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  • Le programme du Festival du Film Britannique de Dinard 2009: premiers éléments...

    dinard4.jpgIl y a quelques jours, je vous informais que parmi les films hors-compétition en avant-première  de ce 20ème Festival du Film Britannique de Dinard figureraient notamment "Triangle" de Christopher Smith dont vous pouvez voir le trailer en cliquant ici. et "Moon" de Duncan Jones (dont vous pouvez voir le trailer en cliquant ici).

    Nous savons désormais qui viendront s'ajouter à cette sélection:  THE CALLING de Jan Dunn avec Emily Beecham, Susannah York, Rita Tushingham, CRYING WITH LAUGHTER de Justin Molotnikov avec Stephen McCole, Malcolm Shields, Andrew Neil, Jo Hartley… et enfin IN THE LOOP de Armando Iannucci avec James Gandolfini, Tom Hollander (qui figurait dans le jury l'année où j'en faisais également partie et dont j'espère donc qu'il sera de nouveau présent cette année), Gina McKee…

    Je vous rappelle que vous pouvez toujours acquérir le  livre retraçant les 20 ans du Festival du Film Britannique de Dinard intitulé "Flashback" dans lequel j'ai eu le plaisir d'écrire et dans lequel vous pourrez notamment retrouver Jane Birkin, Ken Loach, Stephen Frears, Hugh Grant... (un livre que vous pouvez d'ores et déjà acheter par souscription, là) . Cliquez ici pour en savoir plus à ce sujet.

    Pour plus de renseignements, rendez-vous sur le site officiel du Festival du Film Britannique de Dinard et sur la Fan Page du Festival sur Facebook... et sur inthemoodforcinema.com qui vous tiendra régulièrement informés de la programmation!

    Dès demain, je vous reparle de Dinard...

    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL DU FILM BRITANNIQUE DE DINARD 2009 Pin it! 0 commentaire
  • Inthemoodforcinema.com en direct du Festival du Cinéma Américain de Deauville: j-7

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    Dans une semaine, le vendredi 4 septembre, à 19H30 débutera le 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville. Comme chaque année accréditée presse, présente au festival de l'ouverture à la clôture pour la 16ème année consécutive, j'aurai donc le plaisir de vous faire vivre ce festival sur inthemoodforcinema.com et évidemment sur inthemoodfordeauville.com, mon blog entièrement consacré à Deauville et cela, dès la veille du festival, jeudi 3 septembre, en direct de Deauville.

    Souvent confondu avec le site officiel du festival au regard des emails que je reçois et de l'erreur  de France 2 en ma faveur mais aussi de son grand nombre de visiteurs, le but d'inthemoodfordeauville.com est de vous apporter l'information la plus exhaustive possible sur ce festival.

     Vous pouvez d'ores et déjà y trouver toutes les informations pratiques (accréditations, transports, tous mes conseils d'hébergement et de restaurants etc), le programme avec les horaires des films, des premières critiques de films comme "500 jours ensemble" de Marc Webb, mes comptes rendus des éditions précèdentes du festival, des informations sur les médias présents à Deauville... et toutes les informations concernant le festival.

    Et à partir de vendredi de la semaine prochaine, en direct de Deauville, vous pourrez lire mes critiques des films présentés, des résumés des conférences de presse et de nombreux articles concernant ce 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville.

    Vous avez été très nombreux à participer au concours exceptionnel que j'organisais en partenariat avec Orange. 18 d'entre vous ont donc gagné des pass pour le Festival... même si malheureusement tout le monde n'a pu être satisfait. J'espère donc organiser prochainement de nouveau ce genre de partenariat.

    En attendant, je vous donne rendez-vous sur Inthemoodfordeauville.com pour suivre le Festival de Deauville en direct  de Deauville dès le jeudi 3 septembre et pour avoir toutes les informations sur le festival, dès à présent...

  • « L’homme qui en savait trop » d’Alfred Hitchcock (1956)

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    Au classement des réalisateurs dont j'ai revu les films le plus  grand nombre de fois, Hitchcock doit figurer en très bonne place avec quelques autres comme Sautet, Truffaut, Renoir, Allen... Hier soir la chaîne TCM diffusait « L'homme qui en savait trop », je n'ai pas résisté  à l'envie de le regarder une énième fois...

    En voyage au Maroc, le docteur Ben McKenna (James Stewart), sa femme Jo (Doris Day) et leur fils sont témoins de l'assassinat du Français Louis Bernard (Daniel Gélin). Avant de mourir, ce dernier avertit McKenna d'un futur assassinat  qui doit se produire à Londres. Mais le fils des McKenna est enlevé...

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    « L'homme qui en savait trop » est le remake de ... « L'homme qui en savait trop » réalisé par... Hitchcock en 1934. Dans les deux cas, la seconde partie se déroule à Londres, mais dans la première version le début se déroulait à St Moritz et non à Marrakech comme dans la version de 1956, lieu jugé sans doute plus exotique pour l'époque. Hitchcock a ainsi expliqué à François Truffaut la différence entre les deux versions : « Disons que la première version a été faite par un amateur de talent tandis que la seconde l'a été par un professionnel. »

    Même si je lui préfère « Les Enchaînés », « La mort aux trousses », « Fenêtre sur cour » et quelques autres films hitchcockiens, « L'homme qui en savait trop » n'en reste pas moins un excellent film avec quelques scènes de suspense magistrales, et notamment la séquence du concert de 8 minutes et 36 secondes à l'Albert Hall de Londres, véritablement haletante, grâce à l'alternance de plans entre Doris Day qui sait qu'un drame va se produire et dont l'angoisse va crescendo avec la musique, les cymbales (le spectateur sachant que le drame va se produire lors de leur retentissement) et le tueur qui ignore être épié. Un suspense fidèle à la définition d'Hitchcock selon laquelle il correspond à la complicité du public (par exemple en sachant qu'une bombe est là et va exploser), et qui diffère ainsi de la surprise.

    On retrouve bien sûr aussi la blonde hitchcockienne sous les traits de Doris Day dont c'est ici le premier rôle dramatique, on retrouve également l'histoire tant affectionnée par Hitchcock d'un homme ordinaire, voire naïf et innocent, à qui il arrive une histoire extraordinaire... et bien sûr l'inévitable apparition du cinéaste (sur le marché de la place Djemaa-el-Fna à Marrakech).  On retrouve encore les scènes d'escalier palpitantes qu'Hitchcock a utilisées dans plusieurs films et notamment dans « les Enchaînés » (sans doute la plus réussie).

    Le ton du film est très hollywoodien et commence même comme une comédie pour se transformer en vrai policier à suspense (et James Stewart est aussi juste en touriste américain peu à l'aise, voire ridicule, avec les coutumes marocaines, qu'en homme courageux déterminé à retrouver son fils quoiqu'il lui en coûte et quels que soient les risques). Si la première partie à Marrakech est plutôt exotique, c'est ensuite dans un Londres inquiétant que nous conduit Hitchcock, dans des ruelles sombres et désertes. Il rencontrera ainsi un certain Chappell peu avenant (Hitchcock s'est-il alors inspiré du nom du personnage de Michel Simon, Félix Chapel, dans « Drôle de drame » de Marcel Carné, datant de 1937  ou Carné s'est-il inspiré de la première version de « L'homme qui en savait trop » de 1934 si Chappell y figure également à moins qu'il ne s'agisse d'une simple coïncidence ?) avant de se rendre à Ambrose Chapel dans un quartier également particulièrement obscure.

    Comme toujours chez Hitchcock, le suspense se double d'une histoire d'amour à moins qu'il ne s'agisse ici de désamour, puisqu'on comprend que Jo a abandonné sa carrière pour suivre son mari qui, au début, la traite d'ailleurs davantage en patiente qu'en épouse, et qui les considère comme « un vieux couple ».

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    Aucune référence n'est faîte au contexte politique (le premier ministre qu'un de ses compatriotes veut faire assassiner n'a pas de pays nommé dans le film même si on devine qu'il s'agit de l'Union Soviétique, puisque nous sommes alors en pleine guerre froide), ce qui donne un caractère assez intemporel à l'intrigue ... bien que le film ait plus de cinquante ans. La maladresse et le charme de James Stewart, la voix envoûtante de Doris Day (qui interprète «  Que sera sera »- Whatever will be will be-, Oscar de la meilleure chanson de l'année), les mystères lumineux de Marrakech et ceux, plus obscurs, de Londres, la musique de l'indissociable Bernard Herrmann qui dirige ici le London Symphony Orchestra, un suspense évidemment haletant, le sens de la mise en scène d'Hitchcock toujours au service du scénario font de ce film un grand et passionnant divertissement que l'on revoit toujours avec autant de plaisir et que je ne peux que vivement vous recommander si vous ne l'avez pas encore vu (il repasse sur TCM, le dimanche 30 août, à 16H30)...

  • Dialoguez en direct avec le directeur de la programmation de la Cinémathèque

    cinémathèque2.jpgJe vous parle ici régulièrement de l'actualité de la Cinémathèque Française comme récemment avec la formidable cinematheque.jpgexposition consacrée à Jacques Tati ou avec le cycle Michael Mann pour lequel j'avais eu le plaisir de vous faire gagner quelques places.  C'est avec beaucoup d'impatience que nous attendons donc le programme de cette nouvelle saison. Pour faire connaître cette programmation 2009-2010, la Cinémathèque a choisi une formule originale en proposant un tchat avec le directeur de la programmation, Jean-François Rauger, le 1er septembre, à 16h sur http://www.cinematheque.fr . On nous annonce une très belle année cinéma, ce dont je ne doute pas au regard déjà de la très belle programmation de la saison précèdente. Je vous encourage donc vivement à participer à ce tchat! Vous pourrez dialoguer en direct sur le site de la Cinémathèque. Vous pouvez toutefois d'ores et déjà envoyer vos questions à: contact@cinematheque.fr .

    J'en profite pour vous rappeler que la Cinémathèque est également partenaire des "Nuits Américaines" du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2009.

    Liens:

    Site internet de la Cinémathèque

    La page de l'évènement sur Facebook

    La page de la Cinémathèque sur Facebook

     

  • Le programme du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2009(horaires des projections)

    Voici le programme provisoire du 35ème Festival du Cinéma
    Américain de  Deauville , au CID, sous réserve de modifications. 
     Je vous rappelle qu'inthemoodfordeauville.com vous fait gagner
    des pass pour le festival. Reste encore le pass du jeudi 10 à
     remporter  en participant au concours et très bientôt des pass
    pour le dernier  week end du festival (9 pass).
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    CID

    VENDREDI 4 SEPTEMBRE
    19h30 : Ouverture Officielle
    Concert de Julia Migenes
    THE TIME TRAVELER’S WIFE
    (1h47) - 1st

    SAMEDI 5 SEPTEMBRE
    11h30 : THE SEPTEMBER ISSUE (1h28) - Doc
    15h00 : THE TIME TRAVELER’S WIFE (1h47) - 1st
    18h00 : DISTRICT 9 (1h52) - 1st
    21h00 : JULIE & JULIA (2h03) - 1st

    DIMANCHE 6 SEPTEMBRE
    11h30 : WHEN YOU’RE STRANGE: A FILM ABOUT THE DOORS (1h25) - Doc
    15h00 : TAKING WOODSTOCK (Hôtel Woodstock) (2h) - 1st
    17h30 : 500 DAYS OF SUMMER (500 jours ensemble) (1h35) - 1st
    20h30 : ME AND ORSON WELLES (1h47) - 1st

    LUNDI 7 SEPTEMBRE
    15h00 : HARRISON, MONTGOMERY (1h35) - *
    17h30 : PERSONAL EFFECTS (1h50) - 1st
    20h30 : LIKE DANDELION DUST (1h40) - 1st

    MARDI 8 SEPTEMBRE
    15h00 : HUMPDAY (1h35) - *
    17h30 : GAMER (Ultimate Game) (1h35) - 1st
    20h30 : Hommage David Zucker, Jim Abrahams et Jerry Zucker
    TOP SECRET
    (1h30)

    MERCREDI 9 SEPTEMBRE
    17h30 : THE OPEN ROAD (1h31) - 1st
    20h30 : THE INFORMANT! (1h47) - 1st

    JEUDI 10 SEPTEMBRE
    15h00 : SIN NOMBRE (1h36) - *
    17h30 : Remise du Prix Littéraire
    WONDERFUL WORLD (1h29) - 1st
    20h30 :
    Hommage Robin Wright Penn
    THE PRIVATE LIVES OF PIPPA LEE
    (1h33) - 1st

    VENDREDI 11 SEPTEMBRE
    15h00 : PRECIOUS (1h49) - *
    17h30 : ENTRE NOS (1h21) - 1st
    20h30 : Hommage Andy Garcia
    CITY ISLAND
    (1h37) - 1st

    SAMEDI 12 SEPTEMBRE
    11h30 : THE GOOD HEART (1h36) - *
    15h00 : THE COVE (The Cove - La baie de la honte) (1h30) - Doc
    18h00 : BLACK DYNAMITE (1h27) - 1st
    21h00 : Cérémonie en l’honneur de Harrison Ford
    THE PROPOSAL (La proposition)
    (1h48) - 1st

    DIMANCHE 13 SEPTEMBRE
    11h00 : QU’UN SEUL TIENNE ET LES AUTRES SUIVRONT (1h59)
    Prix Michel d’Ornano 2009
    14h00 : JULIE & JULIA (2h03) - 1st
    18h30 : Cérémonie du Palmarès
    Grand Prix 2009



     Séances rouges : uniquement sur invitation
    1st : film de la section Première
    *: film de la section Compétition
    Doc : film de la section Les Docs de l’Oncle Sam

    Les autres films sont présentés dans le cadre des hommages.

  • Demain, ne manquez pas: "Un Prophète" de Jacques Audiard

    Si vous avez déjà vu "The masterpiece" "Inglourious Basterds" de Quentin Tarantino (que vous DEVEZ voir) dont vous pouvez retrouver ma critique en cliquant ici, demain précipitez-vous pour voir le grand film de Jacques Audiard "Un Prophète" (cliquez ici pour lire ma critique)... et Inthemoodforcinema.com vous recommande toujours "Partir" de Catherine Corsini et "Joueuse" de Caroline Bottaro .

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     J'en profite aussi pour vous rappeler que sur http://www.inthemoodfordeauville.com , chaque jour, j'ai le plaisir de vous faire gagner des pass pour le Festival du Cinéma Américain de Deauville. N'hésitez pas à tenter votre chance!
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  • « Avant le déluge » d’André Cayatte (1954)

    avantledeluge2.jpgAujourd'hui, je m'éloigne un peu de l'actualité cinématographique pour évoquer un film que j'ai découvert sur Ciné Classic cette semaine et que je vous recommande : « Avant le déluge », un drame d'André Cayatte de 1954 dans lequel quatre adolescents issus de la bourgeoisie se retrouvent en cour d'assises pour avoir tué un de leurs amis. En attendant le verdict, un flashback revient sur le déroulement des évènements, notamment à travers le regard de leurs parents. Nous sommes en 1950. La guerre de Corée fait rage et la tension internationale est à son comble.  Certains parlent de troisième guerre mondiale. A Lagny, dans la banlieue parisienne, cinq adolescents ont formé une bande unie. Autour de Liliane Noblet (Marina Vlady), fille d'un enseignant idéaliste (Bernard Blier), gravitent Philippe Boussard (Clément Thierry), dont le père, un spéculateur, a exporté frauduleusement ses capitaux, Jean (Jean Chabassol), fils d'un fonctionnaire mort en Indochine, Daniel Epstein (Rogier Coggio), dont la famille a disparu dans un camp de concentration et qui reçoit une confortable pension d'un oncle d'Amérique, et Richard Dutoit (Jacques Fayet), fils d'un musicien antisémite emprisonné à la Libération. Tous rêvent de partir sous les tropiques pour échapper à la guerre...

    André Cayatte était avocat, il plaidait contre la peine de mort depuis 1922, depuis que son cousin, nouvel aumônier de prison à Carcassonne, devait assister à la mort d'un condamné. Le jeune prêtre qui avait en vain supplié qu'on le déchargeât de cette mission s'effondra quand la tête tomba. Il en mourut, n'ayant pas supporté cet odieux spectacle. L'ensemble de l'œuvre de Cayatte sera ensuite un long plaidoyer pour une justice plus humaine... et « Avant le déluge » ne déroge pas à la règle.

    avantledeluge3.jpgParmi ses films les plus connus figurent « Nous sommes tous des assassins », « Le Miroir à deux faces »,  « Les Risques du métier », « Mourir d'aimer », « Verdict »... pour citer ceux que je vous recommande.  Parmi ses récompenses, un Ours d'or à Berlin en 1951, et un Lion d'or à Venise pour « Passage du Rhin », en 1960.

     "Si les gens de cinéma voient dans Cayatte un avocat, les gens de robe le prennent pour un cinéaste" selon François Truffaut. « Avant le déluge » pourrait peut-être réconcilier « gens de cinéma » et « gens de robe », ce film étant certes un plaidoyer et écrit comme tel mais aussi le film d'un vrai cinéaste.

    L'intérêt est d'abord historique, voire sociologique, nous replongeant dans cette tension, cette panique, cette sensation de fin du monde irrévocable, qui régnait  alors, desquelles découle le premier argument de la défense : ils ne savaient plus ce qu'ils faisaient dans cette atmosphère apocalyptique. Le déluge, c'est la menace de la guerre nucléaire qui perturbe les esprits mais c'est aussi tout ce qui précède le verdict après lequel plus rien ne sera pareil. Le deuxième argument de la défense : c'est de nous montrer des enfants (on insiste longuement sur leur jeune âge), davantage victimes de l'oppression ou de l'aveuglement parental que criminels. La mère de l'un l'emprisonne dans une existence morne plus qu'elle ne l'élève, lui reprochant de surcroît sa naissance (mais c'est elle qui finira en s'éloignant de la prison vue à travers les grilles du palais de justice, nous signifiant ainsi une autre prison, abstraite, dans laquelle elle s'est elle-même enfermée). Le père d'un autre ne cesse de marteler ses idées antisémites qui vont finir par influencer son fils. Le père d'un troisième, obsédé par ses affaires plus ou moins frauduleuses, ne s'aperçoit pas que sa femme le trompe avec son ami, elle-même aveuglée par son âge et son physique et par son amour pour cet être égoïste et méprisable etc.

    Si Cayatte, revêtant ici la robe d'avocat, laisse entendre que les enfants sont coupables sans être totalement responsables, il ne les épargne pourtant pas tous. Si Liliane est aveuglée par son amour pour Richard pour lequel elle serait prête à tout, c'est l'antisémitisme, la peur et la lâcheté qui conduisent deux d'entre eux au meurtre dans une scène d'ailleurs très réussie où,  l'un est vêtu d'une veste de cuir qui rappelle celles de la gestapo, et qui  empruntent ainsi aux nazis leurs abjectes méthodes, Cayatte démontrant ainsi de manière terrifiante et convaincante comment l'innocence peut basculer dans la barbarie sous d'ignobles prétextes.

    Si, à l'époque, dans « Les Cahiers du cinéma, André Bazin déplora  le manichéisme de ce film, la critique lui reprocha une noirceur excessive peu représentative de la société.

    Si le jeu de certains est certes un peu théâtral (d'autres en revanche sont remarquables comme Bernard Blier d'une justesse impressionnante), si certains personnages n'échappent en effet pas au manichéisme Cayatte conduit pourtant son film comme une démonstration implacable, lucide et cruelle, servie par d'excellents acteurs et dialogues (signés par lui-même et Charles Spaak) qui procurent à ce film un caractère tristement intemporel (on retrouve d'ailleurs des similitudes avec « L'Appât » de Bertrand Tavernier, les deux films étant d'ailleurs inspirés de faits divers).

    François Truffaut écrivit ainsi à propos d'André Cayatte : "C'est une chance que Cayatte ne s'attaque pas à la littérature ; il serait capable à l'écran d'acquitter Julien Sorel ; Emma Bovary en serait quitte pour la préventive et le petit Twist irait se faire rééduquer à Savigny".

    « Avant le déluge » a reçu le Prix international et la Mention spéciale au Festival de Cannes et plus de 2, 5 millions d'entrées.