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  • Programme complet et détaillé du 20ème Festival du Film Britannique de Dinard

    dinard2009.jpgHier soir, à Rennes, avait lieu la conférence de presse du 20ème Festival du Film Britannique de Dinard dont inthemoodforcinema.com est ravi de vous dévoiler la programmation complète.

    Je vous rappelle que vous pourrez suivre ce festival,du 8 au 11 octobre,  de l'ouverture à la clôture, en direct de Dinard, sur inthemoodforcinema.com et que vous pourrez retrouver mon article dans le livre des 20 ans du Festival "Flashback" aux côtés de Ken Loach, Stephen Frears, Jane Birkin, Hugh Grant... un livre indispensable pour les passionnés de Dinard et de cinéma britannique que vous pourrez bien sûr acquérir sur place.

    Dinard, cette année, pour célèbrer son 20ème anniversaire tout en étant fidèle à sa réputation de festival découvreur de talents, a l'excellente idée de rendre hommage aux talents de demain, 10 réalisateurs déjà venus à Dinard dont le premier long a été un succès et qui ont confirmé leur talent avec une deuxième oeuvre. Un film de chacun d'eux sera projeté à Dinard: Andrea Arnold, John Crowley, Saul Dibb, Ben Hopkins, Asif Kapadia, James Marsh, Pawel Pawlikowski, Lynne Ramsay, Christopher Smith, Edgar Wright.

    Le jury présidé par Jean-Paul Rappeneau sera composé de : Hugh Bonneville (acteur), Clotilde Courau (actrice), Zoé Félix (Actrice), Stéphane Freiss ( acteur), Sally Hawkins (actrice), Jean-Pierre Lavoignat (journaliste), Camilla Rutherford (atrice), Dallas Smith (agent artistique), Carole Scotta (productrice et distributrice), Paul Andrew Williams (réalisateur).

    La marraine de cette 20ème édition sera l'actrice Françoise Fabian et le parrain  le réalisateur Hugh Hudson.

    Comme chaque année le jury décernera notamment le Hitchcock d'or, un prix qui a de prestigieux prédecesseurs parmi lesquels: "Jude" de Michael Winterbottom, "The full monty" de Peter Cattaneo, "Billy Elliot" de Stephen Daldry, "Blody sunday" de Paul Greengrass, "Dead man's shoes" de Shane Meadows, "Boy A" de John Crowley...

    Cette année 6 films en compétition concourent pour le Hitchcock d'or (voir liste ci-dessous).

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    Le film d'ouverture sera cette année "An Englishman in New York" de Richard Laxton et le film de gala "From time to time" de Julian Fellowes.

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    Comme chaque année le festival propose de nombreuses avant-premières (voir liste ci-dessous).

    Cette année le festival propose par ailleurs deux leçons d'images exceptionnelles, la première sera donnée par l'actrice Charlotte Rampling (elle animera ainsi une master class exceptionnelle sur le métier d'acteur, suite à la projection de Boogie Woogie de Duncan Ward, film dans lequel elle joue et qui est présenté en avant-première à Dinard) et Pawel Pawlikowski (avec une leçon d'image axée sur les  documentaires).

    Cette année, la statue du maître du suspense, Alfred Hitchcock, emblème du Festival du Film Britannique fera son grand retour sur la place de l'Ecluse. Pour célèbrer cet évènement des casques seront ainsi mis à disposition des auditeurs qui pourront, au pied de la statue, confortablement installés dans un transat, assister à un florilège de ses oeuvres marquantes, le but étant notamment de montrer que, comme il le disait lui-même, ses scènes de meutres étaient filmées comme des scènes d'amour et ses scènes d'amour comme des scènes de meurtres.

    Comme chaque année, et pour la 6ème année consécutive, la NFTS et la FEMIS s'affronteront par courts-métrages interposés.

     Comme chaque année, depuis plus de 10 ans, aura également lieu la compétition de courts-métrages parrainée par Kodak.

    Un autre rendez-vous que je vous conseille de ne pas manquer non plus: la séance de pitching de "Regards croisés", un atelier qui fêtera cette année sa 10ème édition et qui a notamment permis à des films comme "Naissance des pieuvres" de Céline Sciamma de voir le jour.

    Comme chaque année, le festival soutient également l'association "Les Toiles Enchantées".

    Quant au Festival des Dinardais (qui permet aux Dinardais de voir ou revoir gratuitement des perles du cinéma britannique sur grand écran), il aura lieu du 4 au 7 octobre. Le Festival des scolaires aura, quant à lui, lieu du 5 au 8 octobre.

    En attendant, cliquez sur lire la suite pour lire le programme en détails et pour connaître les informations pratiques (venir à Dinard, assister au festival, liens internet...)

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  • La bande annonce du 20ème Festival du Film Britannique de Dinard

    En attendant de vous annoncer le programme du 20ème Festival du Film Britannique de Dinard, demain, un festival dont je vous rappelle que vous pourrez le suivre en direct sur inthemoodforcinema.com, de l'ouverture à la clôture, je vous en propose la bande annonce (ci-dessous), une bande annonce qui vous donnera un aperçu de la diversité de la programmation du festival...

    Cliquez ici pour retrouver mes autres articles concernant ce 20ème Festival du Film Britannique de Dinard

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  • "500 jours ensemble" de Marc Webb

    500.jpgDemain sortira en salles "500 jours ensemble" de Marc Webb, un film vu en juillet par inthemoodforcinema.com également projeté hors compétition dans le cadre du 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville (et non en compétition comme initialement annoncé et comme annoncé dans l'article vers lequel vous renvoie le lien ci-dessous).

    Cliquez ici pour lire ma critique de "500 jours ensemble" de Marc Webb

  • « L’intranquille » de Gérard Garouste avec Judith Perrignon (sélection prix littéraire Elle 2010)

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    Garouste2.jpgDernier livre de la sélection du mois pour le Prix des lectrices de Elle 2010, cette fois dans la catégorie document : « L'intranquille » de Gérard Garouste (l'artiste peintre-sculpteur-graveur-illustrateur internationalement reconnu dont les œuvres sont exposés dans les plus grands musées du monde) co-écrit avec Judith Perrignon (journaliste et écrivain).

    Le livre est sous-titré « Autoportrait d'un fils, d'un peintre, d'un fou ». Fils. Peintre. Fou. Ces trois mots représentent le cercle vicieux de son enfermement même si la peinture en est, parfois, l'espace de liberté.  La folie d'un fils né au lendemain de la guerre dont le père, collaborateur ayant spolié des biens juifs, était qualifié de « psychopathe » par la médecine. Un père antisémite et misanthrope. Un père qui écrivit à la date de l'arrivée des Allemands, en juin 40 : « Enfin libre ! ». Un père violent qui posait le revolver sur sa table.  « Un salopard qui m'aimait » selon les termes de Gérard Garouste.

    Comment exprimer la douleur indicible, supporter l'insoutenable si ce n'est en se réfugiant dans l'art et la folie ? Même si la seconde empêchait le premier de s'exprimer, sans doute l'a-t-elle aussi nourri contribuant à ses œuvres « intranquilles ».

    Gérard Garouste, par l'écriture vivre, rythmée, précise de Judith Perignon, livre un récit sobre et sincère, sans concessions, pudique et paradoxalement lucide sur la folie, l'art et sur ce qui a guidé l'une et l'autre.  Il décrit sa folie sans emphase et sans lyrisme, ce qui en est que plus troublant. Il nous montre l'envers gris du décor en tombant le masque. La folie : finalement masque de la honte. La folie : échappatoire de cet intranquille prisonnier de sa famille, de son passé, lui qui se sentait libre, enfin, dans l'univers pourtant carcéral du pensionnat, là où il noua des amitiés indéfectibles notamment avec Ribes et Modiano.

    garouste1.jpgPar son parcours il interroge l'art et la folie : qu'est-ce qui guide l'artiste ? Qu'est-ce qui conduit à la folie ? Qu'est-ce qui les relie, les dissocie ? Qu'est-ce qui influence un artiste ? Le conduit à s'exprimer ? Lui voulait « peindre ce qu'on ne dit pas ».  Crier ainsi sa douleur dans le silence.  Son récit apporte un nouvel éclairage à ses œuvres et donnera envie à ceux qui en ignoraient tout de les connaître.  Il explique aussi ses influences pas forcément picturales (la Bible, Cervantès, Dante, Saint-Augustin) et son parcours (sa rencontre avec le galeriste New Yorlais Leo Castelli, ses fresques pour l'Elysée, ses décors pour Le Palace...). Il rend un hommage implicite à sa femme Elisabeth et lève le voile sur certains mystères originels de ses toiles.

    Un autoportrait poignant qui est aussi une réflexion sur l'art, sur les ravages de l'enfance lorsqu'elle est douloureuse, silencieuse, assombrie par les secrets de famille et par l'ombre dévastatrice d'un père. Un fils, un peintre, un fou qui nous plonge dans les méandres de son intranquillité, éclairant ainsi son œuvre parfois sombre et une attitude parfois étrange, peut-être un premier pas vers la guérison...

    Cliquez ici pour lire mes critiques des autres livres sélectionnés dans le cadre du Prix littéraire de Elle 2010.

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    Lien permanent Imprimer Catégories : CHRONIQUES LITTERAIRES (suite) Pin it! 5 commentaires
  • In the mood for Disneyland Paris: Disney disco night...

    Comme je vous le disais samedi, ce week end j'étais à

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    notamment pour
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    et invitée par le
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    Merci à Allociné pour ce week end au doux trompeur parfum d'enfance, d'insouciance (dans le temple  de la consommation à outrance...)  et à (ma victime passagère polyglotte) mes complices de cette journée sous un soleil lui aussi irréel  et de cette soirée sur le dance floor, sous les étoiles, dans le parc "Walt Disney Studio" privatisé pour l'occasion (l'occasion n'étant pas nos prouesses sur le dance floor mais la soirée en question:-))...

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    THE rencontre dans le hall de notre hôtel, ci-dessous...
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  • « Mausolée » de Rouja Lazarova - (Sélection prix littéraire des lectrices de Elle 2010)

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    Je poursuis aujourd'hui mes critiques des livres que je reçois dans le cadre de la sélection pour le prix littéraire des lectrices de Elle 2010 avec aujourd'hui, dans la catégorie roman, « Mausolée » de Rouja Lazarova, mon premier vrai coup de cœur de cette sélection, sans doute aussi un roman qui ferait un excellent film et qui est avant tout un édifiant et passionnant document sur la vie sous la dictature communiste en Bulgarie (même si l'histoire est une fiction, l'Histoire, elle, est bien réelle).

    Bulgarie 1944-1990. Un demi-siècle de communisme, de peurs et de trahisons, quand se taire devient le mot d'ordre de la survie. Gaby, sa fille Rada et sa petite-fille Milena survivent. Mais elles disent aussi leur haine du régime et rient de ses absurdités. En même temps que la peur, elles se transmettent le désir de révolte...

    Né en Bulgarie communiste, Rouja Lazarova vit en  France depuis 1991. « Mausolée » est son quatrième roman.

    Le Mausolée, c'est l'emblème du communisme bulgare, gigantesque et incontournable, situé en plein centre de Sofia, construit en 1954 et abritant le corps embaumé du dictateur  Gueorgui Dimitrov, « le père de la Nation ».   C'est le symbole de la dictature, de l'Etat omniprésent qui écrase l'individu. 

    Rouja Lazarova a commencé à écrire ce roman pour exprimer à ses amis la douleur vivace que représentaient pour elle les termes de « communisme » et « socialisme », là « où le rouge avait une signification mortifère », des termes  qui représentaient a contrario de belles et nobles idées en France...  Elle nous emmène de l'autre côté du rideau de fer et entremêle violence et douceur, ironie tendre et glaciale pour décrire ce quotidien de révolte sourde et de soumission révoltante.

     Le roman commence par l'arrestation de Sacho dont une place commémore ainsi le souvenir : « Arrêté pour une blague, mort dans le camp de concentration de Béléné, en mars 1964. » Là pourrait être résumée toute l'absurdité effroyable de ce régime que décrit Rouja Lazarova à travers le destin de ces trois femmes et de ceux qui ont croisé leurs routes. Le sentiment d'oppression mais aussi de culpabilité se transmettra d'une génération à l'autre : la culpabilité de la mort de Peter, fusillé en 1946 ; la culpabilité  de n'avoir pu résister ou s'opposer davantage ; la culpabilité d'une mère pour avoir dû se taire pour protéger sa fille plutôt que de résister ;  la culpabilité de n'avoir pas vécu cette histoire.

     Chaque page démontre cette absurdité révoltante devant laquelle il faut se soumettre parce que la délation est une menace constante, rampante, suffocante ; parce que des musiciens de jazz sont des « ennemis du peuple » ; parce qu'un foulard bleu et rouge mal noué autour du cou d'une écolière peut vous faire suspecter ; parce que tout, tout le temps, tout acte ou toute parole peuvent être interprétés et dénoncés comme signes d'opposition au régime. Les individus sont méprisés pour n'être plus que les éléments d'un tout omniscient et omnipotent : l'Etat communiste. Malgré ce quotidien asphyxiant, ces journées sombres, de rares rayons de soleil parviennent à percer. Rouja Lazarova les décrit avec une belle mélancolie.

    Judicieuse idée que celle de montrer les répétitions kafkaïennes du régime à travers les destins de ces trois femmes dont les drames, les douleurs se répètent même si « la répétition la plus soigneusement orchestrée finit par s'épuiser ; les échos perdent de leur force, les refrains se déforment ». Par une écriture pudique et précise, par cette habile construction narrative qui entremêle les époques pour insister sur la répétition, Rouja Lazarova souligne subtilement cette horreur lancinante qui écrasait toute tentative de parole, de bonheur ou de liberté.  

    Et puis arrivent le 9 novembre 1989, et plus tard, la destruction du mausolée et à ce grisant mais aussi insaisissable sentiment de liberté succèdent les désillusions, les nouvelles constructions qui ressemblent à des destructions, l'hypocrisie face à un passé nié et exploité, les profiteurs, les criminels, une nouvelle cruelle réalité à laquelle il faut faire face et un passé qu'il faudra tant d'années pour que ses terribles mystères commencent à être dévoilés.

    Avec ce livre, Rouja Lazarova construit son propre « mausolée » poignant, passionnant, nécessaire et apporte ainsi une mémoire, une dignité, une parole à ceux qui en ont tant été privés.

  • Avant-première- Critique de "Vivre!" d'Yvon Marciano

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    Avant-hier, j'ai vu deux films en avant-première : le premier dont je tairai le nom et dont je ne vous parlerai pas (mais j'imagine que beaucoup d'autres se chargeront de faire l'éloge de son alliance qu'ils trouveront sans doute astucieuse, voire révolutionnaire, d'hémoglobine et d'humour noir) car c'est après tout encore la jubilatoire liberté d'un blog (celui-ci en tout cas) que celle de choisir ses sujets et de n'être soumis à aucun diktat  et tant pis si pour cela il faut être rayé de certains fichiers ; le second dont, malheureusement, très peu parleront et pour lequel j'espère vous faire partager mon coup de cœur et susciter votre intérêt ou, à défaut, au moins votre curiosité.

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    Dans la lumière étincelante et impertinente de l'été, à Paris, Matthieu (Jean-Jacques Levessier), âgé d'une quarantaine d'années, s'éteint, atteint d'un cancer. Théo (Aymeric Cormerais) avec lequel il s'était lié d'amitié, est chargé de contacter une liste de personnes, trois garçons et trois filles qui, comme lui, ont entre 22 et 26 ans et qui connaissaient Matthieu séparément et croyaient tous être son seul ami. Leur rencontre liée par la mort va pourtant leur donner un élan, le goût de vivre intensément... Pour Yvon Marciano, l'idée était d'abord de « tourner un film, en trois semaines, au mois d'août, à Paris, dans une totale liberté. »

    En mai dernier, au Festival de Cannes, le film le plus jeune, le plus fou et finalement peut-être le plus irrévérencieux de la compétition était celui réalisé par un jeune octogénaire nommé Alain Resnais : « Les Herbes folles ». Yvon  Marciano ayant lui aussi plus du double de l'âge de ses protagonistes a pourtant signé un des films les plus rafraîchissants, alertes et finalement audacieux de cette rentrée. Si « Vivre ! » n'est que son second long métrage, 13 ans après son premier, « Le cri de la soie », il a été de nombreuses fois primé et sélectionné en festivals pour des courts-métrages et le film précité.

    « Vivre ! » est un film sur un sujet sérieux qui ne se prend pas au sérieux, qui nous parle de l'essentiel avec une fausse désinvolture,  un film choral « dans Paris » qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler le film éponyme de Christophe Honoré tant il est imprégné de la Nouvelle Vague (et de cinéma en général d'ailleurs avec des références notamment à Charles Laughton et à beaucoup d'autres) auquel il est un hommage notamment de par ses références littéraires et cinématographiques : « Pickpocket » de Bresson (lequel Bresson a beaucoup influencé la Nouvelle Vague), « A bout de souffle »  de Godard ... et surtout un ton très truffaldien avec  au passage une référence à la Cinémathèque (dans une scène qui est d'ailleurs autant un hommage au cinéma d'hier qu'à celui d'aujourd'hui par la présence d'une célèbre actrice que je vous laisse découvrir) qui rappelle le premier plan de « Baisers volés »de Truffaut et  un Théo qui a le romantisme cavalier, le charme désinvolte, le panache et la naïveté d'Antoine Doinel qui prend la légèreté au sérieux et qui rencontre d'ailleurs, là aussi, sa Fabienne Tabard. On retrouve également ce mélange de légèreté et de mélancolie, de désinvolture et de nostalgie, d'anachronisme et de contemporanéité caractéristiques de la série des Doinel.

    Avant tout, ce qui séduit dans ce second long d'Yvon Marciano,  ce sont ces personnages rongés par le feu de l'existence qui ont la belle intransigeance et insolence mais aussi les certitudes insensées de la jeunesse (qui les oublie pourtant souvent, dans la réalité autant que dans le cinéma), leurs idéaux savoureusement déraisonnables comme si la légèreté était l'audace suprême et qu'il fallait un cinéaste ayant dépassé l'âge et ayant la nostalgie rageuse de la jeunesse pour la voir avec lucidité et la sublimer. Et si ces personnages ont des caractéristiques marquées, loin de les rendre  caricaturaux cela procure à l'ensemble une intemporalité renforcée par l'image d'un Paris à la fois contemporain et irréel.

    « Vivre ! » pourrait aussi s'intituler « Voir ! »  tant chaque scène semble nous intimer de regarder et de voir : de voir à quel point la vie peut-être ludique mais aussi à la fois grave et légère, de voir la beauté de Paris, de voir qu'il faut profiter de chaque instant, de voir qu'il faut saisir la chance et la balle au bond (ici au propre comme au figuré).

    Un film sincère d'une touchante spontanéité et maladresse (tourné en trois semaines en DV -à partir d'un scénario écrit en un mois-, le mode de filmage épouse ici judicieusement le fond), d'une louable et revigorante naïveté, un film nostalgique et optimiste dont on ressort avec « la fureur de vivre » de ses personnages.  Une déclaration d'amour au cinéma (on retrouve même des extraits de BO d'Almodovar) et notamment à la Nouvelle Vague, à Paris (pas moins de 80 lieux de tournage dans Paris), théâtre lumineux de ce joyeux marivaudage, un hymne à la jeunesse, à l'amour et à la vie, une bouffée d'air frais qui vous donne le goût de vivre, de savourer chaque seconde... et de faire et voir du cinéma !

     Un vent de jeunesse et de liberté salutaires qui a la douce mélancolie de Mozart et la gravité légère de l'air de jazz qui l'accompagnent et celui de Léonard Cohen sur lequel il s'achève... donc je vous le recommande : prenez le temps de « Vivre ! ».

    Vous pourrez retrouver l'acteur principal, le très prometteur Aymeric Cormerais (prix d'interprétation au Festival du Film Romantique de Cabourg pour l'excellent court-métrage de Romuald Beugnon « Béa »-que vous pouvez visionner en cliquant ici- mais aussi interprète dans le non moins excellent "Elle viendra pas" d'Olivier Serrano ou encore interprète d'un secondaire et non moins mémorable rôle dans « Le premier jour du reste de ta vie » de Rémi Bezançon) le vendredi 2 octobre, à  20H30, sur France 2 dans « Pour une nuit d'amour », un inédit de la collection « Contes et nouvelles » du XIXème siècle adapté de Zola et réalisé par Gérard Jourd'hui.

    Et vous pourrez bientôt retrouver une interview d'Aymeric Cormerais sur inthemoodforcinema.com ...

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    « Vivre ! » : Avec une nouvelle génération d'acteurs (des acteurs pour la plupart professionnels et non amateurs comme ce fut parfois malencontreusement écrit) Aymeric Cormerais, Arnaud Denis, Jean-Jacques Levessier, Gaël Tanniou, Lydie Waï, Pamela Ravassard, Pierre-Marie Baudouin, Natasha Andrews, Macha Polikarpova, Ornella Bes,...

    Sortie en salles de « Vivre » d'Yvon Marciano : le 7 octobre