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antoine de caunes

  • Les résultats de la 34ème cérémonie des César en direct (César 2009)

    césar23.jpgA partir de ce soir, 21H, je vous propose de suivre les résultats des César commentés sur "In the mood for cinema".

    Voici ci-dessous, les résultats publiés et commentés au fur et à mesure de leurs annonces. Vous pouvez suivre la cérémonie actuellement sur Canal plus et sur le site internet de Canal plus, ici.  Je vous conseille également le site internet de l'Académie des César pour tout savoir sur les César, ici.

    Vous pouvez aussi retrouver toutes les nominations sur "In the mood for cinema", ici.

    La cérémonie (pré-générique) débute par un hommage au créateur des César, Georges Cravenne, un texte de remerciement signé François Truffaut, lu par la voix suave et inimitable de Fanny Ardant.

    23 ans après reçu son César du meilleur espoir féminin, Charlotte Gainsbourg préside avec émotion en évoquant notamment Claude Berri qui "va lui manquer, nous manquer" et ouvre ce "retour sur une année pleine de films, d'émotions" que constitue cette 34ème cérémonie des César, au théâtre du Chatelet.

    Le premier César de la soirée, celui de la meilleure actrice dans un second rôle est remis par Tomer Sisley et attribué à

    MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND  RÔLE

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    Jeanne Balibar (Sagan)

    Anne Consigny (Un conte de Noêl)

    Edith Scob (L'heure d'été)

    Karin Viard (Paris)

    Elsa Zylberstein (Il y a longtemps que je t'aime)

    Le César du meilleur espoir masculin est remis par Cécile Cassel à :

    MEILLEUR ESPOIR MASCULIN

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    Ralph Amoussou (Aide-toi, le ciel t'aidera)

    Laurent Capelluto (Un conte de Noël)

    Marc-André Grondin (Le premier jour du reste de ta vie)

    Grégoire Leprince-Ringuet (La belle personne)

    Pio Marmai (Le premier jour du reste de ta vie)  

    C'est Rémi Bezançon qui est venu chercher le César attribué à Marc-André Grondin, premier césar attribué au "Premier jour du reste de ta vie"...et espérons le premier d'une longue série...

    MEILLEUR MONTAGE (remis par Léa Drucker et Laurent Stocker)

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    Laurence Briaud pour "Un conte de Noël"

    Robin Campillo et Stéphanie Léger pour "Entre les murs"

    Sophie Reine pour "Le premier jour du reste de ta vie"

    (Deuxième César pour "Le premier jour du reste de ta vie" après celui attribué à Marc-André Grondin pour le meilleur espoir masculin.)

    Francine Sandberg pour "Paris"

    Hervé Schneid Bill Pankow pour "Mesrine" 

    MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE

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    Un César attribué par Julie Depardieu "animée par l'âme de [son] frère" qui a fait "craquer les coutures sur scène et dans la vie".

    Benjamin Biolay (Stella)

    Claude Rich (Aide-toi, le ciel t'aidera)

    Jean-Paul Roussillon (Un conte de Noël)

    (dont c'est la deuxième collaboration avec A. Desplechin après "Rois et reines". Dans "Un conte de noël", il interprète le rôle de l'époux de Catherine Deneuve. C'est Arnaud Desplechin qui vient chercher son César, Jean-Paul Roussillon étant absent).

    Pierre Vaneck (Deux jours à tuer)

    Roschdy Zem (La fille de Monaco) 

    Hommage à Claude Berri avec des extraits de son impressionnante filmographie en tant que réalisteur mais surtout en tant que producteur ...

    MEILLEUR FILM ÉTRANGER (César remis par Monica Belluci)

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    Eldorado (Bouli Lanners)

    Gomorra (Matteo Garrone)

    Into the wild (Sean Penn)

    Le silence de Lorna (Jean-Pierre et Luc Dardenne)

    There will be blood (Paul Thomas Anderson)

    Two lovers (James Gray)

    Valse avec Bachir (Ari Folman)

    (Enfin "Valse avec Bachir" après être reparti bredouille de Cannes et des Oscars, et après avoir reçu le Golden Globe du meilleur film étranger, reçoit le César du meilleur film étranger face à des films tous plus magnifiques et marquants les uns que les autres comme "Into the wild", "Two lovers" ou encore "Le silence de Lorna" dont vous pouez retrouver les critiques sur ce blog. )

    MEILLEURE ADAPTATION (remis par Tilda Swinton)

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    Eric Assous, François d'Epenoux et Jean Becker pour "Deux jours à tuer"

    Clémence de Biéville, François Caviglioli et Nathalie Lafaurie pour "Le crime est notre affaire"

    Laurent Cantet, François Begaudeau et Robin Campillo pour "Entre les murs" (Après sa palme d'or 2008, le film de Laurent Cantet reçoit ce César amplement mérité pour un livre dont l'adaptation était une véritable gageure)

    Abdel Raouf Dafri et Jean-François Richet pour "Mesrine"

    Christophe Honoré et Gilles Taurand pour "La belle personne" 

    Petit intermède avec la visite "surprise" de Dany Boon qui avait pourtant annoncé qu'il boycotterait la cérémonie...

    MEILLEUR PREMIER FILM (remis par Dany Boon)

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    Home(Ursula Meier)

    Il y a longtemps que je t'aime (Philippe Claudel)

    (Deuxième César de la soirée pour le premier film en tant que réalisateur de l'écrivain Philippe Claudel, un film que plus d'1 million de spectateurs ont vu en salles).

    Mascarades (Lyes Salem)

    Pour elle (Fred Cavaye)

    Versailles (Pierre Schoeller)

    MEILLEUR SON (Remis par Guillaume Gallienne et Amira Casar)

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    Jean-Pierre Laforce, Nicolas Cantin et Sylvain Malbrant pour "Un conte de Noël"

    Olivier Mauvezin, Agnès Ravez et Jean-Pierre Laforce pour "Entre les murs"

    Jean Minondo, Gérard Hardy, Alexandre Widmer, Loïc Prian, François Groult et Hervé Buirette pour "Mesrine"

    (Premier César remis à "Mesrine"...il fallait donc bien être 6 pour venir le chercher...)

    Daniel Sobrino, Roman Dymny et Vincent Goujon pour "Faubourg 36"

    Philippe Vandendriessche, Emmanuel Croset et Ingrid Ralet pour "Séraphine"

    MEILLEURS COSTUMES (Remis par Guillaume Gallienne et Amira Casar)

     

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    Madeline Fontaine pour "Séraphine"

    Pierre-Jean Larroque pour "Les femmes de l'ombre"

    Virgine Montel pour "Mesrine"

    Nathalie du Roscoät pour "Sagan"

    Carine Sarfati pour "Faubourg 36"

    MEILLEUR SCÉNARIO ORIGINAL (Remis par Florence Foresti)

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    Marc Abdelnour et Martin Provost pour "Séraphine"

    Rémi Bezançon pour "Le premier jour du reste de ta vie"

    Dany Boon, Franck Magnier et Alexandre Charlot pour "Bienvenue chez les Ch'tis"

    Philippe Claudel pour "Il y a longtemps que je t'aime"

    Arnaud Desplechin et Emmanuel Bourdieu pour "Un conte de Noël"

    last.jpgCésar d'honneur attribué par Emma Thompson à Dustin Hoffman (Ils sont actuellement à l'affiche aux Etats-Unis dans "Last chance for love", sortie en France: le 4 mars 2009), Emma Thompson qui se déclare émue et impressionnée d'être aux César...et qui le dit en Français. Extraits de films avec Dustin Hoffman: "Lenny", "Le Lauréat", "Jeanne d'Arc", "Hook", " Des Hommes d'influence", "Rain man", "Little big man", "Kramer contre Kramer", "Macadam Coowboy", "Tootsie"...et évidemment "Last chance for love"... Dustin Hoffman, contrairement à l'habitude lors de ces hommages, écoute Emma Thompson, assis et non debout à ses côtés, de peur d'être submergé par l'émotion. Emma Thompson qui raconte leur rencontre avec beaucoup d'humour et leur film préféré commun "Les Enfants du paradis" de Marcel Carné dont l'évocation par Dustin Hoffman qu'elle l'admirait beaucoup l'a mise à l'aise. Avoir travaillé avec lui est "l"expérience professionnelle la plus précieuse de ma vie" déclare Emma Thompson avant de remettre son César d'honneur à Dustin Hoffman: "Je ne sais pas combien d'acteurs sont dans la salle[...]Je ne sais pas s'ils partagent ce sentiment avec moi mais je n'ai jamais appris vraiment à saluer. On dit que marcher est la chose la plus difficile à faire quand les autres étudiants vous regardent. Je crois qu'il y a une raison à cela[...] J'avais le sentiment que lorsque je prononçais des paroles écrites par quelqu'un d'autre, je trouvais mon axe. Je me dis qu'il y a entre les acteurs ce point commun: ce moment où nous avons réussi à exprimer en nous ce qui était bloqué.[...] Antoine je vous ai regardé danser sur Singing in the rain au début de la cérémonie, et je me suis dit, nous voulons vous rendre heureux. Ce qu'il y a fond c'est toujours la même chose, ce même désir. [...] C'est toujours la même démarche. Enfin, j'ai vu ça ici dans le carnet d'un journal d'un homme mort en Grande-Bretagne, il avait cité quelque chose qui m'a frappé: il y a un cadavre en nous, en chacun d'entre nous et ce cadavre c'est la personne que nous ne sommes pas, la personne qui est ce que nous pouvons être potentiellement mais que nous ne sommes jamais, cette personne c'est l'essence que nous devrions être, nous ne vivons jamais la vie aussi pleinement que nous devrions[...]. Tout ce que j'ai essayé de faire c'est de donner vie à ce cadavre en moi. " Dustin Hoffman.    

                     

    MEILLEURE PHOTO (César remis par Mylène Jampanoï)

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    Laurent Brunet pour Séraphine

    (Troisième César de la soirée pour "Séraphine")

    Robert Gantz pour "Mesrine"

    Eric Gautier pour "Un conte de Noël"

    Agnès Godard pour "Home"

    Tom Stern pour "Faubourg 36"  

    MEILLEURE MUSIQUE ÉCRITE POUR UN FILM (remis par Aïssa Maïga)

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    Jean-Louis Aubert pour "Il y a longtemps que je t'aime"

    Marco Beltrami et Marcus Trumpp pour "Mesrine"

    Michael Galasso pour "Séraphine"

    (...qui a notamment signé la musique d' "In the mood for love". Quatrième César pour "Séraphine" qui semble confirmer par ces César l'incroyable bouche à oreille qui a contribué à son succès en salles.)

    Sinclair pour "Le premier jour du reste de ta vie"

    Reinhardt Wagner pour "Faubourg 36"                        

    Meilleur film documentaire (remis par Elie Seimoun...déguisé en "Tootsie")

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    "Elle s'appelle Sabine" de Sandrine Bonnaire
    "J'irai dormir à Hollywood" réalisé par Antoine de Maximy

    "Les plages d'Agnès" réalisé par Agnès Varda

    (Après plus de 200000 entrées en salles, Agnès Varda reçoit le César du meilleur documentaire. "De toutes les récompenses, prix, médailles,  de très loin le César français est le plus beau et est même le seul qui est très beau...On se rend compte avec quelle pièce d'art on part chez soi...".Elle a de nouveau, après l'avoir déjà fait aux Etoiles d'or où elle a également été récompensée pour "Les plages d'Agnès" remercier le public et la critique qui l'a "chouchoutée" pour ce film.)


    "Tabarly" réalisé par Pierre Marcel
    "La vie moderne" réalisé par Raymond Depardon

    Hommage aux disparus de l'année, et plus longuement à Christian Fechner qui a produit de nombreux films et beaucoup de chefs d'oeuvre dont "La fille sur le pont" et "Camille Claudel"...

    MEILLEURS DÉCORS

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     (César remis par tous les jeunes acteurs d'"Entre les murs" de Laurent Cantet face au président du jury du Festival de Cannes 2008 Sean Penn, qui leur avait attribué la palme d'or )

    Thierry François pour "Séraphine" (Cinquième César de la soirée pour "Séraphine"!)

    Emile Ghigo pour "Mesrine"

    Yvan Niclass pour "Home"

    Jean Rabasse pour "Faubourg 36"

    Olivier Raoux pour "Les enfants de Timpelbach" 

    MEILLEUR COURT-MÉTRAGE (Remis par Julie Ferrier)

    "Les miettes" réalisé par Pierre Pinaud

    (Quatrième court de Pierre Pinaud dont c'est en revanche la première nomination aux César .)

    "Les paradis perdus" réalisé par Hélier Cisterne

    "Skhizein" réalisé par Jérémy Clapin

    "Taxi Wala" réalisé par Lola Frederich

    "Une leçon particulière" réalisé par Raphaël Chevènement 

    MEILLEUR ESPOIR FEMININ (Remis par Gaspard Ulliel)

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    Marilou Berry (Vilaine)

    Louise Bourgoin (La fille de Monaco)

    Anaïs De moustier (Les grandes personnes)

    Deborah François (Le premier jour du reste de ta vie)

    (Déjà nommé pour "L'enfant", le film des frères Dardenne qui l'a révèlée, et "La tourneuse de pages", Déborah François permet au "Premier jour du reste de ta vie" de cumuler 3 César.)

    Léa Seydoux (La belle personne) 

    MEILLEUR REALISATEUR (Remis par Carole Bouquet)

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    Rémi Bezançon (Le premier jour du reste de ta vie)

    Laurent Cantet (Entre les murs)

    Arnaud Desplechin (Un conte de Noël)

    Martin Provost (Séraphine)

    Jean-François Richet (Mesrine : l'instinct de mort; Mesrine : l'ennemi public numéro 1) 

    (Premier César de meilleur réalisateur pour Jean-François Richet qui remercie la famille de Jacques Mesrine et ses proches, Thomas Langmann, M6, Canal plus, les acteurs et techniciens, et Vincent Cassel sans lequel il "n'aurait pas fait le film" et espérant que c'est "le début d'une grande collaboration" avec ce dernier.)

     MEILLEUR ACTEUR (Remis par Diane Krüger)

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    Vincent Cassel (Mesrine : l'instinct de mort; Mesrine : l'ennemi public numéro 1)

    (Troisième récompense pour "Mesrine". Sans grande surprise c'est donc Vincent Cassel qui reçoit le César du meilleur acteur qui remercie , comme lors des Etoiles d'or où il avait été récompensé, Claude Berri sans lequel il n''y aurait pas eu Thomas Langmann producteur du film, lequel Cassel Vincent en a profité pour demander à ce que soient passées quelques images de son père à qui il a dédié son César. Dommage pour François -Xavier Demaison exceptionnel dans le moyen "Coluche" et pour Albert Dupontel qui aurait mérité d'être récompensé pour le très beau film de Jean Becker, oublié de ces César.)

    François-Xavier Demaison (Coluche, l'histoire d'un mec)

    Guillaume Depardieu (Versailles)

    Albert Dupontel (Deux jours à tuer)

    Jacques Gamblin (Le premier jour du reste de ta vie) 

    MEILLEURE ACTRICE (Remis par Lambert Wilson)

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    Catherine Frot (Le crime est notre affaire)

    Yolande Moreau (Séraphine)

    (Sans grande surprise non plus, Yolande Moreau reçoit pour la deuxième fois cette récompense qu'elle avait déjà reçue pour "Quand la mer monte", une récompense qu'elle a reçue avec l'humour décalé et savoureux qui la caractérise.)

    Kristin Scott Thomas (Il y a longtemps que je t'aime)

    Tilda Swinton (Julia)

    Sylvie Testud (Sagan) 

    MEILLEUR FILM (Remis par Charlotte Gainsbourg et Sean Penn)

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    Rappelons que cette année le nombre de films nommés pour cette catégorie est passé de 5 à 7.

    Sean Penn: "Mes films ont beaucoup été aidé en France pour cela et je remercie la France pour cela. "

    "Entre les murs" (Laurent Cantet)

    "Il y a longtemps que je t'aime" (Philippe Claudel)

    "Mesrine" (Jean-François Richet)

    "Paris" (Cédric Klapisch)

    "Le premier jour du reste de ta vie" (Rémi Bezançon)

    "Séraphine" (Martin Provost)

    (Ce troisième long métrage de Martin Provost vu par plus de 500000 spectateurs est donc le grand vainqueur de ces César 2009 avec 7 César. Très ému, Martin Provost a remercié ses producteurs, l'équipe du film pour avoir "travaillé dans des conditions pas faciles, Séraphine n'étant pas un gros budget, [...], tous les comédiens du film [...] Séraphine qui a disparu pendant la crise de 29 et visiblement "la crise actuelle lui a porté chance". Martin Provost)

    "Un conte de Noël" (Arnaud Desplechin) 

    Une cérémonie un peu triste un convenue sur laquelle je reviendrai ces prochains jours... En attendant, n'hésitez pas à laisser vos commentaires!

  • Un César d'honneur pour Dustin Hoffman

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    Dustin Hoffman recevra un César d'honneur qui lui sera remis par sa partenaire dans "Last chance for love" (sortie en salles en France, le 6 mars), Emma Thompson, lors de la 34ème cérémonie des César, le 27 février 2009.

    Nous savons par ailleurs désormais que la cérémonie sera cette année présentée par Antoine de Caunes.

  • « Coluche l’histoire d’un mec » d’Antoine de Caunes : parlez-lui de la pluie…

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    Septembre 1980. Dans quelques mois les Français éliront un nouveau Président de la République. Pendant ce temps, Coluche triomphe tous les soirs au Théâtre du Gymnase. "Comique préféré des Français", il est au sommet de sa gloire... Toujours prêt à provoquer un peu plus, il décide, pour rire, poussé par son entourage aussi, de poser sa candidature à la Présidence de la République. Les sondages s'affolent, sa cote monte en flèche jusqu’à atteindre le score incroyable de 16%. Et si finalement un clown se faisait élire Président ? Lui-même commence à y croire...peut-être un peu trop…

    Clamons-le, proclamons-le d’emblée et acclamons-le : François-Xavier Demaison est absolument sidérant. Il dévore l’écran, (ré)incarne Coluche, lui donne une nouvelle dimension, gigantesque, le fait revivre à sa manière, nous fait retrouver sa gestuelle si particulière, sa voix pourtant inimitable, sa démarche si singulière. Il s’est glissé dans le costume Coluche tout en y apportant sa personnalité. La performance (encore que le terme soit mal choisi, car jamais justement contrairement à l’actrice principale d’un biopic, césarisée-oscarisée, jamais on a l’impression d’assister à une performance) est remarquable. Et si le film devait avoir une raison d’exister ce serait celle-là et uniquement celle-là : donner à Demaison un rôle à la (dé)mesure de son talent. Et puis j’aime bien ceux qui, comme Demaison, vont au bout de leurs rêves, s’échappent d’une vie tracée pour prendre des risques et surtout celui, grisant, de vivre de leur passion, quelle que soit l’issue (François-Xavier Demaison a abandonné son métier d’avocat fiscaliste à Manhattan suite au 11 septembre 2001), et surtout pas par souci de plaire ou de reconnaissance mais simplement pour être fidèle à ce qu’ils sont profondément. « Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion ». Oui, résolument.

    Voilà pour l’essentiel. Pour le reste…pour le reste, il me déplait de ne pas aimer un film quand ses créateurs semblent aussi passionnés mais c’est ainsi. Je me suis profondément ennuyée, suis toujours restée à distance et ai eu aussi l’impression qu’Antoine de Caunes restait lui aussi toujours à distance de son sujet, par peur de l’égratigner peut-être, par peur d’écorner l’image qu’il admirait à l’évidence. La caméra à l’épaule ne suffit pas à nous bousculer ni vraiment à refléter l’agitation qui semblait régner autour de Coluche (sa maison était constamment envahie par ses amis motards, journalistes, acteurs…).

     Est-ce parce que je serais imperméable à l’humour de Coluche (mais pas hermétique au personnage qu’Antoine de Caunes rend indéniablement attachant), je n’ai pas ri un seul instant. Même si à l’évidence le but n’était pas d’écrire une comédie mais « l’histoire d’un mec » engagé dans un combat trop grand pour lui qui n’appartenait à d’autre parti qu’à « celui d’en rire » et allait se retrouver dans une histoire sérieuse, qu’il allait d’ailleurs finir par prendre au sérieux, un combat qui allait finalement le dépasser.

    De ce film émane une profonde mélancolie, sans doute celle de l’artiste très entouré face à sa solitude, ses responsabilités, ses doutes, ses contradictions qui passe de l’insouciance à la gravité. Peut-être est-ce d’ailleurs un aspect qu’il aurait été intéressant de creuser, notamment en montrant le rôle vampirique de l’entourage qui reste malheureusement ici une masse grégaire et informe (la plupart des personnages n’ayant pas de noms). Si François-Xavier Demaison dévore l’écran, son personnage dévore aussi malheureusement les autres personnages qui n’ont pas l’espace pour exister.  Antoine de Caunes s’en défend en disant que le personnage central est Coluche et que faire exister chaque personnage aurait été une perte de temps. C’est la première raison pour laquelle j’ai pensé à « Parlez-moi de la pluie »  dans lequel chaque personnage existe réellement même s’il n’apparaît que peu à l’écran sans être tout à fait un film choral. La deuxième raison pour laquelle j’y ai pensé c’est évidemment eu égard à l’image de la politique et du politique qui en ressort, à l’opposé de  l’image véhiculée par Coluche du « un pour tous, tous pourris » comme le disait l’humoriste, une image un peu facile, sans doute dans l’air du temps. Que Coluche ait été victime de pressions et même d’intimidations n’est pas un scoop, il est néanmoins amusant de le voir courtisé par tous les partis et hommes politiques ( de Lalonde à Attali), et même parfois de le voir en rencontrer certains dont les convictions sont opposées aux siennes, de le voir parler de sujets sérieux avec dérision, d’être pris très au sérieux par ses interlocuteurs, de finalement être rattrapé par l’attente et l’espoir qu’il a soulevés, et surtout de voir l’obstacle qu’il constitue alors pour ceux à qui il prend des voix, et l’importance que prend alors ce qui, au départ, était une plaisanterie.

    Peut-être l’aspect impersonnel du film est-il aussi lié au fait qu’il s’agisse à l’origine d’un projet de producteurs (Edouard de Vesinne et Thomas Anargyros), un scénario préalablement commandé au journaliste Diastème qui devait être un biopic du comique et qu’Antoine de Caunes a eu l’intelligence de transformer et concentrer sur cette période intéressante, où « l’histoire de ce mec » rencontre l’Histoire, une Histoire qui ne supporte pas que les comiques s’en mêlent.

    A défaut d’être un grand cinéaste avec un univers propre (mais peut-être cela viendra-t-il) Antoine de Caunes démontre son talent de réalisateur appliqué (notamment dans la reconstitution d’une époque, ici plutôt réussie, bande originale à l’appui, la musique ayant été ici confiée à Ramon Pipin un des musiciens de Coluche), capable de s’adapter à tous les genres (fantastique avec « Les morsures de l’aube », suspense historique avec « Monsieur.N »-le plus réussi et sous-estimé à mon avis-, la comédie avec « Désaccord parfait ») et un bon directeur d’acteurs :  Léa Drucker dans le rôle de Véronique Colucci apparaît peu mais impose sa belle présence, Denis Podalydès et Olivier Gourmet sont toujours aussi justes… et puis François-Xavier Demaison, phénoménal, je ne me lasse pas de le répéter…

    Rappelons que l’équipe du film a probablement eu des sueurs froides, Paul Lederman, l'ancien producteur et imprésario de Coluche ayant engagé une procédure judiciaire à l'encontre de la société Cipango, productrice du film invoquant l'utilisation en sous-titre du film de la formule "l'histoire d'un mec", formule qu'il dit lui appartenir en tant qu'éditeur du sketch Histoire d'un mec sur le pont de l'Alma. L'imprésario a non seulement réclamé que cette mention soit retirée du titre mais aussi que Cipango lui verse la somme de 150 000 euros à titre de dommages et intérêts pour contrefaçon. C’est Olivier Gourmet qui tient son rôle dans le film mais son nom avait volontairement été remplacé car Paul Lederman n'avait pas donné son accord pour que son patronyme soit utilisé dans le film.


    Le mardi 14 octobre 2008, la veille de la sortie en salles, le Palais de Justice de Paris a débouté Paul Lederman. Tout est bien qui finit bien…

    Sandra.M

     

     

  • Compte-rendu et palmarès du 17ème Festival du Film Britannique de Dinard

     

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    Le Festival du Film Britannique de Dinard, dix-septième du nom, s’est achevé il y a presque deux semaines et je n’avais pas encore eu le temps d’écrire ce compte-rendu. Parce que la réalité, parfois, dépasse la fiction. Parce que la vie,  parfois, se confond, étrangement, avec le cinéma. Ce résumé sera donc plus concis que d’habitude, suivant le fil, peut-être vague, peut-être même infidèle,  de mes souvenirs, deux semaines après. Restent néanmoins les émotions fortes. Des impressions tenaces.  Le souvenir de quatre journées cinématographiquement intenses et passionnantes sur la Côté d’Emeraude. Un festival toujours exemplaire pour sa convivialité et l’enthousiasme de son équipe organisatrice. C’est donc toujours un plaisir de se retrouver dans ce festival dont j’avais fait partie du jury, il y a sept ans déjà, dont je devais faire partie du jury à nouveau (voir mes deux précédentes notes) et dont j’ai néanmoins profité de la riche programmation avec non moins de plaisir.

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     Après la traditionnelle présentation du président du jury (François Berléand) puis de la medium_ber11bis.jpgprésidente du Festival 2007 (Marianne Denicourt) puis de la Présidente du Festival (Sylvie Mallet)-eh oui, ce festival dure quatre jours et ne compte pas moins de trois présidents !-, après une présentation du jury par son président, François Berléand donc, un peu embrouillé (Charles Dance devenant Richard…) mais non moins enthousiaste, elle aussi, après que Leslie Phillips et Brian Cox à qui le festival rendait hommage aient enchanté l’assistance avec leur  bonne humeur contagieuse  et leurs facéties, c’est royalement que s’est ouvert cette 17ème édition du Festival avec le film évènement du dernier festival de Venise (récompensé du prix d’interprétation féminine, la Coupe Volpi pour Helen Mirren qui interprète le rôle d’Elisabeth II et du prix du meilleur scénario, l’Osella, pour le scénario de Peter Morgan ) : The Queen de Stephen Frears. Oubliés les sifflets (d’ailleurs injustifiés, en tout cas excessifs) de l’an passé (voir le compte-rendu du Festival 2005, ici) : place à la bonne humeur !

    medium_queenbis.jpgDans The Queen, Stephan Frears nous dresse le portrait d’Elisabeth II alors que l’image du  pouvoir monarchique est ébranlé, après le séisme médiatique et émotionnel (surtout irrationnel) provoqué par la mort de Diana, le 31 août 1997. Tony Blair qui vient d’être élu perçoit la vague d’émotion et de chagrin qui submerge le pays tandis que la Reine, enferrée dans ses traditions et son orgueil reste à Balmoral, sa résidence d’été, silencieuse, distante, indifférente, refusant obstinément de mettre le drapeau en berne pour celle qui « n’appartient plus à la famille royale ». Aveugle, aveuglée par sa fierté. Tony Blair va œuvrer pour la rapprocher de ses sujets éplorés et plongés dans l’incompréhension face à son attitude aussi imperturbable que les gardes de Buckingham Palace. Helen  Mirren interprète brillamment la reine avec un mélange de froideur, de dignité, de sarcasmes jubilatoires pour le spectateur. Mais c’est aussi le portrait d’une femme qu’a voulu dresser Stephen Frears, une femme qui certes est reine d’Angleterre, une femme enfermée dans son royal rôle pleurant à la mort d’un cerf, symbole d’une liberté qu’elle ne semble plus avoir,  et qui reste de marbre à la mort de cette belle-fille qu’elle n’a semble-t-il medium_bawbis.jpgjamais aimée. Le principal intérêt réside dans la drôlerie du contraste entre le quotidien de Tony Blair au 10 Downing street et celui de la reine à Balmoral, entre l’assurance de la reine et la maladresse de son premier ministre, contraste et drôlerie atteignant leurs paroxysmes lors de leurs épiques conversations téléphoniques. Leurs existences sont constamment mises en parallèle. L’un et l’autre regardent les informations à la télévision, informations par lesquelles ils apprennent l’accroissement irraisonné de l’émoi populaire  provoqué par la mort de Diana. La famille royale va à la chasse. Tony Blair mange ses plateaux repas. Et le prince Phillip résume la situation : « Même morte, medium_ber2bis.jpgDiana nous aura emmerdés ». Stephen Frears a eu l’intelligence de ne pas tomber dans la caricature et le rapport de force va s’inverser. Malgré les railleries de sa femme Cherie, Tony Blair éprouve une admiration presque filiale pour cette reine fière et imperturbable.  Elisabeth II va prendre conscience de sa maladresse, elle va revenir à Londres pour parler aux britanniques, le plus maladroit des deux n’étant finalement pas celui qu’on croyait. Le montage mêle astucieusement une dizaine de minutes d’images d’archives et images de fiction crédibilisant cette histoire dont nous n’avons finalement pas envie de savoir si elle est conforme à la réalité mais que nous suivons du début à la fin avec beaucoup d’intérêt tant les personnages en sont vraisemblables et d’une humaine ambivalence. Un film que la caricature, l’excès auraient desservi mais que sa mesure rend d’autant plus caustique qu’elle est  plausible notamment grâce à un scénario ciselé et grâce au judicieux choix de ses deux interprètes principaux. Peut-être pouvons-nous juste regretter que Stephen Frears ait été trop révérencieux envers la monarchie, la reine, sarcastique mais humaine, ressortant finalement grandie de ce portrait.

    medium_ber19.JPGSi Dinard présentait cette année quinze films en avant-première, l’autre grand intérêt du festival, comme chaque année, fut sa compétition de six longs métrages, une compétition qui plaçait l’adolescence au centre de ses histoires, une adolescence douloureuse avec d’abord Almost adult de Yousaf Ali Khan, un film bancal, titubant  comme ses héroïnes qui viennent de fuir l’Afrique pour la Grande-Bretagne, égarées dans ce monde cruel semé d’obstacles. Un film chaotique donc mais rempli de bonnes intentions.

    Le deuxième film sur l’adolescence était Kidulthood (écrit et filmé par des adolescents !), second long métrage de Menhaj Huda qui montre la culture de la rue dans un quartier ouest de Londres et qui met en scène des adolescents de  quinze ans, qui n’ont déjà plus d’espoir, des enfants avec les désespérances d’adultes, le tout sur fond de musique hip-hop. Le jour où l’une d’entre eux, Katie, se suicide, ces adolescents se retrouvent face à leurs responsabilités et leur culpabilité. Les uns vont la fuir, les autres l’affronter mais tous vont être désorientés, un peu plus encore. Là encore un film sombre, ancré dans le présent, un présent sans espoir. Un film d’une maturité étonnante au regard de la jeunesse de ses auteurs qui méritaient amplement le prix du meilleur scénario.

    medium_ber21bis.jpg Mon coup de cœur de cette compétition qui a d’ailleurs obtenu le prix du public n’était pas réellement non plus un film lumineux ne serait-ce que par son sujet : celui de Pierrepoint d'Adrian Shergold, une histoire vraie, celle d’un livreur d’épicerie, mari aimant et fidèle, qui mène en secret la vie de bourreau. Sa réputation dans son métier lui vaut d’être choisi pour exécuter les criminels les plus sombrement célèbres de Grande-Bretagne, ainsi que les criminels de guerre nazis condamnés au procès de Nuremberg. La couverture médiatique de tous ces évènements le rend alors tristement célèbre. Là, nous voilà plongés en pleine noirceur humaine, dans une atmosphère grisâtre dans laquelle déambule Timothy Spall qui prouve une nouvelle fois son immense talent déjà éclatant dans All or nothing de Mike Leigh, Mike Leigh d’ailleurs le mentor du réalisateur Adrian Shergold , dont on retrouve ici le réalisme sombre. Timothy Spall interprète avec beaucoup de retenue, de justesse, cet homme effroyablement fascinant qui a pratiqué plus de 500 « assassinats »légaux avant de réaliser, enfin, qu’il ne s’agissait pas de « justice » mais de « vengeance ». Un film qui vous glace le sang, qui est aussi, surtout, un formidable et singulier plaidoyer contre la peine de mort. Adrian Shergold n’a certes pas choisi la facilité. Plutôt que de réaliser un film larmoyant sur les injustices de la peine de mort, il nous montre les pendaisons des auteurs de ce qui est évidemment un des actes les plus abjectes de l’Histoire de l’humanité : celle des criminels nazis. Même là, l’horreur de la peine de mort nous apparaît en pleine face. Filmés comme un ballet chorégraphié, ces assassinats sont assimilés à une danse, bien macabre, à un rituel que Pierrepoint accomplit machinalement, consciencieusement. Dérangeant. En medium_ber23bis.jpgrevenant de Nuremberg, Pierrepoint est applaudi comme un héros. Lui, un héros, cet homme qui prépare chaque mise à mort avec minutie, cherchant à battre le record, celui de l’exécution la plus rapide. Lui, un héros, cet homme qui chante dans les bars et qui semble apprécié de tous. La barbarie peut parfois prendre le visage de l’héroïsme. Des actes antidémocratiques peuvent parfois endosser le masque de la démocratie. La femme de Pierrepoint refuse de savoir « pourvu qu’on n’en parle pas », tout en réprimant Pierrepoint lorsqu’il n’a pas été suffisamment payé pour une exécution. Elle symbolise le cynisme d’une société qui refuse de s’offusquer tant qu’elle ne voit pas, ou qui refuse de voir ce qu’elle sait pourtant, pourvu que cela lui rapporte. De l’argent. Une fausse bonne conscience. Peu importe. Mais que cela lui rapporte. Il faudra plus de 500 exécutions pour que Pierrepoint réalise son erreur, son horreur.  « Ce sont des êtres humains qui vont mourir, peu importe ce qu’ils ont fait » dit-il, se persuadant que si c’est lui qui les pend, ils souffriront moins que si un autre prend sa place... Pour conserver son sentiment d’humanité, il se cache derrière la légalité de ses actes. Jusqu’à ce qu’il doive pendre un ami…De ce film sobre et sombre qui frôle parfois l’abstraction, dont l’obscure photographie le fait ressembler à un tableau de Goya, vous ne pourrez ressortir ni indemne ni indifférent à cet acte barbare qu’une démocratie aujourd’hui encore utilise comme arme de justice, vengeance. Une plongée dans les tréfonds obscurs de l’âme humaine et dans les gouffres inavouables d’une certaine démocratie. Un film brillant et nécessaire magistralement porté par son acteur principal. Après une Vérité qui dérange puis Indigènes, plus que jamais le cinéma se préoccupe des faits de société et est déterminé à faire avancer l’Histoire… Rappelons simplement qu’aujourd’hui  encore soixante-dix-huit pays conservent dans leur droit pénal la peine de mort dont au moins quatre démocraties qui ont exécuté 65 personnes en 2004 : Taiwan (3), le Japon (2), l'Inde (1) et les États-Unis (59).

    La seule lueur d’espoir de cette compétition est venue de Small Engine Repair de Niall Heery dans lequel Doug rêve d’être chanteur de country. Il mène une vie de loser dans une petite ville où personne ne prend sa voix et son talent de musicien au sérieux. Sa femme l’a quitté et seul son meilleur ami croit en lui. Il reste pourtant à Doug une dernière chance d’y arriver… D’une facture certes classique ce film a un charme, à l’image de la musique country, d’une mélancolie désuète et envoûtante.  Doug est un personnage qui « se sent bien et mal » et qui «  a envie de s’envoler ».Les personnages sont tous attachants, et portent tous en eux un rêve brisé pour finalement se reconstruire, s’envoler… et nous avec eux, nous donnant des ailes et l’envie d’accomplir nos rêves. C’est ça aussi, encore, le cinéma.

    Enfin, Cashback de Sean Ellis aurait pu être un film intéressant. Des acteurs photogéniques. Un sujet original, celui d’un personnage qui arrête le temps pour capturer la fugacité de la beauté. Et malheureusement un film racoleur dont le cheminement semble n’être qu’un prétexte à son dénouement cinégénique sous la neige.

    Le vrai, franc, salutaire éclat de rire de ce festival est provenu de Désaccord parfait, le troisième long métrage d’Antoine medium_desaccordbis.jpgde Caunes présenté en avant-première, un film très différent des deux autres du réalisateur et avec lequel il présente néanmoins le point commun de mettre particulièrement en valeur ses acteurs.  Louis Ruinard, (Jean Rochefort) est un cinéaste français venu tourner son 34ème film en Angleterre, accompagné de son fidèle impresario interprété, comme toujours brillamment, par Isabelle Nanty . Charlotte Rampling est Alice d’Abanville, une ancienne actrice aujourd’hui mariée à un Lord Anglais et se consacrant uniquement au théâtre. Trente ans auparavant Alice et Louis formaient un couple magnifique jusqu’à ce qu’Alice disparaisse de la vie de Louis, sans explication. Alice doit remettre un prix à Louis, lors de la cérémonie des Batar, l’équivalent de nos César et cette remise de prix, avec l’ironie vengeresse d’Alice devient "Règlement de compte à OK Corral"… Après cette compétition certes de bon niveau mais plutôt sombre, les spectateurs n’ont pas boudé leur plaisir devant cette comédie sentimentale déjantée, aux dialogues -parfois- incisifs (Ah, la scène du dîner !), entre ironie française et causticité anglaise, le choc des deux étant explosif, comédie dans laquelle ses deux acteurs principaux semblent tellement s’amuser, (Charlotte Rampling exemplaire  dans ce contre-emploi et Jean Rochefort plus fantasque que jamais) que cet amusement en est devenu communicatif. Si le scénario est assez irrégulier et léger, le rythme des dialogues et l’entrain des interprètes nous le font bien vite oublier. Cette comédie sentimentale présente l’originalité d’avoir pour interprètes principaux deux acteurs très talentueux mais qui ne sont néanmoins plus des jeunes premiers et qui se moquent d’eux-mêmes avec une jubilation évidente. En filigrane, une réflexion sur le temps qui passe. L’amour n’a pas d’âge : Louis et Alice en sont l’illustration magnifique. Un concentré d’humour et d’optimisme à consommer sans modération. Certainement, ce film aurait mérité  le Hitchcock d’or des applaudissements de ce festival…et Antoine de Caunes celui du réalisateur le plus satisfait, remontant sur scène , pour accueillir les applaudissements du public et y appelant une Charlotte Rampling beaucoup plus réservée que son personnage! Dommage que Jean Rochefort, grippé, n’ait finalement pas pu venir et assister à ce chaleureux accueil des festivaliers.

    medium_Din_1_bis.3.jpgEnfin…non, pardon pour cette omission : le vrai, franc éclat de rire a résulté de la réplique d’une spectatrice involontairement comique dans une file d’attente, laquelle spectatrice racontait, non sans fierté, comment elle avait demandé  un autographe à un autre festival à un « acteur » qu’elle ne connaissait pas, et après que ce dernier ait signé « Jean-François Copé » elle racontait s’être étonnée de ne pas connaître cet « acteur » qu’elle jugeait « charmant ». Et qui a dit que les politiques n’étaient pas de bons acteurs ? Et qui a dit que les Français ne s’intéressaient pas à la politique ? Et qui dit que je ne devrais pas écouter dans les files d’attente ?

    Dinard ce sont aussi des hommages, des courts métrages et notamment Vagabond shoes de Jackie Oudney, qui a reçu le prix Kodak du meilleur court métrage : un vagabond qui, la veille de Noël, découvre un costume tout neuf, oublié par un cadre pressé dont il va se servir pour entrer dans une soirée huppée. Il va passer de l’ombre à la lumière mais dans un monde où l’habit doit obligatoirement faire le moine ses rêves s’envolent bien vite et vont faire place à sa dure réalité.

    Dinard ce sont aussi des avant-premières un peu différentes avec notamment le deuxième épisode de la première saga de l’hiver 2007 de France 2 inspiré du roman d’Agatha Christie Le Noël d’Hercule Poirot, dont la programmation à Dinard a avant tout été choisie car ce téléfilm a été tourné en Bretagne. Le téléfilm s’intitule Petits meurtres en famille . medium_ber27.JPGL'action de Petits meurtres en famille se déroule en 1939, à la veille de la déclaration de la seconde guerre mondiale : à l'occasion de son 70ème anniversaire, Simon Le Tescou (Robert Hossein) a réuni sa famille. Mais le soir même, il est sauvagement assassiné dans sa chambre. L'inspecteur Larosière (Antoine Duléry), assisté d'Emile Lampion (Marius Colucci), son fidèle second, découvre vite que les placards de cette famille sont remplis de cadavres... Outre Robert Hossein et Antoine Duléry, le casting de cette saga se compose également d'Elsa Zylberstein, Bruno Todeschini, Gregori Derangère. L’extrait de cette saga projeté à Dinard laisse entrevoir ce qu’il sera : à l’image d’un livre d’Agatha Christie, le spectateur est impatient de connaître la suite. Un téléfilm ludique, avec une distribution réussie et attrayante, sans oublier des dialogues plutôt bien écrits. Ce téléfilm apparemment plutôt efficace est aussi à l’image de ce que sont désormais un nombre croissant de téléfilms projetés sur le service public dont les scénarii sont de plus en plus travaillés.

    medium_ber14bis.jpgDinard, cette année, c’était donc un festival ancré dans la réalité sociale, le sombre portrait d’une société qui se décompose, se cherche une lueur d’espoir, une société que son présent tourmenté préoccupe et dont, plus que jamais, le cinéma veut se faire le porte-parole, et pourquoi pas l’acteur, comme il vient de l’être pour la revalorisation des pensions des tirailleurs grâce à Indigènes.

    medium_ber15bis.jpgDinard, cette année, ce furent aussi les grandes marées, impressionnantes, sa mer étincelante et déchaînée, sublimement fascinante et terrifiante, son ambiance hitchcockienne, son charme obscur, presque inquiétant,  l’impression d’être ailleurs, si loin, si proche, à la porte de rêves démesurés auxquels désormais le cinéma oublie un peu trop souvent de nous faire croire …

    Le palmarès de la 17ème édition  fut suivi de la projection de Red road d'Andrea Arnold(voir ma critique du film dans mon compte-rendu du  Festival de Cannes 2006).

     La remise de prix, véritable "désaccord parfait", semblait inspirée par  Louis Ruinard, le fantasque personnage du film d'Antoine de Caunes, entre un président du jury qui se plaignait de la sonnerie d’un portable avant de réaliser qu’il s’agissait du sien et les lapsus de son passionné directeur artistique. So british … Le festival s’est clos comme il avait commencé. Dans la bonne humeur. A l’année prochaine… si tout va bien !

    PALMARES

    medium_ber13bis.jpgLe Trophée Hitchcock d’Or :  le Grand Prix est attribué par le Jury à  London to Brighton de Paul Andrew Williams

    Le Trophée Hitchcock Kodak Limited récompensant le Meilleur Directeur de la Photo, a été attribué à :  Pierrepoint de Adrian Shergold

    Le Trophée Grand Marnier Lapostolle pour le Prix du Meilleur Scénario, a été attribué à  Kidulthood» de Menhaj Huda

    Le Prix Première du Public, décerné par les spectateurs, a été attribué à  Pierrepoint de Adrian Shergold

    medium_berderbis.jpgLe Prix Coup de Cœur, décerné par l’association la Règle du Jeu a été attribué à Red Road de Andrea Arnold

    Le Prix Entente Cordiale du British Council a été attribué au court-métrage Treinta Anos  de Nicolas Lasnibat

    La 18ème édition du Festival du Film Britannique de Dinard aura lieu du 4 au 7 octobre 2007. En attendant, vous pourrez bien entendu retrouver d’autres festivals sur « Mon Festival du Cinéma » !

    Sandra.M