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  • Concours exceptionnel: inthemoodforcinema vous invite à la cérémonie des Etoiles d'or au Palace!

    etoiles.jpgJe vous en ai déjà parlé il y a quelques jours: le 15 février prochain aura lieu la 11ème édition des Etoiles d'or du cinéma, au Palace, à Paris.

    Faisant cette année partie des votants, je serai de nouveau présente et vous permets aujourd'hui de remporter 5 invitations pour 2 pour cette soirée exceptionnelle avec au programme à 20H, un concert hommage à Francis Lai avec des musiques mondialement célèbres comme celles des films "Un homme et une femme", "Mayerling", "Love story"...puis avec, à 21h, la remise des Etoiles d'or en présence des finalistes et des lauréats (dont vous pouvez retrouver la liste complète en cliquant ici) parmi lesquels Alain Resnais, Jacques Audiard, Vincent Lindon, Isabelle Adjani...

    Pour figurer parmi les 10 heureux élus(5x2 places) qui pourront assister à cette soirée exceptionnelle, répondez aux questions suivantes en m'envoyant vos réponses à inthemoodforcinema@gmail.com avec comme intitulé de l'email "concours Etoiles d'or" et en n'oubliant pas de joindre vos coordonnées postales.

    Site officiel des Etoiles d'or

    1.Combien de "journalistes" votent pour le Prix des Etoiles d'or? 

    2.Quel film totalise le plus grand nombre de nominations aux Etoiles d'or 2010?

    3. Qui est le fondateur et président des Etoiles d'or?

    4. Qui a obtenu l'Etoile d'or du meilleur film français lors de la 3ème édition du prix?

    5. De l'affiche de quel film est extraite l'image suivante?

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    6. De quel film est extrait ce morceau d'image...?
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    7. Qui est-ce? Quel rapport avec la cérémonie des Etoiles 2010?
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    8. De quelle affiche de film s'agit-il?
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    9. Où avait lieu la cérémonie des Etoiles d'or 2009?
    10. Comme les questions précédentes sont très simples, une dernière question afin de départager les gagnants et pour récompenser les plus imaginatifs d'entre vous (et pour ceux qui ne croient pas l'être, vous allez voir, la motivation développe l'imagination).
     Imaginez que vous voulez à tout prix assister aux Etoiles d'Or (si vous faîtes ce concours, c'est que ce n'est finalement pas seulement de la fiction donc jusqu'ici rien de compliqué...). Vous n'avez pas d'invitation (Là non plus, ça ne devrait pas être trop difficile à imaginer...). Vous tentez votre chance quand même. Imaginez un stratagème pour entrer. Et comme ce serait trop simple, vous devez inclure dans votre récit les mots peigne, tiroir, planches. Les plus drôles et/ou poétiques et/ou imaginatifs et/ou bien écrits, bref les plus marquants seront récompensés à condition bien entendu d'avoir au préalable correctement répondu aux 9 questions précédentes. Toute mauvaise réponse est éliminatoire. Une seule participation par personne et par foyer... A vous de jouer! Date limite: 5 février.   
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  • Gagnez un exemplaire de votre magazine cinéma de février

    Inthemoodforcinema.com vous offre aujourd'hui 2 exemplaires de Studio Cinélive. Au sommaire ce mois-ci: la rencontre au sommet Depardieu/Poelvooede, l'interview carrière de Mel Gibson, la leçon de cinéma de Peter Jackson, le portfolio des César 2010 mais aussi Isabelle Carré, Jason Reitman, Jacques Perrin Tobey Maguire, une enquête sur Julia Roberts et Jude Law en couverture.

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    Pour remporter l'un de ces deux exemplaires, imaginez un slogan publicitaire pour ce magazine. Les 2 plus convaincants et/ou imaginatifs et/ou amusants remporteront chacun un exemplaire. Envoyez-moi vos slogans à inthemoodforcinema@gmail.com avec comme intitulé de l'email "concours magazine".

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  • Demain, ne manquez pas "In the air" de Jason Reitman: critique du film

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    Quoi de mieux pour s'évader en cette période hivernale que d'aller voir un film intitulé « in the air » ? Détrompez-vous pourtant, il vous ramènera au contraire à la réalité de notre époque, à l'image de « Thank you for smoking » et « Juno », les deux premiers longs métrages de Jason Reitman qui se penchaient déjà sur des maux de notre société. Ce film n'en est pas moins réussi et divertissant mais pas seulement car surtout d'une nuance salutairement audacieuse contrairement à « Thank you for smoking » que j'avais trouvé finalement très conventionnel, démagogique et politiquement correct à force de revendiquer si ostensiblement ne pas vouloir l'être. Pour cette troisième réalisation, Jason Reitman a donc choisi d'adapter le roman de Walter Kirn « Up in the air ».

    Le protagoniste d' « In the air », Ryan Bingham est un professionnel du licenciement, il est ainsi chargé par des sociétés d'annoncer à leurs employés qu'ils vont être licenciés. Sa profession l'amène à parcourir les Etats-Unis et à passer beaucoup de temps dans les airs, dans les aéroports, les hôtels des aéroports, les bars des aéroports. Il collectionne les miles et atteindre les 10 millions de miles est son rêve le plus cher. Cette vie lui permet de fuir tout engagement : mariage, propriété, famille mais lorsque, lors d'un de ses nombreux voyages,  il rencontre son double féminin Alex (Vera Farmiga), tout se complique d'autant plus que, dans le même temps, son patron (Jason Bateman) l'incite à faire évoluer ses méthodes. Sur les conseils d'une jeune collaboratrice ambitieuse Natalie Keener (Anna Kendrick), il décide ainsi de faire désormais les licenciements par vidéo conférence, ce qui l'amènera à limiter ses voyages. Dans un premier temps Natalie l'accompagne...

    A lire ce synopsis, probablement vous attendez-vous à voir une énième comédie romantique dont le cynique protagoniste ouvre subitement les yeux sur le monde qui l'entoure et termine son existence  heureux et avec plein d'enfants de celle dont il est tombé amoureux, évidemment au premier regard. Alors, pour la deuxième fois, détrompez-vous et c'est là le grand atout d' « In the air » que celui de jouer avec les codes. Les codes d'un genre cinématographique d'un côté, les codes de notre société de l'autre.

    « In the air » est en effet une parfaite métaphore d'une société mondialisée qui n'a jamais communiqué si rapidement avec autant de moyens pour y parvenir. Nous n'avons jamais eu autant de moyens et de facilités à communiquer et voyager mais ces communications et ces voyages restent souvent illusoires et superficiels. Ne restent bien souvent que des images parcellaires des lieux et des personnes croisés telles ce que nous voyons du haut d'un avion. Un survol plus qu'un vol. A l'image de tous ces lieux que parcourt Ryan : uniformisés, froids, sans âme où il arrive et repart, sans attache.  Même l'amour se calcule par critères et en termes de rapidité comme dans cette scène où Natalie énumère les critères de son homme idéal tel un produit de consommation.

    Et puis il joue avec les codes du genre cinématographique, « in the air » mêlant habilement documentaire (les témoignages sont, pour la plupart, ceux de vrais licenciés ancrant ainsi l'intrigue dans une vraie réalité économique et lui donnant judicieusement cette humanité dont le film dénonce l'absence dans notre société actuelle qui veut aller toujours plus vite quitte à annoncer des licenciements par ordinateur) répondant aux codes de la comédie romantique pour mieux nous dérouter, et, en un plan magistral, nous montrer la violence fracassante du retour sur terre lorsqu'on a pour habitude de survoler et fuir la réalité. Et c'est pour cela que je parle d'audace... Quand je vois les films d'une société de production française que je ne citerai pas mais que vous reconnaîtrez tous qui construit toutes ses productions sur le même modèle (un pitch accrocheur, un scénario qui ne l'est pas forcément, des têtes d'affiche et  des personnalités venant de l'univers télévisuel, des décors exotiques ...), écrire et produire des scénarii nuancés relève de l'audace. Le film y gagne, à l'image de son personnage principal, en profondeur et en lucidité sur le monde qui l'entoure et nous entoure.

    « In the air » n'en est a pour autant un film démoralisant. Certes lucide sur notre société matérialiste, uniformisée et individualiste, il n'en est pas moins par moments (peut-être justement de par cette lucidité) irrésistible, le scénario regorgeant de bonnes idées, d'instants jubilatoires et les trois acteurs principaux étant parfaits dans leurs rôles respectifs avec une mention spéciale pour George Clooney qui, de par ses  choix de rôles, se construit une carrière des plus cohérentes, et est ici parfait en homme a priori cynique (mais pas tant que ça pour ne pas forcer le trait et rester dans la nuance) qui voit ses certitudes et son style de vie être ébranlés. Les décors et la lumière épousent intelligemment ce passage du contrôle au chaos, de la frénésie de son existence à davantage de calme, de réflexion, d'un univers déshumanisé à l'humanisation. Si la prise de conscience reste assez prévisible, les chemins pour y parvenir sont traités avec une nuance réjouissante pour le spectateur,  le cinéaste ayant par ailleurs l'intelligence de ne pas faire un discours moralisateur et  de ne pas nous dicter un choix de vie plutôt qu'un autre.   Ajoutez à cela une bande originale particulièrement réussie, des dialogues délectables et vous serez forcément ravis de ce voyage dans les airs.

    Résultat : 6 nominations aux Golden globes (dont celles de meilleur acteur dans un drame pour George Clooney et celle meilleur film). Rendez-vous dès demain matin pour en voir les résultats sur inthemoodforcinema.com !

    Sortie en salles: le 27 janvier 2010

    Article lié à celui-ci:

    La conférence de presse de George Clooney et la présentation de "Michael Clayton" au Festival du Cinéma Américain de Deauville 2007

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    Et ne manquez pas non plus "Mother" de Bong Joon-ho qui sort également en salles demain. Vous pouvez également toujours voir "Gainsbourg, (vie héroïque)" de Joann Sfar également recommandé par inthemoodforcinema.com .
    Lien permanent Imprimer Catégories : CRITIQUES DES FILMS A L'AFFICHE EN 2010 Pin it! 2 commentaires
  • Tim Burton présidera le jury du 63ème Festival de Cannes

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    Comme chaque année, et cela pour la 10ème année consécutive, je serai donc au Festival de Cannes, de l'ouverture à la clôture, à savoir cette année du 12 au 23 Mai 2010. Vous pourrez bien entendu suivre ce festival quotidiennement en direct sur In the mood for cinema mais aussi sur mon blog entièrement consacré à ce festival In the mood for Cannes.

    tim4.jpgLa première information concernant cette édition 2010 vient de tomber avec l'annonce du nom du successeur d'Isabelle Huppert qui aura la lourde tâche de présider le jury de cette 63ème édition. Il s'agit de Tim Burton qui, en acceptant l'invitation de Thierry Frémaux et Gilles Jacob a déclaré:  "Après avoir passé mes jeunes années à voir des triples programmes et à faire des marathons de 48h de films d’horreur, je me sens prêt pour Cannes. C’est un grand honneur et je suis très impatient de me retrouver avec mes camarades jurés pour voir de beaux films venus du monde entier. Quand on pense à Cannes, on pense cinéma du monde. Et puisque j’ai toujours vécu les films comme des rêves, je vais vivre un rêve devenu réalité."

    Gilles Jacob a, quant à lui, déclaré: "C’est la première fois qu’un créateur venu de l’animation préside le jury du Festival de Cannes. Cinéaste au cœur d’or et aux mains d’argent, Tim Burton est avant tout un poète. Un prestidigitateur au délire visuel dont l’écran devient féérie. Que sa douce folie et son humour gothique envahissent la Croisette et ce sera Noël pour tout le monde. Noël et Halloween…",

    Une poésie, une féérie, une douce folie, un humour dont nous espérons qu'ils imprègneront cette édition 2010 et qu'ils influeront autant sur le reste de la composition du jury que sur le palmarès...qui, à n'en pas douter, saura nous surprendre s'il est à l'image du cinéma de Tim Burton.

    Son prochain long métrage, une adaptation 3D d’Alice au pays des merveilles d’après Lewis Carroll, avec son acteur fétiche Johnny Depp et Helena Bonham Carter, sort en salles aux Etats-Unis le 5 mars prochain, et en France le 7 avril.

    Biographie de Tim Burton

    (Source: site officiel du Festival de Cannes)

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    Réalisateur américain, Timothy Walter Burton est né le 25 août 1958 à Burbank, Californie. Dès l’adolescence, il se passionne pour le dessin, la peinture et le cinéma fantastique. A la sortie du California Institute of the Arts en 1979, il rejoint l'équipe d'animation des studios Disney. Son univers, déjà très original, est éloigné du style des dessins animés Disney mais le studio reconnaît son talent et soutient la production de ses premiers courts métrages : Vincent (1982), Hansel et Gretel (1983) et Frankenweenie (1984).

    En 1985, après avoir quitté les studios Disney, il réalise son premier long métrage : Pee-Wee's Big Adventure. Suivront Beetlejuice (1988), Batman (1989), Edward aux mains d'argent (1990) et L'Etrange Noël de Monsieur Jack (1993). Le succès international de ces deux derniers films confirme sa renommée de cinéaste à l’univers visuel incomparable et à l’imagination débridée.
    Les quatorze longs métrages qui composent aujourd’hui son œuvre, explorent des genres aussi variés que la biographie (Ed Wood, 1994), la science fiction (Mars Attacks!, 1997 ou La Planète des singes, 2001), l’horreur (Sleepy Hollow, 1999), la fantasy (Big Fish, 2003), le film d’animation (Les Noces Funèbres, 2005), le conte pour enfant (Charlie et la chocolaterie, 2005) ou encore la comédie musicale avec Sweeney Todd en 2007.

    D’abord connu comme cinéaste, Tim Burton est aussi illustrateur, peintre, photographe. En 1998, il a publié le livre de poèmes illustrés "La Triste Fin du petit Enfant Huître et autres histoires". Il a également travaillé pour la télévision et pour le web avec la série animée Stainboy.

     Filmographie de Tim Burton:

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    Frankenweenie  - Prochainement

     Dark Shadows - Prochainement

     Alice au Pays des Merveilles  - 2010

     Maleficent - 2010

     Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street - 2008

    Les Noces funèbres  - 2005  (Cliquez ici pour en lire mes commentaires lors de sa projection en avant-première lors du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2005)

     Charlie et la chocolaterie  - 2005

    Big Fish - 2004

    La Planète des singes - 2001

    Sleepy Hollow, la légende du cavalier sans tête - 2000

     Stainboy - Saison 1-2000

    Mars Attacks! - 1997

    Ed Wood  - 1995

     Batman, le défi - 1992

    Edward aux mains d'argent - 1991

    Batman - 1989

    Beetlejuice - 1988

    Pee Wee Big Adventure - 1987

    Alfred Hitchcock Présente (1985) - Saison 1

    The Jar - 1985

     Frankenweenie - 1984

     Vincent - 1982

     Hansel et Gretel (TV) - 1982

     Luau - 1982

     Aladdin and his Wonderful Lamp -1982

     Hansel et Gretel  - 1982

     Luau  - 1982

     Doctor of Doom - 1979

     Stalk of the Celery - 1979

     The Island of Doctor Agor - 1971

    Extraits

    Je vous propose ci-dessous quelques vidéos de films de Tim Burton...dont le trailer officiel de son prochain film :" Alice au pays des merveilles".

    Teaser officiel d' "Alice au pays des merveilles"

    "Vincent", court-métrage de Tim Burton en VF

    Bande-annonce en VO des "Noces funèbres"

     Une interview de Tim Burton:

    Interview de Tim Burton et Johnny Depp

    C'est mi-avril que la sélection officielle du festival sera annoncée. D'ici là, vous pourrez bien entendu retrouver toutes les informations sur le Festival 2010 sur ce blog et sur In the mood for Cannes.

    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL DE CANNES 2010 Pin it! 3 commentaires
  • "Mother" de Bong Joon-ho: mon interview du réalisateur ,la critique du film, bande annonce, extraits...

    Mercredi prochain sortent en salles deux films que je vous recommande vivement: "In the air" de Jason Reitman et "Mother" de Bong Joon-ho. Concernant le second je vous propose de retrouver dès à présent ma critique du film, mon résumé de l'interview du réalisateur, la bande annonce et des extraits du film.

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    Mother. Voilà un titre bien ambitieux mais de la part de Bong Joon-ho dont c'est le quatrième long-métrage et qui avait, avec « Memories of murder », affirmé sa marque et son talent, on pouvait (légitimement) s'attendre à un film à la hauteur de cette ambition.

    Mother (Kim Hye-Ja) est ici une veuve qui élève seule son fils unique Do-joon (Won Bin), sa raison d'être mais aussi son inquiétude perpétuelle, ce dernier étant intellectuellement déficient et particulièrement naïf. Lorsqu'une jeune fille est retrouvée morte, Do-joon est immédiatement accusé. Sa mère décide de mener l'enquête pour prouver son innocence.

    Dès le premier plan qui met en scène la mother du titre éponyme, Joon-ho Bong nous envoûte, nous intrigue, nous charme, nous provoque, nous inquiète.  La mère danse de manière languissante, poétique et décalée, dans un champ de blé. La caméra, fluide et presque sensuelle, se rapproche et tournoie. Joon-ho Bong nous annonce qu'il va mener la danse, à n'en pas douter peu conventionnelle, et qu'au centre de cette danse se trouvera la mère. Valse visuelle et des genres que Joon-ho Bong ne cessera de conduire avec brio jusqu'au dernier plan.

    Oubliant cette scène qui aurait dû résonner comme un avertissement, comme une promesse d'inattendu,  Bong Joon-ho nous oriente d'abord vers la comédie. Teintée d'humour noir certes. Et puis c'est le meurtre. Et la comédie dévie vers le thriller, progressivement,  Bong Joon-ho instillant intelligemment de l'étrangeté menaçante dans des scènes quotidiennes alors à la tonalité décalée, par l'effet d'un savant sens du montage, de l'ellipse, du gros plan, du cadrage et par des plans d'une beauté redoutable.

    Là où souvent les ruptures de ton et le mélange des genres ralentissent et alourdissent une intrigue, ici, ils la densifient au contraire, marques du style unique de leur auteur. Comme la mère dans le premier plan, Jonn-ho Bong nous enserre dans son univers nous embarquant avec elle dans son sentiment maternel, inconditionnel, qui se heurtera à la folie de la vulgarité ordinaire. Celle de la justice. Ou de la police incompétente. Avant, elle-même, de sombrer dans sa folie maternelle synonyme d'amour inconditionnel.    Bong Joo-ho relativise ainsi cette  folie, les scènes de folie étant cadrées avec plus d'inquiétante fantaisie que les scènes quotidiennes, ce qui est folie aux yeux du monde étant normalité dans le regard d'une mère prête à tout pour sauver son fils.

    Pour parvenir à ce film captivant, il fallait aussi une actrice exceptionnelle comme l'est Kim Hye-Ja, avec son regard tantôt compatissant, tantôt inquiétant, tantôt déterminé, tantôt coupable souvent tout à la fois, mais aussi un sens aigu du suspense que le « simple » écoulement d'eau d'une bouteille parvient à faire culminer par la minutie de la mise en scène et l'ingéniosité  du découpage.

     Bong Joon-ho fait ainsi danser et s'entrelacer subtilement tragédie du souvenir et bonheur de l'oubli, violence et amour inconditionnel, humour noir et folie,  culpabilité suffocante et soleil rédempteur symbolisé par la beauté vertigineuse du dernier plan qui  achève de nous emporter nous rappelant la promesse envoûtante et poétique de la danse initiale. Promesse tenue au-delà de nos espérances pour ce film hybride, palpitant, étonnant, poignant qui n'épargne ni les travers de la société coréenne ni les ombres et forfaits d'un inconditionnel amour maternel (pléonasme ?) pour mieux encore en exalter la force renversante.

    « Mother » a été présenté dans la section « Un Certain Regard » du Festival de Cannes 2009 et vient d'être élu meilleur film au 30ème trophée « The Blue Dragon Awards » à Séoul.

    Sortie en salles : le  27 janvier 2010.

    Interview de Bong Joon-ho (réalisateur de "The Host", "Memories of murder", "Mother"...)

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    Première (enrichissante) expérience d'intervieweuse "en live" (d'où le style indirect, promis: les prochaines seront filmées) avec le charmant et très loquace Bong Joon-Ho (réalisateur de « The Host », « Memories of Murder »...) hier soir, dans le cadre tamisé et chaleureux d'un hôtel du 6ème arrondissement. 

    Le film « Mother » dont il nous a essentiellement parlé sort en salles le 27 janvier 2010. Je vous le recommande vivement et vous pouvez lire ma critique en cliquant ici. « Mother » a été présenté dans la section « Un Certain Regard » du Festival de Cannes 2009 et vient d'être élu meilleur film au 30ème trophée « The Blue Dragon Awards » à Séoul (équivalent de nos César) . En 4 films, Bong Joon-Ho, au même titre par exemple que Park Chan-wook, a réussi à s'imposer comme une référence incontournable de cette nouvelle vague coréenne particulièrement inventive. Il connaîtra ainsi son premier succès (auprès du public comme de la critique et au-delà des frontières coréennes) avec "Memories of murder". "The Host" sera présenté à la Quizaine des Réalisateurs et récoltera une estime internationale. En 2008, il participe au triptyque "Tokyo" avec Leos Carax et Michel Gondry. Il adapte actuellement la bd "La Transperceneige" avec Park Chan-wook comme producteur.

    Merci à Diaphana ainsi qu'à Florian et à Jérôme de Cinefriends d'avoir instigué cette passionnante et instructive rencontre. En attendant la vidéo, voici un résumé de ses réponses. 

     Ma première question concernait la critique de la société coréenne, un aspect commun à ses différents films, celui-ci stigmatisant ainsi ici l'inefficacité de la police et la corruption de la justice, déjà brocardées de manière plus ou moins métaphorique dans ses précédents films. Je lui ai ainsi demandé dans quelle mesure réaliser était pour lui un acte politique.

    Selon lui en tant qu'être humain il est évidemment, par essence, amené à avoir une conscience politique mais il ne le fait pas forcément exprès. Pour Bong Joon-Ho, dans ce film en particulier, les policiers sont plus « mignons » qu'incompétents et s'ils commettent des fautes irréparables, ils le font comme tout être humain peut en commettre.

    Il a ajouté aimer "montrer des gens ordinaires dans des situations exceptionnelles".

    Pour lui « The Host » est une vitrine de la satire et dans « Mother », il voulait ainsi prendre le contrepied avec un film « plus intimiste ». Il voulait ainsi « mettre les individus dans une situation extrême pour montrer l'instinct de l'être humain » et voulait ainsi faire l'autoportrait de la société coréenne à travers eux.

    Je lui ai ensuite parlé de Kim Hye-Ja qui interprète brillamment le rôle de la mère, sidérante dans l'intensité de son jeu et sa diversité d'expressions. Je lui ai demandé si elle  avait été à la base du projet, si elle avait dicté son choix du sujet principal ou s'il avait dès le départ envie de traiter de cet amour fusionnel et obsessionnel et dans ce cas pour quelle raison il avait choisi ce sujet.

    Bong Joon-Ho a répondu qu'elle avait été à l'origine du film. En Corée c'est une sorte d'icône mais il voyait en elle presque une « sorte de folie dans son jeu », une « sorte de psychopathe » alors qu'elle incarne toujours les mères vertueuses et généreuses. Avec beaucoup d'humour il a répondu qu'elle était aussi folle dans la vie que dans le film.

    Je lui ai ensuite demandé s'il souhaitait renouveler l'expérience de « Tokyo » et tourner ainsi à l'étranger, pourquoi pas en France.

    Pourquoi pas a-t-il répondu à condition de pouvoir garder le contrôle à 100%, et d'avoir le final cut comme c'est le cas pour lui en Corée.  L'expérience à Tokyo a ainsi été pour lui « très satisfaisante ». Quant au cinéma français, sa rencontre avec Laurent Cantet la veille de cette interview avec lequel il a évoqué vaguement un projet lui a apparemment donné quelques idées. 

    Bong  Joon-ho est ensuite revenu sur le personnage de la mère, sur lequel il voulait « vraiment se concentrer », la « regarder en gros plan. » Il faisait entièrement confiance à son interprète. Dans certains plans, très larges, elle ressemble ainsi à un grain de sable afin de montrer le caractère « acharné » de sa lutte.

    Concernant le caractère très soigné de sa réalisation, Bong Joon-Ho a précisé avoir écrit le scénario et le storyboard et avoir toujours une idée précise des plans quand il va sur le tournage  tout en se demandant ensuite comment se détacher du story-board une fois sur le tournage. Tout ce qui est technique respecte ainsi le story-board.

    Je lui ai enfin demandé de parler du  thème de la culpabilité autour duquel son film s'articule notamment. Ainsi « Memories of murder » traitait déjà du thème d'un serial killer qui ne fut jamais arrêté, dans « Mother », Do-joon sera finalement aussi relâché, et sa mère jamais jugé pour le meurtre qu'elle a commis, ma question consistait donc à savoir s'il avait une tendresse particulière pour les coupables innocentés ou s'il s'agissait pour lui avant tout d'un moyen de traiter du thème de la culpabilité.

     Bong Joon-Ho a répondu que pour lui le sentiment de culpabilité était très important, ainsi que la notion de châtiment, se demandant ainsi si on est toujours condamné pour un crime qu'on a commis, trop d'innocents étaient jugés coupables. La mère se retrouve ainsi confrontée à un dilemme moral face à un innocent accusé.

    J'aurais eu encore beaucoup de questions à lui poser... une demi-heure étant forcément trop courte pour aborder tous les aspects  d'un film aussi hybride, d'une réjouissante complexité, à la fois teinté d'humour noir, de poésie, mais créant aussi un véritable suspense pour aboutir à un film indéfinissable mêlant les genres (policier, mélodrame, comédie...)  avec énormément d'habileté.

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     Merci à Florian et Jérôme de Cinefriends pour l'invitation et l'organisation de cette rencontre.  

    Retrouvez également mon interview d'Alejandro Amenabar et ma critique d' "Agora".

  • « Gainsbourg (vie héroïque) » de Joann Sfar avec Eric Elmosnino, Lucy Gordon, Laetitia Casta, Anna Mouglalis…

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    Encore un biopic !, m'étais-je exclamée en apprenant qu'un film sur Gainsbourg était en préparation après avoir déjà dû subir ceux sur Piaf, Chanel, Sagan, ou d'autres comme celui sur Coluche dans lequel Antoine de Caunes tentait de contourner  le genre avec plus ou moins d'habileté en se concentrant sur une période particulière de l'existence de ce dernier (celle de sa campagne présidentielle). Le fait que ce genre ait été particulièrement en vogue ces dernières années reflète sans doute la frilosité ou de l'opportunisme de certains producteurs qui, en produisant des films retraçant les existences de personnalités appréciées du public, s'assurent d'emblée un nombre d'entrées conséquent. Après « This is it », on se demande d'ailleurs quel sera le premier à initier un biopic sur Mickael Jackson...

    Avec Gainsbourg, idole et référence de plusieurs générations mais aussi proche  d'un certain nombre de personnalités encore vivantes, le sujet était a priori aussi opportuniste  que délicat. Joann Sfar a donc eu l'excellente idée (apparemment suggérée par Jane Birkin pour bien signifier que les dialogues et situations ne sont pas authentiques) de donner à son film  l'appellation de « conte », désamorçant d'avance toutes les polémiques et s'autorisant ainsi une composition libre. Une liberté dont était épris celui dont il retrace une partie du parcours artistique et des amours souvent célèbres et tumultueux. Ou quand le sujet et la forme se confondent subtilement. D'où l'idée aussi judicieuse de cette « gueule » qui accompagne Gainsbourg, un Gainsbarre omniprésent, son double maléfique, sa face obscure, son Mister Hyde.

    Tout commence dans le Paris occupé des années 1940 où Serge Gainsbourg s'appelle encore Lucien Ginsburg, fils d'immigrants russes juifs forcé de porter l'étoile jaune ...

    Difficile d'expliquer pourquoi ce film au scénario pourtant imparfait m'a autant touchée et embarquée, séduite comme tant l'ont été par un Gainsbourg à l'apparence pourtant si fragile. Sans doute cette fameuse magie du cinéma. Certainement aussi l'interprétation incroyable d'Eric Elmosnino qui ne singe pas Gainsbourg mais s'approprie magistralement sa personnalité, sa gestuelle, son mélange d'audace et de fragilité touchantes. Certainement cette photographie d'une beauté redoutable. Ces scènes qui exhalent le charme provocateur de Gainsbourg. L'éclat troublant et sensuel du couple qu'il forme avec Brigitte Bardot (Laetitia Casta qui, pour ceux qui en doutaient encore, montre à quel point elle est une actrice extraordinaire empruntant même les intonations si particulières de Bardot ) ou avec Jane Birkin (Lucy Gordon, lumineuse qui chante « Le Canari est sur le balcon », chanson tristement prémonitoire -l'actrice s'est récemment suicidée- ).  Sans doute encore la force intemporelle de chansons qui ont accompagné des périodes de mon existence comme pour tant d'autres, et la force émotionnelle des réminiscences qu'elles suscitent...

    Un film en apparence désordonné et confus comme émergeant des volutes de fumée et des vapeurs d'alcool indissociables de Gainsbourg. Joann Sfar brûle ainsi les étapes de son film comme Gainsbourg le faisait avec sa vie, ce qui aurait pu apparaître comme une faille scénaristique devient alors une trouvaille. Les scènes phares de son existence amoureuse et artistique deviennent alors autant de tableaux de l'existence de celui qui était d'abord destiné à la peinture. Les décors, de l'appartement de Dali à celui de la rue de Verneuil, sont poétiquement retranscrits, entre la réalité et le conte. « Ce ne sont pas les vérités de Gainsbourg qui m'intéressent mais ses mensonges » précise Joann Sfar. Tant mieux parce que les mensonges en disent finalement certainement davantage sur la vérité de son être.

    Sans tomber dans la psychologie de comptoir, par touches subtiles, Sfar illustre comment ses blessures d'enfant portant l'étoile jaune intériorisées expliquent sa recherche perpétuelle de reconnaissance d'un pays qui l'a parfois mal compris et quand même adopté, qu'il provoquait finalement par amour (notamment avec sa fameuse Marseillaise). Comment Gainsbourg est toujours resté ce Lucien Ginsburg, éternel enfant rebelle.

    Le risque était aussi de faire chanter les comédiens avec leurs propres voix, une réussite et puis évidemment il y a la musique et les textes de Gainsbourg, génie intemporel, poète provocateur d'une sombre élégance. Paris audacieux et gagnés pour ce premier film prometteur.

    Un de mes premiers grands coups de cœur de ce début d'année. Si comme moi vous aimiez Gainsbourg l'insoumis, ses textes et ses musiques, vous retrouverez avec plaisir son univers musical, et dans le cas contraire nul doute que ce conte vous emportera dans la magie poétique et captivante de cette vie  héroïque.

  • Palmarès du Festival de l'Alpe d'Huez

    Grand Prix du Jury TPS STAR

     Sumo - A Matter of Size
    Sumo - A Matter of Size (Israël)

    Réalisation : Sharon Maymon & Erez Tadmor
    Avec : Itzik Cohen, Dvir Benedek, Levana Finkelstein...

    Synopsis
    Quatre amis obèses, originaires de la ville de Ramla, en Israël, ne supportent plus le régime alimentaire qu'on leur impose. L'un d'eux, Herzl, alors qu'il fait la plonge dans un restaurant japonais, découvre la culture Sumo par l'intermédiaire du gérant Kitano, ancien entraîneur exhilé en Israël...

    Prix Spécial du Jury

    Tout ce qui brille
    Tout ce qui brille (France)

    Réalisation : Géraldine Nakache & Hervé Mimran
    Avec : Leïla Bekhti, Géraldine Nakache, Virginie Ledoyen, Linh-Dan Pham, Manu Payet, Simon Buret...

    Synopsis
    Lila et Ely vivent à Puteaux, de l'autre côté du pont qui les sépare de Paris. Comme deux soeurs, elles partagent tout et rêvent ensemble d'une autre vie et des dernières chaussures tendance. Elles vont tout faire pour essayer de pénétrer un monde qui n'est pas le leur, un monde de happy few et de faste.

    Prix d'Interprétation

    Le Mac
    José Garcia pour son interprétation dans Le Mac (France)

    Réalisation : Pascal Bourdiaux
    Avec : José Garcia, Gilbert Melki, Carmen Maura...

    Synopsis
    Moi, Gilbert Chapelle, le jour où les flics sont venus me chercher dans ma banque pour m'apprendre que j'avais un frère jumeau, qui plus est un mac, le plus pourri de la Terre, et que j'avais 30 secondes pour répondre à leur deal...

    Prix du Public EUROPE 1

     Tout ce qui brille
    Tout ce qui brille (France)

    Réalisation : Géraldine Nakache & Hervé Mimran
    Avec : Leïla Bekhti, Géraldine Nakache, Virginie Ledoyen, Linh-Dan Pham, Manu Payet, Simon Buret...

    Synopsis
    Lila et Ely vivent à Puteaux, de l'autre côté du pont qui les sépare de Paris. Comme deux soeurs, elles partagent tout et rêvent ensemble d'une autre vie et des dernières chaussures tendance. Elles vont tout faire pour essayer de pénétrer un monde qui n'est pas le leur, un monde de happy few et de faste.

    Prix du Court Métrage PIERRE ET VACANCES

     Le Petit Dragon
    Le Petit Dragon (France)

    Réalisation & Scénario : Bruno Collet
    Avec : Bastien Colin

    Synopsis
    Trente-cinq après la disparition de Bruce Lee, son âme se réincarne dans le corps d'une petite poupée à son effigie. Avec assurance, le jouet en caoutchouc part à la découverte du monde hors d'échelle qui l'entoure.

    "Le Coup de cœur de la profession" parrainé par DIGIMAGE CINEMA

     Sumo - A Matter of Size
    Sumo - A Matter of Size (Israël)

    Réalisation : Sharon Maymon & Erez Tadmor
    Avec : Itzik Cohen, Dvir Benedek, Levana Finkelstein...

    Synopsis
    Quatre amis obèses, originaires de la ville de Ramla, en Israël, ne supportent plus le régime alimentaire qu'on leur impose. L'un d'eux, Herzl, alors qu'il fait la plonge dans un restaurant japonais, découvre la culture Sumo par l'intermédiaire du gérant Kitano, ancien entraîneur exhilé en Israël...

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