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CONCOURS - Page 3

  • Gagnez vos pass pour le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2017 - Concours n°1

     

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    Depuis une vingtaine d'années, c'est le même rituel. En juillet, en plein éclat de l'été, mes pensées vagabondent déjà vers septembre et le Festival du Cinéma Américain de Deauville. Parenthèse enchantée annuelle. 

    Dans moins de deux mois, du 1er au 10 septembre 2017, aura ainsi lieu le 43ème Festival du Cinéma Américain de Deauville. Difficile pour moi de réaliser que j’ai assisté à plus de la moitié de ces 42 éditions passées tant ma curiosité et mon enthousiasme pour ce festival demeurent aussi forts. Avec Cannes, c'est le seul festival dont je n'ai manqué aucune édition depuis la première fois où j'y suis allée... même si Deauville fut le premier. Un coup de foudre ! Pour la ville. Pour les festivals de cinéma. Pour CE festival de cinéma. Et toujours cette même sensation réjouissante en y retournant. Quoiqu'il arrive. Malgré les vicissitudes de l'existence. Malgré le temps qui passe. Il y aura toujours Deauville. Deauville et sa beauté incendiaire, versatile, enchanteresse.  Douce réminiscence de mon premier festival de cinéma là-bas. Là où tout a commencé il y a tant d'années déjà que je ne les compte plus.

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    Lorsque j’entre dans la majestueuse salle du CID, un mélange de nostalgie joyeuse et de fascination émue devant cet écrin synonyme de tant d’instants de vie et de cinéma indélébiles m’étreint toujours. Vous l’aurez compris: j’aime ce festival. Passionnément. Indéfectiblement. Au point d’avoir fait partie de son jury de cinéphiles en 2000. Au point d’y consacrer un blog entier (Inthemoodfordeauville.com). Au point d’y avoir  placé une scène clef de mon premier roman L’amor dans l’âme ( paru en avril 2016 aux Editions du 38)  ainsi que deux  nouvelles de mon recueil de 16 nouvelles sur les festivals de cinéma "Les illusions parallèles (également publié par Les Editions du 38, en septembre 2016).

    J'aurai d'ailleurs l'immense plaisir de dédicacer ces deux livres à l'Hôtel Barrière Le Normandy pendant le festival, le dimanche 3 septembre à 16H.  Vous êtes bien entendu les bienvenus et vous pouvez d'ores et déjà vous inscrire à la page Facebook de l'évènement pour tout savoir sur celui-ci, ici.

     

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    Comme chaque année, je serai donc, forcément, fidèle au rendez-vous. Et je me réjouis d’avance de vous le faire vivre en direct et, comme chaque année également, en partenariat avec le CID, de vous permettre de remporter vos pass pour vivre pleinement ce festival avec, en plus, un bonus exceptionnel puisque je vous ferai gagner deux invitations pour la cérémonie de clôture et le film de clôture mais aussi un très beau cadeau surprise que je vous révélerai ultérieurement.

    Même s'il a connu des évolutions au fil des ans, le Festival du Cinéma Américain de Deauville, depuis l'instauration de la compétition de films indépendants en 1995, se caractérise et se distingue par sa judicieuse alliance de blockbusters et de films indépendants mais aussi par les hommages à des personnalités du cinéma américain dont les noms, pour la plupart, ornent les cabines des célèbres planches qui font la renommée de Deauville. Un générique éclectique et impressionnant. Malgré cela, le festival a su rester un événement très accessible et ouvert à tous, destiné à la fois aux cinéphiles autant qu’aux « simples amateurs » de cinéma. « Un moment unique pour tous les amoureux du cinéma »,  comme le spécifie le juste et beau slogan du festival…

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     Les Docs de l’oncle Sam nous réservent  également chaque année d’excellentes surprises. Mais Deauville, ce sont aussi: le prix Michel d’Ornano (qui récompense un scénario de film français), un prix littéraire, des séries, des classiques du cinéma, des conférences de presse…

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    Malgré leur diversité de styles, d’époques, de points de vue, des thématiques communes se dégagent ainsi chaque année des films en compétition comme un état des lieux de l’Amérique. Ainsi, en 2016,  comme chaque année, la compétition mettait en exergue (et cela peut-être plus que jamais) les fêlures de l’Amérique dont les citoyens peinent à communiquer, souvent à propos de leurs souffrances, et qui bien souvent essaient d’exorciser cette incommunicabilité dans la violence…ou le cynisme (« Le Teckel »). Une Amérique, à nouveau et plus que jamais, en manque de (re)pères. Les films en lice mettaient ainsi souvent en scène des enfants ou des adolescents (et parfois des adultes) esseulés, livrés à eux-mêmes et  confrontés aux responsabilités et difficultés qui sont normalement celles dévolues aux adultes, des enfants confrontés à la dureté du monde. Ces films soulignaient le hiatus entre leurs rêves d’enfant et la réalité qui souvent les heurtaient de plein fouet, comme le revers de l’American dream. Pour faire face, certains préféraient prendre la tangente, s’inventaient un personnage ou même  décidaient de renoncer à la vie.  La musique était aussi à l’honneur l'an passé notamment avec le feel good movie signé John Carney « Sing street ». Et si des valeurs sûres confirmaient leur talent (de James Franco à Matthew McConaughey  en passant par Viggo Mortensen), ce sont souvent de jeunes acteurs inconnus dont le talent crevait l’écran qui ont enchanté les festivaliers, que ce soient les jeunes interprètes de « Captain Fantastic » ou ceux de « Brooklyn village » ou encore de « Mean dreams. »

    Retrouvez mon compte rendu détaillé du Festival du cinéma Américain de Deauville 2016, avec les conférences de presse, les critiques des films en avant-première et des films en compétition, en cliquant ici.

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    De cette édition 2017 du Festival du Cinéma Américain de Deauville​ 2017, nous connaissons déjà l'affiche, somptueuse, hommage à "La La Land" (dont vous pouvez au passage retrouver ma critique ci-dessous) de Damien Chazelle qui avait obtenu le grand prix à Deauville en 2014 avec "Whiplash".

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    Nous connaissons déjà les noms des présidents de jurys de cette 43ème édition.

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    La réalisatrice, scénariste et comédienne Emmanuelle Bercot sera ainsi la présidente du Jury de la Révélation. « Fervente américanophile, je me réjouis et m’estime honorée d’être appelée à présider le Jury de la Révélation du 43e Festival du Cinéma Américain de Deauville. Dans mon imaginaire, depuis toujours, Amérique et Cinéma ne font qu’un. Ces dix jours feront de moi, avant toute chose, la plus heureuse des spectatrices » a-t-elle ainsi déclaré.

    L'occasion pour moi de vous recommander "Elle s'en va" et "La tête haute" réalisés par Emmanuelle Bercot, deux films magistraux dont vous pouvez retrouver mes critiques ci-dessous.

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    Le réalisateur, scénariste et producteur Michel Hazanavicius sera le président du Jury. « Je suis extrêmement touché et honoré de présider cette année le Jury du Festival du Cinéma Américain de Deauville. J'ai, comme la moitié de la planète, été en partie élevé par le cinéma américain et je me réjouis de passer ces dix jours à m'en nourrir à haute dose. In Cinema we trust! » a-t-il ainsi déclaré.

    Retrouvez ma critique de "The Artist" en bas de cet article.

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    Comme chaque année, vous pourrez me retrouver en direct du festival de l'ouverture à la clôture sur mes différents blogs Inthemoodfordeauville.com, Inthemoodforcinema.com et Inthemoodforfilmfestivals.com mais aussi sur twitter (@Sandra_Meziere et @moodfdeauville) et Instagram (@sandra_meziere). Vous retrouverez également le programme commenté ici au fur et à mesure des annonces.

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    Vous pouvez bien sûr d’ores et déjà acheter vos pass pour ce 43ème Festival du Cinéma Américain de Deauville auprès du CID, directement sur internet, ici. Les prix demeurent très raisonnables pour le nombre de séances auxquelles un pass permet d’assister. 

    Les entreprises peuvent également acheter leurs pass VIP (avec de nombreuses formules) auprès du CID (renseignements, ici).

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    Et vous pouvez aussi bien sûr tenter votre chance au concours ci-dessous. Sur les 36 pass que je vous ferai gagner au total, j’en conserve 12 et les 2 invitations pour la clôture que je mettrai en jeu fin août et en septembre pendant le festival. Deux d’entre vous pourront alors ainsi encore gagner six pass (pour le mardi 5, le mercredi 6, le jeudi 7, le vendredi 8,  le samedi 9  et le dimanche 10 septembre) et pour l'un des deux lauréats de ces 6 pass, seront en plus à gagner deux invitations exceptionnelles pour la cérémonie de clôture et le film de clôture.

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    En attendant, tentez votre chance pour gagner un ou plusieurs des 24 pass  mis en jeu dès aujourd’hui! Bonne chance et bon festival à tous!

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    En complément, quelques liens utiles concernant le Festival du Cinéma Américain de Deauville:

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    Le site du CID pour réserver vos pass pour le Festival du Cinéma Américain de Deauville (que vous pouvez également suivre sur twitter – @CID_Deauville)

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    La page du CID pour réserver les pass VIP pour les entreprises

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    Le site officiel du Festival du Cinéma Américain de Deauville

    Le compte twitter officiel du Festival du Cinéma Américain de Deauville: @DeauvilleUS (et le hashtag: #Deauville2017)

    La page Facebook officielle du Festival du Cinéma Américain de Deauville

    La page officielle de la ville de Deauville (que vous pouvez également suivre sur twitter -@deauvilletwitts-, sur Instagram -@visitdeauvilleofficial- et sur Facebook, ici)

    Mes bonnes adresses à Deauville

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    Mon compte rendu du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2016

    Mon blog consacré à Deauville notamment pour retrouver tous mes articles sur les éditions passées

    Pour me suivre en direct pendant le festival: sur mes blogs (Inthemoodforfilmfestivals.com, Inthemoodforcinema.com, Inthemoodfordeauville.com et Inthemoodforhotelsdeluxe.com), sur twitter (@Sandra_Meziere -compte principal- et @moodfdeauville), sur Facebook  (Facebook In the mood for cinema et Facebook In the mood for Deauville) et sur Instagram (@sandra_meziere).

    CONCOURS

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    Règlement

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    Pour participer, envoyez vos réponses à inthemoodforfilmfestivals@gmail.com en n’oubliant pas de spécifier vos nom et prénom (pas de pseudo). L’intitulé de votre email devra être "Concours Deauville 2017".  Seuls les gagnants seront contactés, par email après la fin de ce premier concours qui s’achève le 23 août 2017, à minuit. Ne pourront pas remporter de prix les personnes ayant déjà remporté un ou plusieurs pass ces 5 dernières années. Seront également exclues les personnes ayant recopié les réponses sur des sites de concours, la dernière question étant destinée justement à les évincer et à départager les éventuels gagnants à égalité. Vous pourrez notamment vous aider de mon compte rendu du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2016.

    Le deuxième concours sera mis en ligne le 24 août avec peut-être d'autres surprises d'ici là donc n'hésitez pas à revenir régulièrement ici.

      Les 12 pass restants et les invitations pour la cérémonie et le film de clôture seront mis en jeu ultérieurement. Les questions portent sur Deauville et/ou le cinéma américain et/ou le Festival du Cinéma Américain de Deauville. A gagner pour cette première partie: 24 pass ainsi répartis en 11 lots.

    Répartition des lots:

    1er prix (6 pass pour le gagnant : 3 pour lui et 3 pour un accompagnant) : 2 pass pour le samedi 2, 2 pass pour le dimanche 3, 2 pass pour le lundi 4

    2ème prix (3 pass pour le gagnant) : 1 pass pour le vendredi 8, 1 pass pour le samedi 9, 1 pass pour le dimanche 10

    3ème Prix (4 pass pour le gagnant) : 1 pass pour le lundi 4, 1 pass pour le mardi 5, 1 pass pour le mercredi 6, 1 pass pour le jeudi 7,

    4ème prix (3 pass pour le gagnant) : 1 pass pour le samedi 2, 1 pass pour le dimanche 3, 1 pass pour le lundi 4

    5ème prix (2 pass pour le gagnant) : 1 pass pour le samedi 2, 1 pass pour le dimanche 3

    6ème prix (2 pass pour le gagnant) : 1 pass pour le samedi 9 et 1 pass pour le dimanche 10

    7ème prix :  Prix : 1 pass pour le mardi 5,

    8ème prix (2 pass pour le gagnant) : 1 pass pour le mercredi 6 et 1 pass pour le jeudi 7

    9ème prix (1 pass pour le gagnant) : 1 pass pour le vendredi 8

    QUESTIONS

    1. Citez trois films auxquels il est fait référence dans le film qui a inspiré l'affiche de ce Festival du Cinéma Américain de Deauville 2017.

    2. De quel film est extrait le plan quelque peu modifié figurant ci-dessous ?

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    3. De quel classique du cinéma américain ce célèbre plan ci-dessous provient-il ?

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    4. Quel est le nom effacé ci-dessous ?

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    5. En quelle année le festival a-t-il rendu hommage à l'acteur dont la photo figure ci-dessous ?

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    6. Quel est le principal point commun des trois films  dont les images figurent ci-dessous ? (Citez aussi les noms des trois films.)

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    7. Quelques indices pour un titre (qui correspond à deux films américains)  que vous devez retrouver :

    DS. SC. CE. CF. 17. 71.

    8. Comment se nomme le film dont figure l'image ci-dessous ?

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    9. D'où a été prise la photo de Deauville qui figure ci-dessous ?

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    10.

    A. Quel est votre classique du cinéma américain préféré et pourquoi ?

    B. Pour quelle raison principale souhaitez-vous assister au Festival du Cinéma Américain de Deauville 2017 ?

     

    Critique de LA LA LAND de Damien Chazelle

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    Le synopsis d’abord. «La La Land » nous emmène au cœur de Los Angeles, et suit deux personnages : une actrice en devenir prénommée Mia (Emma Stone) qui, entre deux  castings, sert des boissons à des actrices dans la cafétéria où elle travaille, située dans les célèbres studios de la vil et Sebastian (Ryan Gosling), passionné de jazz et talentueux musicien, qui est contraint de jouer la musique d’ascenseur qu’il déteste pour assurer sa subsistance. Elle rêve de rôles sur grand écran. Lui de posséder son propre club de jazz. Elle aime le cinéma d’hier, lui le jazz qui, par certains, est considérée comme une musique surannée.  Ces deux rêveurs mènent pourtant une existence bien loin de la vie d’artistes à laquelle ils aspirent… Le hasard les fait se rencontrer sans cesse, dans un embouteillage d’abord, dans un bar, et enfin dans une fête. Ces deux idéalistes tombent amoureux…

    Le film débute par un plan séquence virevoltant, jubilatoire, visuellement éblouissant. Sur une bretelle d’autoroute de Los Angeles, dans un embouteillage qui paralyse la circulation, une musique jazzy s’échappe des véhicules. Des automobilistes en route vers Hollywood sortent alors de leurs voitures, soudain éperdument joyeux, débordants d’espoir et d’enthousiasme, dansant et chantant leurs rêves de gloire.  La vue sur Los Angeles est à couper le souffle, la chorégraphie millimétrée est impressionnante et d’emblée nous avons envie de nous joindre à eux, de tourbillonner, et de plonger dans ce film qui débute par ces réjouissantes promesses. A ma grande déception, rien n’égalera ensuite cette scène époustouflante.

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    Après ses 7 récompenses aux Golden Globes,   « La La Land » totalise 14 nominations aux Oscars : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleure actrice, meilleure chanson... Deux films seulement avaient auparavant atteint un tel nombre de nominations, « Titanic » de James Cameron en 1997 et « Eve » de Joseph L. Mankiewicz  en 1951, un chef-d’œuvre passionnant,  tableau  cruel et lucide de la vie d’actrice. Décidément, les Oscars affectionnent les films sur le cinéma.

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    Le cinéma affectionne la mise en abyme, ce qui a d’ailleurs souvent produit des chefs d’œuvre. Il y a évidemment « La comtesse aux pieds nus » de Mankiewicz, « Etreintes brisées » de Pedro Almodovar « La Nuit américaine de Truffaut », « Sunset Boulevard » de Billy Wilder, « Une étoile est née » de George Cukor et encore « Chantons sous la pluie » de Stanley Donen et Gene Kelly, deux films auxquels « The Artist » de Michel Hazanivicius se référait également. Le film de Stanley Donen et Gene Kelly (comme beaucoup d’autres et comme le cinéma de Demy) est aussi largement cité dans « La la land » (comme dans la photo ci-dessous). Les points communs sont également nombreux entre La la land et « The Artist ».

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    « The Artist » raconte ainsi l’histoire de George Valentin (Jean Dujardin), une vedette du cinéma muet qui connait un succès retentissant…mais l’arrivée des films parlants va le faire passer de la lumière à l’ombre et le plonger dans l’oubli. Pendant ce temps, une jeune figurante, Peppy Miller (Bérénice Béjo) qu’il aura au départ involontairement  placée dans la lumière, va voir sa carrière débuter de manière éblouissante. Le film raconte l’histoire de leurs destins croisés.  Comme « La la land », « The Artist » est un hommage permanent et éclatant au cinéma. Hommage à ceux qui ont jalonné et construit son histoire, d’abord, évidemment. De Murnau à Welles, en passant par Borzage, Hazanavicius cite brillamment ceux qui l’ont ostensiblement inspiré. Hommage au burlesque aussi, avec son mélange de tendresse et de gravité, et évidemment, même s’il s’en défend, à Chaplin qui, lui aussi,  lui surtout, dans « Les feux de la rampe », avait réalisé un hymne à l'art qui porte ou détruit, élève ou ravage, lorsque le public, si versatile, devient amnésique, lorsque le talent se tarit, lorsqu’il faut passer de la lumière éblouissante à l’ombre dévastatrice. Le personnage de Jean Dujardin est aussi un hommage au cinéma d’hier : un mélange de Douglas Fairbanks, Clark Gable, Rudolph Valentino, et du personnage de Charles Foster Kane (magnifiques citations de « Citizen Kane ») et Bérénice Béjo, avec le personnage de Peppy Miller est, quant à elle, un mélange de Louise Brooks, Marlène Dietrich, Joan Crawford…et nombreuses autres inoubliables stars du muet. Michel Hazanavicius  signe là un hommage au cinéma, à sa magie étincelante, à son histoire, mais aussi et avant tout aux artistes, à leur orgueil doublé de solitude, parfois destructrice. Des artistes qu’il sublime, mais dont il montre aussi les troublantes fêlures et la noble fragilité. Parce qu’il est burlesque, inventif, malin, poétique, et touchant.  Parce qu’il montre les artistes dans leurs belles et poignantes contradictions et fêlures. Rarement un film aura aussi bien su en concentrer la beauté simple et magique, poignante et foudroyante. Foudroyante comme la découverte  de ce plaisir immense et intense que connaissent les amoureux du cinéma lorsqu’ils voient un film pour la première fois, et découvrent son pouvoir d’une magie ineffable, omniprésente ici.

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    Malheureusement je n’ai pas été foudroyée par « La La Land ». Bien sûr, les hommages à l’âge d’or de la comédie musicale se multiplient. Sebastian tournoie admirablement autour d’un lampadaire, référence revendiquée à « Singing in the rain ». Et les deux amoureux s’envolent dans les airs comme dans « Moulin rouge ». Deux exemples parmi tant d’autres. Chazelle, au-delà de la comédie musicale, rend aussi hommage  à l’âge d’or hollywoodien tout entier notamment avec la scène de l’Observatoire Griffith, clin d’œil au chef-d’œuvre de Nicholas Ray, « La Fureur de vivre ». Et Mia cite « L’impossible Monsieur bébé », « Les Enchaînés », « Casablanca » sans parler de la réalisation qui rend elle aussi hommage au cinéma d’hier, fermeture à l’iris y comprise.

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    Si j’ai fait cette parenthèse, c’est en raison des nombreux points communs entre les deux films, deux films qui ont eu les honneurs des Oscars, et si le film de Michel Hazanavicius m’a transportée, emportée, enthousiasmée, même après de nombreux visionnages, celui de Damien Chazelle m’a souvent laissée au bord de l’autoroute…au point même (ce qui ne m’arrive quasiment jamais au cinéma) de parfois m’ennuyer. Paradoxalement, le film en noir et blanc de Michel Hazanavicius m’aura semblé plus étincelant que le film si coloré de Damien Chazelle. J’avais pourtant sacrément envie de les aimer ces deux rêveurs idéalistes, guidés par un amour et des aspirations intemporels.

    C'est la troisième fois que Ryan Gosling et Emma Stone sont partenaires de jeu au cinéma après « Crazy, Stupid, Love » et « Gangster Squad ». Ici, c’est Emma Stone qui crève littéralement l’écran comme c’était d’ailleurs déjà le cas dans les films de Woody Allen « Magic in the moonlight » et « L’homme irrationnel ». Ici, elle est remarquable, notamment dans les scènes de casting, lorsqu’elle est écoutée d’une oreille distraite alors que le « casteur » regarde un assistant lui faire des signes derrière la porte tandis que face caméra elle passe d’une émotion à l’autre, et montre toute l’étendue de son talent, indéniable. Une des très belles scènes du film, d’ailleurs. Ryan Gosling réalise lui aussi une performance impressionnante ayant appris tous les morceaux de piano du film.

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    Damien Chazelle montre et transmet une nouvelle fois sa fascination pour le jazz, mais aussi pour les artistes qui endurent souffrances et humiliations pour tenter de réaliser leurs rêves.   « Whiplash », le film précédent de Damien Chazelle, notamment couronné au Festival du Cinéma Américain de Deauville, est ainsi exemplaire dans sa précision et l’exigence à l’image de la musique qu’il exalte et sublime. Comme son personnage,  Andrew Nieman (à une lettre près Niemand, personne en Allemand) qui semble avoir une seule obsession, devenir quelqu’un par la musique. Assouvir sa soif de réussite tout comme le personnage interprété par J.K Simmons souhaite assouvir sa soif d’autorité. Une confrontation explosive entre deux desseins, deux ambitions irrépressibles, deux folies.   La réalisation s’empare du rythme fougueux, fiévreux, animal de la musique, grisante et grisée par la folie du rythme et de l’ambition, dévastatrice, et joue judicieusement et avec manichéisme sur les couleurs sombres, jusque dans les vêtements: Fletcher habillé en noir comme s’il s’agissait d’un costume de scène à l’exception du moment où il donne l’impression de se mettre à nu et de baisser la garde, Andrew habillé de blanc quand il incarne encore l’innocence puis de noir à son tour et omniprésence du rouge (du sang, de la viande, du tshirt d’un des « adversaires » d’Andrew) et des gros plans lorsque l’étau se resserre, lorsque le duel devient un combat impitoyable, suffocant. Le face à face final est un véritable combat de boxe (et filmé comme tel) où l’immoralité sortira gagnante : la dictature et l’autorité permettent à l’homme de se surpasser… La scène n’en est pas moins magnifiquement filmée  transcendée par le jeu enfiévré et exalté des deux combattants.

    Etrange critique me direz-vous que la mienne qui consiste à parler d’autres films pour donner mon opinion sur celui-ci. Peut-être, justement, parce que de là provient ma déception, après l’électrique et captivant « Whiplash » qui déjà évoquait -magnifiquement- les ambitions artistiques de ses personnages, et malgré tous les chefs-d’œuvre auxquels il se réfère ce « La La Land » ne m’a pas projetée dans les étoiles malgré la caméra virevoltante qui, constamment, cherche à nous étourdir et à nous embarquer dans sa chorégraphie.  

    Les personnages secondaires, comme le scénario, manquent à mes yeux de consistance pour être totalement convaincants. Sans doute me rétorquera-t-on que Mia et Sebastian sont tout l’un pour l’autre, et que le reste du monde n’existe pas pour eux et n’existe donc pas pour le spectateur. Si j’ai cru à l’amour de l’art de ces deux-là, je n’ai pas réussi à croire en leur histoire d’amour. Certes la sympathique mélodie  composée par Justin Hurwitz nous trotte dans la tête longtemps après la projection. Certes le travail sur le son est intéressant et les transitions sont habiles (comme ce bruit de klaxon qui succède à celui du four qui siffle à nous percer les tympans). Certes certaines scènes sont particulièrement réussies (la scène d’ouverture, les castings de Mia, les plans de Sebastian jouant dans un halo de lumière, ou encore cet échange de regards chargés de regrets et, peut-être, de possibles).

    Le film devient d’ailleurs intéressant vers la fin quand il évoque cette dichotomie entre les rêves et la réalité,  les idéaux et les concessions à son idéalisme que nécessite souvent la concrétisation de ses rêves (dont on réalise alors qu’ils n’étaient qu’illusion d’un bonheur dont la réalisation des rêves en question a nécessité l’abandon comme le montre la séquence - déjà vue ailleurs mais efficace- de ce qu’aurait été la vie si…).

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    Sans doute la nostalgie d’une époque insouciante, l’utopie de revivre une période révolue où les spectateurs allaient au cinéma pour voir des "vedettes" glamours interprétant des personnages sans aspérités (dont les noms sur l’affiche suffisaient à inciter les spectateurs à découvrir le film en salles), évoluant dans un monde enchanté et enchanteur à la Demy (sans les nuances de ses personnages, plus complexes), sans doute le besoin de légèreté (dans les deux sens du terme), sans doute la rencontre entre une époque troublée, sombre, cynique, et un mélo coloré, léger, lumineux expliquent-ils le succès retentissant de ce film aussi bien en salles qu’aux Golden Globes et dans ses nominations aux Oscars. Comme un feu d'artifice qui nous éblouirait et, un temps, occulterait la réalité. Je n’ai pas succombé au charme, pourtant certain, de "La la land", peut-être  parce que, à la joie feinte et illusoire, je préfère la mélancolie (qui y  affleure un peu tard), mais ce n’est pas une raison suffisante pour vous dissuader d'aller le voir...

    CRITIQUE - ELLE S'EN VA d'Emmanuelle Bercot

     

    Un film avec Catherine Deneuve est en soi déjà toujours une belle promesse, une promesse d’autant plus alléchante quand le film est réalisé par Emmanuelle Bercot dont j’avais découvert le cinéma avec « Clément », présenté à Cannes en 2001, dans le cadre de la Section Un Certain Regard, alors récompensé du Prix de la jeunesse dont je faisais justement partie cette année-là, l’histoire poignante et  délicate (et délicatement traitée) de l’amour d’un adolescent pour une femme d’âge plus mûr (d’ailleurs interprétée avec beaucoup de justesse par Emmanuelle Bercot). Une histoire intense dont chaque plan témoignait, transpirait de la ferveur amoureuse qui unissait les deux protagonistes. Puis, il y a eu « Backstage », et l’excellent scénario de « Polisse » dont elle était coscénariste.

    L’idée du road movie avec Catherine Deneuve m’a tout d’abord fait penser au magistral « Je veux voir » de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige dans lequel le dernier regard de Catherine Deneuve à la fois décontenancé et ébloui puis passionné, troublé, troublant est un des plus beaux plans qu’il me soit arrivé de voir au cinéma contenant une multitude de possibles et toute la richesse de jeu de l’actrice.  « Elle s’en va » est un road movie centré certes aussi sur Catherine Deneuve mais très différent et né du désir « viscéral » de la filmer (elle n’est sans doute pas la seule mais nous comprenons rapidement pourquoi l’actrice a accepté ici) comme l’a précisé la réalisatrice avant la projection.

    L’actrice incarne ici Bettie (et non Betty comme celle de Chabrol), restauratrice à Concarneau, veuve (je vous laisse découvrir comment…), vivant avec sa mère (Claude Gensac !) qui la traite encore comme une adolescente. L’amant de Bettie vient de  quitter sa femme… pour une autre qu’elle. Sa mère envahissante, son chagrin d’amour, son restaurant au bord de la faillite vont la faire quitter son restaurant, en plein service du midi, pour aller « faire un tour » en voiture, puis pour acheter des cigarettes. Le tour du pâté de maisons se transforme bientôt en échappée belle. Elle va alors partir sur les routes de France, et rencontrer toute une galerie de personnages dans une France qui pourrait être celle des « sous-préfectures » du « Journal de France » de Depardon. Et surtout, son voyage va la mener sur une voie inattendue…et nous aussi tant ce film est une surprise constante.

    Après un premier plan sur Catherine Deneuve, au bord de la mer, éblouissante dans la lumière du soleil, et dont on se demande si elle va se « jeter à l’eau » (oui, d’ailleurs, d’une certaine manière), se succèdent  des plans montrant des commerces fermées et des rues vides d’une ville de province, un chien à la fenêtre, une poésie décalée du quotidien aux accents de Depardon. Puis Bettie apparaît dans son restaurant. Elle s’affaire, tourbillonne, la caméra ne la lâche pas…comme sa mère, sans cesse après elle. Bettie va ensuite quitter le restaurant pour ne plus y revenir. Sa mère va la lâcher, la caméra aussi, de temps en temps : Emmanuelle Bercot la filme sous tous les angles et dans tous les sens ( sa nuque, sa chevelure lumineuse, même ses pieds, en plongée, en contre-plongée, de dos, de face, et même à l’envers) mais alterne aussi dans des plans plus larges qui la placent dans des situations inattendues dans de « drôle[s] d’endroit[s] pour une rencontre », y compris une aire d’autoroute comme dans le film éponyme.

    Si l’admiration de la réalisatrice pour l’actrice transpire dans chaque plan, en revanche « Elle s’en va » n’est pas un film nostalgique sur le « mythe » Deneuve mais au contraire ancré dans son âge, le présent, sa féminité, la réalité. Emmanuelle Bercot n’a pas signé un hommage empesé mais au contraire un hymne à l’actrice et à la vie. Avec son jogging rouge dans « Potiche », elle avait prouvé (à ceux qui en doutaient encore) qu’elle pouvait tout oser, et surtout jouer avec son image d’icône.  « Elle s’en va » comme aurait pu le faire craindre son titre (le titre anglais est « On my way ») ne signifie ainsi ni une révérence de l’actrice au cinéma (au contraire, ce film montre qu’elle a encore plein de choses à jouer et qu’elle peut encore nous surprendre) ni un film révérencieux, mais au contraire le film d’une femme libre sur une autre femme libre. Porter une perruque improbable, se montrer dure puis attendrissante et s’entendre dire qu’elle a dû être belle quand elle était jeune » (dans une scène qui aurait pu être glauque et triste mais que la subtilité de l’écriture et de l’interprétation rendent attendrissante )…mais plus tard qu’elle sera « toujours belle même dans la tombe. » : elle semble prendre un malin plaisir à jouer avec son image.

    Elle incarne ici un personnage qui est une fille avant d’être une mère et une grand-mère, et surtout une femme libre, une éternelle amoureuse.  Au cours de son périple, elle va notamment rencontrer un vieil agriculteur (scène absolument irrésistible tout comme sa rencontre d’une nuit, belle découverte que Paul Hamy qui incarne l’heureux élu). Sa confrontation avec cette galerie de personnages incarnés par des non professionnels pourrait à chaque fois donner lieu à un court-métrage tant ce sont de savoureux moments de cinéma, mais une histoire et un portrait se construisent bel et bien au fil de la route. Le film va ensuite prendre une autre tournure lorsque son petit-fils l’accompagnera dans son périple. En découvrant la vie des autres, et en croyant fuir la sienne, elle va au contraire lui trouver un nouveau chemin, un nouveau sens, être libérée  du poids du passé.

    Si le film est essentiellement interprété par des non professionnels (qui apportent là aussi un naturel et un décalage judicieux), nous croisons aussi Mylène Demongeot (trop rare), le peintre  Gérard Garouste et la chanteuse Camille (d’ailleurs l’interprète d’une chanson qui s’intitule « Elle s’en va » mais qui n’est pas présente dans le film) dans le rôle de la fille cyclothymique de Bettie  et enfin  Nemo Schiffman, irréprochable dans le rôle du petit-fils. Ajoutez à cela une remarquable BO et vous obtiendrez un des meilleurs films de l’année 2013.

    Présenté en compétition officielle de la Berlinale 2013 et en compétition du Champs-Elysées Film Festival 20013, « Elle s’en va » a permis à Catherine Deneuve de recevoir le prix coup de cœur du Festival de Cabourg 2013.

    « Elle s’en va » est d’abord un magnifique portrait de femme sublimant l’actrice qui l’incarne en la montrant paradoxalement plus naturelle que jamais, sans artifices, énergique et lumineuse, terriblement vivante surtout.  C’est aussi une bouffée d’air frais et d’optimisme qui montre que soixante ans ou plus peut être l’âge de tous les possibles, celui d’un nouveau départ. En plus d’être tendre (parfois caustique mais jamais cynique ou cruel grâce à la subtilité de l’écriture d’Emmanuelle Bercot et le jeu nuancé de Catherine Deneuve), drôle et émouvant, « Elle s’en va »  montre que , à tout âge, tout peut se (re)construire, y compris une famille et un nouvel amour.  « Elle s’en va » est de ces films dont vous ressortez émus et le sourire aux lèvres avec l’envie d’embrasser la vie . Un bonheur ! Et un bonheur rare.

    Critique - LA TÊTE HAUTE d'Emmanuelle Bercot

    La tête haute, Emmanuelle Bercot, cinéma, film,

    "La tête haute" était le film d'ouverture du 68ème Festival de Cannes. C'est la séance coup de cœur sur Canal plus ce mois-ci et ce fut aussi le mien l'an passé à Cannes. Le temps de débarrasser la scène du Grand Théâtre Lumière des apparats de l’ouverture de ce 68ème Festival de Cannes, et nous voilà plongés dans un tout autre univers : le bureau d’une juge pour enfants (Catherine Deneuve), à Dunkerque. La tension est palpable. Le ton monte. Les éclats de voix fusent. Une femme hurle et pleure. Nous ne voyons pas les visages. Seulement celui d’un enfant, Malony, perdu au milieu de ce vacarme qui assiste, silencieux, à cette scène terrible et déroutante dont la caméra frénétique accompagne l’urgence, la violence, les heurts. Un bébé crie dans les bras de sa mère qui finalement conclut à propos de Malony qu’il est « un boulet pour tout le monde ». Et elle s’en va, laissant là : un sac avec les affaires de l’enfant, et l’enfant, toujours silencieux sur la joue duquel coule une larme, suscitant les nôtres déjà, par la force de la mise en scène et l’énergie de cette première scène, implacable. Dix ans plus tard, nous retrouvons les mêmes protagonistes dans le même bureau …

    Ce film est réalisé par Emmanuelle Bercot dont j’avais découvert le cinéma et l’univers si fort et singulier avec « Clément », présenté à Cannes en 2001, dans le cadre de la Section Un Certain Regard, alors récompensé du Prix de la jeunesse dont je faisais justement partie cette année-là. Depuis, je suis ses films avec une grande attention jusqu’à « Elle s’en va », en 2013, un très grand film, un road movie centré sur Catherine Deneuve, « né du désir viscéral de la filmer ». Avant d’en revenir à « La tête haute », je ne peux pas ne pas vous parler à nouveau de ce magnifique portrait de femme sublimant l’actrice qui l’incarne en la montrant paradoxalement plus naturelle que jamais, sans artifices, énergique et lumineuse, terriblement vivante surtout. C’est aussi une bouffée d’air frais et d’optimisme qui montre que soixante ans ou plus peut être l’âge de tous les possibles, celui d’un nouveau départ. En plus d’être tendre (parfois caustique mais jamais cynique ou cruel grâce à la subtilité de l’écriture d’Emmanuelle Bercot et le jeu nuancé de Catherine Deneuve), drôle et émouvant, « Elle s’en va » montre que, à tout âge, tout peut se (re)construire, y compris une famille et un nouvel amour. « Elle s’en va » est de ces films dont vous ressortez émus et le sourire aux lèvres avec l’envie d’embrasser la vie. ( Retrouvez ma critique complète de ELLE S'EN VA en cliquant ici.)

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    Et contre toute attente, c’est aussi l’effet produit par « La tête haute » où il est aussi question de départ, de nouveau départ, de nouvelle chance. Avec beaucoup de subtilité, plutôt que d’imprégner visuellement le film de noirceur, Emmanuelle Bercot a choisi la luminosité, parfois le lyrisme même, apportant ainsi du romanesque à cette histoire par ailleurs particulièrement documentée, tout comme elle l’avait fait pour « Polisse » de Maïwenn dont elle avait coécrit le scénario. Le film est riche de ce travail en amont et d’une excellente idée, celle d' avoir toujours filmé les personnages dans un cadre judiciaire : le bureau de la juge, des centres divers… comme si toute leur vie était suspendue à ces instants.

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    Le grand atout du film : son énergie et celle de ses personnages attachants interprétés par des acteurs judicieusement choisis. Le jeune Rod Paradot d’abord, l’inconnu du casting qui ne le restera certainement pas longtemps et qui a charmé l’assistance lors de la conférence de presse cannoise du film, avec son sens indéniable de la répartie (« la tête haute mais la tête froide »…), tête baissée, recroquevillé, tout de colère rentrée parfois hurlée, dont la présence dévore littéralement l’écran et qui incarne avec une maturité étonnante cet adolescent insolent et bravache qui n’est au fond encore que l’enfant qui pleure des premières minutes du film. Catherine Deneuve, ensuite, une nouvelle fois parfaite dans ce rôle de juge qui marie et manie autorité et empathie. L’éducateur qui se reconnaît dans le parcours de ce jeune délinquant qui réveille ses propres failles incarné par Benoît Magimel d’une justesse sidérante. La mère (Sara Forestier) qui est finalement l’enfant irresponsable du film, d’ailleurs filmée comme telle, en position fœtale, dans une très belle scène où les rôles s’inversent. Dommage (et c’est mon seul bémol concernant le film) que Sara Forestier ait été affublé de fausses dents (était-ce nécessaire ?) et qu’elle surjoue là où les autres sont dans la nuance, a fortiori les comédiens non professionnels, excellents, dans les seconds rôles.

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    Ajoutez à cela des idées brillantes et des moments qui vous cueillent quand vous vous y attendez le moins : une main tendue, un « je t’aime »furtif et poignant, une fenêtre qui soudain s’est ouverte sur « Le Monde » (littéralement, si vous regardez bien…) comme ce film s’ouvre sur un espoir.

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    Après « Clément », « Backstage », «  Elle s’en va », Emmanuelle Bercot confirme qu’elle est une grande scénariste et réalisatrice (et actrice comme l'a prouvé son prix d'interprétation cannois) avec qui le cinéma va devoir compter, avec ce film énergique et poignant, bouillonnant de vie, qui nous laisse avec un salutaire espoir, celui que chacun peut empoigner son destin quand une main se tend et qui rend un bel hommage à ceux qui se dévouent pour que les enfants blessés et défavorisés par la vie puissent grandir la tête haute. Un film qui « ouvre » sur un nouveau monde, un nouveau départ et une bouffée d’optimisme. Et ça fait du bien. Une très belle idée que d’avoir placé ce film à cette place de choix d'ouverture du 68ème Festival de Cannes et de lui donner cette visibilité.

    Critique de "The Artist" de Michel Hazanavicius (film de clôture du 37ème Festival du Cinéma Américain de Deauville)

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    Photo ci-dessus : crédits inthemoodforcinema.com . Conférence de presse des lauréats du Festival de Cannes 2011.

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    Photo ci-dessus : crédits inthemoodforcinema.com . Conférence de presse des lauréats du Festival de Cannes 2011.

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    Photo ci-dessus : crédits inthemoodforcinema.com . Conférence de presse du Festival de Cannes 2011 du film "The Artist".

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    Photo ci-dessus : crédits inthemoodforcinema.com . Conférence de presse du Festival de Cannes 2011 du film "The Artist".

    C’était un dimanche matin de mai 2011, le début du Festival de Cannes encore, en projection presse. Pas encore vraiment l’effervescence pour le film qui obtint la palme d’or mais un joli bruissement d’impatience parmi les regards déjà las, ou obstinément sceptiques. 1H40 plus tard, la salle résonnait d’applaudissements, pendant dix minutes, fait rare en projection presse. Le soir même, je suis retournée le voir en projection officielle. L’émotion fut la même, redoublée par la présence de l’équipe du film, terriblement émue elle aussi par les réactions enthousiastes du public, par les rires tendres, par cette cavalcade d’applaudissements qui a commencé lors de la dernière scène et ne s’est plus arrêtée pour continuer pendant un temps qui m’a paru délicieusement long. Un beau, rare et grand moment du Festival de Cannes.

    Le pari était pourtant loin d’être gagné d’avance. Un film muet (ou quasiment puisqu’il y a quelques bruitages). En noir et blanc. Tourné à Hollywood. En 35 jours. Par un réalisateur qui jusque là avait excellé dans son genre, celui de la brillante reconstitution parodique, mais très éloigné de l’univers dans lequel ce film nous plonge. Il fallait beaucoup d’audace, de détermination, de patience, de passion, de confiance, et un peu de chance sans doute aussi, sans oublier le courage -et l’intuition- d’un producteur (Thomas Langmann) pour arriver à bout d’un tel projet. Le pari était déjà gagné quand le Festival de Cannes l’a sélectionné d’abord hors compétition pour le faire passer ensuite en compétition, là encore fait exceptionnel.

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    Le film débute à Hollywood, en 1927, date fatidique pour le cinéma puisque c’est celle de l’arrivée du parlant. George Valentin (Jean Dujardin) est une vedette du cinéma muet qui connait un succès retentissant…mais l’arrivée des films parlants va le faire passer de la lumière à l’ombre et le plonger dans l’oubli. Pendant ce temps, une jeune figurante, Peppy Miller (Bérénice Béjo) qu’il aura au départ involontairement  placée dans la lumière, va voir sa carrière débuter de manière éblouissante. Le film raconte l’histoire de leurs destins croisés.

    Qui aime sincèrement le cinéma ne peut pas ne pas aimer ce film qui y est un hommage permanent et éclatant. Hommage à ceux qui ont jalonné et construit son histoire, d’abord, évidemment. De Murnau à Welles, en passant par Borzage, Hazanavicius cite brillamment ceux qui l’ont ostensiblement inspiré. Hommage au burlesque aussi, avec son mélange de tendresse et de gravité, et évidemment, même s’il s’en défend, à Chaplin qui, lui aussi,  lui surtout, dans « Les feux de la rampe », avait réalisé un hymne à l'art qui porte ou détruit, élève ou ravage, lorsque le public, si versatile, devient amnésique, lorsque le talent se tarit, lorsqu’il faut passer de la lumière éblouissante à l’ombre dévastatrice. Le personnage de Jean Dujardin est aussi un hommage au cinéma d’hier : un mélange de Douglas Fairbanks, Clark Gable, Rudolph Valentino, et du personnage de Charles Foster Kane (magnifiques citations de « Citizen Kane ») et Bérénice Béjo, avec le personnage de Peppy Miller est, quant à elle, un mélange de Louise Brooks, Marlène Dietrich, Joan Crawford…et nombreuses autres inoubliables stars du muet.

    Le cinéma a souvent parlé de lui-même… ce qui a d’ailleurs souvent produit des chefs d’œuvre. Il y a évidemment « La comtesse aux pieds nus » de Mankiewicz, « La Nuit américaine de Truffaut », « Sunset Boulevard » de Billy Wilder, enfin « Une étoile est née » de George Cukor et encore « Chantons sous la pluie » de Stanley Donen et Gene Kelly auxquels « The Artist », de par son sujet, fait évidemment penser. Désormais, parmi ces classiques, il faudra citer « The Artist » de Michel Hazanavicius. Ses précèdents films étaient d'ailleurs déjà des hommages au cinéma. On se souvient ainsi des références à "Sueurs froides" ou "La Mort aux trousses" d'Hitchcock dans "OSS 117 : Rio ne répond plus".

    Hazanavicius joue ainsi constamment et doublement la mise en abyme : un film muet en noir et blanc qui nous parle du cinéma muet en noir et blanc mais aussi qui est un écho à une autre révolution que connaît actuellement le cinéma, celle du Numérique.

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    Le mot jubilatoire semble avoir été inventé pour ce film, constamment réjouissant, vous faisant passer du rire aux larmes, ou parfois vous faisant rire et pleurer en même temps. Le scénario et la réalisation y sont pour beaucoup mais aussi la photographie (formidable travail du chef opérateur Guillaume Schiffman qui, par des nuances de gris, traduit les états d’âme de Georges Valentin), la musique envoûtante (signée Ludovic Bource, qui porte l’émotion à son paroxysme, avec quelques emprunts assumés là aussi, notamment à Bernard Herrmann) et évidemment les acteurs au premier rang desquels Jean Dujardin qui méritait amplement son prix d’interprétation (même si Sean Penn l’aurait également mérité pour « This must be the place »).

    Flamboyant puis sombre et poignant, parfois les trois en même temps, il fait passer dans son regard (et par conséquent dans celui du spectateur), une foule d’émotions, de la fierté aux regrets,  de l’orgueil à la tendresse, de la gaieté à la cruelle amertume de la déchéance.  Il faut sans doute beaucoup de sensibilité, de recul, de lucidité et évidemment de travail et de talent pour parvenir à autant de nuances dans un même personnage (sans compter qu’il incarne aussi George Valentin à l’écran, un George Valentin volubile, excessif, démontrant le pathétique et non moins émouvant enthousiasme d’un monde qui se meurt). Il avait déjà prouvé dans « Un balcon sur la mer » de Nicole Garcia qu’il pouvait nous faire pleurer.  Il confirme ici l’impressionnant éclectisme de sa palette de jeu et d'expressions de son visage.

     Une des plus belles et significatives scènes est sans doute celle où il croise Peppy Miller dans un escalier, le jour  du Krach de 1929. Elle monte, lui descend. A l’image de leurs carrières. Lui masque son désarroi. Elle, sa conscience de celui-ci, sans pour autant dissimuler son enthousiasme lié à sa propre réussite. Dujardin y est d’une fierté, d’une mélancolie, et d’une gaieté feinte bouleversantes, comme à bien d’autres moments du film. Et je ne prends guère de risques en lui prédisant un Oscar pour son interprétation, ou en tout cas un Oscar du meilleur film étranger pour Hazanavicius.  Bérénice Béjo ne démérite pas non plus dans ce nouveau rôle de « meilleur espoir féminin » à la personnalité étincelante et généreuse, malgré un bref sursaut de vanité de son personnage. Il ne faudrait pas non plus oublier les comédiens anglo-saxons : John Goodman, Malcolm McDowell et John Cromwell (formidablement touchant dans le rôle du fidèle Clifton).

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    Il y aura bien quelques cyniques pour dire que ce mélodrame  est plein de bons sentiments, mais Hazanicius assume justement ce mélodrame. « The Artist » est en effet aussi une très belle histoire d’amour simple et émouvante, entre Peppy et Georges mais aussi entre Georges et son cabot-in Uggy : leur duo donne lieu à des scènes tantôt drôles, tantôt poétiques, tantôt touchantes, et là encore parfois au trois en même temps. Hommage aussi à ce pouvoir magique du cinéma que de susciter des émotions si diverses et parfois contradictoires.

    Michel Hazanavicius  évite tous les écueils et signe là un hommage au cinéma, à sa magie étincelante, à son histoire, mais aussi et avant tout aux artistes, à leur orgueil doublé de solitude, parfois destructrice. Des artistes qu’il sublime, mais dont il montre aussi les troublantes fêlures et la noble fragilité.

    Ce film m’a éblouie, amusée, émue. Parce qu’il convoque de nombreux souvenirs de cinéma. Parce qu’il est une déclaration d’amour follement belle au cinéma. Parce qu’il ressemble à tant de films du passé et à aucun autre film contemporain. Parce qu’il m’a fait ressentir cette même émotion que ces films des années 20 et 30 auxquels il rend un vibrant hommage. Parce que la réalisation est étonnamment inspirée (dans les deux sens du terme d’ailleurs puisque, en conférence de presse, Michel Hazanavicius a revendiqué son inspiration et même avoir « volé » certains cinéastes). Parce qu’il est burlesque, inventif, malin, poétique, et touchant.  Parce qu’il montre les artistes dans leurs belles et poignantes contradictions et fêlures.

    Il ne se rapproche d’aucun autre film primé jusqu’à présent à Cannes…et en sélectionnant cet hymne au cinéma en compétition puis en le  primant,  le Festival de  Cannes a prouvé qu’il était avant tout le festival qui aime le cinéma, tous les cinémas, loin de la caricature d’une compétition de films d’auteurs représentant toujours le même petit cercle d’habitués dans laquelle on tend parfois à l’enfermer.

     « The Artist » fait partie de ces films qui ont fait de cette édition cannoise 2011 une des meilleures de celles auxquelles j’ai assisté, pour ne pas dire la meilleure…avec des films  aussi différents et marquants que  « This must be the place » de Paolo Sorrentino, « Melancholia » de Lars von Trier, « La piel que habito » de Pedro Almodovar.

     Un film à ne manquer sous aucun prétexte si, comme moi, vous aimez passionnément et même à la folie, le cinéma. Rarement un film aura aussi bien su en concentrer la beauté simple et magique, poignante et foudroyante. Oui, foudroyante comme la découverte  de ce plaisir immense et intense que connaissent les amoureux du cinéma lorsqu’ils voient un film pour la première fois, et découvrent son pouvoir d’une magie ineffable, omniprésente ici.

     

  • CONCOURS - A gagner : 1 Blu-ray, 2 DVD et un splendide collector de L'ODYSSEE de Jérôme Salle (disponible le 8/03/2017)

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    En novembre dernier, lors de sa sortie en salles, je vous disais tout le bien que je pensais du magnifique film de Jérôme Salle, "L'Odyssée" qui a reçu le César 2017 du meilleur son et qui aurait mérité de nombreuses autres nominations et récompenses (retrouvez ma critique ci-dessous).

    Je suis donc particulièrement ravie de vous faire gagner aujourd'hui  2 DVD, 1 Blu-ray (avec en compléments le Making-of du film (45’) + Les effets spéciaux + Chroniques australes – carnet de tournage (1h), film inédit de Lambert Wilson et Christophe Cheysson [ exclusivement dans les Éditions Spéciales FNAC ] ) et une splendide édition collector qui comprend le DVD et le Blu-ray du film (avec tous les compléments+ un livret de 86 pages, avec photos, extrait du story-board et anecdotes)  -photos ci-dessus-, en partenariat avec Wild Side à l'occasion de la sortie du DVD/Blu-ray ce 8 mars 2017.

    Retrouvez le concours en bas de cet article.

    Critique de L'ODYSSEE de Jérôme Salle

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    De cette projection du film de Jérôme Salle, je suis sortie bouleversée et éblouie, bousculée aussi, avec l’envie de vous en parler immédiatement  afin de vous inciter à courir voir et vivre cette « Odyssée » avant que le film ne disparaisse des écrans même si je pense qu’il devrait rester assez longtemps à l’affiche (il le mérite en tout cas).

    Bien sûr, toute existence est intrinsèquement romanesque pour peu qu’on porte sur celle-ci un regard curieux et singulier mais certains rêvent et vivent avec une démesure telle que leurs vies sont des films en puissance, comme l’était celle de Jacques-Yves Cousteau. Sa longiligne et élégante silhouette surmontée d’un bonnet rouge, comme un personnage de fiction qu’il s’était créé, une esquisse immédiatement reconnaissable, a tellement accompagné mon enfance qu’il me semblait que, aujourd’hui encore, personne ne pouvait ignorer qui était ce personnage éminent du XXème siècle, pourtant le réalisateur  Jérôme Salle précise ainsi que « En discutant autour de moi, j’ai réalisé qu’il était en train de tomber complètement dans l’oubli pour les moins de 20 ans, voire les moins de 30 ans. J’ai donc commencé à regarder ce qui était écrit sur lui. »

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     Ne vous fiez pas au pitch officiel qui ne vous donnera qu’un petit aperçu de toute la force et la richesse de ce film : « 1948. Jacques-Yves Cousteau (Lambert Wilson), sa femme, Simone (Audrey Tautou) et ses deux fils, vivent au paradis, dans une jolie maison surplombant la mer Méditerranée. Mais Cousteau ne rêve que d’aventure. Grâce à son invention, un scaphandre autonome qui permet de respirer sous l’eau, il a découvert un nouveau monde. Désormais, ce monde, il veut l’explorer. Et pour ça, il est prêt à tout sacrifier. »

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    Dès les premiers plans, magnifiquement captivants, alors que, dans son hydravion en péril, un des fils du Commandant Cousteau, Philippe (Pierre Niney), survole l’étendue bleutée tout est dit : le destin tragique, la beauté à couper le souffle des étendues maritimes, le souffle épique transcendé par la poignante musique d’Alexandre Desplat. Ensuite flashback sur les années qui ont précédé… Et nous voilà déjà envoûtés, embarqués dans une une aventure fascinante de plus de deux heures, une plongée en apesanteur.

    Sont ainsi posées les bases de la construction scénaristique absolument parfaite de ce film qui, au lieu d’être l’hagiographie en laquelle il aurait pu se transformer, est à la fois un portrait passionnant d’un homme complexe, et de ses relations passionnelles à ses fils et à sa femme, mais aussi un hymne à la beauté étourdissante à la nature. Plutôt que d’écrire un biopic linéaire qui aurait été une glorification du héros Cousteau, Jérôme Salle et son coscénariste, Laurent Turner, ont eu la judicieuse idée d’ancrer leur scénario principalement autour de ses relations conflictuelles avec son fils Philippe, finalement le vrai héros du film, lumineux, impétueux, fougueux, ardent défenseur de la nature. Dès l’enfance, c’est le fils préféré, le plus téméraire,  celui auquel son père prête le plus d’attentions, celui à qui il donne ses lunettes d’aviateur, vestige d’une première vie. Scellant ainsi son destin tragique.

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     Le scénario d’une efficacité redoutable en un seul plan parvient à faire passer une idée et une émotion : lorsque Philippe regarde les étoiles, réminiscence de ces instants d’enfance avec son père, lorsque Philippe regarde les déchets depuis le pont du bateau, hésite et finalement n’y jette pas son mégot de cigarette, début de sa conscience et de son engagement écologiques. C’est lui qui amènera ainsi son père à se préoccuper d’écologie, non sans batailler et se quereller. Cousteau était d’abord en effet un communicant, plus soucieux de son image que de la préservation de la nature. On apprend ainsi que le célèbre bonnet rouge était son idée pour qu’on reconnaisse les membres de la Calypso et parce que c’était « télégénique ». Il mettait en scène son équipage, sa famille, et même la nature (deux pauvres otaries en firent ainsi les frais). En toile de fond défile la vie riche et tumultueuse de Cousteau aux quatre coins de la planète : ses découvertes, sa palme d’or (en 1956  pour « Le monde du silence »), ses difficultés financières. En une image ou une phrase, un pan de sa vie est brillamment suggéré.

    Certains plans nous font littéralement éprouver cette sensation d’apesanteur qu’évoque Cousteau, nous procurant la vertigineuse sensation de voler sous l’eau. Sublimes sont les images de ces raies filmées en contre-plongée. Fascinante est  la majesté des léopards des mers. Et puis que dire du voyage en Antarctique « là où l’océan semble plus vaste que nulle part ailleurs ». Nous retenons notre souffle. Comme, aussi, lors de cette scène, haletante, où  Philippe se retrouve au milieu des requins, où sa fascination l’emporte sur la peur, comme une danse onirique et macabre. Comme une métaphore de ses relations à son père, aussi, entre conflit et admiration.

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    Je m’insurge régulièrement contre ceux qui ne cessent de comparer le cinéma français et américain, toujours au détriment du premier. Et ce film plus qu’aucun autre prouve notre capacité à réaliser et produire des films ambitieux avec un rare sens du récit. Par ailleurs, tous les personnages existent  quand trop de scénarios délaissent les personnages secondaires, que ce soit Bébert ou Jean-Michel, l’autre fils, pourtant condamné à l’ombre.

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    Cousteau n’apparaît pas en héros mais comme un homme dans toute sa complexité, pétri de contradictions, narcissique, séduisant et dur, s’enivrant autant de notoriété que de la beauté des océans, faisant même preuve d’inhumanité parfois, ne prenant ainsi pas la peine d’aller à l’enterrement de son père ou étant particulièrement exigeant avec ses fils sans compter que la fidélité n’était pas non plus sa qualité première. Les vrais héros ce sont finalement son fils Philippe et sa femme, Simone.  Pudique et gouailleuse, tendre et rebelle, blessée et fière, la charismatique Simone est incarnée par Audrey Tautou dont on se demande toujours comment une apparence si fragile peut dégager autant de force et qui nous fait aussi bien croire à l’insouciance de la jeunesse qu’à l’amertume de la femme âgée, trompée, mais malgré tout digne et dont on découvre ici le rôle capital dans l’achat et la rénovation de La Calypso où elle vivait. Ensuite, Pierre Niney (encore à l’affiche de « Frantz » de François Ozon, à voir également absolument, ma critique ici), incarne remarquablement Philippe, un personnage, grâce à l'écriture et son interprétation sensibles, dénué de manichéisme, constitué de forces et de fragilités, de fougue et de failles, combattant et blessé par l’indifférence d’un père qu’il admirait tant et à côté duquel il était bien souvent difficile d'exister. Ses scènes de colère, toujours d’une sidérante justesse, me font penser à celles qui ont (parmi tant d’autres facettes de son talent) immortalisé Jean Gabin et me font penser que comme lui, plusieurs carrières l’attendent. Les premières minutes du film confirment aussi qu’il a un Anglais parfait (comme dans « Altamira » de Hugh Hudson vu au dernier Festival du Film Britannique de Dinard dont je vous parlerai demain dans mon compte rendu du festival).  Lambert Wilson, sans singer le Commandant (même si, grâce à la mise en scène également, la ressemblance est parfois troublante et sa silhouette ressemble alors à s'y méprendre à celle de Cousteau), nous le rappelle par son élégance, son visage émacié, sa voix magnétique, sa détermination inébranlable et nous fait découvrir l’homme derrière l’image. La scène lors de laquelle ces deux caractères forts et orgueilleux se confrontent dans un restaurant aux Etats-Unis est d’une intensité rare et en procure encore plus à leurs retrouvailles (je ne vous en dis pas plus), pudiques et bouleversantes. Les scènes du début nous reviennent alors un mémoire comme un paradis perdu fait d’insouciance, de joie de vivre, de danse, au bord d’une Méditerranée, sorte d’Eden auquel ressemble d’ailleurs souvent l’enfance dans nos mémoires confrontées aux vicissitudes et tourments de l’existence qui lui succèdent.

    Odyssee-Photo01-© Coco Van Oppens.jpg

    Tout le film, sans jamais être péremptoire ou didactique, résonne comme un avertissement (sur les assauts subis par la nature, les espèces de baleine disparues, les océans où « on ne pourra plus se baigner car seuls les bactéries et les virus résisteront à la pollution »),  mais cette résonance, cette alarme même, culmine dans les dernières minutes et c’est plus convaincant et bouleversant que n’importe quel discours lorsque Cousteau lui-même prend conscience de la nécessité d’agir et de préserver ce monde qui l’a tant fasciné, qu’il a aussi utilisé, l'amenant ainsi à fonder « La Cousteau Society ». «L’immensité, le silence, la pureté. J’ai découvert un nouveau monde puis j’ai voulu le montrer puis le conquérir alors qu’il fallait le protéger. »

    Après ce voyage dans un monde d’une beauté sidérante, d’une pureté irréelle, apprendre que le Moratoire qu’a fait signer Cousteau en 1991 pour protéger le continent blanc pendant 50 ans, non seulement a subi des tentatives de remise en cause mais en plus expirera (et alors qu’adviendra-t-il  quand les compagnies d’exploitation minière ne seront plus empêchées d’agir?), nous déchire le cœur.  Et plus encore de savoir que les seuls effets numériques sont ceux qu’a nécessité le tournage à Marseille pour ajouter des poissons disparus. On imagine alors aisément l’épique aventure qu’a dû être ce tournage pour toute son équipe, et le défi qu’a été ce film tourné dans des conditions réelles et parfois difficiles. Et on se demande vers quelle aventure peut se tourner ensuite Jérôme Salle dont chaque réalisation témoigne de son sens admirable du romanesque et du récit (« Anthony Zimmer » qu’il a réalisé en 2005 était déjà un modèle du genre). Il sait aussi indéniablement s’entourer. La photographie de Matias Boucard reflète parfaitement l’éblouissante majesté de la nature. La musique d’Alexandre Desplat procure un souffle et une émotion supplémentaires à l’ensemble et nous plonge d’emblée dans l’atmosphère hypnotique du film. Le montage judicieusement elliptique est d’une limpidité et d’une efficacité incontestables. Et quant aux acteurs, ils sont tous parfaitement à leur place du plus grand au plus petit rôle.

    Une leçon d’écriture scénaristique. Un film à l’image de celui dont il retrace la vie : complexe et élégant. Un coup de projecteur sur un homme et les dérives d’un siècle, époque narcissique, matérialiste, qui dévore tout, y compris ce qu’elle admire : «  L’homme a plus détruit la planète au 20ème siècle qu’au cours de tous les autres siècles réunis ».  Un hymne au monde du silence, à sa beauté époustouflante, à la vie aussi. Une épopée romanesque vibrante. Une belle histoire d’amour (entre un père et son fils, entre Jacques-Yves et Simone, entre l’homme et l’océan). Une valse étourdissante dont on ressort avec en tête des images et un message forts et cette phrase : « Nous sommes là le temps d’un battement de cils à l’échelle de l’univers alors profitez-en, c’est la vie qui est plus forte que tout ». Plus qu’un film, une aventure, un voyage, une bouffée de romanesque et de sublime, une croyance dans les rêves et en l’utopie.  Je vous mets au défi de regarder la bande-annonce sans frissonner… Le film est à son image. Alors, qu’attendez-vous pour vivre cette bouleversante et éblouissante aventure à votre tour ?

    CONCOURS

    Pour gagner soit l'édition collector (1er prix), soit un Blu-ray (2ème prix), soit un des deux DVD (3ème et 4ème prix), soyez les premiers à répondre correctement aux questions suivantes. Réponses à envoyer à inthemoodforfilmfestivals@gmail.com avec, pour intitulé de votre email, "Concours L'Odyssée". Lots attribués dans l'ordre d'arrivée des bonnes réponses.

    1. De quel film est extraite l'image ci-dessous ? Quel est le rapport avec "L'Odyssée" ?

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    2. Qui a composé la musique du film "L'Odyssée" ?

    3. De quel film est extraite l'image ci-dessous ? Quel rapport avec "L'Odyssée".

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    4. Comment se nomme le Directeur de photographie de L'Odyssée ?
     
    5. Quelle prestigieuse récompense cinématographique (parmi d'autres) a reçu Cousteau en 1956 et pour quel film ?
     
    6. (Pour éviter les réponses provenant de sites répertoriant les concours) Pourquoi voulez-vous découvrir ce film en particulier ?

     

  • CONCOURS - 5x2 places pour DEMAIN TOUT COMMENCE de Hugo Gélin (en salles le 7 décembre)

    Souhaitant mettre à nouveau ce magnifique film en avant, LE film de la fin d'année 2016 (en salles le 7 décembre) et souhaitant permettre à 5 d'entre vous d'avoir la chance de remporter deux places pour le découvrir en salles, je vous propose aujourd'hui ce concours avec des questions très faciles puisqu'il s'agit d'un concours express, le film sortant dans quelques jours. Retrouvez ma critique ci-dessous et le concours en bas de page. Bonne chance !

    Critique de DEMAIN TOUT COMMENCE

    affiche demain tout commence.jpg

    Dans le cadre du 3ème Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule (dont vous pourrez bientôt lire ici mon compte rendu complet) était présenté en avant-première le nouveau film d’Hugo Gélin, « Demain tout commence » que j’attendais avec d’autant plus d’impatience que j’étais tombée littéralement sous le charme de son premier film en tant que réalisateur « Comme des frères » , un road movie attachant et la comédie tendrement mélancolique de l’année 2012 qui, comme chez Claude Sautet (ceux qui me lisent régulièrement savent que c’est pour moi une référence suprême), célébrait l’amitié, qu’elle soit amoureuse ou plus fraternelle. Et vous donnait envie d’aimer furieusement la vie. Voilà d’ailleurs un des nombreux points communs entre les deux longs-métrages réalisés par Hugo Gélin.

     Il en va des films comme des personnes, rares certainement, qui d’emblée, par leur charme indéfinissable et ineffable, vous séduisent, vous emportent dans leur univers, dans un tourbillon d’émotions, vous font oublier qu’existent un ailleurs, une réalité, et auxquels vous pouvez tout pardonner. Et qui, une fois le voyage avec eux terminé, ne vous donnent qu’une envie: reprendre un ticket pour un nouveau tour de manège.  C’était le cas de "Comme des frères”. C’était aussi le cas d’un classique projeté dans le cadre du festival, « Itinéraire d’un enfant gâté » de Claude Lelouch. Et c’est le cas de ce nouveau film, un remake de la comédie mexicaine réalisée par Eugenio Derbez, « Ni repris ni échangé », tournée en 2013.  Mais dire que ce film est un remake est réducteur tant le réalisateur y apporte son style, son regard, son univers, sa sensibilité, sa bienveillance.

    Samuel, incarné par Omar Sy, vit sa vie sans attaches ni responsabilités, au bord de la mer sous le soleil du sud de la France, près des gens qu’il aime et avec qui il travaille sans trop se fatiguer. Jusqu’à ce qu’une de ses anciennes conquêtes, Kristin, (Clémence Poésy) lui laisse sur les bras un bébé de quelques mois, Gloria : sa fille ! Incapable de s’occuper d’un bébé et bien décidé à rendre l’enfant à sa mère, Samuel se précipite à Londres pour tenter de la retrouver, sans succès. 8 ans plus tard, alors que Samuel et Gloria ont fait leur vie à Londres et sont devenus inséparables, la mère de Gloria revient dans leur vie pour récupérer sa fille…

    Ce synopsis est là aussi un peu réducteur car il ne résume par la magie, la tendre drôlerie, et le rythme trépidant qui se dégagent des premières minutes qui vous happent, vous captivent, capturent  votre attention, pour ne plus vous lâcher jusqu’à la dernière seconde. Le film commence par une magnifique parabole de la peur et de la vie qui prend tout son sens dans les dernières minutes. Samuel nous entraîne ensuite dans son rythme de vie échevelé. Le charisme indéniable, le rire si singulier et communicatif qui emporterait le sérieux du plus acariâtre et stoïque des spectateurs, l’énergie folle déployée par Omar Sy font démarrer le film sur les chapeaux de roue. Ce qui marque aussi de prime abord, c’est l’élégance et le dynamisme de la réalisation (profondeur de champ, plans, décors, costumes et photographie travaillés avec soin) qui exacerbent le charme qui se dégage  du personnage principal et l’envoûtement quasi immédiat que le film opère sur le spectateur.

    A Londres (magnifiquement filmée, le voyage auquel il nous convie participant aussi du charme du film), nouvelle ambiance et nouveau voyage pour le spectateur, transporté avec Samuel dans une autre vi(ll)e, qui passe du soleil du sud à la pluie d’outre-Manche. L’empathie, pour ce grand enfant immature et insouciant (« On ne fait pas de gosse à un autre gosse » dit-il d’ailleurs à Kristin) soudain confronté à des responsabilités d’adulte et égaré dans une ville dont il ne parle pas (et ne parlera jamais vraiment) la langue, est immédiate. A Londres, il fait la connaissance de Bernie (formidable Antoine Bertrand, acteur québécois que nous avons notamment pu voir dans « Starbuck ») qui lui aussi tombe immédiatement sous le charme et va lui venir en aide. Judicieuse ellipse. Nous retrouvons alors Samuel devenu cascadeur pour le cinéma (Bernie est producteur) dont l’appartement ressemble à un parc d’attractions dans lequel tout est fait pour que la petite Gloria soit la reine des lieux  tout comme Roberto Benigni inventait un jeu pour permettre à son fils d’affronter l’horreur indicible, pour lui faire croire à ce doux mensonge : la vie est belle (dans le film éponyme).

    Avec le retour de la mère de Gloria, et une annonce que je vous laisse découvrir, le film se teinte peu à peu de couleurs plus dramatiques. Avec ces menaces qui planent, les scènes drôles et parfois aux frontières du burlesque gagnent encore en force tout comme les drames de la vie nous font savourer avec plus de vigueur et d’intensité ses moments de joie.

    La petite Gloria Colston qui incarne Gloria est d’une justesse remarquable et sidérante. Son personnage possède la maturité qui fait (apparemment) défaut à son père, et un charme aussi indéniable que ce dernier. Après Pierre Niney dans « Comme des frères » (ce dernier avait certes auparavant tourné dans le magnifique « J’aime regarder les filles » de Frédéric Louf mais c’est « Comme des frères » qui l’a fait connaître auprès du grand public, il ne serait d’ailleurs pas étonnant de le retrouver face à Omar Sy lors des prochains César, tant il le mérite à nouveau pour son rôle dans « Frantz » de François Ozon), Hugo Gélin est décidément aussi un remarquable découvreur et directeur d’acteurs. Chaque réplique est ciselée, sonne et touche juste.

    Ce film comme le précédent possède la beauté troublante et le charme renversant de ces êtres qui portent un masque d’insouciance pour dissimuler leurs fêlures et les blessures de l’existence, et qui n’en sont que plus touchants. Pour incarner ce masque de pudeur et de bienveillance, ce père qui aime sa fille inconditionnellement, il fallait un acteur exceptionnel et d’une sensibilité rare.  Omar Sy, après « Samba » et « Chocolat » (pour lequel il mérite aussi à mon  sens une nomination aux César, tant il y est remarquable) prouve la large palette de son talent et qu’il est un des acteurs les plus brillants de sa génération et surtout qu’il n’a pas fini de nous émouvoir et de nous surprendre.  Clémence Poésy  apporte de l’humanité à son personnage, si fragile, et qu’il n’était pas facile de défendre.

    Et comme dans les meilleures comédies anglaises avec lesquelles « Demain tout commence » peut rivaliser sans rougir, la BO contribue à cette magie. Nous la devons ici au compositeur américain Rob Simonsen  notamment auteur des BO de « 500 jours ensemble », « Foxcatcher », « The Spectacular Now » ou plus récemment de « Nerve ». Comme ses consœurs comédies dramatiques britanniques, je gage d’ailleurs que « Demain tout commence » fera rapidement partie de ces films jubilatoires et insidieusement mélancoliques que l’on ne peut s’empêcher de revoir chaque année, a fortiori au cœur de l’hiver.

    Avec « Comme des frères », le deuxième long-métrage d’Hugo Gélin en tant que réalisateur possède aussi en commun des personnages attachants,  une vitalité,  un montage et un scénario habiles et malins (qui multiplie les rebondissements qui toujours nous cueillent, tant pis pour les rabat-joie  que leur récurrence laissera de marbre), et sont finalement aussi l’un et l’autre de splendides métaphores du cinéma et des mensonges nécessaires qu’il nous raconte pour que la vie soit  moins âpre. Souvent, j’ai envie de dire aux frileux et timorés qui se laissent bercer par la vie, cette ensorceleuse, qui se laissent endormir même, à ceux qui ne mesurent pas à quel point elle peut être fourbe, imprévisible, brève, à quel point le simple fait d’être là avec ceux qui la partagent, est une chance inouïe, qu’il faut en saisir, enchanter, sublimer chaque seconde, et donner plus d’intensité à chacun de nos battements de cœur. Ce film en est l’éclatante et irréfutable démonstration.

    Alors prenez votre ticket pour ce tour de manège sans temps mort, cette magnifique histoire d’amour paternel, cet hymne à la vie et aux liens du cœur qui parfois priment sur ceux du sang, ce délicieux mensonge qui, lorsqu’il s’achèvera et délivrera ses derniers secrets, vous laissera KO, de gratitude, d’émotion, dont vous réaliserez que chaque seconde vous a rappelé à quel point la vie est belle. Malgré tout. Malgré les vicissitudes du destin. Un film qui bouleversera a fortiori ceux qui portent les cicatrices des blessures de la vie. J’en suis d’ailleurs sortie bouleversée. Littéralement. Chavirée d’émotions. Comme rarement. Mais aussi avec l’idée revigorante que « demain tout commence », le très beau titre inspiré d'une phrase de Bachelard que la grand-mère du cinéaste avait coutume de répéter. Et quel plus bel hommage à celle-ci et à cette phrase que ce film généreux, lumineux, tendre, drôle, au charme décidément irrésistible, à l’image de son duo d’acteurs principaux ! Sans aucun doute un des meilleurs films de l’année qui vous rappelle que la vie est le plus beau des risques et qui, croyez-moi, vous procurera une envie irrépressible d’empoigner et d’étreindre l’existence et ceux que vous aimez. Intensément. Follement. La magie du cinéma dans toute sa splendeur. Alors n’oubliez pas : demain, tout commence…

    CONCOURS

    Règlement: Envoyez vos réponses à inthemoodforfilmfestivals@gmail.com avec, pour intitulé de votre email,   "Concours - Demain tout commence", avant le 4 décembre 2016, à minuit. N'oubliez pas de joindre vos coordonnées pou l'envoi éventuel des places. Seuls les gagnants seront contactés, par email. Sélection parmi les réponses à la question n°1 en fonction des réponses à la question n°2.

    1. Qui sont les 4 acteurs sur la photo ci-dessous ? De quelle affiche de film cette image modifiée provient-elle ?

    affiche33.jpg

    2. Pourquoi voulez-vous voir ce film en particulier ?

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  • Concours - Pour les gourmets...

    En attendant de revenir au cinéma et à la littérature, je conseille fortement aux gourmets d'aller faire un petit tour sur mon site http://inthemoodforhotelsdeluxe.com (ou de cliquer sur la photo ci-dessous pour accéder directement au concours). Le dernier concours pourrait bien réveiller et réjouir vos papilles...

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  • Découvrez Spotern la nouvelle plateforme collaborative et créditez votre cagnotte de 5€ (offre pour les lecteurs du blog)

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    Voilà un concept incontestablement original qui plaira à tous ceux qui veulent retrouver les produits de leurs films et séries préférés. Cette plateforme communautaire est à la fois ludique, utile...et vous permettra même de gagner de l'argent. Vous avez toujours rêvé de vous offrir un objet ou un vêtement repérés au cinéma ? C'est désormais possible ! Vêtements, bijoux, accessoires, décoration, automobile, high tech, décoration...et même bientôt les lieux ! Plus aucun objet vu à l'écran ne vous échappera.

    Voilà donc un concept très "in the mood for cinema", c'est pourquoi je suis ravie d'offrir aux lecteurs de ce blog 5 euros à créditer sur leur compte.

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    Le concept du site est lui aussi très simple...mais il fallait y penser. D'autant plus que vous pouvez aussi contribuer! Le site fait ainsi fifty/fifty avec ses contributeurs leur permettant même de gagner de l'argent (moitié des commissions perçues sur chaque vente).

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    rechercher.png

    3/ Plusieurs résultats vous seront proposés par type de correspondance.

    4/ En un seul clic vous pourrez acheter l'objet sur un site marchand partenaire.

    acheter.png

     

    Deuxième option: vous souhaitez trouver un objet qui n'est pas encore référencé?

    1/Faites appel à la communauté en créant un "wanted". Par exemple, je viens d'en créer un pour le chapeau d'Alain Delon dans "Borsalino".

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    2/ Vous repérez un objet dans un film et une série et vous avez également trouvé la référence sur le site marchand sur lequel il est disponible, dans ce cas, vous pouvez créer un "spot"  et ainsi partager vos trouvailles avec  la communauté.  Une fois la commission perçue, Spotern vous en reversera ainsi 50% en créditant votre cagnotte.

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  • Concours - Gagnez un séjour pour 2 dans un splendide hôtel 5 étoiles en Bretagne

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    Avant de revenir à l'actualité cinématographique ( très chargée!) et avant un nouveau concours dans un hôtel 5 étoiles d'exception au Pays Basque (et mon article sur celui-ci), je vous propose aujourd'hui de remporter un séjour pour deux dans un splendide hôtel 5 étoiles en Bretagne dans un cadre idyllique, à Perros-Guirec. Vous pourrez aussi profiter du spa Nuxe de l'établissement. Pour en savoir plus sur ce lieu de rêve, et en attendant que je le teste à mon tour, découvrez le concours sur mon site Inthemoodforhotelsdeluxe.com ou cliquez ici pour accéder directement au concours. Et pour vous donner des envies d'ailleurs, quelques photos de l'établissement ci-dessous.

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  • Mode - Concours (3): gagnez un splendide bracelet

    Jamais deux sans trois. Un 3ème concours pour vous amuser ce week-end. Après un séjour dans un hôtel 5 étoiles en Bretagne, après un moment de rêve dans un hôtel 5 étoiles de Saint-Jean-de-Luz, je vous propose aussi de remporter un splendide bracelet discret, chic et élégant. Pour en savoir plus rendez-vous sur mon site http://inthemoodforhotelsdeluxe.com ou cliquez sur l'image ci-dessous pour accéder directement au concours. Quel rapport avec Saint-Tropez? Cliquez sur la photo vous dis-je!

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