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  • Critique de La VENUS A LA FOURRURE de ROMAN POLANSKI avec Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric

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                           Photo ci-dessus, © Inthemoodforcinema.com  - Conférence de presse du Festival de Cannes 2012

     

     

    Projeté en compétition à la fin du dernier Festival de Cannes, « La Vénus à la fourrure » de Roman Polanski avait bousculé les pronostics, beaucoup voyant Emmanuelle Seigner décrocher le prix d’interprétation féminine pour ce rôle dont il faut bien avouer qu’il est en or et sur mesure. Ce n’est bien évidemment pas là le seul atout de cette « Vénus à la fourrure ».

    Pour ce nouveau film, Roman Polanski s'est directement inspiré d'une pièce de théâtre américaine (« Venus in Fur ») écrite par David Ives, jouée en 2010 à la Classic Stage Company puis sur la scène de Broadway en 2011. Roman écrit en 1870 par l'auteur autrichien Leopold von Sacher-Masoch, c’est l'un des fondements de ce qui sera appelé plus tard le masochisme.

    Cela commence par un splendide plan-séquence comme souvent chez Polanski.   (Comment oublier le plan-séquence qui ouvre « Tess » et qui contient toute la destinée de cette dernière ?) Un Grand Boulevard. Un jour d’orage. Des couleurs fantasmagoriques. Une musique décalée, presque inquiétante (signée Alexandre Desplat). La porte d’entrée d’un théâtre sur laquelle se trouve l’affiche d’une adaptation théâtrale de  « La Chevauchée fantastique ». Des portes qui s’ouvrent comme par une sombre magie.

    Là, seul dans ce théâtre parisien, Thomas (Mathieu Amalric), un metteur en scène, après une journée passée à auditionner des comédiennes toutes plus mauvaises les unes que les autres pour la pièce qu’il s’apprête à mettre en scène, se lamente au téléphone évoquant avec mépris et cynisme les comédiennes qu’il vient d’entendre. C’est alors que Vanda (Emmanuelle Seigner) surgit tel un tourbillon, débridée, délurée,  vulgaire, écervelée, opportuniste, l’incarnation de tout ce que Thomas déteste. Un peu contraint et forcé, il la laisse tenter sa chance et c’est avec stupéfaction qu’il voit Vanda se métamorphoser, devenant comme par magie l’autre Vanda, celle de la pièce qu’il a mise en scène et adaptée. Elle semble ne pas seulement porter le prénom du personnage mais aussi le porter en elle, connaissant toutes les répliques par cœur.

    Va alors commencer un jeu troublant, dangereux, « ambigu » ou « ambivalent » (selon que vous préférerez Vanda ou Thomas) qui va rendre la frontière entre la scène et la réalité (elle-même jouée, délicieuse mise en abyme) de plus en plus floue. L’audition va alors se transformer en une joute verbale, le tout sous la forme d’un huis-clos comme Polanski les affectionne tant, cadre propice à ce duel effréné, impitoyable, haletant. La Vanda de la pièce et celle venue auditionnée ne deviennent bientôt qu’une seule et même personne qui va manipuler, « mettre en scène ».

    L’intelligence de la mise en scène de Polanski nous fait d’ailleurs comprendre dès le début que c’est elle le démiurge, la manipulatrice, « le Tout-Puissant ». Rien à voir avec du théâtre filmé. Les multiples mouvements de caméra font sens, nous manipulent aussi, comme un troisième personnage, incarnant le vrai Démiurge, l’autre metteur en scène. Derrière une apparente vulgarité, à l’image du personnage de Vanda, le film de Polanski révèle ainsi une finesse d’observation et une intelligence de la manipulation redoutables. Par une manière de placer sa caméra dans l’espace et de diviser cet espace, par des gros plans ou des plongées ou contre-plongées, il oriente et désoriente habilement notre perception, déifie ou humilie ses personnages.  

    « Répulsion ». « Chinatown ». « Tess ». « Le Pianiste »... Et tant d'autres films de genres si différents auxquels, à chaque fois, Polanski a su imprimer son inimitable style. Il y a pourtant une véritable continuité dans son œuvre. Un goût pour les films sous forme d’un huis-clos d’abord. Même « The Ghost-writer » en était une forme. Tout chez lui est toujours familier et étrange, envoûtant et angoissant, et reflète un sentiment d’inconfort. L’enfermement, l’angoisse, la manipulation sont toujours au rendez-vous. Comme dans « Carnage », seuls le début et la fin nous font sortir du théâtre et  comme dans « Carnage », Polanski est ici à son tour le Dieu et le démiurge du carnage, d’un autre jeu de massacre.

    Pour sa quatrième collaboration avec Emmanuelle Seigner, après  « Frantic »,  « Lunes de Fiel », « La Neuvième porte », le metteur en scène Polanski offre un rôle en or à l’actrice Seigner comme Thomas avec Vanda dans la pièce sauf que l’actrice Seigner se laisse ici diriger, manipuler. Face à elle, Mathieu Amalric avec lequel elle avait déjà joué dans « Le scaphandre et le papillon » est un double de Polanski (la ressemblance est troublante et évidemment pas innocente) un peu velléitaire, se laissant bientôt dominer, devenant totalement désinhibée, et objet dans les mains de sa créature devenue créateur. Emmanuelle Seigner est sidérante aussi bien dans le rôle de la Vanda actrice d’une désinvolture, d’une stupidité apparente et d’une exubérance savoureuses sans parler de ses tics de langage (elle ponctue toutes ses phrases par « genre ») que dans le personnage de Vanda de la pièce, au langage beaucoup plus distingué,  passant de l’une à l’autre avec une dextérité déconcertante, pour finalement interpréter un troisième personnage, grâce à une inversion des rôles qui vient brillamment clôturer le film, le mythe gagnant et l’emportant sur la réalité. A l’inverse de « Tess »  tout en douceur et retenue,  enfermée  dans les conventions, ainsi  Vanda les défie et les inverse.

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    « La Vénus à la fourrure » est un film brillant aux multiples lectures, dans lequel certes le personnage du metteur en scène misogyne est malmené et ridiculisé,  face à une femme qui le manipule et prend le pouvoir mais ne nous y trompons pas :  c’est finalement l’autre metteur en scène, Roman Polanski, le vrai démiurge qui se donne finalement le beau rôle, Dieu « tout-puissant » de ce carnage (comme l’a d’ailleurs démontrée la conférence de presse cannoise où il a souvent eu le dernier mot, parfois cassant avec son actrice), qui n’en est pas moins une exquise récréation pour le spectateur, ne serait-ce que par une utilisation/manipulation du langage, des acteurs, de l’espace d’une intelligence indéniables et redoutables. A l’image de Vanda, un film d’une réjouissante insolence mais aussi un ping-pong sémantique jubilatoire, et un double-jeu habile, ludique et cruel, qui repose sur  la frontière trouble et troublante entre fiction et réalité grâce au talent d’un réalisateur plus manipulateur et donc plus cynique que jamais.

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        Photo ci-dessus, © Inthemoodforcinema.com  - Conférence de presse du Festival de Cannes 2012

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  • Critique de LES FEMMES DU 6ème ETAGE de Philippe Le Guay à 20H45, sur France 2

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    Film déprogrammé pour "Les tontons flingueurs" de Georges Lautner dans le cadre de l'hommage à ce dernier.

    Présenté à la Berlinale 2011, « Les femmes du 6ème étage » est un film  dans lequel Philippe Le Guay filmait pour la troisième fois Fabrice Luchini qui lui-même joue ici pour la troisième avec Sandrine Kiberlain (qui, elle, en revanche n’avait jamais tourné avec Philippe Le Guay), mais tout cela n’est pas qu’affaire de chiffres ou si, juste un dernier : 60, les années pendant lesquelles se déroule l’intrigue.

    Jean-Louis Joubert (Fabrice Luchini), agent de change rigoureux (de père en fils) de 45 ans, mari de Suzanne Joubert (Sandrine Kiberlain) et père de famille de deux enfants renvoie la femme de ménage, à leur service depuis des années, et en emploie une nouvelle, Maria (Natalia Verbeke), une jeune espagnole. A cette occasion, Jean-Louis découvre une joyeuse cohorte de bonnes espagnoles vivant au sixième étage de son immeuble bourgeois, un univers exubérant et folklorique à l’opposé des manières et de l’austérité de son milieu.

    Un film avec Fabrice Luchini est toujours une curiosité et surtout la manière dont un réalisateur tire profit de son exubérante personnalité (comme dans « Beaumarchais l’insolent ») ou la canalise, comme ici. C’est en effet (dans un premier temps) un personnage éteint, presque étriqué, austère qui, quatre étages au-dessus de chez lui, va découvrir un autre univers, vivant, coloré, joyeux. Ce n’est pas lui ici qui incarne l’exubérance mais les femmes espagnoles au contact desquelles il va s’illuminer, se réveiller, se libérer.

    Ces femmes forment ici une joyeuse communauté malgré (ou à cause de) la pauvreté et la dictature à cause desquelles elles ont quitté leur pays, Carmen Maura en tête mais pas seulement. Ces cinq femmes ne constituent pas une caricature de casting almodovarien mais une communauté éclectique avec la syndicaliste, celle qui cherche à se marier, celle qui est battue par son mari… mais de toutes se dégage une humanité et une joie de vivre communicatives.

    Il aurait été aisé de tomber dans les clichés ou la condescendance, ce que Philippe Le Guay évite toujours soigneusement. Même le personnage de l’épouse, irrésistible Sandrine Kiberlain constamment « é-pui-sée » alors que ses journées laborieuses se partagent en réalité entre coiffeur, manucure, bridge et thé avec ses amies est à la fois superficielle, légère, mais aussi fragile et finira elle aussi par évoluer.

    Avec ses « femmes du 6ème étage » Philippe Le Guay ne révolutionnera certes pas le cinéma (mais ce n’est par ailleurs probablement pas ce à quoi il aspire ni le spectateur en allant voir ce genre de film) et signe une comédie sociale romantique plus maligne qu’elle n’en a l’air (l’inconnu-e- si proche, intemporel-le-), pleine de gaieté communicative et réjouissante. Une fable sans doute utopique mais non moins touchante, pétillante et pleine de charme grâce à « Maria pleine de grâce » et ses joyeuses acolytes espagnoles auxquelles Philippe Le Guay rend un bel hommage, sans oublier Fabrice Luchini et Sandrine Kiberlain dont chaque apparition est un régal pour le spectateur. Vous auriez tort de vous priver de cette rayonnante escapade au 6ème étage!

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  • Critique de DANS LA MAISON de François Ozon à 20H50 sur Canal plus cinéma

    Comme je le fais avec certains de ses ainés (Resnais, Téchiné…) du cinéma français, je m’efforce (très doux effort, d’ailleurs) de ne manquer aucun film de François Ozon, promesse toujours d’une promenade dans les méandres de son imagination fertile servie, toujours aussi, par une réalisation maligne, complice ou traitre, qui nous conduit dans les secrets, souvent enfouis ou inavoués, de l’intérieur…des âmes et/ou des habitations. Et justement, ce nouveau long-métrage librement adapté de la pièce espagnole de Juan Mayorga intitulée « Le Garçon du dernier rang » s’intitule « Dans la maison ».

     Cette maison, c’est celle dans laquelle s’immisce un garçon de 16 ans, Claude (Ernst Umhauer), celle d’un élève de sa classe, Rapha(ël). C’est ce qu’il commence à raconter à son professeur de français, Germain Germain (incarné par Fabrice Luchini)  dans une rédaction, un devoir donné par ce dernier demandant à ses élèves (pardon : ses apprenants) de raconter leur week end. Plus doué que les autres dont les rédactions ne sont qu’une suite de banalités désespérantes, l’élève attire son attention par son intelligence malgré (à cause de ?) son mépris de « l’odeur de la femme de la classe moyenne". La rédaction se termine par « A suivre ». Et des suites, il y en aura beaucoup. Reprenant goût à l’enseignement, Germain le professeur aigri, écrivain raté, continue à donner des cours particuliers et à demander des rédactions à son brillant élève qui dénote parmi ses élèves à uniformes (et uniformisés) et qui continue ainsi à lui raconter et/ou inventer les suites de son aventure et de son intrusion dans la maison. Germain va alors devenir le complice, le manipulateur et la victime de cette brillante rédaction/manipulation à suivre encore et toujours…

    « Dans la maison » commence avec Germain, professeur sans histoire(s), dans le hall vide et austère du lycée, à l’image de son existence, un premier plan auquel le dernier très hitchcockien (je ne vous dirai évidemment pas en quoi il consiste), au contraire riche d’histoires, fait brillamment écho. Entre les deux, François Ozon, s’amuse avec les mots, rend hommage à leur prodigieux pouvoir, à leur troublante beauté, nous donne des pistes pour mieux nous en écarter, bref, nous manipule tout comme son élève manipule son professeur par un savant jeu de mise en abyme.  Jeu de doubles, de miroirs et de reflets dans la réalisation comme dans les identités : Germain Germain, les deux jumelles (très courte mais irrésistible apparition de Yolande Moreau) et évidemment la plus maligne et féroce d’entre toutes,  le spectateur et Germain pareillement manipulés, voyant leur curiosité aiguisée par  un autre duo Claude/Ozon.

     Et c’est ce qu’est avant tout ce nouveau film de François Ozon : une brillante leçon de manipulation et (donc) surtout d’écriture et de scénario (de ce point de vue comme le prolongement de « Swimming pool » et, dans une moindre mesure, de « Sous le sable »). Tout comme Germain donne un cours d’écriture à Claude en lui parlant de personnages, d’objectifs et de conflits ou encore de ce en quoi consiste une bonne fin (« Quand le spectateur se dit  Je ne m’attendais pas à ça et ça ne pouvait pas finir autrement »),  Ozon nous en donne une à nous aussi, en ne suivant justement pas ce schéma habituel, pour mieux nous dérouter, manipuler, et maintenir ainsi constamment le suspense, la surprise, voire l’emprise. Nous sommes sa marionnette consentante, dans la même situation que Germain, avides de connaître ce que cache ce « A suivre », Claude étant d’ailleurs, plus qu’un brillant écrivain, surtout très habile pour  encourager la fibre voyeuriste de son lecteur (enfin, de ses lecteurs, puisque Germain lit tous ses textes à son épouse). Ce n’est évidemment pas un hasard si Germain et cette dernière vont au cinéma pour voir « Match point » de Woody Allen, la plus brillante des leçons de scénario et manipulation qui soit (critique en bonus à la fin de cet article, avec celle de « Potiche » également de François Ozon).

     Et puis, surtout, Ozon s’amuse. Avec les mots, faussement dérisoires ou terriblement troublants et périlleux. Avec les noms propres (Germain Germain). Avec les codes de l’art : son absurdité, parfois (scènes irrésistibles dans la galerie de l’épouse de Germain interprétée par Kristin Scott Thomas) et sa beauté, souvent (« L’art nous éveille à la beauté des choses » ).  Cela pourrait devenir un thriller mais Ozon se contente d’une inquiétante normalité qui, d’un instant à l’autre, semble pouvoir  dériver vers le drame, toujours latent, retenant ainsi constamment notre attention. Riche de ses influences et références : de Pasolini (« Théorème ») à Hitchcock (« Fenêtre sur cour »), ce nouveau film de François Ozon se situe quelque part entre Chabrol et Polanski mais surtout témoigne de son style bien à lui prouvant, si besoin en était, la vitalité du cinéma français qui compte parmi les meilleurs films de cette année ( dans des genres différents : « J’enrage de son absence », « Une bouteille à la mer », « Vous n’avez encore rien vu », « Les Adieux à la reine », « Comme des frères »… ).

     Le jeu trouble des acteurs, les angles changeants de la caméra (souvent trompeurs et doubles, eux aussi) permettent de brouiller les repères et de mêler les genres cinématographiques, les perceptions, la fiction et la réalité, de s’amuser avec ce jeu dangereux et délectable qu’est l’écriture, avec les clichés aussi. Clichés d’une famille qui semble tout droit sortie d’une sitcom avec sa maison à la décoration proprette, le père incarné par un Denis Ménochet moustachu et réjouissant (qui se prénomme Rapha comme le fils, brouillant là aussi d’autres repères) obsédé par la Chine et le basket, le fils totalement insipide, et la mère (Emmanuelle Seigner, parfaite dans ce contre-emploi de femme au foyer) constamment plongée dans ses magazines de décoration, caricatures de la classe moyenne vue par l’esprit arrogant de Claude.

    Puis il y a Luchini, plus juste que jamais, cet amoureux des mots, sublimes et périlleux, auxquels Ozon rend si bien hommage, citant justement les auteurs que l’acteur aime tant : La Fontaine, Flaubert, Céline, ou encore Dostoïevski (à qui Woody Allen faisait d’ailleurs largement référence dans « Match point ») qui transpose « des êtres pathétiques, nuls, en personnages inoubliables ».  Je vous reparlerai de Luchini et de l’amour des mots demain avec mon compte-rendu de la Master class de Jean-Laurent Cochet, le maître de l’acteur qui continue d’ailleurs de le citer régulièrement.

     Un film brillant et ludique, un labyrinthe (avec et sans minotaure) joyeusement immoral, drôle et cruel, une comédie grinçante et un jeu délicieusement pervers, qui ne pourra que plaire aux amoureux de la littérature et de l’écriture qui sortiront de la salle heureux de voir que, toujours, le cinéma et l’écriture illuminent (ou, certes, dramatisent) l’existence et, en tout cas, sortent vainqueur, et peut-être sortiront-ils aussi en ressassant cette phrase : « Même pieds nus la pluie n’irait pas danser ».  A suivre…

    Critique de "Match point" de Woody Allen

     

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    Un film de Woody Allen comme le sont ceux de la plupart des grands cinéastes est habituellement immédiatement reconnaissable, notamment par le ton, un humour noir corrosif, par la façon dont il (se) met en scène, par la musique jazz, par le lieu (en général New York).

    Cette fois il ne s'agit pas d'un Juif New Yorkais en proie à des questions existentielles mais d'un jeune irlandais d'origine modeste, Chris Wilton (Jonathan Rhys-Meyer), qui se fait employer comme professeur de tennis dans un club huppé londonien. C'est là qu'il sympathise avec Tom Hewett (Matthew Goode), jeune homme de la haute société britannique avec qui il partage une passion pour l'opéra. Chris fréquente alors régulièrement les Hewett et fait la connaissance de Chloe (Emily Mortimer), la sœur de Tom, qui tombe immédiatement sous son charme. Alors qu'il s'apprête à l'épouser et donc à gravir l'échelle sociale, il rencontre Nola Rice (Scarlett Johansson), la pulpeuse fiancée de Tom venue tenter sa chance comme comédienne en Angleterre et, comme lui, d'origine modeste. Il éprouve pour elle une attirance immédiate, réciproque. Va alors commencer entre eux une relation torride...

     

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    Je mets au défi quiconque n'ayant pas vu le nom du réalisateur au préalable de deviner qu'il s'agit là d'un film de Woody Allen, si ce n'est qu'il y prouve son génie, dans la mise en scène, le choix et la direction d'acteurs, dans les dialogues et dans le scénario, « Match point » atteignant d'ailleurs pour moi la perfection scénaristique.

    Woody Allen réussit ainsi à nous surprendre, en s'affranchissant des quelques « règles » qui le distinguent habituellement : d'abord en ne se mettant pas en scène, ou en ne mettant pas en scène un acteur mimétique de ses tergiversations existentielles, ensuite en quittant New York qu'il a tant sublimée. Cette fois, il a en effet quitté Manhattan pour Londres, Londres d'une luminosité obscure ou d'une obscurité lumineuse, en tout cas ambiguë, à l'image du personnage principal, indéfinissable.

    Dès la métaphore initiale, Woody Allen nous prévient (en annonçant le thème de la chance) et nous manipule (pour une raison que je vous laisse découvrir), cette métaphore faisant écho à un rebondissement (dans les deux sens du terme) clé du film. Une métaphore sportive qu'il ne cessera ensuite de filer : Chris et Nola Rice se rencontrent ainsi autour d'une table de ping pong et cette dernière qualifie son jeu de « très agressif »...

    « Match point » contrairement à ce que son synopsis pourrait laisser entendre n'est pas une histoire de passion parmi d'autres (passion dont il filme d'ailleurs et néanmoins brillamment l'irrationalité et la frénésie suffocante que sa caméra épouse) et encore moins une comédie romantique (rien à voir avec « Tout le monde dit I love you » pour lequel Woody Allen avait également quitté les Etats-Unis) ; ainsi dès le début s'immisce une fausse note presque imperceptible, sous la forme d'une récurrente thématique pécuniaire, symbole du mépris insidieux, souvent inconscient, que la situation sociale inférieure du jeune professeur de tennis suscite chez sa nouvelle famille, du sentiment d'infériorité que cela suscite chez lui mais aussi de sa rageuse ambition que cela accentue ; fausse note qui va aller crescendo jusqu'à la dissonance paroxystique, dénouement empruntant autant à l'opéra qu'à la tragédie grecque. La musique, notamment de Verdi et de Bizet, exacerbe ainsi encore cette beauté lyrique et tragique.

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    C'est aussi le film des choix cornéliens, d'une balle qui hésite entre deux camps : celui de la passion d'un côté, et de l'amour, voire du devoir, de l'autre croit-on d'abord ; celui de la passion amoureuse d'un côté et d'un autre désir, celui de réussite sociale, de l'autre (Chris dit vouloir « apporter sa contribution à la société ») réalise-t-on progressivement. C'est aussi donc le match de la raison et de la certitude sociale contre la déraison et l'incertitude amoureuse.

    A travers le regard de l'étranger à ce monde, Woody Allen dresse le portrait acide de la « bonne » société londonienne avec un cynisme chabrolien auquel il emprunte d'ailleurs une certaine noirceur et une critique de la bourgeoisie digne de La cérémonie que le dénouement rappelle d'ailleurs.

    Le talent du metteur en scène réside également dans l'identification du spectateur au (anti)héros et à son malaise croissant qui trouve finalement la résolution du choix cornélien inéluctable, aussi odieuse soit-elle. En ne le condamnant pas, en mettant la chance de son côté, la balle dans son camp, c'est finalement notre propre aveuglement ou celui d'une société éblouie par l'arrivisme que Woody Allen stigmatise. Parce-que s'il aime (et d'ailleurs surtout désire) la jeune actrice, Chris aime plus encore l'image de lui-même que lui renvoie son épouse : celle de son ascension.

    Il y a aussi du Renoir dans ce Woody Allen là qui y dissèque les règles d'un jeu social, d'un match fatalement cruel ou même du Balzac car rarement le ballet de la comédie humaine aura été aussi bien orchestré.

    Woody Allen signe un film d'une férocité jubilatoire, un film cynique sur l'ironie du destin, l'implication du hasard et de la chance. Un thème que l'on pouvait notamment trouver dans « La Fille sur le pont » de Patrice Leconte. Le fossé qui sépare le traitement de ce thème dans les deux films est néanmoins immense : le hiatus est ici celui de la morale puisque dans le film de Leconte cette chance était en quelque sorte juste alors qu'elle est ici amorale, voire immorale, ...pour notre plus grand plaisir. C'est donc l'histoire d'un crime sans châtiment dont le héros, sorte de double de Raskolnikov, est d'ailleurs un lecteur assidu de Dostoïevski (mais aussi d'un livre sur Dostoïevski, raison pour laquelle il épatera son futur beau-père sur le sujet), tout comme Woody Allen à en croire une partie la trame du récit qu'il lui « emprunte ».

    Quel soin du détail pour caractériser ses personnages, aussi bien dans la tenue de Nola Rice la première fois que Chris la voit que dans la manière de Chloé de jeter négligemment un disque que Chris vient de lui offrir, sans même le remercier . Les dialogues sont tantôt le reflet du thème récurrent de la chance, tantôt d'une savoureuse noirceur (« Celui qui a dit je préfère la chance au talent avait un regard pénétrant sur la vie », ou citant Sophocle : « n'être jamais venu au monde est peut-être le plus grand bienfait »...). Il y montre aussi on génie de l'ellipse (en quelques détails il nous montre l'évolution de la situation de Chris...).

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    Cette réussite doit aussi beaucoup au choix des interprètes principaux : Jonathan Rhys-Meyer qui interprète Chris, par la profondeur et la nuance de son jeu, nous donnant l'impression de jouer un rôle différent avec chacun de ses interlocuteurs et d'être constamment en proie à un conflit intérieur ; Scarlett Johansson d'une sensualité à fleur de peau qui laisse affleurer une certaine fragilité (celle d'une actrice en apparence sûre d'elle mais en proie aux doutes quant à son avenir de comédienne) pour le rôle de Nola Rice qui devait être pourtant initialement dévolu à Kate Winslet ; Emily Mortimer absolument parfaite en jeune fille de la bourgeoisie londonienne, naïve, désinvolte et snob qui prononce avec la plus grande candeur des répliques inconsciemment cruelles(« je veux mes propres enfants » quand Chris lui parle d'adoption ...). Le couple que forment Chris et Nola s'enrichit ainsi de la fougue, du charme électrique, lascif et sensuel de ses deux interprètes principaux.

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    La réalisation de Woody Allen a ici l'élégance perfide de son personnage principal, et la photographie une blancheur glaciale semble le reflet de son permanent conflit intérieur.

    Le film, d'une noirceur, d'un cynisme, d'une amoralité inhabituels chez le cinéaste, s'achève par une balle de match grandiose au dénouement d'un rebondissement magistral qui par tout autre serait apparu téléphoné mais qui, par le talent de Woody Allen et de son scénario ciselé, apparaît comme une issue d'une implacable et sinistre logique et qui montre avec quelle habileté le cinéaste a manipulé le spectateur (donc à l'image de Chris qui manipule son entourage, dans une sorte de mise en abyme). Un match palpitant, incontournable, inoubliable. Un film audacieux, sombre et sensuel qui mêle et transcende les genres et ne dévoile réellement son jeu qu'à la dernière minute, après une intensité et un suspense rares allant crescendo. Le témoignage d'un regard désabusé et d'une grande acuité sur les travers et les blessures de notre époque. Un chef d'œuvre à voir et à revoir !

    « Match point » est le premier film de la trilogie londonienne de Woody Allen avant « Scoop » et « Le rêve de Cassandre ».

     

     Critique de "Potiche" de François Ozon

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    Il semblerait que François Ozon ait adopté le rythme woodyallenien d’un film par an, signant ainsi avec « Potiche » son douzième long-métrage en douze ans, en passant par des films aussi divers et marquants que « Sitcom », « Swimming pool », « Sous le sable », « Huit femmes »… mais avec toujours la même exigence et toujours un casting de choix.

    Ainsi, dans « Potiche » c’est Catherine Deneuve (que François Ozon retrouve ici 8 ans après « Huit femmes ») qui incarne Suzanne Pujol, épouse soumise de Robert Pujol (Fabrice Luchini) que sa propre fille Joëlle (Judith Godrèche) qualifie avec une cruelle naïveté de «potiche ». Nous sommes en 1977, en province, et Robert Pujol est un patron d’une usine de parapluies irascible et autoritaire aussi bien avec ses ouvriers qu’avec sa femme et ses enfants. A la suite d’une grève et d’une séquestration par ses employés, Robert a un malaise qui l’oblige à faire une cure de repos et s’éloigner de l’usine. Pendant son absence, il faut bien que quelqu’un le remplace. Suzanne est la dernière à laquelle chacun pense pour remplir ce rôle et pourtant elle va s’acquitter de sa tâche avec beaucoup de brio, secondée par sa fille Joëlle et par son fils Laurent (Jérémie Rénier)…

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    Difficile d’imaginer une autre actrice que Catherine Deneuve dans ce rôle (autrefois tenu par une actrice qui ne lui ressemble guère, Jacqueline Maillan, dans la pièce de Barillet et Grédy dont le film est l’adaptation) tant elle y est successivement et parfois en même temps : lumineuse, maligne, snob, touchante, malicieuse, drôle, tendre, naïve, naïvement féroce …et tant ce film semble être une véritable déclaration d’amour à l’actrice. Qu’elle chante « Emmène-moi danser ce soir », qu’elle esquisse quelques pas de danse avec Depardieu ou qu’elle fasse son jogging avec bigoudis, jogging à trois bandes, en parlant aux animaux (et à une nature, prémonitoire, elle aussi moins naïve qu'il n'y paraît) et écrivant des poèmes naïfs ou qu’elle se transforme en leader politique, chacune de ses apparitions (c’est-à-dire une grosse majorité du film) est réellement réjouissante. Depuis que je l’avais vue, ici, lors d’une inoubliable rencontre à sciences-po ou lors de sa leçon de cinéma, tout aussi inoubliable, dans le cadre du Festival de Cannes 2005 (dont vous pouvez retrouver mon récit, ici), j’ai compris aussi à quel point elle était aussi dans la « vraie vie » touchante et humble en plus d’être talentueuse et à quel point sa popularité était méritée. Et puis, je n’oublierai jamais non plus son regard dans la dernière scène de cet autre film, d’une bouleversante intensité à l’image du film en question.

    Ici, lorsqu’elle se retrouve avec Babin-Depardieu, c’est toute la mythologie du cinéma que François Ozon, fervent cinéphile, semble convoquer, six ans après leur dernier film commun « Les temps qui changent » de Téchiné et trente ans après le couple inoubliable qu’ils formèrent dans « Le Dernier métro » de Truffaut. Emane de leur couple improbable (Depardieu interprète un député-maire communiste) une tendre nostalgie qui nous rappelle aussi celui, qui l’était tout autant, de « Drôle d’endroit pour une rencontre » de François Dupeyron. Et les parapluies multicolores ne sont évidemment pas sans nous rappeler ceux de Demy dont l’actrice est indissociable.

    Si le film est empreint d’une douce nostalgie, et ancré dans les années 1970 et une période d’émancipation féminine, Ozon s’amuse et nous amuse avec ses multiples références à l’actualité et les couleurs d’apparence acidulées se révèlent beaucoup plus acides, pour notre plus grand plaisir. D’un Maurice Babin dont l’ inénarrable inspiration capillaire vient de Bernard Thibault, à un Pujol aux citations sarkozystes en passant par une Suzanne qui s’émancipe et prend le pouvoir telle une Ségolène dans l’ombre de son compagnon qui finit par lui prendre la lumière sans oublier les grèves et les séquestrations de chefs d’entreprise, les années 70 ne deviennent qu’un prétexte pour croquer notre époque avec beaucoup d’ironie. Acide aussi parce qu’une fois de plus il n’épargne pas les faux-semblants bourgeois derrière le vaudeville d’apparence innocente.

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    Si Catherine Deneuve EST le film, il ne faudrait pas non plus oublier Fabrice Luchini en patron imbuvable, Judith Godrèche en fille réactionnaire aux allures de Farrah Fawcett, Jérémie Rénier en fils à la sexualité incertaine aux allures de Claude François et Karin Viard irrésistible en secrétaire s’émancipant peu à peu du joug de son patron. Les costumes, sont aussi des acteurs à part entière, et en disent parfois plus longs que des discours et montrent à quel point Ozon ne laisse rien au hasard.

    Un film à la fois drôle et tendre, nostalgique et caustique dont on ressort avec l’envie de chanter, comme Ferrat et Suzanne, « C’est beau la vie »…malgré un scénario parfois irrégulier et quelques ralentissements que nous fait vite oublier cette savoureuse distribution au premier rang de laquelle Catherine Deneuve plus pétillante, séduisante et audacieuse que jamais .

  • GEORGES LAUTNER...

    C'était l'an passé, au Festival International des Jeunes Réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz. George Lautner, très ému, rendait hommage à son ami Claude Pinoteau disparu peu de temps avant. Ils étaient tous deux des habitués du festival auquel ils assistaient chaque année ensemble, inséparables...

     «  Chaque année on venait ensemble à Saint-de-Luz. Mais ce matin j’ai pris l’avion sans lui. Je suis un peu bouleversé. Au-delà de ses films formidables qui ont tant fait pour le cinéma populaire, c’est l’homme que j’aimais. Ensemble, on était heureux. Nous aimions les longues marches sur la plage, les découvertes gastronomiques. Et nous aimions défendre avec passion ce jeune cinéma et être aux côtés de ces gens de Saint-Jean-de-Luz qui se battent pour les jeunes réalisateurs. C’est le côté humain que je veux mettre en avant plus que le cinéaste dont chacun connaît les grandes qualités » avait-il dit alors. Je vous laisse découvrir le reste dans cette vidéo.

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  • LES CHANSONS DE L’INNOCENCE RETROUVEE d’ETIENNE DAHO : l’album de cette fin d’année et histoire de nos rendez-vous manqués

     

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    Cinq ans. Il y a cinq ans, déjà, j’assistais au concert  d'Etienne Daho à l'Olympia pour  Obsession tour. Un concert élégant et sensuel, fiévreux et électrique, poétique et magnétique. En bref, un moment inoubliable sur lequel je ne peux m’empêcher de revenir ci-dessous.

    C’était un samedi soir sur la terre comme l’aurait chanté Cabrel. Un samedi soir Boulevard des Capucines, à l’Olympia. Un soir de juin. Ce soir-là, il pleuvait tristement, inlassablement.

    Neuf ans auparavant, en octobre 1999, j’avais été sélectionnée sur lettre sur le cinéma Britannique pour intégrer le jury du Festival du Film Britannique de Dinard alors présidé par Jane Birkin et dont Etienne Daho était également membre se distinguant par une discrétion, une affabilité et une sensibilité rares et émouvantes, une sincérité et une pudeur touchantes. A la fin du festival, il m’avait proposé (en tout bien tout honneur) de transmettre mes coordonnées à son secrétaire pour que je sois invitée à ses prochains concerts. Je n’avais pas osé. Rendez-vous manqué… J’ai ensuite commencé à écouter sa musique que je connaissais si peu, à vraiment l’écouter, à l'apprécier vraiment aussi pour finalement être totalement envoûtée.   Depuis, je l’ai aperçu dans un célèbre hôtel de la côte bretonne où je séjournais en même temps que lui. Je n’ai pas osé l’aborder, le déranger. Rendez-vous manqué, à nouveau.  J’ai simplement griffonné gauchement et de mes hiéroglyphes légendaires quelques mots que je lui ai faits transmettre et dont j’ignore aujourd’hui encore s’il les a reçus et lus. 

    Cher Etienne, si par un heureux hasard - je sais que vous les affectionnez-, vous tombez sur ces mots, merci de la gentillesse et l’élégance dont vous aviez alors fait preuve à mon égard, étudiante maladroite car intimidée par le prestigieux jury qui m’entourait, et merci pour votre musique et vos mots qui m’ont si souvent accompagnée, ensorcelée. Merci aussi, sans le savoir, de m'avoir porté bonheur puisque mon premier roman publié portait le titre d'une de vos chansons que j'aime tant Le Brasier. Et, surtout, j'espère que vos ennuis de santé ne sont plus qu'un mauvais souvenir...

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    « Il n’est pas de hasard, il est des rendez-vous. Pas de coïncidence.»  Telles sont les premières paroles du sublime morceau Ouverture de  l’album Corps et Armes, véritable ode au public et allégorie amoureuse, public à qui, ce soir-là,  à l’Olympia, il avait confié que c’était sa chanson préférée, lui rendant subtilement hommage. Non, il n’est pas de hasard, il est des rendez-vous. Pas de coïncidence. Et sans ce rendez-vous du destin à Dinard, probablement ne serais-je jamais allée à l’Olympia ce soir de 2008,  ni l’écouter à Rennes, la ville de ses débuts, lorsque j’y étudiais encore, il y a quelques années. Et probablement n’aurais-je pas écouté ces Chansons de l’innocence retrouvée qui, en des jours tragiques, me donnent l’audace inespérée de croire que même après des moments terribles, il est possible de retrouver le goût de la légèreté.

    Alors, certes il pleuvait tristement et inlassablement ce soir de juin 2008 mais quand je suis entrée dans les couloirs solennels de l’Olympia, noirs et rouges, couleurs d’une sobriété mystérieuse et passionnée, c’était déjà une promesse paradoxale d’une obscurité lumineuse et ensoleillée, à l’image de ce concert et de son interprète.

    L’embellie a commencé avec les « Ukulélé girls » qui assuraient (oui, elles assuraient) sa première partie, un groupe de quatre filles qui revisitent la musique pop au Ukulélé et avec une belle allégresse et originalité comme avec  cette reprise réussie de « Gangsta Paradise » de Coolio (www.myspace.com/ukulelegirls ).

    Puis la lumière s’est rallumée, la tension est montée d’un cran. Quand Etienne Daho a entonné les premières notes de L’invitation (Victoire de la musique 2008 du meilleur album pop rock), alors plus rien d’autre n’existait et la foule s’est unanimement levée, galvanisée déjà.

    Il est apparu sur scène juste vêtu d’un costume noir à même la peau, à la fois à fleur de peau et à  nu, dans tous les sens du terme, ainsi aussi vêtu de mystère magnétique. Je crois, je suis certaine même, de ne jamais avoir assisté à un concert où l’atmosphère, dès les premières notes, était aussi électrique et festive. Ses premiers mots ont été de dire que nous « ferions la fête ensemble », « ce soir un peu spécial » incluant immédiatement le public, pourtant déjà conquis.

    Enfiévré, s’épongeant régulièrement et langoureusement le front, dansant tout aussi langoureusement, d’une élégance sensuelle, d’une passion communicative, il a ensuite alterné entre morceaux de son dernier album « L’invitation » et titres plus anciens sans que jamais cette énergie électrique ne quitte la scène ni la salle. De son adaptation du poème de Genet  Le condamné à mort  dans la chanson Sur le cou, poème « sulfureux et poignant » comme il l’a décrit,  à l’image de ce concert, à Paris, Le Flore extrait du mythique album  Pop Satori dit fondateur de la Pop française aux Heures hindoues en passant par Mon manège à moi reprise d’Edith Piaf ou par le charnel et poétique « Les Fleurs de l’ interdit » inspiré de ses  trépidantes nuits sans fin à Barcelone. «  La notte, la notte » qu’il évoque d’ailleurs souvent nous entraînant en mots et musiques enivrantes dans ses dérives salutaires. Et même s’il dit que « La chanson est le seul langage qu’il maîtrise », d’ailleurs magnifiquement, il était ce soir-là plutôt bavard, poétiquement drôle et drôlement poétique.

    Bien sûr, quand il a chanté Boulevard des Capucines, une chanson sur le pardon inspirée d’une lettre que lui a écrite son père peu de temps avant sa mort, une émotion silencieuse et palpable s’est emparée de la salle du Boulevard des Capucines, étrange résonance entre les mots chantés et la réalité. Il a eu la pudeur d’insérer  cette chanson entre deux autres, de ne rien en dire, évidemment tout était dit…

    Le concert s’est achevé par Cap Falcon  qui évoque ce lieu à 20 kilomètres d’Oran, en Algérie, où il a passé ses premières années, un endroit  auquel « il pensait particulièrement ces derniers jours » parce qu’ils y avaient pour voisin un certain Yves Saint-Laurent décédé  peu de temps avant le concert…

    Daho sait écrire et interpréter la passion avec une intensité rare dont semblait vibrer toute la salle de l’Olympia ce soir-là,  une intensité qui sait vous donner viscéralement ce sentiment qu’aujourd’hui est « le premier jour du reste de [notre] vie » et que nous « aurons toute la mort pour vivre avec des remords, des regrets », sublime « étreinte de la liberté ».

    Sur scène et en chanson (dans Un air étrange) il a su faire rimer  et danser « cimes » et « abîme », en un tango rock périlleusement passionnel, il a vacillé (et emploie d’ailleurs souvent ce mot) et su nous faire vaciller. Le trio de cordes et "les sanglots longs des violons", la sobriété scénique, accroissaient encore la mélancolie joyeuse et poétique de cet instant dont on aurait aimé qu’il dure encore plus longtemps malgré ses plus de deux heures sur scène.

    C’est seul et à genoux qu’il a achevé ce concert. Nous aussi. A genoux. D’émotion. De gratitude. Puis il est réapparu, un court instant, seul devant le rideau rouge. Discret, presque effacé (j’ai repensé à Dinard, que talent et discrétion démesurés riment si bien ensemble), ému surtout sans doute.  La lumière s’est rallumée, violemment. Dénouement abrupte après ce spectacle tumultueux et inoubliable, fiévreux, intensément vivant, nous donnant aussi, encore plus, l’inestimable sentiment de l’être : un « brasier » incandescent.

    Non, décidément, il n’est pas de hasard, il est des rendez-vous. Pas de coïncidence. C'était un samedi soir pluvieusement ensoleillé sur la terre, une irrésistible "invitation" "Boulevard  des Capucines"...

    Dehors, quand j’ai laissé derrière moi ce Boulevard des Capucines avec son « nom qui tout là haut scintille » peut-être pleuvait-il encore.  Je l’ignore. Je n’avais qu’un sentiment, celui qu’ « Il est des rendez-vous, Pas de coïncidence. »

    Oubliez cette pseudo-polémique absurde au sujet de la photographie de la pochette de son nouvel album Les chansons de l'innocence retrouvée (un « jardin d’Eden » signé Richard Dumas) et plongez-y sans hésiter pour vous laisser ensorceler par sa mélancolie joyeuse délicieuse(ment) contagieuse, son irrévérence gracieuse. Ecoutez et réécoutez aussi. Ses albums possèdent toujours cet étrange pouvoir : plus vous écoutez, plus vous aimez, moins vous pouvez vous en passer… 

    Au détour de ces 17 titres, vous  croiserez aussi Visconti, Camus, Giacometti...parfois deux versions (très différentes) de la même chanson avec, notamment, ce duo enchanteur avec Dominique A sur "En surface".

    On y retrouve ce mélange de sensualité et d’électricité, de fièvre et de mélancolie, et ses thèmes fétiches comme celui du destin, de la chance mais aussi une influence très cinématographique. Des sons et des mots qui s’enlacent, langoureux et joyeux, sensuels et tourmentés.

    Un grand retour après son interprétation du Condamné à mort de Genet avec Jeanne Moreau et le projet de Lou Doillon, Places,  album d’une beauté déchirante.

     A un moment où je redoute d’avoir perdu à jamais le goût de la légèreté, ces chansons de l’innocence retrouvée (en référence aux Chants de l’innocence de William Blake) m’ont réellement transportée, avec ces mots  tellement précis, ciselés, ensorcelants, poétiques et parfois tranchants, alliés à ce vibrant orchestre de cordes enregistrées à Abbey Road.  Au détour d’une chanson, l’Etrangère, vous croiserez Debbie Harry (Blondie) ou sur deux autres Nile Rodgers à la guitare. Ou une chanson plus engagée sur Lampedusa (Un Nouveau Printemps).

    Un douzième album  incontournable, un enchantement mélancolique que je ne me lasse pas d’écouter et réécouter, inlassablement comme tombait cette pluie ce jour de juin 2008 sur le Boulevard des Capucines, et en attendant le prochain rendez-vous (que je n'espère pas manqué et manquer), sans doute lors de la prochaine tournée à laquelle je ne manquerai pas d’assister et dont je vous donne toutes les dates ci-dessous.

     

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    Vous pourrez retrouver Etienne Daho à l’occasion de sa tournée « Diskönoir tour » avec, notamment, l’Olympia du 3 au 6 novembre 2014.

     

    Dates du 2 octobre au 20 décembre 2014.
    La tournée d’Etienne Daho, initialement prévue au Printemps 2014 est confirmée pour l’automne 2014.
    Les billets achetés sont remboursables auprès du point de vente ou restent valables pour les dates reportées si la salle est identique.
    La tournée passera par l’Olympia  du 3 au 6 Novembre 2014
    Toutes les dates sont disponibles sur le site http://www.tsprod.com, ainsi que dans tous les points de vente habituels dont La Fnac

     

    Le Domaine Privé consacré à Etienne Daho par la Cité de la Musique et la salle Pleyel initialement prévu en février 2014 est reporté en juillet 2014 et devient Une Jeunesse Modern.
    Il sera présenté dans le cadre du festival Days Off. dont Etienne Daho sera l’invité d’honneur.
    Le programme sera le suivant :
    Le 1 Juillet : Etienne Daho joue Pop Satori à la Cité de la Musique
    Le 5 Juillet : Etienne Daho Pop Hits à la Cité de la Musique
    Le 8 Juillet : Soirée Tombés pour la France à la Salle Pleyel
    Les billets achetés pour les dates initiales restent valables ou sont remboursables auprès du point de vente.

     

    Aussi, le 18 Juillet, Etienne Daho sera en concert à Lyon aux Nuits de Fourvière, le 25 septembre à Vélizy Villacoublay à L’Onde, le 27 septembre à Gap au Quatro, le 16 octobre à Rueil Malmaison au Théâtre André Malraux et le 16 décembre à Brest au Quartz. Ces dates seront ouverte à la réservation début 2014.

     

    Les dates du DISKÖNOIR TOUR – 2014 :
    Jeudi 02 Octobre 2014 – CHALONS EN CHAMPAGNE (51 ) – Le Capitole
    Vendredi 03 Octobre 2014 – LILLE (59) – Théâtre Sebastopol
    Samedi 04 octobre 2014 – BETHUNE (62) – Théâtre
    Mardi 07 octobre 2014 – MEAUX (77) – Théâtre du Luxembourg
    Jeudi 09 octobre 2014 – NANCY (54) – Salle Poirel
    Vendredi 10 octobre 2014 – THIONVILLE (57) – Théâtre
    Samedi 11 octobre 2014 – SAUSHEIM (68) – Espace Dolfus & Noack
    Jeudi 16 octobre 2014 – VELIZY VILLACOUBLAY (78) – L’Onde
    Vendredi 17 octobre 2014 – ESCH SUR ALZETTE (LUX) – Rockhal
    Samedi 18 octobre 2014 – STRASBOURG (67) – La Laiterie
    Jeudi 30 octobre 2014 – LIEGE (BE) – Le Forum
    Vendredi 31 octobre 2014 – BRUXELLES (BE) – Cirque Royal
    Du lundi 03 au jeudi 06 novembre 2014 – PARIS – Olympia
    Jeudi 13 novembre 2014 – MARSEILLE (13) – Le Silo
    Vendredi 14 novembre 2014 – CANNES (06) – Palais des Festivals
    Samedi 15 novembre 2014 – SAINTE MAXIME (83) – Le Carré
    Mercredi 19 novembre 2014 – ANNEMASSE (74) – Château Rouge
    Jeudi 20 novembre 2014 – GRENOBLE (38) – MC2
    Vendredi 21 novembre 2014 – BOURG LES VALENCE (26) – Théâtre le Rhône
    Samedi 22 novembre 2014 – CLERMONT FERRAND (63) – Coopérative de Mai
    Mardi 25 novembre 2014 – ROUEN (76) – Le 106
    Jeudi 27 novembre 2014 – SAINT LÔ (50) – Le Normandy
    Vendredi 28 novembre 2014 – NANTES (44) – Cite des Congrés
    Samedi 29 novembre 2014 – TOURS (37) – Le Vinci
    Mercredi 03 décembre 2014 – MONTCEAU LES MINES (71) – L’Embarcadère
    Jeudi 04 décembre 2014 – FIRMINY (42) – Le Firmament
    Samedi 06 Décembre 2014 – MORGES (CH) – Théâtre de Beausobres
    Vendredi 12 décembre – TARBES (65) – Le Parvis
    Samedi 13 décembre 2014 – SEIGNOSSE (40) – Les Bourdaines
    Jeudi 18 décembre 2014 – TOULOUSE (31) – Le Bikini
    Vendredi 19 décembre 2014 – BORDEAUX (33) -Théâtre Fémina
    Samedi 20 décembre 2014 – RENNES (35) – Le Liberté

    A noter également: 
    Daho fait son cinéma : Une sélection de films français réalisée par Étienne Daho, avec projection dans les cinémas Mk2 Quai de Loire et Quai de Seine 19e arrondissement de Paris.

     

    Les chansons de l’innocence retrouvée– Polydor – Universal Music

     

    Produit et arrangé par Etienne et Jean-Louis Piérot et co-produit par Richard Woodcraft

    Pour en savoir plus: http://dahofficial.com/

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  • Critique de LES GARÇONS ET GUILLAUME, A TABLE ! de Guillaume Gallienne (et vidéos de Guillaume Gallienne au Festival du Cinéma Américain de Deauville 2013)

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    Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore Guillaume Gallienne, vous pourrez difficilement l’oublier après avoir vu « Les Garçons et Gauillaume, à table ! » (en salles, demain).

     

    « Jet set », « Fanfan la tulipe », « Narco », « Fauteuils d’orchestre »,  « Le concert », « Ensemble, nous allons vivre une très très grande histoire d’amour », « Sagan »,  « Marie-Antoinette » , tels sont quelques-uns des films dans lesquels ce Sociétaire de la Comédie Française a joués jusqu’à présent mais rien de comparable avec « Les garçons et guillaume, à table ! », adaptation du spectacle éponyme de Guillaume Gallienne qui en est le chef d’orchestre…et l’orchestre puisqu’il en signe le scénario, la mise en scène…et deux des rôles principaux (dans son spectacle, il incarnait tous les rôles). Pour son premier film, il ne s’est donc pas facilité la tâche.

     Guillaume Gallienne a déjà reçu de multiples récompenses pour ce film, notamment à la Quinzaine des réalisateurs, où je l’ai vu la première fois, et où il a été acclamé, puis au Festival du Cinéma Américain de Deauville où il a reçu le prix Michel d’Ornano, où je l’ai vu, et avec au moins autant de plaisir, une deuxième fois…et où il a été à nouveau ovationné (cf ma vidéo ci-dessus). Il a également reçu le prix du public au Festival du Film francophone d’Angoulême.

     Ne vous arrêtez donc pas à ce titre de série B qui ne vous semblera plus du tout l’être une fois que vous aurez vu le film, le titre se justifiant alors parfaitement. C’est ainsi que sa mère les appelait, son frère et lui, pour qu’ils viennent dîner : « Les Garçons ET Guillaume, à table ! ». A part déjà. Tout un programme. Très efféminé, il a toujours été considéré par tout le monde comme la fille que sa mère n’a jamais eue, enfin surtout par lui-même, fasciné par cette mère à qui il aurait tant aimé ressembler. Un amour fusionnel (le fond rejoignant alors la forme puisqu’il interprète son rôle) dont il va peu à peu dénouer les fils pour apprendre à savoir qui il est et aime vraiment...   

     Cela débute dans la loge d’un théâtre, celle de Guillaume Gallienne qui se (dé)maquille, enlève son masque de clown (triste ?) avant d’entrer en scène. A nu. La salle retient son souffle. Nous aussi. Dès le début, il happe notre attention et emporte notre empathie, par son autodérision, son écriture précise, cinglante, cruelle et tendre à la fois, ne ressemblant à aucune autre. Puis sa voix, posée et précise comme s’il lisait une partition, nous emporte dans son tourbillon de folie, de dérision, de lucidité tendre et caustique : « Le premier souvenir que j’ai de ma mère c’est quand j’avais quatre ou cinq ans. Elle nous appelle, mes deux frères et moi, pour le dîner en disant : "Les garçons et Guillaume, à table !" et la dernière fois que je lui ai parlé au téléphone, elle raccroche en me disant: "Je t’embrasse ma chérie"; eh bien disons qu’entre ces deux phrases, il y a quelques malentendus. »

     Et s’il ne s’est pas facilité la tâche, c’est parce que non seulement il interprète le rôle de sa mère, aimante (trop ou mal peut-être), sachant rester élégante tout en étant vulgaire, masquant sa tendresse derrière un air revêche et des paroles (fra)cassantes, mais parce qu’il joue aussi son propre rôle… à tous les âges ! Avec un talent tel qu’on oublie d’ailleurs rapidement et totalement qu’il n’a pas l’âge du personnage. La magie du cinéma. Et le talent d’un grand acteur, à tel point qu’il en devient follement séduisant malgré son allure parfois improbable.

     Gallienne multiplie les mises en abyme  et effets narratifs suscitant ainsi un comique de situation en plus de celui du langage qu’il manie avec une dextérité déconcertante et admirable, et qu’il aime visiblement d’un amour immodéré, comme sa mère, à la folie même, avec pour résultat un rythme effréné, un film sans temps mort, d’une drôlerie ravageuse au moins autant que la tendresse et l’émotion qui nous cueillent aux moments parfois les plus inattendus, à l’image d’un autre clown, à la canne et au chapeau melon, qui savait nous bouleverser autant que nous faire rire.

     Dommage que deux scènes cèdent à la facilité, notamment une avec Diane Krüger,  alors que, auparavant, jamais le film n’essayait d’être consensuel ou de répondre aux codes de la comédie. L’interprétation réjouissante nous les fait néanmoins regarder avec indulgence tant la performance de Gallienne est exceptionnelle, y compris dans cette scène et du début à la fin, avec des scènes d’anthologie, sans parler de rôles secondaires tout aussi réjouissants notamment celui incarné par Françoise Fabian, la grand-mère fantasque et doucement folle.

     

    Ce film est aussi et avant tout une déclaration d’amour fou  à sa mère (quel personnage !) et aux femmes dont il aime et scrute jusqu’à la respiration, mais aussi aux mots, avec lesquels il jongle admirablement, et au théâtre, qui libère, et même au cinéma avec les codes duquel il s’amuse ici. Même s’il lorgne parfois du côté d’Almodovar, Woody Allen ou de Wilder (avec une réplique finale comme un écho à son « nobody’s perfect »), ce film peut difficilement être plus personnel tout en étant universel et il faut sans aucun doute une tonne de talent et de sensibilité pour transformer son mal être en film burlesque, en ce rafraichissant plaidoyer pour la différence (qui n’est jamais militant), en film aussi atypique, inclassable que celui qui en est l’auteur et l’acteur. Un grand auteur et un très grand acteur. Et une comédie tendre et caustique à voir absolument.

     Sortie en salles : le 20 novembre 2013

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  • Cérémonie des CESAR 2014 : annonce des révélations

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    32 comédiennes et comédiens ont été choisis par le Comité Révélations de l’Académie des César, à l’issue de sa délibération en date du 18 novembre 2013, conformément aux dispositions prévues par le Règlement de l’Académie. Cette liste sera proposée à titre indicatif aux 4381 membres de l’Académie afin de faciliter leur vote pour les César 2014 du Meilleur Espoir Féminin et du Meilleur Espoir Masculin, sans aucun caractère d’obligation. Sans trop de surprises, nous y retrouvons Adèle Exarchopoulos pour "La vie d'Adèle" ou encore Marine Vacth pour "Jeune et jolie". Je me réjouis tout particulièrement de la présence de Lou de Laâge pour "Jappeloup", comédienne à qui le jury dont je faisais partie au Festival International du Film De Boulogne-Billancourt 2012 avait eu le plaisir de remettre le prix d'interprétation féminine. Côté comédiens, je me réjouis de la présence de Swann Arlaud que j'avais découvert  au Festival du Film Romantique de Cabourg, un comédien rare.  Je me réjouis également de la présence de Nemo Schiffman pour "Elle s'en va" d'Emmanuelle Bercot qui reste pour moi le film de l'année.

    En attendant de vous faire vivre les César, comme chaque année en direct, en février 2014, retrouvez ci-dessous, mes articles sur les éditions précédentes, notamment mon compte rendu en direct des César 2013, et les Révélations 2014.

    CESAR (2005 à 2009)

     

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