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  • Critique- "Le petite Lieutenant" de Xavier Beauvois (à ne pas manquer, demain, sur France 2)

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    Alors que Xavier Beauvois fait figure de favori pour "Des hommes et des dieux" pour les Césars 2011, alors que je vous parlais la semaine dernière de la master class de Nathalie Baye (dont vous pouvez retrouver toutes mes vidéos en cliquant ici et un premier extrait en bas de cet article) qui reçut d'ailleurs le César de la meilleure actrice pour ce film en 2006, je vous le recommande vivement, demain soir, à 20H35, sur France 2.

    A l’image de ce petit lieutenant (Jalil Lespert) lorsqu’il entre à la 2ème division de police judiciaire et dont Xavier Beauvois trace le portrait, c’est avec enthousiasme que je suis entrée dans la salle de cinéma. C’est donc avec la même stupeur que lui que je me suis retrouvée plongée dans cet univers âpre, filmé sans démagogie ni complaisance. Le contraste n’en était que plus saisissant. Quelques minutes à peine après le début du film, après la parade en uniforme, impeccable, rectiligne, mécanique, institutionnelle, la réalité reprend ses droits, imparfaite, chaotique car humaine et donc faillible, aussi.

    Les failles sont d’abord celles de Caroline Vaudieu, (Nathalie Baye) qui revient dans ce service qu’elle avait abandonnée trois ans auparavant, pour cause d’alcoolisme. Peu à peu des liens vont se tisser entre cette femme qui a perdu son enfant et ce jeune homme à l’enthousiasme juvénile. Xavier Beauvois aime et connaît le cinéma et cela se voit, se montre même, un peu trop. A dessein nous l’avons compris. Son petit lieutenant et ses collègues sont en effet imprégnés par le cinéma comme nous le (dé)montrent les affiches qui décorent les murs du commissariat , une affiche différente à chaque fois ou presque : le convoyeur, Seven, Il était une fois en Amérique, les 400 coups, Podium. A croire que les policiers de la PJ ont raté leur vocation d’exploitants. Derrière le petit lieutenant, on reconnaît même une photo du Clan des Siciliens. Tout cela pour insister sur ce que le Petit Lieutenant dira lui-même, c’est à cause des films qu’il a voulu faire ce métier, pour conduire avec un gyrophare et se sentir invulnérable aussi apparemment. Seulement voilà, la réalité, c’est tout sauf du cinéma aseptisé et manichéen, c’est tout sauf cet idéal magnifié par le prisme d’un grand écran qui mythifie ceux qu’ils immortalisent. La réalité (la mortalité même) ne se divise pas en deux, non, elle se dissèque comme ce corps entre les mains du médecin légiste dont un son déchirant nous fait comprendre le terrible labeur, et nous poursuivra longtemps. Le bruit déchirant de la confrontation à la réalité.

    Réalité, réalisme : leitmotiv de ce film qui semble même emprunter à Depardon l’effroyable réalité de Faits divers. Beauvois fait même tourné un vrai SDF et s’est longuement documenté avant de réaliser son film, ce qui contribue à lui donner cet aspect documentaire. Ici les (anti) héros meurent, pleurent, faillissent. Depardon beaucoup plus que 36, quai des Orfèvres donc, dont ce film est presque le contraire, dans son recours à la musique notamment, celle-ci étant aussi omniprésente, voire omnisciente dans l’un, qu’elle est absente dans l’autre. L’alcool aussi, est aussi omniscient que l’était la musique dans le film précédemment évoquée. Peut-être trop. Pour nous faire comprendre les fêlures, les failles, encore, la réalité avec laquelle il faut composer.

    Malgré cet aspect didactique quelque peu agaçant, Le petit Lieutenant n’en reste pas moins un constat, une radiographie d’une implacable lucidité dans laquelle Nathalie Baye excelle, son regard ou l’inflexion de sa voix laissant entrevoir en une fraction de seconde les brisures de son existence derrière cette force de façade. D’ailleurs, encore une fois, c’est surtout à ces fêlures que s’est intéressé Beauvois , bien loin des films policiers initiateurs de la vocation du petit Lieutenant. Ce petit Lieutenant c’est Jalil Laspert qui n’a pas fini de nous démontrer l’infinitude des nuances de ses ressources humaines depuis le film éponyme. Bref, un film d’une poignante âpreté, parfois un peu trop didactique, un didactisme que la composition incroyable de ses interprètes principaux (N.Baye, J.Lespert mais également R.Zem) nous fait finalement occulter.

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  • Concours- Gagnez votre place pour la projection privée vip de "Sex friends" et des sets de voyage

    Une fois n'est pas coutume, ce concours est réservé aux lectrices du blog à qui je  propose  deux cadeaux plutôt réjouissants (grâce à Blogbang et Paramount Pictures France) dont pourront bénéficier deux d'entre vous, le 8 février 2011, à Paris (à 20H).

    Ces deux lectrices recevront chacune un pack comprenant:

    A gagner:  1 invitation pour la soirée Wi-Filles (pour en savoir plus à ce sujet rendez-vous sur le blog Wi-filles) avec la projection VIP de la comédie romantique de la Saint-Valentin 2011 (en salles le 16 février 2011)  "Sex friends" ainsi qu'un set de voyage d’une valeur de 50 euros TTC.

    Synopsis du film:  Sex Friends (Titre original : No Strings Attached) . Réalisé par Ivan Reitman - Avec Natalie Portman, Ashton Kutcher, Kevin Kline

    Entre « sex friends », il faut respecter quelques règles de base :
    Ne jamais s'attacher…. Ne jamais dîner en tête à tête.
    Partir avant le petit-déjeuner…. Et surtout, ne jamais tomber amoureux !
    Est-ce bien clair pour Emma (Natalie Portman) et Adam (Ashton Kutcher)? 

     

     


    Liens: Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site officiel du film "Sex friends" et sur sa page Facebook. 

    Concours: Vous avez jusqu'au jeudi 3 février 2011 à minuit pour participer en n'oubliant pas de laisser vos nom, prénom, email et adresse postale à inthemoodforcinema@gmail.com avec pour intitulé de l'email "Concours sex friends". Pour être l'une des deux heureuses élues, dîtes-moi:

    1. Quelle est votre comédie romantique préférée et pourquoi?

    2. Pourquoi désirez-vous découvrir celle-ci en particulier?


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  • Concours - Gagnez 5 pass permanents pour le Festival des créations audiovisuelles de Luchon 2011

    télévision,concours,festival,luchonVous n'êtes pas sans avoir entendu parler du Festival des créations audiovisuelles de Luchon dont ce sera cette année le 13ème édition. Au coeur des Pyrénées et de l'hiver, début février (cette année du 9 au 13), c'est un festival de référence pour le monde des professionnels français et espagnols, pour les médias spécialisés et généralistes et pour le public.

    Le jury sera cette année présidé par Zabou Breitman.

    Le concept est de promouvoir l’excellence de la fiction française en présentant en avant-première les meilleures créations de la télévision pour la saison à venir mais aussi en médiatisant, promouvant ces programmes et leurs acteurs. Le festival réunit ainsi de manière cordiale mais efficace les professionnels de l’audiovisuel (les chaines, les producteurs, les réalisateurs, les scénaristes ….. ) aussi bien pour des tables rondes (master class, conférences, ateliers de scénarios...), des rendez-vous de travail, que pour des ballades à ski .Un coup de projecteur chaque année met en lumière une télévision étrangère. Enfin, dans le cadre de la compétition, les meilleures œuvres sont récompensées par un Jury de professionnels. A voir également la section de courts-métrages, ou de programmes web et tv. Parmi les fictions en compétition: "Accusé Mendès France", "E-love", "Isabelle disparue", "Joseph l'Insoumis", "Le temps du silence", "Louis XI, le pouvoir fracassé", "V comme Vian"...dans la catégorie fictions unitaires. Dans la catégorie "Séries": "Hard", "Les beaux mecs"... Pour connaître le programme complet, rendez-vous sur le site officiel du Festival de Luchon et sur sa page Facebook.

    Bref, une sélection pour tous les goûts qui vous donnera un large aperçu des créations audiovisuelles françaises et j'avoue que j'y serais allée avec plaisir si j'en avais eu la possibilité. Donc profitez-en puisque je vous donne cette chance, en vous offrant l'accréditation permanente, en partenariat avec Orange.

    Concours: Pour faire partie des 5 heureux élus, dîtes-moi  par email à inthemoodforcinema@gmail.com, avec pour intitulé de votre email "Concours Luchon" , avant le 4 février 2011, et en n'oubliant pas de joindre vos coordonnées:

    1. Quel téléfilm a reçu le prix du public 2010?

    2. Qui a reçu le prix du meilleur scénario décerné par le jury de professionnels, l'an passé?

    3. Quel grand cinéaste présidait le jury de professionnels l'an passé?

    4. En une phrase ou en une page, pour départager les gagnants, pourquoi souhaitez-vous assister à ce festival?

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  • "Hors-la-loi" de Rachid Bouchareb, en lice pour l'Oscar du meilleur film étranger

    cinéma,hors-la-loi,rachid bouchareb,bernard blancan,oscarJe vous avais déjà fait part de mon enthousiasme pour ce film lors de sa projection cannoise qui avait donné lieu à une polémique sans fondement. Je me réjouis donc d'autant plus que "Hors-la-loi" fasse partie des finalistes concourant pour l'Oscar du meilleur film étranger, pour l'Algérie  (avec "Biutiful" d’Alejandro Gonzales Innaritu (Mexique), "Revenge" de Susanne Bier (Danemark), "Incendies" de Denis Villeneuve (Canada), "Canine" de Yorgos Lanthimos (Grèce). Des films qui ont en commun leur noirceur et leur âpreté mais aussi des scénarii brillants et une réalisation très maîtrisée. Le choix sera sans doute cornélien pour les membres de l'Académie même si vous aurez compris vers quel film va ma préférence même si cette sélection constitue d'ores et déjà une belle revanche et victoire pour le film de Rachid Bouchareb. Fin du suspense le 27 février.  En attendant retrouvez, ci-dessous, mon dossier spécial consacré au film avec ma critique du film publiée suite à la projection cannoise en mai dernier, mon interview de Bernard Blancan et le compte rendu de la conférence de presse cannoise.

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    "Hors-la-loi", 4 ans après le prix d'interprétation collective reçu par les acteurs d'"Indigènes" dont il est davantage une sorte de prolongement (les personnages interprétés par Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Sami Bouajila portent ainsi les mêmes prénoms que dans « Indigènes ») que réellement la suite, faisait  partie des films de cette compétition 2010 qui suscitaient le plus d'attente même si cette année, contrairement à "Indigènes "il y a 4 ans, il représente l'Algérie et non la France. C'est aussi le film qui a suscité la plus vive polémique en raison d'une séquence de 6 minutes consacrée au massacre de Sétif à laquelle on a reproché de mettre davantage l'accent sur le massacre des manifestants algériens par l'armée française que sur celui des colons européens. Une polémique absurde puisque c'est du point de vue de ses trois protagonistes algériens que nous voyons ce film et que par ailleurs le massacre des colons européens n'est nullement nié, là n'est simplement pas le sujet. Il n'empêche que cette polémique aura valu aux festivaliers une sécurité inédite : démineurs, hélicoptères, dizaine de cars de CRS, fouille accrue à l'entrée du palais, interdiction de toute bouteille d'eau dans la salle... Plus de 50 ans après, la guerre d'Algérie reste un sujet extrêmement sensible...

    Synopsis: Chassés de leur terre algérienne, trois frères et leur mère sont séparés. Messaoud (Roschdy Zem) s'engage en Indochine. A Paris, Abdelkader (Sami Bouajila) prend la tête du mouvement pour l'Indépendance de l'Algérie et Saïd ( Jamel Debbouze) fait fortune dans les cabarets et les clubs de boxe de Pigalle. Leur destin, scellé autour de l'amour d'une mère, se mêlera inexorablement à celui d'une nation en lutte pour sa liberté...

    Ce film vaut beaucoup plus et mieux que la polémique à laquelle on tente de le réduire. Ce qui marque d'abord, c'est la qualité de la mise en scène et la somptuosité  de la photographie.

     « Hors-la-loi » n'est par ailleurs pas un manifeste politique mais une sorte de western des temps modernes aux accents parfois melvilliens sur fond de naissance du fln (que Rachid Bouchareb n'épargne d'ailleurs nullement).

    La scène du massacre de Sétif est essentiel pour expliquer l'attachement viscéral à la terre des trois frères, leur besoin de vengeance, leur hargne.

     Bouchareb interroge aussi la question de cause juste ou de guerre juste qui dépasse largement le cadre de la guerre d'Algérie. Jusqu'où aller pour défendre un idéal, une cause que l'on croit juste ? La fin justifie-t-elle les moyens ? La violence est-elle une arme nécessaire pour trouver le chemin de la liberté ?

    La quasi dévotion du personnage de Sami Bouajila  qui sacrifie tout (y compris sa vie) à la cause qu'il défend en est la parfaite illustration. C'est d'ailleurs lui qui domine toute la distribution. Soulignons également la présence d'un autre des cinq lauréats du prix d'interprétation de 2006, Bernard Blancan, injustement absent de la conférence de presse et de l'émission Le Grand Journal à laquelle l'équipe était invitée (présente dans les coulisses de l'émission, je vous en reparlerai demain avec de nombreuses photos) remarquable dans le personnage du Colonel Faivre.

    Une mise en scène ample, lyrique, inspirée, rythmée d'un cinéphile dont on sent les multiples et prestigieuses influences (du "Parrain" de Coppola au cinéma de Scorsese en passant par celui de Melville). Des comédiens une nouvelle fois remarquables. Des questionnements et un sujet passionnants et qui dépassent le cadre de la guerre d'Algérie. Pour moi, un des meilleurs films de cette édition 2010.

    Interview de Bernard Blancan à Cannes suite à la projection de "Hors-la-loi" de Rachid Bouchareb

    Conférence de presse de "Hors-la-loi" de Rachid Bouchareb

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    La conférence de presse du film de Rachid Bouchareb (« Hors-la-loi ») qui revenait sur la Croisette 4 ans après la présentation d' « Indigènes » en compétition, était sans aucun doute la plus attendue de ce festival en raison de la polémique évoquée dans mon article précédent. C'est pourtant ( et heureusement) le cinéma qui fut davantage évoqué lors de cette conférence. En voici un résumé.

    Rachid Bouchareb  a tout d'abord tenu à remercier Thierry Frémaux. Puis il a précisé que le film n'était « pas fait pour mettre en place un affrontement  mais au contraire pour avoir un débat .» « Que cela suscite une telle violence autour du film » est exagéré a-t-il ajouté. « Il n'y a aucune raison pour que les générations qui arrivent héritent du passé. »

    Jamel Debbouze évoquant son personnage et l'attitude qu'il aurait eu dans les mêmes circonstances : « Mon personnage ne rentre pas complètement dans la révolution. Je pense que c'est ce que j'aurais fait et en même temps ceux qui l'ont fait n'avaient pas d'autre alternative. » Rachid Bouchareb a également démenti la rumeur selon laquelle Matignon aurait fait des pressions pour que le film ne soit pas sous pavillon français au festival.

    Rachid Bouchareb a défini ainsi son film : « Mon film parle de la violence politique. Cette violence politique est liée à tout mouvement révolutionnaire et pas seulement à la révolution algérienne. » « Je voulais aussi que mon film soit un western. » Concernant la réaction parfois virulente des pieds noirs, Rachid Bouchareb a précisé : « Quand j'ai vu « Le coup de Sirocco » j'ai été très ému mais chacun a son histoire dans la grande Histoire. » « Mon film n'est pas un film contre. Il a le même esprit qu' »Indigènes ». Dans ce film chacun a sa place. La douleur c'est l'histoire de toutes les mères. C'est la meilleure réponse qu'on peut donner. »

    Pour Jamel Debbouze, « une polémique n'existe que si elle est en résonance avec le présent. Pour aborder l'avenir il faut bien avoir fait le point sur le passé. » Pour Rachid Bouchareb, le film est « un voyage dans le passé colonial. Pour moi c'est aussi découvrir des choses quand je fais un film, par exemple comment le public et la presse réagissent. »

    A la fin de la conférence Rachid Bouchareb a tenu à déclarer que « les promesses faîtes aux anciens combattants n'ont pas été tenues ». Enfin pour clore la polémique : « Je ne discuterai pas avec les gens qui veulent faire du film un champ de bataille car il y a eu trop de violence dans le passé. On ne va pas remettre ça aujourd'hui. »

  • Madonna au 64ème Festival de Cannes pour W.E.

    vertu.jpgC'est le journal le Parisien qui l'a annoncé hier: "W.E.", le nouveau film de Madonna (après "Obscénité et vertu"-2008) en tant que réalisatrice sera présenté au Festival de Cannes 2011 même si nous ignorons pour l'instant si le film sera en compétition.

     Quelques images du film seront par ailleurs dévoilées en première mondiale dans le cadre de la Berlinale, ce qui lui permettra peut-être de trouver le distributeur qui lui fait encore défaut.

    Synopsis: Le roi Edouard VIII d'Angleterre abdique quelques mois seulement après le début de son règne sur le royaume d'Uni pour pouvoir épouser Wallis Simpson, une jeune femme divorcée. Il provoque alors la plus grande crise constitutionnelle d'Angleterre de tout le vingtième siècle.

    Avec: Abbie Cornish, James d'Arcy, Natalie Dormer, Oscar Isaac, Andrea Riseborough...

    Pour tout savoir sur le Festival de Cannes 2011 rejoignez la nouvelle page Facebook d'Inthemoodforcannes.com et suivez le compte twitter d'Inthemoodforcannes.com .

    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL DE CANNES 2011 Pin it! 1 commentaire
  • Concours "8 - Le Temps presse" : le palmarès, le compte rendu et le prix des blogueurs

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    jury78.jpgDimanche dernier, vous pouviez retrouver ici mon vote pour le prix des blogueurs du concours "8 le temps presse". Mercredi dernier j'étais invitée à la remise de prix à la mairie de Paris (où je me retrouvais trois semaines à peine après les prix Lumières qui s'y déroulaient également) en attendant d'avoir le privilège de dîner avec Jan Kounen et le lauréat du prix des blogueurs, ce dont je suis ravie puisque ce dernier est celui pour lequel j'avais voté en première place: "Amal" de Ali Benkirane, lequel a précisé qu'il s'agissait d'un film sur "les talents qu'on enterre" et que la grande richesse était "le potentiel humain". Un court-métrage poétiquement cruel et bouleversant, douloureux et poétique, d’une beauté visuelle poignante,  qui sonne constamment juste mais surtout qui est un plaidoyer pour la plus belle arme de la liberté et de la paix : l’éducation.  

     

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    Mon deuxième choix "I Téliya" de Fatou Diarra a reçu le grand prix "8- le temps presse". Un court-métrage bouleversant qui prend le temps de nous faire éprouver que le temps presse à nous qui somme toujours pressés et si souvent aveugles, bavards et si souvent sourds à la détresse du monde. 

    Isabelle Agid a également reçu le prix "Cinema" pour "Ainsi soit-il" qui faisait également partie des films avec lesquels j'avais hésité pour la maîtrise de sa mise en scène et pour sa  vision percutante de la fraternité.

     Je vous laisse découvrir le reste du palmarès ci-dessous ainsi que les films lauréats.

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    Je vous rappelle que, en 2000, 191 gouvernements se sont engagés pour réduire la pauvreté dans le monde. En 2009, 8 réalisateurs se sont mobilisés avec l’œuvre collective « 8 » qui réunissait 8 courts-métrages de grands cinéastes : Abderrahmane Sissako, Jan Kounen, Gus Van Sant, Gael Garcia Bernal, Gaspar Noe, Wim Wenders, Mira Nair et Jane Campion. L’objectif étant de défendre les 8 objectifs du Millénaire pour le Développement que sont : la pauvreté, la santé maternelle, la mortalité infantile, l’éducation, le VIH, le développement, l’égalité, l’environnement. Cette année ce sont des réalisateurs amateurs qui se sont attelés au sujet. Des réalisateurs venant de 18 pays différents. Sur les 300 courts-métrages envoyés 16 ont été retenus et tous sont liés à une ONG. C’est parmi ceux-ci que seront remis les différents prix et notamment le prix des blogueurs qui sera attribué au lauréat le 26 janvier prochain.  C’est chez Danone Communities , partenaire de l'opération,  que j’étais conviée par Ulike.net à regarder ces courts-métrages mais n’étant pas disponible ce soir-là, c’est sur internet que je me suis rattrapée, regardant même certains films plusieurs fois pour finalement parvenir à les départager. Vous pouvez d’ailleurs en faire de même sur la chaîne youtube "Le temps presse".

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    Cette cérémonie a notamment été l'occasion de rappeler à quel point "le temps presse" mais aussi  pour Abderrahmane Sissako de rappeler "la nécessité de mobilisation de la société civile dans le développement économique et social" mais aussi l'importance du développement culturel (cf cinemasforafrica.com qui permet notamment de réhabiliter des salles de cinéma). L'occasion aussi d'apprendre que le site des courts-métrages a été visionné plus de 2 millions de fois et qu'ils ont été vus dans 135 festivals. Pour le concours "8 le temps presse", les organisateurs ont reçu 309 films de 18 pays.

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    PALMARES "8 - LE TEMPS PRESSE"

    GRAND PRIX "8 - LE TEMPS PRESSE" : I Téliya de Fatou Diarra

    Sans doute le court-métrage qui illustre le mieux le thème « Le temps presse », dans toute sa tragique ironie. L’idée judicieuse a été de diviser le film en deux parties. La première, à Paris, où un avocat visiblement très stressé met beaucoup d’énergie à défendre des dossiers obscurs dans un cabinet d’avocats aussi gris, terne, désincarné que ceux qui l’occupent. Il travaille là avec une femme qui est apparemment sa compagne et qui, pour sa semaine de congés impromptue, décide de l’emmener au Mali, dans un dispensaire. Un Mali coloré, vivant et qui se meurt. Un dispensaire que nous ne verrons pas mais dont nous verrons le trajet qui y mène dans un bus chaotique où sur les visages s’écrivent les drames et toute l’horreur de la mortalité infantile. Une mortalité qui lui explose là en pleine face, sans cri, en silence, en douleurs, le temps d’un trajet qui voit une vie s’éteindre. Quel contraste entre ces deux mondes qui s’épuisent dans la même urgence rageuse. Le premier souvent pour des raisons fallacieuses. Le second pour des raisons vitales.  Qui plus que tout autre a besoin d’un avocat, un avocat qui reprend la parole pour nous livrer un vibrant plaidoyer dramatiquement réel et qui nous glace le sang, un avocat qui prend conscience de cet autre monde prisonnier de sa lenteur et sa tragédie mais où le temps presse, vraiment et tragiquement, un autre monde mais qui est aussi le nôtre, celui où des millions d’enfants meurent… Un court-métrage bouleversant qui prend le temps de nous faire éprouver que le temps presse à nous qui somme toujours pressés et si souvent aveugles, bavards et si souvent sourds à la détresse du monde.

    PRIX ARTE ET PRIX DU PUBLIC : Dimanche de Oscar Lalo

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    PRIX DES  BLOGUEURS ET PRIX DES NOUVELLES SOLIDARITES : Amal de Ali Benkirane

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     Si le choix des 3 films a été difficile, en revanche pour moi la première place était une évidence. Cela commence par une fenêtre qui s’ouvre. Cela s’achève par une bougie qui s’éteint. Entre les deux, une vie sacrifiée, celle d’une petite fille qui rêvait d’être médecin mais qui doit rester chez elle pour travailler et se trouver un mari. Dès les premiers plans, j’ai été happée par la richesse de la réalisation, de la narration,  du jeu, de la technique (qualité du son…) mais surtout par la beauté picturale absolument sidérante (et même la composition photographique des plans) qui tantôt rappelle un Rembrandt, tantôt rappelle un Monet, toute la beauté du monde à laquelle l’éducation permet d’accéder et à laquelle cette petite fille va devoir renoncer. La fenêtre qui s’ouvre au début, c’est l’océan de rêves et de possibles qu’elle croit avoir devant elle. La bougie qui s’éteint, c’est cette flamme et ce rêve qui l’animaient à jamais plongés dans l’obscurité. Cette scène où on lui apprend qu’elle va devoir cesser d’aller à l’école, avec un gros plan sur  son visage qui passe de la joie à la détresse, de l’espoir au désespoir, est absolument bouleversante. Le cadre et ses mains enserrent son visage, métaphore de la prison dans laquelle est enfermé son avenir. A ce plan succède celui d’un ciel en feu, cruellement beau, comme ce rêve qui brûle et s’éloigne. Un court-métrage poétiquement cruel et bouleversant, douloureux et poétique, d’une beauté visuelle poignante,  qui sonne constamment juste mais surtout qui est un plaidoyer pour la plus belle arme de la liberté et de la paix : l’éducation. Pour que jamais plus personne ne puisse dire « à quoi cela va lui servir tout ça ? ». Une belle leçon aussi quand dans certaines sociétés certains n’aspirent qu’à être sous les feux des projecteurs quand d’autres désirent ardemment avoir la liberté de pouvoir apprendre des métiers essentiels, dans l’ombre. Un vrai regard de cinéaste que celui d’Ali Benkirane que j’espère voir à l’avenir posé sur de nombreuses autres histoires et sujets !

    PRIX ALLOCINE DE L'ANIMATION : Replay de Zakaria Boumediane, Anthony Voisin, Fabien Félicité Zulma et Camille Delmeule

    PRIX CINEMA : Ainsi soit-il de Isabelle Agid

    PRIX DES ONG : Passage de Noémie Shraer-Monnier

     Pour voir les films du projet "8" mais également les 22 courts métrages de la sélection : http://www.youtube.com/letempspresse

  • Master class de Nathalie Baye présentée par François Bégaudeau au Gaumont Parnasse: compte rendu et vidéos

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    Toujours dans le cadre du partenariat entre le Gaumont Parnasse et inthemoodforcinema.com, et également toujours dans le cadre des rendez-vous 100% cinéma, j'étais hier soir invitée à la master class de Nathalie Baye présentée par François Bégaudeau (brillamment, sans fiches et avec une vraie connaissance du cinéma, il faudrait d'ailleurs suggérer à France 5 de le prendre pour remplacer Serge Moati dans "Cinémas" mais cela risque d'être compliqué puisqu'il me semble que ce dernier est producteur de l'émission en question) . Une master class de presque 2H30 émaillée de longs extraits judicieusement choisis. Compte rendu ...comme si vous y étiez. J'en profite pour vous recommander ces master class. Les prochaines seront consacrées à Christophe Honoré puis Karin Viard. Je vous en reparle prochainement.

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    La master class commence par un extrait de "Cliente" de Josiane Balasko, l'occasion pour Nathalie Baye de débuter cette master class en évoquant ses personnages de femmes libres. Elle a d'ailleurs répèté plusieurs fois pendant la soirée que son vrai luxe était sa liberté.

    L'évocation de ces personnages de femmes libres a été aussi l'occasion pour Nathalie Baye de parler de "Absolument fabuleux", tournage pendant lequel elle dit s'être sentie "très malheureuse" car elle ne se sentait "pas à sa place."

    Elle a également évoqué sa deception quant au petit succès du film de Salvadori "De vrais mensonges" (que je partage d'ailleurs, une vraie bonne comédie que je vous recommande).

    Dans cette deuxième vidéo, elle donne sa vision de son métier, de ce qui est pour elle un "voyage":

    A plusieurs reprises Nathalie Baye a également évoqué l'importance de sa formation de danseuse classique, la discipline et la notion de travail en amont que cela lui a apporté, et que, à côté de ses professeurs de danse des réalisateurs comme Pialat que d'autres redoutaient étaient "des agneaux".

    Dans cette troisième vidéo , vous l'entendrez parler de Steven Spielberg et Leonardo DiCaprio (avec qui elle a tourné dans "Attrape-moi si tu peux") mais aussi de Truffaut.

                                                                                                                                                     

    A ensuite été diffusé un deuxième extrait( de "La chambre verte" de François Truffaut) puis un extrait de "Une étrange affaire" de Pierre Granier-Deferre, l'occasion pour elle de parler de son travail avec Piccoli et de constater que "avec les grands acteurs, c'est très simple. C'est avec les moyens que c'est plus compliqué."

    Dans cette 4ème vidéo, vous l'entendrez parler de son travail avec Jean-Luc Godard.

              

    En 4ème extrait a été projetée une scène de "Notre histoire", sa rencontre avec Delon dans le film de Blier, l'occasion aussi pour elle de parler de ce sourire auquel on l'associe souvent (en contradiction avec ce rôle dans lequel elle ne sourit jamais) pour elle une protection, un masque de timidité.

    Dans ce 5ème extrait vous la verrez ainsi parler de Blier et Delon.

    Le 5ème extrait projeté était celui de son fou rire dans "Un week end sur deux" , le premier film de Nicole Garcia,  l'occasion pour elle de raconter que cette scène n'était pas écrite, que son fou rire était réelle et que Nicole Garcia a eu la judicieuse idée de la conserver.

    Le 6ème extrait projeté : "Vénus beauté" de Tonie Marshall

    Le 7ème extrait projeté: "Le petit Lieutenant" de xavier Beauvois

    Enfin, concernant le type de rôle qu'elle aimerait interprétér, elle a cité "All about Eve" de Mankiewicz, et son personnage "fort sympathique et abominablement manipulateur", un personnage à double facette tout en spécifiant que ce qui compte avant tout pour elle c'est néanmoins le scénario.

    Filmographie de Nathalie Baye:

    1972 : Brève rencontre à Paris de Robert Wise

    1972 : Faustine et le Bel Été de Nina Companeez

    1973 : La nuit américaine de François Truffaut

    1974 : La Gueule ouverte de Maurice Pialat

    1974 : La Gifle de Claude Pinoteau

    1975 : Le Voyage de noces de Nadine Trintignant

    1975 : Un jour, la fête de Pierre Sisser

    1976 : Mado de Claude Sautet

    1976 : La Dernière Femme de Marco Ferreri

    1976 : Le Plein de super d'Alain Cavalier

    1977 : L'Homme qui aimait les femmes de François Truffaut

    1977 : Monsieur papa de Philippe Monnier

    1977 : La Communion solennelle de René Féret

    1978 : Mon premier amour de Elie Chouraqui

    1978 : La Chambre verte de François Truffaut

    1979 : La Mémoire courte de Eduardo de Gregorio

    1979 : Sauve qui peut (la vie) de Jean-Luc Godard

    1980 : Une semaine de vacances de Bertrand Tavernier

    1980 : La Provinciale de Claude Goretta

    1980 : Je vais craquer de François Leterrier

    1981 : L'Ombre rouge de Jean-Louis Comolli

    1981 : Une étrange affaire de Pierre Granier-Deferre

    1981 : Beau-père de Bertrand Blier

    1981 : Le Retour de Martin Guerre de Daniel Vigne

    1982 : La Balance de Bob Swaim

    1982 : J'ai épousé une ombre de Robin Davis

    1984 : Notre histoire de Bertrand Blier

    1984 : Rive droite, rive gauche de Philippe Labro

    1984 : Détective de Jean-Luc Godard

    1985 : Le Neveu de Beethoven de Paul Morrissey

    1985 : Lune de miel de Patrick Jamain

    1987 : En toute innocence de Alain Jessua

    1987 : De guerre lasse de Robert Enrico

    1989 : Le Roi blessé de Damiano Damiani

    1989 : L'Affaire Wallraff de Bobby Roth

    1989 : Gioco al massacro de Damiano Damiani

    1990 : Le Pinceau à lèvres de Bruno Chiche

    1990 : La Baule-les-Pins de Diane Kurys

    1990 : Un week-end sur deux de Nicole Garcia

    1991 : La Voix de Pierre Granier-Deferre

    1992 : Mensonge de François Margolin

    1992 : Le Visionarium de Jeff Blyth

    1992 : Les Contes sauvages de Gérald Calderon

    1994 : La Machine de François Dupeyron

    1995 : La Mère de Caroline Bottaro

    1996 : Enfants de salaud de Tonie Marshall

    1997 : Paparazzi de Alain Berbérian

    1998 : Food of Love de Stephen Poliakoff

    1998 : Si je t'aime, prends garde à toi de Jeanne Labrune

    1999 : Vénus beauté (institut) de Tonie Marshall:Angèle

    1999 : Une liaison pornographique de Frédéric Fonteyne

    2000 : Ça ira mieux demain de Jeanne Labrune

    2000 : Selon Matthieu de Xavier Beauvois

    2000 : Barnie et ses petites contrariétés de Bruno Chiche

    2000 : Absolument fabuleux de Gabriel Aghion

    2002 : Arrête-moi si tu peux (Catch Me if You Can) de Steven Spielberg:la mère de Léonardo Di Carprio

    2002 : La Fleur du mal de Claude Chabrol

    2002 : France Boutique de Tonie Marshall

    2002 : Les Sentiments de Noémie Lvovsky

    2003 : Une vie à t'attendre de Thierry Klifa

    2004 : 36, avenue des acacias de Martial Fougeron

    2005 : L'Un reste, l'autre part de Claude Berri

    2005 : Le Petit Lieutenant de Xavier Beauvois

    2006 : The Ant Bully de John A. Davis : voix

    2006 : Acteur de Jocelyn Quivrin

    2006 : La Californie de Jacques Fieschi

    2006 : Ne le dis à personne de Guillaume Canet

    2007 : Michou d'Auber de Thomas Gilou

    2007 : Mon fils a moi de Martial Fougeron

    2007 : Le Prix à payer d'Alexandra Leclère:

    2008 : Passe-passe de Tonie Marshall

    2008 : Les Bureaux de Dieu de Claire Simon

    2008 : Cliente de Josiane Balasko : Judith

    2009 : Visages de Tsai Ming-liang

    2010 : Ensemble, c'est trop de Léa Fazer:Marie-France

    2010 : De vrais mensonges de Pierre Salvadori

    2010 : Small World de Bruno Chiche

    2011 : Laurence Anyways de Xavier Dolan

    Lien permanent Imprimer Catégories : CONFERENCES DE PRESSE, EVENEMENTS CINEMATOGRAPHIQUES DIVERS Pin it! 1 commentaire