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IN THE MOOD FOR CINEMA - Page 132

  • Critique de LA LISTE DE SCHINDLER de Steven Spielberg à 20H45 sur Ciné + Emotion

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    Ci-dessous, mes photos de Liam Neeson au Festival du Cinéma Américain de Deauville 2012.

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    Avant que Spielberg ne réalise « La liste de Schindler », long aura été le parcours pour aboutir à ce film. Un premier projet de film avait ainsi tout d’abord échoué. C’est Poldek Pfefferberg, un des 1100 Juifs sauvés par Oskar Schindler,  qui devait raconter la vie de ce dernier. Un film sur Schindler basé sur ce récit devait même être tourné avec la Metro Goldwyn Mayer en 1963. Presque 20 ans plus tard, en 1982, l’écrivain Thomas Keneally écrivit le livre « La Liste de Schindler » après avoir rencontré Pfefferberg.  C’est ce livre qui servira de base au film éponyme de Spielberg. Universal Pictures en acheta les droits. Spielberg rencontra Pfefferberg et voulut d’abord confier la réalisation du film à Roman Polanski qui refusa puis à Scorsese qui refusa à son tour. C’est ainsi que Spielberg décida de le réaliser  en raison, notamment, du génocide en Bosnie : « La principale raison pour laquelle j’ai tenu à réaliser ce film sans plus tarder, c’est que la purification ethnique qui sévit en Bosnie me persuade de plus en plus de la ressemblance terrifiante de notre époque avec celle où se déroula la Shoah. Je n’avais jamais, dans aucun de mes films, décrit la réalité. Je consacrais toute mon énergie à créer des mondes imaginaires. Je crois que si j’avais inversé mon plan de travail et tourné en premier « La Liste de Schindler », je n’aurais jamais éprouvé le moindre désir de réaliser, ensuite, un film sur les dinosaures. » Spielberg ne demanda pas de salaire pour ce film, ce  qui aurait été pour lui « l’argent du sang ».

    Suite au succès remporté par le film, Spielberg créa « la Fondation de l’Histoire Visuelle des Survivants de la Shoah », une organisation à but non lucratif  qui rassemble des archives de témoignages filmés des survivants de l’Holocauste. L’argent récolté lui a également permis de produire des documentaires sur la Shoah pour la télévision comme « Anne Franck remembered » (1995), « The lost children of Berlin » (1996) « The Last days » (1998).

    Le film a été tourné entre mars et mai 1993, en soixante-douze jours, essentiellement dans le quartier de Kazimierz à Cracovie.

    C’est le 30 novembre 1993 que « La liste de Schindler » sortit en salles, soit trente ans après le premier projet de film sur Oskar Schindler. Cela valait la peine d’attendre. Un sujet comme celui-ci nécessitait talent, maturité, sensibilité, sobriété et travail de documentation. A chaque film sur l’Holocauste revient la même question : peut-on et doit-on faire une fiction d’une atroce réalité qui la dépasse ? Doit-on, pour transmettre l’Histoire, tenter de raconter l’indicible, forcément intransmissible ? Spielberg est-il parvenu à lever toutes les réticences ? Claude Lanzmann écrivit ainsi : « L’Holocauste est d’abord unique en ceci qu’il édifie autour de lui, en un cercle de flammes, la limite à ne pas franchir parce qu’un certain absolu de l’horreur est intransmissible : prétendre pourtant le faire, c’est se rendre coupable de la transgression la plus grave. »

    Synopsis : Oskar Schindler (Liam Neeson) est un industriel allemand, membre du parti nazi. Bon vivant, profiteur, époux infidèle, il ne semble avoir qu’une obsession : faire du profit, et faire retentir son nom. Tandis que les Juifs sont regroupés et enfermés dans des ghettos, il réussit à obtenir les capitaux nécessaires (provenant de la communauté juive) pour racheter une fabrique de casseroles. Il emploie une main d’œuvre juive bon marché dans son usine,  afin de la faire prospérer, apparemment indifférent à l’horreur qui se déroule en dehors de son usine. Il faudra la liquidation du Ghetto de Cracovie, en mars 1943, sous les ordres du commandant SS Amon Göth (Ralph Fiennes) pour qu’il prenne conscience de l’ineffable horreur nazie…

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    La première scène nous montre Schindler s’habillant méthodiquement, soigneusement, choisissant cravate, boutons de manchette, et épinglant sa croix gammée. Le tout avec la dextérité d’un magicien. Nous n’avons pas encore vu son visage. De dos, nous le voyons entrer dans une boite de nuit où se trouvent des officiers nazis et des femmes festoyant allègrement. Il est filmé en légère contre-plongée, puis derrière les barreaux d’une fenêtre, puis souriant à des femmes, puis observant des officiers nazis avec un regard mi-carnassier, mi-amusé, ou peut-être condescendant. Assis seul à sa table, il semble juger, jauger, dominer la situation. Sa main tend un billet avec une désinvolte arrogance. Son ordre est immédiatement exécuté. Son regard est incisif et nous ignorons s’il approuve ou condamne. Il n’hésite pas à inviter les officiers nazis à sa table, mais visiblement dans le seul but de charmer la femme à la table de l’un d’entre eux. Cette longue scène d’introduction sur la musique terriblement joyeuse (« Por una cabeza » de Gardel), et d’autant plus horrible et indécente mise en parallèle avec les images suivantes montrant et exacerbant même l’horreur qui se joue à l’extérieur, révèle tout le génie de conteur de Spielberg. En une scène, il révèle tous les paradoxes du personnage, toute l’horreur de la situation. L’ambigüité du personnage est posée, sa frivolité aussi, son tour de passe-passe annoncé.

    Un peu plus tard, Schindler n’hésitera pas à occuper l’appartement dont les occupants ont dû rejoindre le Ghetto. Il faudra que de son piédestal -des hauteurs du Ghetto, parti en promenade à cheval avec une de ses maîtresses- il observe, impuissant, le massacre du Ghetto de Cracovie. Il faudra que son regard soit happé par le manteau rouge d’une petite fille (Spielberg recourt à la couleur comme il le fera à cinq autres occasions dans le film) perdue, tentant d’échapper au massacre (vainement, comme nous le découvrirons plus tard) pour qu’il prenne conscience de son identité, de l’individualité de ces juifs qui n’étaient alors pour lui qu’une main d’œuvre bon marché. Créer cette liste sera aussi une manière de reconnaître cette individualité, de reconnaître qu’à chaque nom correspond une vie sauvée. Sans doute la démarche d’une jeune femme qui lui demande plus tard de faire venir ses parents détenus à Plaszow parce qu’elle a eu écho de sa bonté, qu’il renvoie menaçant de la livrer à la Gestapo tout en lui donnant gain de cause, l’aura-t-elle incité à devenir celui pour qui on le prenait déjà, cet « homme bon », à faire retentir son nom, mais d’une autre manière (là encore, le paradoxe d’Oskar Schindler, il ne recevra pas la jeune femme la première fois, non maquillée et pauvrement vêtue mais seulement lorsqu’elle reviendra maquillée et avec d’autres vêtements). A partir de ce moment, il tentera alors avec son comptable Itzhak Stern (Ben Kingsley), de sauver le plus de vies possibles.

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    La scène précitée du massacre qu’observe Schindler est aussi nécessaire qu’insoutenable (une quinzaine de minutes) entre les exécutions, les médecins et infirmières obligés d’empoisonner les malades dans les hôpitaux pour leur éviter d’être exécutés, les enfants qui fuient et se cachent dans des endroits tristement improbables, l’impression d’horreur absolue, innommable, de piège inextricable, suffocant. La scène est filmée caméra à l’épaule (comme 40% du film) comme si un reporter parcourait ce dédale de l’horreur et, comme dans tout le film, Spielberg n’en rajoute pas, filme avec sobriété cette réalité reconstituée qui dépasse les scénarii imaginaires les plus effroyables. Des valises qui jonchent le sol, un amas de dents, de vêtements, une fumée qui s’échappe et des cendres qui retombent suffisent à nous faire comprendre l’incompréhensible ignominie.  Les échanges, implicites, entre Schindler et le comptable Stern  sont aussi particulièrement subtils, d’un homme qui domine l’autre , au début, à la scène deux hommes qui trinquent sans que jamais l’horrible réalité ne soit formulée.

    Le scénario sans concessions au pathos de Steven Zaillian, la photographie entre expressionnisme et néoréalisme de Janusz Kaminski (splendides plans de Schindler partiellement dans la pénombre qui reflètent les paradoxes du personnage), l’interprétation de Liam Neeson, passionnant personnage, paradoxal, ambigu et humain à souhait, et face à lui, la folie de celui de Ralph Fiennes, la virtuosité et la précision de la mise en scène (qui ne cherche néanmoins jamais à éblouir mais dont la sobriété et la simplicité suffisent à retranscrire l’horrible réalité), la musique poignante de Johns Williams, et le message d’espoir malgré toute l’horreur en font un film poignant et magistral.

    « La liste de Schindler » a d’ailleurs reçu douze nominations aux Oscars en 1994 et en a remporté sept dont ceux du meilleur film, meilleur scénario adapté, meilleure direction artistique, meilleur réalisateur, meilleur montage, meilleure photographie et meilleure musique. Liam Neeson et Ralph Fiennes ont évidemment été tous deux nommés pour l’Oscar du meilleur acteur, pour le premier, et celui du meilleur second rôle masculin, pour le second, mais  ce sont Tom Hanks, pour « Philadelphia », et Tommy Lee Jones, pour « Le Fugitif » qui les ont obtenus.

    Alors, pour répondre à la question initiale, oui, il faut et il fallait faire un film sur ce sujet car certes « un certain absolu de l’horreur est intransmissible », forcément, mais cela n’empêche pas d’essayer de raconter, de transmettre pour que justement cet absolu de l’horreur ne se reproduise plus. Ce film permet à ceux qui ont regardé avec des yeux d’enfants éblouis les autres films de Spielberg, d’appréhender une horreur que leurs yeux n’auraient peut-être pas rencontrée autrement, trop imperméables à des films comme « Nuit et brouillard » ou « Shoah ».

    Comme l’avait fait Benigni avec « La vie est belle » là aussi fortement contesté (retrouvez ma critique de « La vie est belle » en cliquant ici et celle de « Monsieur Klein » de Losey en cliquant là, deux films indispensables, revoyez également « Le Pianiste » de Polanski), Spielberg a choisi la fiction, mais n’a surtout pas occulté la réalité, il l’a simplement rendue visible sans pour autant la rendre acceptable.  Une scène en particulier a pourtant suscité une relative controverse, celle lors de laquelle des femmes sont envoyées dans une « douche » à Auschwitz-Birkenau, ignorant si en sortira un gaz mortel. Quand la lumière s’éteint, c’est aussi la certitude du spectateur avant que l’eau ne jaillisse. Scène terrible et par laquelle Spielberg n’a en aucun cas voulu faire preuve d’un suspense malsain mais a brillamment montré quel pitoyable pouvoir sur les vies  (parallèle avec le passionnant dialogue sur le pouvoir entre Schindler et Göth) détenait les tortionnaires des camps qui, d’un geste à la fois simple et horrible, pouvaient les épargner ou les condamner.

    « La liste de Schindler » est un film nécessaire et indispensable. Par le prisme du regard d’un homme avec tout ce que cela implique de contradictions (au sujet duquel le film a l’intelligence de ne jamais lever tout à fait le mystère) qui, d’indifférent devint un « Juste » et sauva 1100 juifs, il nous fait brillamment appréhender l’indicible horreur et montre aussi que des pires atrocités de l’humanité peuvent naitre l’espoir. Quand un sondage sidérant, à l’occasion de la commémoration des 70 ans de la Rafle du Vel d’Hiv, vient de révéler que 57% des 25-34 ans, 67% des 15-17 ans,  ignorent tout de la Rafle du Vel d’Hiv (42% tous âges confondus) et  (comment est-ce possible ?!) des films comme celui-ci continueront d’avoir leur raison d’être. C’est aussi un film sur le pouvoir, celui, pathétique et exécrable, de ceux qui en abusent ou de celui qui le détourne à bon escient, celui du cinéma, instrument du devoir de mémoire.

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    Un film dont vous ressortirez abattus, en colère, bouleversés mais aussi avec le sentiment que le pire peut transformer un homme et faire naitre l’espoir en l’être humain malgré les ignominies dont il peut se rendre capable ; et avec des images, nombreuses, à jamais gravées dans vos mémoires parmi lesquelles celle d’un manteau rouge, lueur tragique et innocente au milieu de l’horreur ou celle de la fin, ces pierres posées sur une tombe par  des rescapés et acteurs pour remercier un homme pour toutes les vies qu’il aura sauvés et pour celles, qui grâce à sa liste, à ces noms et identités écrits et affirmés, auront pu voir le jour.

    Cliquez ici pour retrouver mes autres critiques de films de Spielberg et notamment de » Lincoln ».

  • Programme du Festival Livres et Musiques de Deauville 2016 (du 16 au 18 avril)

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    Voilà encore un très bel événement deauvillais que je vous recommande plus que vivement et qui m'intéresse d'autant plus que vient de sortir en librairie mon premier roman "L'amor dans l'âme" dans lequel il est d'ailleurs question de Deauville (en papier et numérique, publié aux Editions du 38). Ma première séance dédicace aura lieu dans une autre ville le premier jour du festival, le 16, mais peut-être irai-je y faire un tour le 17 ou le 18. J'aimerais beaucoup, en tout cas car le programme est particulièrement enthousiasmant.

    Ce sera cette année la 13ème édition et l'Italie sera le pays à l'honneur, encore une bonne raison d'y venir. Deauville est un formidable écrin pour ce genre d'événements qu'elle met particulièrement bien en valeur, la ville s'étant habillée aux couleurs de l'Italie. Cette année, le festival s'installe dans le très bel hôtel particulier du Cercle.  L'entrée y sera gratuite. L'ouverture aura lieu le 16 avril à 12H avec le groupe Wow.

    Le festival foisonne de bonnes idées avec, cette année, une réjouissante nouveauté. En effet, un rendez-vous inédit sera proposé le dimanche 17 avril au matin. Tous les invités du Festival se retrouveront sur les Planches pour une séance de dédicace sous le soleil. A 11h30. Un rendez-vous à ne pas manquer!

    Au programme de ces deux journées de rencontres, 50 invités 30 rendez-vous, lectures musicales, ateliers, concerts, une grande librairie italienne …au cours desquels écrivains, musiciens et visiteurs vont explorer  sur tous les modes les liens étroits entre textes et musiques italiens. Parmi les invités annoncés: Louis Chedid, l’actrice Fanny Cottençon, le leader du groupe Dionysos Mathias Malzieu (qui vient d'obtenir le prix Essai France Télévisions), ou encore la chanteuse Agnès Bihl.

    Au programme également et à ne pas manquer:

    -une lecture par la comédienne Ariane Ascaride d'extraits d’un roman de Marta Morazzoni, "La note secrète" qui relate la vie de Paola Pietra, une très jeune aristocrate enfermée contre son gré dans un couvent milanais, où va se révéler un don extraordinaire : sa voix de contralto.  Dimanche 17 avril à 14h30 au Théâtre du Casino Barrière.

    -une rencontre avec le compositeur Bruno Coulais, le 16 avril à 15H au Point de vue,

    -la remise du prix littéraire Livres et Musiques à Virginie Despentes pour son roman "Vernon Subutex, vol 2" le 16 avril à 19H30 à la Villa Le Cercle suivie d'une rencontre avec le public le 17 avril...

    Vous trouverez, ci-dessous, les autres temps forts du festival qui font valser cinéma, littérature et musique. Que demander de mieux surtout que le festival est gratuit et ouvert à tous et qu'il commence en beauté avec une soirée entière dédiée à Venise avec la comédienne Brigitte Fossey?

    Retrouvez le programme détaillé sur www.livresetmusiques.fr.

    Seront présents: Corrado Augias (IT) // David Brun-Lambert (FR) // Filippo D'Angelo (IT) // René de Ceccatty (FR) // Bruno Coulais (FR) // Dominique Fernandez (FR) // Marcello Fois (IT) // Giorgio Fontana (IT) // Philippe Fusaro (FR) // Simonetta Greggio (IT/FR) // Olivier Lexa (FR) // Marco Mancassola (IT) // Alessandro Mari (IT) // Andrea Molesini (IT) // Gilda Piersanti (IT/FR)

    Renata Adler (USA) // Stéphane Barsacq (FR) // Olivier Baumont (FR) // Agnès Bihl (FR) // Julie Bonnie (FR) // Philippe Broussard (FR) // Louis Chedid (FR) // Fanny Chiarello (FR) // Julien Delmaire (FR) // Maryline Desbiolles (FR) // Pierre Grillet (FR) // Fabrice Loi (FR)

     Ariane Ascaride (FR) // Fanny Cottençon (FR) // Mathieu El Fassi (FR) // Brigitte Fossey (FR) // Antonio Interlandi (IT/FR) // Lalala Napoli (FR) // Anne-Marie Philipe (FR) // WOW (IT)

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  • Critique de UN + UNE de Claude Lelouch désormais disponible en Blu-ray, DVD et VOD

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    En 1966, avec « Un homme et une femme », sa sublime histoire de la rencontre de deux solitudes blessées avec laquelle il a immortalisé Deauville, Claude Lelouch recevait la Palme d’or, l’Oscar du meilleur film étranger et du meilleur scénario parmi 42 récompenses … à 29 ans seulement ! Ce 45ème film de Claude Lelouch, presque cinquante ans plus tard raconte à nouveau l’histoire d’un homme et d’une femme et les années et les films qui séparent ces deux longs-métrages semblent n’avoir en rien entaché la fougue communicative, la réjouissante candeur, le regard enthousiaste, la curiosité malicieuse du cinéaste. Ni la fascination avec laquelle il regarde et révèle les acteurs. Les acteurs et la vie qu’il scrute et sublime. Bien que les critiques ne l’aient pas toujours épargné, il est en effet toujours resté fidèle à sa manière, singulière, de faire du cinéma, avec passion et sincérité, et fidélité, à la musique de Francis Lai, aux fragments de vérité, aux histoires d’amour éblouissantes, à sa vision romanesque de l’existence, à son amour inconditionnel du cinéma et de l’amour, à ses phrases récurrentes, à ses aphorismes, aux sentiments grandiloquents et à la beauté parfois terrible des hasards et coïncidences.

    Claude Lelouch est né avec la Nouvelle Vague qui ne l’a jamais reconnu sans doute parce que lui-même n’avait «pas supporté que les auteurs de la Nouvelle Vague aient massacré Clouzot,   Morgan, Decoin, Gabin », tous ceux qui lui ont fait aimer le cinéma alors qu’il trouvait le cinéma de la Nouvelle Vague « ennuyeux ». Et tous ceux qui m’ont fait aimer le cinéma. Avec son film « Roman de gare », les critiques l’avaient enfin épargné, mais pour cela il avait fallu que le film soit au préalable signé d’un autre nom que le sien. Peu m’importe. Claude Lelouch aime la vie. Passionnément. Sous le regard fiévreux et aiguisé de sa caméra, elle palpite. Plus qu’ailleurs. Et ce nouveau film ne déroge pas à la règle.

    Après Johnny Hallyday, Eddy Mitchell et Sandrine Bonnaire dans « Salaud, on t’aime », c’est un autre trio charismatique qui est à l’honneur dans ce nouveau film : Jean Dujardin, Elsa Zylberstein et Christophe Lambert (voire un quatuor avec Alice Pol). Son dernier film « Salaud, on t’aime » se rapprochait de « Itinéraire d’un enfant gâté », du moins en ce qu’il racontait l’histoire d’un homme à l’automne de sa vie, un autre « enfant gâté » passé à côté de l’essentiel et qui, contrairement au film précité, n’allait pas fuir sa famille mais tenter de la réunir. Ici, c’est finalement aussi d’un homme passé à côté non pas de sa vie mais de lui-même dont Lelouch nous raconte l’histoire, une histoire que j’attendais de découvrir depuis que j’avais vu cette affiche du film orner les murs de Cannes, lors du festival, en mai dernier.

    La manière dont le film est né ressemble déjà à un scénario de film de Claude Lelouch. Jean Dujardin et Elsa Zylberstein ont ainsi plusieurs fois raconté sa genèse. Le hasard qu’affectionne tant Claude Lelouch les a réunis sur le même vol entre Paris et Los Angeles lors duquel ils ont parlé de cinéma pendant des heures et notamment d’un film de Claude Lelouch, « Un homme qui me plaît », qu'ils adorent tous les deux. L'histoire d'amour entre un compositeur incarné par Jean-Paul Belmondo et une actrice incarnée par Annie Girardot qui tombent amoureux à l'autre bout du monde. Elsa Zylberstein a appelé Claude Lelouch et l’histoire était lancée, une histoire d’amour qui, eux aussi, les a emmenés à l’autre bout du monde…

    Jean Dujardin incarne ici le séduisant, pragmatique, talentueux Antoine. Antoine est compositeur de musiques de films. Antoine regarde la vie avec distance, humour et légèreté. Antoine est comme un enfant joueur et capricieux. D’ailleurs, il porte le prénom du petit garçon dans « Un homme et une femme ». Hasard ? Ou coïncidence ? Il part en Inde travailler sur une version très originale de « Roméo et Juliette » intitulée « Juliette et Roméo » et alors que sa compagne (Alice Pol) le demande en mariage par téléphone. A l’occasion d’une soirée donnée en son honneur à l’Ambassade de France, il rencontre la pétillante Anna (Elsa Zylberstein), la femme de l’ambassadeur (Christophe Lambert), aussi mystique qu’il est pragmatique, une femme qui, en apparence, ne lui ressemble en rien, pourtant, dès ce premier soir, entre ces deux-là, semble régner une magnétique connivence. Cette rencontre va les entraîner dans une incroyable aventure. Et le spectateur avec eux.

    Ce que j’aime par-dessus tout dans les films de Claude Lelouch, ce sont ces personnages, toujours passionnément vivants. Dans chacun de ses films, la vie est un jeu. Sublime et dangereux. Grave et léger. Un jeu de hasards et coïncidences. Le cinéma, son cinéma, l’est aussi. Et dans ce film plus que dans tout autre de Claude Lelouch. Le fond et la forme coïncident ainsi en une ludique mise en abyme. Le film commence par l’histoire d’un voleur qui va inspirer le film dont Antoine a composé la musique et dont les images jalonnent le film…de Lelouch. Le présent, le passé et le rêve s’entrelacent constamment pour peu à peu esquisser le portrait des deux protagonistes, pour se jouer de notre regard sur eux et sur la beauté troublante des hasards de la vie.

    Cela commence par des images de l’Inde, fourmillante, colorée, bouillonnante de vie dont la caméra de Lelouch, admirative, caresse l’agitation multicolore. Prémisses d’un voyage au pays « du hasard » et « de l’éternité. » Un voyage initiatique. Puis, il nous raconte une première histoire. Celle du voleur qui sauve sa victime, et de leur histoire d’amour. Celle du film dans le film. Un miroir de celle d’Anne et d’Antoine. Presque un conte. D’ailleurs, devant un film de Lelouch, j’éprouve la sensation d’être une enfant aux yeux écarquillés à qui on raconte une fable. Ou plein d’histoires puisque ce film est une sorte de poupée russe. Oui, une enfant à qui on rappelle magnifiquement les possibles romanesques de l’existence.

    Ensuite, Antoine rencontre Anna lors du dîner à l’ambassade. Antoine pensait s’ennuyer et le dit et le clame, il passe un moment formidable et nous aussi, presque gênés d’assister à cette rencontre, leur complicité qui crève les yeux et l’écran, leur conversation fulgurante et à l’image de l’Inde : colorée et bouillonnante de vie. Il suffirait de voir cet extrait pour deviner d’emblée qu’il s’agit d’un film de Lelouch. Cette manière si particulière qu’ont les acteurs de jouer. Ou de ne pas jouer. Vivante. Attendrissante. Saisissante de vérité. En tout cas une scène dans laquelle passe l’émotion à nous en donner le frisson. Comme dans chacun des tête-à-tête entre les deux acteurs qui constituent les meilleurs moments du film, dans lesquels leurs mots et leurs silences combattent en vain l’évidente alchimie. Ils rendent leurs personnages aussi attachants l’un que l’autre. Le mysticisme d’Anna. La désinvolture et la sincérité désarmante d’Antoine avec ses irrésistibles questions que personne ne se pose. Antoine, l’égoïste « amoureux de l’amour ».

    Comme toujours et plus que jamais, ses acteurs, ces deux acteurs, la caméra de Lelouch les aime, admire, scrute, sublime, magnifie, révèle, caresse presque, exacerbe leur charme fou. Ce film comme chaque film de Lelouch comporte quelques scènes d’anthologie. Dans son précédent film « Salaud, on t’aime », les deux amis Kaminsky/Johnny et Selman/ Eddy nous rejouaient « Rio Bravo » et c’était un régal. Et ici, chacun des échanges entre Antoine et Anna l’est aussi. Comme dans tout film de Lelouch aussi les dialogues sont parsemés de petites phrases dont certaines reviennent d’un film à l’autre, souvent pour nous rappeler les « talents du hasard » :

    « Mon agent, c’est le hasard. »

    « Mon talent, c’est la chance. »

    « Le pire n’est jamais décevant. »

     Ce film dans lequel l’amour est l’unique religion est une respiration salutaire a fortiori en cette période bien sombre. Un hymne à l’amour, à la tolérance, au voyage aussi bigarrés et généreux que le pays qu’il nous fait traverser. Un joyeux mélange de couleurs, de fantaisie, de réalité rêvée ou idéalisée, évidemment souligné et sublimé par le lyrisme de la musique du fidèle Francis Lai (retrouvez mon récit de la mémorable master class commune de Lelouch et Lai au Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule 2014, ici) et celle de la Sérénade de Schubert (un peu trop utilisée par les cinéastes ces temps-ci mais c’est celle que je préfère donc je ne m’en lasse pas), par des acteurs que le montage inspiré, la musique lyrique, la photographie lumineuse ( de Robert Alazraki), le scénario ingénieux (signé Valérie Perrin et Claude Lelouch), et l’imparable et incomparable direction d’acteurs de Lelouch rendent plus séduisants, convaincants, flamboyants et vibrants de vie que jamais.

     Une « symphonie du hasard » mélodieuse, parfois judicieusement dissonante, émouvante et tendrement drôle avec des personnages marquants parce que là comme ils le sont rarement et comme on devrait toujours essayer de l’être : passionnément vivants. Comme chacun des films de Lelouch l’est, c’est aussi une déclaration d’amour touchante et passionnée. Au cinéma. Aux acteurs. A la vie. A l’amour. Aux hasards et coïncidences. Et ce sont cette liberté et cette naïveté presque irrévérencieuses qui me ravissent. Dans la vie. Au cinéma. Dans le cinéma de Lelouch qui en est la quintessence. Vous l’aurez compris, je vous recommande ce voyage en Inde !

    En bonus, ma critique de "Itinéraire d'un enfant gâté" de Claude Lelouch

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    Le Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule (mon compte rendu complet, ici) permet aussi de revoir des classiques du cinéma. Parmi les nombreux classiques au programme (j’aurais aimé tous les revoir mais il a fallu faire des choix) figurait « Itinéraire d’un enfant gâté » de Claude Lelouch, un des plus grands succès du cinéaste datant de 1988, une projection d’autant plus riche en émotions que lui a succédé un échange passionnant avec Richard Anconina. Un film que j’ai choisi de mettre en parallèle avec une avant-première du festival, deux films qui ont en commun d’être des tours de manège, de nous raconter l’histoire d’hommes qui se choisissent une famille et dont les vies sont jalonnées de hasards et coïncidences. Deux films qui sont de magnifiques métaphores du cinéma qui permet de réinventer nos vies.

    Sam Lion (Jean-Paul Belmondo) a été élevé dans le milieu du cirque puis a dû faire une reconversion forcée comme chef d’entreprise. Mais la cinquantaine passée, il se lasse de ses responsabilités et de son fils, Jean-Philippe, dont la collaboration ne lui est pas d’un grand secours. Il décide d’employer les grands moyens et de disparaître en Afrique, après avoir simulé un naufrage lors de sa traversé de l’Atlantique en solitaire. Mais son passé va l’y rattraper en la personne d’Albert Duvivier (Richard Anconinia), un de ses anciens employés licencié qu’il retrouve par hasard en Afrique et qui le reconnaît…

    « Chaque homme est seul et tous se fichent de tous et nos douleurs sont une île déserte ». La citation d’Albert Cohen qui ouvre le film le place sous le sceau du pessimisme et de la solitude, impression  que renforce la chanson de Nicole Croisille qui ouvre le film. « Qui me dira, les mots d’amour qui font si bien, du mal ? Qui me tiendra, quand tu iras décrocher toutes les étoiles ? Qui me voudra, avec le nez rouge, et le cœur en larmes ? Qui m’aimera, quand je n’serai plus que la moitié d’une femme ? » La musique est reprise en chœur tandis qu’un petit garçon seul sur un manège attend désespérément sa mère. Un homme s’occupe de lui, découvre le carton qu’il a autour du cou et qui indique que sa mère l’a abandonné.  La musique épique, flamboyante, lyrique, accompagne ensuite les premières années et les numéros de cirque étourdissants qui défilent (sans dialogues juste avec la musique pour faire le lien) jusqu’à l’accident fatidique. Les flashbacks alternent avec les vagues sur lesquelles flotte le navire de Sam Lion, des vagues qui balaient le passé. Les premières minutes sont bouleversantes, captivantes, montées et filmées sur un rythme effréné, celui sur lequel Sam Lion (ainsi appelé parce qu’il a été élevé dans un cirque) va vivre sa vie jusqu’à ce qu’il décide de disparaître.

    Rares sont les films qui vous émeuvent ainsi, dès les premiers plans et qui parviennent à maintenir cette note jusqu’au dénouement. Pour y parvenir, il fallait la subtile et improbable alliance d’ une musique fascinante comme un spectacle de cirque, d’acteurs phénoménaux au sommet de leur art, de dialogues jubilatoires magistralement interprétés, un scénario ciselé, des paysages d’une beauté à couper le souffle, des histoires d’amour (celles qui ont jalonné la vie de Sam Lion, avec les femmes de sa vie, son grand amour décédé très jeune, sa seconde femme, sa fille Victoria pour qui il est un héros et un modèle et qui l’aime inconditionnellement, mais aussi celles d’Albert avec Victoria), jouer avec nos peurs (l’abandon, la disparition des êtres chers, le besoin de reconnaissance), nos fantasmes (disparaître pour un nouveau départ, le dépaysement) et les rêves impossibles (le retour des êtres chers disparus).

    Sam Lion va par hasard rencontrer un employé de son entreprise (entre temps il a construit un empire, une entreprise de nettoyage), ce jeune homme maladroit et qui manque de confiance en lui va devenir l’instrument de son retour et sa nouvelle famille.  Cela tombe bien : il commence à s’ennuyer.

    Peu à peu le puzzle de la vie et des déchirures de Sam Lion, grâce aux flashbacks, se reconstitue, celui des blessures de cet homme qui l’ont conduit à tout quitter, écrasé par les responsabilités sans avoir le temps de penser à ses blessures, ni de les panser, porté par la soif d’ailleurs, de vérité, de liberté.

    Alors bien sûr il y a la si célèbre et irrésistible scène du bonjour, toujours incroyablement efficace, tant la candeur d’Albert est parfaitement interprété par Anconina, tant la scène est magistralement écrite, tant les comédiens sont admirablement dirigés mais chaque scène (les acteurs sont filmés en gros plan, au plus près des émotions) sont des moments d’anthologie de comédie, d’humour, de poésie, d’émotion (parfois tout cela en même temps lorsque Victoria est conduite à son père grimé en pompiste et qu’on lui présente comme le sosie parfait de son père qu’elle croit mort, lors de la demande en mariage…) et toujours ces moments qui auraient pu être de simples saynètes contribuent à faire évoluer l’intrigue et à nous faire franchir un cran dans l’émotion, dans ces parfums de vérité qu’affectionne tant le réalisateur. Claude Lelouch ne délaisse aucun de ses personnages ni aucun de ses acteurs. Chacun d’entre eux existe avec ses faiblesses, ses démons, ses failles, ses aspirations. Et puis quelle distribution ! En plus des acteurs principaux : Marie-Sophie L, Michel Beaune, Pierre Vernier, Daniel Gélin.

    Jean-Paul Belmondo,  plusieurs années après « Un homme qui me plaît » retrouvait ici Claude Lelouch qui lui offre un de ses plus beaux rôles en lui faisant incarner  pour la première fois un homme de son âge au visage marqué par le temps mais aussi un personnage non moins héroïque. En choisissant Anconina pour lui faire face, il a créé un des duos les plus beaux et les plus touchants de l’histoire du cinéma.

    « Itinéraire d’un enfant gâté » est une magnifique métaphore du cinéma, un jeu constant avec la réalité : cette invention qui nous permet d’accomplir nos rêves et de nous faire croire à l’impossible, y compris le retour des êtres disparus. Belmondo y interprète l’un de ses plus beaux rôles qui lui vaudra d’ailleurs le César du Meilleur Acteur, césar que le comédien refusera d’aller chercher.

    On sort de la projection, bouleversés de savoir que tout cela n’était que du cinéma, mais avec la farouche envie de prendre notre destin en main et avec, en tête, la magnifique et inoubliable musique de Francis Lai : « Qui me dira… »  et l’idée que si « chaque homme est seul », il possède aussi les clefs pour faire de cette solitude une force, pour empoigner son destin. Et ce dernier plan face à l’horizon nous laisse à la fois bouleversés et déterminés à regarder devant, prendre le large ou en tout cas décider de notre itinéraire. Un grand film intemporel, réjouissant, poignant.

    A lire également sur ce blog, ma critique de l'excellent "Salaud on t'aime", en cliquant ici.

     

  • Conférence de presse du Festival de Cannes 2016

    La conférence de presse du 69ème Festival de Cannes aura lieu le jeudi 14 avril à 11H. Je vous la ferai vivre en direct, comme chaque année. Retrouvez également mon blog entièrement consacré au Festival de Cannes: http://inthemoodforcannes.com.

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  • Mon 1er roman publié - les dédicaces (Episode 4)

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    C'est le moment tant attendu qui approche enfin. La confrontation (pourquoi confrontation d'ailleurs, la rencontre plutôt) avec les lecteurs. Alors que je m'éclate à écrire (expression familière certes mais je n'en trouve pas d'autre pour qualifier ce qui est une vraie jubilation) le prochain manuscrit que j'espère vous livrer en septembre (toujours aux Editions du 38, bien évidemment, les auteurs s'y sentent particulièrement bien et y sont dorlotés, j'ai beaucoup de chance!) et dans lequel je crois avoir tiré les enseignements des difficultés rencontrées pour écrire ce premier roman (et certainement aussi des défauts inhérents à un premier roman), bref, tandis que je me remets avec bonheur à l'écriture, je vais enfin sortir de l'exercice solitaire de la rédaction pour échanger autour de celle-ci.

    D'ailleurs, c'est déjà un peu le cas. Ce matin, j'ai eu le plaisir d'être invitée dans les locaux de France Bleu Mayenne que je commence à bien connaître (je leur dois d'ailleurs une participation à un jury de festival, au Festival de Cabourg en 2002, le concours permettant d'en faire partie -il s'agissait alors d'écrire une lettre sur le cinéma romantique!- étant alors organisé par la radio qui en était partenaire) et où l'accueil est toujours chaleureux et joyeux. Depuis, j'y vais de temps en temps pour parler cinéma, quand ce n'est pas un duplex de Cannes pour évoquer le Festival du Film.

    Retrouvez mon interview de ce matin sur France Bleu Mayenne,  en podcast ci-dessous.

    Ci-dessus, les photos de la vitrine de la librairie MLire qui m'a fait l'honneur de placer mon roman "L'amor dans l'âme" en vitrine (et en prestigieuse compagnie) et où je serai en dédicace (la première, d'autres suivront, ailleurs, je vous en reparlerai très bientôt) le samedi 16 avril à 16H.

     

     

    Retrouvez France Bleu Mayenne sur leur site, ici, et la librairie MLire sur sa page Facebook, là et sur son site internet.

  • Le Méridien de l'amour pour célébrer les 30 ans du Festival du Film de Cabourg: soutenez l'initiative

     

     


    Oui au Méridien de l'Amour, à Cabourg par Festival-Cabourg

     

     

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    Je vous ai déjà parlé de cette édition 2016 du Festival du Film de Cabourg (cliquez ici pour lire mon article sur le Festival du Film de Cabourg 2016 publié sur mon site Inthemoodforfilmfestivals.com) qui célébrera cette année ses 30 ans et qui est désormais, chaque année, un rendez-vous incontournable pour les amoureux...du cinéma romantique. Pour fêter son 30ème anniversaire, le Festival du Film romantique de Cabourg souhaite associer les amoureux du monde entier à la naissance d’une œuvre poétique unique au monde : Un Méridien de lAmour à Cabourg ! Un musée de l'amour en plein-air et sur le web. Voilà qui sied parfaitement à la ville du romantisme et du cinéma romantique.

    Un concept ambitieux et pérenne, porté par l’Association du Film de Cabourg, sur une idée de sa déléguée générale Suzel Pietri, avec le soutien de la ville de Cabourg et en partenariat avec La Monnaie de Paris, L’Observatoire Européen du Plurilinguisme, Le Bureau des interprètes de Conférences.

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    Le Méridien de lAmour fait l’objet d’une campagne de financement participatif qui a été lancée sur la plateforme KissKissBankBank, du 1er avril au 29 mai 2016:
    http://www.kisskissbanbank.com/fr/le-meridien-de-l-amour

    Des talents du monde entier ont déjà dit « OUI » au Méridien de L’Amour 
    Emmanuelle Béart (actrice),Bérénice Bejo (actrice),Sandrine Bonnaire (actrice, réalisatrice, scénariste, vice-présidente du Festival), Juliette Binoche (actrice), Noëlle Châtelet (auteure),Marie-Anne Chazel (actrice, réalisatrice, réalisatrice), Frédéric Diefenthal (acteur, producteur), Christophe Lambert (acteur, producteur), Guillaume Laurant (scénariste, Président du Festival), Julianne Moore (actrice), Safy Nebbou (acteur, réalisateur, producteur), Francis Perrin (acteur, scénariste, réalisateur), Raphaël Personnaz (acteur, réalisateur),JoeyStarr (acteur, musicien),Anthony Wong Chau-Sang (acteur) …

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    Vous aussi, vous pouvez dire oui au Méridien de l'Amour. Faites un don en choisissant une contrepartie :  
    Des cartes postales estampillées « Méridien de l'Amour », des médailles porte-bonheur, des répliques en taille réelle du clou qui sera ancré au sol, des affiches représentant le poinçon officiel, des autographes de nos vices-présidentes (Emmanuelle Béart & Sandrine Bonnaire), des souvenirs d'invités prestigieux du Festival, des invitations à l'inauguration, et même un banc à votre nom et celui de l'élu(e) de votre cœur sur la Promenade Marcel Proust ...  
    Et si vous aimez l'idée passionnément, déclarez-vous ! 

    1- Dites « oui » au Méridien de l’Amour dans une vidéo de quelques secondes (filmée de votre téléphone, au format paysage). 

    2- Postez le résultat sur vos réseaux sociaux avec le commentaire : Pour le 30e @Festival du Film de Cabourg, je dis #oui au #méridiendelamour  

    3- Les meilleures contributions seront compilées et relayées sur la page Facebook du Festival, pendant la campagne.

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    Fondée en 864, La Monnaie de Paris est la plus ancienne des institutions françaises. Elle cultive depuis douze siècles une haute tradition dans les métiers d’arts liés au métal et est à ce titre membre du Comité Colbert qui regroupe les entreprises françaises du luxe.
    Partenaire du festival du film
    de Cabourg depuis 2011, La Monnaie de Paris fabrique dans ses ateliers parisiens les trophées du Festival, les Swann d’Or.
    Dans
    l’idée de renforcer le lien entre ses savoir-faire et le cinéma, La Monnaie de Paris devient partenaire officiel du Méridien de lAmour en fabriquant les clous de fondation.

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    Le lien sur la fabrication des clous du
    Méridien de lamour:
    http://www.dailymotion.com/video/x414cr0_la-creation-des-clous-de-fondation-du-meridien-de-l-amour-dans-les-ateliers-de-la-monnaie-de-paris_creation

    Le Méridien de lAmour c’est, une œuvre inspirée du land-art, sur la célèbre Promenade Marcel Proust, une ligne droite de 3kms constituée de 104 clous réalisés par la Monnaie de Paris, partenaire fidèle du Festival du Film romantique de Cabourg, et ancrés dans le sol tous les 25 mètres. Ce tracé symbolisera l’absence de frontières et l’universalité de lAmour.
     
    Le long
    de cette promenade, 5 colonnes représentant chacune un continent. Pour découvrir 104 façons de dire et écrire « Amour », 104 langues officielles des États du monde seront représentées, sous la forme delégrammes, par le dessinateur Stéphane Heuet.
     
    Le
    Méridien de lAmour, c’est aussi un site Internet référençant pour chaque langue de nombreuses oeuvres cinématographiques et littéraires, collectées par l’auteure de guides Dominique Camus. Les 5 colonnes renverront, par flashcodes, à une médiathèque universelle de lAmour (www.meridiendelamour.com)
     
    Grâce à ce véritable musée
    de lAmour, accessible à tous, en plein-air (et sur le web), le monde entier apparaîtra dans l’immensité de ses perceptions, de ses cultures, et l’essence-même de son humanité.
     
    Le
    Méridien deviendra un lieu de rapprochement, d’échange et de compréhension entre les peuples : un panthéon de l’humanité face à la mer.

    Une belle initiative à soutenir! Si les fonds sont réunis, le Méridien de l’Amour sera inauguré le 8 juin 2016, jour d’ouverture du 30e Festival du Film romantique de Cabourg. 

  • Hôtel Barrière Le Normandy de Deauville : réouverture le 29 avril 2016

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    Cet hôtel de luxe est lié pour moi à tant de souvenirs que je ne saurais lequel choisir si je ne devais en retenir qu’un, sans doute ce Noël en famille il y a des années de cela, au son envoûtant des violons et de la musique tzigane alors que, à l’extérieur, rugissait cette terrible  tempête devenue tragiquement historique qui avait endommagé la toiture de l’établissement. Malgré cela, ce réveillon demeure un sublime souvenir dans cet antre de Deauville, une institution si chaleureuse, chargée d’âme(s) et d’Histoire et empreinte d’une douce mélancolie. Ensuite, il y a eu les festivals, des séjours en famille, des participations à des jurys de festivals (du cinéma américain ou du film asiatique), des souvenirs engrangés au gré de mes 21 années de pérégrinations au Festival du Cinéma Américain,  des tea times dans les salons ou dans le bar si cosy au son du piano qui nous plongeait dans une atmosphère hors du temps, hors des vicissitudes de l’existence et hors de la réalité ou  encore lors des mémorables brunchs au restaurant La Belle Epoque.

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    Situé en plein centre ville de Deauville, le Normandy Barrière, plus ancien hôtel du groupe Barrière, en symbolise l’âme, a fortiori depuis que Claude Lelouch a immortalisé le magnifique palace aux airs de manoir anglo-normand dans son  chef d’oeuvre, palme d’or du Festival de Cannes 1966 (parmi une multitude d’autres prix), « Un homme et une femme ». La mythologie du lieu vous enveloppe d’emblée dans un chaleureux bien-être.

    Fermé pour travaux depuis le 1er novembre 2015, l’hôtel Normandy Barrière réouvrira ainsi le 29 avril 2016. Pendant cette période, vous pouvez néanmoins profiter de l’enchanteur hôtel Royal Barrière pour les rénovations et le service duquel je vous avais fait part  de mon enthousiasme suite à mon séjour en juillet 2015, ici.

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    L’hôtel du Golf Barrière (pour lequel j’ai aussi une affection particulière, retrouvez également mon article complet à ce sujet en cliquant ici) est également fermé pour travaux et ouvrira à nouveau ses portes le 25 mars 2016. Je vous en reparlerai.

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    Les travaux du Normandy ont ainsi révélé un véritable trésor, d’abord les journaux Comoedia datant de 1911 et désormais un énigmatique portrait masculin derrière les tapisseries de l’hôtel. Si vous voulez suivre ces travaux, vous pouvez ainsi  retrouver l’établissement sur son compte instagram @hotelbarrierelenormandy que je vous conseille de suivre, une véritable mine d’informations.

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    Les travaux d’envergure malgré des rénovations récurrentes étaient devenus indispensables pour cet établissement datant de 1911-1912 qualifié alors de « plus bel hôtel du monde » par les chroniqueurs, un an avant que Gabrielle Chanel y ouvre sa boutique. L’établissement fut notamment agrandi en 1927 comptant alors jusqu’à 550 chambres. On ne compte plus les personnalités y ayant séjourné et ayant marqué son histoire comme Sacha Guitry qui, en 1914, y séjourna deux mois pour sa convalescence après être tombé gravement malade.

    Des travaux avaient également été réalisés en 1994 et 2010 mais l’établissement n’avait jamais été vidé comme il l’a été pour ces nouveaux travaux. Et si vous rêvez d’emporter une partie de l’âme du Normandy, sachez qu’une partie des meubles sera vendue aux enchères. Après les travaux l’établissement passera de 290 chambres à 271 avec des suites de 60 m2 en moyenne! Vous retrouverez la fameuse toile de Jouy, indissociable de l’établissement. Les salles de bain seront entièrement refaites, de même que le célèbre restaurant La Belle Epoque et un splendide spa est également annoncé parmi de nombreuses autres nouveautés.

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    Aux commandes de cette renaissance, deux architectes décorateurs de renom : Nathalie Ryan pour toute la partie hébergement et Alexandre Danan pour le restaurant. Avec élégance et raffinement, ils repensent Le Normandy, sans altérer pour autant l’âme de ce joyau historique du groupe Barrière.

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    Ci-dessus, photos des travaux du Normandy prises en février 2016.

    Derrière les murs, dans les espaces vidés, entre les pans de Toile de Jouy arrachés, deux artistes imaginent et construisent ainsi la nouvelle ère du Normandy. Alexandre Danan et Nathalie Ryan, un homme et une femme au coeur de la transformation de cet hôtel mythique. Nathalie Ryan, architecte d’intérieur et décoratrice, a été la directrice architecture de la Maison Dior pendant plus 10 ans. KIREI STUDIO, son agence, est spécialisée dans la décoration en hôtellerie-restauration, les boutiques et les résidences privées très haut de gamme, en France et aux Etats-Unis. Elle débute sa collaboration avec le Groupe en 2010, lorsqu’elle crée la Suite Dior de l’Hôtel Barrière Le Majestic Cannes : 400 mètres carrés d’élégance et d’art de vivre à la française, dans les plus beaux matériaux et les plus précieuses matières. Pour Le Normandy, c’est la même finesse qui la motive : respecter et conserver l’âme historique des bâtiments, avec leurs codes, leurs caractères, en insufflant un décor d’aujourd’hui.

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    La toile de Jouy indissociable de l’établissement sera ainsi modernisée et déclinée en coloris harmonieux, selon les Chambres : vert, beige, orange, bleu et rouge. Un classicisme qui se pimente néanmoins de quelques touches d’aujourd’hui, avec des tissages légers, unis ou structurés qui viendront orner le mobilier créé spécialement par Nathalie Ryan Pierres blanches, mosaïques argentées et meubles vasques en acajou rajeuniront par ailleurs les salles de bain, pour des instants de détente idéaux. En 2015, Nathalie Ryan avait en première phase déjà décoré pour le Normandy la Suite Anouck Aimée devenue par la suite « Un homme et une femme » avec les motifs de la toile de Jouy originale du film de Claude Lelouch mais stylisée pour l’occasion pour se fondre dans l’atmosphère si particulière du film, la Suite Présidentielle avec sa magnifique terrasse, ainsi que 76 Chambres.

    Dans les chambres, on retrouvera bien sûr la Toile de Jouy si chère à l'histoire de l'hôtel Normandy. 5 motifs ont été déclinés dans des palettes de couleur variant du Sepia pour LE DELICE DES 4 SAISONS, le bleu poudre pour le NEPTUNE, le bleu foncé indigo pour le FRAGONARD, et le Orange et le vert pour le ROBINSON CRUSOE, et le rouge carmin pour les Fêtes Navales.Ces motifs historiques ont été travaillés en y associant des tissus tramés unis intégrant les couleurs choisies des impressions pour une touche contemporaine et élégante. Des rappels de la toile de Jouy sur les coussins décoratifs contrastés par des touches de couleurs plus soutenues donnent aux nouvelles chambres une élégance intemporelle si caractéristique du «  savoir faire » à la française .

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    L’année 2016 sera donc une année marquante pour les hôtels Barrière avec également l’ouverture de l’hôtel Les Neiges dans la mythique station  de ski Courchevel 1850 (cliquez ici pour lire mon article à ce sujet).

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    Je vous ai souvent parlé ici de ma passion pour Deauville au point d’y consacrer ce blog.

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    Vous pouvez aussi retrouver, en cliquant ici, toutes mes autres bonnes adresses à Deauville.

    Retrouvez également mon article sur :

    l’hôtel Royal Barrière de La Baule et son restaurant Le Fouquet’s

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    -le restaurant Le Fouquet’s à Paris

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    -l’hôtel Castel Marie-Louise de La Baule

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    -le grand hôtel Barrière de Dinard

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