure actrice dans un second rôle
    Penelope Cruz dans Nine
    Vera Farmiga dans In the Air
    Maggie Gyllenhaal dans Crazy Heart
    Anna Kendrick dans In the Air
    Mo'Nique dans Precious

    Meilleur acteur
    Jeff Bridges dans Crazy Heart
    George Clooney dans In the Air
    Colin Firth dans A Single Man
    Morgan Freeman dans Invictus
    Jeremy Renner dans Démineurs

    Meilleur acteur dans un second rôle
    Matt Damon dans Invictus
    Woody Harrelson dans The Messenger
    Christopher Plummer dans The Last Station
    Stanley Tucci dans Lovely Bones
    Christoph Waltz dans Inglourious Basterds

    Meilleur film d'animation
    Coraline
    Fantastic Mr. Fox
    La Princesse et la Grenouille
    The Secret of Kells
    Là-Haut

    Meilleure direction artistique
    Avatar
    L'Imaginarium du Dr Parnassus
    Nine
    Sherlock Holmes
    Victoria : les jeunes années d'une reine

    Meilleure cinématographie
    Avatar
    Harry Potter et le Prince de Sang Mêlé
    Démineurs
    Inglourious Basterds
    Le Ruban Blanc

    Meilleur réalisateur
    James Cameron pour Avatar
    Kathryn Bigelow pour Démineurs
    Quentin Tarantino pour Inglourious Basterds
    Lee Daniels pour Precious
    Jason Reitman pour In the Air

    Meilleur film étranger
    Ajami (Israel)
    El Secreto de Sus Ojos (Argentine)
    The Milk of Sorrow (Perou)
    Un Prophète (France)
    Le Ruban Blanc (Allemagne)

    Meilleurs costumes
    Bright Star
    Coco avant Chanel
    L'Imaginarium du Dr Parnassus
    Nine
    Victoria : les jeunes années d'une reine

    Meilleur documentaire
    Burma VJ
    The Cove
    Food Inc.
    The Most Dangerous Man in America : Daniel Ellsberg and the Pentagon Papers
    Which Way Home

    Meilleur montage
    Avatar
    District 9
    Démineurs
    Inglourious Basterds
    Precious

    Maquillage
    Il Divo
    Star Trek
    Victoria : les jeunes années d'une reine

    Meilleure musique originale
    Avatar, James Horner
    Fantastic Mr. Fox, Alexandre Desplat
    Démineurs, Marco Beltrani & Buck Sanders
    Sherlock Holmes, Hans Zimmer
    Là-Haut, Michael Giaccino

    Meilleur scénario original
    Démineurs
    Inglourious Basterds
    The Messenger
    A Serious Man
    Là-Haut

    Meilleur scénario adapté
    District 9
    An Education
    In the Loop
    Precious
    In the Air

    Meilleure chanson originale

    "Almost There", La Princesse et la Grenouille

    "Down in New Orleans", La Princesse et la Grenouille

    "Loin de Paname", Faubourg 36

    "Take It All", Nine

    "The Weary Kind (Theme from Crazy Heart)", Crazy Heart


    Meilleurs effets spéciaux

    Avatar

    District 9

    Star Trek



  • Palmarès des Golden Globes 2010

    goldenglobes.jpg

    avatar2.jpgCette nuit avait lieu la 67ème cérémonie des Golden Globes...

     Comme je vous le disais hier soir parmi les nommés figuraient les français Marion Cotillard et Jacques Audiard mais ni l'un ni l'autre n'a remporté la prestigieuse statuette qui préfigure souvent celle des Oscars. C'est en effet à nouveau Michael Haneke (pour "Le ruban blanc") qui a été récompensé du Golden Globe du meilleur film étranger (en langue non anglaise) ravissant à nouveau une statuette à Jacques Audiard qu'il avait déjà privé de palme d'or au dernier Festival de Cannes.

     Un palmarès dont ce n'est pas le seul point commun avec celui de Cannes puisque Christoph Waltz, prix d'interprétation à Cannes, a obtenu le prix du meilleur second rôle masculin. 

    Et c'est Sandra Bullock qui a reçu le Golden Globe de la meilleur actrice et non Marion Cotillard.

    C'est "Avatar" qui sort grand gagnant de cette cérémonie avec le Golden Globe du meilleur film et celui du meilleur réalisateur pour James Cameron devant Jason Reitman et Quentin Tarantino également nommés dans les deux catégories. J'aurais d'ailleurs préféré voir le chef d'oeuvre de Tarantino obtenir ces deux récompenses, film d'un grand cinéaste mais aussi d'un grand cinéphile , ce dont chaque plan témoigne magistralement ...

    "In the air" dont je vous parlais également hier, nommé 6 fois, a reçu le Golden Globe du meilleur scénario, en effet très réussi.

    Prochain rendez-vous: le 2 février 2010 avec l'annonce des nominations aux Oscars...

    Meilleur film dramatique :

    Avatar, James Cameron - Démineurs , Kathryn Bigelow - Up in the Air , Jason Reitman - Inglourious Basterds Quentin Tarantino - Precious , Lee Daniels.

    Meilleure actrice dans un film dramatique :

    Emily Blunt, Victoria, les jeunes années d'une reine - Sandra Bullock, The Blind Side - Helen Mirren, The Last Station - Carey Mulligan, Une éducation - Gabourey Sidibe, Precious .

    Meilleur acteur dans un film dramatique :

    Jeff Bridges, Crazy Heart - George Clooney, Up in the Air - Colin Firth, A Single Man - Morgan Freeman, Invictus - Tobey Maguire, Brothers .

    Meilleure comédie ou comédie musicale :

    (500) jours ensemble , Marc Webb - Julie & Julia , Nora Ephron - Nine , Rob Marshall - Pas si simple , Nancy Mayers - Very Bad Trip , Todd Phillips.

    Meilleure actrice dans une comédie ou une comédie musicale :

    Sandra Bullock, La Proposition - Marion Cotillard, Nine - Julia Roberts, Duplicity - Meryl Streep, Julie & Julia - Meryl Streep, Pas si simple.

    Meilleur acteur dans une comédie ou une comédie musicale :

    Matt Damon, The Informant! - Daniel Day-Lewis, Nine - Robert Downey Jr., Sherlock Holmes - Joseph Gordon-Levitt, (500) jours ensemble - Michael Stuhlbarg, A Serious Man.

    Meilleur second rôle féminin :

    Penelope Cruz, Nine - Vera Farmiga, Up In the Air - Anna Kendrick, Up In the Air - Mo'Nique, Precious - Julianne Moore, A Single Man.

    Meilleur second rôle masculin :

    Matt Damon, Invictus - Woody Harrelson, The Messenger - Stanley Tucci, Lovely Bones - Christopher Plummer, The Last Station - Christoph Waltz, Inglourious Basterds .

    Meilleur réalisateur :

    Kathryn Bigelow, Démineurs - James Cameron, Avatar - Clint Eastwood, Invictus - Jason Reitman, Up In the Air - Quentin Tarantino, Inglourious Basterds.

    Meilleur scénario :

    Neill Blomkamp et Terri Tatchell, District 9 - Mark Boal, Démineurs - Nancy Meyers, Pas si simple - JAson Reitman et Sheldon Turner, Up In the Air - Quentin Tarantino, Inglourious Basterds

    Meilleur film en langue étrangère :

    Baaria , Giuseppe Tornatore (Italie) - Etreintes brisées , Pedro Almodovar (Espagne) - La Nana , Sebastian Silva (Chili) - Le Ruban blanc , Michael Haneke (Allemagne) - Un prophète , Jacques Audiard (France)

    Meilleur film d'animation :

    Coraline - Fantastic Mr. Fox - Là-haut - La Princesse et la Grenouille - Tempête de boulettes géantes

    Meilleure chanson originale :

    Cinema Italiano , Maury Yeston, Nine - I Want to Come Home , Paul McCartney, Everybody's Fine - I Will See You , James Horner, Simon Franglen, Kuk Harrell, Avatar - The Weary Kind , Ryan Bingham, T Bone Burnett, Crazy Heart - Winter , U2, Brothers.

    Télévision meilleure série dramatique :

    Big Love (HBO) - Dexter (Showtime) - Dr. House (Fox) - Mad Men (AMC) - True Blood (HBO)

    Meilleure actrice dans une série dramatique :

    Glenn Close, Damages - January Jones, Mad Men - Julianna Margulies, The Good Wife - Anna Paquin, True Blood - Kyra Sedgwick, The Closer.

    Meilleur acteur dans une série dramatique :

    Simon Baker, The Mentalist - Michael C. Hall, Dexter - Jon Hamm, Mad Men - Hugh Laurie, Dr. House - Bill Paxton, Big Love.

    Meilleure série comique ou musicale :

    30 Rock (NBC) - Entourage (HBO) - Glee (Fox) - Modern Family (ABC) - The Office (NBC).

    Meilleure actrice dans une série comique ou musicale :

    Toni Collette, United States of Tara - Courteney Cox, Cougar Town - Edie Falco, Nurse Jackie - Tina Fey, 30 Rock - Lea Michele, Glee .

    Meilleur acteur dans une série comique ou musicale :

    Alec Baldwin, 30 Rock - Steve Carell, The Office - David Duchovny, Californication - Thomas Jane, Hung - Matthew Morrison, Glee.

    Meilleur second rôle féminin dans une série, une minisérie ou un téléfilm :

    Jane Adams, Hung - Rose Byrne, Damages - Jane Lynch, Glee - Janet McTeer, Into the Storm - Chloë Sevigny, Big Love.

    Meilleur second rôle masculin dans une série, une minisérie ou un téléfilm :

    Michael Emerson, Lost - Neil Patrick Harris, How I Met Your Mother - William Hurt, Damages - John Lithgow, Dexter - Jeremy Piven, Entourage .