Ce matin, à 11H, à l’UGC Normandie sur les Champs-Elysées avait lieu la traditionnelle conférence de presse du Festival de Cannes dont l’édition 2019 aura lieu du 14 au 25 Mai. Une édition qui s’annonce d’ores et déjà exceptionnelle au regard de la sélection officielle (que je vous détaille plus bas) et de l’annonce faite dès hier de la remise d’une Palme d’or d’Honneur (plus que méritée) à Jef Costello, Tancrède, Roch Siffredi, Corey, Robert Klein, Roger Sartet, Gino…, bref à l’acteur mythique, Alain Delon, qui a incarné et immortalisé tous ces personnages inoubliables (parmi d’autres). Retrouvez, ici, mon article d’hier à ce sujet avec mes 9 critiques de films avec Alain Delon.
Cette remise de prix devrait avoir lieu le 19 mai avec la projection du chef-d'œuvre de Losey, Monsieur Klein, dont vous pouvez retrouver ma critique, ici.
Photo ci-dessus prise lors de la présentation de "Plein soleil" par Alain Delon lors de sa projection en copie restaurée dans le cadre du Festival de Cannes 2013 (mon récit, ici).
"Il appartient tout entier au cinéma, à ses plus belles œuvres et à ses mythes : en 2019, le Festival de Cannes a décidé de décerner une Palme d’or d’Honneur à Alain Delon, afin d’honorer sa magnifique présence dans l’histoire du septième art. Après Jeanne Moreau, Woody Allen, Bernardo Bertolucci, Jane Fonda, Clint Eastwood, Jean-Paul Belmondo, Manoel de Oliveira, Agnès Varda et Jean-Pierre Léaud, le Festival de Cannes est heureux et fier que le légendaire comédien du Guépard de Luchino Visconti (Palme d’or 1963) ait accepté de recevoir les honneurs de la communauté mondiale" a ainsi annoncé le Festival de Cannes par communiqué de presse.
« Avec Pierre Lescure, nous sommes heureux qu’Alain Delon ait accepté d’être honoré par le Festival, déclare Thierry Frémaux, Délégué général. Il a pourtant longuement hésité, lui qui nous a longtemps refusé cette Palme d’or car il estimait ne devoir venir à Cannes que pour célébrer les metteurs en scène avec lesquels il a travaillé. »
"Romantique et politique sera cette sélection" a annoncé Thierry Frémaux en ajoutant « normal, l’amour et la révolte ne sont-ils pas le sel de la vie sur terre, de l’Histoire du monde et de la jeunesse éternelle ? ". Voilà qui est enthousiasmant et prometteur !
Ce que nous savions déjà avant la conférence de presse :
- l’affiche solaire, lumineuse, éblouissante, espiègle de cette 72ème édition rend hommage à Agnès Varda. Cette affiche dont le montage et la maquette sont signés Flore Maquin reprend un cliché du tournage de son premier film, la Pointe Courte (présenté à Cannes en 1955 dans une salle de la rue d’Antibes). Agnès Varda est alors une jeune femme de 26 ans qui tourne son premier film « juchée sur un technicien impassible ». Retrouvez, ici, ma critique de son dernier film présenté à Cannes coréalisé avec JR, "Visages villages".
- le jury sera présidé par le cinéaste Alejandro González Inárritu. Retrouvez ici mes 4 critiques de films d’Alejandro González Inárritu.
- The Dead Don’t Die de Jim Jarmusch ouvrira le festival et la compétition (avec un casting qui promet une montée des marches prestigieuse) -mon article à ce sujet, ici- « un film de zombies, un film de genre, un film d’auteur pour ouvrir le Festival de Cannes qui sortira le même jour que sa présentation à Cannes » a ainsi déclaré Thierry Frémaux en présentant le film qui, par ailleurs, sortira en France dans au moins 400 salles, soit la plus grosse sortie pour un film d’ouverture comme a tenu à le rappeler Pierre Lescure.
THE DEAD DON'T DIE © 2019 IMAGE ELEVEN PRODUCTIONS INC. TOUS DROITS RÉSERVÉS. / ARTWORK © 2016 FOCUS FEATURES LLC
-Edouard Baer sera à nouveau le (talentueux, malicieux, élégant) maître de cérémonie.
- Claire Denis présidera le jury des Courts Métrages et de la Cinéfondation.
- Nadine Labaki présidera le jury Un Certain Regard. Retrouvez ici ma critique de Capharnaüm pour lequel elle avait reçu le Prix du Jury et le Prix de la Citoyenneté l’an passé. Petite parenthèse pour vous dire que vous pourrez en savoir plus sur ce prix de la Citoyenneté, là, Jury de la Citoyenneté qui cette année présidé par le cinéaste Amos Gitaï.
-le Marché du Film célèbre ses 60 ans.
En préambule de la conférence de presse, Pierre Lescure a souligné que les accréditations étaient en hausse cette année, au Festival comme au Marché du Film. Il a également souligné les 800000 entrées réalisées par la Palme d’or 2018 en France l’an passé, Une affaire de famille de Hirokazu Kore-Eda. J’en profite d’ailleurs pour faire une première petite digression pour vous recommander à nouveau ce film remarquable. Kore-Eda, plus que le peintre de la société japonaise est celui des âmes blessées et esseulées, et plus que jamais ici il fait vibrer nos cœurs par ce film d’une rare délicatesse et bienveillance, avec l'histoire de cette famille de cœur à l’histoire poignante, jalonnée de scènes inoubliables et qui nous laissent le cœur en vrac.
Pierre Lescure a également souligné, parmi les effets bénéfiques de l’édition 2018 du festival, le grand retour de Spike Lee qui a « ensuite reçu le premier Oscar de sa carrière ». Enfin, il a rappelé l’immense succès du film de Gilles Lellouche, Le Grand bain, avec cette « si longue, interminable et joyeuse et bouleversante ovation à Cannes » qui a fait 4 200000 entrées en France , arguant de ces exemples pour mettre en exergue le fait que « le Festival de Cannes embrasse l’ensemble des cinémas. »
Thierry Frémaux, quant à lui a rappelé que « Le festival se terminera la veille des élections européennes, idée que le cinéma dans la reconstruction de l’Europe d’après-guerre avait une place prépondérante ».
« Vous verrez des réalisatrices, des premiers films, des Américains, des zombies, des manipulations génétiques, des peintres, des peintresses, des flics, des parasites, des chômeurs, des migrants… » a-t-il également précisé ajoutant qu’ « il y a une certaine prédominance du cinéma de genre ».
Contrairement aux années précédentes, le Délégué général et le Président du festival n’ont pas procédé à l’énoncé statistique du nombre de films sélectionnés et reçus car ils se sont « engagés avec le collectif de genrer les films donc de savoir la proportion de réalisatrices et comment le cinéma (pour l’instant 13 réalisatrices en sélection officielle) ouvre de plus en plus ses portes aux réalisatrices. » « On s’était aussi engagés à rendre le comité de sélection paritaire, ce qui a été fait » a conclu Thierry Frémaux.
A ensuite été annoncée la sélection officielle : films en compétition, Un Certain regard, hors compétition, séance de minuit, séances spéciales, avec aussi quelques indices sur les séances de Cannes classics et les master class.
Parmi les 19 cinéastes que nous aurons le plaisir de retrouver en compétition figure notamment Pedro Almodovar, président du jury en 2017 qui revient avec un film avec Antonio Banderas qui relate « une série de retrouvailles après plusieurs décennies dans la vie d’un réalisateur en souffrance ». Voilà donc un nouveau film sur le cinéma après ses inoubliables Etreintes brisées, film empreint de dualité sur l’amour fou par un (et pour les) amoureux fous du cinéma… le cinéma qui survit à la mort, à l’aveuglement, qui sublime l’existence et la mort, le cinéma qui reconstitue les étreintes brisées, le cinéma paré de toutes les vertus. Même celle de l’immortalité… Nouvelle digression pour vous dire, vous l'aurez compris, que je vous recommande vivement de vous laisser charmer et enlacer par ce film Etreintes brisées si vous ne l’avez pas encore vu.
Nous retrouverons également Ken Loach (en lice pour une troisième Palme d’or), les frères Dardenne (en lice eux aussi pour une troisième palme d’or), Arnaud Desplechin, Xavier Dolan que j’attends avec au moins autant d’impatience que les deux cinéastes précités ( nous le retrouverons avec plaisir trois ans après son Grand Prix pour Juste la fin du monde qui m’avait terrassée d’émotion, ma critique ici), Marco Bellocchio, Bong Joon-Ho, Terrence Malick ( huit ans après la palme d’or pour The tree of life), Ira Sachs (encore une digression pour vous recommander le petit bijou qu’est Brooklyn village, ma critique ici), Elia Suleiman…
Parmi les films qui susciteront indéniablement curiosité, il y a le premier long-métrage d’une jeune franco-sénégalaise, Atlantique de Mati Diop.
Côté cinéma français, seront en lice Arnaud Desplechin avec Roubaix, une lumière, inspiré d’un fait divers avec Roschdy Zem, Léa Seydoux et Sara Forestier mais aussi Lajd Ly avec Les Misérables, Céline Sciamma avec Portrait de la jeune fille en feu et Justine Triet avec Sibyl.
Hors compétition, l’évènement sera la « suite » d’Un homme et une femme de Claude Lelouch, Les Plus Belles Années, avec Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant. Tourné en partie à Deauville fin 2018, il nous permettra de retrouver les inoubliables personnages de la Palme d’or 1966.
Autre évènement annoncé : le biopic sur la vie du chanteur Eton John, Rocketman, réalisé par Dexter Fletcher avec Taron Egerton. La projection aura lieu le premier jeudi du festival et il se pourrait que le chanteur (à la disposition duquel sera mis un piano dans la salle) pourrait entonner quelques notes.
Notons enfin que les film de Justine Triet, des Dardenne, d’Almodovar et Jarmush sortira en même temps que leur projection cannoise.
Enfin, quelques Séances spéciales nous promettent là aussi de beaux moments de cinéma puisque nous retrouverons Werner Herzog, Abel Ferrara et Alain Cavalier.
EN COMPETITION, nous retrouverons ainsi :
Jim JARMUSCH pour
THE DEAD DON’T DIE
Pedro ALMODÓVAR pour
DOLOR Y GLORIA (DOULEUR ET GLOIRE)
Marco BELLOCCHIO pour
IL TRADITORE (LE TRAITRE)
BONG Joon Ho pour
GISAENGCHUNG (PARASITE)
Jean-Pierre DARDENNE Luc DARDENNE pour
LE JEUNE AHMED
« Je ne vous dévoile rien de ce sujet brûlant. Le distributeur sortira le film en même temps que sa présentation cannoise» a précisé Thierry Frémaux.
Arnaud DESPLECHIN pour
ROUBAIX, UNE LUMIÈRE
« qui permettra de retrouver sur la Croisette Roshdy Zem, Sara Forestier et Léa Seydoux »
DIAO Yinan
NAN FANG CHE ZHAN DE JU HUI pour
Mati DIOP pour
ATLANTIQUE
Xavier DOLAN pour
MATTHIAS ET MAXIME
« qui possède cette particularité qu’il joue le personnage principal » a précisé Thierry Frémaux
Jessica HAUSNER pour
LITTLE JOE
« Cinéaste autrichienne que le Festival de Cannes a accompagné dès ses premiers films, film qui évoque un futur assez proche de manipulations génétiques » a précisé Thierry Frémaux.
Ken LOACH pour
SORRY WE MISSED YOU
« Il annonce souvent que ce sera son dernier et puis, comme un combattant qu’il est, il reprend la caméra et il repart sur la route pour faire des films. Ce Ken Loach est kenloachien » a commenté Thierry Frémaux.
Ladj LY pour
LES MISÉRABLES
« Les Misérables est un film français, un premier film qui évoque des banlieues françaises dont on peut penser qu’elles sont représentatives de ce qui se passe dans les villes du monde » a précisé Thierry Frémaux.
Terrence MALICK pour
UNE VIE CACHÉE
« Terrence Malick, une vie cachée, Hidden life, plus ou moins un retour, c’est un film sur la guerre et sur la deuxième guerre mondiale en particulier et ne me demandez pas si Terrence Malick sera là ou plutôt j’espère bien qu’il sera là mais on ne le verra pas, pas vous en tout cas » a ironisé Thierry Frémaux.
Kleber MENDONÇA FILHO
Juliano DORNELLES pour
BACURAU
Corneliu PORUMBOIU pour
LES SIFFLEURS
Ira SACHS pour
FRANKIE
Isabelle Huppert sera de retour à Cannes pour ce film a souligné Thierry Frémaux.
Céline SCIAMMA pour
PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU
Elia SULEIMAN pour
IT MUST BE HEAVEN pour
Justine TRIET
SIBYL
HORS COMPETITION, comme je vous le disais précédemment, nous aurons ainsi l’immense plaisir de découvrir le nouveau film de Claude Lelouch, LES PLUS BELLES ANNEES D’UNE VIE, écho à la palme d’or qu’il reçut avec Trintignant, Anouk Aimée, Bellucci.l le lundi soir, un film dédié à Samuel Hadida. Un film qui nous permettra de retrouver les inoubliables personnages d’Un homme et une femme, cinquante trois ans après.
Hors compétition sera également projeté le nouveau film de Nicolas BEDOS, LA BELLE ÉPOQUE, avec Auteuil, Canet, Ardant, Doria Tillier, Arditi, « un film grand public qui fera l’objet d’une belle célébration et d’une belle fête ».
Nous découvrirons aussi le film de Dexter FLETCHER ‘ROCKETMAN » le premier jeudi du festival à 19H, en présente d’Elton John.
Asif KAPADIA présentera DIEGO MARADONA
Nicolas WINDING REFN présentera TOO OLD TO DIE YOUNG - NORTH OF HOLLYWOOD, WEST OF HELL, les épisodes 4 et 5 d’une série.
UN CERTAIN REGARD promet aussi toujours de belles découvertes. Nous y verrons notamment un film adapté de Yasmina Kadra coréalisé par Zabou qui viendra pour la première présenter un de ses films en tant que réalisatrice. Autre comédienne qui viendra en tant que réalisatrice : Mona Chokri pour un premier film.
Bruno Dumont sera là également, de ces « cinéastes qui font des films d’une certaine radicalité » a rappelé Thierry Frémaux. Christophe Honoré sera également de retour avec Chambre 212, un film qualifié par Thierry Frémaux de très « montparnassien », très Guitry. Cette sélection sera complétée dans les jours qui viennent.
Un Certain Regard
Karim AÏNOUZ pour
VIDA INVISIVEL
Nariman ALIEV pour
EVGE
Kantemir BALAGOV pour
DYLDA
Zabou BREITMAN et Eléa GOBÉ MÉVELLEC pour
LES HIRONDELLES DE KABOUL (animation)
Monia CHOKRI pour
LA FEMME DE MON FRÈRE 1er film
Michael COVINO pour
THE CLIMB 1er film
Bruno DUMONT pour
JEANNE
Christophe HONORÉ pour
CHAMBRE 212
Oliver LAXE pour
O QUE ARDE (VIENDRA LE FEU)
Danielle LESSOVITZ pour
PORT AUTHORITY 1er film
Mounia MEDDOUR pour
PAPICHA 1
Midi Z pour
ZHUO REN MI MI
Albert SERRA pour
LIBERTÉ
Annie SILVERSTEIN pour
BULL 1er film
Maryam TOUANI pour
ADAM
ZU Feng pour
LIU YU TIAN 1er film
Voici la liste des films présentés en Séances spéciales et en Séances de Minuit (la liste sera complétée ultérieurement)
Séances de minuit :
LEE Won-Tae pour
THE GANGSTER, THE COP, THE DEVIL 1h47
Séances Spéciales :
Waad Al KATEAB
Edward WATTS pour
FOR SAMA
Pippa BIANCO pour
SHARE 1er film
Alain CAVALIER pour
ÊTRE VIVANT ET LE SAVOIR
Abel FERRARA pour
TOMMASO
Werner HERZOG pour
FAMILY ROMANCE pour
Juan SOLANAS pour
QUE SEA LEY
Après l’annonce de la sélection officielle Thierry Frémaux et Pierre Lescure ont répondu aux questions des journalistes précisant notamment que :
-« Le film de Tarantino n’est pas prêt. Il a été abusivement et prématurément annoncé. »
- « La Cité de la peur sera montrée en copie restaurée en présence des intéressés »
-Concernant Netflix, ils ont ainsi précisé que « Pour la compétition les films doivent sortir en salles ». « Surtout avec les encouragements que nous avons reçus, notamment de Spielberg, de Godard mais aussi de nombreux exploitants, nous n’en sommes pas à accueillir en compétition des films qui ne rencontrent pas le public en salles. »
-A une question d’une journaliste japonaise concernant l’absence en sélection officielle du nouveau film de Kore-Eda (qui avait reçu la palme d’or en 2018), Thierry Frémaux a précisé que « Le film de Kore-Eda n’est pas prêt, je pense qu’on le verra dans les festivals de l’automne. Le cinéma japonais est souvent représenté à Cannes. Je vous ferai la même réponse : il y a 198 pays à l’ONU et on ne peut prendre les films de tous les pays bien que le cinéma japonais soit fort, riche, important et important dans l’histoire du Festival de Cannes. »
- Il y aura un film de clôture ou ce sera la palme. « L’expérience de montrer la palme d’or « était concluante donc ce sera en fonction des offres qui nous serons encore faites »
Alors, ce programme n’est-il pas particulièrement enthousiasmant ?
Pour en savoir plus, le site officiel du Festival de Cannes http://festiva-cannes.com.
Retrouvez aussi mon blog entièrement consacré au Festival de Cannes http://inthemoodforcannes.com avec de nombreuses archives depuis mon premier Festival de Cannes en 2000, les bilans de nombreuses éditions, de nombreuses critiques de films présentés à Cannes mais aussi de nombreuses informations pratiques et mon compte twitter associé @moodforcannes et mon compte instagram sur lequel vous retrouverez aussi de nombreuses informations sur le festival (@Sandra_Meziere) ainsi que sur la page Facebook de mon blog Inthemoodforcinema.com (http://facebook.com/inthemoodforcinema).
Cet article sera complété au fur et à mesure des nouvelles annonces concernant la programmation.
Alors pour terminer comme nous avons commencé, je vous propose une citation du Guépard (dont vous pouvez retrouver la critique complète, ici).
"Nous fûmes les Guépards, les Lions ceux qui nous remplaceront seront les chacals et des hyènes ... Et tous, Guépards, chacals et moutons, nous continuerons à nous considérer comme le sel de la Terre."
Le Guépard (1959) de Giuseppe Tomasi di Lampedusa (cité dans Le Guépard de Visconti)