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  • Programme du 46ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

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    Deauville à l'heure de la Croisette.png

    « Les films sont plus harmonieux que la vie. Il n’y a pas d’embouteillage dans les films, il n’y a pas de temps mort. ».

    Pourquoi cette citation pour vous parler de ce 46ème Festival du Cinéma Américain de Deauville ? Parce que Truffaut avait raison, non ? Au cinéma, tout est plus harmonieux. Ou à l'inverse follement dissonant. Mais aussi trépidant. Exaltant. Passionné. Passionnant. Intense. Sans temps mort. La succession de films qu'est un festival de cinéma (et évidemment celui de Deauville) nous plonge a fortiori dans une bulle d'irréalité où la frontière avec la fiction devient si délicieusement et délictueusement étanche. Où tout semble possible, pensable, où même la fin semble soudain n'être qu'une chimère puisque le générique passé, les cœurs broyés recommencent à battre. Moins intensément que sur grand écran peut-être. Où la réalité se tait avant de reprendre son assourdissant tintamarre. Même si ces films sont aussi des miroirs de la société, à Deauville en particulier où les films en compétition reflètent une réalité souvent âpre, d'autant plus depuis la présidence Trump depuis laquelle inégalités et iniquités s'accroissent terriblement. Sans doute cette parenthèse enchantée est-elle la raison pour laquelle plus de 20 ans plus tard, je reste fidèle au rendez-vous de ce festival. Quoiqu'il advienne. Malgré les vicissitudes de l'existence. Le Festival de Deauville a en effet toujours été le repère insubmersible. Malgré le temps qui dévore tout. Mais heureusement pas les rêves d'enfance. Pas cette passion ardente pour le cinéma que les festivals ont exacerbé, au premier rang desquels celui-ci. 

    « Qu’on écrive un roman ou un scénario, on organise des rencontres, on vit avec des personnages ; c’est le même plaisir, le même travail, on intensifie la vie » écrivit encore Truffaut.

    Intensifier la vie. Pouvoir suave et ensorceleur de l’écriture. De la musique aussi. Et du cinéma. Et des festivals qui en sont la quintessence. Alors que se consumeront les derniers feux de l'été (fragiles, si précieux, plus intenses) débutera le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2020 lors duquel nous pourrons nous autoriser à imaginer que cette frontière entre réalité et fiction, en cet endroit si ténue, comme dans « La rose pourpre du Caire », abdiquera devant nos yeux de rêveurs intarissables avides de romanesque. Ou comme dans "Inception" que nous manipulerons les rêves jusqu'à nous égarer dans ce savoureux dédale filmique dont nous serions à la fois scénaristes et protagonistes, démiurges et marionnettes, dans lequel rien ne semblerait impossible pour peu qu'on le rêve ardemment. Pourquoi ne pas se permettre de feindre de le croire le temps d'un festival ? De CE festival. Comme des enfants qui ignoreraient que tout, irrémédiablement, s'achève par un générique de fin, d'un implacable prosaïsme. Et faire ainsi nôtre cette phrase extraite du film d’ouverture de l'édition 2019 du festival : « Laissons la réalité à ceux qui ne trouvent pas mieux ». Oubliant ainsi que la toupie ( forcément !), à l'issue de ces 9 jours, cessera de tournoyer. Et nos illusions de rêves éternels avec.

    affiche du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2020.jpg

    Pour sa 46ème édition qui aura lieu du 4 au 13 septembre 2020, le Festival du Cinéma Américain de Deauville a décidé de se réinventer. En cette année dramatiquement exceptionnelle, marquée par une crise sanitaire que n'auraient osé imaginer les scénaristes hollywoodiens les plus inventifs ou à l'imagination la plus retorse, sans doute car comme disait Truffaut (encore lui !) "La vie a beaucoup plus d'imagination que nous", le Festival du Cinéma Américain de Deauville innove donc pour cette 46ème édition et se veut ainsi solidaire de l’industrie du cinéma mondial durement éprouvée.

    Au programme de cette édition, 100 films répartis en 13 catégories. « Ce sera le festival du cinéma américain mais aussi du cinéma tout court » a ainsi déclaré le Maire de Deauville, Philippe Augier. Ce sera en effet aussi le retour à la vie pour le cinéma, le Festival du Cinéma Américain de Deauville étant le deuxième festival de cinéma depuis la crise sanitaire (le Festival du Film Francophone d'Angoulême ouvrant le bal quelques jours plus tôt) à cause de laquelle de nombreux autres comme Cannes ou Beaune ont été annulés.

     

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    Le festival ouvre ainsi ses portes à deux des plus grands festivals internationaux de cinéma dont le déroulement, en France, a été perturbé : le Festival de Cannes et le Festival international du film d’animation d’Annecy. L’occasion pour le public de découvrir sur grand écran des films inédits dont il aura été privé.
     
     
     
    Vanessa Paradis présidente jury Deauville 2020.jpg
     
    Le jury sera présidé par la comédienne et chanteuse Vanessa Paradis, également égérie Chanel, partenaire officiel du festival. Bruno Barde a qualifié ce jury « d’ouvert et artistique ».
     

    Vanes­sa Para­dis sera entou­rée de :

    Yann Gon­za­lez (Réa­li­sa­teur & scé­na­riste)
    Zita Han­rot (Comé­dienne)
    Del­phine Hor­vil­leur (Auteure, confé­ren­cière & rab­bin)
    Vincent Lacoste (Comé­dien)
    Mou­nia Med­dour (Réa­li­sa­trice & scé­na­riste)
    Syl­vie Pia­lat (Pro­duc­trice)
    Bru­no Poda­ly­dès (Réa­li­sa­teur, scé­na­riste & comé­dien)
    Oxmo Puc­ci­no (Rap­peur)

    Le jury remet­tra lors de la céré­mo­nie du pal­ma­rès, same­di 12 sep­tembre, le Grand Prix et le Prix du jury.

     

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    La réalisatrice Rebecca Zlotowski présidera le jury Révélation.

     

    Rebec­ca Zlo­tows­ki sera entou­rée de :

    Lua­na Baj­ra­mi (Comé­dienne & réa­li­sa­trice)
    Mya Bol­laers (Comé­dienne)
    Arnaud Rebo­ti­ni (Auteur, com­po­si­teur, inter­prète & pro­duc­teur)
    Antoine Rei­nartz (Comé­dien)

    Le jury de la Révé­la­tion remet­tra lors de la céré­mo­nie du pal­ma­rès, same­di 12 sep­tembre, le Prix Fon­da­tion Louis Roe­de­rer de la Révé­la­tion.

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    Dans Le Point, le directeur du festival, Bruno Barde, annonçait ainsi un festival "aux dimensions pantagruéliques" avec une centaine de films au programme. Mais aussi un hommage au personnel soignant avec (parmi d'autres), La porte s'ouvre de Mankiewicz, Le Cirque infernal de Richard Brooks, et Le Secret magnifique de Douglas Sirk.
     
    "En cette année exceptionnelle, marquée par une crise sanitaire défiant l’imagination, Deauville se veut en effet solidaire du monde médical durement éprouvé, aux États-Unis comme en France, en lui rendant un hommage à travers la présentation de films et français et américains, dont les héros cinématographiques sont issus du personnel soignant: chirurgiens, chirurgiennes, doctoresses, docteurs… mais aussi infirmières, infirmiers, sages-femmes, aides-soignantes, aides-soignants. " Dans ce cadre seront ainsi projetés les films suivants :
     
    AMERICAN DOCTORS 
     
    5B de Paul Haggis & Dan Krauss  
    C’EST MA VIE APRES TOUT ! (Whose Life Is It Anyway?) de John Badham
    LA CITE DE LA JOIE (City of Joy) de Roland Joffé
    LA PORTE S’OUVRE (No Way Out) de Joseph L. Mankiewicz
    LE SECRET MAGNIFIQUE (Magnificent Obsession) de Douglas Sirk
    L’EVEIL (Awakenings) de Penny Marshall M.A.S.H. de Robert Altman
     
    FRENCH DOCTORS
     
    DE CHAQUE INSTANT de Nicolas Philibert
    JOURNAL D’UNE FEMME EN BLANC de Claude Autant-Lara  
    LA MALADIE DE SACHS de Michel Deville
    L’AMOUR D’UNE FEMME de Jean Grémillon
    PATIENTS de Grand Corps Malade & Mehdi Idir
    UN GRAND PATRON de Yves Ciampi 
    VOIR LE JOUR de Marion Lai
     

    kirk douglas festival de deauville.jpg

     
    Pendant cette édition sera  aussi rendu un hommage à Kirk Douglas, légende d'Hollywood disparue cette année à l'âge de 103 ans dont la mythique silhouette avait foulé les planches de Deauville en 1999 (je m'en souviens encore...année mémorable du festival). Il honora ainsi deux fois Deauville de sa présence.  En 1978 pour un hom­mage et en 1999, en com­pa­gnie de son amie de tou­jours Lau­ren Bacall, pour pré­sen­ter Dia­monds de John Asher et rece­voir un Prix lit­té­raire pour son livre « En gra­vis­sant la mon­tagne ».

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    Dans ce cadre seront projetés les films suivants (je vous les recommande tous, vous pourrez notamment retrouver ma critique du film "Les Ensorcelés" à la fin de cet article) :
    NIMITZ, RETOUR VERS L’ENFER (The final Countdown) de Don Taylor (1980) 
    SEPT JOURS EN MAI (Seven days in May) de John Frankenheimer (1964)
    SEULS SONT LES INDOMPTES (Lonely are the braves) de David Miller (1962)
    SPARTACUS de Stanley Kubrick (1960)
    LES VIKINGS (The Vikings) de Richard Fleischer (1958)
    LES SENTIERS DE LA GLOIRE (Paths of Glory) de Stanley Kubrick (1957) 
    LA VIE PASSIONNEE DE VINCENT VAN GOGH (Lust for life) de Vincente Minnelli & George Cukor (1956) LES ENSORCELES (The bad and the beautiful) de Vincente Minnelli (1952)
    LA CAPTIVE AUX YEUX CLAIRS (The big sky) de Howard Hawks (1952)
    LE GOUFFRE AUX CHIMERES (Ace in the hole) de Billy Wilder (1951)
    LE CHAMPION (Champion) de Mark Robson (1949)
    LA GRIFFE DU PASSE (Out of the past) de Jacques Tourneur (1947)
     

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    Comme chaque année, le festival présentera des films classiques restaurés. Parmi eux, seront présentés :  
     
    LES TROIS JOURS DU CONDOR (Three Days of the Condor) de Sydney Pollack (1975)
    THE GAME de David Fincher (1997)
    TOTAL RECALL de Paul Verhoeven (1990)

     

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    Au programme de cette édition, la Croisette qui s'invite à Cannes avec dix films de Cannes et des films d'Annecy. 10 films sélectionnés parmi les 56 titres de la Sélection officielle du Festival de Cannes seront ainsi présentés en présence de Thierry Frémaux et de Pierre Lescure.

    Tous les publics pourront découvrir ces films sur grand écran, en présence de son délégué général Thierry Frémaux et de son président Pierre Lescure.

    Les films de Cannes irrigueront ainsi toutes les sections de cette édition 2020, conférant une teinte originale et cosmopolite à la programmation. De nombreuses équipes de films, pour une grande majorité française, seront présentes pour échanger avec le public. Pour les amoureux du cinéma d'outre-Atlantique, en dehors de cette sélection cannoise, le festival proposera, comme à son habitude, quelques 70 films américains. Et comme le dit Philippe Augier, Maire
    de Deauville, « Cette année, le festival de Deauville, c’est avant tout le rendez-vous du cinéma ».

    Le films de la sélection cannoise  présentés dans le cadre du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2020 : 

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    ADN de Maïwenn
    AMMONITE de Francis Lee
    DES HOMMES de Lucas Belvaux
    LES DEUX ALFRED de Bruno Podalydès
    A GOOD MAN de MarieCastille Mention-Schaar
    LAST WORDS de Jonathan Nossiter
    PENINSULA de Yeon Sang-ho
    ROUGE de Farid Bentoumi
    SLALOM de Charlène Favier
    TEDDY de Ludovic & Zoran Boukherma

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    Pour l’ouverture du festival qui se fera avec un film de la compétition, Bruno Barde a annoncé « un film qui rend heureux » : « Minari » de Lee Isaac Chung. Les organisateurs ont ainsi souhaité ouvrir ce fes­ti­val avec un film de la com­pé­ti­tion, afin d’affirmer celle-ci comme une prio­ri­té. Cette œuvre définie comme un film « aux accents for­diens » affirme leur « désir d’un ciné­ma exi­geant et popu­laire. »

    Pitch : « Une famille américaine d’origine sud-coréenne s’installe dans l’Arkansas où le père de famille veut devenir fermier. Son petit garçon devra s’habituer à cette nouvelle vie, et à la présence d’une grand-mère coréenne qu’il ne connaissait pas. »

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    C’est cette même volon­té qui les a poussés à choi­sir en clô­ture Com­ment je suis deve­nu super-héros, film fran­çais en hom­mage aux héros mar­vel­liens (véri­table X‑Men à la fran­çaise) mais aus­si au ciné­ma amé­ri­cain dans sa veine fan­tas­tique. « Les deux films ont en com­mun de nous rendre heu­reux» ont précisé les organisateurs. Un film réalisé par Dou­glas Attal  avec Pio Mar­maï, Vima­la Pons, Benoît Poel­voorde, Leï­la Bekh­ti & Swann Arlaud. Une projection en pré­sence de l’équipe du film.

    compétition Festival du Cinéma Américain de Deauville 2020.png

    Ont également été annoncés les films de la compétition. Sur 14 films, 7 sont des premiers films et 8 sont des films de réalisatrices :

    FIRST COW de Kelly Reichardt GIANTS BEING LONELY de Grear Patterson - 1er film

    HOLLER de Nicole Riegel - 1er film

    KAJILLIONAIRE de Miranda July - sortie le 30 septembre

    LORELEI de Sabrina Doyle - 1er film

    LAST WORDS de Jonathan Nossiter - sortie le 21 octobre

    LOVE IS LOVE IS LOVE d‘Eleanor Coppola

    MINARI de Lee Isaac Chung

    SHIVA BABY d’Emma Seligman - 1er film

    SOPHIE JONES de Jessie Barr - 1er film

    SOUND OF METAL de Darius Marder - 1er film

    THE ASSISTANT de Kitty Green - 1er film

    THE VIOLENT HEART de Kerem Sanga

    UNCLE FRANK de Alan Ball - 2e film

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    Le film THE NEST de Sean Dur­kin, avec Jude Law, Car­rie Coon & Anne Reid rejoint la com­pé­ti­tion lors de la conférence du 18 août portant à 15 le nombre de films en compétition.

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    Le Prix du Festival de Deauville est remis chaque année à un cinéaste qui a franchi l’Atlantique pour réaliser un film aux Etats-Unis, matérialisant ainsi un pont franco-américain issu d’une longue tradition artistique.

    Après Jacques Audiard (Les Frères Sisters), Olivier Assayas (Cuban Network), c’est Barbet Schroeder qui sera honoré par la 46ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville, non pas pour un film, mais pour l’ensemble de son oeuvre américaine.
    Comme le précise le communiqué de presse du festival, "La simple évocation de son nom fait surgir des images mythiques de la Nouvelle vague et des jeunes turcs des « Cahiers du cinéma ». Mais c’est aussi bien sûr aussi aux Films du Losange que l’on songe, société de production qu’il créé à 20 ans à peine pour produire les films d’Eric Rohmer et qui continue d’éclairer le paysage de la cinéphilie française aujourd’hui." A cette occasion, je vous propose ci-dessous la critique de L'avocat de la terreur de Barbet Schroeder.

     

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    Comme chaque année, des films seront présentés dans la section « Premières » :

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    BAD EDUCATION de Cory Finley

    COMMENT JE SUIS DEVENU SUPER-HEROS de Douglas Attal 

    CRITICAL THINKING de John Leguizamo

    DON’T TELL A SOUL de Alex McAulay

    RESISTANCE de Jonathan Jakubowicz

    SONS OF PHILADELPHIA (Sounds of Philadelphia) de Jérémie Guez

    THE PROFESSOR AND THE MADMAN de P.B. Shemran 

    WANDER de April Mullen

    WENDY de Benh Zeitlin

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    Comme chaque année également, la section "Les Docs de l'Oncle Sam" nous réservera certainement de belles découvertes de documentaires. Seront au programme : 


    BILLIE de James Erskine

    DEAUVILLE ET LE REVE AMERICAIN de Daphné Baiwir

    KIRK DOUGLAS, L’INDOMPTE de Hubert Attal

    KUBRICK PAR KUBRICK de Gregory Monro

    LEAP OF FAITH: WILLIAM FRIEDKIN ON “THE EXORCIST” d’Alexandre O. Philippe

    PIERRE & LESCURE de Maxime Switek & Philippe Lézin

    THE LAST HILLBILLY de Diane Sara Bouzgarrou & Thomas Jenkoe

    WEED AND WINE de Rebecca Richman Cohen
     

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    Lors de la cérémonie du palmarès du Festival du cinéma américain de Deauville, le Prix d’Ornano-Valenti 2020 sera officiellement remis par Jean-Guillaume d’Ornano, Président du jury du Prix d’Ornano-Valenti composé de journalistes anglo-saxons, au long métrage français : Slalom réalisé par Charlène Favier qui succédera ainsi aux Misérables de Ladj Ly.

    Synopsis : (Le film fait partie de la Sélection Officielle Cannes 2020)

    Lyz, 15 ans, vient d'intégrer une prestigieuse section ski-études du lycée de Bourg-Saint-Maurice. Fred, ex-champion et désormais entraîneur, décide de tout miser sur sa nouvelle recrue. Galvanisée par son soutien, Lyz s'investit à corps perdu, physiquement et émotionnellement. Elle enchaîne les succès mais bascule rapidement sous l'emprise absolue de Fred.

    Comme annoncé en juin, le Festival international du film d'animation d'Annecy viendra à Deauville avec un programme jeunesse de trois films, afin de "retrouver la joie de projections sur grand écran, en public, où la magnificence des trois films présentés prendra tout son essor." Au tarif de 10 euros*, le pass Annecy donnera accès aux trois films sélectionnés suivants :

    CALAMITY de Rémi Chayé - Cristal d’or de l’édition 2020 - à partir de 6 ans

    LUPIN III de Takashi Yamazaki - à partir de 10 ans

    PETIT VAMPIRE de Joann Sfar - à partir de 6 ans

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    Pour les festivaliers amateurs de sensations fortes et de cinéma de genre, le Festival proposera également cette année le Pass Frissons. Pour un tarif exceptionnel de 10 euros, ils pourront découvrir en avant-première les films suivants :

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    PENINSULA de Yeon Sang Ho (Corée du Sud)

    TEDDY de Ludovic Boukherma & Zoran Boukherma (France)

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    Un jury composé des journalistes et écrivains Ariane Bois Heilbronn, François Forestier, Éric Neuhoff, Patrick Poivre d’Arvor, Colombe Schneck et Laurent Seksick remettra le Prix littéraire Lucien-Barrière lors du Festival du cinéma américain de Deauville, sous la bienveillance de Béatrice Nakache Halimi.

    Le Prix littéraire Lucien-Barrière 2020 est décerné au roman Le monde n’existe pas de Fabrice Humbert, publié aux éditions Gallimard.

    Ce captivant roman  nous entraîne dans les pensées tortueuses d’Adam Voll­mann, lequel, jour­na­liste au New Yor­ker, voit s’afficher sur les écrans de Times Square le por­trait d’Ethan Shaw. Celui qui fut la star du lycée. Celui dont la beauté était le pouvoir. Celui qui faisait penser à Robert Redford dans « Nos plus belles années. » Celui qui a un nom et une allure de personnage hollywoodien d’ailleurs. Son seul ami d’alors, accu­sé de viol et de meurtre. Refu­sant de croire à sa culpa­bi­li­té, Adam retourne à Drys­den, où ils se sont connus pour enquêter. Là où certains ont été déçus par l’énigmatique dénouement, j’y ai vu la seule fin possible. Logique. Implacable. Brillante. Un monde qui n’existe pas ne peut s’achever, non ? Tel le MacGuffin cher à Hitchcock qu’il évoque d’ailleurs, la quête n’est ici qu’un prétexte. Une mise en scène pour nous emmener dans une ville morne qui concentre tout ce que Vollmann déteste en Amérique : la petitesse, le conformisme. Pour nous emmener dans un voyage dans les méandres de l’identité entre vérité et mensonge, réalité et fiction. Dans une mise en abyme vertigineuse, de poupées russes qui se dévoilent indéfiniment, il nous égare pour nous inviter à trouver la vérité, notre « rosebud ». Citizen Kane était ainsi « la somme de ses légendes et des cinq témoignages du film racontant cinq histoires différentes. » A nous de trouver la vérité dans ce monde qui affectionne les récits à rebondissements, qui fictionnalise la réalité. En partant à la rechercher d’un homme qui ne finissait jamais les puzzles, il nous confronte nous-mêmes à un puzzle dont il nous appartient de trouver la dernière pièce. Vollmann est d’ailleurs devenu journaliste par passion de la littérature. De la fiction donc. Vollmann ne signifie-t-il d’ailleurs pas « homme plein », lui qui recherche son ami de lycée…à propos duquel d’autres parlent de case vide ? Réflexion passionnante sur notre besoin de dramatisation, de « susciter la tempête des passions par la construction d’une intrigue simple », il nous interroge : « tout ce que nous vivons est un livre ou un film. En tout cas, une fiction recomposée ou non. » Non ? Il nous invite à composer notre fiction à nous interroger sur celles qui se composent (ou décomposent avec parfois autant d’obstination, il n’est qu’à voir les foisonnantes théories du complot) à nos regards, à nous interroger sur la manipulation du récit…tout en manipulant son personnage narrateur et à travers lui le lecteur. Laissez-vous embarquer par ce récit aux accents lynchiens qui, en vous égarant, vous invite à trouver une vérité sur une société (qui fait évidemment songer à celle de Trump, il suffit de voir ses clips de campagne qui pourraient rivaliser avec les plus abracadabrantesques et grandiloquents des blockbusters) qui en scénarisant tout brouille les repères…à l’image de ce roman dans lequel réalité et fiction, vérité et mensonges s’imbriquent pour finalement se confondre. Brillante mise en abyme vous dis-je !

    Concernant la sécurité sanitaire, sachez que tout sera mis en œuvre pour que celle-ci  soit assurée au mieux :

    Les lieux d’accueil sont nettoyés et désinfectés régulièrement.

    La ventilation du C.I.D est contrôlée, l’air est renouvelé.

    Le port du masque est obligatoire dans tous les lieux du Festival, à tout moment : - En intérieur - dans le C.I.D et les salles du Casino et du Morny - En extérieur - aux abords du tapis rouge, dans les files d’attente et sur les terrasses du Festival (retrait du masque autorisé une fois assis pour se restaurer).

    La capacité d’accueil des salles est adaptée pour répondre aux exigences sanitaires en cours et garantir votre sécurité. Des solutions hydroalcooliques sont à disposition à l’entrée du C.I.D, du Casino et du Morny, et sur les terrasses du Festival.   La distanciation physique est recommandée.

    Vous pouvez bien sûr d'ores et déjà réserver vos pass pour le festival, ici.

    Venez fêter le retour du cinéma à Deauville 10 jours et près de 100 films projetés : 

    RÉSERVEZ VOS PASS DÈS MAINTENANT www.festival-deauville.com

    PASS JOURNÉE / 35€ (tarif réduit : 16€) PASS FESTIVAL / 160€ (tarif réduit : 99€)

    En attendant de vous en dire plus sur cette 46ème édition du festival, je vous invite à lire mon article consacré à l'édition 2019 publié dans le magazine annuel Normandie Prestige (cf ci-dessous).

    Vous pouvez aussi retrouver mon bilan détaillé de l'édition 2019, ici. 

    Comme chaque année, je serai en direct du festival, de l'ouverture à la clôture. En attendant mon bilan du festival, suivez-moi en direct sur instagram et twitter (@sandra_meziere), je vous y livrerai chaque jour mon journal de bord du festival.

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    Critique - "Les Ensorcelés"  de Vincente Minnelli

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    Les films sur le cinéma se sont  multipliés dans le cinéma américain des années 1950, avec d’ailleurs également une commune structure en flashback comme dans les deux chefs-d’œuvre de Mankiewicz (« Eve » et « La Comtesse aux pieds nus ») qui, avec « Les Ensorcelés » de Minnelli, sont les films sur ce thème que je vous recommande, trois chefs-d’œuvre.

    Synopsis : Le producteur Harry Pebel (Walter Pidgeon)  convoque dans son bureau Georgia Lorrison (Lana Turner), une grande actrice, Fred Amiel (Barry Sullivan), un jeune réalisateur, et James Lee Bartlow (Dick Powell), un écrivain. Pebel attend un coup de téléphone du producteur Jonathan Shields (Kirk Douglas) qui a permis à ces trois personnes d’accéder au rang de star mais s’est parfois mal comporté avec elles. Aujourd’hui en difficulté, il leur demande de l’aider. Avant d’accepter ou refuser, chacun d’eux raconte comment il les a rencontrés et comment il les a déçus, voire blessés…

    « The Bad and The Beautiful ». Tel est le titre original en VO des « Ensorcelés » et qui résume parfaitement la sublime et subtile dualité du personnage de Jonathan (incarné par Kirk Douglas) et du film tout entier. Dualité entre son altruisme apparent et son ambition tueuse et ravageuse dont il est le masque. Lorsque le masque tombe, Minnelli a, à chaque fois, la judicieuse idée de le filmer en gros plan frontalement, le réduisant alors à son égoïsme, alors que le reste du temps il est souvent filmé en plan plus large et rarement de face.

     Dualité aussi des sentiments du spectateur face à ce personnage complexe, digne successeur d’un père diabolique à la personnalité, pour son fils, aussi fascinante qu’écrasante dont il suivra finalement le modèle et face à ce personnage qui, au nom de la gloire et l’ambition, sacrifiera ceux qu’il aime ou qu’il est incapable d’aimer … même si finalement ils y gagneront tous aussi la gloire.

    La gloire ce pourrait aussi d’ailleurs être elle « The bad and the beautiful ». Etincelante en surface, au regard des autres mais qui a nécessité combien de « bad » compromis et de trahisons inavouables ?

     Dualité aussi entre la sincère Georgia (the beautiful)  et le manipulateur Jonathan (the bad).

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     Dualité entre la forme et le fond. Le fond qui critique le monde du cinéma : son hypocrisie, l’arrivisme, la superficialité, la déchéance, le commerce qu’il est souvent, les trahisons, les manipulations. La forme qui est un des plus beaux hommages qu’on puisse lui rendre avec des plans d’une virtuosité admirable (Ah, cette scène où Georgia, époustouflante et lumineuse Lana Turner ici terrifiante tant elle semble réellement terrifiée, fuit en voiture et où le spectateur a la sensation de ressentir sa suffocation cauchemardesque !), un scénario d’une construction astucieuse, une photographie envoûtante et somptueuse, et des acteurs au sommet de leur art et de leur beauté. Dualité entre le rêve que représente le monde du cinéma et la réalité que dépeint Minnelli.

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    « Les Ensorcelés » est à la fois une magnifique déclaration d’amour au cinéma et un regard lucide sur ses travers s’inspirant de la réalité, notamment de David O.Selznick (le producteur et créateur d’ « Autant en emporte le vent ») ou encore de « La Féline » de Jacques Tourneur pour le script du « Crépuscule des hommes chats » que Jonathan produit.

    Les Ensorcelés : ce sont Georgia, Fred et James, ensorcelés et aveuglés par Jonathan. C’est Jonathan, ensorcelé par le cinéma, prêt à tout au nom de celui-ci. Et c’est surtout le spectateur, ensorcelé par la magie du cinéma, de ce cinéma que Minnelli magnifie tout en le montrant dans toute son ambiguïté, d’une cruelle beauté. De ce cinéma qui finalement sort vainqueur. Malgré tout. Plus important que tout.

    « Les Ensorcelés » (1952) remporta 6 Oscars : celui de la meilleure interprétation pour Kirk Douglas, du meilleur second rôle féminin pour Gloria Grahame,  de la meilleure photographie,  de la meilleure direction artistique, des meilleurs costumes et du meilleur scénario.

    A la différence près que le rôle du producteur n’est aujourd’hui plus le même que celui du producteur du cinéma d’Hollywood des années 30, 40, 50 « Les Ensorcelés » est un film intemporel qui pourrait presque être tourné aujourd’hui. L’ambitieux Jonathan pourrait être le même aujourd’hui. Il se pourrait même que vous croisiez quelques Jonathan Shields, et surtout bien pire, à Cannes ou ailleurs. Alors si vous voulez découvrir Hollywood, son univers impitoyable, voir un film ensorcelant et éblouissant,  un personnage aussi manipulateur qu’amoureux du cinéma bien fait, et fascinant, et surtout si vous aimez le cinéma et forcément les films sur le cinéma, alors laissez-vous envoûter etne manquez pas ce chef-d’œuvre de Minnelli à (re)voir dans le cadre de ce Festival du Cinéma Américain de Deauville 2020.

    Critique de L'AVOCAT DE LA TERREUR de Barbet Schroeder

    Présenté en sélection officielle (Un Certain Regard) du Festival de Cannes , "L'avocat de la terreur" avait obtenu le César du meilleur documentaire en 2008, un prix entièrement mérité pour ce qui fut un des meilleurs film de cette année-là et que je vous recommande. Retrouvez ci-dessous ma critique de ce documentaire qui dresse le portrait de d'un avocat aussi énigmatique que médiatique : Jacques Vergès. 

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    Communiste, anticolonialiste, d’extrême droite ?  Quelle(s) conviction(s) guide(nt) Jacques Vergès ? Barbet Schroeder mène l’enquête pour élucider le mystère. Au départ de la carrière de cet avocat énigmatique : la guerre d’Algérie et Djamila Bouhired, la pasionaria qui porte la volonté de libération de son peuple. Le jeune homme de loi épouse la cause anticolonialiste (procès mémorable où il fait le procès de la justice, Djamila Bouhired sera ainsi condamnée à mort puis graciée !), et la femme. Puis, entre 1970 et 1978, il disparaît. 8 longues années de clandestinité qui suscitent les rumeurs les plus folles. A son retour, il défend les terroristes de tous horizons et des monstres historiques tels que Klaus Barbie, le tristement célèbre ancien chef de la Gestapo de Lyon (là, il ne fera pas le procès de la justice mais… celui de la Résistance !).

    Le documentaire commence donc en Algérie, là où débute aussi la carrière de l’avocat qui y défendit Djamila Bouhired puis qui l’épousa.  Les images d’archives alternent avec l’interview de l’avocat, et les entretiens avec des proches de ce dernier, des fréquentations souvent peu recommandables (il revendique ainsi son amitié avec un ancien nazi notoire : le banquier suisse François Genoud).

     A travers le portrait de cet homme ambigu passant de l’extrême gauche à l’extrême droite, de la défense des persécutés à celle des persécuteurs, de la clandestinité à l’exposition médiatique, de l’opposition à l’Etat Français à une éventuelle collaboration avec les services secrets, ses 8 années de disparition n’ayant jamais réellement été élucidées (même si on évoque un exil au Cambodge…), c’est celui du terrorisme du 20ème siècle qu’effectue Barbet Schroeder.

     Dictateurs africains,  Khmers rouges et Pol Pot, Klaus Barbie…tout ce que le 20ème siècle a compté de terroristes semble avoir un jour ou l’autre croisé la route de Jacques Vergès qui, loin de s’en défendre, le revendique avec cynisme, suffisance et bravade.  L’Algérie, la Palestine, l’Afrique, le Cambodge, aucune partie du globe où règne ou où a régné la violence ne lui est inconnue.

    Si la longueur de ce documentaire vous rebute, sachez que le parcours de cet avocat de la terreur se regarde comme un thriller palpitant, qu’il nous paraît trop court tant Barbet Schroeder fait preuve d’habileté dans sa mise en scène et dans son montage. Il  ne recourt ainsi jamais à la voix off mais à une musique qui donne des allures de films d’espionnage à ce documentaire  qui ressemble à s’y méprendre à une fiction qui nous permet de reconstituer les pièces du parcours mystérieux de l’avocat, puzzle aux multiples et dangereuses ramifications.

    Il révèle l’ambiguïté d’un homme dont il explique l’engagement autant par ses origines desquelles résulterait son horreur de la soumission et de l’oppression que par ses histoires d’amour ( Djamila Bouhired puis la femme de Carlos) : l’ambiguïté de celui qui pleure dans les prisons des combattants algériens et qui défend Klaus Barbie sans un remord en déclarant, avec une jubilation délibérément ostentatoire qui ne peut que susciter le malaise du spectateur (et qui la suscite à dessein, la provocation étant l’arme favorite de l’avocat), que c’est « euphorisant de le défendre seul contre 39 avocats », l’épicurien parfois enfantin qui tire avec un pistolet à eau sur les passants et qui se déclare capable de tuer…

    Barbet Schroeder (qui a eu le final cut) ne prend pas parti, mais certains plans sont particulièrement éloquents comme ceux des interviews de Vergès qui se met lui-même en scène avec une vanité stupéfiante, jouant du silence entre deux bouffées de cigare, entre deux paroles délibérément provocatrices, dans un décor aussi fastueux qu’était misérable celui de certains de ses clients, des paroles parfois démenties par les interviews qui leur succèdent grâce à un montage astucieux. Le générique de fin est ainsi un clin d'oeil ingénieux, il énumère les noms des clients de Jacques Vergès et défilent sous nos regards effarés les plus grands criminels du 20ème siècle.

     Plus qu’un documentaire, c’est une plongée passionnante et instructive dans l’Histoire du 20ème siècle, dans ses zones d’ombre à travers celles d’un homme (ses années de disparition, son énigmatique enrichissement…),  qui donne parfois froid dans le dos et est tellement réussie qu’elle nous fait presque oublier qu’elle relate des faits dramatiquement réels dont Vergès a tour à tour été le protagoniste, l’avocat et parfois la victime autoproclamée… Fascinant et terrifiant à l’image de son protagoniste, un documentaire qui est aussi une réflexion sur la vérité et la sincérité d’un engagement. A voir absolument !

     

  • Projection de CAPHARNAÜM de Nadine Labaki au Festival du Film Francophone d'Angoulême au profit du Liban : infos et critique du film

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    Suite à la catastrophe survenue le 5 août dernier à Beyrouth, le Festival du Film Francophone d’Angoulême, qui aura lieu du 28 août au 2 septembre, a eu la bonne idée de vouloir apporter tout son soutien au Liban en programmant une projection exceptionnelle du film CAPHARNAÜM de la réalisatrice libanaise Nadine Labaki. La séance aura lieu le lundi 31 août à 14h au CGR Angoulême - Méga CGR et la place est au prix de 5 €. Tous les bénéfices seront reversés à une association internationale pour soutenir les victimes. Une excellente raison de (re)voir ce film dont je vous parle ci-dessous. Les places sont disponibles dès maintenant, soit directement sur la page Facebook du festival dans l'onglet Tickets, soit sur le site internet du festival https://filmfrancophone.fr/. Une raison de plus, aussi, pour découvrir ce festival dont la programmation comme chaque année est particulièrement alléchante. Pour ma part, je serai au Festival du Cinéma Américain de Deauville qui débute juste après mais je vous recommande les deux événements si vous avez la possibilité d’assister aux deux. Le Festival du Film Francophone d'Angoulême sera ainsi le premier festival de cinéma depuis la crise sanitaire, l’occasion de soutenir un secteur particulièrement fragilisé. Au programme : une vingtaine d’avant-premières, des films en compétition (le jury est présidé par Gustav Kervern et Benoît Delépine), presque tous inédits, des films de la Semaine de la Critique etc. Le 1er septembre, vous pourrez aussi voir le documentaire « César Première » de Patrick Fabre (cf mon post instagram du 27.02.2020 pour en savoir plus sur ce documentaire que je vous recommande également).
     
    CRITIQUE  de  CAPHARNAÜM ( Prix du Jury et Prix de la Citoyenneté lors du Festival de Cannes 2018)
    À l'intérieur d'un tribunal, Zain, un garçon de 12 ans, est présenté devant le juge. À la question : « Pourquoi attaquez-vous vos parents en justice ? », Zain lui répond : « Pour m'avoir donné la vie ! ». Capharnaüm retrace l'incroyable parcours de cet enfant en quête d'identité et qui se rebelle contre la vie qu'on cherche à lui imposer.
    Zain vit ainsi avec ses parents, frères et sœurs dans un appartement insalubre et spartiate qui appartient à un marchand du quartier pour lequel travaillent les enfants pour pouvoir payer le loyer. Ils transforment aussi des médicaments en stupéfiants avant de les revendre quand ils ne sont pas contraints de mendier dans la rue. Dans leur vie ne subsiste ainsi aucune lueur, ni d’enfance, ni de joie, ni d’espoir, comme dans le regard de Zain qui, à lui seul, semble exprimer toute la colère et la détresse de ses frères et sœurs face à ce quotidien misérable. Il ne s’adoucit qu’en présence de sa sœur Sahar dont il comprend rapidement qu’elle va être vendue au boutiquier. Après avoir tenté en vain et avec opiniâtreté de la sauver de cette terrible destinée, il s’enfuit…
    Dès les premiers plans, le regard buté, boudeur, déterminé, et d’une tristesse insondable du petit Zain accroche notre attention et notre empathie pour ne plus les lâcher jusqu’à la respiration finale. Avant cela, constamment en mouvement, la caméra épouse sa fébrilité, et son énergie portée par sa rage contre les adultes, contre son destin, contre le malheur et la violence qui constamment s’abattent sur lui et qui le contraignent à en devenir un bien avant l’heure.
    Nous suivons Zain dans le chaos poussiéreux, ce dédale tentaculaire qu’est le bidonville de Beyrouth, ce capharnaüm gigantesque et oppressant. Téméraire, il tente de survivre malgré la dureté révoltante de son quotidien. Sur son chemin, il rencontre Cafardman, personnage burlesque, lunaire, drôle et tragique, qui semble là pour nous rappeler que « l’humour est la politesse du désespoir ».  Ainsi, dans ce capharnaüm, même les héros de l’enfance ont le cafard. Zain dort d’abord dans un parc d’attractions, celui où travaille Cafardman. Plans sublimement tristes de Zain qui erre dans ce lieu censé être de jeu et de joie devenu fantomatique et sinistre, comme un vestige de son enfance à jamais inaccessible et révolue. Il y rencontre une immigrée éthiopienne qui a quitté son travail d’employée de maison après être tombée enceinte.
    Elle élève seule Yonas, son bébé qu’elle entoure et grise d’amour, qu’elle cache aux autorités de crainte qu’ils ne soient expulsés.  A la tendresse dont elle entoure son bébé, s’opposent l’indifférence glaciale et même la violence et les coups que Zain a subis de la part de ses parents. Quand elle disparait, il s’occupe pourtant du bébé, le nourrit, le trimballe partout avec lui, et déploie une force admirable pour celui-ci. Leur duo improbable est poignant, d’autant plus que le bébé est d’une rare expressivité et que la réalisatrice en fait un personnage à part entière. Malgré tout ce qu’il a affronté et subi, ce petit homme qu’est Zain, malgré ce regard duquel semble avoir disparu toute candeur, conserve en lui une humanité salvatrice qu’il déploie pour s’occuper de Yonas comme un pied-de-nez à ce cercle vicieux de la violence et de l’indifférence et de l’absence de tendresse.
    Les acteurs sont des non professionnels dont l'existence tragique ressemble à celle des personnages, et l’émotion qui se dégage du film en est décuplée. La réalisatrice s’est ainsi véritablement imprégnée du réel. Elle a effectué trois années de recherche et le tournage a duré six mois avec plus de 520 heures de rushes. Au premier rang des acteurs, Zain, qui porte le même prénom que son personnage, et qui se nomme Zain Al Rafeea, un petit Syrien de 14 ans, réfugié au Liban avec sa famille et découvert par une directrice de casting à Beyrouth.  Avec son naturel déconcertant, son énergie phénoménale, sa force, son regard noir et déterminé, il crève littéralement l’écran et nous emporte avec lui dans sa course folle contre le destin et contre cette roue du malheur qui semble tout emporter et broyer sur son passage, a fortiori l’humanité.
    Quand enfin ce capharnaüm s’apaise, la lueur d’espoir qu’il laisse entrevoir est sidérante d’émotion. Comme une démonstration et une plaidoirie implacables du petit Zain et de tous les enfants qu’il représente. Le regard final face caméra, face au monde, face à nous et le sourire esquissé sont parmi les plus beaux qu’il m’ait été donné de voir au cinéma. Une respiration, enfin, après cette étouffante descente aux Enfers sans répit, malheureusement celle que vivent tant d’enfants comme le petit Zain. Ce n’est pas pour rien que Nadine Labaki joue l’avocate qui défend Zain dans le procès qui l’oppose à ses parents. Rarement l’enfance maltraitée aura connu telle plaidoirie. Ajoutez à cela un souffle romanesque, une réalisation vive et inspirée et vous obtiendrez un film bouleversant d’une rare intensité et d’une force incontestable.
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  • Sortie DVD et Blu-Ray de MATTHIAS ET MAXIME de Xavier Dolan ce 8 septembre

    Ce 8 septembre sortira en DVD et Blu-Ray le formidable MATTHIAS ET MAXIME de Xavier Dolan. Les deux éditions contiennent de nombreux bonus, dont la conférence de presse au Festival de Cannes 2019 et dix minutes de scènes coupées inédites. L'occasion de vous parler à nouveau de ce film qui fut un de mes grands coups de cœur de l'année 2019 et que j'avais eu le plaisir de découvrir dans le cadre du Festival de Cannes 2019.

    Cette critique a été écrite suite à la projection du film dans le cadre du Festival de Cannes 2019.

    cinéma, Xavier dolan, Matthias et Maxime, Festival de Cannes 2019, 72ème Festival de Cannes, Gabriel D’Almeida Freitas

    L’émotion était au rendez-vous ce 22 Mai 2019 à Cannes dans le Grand Théâtre Lumière, pendant le film, et a fortiori lorsque la lumière s’est rallumée.  Comme le veut la nouvelle tradition à la fin de chaque projection officielle, un micro a été tendu au réalisateur pour qu’il prononce quelques mots. En larmes, Xavier Dolan, s’est ainsi exprimé : « Je ne pense pas que je pourrai parler longuement car je suis très ému. Cela fait tout de même 10 ans que je débarquais à Cannes avec « J’ai tué ma mère » et depuis cela a été tellement enrichissant, tellement de rencontres, tellement de moments comme ceux-ci…et merci, c’est tout… ». En larmes, je l’étais aussi après ce film pétri de tendresse, d’émotions, de vérité, d’audace. Et de talent.

    Présenté en compétition du 72ème Festival de Cannes, ce huitième film de Xavier Dolan est aussi son sixième présenté à Cannes. Ce huitième film de Xavier Dolan est reparti de Cannes sans prix. Il aurait pourtant pu prétendre à plusieurs d’entre eux, à commencer par celui du scénario. Cannes et Xavier Dolan, c’est déjà une longue histoire jalonnée de récompenses. En 2009, il réalise et produit à seulement vingt ans son premier long-métrage, « J’ai tué ma mère » présenté à la Quinzaine des Réalisateurs où il suscite un incroyable engouement en repartant avec 3 prix.  Suivront « Les amours imaginaires » et « Laurence anyways » en compétition à Un Certain Regard en 2010 et 2012. En 2013, « Tom à la ferme » ne sera pas à Cannes mais il reçoit le Prix Fipresci à la Mostra de Venise. « Mommy » a reçu le Prix du Jury du Festival de Cannes en 2014 et le César du meilleur film étranger. « Juste la fin du monde » en compétition en 2016 a reçu le Grand Prix.

    Très prolifique, Xavier Dolan, quelques mois avant le Festival de Cannes sortait le magnifique « Ma vie avec John F. Donovan ». Un film intime et universel. Passionné et passionnant. Épique et personnel. Moderne et intemporel. Sensible et fougueux. Mélancolique et enivrant. Un film dans lequel la sincérité affleure, comme dans tous les films de Xavier Dolan d’ailleurs, et nous touche en plein cœur. Un long métrage qui nous dit que les rêves et les mensonges peuvent sauver (tuer parfois, aussi). Quel plus bel hommage encore au cinéma que cette nouvelle mise en abyme ? La forme épouse le fond et ceux qui n'y ont vu qu'esbroufe sous-estiment Dolan, les mensonges du personnage de Donovan s'illustrant ainsi magistralement dans cette flamboyance hypnotique. La correspondance est comme un miroir, un révélateur entre ces enfances. Ce sont donc des êtres qui se répondent et réfléchissent, les affres de l'un condamnées à l'ombre éclairant finalement la vie de l'autre. Ce film, comme les précédents de Dolan, brasse de multiples thèmes chers à l'auteur et recèle de nombreuses scènes d'anthologie poignantes et/ou électrisantes, une fois de plus : sous la pluie, dans une salle de bain ou lorsque la ville semble comme survolée par un super héros et vue par le prisme d'un enfant rêveur. Avec, comme toujours dans les films de Dolan, une BO remarquable au service de l'émotion.

    Changement d’univers avec « Matthias et Maxime ». Deux amis d’enfance, Matthias (Gabriel d’Almeida Freitas) et Maxime (Xavier Dolan) s’embrassent pour les besoins d’un court métrage amateur. Matthias a une brillante carrière d’avocat devant lui, des airs de gendre idéal. Maxime a une vie plus chaotique. Ils viennent de milieux différents et une profonde amitié les lie. Suite à ce baiser d’apparence anodine, un doute récurrent s’installe, confrontant les deux garçons à leurs préférences, bouleversant l'équilibre de leur cercle social et, bientôt, leurs existences. 

    Le film commence ainsi par une longue scène de soirée entre amis, bouillonnante, débordante de vie, soirée de joyeuse confusion lors de laquelle les plaisanteries fusent. Immédiatement notre attention est captée par le naturel de la scène. Subrepticement s’y glissent des regards fuyants, une sensation de non-dit, le sentiment impalpable qu’une dissonance va venir briser l’harmonie, que les silences qui ponctuent cette cacophonie sont peut-être annonciateurs d’un orage. Erika, la sœur d’un de leurs amis, Rivette, jeune fille survoltée veut réaliser un petit film pour son école. Il faut trouver deux remplaçants aux deux amis qui se sont désistés et qui devaient interpréter les rôles. Les remplaçants, ce seront donc Matthias et Maxime. La scène du baiser ne nous est alors pas montrée mais alors que Matthias, en couple avec Sarah, semble ne pas y avoir accordé d’importance, pour Maxime, plus rien ne semble pareil. A quelques jours de son départ pour deux ans pour l’Australie, la confusion est désormais celle des sentiments.

    Le plan du début, d’un panneau publicitaire, montrant une famille soi-disant parfaite;, annonçait d’emblée que ce schéma ne serait pas si facile à briser, que cela ne serait pas sans heurts et sans blessures.

    Un schéma qui, comme le cadre, ce cadre, semble  enfermer Matthias et Maxime. Malgré les plaisanteries qu’ils partagent, Matthias et Maxime semblent  soudain étrangers à eux-mêmes, seuls, ailleurs, dans une bulle chacun de leur côté puisque Dolan ensuite nous les fait suivre, les séparant, les montrant si fébriles chacun de leur côté. Ils sont distraits par ce désir irrépressible et inattendu dont Dolan filme magnifiquement les moindres vacillements. Matthias qui aime reprendre les fautes sémantiques des autres semble soudain sans voix, ne plus trouver les mots pour exprimer cette confusion des sentiments qu’il fuit.

    "J'ai toujours préféré la folie des passions à la sagesse de l'indifférence" disait Xavier Dolan citant Anatole France dans son discours, lyrique et émouvant, en recevant son Grand Prix pour "Juste la fin du monde". Avec "Matthias et Maxime", il prouve une nouvelle fois qu'il est le cinéaste des élans du cœur, qu'ils soient passionnés, amicaux, filiaux, à la fois fidèle à son univers si singulier et se réinventant sans cesse.

    Avec ce film dont le titre avec ces deux prénoms juxtaposés fait penser à ceux de Claude Sautet (cinéaste qu'il cite souvent et notamment "Un cœur en hiver", un de mes films préférés dont je vous parle souvent et dont je vous propose aussi la critique ici), - sans compter que le surnom de Maxime est Max, autre surnom indissociable du cinéma de Claude Sautet. Comme Claude Sautet, Xavier Dolan filme comme personne l'amitié, les regards éludés, la passion contenue, puis qui explose. Ardente. Sublime. Un film électrique comme cette scène alors que règne l’orage à l’extérieur (ou est-ce seulement dans mon imaginaire, en écrivant cette critique plus d'un mois après avoir vu le film). Comme cette  pluie qui, dans les films de Sautet, accélère et exacerbe l’expression des sentiments. Tant pis pour les haineux systématiques (qui lui donnent tort avant même de le voir ou l'entendre, qui ne supportent pas le talent a fortiori allié à l'enthousiasme et la jeunesse), Xavier Dolan est mon Claude Sautet des années 2000 et chacun de ses films m'envoûte et m'émeut autant. Infiniment.

    Comme Claude Sautet, Xavier Dolan a construit de magnifiques personnages, émouvants, attachants, vibrants de vie, à l’image de Maxime,  jeune homme en mal d’amour qui fuit sa mère et en même temps recherche son amour, un rôle de mère complexe et irascible qui incombe une nouvelle fois à Anne Dorval, à l’opposé de la mère de son ami Matthias, son autre famille.

     Sur la tombe de Claude Sautet est écrit "Garder le calme devant la dissonance". Dolan filme aussi la dissonance avec maestria.  Comme Claude Sautet, il filme ses beaux personnages, Matthias, Maxime et les autres, avec sensibilité et empathie, pour signer une "histoire simple", en apparence, si profonde en réalité, chaque seconde, même en apparence anodine, semble suspendue et contenir le désir impalpable qui remet tout en question.

    Dans une société du cynisme dans laquelle elles sont souvent méprisées, Xavier Dolan n’a pas pleur de laisser les émotions prendre le dessus et surtout de rester fidèle aux siennes, ou encore pour les souligner d'utiliser une chanson de l'Eurovision, qui sied parfaitement à l'émotion de la scène, dont le choix est déjà décrié par les pseudo-détenteurs du politiquement correct et du bon goût.

    Une fois de plus Xavier Dolan nous envoûte, électrise, bouleverse, déroute.  Il se fiche des modes, du politiquement correct, de la mesure, de la tiédeur et c’est ce qui rend ses films si singuliers, attachants, bouillonnants de vie, lyriques et intenses.  Surtout, qu’il continue à filmer les personnages en proie à des souffrances et des passions indicibles, qu'il continue à les soulever ces passions, à préférer leur folie à « la sagesse de l’indifférence », c’est si rare…  Qu’il continue à oser, à délaisser la demi-mesure, la frilosité ou la tiédeur, à se concentrer sur ceux qui voient ce que dissimulent le masque, la fantasmagorie, l’excès, la flamboyance et à ignorer ceux que cela aveugle et indiffère. Qu’il continue à toujours exalter ainsi la force de la passion et de l'imaginaire, et de faire de chacun de ses films une déclaration d'amour fou au cinéma, ce cinéma qui permet d'affronter les désillusions de l'existence et à chaque fois de prouver comme il le disait à Cannes que "tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais ».

    La réussite doit beaucoup aux choix de Gabriel D’Almeida Freitas et Xavier Dolan dans les rôles respectifs de Matthias et Maxime, dans leurs différences (dans l’apparence, la manière de parler, bouger) qui semblent aussi les rendre complémentaires et dans le choix d'Anne Dorval, une nouvelle fois dans un rôle de "Mommy".

    Un film empreint de beaucoup de douceur et de tendresse, de passion aussi, d’audace visuelle et sonore, jalonné de ces scènes fortes indissociables des films de Dolan qui imprègnent notre mémoire comme ce plan final. Un moment suspendu. Un moment à retenir son souffle.  Et à continuer à vivre avec Matthias et Maxime dans nos imaginaires que Xavier Dolan sait tant titiller et enrichir. Un film enfiévré et mélancolique, électrique et nostalgique, porteur d’illusions et d’espoirs, comme une amitié amoureuse, ou comme un été qui s’achève, cet été qui s’achève.

    Il vous faudra patienter jusqu'au 16 octobre 2019 pour le découvrir en salles en France.

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  • 31ème Dinard Film Festival : affiche et premiers éléments de programmation

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    Le Festival du Film Francophone d'Angoulême, du 28 août au 2 septembre, marquera le retour des festivals de cinéma, juste avant le Festival du Cinéma Américain de Deauville qui, cette année, se mettra l'heure de la Croisette avec 10 films de la sélection du Festival de Cannes 2020 (festival auquel je serai du 4 au 13 septembre) et avant le Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz ( du 5 au 11 octobre) et le Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule (du 10 au 15 novembre).
     
     Du 30 septembre au 4 octobre 2020, se tiendra ainsi la 31ème édition du Dinard Film Festival, lequel vient de dévoiler son affiche et quelques éléments de programmation (qui seront complétés le 4 septembre). Une édition inédite dans un contexte qui l'est tout autant dans lequel les festivals de cinéma sont plus que jamais essentiels pour braquer les projecteurs sur un secteur et des films particulièrement fragilisés par la crise sanitaire (le Dinard Film Festival a d'ailleurs mis en place tout un dispositif particulièrement rassurant pour les festivaliers).
     
    Braquer les projecteurs sur Dinard, c'est justement ce à quoi nous invite cette affiche réalisée par l'agence La Loutre. Une invitation au voyage, au mystère et à la découverte par-delà le temps et la Manche, le tout sous l'œil du maître de suspense dont la statue surplombe la plage de l'Écluse de Dinard.
     
    Une édition à plusieurs titres inédite puisque son directeur artistique Hussam Hindi quitte cette année ses fonctions pour être remplacé par Dominique Green.
     
    Le Dinard Film Festival s'ouvrira par la projection du film Days of the Bagnold Summer, premier long métrage de Simon Bird adapté du roman graphique éponyme de Joff Winterhart.
     
    Durant le festival, aura également lieu la première diffusion française de la série « binge watch »: Quiz, réalisée par Stephen Frears.
     
    Cette 31ème édition du festival sera présidée par Emmanuelle Béart,  accompagnée de Christine Citti, Vincent Dedienne,  Sara Forestier, Cédric Kahn,  et de Paul Webster.
     
    Retrouvez également le Dinard Film Festival sur son site officiel : https://www.dinardfilmfestival.fr/ et mes posts réguliers à ce sujet sur instagram et Facebook.
    Lien permanent Imprimer Catégories : DINARD FILM FESTIVAL 2020 Pin it! 0 commentaire
  • Barbet Schroeder, prix du 46ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

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    Le Prix du Festival de Deauville est remis chaque année à un cinéaste qui a franchi l’Atlantique pour réaliser un film aux Etats-Unis, matérialisant ainsi un pont franco-américain issu d’une longue tradition artistique.

    Après Jacques Audiard (Les Frères Sisters), Olivier Assayas (Cuban Network), c’est Barbet Schroeder qui sera honoré par la 46ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville, non pas pour un film, mais pour l’ensemble de son oeuvre américaine.
    Comme le précise le communiqué de presse du festival, "La simple évocation de son nom fait surgir des images mythiques de la Nouvelle vague et des jeunes turcs des « Cahiers du cinéma ». Mais c’est aussi bien sûr aussi aux Films du Losange que l’on songe, société de production qu’il créé à 20 ans à peine pour produire les films d’Eric Rohmer et qui continue d’éclairer le paysage de la cinéphilie française aujourd’hui." A cette occasion, je vous propose ci-dessous la critique de L'avocat de la terreur de Barbet Schroeder.

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    Lors de la cérémonie du palmarès du Festival du cinéma américain de Deauville, le Prix d’Ornano-Valenti 2020 sera officiellement remis par Jean-Guillaume d’Ornano, Président du jury du Prix d’Ornano-Valenti composé de journalistes anglo-saxons, au long métrage français : Slalom réalisé par Charlène Favier qui succédera ainsi aux Misérables de Ladj Ly.

    Synopsis : (Le film fait partie de la Sélection Officielle Cannes 2020)

    Lyz, 15 ans, vient d'intégrer une prestigieuse section ski-études du lycée de Bourg-Saint-Maurice. Fred, ex-champion et désormais entraîneur, décide de tout miser sur sa nouvelle recrue. Galvanisée par son soutien, Lyz s'investit à corps perdu, physiquement et émotionnellement. Elle enchaîne les succès mais bascule rapidement sous l'emprise absolue de Fred

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    Un jury composé des journalistes et écrivains Ariane Bois Heilbronn, François Forestier, Éric Neuhoff, Patrick Poivre d’Arvor, Colombe Schneck et Laurent Seksick remettra le Prix littéraire Lucien-Barrière lors du Festival du cinéma américain de Deauville, sous la bienveillance de Béatrice Nakache Halimi.

    Le Prix littéraire Lucien-Barrière 2020 est décerné au roman Le monde n’existe pas de Fabrice Humbert, publié aux éditions Gallimard.

    Critique de L'AVOCAT DE LA TERREUR de Barbet Schroeder

    Présenté en sélection officielle (Un Certain Regard) du Festival de Cannes , "L'avocat de la terreur" avait obtenu le César du meilleur documentaire en 2008, un prix entièrement mérité pour ce qui fut un des meilleurs film de cette année-là et que je vous recommande. Retrouvez ci-dessous ma critique de ce documentaire qui dresse le portrait de d'un avocat aussi énigmatique que médiatique : Jacques Vergès. 

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    Communiste, anticolonialiste, d’extrême droite ?  Quelle(s) conviction(s) guide(nt) Jacques Vergès ? Barbet Schroeder mène l’enquête pour élucider le mystère. Au départ de la carrière de cet avocat énigmatique : la guerre d’Algérie et Djamila Bouhired, la pasionaria qui porte la volonté de libération de son peuple. Le jeune homme de loi épouse la cause anticolonialiste (procès mémorable où il fait le procès de la justice, Djamila Bouhired sera ainsi condamnée à mort puis graciée !), et la femme. Puis, entre 1970 et 1978, il disparaît. 8 longues années de clandestinité qui suscitent les rumeurs les plus folles. A son retour, il défend les terroristes de tous horizons et des monstres historiques tels que Klaus Barbie, le tristement célèbre ancien chef de la Gestapo de Lyon (là, il ne fera pas le procès de la justice mais… celui de la Résistance !).

    Le documentaire commence donc en Algérie, là où débute aussi la carrière de l’avocat qui y défendit Djamila Bouhired puis qui l’épousa.  Les images d’archives alternent avec l’interview de l’avocat, et les entretiens avec des proches de ce dernier, des fréquentations souvent peu recommandables (il revendique ainsi son amitié avec un ancien nazi notoire : le banquier suisse François Genoud).

     A travers le portrait de cet homme ambigu passant de l’extrême gauche à l’extrême droite, de la défense des persécutés à celle des persécuteurs, de la clandestinité à l’exposition médiatique, de l’opposition à l’Etat Français à une éventuelle collaboration avec les services secrets, ses 8 années de disparition n’ayant jamais réellement été élucidées (même si on évoque un exil au Cambodge…), c’est celui du terrorisme du 20ème siècle qu’effectue Barbet Schroeder.

     Dictateurs africains,  Khmers rouges et Pol Pot, Klaus Barbie…tout ce que le 20ème siècle a compté de terroristes semble avoir un jour ou l’autre croisé la route de Jacques Vergès qui, loin de s’en défendre, le revendique avec cynisme, suffisance et bravade.  L’Algérie, la Palestine, l’Afrique, le Cambodge, aucune partie du globe où règne ou où a régné la violence ne lui est inconnue.

    Si la longueur de ce documentaire vous rebute, sachez que le parcours de cet avocat de la terreur se regarde comme un thriller palpitant, qu’il nous paraît trop court tant Barbet Schroeder fait preuve d’habileté dans sa mise en scène et dans son montage. Il  ne recourt ainsi jamais à la voix off mais à une musique qui donne des allures de films d’espionnage à ce documentaire  qui ressemble à s’y méprendre à une fiction qui nous permet de reconstituer les pièces du parcours mystérieux de l’avocat, puzzle aux multiples et dangereuses ramifications.

    Il révèle l’ambiguïté d’un homme dont il explique l’engagement autant par ses origines desquelles résulterait son horreur de la soumission et de l’oppression que par ses histoires d’amour ( Djamila Bouhired puis la femme de Carlos) : l’ambiguïté de celui qui pleure dans les prisons des combattants algériens et qui défend Klaus Barbie sans un remord en déclarant, avec une jubilation délibérément ostentatoire qui ne peut que susciter le malaise du spectateur (et qui la suscite à dessein, la provocation étant l’arme favorite de l’avocat), que c’est « euphorisant de le défendre seul contre 39 avocats », l’épicurien parfois enfantin qui tire avec un pistolet à eau sur les passants et qui se déclare capable de tuer…

    Barbet Schroeder (qui a eu le final cut) ne prend pas parti, mais certains plans sont particulièrement éloquents comme ceux des interviews de Vergès qui se met lui-même en scène avec une vanité stupéfiante, jouant du silence entre deux bouffées de cigare, entre deux paroles délibérément provocatrices, dans un décor aussi fastueux qu’était misérable celui de certains de ses clients, des paroles parfois démenties par les interviews qui leur succèdent grâce à un montage astucieux. Le générique de fin est ainsi un clin d'oeil ingénieux, il énumère les noms des clients de Jacques Vergès et défilent sous nos regards effarés les plus grands criminels du 20ème siècle.

     Plus qu’un documentaire, c’est une plongée passionnante et instructive dans l’Histoire du 20ème siècle, dans ses zones d’ombre à travers celles d’un homme (ses années de disparition, son énigmatique enrichissement…),  qui donne parfois froid dans le dos et est tellement réussie qu’elle nous fait presque oublier qu’elle relate des faits dramatiquement réels dont Vergès a tour à tour été le protagoniste, l’avocat et parfois la victime autoproclamée… Fascinant et terrifiant à l’image de son protagoniste, un documentaire qui est aussi une réflexion sur la vérité et la sincérité d’un engagement. A voir absolument !

  • Plumes Francophones Amazon 2020 : mon roman Les Embrasés en lice

     
    J'ai le plaisir de vous annoncer que mon roman Les Embrasés est en lice pour Les Plumes Francophones 2020.
     
    Alors qu'un de mes romans inédits est, quant à lui, parmi les 4 finalistes d'un autre concours de romans dont j'aurai le résultat en septembre (mais au sujet duquel je n'ai pas le droit d'en dire plus jusqu'à cette date), j'ai décidé de présenter Les Embrasés aux Plumes Francophones Amazon, a fortiori en cette saison estivale parce que ce roman qui vous emmènera à Athènes et dans Les Cyclades est un "roman d'été" propice à l'évasion. J'espère que cette ode au pouvoir de l'imaginaire vous fera voyager...
     
    Si je vous dis aussi que ce roman fut un des 5 finalistes du Prix du Livre Romantique Charleston 2019, peut-être que cela vous incitera à le découvrir d'autant plus qu'il m'avait également permis d'être en 2019 en finale d'un concours littéraire d'une autre maison d'édition. 
     
     
     

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    Vos notes et commentaires sur Amazon seront les bienvenus et décideront de son avenir. Alors n'hésitez surtout pas à laisser vos avis et notes sur le site précité, et à partager !
     
    C’est au crépuscule de l’enfance, quand désirs et bleus à l’âme s’esquissent et se masquent que se blottissent les secrets des destinées des personnages de ce roman qu’un embrasement va réunir.
    Dans cette histoire d’amour incandescente teintée de suspense, empreinte de musique ensorcelante et de mythologie grecque, la réalité n’est jamais vraiment ce qu’elle semble être…
     
     
    Sur ma page auteure Amazon à laquelle vous pouvez vous abonner ici figurent aussi mes autres publications notamment mon roman L'amor dans l'âme (qui a pour cadre le Festival de Cannes) et mon recueil de 16 nouvelles (se déroulant chacune dans un festival de cinéma différent) Les illusions parallèles, deux livres publiés en 2016 par Les Éditions du 38, deux livres que vous pouvez également toujours découvrir mais également commenter sur Amazon (ou ailleurs puisque vous pouvez les commander dans n'importe quelle librairie ou sur tout site de vente en ligne).
     
    Et pour des nouvelles, vous pouvez aussi lire en accès libre ma dizaine de nouvelles figurant sur ma page Short Édition (ici : https://short-edition.com/fr/auteur/sandra-m ) avec notamment ma nouvelle La mélodie de l'âme actuellement en lice pour le Grand Prix du Court de Short Édition été 2020 et ma nouvelle L'homme au gant, récemment lauréate du prix du jury du Grand Prix du Court de Short Édition Printemps 2020. 
     
    Bonne(s) lecture(s) !
  • Le Festival de Cannes invité au 46ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

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    Pourquoi cette citation pour vous parler de ce 46ème Festival du Cinéma Américain de Deauville ? Parce que Truffaut avait raison, non ? Au cinéma, tout est plus harmonieux. Ou à l'inverse follement dissonant. Mais aussi trépidant. Exaltant. Passionné. Passionnant. Intense. Sans temps mort. La succession de films qu'est un festival de cinéma (et évidemment celui de Deauville) nous plonge a fortiori dans une bulle d'irréalité où la frontière avec la fiction devient si délicieusement et délictueusement étanche. Où tout semble possible, pensable, où même la fin semble soudain n'être qu'une chimère puisque le générique passé, les cœurs broyés recommencent à battre. Moins intensément que sur grand écran peut-être. Où la réalité se tait avant de reprendre son assourdissant tintamarre. Même si ces films sont aussi des miroirs de la société, à Deauville en particulier où les films en compétition reflètent une réalité souvent âpre, d'autant plus depuis la présidence Trump depuis laquelle inégalités et iniquités s'accroissent terriblement. Sans doute cette parenthèse enchantée est-elle la raison pour laquelle plus de 20 ans plus tard, je reste fidèle au rendez-vous de ce festival. Quoiqu'il advienne. Malgré les vicissitudes de l'existence. Le Festival de Deauville a en effet toujours été le repère insubmersible. Malgré le temps qui dévore tout. Mais heureusement pas les rêves d'enfance. Pas cette passion ardente pour le cinéma que les festivals ont exacerbé, au premier rang desquels celui-ci. 

    Au programme de cette édition, la Croisette qui s'invite à Cannes avec dix films de Cannes et des films d'Annecy. En plus des 70 films américains annoncés, 10 films sélectionnés parmi les 56 titres de la Sélection officielle du Festival de Cannes en présence de Thierry Frémaux et de Pierre Lescure.

    Tous les publics pourront découvrir ces films sur grand écran, en présence de son délégué général Thierry Frémaux et de son président Pierre Lescure.

    Les films de Cannesirrigueront ainsi toutes les sections de cette édition 2020, conférant une teinte originale et cosmopolite à la programmation. De nombreuses équipes de films, pour une grande majorité française, seront présentes pour échanger avec le public. Pour les amoureux du cinéma d'outre-Atlantique, en dehors de cette sélection cannoise, le festival proposera, comme à son habitude quelques 70 films américains. Et comme le dit Philippe Augier, Maire
    de Deauville, « Cette année, le festival de Deauville, c’est avant tout le rendez-vous du cinéma ».


    ADN de Maïwenn
    AMMONITE de Francis Lee
    DES HOMMES de Lucas Belvaux
    LES DEUX ALFRED de Bruno Podalydès
    A GOOD MAN de MarieCastille Mention-Schaar
    LAST WORDS de Jonathan Nossiter
    PENINSULA de Yeon Sang-ho
    ROUGE de Farid Bentoumi
    SLALOM de Charlène Favier
    TEDDY de Ludovic & Zoran Boukherma

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    Ont également été annoncés les films de la compétition. Sur 14 films, 7 sont des premiers films et 8 sont des films de réalisatrices :

    FIRST COW de Kelly Reichardt GIANTS BEING LONELY de Grear Patterson - 1er film

    HOLLER de Nicole Riegel - 1er film

    KAJILLIONAIRE de Miranda July - sortie le 30 septembre

    LORELEI de Sabrina Doyle - 1er film

    LAST WORDS de Jonathan Nossiter - sortie le 21 octobre

    LOVE IS LOVE IS LOVE d‘Eleanor Coppola

    MINARI de Lee Isaac Chung

    SHIVA BABY d’Emma Seligman - 1er film

    SOPHIE JONES de Jessie Barr - 1er film

    SOUND OF METAL de Darius Marder - 1er film

    THE ASSISTANT de Kitty Green - 1er film

    THE VIOLENT HEART de Kerem Sanga

    UNCLE FRANK de Alan Ball - 2e film
     

    Pour connaître le reste du programme déjà annoncé, retrouvez mon précédent article ici.

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