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valéria bruni tedeschi

  • Critique de UN CHÂTEAU EN ITALIE de Valeria Bruni Tedeschi à 20H45 ce 19 novembre 2015 sur Ciné + Club

    chateau

    Pourquoi ce film en compétition de ce 66ème Festival de Cannes est-il passé inaperçu ? Mystère. Ce fut pour moi un des coups de cœur de cette édition.

    Louise (interprétée par la réalisatrice Valeria Bruni Tedeschi dont c’est ici la troisième réalisation) rencontre Nathan (Louis Garrel) par hasard, dans une forêt. Comme le début d’un conte. Une bonne décennie les sépare. La princesse n’a pas perdu sa chaussure mais son chapelet. Il est acteur. Il veut arrêter. Elle est actrice. Elle a tout arrêté des années auparavant.  Un autre hasard.  Sauf que la « princesse » a un frère mourant, est seul, et sans l’enfant qu’elle désire par-dessus tout (ou qu’on lui fait désirer par-dessus tout) et elle possède un « château en Italie » dont elle va devoir se séparer…

    Derrière un humour parfois cruel, caustique, derrière un film et des personnages tourbillonnants se dissimulent une renversante mélancolie et des sujets graves. Une pluralité de tons et un film contrasté, écartelé comme le personnage principal entre  un monde qui se délite, s’achève et un nouvel amour, un nouvel élan.

    Comme dans un film de Visconti, Valeria Bruni Tedeschi nous parle d’un monde en déliquescence, celui d’une grande famille de la bourgeoisie industrielle italienne. Comme dans un film de Fellini, l’exubérance et la folie masquent la tristesse et la tragédie. Sélectionné en compétition officielle du Festival de Cannes comme film français, les références cinématographiques y sont donc avant tout italiennes même si Valeria Bruni Tedeschi déploie ici un talent et un univers qui n’appartiennent qu’à elle.

    Le film est jalonné de scènes d’anthologie de tonalités très différentes. La rencontre entre Louise et Nathan, pleine de charme et de maladresse, drôle, tendre et décalée. Le mariage à l’hôpital où la vie côtoie la mort, scène pleine de tendresse et de tragédie, de douceur et de douleur. Ou des scènes carrément burlesques qui permettent d’évacuer la souffrance et la solitude dont sont entourés les personnages, en particulier Louise.

     Le scénario d « Un Château en Italie » a été écrit par trois femmes : Valeria Bruni Tedeschi, Noémie Lvovsky et Agnès de Sacy. Chacune a apporté son expérience, son vécu au scénario qui, s’il est certes très inspiré de la vie de Valeria Bruni-Tedeschi (la mort du frère du Sida, comme le propre frère de la réalisatrice à qui le film est dédié, le rôle de sa mère interprété par sa propre mère, le château en Italie du film qui fut le leur, Louis Garrel son ancien compagnon dans la vie …), est loin d’épargner le personnage qu’elle incarne, snob, cassante, égoïste qui se donne bonne conscience en donnant aux plus démunis (qu’elle n’épargne d’ailleurs pas non plus).

    Des premiers rôles à ceux plus secondaires, ils sont tous réellement excellents sans parler de la royale apparition d’Omar Sharif. Symbole de la beauté éphémère de l’instant malgré la mort qui rôde. Xavier Beauvois est également parfait dans le rôle d’un personnage cruel qui heurte et réveille sans oublier la belle-mère excentrique (Marie Rivière) et Louis Garrel délicieusement désinvolte, décalé, égocentrique. Sans oublier Marisa Borini, la propre mère de la réalisatrice qui semble avoir joué toute sa vie et Filippo Timi, dans le rôle du frère malade. Princier. Aérien.

    La musique, classique, italienne, sérieuse, dramatique, légère, accompagne les changements de tons du film ou parfois au contraire est judicieusement dissonante et nous fait passer de l’entrain à la tristesse en un quart de seconde, servant de liant aussi à un scénario qui pourrait apparaître décousu, ou trop jalonné de hasards et coïncidences, mais qui finalement reflète l’inénarrable méli-mélo d’émotions qu’est la vie.

     Un film riche de son humour noir, de sa fantaisie salutaire qui permet d’affronter cette histoire de deuils ( de l’enfance, du passé, des personnes aimées, de certains rêves et espoirs), comme un exutoire aux nôtres. Un film vibrant, vivant, lucide, cruel, drôle, tendre, plein de charme, parsemé d’instants de grâce. Un film tourbillonnant qui ne rentre pas dans les codes, singulier, qui mêle le burlesque, la tragédie et l’amour de la vie. Un film où l’amour et le rire dansent constamment avec la mort et les larmes. La lucidité et la cruauté finalement comme un masque pudique sur la douleur. Un film plein de vie qui s’achève en mêlant la beauté légère et joyeuse d’un nouvel élan et la cruauté douloureuse et déchirante d’un déracinement. Un film qui fait du bien, et que je vous recommande.

  • Critique de UN CHÂTEAU EN ITALIE, ce soir, à 20H45, sur Canal plus cinéma

    Cliquez sur l'affiche ci-dessous pour lire ma critique du film.

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    Lien permanent Imprimer Catégories : A VOIR A LA TELEVISION : CRITIQUES DE FILMS Pin it! 0 commentaire
  • Rencontrez Noémie Lvovsky et Valeria Bruni Tedeschi au Forum des Images

    actrices2.jpgJe vous ai déjà parlé la semaine dernière, ici, des rencontres autour du thème du scénario organisées par mon ancien Master, au Forum des Images et ouvertes à tous.

     Présentées par l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne en collaboration avec le Forum des images, les débats intitulés "Caméras subjectives"  sont ainsi conçus et animés par les étudiants du Master professionnel en scénario, réalisation et production .

     

    Chaque année, un thème différent est abordé.

     

    Pour l’année universitaire 2009-2010, une nouvelle session aura comme thème : scénario, mon beau souci (à qui le dîtes-vous!).

     

     

    Quels sont les rapports entre scénaristes et réalisateurs, acteurs ou encore producteurs ? Pour qui et avec qui le scénariste écrit-il ? Selon lui, comment son travail est-il perçu ? Qui intervient dans l'élaboration des films ? Autour d’études de cas concrets et en présence de prestigieux invités, ces questionnements, peu souvent abordés, sont au cœur de ce cycle de six rencontres.

     

     

    Voici les programmes des 5 prochaines rencontres:

     

    jeudi 12 novembre

     

    { 19h30 }

     

    Noémie Lvovsky et (sous réserve) Valeria Bruni-Tedeschi

     

    Depuis longtemps, la réalisatrice Noémie Lvovsky et l'actrice Valeria Bruni-Tedeschi ont noué des relations complices. La seconde joue dans les longs métrages de la première (d'"Oublie-moi" en 1995, à "Faut que ça danse" ! en 2007) et, quand elle décide à son tour de mettre en scène, Valeria fait appel à Noémie pour coécrire ses scénarios… et pour jouer dans son film, justement intitulé "Actrices" (2007).

     

    Suivront quatre autres séances, avec :

     

    - Serge Lalou, Nicolas Philibert et Stan Neumann, autour de l'écriture des films documentaire, le 17 décembre ;

    - Laurent Cantet et Robin Campillo, le 14 janvier ;

    - Jean-Claude Carrière et Jean-Paul Rappeneau (sous réserve), le 11 février ; 

    - Vincent Lindon, le 18 mars. (Cliquez ici pour lire ma critique de Melle Chambon film film dans lequel Vincent Lindon interprétait le rôle principal face à Sandrine Kiberlain)

     

    L’entrée est libre, dans la limite des places disponibles.