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Théâtre - Page 2

  • Théâtre - Critique- « Un chapeau de paille d’Italie » d’Eugène Labiche et Marc-Michel au théâtre éphémère de la Comédie Française

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    Dimanche dernier, je suis allée voir « Un chapeau de paille d’Italie » à la Comédie Française (il était temps, la pièce est jouée jusqu’au 7 janvier 2013). Ah, la Comédie Française ! Lorsque j’ai débarqué à Paris, il y a déjà quelques années de cela, c’est un des premiers lieux où je me suis rendue comme d’autres seraient allés à l’Eglise. Moi qui aime tant les mots, la littérature, le théâtre, j’étais dans leur temple, saisie par une émotion presque mystique qui ne m’a jamais vraiment quittée depuis à chaque fois que j’ai franchi les portes de ce temple du théâtre (le terme de temple ne lui rend d’ailleurs pas justice car la Comédie Française n’est pas un lieu figé ou inaccessible comme le démontre d’ailleurs magistralement la pièce dont je vais vous parler). C’était dimanche dernier donc et, depuis, je suis encore portée par l’énergie débordante et communicative de cette pièce qui résulte évidemment du texte de Labiche mais aussi de sa mise en scène (ici signée Giorgio Barberio Corsetti) et de l’interprétation, exceptionnelles.

     

    La pièce étant complète, c’est au « Petit bureau » que j’ai obtenu le précieux sésame pour la représentation (pour ceux qui ne connaissent pas encore, ce sont des places à 5 euros distribuées une heure avant la représentation, des places normalement avec visibilité réduite), le destin voulant que je puisse voir la pièce car la dernière place m’a été attribuée…cela tombait bien puisque c’est justement (notamment) une pièce sur le destin qui a ici certes la forme d’un chapeau et non d’un ticket de théâtre. Me voilà au dernier rang dans ce théâtre éphémère, aussi confortable qu’un permanent même si, évidemment, il ne possède pas l’aura historique du théâtre Richelieu (actuellement en travaux) mais où, en tout cas, la visibilité est égale où que vous soyez installés et quel que soit le prix que vous aurez payé. Qu’importe le lieu, quand le texte, l’interprétation et la mise en scène sont là comme ils le furent ce soir-là, la magie opère… ! Pendant 3 heures, en effet, j’étais comme une enfant éberluée, émerveillée, les yeux écarquillés devant un manège étourdissant et fascinant, complètement ailleurs et intensément là.

     

    « Un chapeau de paille d’Italie » est une comédie en 5 actes d’Eugène Labiche, qui fut représentée pour la première fois à Paris au Théâtre du Palais-Royal le 14 août 1851. La pièce fut écrite en collaboration avec Marc-Michel.

     

    Parce que son cheval a mangé le chapeau de paille de Madame Beauperthuis (Véronique Vella), chapeau de paille d’Italie fait à Florence avec une paille très fine et garni de coquelicots, le jeune Leonidas Fadinard (Pierre Niney) doit lui en trouver un autre identique pour déjouer les soupçons du mari jaloux. C’est d’autant plus fâcheux que c’est le jour du mariage de Fadinard et que la noce (et quelle noce !) montée de province va le suivre partout dans sa quête, d’abord chez une modiste (Coraly Zahonero) puis chez une Baronne (Danièle Lebrun), et ainsi de suite… L’étui à chapeaux devient alors une sorte de boîte de Pandore qui va libérer plus que des maux, une succession ininterrompue et irrésistible de quiproquos, et faire éclater des vérités que certains auraient préféré laisser cachées.

     

    Il m’a fallu quelques minutes pour m’adapter à cette mise en scène audacieuse, au décor, aux costumes, au rythme, et puis…et puis…j’ai été emportée, transportée, par ce rythme échevelé (sans mauvais jeu de mots), cette quête frénétique, cette mécanique infernale et implacable. Giorgio Barberio Corsetti a eu l’idée, d’abord déconcertante et finalement lumineuse, de s’inspirer très fortement des années 1970 pour le décor et les costumes. Le premier tableau a pour décor quelques chaises et un plastique transparent qui masquent les travaux dans l’appartement de Fadinard. Comme il le dit lui-même, le metteur en scène a préféré le symbole à la représentation et cette décomposition du décor met davantage encore l’accent sur la folie et l’absurdité de ce monde qui se désagrège et entre dans une folie furieuse par souci de sauvegarder les apparences… Le décor vit et fait presque office de didascalies destinées aux spectateurs nous disant ce que chacun essaie de masquer. Il fait appel à l’intelligence du spectateur en créant ainsi des résonances dans son imaginaire et cela n’en est que plus louable. Quelle plus belle idée en effet pour parler des conventions de la bourgeoisie que de les faire exploser joyeusement dans la forme de la mise en scène !

     

    Arrive ensuite la musique d’un trio de musiciens présents sur scène, entre le rock et la musique tzigane, d’une joyeuse tristesse, qui augmente encore la sensation d’absurdité déconcertante à nouveau d’abord mais surtout enthousiasmante. Ce cortège est un mélange de Tati, de Kaurismäki, de Kusturica. Il leur emprunte leur savoureux et poétique décalage, teinté ici d’une gaieté mélancolique. Il leur emprunte aussi la jubilation qu’ils procurent. C’est un bouillonnement de vitalité qui emporte tout sur son passage, y compris les rires de la salle, et sans doute les dernières réserves des spectateurs qui s’attendaient à une mise en scène plus classique, voire académique.

     

    Peut-être vous dites-vous : Labiche, le vaudeville, le mari, la femme, l’amant, c’est tout vu d’avance et suranné. Non, justement. C’est tout sauf vu d’avance. C’est tout sauf suranné. C’est une surprise et un enchantement permanents. C’est excentrique, à la fois poétique et inquiétant, onirique et cauchemardesque. Ce n’est par ailleurs évidemment pas vain et encore moins suranné : Labiche dénonce le caractère ridicule de certaines conventions bourgeoises (intemporelles), le souci de sauver les apparences ou de les sublimer (irrésistible passage chez la Baronne…).

     

    Quant à la distribution, elle est absolument réjouissante : de Danièle Lebrun (trop rare au cinéma) hilarante en baronne, Christian Hecq inénarrable en beau-père pépiniériste accroché à un myrte en pot, Vézinet, l’oncle sourd (Gilles David). Il faudrait tous les citer… Et puis, ce qui sera pour certains une découverte et pour moi la confirmation d’un talent rare : Pierre Niney. Impressionnant. Epoustouflant. « Prodigieux » comme je l’ai entendu à l’entracte. Les adjectifs me manquent. Comme si De Funès avait rencontré Belmondo et comme s’ils avaient créé ce talent unique qui ne ressemble d’ailleurs ni à l’un ni à l’autre mais rappelle le premier par une mécanique de drôlerie très particulière, et le second par l’énergie et la modernité singulières de son jeu…et avec un zeste de Buster Keaton pour le mélange de burlesque et poésie. Oui, rien que ça. J’ai rarement vu une telle performance qui est d’autant plus impressionnante qu’elle semble être réalisée avec une facilité déconcertante. Il chante, danse, saute, s’énerve, minaude, charme, s’échappe, revient, fait des sauts insensés…le tout avec une ingénuité remarquable. Ce n’est évidemment pas seulement une performance physique mais ça l’est aussi. La vivacité et la précision de son jeu, et de ses gestes, renforcent la modernité et le caractère intemporel de la pièce. Ne serait-ce que pour dire deux fois de manières très différentes et tout aussi irrésistibles, « Le dévouement est la plus belle coiffure d’une femme », réplique déjà drôle en elle-même, il montre l’étendue de son jeu. Le rôle nécessite déjà une énergie débordante mais la mise en scène ne lui facilite vraiment pas la tâche se terminant par des obstacles infranchissables pour le commun des mortels. Si vous voulez le voir au cinéma, il est actuellement à l’affiche dans l’excellent « Comme des frères » et prénommé aux César comme meilleur espoir après une nomination pour « J’aime regarder les filles » l’an dernier, et également nommé aux prix Lumières 2013 et parmi les trois nommés au prix Patrick Dewaere 2013. C’est beaucoup me direz-vous mais c’est mérité, à le voir dans ce rôle qu’il sublime réellement, auquel il apporte modernité, ingénuité et énergie doucement folles. Chaque comédien apporte néanmoins sa pièce à cet édifice respectant ainsi la devise latine de la Comédie Française « Simul et singulis » (« Ensemble et singuliers »).

     

    Seul bémol : l’entracte qui coupe un peu le rythme justement au moment où il atteint son paroxysme mais ce n’est évidemment pas une raison suffisante pour ne pas vous recommander ces 2H30 incroyables (presque trop courtes !), cette satire burlesque et enchantée, extravagante, poétique comme un film de Kaurismäki, délirante, déjantée et musicale comme un film de Kusturica, d’une absurdité irrésistible comme un film de Tati mais une absurdité signifiante comme un livre de Ionesco, qui vous fera faire un tour de manège étourdissant, ne serait-ce aussi que pour retrouver tous ces formidables comédiens dont l’étendue du talent a rarement été aussi bien exploitée grâce à une mise en scène qui transcende un texte intemporel. J’ai passé un moment magique qui m’a fait oublier les vicissitudes de l’existence et qui m’a en même temps rappelé mon amour immodéré du théâtre, et son pouvoir magique, justement, qui consiste notamment à nous permettre d’être ainsi en même temps magnifiquement là et sublimement ailleurs. Vraiment. Alors, ne laissez pas passer cette chance de le vivre vous aussi.

     

    Complet sur internet jusqu’au 7 janvier. Il vous reste le « petit bureau ». Venez deux heures avant pour être certains d’avoir une place.

     

    Comédie en cinq actes d’Eugène Labiche et Marc-Michel mise en scène de Giorgio Barberio Corsetti

     

    Avec

     

    Véronique Vella, Anaïs, femme de Beauperthuis

     

    Coraly Zahonero, Clara, la modiste

     

    Jérôme Pouly, Beauperthuis (en alternance)

     

    Laurent Natrella, Émile Tavernier, lieutenant

     

    Léonie Simaga, Virginie, bonne chez Beauperthuis

     

    Nicolas Lormeau, Tardiveau, teneur de livres

     

    Gilles David, Vézinet, sourd

     

    Christian Hecq, Nonancourt, pépiniériste

     

    Nâzim Boudjenah, Beauperthuis (en alternance)

     

    Félicien Juttner, Bobin, neveu de Nonancourt

     

    Pierre Niney, Fadinard, rentier

     

    Adeline d’Hermy, Hélène, fille de Nonancourt

     

    Danièle Lebrun, la Baronne de Champigny

     

    Elliot Jenicot, Achille de Rosalba, jeune lion

     

    Louis Arene, Félix, domestique de Fadinard

     

    Et les élèves-comédiens de la Comédie-Française, Laurent Cogez, Carine Goron, Lucas Hérault, Blaise Pettebone, Nelly Pulicani, Maxime Taffanel, la Noce

     

    Et les musiciens, Christophe Cravero, violon, batterie, guitare, piano, Hervé Legeay, guitares, et Hervé Pouliquen, guitares, basse, cavaquinho

     

    Scénographie, Giorgio Barberio Corsetti et Massimo Troncanetti

     

    Costumes, Renato Bianchi

     

    Musique originale, direction musicale et direction des chants, Hervé Legeay

     

    Lumières, Fabrice Kebour

     

    Maquillages, Carole Anquetil

     

    Assistante à la mise en scène, Raquel Silva

     

    Avec le soutien d’Air France

     

    Nouvelle mise en scène

     

    Représentations au Théâtre éphémère, matinée à 14h, soirées à 20h30.

     

    Prix des places de 5 € à 39 €. Renseignements et location : tous les jours de 11h à 18h aux guichets du théâtre et par téléphone au 0825 10 16 80 (0,15 € la minute), sur le site Internet www.comedie-francaise.fr.

  • Découvrez l’humoriste Ben au Grand point virgule Montparnasse, le dimanche, à 17H30 - Critique

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    Un dimanche glacial et sombre (presque pléonasme) de novembre, direction le quartier Montparnasse pour découvrir l’humoriste/acteur Ben ET Le Grand Point Virgule ouvert depuis peu, fin 2012 pour être (im)précise, en complément du célèbre Point Virgule créé en 1975 par Martin Lamotte, Gérard Lanvin et Anémone, Grand Point Virgule où l’accueil est jovial et sympathique…mais je digresse…mais, finalement, en digressant je ne digresse pas tant que ça, Ben étant lui-même spécialiste de la digression…qu’il pratique avec parcimonie, au contraire de l’humour absurde qu’il pratique avec bonheur (qui n’est certes pas un antonyme de parcimonie) et abondance (nous y voilà).

    Si je vais souvent au théâtre, je l’avoue humblement : Ben est le premier humoriste ou « one man show » que je vais voir en spectacle, ma curiosité n’en était donc que plus aiguisée et, déjà, mon admiration, naissante, devant la folie et/ou l’inconscience et/ou le courage qu’il faut pour, ainsi,  se donner en spectacle devant une centaine de personnes. D’ailleurs, ici, il s’agit de donner un spectacle et non se donner en spectacle… Ben étant visiblement un artiste plus généreux que (démesurément) égocentrique.

    Une partie du public semble connaître l’artiste (et donc l’apprécier, j’imagine, pour être là…) notamment grâce à ses chroniques sur France Inter. L’artiste arrive, sur scène, tout en paraissant y passer par mégarde, dans une atmosphère presque recueillie où il me semble que le moindre sourire/soupir/bâillement (je ne pense pas qu’il y en ait eu concernant ce dernier au contraire des deux autres, me concernant en tout cas) peut être perçu par l’artiste, tant la scène est proche et la salle relativement exigüe, en tout cas conviviale. Je retiens donc mon souffle pas tant à cause de la peur de me faire remarquer que par celle que j’imagine être celle de l’artiste (oui, je suis une personne simple) devant tous ces regards a priori empathiques mais aussi potentiellement critiques, carnassiers. Mais je digresse à nouveau… Et, alors, le spectacle, vous demandez-vous certainement, las de mes digressions sur les digressions.

    Une découverte ! Une très belle découverte. Celle d’un univers, caractéristique des vrais artistes que d’en avoir un. Un artiste sur le fil, peut-être grâce ou à cause de l’audace des timides qu’il dit être dans le spectacle et dont il ne serait, finalement pas étonnant qu’il le soit (mais qui ne l’en rend que plus admirable)… La découverte aussi d’un excellent acteur (Ben vient d’être prénommé comme meilleur espoir masculin aux César pour son rôle dans « Superstar » que j’avais lamentablement manqué au moment de sa sortie, appréciant pourtant beaucoup le travail de Xavier Giannoli, je vous promets de rattraper ça prochainement.) Il joue admirablement des silences (l’affiche dit, vrai, même ses silences sont drôles), avec le décor, avec le comique de répétition, et la répétition du comique de répétition, et la répétition de la répétition du comique de répétition… Il se moque du public mais pour finalement mieux se moquer de lui-même. Son humour est caustique, sans être agressif, joyeusement décalé sans jamais être méchant…et c’est avant tout ce qui m’a ravie…Il semblerait que, pour beaucoup de comiques (et de critiques d’ailleurs), la méchanceté soit un moyen d’être distingué, en faisant ainsi rire aux dépends des autres pour, peut-être, sans doute, masquer une certaine vacuité (il faudrait leur recommander « Ridicule » de Patrice Leconte…).

    Au contraire, l’écriture de Ben est grinçante et réjouissante grâce à une manière singulière de faire rebondir les idées et de jongler avec les mots même si « L’écriture est un fléau moins dangereux que l’alcool ». C’est à mon avis quand il va et ose vraiment dans l’absurde, aux frontières d’une folie douce et communicative, qu’il est le meilleur, et vraiment irrésistible, et quand il va sur des sentiers battus (la religion) et certaines facilités qu’il est moins intéressant. Parfois, aussi, une seconde, la faille affleure (la mélancolie, même, ne semble pas bien loin), pour nous toucher l’espace d’un instant avant que le rire ne reprenne ses droits.

    Quoiqu’il en soit, une danse délicieuse des sons (enfin, plutôt des mots, c’était pour l’allitération en s et faire raisonner la forme et le fond) et des idées, un spectacle réjouissant, drôle, savoureusement absurde et la découverte d’une belle écriture grinçante et d’un acteur à suivre très attentivement !

    Ben au Grand Point Virgule, le dimanche à 17H30.  8 bis rue de l’Arrivée – 75015 Paris Montparnasse- http://www.lepointvirgule.com/content/ben-au-grand-point-virgule

     

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  • Théâtre – Critique – « La Compagnie des spectres » avec Zabou Breitman – Théâtre de la Gaîté Montparnasse

    Comment ai-je pu délaisser le théâtre pendant si longtemps ? La dernière fois que j’y suis allée, c’était en début d’année, pour « Les Liaisons dangereuses » de Choderlos de Laclos mises en scène par John Malkovich, au théâtre de l’Atelier, un vertige sensuel, cruel, intemporel, une mise en scène singulière qui donnait envie de redécouvrir ce texte bouleversant de lucidité, de beauté, de cruauté. Pour l’occasion, j’avais eu le plaisir de réaliser une interview impromptue de John Malkovich (une interview et une critique à retrouver, ici).

    C’est aussi notamment avec cette volonté de faire redécouvrir un texte que Zabou Breitman signe la mise en scène et l’interprétation seule en scène du livre éponyme de Lydie Salvayre, spectacle créé il y a deux ans au théâtre Sylvia Montfort qu’elle reprend ici. Déjà, à peine arrivée rue de la Gaîté, me voilà plongée dans cette atmosphère réjouissante, paradoxalement festive et recueillie, symptomatique des théâtres, dans un ailleurs proche, à la fois dans l’essence même de ce qui fait la vie parisienne (ou son image d’Epinal pour moi, jeune provinciale quand j’y ai débarqué il y a 10 ans) et plus tout à fait Paris.

    La Gaîté Montparnasse est un petit théâtre où l’accueil est aussi chaleureux que le lieu qui sied parfaitement à cette pièce et à son décor : un petit appartement dans lequel vivent, recluses, une mère et sa fille. Au centre de leur vie et de l’appartement décoré d’objets simples, voire kitchs, un téléviseur qui diffuse « Questions pour un champion ». Parmi l’amas d’objets indéfinis, nous découvrons un corps apparemment sans vie, peut-être une marionnette, dont le visage est recouvert d’un masque. Soudain, le masque tombe. Le visage apparaît et le corps bouge. Une femme commence alors à nous raconter dans une langue belle et soignée et au passé simple, une histoire à la fois complexe et banale : celle des spectres qui hantent son existence. Son existence et celle de sa mère, surtout de sa mère.

    Ce jour-là, un huissier de justice vient procéder à l’inventaire de leurs biens avant saisie. Il va devenir l’interlocuteur, bien malgré lui, de ces femmes hantées par les spectres de leur histoire et de l’Histoire. La mère prend l’huissier pour Darnand. La fille, affolée, essaie d’éviter un nouveau drame et, pendant l’état des lieux qui est finalement aussi celui d’une vie,
    la fille raconte sa mère qui raconte sa propre mère, remontant deux générations jusqu’à ce drame familial sous l’Occupation et le régime de Vichy, qui perdurera jusqu’à aujourd’hui, soixante-sept ans plus tard…

    Le très beau premier film de Zabou réalisatrice s’intitulait « Se souvenir des belles choses » et traitait déjà de la mémoire, la mémoire évanescente quand ici il est question de mémoire sélective, quand il est question de « se souvenir des terribles choses », une période à la fois révolue et omniprésente pour la mère qui ressasse sans cesse le drame de son existence, l’histoire des jumeaux Jadre (beauté cruelle de la langue qui fait résonner l’allitération en J comme une terrible litanie) et de la mort de son frère. La mémoire est ici celle de l’histoire (personnelle) et de l’Histoire (collective), de leur poids redoutable. Une pièce qui montre aussi la nécessité du recul pour appréhender l’histoire et la nécessité de la mémoire, une autre mémoire, quand celle personnelle se fait au contraire parfois trop pesante et présente.

    Zabou Breitman interprète à la fois cette fille écrasée par le passé de sa mère, cette mère étouffée par ses souvenirs, l’huissier, ces « bons français » odieux d’autant plus qu’ils le sont avec le sourire et une criminelle affabilité…toute une galerie de personnages, de « mémoires », de spectres, qu’elle interprète avec un brio, une énergie, une présence absolument époustouflants, pendant plus d’une heure trente, que ces personnages soient touchants ou médiocres, mais souvent armés ou désarmés de folie plus ou moins douce, plus ou moins meurtrière. Des spectres du passé qui hantent et assombrissent le présent dans ce décor à la fois rassurant et malmené, d’une inquiétante banalité. La beauté triste de la pièce culmine le temps d’une danse qui montre encore une fois l’étendue du talent de Zabou, qui s’improvise marionnettiste, dans un duo terrible et sublime avec Pétain, scène d’une cruelle, cynique et sinistre drôlerie, d’une naïveté redoutable, et d’une beauté violente.

    Jamais dans la performance, mais toujours subtile et sur le fil, Zabou, aidée par la précision cruelle et le rythme à la fois impitoyable et ensorcelant des mots de Lydie Salvayre, passe d’une émotion et d’un personnage à l’autre avec un talent incontestable…et nous fait entrer dans l’histoire (et l’Histoire) comme si elle se jouait réellement sous nos yeux nous faisant oublier son visage angélique, juvénile même encore, pour nous y faire projeter l’image des personnages qu’elle interprète sans qu’il soit besoin de nul masque pour nous y faire croire, grâce à son interprétation rare et remarquable mais aussi à des variations subtiles de lumières et grâce à l’utilisation du décor comme un cirque dont elle serait le clown mélancolique. Sa robe des années 40, la pièce : tout semble ainsi à la fois figé dans le passé et intemporel.

    Jamais larmoyante, la pièce est caustique, tendre parfois, cruelle, lucide, drôle, poignante, et nous emporte dans son tourbillon pour nous laisser bouleversés, songeant à nos propres spectres, à la nécessité, parfois, de laisser ou faire tomber les masques et surtout, malgré leur poids, à la nécessité de « se souvenir des terribles choses », nous laissant aussi avec en tête, le souvenir de cette interprétation exceptionnelle et bouleversante de Zabou Breitman (et qui m’a éblouie et terrassée), ce tourbillon de colère, de vie, de folie, de révolte et, enfin, avec le souvenir d’une citation comme une note d’espoir désenchantée : «Vous pouvez tout emporter, vous n’emporterez jamais nos désirs ! ».

    Fêtes de fin d’années :
    – Dimanche 23 décembre : 16h,
    – Lundi 24 décembre : relâche,
    – Mardi 25 décembre : relâche,
    – Mercredi 26 décembre : 19h,
    – Jeudi 27 décembre : 19h,
    – Vendredi 28 décembre : 19h,
    – Samedi 29 décembre : 19h
    – Dimanche 30 décembre à 16h

    Janvier 2013 :
    - mercredi 2 janvier à 19h
    - jeudi 3 janvier à 19h
    - vendredi 4 janvier à 19h
    - samedi 5 janvier à 19h
    - dimanche 6 janvier à 16h

    Zabou BREITMAN
    D’après le roman de Lydie SALVAYRE
    Mise en scène et adaptation de Zabou BREITMAN

    Jusqu’au 6 janvier 2013
    Du mardi au samedi : 19h
    Matinée le dimanche : 16h (sauf 25 novembre)

    36 € (1ère Cat.)
    28 € (2e Cat.)
    18 € (3e Cat.)

    Retrouvez également cette critique sur mon blog http://inthemoodforcinema.com et découvrez et éventuellement soutenez mon projet littéraire sur My Major Company, ici.

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  • Première – Critique – « Une journée ordinaire » avec Anouchka Delon et Alain Delon au théâtre des Bouffes Parisiens

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    Ce soir, au théâtre des Bouffes Parisiens (ce n’est pas un hasard, ce théâtre appartenait à Jean-Claude Brialy, grand ami d’Alain Delon) a eu lieu la première de la pièce « Une journée ordinaire ».  Une pièce qui met en scène Alain Delon n’a de toute façon rien d’ordinaire et le titre, déjà, est d’une délicate dérision. Cela n’a rien d’ordinaire parce que Tancrède, Roch Siffredi, Jeff Costello, Corey, Robert Klein, Roger Sartet, Gino…, tout un pan de l’histoire du cinéma accompagne celui qui les a immortalisés. Cela n’a rien d’ordinaire parce que Delon est seulement pour la septième fois au théâtre. Cela n’a rien d’ordinaire parce que cette pièce a été écrite par Eric Assous à la demande de Delon pour sa fille Anouchka.

    Emportée par le doux tourbillon de la vie parisienne, je réalise que la dernière pièce de théâtre à laquelle j’ai assisté c’était aussi une pièce avec Alain Delon, "Love letters" et auparavant « Sur la route de Madison », pourtant les premières années à Paris, j’allais très souvent au théâtre pour voir des pièces classiques, plus avant-gardistes ou populaires, ou les trois. Et pourtant j’ai toujours tant aimé ce frémissement, ce murmure, ce frisson avant le lever de rideau, avant cette rencontre palpitante qui nous plonge à la fois hors de la réalité et pleinement dans l’instant présent qui se joue face à nous. J’ai toujours aimé, aussi, observer le spectacle qui se joue dans la salle, intemporel ballet de la vie parisienne,  réminiscence de mes lectures balzaciennes favorites et qui fait que lors d’une première comme celle-ci se croisent un chanteur aux allures de poète d’un autre temps, un écrivain aux allures de chanteur lui aussi –décidément, le décalage était à la mode- d’un autre temps, un présentateur de jeux télévisés, un mythe du cinéma, une actrice qui aurait aimé l’être, sans doute, ce mythe,  et tant d’autres qui se croisent, s’observent et souvent feignent de s’ignorer ou s’adorer avec la même application. Fascinant ballet dont chacun est à la fois danseur, chorégraphe et spectateur. Mais là n’était pas l’essentiel, juste ce qui permettait de se distraire en l’attendant.

    L’essentiel a eu lieu quand le rideau s’est levé et que j’ai oublié tout le reste, alors insignifiant. Quand le rideau s’est levé sur Anoucka Delon/Julie allongée dans un canapé et Alain Delon/Julien de dos. De dos pour que les premiers regards, sans doute, ne soient pas dirigés vers lui mais vers celle que cette pièce est destinée à mettre en lumière. Ce qui m’a marquée d’abord, c’est la justesse éclatante d’Anouchka Delon (tout comme cela m’avait déjà marquée dans « Le Lion »). Sa voix parfaitement posée. Sa prestance. Son assurance (pas une seule fois elle ne trébuchera). Et puis Delon, dans ce costume trop petit pour lui.

    « Une journée ordinaire », c’est l’histoire d’une fille de vingt ans qui n’ose pas annoncer à son père avec qui elle vit seule qu’elle va le quitter pour vivre avec son amoureux mais Une journée ordinaire c’est surtout l’histoire d’un homme qui aime profondément, follement sa fille, qui s’éclipse pour la laisser vivre sa vie. Un duo, presque un couple comme en témoigne la gémellité de leurs prénoms (qui n’est pas sans rappeler celle de ceux des interprètes).  Un homme fier, nostalgique, mélancolique, d’une malice parfois enfantine, d’une dureté fugace et finalement attendrissante. Un personnage qui se confond avec son interprète. Certains diront que Delon devrait plutôt jouer de grands textes d’auteurs classiques mais quand on est soi-même un « personnage shakespearien » pour reprendre les termes de Pascal Jardin, quand on promène avec soi une telle mythologie, nul besoin de jouer Shakespeare pour toucher ou émouvoir.

    Alors bien sûr n’importe quel costume serait trop petit pour Delon qui a eu les plus beaux rôles qu’un acteur puisse désirer (pour ceux qui douteraient –si, il paraît qu’il y en a- de la diversité et de la -dé-mesure de son talent, regardez -notamment- « Monsieur Klein », « Le Professeur », « Le Guépard », « Plein soleil », « Le cercle rouge », "La Piscine", et dîtes-moi quel acteur pourrait interpréter avec la même apparente facilité des rôles si différents et si magistraux ) si bien qu’au début de la pièce il m’est apparu presque effacé mais au fur et à mesure que la pièce avançait le costume gagnait en élégance, en taille (au propre comme au figuré) pour finalement nous le laisser voir presque à nu, à vif, pour que la fiction rejoigne le mythe et la réalité.

     Eric Assous (sur une mise en scène de Jean-Luc Moreau)  joue intelligemment du parallèle entre ce personnage dont la fille est "l’ambition", qui porte son "deuil comme une légion d’honneur" et Delon, l’homme qui se définit comme nostalgique, passéiste et dont l’ambition est de faire des Delon une « dynastie d’acteurs ». Je n’ai pu m’empêcher de repenser à cet instant à la fois magique et mélancolique, en mai dernier, au Festival de Cannes, lorsque devant moi Claudia Cardinale et Alain Delon se voyaient sur l’écran dans « Le Guépard », cet écran qui racontait la déliquescence d’un monde et  le renouveau d’un autre tandis qu’eux-mêmes revoyaient une époque révolue sans doute avec douleur et bonheur.  Ce soir le prince de Salina, le « Guépard » c’était Delon et Tancrède c’était Anouchka.

    On rit beaucoup, aussi, du décalage entre cette fille et ce père qui refuse de la voir grandir. De la crainte qu’il inspire. La crainte qu’inspire le personnage du père comme le mythe Delon mais l’un comme l’autre laissent affleurer par instants leurs failles, et même un soupçon d’enfance dont le surgissement, soudain, n’en est que plus bouleversant. Cette pièce qui se qualifie de « comédie moderne » vaut pour moi davantage pour les moments d’émotions qui la traversent même si certains qui l’ignorent encore seront sans doute étonnés que Delon les fasse rire autant (et la salle riait, beaucoup, moi la première, à tel point qu'il était parfois impossible d'entendre certaines répliques) comme ce fut le cas dans « Les montagnes russes » (une pièce également signée Eric Assous) où il déployait déjà sa force comique. Et puis lui qui aimait tant Gabin célèbre pour ses scènes de colère est aussi tellement impressionnant quand il se met en colère, mais aussi quand sa voix se fait plus posée, fragile. La virtuosité avec laquelle il fait passer le public du rire aux larmes est sidérante, de même que celle avec laquelle il passe de la tristesse à la colère en passant par la dérision.

     Ce que j’ai préféré ce sont néanmoins ces trop rares instants où Delon s’exprime face à la salle où, en un quart de seconde, il parvient à nous bouleverser, où la solitude de ce père face à nous fait écho à celle de l’acteur. Delon dit que « le comédien joue, l’acteur vit » et c’était aussi sans doute ce qui était si bouleversant cette impression qu’il donnait la sensation de vivre devant nous. C’était ce qui était beau, troublant et qui suspendait le souffle de la salle. Une salle debout à la fin de cette pièce trop courte qui se confondait étrangement avec la réalité quand Delon, l’acteur, le père enlaçait sa fille et la poussait au devant de la scène pour qu’elle récolte les applaudissements. Amplement mérités.  Quel bonheur pour lui sans doute qui rêvait de jouer avec sa fille de voir son nom sur l’affiche, à côté du sien, tout en haut. Quel bonheur de voir qu’au milieu de la pièce c’était son apparition à elle qui était applaudie. A signaler également la présence d’Elisa Servier (dans le rôle de l’amie de Julien,  juste et émouvante)  et Christophe de Choisy (très drôle en petit ami terrorisé): deux rôles trop courts mais dans lesquels l'un et l'autre excellent.

    Cette fin de journée a été pour moi tout sauf ordinaire. Un beau moment. L’émotion d’un acteur extraordinaire. L'émotion d'une salle debout. L’éclosion d’une actrice.  La complicité d’un père et sa fille. Un troublant écho entre la réalité et la fiction. Entre l’homme et le mythe. Il m’a fallu pas mal de temps après pour retrouver le chemin de la réalité, pour faire retomber  l’émotion de cette dernière « image », poignante,  et puis je me suis mise à rêver que cette lettre transmise à la fin de la pièce dans laquelle j’évoquais mon scénario arrive à son destinataire et qu’un jour il incarne ce rôle écrit pour lui et que cette journée décidément soit extraordinaire.  

    C’était la cinquième fois que je voyais Delon au théâtre après « Variations énigmatiques », «  Les Montagnes russes », « Sur la route de Madison », « Love letters » et je n’espère vraiment pas la dernière. En tout cas pas la dernière fois qu’un(e) Delon montait sur scène. La dynastie des acteurs Delon n’est pas prête de s’éteindre. Une nouvelle étoile est née, lors d’une journée faussement ordinaire. Un moment de théâtre mais surtout de vie extraordinaire et à ne pas manquer mais dépêchez-vous car ne sont (pour l'instant) prévues que 100 représentations exceptionnelles, jusqu'au 12 mars 2011.

    Il est (très) tard. Ce sont mes premières réactions, un peu désordonnées et imprécises, encore sous le coup de l’émotion de la pièce et de l’instant  mais j’y reviendrai. En tout cas, je crois que vous l’aurez compris, je vous recommande cette pièce qui vous fera passer du rire aux larmes, du mythe à la réalité (et inversement) et un excellent moment, je vous le garantis.

     En attendant, cliquez ici pour retrouver tous mes articles du cycle Delon publié sur ce blog.

    Renseignements: Théâtre des Bouffes Parisiens/ 4 rue Monsigny/75002 Paris.

  • Dernière Master Class Jean-Laurent Cochet de l'année le 14 décembre

    cochet5.jpgLe 14 décembre, de 20H à 22H aura lieu la dernière Master Class de Jean-Laurent Cochet de l'année, comme d'habitude, au théâtre de la Pépinière Opéra (7 rue Louis-le-Grand, Paris 2ème- Métro Opéra- Tél: 01-42-61-44-16). Cette master class étant exceptionnellement plus tardive (de 20H à 22H et non de 18H à 20H  comme c'est le cas habituellement), c'est l'occasion pour ceux qui n'avaient pas encore pu y assister pour cause de travail de découvrir ces jubilatoires instants de théâtre.

    Pour en savoir plus, je vous renvoie à mes précèdents articles sur le sujet (liens ci-dessous).

    Dès demain: le retour des critiques de films sur inthemoodforcinema.com avec de nombreuses avant-premières  mais aussi de nouvelles critiques littéraires, des critiques de films à l'affiche et même un concert.

    -Article du 7 octobre 2008: http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2008/10/07/repr...

    -Article du 21 novembre 2005 : http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2005/11/21/cour...

    -Article du 11 Avril 2006 : http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2006/04/11/prol...

    -Article du 21 septembre 2006 : http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2006/09/21/repr...

    -Article du 13 décembre 2006 : http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2006/12/13/repr...

  • Les Master Classes de Jean-Laurent Cochet: en attendant de se jeter à l'eau...

    cochet5.jpg

    Cela faisait bien quelques mois que je ne vous en avais pas parlé et que je n'y suis pas retournée: les fameuses master classes (cours publics) de Jean-Laurent Cochet!

    En attendant d'avoir le courage ou l'inconscience d'oser m'inscrire à ses cours destinés aux "amateurs"...un jour...peut-être (des volontaires pour se jeter à l'eau-qui peut-être glaciale:-))- avec moi?), je retournerai vraisemblablement à l'un des ses prochains cours publics qui sont toujours des moments uniques et des sources incroyables d'enrichissement culturel chaque fois jalonnés de moments de magie théâtrale. 

    D'ailleurs, si vous connaissez d'autres cours de théâtre pour débutants (je ne considère pas mes quelques heures de torture cours avec Martine Amsili comme me permettant d'être autrechose que débutante) amateurs souhaitant le rester et avant tout apprendre des textes classiques, dans le centre de Paris (oui, je sais ce sont des exigence de diva:-)), n'hésitez pas à me transmettre l'information dans les commentaires de cette note ou à inthemoodforcinema@gmail.com .

     Je vous ai déjà longuement et de nombreuses fois parlé des cours Cochet alors pour achever de vous convaincre, je vous renvoie à mes précèdents articles et comptes rendus de ses cours publics (auxquels j'assiste, par intermittence, depuis 2005!).

    -Article du 7 octobre 2008: http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2008/10/07/reprise-des-master-class-jean-laurent-cochet-le-rendez-vous.html

    -Article du 21 novembre 2005 : http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2005/11/21/cours-publics-d’interpretation-de-jean-laurent-cochet-quand.html

    -Article du 11 Avril 2006 : http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2006/04/11/prol...

    -Article du 21 septembre 2006 : http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2006/09/21/repr...

    -Article du 13 décembre 2006 : http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2006/12/13/repr...

    Informations pratiques: Les prochains cours auront lieu le lundi 16 novembre,  le 30 novembre, de 18h à 20H et  le  14décembre (exceptionnellement de 20H à 22h). Si la première année de la mise en place de ces cours publics, le public était (au début) clairsemé, les cours affichent désormais souvent complets. Je vous conseille donc vivement de réserver.

    Théâtre de la Pépinière Opéra. 7 rue Louis-le-Grand- 75002 - Paris- Tel: 01-42-61-44-16 - Métro Opéra - Location ouverte du mardi au samedi de 11h à 18h, et le lundi de 12hà 18h.

    Plein tarif: 15€, Tarif étudiant: 11€, Tarif 5 cours: 55 € 

    Site internet: http://www.jeanlaurentcochet.com

     

  • Le palmarès des Molières 2009

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    Présidée par Bernard Giraudeau et Frédéric Mitterrand, la 23ème Nuit des Molières,  hier soir, au Théâtre de Paris et en direct sur France 2, a dévoilé son palmarès.

    On notera les deux prix reçus par Zabou Breitman (Molière de l'Adaptateur et Molière du théâtre privé pour le Petit Montparnasse) pour son adaptation de Raymond Depardon "Des gens" (Zabou Breitman dont je vous recommande plus que vivement le dernier film, "Je l'aimais" qui sort en salles le 6 mai) ainsi que les Molières du meilleur comédien et de la meilleure comédienne, ayant déjà tous deux laissé des rôles inoubliables au cinéma, dans "Je ne suis pas là pour être aimé" de Stéphane Brizé pour Patrick Chesnais, dans "Le Goût des autres" pour Anne Alvaro.

    Molière du comédien : Patrick Chesnais dans «Cochons d'Inde»

    Molière de la comédienne : Anne Alvaro dans «Gertrude (le cri)»

    Molière du comédien dans un second rôle : Roland Bertin dans «Coriolan»

    Molière de la comédienne dans un second rôle : Monique Chaumette dans «Baby Doll»

    Molière du metteur en scène : Christian Schiaretti pour «Coriolan»

    Molière de la révélation théâtrale : Aude Briant dans «Le Journal à quatre mains»

    Molière de la révélation théâtrale masculine : David Lescot dans «La Commission centrale de l'enfance» 

    Molière de l'auteur francophone vivant : Jean-Claude Grumberg pour «Vers toi terre promise»

    Molière de l'adaptateur : Zabou Breitman pour «Des gens», d'après «Urgences» et «Faits divers»
    Molière du décorateur/scénographe : Catherine Bluwal pour «Le Diable rouge»

    Molière du créateur costumes : Claire Risterucci pour «Madame de Sade»

    Molière du créateur lumières : Marie-Hélène Pinon pour «Le Diable rouge»

    Molière du théâtre public : «Coriolan» au TNP de Villeurbanne
    Molière des compagnies : «L'oral et hardi», cie Faisan

    Molière du théâtre privé : «Des gens», au Petit Montparnasse

    Molière de la pièce comique : «Cochons d'Inde», de Sébastien Thiéry et Anne Bourgeois

    Molière du théâtre musical : «L'Opéra de Sarah», au théâtre de l'Œuvre.