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IN THE MOOD FOR CINEMA - Page 461

  • Victoires de la musique 2010: bonne chance à Archimède!

    victoires.jpg

    archimède.jpgUne fois n'est pas coutume: un peu de chauvinisme pour souhaiter bonne chance à l'excellent groupe Archimède (originaire de ma ville natale) et nommé dans la catégorie "Album révèlation de l'année".

    Les Victoires de la musique : à suivre ce soir sur France 2, à 20H50, et sur France Info.

    Les nommés aux Victoires de la musique 2010:

    - L'artiste interprète masculin de l'année

    Bénabar

    Benjamin Biolay

    Johnny Hallyday

    Marc Lavoine

     

    - L'artiste interprète féminine de l'année

    Charlotte Gainsbourg

    Emily Loizeau

    Maurane

    Olivia Ruiz

     

    - Le groupe ou l'artiste révélation du public de l'année

    Coeur de pirate

    Grégoire

    La Fouine

    Pony Pony Run Run

     

    - Le groupe ou l'artiste révélation scène de l'année

    Izïa

    Ariane Moffatt

    Revolver

    Shaka Ponk

     

    -L'album révélation de l'année

    Archimède d'Archimède

    Music For A While de Revolver

    Paint Your Face de Sliimy

    Tree Of Life de Yodelice

     

    - L'album de l'année

    La Superbe Benjamin Biolay

    I.R.M Charlotte Gainsbourg

    Mister Mystère M

    Welcome To The Magic World Of Captain Samouraï Flower Pascal Obispo

     

    - L'album rock de l'année

    Nico Teen Love B.B. Brunes

    La Musique-la matière Dominique A

    La République des Météors Indochine

    Izia Izïa

     

    - L'album de musiques urbaines de l'année

    Réel Kery James

    Crise de conscience Kool Shen

    Mes repères La Fouine

    L'Arme de paix Oxmo Puccino

     

    - L'album de musiques du monde de l'année

    Welcome To Mali Amadou et Mariam

    Nha Sentimento Cesaria Evora

    La différence Salif Keita

    Bonjour Rachid Taha

     

    - L'enregistrement de musiques électroniques ou dance de l'année

    Love 2 AIR

    Manual For A Successful Rioting Birdy Nam Nam

    One Love David Guetta

    In The Mood For Live Wax Tailor

     

    - La chanson originale de l'année

    La superbe Benjamin Biolay

    C'est dit Calogero

    Comme des enfants Coeur de Pirate

    Ca m'énerve Helmut Fritz

     

    - Le spectacle musical/la tournée/le concert de l'année

    Vincent Delerm à la Cigale, au Bataclan et en tournée

    Tour 66 Johnny Hallyday

    Meteor Tour Indochine

    M à la Cigale

     

    - Le vidéo-clip de l'année

    Les Affranchis Alexis HK

    Heaven Can Wait Charlotte Gainsbourg

    Elle panique Olivia Ruiz

    Ce que l'on s'aime Tryo

     

    - Le DVD musical de l'année

    Alain Bashung à l'Olympia Alain Bashung

    La tournée des roses et des orties Francis Cabrel

    Daho Pleyel Paris Etienne Daho

    23 janvier-18 juillet 2009 Vincent Delerm

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  • Prix de la jeunesse 2010: partez au Festival de Cannes!

    C'est grâce au Prix de la jeunesse, il y a 10 ans déjà, que j'ai eu la chance d'être accréditée au Festival de Cannes pour la première fois, une magnifique expérience cinématographique et personnelle suite à laquelle, chaque année, quoiqu'il arrive, je suis retournée au Festival de Cannes. Il s'agissait alors d'envoyer 3 critiques de films, une lettre de motivation et un CV au Centre Régional d'Information Jeunesse de sa Région. Les seules informations que j'ai pu trouver cette année figuraient sur le site de la région Midi-Pyrénées. Si quelqu'un a d'autres informations sur les modalités de sélection pour 2010, envoyez-les moi à inthemoodforcinema@gmail.com et je publierai un article sur le blog.

    bannierecannes.jpg

    Vous avez entre 18 et 25 ans? Vous aussi rêvez de vivre au coeur du plus grand Festival de cinéma au monde? Alors il vous reste encore quelques jours pour envoyer votre candidature! Bonne chance! (Je vous rappelle au passage que vous pourrez suivre le Festival de Cannes en direct sur mon blog "In the mood for Cannes" de l'ouverture à la clôture, comme chaque année, et que vous pouvez déjà trouver sur ce blog de nombreuses informations concernant le festival).

    logo

    Le "Prix de la Jeunesse" créé en 1982 et soutenu par le festival de Cannes est remis chaque année par un jury-jeunes composé de 7 jeunes de 18 à 25 ans invités par le Haut Commissaire à la jeunesse.

    Il est décerné à un film choisi parmi les deux sélections officielles du Festival de Cannes : "la Compétition" et "Un certain regard".

     

     

    Festival de Cannes du 12 au 23 mai 2010Vous avez entre 18 et 24 ans, êtes passionné de cinéma et avez envie de vivre le festival de Cannes de l'intérieur en tant que membre d'un jury, alors déposez votre candidature.

    Le Haut Commissaire vous invitera peut-être pendant le Festival de Cannes du 11 au 24 Mai 2010.

     Conditions :

    - Avoir entre 18 et 25 ans (maximum au 15 mars 2010)

    - Renseigner le dossier de candidature accompagné d'un CV et d'une lettre de motivation

    - Avoir les capacités nécessaires pour prendre sa place dans une démarche collective, pour s'exprimer et argumenter en tant que membre d'un jury

    - S'investir pleinement dans cette fonction

    - Etre totalement disponible du 11 au 24 Mai inclus.

     

    Sélection :

    La Direction Régionale de la Jeunesse, des sports et de la Cohésion Sociale Midi-Pyrénées ainsi que le CRIJ sélectionneront un candidat parmi tous les dossiers de Midi-Pyrénées.

    Les 7 jurés qui composeront le 29ème jury-jeunes lors du festival de Cannes seront choisis parmi les jeunes retenus au niveau régional , fin Mars, par un comité de sélection national à Paris.

    Les 7 jurés seront informés début Avril.

     

    Récompense :

    - Les jurés seront integralement pris en charge par le Ministère pendant la durée du Festival : hébergement, repas, transport.

    - Les jurés recevront les accréditations leur permettant de circuler à l'intérieur du festival, de participer à des projections et à la vie du festival.

    Les dossiers sont à retourner :

    au CRIJ

    17 rue de Metz - 31000 Toulouse

    dans une envelopppe à l'attention de Claire Lassagne / Festival de Cannes

    ou à la DRJCS (Direction Régionale de la jeunesse et de la Cohésion Sociale)

    5 rue du pont Montaudran
    BP 7009
    31068 Toulouse cedex 7

    dans une envelopppe à l'attention de Philippe Maleskevich / Festival de Cannes

    AVANT LE 12 MARS / 12HEURES. Aucune dérogation possible, les dossiers repartant à Paris en fin d'après-midi.

    Site du festival de Cannes : http://www.festival-cannes.com/fr

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  • Vidéos: Marion Cotillard aux César et en Lady Dior

    3-1-2010_011.jpgMarion Cotillard, égérie de la marque Dior, est l'heroïne de ce clip réalisé par Jonas Akerlund.  Elle y chante une composition du groupe de rock Franz Ferdinand, The Eyes Of Mars. Après La Môme et Nine, Marion Cotillard et la musique semblent désormais indissociales. Que pensez-vous de ce clip?

    En bonus, sous le clip, mes vidéos inédites de Marion Cotillard aux César 2010.

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  • "Bus palladium" de Christopher Thompson: bande-annonce, clip et critique du film

    buspalladium.jpgJe vous parlais il y a quelques jours de "Bus Palladium" , le premier film en tant que réalisateur de Christopher Thompson (cliquez ici pour lire ma critique du film). Je vous propose aujourd'hui, ci-dessous, la bande annonce et le clip du groupe Lust (nom du groupe dans le film.)

     

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  • "Walkyrie" de Bryan Singer, ce soir, à 20H50 sur Canal+: critique du film

    Ce soir, je vous recommande "Walkyrie" de Bryan Singer, à 20H50, sur Canal +. Retrouvez ma critique du film, ci-dessous.

    walkyriebn.jpg

    Walkyrie. Du nom de la musique de Wagner qu’Hitler appréciait. Du nom de ce plan national d’urgence élaboré par Hitler lui-même pour protéger l’intégrité du régime en cas d’émeute ou de tentative d’assassinat de ce dernier afin que les réservistes prennent alors le contrôle des infrastructures étatiques centrales jusqu’à ce que l’ordre soit rétabli. Et surtout du nom de l’opération mise au point par la Résistance allemande pour éliminer le Führer et s’emparer du pouvoir.

    Pour le colonel Stauffenberg (Tom Cruise), inquiet de voir Hitler précipiter l’Allemagne et l’Europe dans le chaos, il n’y a que deux possibilités : servir l’Allemagne ou servir Hitler. En 1942, il tente de convaincre plusieurs officiers supérieurs de la nécessité de renverser Hitler. Un an plus tard, alors qu’il se remet de ses blessures de guerre (il a perdu l’usage d’une main et d’un œil, ce qui le contraindra à porter constamment un bandeau qu’il retirera à certaines occasions notamment lorsqu’il rencontrera Hitler), il rejoint la résistance allemande pour mettre au point l’Opération Walkyrie destinée à tuer Hitler et à ce que ses opposants de la résistance allemande puissent s’emparer du pouvoir, d’abord en modifiant secrètement le plan walkyrie afin de pouvoir ensuite, après avoir fait croire que le cercle intime d’Hitler avait tué le Führer, provoquer la chute du régime nazi. C’est à lui, Claus von Stauffenberg, que  reviendra cette périlleuse et historique mission de tuer Hitler…

     S’emparer d’un sujet comme celui-ci nécessitait de relever plusieurs défis. D’abord comment maintenir constamment l’intérêt du spectateur qui sait pertinemment qu’Hitler n’est pas mort assassiné le 20 juillet 1944 mais qu’il s’est suicidé dans son bunker le 30 avril 1945  et donc que l’opération Walkyrie fut un échec ? Comment maintenir l’attention du spectateur qui connaît donc d’avance le dénouement de l’opération ? Comment traiter cette histoire vraie et méconnue sans tomber dans l’outrance mélodramatique ? Comment aborder la résistance allemande et cette période sans tomber dans le manichéisme ?

    A mon avis, le premier défi, de taille, est le plus brillamment rempli. Pas une seconde, alors que l’échec de l’opération Walkyrie était connu, mon intérêt ne s’est relâché. La mise en scène (à qui certains ont reproché son caractère appliqué et sans âme) s’efface intelligemment devant son sujet,  le montage mais surtout la musique (notamment les bombardements en même temps que la musique de « la Chevauchée des Valkyries » de Wagner ) et les sons sont d’une efficacité redoutable pour nous impliquer dans la mission de Stauffenberg  (le scénario est construit de telle sorte que nous voyons presque tout selon son point de vue) et pour créer un suspense haletant.  Ainsi, on a beau savoir que l’opération va échouer, lorsqu’est évoquée la possibilité que Mussolini assiste aussi à la réunion lors de laquelle doit avoir lieu l’attentat, une seconde, l’éclair de satisfaction dans l’œil de Stauffenberg nous convainc, malgré tout, d’y croire, et que les deux dictateurs vont périr à cet instant. Impossible de ne pas penser à quel point la marche de l’Histoire en aurait été modifiée, combien de morts auraient alors été épargnés…

     Certains ont aussi reproché au film son absence d’émotion, ce qui est, au contraire, selon moi, un atout majeur. Les relations entre les personnages ne sont en effet traités que dans la mesure où elles influent sur l’opération Walkyrie et les personnages secondaires ne sont là que pour expliciter cette opération,  la manière dont ils vont l’aider ou la contrer. Cette sobriété (au contraire du son, emphatique) sied parfaitement au sujet, aux enjeux qui se nouent, à cette tragique ironie de l’Histoire qui a fait échouer l’opération. La photographie épouse la sobriété de la réalisation, son clair-obscur étant terni de temps à autre par ce rouge terrifiant du drapeau nazi sur lequel débute d’ailleurs le film. Tom Cruise a aussi eu la bonne idée, ou du moins peut-être la lui a-t-on soufflée, de n’en pas faire trop. Tout cela contribue donc au contraire à la force émotionnelle du film parce qu’elle n’est pas forcée, pas dictée, parce que, si elle l’avait été, elle aurait alors été indécente, en contradiction même avec le sujet.

     L’intérêt principal de ce film est enfin d’avoir mis en lumière cette opération Walkyrie, évènement le plus marquant de la Résistance allemande au nazisme et donc de rendre hommage à cette même résistance, à une partie de la population qui s’est insurgée contre l’abjection et la barbarie. L’héroïsme de ces résistants réside d’ailleurs autant dans les actes spectaculaires comme la tentative d’attentat que dans des actes qui le sont a priori moins mais tout aussi courageux et emblématiques au sein de ce régime fou et infiniment intolérant comme le refus de Stauffenberg de saluer Hitler ou  la manière dont il le fera finalement et que je vous laisse découvrir.

     Détail qui a son importance : a langue (le film est en Anglais , ce qui va de soi pour un film américain, mais ce qui entrave néanmoins fortement la crédibilité notamment lors d’une scène clef où Goebbels reçoit un coup de fil d’Hitler destiné à prouver qu’il est en vie , lequel Hitler parle avec un fort accent américain et une voix bien juvénile) m’a, il est vrai, aussi dérangée mais pas suffisamment pour que ce film, particulièrement instructif et efficace, ne fasse pas partie de ceux qu’In the mood for cinema vous recommande cette année.

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  • "La Rafle" (critique du film et vidéos de la réalisatrice Rose Bosch): au-delà du cinéma...

    Je vous ai déjà parlé de "La Rafle" lors de l'avant-première au siège de Gaumont, il y a quelques semaines, et je vous en parlerai à nouveau d'ici sa sortie, mercredi 10 mars prochain, simplement parce que je pense qu'un film comme celui-là est au-delà du cinéma, au-delà de ses qualités ou défauts (et je n'ai d'ailleurs pas dit qu'il en était dépourvu), qu'il est simplement nécessaire et les révoltants, incultes et odieux commentaires antisémites récemment retrouvés suite à ma critique ne font que me renforcer dans cette idée...

    Retrouvez ci-dessous, ma critique du film, la vidéo de la réalisatrice Rose Bosch avant la projection ainsi que le récit de Joseph Weismann dont l'histoire est retracée dans le film.

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    Il y a une dizaine de jours, un irresponsable politique ou pseudo se gargarisait de ce qu'il considérait être comme une bonne plaisanterie à propos d'une salle trop exigüe pour son meeting : « La prochaine fois, on prendre le Vel d'Hiv » se réjouissait-il béatement. Scandalisée, je me suis dit que des politiques, eux responsables, allaient réagir. Rien. Alors, bien sûr, on peut toujours se dire qu'ils ont préféré ne pas s'abaisser à répondre à la provocation mais quand la provocation méprise l'horreur innommable et la mémoire de ceux qui l'ont vécue,  je pense qu'il est coupable de ne pas réagir et qu'on s'élève au contraire à le faire. Là aussi, là déjà commence peut-être le devoir de mémoire, en ne laissant pas souiller un passé déjà tellement mis à mal, en ne laissant pas passer pour plaisanterie, certes déjà affligeante, pour ce  qui est beaucoup plus : une négation abjecte de l'Histoire comme c'était le cas ici ou une ignorance de l'Histoire, comme cela risque d'être souvent le cas si on ne fait rien pour que cette mémoire demeure vive. C'est pour cette raison qu'un film comme « La Rafle », indépendamment de ses qualités et de ses défauts cinématographiques me semble avant tout nécessaire, même indispensable.

    Rose Bosch, ancienne journaliste d'investigation, a donc décidé de réaliser un film sur la Rafle du Vel d'Hiv, un projet qu'elle porte depuis 5 ans.

    Eté 1942. 16 et 17 juillet. Joseph a 11 ans et, comme  13000 autres juifs, ils sera raflé et emmené au Vélodrome d'Hiver. Entre le Vel d'Hiv et le camp de Beaune-La-Rolande, de Vichy à la terrasse du Berghof, « La Rafle » suit les destins réels des victimes et des bourreaux. Tous les personnages du film ont existé, d'Annette (Mélanie Laurent, meilleure que jamais), l'infirmière dans le film qui, assistante sociale de la Croix rouge dans la réalité, sera reconnue comme Juste, à Jo (Joseph Weismann dans la réalité -voir son témoignage poignant en bas de cet article-), arrêté avec toute sa famille.

     Rose Bosch, avec l'aide de Serge Klarsfeld est entrée en contact avec trois témoins encore vivants : l'un des pompiers du Vel d'Hiv, Joseph Weismann et Anna Traube. Tous les faits et « anecdotes » du film sont véridiques.

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    On se doute de la difficulté, de l'investissement, de l'engagement même quand on décide de traiter un tel sujet qui dépasse largement le cadre cinématographique...  Comment dire l'indicible ? Comment représenter l'inconcevable ? Comment faire comprendre l'incompréhensible ?   Comment représenter ce qui n'est pas envisageable ?

    Malgré tout, cela demeure du cinéma, il fallait donc choisir un point de vue qui revêt ici une importance d'autant plus cruciale qu'il devait être au service de la vérité historique et du devoir de mémoire. Celui de Rose Bosch a été de privilégier le hors-champ et le point de vue des enfants. Un parti pris intéressant pour tenter de nous faire appréhender l'inimaginable. Les personnages disparaissent. Brutalement. Choc fracassant et violent.  On ne sait rien ou presque de ce qu'ils adviennent comme c'était le cas à l'époque pour ces familles et ces pères de familles (très juste Gad Elmaleh) qui ne pouvaient imaginer l'impensable et l'insoutenable. Ils s'évanouissent dans un effroyable silence. Représenter l'horreur aurait de toute façon été en-deçà et infidèle à la réalité.

    L'innocence des enfants, leur ignorance de ce qui se passe renforce encore la brutalité, l'inhumanité mais aussi l'absurdité de cette tragédie d'autant que les jeunes acteurs sont tous remarquables. La promiscuité, la contagion, la terreur, les suicides qui furent la réalité du Vel d'Hiv sont là aussi essentiellement hors-champ. Tout cela est en partie invisible comme cela était incompréhensible pour ceux qui vivaient cette tragédie, a fortiori les enfants.

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    Les scènes de rafle, le déchirement des enfants séparés de leurs parents sont bouleversantes. Cette impression d'urgence, de chaos et de folie est renforcée par la caméra à l'épaule et contraste avec les scènes qui précèdent dans un Montmartre où résonnent des airs joyeux. Ces différences de dispositifs de filmage permettent aussi de bien saisir les contrastes révoltants, entre Hitler qui se goinfrait au Berghof  tandis qu'au Vel d'Hiv on ne mangeait pas à sa faim, entre Bousquet et/ou Pétain et/ou Laval qui discutaient tranquillement de milliers de vies envoyées à la mort comme d'une vulgaire question pratique et ceux qui luttaient pour vivre.

    Mais « La Rafle » c'est aussi le parti pris d'évoquer la collaboration française que l'on a si longtemps minimisé, et en particulier celle qui a conduit au Vel d'Hiv, un Vel d'Hiv méticuleusement préparé et planifié dont la contrepartie pour Vichy était notamment le contrôle de la police française. Une rafle réalisée par des fonctionnaires de police français. 7000 hommes y ont ainsi participé. Mais Rose Bosch a aussi choisi de rendre hommage aux Justes, notamment à travers le personnage de l'infirmière Annette, de montrer que l'humanité et l'inhumanité ont, l'une et l'autre, dévoilé leurs visages extrêmes. S'il ne faut pas oublier la responsabilité de la France, il ne faut pas oublier non plus que sur 25000 juifs qui étaient destinés au Vel d'Hiv et qui figuraient sur les fichiers de la préfecture, 12000 furent sauvés, sans doute avec l'aide d'autres Français.

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    Le seul vrai bémol concerne la musique excessive (en particulier à la fin) et redondante et surtout inutile quand le sujet comme celui-ci se suffit à lui-même, un bémol qui reflète la difficulté des choix quand on décide de traiter des faits réels par la fiction. La musique vient alors ajouter un élément de fiction supplémentaire, presque en contradiction avec le parti pris de la cinéaste (même défaut ou en tout cas même choix que dans « La Môme »- dont Ilan Goldman est aussi scénariste- qui force l'émotion là où elle surgit d'elle-même).  De même, les scènes  de « ceux qui ont orchestré » sont filmées et jouées avec trop d'emphase, le dispositif cinématographique venant s'ajouter à des scènes en elles-mêmes grandiloquentes et démentes de ces destins de milliers d'êtres humains décidés presque avec désinvolture par des criminels autour d'une table.

    Un film qui n'en demeure pas moins indispensable car pédagogique (et qui, je pense, nécessite d'être vu dans les écoles mais avec beaucoup d'explications pour l'accompagner, pour expliquer ce hors-champ invisible et tu), évidemment poignant, notamment grâce à une excellente distribution (même Jean Reno, dans un contre-emploi).

    Un film à l'issue de la projection duquel résonne un assourdissant silence mais qui a le grand mérite de donner de la voix à ceux qui se sont opposés mais aussi à  des responsabilités trop longtemps tues et occultées. La responsabilité de la France dans la Shoah ne fut ainsi officiellement reconnue qu'en 1995, soit 50 ans après la fin de la guerre !

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     Pour que plus personne ne puisse dire ou même laisser dire la moindre « plaisanterie » sur le Vel d'Hiv.  Pour que plus personne n'ignore ce que fut La Rafle du Vel d'Hiv. Pour que plus personne n'ignore ou ne méprise ceux qui l'ont planifié, ceux qui en ont été les victimes et ceux qui s'y sont opposés.

    En complément, je vous conseillerais :

    « Monsieur Klein »  de Joseph Losey, démonstration implacable de l'absurdité effroyable de l'holocauste et en particulier du Vel d'Hiv. Ainsi que « La liste de Schindler », l'incontournable chef d'œuvre  de Spielberg. Evidemment « Le Dictateur » de Chaplin,  « Le Chagrin et La Pitié » de Marcel Ophüls, « Au revoir les enfants » de Louis Malle, « Nuit et brouillard » d'Alain Resnais,  La vie est belle de Roberto Benigni. « Le Pianiste » de Roman Polanski.  Sur la Résistance :  « L'armée des ombres » de Jean-Pierre Melville

     Vidéos de la présentation du film par sa réalisatrice Rose Bosch:

    Sortie en salles : le 10 mars

      J'ai également retrouvé ce texte de Joseph Weismann, un témoignage bouleversant sur la Rafle du Vel d'Hiv. Cliquez sur "lire la suite" pour le lire.

    Lire la suite

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  • Inthemoodforcinema en direct du Festival du Film Asiatique de Deauville 2010

    festivaldeauville2010.jpgAprès avoir un temps hésité entre le Forum International Cinéma et Littérature de Monaco et le Festival du Film Asiatique de Deauville qui, cette année, se déroulent en même temps, j'ai décidé de rester fidèle à Deauville et d'assister, à nouveau, au Festival du Film Asiatique.

     Vous pourrez donc me suivre quotidiennement en direct de Deauville (sur "In the mood for cinema" et sur "In the mood for Deauville") à partir de jeudi prochain et jusqu'à lundi.

    Je suis par ailleurs ravie d'avoir permis à une dizaine d'entre vous de remporter des pass pour ce Festival ainsi qu'à deux heureux élus d'avoir remporté un séjour exceptionnel à l'hôtel du golf.

     Rendez-vous sur mon blog entièrement consacré aux festivals deauvillais "In the mood for Deauville" pour connaître le programme en détails et sur le site officiel du festival.

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