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IN THE MOOD FOR CINEMA - Page 467

  • Palmarès complet des BAFTA 2010: "Un Prophète"de Jacques Audiard à nouveau récompensé

    bafta.jpgLe palmarès des BAFTA 2010, l'équivalent britannique des César (dont je vous rappelle que je vous les ferai vivre en direct du Châtelet via twitter) vient d'être dévoilé.

    Je me réjouis du prix du meilleur scénario pour "In the air" de Jason Reitman, du prix d'interprétation masculine pour Colin Firth dans "A single man", du prix du meilleur second rôle pour Christoph Waltz dans "Inglourious basterds" et de cette récompense supplémentaire pour le déjà multiprimé "Un Prophète" de Jacques Audiard couronné meilleur film non anglophone.

    Le grand lauréat de cette cérémonie reste "Démineurs" de Kathryn Bigelow, loin devant "Avatar" de James Cameron qui récolte ce qu'il mérite: un prix pour les effets visuels et un autre pour les décors.

    Meilleur film

    • Avatar
    • Une éducation
    • Precious
    • In The Air
    • Démineurs


    Meilleur film britannique

    • Une éducation
    • In The Loop
    • Moon
    • Nowhere Boy
    •  Fish Tank


    Meilleur réalisateur

    • Avatar - James Cameron
    • District 9 - Neill Blomkamp
    • Une éducation - Lone Scherfig
    • Inglourious Basterds - Quentin Tarantino
    •  Démineurs - Kathryn Bigelow


    Meilleur scénario original

    • A Serious Man
    • Very Bad Trip
    • Inglourious Basterds
    • Là-haut
    •  Démineurs


    Meilleure scénario pour une adaptation

    • District 9
    • Une éducation
    • In The Loop
    • Precious
    •  In the Air


    Meilleur film non-anglophone

    • Le Ruban Blanc de Michael Haneke
    • Étreintes Brisées de Pedro Almodóvar
    • Morse de Tomas Alfredson
    • Coco Avant Chanel d'Anne Fontaine
    •  Un Prophète de Jacques Audiard


    Meilleur film d'animation

    • Coraline - Henry Selick
    • Fantastic Mr. Fox - Wes Anderson
    •  Là-haut - Pete Docter


    Meilleur acteur

    • Jeff Bridges - Crazy Heart
    • George Clooney - In The Air
    • Jeremy Renner - Démineurs
    • Andy Serkis - Sex & Drugs & Rock & Roll
    •  Colin Firth - A Single Man


    Meilleure actrice

    • Saoirse Ronan dans Lovely Bones
    • Gabourey Sidibe dans Precious
    • Meryl Streep dans Julie & Julia
    • Audrey Tautou dans Coco Avant Chanel
    •  Carey Mulligan dans Une éducation


    Meilleur acteur second rôle

    • Alec Baldwin - Pas Si Simple
    • Christian Mckay - Me And Orson Welles
    • Alfred Molina - Une éducation
    • Stanley Tucci - Lovely Bones
    •  Christoph Waltz - Inglourious Basterds


    Meilleur actrice second rôle

    • Anne-marie Duff - Nowhere Boy
    • Vera Farmiga - In The Air
    • Anna Kendrick - In The Air
    • Kristin Scott Thomas - Nowhere Boy
    •  Mo'nique - Precious


    Meilleure musique

    • Avatar - James Horner
    • Crazy Heart - T-bone Burnett, Stephen Bruton
    • Fantastic Mr. Fox - Alexandre Desplat
    • Sex & Drugs & Rock & Roll - Chaz Jankel
    • Là-haut - Michael Giacchino


    Meilleure Photo

    • Avatar
    • District 9
    • Inglourious Basterds
    • La Route
    •  Démineurs


    Meilleur Montage

    • Avatar
    • District 9
    • Inglourious Basterds
    • In The Air
    •  Démineurs


    Meilleurs Décors

    • District 9
    • Harry Potter Et Le Prince De Sang Mêlé
    • L'Imaginarium Du Docteur Parnassus
    • Inglourious Basterds
    •  Avatar


    Meilleurs costumes

    • Bright Star
    • Coco Avant Chanel
    • Une éducation
    • A Single Man
    •  Victoria, Les Jeunes Années d'une Reine

    Meilleur Son

    • Avatar
    • District 9
    • Star Trek
    • Là-haut
    • Démineurs


    Meilleurs effets visuels

    • District 9
    • Harry Potter Et Le Prince De Sang Mêlé
    • Démineurs
    • Star Trek
    •  Avatar


    Meilleurs maquillage et coiffure

    • Coco Avant Chanel
    • Une éducation
    • L'Imaginarium Du Docteur Parnassus
    • Nine
    •  Victoria, Les Jeunes Années d'une Reine


    The Orange Rising Star Award (décerné par le public)

    • Tahar Rahim - Un Prophète
    • Carey Mulligan - Une éducation
    • Jesse Eisenberg - Bienvenue à Zombieland
    • Nicholas Hoult - A Single Man
    •  Kristen Stewart - Twilight - Chapitre 1 : Fascination et Twilight - Chapitre 2 : Tentation


    Meilleur court-métrage d'animation

    • The Gruffalo - Michael Rose, Martin Pope, Jakob Schuh, Max Lang
    • The Happy Duckling - Gili Dolev
    •  Mother Of Many Sally Arthur - Emma Lazenby


    Meilleur court-métrage

    • 14 - Asitha Ameresekere
    • Jade. - Samm Haillay, Daniel Elliott
    • Mixtape - Luti Fagbenle, Luke Snellin
    • Off Season - Jacob Jaffke Jonathan Van Tulleken
    •  I Do Air - James Bolton Martina Amati
    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 7 commentaires
  • Concours: 5x2 places pour "La Reine des pommes"de Valérie Donzelli

    reine.jpgJe vous propose aujourd'hui de gagner 5 places pour deux pour "La reine des pommes" de Valérie Donzelli dont vous pouvez lire ma critique en cliquant ici. Le film sort en salles mercredi prochain 24 février.

    Pour remporter ces places, soyez les premiers à répondre aux questions suivantes, et à m'envoyer vos réponses obligatoirement accompagnées de vos coordonnées postales à inthemoodforcinema@gmail.com avec, comme intitutlé de l'email "Concours La Reine des pommes":

    1. Comment s'appelait le court-métrage de Valérie Donzelli sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs?

    2. Dans quelle ville se termine "La Reine des pommes"?

    3. Quel acteur interprète Pierre, Paul, Jacques, Mathieu?

    Lien permanent Imprimer Catégories : CONCOURS Pin it! 2 commentaires
  • Critique - "La reine des pommes" de Valérie Donzelli

    reine.jpg

    Adèle (Valérie Donzelli) une jeune trentenaire se fait quitter par Mathieu (Jérémie Elkaïm), l'amour de sa vie. Anéantie, suffoquée, Adèle ne pense plus qu'à une chose : mourir. Rachel (Béatrice de Staël), une cousine éloignée, la prend en charge. Elle décide d'aider Adèle en essayant de lui trouver du travail, de lui redonner goût à la vie et de la conseiller sentimentalement. Son principal conseil : coucher avec d'autres hommes afin de désacraliser cette histoire. Ce sera Pierre, Paul et Jacques (dans les trois cas, Jérémie Elkaïm).

    Adèle donc. Déjà tout un programme truffaldien, Truffaut à qui Valérie Donzelli n'emprunte pas seulement le nom d'une de ses héroïnes mais aussi une tristesse désinvolte, un ton ludique, une légèreté, une narration, un personnage décalé et anachronique à la Antoine Doinel, un jeu agréablement suranné à la Jean-Pierre Léaud. Ajoutez à cela un marivaudage qui relève de Rohmer, des passages en-chantés, enchanteurs à la Demy et une note d'Agnès Varda ou d'Emmanuel Mouret et vous obtiendrez un premier film aussi singulier qu'attachant. Ces multiples références assumées et même proclamées auraient pu alourdir et plomber l'ensemble, et nous agacer mais Valérie Donzelli a l'intelligence de ne pas se prendre au sérieux et de se tourner en ridicule juste à temps pour que son film ne le soit pas. Loin de là !

    Avec un  sujet galvaudé, grâce à un ton et un personnage burlesques, à des situations cocasses, à des dialogues décalés, Valérie Donzelli nous emporte dans sa comédie légère aux airs de Nouvelle Vague rafraîchissante et dans son univers (scénariste, réalisatrice, actrice, elle a aussi composé, écrit, interprété la musique du film).

     La légèreté des moyens rend service au sujet puisque le même acteur interprète tous les hommes que rencontre Adèle, tous les hommes en qui elle voit celui qu'elle a perdu, qu'ils s'appellent (avec beaucoup d'ironie) Pierre, Paul ou Jacques.

    Seule la fin, à new York (où Adèle a un nouveau regard sur un nouveau monde, quand la reine des pommes se retrouve dans la grosse pomme) redevient sérieuse là où le film aurait peut-être gagné à rester dans le décalage et la légèreté.

    Sélectionné à la Quizaine des réalisateurs pour son court-métrage « Il fait beau dans la plus belle ville du monde »,  avec « La Reine des pommes » Valérie Donzelli a reçu le prix du public du festival d'Angers.

    Un film fantaisiste, attachant, parfois même touchant qui sort du cadre formaté des comédies habituelles et on aurait bien tord de s'en priver et de ne pas se laisser enchanter par cet air connu et joliment singularisé.

    Remarque :  Les plus cinéphiles s'amuseront à reconnaître Serge Bozon, Dominik Moll et Gilles Marchand.

     

  • Inthemoodforcinema en direct des César 2010?!

    césar.jpg

    Hier, j'ai appris que j'étais accréditée pour assister à la cérémonie des César 2010 en salle presse, donc en direct du théâtre du Châtelet, samedi prochain. J'avoue que j'ignore encore si la perspective d'assister à la cérémonie au milieu d'une horde de journalistes me réjouit davantage que celle de la regarder tranquillement et mieux de mon salon. J'y avais déjà assisté en 2006 mais dans la salle "normale", année mémorable et particulièrement agitée, entre altercations et manifestations d'intermittents qui avaient d'ailleurs retardé le début de la cérémonie .

     Donc soit je vous raconte la cérémonie via twitter (cliquez ici pour suivre inthemoodforcinema.com sur twitter) en direct du Châtelet dans la fameuse salle presse (si certains d'entre vous y seront ou y sont déjà allés, faîtes-moi signe dans les commentaires), soit comme l'an passé je la commente minute par minute sur le blog. Dans tous les cas, vous pourrez suivre la cérémonie en direct sur inthemoodforcinema.com !

    En attendant vous pouvez retrouver la liste des nommés en cliquant ici. Avant la fin de la semaine, je vous livrerai mes commentaires et pronostics .

    Lien permanent Imprimer Catégories : CESAR 2010 Pin it! 8 commentaires
  • Palmarès du Festival de Berlin 2010: Roman Polanski reçoit l'ours d'argent de la mise en scène

    berlin2.jpgLe jury de la 60ème Berlinale présidé par Werner Herzog vient de décerner son palmarès. Roman Polanski a reçu l'ours d'argent de la mise en scène pour "The Ghost Writer" (voir bande annonce ci-dessous) alors que c'est le film turc "Bal" qui a reçu l'ours d'or.

    • berlin1.jpgOurs d'or : Bal (Miel) de Semih Kaplanoglu (Turquie)
    • Ours d'argent, Prix Du Jury : If I Want To Whistle, I Whistle (Si je veux siffler, je siffle) de Florin Serban (Roumanie)
    • Ours d'argent de La Mise En Scène : The Ghost Writer de Roman Polanski (France, Pologne)
    • Ours d'argent Meilleure Actrice : Shinobu Terajima dans Caterpillar de Koji Wakamatsu (Japon)
    • Ours d'argent Meilleur Acteur : Grigory Dobrygin & Sergei Puskepalis dans How I ended this Summer de Alexej Popogrebski (Russie)
    • Ours d'argent Meilleure Photo et Contribution Artistique : How I ended this Summer de Alexej Popogrebski (Russie)
    • Ours d'argent Meilleur Scénario : A Part Together de Wang Quan'an
    • Prix Alfred Bauer : If I Want To Whistle, I Whistle (Si je veux siffler, je siffle) de Florin Serban (Roumanie)

     

     

     

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  • Concours: 5x2 places pour "A single man" de Tom Ford

    singleman.jpg

    Je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises de l'excellent premier film en tant que réalisateur du couturier Tom Ford (Cliquez ici pour lire mon compte rendu de la conférence de presse de Julianne Moore, Tom Ford et Colin Firth et pour lire ma critique et cliquez ici pour voir la bande-annonce), grâce à Cinefriends, je vous propose aujourd'hui 5x2 places pour découvrir le film en salles.

     Comme le délai est très court (réponses à envoyer avant mardi soir minuit à inthemoodforcinema@gmail.com avec, comme intitulé de l'email "Concours A single man", n'oubliez pas de joindre vos coordonnées postales sans lesquelles vos réponses seraient caduques. Seuls les gagnants seront prévenus), trois questions très simples:

    1. De quel livre "A single man" est-il l'adaptation cinématographique?

    2. Qu'est-ce que Tom Ford a le plus détesté dans son nouveau métier de réalisateur?

    3. Pourquoi voulez-vous voir ce film en particulier?

     

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  • Avant-première - Critique de « La Rafle » de Rose Bosch

    rafle2.jpg

    Il y a une dizaine de jours, un irresponsable politique ou pseudo se gargarisait de ce qu'il considérait être comme une bonne plaisanterie à propos d'une salle trop exigüe pour son meeting : « La prochaine fois, on prendre le Vel d'Hiv » se réjouissait-il béatement. Scandalisée, je me suis dit que des politiques, eux responsables, allaient réagir. Rien. Alors, bien sûr, on peut toujours se dire qu'ils ont préféré ne pas s'abaisser à répondre à la provocation mais quand la provocation méprise l'horreur innommable et la mémoire de ceux qui l'ont vécue,  je pense qu'il est coupable de ne pas réagir et qu'on s'élève au contraire à le faire. Là aussi, là déjà commence peut-être le devoir de mémoire, en ne laissant pas souiller un passé déjà tellement mis à mal, en ne laissant pas passer pour plaisanterie, certes déjà affligeante, pour ce  qui est beaucoup plus : une négation abjecte de l'Histoire comme c'était le cas ici ou une ignorance de l'Histoire, comme cela risque d'être souvent le cas si on ne fait rien pour que cette mémoire demeure vive. C'est pour cette raison qu'un film comme « La Rafle », indépendamment de ses qualités et de ses défauts cinématographiques me semble avant tout nécessaire, même indispensable.

    Rose Bosch, ancienne journaliste d'investigation, a donc décidé de réaliser un film sur la Rafle du Vel d'Hiv, un projet qu'elle porte depuis 5 ans.

    Eté 1942. 16 et 17 juillet. Joseph a 11 ans et, comme  13000 autres juifs, ils sera raflé et emmené au Vélodrome d'Hiver. Entre le Vel d'Hiv et le camp de Beaune-La-Rolande, de Vichy à la terrasse du Berghof, « La Rafle » suit les destins réels des victimes et des bourreaux. Tous les personnages du film ont existé, d'Annette (Mélanie Laurent, meilleure que jamais), l'infirmière dans le film qui, assistante sociale de la Croix rouge dans la réalité, sera reconnue comme Juste, à Jo (Joseph Weismann dans la réalité -voir son témoignage poignant en bas de cet article-), arrêté avec toute sa famille.

     Rose Bosch, avec l'aide de Serge Klarsfeld est entrée en contact avec trois témoins encore vivants : l'un des pompiers du Vel d'Hiv, Joseph Weismann et Anna Traube. Tous les faits et « anecdotes » du film sont véridiques.

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    On se doute de la difficulté, de l'investissement, de l'engagement même quand on décide de traiter un tel sujet qui dépasse largement le cadre cinématographique...  Comment dire l'indicible ? Comment représenter l'inconcevable ? Comment faire comprendre l'incompréhensible ?   Comment représenter ce qui n'est pas envisageable ?

    Malgré tout, cela demeure du cinéma, il fallait donc choisir un point de vue qui revêt ici une importance d'autant plus cruciale qu'il devait être au service de la vérité historique et du devoir de mémoire. Celui de Rose Bosch a été de privilégier le hors-champ et le point de vue des enfants. Un parti pris intéressant pour tenter de nous faire appréhender l'inimaginable. Les personnages disparaissent. Brutalement. Choc fracassant et violent.  On ne sait rien ou presque de ce qu'ils adviennent comme c'était le cas à l'époque pour ces familles et ces pères de familles (très juste Gad Elmaleh) qui ne pouvaient imaginer l'impensable et l'insoutenable. Ils s'évanouissent dans un effroyable silence. Représenter l'horreur aurait de toute façon été en-deçà et infidèle à la réalité.

    L'innocence des enfants, leur ignorance de ce qui se passe renforce encore la brutalité, l'inhumanité mais aussi l'absurdité de cette tragédie d'autant que les jeunes acteurs sont tous remarquables. La promiscuité, la contagion, la terreur, les suicides qui furent la réalité du Vel d'Hiv sont là aussi essentiellement hors-champ. Tout cela est en partie invisible comme cela était incompréhensible pour ceux qui vivaient cette tragédie, a fortiori les enfants.

    rafle4.jpg

    Les scènes de rafle, le déchirement des enfants séparés de leurs parents sont bouleversantes. Cette impression d'urgence, de chaos et de folie est renforcée par la caméra à l'épaule et contraste avec les scènes qui précèdent dans un Montmartre où résonnent des airs joyeux. Ces différences de dispositifs de filmage permettent aussi de bien saisir les contrastes révoltants, entre Hitler qui se goinfrait au Berghof  tandis qu'au Vel d'Hiv on ne mangeait pas à sa faim, entre Bousquet et/ou Pétain et/ou Laval qui discutaient tranquillement de milliers de vies envoyées à la mort comme d'une vulgaire question pratique et ceux qui luttaient pour vivre.

    Mais « La Rafle » c'est aussi le parti pris d'évoquer la collaboration française que l'on a si longtemps minimisé, et en particulier celle qui a conduit au Vel d'Hiv, un Vel d'Hiv méticuleusement préparé et planifié dont la contrepartie pour Vichy était notamment le contrôle de la police française. Une rafle réalisée par des fonctionnaires de police français. 7000 hommes y ont ainsi participé. Mais Rose Bosch a aussi choisi de rendre hommage aux Justes, notamment à travers le personnage de l'infirmière Annette, de montrer que l'humanité et l'inhumanité ont, l'une et l'autre, dévoilé leurs visages extrêmes. S'il ne faut pas oublier la responsabilité de la France, il ne faut pas oublier non plus que sur 25000 juifs qui étaient destinés au Vel d'Hiv et qui figuraient sur les fichiers de la préfecture, 12000 furent sauvés, sans doute avec l'aide d'autres Français.

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    Le seul vrai bémol concerne la musique excessive (en particulier à la fin) et redondante et surtout inutile quand le sujet comme celui-ci se suffit à lui-même, un bémol qui reflète la difficulté des choix quand on décide de traiter des faits réels par la fiction. La musique vient alors ajouter un élément de fiction supplémentaire, presque en contradiction avec le parti pris de la cinéaste (même défaut ou en tout cas même choix que dans « La Môme »- dont Ilan Goldman est aussi scénariste- qui force l'émotion là où elle surgit d'elle-même).  De même, les scènes  de « ceux qui ont orchestré » sont filmées et jouées avec trop d'emphase, le dispositif cinématographique venant s'ajouter à des scènes en elles-mêmes grandiloquentes et démentes de ces destins de milliers d'êtres humains décidés presque avec désinvolture par des criminels autour d'une table.

    Un film qui n'en demeure pas moins indispensable car pédagogique (et qui, je pense, nécessite d'être vu dans les écoles mais avec beaucoup d'explications pour l'accompagner, pour expliquer ce hors-champ invisible et tu), évidemment poignant, notamment grâce à une excellente distribution (même Jean Reno, dans un contre-emploi).

    Un film à l'issue de la projection duquel résonne un assourdissant silence mais qui a le grand mérite de donner de la voix à ceux qui se sont opposés mais aussi à  des responsabilités trop longtemps tues et occultées. La responsabilité de la France dans la Shoah ne fut ainsi officiellement reconnue qu'en 1995, soit 50 ans après la fin de la guerre !

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     Pour que plus personne ne puisse dire ou même laisser dire la moindre « plaisanterie » sur le Vel d'Hiv.  Pour que plus personne n'ignore ce que fut La Rafle du Vel d'Hiv. Pour que plus personne n'ignore ou ne méprise ceux qui l'ont planifié, ceux qui en ont été les victimes et ceux qui s'y sont opposés.

    En complément, je vous conseillerais :

    « Monsieur Klein »  de Joseph Losey, démonstration implacable de l'absurdité effroyable de l'holocauste et en particulier du Vel d'Hiv. Ainsi que « La liste de Schindler », l'incontournable chef d'œuvre  de Spielberg. Evidemment « Le Dictateur » de Chaplin,  « Le Chagrin et La Pitié » de Marcel Ophüls, « Au revoir les enfants » de Louis Malle, « Nuit et brouillard » d'Alain Resnais,  La vie est belle de Roberto Benigni. « Le Pianiste » de Roman Polanski.  Sur la Résistance :  « L'armée des ombres » de Jean-Pierre Melville

    Pour en savoir plus : mes vidéos de la présentation du film par sa réalisatrice Rose Bosch, hier soir.

    Sortie en salles : le 10 mars

     J'ai également retrouvé ce texte de Joseph Weismann, un témoignage bouleversant sur la Rafle du Vel d'Hiv. Cliquez sur "lire la suite" pour le lire.

    Lire la suite

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