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  • Bilan et palmarès du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2025 – 51ème édition

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    Ci-dessous, retrouvez mon bilan émotionnel de ce 51ème Festival du Cinéma Américain de Deauville auquel j'ai assisté de l'ouverture à la clôture. Je reviendrai ultérieurement en détails sur les films présentés lors de leurs sorties en salles.

    Retrouvez aussi de nombreuses photos et vidéos de cette édition sur mon compte Instagram @Sandra_Meziere, ici.

    Mes stories Instagram consacrées au 51ème Festival du Cinéma Américain de Deauville sont à retrouver ici.

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    « Il n'y a pas d'âge pour réapprendre à vivre. On dirait même qu'on ne fait que ça toute sa vie : repartir, recommencer, respirer à nouveau. » Françoise Sagan

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    Réapprendre à vivre. Repartir. Recommencer. Respirer à nouveau. Il me semble que ce sont ces pouvoirs magiques que m'insuffle Deauville chaque année depuis ce tout premier Festival du Cinéma Américain de Deauville auquel j’ai assisté, il y a trois décennies. Peut-être parce que là flotte toujours dans l'air le parfum de réminiscences de souvenirs heureux. Probablement est-ce le reflet du passé qui pare les planches de cette aura particulière. Ainsi, la lumière ici me semble puissamment douce, comme nulle part ailleurs, si ce n'est quelque part sur les bords de la mer Égée peut-être.

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    Comment résumer ces dix jours intenses de cinéma ? Que va-t-il me rester de ce défilé enivrant de sons, d’images, d’émotions, de rencontres, de soleil ardent et d’ombres brûlantes ? Des images de films certainement qui vont s’intégrer à celles de ma propre vie. La claustrophobie enchantée et l’apocalypse tamisée de The End de Joshua Oppenheimer. Le pouvoir réparateur des mots et les cicatrices suintantes The Chronology of water de Kristen Stewart. L’hémoglobine de la fable paranoïaque de Yorgos Lanthimos, Bugonia. La nostalgie poignante et la musique consolatrice de The History of sounds de Olivier Hermanus. Les mensonges bouleversants, la vitalité et le cœur brisé de Eleanor the great de Scarlett Johansson. Le discours lyrique et marquant de Pamela Anderson, et son éloge de la vulnérabilité.

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    Les vœux de résistance et la douce puissance de la brillante Golshifteh Farahani face à l’Amérique, à l’image du monde : vacillante et fracturée. La danse aérienne de Marie-Agnès Gillot lors de la cérémonie d’ouverture, sur la musique de Philip Glass (The Hours de Stephen Daldry).

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    La valse des goëlands dans le projecteur de la pleine lune. Les vagues hypnotiques de la mer (trompeusement donc) prometteuse. Les idées insensées qui s’élancent et me grisent et m’égarent. Les promenades jusqu’à l’épuisement pour se gaver d’éclats et d’illusions.

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    Cette édition fut placée sous le signe du vertige. Celui de Kim Novak (qui a illuminé le festival de sa présence mythique et insaisissable) et d’Hitchcock auquel se référaient deux films de la compétition (dont le troublant After this death de Lucio Castro oublié du palmarès) et le documentaire qui était consacré à la comédienne, Kim Novak’s Vertigo de Alexandre O. Philippe. Même le film de clôture, Vie privée de Rebecca Zlotowski jongle avec les vertiges de l’identité et certains plans (notamment d’un escalier en spirale) se référent au film d’Hitchcock.

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    Un festival est un peu comme le chignon de Madeleine/ Carlotta, cercle de fatalité inexorable, non ? Tout est faux-semblants et nous hypnotise. Avant que la chute ne ramène au début, au présent, à la réalité, et à la beauté à jamais insondable de cet amour illusoire et incandescent.

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    Vous avez pu écouter quelques-unes de mes chroniques sur Deauville La Radio. J'y évoque quelques classiques que vous avez pu (re)découvrir pendant le festival : Sueurs froides (Vertigo ) d’Alfred Hitchcock (hommage à Kim Novak), La chatte sur un toit brûlant de Richard Brooks (hommage à Paul Newman), mais aussi Gatsby le magnifique de Baz Luhrmann (hommage à Joel Edgerton)... presque une mise en abyme d'un festival de cinéma et de ses apparences trompeuses. Ou de cette fameuse « poussière empoisonnée flottant sur ses rêves » pour reprendre les mots de Francis Scott Fitzgerald. Retrouvez aussi ces chroniques en version écrite en bas de cet article.

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    « Nous célébrons non seulement les œuvres d'aujourd'hui mais aussi les rêves de demain » a déclaré le Maire de Deauville, Philippe Augier, lors de la cérémonie d’ouverture. C’est en effet ce qui distingue ce festival, ce à quoi nous pouvons aussi ajouter qu’il célèbre les œuvres d’hier puisque le festival a cette année rendu hommage à Paul Newman, Kim Novak et Alice Guy. Ironie du sort alors que vient de s’éteindre une autre légende du cinéma, Robert Redford. En 2013, All is lost dans lequel il incarnait le rôle principal avait d’ailleurs remporté le prix du jury à Deauville (je vous en parlais, ici). Le Maire de Deauville a aussi rappelé que cette 51ème édition était placée sous le signe du rêve californien, ce sont pourtant avant tout sur les cauchemars, les peurs et les ombres de l’Amérique qui les cinéastes en compétition ont braqué leurs projecteurs. « Un cinéma qui bouscule nos certitudes » a-t-il ajouté, se félicitant aussi que le jury de cette édition ait brillé par sa «convivialité et bonne humeur communicative.»

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    Ce festival était aussi placé sous le signe de la « rébellion féminine, puissante et joyeuse » pour reprendre les termes de la directrice du festival, Aude Hesbert. De la rétrospective Alice Guy, à Kristen Stewart, en passant par Kim Novak, Pamela Anderson, et la formidable Eleanor the great (qui prouve qu’une femme peut être une héroïne à 94 ans, merci Scarlett Johansson) en passant par Zoey Deutch ( récipiendaire du prix du Nouvel Hollywood, Jean Seberg dans le film Nouvelle vague de Richard Linklater présenté en avant-première à Deauville) ou encore la présidente du jury, Golshifteh Farahani (qui a reçu la distinction numérique de l’INA), les femmes étaient en effet à l’honneur.

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    Chaque soir, avant la projection officielle s'affichait cette phrase de Jack London : « The proper function of a man is to live, not to exist. » C'est cette impression que procure un festival de cinéma. Vivre. Impression fallacieuse peut-être, mais si douce. Car c'est vivre au rythme de 24 images par seconde, certes. Au rythme d'un réjouissant vertige. Vertigo. Tel le titre du chef-d’œuvre d'Hitchcock sous le signe duquel était placé la première journée du festival avec la présence de l'éblouissante Madeleine/Judy : Kim Novak. Et la projection du passionnant documentaire que lui consacre Alexandre O.Philippe, Kim Novak's Vertigo, dans lequel il est bien sûr question de Sueurs froides qu'elle évoque comme si ses personnages avaient déteint sur elle, dans une troublante et fascinante confusion.

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    Il fut aussi souvent question du poids de chagrins condamnés au silence, notamment dans le premier film en tant que réalisatrice de Kristen Stewart, The Chronology of water (adaptation de La Mécanique des fluides de Lidia Yuknavitch) qui a ainsi récolté le Prix de la Révélation pour ce film audacieux, impressionniste, âpre et sensible, mais aussi dans celui de Scarlett Johansson, Eleanor the great (qui a remporté le prix du public) mais aussi dans The History of sounds de Olivier Hermanus, présenté en avant-première après sa sélection en compétition du dernier Festival de Cannes. L'un évoque un amour impossible. Un autre deux deuils qui le sont tout autant. Le troisième un cœur qui saigne. Les trois m'ont bouleversée par la justesse et la résonance de leurs notes finales qui viennent débusquer nos propres chagrins et les apaiser, un temps. En nous démontrant le pouvoir des mots et de la musique comme forces réparatrices, ou pour nous permettre « disparaître dans l’imagination ».

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    Dans The History of sound de O.Hermanus, les sons viennent débusquer la nostalgie nichée au fond de nos cœurs. Une note finale implacable qui justifie la partition antérieure, tout en retenue. Celle d'une rencontre vibrante qui influe sur la mélodie d'une vie entière. L'art rend les étreintes éternelles.

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     Dans Eleanor the great, Eleanor Morgenstein, 94 ans, tente de reconstruire sa vie après la mort de sa meilleure amie, Bessie. Elle retourne à New York auprès de sa fille et de son petit-fils, après avoir vécu en Floride pendant des décennies. Incarnée par l'inégalable June Squibb, Eleanor, pour faire revivre Bessie, son amie survivante de la Shoah, va s'emparer de son histoire. Un film poignant sur les chagrins indicibles, le pardon, écrite et filmée avec beaucoup de délicatesse, humour et tendresse. « Il faut parler des choses qui nous rendent tristes. » « J'avais peur d'admettre que j'ai le cœur brisé ». Deux phrases extraites de ce film sur le « tabou du chagrin ». Il y a parfois des mots qui vous donnent envie de humer plus que jamais le parfum du présent... et de savourer la beauté incendiaire de Deauville.

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    N'avez-vous pas remarqué d’ailleurs qu'il en va des films comme des êtres humains ? Les plus intéressants sont ceux qui ne se contentent pas des apparences. Qui débusquent les failles, et tentent de les comprendre. Derrière le sourire. Derrière l'image lisse. Lisse comme semble l'être le cadre dans lequel évolue la famille de The End, premier long métrage de fiction de Joshua Oppenheimer déjà multi primé pour ses précédentes œuvres (documentaire et docu-fiction).

    « Vingt-cinq ans après qu’une catastrophe écologique a rendu la Terre inhabitable, Mère, Père et Fils vivent reclus dans leur luxueux bunker. Pour garder espoir et préserver une illusion de normalité, ils s’accrochent aux rituels du quotidien – jusqu’à l’arrivée de Fille, une inconnue qui bouleverse leur routine bien rodée. À mesure que les tensions montent, leur existence en apparence idyllique commence à s’effondrer. » Tableaux de maître. Intérieur luxueux. Mais pas de fenêtres. Et quelques dissonances et étrangetés nous font rapidement comprendre que ce décor aseptisé dissimule une terrible réalité. Le vernis va rapidement se craqueler et les égoïsmes meurtriers de chacun vont se révéler. Nous ne pouvons nous empêcher de penser que cette fable écologiste est prémonitoire. Les intermèdes musicaux apportent des notes trompeusement enchanteresses, dévoilant les états d'âme avec une gaieté trompeuse. Je vous parlerai longuement de ce film lors de sa sortie, film à la fois magique et terrifiant. Qui nous fait frissonner de jubilation et de terreur. La durée (2h29) a découragé quelques spectateurs qui ont quitté la salle en cours de route. Ce voyage déroutant et fascinant vaut pourtant le détour. Voilà qui me fait songer à cette phrase extraite de La chatte sur un toit brûlant programmé dans le cadre de l'hommage à Paul Newman :

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    « L'être humain sait qu'il doit mourir et il est le seul à le savoir dans la nature et cela ne le rend ni meilleur ni plus charitable que les autres bêtes. »

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    « Disparaître dans l'imagination » : je ne cesse de repenser à cette idée formulée dans le film The Chronology of water de Kristen Stewart. Là me semble la clef de tout, pour laisser les écorchures apparaître, les panser, les penser sans entraves. Disparaître dans l'imagination et y renaître.  Un film sur une femme qui saigne qui ne peut pas appeler à l'aide. Lors du débat d’après film, la réalisatrice a ainsi évoqué comme référence Tarkovski et la nécessité pour les films de « nous aider à nous comprendre nous-mêmes ».

    Ce sont 13 films en compétition qu’ont dû départager les deux jurys, l'un présidé par Golshifteh Farahani et l'autre (de la révélation) présidé par Jean-Pascal Zadi avec pas moins de 10 premiers films parmi lesquels ceux des comédiennes Scarlett Johansson et Kristen Stewart. « Une sélection vibrante et kaléidoscopique, qui dresse le portrait d’une jeunesse américaine composite, en quête de sens et d’identité » avait annoncé la Directrice du Festival, Aude Hesbert. Une sélection qui met à mal la figure paternelle, reflète une Amérique repliée sur elle-même en quête d'espoir, qui (se) ment pour supporter une réalité ineffable.

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    Soulignons cette ouveauté appréciable cette année : la reprise du palmarès, le dimanche 21 septembre, au Cinéma Le Grand Action, à Paris.  J'y rattraperai les films du palmarès que j'ai manqués.

    En attendant, voici la liste des films en compétition :

    AFTER THIS DEATH 
    Lucio Castro
    (Première française)
    ELEANOR THE GREAT 
    Scarlett Johansson
    (1er film)
    I LIVE HERE NOW
    Julie Pacino 
    (1er film - Première française)
    IN TRANSIT
    Jaclyn Bethany
    (Première française)
    LURKER
    Alex Russell
    (1er film - Première française)
    OLMO
    Fernando Eimbcke
    (Première française)
    OMAHA
    Cole Webley
    (1er film - Première française)
    REBUILDING
    Max Walker-Silverman
    (1er film - Première française)
    SOVEREIGN
    Christian Swegal
    (1er film - Première européenne)
    THE CHRONOLOGY OF WATER
    Kristen Stewart
    (1er film)
    THE END
    Joshua Oppenheimer
    (1er film - Première française)
    THE NEW WEST 
    Kate Beecroft
    (1er film - Première française)
    THE PLAGUE 
    Charlie Polinger
    (1er film)

    PALMARES

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    Le Jury de la 51ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville, présidé par Golshifteh Farahani, entourée de Thomas Cailley, Eye Haïdara, Katell Quillévéré, Philippine Leroy-Beaulieu, Vincent Macaigne, Benjamin Millepied et Emilie Tronche a dévoilé son palmarès, établi à partir des 13 films présentés en compétition cette année.

    Grand Prix
    THE PLAGUE de Charlie Polinger

    Prix du Jury
    OLMO de Fernando Eimbcke

    Prix du Jury
    OMAHA de Cole Webley

    Le Jury de la Révélation la 51eédition du Festival du Cinéma Américain de Deauville, présidé par Jean-Pascal Zadi, entouré de Suzy Bemba, Julien Colonna, Bilal Hassani et Anaïde Rozam a dévoilé son palmarès, établi à partir des 13 films présentés en Compétition cette année.

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    Prix de la Révélation
    THE CHRONOLOGY OF WATER
    de Kristen Stewart
    En salles le 15 octobre 2025

    Prix du public de la ville de Deauville
    ELEANOR THE GREAT
    de Scarlett Johansson

     

    Prix CANAL+
    SOVEREIGN de Christian Swegal

    Le Jury de la Critique la 51e édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville, composé des critiques et journalistes Eva Bettan (Présidente), Sophie Avon, Emily Barnett, Lily Bloom et Gael Golhen a remis un prix au film suivant :

    Prix de la critique
    THE PLAGUE
    de Charlie Polinger

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    Prix d'Ornano-Valenti
    NINO
    de Pauline Loquès
    En salles le 17 septembre 2025

    Hommage à Paul Newman – La chatte sur un toit brûlant de Richard Brooks

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    Une des forces du Festival de Deauville est d’être à la fois un découvreur de talents, notamment avec les films en compétition, mais aussi une vitrine étincelante du cinéma d’hier et du glamour hollywoodien. Ainsi, à 19H30, le mercredi 10 septembre, au CID, les festivaliers ont pu assister à un hommage à Paul Newman en présence de sa fille.


    Dans le cadre de cet hommage étaient programmés plusieurs films dont La chatte sur un toit brûlant de Richard Brooks, le 6 septembre à 11h au Morny. Ce film est adapté de la pièce de Tennessee Williams, Cat on a Hot Tin Roof, qui fut présentée à Broadway en 1955, mise en scène par Elia Kazan et qui eut un grand succès critique, remportant ainsi le Pulitzer Price. On accuse souvent le film d’être plus consensuel que la pièce, l’auteur qui avait pourtant été régulièrement consulté pendant le tournage le qualifiera même de saccage total. Il s’agit ainsi du 13ème long métrage de Richard Brooks qui connut un triomphe au box-office 1958, récolta six nominations aux Oscars 1959 dont celles de meilleure actrice pour Elisabeth Taylor et du meilleur acteur pour Paul Newman. L’intrigue nous plonge dans l’atmosphère moite d’une immense villa du Sud des Etats Unis, une prospère plantation du Mississippi, où se réunit une famille pour fêter le 65ème anniversaire du patriarche, surnommé « Big Daddy» sur le point de mourir, ce qu’il ignore. Sont présents sa belle-fille, Maggie, (Elisabeth Taylor) et son fils, Brick, (Paul Newman), ancien champion de football, terrassé par le suicide de son ami et coéquipier Skipper, après un mystérieux moment passé avec Maggie et un énigmatique coup de téléphone avec ce dernier. Brick se réfugie alors dans l’alcool et repousse sa femme au prétexte qu’il considère comme responsable de la mort de son ami. Elle se compare alors à une « chatte sur un toit brûlant. »  Pendant ce temps, la famille se déchire pour l'héritage de Big Daddy que Cooper, le frère de Brick, et son épouse, assoiffée d’argent et exaspérante, veulent absolument s’accaparer. Ils sont accompagnés de ceux que Maggie qualifie de « monstres sans tête », leurs cinq enfants insolents et pas très malins, que leur mère force à chanter des airs stupides à tout instant, pour flatter leur grand-père.

    C'est Richard Brooks qui insista pour que le Newman tienne le rôle principal, les producteurs étant réticents à cette idée. Le réalisateur disait l’avoir choisi parce « qu'il y a toujours en lui quelque chose qui demeure secret et refuse de se dévoiler facilement (...). Paul Newman livre une prestation habitée et bouleversante, de ce personnage tourmenté mais attachant. « Je suis un vieux gosse de 30 ans. » Ainsi Brick se qualifie-t-il. Il dit ne plus croire en rien et que le dégoût qu’il 'éprouve pour le mensonge est en fait le dégoût de lui-même.  Sa solitude et sa souffrance, emportent d’emblée l’empathie du spectateur, même si le sens de la pièce est ici trahi, censure oblige, et volonté du réalisateur de s’adresser au plus grand nombre, les liens plus affectifs qui l’unissaient à son coéquipier étant ici transformés en simple amitié.

    Face à Paul Newman, Liz Taylor, d’une insolence réjouissante, avec une palette de jeu très étendue, de la tendresse a cynisme, est d’une sensualité animale, d’une vitalité féroce et d’une beauté flamboyante.  Le film était prévu pour être tourné en noir et blanc mais Richard Brooks insista pour tourner en couleurs afin de mettre en valeur des yeux bleus de Paul Newman et ceux d’Elizabeth Taylor, couleur violette. Les couleurs y sont là aussi éblouissantes.


    Il y a une vraie jubilation à entendre ces dialogues délicieusement lucides et cruelles, à assister à l’effondrement de ce petit monde dominé par le mensonge, la duplicité, la cupidité, dans lequel tout le monde ment. La mise en scène est aussi particulièrement inventive, la tension étant rythmée par un orage et des pluies torrentielles qui les cristallisent. L’orage se déchaîne ainsi aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. Vous ferez aussi attention décor qui sert de séparation des clans ou qui dément ce que les mots disent. Il faut aussi louer la mise en scène inventive et ce scénario ciselé.


    Qui sait …. Peut-être le calme reviendra-t-il après la tempête, après cette chaleur suffocante, ces mensonges étouffants, mais vous en ressortirez étourdis comme après un voyage aussi palpitant qu’éreintant. Terminons par une phrase du film qui en reflète la cruelle lucidité, et la qualité littéraire : « L'être humain sait qu'il doit mourir et il est le seul à le savoir dabs la nature et cela ne le rend ni meilleur ni plus charitable que les autres bêtes. »

    Hommage à Kim Novak – Sueurs froides (Vertigo) d’Alfred Hitchcock

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    Parmi les évènements incontournables de cette 51ème édition du Festival du Cinéma Américain, il y eut la venue de Kim Novak qui a reçu un Icon Award le 6 septembre à 17h au CID avant la projection du documentaire que lui est consacré. Les festivaliers ont également pu (voir ou revoir le chef d’œuvre d’Hitchcock Sueurs froides, intitulé en vo Vertigo, le 7 septembre au Morny et le 11 au Casino.


    En 1958, le maître du suspense adapte le roman de Boileau et Narcejac, D’entre les morts. Ce sera la quatrième et dernière collaboration de James Stewart et Alfred Hitchcock. L’acteur incarne ici un personnage moins sympathique et plus trouble que dans ses précédents rôles. Ce film aux multiples visages et interprétations décontenança ainsi le public et la critique lors de sa sortie, ne recevant que deux nominations aux Oscars. Il est aujourd’hui unanimement reconnu comme un chef-d’œuvre, voire comme le plus grand film de l’histoire du cinéma. Un film fascinant et captivant dès son générique en spirale hypnotique qui préfigure celle du fameux chignon de Kim Novak.


    James Stewart incarne ici Scottie, policier, sujet à l’acrophobie, une peur du vide. Rendu responsable de la mort d'un de ses collègues, il décide de quitter la police. Une ancienne relation le contacte afin qu'il suive sa femme, Madeleine, Kim Novak, dont le comportement étrange lui fait redouter qu’elle se suicide. Elle serait possédée par l'esprit de son aïeule, Carlotta Valdès. Scottie s'éprend immédiatement de la jeune femme. D’elle ou d’une image idéalisée. Puis peut-être de son sosie. Vivants et morts, Illusion et réalité, s’enlacent et s’entrelacent en effet dans un étourdissant manège visuel.


    Alfred Hitchcock souhaitait que Vera Miles incarne Madeleine. Celle-ci étant tombée enceinte, il engage Kim Novak. Il déclarera après le tournage que ce changement lui avait fait perdre « tout intérêt pour le personnage et le film en lui-même ». On se demande pourtant qui mieux qu’elle aurait pu incarner la blonde hitchcockienne, douloureusement belle, élégante et mystérieuse, idéalisée par Scottie, une sorte de rêve morbide dans lequel il se laisse emporter. Kim Novak était d’ailleurs déjà une star quand elle tourna Sueurs froides. Elle avait notamment déjà joué dans L'Homme au bras d'or sous la direction d'Otto Preminger.  Alfred Hitchcock a utilisé de nombreux filtres pour les apparitions de l’actrice, ce qui rend son personnage encore plus énigmatique, à la fois éblouissant et fantomatique.

    Sueurs froides marque aussi la quatrième collaboration entre Alfred Hitchcock et son compositeur Bernard Hermann. La beauté énigmatique, romantique et grave de sa musique fait écho à celle de Kim Novak et contribue à l’atmosphère sombrement envoûtante du film. Regardez bien aussi les couleurs avec lesquelles Hitchcock  joue admirablement, du gris des vêtements de Madeleine pour exacerber son étrangeté, au vert, pour évoquer ce qui a trait au passé, et le rouge, pour annoncer la mort.


    Un film insaisissable comme Madeleine avec une atmosphère troublante, qui nous emporte dans son vertige (au sens figuré et au sens propre lors de la magistrale scène de l’escalier du clocher, une des nombreuses scènes d’anthologie que compte le film), qui nous aspire dans son étourdissant mystère. Un thriller en trompe-l’œil sur l’obsession et la culpabilité. Une histoire d’amour bouleversante. Ce film dans lequel tout est faux-semblants nous hypnotise comme le chignon de Madeleine qui signifie aussi l’idée de répétition du drame, comme un cercle de la fatalité inexorable.


    Hitchcock a réalisé là un film dans lequel chacun peut aussi projeter ses rêves ou ses cauchemars. La fin est certainement une des plus marquantes et redoutablement et ironiquement poignante de l’histoire du cinéma. Un film qui a inspiré de nombreux cinéastes comme Brian de Palma. Enfin, ne manquez le cameo d’Alfred Hitchcock qui fait une courte apparition comme dans chacun de ses longs-métrages. Vous l’aurez compris, je vous recommande de voir ou revoir ce chef-d’œuvre aussi intrigant et ensorcelant à la première vision qu’à la dixième.

    Hommage à Joel Edgerton – Gatsby le magnifique de Baz Luhrmann

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    Le lundi 8 septembre, à l’occasion de l’hommage à Joel Edgerton, à 10H30 au Cinéma Le Morny les festivaliers ont pu voir Gatsby le Magnifique, un film de 2013 de Baz Luhrmann, adaptation de l’intemporel chef-d’œuvre éponyme de Francis Scott Fitzgerald. Peut-être certains d’entre vous connaissent-ils uniquement la version de Michael Clayton de 1974 avec Mia Farrow et Robert Redford dans les rôles repris par Carey Mulligan et Leonardo Di Caprio. Joel Edgerton incarne Tom Buchanan décrit par Francis Scott Fitzgerald comme un riche colosse. Il fallait un acteur au physique imposant qui puisse rivaliser de charisme avec Di Caprio.

    Nous sommes au printemps 1922. Apprenti écrivain, Nick Carraway quitte la région du Middle-West pour s’installer à New York, où son voisin est le mystérieux millionnaire, Jay Gatsby qui s’étourdit en fêtes mondaines. Dans son entourage figure aussi sa cousine Daisy et son mari volage, Tom Buchanan. Nick se retrouve au cœur de leurs illusions, de leurs amours et de leurs mensonges.

    L’adaptation de Clayton (écrite par Coppola), se distinguait avant tout par la magnificence crépusculaire de la photographie et par la langueur fiévreuse qui étreignait les personnages et laissait entendre que tout s’achèverait dans le drame. C’est avant tout dans la retranscription de la flamboyance de l’univers de Gatsby que Luhrmann se distingue. La mélancolie affleure néanmoins dans cette débauche festive. L’amertume derrière l’apparente légèreté. Le désenchantement derrière la désinvolture. Gatsby le magnifique est une critique de l’insouciance cruelle de l’aristocratie que symbolise Daisy, mais aussi le portrait fascinant d’un homme au passé trouble et à l’aura romantique dont la seule obsession est de ressusciter le passé et qui ne vit que pour satisfaire son amour inconditionnel et aveugle. Face à lui Daisy, frivole et lâche, qui préfère sa réputation et sa richesse à Gatsby dont la réussite sociale n’avait d’autre but que de l’étonner. Gatsby est une histoire de contrastes. Entre le goût de l’éphémère de Daisy et celui de l’éternité de Gatsby. Entre la réputation sulfureuse de Gatsby et la pureté de ses sentiments. Entre la fragilité apparente de Daisy et sa cruauté. Entre la douce lumière d’été et la violence des sentiments. Des contrastes d’une douloureuse beauté dans le roman, et dans l’adaptation de Luhrmann. Joel Edgerton ne démérite pas face à Di Caprio et représente avec beaucoup de crédibilité l’arrogance et le privilège associés à l’ancienne richesse.  Enfin signalons la B.O exceptionnelle qui vaut aussi le déplacement.


    Un film, comme celui de Clayton, empreint de la fugace beauté de l’éphémère et de la nostalgie désenchantée que symbolise Gatsby. Baz Luhrmann y ajoute une mélancolique flamboyance.

    Relisez le magnifique texte de Fitzgerald, ne serait-ce que pour des expressions sublimes telles que « La poussière empoisonnée flottant sur ses rêves » …mais ne passez pas non plus à côté de cette adaptation qui ne déshonore pas la beauté de ce roman bouleversant sur l’amour absolu, la solitude et les illusions perdues derrière le faste et la multitude. Presque une mise en abyme puisque cela pourrait finalement être aussi la définition d’un festival de cinéma.

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  • Festival du Cinéma Américain de Deauville 2025 : le programme complet

    Affiche du 51ème Festival du Cinéma Américain de Deauville.jpg

    Cet article sera mis à jour au fur et à mesure des annonces concernant le 51ème Festival du Cinéma Américain de Deauville.

    En ces jours assombris par une actualité particulièrement anxiogène, le Festival du Cinéma Américain de Deauville, avec l’affiche de sa 51ème édition, nous invite à croire à un horizon plus ensoleillé et à plonger dans le rêve californien. Avant de vous présenter le programme complet de cette édition 2025 annoncé lors de la conférence du 21 août, en direct de l'hôtel Barrière Le Normandy de Deauville, quelques mots sur la 50ème édition qui a entrelacé le cinéma indépendant et la flamboyance d’un cinéma plus grand public. Une alliance magique, source de la singularité de ce festival, si bien symbolisée par les présences de James Gray et Francis Ford Coppola.

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    L’édition 2024 fut particulièrement marquante pour les 60000 festivaliers venus célébrer le 50ème anniversaire du festival. Il y eut ainsi :  la passionnante master class de James Gray, un hommage à deux figures du cinéma récemment disparues, indissociables de Deauville, Anouk Aimée et Gena Rowlands, Michael Douglas récipiendaire d’un prix d’honneur, Natalie Portman qui reçut son Deauville Talent Award des mains d’Isabelle Adjani, des « prix du Nouvel Hollywood » décernés à Daisy Ridley, Mikey Madison et Sebastian Stan, des Premières prestigieuses (La plus précieuse des marchandises, Anora, All we imagine as light, Lee Miller, Megalopolis), l’émotion communicative de Coppola, la présence des anciens présidents du jury…

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    Comme chaque année, le prix d'Ornano-Valenti fut un des temps forts du festival, attribué à Rabia de Mareike Engel­hardt. Comme chaque année également, la compétition a recelé des petits bijoux, explorant l’incommunicabilité d’une Amérique déboussolée, la violence dans les rapports familiaux et sociaux, et la quête d’un espoir souvent inaccessible. Mon coup de cœur, le délicat et poignant Color Book de David Fortune, a reçu du Prix de la Critique. Dans un élégant noir et blanc, il sublime un voyage père/fils aux accents d’adieu à la mère décédée, pour voir, enfin, étinceler l’avenir.

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    « On demande tout le temps aux artistes de résoudre des échecs sociaux ou politiques mais notre rôle est de communiquer la beauté, de transcender la réalité » a déclaré James Gray lors de sa master class. Transcender la réalité et la relater, c’est une symbiose à laquelle parvient magistralement ce festival depuis 50 ans, éclairant ainsi les ombres, les élans et les magnificences des êtres et de la société américaine.

    Une cinquantième édition fabuleuse dont je suis repartie avec cette phrase résonnant tel un air entêtant, à l’image du film dont elle est issue (La plus précieuse des marchandises), d’une force déchirante et d’une beauté renversante : « Voilà la seule chose qui mérite d’exister : l’amour. Le reste est silence ».

    L'édition 2025

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    Cette année, le programme du festival (avec pas moins de 65 films dans 11 catégories) s’annonce une fois plus judicieusement diversifié, mettant en avant les premières œuvres, sans rien oublier du glamour et de la flamboyance avec l’hommage à l’actrice légendaire de Sueurs froides, Kim Novak, qui recevra un « Icon award » mais aussi « l’entrée posthume au panthéon deauvillais de la cinéaste française pionnière des débuts du cinéma en Amérique, Alice Guy » (selon les mots de la directrice du festival, Aude Hesbert), le prix du Nouvel Hollywood à Zoey Deutch qui incarne Jean Seberg dans Nouvelle Vague de Richard Linklater (présenté en première dans le cadre du festival), un Deauville Talent Award à Joel Edgerton ainsi qu’à Pamela Anderson, un focus sur Greg Arraki, des documentaires  sous l’appellation « American doc stories », une carte blanche « Mon cinéma français » à Kristen Stewart qui viendra présenter son premier film en tant que réalisatrice, séléctionné en compétition. Mais aussi les 13 films en compétition que devront départager les deux jurys, l'un présidé par Golshifteh Farahani et le jury de la révélation présidé par Jean-Pascal Zadi, et encore les 14 Premières parmi lesquelles Libre échange de Michael Angelo Covino en ouverture et Vie privée de Rebecca Zlotowski en clôture. Deauville proposera aussi une nouveauté cette année à travers un volet professionnel, Deauville Industry Encounters, « destiné à faire du festival le laboratoire de la coopération artistique et économique entre les deux industries ». La directrice du festival annonce ainsi cette édition 2025 comme une  « promesse de beauté et de pensée, de dialogue et d’amitié, à travers l’éclectisme d’une programmation » « généreuse et audacieuse, dans un syncrétisme de l’expérimentation, du divertissement et du rêve qui définissent si bien les fondements du cinéma américain. »

    Dates du festival 2025

    L’édition 2025 aura lieu du 5 au 14.09.2025.

    Le jury

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    Le jury sera présidé par Golshifteh Farahani. L’Institut National de l’Audiovisuel lui remettra une Distinction numérique

    Elle sera entourée de

    • Thomas Cailley
      Réalisateur et scénariste
    • Eye Haïdara
      Comédienne
    • Katell Quillévéré
      Autrice et réalisatrice
    • Philippine Leroy-Beaulieu
      Comédienne
    • Vincent Macaigne
      Comédien, auteur, metteur en scène & réalisateur
    • Benjamin Millepied
      Chorégraphe et réalisateur
    • Emilie Tronche
      Réalisatrice, scénariste & animatrice

    Le jury de la révélation

    Le jury de la révélation sera présidé par Jean-Pascal Zadi. Le comédien sera entouré de la comédienne Suzy Bemba, du cinéaste Julien Colonna, du chanteur Bilal Hassani, et de la comédienne Anaïde Rozam

    Les films en  compétition

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    Comme chaque année, à n’en pas douter, la compétition nous réservera de belles surprises. Au programme : 13 films dont 10 en Première française et 10 premiers films parmi lesquels ceux des comédiennes  Scarlett Johansson et Kristen Stewart. « Une sélection vibrante et kaléidoscopique, qui dresse le portrait d’une jeunesse américaine composite, en quête de sens et d’identité. » Ainsi la Directrice du Festival, Aude Hesbert, qualifie-t-elle cette compétition 2025. Voilà qui accroît encore notre impatience ! Enfin, nouveauté appréciable cette année : la reprise du palmarès, le dimanche 21 septembre, au cinéma le Grand action, 5 rue des Ecoles, 75005 Paris.

    AFTER THIS DEATH 
    Lucio Castro
    (Première française)

    ELEANOR THE GREAT 
    Scarlett Johansson
    (1er film)

    I LIVE HERE NOW
    Julie Pacino 
    (1er film - Première française)

    IN TRANSIT
    Jaclyn Bethany
    (Première française)

    LURKER
    Alex Russell
    (1er film - Première française)

    OLMO
    Fernando Eimbcke
    (Première française)

    OMAHA
    Cole Webley
    (1er film - Première française)

    REBUILDING
    Max Walker-Silverman
    (1er film - Première française)

    SOVEREIGN
    Christian Swegal
    (1er film - Première européenne)

    THE CHRONOLOGY OF WATER
    Kristen Stewart
    (1er film)

    THE END
    Joshua Oppenheimer
    (1er film - Première française)

    THE NEW WEST 
    Kate Beecroft
    (1er film - Première française)

    THE PLAGUE 
    Charlie Polinger
    (1er film)

    Les Premières

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    14 films seront projetés en avant-première.

    BUGONIA de Yórgos Lánthimos

    FORGE de Jing Ai Ng

    LE SON DES SOUVENIRS de Oliver Hermanus

    LEFT-HANDED GIRL de Shih-Ching Tsou

    LES LUMIÈRES DE NEW YORK de Lloyd Lee Choi

    L'INTERMÉDIAIRE – RELAY de David Mackenzie

    LIBRE ÉCHANGE de Michael Angelo Covino
    (Film d'ouverture)

    NOUVELLE VAGUE de Richard Linklater

    SUPER GRAND PRIX de Waldemar Fast
    (Séance jeune public)

    THE ASTRONAUT de Jess Varley

    THE MASTERMIND de Kelly Reichardt

    THE SUMMER BOOK de Charlie McDowell

    TRAIN DREAMS de Clint Bentley

    VIE PRIVÉE de Rebecca Zlotowski
    (Film de clôture)

    American doc stories

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    8 documentaires seront projetés en avant-première.

    À 2000 MÈTRES D'ANDRIIVKA de Mstyslav Tchernov

    ANDRÉ IS AN IDIOT de Tony Benna

    HOLDING LIAT de Brandon Kramer

    KIM NOVAK'S VERTIGO de Alexandre O. Philippe

    LOWLAND KIDS de Sandra Winther

    ORWELL 2 + 2 = 5 de Raoul Peck

    VIKTOR de Olivier Sarbil

    WHY WE DREAM de Meredith Danluck

    Focus - Gregg Araki : Trilogie Teenage Apocalypse

    Dans les années 90, la trilogie Teenage Apocalypse consacre Gregg Araki comme un cinéaste culte et un chef de fil du “New Queer Cinéma” américain. Les trois longs métrages qui la composent, Totally F***ed Up (1993), The Doom Generation (1995) et Nowhere (1997) font exploser les conventions du cinéma hollywoodien traditionnel par leur flamboyance visuelle et le nihilisme post-moderne de son auteur. Avec pour fils conducteurs la ville de Los Angeles et l’acteur James Duval, ces trois films dressent un portrait halluciné de la jeunesse américaine des années 90 : désenchantée, hypersexualisée, perdue dans un monde saturé d’images, attirée par la drogue et la mort.

    L'affiche

    Communiqué de presse du Festival du Cinéma Américain de Deauville au sujet de l'affiche :

    Derrière le soleil brûlant de la Californie, ses palmiers légendaires, sa nature généreuse et ses grands espaces, son Lifestyle légendaire, c’est l’épitome de l’industrie du cinéma cohabitant avec ses rêves d’avant-garde, c’est l’Amérique tout entière, que nous regardons, que nous rêvons, et que nous admirons.

    Phare encore scintillant de valeurs progressistes, féministes et humanistes, incarnation de l’excellence cinématographique, la Californie - et ses emblèmes que sont Los Angeles et Hollywood - personnifie ce pays de la liberté, de l’innovation, et de la création.

    Avec cette affiche, nous rendons hommage aujourd’hui à sa résilience, sa solidarité, et sa capacité à renaître de ses cendres après les épreuves du Covid, des grèves et des incendies.

    Deauville se veut plus que jamais un espace de conversation et de dialogue avec l’Amérique, à travers son cinéma, véhicule privilégié de ses valeurs et de ses inquiétudes.

    Gageons que cette amitié culturelle aura de longs jours devant elle, et nous serons heureux de la sceller à Deauville.

    Prix du Nouvel Hollywood

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    L’actrice Zoey Deutch recevra un Prix Nouvel Hollywood. Cette distinction honore chaque année une personnalité émergente du cinéma américain dont "le parcours, la justesse de jeu et les choix artistiques incarnent le renouveau du 7ème art."

    À cette occasion sera projeté en Première le dernier film de Richard Linklater, Nouvelle vague, dans lequel l'actrice y incarne le rôle de Jean Seberg. Cette projection aura lieu le vendredi 12 septembre 2025.

    Deauville Talent Award

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    Acteur, scé­na­riste, réa­li­sa­teur et pro­duc­teur, Joel Edger­ton recevra un Deauville Talent Award. On se souvient notamment de son rôle de Tom Buchanan dans Gatsby le magnifique de Baz Lhurmann.

    Après Michelle Williams, Nata­lie Port­man et Michael Dou­glas en 2024, le Fes­ti­val pour­sui­vra cette année son hom­mage aux artistes d’exception en remet­tant un Deau­ville Talent Award à Joel Edger­ton. La céré­mo­nie se tien­dra le jeu­di 11 sep­tembre et sera sui­vie de la pro­jec­tion hors com­pé­ti­tion du film Train Dreams, adap­ta­tion de la nou­velle de Denis John­son réa­li­sée par Clint Bent­ley, dans lequel Joel Edger­ton tient le pre­mier rôle aux côtés de Feli­ci­ty Jones.

    Plu­sieurs de ses films emblé­ma­tiques seront éga­le­ment pro­je­tés au cours du Fes­ti­val, pour per­mettre au public de (re)découvrir son œuvre en salle :

    -Boy Erased de Joel Edgerton

    -Gatsby le magnifique de Baz Luhrmann

    -Loving de Jeff Nichols

    -Master Gardener de Paul Schrader

    -Warrior de Gavin O'connor

    Prix d'Ornano-Valenti

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    Cette année, le Prix d’Ornano-Valenti sera remis à Nino de Pauline Loquès lors de la Cérémonie du Palmarès, le 13 septembre.

    Instauré en 1991 par les compagnies membres de la Motion Picture Association (MPA), association regroupant six studios de production et de distribution de films américains, le Prix d’Ornano-Valenti est décerné par un jury de journalistes anglo-saxons sous la présidence de Jean-Guillaume d’Ornano. Il récompense un premier film français, dans le but d’aider à sa reconnaissance, sa promotion et son exportation. Depuis 2009, le Fonds Culturel Franco-Américain soutient cette initiative.

    Nino de Pauline Loquès
    Avec Théodore Pellerin, William Lebghil, Salomé Dewaels, Jeanne Balibar
    Dans trois jours, Nino devra affronter une grande épreuve. D’ici là, les médecins lui ont confié deux missions. Deux impératifs qui vont mener le jeune homme à travers Paris, le pousser à refaire corps avec les autres et avec lui-même.

    En salle le 17 septembre 2025

    Prix Lucien-Barrière du Roman Américain


    L'écrivaine Joyce Maynard sera quant à elle la lauréate du Prix Lucien-Barrière du Roman Américain qui sera également décerné pendant le festival.

    Deauville Industry Encounters

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    Cette année, le Festival du Cinéma Américain de Deauville proposera un nouveau programme professionnel qui aura pour ambition de devenir une plateforme d'échange de bonnes pratiques des deux côtés de l'Atlantique et un espace de dialogue pour mieux se comprendre afin de collaborer plus efficacement. Cette journée aura lieu le lundi 8 septembre. La matinée sera consacrée aux enjeux de tournage et de la production. Et l'après-midi au jeu d'acteur en France et aux Etats-Unis. 

    Un hommage à Paul Newman

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    Image tirée de La Chatte sur un toit brûlant de Richard Brooks

    Acteur de légende, réalisateur respecté, pilote passionné et philanthrope infatigable, Paul Newman (1925 - 2008) incarne l’élégance rare de ceux qui ont su conjuguer célébrité et engagement.  À l’occasion du centenaire de sa naissance, le Festival de Deauville rend hommage à cette figure mythique d’Hollywood, dont l’aura magnétique et la profonde humanité continuent d’inspirer les générations.

    Pour célébrer la mémoire d’un homme d’exception, dont l’influence perdure tant dans l’histoire du cinéma que dans les engagements solidaires qu’il a fait naître, le Festival de Deauville organisera une cérémonie en son honneur le mercredi 10 septembre, en présence de sa fille, Clea Newman, ambassadrice de cet héritage humaniste.

    Plusieurs des films ayant jalonné sa carrière seront également présentés à cette occasion pendant le Festival :

    La chatte sur un toit brûlant de Richard Brooks

    La couleur de l’argent de Martin Scorsese

    Le Verdict de Sidney Lumet

    Luke la main froide de Stuart Rosenberg

    Prix d’honneur à Kim Novak

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    Photo issue de Sueurs froides d’Alfred Hitchcock (1958)

    Dernière grande star glamour de l’âge d’or hollywoodien, pionnière libre et artiste complète, Kim Novak incarne une figure légendaire du 7ᵉ art.

    En 1958, elle entre dans la légende avec Sueurs froides d’Alfred Hitchcock. Son interprétation magistrale, aux côtés de James Stewart, est devenue l’une des plus commentées et analysées de l’histoire du cinéma. Elle devient alors l’actrice la plus rentable du box-office mondial. Pionnière des droits des femmes, elle est aussi la première comédienne à fonder sa propre société de production, refusant de se plier aux diktats des studios pour préserver sa liberté artistique. Au sommet de sa notoriété, elle fait le choix de quitter Hollywood pour mener une vie loin des projecteurs. Elle s’installe près de Carmel, en Californie, puis dans l’Oregon. Peintre et poétesse, elle consacre sa vie à la création et voit son œuvre plastique saluée par plusieurs institutions prestigieuses.  
    Kim Novak occupe une place à part dans le panthéon du 7ᵉ art.

    Pour saluer la richesse de son parcours, le Festival de Deauville lui remettra un Prix d’Honneur le samedi 6 septembre. La cérémonie sera suivie de la projection du documentaire inédit Kim Novak’s Vertigo, réalisé par Alexandre O. Philippe, un portrait intime de cette légende hollywoodienne farouchement indépendante.

     Plusieurs de ses films emblématiques seront également projetés au cours du Festival :

    - L'HOMME AU BRAS D'OR de Otto Preminger

    - L'ADORABLE VOISINE de Richard Quine

    - SUEURS FROIDES de Alfred Hitchcock

    Pamela Anderson – Deauville Talent Award

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    Photo issue de Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? de Akiva Schaffer (2025)

    Après Michelle Williams et Natalie Portman en 2024, le Festival poursuit cette année son hommage aux artistes d’exception en remettant un Deauville Talent Award à Pamela Anderson à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du Festival le vendredi 5 septembre.

    À l’occasion de sa 51ème édition, le Festival de Deauville tient à célébrer la carrière singulière d’une artiste qui a su conjuguer sa carrière de comédienne à un engagement constant, marquant ainsi durablement l’imaginaire collectif. En 2024, elle s’illustre dans The Last Showgirl de Gia Coppola présenté au Festival de Toronto puis au Festival de Saint-Sébastien, où il reçoit le Prix spécial du jury. Le film sera projeté pendant le Festival pour permettre à chacun de (re)découvrir cette performance saluée par la critique qui vaut à Pamela Anderson des nominations aux Golden Globes, aux SAG Awards et aux Gotham Awards.

    Kristen Stewart – Carte Blanche « Mon cinéma français »

    Pour cette 51e édition, le Festival du cinéma américain de Deauville propose au public une rencontre avec une figure majeure du cinéma américain. Le samedi 13 septembre, la comédienne, scénariste et réalisatrice Kristen Stewart échangera sur sa vision du cinéma français en dévoilant sa filmothèque coup de cœur.

    Alice Guy à l'honneur

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    Pour la première fois de son histoire, le Festival du Cinéma Américain de Deauville consacre une rétrospective aux films américains d’Alice Guy, en mettant à l’honneur une réalisatrice visionnaire, trop longtemps restée dans l’ombre. En 2025, Le Festival de Deauville fait événement en programmant une sélection exceptionnelle de ses œuvres rares, exclusivement américaines, quelques-unes inédites en France, et récemment restaurées avec le concours de la Library of Congress.

    Pour en savoir plus... :

    Retrouvez mon bilan de l’édition 2024 du Festival du Cinéma Américain de Deauville dans le magazine Normandie Prestige 2025 et tous mes articles sur l'édition 2024, ici, sur Inthemoodforcinema.com et Inthemoodfordeauville.com.

    En complément, retrouvez également le deuxième article de ma nouvelle rubrique "bonnes adresses in the mood for cinema" consacré ce mois-ci à l'Hôtel Barrière Le Normandy de Deauville, ici.

    Retrouvez aussi mes chroniques sur Deauville La Radio : Gatsby le magnifique (hommage à Joel Edgerton), films en compétition, La chatte sur un toit brûlant (hommage à Paul Newman), Sueurs froides (hommage à Kim Novak), Valeur sentimentale (tourné à Deauville, pendant l'édition 2024 du Festival du Cinéma Américain)... et suivez la radio en direct ici (en bas pour la version smartphone, colonne de droite du blog pour la version web).

  • Critique de VALEUR SENTIMENTALE de Joachim Trier – Grand Prix du Festival de Cannes 2025

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    En 2021, le jury du 74ème Festival de Cannes attribuait son prix d’interprétation à Renate Reinsve pour son rôle dans Julie (en 12 chapitres), le portrait d’une trentenaire, entre légèreté et mélancolie, un mélodrame toujours d’une grande justesse. Cette fois, son réalisateur, Joachim Trier, est reparti du Festival de Cannes avec le Grand Prix, la palme d’or 2025 ayant été attribuée à Un simple accident de Jafar Panahi.

    « Rien n’est plus beau que les ombres » entend-on dans Valeur sentimentale. C’est peut-être ce dont il est question avant tout dans ce film, d’ombres, celles qui planent sur cette famille et cette maison par le point de vue de laquelle le long métrage commence. Située à Oslo, elle est le témoin du temps qui s’écoule à une vitesse étourdissante. Elle porte en elle un chagrin qui se faufile entre les générations, et qui pèse sur leurs épaules : les fissures du passé, au sens propre comme au sens figuré, comme l’avait déjà compris et analysé la jeune Nora dans sa dissertation dont la bâtisse fut l’objet. Cette maison appartient à Gustav Borg (Stellan Skarsgard), un cinéaste renommé qui n’a pas tourné depuis quinze ans. Il a vécu là avec son ex-femme, Sissel, et ses deux filles, Nora (Renate Reinsve) et Agnès (Inga Ibsdotter Lilleaas), avant de partir et de les délaisser toutes ces années. Il retrouve ses filles le jour de l’enterrement de leur mère, dans cette même maison. Un retour qui déplaît à Nora autant qu’il la bouleverse. Nora est comédienne, rongée par la solitude, et des blessures passées. Son père lui propose le rôle principal du film qu’il a écrit pour elle. Elle refuse le rôle. Elle refuse même de lire le scénario. Gustav décide finalement de le proposer à Rachel Kemp (Elle Fanning), une jeune actrice américaine en vogue que Gustav rencontre au Festival du Cinéma Américain de Deauville où il se trouvait à l’occasion d’une rétrospective qui lui était consacrée. Les frontières entre fiction et réalité sont d’autant plus étanches qu’il a l’intention de tourner dans la maison familiale, une grande bâtisse teintée de rouge qui recèle une multitude de secrets, comme ceux des patients de leur mère psychologue que les deux filles écoutaient à leur insu. C’est là aussi que l’arrière-arrière-grand-père de Nora et Agnès est mort. C’est là également que leur grand-mère est née et qu’elle est décédée. La maison incarne la mémoire et les ombres de la famille, de l’histoire et de l’Histoire, les secrets enfouis.

    Depuis son premier film, Nouvelle Donne (2006), Joachim Trier n’a cessé de partager ses questionnements personnels dans ses œuvres. Il est lui-même père de deux enfants et cinéaste comme le personnage de Gustav. Dans ce film, l’art, son art, se fait réconciliateur entre ce père et cette fille qui ne savent pas communiquer et se ressemblent pourtant tellement.

    « Prier, c’est accepter son désespoir » a écrit Gustav dans le scénario qu’il destinait à sa fille. Le film est aussi cela, une route vers l’acceptation (« je veux trouver ma place » y est-il aussi écrit), vers le dépassement du désespoir, afin aussi que la maison ne soit plus un décor insondable, qu’on regarde en face toutes les blessures qu’elle a abritées.

    Gustav incarne un père d’avant #metoo, séducteur, hâbleur, égoïste, maladroit. Stellan Skarsgård l’interprète avec beaucoup d’intensité et de douleur contenue.  Elle Fanning est aussi parfaite pour incarner cette actrice humble, pleine de doutes, d’empathie, de clairvoyance, prête à se teindre les cheveux et à prendre un accent pour le rôle, mais pas à se substituer à une autre, et lui voler sa vie.

    Renate Reinsve et Inga Ibsdotter sont bouleversantes, et parfaitement crédibles, dans les rôles de ces deux sœurs, surtout quand leurs chagrins se rencontrent enfin pour, peut-être, se soigner l’un l’autre.

    Coscénaristes depuis Nouvelle donne, Joachim Trier et Eskil Vogt optent pour la première fois pour la narration chorale, qui alterne donc entre les points de vue et les temporalités.

    Le chef opérateur Kaspen Tuxen qui avait déjà travaillé sur Julie (en 12 chapitres) adapte sa lumière au rythme des saisons. Son évolution traduit autant l’évolution dans le temps que les changements dans les états d’esprit des personnages.

    La BO est aussi le malin reflet de ces émotions. Il s’ouvre avec Dancing Girl de Terry Callier et se referme avec Cannock Chase de Labi Siffre. C’est la pianiste, compositrice et chanteuse polonaise Hania Rani qui signe la musique originale. C’est sa première collaboration avec Joachim Trier. Sa mélancolie reflète la fragilité et la tristesse de Nora. Se déploie une multitude de styles musicaux au gré des émotions contrastées des personnages : Roxy Music, New Order, Artie Shaw et même des compositeurs classiques comme Berlioz et Debussy.

    Valeur sentimentale n’est pas seulement l’exploration des blessures familiales. Il multiplie aussi les références au monde du théâtre et du cinéma. De cette scène marquante du début où Nora refuse de monter sur la scène du théâtre, tétanisée, pétrifiée par le trac, à ces scènes au Festival de Deauville lors de la rétrospective sur la carrière de Gustav avec la projection de son film emblématique dans lequel jouait sa fille cadette, enfant. Les scènes sur la plage de Deauville, auréolée de la lumière presque irréelle de l’aurore, offrent une respiration judicieuse. Gustav offre aussi des DVD à son petit-fils de 9 ans. Et le film n’épargne pas Netflix, ce que ces plateformes engendrent comme contraintes à la création, Gustav n’ayant visiblement pas compris que son film ne sortirait pas au cinéma.

    Valeur sentimentale ausculte cependant avant tout les méandres des blessures familiales, les fantômes qui planent sur cette maison, la transmission douloureuse qu’elle représente comme le signifie cette séquence onirique avec les visages empreints de tristesse du père et de ses deux filles qui se (con)fondent. Une histoire universelle et d’une grande sensibilité sur le manque d’amour ou le mal-amour, sur les ombres du passé et du cœur avec des personnages attachants, dans leurs failles comme dans leurs combats. Ces fondus au noir qui séparent les séquences sont comme le masque ou le mur qui sépare les membres de la famille et que le décor reconstitué abattra. Une mise en abyme ingénieuse entre la vie et le cinéma, sur l’art qui guérit les maux de la vie. Joachim Trier dénoue avec beaucoup de pudeur la complexité des rapports familiaux et des blessures intimes, distillant tout doucement l’émotion tout du long, pour susciter la nôtre à la fin. Allez savoir si le décor ne va pas exploser, les fissures se réparer, et la valeur sentimentale l’emporter… Pour cela, il vous faudra vous plonger dans cette Valeur sentimentale subtile et poignante. (Quel beau titre d'ailleurs qui désigne autant ce que représente la maison, que ce qui unit les membres de la famille qu'elle réunit).

  • Mon avis sur l’Hôtel Barrière Le Normandy de Deauville : mes bonnes adresses « In the mood for cinema » (2)

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    « Le rêve, c’est le luxe de la pensée » écrivait Jules Renard. « On ne meurt pas d’une overdose de rêves » a coutume de répéter le cinéaste qui a immortalisé Deauville et le Normandy. Alors, aujourd’hui, je vous propose de vous plonger sans retenue dans les coulisses d’un établissement qui incarne le rêve et le luxe (discret), peut-être mieux que nul autre, et à la légende duquel le cinéma a tant contribué…

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    Le 31 juillet dernier, j’inaugurais cette nouvelle rubrique que je consacrerai régulièrement à mes bonnes adresses (ayant un lien avec le cinéma) en vous présentant le Cinéma-Hôtel mk2 Paradiso, à Paris. Pour ce deuxième article, j’ai choisi de vous emmener dans ma ville de cœur, Deauville, et dans un établissement indissociable du septième art, l’Hôtel Barrière Le Normandy, immortalisé par le chef-d’œuvre de Lelouch, palme d’or 1966, Un homme et une femme, mais aussi lieu central du Festival du Cinéma Américain de Deauville dont ce sera cette année la 51ème édition.

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    Francis Ford Coppola sur la scène du Centre International de Deauville, lors du 50ème Festival du Cinéma Américain.

    Je couvrirai ce festival comme chaque année pour différents médias à commencer Inthemoodforcinema.com, un évènement dont je vous détaille le programme ici. Vous pouvez aussi retrouver mon interview dans Normandie Prestige 2025, magazine annuel dans lequel je vous parle de ma passion pour Deauville et pour ce festival, et dans lequel, comme chaque année depuis six ans, vous pourrez lire mon bilan de l’édition précédente du Festival du Cinéma Américain de Deauville. Enfin, vous pourrez m’entendre sur Deauville La Radio que vous pouvez aussi écouter en direct sur ce blog (à droite pour la version web, et en bas de cette page pour la version smartphone ou sur le site de la radio, ici).

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    Le Normandy, c’est un lieu synonyme de nombreux souvenirs pour moi, aussi kaléidoscopiques que les couleurs de la plage de Deauville : un Noël tempétueux au son des violons tziganes lors duquel la toiture de l’établissement avait quelque peu souffert, des délibérations acharnées lors d’une participation à un jury de cinéphiles en 2005 puis presse quelques années plus tard, jurys de feu Festival du Film Asiatique de Deauville, en 2016 une collaboration cocasse avec une marque automobile à l’occasion de laquelle je retrouvais une actrice avec qui j’avais fait partie du jury du Festival du Film Britannique de Dinard, alors représentante de la marque automobile en question. Mais encore des tea times dans les salons ou dans le bar rythmés par le son du piano auquel se mêle parfois la voix enchanteresse du musicien qui nous plongent dans une atmosphère hors du temps, très « fitzgeraldienne ». Ou encore lors des mémorables brunchs au restaurant La Belle Époque. Sans oublier, en 2017, une séance de dédicaces de mon roman L’amor dans l’âme et de mon recueil Les illusions parallèles

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    Ce lieu est d'ailleurs éminemment romanesque. C’est ainsi le cadre de plusieurs de mes textes : une nouvelle du recueil Avec ou sans valentin publié aux Éditions J’ai Lu en 2022 s’y déroule en grande partie, ainsi qu’une nouvelle de mon recueil Les illusions parallèles publié en 2016 aux Éditions du 38.

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    L’Hôtel Normandy, c’est donc pour beaucoup (dont je suis) comme une madeleine de Proust. D’ailleurs, on ne dit pas je vais à l’hôtel Normandy mais je vais « au Normandy ».  Bientôt peut-être deviendra-t-il une antonomase et dira-t-on « un Normandy » pour désigner un palace intemporel et incontournable, synonyme d’heureuses réminiscences.

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    À deux heures de Paris, la mythique Maison anglo-normande trône fièrement au cœur de la ville, à quelques mètres de la mer et des célèbres Planches, à deux pas de la non moins célèbre place Morny, juste en face du casino, des tennis, et à proximité des restaurants de la rue Eugène Colas. Une institution chaleureuse, chargée d’âme(s) et d’Histoire(s) et empreinte d’une ensorcelante mélancolie. Situé en plein centre de Deauville dont il est le point central et névralgique, le Normandy Barrière, plus ancien hôtel du groupe Barrière, en symbolise l’âme, quand tant d'hôtels, plus récents souvent, en sont dénués.

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    Les travaux d’envergure de cet hôtel iconique qui s’achevèrent en 2016, malgré des rénovations récurrentes, étaient devenus indispensables pour cet établissement datant de 1911-1912 qualifié alors de « plus bel hôtel du monde » par les chroniqueurs, un an avant que Gabrielle Chanel y ouvre sa boutique.

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    L’établissement fut notamment agrandi en 1927, atteignant alors jusqu’à 550 chambres. On ne compte plus les personnalités y ayant séjourné et ayant marqué son histoire comme Sacha Guitry qui, en 1914, y séjourna deux mois pour sa convalescence après être tombé gravement malade. Des travaux avaient également été réalisés en 1994 et 2010 mais l’établissement n’avait jamais été vidé comme il l’a été pour ces nouveaux travaux. Après ces travaux, l’établissement passait ainsi de 290 chambres à 271 avec des suites de 60 m2 en moyenne !

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    Mais c’est évidemment le film de Lelouch qui a contribué à consolider le mythe…

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    Il est impossible désormais de dissocier Deauville du film de Claude Lelouch qui a tant fait pour sa réputation, Un homme et une femme ayant créé la légende du réalisateur tout comme le long métrage a contribué à celle de la ville de Deauville, et notamment à sa réputation de ville romantique.

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    Je me souviens, pendant le Festival du Cinéma Américain 2006, de l’inauguration de la place Claude Lelouch, en sa présence et en celle d'Anouk Aimée. J'étais sur les lieux ce jour-là et l'émotion et la foule étaient au rendez-vous.

    J'ai vu Un homme et une femme un grand nombre de fois (ce film fait sans aucun doute partie de ceux à l’origine de ma passion pour le septième art) et, à chaque fois, avec le même plaisir, la même émotion, le même sentiment de modernité pour un film qui date de 1966 alors que beaucoup de critiques ont pourtant si souvent raillé le classicisme du cinéaste. Cette modernité est d'ailleurs en partie la conséquence de contraintes techniques et budgétaires. Ainsi, Lelouch n'ayant pas assez d'argent pour tourner en couleurs filmera les extérieurs en couleurs et les intérieurs en noir et blanc. Le montage et les alternances de noir et blanc et de couleurs jouent alors habilement avec les méandres du temps et de la mémoire émotive, entre le présent et le bonheur passé qui ressurgit sans cesse.

    Je ne sais pas si « le cinéma c'est mieux que la vie » mais en tout cas Claude Lelouch fait partie de ceux dont les films et surtout Un homme et une femme nous la font aimer. Rares sont les films qui donnent à ce point la sensation de voir une histoire d'amour naître et vibrer sous nos yeux, d'en ressentir -partager, presque- le moindre battement de cœur ou le moindre frémissement de ses protagonistes, comme si la caméra scrutait les âmes. Par une main qui frôle une épaule si subtilement filmée. Par le plan d'un regard qui s'évade et s'égare. Par un sourire qui s'esquisse. Par des mots hésitants ou murmurés. Par la musique éternelle de Francis Lai (enregistrée avant le film) qui nous chavire le cœur. Par une photographie aux accents picturaux qui sublime Deauville filmée avec une lumière nimbée de mélancolie, des paysages qui cristallisent les sentiments de Jean-Louis et d'Anne, fragile et paradoxalement impériale. Rares sont les films qui procurent cette impression de spontanéité, de vérité presque. Les fameux « instants de vérité » de Lelouch. Comme celui de cette scène de restaurant à la Belle Époque, le restaurant du Normandy, scène récemment reprise pour une publicité. « Vous avez des chambres ? » demande Jean-Louis Trintignant au serveur. Cinquante-huit ans plus tard, Brad Pitt et Penelope Cruz rejouent la scène pour cette publicité réalisée par Inez & Vinoodh, lancée par Virginie Viard, la directrice artistique des collections mode Chanel. Seule différence notable, époque oblige : cette fois, c’est la femme qui demande « Excusez-moi, avez-vous une chambre de disponible ? ». Le sac qu’elle porte ostensiblement sur la table, lui ne change pas : un Chanel…

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    Et puis il y a le charme incomparable du couple Anouk Aimée/ Jean-Louis Trintignant, le charme de leurs voix, notamment celle, veloutée, de Jean-Louis Trintignant quand il prononce « Montmartre 1540 ». Le charme et la maladresse des premiers instants cruciaux d'une histoire d'amour quand le moindre geste, la moindre parole, peuvent tout briser. Ces plans fixes, de Jean-Louis dans sa Ford Mustang (véritable personnage du film), notamment lorsqu'il prépare ce qu'il dira à Anne après avoir reçu son télégramme. Ces plans qui encerclent les visages et en capturent la moindre émotion. Ce plan de cet homme avec son chien qui marche dans la brume et qui fait penser à Giacometti (pour Jean-Louis). Tant d'autres encore...

    Avec Un homme et une femme, Claude Lelouch a signé une histoire intemporelle, universelle avec un ton très personnel et poétique. Alors pour reprendre l'interrogation de Jean-Louis dans le film, citant Giacometti « Qu'est-ce que vous choisiriez : l'art ou la vie », Lelouch n'a certainement pas choisi, ayant réussi a insufflé de l'art dans la vie de ses personnages et de la vie dans son art. L'art qui transpire la vie.

    Alors que Claude Lelouch a tourné sans avoir de distributeur, sans même savoir si son film sortirait un jour, il obtint 47 récompenses et, aujourd'hui encore, de nombreux touristes viennent à Deauville et au Normandy grâce à Un homme et une femme, le film, mais aussi sa musique mondialement célèbre. Vingt ans après, Claude Lelouch tourna une suite, Un homme et une femme, 20 ans déjà, réunissant à nouveau les deux protagonistes. Et cinquante-trois ans après Un homme et une femme, nous avons ainsi eu le plaisir de retrouver ces personnages mythiques dans Les plus belles années d'une vie.

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    Ce dernier film qui aurait pu être morose est au contraire plein de vie. La vie est là, tout le temps. Éblouissante. Quand Anne et Jean-Louis s’évadent en voiture et que le soleil insolent perce à travers les feuilles. Quand Jean-Louis crie fougueusement à Anne « Embrassez-moi ». Quand les femmes regardent Jean-Louis, ou que Jean-Louis regarde les femmes de sa vie. Avec tant de tendresse. La tendresse, ce film en regorge. L’humour aussi. Lors de multiples clins d’œil au film de 1966 comme lorsque Jean-Louis roule sur les Planches et s’étonne que ce soit interdit et qu’un policier lui rétorque que c’est interdit « depuis 50 ans, depuis qu’un crétin a roulé ici avec sa Ford Mustang. » Quelle justesse lorsqu’il dit : « Je me souviens d’elle comme si c’était hier » ou lorsqu’elle dit « On est toujours beaux quand on est amoureux ». Cela aurait pu être mièvre. Par le talent de ces deux immenses acteurs et de Lelouch, c’est infiniment beau et émouvant. Et ce visage de Trintignant quand soudain il s'illumine par la force des souvenirs de son grand amour, comme transfiguré, jeune, si jeune soudain. Et la majesté d'Anouk Aimée, sa grâce quand elle remet sa mèche de cheveux. Il faut dire aussi qu’ils sont si amoureusement filmés. Et que d'intensité poétique et poignante lorsqu'ils sont l'un avec l'autre comme si le cinéma (et/ou l'amour) abolissai(en)t les frontières du temps et de la mémoire. Encore un des pouvoirs magiques du cinéma auxquels ce film est aussi un hommage.

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    Photo personnelle prise lors de la conférence de presse du film Les plus belles années d'une vie dans le cadre du Festival de Cannes 2019

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    Claude Lelouch et l'équipe du film,  "Finalement",  lors de la clôture du 50ème Festival du Cinéma Américain de Deauville. Vous pouvez retrouver ma critique de ce film sur Inthemoodfordeauville.com.

    D’autres tournages eurent lieu en ses murs : bien sûr, Les plus belles années d’une vie de Claude Lelouch, donc, en 2018 (j’avais eu la chance de vivre sa mémorable projection cannoise, que je vous racontais, ici), Assassins et voleurs de Sacha Guitry (1957) Le baron de l’Écluse de Jean Delannoy (avec Jean Gabin) en 1960, Les Amis de Gérard Blain (en 1971), La disparue de Deauville de et avec Sophie Marceau ( 2007) et le long métrage éponyme, Hôtel Normandy de Charles Nemes, sorti en 2013.

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    L’auteure de ces lignes avait aussi écrit un scénario qui s’y déroulait, qui lui fit vivre bien des mésaventures, mais c’est une autre longue histoire…

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    Première remarque en arrivant, à l’entrée du Normandy, depuis ces derniers travaux, l’espace pour les voitures et les arrivants dont on décharge les bagages a été plus clairement délimité.

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    Les splendides bouquets de fleurs sont toujours là dans le lobby pour nous accueillir, de même que les réceptionnistes souriants, personnalisant constamment votre arrivée et votre séjour : chez Barrière, et c'est particulièrement appréciable, on vous appelle toujours par votre nom, du premier au dernier jour.

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    Lors de mon dernier séjour, lors de la réouverture après ces travaux de rénovation, j’avais découvert ce véritable trésor mis à jour lors des travaux, un énigmatique portrait masculin derrière les tapisseries de l’hôtel.

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    Lors de ces travaux achevés en 2016, les couloirs avaient ainsi été redécorés par Nathalie Ryan. Aux commandes de cette renaissance du Normandy se trouvaient en effet deux architectes décorateurs de renom : Nathalie Ryan pour toute la partie hébergement et Alexandre Danan pour le restaurant. Avec élégance et raffinement, ils ont repensé Le Normandy, sans altérer pour autant l’âme de ce joyau historique. Nathalie Ryan, architecte d’intérieur et décoratrice, a été la directrice architecture de la Maison Dior pendant plus 10 ans. Elle débute sa collaboration avec le Groupe en 2010, lorsqu’elle crée la Suite Dior de l’Hôtel Barrière Le Majestic Cannes : 400 mètres carrés d’élégance et d’art de vivre à la française, dans les plus beaux matériaux et les plus précieuses matières. Pour Le Normandy, c’est la même finesse qui la motive : respecter et conserver l’âme historique des bâtiments, avec leurs codes, leurs caractères, en insufflant un décor d’aujourd’hui.

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    Dans les chambres, la fameuse toile de Jouy indissociable de l’établissement. La chambre agrémentée d’une superbe vue mer est coquette et chaleureuse, un véritable cocon que l’on a guère envie de quitter. La toile de Jouy a ainsi été modernisée et déclinée en coloris harmonieux, selon les chambres : vert, beige, orange, bleu et rouge. Un classicisme qui se pimente néanmoins de quelques touches d’aujourd’hui, avec des tissages légers, unis ou structurés qui viennent orner le mobilier créé spécialement par Nathalie Ryan. Les motifs historiques ont été travaillés en y associant des tissus tramés unis intégrant les couleurs choisies des impressions pour une touche contemporaine et élégante. Des rappels de la toile de Jouy sur les coussins décoratifs contrastés par des touches de couleurs plus soutenues donnent aux nouvelles chambres une élégance intemporelle si caractéristique du «  savoir faire » à la française  que les hôtels du groupe Barrière symbolisent si bien et a fortiori celui-ci.

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    Dans les salles de bain, des pierres blanches, mosaïques argentées et meubles vasques en acajou rajeunissent ainsi les lieux, pour des instants de détente idéaux. De ces chambres, le spectacle du coucher de soleil sur la mer est d’une beauté saisissante, irréelle, à couper le souffle…

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    En 2015, Nathalie Ryan avait en première phase déjà décoré pour le Normandy la Suite Anouck Aimée devenue par la Suite Un homme et une femme avec les motifs de la toile de Jouy originale du film de Claude Lelouch mais stylisée pour l’occasion pour se fondre dans l’atmosphère si particulière du film, mais aussi la Suite Présidentielle avec sa magnifique terrasse, ainsi que 76 Chambres.

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    Photo numéro 2 ci-dessus issue du site officiel de l'hôtel

    Les chambres et suites du Normandy sont à l'image de la destination qui les accueille, chics et intemporelles.

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    Les petits déjeuners servis dans la salle de restaurant, dotée d’une splendide mosaïque qui en constitue la richesse et la singularité, sont toujours aussi copieux, et satisferont les plus exigeants.

    Nos amis les animaux sont toujours les bienvenus au Normandy avec de nombreuses petites attentions.

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    Lors de mon dernier dîner à la Belle Époque, datant de la période de Noël 2023, j’ai observé une montée en gamme de l’établissement, orchestrée savamment par Joy Desseigne Barrière et Alexandre Desseigne, secondés par Grégory Rabuel en tant que Directeur Général du Groupe.

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    Sur cette photo, prise lors de l'ouverture du 50ème Festival du Cinéma Américain de Deauville, et de l'hommage à Michael Douglas, Alexandre Barrière et, à sa gauche, Joy Desseigne Barrière.

    Ce soir-là, malgré l’incendie dans les étages (sans dommages et sans gravité) qui, ce soir-là, nécessita que tout l’établissement fût vidé (incendie et incident parfaitement gérés par les équipes qui apportèrent des couvertures aux clients alors au spa obligés de sortir en peignoir, et boissons offertes pour tous au retour), ce dîner fut succulent et le service parfait. Une cuisine raffinée et locale dans l’ambiance Années Folles du restaurant. 

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    Plus récemment, je me souviens aussi de ce décor pour un autre Noël…Du sol enneigé aux sapins immaculés, des luges et skis vintage aux œufs télécabines traditionnels, c’est toute la montagne, dans toute sa splendeur, qui s’exprimait ainsi dans la Cour du Normandy. Guirlandes lumineuses, lanternes et photophores agrémentaient aussi cette atmosphère et contribuaient à son élégance. Cette décoration avait ainsi été inspirée de l’Hôtel Barrière Les Neiges, situé dans la mythique station Courchevel 1850.

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    Au sein de l'hôtel donc mais aussi à quelques pas de celui-ci, vous pourrez profiter d'une collection infinie d'expériences culinaires signées Barrière : Le Ciro’s (qui a désormais aussi une déclinaison cannoise et bauloise), le Bar de la Mer, le Bar du soleil, le Noto, et bien sûr la Belle Époque au sein de l’hôtel. Et, de mon côté, en plus de ces établissements, a fortiori la Belle Époque que je vous recommande sans réserves, et les trois premiers pour profiter des Planches et de la vue mer, je vous recommande un restaurant « ami » qui n’appartient pas au groupe, La Cantine, à quelques pas de là.

    Vous pourrez aussi découvrir le bar mythique où Jack Nicholson se plaisait à découvrir les 147 références de whisky mais si, comme moi, vous ne buvez pas de whisky, vous pourrez opter pour de délicieux cocktails sans alcool et la carte snack avec ses exquises pâtisseries. Vous pourrez aussi profiter d’une multitude d’activités sportives et de bien-être, ainsi que d'un Kids Club.

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    Le Normandy dispose aussi d'un splendide spa avec piscine (là aussi extrêmement chaleureuse), d'un sauna, d'un hammam et d'un centre de remise en forme. Des soins et massages ressourçant y sont proposés, en collaboration avec les marques Biologique Recherche et Algologie.  Là, dans cet écrin de bien-être, luxe et sérénité, au Spa Diane Barrière, vous pourrez vous offrir un soin sur mesure .

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    Les deux photos du spa et de la piscine ci-dessus sont issues du site officiel de l'Hôtel Barrière Le Normandy

    Saluons l'arrivée d'un nouveau directeur général au Normandy, Monsieur Rihab Saad, depuis le 1er août 2025, lequel a débuté sa carrière au Martinez, à Cannes, et a travaillé pour d'autres prestigieux établissements comme l'Evian Royal Palace, le George V à Paris ou le Royal Mansour Casablanca.

    Je crois que vous l’aurez compris, séjourner au Normandy est une expérience hors du temps. C'est un lieu mythique et unique sur lequel planent des ombres légendaires et la magie du cinéma. Si vous voulez en profiter pendant le Festival du Cinéma Américain, sachez enfin que deux des hôtels Barrière de Deauville, le Normandy et le Royal, proposent un forfait spécial, une Escapade Festival que je vous détaille ci-dessous. Cette offre expire le 01/09/2025. 

    Escapade festival

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    À l’occasion du Festival du Cinéma Américain, vivez un séjour d’exception, entre les 5 et 13 septembre 2025, au Normandy ou au Royal Deauville avec l’offre Escapade Festival.

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    Cette offre comprend :

    L'hébergement

    Les petits-déjeuners

    L'accès au Festival du Cinéma Américain

    Le Pass Séance Étoile (le soir) : accueil Tapis Rouge au Centre International de Deauville, cocktail champagne suivi de la projection d'un film en avant-première. Le Pass Jour : accès le lendemain aux séances sur les 3 lieux de projection du Festival, hors séance Étoile

    L'accès aux espaces bien-être et sportifs

    Accès gratuit ou à des conditions privilégiées à l'ensemble des activités sportives et de loisirs du Resort

    L'accès au Kid's Club - Studio by Petit VIP pour les enfants de 4 à 12 ans (en week-ends et périodes de vacances scolaires)

    L'accès au Club Ados - de 13 à 17 ans

    Conditions de l’offre

    Ce tarif comprend l'hébergement en chambre double et les petits-déjeuners, ainsi qu'un accès au Festival du Cinéma Américain 2025 pour un séjour au Normandy ou au Royal Deauville, entre le 5 et le 13 septembre 2025. Réservation du 03 juillet au 1er septembre 2025, soumise à disponibilités. L'accès au Festival du Cinéma américain, pour chaque nuit réservée, inclut le Pass Séance Étoile (le soir) : l'accueil Tapis Rouge au Centre International de Deauville, le cocktail avec champagne suivi de la projection d'un film en avant-première.

    Le Pass Jour : l'accès le lendemain en journée aux séances sur les 3 lieux de projection du Festival, hors séance Étoile.

    Accès aux infrastructures bien-être et sportives du Resort, sur réservation et selon disponibilité.

    Pour en savoir plus : le site officiel de l’Hôtel Barrière Le Normandy, et le compte Instagram de l’Hôtel Barrière Le Normandy.

  • Le Ciné-club Barrière de retour à Deauville et à La Baule

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    Je vous parlais récemment du Plaza Cinéma Club à l'hôtel Plaza Athénée à Paris. Les hôtels parisiens ne sont cependant pas les seuls à mettre le septième art à l’honneur.  Le cinéma est également à l’honneur à Deauville et à La Baule, dans deux hôtels dont je vous ai souvent parlé ici (retrouvez ici mon dernier article sur l'hôtel Barrière L'Hermitage de La Baule).  

    Du 12 au 27 juillet, le Ciné-Club Barrière fait en effet son grand retour et vous propose une parenthèse cinématographique inédite à L'Hermitage La Baule et à L'Hôtel du Golf Deauville. Les hôtes des trois hôtels Barrière de Deauville et de La Baule pourront assister à la projection d'un film iconique, en présence d'une personnalité du cinéma. Après le triomphe de la première édition l'été dernier, le Ciné-Club Barrière revient pour la saison 2 ! En présence des plus grands noms du cinéma français, Géraldine Nakache, Julie Delpy, Pascal Elbé ou encore Hafsia Herzi, vos soirées cinéma prennent une autre dimension. À Deauville ou La Baule, installez-vous confortablement, casque sur les oreilles, coupe de champagne à la main, et profitez de soirées cinéma exclusives avec des films français cultissimes à l'affiche.

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    Après la projection, place à la rencontre. Un échange rare avec ceux qui écrivent, jouent et vivent le cinéma.

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    À L'AFFICHE

    L'Hermitage, La Baule

    12/07 : Film "Les Barbares" • En présence de Julie Delpy

    15/07 : Film "Tout ce qui brille" • En présence de Géraldine Nakache

    16/07 : Film "On est fait pour s'entendre" • En présence de Pascal Elbé

    L'Hôtel du Golf, Deauville

    25/07 : Film "Le sens de la fête" • En présence d'Olivier Nakache

    26/07 : Film "Alibi.com" • En présence de Philippe Lachaux & Elodie Fontan

    27/07 : Film "La petite dernière" • En avant-première • En présence de Hafsia Herzi


    Inscription sur place à votre arrivée, auprès de la Conciergerie de l'hôtel.

     Retrouvez, ici, mon article sur la saison 1 du ciné-club Barrière et mon avis sur l'hôtel Castel Marie-Louise.

  • Critique de LA COCINA (The Grill) de Alonso Ruizpalacios- Prix Barrière du 50ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

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    Ce soir, La Cocina a obtenu le Prix Barrière de ce 50ème Festival du Cinéma Américain de Deauville, l’occasion de vous parler à nouveau plus longuement d’un de mes coups de cœur de cette 50ème édition. La Cocina (The Grill) est une adaptation de la pièce de théâtre The Kitchen d’Arnold Wesker, de 1957.

    Cela commence ainsi : New York apparaît, proche et lointaine, à travers la vitre carrée d’un ferry. Un oiseau s’envole : la liberté n’est pas loin non plus, mais semble inaccessible. La musique est lyrique et emphatique. S’affichent ensuite ces mots de Henry David Thoreau :

    « Réfléchissons à la manière dont nous menons notre vie. Ce monde est un lieu d’affaires. Quelle agitation incessante. Presque chaque nuit je suis réveillé par le halètement des locomotives. Qui interrompent mes rêves. »

    Le ton est donné. Nous voilà partis pour 2H16 en noir et blanc, au format carré, direction une cuisine dans laquelle cela ne tourne pas rond…

    Une jeune hispanique se fraie un chemin jusqu’à la 49ème. Là, elle entre par la petite porte, à l’arrière du restaurant The Grill.  Sur son chemin un homme ironise sur le nom de l’endroit « Times Square » qui n’« est pas carré ». La jeune femme ne parle pas un mot d’anglais, n’a pas vraiment rendez-vous, mais arrive à se faire embaucher.

    C’est le coup de feu dans la cuisine du Grill, restaurant très animé de Manhattan. Cela grouille et crie de partout. Pedro (Raúl Briones), cuisinier rebelle, tente de séduire Julia (Rooney Mara), l'une des serveuses. Mais quand le patron découvre que 800 dollars ont été volés dans la caisse, tout le monde devient suspect et le service dégénère.

    La cuisine brasse de nombreuses nationalités, d’ailleurs chacun s’interpelle ainsi, par sa nationalité. C’est le melting pot américain dans un microcosme. S’y côtoient ( et s’y heurtent, surtout) les nationalités marocaine, colombienne, mexicaine…

    Les plans sont soignés, singuliers, marquants comme ces homards qui tombent devant une étrange statue de la liberté. La cuisine est filmée amoureusement. C’est pourtant la guerre dans les coursives. La cuisine est inondée. Le navire de guerre prend l’eau mais le rythme ne faiblit pas. Travailler là est une question de vie ou de mort pour avoir ses papiers, continuer à vivre aux Etats-Unis. Les guerriers chutent et se relèvent.  Parfois une lumière verte ou bleue vient briser le noir et blanc, et apporter une note de rêve et une respiration : le véritable "american dream" peut-être.

    La cuisine devient un théâtre dans lequel on passe d’une intrigue à une autre avec maestria.  C’est bruyant, vivant, virevoltant, glissant, harassant, étouffant. Les employés s’en échappent pour quelques pauses cigarettes ou pour apporter les plats dans l’atmosphère beaucoup plus ouatée du restaurant. On pense au beaucoup plus classique mais non moins magistral Garçon de Claude Sautet dans lequel là aussi le service a lieu en un ballet vertigineux. La ressemblance s’arrête là.

    Tout est hiérarchisé, à en devenir fou. On sent que cela va exploser. Il n’y a pas une seconde de répit. Le format carré du cadre enferme les personnages (magnifique image de Juan Pablo Ramírez). Le boîtier par lequel arrivent les commandes des clients ne s’interrompt jamais. La pression est constante entre le service à mener, les altercations violentes entre employés, les interrogatoires liés au vol, et pour une des employés son rendez-vous à la clinique pour avortement… Elle est incarnée la trop rare Rooney Mara (Carol). La musique originale est signée Tomas Barreio.

    La mise en scène d’une grande élégance, les sons travaillés et dissonants, les plans séquences étourdissants, tout est là pour signifier l’explosion qui guette. Raúl Briones incarne toute la colère, toute la rage, toute la folie qui finissent par éclater et tout dévaster, et arrêter enfin la course insensée.

    Quand tout s’arrête dans une grande envolée surréaliste…on retient son souffle, avant d’emporter avec soi celui de ce film. Du grand art.

  • 50ème Festival du Cinéma Américain de Deauville : cérémonie de clôture, palmarès et critique de FINALEMENT de Claude Lelouch

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    Parmi les films projetés dans le cadre de l’hommage à Michelle Williams figurait The Fabelmans de Spielberg.  Un film qui est une déclaration d’amour fou à ses parents et au cinéma. Un film mélancolique, flamboyant, intime et universel. Une ode aux rêves qu’il faut poursuivre coûte que coûte, malgré le danger, comme on pourchasserait une tornade dévastatrice. Un film sur le pardon, la curiosité. À fleur de peau. À fleur d’enfance. La force du cinéma en un film. Le cinéma qui transcende, transporte, révèle. Qui mythifie la réalité et débusque le réel. Le cinéma qui éclaire et sublime la réalité comme une danse à la lueur des phares. L’art cathartique aussi comme instrument de distanciation. L’art qui capture la beauté, même tragique. 

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    C’est tout ce cinéma-là, aussi, qu’a célébré cette 50ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville, une édition particulièrement enthousiasmante. Ce soir était venue l’heure de clore cette mémorable édition 2025.

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    Je n’ai pas eu le temps de vous parler de tous les films vus, je le ferai ultérieurement. ¨Parmi ces films, Megalopolis de Coppola, présenté en avant-première dans le cadre du festival, film dans lequel figurent quelques plans mémorables et moments poétiques comme celui lors duquel le démiurge César/ Driver/Coppola suspend littéralement le vol du temps et des images, même si le reste du film est désordonné, trop foisonnant d'idées et thèmes (passionnants pourtant)  peut-être. Coppola a par ailleurs bouleversé les festivaliers en évoquant son épouse récemment disparue. Mais je m’égare...

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    Revenons à cette clôture et cette cérémonie du palmarès lors de laquelle Natalie Portman (après l’inauguration de sa cabine sur les planches cet après-midi) a reçu un Deauville Talent Awar, remis par Isabelle Adjani qui a adressé une véritable déclaration d’admiration à l’actrice américaine : "Black swann est un film dingue dans lequel ton interprétation est dingue. Il y a eu All about eve. Il y aura désormais May december." Elle est aussi revenue sur son engagement et le rôle cruciale qu’elle a joué dans #Metoo :

    « Vous, Natalie Portman, n’avez cessé d’incarner des films (…) dont le cinéma à besoin. Vous êtes une actrice plurielle, une beauté de tous les temps, une diplômée de Harvard, une féministe engagée, citoyenne du monde, réalisatrice et productrice. Que faut-il avoir de plus pour donner un sens plus humain à la définition de star ? »

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    Avec un discours passionné et engagé, Natalie Portman a prouvé à quel point elle méritait cette admiration et cette distinction.

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    Parmi la compétition officielle qui comptait 14 films, 8 étaient des premiers longs-métrages, témoignant ainsi du rôle de découvreur de talents de ce festival.

    Le Prix Barrière a ainsi été attribué à La Cocina d’Alonso Ruizpalacios, film dont je vous avais parlé ici il y a quelques jours. « Quand j’ai dit à mon père que j’allais à Deauville, il m’a dit que c’était la ville de Un homme et une femme. C’est son film préféré. Merci à lui de m’avoir permis d’être là », a ainsi déclaré le réalisateur.

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    Je vous laisse découvrir le reste du palmarès ci-dessous dans lequel figure aussi mon favori, Color book de David Fortune qui a reçu le prix de la critique, un film poignant d'une grande tendresse et sensibilité auquel sied parfaitement son noir et blanc d'une douceur mélancolique.

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    La soirée s’est achevée avec la projection du 51ème film de Claude Lelouch, Finalement, en présence d’une partie de l’équipe du film. Je vous en propose ma critique, ci-dessous, sous le palmarès.

    PALMARES 
    Grand Prix
    IN THE SUMMERS d'Alessandra Lacorazza Samudio
    Prix du Jury
    THE KNIFE de Nnamdi Asomugha
    Prix Barrière du 50ème
    LA COCINA de Alonso Ruizpalacios
    Prix de la Révélation 2024
    IN THE SUMMERS d'Alessandra Lacorazza Samudio
    Prix du Public de la Ville de Deauville
    THE STRANGERS' CASE de Brandt Andersen
    Prix de la Critique
    COLOR BOOK de David Fortune

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    Prix CANAL + spécial 50e anniversaire
    THE SCHOOL DUEL de Todd Wiseman Jr.
    Prix d’Ornano-Valenti 2024
    RABIA de Mareike Engelhardt

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    Critique de FINALEMENT de Claude Lelouch

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    Un film de Claude Lelouch est toujours un évènement, a fortiori lorsqu’il est projeté en avant-première dans la ville qu’il a immortalisée par ce chef-d’œuvre qu’est Un homme et une femme (palme d’or 1966). L’émotion était d’autant plus au rendez-vous que cette projection a lieu quelques semaines seulement après le décès d’Anouk Aimée (à qui le festival a rendu un bouleversant hommage en ouverture).

    Dans ce 51ème film, Claude Lelouch nous invite à un inclassable et jubilatoire road movie dans lequel Kad Merad, qui porte ici le prénom de…Lino, avocat, devenu subitement « sans filtre » (moment de folie et/ou de lucidité) à cause d’une maladie, décide de disparaître et de partir sur les routes de France, seul et sans but…

    Pour ce film Claude Lelouch nous fait sillonner les routes de France qu’il filme amoureusement, de la baie du Mont-Saint-Michel (où a été tournée la très originale et intrigante bande annonce du film), à la Bourgogne, en passant par Béziers, Avignon, Le Mans, et évidemment Paris, là où vit la femme de Lino, Léa (Elsa Zylberstein, qui tourne ici pour la cinquième fois sous la caméra de Claude Lelouch), ses deux enfants dont Barbara (Barbara Pravi) et son frère (Boaz Lelouch), sa mère (Marie-France Pisier) et son meilleur ami (Michel Boujenah) sans oublier sa demi-sœur (Sandrine Bonnaire) qu’il rencontre pour la première fois alors qu’elle est mise en cause pour proxénétisme. Raphaël Mezrahi, Clémentine Celarié, Dominique Pinon, Julie Ferrier, Lionel Abelanski et François Morel font également partie de cet impressionnant casting. Et surtout la remarquable Françoise Gillard dans le rôle de Manon à qui l’on souhaite de nombreux autres rôles au cinéma après celui-ci. Elle crève et illumine littéralement l’écran par sa justesse remarquable et son sourire qui irradie.

    Entre comédie musicale et road movie, teinté de fantastique (avec l’apparition de Jésus, et ses disciples,) et de Dieu), ce film fait l’éloge de l’amour, la famille, la liberté…mais aussi du cinéma avec des références explicites à Sur la route de Madison de Clint Eastwood ( ce film qui se « termine par des souvenirs, de beaux souvenirs ») et à La Grande Illusion de Jean Renoir.

    Ce film ravira les inconditionnels du cinéma de Claude Lelouch (dont je suis) avec ses aphorismes récurrents (« On ne meurt pas d’une overdose de rêves », « Le pire n’est jamais décevant ») mais surtout avec de nombreuses références à ses anciens films, en particulier La Bonne année (Lino est ici le fils qu’auraient eu les personnages incarnés par Marie-France Pisier et Lino Ventura dans La Bonne année, rappelons-le le film préféré d’un certain …Kubrick) mais aussi L’aventure c’est l’aventure puisque Sandrine Bonnaire est ici la fille du personnage incarné par Nicole Courcel, leader du syndicat des prostituées dans le film en question. Le film fait aussi penser à Itinéraire d’un enfant gâté dans lequel Sam Lion (Jean-Paul Belmondo) disparaissait également.

    Chaque minute de ce film transpire de l’amour de la vie du cinéaste qui ne cesse de la sublimer. Empreint de nostalgie et de musique, ce nouveau long métrage est particulièrement séduisant. En apparence désordonné, il est au contraire particulièrement bien construit, entremêlant plusieurs récits (comme celui de l’autrice incarnée par Marianne Denicourt qui pourrait être le sujet d'un long-métrage entier).

    Le film commence par le spectacle d’un homme qui imagine ce qu’il ferait si la fin du monde avait lieu dans deux ans, et c’est finalement ce à quoi nous enjoint le cinéaste : profiter de chaque poussière de seconde.  D’emblée, le film est annoncé comme « une fable mise en scène par Claude Lelouch ». Une fable mélancolique et joyeuse, truffée de bonnes idées de scénario et de mise en scène qui prouvent que le cinéaste fourmille toujours d’imagination, et qu'il n'a rien perdu de sa fantaisie comme l’idée de cet avocat qui endosse les personnalités de ses clients, ce qui laisse perplexe ceux qui le prennent en stop puisqu’il leur raconte les pires horreurs qu’il aurait commises. C’est aussi déroutant que réjouissant pour le spectateur. L’avocat spécialisé dans les affaires de mœurs,  pour mieux comprendre les clients qu’il défend, se met ainsi à leur place.

    Une ode à la folie des sentiments mais aussi à la musique, «  le plus beau des médicaments » portée par celle d’Ibrahim Maalouf et les chansons de Barbelivien dont celle qui porte le titre du film, interprétée au dénouement par Barbara Pravi et Kad Merad, avec laquelle nous quittons la salle, bouleversés par cet instant de magie et par cette « histoire d’amour entre un piano et une trompette » qui nous donne envie d’empoigner la vie parce que  « Vivre mal, c'est pire que mourir » et « tout ce qu’on fait dans la vie, c’est pour aimer et être aimé ». Merci Monsieur Lelouch pour ce 51ème film, en espérant que ce Finalement porte mal son titre et qu'il ne s'agira pas du dernier...