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Cinéma - Page 150

  • Avant-première - Critique de « L’homme qui voulait vivre sa vie » d’Eric Lartigau : une adaptation elliptique sur la quête d’identité

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    Je vous parlais hier ( ici) à du roman éponyme de Douglas Kennedy publié en France en 1998, « L’homme qui voulait vivre sa vie », dont j’étais particulièrement curieuse de découvrir l’adaptation cinématographique étant donné que pour moi le roman, dans le fond comme dans la forme, est déjà très (trop) cinématographique. Douglas Kennedy lui-même ayant échoué à l’adapter en scénario, le projet a mis plusieurs années à se monter pour finalement voir le jour, produit par Pierre-Ange Le Pogam (Europacorp), et réalisé et écrit par Eric Lartigau (Laurent de Bartillat, Emmanuelle Bercot, Bernard Jeanjean ayant été consultés à différentes étapes de l’écriture) avec la bénédiction de Douglas Kennedy enchanté de cette adaptation et qui participe même à sa promotion.

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    Synopsis : Paul Exben (Romain Duris ) présente tous les signes extérieurs de bonheur : une femme Sarah (Marina Foïs), deux enfants, une profession prenante et lucrative (avocat d’affaires s’occupant des grandes fortunes), une belle maison au Vésinet. Tout juste échappe-t-il à ce cliché de la réussite en s’évadant dans la photographie, sa passion…jusqu’au jour où il découvre en sa femme une Emma Bovary qui trompe son mal être et son ennui dans les bras de leur voisin photographe Grégoire (Eric Ruf), arrogant et imbuvable. Sarah demande le divorce. Resté seul chez lui, Paul rend visite à Grégoire qui le provoque avec un cruel dédain. D’un geste de colère impulsive, Paul le tue involontairement. Un instant irréparable qui va à jamais bouleverser son existence. Le condamner à changer de vie et à devenir quelqu’un d’autre. Le condamner et peut-être le libérer…

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    Faut-il avoir tout perdu, et donc n’avoir plus rien à perdre pour se trouver ? Telle est la passionnante et complexe question que pose le film et, davantage que le livre qui par moments pouvait lorgner du côté du thriller, le film d’Eric Lartigau se concentre sur cette quête identitaire. C’est aussi la seconde partie, comme dans le roman, qui me semble plus intéressante, même si son intérêt ne résulte que de son contraste avec la première, donc indispensable. Paul devient alors réellement lui-même, non parce qu’il l’a réellement choisi, mais par la force des choses. Condamné à cette liberté vertigineuse et effrayante que symbolisent si bien le Montenegro et ses paysages beaux, âpres et sauvages. Une liberté paradoxalement contrainte.

    Ce n’est en effet pas dans le Montana mais en Bretagne puis au Montenegro où l’histoire a été transposée (l’avocat de Wall Street devenant avocat parisien) que fuit Paul. Venant tout juste de terminer la lecture du roman (donc très frais dans ma mémoire), je me suis concentrée sur les ressemblances et dissemblances entre ce dernier et le film et il faut souligner la manière habile dont le film est fidèle au roman … tout en lui étant infidèle. Pour cela les scénaristes ont majoritairement recouru  à l’ellipse et à la simplification, réduisant le nombre de personnages, expliquant en une scène ou une réplique (parfois trop rapidement pour que spectateur comprenne réellement un des éléments essentiels du roman : en quoi ce bonheur n’est qu’une image, en quoi cette réussite est pour lui un échec et une prison) ce qui l’était en plusieurs dans le roman, le but étant que le spectateur s’identifie à Paul, Paul que la caméra ne quitte pas, accrochée à sa peur et à son regard.

    Les scénaristes ont aussi choisi de faire une réelle séparation entre les deux parties et les deux vies de Paul alors que dans le livre sa vie d’avant ressurgissait de différentes manières. Quelques scènes ont par ailleurs été édulcorées (comme ce que Paul fait subir au cadavre).  Là où le roman s’évertuait tout de même à justifier ses rebondissements abracadabrantesques, le film ne prend pas cette peine : Paul n’efface pas ses empreintes après le meurtre, il a curieusement à sa disposition tout le matériel de l’assassin souhaitant effacer ses traces… et d’autres scènes en revanche superflues nous montrent ses allers et venues pour préparer son départ.

    C’est donc sur sa quête de lui-même, de sa vraie vie que se concentre la deuxième partie, même si cette nouvelle vie se déroule la peur chevillée au corps. Le changement de style, de décor, de manière de filmer (majoritairement caméra à l’épaule) épousent cette nouvelle identité et de nouveau le regard de Paul qui, désormais, voit ce qu’il regarde. Un regard d’une telle acuité que ses (très belles) photos le reflètent et lui valent un soudain succès.

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     Le problème, c’est qu’à force de vouloir être trop elliptique et d’être régi selon le principe une scène = une idée (exemple : Paul, en tant qu’avocat, reçoit un riche héritier et pour le forcer à travailler lui subtilise l’objet de sa passion comme son père le fit avec lui) , le film présente le même défaut que le roman qui vise l’efficacité avant tout.  A l’image de son personnage principal, constamment sur le qui-vive, le spectateur n’a le temps de s’attacher à rien, là où justement Paul devrait lui donner le sentiment de vivre réellement (dans la seconde partie).

     Certains personnages secondaires font par ailleurs de la figuration malgré l’importance de leur rôle (surtout Ivana-Branka Katic dont un regard évasif résume son passé douloureux et expliqué dans le roman, et dont rien d’autre ne justifie son attachement soudain à Paul).

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    Les plans les plus intéressants sont pour moi ceux où Paul photographie et découvre, fier et effrayé, ces images qu’il a enfantées. L’art comme une nouvelle naissance … une piste qu’il aurait été intéressant d’explorer.

    Les scénaristes ont donc délibérément choisi d’axer l’histoire sur la quête identitaire quitte à bâcler d’autres éléments importants, ils ont également choisi une fin différente de celle du livre, l’une faisant le pari de la liberté, l’autre de l’enfermement et dans l’un et l’autre cas nous laissant le loisir d’imaginer la suite à moins que Douglas Kennedy ou les scénaristes ne s’en chargent prochainement…

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    Malgré ses ellipses redondantes, malgré quelques facilités et improbabilités scénaristiques, la grande force du film qui parvient à en faire oublier les faiblesses, c’est Romain Duris qui incarne à la perfection cet homme enfermé dans sa liberté, ses contradictions, sa culpabilité, et qui, par la richesse de son jeu, parvient à montrer deux visages du même homme et à nous rendre proche cet homme qui pourrait être si lointain. Il ne faut pas oublier non plus les seconds rôles tous parfaits… de Catherine Deneuve en « père » spirituel, toujours aussi flamboyante, à Marina Foïs, en épouse aigrie et malgré tout touchante sans oublier Niels Arestrup aussi mystérieux, volcanique qu’inquiétant.

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  • Devenez coproducteurs du prochain film de Xavier Dolan: "Laurence Anyways"

    Je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises de touscoprod qui, si vous ne le savez pas encore, permet à des internautes d'investir dans la coproduction de films. Je vous avais fait par de mon coup de coeur pour le dernier film de Xavier Dolan "Les Amours imaginaires" (dont vous pouvez retrouver ma critique en cliquant ici) et je vous propose aujourd'hui de faire comme moi, c'est-à-dire de devenir coproducteurs du film. Pour en savoir plus cliquez ici. Et en attendant retrouvez l'interview de Xavier Dolan réalisé par tous coprod, ci-dessus.

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  • Bande-annonce de "Mon pote" de Marc Esposito avec Edouard Baer et Benoît Magimel

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    En attendant la critique en avant-première de "L'Homme qui voulait vivre sa vie" d'Eric Lartigau ainsi que la critique du roman de Douglas Kennedy, voici la Bande-Annonce du film "Mon Pote" de Marc Esposito avec Edouard Baer, Benoît Magimel, Diane Bonnot, Léonie Simaga (sociétaire de la Comédie Française) et Atmen Kelif (sortie le 1er décembre 2010).

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  • "Les petits mouchoirs" et "Biutiful": critiques des films de la semaine

    En attendant de nouvelles critiques de classiques du cinéma ou de films en avant-première sur inthemoodforcinema.com, je vous rappelle que vous pouvez retrouver celles de "Biutiful" d'Alejandro Gonzalez Inarritu et "Les petits mouchoirs" de Guillaume Canet qui sortent aujourd'hui en salles.

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  • Suivez Regards de Russie, 8ème Semaine du Nouveau Cinéma Russe à l'Arlequin en direct sur ce blog

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    Comme je vous le disais récemment dans mon bilan du Festival du Film Britannique de Dinard, j'ai décidé de partir à la découverte de nouveaux festivals, outre les habituels rendez-vous que sont Cannes, Deauville, Dinard, et Cabourg, et je commence donc par la Semaine du Cinéma Russe à l'Arlequin que vous pourrez suivre en direct sur ce blog, dès l'ouverture le 2 novembre (avec Aleksei Fedorchenko et "Le Dernier voyage de Tania") et jusqu'au 9 novembre. En attendant de vous en dire davantage sur ce festival, rendez-vous sur le site officiel pour en savoir plus.

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  • Programme du Festival Premiers Plans d'Angers 2011

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    C'est du 21 au 30 janvier 2011 qu'aura lieu le prochain Festival Premiers Plans d'Angers dont quelques éléments de programmation ont d'ores et déjà été annoncés:

    - Une Intégrale Barbet Schroeder : l’oeuvre du cinéaste ainsi que plusieurs films qu’il a produits.
    - Entre Guerres et Paix : une rétrospective sur les périodes d’après-guerre au cinéma.
    - Le Burlesque : Une sélection de courts et longs métrages retraçant l’évolution du burlesque au cinéma.
    - Isabelle Carré : au théâtre avec "Une femme à Berlin" et au cinéma avec cinq films de sa filmographie.

    Sachez également que le Festival recrute actuellement des stagiaires et que vous avez jusqu'au 6 décembre pour envoyer votre candidature pour faire partie du jury des étudiants.

    Dès que de nouveaux éléments de la programmation seront connus, je vous les transmettrai bien entendu.

    Rendez-vous sur le site officiel du Festival Premiers Plans d'Angers pour en savoir plus.

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  • Palmarès du 15ème Festival International des Jeunes Réalisateurs de Saint-Jean de Luz: "Nowhere boy" grand gagnant

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    Le Festival international des jeunes réalisateurs de Sain-Jean de Luz vient de décerner son palmarès et un film dont je vous ai déjà parlé dans le cadre du Festival du Film Britannique de Dinard où il était présenté en avant-première, "Nowhere boy" a récolté pas moins de trois récompenses: meilleur interprétation féminine pour Anne-Marie Duff, meilleur réalisateur pour Sam Taylor-Wood et prix du public. Je vous laisse découvrir le reste du palmarès ci-dessous.

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    Le jury courts métrages :
    Linda Hardy (présidente), Stéphane Debac (comédien), Andy Gillet (comédien) et Alexis Rault (compositeur)

    Chistéra du meilleur court métrage décerné à LE GRAND MOMENT DE SOLITUDE de Wilfried Meance

    Le jury longs métrages :
    Claude Brasseur (président), Valérie Kaprisky (comédienne), Marianne Denicourt (comédienne), Shirley Bousquet (comédienne), Eric Savin (comédien), Fabien Ontoniente (réalisateur), Stéphane Giusti (réalisateur)

    Chistéra de la meilleure interprétation féminine décerné à Anne-Marie Duff pour le film NOWHERE BOY de Sam Taylor-Wood

    Chistéra de la meilleur interprétation masculine décerné à Roschdy Zem pour le film A BOUT PORTANT de Fred Cavayé

    Chistéra du meilleur espoir (nouveau cette année) décerné à Aymen Saïdi pour le film DERNIER ETAGE, GAUCHE, GAUCHE d'Angelo Cianci

    Prix spécial du jury décerné à SIBERIE, MONAMOUR de Slava Ross

     Chistéra du meilleur film décerné à SHAHADA? de Buhran Qurbani

     Chistéra du meilleur réalisateur décerné à Sam Taylor-Wood pour NOWHERE BOY

     Prix du public :

    Chistéra du public court métrage décerné à LE GRAND MOMENT DE SOLITUDE de Wilfried Meance

     Chistéra du public décerné au long métrage NOWHERE BOY de Sam Taylor-Wood

     Jury Jeunes :

    Chistéra du jury jeunes décerné à DERNIER ETAGE, GAUCHE, GAUCHE d'Angelo Cianci

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