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  • Avant-première - Critique d’« Animal kingdom » de David Michôd

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    Vous l’aurez peut-être remarqué, ces derniers temps, j’ai publié moins de critiques de films à l’affiche sur inthemoodforcinema.com, d’abord faute de coups de cœur cinématographiques sur lesquels j’ai décidé, plus que jamais, de me concentrer mais aussi parce que je me consacre désormais surtout à mon blog In the mood for Cannes afin qu’il soit le plus exhaustif possible et afin de  vous permettre de suivre ce 64ème Festival de Cannes le mieux possible, que vous y soyez ou non.

    J’avais néanmoins très envie de vous parler d’un premier film australien qui sort en salles mercredi prochain et qui a reçu le grand prix du jury au Festival de Sundance 2010 et le prix de la critique internationale au Festival de Beaune 2010 (ce qui confirme d’ailleurs la qualité de la sélection de ce festival et mon envie d’y faire un tour l’année prochaine).

    Direction l’Australie donc, plus précisément Melbourne, là où vit la famille Cody, criminelle de son état. Josh, (James Frecheville) un neveu éloigné, vient de perdre sa mère d’une overdose. Il va aller vivre chez les Cody  avec qui sa mère avait coupé les liens et qu’il ne connaît pas.

    Cette première scène nous plonge d’emblée dans l’atmosphère du film. Josh, en apparence impassible, regarde la télévision tandis que sa mère, morte d’une overdose, git à ses côtés. Il va alors se retrouver parmi ses oncles Pope (Ben Mendelsohn), Craig (Sullivan Stapleton) et Darren (Luke Ford), et sa grand-mère Smurf (Jacki Weaver), animal égaré parmi ces prédateurs dont la grand-mère est la reine incontestée.

    James Frecheville, dans ce qui est son premier rôle, campe un adolescent maladroit, velléitaire, peu loquace, à l’apparence d’un homme et au regard d’enfant,  qui va se retrouver plongé dans un cercle infernal. Il devra choisir son camp. Sortir de la violence, de ce cercle infernal justement, en aidant la police et en trahissant sa famille. Ou défendre sa famille jusqu’au bout. A moins qu’il n’y ait une troisième voie… David Michôd fait de cet anti-héros en apparence imperturbable, presque fantomatique, un personnage aussi opaque qu’étrangement attachant, incarnant une sorte d’innocence brute.

    Vous le savez si vous suivez ce blog, j’affectionne tout particulièrement le polar et ne supporte pas qu’on le massacre comme ce fut le cas avec un film français récemment. Le scénariste et réalisateur David Michôd, fasciné par la criminalité à Melbourne, qui a porté son sujet pendant 9 ans, ne cherche heureusement pas ici à singer ses prédécesseurs mais il s’en imprègne pour nous plonger dans son propre univers, celui d’une ville de Melbourne, sous la photographie remarquable d’Adam Arkapaw, une ville en apparence ensoleillée, mais glaciale à l’image de cette famille en apparence normale mais glaçante.  La grand-mère, mélange de louve qui couve ses fils et de lionne aux griffes acérés, a une apparence chaleureuse, affable et souriante mais ne s’en révèle que plus redoutable et diabolique.

    Si, malgré cela, je n’ai pas été totalement embarquée, c’est sans doute en raison de la bande-annonce (un modèle du genre, d’une force émotionnelle redoutable) et en raison d’un synopsis officiel que j’avais eu le malheur de lire avant la projection et qui, je trouve, fait attendre un film différent, un mélange entre « Les Infiltrés » et le cinéma de James Gray (dont il n’a pas la force lyrique) créant une déception, non en raison de ce que le film lui-même serait décevant mais différent de ce à quoi la bande-annonce et le synopsis nous font attendre. Ils laissent également entendre une relation plus étroite entre la police et Josh. D’ailleurs, dommage que le personnage de Guy Pearce (qui incarne l’inspecteur Leckie) ne soit pas plus développé.

    « Animal factory » vaut néanmoins largement le détour pour sa galerie de portraits, pour son atmosphère de violence insidieuse (jamais esthétisée néanmoins, souvent brutale mais sans effusions de sang)  et sa tension latente : la menace plane, l’étau se resserre, la tragédie implacable tisse sa toile, le royaume des animaux est sauvage et sans pitié, prédateurs indomptés, indomptables mais aussi apeurés dont le roi est une reine que vous n’oublierez pas de si tôt comme la fin, certes sans surprises, mais non moins d’une suffocante et implacable évidence. Dans ce royaume-là, une vraie jungle : dévorer ou être dévoré, il semble n’y avoir d’autre choix. Allez voir ce polar désespéré (tout de même nommé 18 fois aux AFI Awards 2010, équivalent australien de nos César) largement au-dessus de la moyenne, un premier film qui laisse augurer du meilleur pour la suite. Un réalisateur à suivre.

    A suivre : un concours vous permettant de remporter 10x2 places pour découvrir « Animal kingdom » en salles.

     

  • Olivier Assayas président du jury du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2011

    deauville,cinéma,festival,assayas

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    Nous venons d'apprendre que le cinéaste français Olivier Assayas serait le président du jury du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2011 qui aura lieu du 2 au 11 septembre. Olivier Assayas fera également partie du jury du Festival de Cannes 2011 et connait bien Deauville puisqu'il était président du jury du Festival du Film Asiatique 2004. Un choix qui confirme que Deauville continuera dans la lancée de l'édition 2011 qui avait mis en avant les séries tv sachant l'intérêt du cinéaste pour la télévision (il a ainsi été récompensé aux  derniers Golden Globe pour "Carlos"). Il termine actuellement "Après mai" sur l'après mai 1968.

     Comme chaque année, vous pourrez bien entendu suivre ce festival auquel j'assisterai pour la 18ème année consécutive sur http://www.inthemoodforcinema.com mais aussi sur mon blog dédié http://www.inthemoodfordeauville.com , sur mon compte twitter dédié ( http://twitter.com/moodfdeauville à et sur mon compte Facebook dédié .

    Vous pourrez bien entendu retrouver ici toutes les informations sur ce Festival du Cinéma Américain de Deauville 2011.

    Filmographie d'Olivier Assayas:

    1986 : Désordre

    1989 : L'Enfant de l'hiver

    1991 : Paris s'éveille

    1993 : Une nouvelle vie

    1994 : L'Eau froide

    1996 : Irma Vep

    1998 : Fin août, début septembre

    2000 : Les Destinées sentimentales

    2002 : Demonlover

    2004 : Clean

    2007 : Boarding Gate

    2008 : L'Heure d'été

    2010 : Carlos (titre à la télévision) ou Le Prix du Chacal (version cinéma)

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  • Bande-annonce du Festival du Film Romantique de Cabourg 2011

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    Pour l'instant tout ce que nous savons c'est que le festival fêtera ses 25 ans, qu'il aura lieu du 15 au 19 juin et que, en plus des "journées romantiques", vous pourrez vous plonger dans les "journées mexicaines".  Vous pourrez bien entendu trouver ici toutes les informations concernant le festival ainsi que sur son site officiel: Site offficiel du Festival de Cabourg. Et il est fort possible que j'y retourne cette année après quelques années d'absence et après avoir fait partie du jury des courts-métrages du festival, en 2002.

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  • Composition du jury du Festival de Cannes 2011 présidé par Robert De Niro

    deniro.jpgCela ne fait plus aucun doute, cette édition 2011 sera exceptionnelle après une année 2010 en demi-teinte. Cette édition 2011 s'annonce à l'image de ce jury, éclectique mais aussi réunissant et réconciliant le cinéma d'auteur et le cinéma de divertissement, la cinéphilie et le glamour, et, à l'image de l'affiche, la classe et l'élégance. Découvrez le communiqué de presse du festival, ci-dessous et la composition du jury de ce festival 2011 présidé par Robert De Niro.

    Le Jury de la Compétition, présidé par Robert DE NIRO (acteur, réalisateur, producteur) accueille dans ses rangs :

     Martina GUSMAN (actrice et productrice, Argentine)

    Nansun SHI (productrice, Chine)

    Uma THURMAN (actrice, scénariste, productrice, USA)

    thurman.jpgLinn ULLMANN (critique et écrivaine, Norvège)

     Olivier ASSAYAS (réalisateur, France)

    Jude LAW (acteur, Angleterre)

    Mahamat Saleh HAROUN (réalisateur, Tchad)

    Johnnie TO (réalisateur, producteur, Chine/Hong-Kong)

    law.jpg Martina Gusman a étudié les Arts Appliqués à l’Université de Buenos Aires et a pris des cours d’art dramatique avec Carlos Gandolfo.

    En 2002, elle crée avec Pablo Trapero Matanza Cine, une société de production où elle dirige la production exécutive d’une douzaine de films.

    Martina Gusman a joué dans trois films de Pablo Trapero : Nacido y Criado, en 2005, Leonera, en Compétition au Festival de Cannes 2008, puis Carancho, présenté au Certain Regard en 2010.

     assayas5.jpgNansun Shi est née à Hong Kong et a fait ses études au Royaume Uni avant de travailler pour le légendaire studio Cinema City. En 1984, elle fonde avec son mari Tsui Hark leur propre société de production, Film Workshop Co. Ltd., à l’origine de nombreux succès. Elle est notamment productrice de Infernal Affairs dont Martin Scorsese a tourné un remake, The Departed.

     Uma Thurman a grandi aux Etats-Unis. Remarquée par deux impresarios new-yorkais, elle étudie l’art dramatique à la Professional Children's School. Après un premier rôle en 1988 dans Johnny, be Good, elle s'impose dans deux succès internationaux la même année: Les aventures du Baron de Münchausen de Terry Gilliam, et les Liaisons dangereuses de Stephen Frears.

    Elle a tourné depuis avec Philip Kaufman, Phil Joanou, Gus Van Sant, John Boorman, Andrew Niccol, Woody Allen.

    Dans Mad Dog and Glory, présenté à Cannes en 1993, elle donne la réplique à Robert De Niro.

    C’est Quentin Tarantino qui lui donnera ses rôles les plus célèbres, dans Pulp Fiction, Palme d’Or en 1994 puis en héroïne de Kill Bill 1 &2 dix ans plus tard.

     Linn Ullmann est écrivain. Après des études de littérature aux Etats-Unis, elle devient critique littéraire pour un grand quotidien norvégien. Son premier livre Avant que tu ne t’endormes paraît en 1999, suivi en 2003 de Vertiges puis Miséricorde en 2005, récompensés par de nombreux prix littéraires. Son dernier roman, Je suis un ange venu du Nord (2010) recueille un succès critique sans précédent.

    Par ailleurs, Linn Ullmann est la fille de Liv Ullmann et Ingmar Bergman. Elle était venue au Festival de Cannes en 1997 recevoir la Palme des Palmes destinée à son père, Ingmar Bergman, lors de la Cérémonie du 50eanniversaire.

     Olivier Assayas a étudié aux Beaux-Arts tout en se passionnant pour la littérature, la peinture et le cinéma. Dans les années 80, il écrit pour les Cahiers du Cinéma et signe avec André Téchiné les scénarii de Lieu du crime et de Rendez-vous avant de réaliser son premier film en 1986, Désordre.

    Depuis, il a réalisé plus de quinze films dont L’eau froide, Irma Vep, Les destinées sentimentales, Demonlover, Clean et Boarding Gate, qui ont été présentés au Festival de Cannes. En 2010, il y présente Carlos hors compétition.

     Mahamat Saleh Haroun est né à Abéché au Tchad. En 1980, la guerre l’oblige à se réfugier en France où il étudie le cinéma et travaille comme journaliste. En 1994, il réalise son premier film puis reçoit un prix à Venise pour Bye Bye Africa, son second long métrage. Il conquiert son statut d’auteur incontesté avec Daratt, saison sèche, récompensé par un prix du jury à Venise. En compétition au Festival de Cannes en 2010, il a reçu le Prix du Jury avec Un homme qui crie.

     Jude Law a débuté sa carrière au théâtre avant de se tourner vers le cinéma. Il est remarqué dans Bienvenue à Gattaca en 1997 et enchaine ensuite les succès, se jouant de tous les genres avec élégance. Il tourne avec les plus grands noms du cinéma : Steven Spielberg, David Cronenberg, Clint Eastwood, Sam Mendes, Wong Kar Wai et à trois reprises avec Anthony Minghella dont il fut le Talentueux Mr Ripley.

    En 2009, il remonte sur les planches à Londres pour incarner Hamlet.

     to2.jpgJohnnie To est né à Hong Kong. Il commence à travailler pour la télévision avant de tourner son premier long métrage The Enigmatic Case. Il enchaîne ensuite les films d’arts martiaux, les comédies, les films historiques. C’est Breaking News, sélectionné au Festival de Cannes en 2004 qui le fait connaître du public international. Il reviendra sur la Croisette avec Election et Election2 (2005-2006) puis Triangle (2007) et Vengeance (2009).

     Le jury du Festival de Cannes aura à départager les 19 films en compétition avant de désigner les lauréats des sept prix du Palmarès, présenté lors de la cérémonie de Clôture, et qui culminera avec l’annonce de la Palme d’or.

    Je vous rappelle que, comme chaque année, vous pourrez suivre le 64ème Festival de Cannes en direct sur ce blog mais aussi sur mon blog dédié au Festival de Cannes (http://www.inthemoodforcannes.com ) et sur http://www.inthemoodforluxe.com . Suivez-moi également sur mon compte twitter spécial Cannes  (http://twitter.com/moodforcannes ) et sur la nouvelle page Facebook d’Inthemoodforcannes (http://facebook.com/inthemoodforcannes ).
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  • Programme de la Quinzaine des Réalisateurs 2011

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    Aujourd'hui avait lieu la conférence de presse de la Quinzaine des Réalisateurs 2011 qui aura lieu du 12 au 22 mai. "La Fée" fera l'ouverture et le film "Les Géants" sera projeté en clôture. Une programmation encore une fois très éclectique et qui comprend 21 longs-métrages, 14 courts-métrages et 4 séances spéciales. Comme je vous le disais hier en vous annonçant le programme de la Semaine de la Critique 2011, je me concentrerai cette année essentiellement sur la programmation officielle, mais j'essaierai aussi de voir quelques films des sélections parallèles comme "Impardonnables" d'André Téchiné (une adaptation du roman éponyme de Philippe Djian avec Carole Bouquet, André Dussollier, Mélanie Thierry dont je vous parlerai bientôt plus en détails). Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site officiel de la Quinzaine des Réalisateurs.

    Longs métrages (21)

    Après le sud

    France - 1h29 (2011)

    Jean-Jacques Jauffret

     

    Atmen

    Breathing

    Autriche - 1h38 (2011)

    Karl Markovics

     

    Blue Bird

    Belgique - 1h26 (2011)

    Gust Van den Berghe

     

    Busong

    Palawan Destin

    Philippines - 1h33 (2011)

    Auraeus Solito

     

    Chatrak

    France, Inde - 1h30 (2011)

    Vimukthi Jayasundara

     

    Code Blue

    Pays-Bas, Danemark - 1h21 (2011)

    Urszula Antoniak

     

    Corpo celeste

    Italie, Suisse, France - 1h40 (2011)

    Alice Rohrwacher

     

    Eldfjall

    Danemark, Islande - 1h39 (2011)

    Rúnar Rúnarsson

     

    En Ville

    France - 1h15 (2011)

    Bertrand Schefer

    Valérie Mréjen

     

    Impardonnables

    France - 1h50 (2011)

    André Téchiné

     

    Jeanne captive

    France - 1h32 (2011)

    Philippe Ramos

     

    La Fée

    France, Belgique - 1h33 (2011)

    Fiona Gordon

    Dominique Abel

    Bruno Romy

     

    La Fin du silence

    France - 1h20 (2011)

    Roland Edzard

     

    Les Géants

    Belgique, France, Luxembourg - 1h25 (2011)

    Bouli Lanners

     

    O Abismo prateado

    Le Gouffre argenté

    Brésil - 1h22 (2011)

    Karim Aïnouz

     

    Play

    Suède, France, Danemark - 0 (2011)

    Ruben Östlund

     

     

    Porfirio

    Colombie, Espagne, Uruguay, Argentine, France - 1h41 (2011)

    Alejandro Landes

     

    Return

    États-Unis - (2011)

    Liza Johnson

     

    Sur la planche

    Maroc, France, Allemagne - 1h50 (2011)

    Leïla Kilani

     

    The Island

    Bulgarie, Suède - 1h50 (2011)

    Kamen Kalev

     

    The Other Side Of Sleep

    Pays-Bas, Hongrie, Irlande - 1h31 (2011)

    Rebecca Daly

     

    Courts métrages (14)

    Armand 15 ans l'été

    France - 50 min (2011)

    Blaise Harrison

     

    Bielutin - Dans le jardin du temps

    France - 30 min (2011)

    Clément Cogitore

     

    Boro In The Box

    France - 40 min (2011)

    Bertrand Mandico

     

    Cigarette at Night

    Royaume-Uni - 5 min (2011)

    Duane Hopkins

     

    Csicska

    Hongrie - 20 min (2011)

    Attila Till

     

    Demain, ça sera bien

    France - 16 min (2011)

    Pauline Gay

     

    Fourplay : Tampa

    États-Unis - 17 min (2011)

    Kyle Henry

     

    Killing the Chickens to Scare the Monkeys

    Suède, Thaïlande - 23 min (2011)

    Jens Assur

     

    La Conduite de la Raison

    France - 21 min (2011)

    Aliocha

     

    Las Palmas

    Suède - 13 min (2011)

    Johannes Nyholm

     

    Le Songe de Poliphile

    France - 10 minutes (2011)

    Camille Henrot

     

    Mila Caos

    Allemagne, Cuba - 18 min (2011)

    Simon Paetau

     

    Nuvem

    Suisse, Portugal - 30 min (2011)

    Basil da Cunha

     

    Vice Versa One

    Afghanistan - 10 min (2011)

    Shahrbanoo Sadat

     

    Séances spéciales (4)

    Des Jeunes Gens Mödernes

    France, Belgique - 1h37 (2011)

    Jérôme de Missolz

     

    El Velador

    Le Veilleur de nuit

    États-Unis, Mexique, France - 1h12 (2011)

    Natalia Almada

     

    Koi no Tsumi

    Japon - 2h23 (2011)

    Sion Sono

     

    La Nuit elles dansent

    Canada - 1h21 (2011)

    Isabelle Lavigne

    Stéphane Thibault

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  • Programme de la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 2011

    critiquesemaine3.jpg

    Je vous laisse découvrir, ci-dessous, la sélection de la Semaine de la Critique 2011 dévoilée aujourd’hui et qui aura lieu du 12 au 20 mai et dont je vous rappelle qu’elle célèbrera cette année ses 50 ans. Comme chaque année (et parce qu’il faut bien faire des choix même si j’aimerais TOUT voir), je privilégierai la sélection officielle même si je verrai très certainement le film de Valérie Donzelli qui présente en ouverture son deuxième long-métrage que je suis très curieuse de découvrir  ayant beaucoup aimé son premier film « La Reine des pommes » (vous pouvez en retrouver ma critique en bas de cet article)

    Long-métrages

    « Las Acacias » Pablo Giorgelli (Argentine/Espagne)

    « Avé » Konstantin Bojanov (Bulgarie/France)

    « 17 filles » Delphine Coulin, Muriel Coulin (France)

    « Sauna on Moon » Zou Peng (Chine)

    « The Slut (Hanotenet)” Hagar Ben Asher (Israël/Allemagne)

    “Snowtown (Les Crimes de Snowtown) » Justin Kurzel (Australie)

    « Take Shelter » Jeff Nichols (Etats-Unis)

     Courts et moyens métrages

    « Alexis Ivanovitch vous êtes mon héros » Guillaume Gouix (France)

    « Black Moon » Amie Siegel (Etats-Unis)

    « Blue » Stephan Kang (Nouvelle-Zélande)

    « Boy » Topaz Adizes (Etats-Unis)

    « Bul-Myul-Ui-Sa-Na-Ie » Moon Byoung-gon (Corée du Sud)

    « Dimanches » Valéry Rosier (Belgique)

    « In Front of the House » Lee Tae-ho (Corée du Sud)

    « La inviolabilidad del domicilio se basa en el hombre que aparece empunando un hacha en la puerta de su casa » Alex Piperno (Uruguay/Argentine)

    « Junior” Julia Ducournau (France)

    “Permanências” Ricardo Alves Júnior (Brésil)     

    Séances spéciales

    Film d’Ouverture

    « La guerre est déclarée » Valérie Donzelli (France)

    Séance spéciale

    « Walk Away » Renée Jonathan Caouette (Etats-Unis/France/Belgique)

     Séance du 50e anniversaire

    « My Little Princess » Eva Ionesco (France)

    Film de Clôture

    « Pourquoi tu pleures ? » Katia Lewcowicz (France)

    Critique de "La reine des pommes" de Valérie Donzelli

    reine.jpg

    Adèle (Valérie Donzelli) une jeune trentenaire se fait quitter par Mathieu (Jérémie Elkaïm), l'amour de sa vie. Anéantie, suffoquée, Adèle ne pense plus qu'à une chose : mourir. Rachel (Béatrice de Staël), une cousine éloignée, la prend en charge. Elle décide d'aider Adèle en essayant de lui trouver du travail, de lui redonner goût à la vie et de la conseiller sentimentalement. Son principal conseil : coucher avec d'autres hommes afin de désacraliser cette histoire. Ce sera Pierre, Paul et Jacques (dans les trois cas, Jérémie Elkaïm).

    Adèle donc. Déjà tout un programme truffaldien, Truffaut à qui Valérie Donzelli n'emprunte pas seulement le nom d'une de ses héroïnes mais aussi une tristesse désinvolte, un ton ludique, une légèreté, une narration, un personnage décalé et anachronique à la Antoine Doinel, un jeu agréablement suranné à la Jean-Pierre Léaud. Ajoutez à cela un marivaudage qui relève de Rohmer, des passages en-chantés, enchanteurs à la Demy et une note d'Agnès Varda ou d'Emmanuel Mouret et vous obtiendrez un premier film aussi singulier qu'attachant. Ces multiples références assumées et même proclamées auraient pu alourdir et plomber l'ensemble, et nous agacer mais Valérie Donzelli a l'intelligence de ne pas se prendre au sérieux et de se tourner en ridicule juste à temps pour que son film ne le soit pas. Loin de là !

    Avec un  sujet galvaudé, grâce à un ton et un personnage burlesques, à des situations cocasses, à des dialogues décalés, Valérie Donzelli nous emporte dans sa comédie légère aux airs de Nouvelle Vague rafraîchissante et dans son univers (scénariste, réalisatrice, actrice, elle a aussi composé, écrit, interprété la musique du film).

     La légèreté des moyens rend service au sujet puisque le même acteur interprète tous les hommes que rencontre Adèle, tous les hommes en qui elle voit celui qu'elle a perdu, qu'ils s'appellent (avec beaucoup d'ironie) Pierre, Paul ou Jacques.

    Seule la fin, à new York (où Adèle a un nouveau regard sur un nouveau monde, quand la reine des pommes se retrouve dans la grosse pomme) redevient sérieuse là où le film aurait peut-être gagné à rester dans le décalage et la légèreté.

    Sélectionné à la Quizaine des réalisateurs pour son court-métrage « Il fait beau dans la plus belle ville du monde »,  avec « La Reine des pommes » Valérie Donzelli a reçu le prix du public du festival d'Angers.

    Un film fantaisiste, attachant, parfois même touchant qui sort du cadre formaté des comédies habituelles et on aurait bien tord de s'en priver et de ne pas se laisser enchanter par cet air connu et joliment singularisé.

    Remarque :  Les plus cinéphiles s'amuseront à reconnaître Serge Bozon, Dominik Moll et Gilles Marchand.

     
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  • Avant-première - Critique de « Voir la mer » de Patrice Leconte avec Pauline Lefevre, Nicolas Giraud, Clément Sibony

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    En général, les grands cinéastes se distinguent par la ressemblance de styles entre leurs différents films qui, d’une scène ou même juste d’un plan, permettent de reconnaître leurs signatures, sans aucun doute. Patrice Leconte est l’exception qui confirme à la règle, car, à l’inverse, même si on retrouve des ressemblances ou des thématiques communes dans ses différents films, ils ont surtout pour point commun de ne pas en avoir… A chaque fois, Patrice Leconte nous embarque dans un nouvel univers, dans un nouveau style. Difficile d’imaginer que c’est le même cinéaste qui a réalisé « Monsieur Hire », « Ridicule », « La Fille sur le pont » (bijou scénaristique et de mise en scène, avec sa musique et ses métaphores envoûtantes), « La Veuve de Saint-Pierre », « Dogora », des films très différents les uns des autres. Je ne cite pas ceux-là par hasard, ce sont ceux que je préfère (d’ailleurs en bonus, retrouvez ma critique de « Ridicule », ci-dessous) et j’avais aussi beaucoup aimé des films comme « Une chance sur deux », qui n’avait pas eu le succès escompté mais qui jouait avec beaucoup d’humour sur le statut de stars de ses protagonistes, ou « L’homme du train », au succès encore plus confidentiel, mais réussi. En fait, je crois que les deux seuls qui me semblent détoner dans sa filmographie et que je n’ai pas aimés  sont « Les Bronzés 3 » dans lequel les personnages étaient devenus mesquins ou vraiment médiocres et « La Guerre des Miss », peut-être le film de trop. Deux ans plus, tard, je me demandais donc bien à quoi pourrait ressembler ce nouveau film intitulé « Voir la mer ».

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    « Voir la mer », c’est d’abord l’histoire de deux frères, Clément (Clément Sibony) et Nicolas (Nicolas Giraud). Ils habitent à Montbard, en Bourgogne et,  pour les vacances d’été, ont décidé d’aller voir leur mère à Saint-Jean-de-Luz qu’ils n’ont pas vue depuis longtemps. Clément vient de se séparer de sa petite amie et Nicolas, lors d’une soirée, rencontre Prudence (Pauline Lefevre)… qu’il retrouve le lendemain matin sur son pallier. Elle, Prudence, c’est la mèrE qu’elle n’a jamais vue. Elle va les accompagner sur les routes, partant tous finalement pour (re)voir la mer(e). Nicolas d’abord réticent en voyant ce périple entre frères ainsi troublé par une troisième présence va peu à peu tomber sous son charme…

    Que pouvait donc bien faire Patrice Leconte après tant de films et après les deux derniers qui témoignaient d’une certaine lassitude ? Repartir de zéro. D’ailleurs, il signe pour la première fois le scénario seul (à l’exception du « Parfum d’Yvonne » mais qui était une adaptation de Modiano.) Faire un film qui ressemble, non pas à un 28ème film, mais à un premier. Avec ce que cela implique de légèreté, de liberté, d’insouciance, de sincérité et de touchantes maladresses. Il aurait pu choisir une grosse production, mais non, il a finalement choisi ce qui réclamait le plus d’audace, un film simple avec trois acteurs principaux dont une actrice qui fait ses débuts au cinéma.

    De ce synopsis, il aurait pu tirer une histoire de jalousie, de rancœur, de cynisme sur les désillusions de l’existence, sur la duplicité. Il a choisi tout le contraire. Une parenthèse enchantée, hors du temps, hors de la réalité, cette réalité, dans laquelle, normalement, il faut choisir et transiger.  Prudence ne choisira pas entre Jules et Jim, pardon, Clément et Nicolas. Clément et Nicolas ne se déchireront pas, rongés par la jalousie et l’aigreur. Non. Dans leur motor-home d’occasion, ils vont simplement faire la route tous les trois, au gré de leurs envies, de leurs désirs. Désirs de liberté et désirs amoureux. La caméra de Patrice Leconte caresse l’épaule, les cheveux, le visage de Prudence, empreinte du regard ensorcelé des deux frères. C’est avant tout le film de la légèreté. Pas au sens péjoratif. Mais au sens d’insouciance, presque d’inconscience. Légèreté technique aussi puisque Patrice Leconte s’est entouré d’une petite équipe (14 personnes).

    Et puis il y a la découverte. Prudence, qui est d’ailleurs tout le contraire de son prénom, cette fille inattendue », attachante, libre, franche, une « femme aux cheveux courts », qui est « ce qui leur est arrivé de mieux dans la vie » incarnée par Pauline Lefevre, l’ex miss Météo de Canal + qui fait ses premiers pas au cinéma et qui apporte au film son indéniable charme lumineux, et sa justesse. Elle rappelle un peu le personnage de « La Fille sur le pont » qui portait elle aussi un prénom tout aussi charmant qu’improbable, Adèle. Là aussi un road movie. Un film sur la chance (mais là aussi finalement, la chance de la bonne rencontre) et sur le cirque que rappelle parfois aussi la musique de « Voir la mer », une bo d’ailleurs très réussie.

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     Les deux garçons eux aussi sont pleins de charme : Nicolas qui ne semble pas encore totalement sorti de l’enfance, avec son regard enfantin, naïf, avec ses tshirts d’adolescent, Clément, d’abord plus méfiant vis-à-vis de Prudence car un peu blessé par la vie. Seul le personnage de Max (l’ex jaloux –un peu trop- grandiloquent de Prudence) incarné par Gilles Cohen vient troubler cette quiétude et apporter une note dissonante, entièrement assumée par une musique de cirque.

    Encore une fois, Patrice Leconte a décidé de ne pas tenir compte des critiques (et il a bien raison !), de faire comme ses personnages, (ou plutôt ses personnages reflètent-ils sont état d’esprit ou ce que à quoi il aspire) qui suivent leurs envies sans se soucier du regard des autres ou du lendemain, trois grands enfants attachants que les aigris trouveront sans doute « naïfs ». Tant pis pour eux. C’est cela aussi le cinéma, nous donner à voir des personnages autres, presque « irréels ».

    C’est néanmoins un peu exagérer que de dire que ce film a des airs de premier film car pour célébrer ainsi l’éclat et l’éternité fugace de la jeunesse, sans doute faut-il l’avoir déjà passée et en avoir éprouvé la cruelle nostalgie. C’est aussi exagérer que de dire que ses films n’ont aucune ressemblance. On retrouve cette rencontre providentielle qui change le cours d’un destin, ces êtres un peu paumés mais attachants… et une photographie comme toujours remarquable, baignée d'une lumière d'été à la fois douce et incandescente (signée ici Jean-Marie Dreujou également comme dans « La Fille sur le pont »).

    Allez voir cette parenthèse enchantée et rafraîchissante, ce road movie sentimental, solaire, tendrement sensuel, empreint d'une douce candeur, et découvrez un « premier » film plein de charme (qui fait surgir l’émotion  le temps d’un « si Maman si » ) qui nous ferait presque croire à la possibilité de « vivre au jour le jour » ou en tout cas nous en donnerait envie; un jeune cinéaste dont on ne peut croire que le titre de son livre « J’arrête le cinéma » reflète réellement ce qu’il désire. Ce serait bien dommage qu’il s’arrête là. Sa (nouvelle) carrière ne fait que commencer. Vivement le second film  (déjà tourné : « Le magasin des suicides » dont la date de sortie n’est pas encore fixée) de ce jeune cinéaste, libre et insouciant, et qui nous donne envie de l’être, ou de voir la mer et la mère peut-être simplement,…et dans une époque où le cinéma se complait parfois un peu trop dans la morosité, le réalisme et le cynisme (souvent les trois en même temps, imaginez…), cela fait beaucoup de bien.

     Sortie en salles : le 4 mai 2011

    Critique de "Ridicule" de Patrice Leconte

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    1780. Le Marquis Grégoire Ponceludon de Malavoy (Charles Berling),  issu d'une famille d'ancienne noblesse provinciale, ingénieur de formation, cherche désespérément à assécher son marécageux pays des Dombes, ravagé par une épidémie. En dernier recours, il décide de gagner Versailles pour solliciter l'aide de Louis XVI. Muni d'une lettre de recommandation, il se rend tout d'abord chez Madame de Blayac (Fanny Ardant) mais son mari qu'il était venu voir vient de décéder. Agressé sur la route non loin de Versailles, il est secouru et recueilli par le Marquis de Bellegarde (Jean Rochefort).  Ce dernier cherche d'abord à le dissuader d'aller à la cour, si frivole et impitoyable, avant de céder devant son insistance.  Là, il retrouve Madame de Blayac et fait la connaissance des courtisans et notamment de l'Abbé de Vilecourt (Bernard Giraudeau).  Dans le même temps, il rencontre Mathilde (Judith Godrèche) la savante fille du Marquis de Bellegarde qui doit épouser un vieux et riche noble...

    En sélectionnant ce film pour l'ouverture du Festival de Cannes 1996, Gilles Jacob a fait preuve d'un redoutable cynisme, certainement involontaire, tant les personnages de « Ridicule » sont d'une troublante modernité, et pourraient appartenir à des univers beaucoup plus contemporains que celui de la cour de Louis XVI, qu'ils soient médiatiques, politiques ou cinématographiques. Jusqu'où aller pour réaliser ses objectifs aussi nobles (dans les deux sens du terme) soient-ils ? Jusqu'où aller sans compromettre ses principes ni se compromettre ?

    Pour les courtisans de « Ridicule », les joutes verbales sont les cruelles, sauvages et violentes armes d'une guerre dont le ridicule est le terrible signe de reddition. L'autre n'est alors qu'un faire-valoir et qu'importe si pour briller, sauver la face, il faut l'anéantir en le ridiculisant. Pour Jean Rochefort «  C'est un western dons lequel on a remplacé les colts par des mots d'esprit ». La vive mise en scène de Patrice Leconte souligne ainsi ces échanges verbaux assénés comme des coups mortels, dégainés  sans la moindre vergogne avec pour seul souci de leurs auteurs de rester dans les bonnes grâces de la cour et du roi. Le bel esprit est alors un poison violent et vénéneux qui contamine et condamne quiconque souhaite s'en approcher. Menace constante et fatale qui plane au-dessus de chaque courtisan : le ridicule. Le langage devient l'arme de l'ambition et du paraître car « le bel esprit ouvre des portes » mais « la droiture et le bel esprit sont rarement réunis ».

    Derrière l'éclat de Versailles, derrière la blancheur à la fois virginale et cadavérique dont s'enduisent les corps et les visages se cache une cruelle noirceur, un narquois sursaut de vie,  derrière le raffinement une vulgarité indicible, un mal qui les ronge de l'intérieur comme la cour est progressivement rongée par son pathétique bel esprit, bientôt par les Lumières, une cour qui se prévaut du bel esprit de Voltaire tout en rejetant l'Esprit des Lumières qui lui sera fatal. C'est le crépuscule d'une époque annonciatrice de la Révolution. La cour parade et brille de toute sa paradoxale noirceur mais le désenchantement et le déclin la guettent. Epoque de contradictions entre les Lumières et ses découvertes scientifiques et un monde qui périclite. Portrait d'un monde qui se sait déclinant et refuse pourtant de mourir. A tout prix. Madame de Blayac incarne la conscience de ce déclin qu'elle tente de masquer par une cruauté désenchantée consciente de ses vanités et de sa vanité.

    Les savoureux et cruels dialogues, ces jeux dangereux voire mortels font penser au cynisme des « Liaisons dangereuses » de Choderlos de Laclos ou aux bons mots de Guitry. Le scénario est ainsi signé Rémi Waterhouse et inspiré des écrits de la Comtesse de Boigne.

    De twitter et ses phrases lapidaires avec lesquelles certains se réjouissent de faire preuve d'un pseudo bel esprit a fortiori si c'est au détriment d'autrui, des critiques cinématographiques (qui ont d'ailleurs tellement et injustement malmené Patrice Leconte) qui cherchent à briller en noircissant des pages blanches de leur fiel, des couloirs de chaînes de télévision dont l'audience justifie toute concession à la morale et parfois la dignité, de la Roche de Solutré hier à la Lanterne de Versailles aujourd'hui, de ces comiques ravis de ternir une réputation d'un mot cruel, prêts à tuer pour et avec un bon mot pour voir une lueur d'intérêt dans les yeux de leur public roi, que ne ferait-on pas pour briller dans le regard  du pouvoir ou d'un public, fut-ce en portant une estocade lâche, vile et parfois fatale. L'attrait du pouvoir et des lumières (médiatiques, rien à voir avec celles du XVIIIème) est toujours aussi intense, l'esprit de cour bel et bien là, bien que celle de Versailles ait été officiellement déchu il y a plus de deux siècles.

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    Le choix des comédiens principaux est aussi pour beaucoup dans cette réussite de Jean Rochefort, partagé entre ces deux mondes, à Charles Berling dont c'est ici le premier grand rôle qui y apporte son prompt et fougueux esprit, à Bernard Giraudeau, baroque et pathétique au nom si parlant d'abbé Vilecourt, en passant par Fanny Ardant cruelle, lucide et donc malgré tout touchante sans oublier Judith Godrèche d'une attendrissante candeur et obstination.

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    Pour son premier film en costumes, à partir d'un excellent scénario, Patrice Leconte a réalisé un film d'une réjouissante modernité, à la mise en scène duale et aussi élégante que les courtisans qui traversent son film sont inélégants, un film mordant aussi cruel que raffiné qui  s'achève en faisant tomber les masques de la cour et triompher les Lumières. Alors laissez-vous aller au plaisir coupable des bout rimés,  bons mots, saillies drôlatiques et autres signes du bel esprit de cette cour de Versailles, tellement intemporelle et universelle.