Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 4

  • Concours - Gagnez votre exemplaire de Studio Ciné Live n°26 avec Vincent Cassel en couverture

    cassel.jpg

    Comme chaque mois, j’ai le plaisir de vous faire gagner un exemplaire du Studio Ciné Live de ce mois-ci, en attendant le spécial Cannes, en kiosques le 11 mai. De nouveau,  Studio Ciné Live est au cœur de l’évènement avec un entretien avec l’homme pressé Vincent Cassel que vous avez pu voir dans le grand film de ce début d’année 2011 « Black swan » (et si ce n’est pas le cas, je vous le conseille vraiment. Retrouver ma critique en cliquant ici)  mais aussi avec la leçon de cinéma de Patrice Leconte qui sort prochainement « Voir la mer ».

    Deux après son César pour « Mesrine », Vincent Cassel poursuit ainsi sa carrière avec des choix artistiques radicaux, du triomphe de « Black swan » à l’arrivée prochaine du « Moine » de Dominik Moll. Studio Ciné Live  consacre un dossier spécial  au comédien, et sur le tournage du film « Le Moine ». Egalement dans ce numéro, en attendant le numéro spécial Cannes du 11 mai, vous pourrez retrouver un portfolio sur Robert De Niro dans « Taxi driver », Studio Ciné Live revenant en images sur le tournage. Dans le focus Investigations, vous retrouverez Nicole Kidman, une actrice qui « ne fait plus recette au box office et voit son visage se métomorphoser » à qui la récente nomination à l’Oscar de la meilleure actrice permet néanmoins de reprendre confiance en l’avenir.  A l’occasion de la sortie prochaine de « Voir la mer » (que je verrai la semaine prochaine et dont vous retrouverez ma critique ici), le réalisateur Patrice Leconte donne sa leçon de cinéma, l’occasion de revenir sur des films magnifiques comme « Ridicule », « Monsieur Hire », La Fille sur le pont »…mais aussi sur ses comédies comme « Les Bronzés ». Vous retrouverez également tous ceux  qui font l’actualité cinéma du mois : Wes Craven (avec le retour de "Scream"),  Kenneth Branagh, François Cluzet, Alice Taglioni, Duncan Jones, Cécile Cassel, Guillaume Gouix, Terrence Malick, Tsui Hark… Vous pouvez également toujours trouver en kiosques le hors-série consacré à Liz Taylor.

    Pour gagner cet exemplaire, dîtes-moi, tout simplement, par une phrase, à inthemoodforcinema@gmail.com  , pourquoi vous souhaitez le remporter, avec pour intitulé de votre email « Concours Studio ». Vous avez jusqu’à mercredi, 20H, pour participer. Le gagnant sera contacté mercredi soir.

    Lien permanent Imprimer Catégories : CONCOURS Pin it! 2 commentaires
  • La conférence de presse du 64ème Festival de Cannes avec Gilles Jacob et Thierry Frémaux, en direct

    cannes_30x22.jpg

    Nouveauté pour les blogs in the mood. Cette année, je serai en effet pour la première fois à la conférence de presse de l'annonce de la programmation et de la sélection officielle du 64ème Festival de Cannes par Thierry Frémaux et Gilles Jacob qui aura lieu ce jeudi 14 avril, à 11H. Je vous invite donc à la suivre en direct sur mon compte twitter (http://twitter.com/moodforcannes ) et bien sûr vous pourrez en retrouver le compte rendu détaillé dès mon retour sur http://www.inthemoodforcannes.com et http://www.inthemoodforcinema.com / en attendant d'y suivre le festival en direct, du 11 au 23 mai. (ainsi que sur http://www.inthemoodforluxe.com pour un aspect plus "gastronomique" et "festif".)

     
    Lien permanent Imprimer Catégories : CONFERENCES DE PRESSE, FESTIVAL DE CANNES 2011 Pin it! 4 commentaires
  • Récapitulatif des informations sur le Festival de Cannes 2011 en attendant la conférence de presse

    cannes_30x22.jpg

    C'est ce 14 avril, lors d'une conférence de presse à Paris, que sera dévoilé le programme du 64ème Festival de Cannes, par Gilles Jacob et Thierry Frémaux, un programme que vous pourrez retrouver  entièrement détaillé, avec, jusqu'au festival, des articles quotidiens sur mon blog dédié http://www.inthemoodforcannes.com . Pour l'instant nous savons que:

    -la 64ème édition du festival aura lieu du 11 au 22 mai

    -Robert De Niro sera le président du jury

    -Woody Allen fera l'ouverture du festival avec "Minuit à Paris"

    -Bong Joon-Ho présidera le jury de la caméra d'or

    -Lee Chang-dong et Jerzy Skolimowski présideront le jury de la Semaine de la Critique 2011 qui célèbre cette année ses 50 ans

    -Faye Dunaway, à l'honneur sur l'affiche du Festival 2011, sur une photo de 1970, signée Jerry Schatzberg viendra présenter « Portrait d’une enfant déchue"

    -Un hommage à Jean-Paul Belmondo sera rendu à sa présence. Il  assistera ainsi, le mardi 17 mai, à la première du documentaire de Vincent Perrot et Jeff Domenech, « Belmondo, Itinéraire… » et à cette projection succèderont un dîner et une fête, clôturant ainsi cette journée-hommage.

    -Emir Kusturica présidera le jury Un Certain Regard 2011

    -Mélanie Laurent sera la maîtresse de cérémonie de cette édition 2011

    -Sera projeté "Orange mécanique" de Stanley Kubrick dans la section Cannes Classics, à l'occasion de l'exposition à la Cinémathèque, de la sortie DVD de l'Intégrale, et de la rétrospective nationale à partir du 1er juin.

    -Michel Gondry présidera le jury des courts-métrages et de la Cinéfondation

    Pour de nombreux bons plans (tout savoir sur les logements et accréditations à Cannes), pour tout savoir sur "Minuit à Paris", pour le décryptage de l'affiche du festival, pour les premières informations sur les soirées du festival, pour des critiques du cinéma en l'honneur de l'hommage à Belmondo et de nombreuses autres informations sur le 64ème Festival de Cannes, rendez-vous sur mon blog dédié : http://www.inthemoodforcannes.com .

    Dans 31 jours débutera le Festival de Cannes 2011 à suivre en direct sur mes blogs http://www.inthemoodforcannes.com/  (pour savoir tout ce qui concerne le festival: conférences de presse, critiques de films, soirées, interviews, informations pratiques...), http://www.inthemoodforcinema.com/ (pour un compte rendu quotidien) , http://www.inthemoodforluxe.com/  (pour une actualité plus "luxe" du festival: hôtels, restaurants, soirées...), sur mon compte twitter http://twitter.com/moodforcannes  , et sur la nouvelle page Facebook d'Inthemoodforcannes 2011 : http://www.facebook.com/Inthemoodforcannes .

    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL DE CANNES 2011 Pin it! 1 commentaire
  • Laval Virtual : 13èmes rencontres internationales de la réalité virtuelle et des technologies convergentes

    laval.jpg

    Un court article pour vous parler de Laval Virtual, une manifestation qui se déroule  dans ma ville d’origine, chaque année, depuis 13 ans, une ville méconnue, pourtant préfecture du département (la Mayenne) comptant le moins de chômage en France et qui bénéficie d’une douce tranquillité, d’autant plus appréciable qu’elle est à 1H35 de la frénésie parisienne et qui répond au doux nom en forme de palindrome de Laval.

    J’y avais fait un tour lors d’une des premières éditions et en gardais le souvenir d’une manifestation un peu kitsch. Quelle ne fut donc pas ma surprise de redécouvrir  ce qui est devenu un rendez-vous incontournable (avec 10000 visiteurs attendus) qui rassemble les plus grands spécialistes mondiaux de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée.  De nombreuses grandes entreprises ont ainsi fait le déplacement (Dassault systèmes, Disney research…) mais aussi les plus grandes universités du domaine, et notamment japonaises (Tokyo, Osaka).

    Vous y découvrirez ainsi Animatronics Eyes (Disney) qui reproduit l’œil humain ; un jeu accessible depuis votre ordinateur pour voir ce qui a été détruit et conservé depuis le Moyen Age place de la Trémoille -en cliquant ici-, à Laval ; ou encore un vélo pour combattre l’avancée d’Alzheimer ; aussi« Bliss project », une animation pour rompre l’isolement des patients hospitalisés ; Acroban, le premier humanoïde au monde,  un combat de toupies Beyblade ; et de nombreuses autres manifestations.

    Laval Virtual, c’est aussi le plus grand colloque européen dédié à la réalité virtuelle et Laval Virtual awards qui récompense les meilleures inventions en la matière.

    Laval et sa Technopole constituent aujourd’hui un pôle réputé et incontournable de la réalité virtuelle. Ainsi, aujourd’hui, 13 entreprises, un labo et deux écoles font vivre 170 personnes dans l’agglomération lavalloise et la construction prévue de la Cité de la réalité virtuelle sur le site de l’ancien régiment de transmission devrait conforter la ville dans ce rôle.

    Cette manifestation est ouverte au grand public, le 9 et 10 avril alors je vous conseille d’y faire un tour cet après-midi. Pour en savoir plus : http://www.laval-virtual.org/ et le site de la mairie de Laval.

    Découvrez aussi les autres blogs inthemood : In the mood for Cannes, In the mood for luxe,  In the mood for Deauville.

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 0 commentaire
  • Critique de "Tête de Turc" de Pascal Elbé ( ce soir à 20H50 sur Canal plus)

     J'avais découvert ce film l'an passé en avant-première suivie d'une master class. Retrouvez, ci-dessous, ma critique publiée et les vidéos de la master class avec Roschdy Zem et Pascal Elbé, en cliquant ici. A ne pas manquer, ce soir, à 20H50, sur Canal +.

    tetedeturc.jpg
    tete1.jpg
    tete2.jpg
    tete3.jpg
     

    Pour cette première réalisation, Pascal Elbé s'est confronté à un genre particulièrement délicat : le film choral. S'y côtoient un adolescent de 14 ans, Bora ( Samir Makhlouf), un médecin urgentiste, Simon (Pascal Elbé), un flic en quête de vengeance, Atom (Roscdhy Zem), une mère qui se bat pour les siens, Sibel qui est aussi la mère de Bora (Ronit Elkabetz), un homme anéanti par la mort de sa femme (Simon Abkarian).

    Pascal Elbé est parti d'un fait divers tragique qui avait marqué les esprits : Mama Galledou, passagère d'un bus, brûlée vive à Marseille, en 2006. Ici, ce n'est pas la passagère d'un bus mais Simon, médecin urgentiste qui est grièvement blessé suite à un jet de cocktail molotov sur sa voiture. Le jeune qui le sauve, Bora, est aussi un de ceux responsables de « l'accident ». Emmené aux urgences, Simon ne peut donner suite à l'appel qu'il venait de recevoir ; celui d'un homme dont la femme vient d'avoir un grave malaise et qui décèdera faute d'intervention. Le veuf n'a ensuite plus qu'une idée en tête :  se venger, de même que le frère de Simon, flic dont le passé n'est pas non plus exempt de zones d'ombres et qui veut retrouver ceux par qui sont frère a été agressé...

    Par un tragique engrenage de la fatalité, ces destins vont être liés les uns aux autres et dépendre les uns des autres. Derrière les masques de chacun; Pascal Elbé laisse entrevoir les fêlures et parvient à rendre ses personnages particulièrement attachants, aidé en cela par un choix d'interprètes particulièrement soigné : de Simon Abkarian (dont le talent qui n'est plus à prouver nous fait regretter que son rôle ne soit pas plus étoffé), en mari vengeur aveuglé par le chagrin, à Ronit Elkabetz, en mère fière et digne, prête à tout pour que ses fils changent de condition en passant par Florence Thomassin qui interprète une amie de Sibel, mère découragée.

    Si le début nous laisse espérer un vrai thriller, le film s'oriente progressivement davantage vers le thriller social. Pascal Elbé a d'ailleurs rencontré des travailleurs sociaux, des urgentistes, des policiers pour donner à sa vision une couleur aussi juste possible même si l'objectif n'était pas le naturalisme. Que ce soit par la musique (signée Bruno Coulais) ou la photographie, son film révèle une vraie atmosphère visuelle et sonore. Même si, visuellement, « Tête de Turc » n'atteint pas le niveau de James Gray qu'il cite en brillante référence,  on retrouve ici les thèmes qui lui sont chers : la famille, le pardon, la trahison, le sentiment de culpabilité. Des hommes face à leur conscience.

    Pascal Elbé ne prend pas vraiment parti, délibérément, il dresse un constat dont une scène de dialogue dans une voiture entre les deux frères est particulièrement révélatrice mais aussi emblématique de l'image nuancée  que Pascal Elbé donne de la société contemporaine (il égratigne au passage l'emballement médiatique).  C'est à la fois la force et la faiblesse de son film. La force de donner la parole à chacun, de ne pas émettre un avis tranché, voire caricatural. La faiblesse de ne pas être allé plus loin, de ne pas oser davantage d'ailleurs à l'image du dénouement qui n'est pas à la hauteur d'une première partie pleine d'intensité et de promesses (que Pascal Elbé avait d'ailleurs su tenir jusqu'au bout dans ses scénarii précédents comme « Mauvaise foi » coécrit avec Roscdhy Zem ou « Père et fils »).  Peut-être n'a-t-il pas eu l'audace (mais aussi tout simplement l'envie) d'achever son film dans la noirceur. Avec un zeste d'audace et d'expérience supplémentaires, et avec la même bonne foi et conviction, son prochain film devra être suivi de très près. Avec d'aussi brillantes influences revendiquées (Gray, Inarritu, Haggis),  il ne lui reste qu'à approfondir son propre univers pour confirmer l'essai imparfait (mais à l'image de ses personnages, c'est aussi ce qui le rend attachant) et non moins prometteur.

     « Tête de Turc » a reçu le prix du cinéma 2010 de la Fondation Diane et Lucien Barrière.

    Le reste de l'actualité, c'est sur "In the mood for Cannes", "In the mood for Deauville", "In the mood for luxe".

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 0 commentaire
  • Critique de « La Comtesse aux pieds nus » de Joseph L.Mankiewicz avec Ava Gardner, Humphrey Bogart, Edmond O'Brien…

    La comtesse aux pieds nus, Ava Gardner, cinéma, film, Humphrey Bogart

    Après les avoir, un peu, délaissées ces derniers temps, je reprends aujourd’hui mes critiques de classiques du septième art avec un film qui fait partie de mes premiers souvenirs cinématographiques,  des premiers films m’ayant marquée, en tout cas,  et que je n’avais pas revu depuis un moment :  « La Comtesse aux pieds nus » (en vo « The Barefoot Contessa »), un film de 1954 de Joseph L.Mankiewicz, écrit, réalisé et produit par Joseph L.Mankiewicz (avec Franco Magli, pour la production), ce qui est loin d’être un simple détail puisque « La Comtesse aux pieds nus » est la première production de Joseph L.Mankiewicz qui s’était ainsi affranchi de la tutelle des grands studios américains (Il avait auparavant réalisé des films pour la 20th Century-Fox et pour la Metro-Goldwyn-Mayer.) en fondant sa propre société « Figaro Inc. ».

    La comtesse aux pieds nus, Ava Gardner, cinéma, film, Humphrey Bogart

     Ce film fit parler de lui bien avant sa sortie en raison des similitudes du scénario avec la vie de Rita Hayworth (star de la Columbia) parmi d’autres similitudes frappantes avec le cinéma d’alors comme la ressemblance entre l’antipathique Kirk Edwards et Howard Hughes. Le rôle fut même proposé à Rita Hayworth qui,  en raison de la ressemblance avec sa propre existence justement, refusa.

    « La Comtesse aux pieds nus » débute, en Italie, un sinistre jour de pluie à l’enterrement de la star hollywoodienne Maria d'Amato née Maria Vargas (Ava Gardner). Le scénariste et réalisateur Harry Dawes (Humphrey Bogart) se souvient de   leur première rencontre alors qu’elle travaillait comme danseuse, dans un cabaret de Madrid, alors que ce dernier cherchait une nouvelle vedette pour le compte du producteur et milliardaire Kirk Edwards (Warren Stevens). Face à la statue de Maria, aux pieds symboliquement dénudés, alternent ensuite les récits d’Oscar Muldoon (Edmond O’Brien), l’agent de publicité, de Harry Dawes et de son mari, le comte Vincenzo Torlato-Favrini (Rossano Brazzi) qui dissimule un douloureux secret…à cause duquel Maria perdra ses dernières illusions, et la vie.

    La comtesse aux pieds nus, Ava Gardner, cinéma, film, Humphrey Bogart

    Dès le départ, le récit est placé sous le sceau de la fatalité et de la tragédie. La pluie implacable. L’enterrement sous un ciel grisâtre. L’atmosphère sombre. La voix poignante et traînante d’Humphrey  Bogart. Cette statue incongrue, d’une blancheur immaculée. La foule qui se presse, vorace, pour assister à sa dernière scène, ultime cynique ironie du destin pour Maria, éprise d’absolu et de liberté, qui voit même son enterrement lui échapper, en tout cas l’enfermer dans un rôle, chacun, là encore, cherchant à se l’approprier.

    Au-delà de ses ressemblances avec des personnalités ayant réellement existé, « La Comtesse aux pieds nus » est un classique pour de nombreuses raisons, à commencer par l’originalité de sa construction, ses flashbacks enchâssés qui permettent d’esquisser un portrait de Maria qui, malgré tout, reste d’une certaine manière insaisissable. Ces récits sont encore une fois une manière de se l’approprier, de l’enfermer, de décrire « leur » Maria même si Harry Dawes lui voue une amitié sincère, seul personnage réellement noble, désintéressé, au milieu de ces univers décadents. Mankiewicz avait déjà utilisé ce procédé dans « Eve », autre chef d’œuvre sans concessions, sur l’univers du théâtre cette fois, et démonstration cruelle mais terriblement juste sur l’arrivisme (j’en ai observé un rayon dans ce domaine...).

    Mankiewicz décrit en effet, à travers le parcours de Maria (trois portraits d’une même femme) trois univers distincts : celui du cinéma hollywoodien, des grandes fortunes sur la Riviera  et de l’aristocratie italienne, trois univers à la fois dissemblables et semblables dans leur décadence, tous trois théâtres de faux-semblants, de lassitude et de désenchantement. Maria, si lumineuse, semble égarée dans ces mondes qui l’emprisonnent.

    Mankiewicz  définissait « La Comtesse aux pieds nus » comme une « version amère de Cendrillon ». Il multiplie ainsi les symboles, clins d’œil au célèbre conte de fée : les chaussures (mais qui ici sont haïes par Maria pour qui elles symbolisent la boue à laquelle elle a  voulu échapper), son rêve d’amour idéalisé, son mariage avec un comte (mais pas vraiment de conte puisqu’il s’avèrera être une tragédie). Le rêve se transforme constamment en amertume jusqu’à sa mort, jusqu’au dernier plan, dans ce cimetière, où, statufiée, emprisonnée dans une image infidèle, elle reste seule face à la foule qui s’éloigne et au cinéma qui reprend ses droits.

    La comtesse aux pieds nus, Ava Gardner, cinéma, film, Humphrey Bogart

    La photographie (du chef opérateur anglais Jack Cardiff) même (à l’exception des images de l’enterrement) rappelle les couleurs chatoyantes d’un conte de fée, ce qui n’en fait pas pour autant un film suranné mais, au contraire, en fait une oeuvre particulièrement intemporelle dans la description de ces univers, éternels théâtres de vanités même si Mankiewicz dira que « le prince charmant aurait dû, à la fin, se révéler homosexuel, mais je ne voulais pas aller aussi loin" , limitant la modernité du film (même si deux plans y font référence) mais aussi dans la description de la solitude de l’artiste, auréolé de mystère.

    La mise en abîme, les flashbacks, l’intelligence des ellipses, la qualité de la voix off, la juste description de théâtre de faux semblants, les similitudes avec la réalité du cinéma hollywoodien de l’époque, tout cela en fait un classique mais, sans doute, sans les présences d’Humphrey Bogart et d’Ava Gardner n’aurait-il pas laissé une telle empreinte dans l’histoire du cinéma. Le premier interprète à la perfection ce personnage doucement désenchanté, mélancolique, lucide, fidèle, intègre, à la fois figure paternelle, protectrice et même psychanalyste de Maria. Et que dire d’Ava Gardner ? Resplendissante, étincelante, elle illumine le film, empreinte, à  l’image de celui-ci, de beauté tragique, et symbolise la liberté entravée. Personnage de conte de fée aux rêves brisés pour qui rien ne semblait impossible, même transformer la lune en projecteur et qui, peut-être, n’aura été heureuse et elle-même que l’espace d’une danse, sublime et qu’elle sublime,  au milieu de gitans, bohême, libre, animale, sensuelle, et l’instant d’un regard croisé ouvrant sur un océan de possibles.

    Ne pas oublier non plus Edmond O’Brien qui reçut l’Oscar et le Golden Globe du meilleur second rôle masculin, en 1954. Mankiewicz fut, quant à lui, nommé pour la meilleure histoire et le meilleur scénario original.

    En revoyant « La Comtesse aux pieds nus », des années après l’avoir revu de nombreuses fois, j’ai à nouveau été marquée par sa beauté désespérée, par sa justesse, et même par sa modernité, par la voix traînante et inimitable de Bogart, par l’élégance lumineuse et triste d’Ava Gardner, par le mystère de ce personnage noble épris d’absolu, être insaisissable et « féérique», presque irréel, dont, finalement, personne ne sondera les contours. Che sara sara : ce qui doit être sera, vieux dicton italien cité dans le film aux allitérations et assonances (et évidemment à la signification) portant la même beauté traînante et mélancolique que cette « Comtesse aux pieds nus » au destin fatal et à la magie tragique et non moins ensorcelante.

    Voir aussi ma critique de « Casablanca » de Michael Curtiz également avec Humphrey Bogart.

  • Bande-annonce de "Midnight in Paris" de Woody Allen, film d'ouverture du Festival de Cannes 2011

    Pour tout savoir, ou presque, sur le film d'ouverture de ce 64ème Festival de Cannes que j'attends avec impatience, retrouvez mon article consacré à celui-ci, ici, en attendant ma critique le 12 mai. Pour patienter, voici la bande-annonce ci-dessous qui ne fait qu'accroître mon impatience de le découvrir...

    Cliquez ici pour retrouver mon dossier consacré à Woody Allen

    paris7.jpg

    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL DE CANNES 2011 Pin it! 0 commentaire