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  • Devenez membre du jury du Festival International du 1er Film d'Annonay 2010!

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    Aujourd'hui, j'ai décidé de vous parler d'un festival que j'apprécie tout particulièrement: le Festival International du Premier Film d'Annonay dont j'ai été membre du jury en 2007 (cliquez ici pour lire mon récit de cette expérience) et où j'espère bien retourner l'année prochaine. Un festival convivial dirigé par des passionnés fous de cinéma et cinéphiles où vous pourrez découvrir des petits bijoux du septième art (la compétition est destinée aux premiers films).

    A Annonay, pas de carré vip, pas de soirée people, pas de séparation entre les spectateurs et les invités mais un festival avec de vrais cinéphiles où on parle, rêve, mange ou même dévore cinéma jusqu'au bout de la nuit... et indiscutablement une expérience unique et enrichissante.

     Donc si vous aussi voulez tenter votre chance, répondez à l'annonce ci-dessous... et tenez-moi au courant si vous êtes ensuite sélectionné(s)!

    Quelques infos sur la 27 ème édition qui se déroulera du 29 janvier au 8 février 2010:

    -Panorama thématique intitulé Rêves et Cauchemars
    - un week-end consacré à un (e ) comédien(ne) en sa présence
    - une sélection de films pour jeune public avec cette année un clin d'œil aux studios Folimage.
    - Carte Blanche à Rhône-Alpes Cinéma (Adieu Gary, un dernier pour la route...) et au Festival d'Aubenas
    - Ciné-concert autour du film Duel de Steven Spielberg (mercredi 3 février 2010 - création originale du groupe Antiquarks

    Règlement du concours:

    Amateurs de Cinema ? Devenez membre du jury du 27ème festival international du 1er film d'Annonay (07).
    Le Festival d’Annonay se déroulera du 29 janvier au 8 février 2010, et proposera une compétition internationale de premiers films (longs métrages de fiction) venus du monde entier.
    Le Jury, présidé par un réalisateur, sera majoritairement composé de spectateurs cinéphiles choisis dans toute la France.
    Ce jury se réunira à Annonay du jeudi 4 au dimanche 7 février 2010, période pendant laquelle tous les films en compétition seront projetés en présence de leurs réalisateurs.
    Si vous souhaitez devenir membre de ce jury du festival, écrivez-nous et faites-nous part de votre candidature.
     
    Dans votre courrier de candidature (3 pages maximum), indiquez vos nom, prénom, âge, profession, adresse et numéro de téléphone, adresse mel éventuellement. Indiquez également tout ce qui peut nous aider à cerner votre personnalité de cinéphile : les deux ou trois films que vous avez le plus aimés cette année, vos réalisateurs préférés, les genres cinématographiques que vous aimez et ceux que vous n’aimez pas, les raisons pour lesquelles vous souhaitez devenir membre du jury, la place qu’occupe le septième art dans votre vie, …
     
    Votre courrier doit parvenir avant le 15 décembre 2009 à :
     
    Festival International du Premier Film
    MJC - Avenue Jean Jaurès - 07100 ANNONAY
    Tél. : 04 75.32.40.80
    www.annonaypremierfilm.org
    email : direction@annonaypremierfilm.org
    Les frais de séjour des membres du jury sont pris en charge par le festival ainsi qu’une participation aux frais de déplacement.

    Lien permanent Imprimer Catégories : CONCOURS, FESTIVAL INTERNATIONAL DU 1ER FILM D'ANNONAY Pin it! 1 commentaire
  • Lumière sur le Grand Lyon Film Festival 2009

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    Ci-dessus, Clint Eastwood, lors du Festival de Cannes 2008, photo inthemoodforicnema.com

    ouervturelyon.jpgEn France existeraient plus de 200 festivals de cinéma. Chaque année s'en créent de nouveaux, il n'y a d'ailleurs pas une journée ou presque sans que je reçoive un communiqué de presse évoquant un obscur festival et beaucoup d'entre eux ne durent pas plus d'une année. Moi-même j'ai d'ailleurs plusieurs fois émis l'idée d'en créer un à Laval tout simplement parce que cette ville n'a pas encore le festival de cinéma qu'elle mérite(un festival sur les adaptations, cinéma et littérature: vous pouvez rejoindre le groupe Facebook que j'ai créé sur ce sujet en cliquant ici) qui a eu davantage d'échos médiatiques locaux que municipaux (à bons entendeurs).

    Je ne parle donc ici que des festivals qui m'intéressent et qui me semblent sortir du lot et avoir une réelle ambition et originalité, ce qui est, semble-t-il, le cas du Festival Lumière 2009: Grand Lyon Film Festival dont ce sera l'ouverture, ce soir, et qui se terminera le 18 octobre. 

     Au programme: avant tout un hommage à Clint Eastwood avec notamment la remise du prix Lumière ( qui ambitionne de devenir "le Nobel du cinéma") le 17 octobre à 19H45 mais aussi des films de Sergio Leone présentés par Claude Lelouch,  "Il était une fois la Révolution" présenté par Emir Kusturica,  "L'ennemi public" de Don Siegel présenté par les frères Dardenne, un Ciné-concert Rock, "Il était une fois dans l'Ouest" présenté par Claudia Cardinale, "Pierrot le Fou" présenté par Asia Argento, "L'homme des hautes plaines" présenté par Laurent Gerra... 

     Clint Eastwood sera par ailleurs parrain d'une rétrospective Sergio Leone et Don Siegel à qui il avait d'ailleurs dédié "Impitoyable". De Clint Eastwood, le festival projettera notamment le sublime "Sur la route de Madison" dont vous pouvez retrouver ma critique en cliquant ici ainsi que celle de son dernier film "Gran Torino".

    Si j'ajoute que ce festival a été créé par l'enthousiaste et passionné délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, vous comprendrez pourquoi je vous le recommande. On se demande d'ailleurs comment Lyon n'avait pas encore d'évènement cinématographique majeur, alors que c'est le cas des plus grandes villes européennes, c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles Thierry Frémaux, avec Bertrand Tavernier et Gérard Collomb, ont voulu créer ce festival.

    Tout juste revenue du Festival du Film Britannique de Dinard, je n'y serai pas (bah non, je ne peux pas être partout...), cette année du moins, mais vous pourrez néanmoins suivre ce festival comme si vous y étiez sur l'excellent site officiel du Festival de Lyon mais aussi sur le blog de Pascale l'inconditionnelle Eastwoodienne qui commentera quotidiennement le festival en direct Sur la route du cinéma.

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 3 commentaires
  • Résumé de la conférence de presse du jury du 20ème Festival du Film Britannique de Dinard

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    Julie Ferrier, Zoé Félix, Jean-Pierre Lavoignat, Jean-Paul Rappeneau: membres du jury 2009 lors de la conférence de presse du jury
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    Grosse affluence à la conférence de presse...comme vous pouvez le constater...
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    Jean-Pierre Lavoignat et Jean-Paul Rappeneau
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    Carole Scotta, Julie Ferrier, Zoé Félix
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    Stephan Freiss, Carole Scotta, Julie Ferrier, Zoé Félix
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    Hugh Bonneville, membre du jury et acteur principal du film de clôture: "From time to time" de Julian Fellowes

    J'étais particulièrement impatiente d'assister à la conférence de presse des membres du jury de ce 20ème Festival du Film Britannique de Dinard (qui a eu lieu le lendemain du palmarès) pour connaître les raisons de leurs choix, en particulier pour le radical « White Lightnin' » de Dominic Murphy (même si je les avais devinées en partie, ici), lauréat du Hitchcock d'or ...  et j'étais visiblement (presque) la seule à éprouver cette impatience. En effet, bien que cette conférence ait été annoncée dans le document remis à la presse en début de festival, nous étions moins de dix à y assister, c'est-à-dire moins nombreux que les membres du jury. Sans doute cette édition, avant tout destinée aux cinéphiles, n'était-elle pas assez « people » pour susciter la curiosité médiatique ( elle a pourtant attiré un certain public puisque le festival a enregistré 27800 entrées en 4 jours). Dommage : Dinard, ne serait-ce que par la diversité de sa programmation le mérite... C'est donc dans une ambiance conviviale où Julie Ferrier servait le thé et où la présidente du festival, adjointe au maire de Dinard, Sylvie Mallet posait des questions, à défaut de journalistes, que cette courte et matinale conférence a eu lieu.

     Jean-Paul Rappeneau, le président du jury de cette édition 2009, en préambule,  a d'abord précisé qu'il tenait à « saluer la diversité des films proposés ».

    Il a ensuite précisé qu'il aurait aimé attribuer un prix à l'acteur principal de « White Lightnin' », Edward Hogg, mais aussi à d'autres comme l'acteur qui jouait le retraité londonien dans « She, a chinese », ajoutant que s'il n'y a pas d'acteurs au palmarès (le festival ne prévoit pas de prix pour ces derniers), ils en ont beaucoup parlé lors des délibérations.

    Pour évoquer les raisons du  choix du Hitchcock d'or décerné au controversé « White Lightnin' » de Dominic Murphy, Jean-Paul Rappeneau a préféré passer la parole à Jean-Pierre Lavoignat. Ce dernier a expliqué ce choix par « la maîtrise de l'ensemble : la qualité de la mise en scène, le travail sur l'image et sur le son avec une vision, un point de vue. » Pour lui, il s'agit d'une « œuvre de cinéma évidente et dérangeante ».  [Je me demande s'il doit forcément y avoir un lien de cause à effet, si le fait qu'une œuvre soit dérangeante en fait une œuvre évidente et si une œuvre, pour être évidente doit être dérangeante dans ce cas, évidemment « Sounds like teen spirit » ne pouvait figurer au palmarès bien que le jury, d'ailleurs, ait tenu, lors de la clôture, à évoquer la « jubilation » éprouvée grâce à ce film qui a par ailleurs reçu le prix du public. ] Jean-Pierre Lavoignat a précisé également que, dès le premier tour des délibérations, il était acquis que ce serait « White Lightnin' » et que le prix de la meilleure photo allait également de soi (également attribué à « White Lightnin' ») mais qu'ils ont alors décidé de ne pas lui attribuer le prix du meilleur scénario et de l'attribuer à « Jean Charles », ce dernier ayant obtenu « pas mal de suffrages ».

     « White Lightnin' » a ainsi déjà été acheté par plusieurs pays européens et sortira en Belgique, en Espagne, en Allemagne. Les membres du jury sont d'accord pour dire qu'il s'agit d'un film radical et violent qu'il sera difficile de donner envie d'aller voir. [ Ne comptez pas sur moi pour ça...].  Ainsi, selon Carole Scotta, productrice, distributrice et membre du jury « ça va être difficile de le vendre aux spectateurs parce que les gens préfèrent voir des films moins noirs. »

    Stephan Freiss , quant à lui, a défini l'écriture anglaise comme « une sensation de liberté et d'audace. » Pour Julie Ferrier, si les acteurs britanniques sont aussi doués c'est qu'ils « répètent beaucoup » ce que contredirent immédiatement Sally Hawkins et Hugh Bonneville. Pour eux l'idée selon laquelle les Britanniques répèteraient beaucoup plus est une idée fausse, le cinéma britannique prônerait au contraire « le culte de la spontanéité. » Stephan Freiss dit ainsi avoir été fasciné par le jeu des acteurs britanniques et avoir ainsi été «  épaté par la maîtrise de la langue » se Stephen Mc Cole dans « Crying with laughter ».

    Le jury a également tenu à revenir sur « In the Loop », film absent du palmarès « défendu par les Français contre les Anglais dans le jury » mais donc bel et bien « présent dans le débat ». Pour les Anglais, ce film était plus proche d'un téléfilm que d'un film de cinéma. Stephan Freiss a ainsi admis que la richesse des dialogues et que certaines références avaient pu leur échapper. Une partie des dialogues (qui paraissent ainsi très travaillés) ont été improvisés, précise Stephan Freiss.

     Jean-Paul Rappeneau, fidèle à son obsession idée a, quant à lui, précisé qu'il avait beaucoup aimé les acteurs brésiliens dans « Jean Charles » ironisant ainsi : « Peut-être suffit-il d'être à Londres pour bien jouer. »

     Pour Stephan Freiss, dans « In the Loop » « on frôle la caricature et on y perd la sincérité des autres films. » Jean-Pierre Lavoignat a renchéri en évoquant des « archétypes ». Pour Julie Ferrier on ne s'y attache à aucun des personnages.  

    Jean-Pierre Lavoignat est alors revenu sur « White Lightnin' », film dont la réussite est qu'il « échappe au genre ». Jean-Paul Rappeneau, quant à lui, a trouvé remarquable que dans « White Lightnin' » nous soyons embarqués au cœur des montagnes Appalaches en Virgine Occidentale alors que le film a été tourné en Europe (Slovaquie).  Il a ainsi noté la « crédibilité totale » et le sens du détail... tout en soulignant que Dominic Murphy (le réalisateur de « White Ligtnin' ») a réussi à convaincre Carrie Fisher  de jouer dans son film . [ dans un rôle d'ailleurs très inhabituel].

     Je vous résumerai ultérieurement le débat avec les 10 jeunes réalisateurs (6 présents) invités à Dinard pour célébrer ce 20ème anniversaire, un débat là aussi passionnant mais malheureusement boudé par la presse mais aussi par le public.

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    A Dinard, le grand Alfred est partout...
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    Votre "envoyée spéciale" devant le palais des arts

     Cette conférence de presse qui s'est tenue au Grand Hôtel a été aussi l'occasion de nous préciser que l'hôtel venait d'obtenir sa cinquième étoile selon la nouvelle classification.

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    Vues depuis le Grand Hôtel
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    Ci-dessus, vue depuis ma chambre...
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    Alfred, encore et toujours, devant le Grand Hôtel cette fois...

     

  • "Braquo", la série d'Olivier Marchal, ce soir sur Canal plus

    braquo2.jpgInthemoodforcinema.com vous avait parlé de "Braquo", la  série d'Olivier Marchal, dès avril 2009, à l'occasion d'une passionnante Master Class avec Olivier Marchal, dans les locaux de Canal plus, une série dont vous avez pu suivre les coulisses sur internet sur http://braquo.canalplus.fr .

    Ce soir, à 20H45, sur canal plus, sera diffusé le premier épisode de 52 minutes sur les 8 que compte la série.

    Cliquez ici pour lire mon article consacré à "Braquo" et le résumé de la master class d'Olivier Marchal!

    Lien permanent Imprimer Catégories : CHRONIQUES TELEVISUELLES Pin it! 0 commentaire
  • A ne pas manquer mercredi: "Le ruban blanc" de Michael Haneke, palme d'or du Festival de Cannes 2009

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    Photo: inthemoodforcannes.com (clôture du Festival de Cannes 2009)
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    pariscinema.jpgDans le cadre de Paris Cinéma, était projetée la palme d’or du Festival de Cannes 2009 : « Le ruban blanc » de Michael Haneke qui sort en salles ce mercredi. N’ayant pas pu le voir sur la Croisette, j’étais impatiente de voir ce film que le jury avait préféré au magistral « Un Prophète » de Jacques Audiard (cliquez ici pour lire mes commentaires) et surtout à « Inglourious  Basterds » de Quentin Tarantino (cliquez ici pour lire ma critique), mon coup de cœur de ce Festival de Cannes 2009.

     

    En raison de l’inimitié ou de la potentielle rancœur subsistant entre Isabelle Huppert et Quentin Tarantino suite à leurs dissensions lors du casting d’ « Inglourious Basterds » et du lien particulier qui unit cette dernière à Haneke  ( « La Pianiste » du même Haneke lui a valu un prix d’interprétation cannois), je supposais  que « Le ruban blanc » devait être un chef d’œuvre tel que ce prix mettait la présidente du jury 2009 hors du moindre soupçon d’avoir favorisé le réalisateur autrichien, pour des raisons autres que cinématographiques.

     

    Alors, « un ruban blanc » est-il ce chef d’œuvre irréfutable faisant de cette palme d’or une évidence ?

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    Haneke est aussi outrancier dans l’austérité que Tarantino l’est dans la flamboyance. Leurs cinémas sont à leurs images, extrêmes. Alors difficile de comparer deux films aussi diamétralement opposés même si pour moi l’audace, l’inventivité, la cinéphilie de Tarantino le plaçaient au-dessus du reste de cette sélection 2009. Audace, inventivité, cinéphilie : des termes qui peuvent néanmoins tout autant s’appliquer à Haneke même si pour moi « Caché » (pour lequel il avait reçu un prix de la mise en scène en 2005) méritait davantage cette palme d’or (et celui-ci un Grand Prix) qui, à défaut d’être une évidence, se justifie et se comprend aisément.
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    Synopsis : Un village de l’Allemagne du Nord à la veille de la Première Guerre Mondiale. Un instituteur raconte l’histoire d’étranges incidents qui surviennent dans la petite communauté protestante formée par les élèves et leurs familles. Peu à peu, d’autres accidents surviennent et prennent l’allure d’un rituel primitif.

     

    Quel qu’en soit l’enjeu  et aussi âpre soit-elle, Haneke a le don de créer une atmosphère quasi hypnotique, et de vous y plonger. L’admiration pour la perfection formelle  l’emporte toujours sur le rejet de l’âpreté, sur cette froideur qui devrait pourtant nous tenir à distance, mais qui aiguise notre intérêt, notre curiosité. La somptuosité glaciale  et glaçante de la réalisation, la perfection du cadre et des longs plans fixes où rien n’est laissé au hasard sont aussi paralysants que l’inhumanité qui émane des personnages qui y évoluent.

     

    Derrière ce noir et blanc, ces images d’une pureté étrangement parfaite,  à l’image de ces chérubins blonds symboles d’innocence et de pureté (que symbolise aussi le ruban blanc qu’on leur force à porter) se dissimulent la brutalité et la cruauté.

     

    L’image se fige à l’exemple de cet ordre social archaïquement hiérarchisé, et de cette éducation rigoriste et puritaine dont les moyens sont plus cruels que les maux qu’elle est destinée prévenir et qui va provoquer des maux plus brutaux encore que ceux qu’elle voulait éviter. La violence, au lieu d’être réprimé, s’immisce insidieusement pour finalement imposer son impitoyable loi. Cette violence, thème cher à Haneke, est toujours hors champ, « cachée », et encore plus effrayante et retentissante.

     

    Ce ruban blanc c’est le symbole d’une innocence ostensible qui dissimule la violence la plus insidieuse et perverse. Ce ruban blanc c’est le signe ostentatoire d’un passé et de racines peu glorieuses qui voulaient se donner le visage de l’innocence. Ce ruban blanc, c’est le voile symbolique de l’innocence qu’on veut imposer pour nier la barbarie, et ces racines du mal qu’Haneke nous  fait appréhender avec effroi par l’élégance moribonde du noir et blanc.

     

    Ces châtiments que la société inflige à ses enfants en évoquent d’autres que la société infligera à plus grande échelle, qu’elle institutionnalisera même pour donner lieu à l’horreur suprême, la barbarie du XXème siècle. Cette éducation rigide va enfanter les bourreaux du XXème siècle dans le calme, la blancheur immaculée de la neige d’un petit village a priori comme les autres.

     

    La forme démontre alors toute son intelligence, elle nous séduit d’abord pour nous montrer toute l’horreur qu’elle porte en elle et dissimule à l’image de ceux qui portent ce ruban blanc.

     

    Que dire de l’interprétation ? Elle est aussi irréprochable. Les enfants jouent avec une innocence qui semble tellement naturelle que l’horreur qu’ils recèlent en devient plus terrifiante encore.

     

    Avec une froideur et un ascétisme inflexibles, avec une précision quasi clinique, avec une cruauté tranchante et des dialogues cinglants, avec une maîtrise formelle fascinante,  Haneke poursuit son examen de la violence en décortiquant ici les racines du nazisme, par une démonstration implacable et saisissante. Une œuvre inclassable malgré ses accents bergmaniens.

     

    Un film à voir absolument. L'oeuvre austère, cruelle, dérangeante, convaincante, impressionnante d'un grand metteur en scène.

     

    Sortie en salles: le 21 octobre 2009

    Lien permanent Imprimer Catégories : CRITIQUES DES FILMS A L'AFFICHE EN 2008 Pin it! 0 commentaire
  • Palmarès du 20ème Festival du Film Britannique de Dinard

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    Dominic Murphy, lauréat du Hitchcock d'or et du Hitchcock blanc
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    Françoise Fabian et Hugh Hudson parrains du Festival 2009
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    Le jury 2009
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    Les lauréats
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    Dominic Murphy et Henrique Goldman

    Alors que demain les projections du 20ème Festival du Film Britannique de Dinard se poursuivront, c'est déjà ce soir que le palmarès a cependant été délivré, couronnant l'hypnotique et radical "White Lightnin'" de Dominic Murphy dont je vous parlais hier, puisque ce film a reçu le Hitchcock d'or mais aussi le prix de la meilleure photographie (Hitchcock blanc). Ce film aura au moins permis à un acteur incroyable d'émerger : Edward Hogg qui interprète le rôle principal pour lequel il déploie une énergie folle...

    Le président du jury, Jean-Paul Rappeneau a néanmoins souligné la jubilation que leur a apporté "Sounds like teen spirit" de Jamie Jay Johnson qui a été ignoré par le jury mais néanmoins récompensé du prix du public, une récompense à l'énoncé de laquelle Sarah Biasini et Julie Ferrier, membres du jury, se sont levées pour ovationner le lauréat, ce qui laisse entendre qu'il n'y a pas forcément eu unanimité au sein du jury pour le Hitchcock d'or qui a au moins le mérite, du moins la caractéristique, de ne pouvoir laisser indifférent.

    "Jean Charles" d'Henrique Goldman a quant à lui reçu le prix du scénario.

    Quant aux exploitants, ils ont choisi de décerner le Hitchcock de bronze à "Moon" de Duncan Z.H.Jones.

    LE PRIX ENTENTE CORDIALE DU BRITISH COUNCIL NFTS/FEMIS

    Ex aequo "Birds get vertigo too" de Sarah Cunningham et "The incredible story of my great grandmother Olive" d'Alberto Rodriguez

    PRIX SPECIAL 20ème ANNIVERSAIRE

    Charlotte Rampling pour l'ensemble de sa carrière

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    HITCHCOCK D'OR (Grand Prix du Jury)

    "White Lightnin'" de Dominic Murphy

    HITCHCOCK D'ARGENT ( Prix du public Studio Ciné Live)

    "Sounds like ten spirit" de Jamie Jay Johnson

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    Catherine Jacob remet le prix du public à Jamie Jay Johnson

    HITCHCOCK BLANC (meilleur directeur de la photo)

    "White Lightnin'" de Dominic Murphy

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    Dominic Murphy

    HITHCOCK DE BRONZE (prix coup de coeur décerné par l'association "La Règle du jeu")

    "Moon" de Duncan Z.H.Jones

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    LE TROPHEE GRAND MARNIER (Meilleur scénario)

    "Jean Charles" de Henrique Goldman

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    Henrique Goldman
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    La statue d'Hitchcock inaugurée pendant le festival 2009
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    Ma "cantine" à l'heure anglaise, le 333, snack bar du Grand Hôtel (voir mon article sur le Grand Hôtel en cliquant ici)
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    La plage de l'Ecluse
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  • Festival du Film Britannique de Dinard 2009 : suite de la compétition officielle

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    Je poursuis mon périple cinématographique dinardais (tout en notant scrupuleusement pour en faire un best of les aberrations hilarantes ou consternantes que je peux entendre dans les files d'attente et dans les salles de la part de spectateurs ayant souvent allègrement dépassé la soixantaine qui trouvent que forcément « c'était mieux avant », que « c'est inadmissible », que « Dinard ce n'est plus ce que c'était »  qui sont les rois pour grappiller des places tout en vous faisant remarquer avec une admirable mauvaise foi que c'est vous qui prenez la leur, et auxquels il faudra vraiment songer à confier l'organisation du festival la fois prochaine tant ils semblent avoir des solutions à tout. Stoïque je suis. Stoïque je reste...) avec aujourd'hui trois films en compétition et une avant-première au programme (je reviendrai ultérieurement sur l'avant-première : « The Calling » de Jan Dunn).

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    Cette deuxième journée a commencé très fort avec « White Lightnin' » de Dominic Murphy avant la projection duquel le directeur du festival, Hussam Hindi, est intervenu pour évoquer son coup de cœur pour ce film et pour prévenir les âmes sensibles de s'abstenir (rangez vos sarcasmes, je suis restée...malgré tout :- ))... « White Lightnin' » c'est en effet une plongée dans l'enfer des pensées désordonnées, vengeresses et surtout démentes de Jesco White qui, de séjours en maisons de redressement et en asiles de fous, entrecoupés de leçons de danse sur de la musique country,  forge sa folie meurtrière et sanglante ; un rythme démentiel, névrotique, saccadé et frénétique, qui imprègne la forme de ce film hypnotique, sans concessions au politiquement correct (à moins justement, qu'il ne le soit, à force de ne pas vouloir l'être à tout prix...), à la bande sonore très étudiée et réussie avec une voix off qui se voudrait ironique et décalée, à l'interprétation irréprochable mais dont la maîtrise formelle (oui, d'accord, Dominic Murphy a un univers et sait brillamment le démontrer) ne parvient pas à me faire oublier la vacuité du fond qui pour moi importe, quand même, beaucoup. Un film dont on dira sans doute, que c'est un coup de poing, d'un côté, qu'il est grotesque de l'autre (avec tous les excès caractéristiques d'un festival) et le plaisir (même pas coupable) de voir certains spectateurs aigris outrés m'auraient (presque) fait pencher du côté des premiers. Demain soir ce sera au jury de trancher...

    Le deuxième film en compétition de cette journée « In the Loop » d'Armando Iannucci nous faisait radicalement changer d'univers nous plongeant dans une politique fiction (enfin quand même très proche de la réalité), une comédie acerbe dans laquelle Simon Foster (Secrétaire d'Etat Britannique pour le Développement International) interprété par Tom Hollander qui soutient par erreur l'action militaire en prime time à la télé (Le Président des Etats-Unis et le Premier Ministre Britannique ont ainsi envie de se lancer dans une nouvelle guerre),  se fait ainsi plein de nouveaux « amis » à Washington.  Comédie au rythme échevelé (qui m'a d'ailleurs fait penser à « The Informant » de Soderbergh) pas si innocente que cela qui montre la guerre comme un jouet entre les mains de conseillers ambitieux qui ne s'embarrassent ni d'idéalisme ni de principes. Evidemment on songe à la guerre en Irak implicitement désignée. Une comédie mordante à ne pas manquer qui, néanmoins, ne figurera probablement pas au palmarès.

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    Le troisième film en compétition de cette journée nous faisait encore complètement changer d'univers...eh oui je me répète mais cela prouve là encore une nouvelle fois la diversité de la programmation de ce Festival du Film Britannique de Dinard qui, avec « Sounds like teen spirit » de Jamie Jay Johnson nous présentait un documentaire, un genre pour la première fois en compétition officielle à Dinard, un documentaire qui a conquis le public et qui a de fortes chances d'obtenir le prix du public (mais je ne peux émettre réellement de jugement n'ayant vu que quatre films en compétitions sur six), « un popumentaire » comme son réalisateur le définit lui-même qui nous fait suivre les coulisses du Concours Eurovision junior de la Chanson. Avec ce documentaire, Jamie Jay Johnson prouve qu'avec un sujet a priori naïf voire kitsch on peut faire preuve d'un réel univers sans que cela soit trash ou dénué de fond. Son regard n'est jamais condescendant sans pour autant être aveuglé par ses charmants interprètes judicieusement choisis et auxquels, grâce à leurs failles finalement universels et pas si enfantines, chacun peut s'identifier. Le résultat est à la fois tendre, caustique (le réalisateur sait placer sa caméra là où ça fait mal), émouvant et surtout terriblement drôle. Si « Young at heart » de Stephen Walker en avait réconcilié certains avec les chorales du troisième âge, Jamie Jay Johnson  leur fera passer un moment véritablement réjouissant grâce à l'Eurovision. Comme quoi, grâce à la magie du cinéma, et surtout à de talentueux cinéastes : tout peut arriver...

    Demain soir, le palmarès sur inthemoodforcinema.com et bien sûr d'autres informations et photos de cette 20ème édition du Festival du Film Britannique de Dinard sur lequel je reviendrai ces jours prochains !

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