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marilyn monroe

  • Livre - « Marilyn la légende » par Henry-Jean Servat

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    Cinquante ans après sa mort, Marilyn continue à fasciner, plus que jamais même,  et son visage étincelant à la beauté diaphane et fragile, continue à éblouir, immortel. Des aspects de sa personnalité ou de sa vie continuent à être découverts, prouvant qu’elle était une femme encore bien plus complexe que ce à quoi certains ont longtemps voulu la réduire, une image sur papier glacé, et surtout très intelligente et lucide. Velléitaire et déterminée, forte et si fragile, éblouissante et égarée, entourée et si seule, tellement observée et incomprise, orgueilleuse et doutant d’elle-même, enfantine et incarnation suprême de la féminité, manipulatrice et manipulée : Marilyn réunit tous les (fascinants) paradoxes des artistes et les porte à leur paroxysme. Femme « irréelle et aérienne », aussi, comme la définit Henry-Jean Servat.

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    Journaliste et écrivain, Henry-Jean Servat défend toujours avec un enthousiasme communicatif ses passions, ses justes révoltes même (contre la corrida notamment) mais aussi et surtout sa passion du cinéma et des actrices de légende. Après « Bardot, la légende », en 2009 et « Romy, la légende » en 2011, place à « Marilyn la légende ». Le livre est d’ailleurs préfacé par une autre légende, Brigitte Bardot qui y raconte son admiration pour Marilyn et sa rencontre avec celle dont elle loue la  « fragilité gracieuse ».

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    A l’image de Romy et Brigitte, Marilyn est la star mythique que seul son prénom suffit à désigner à l’image du titre du film qui lui a cette année été consacré « My week with Marilyn » de Simon Curtis. Quel plus beau et à la fois plus impossible personnage de cinéma que Marilyn qui était elle-même, déjà, un personnage dans la vie puisqu’elle interprétait constamment un rôle, se mettant en scène, maquillant son vrai visage (dans tous les sens du terme) ? Le film commence et s’achève sur une image de Marilyn sur l’écran…et ne s’en détachera d’ailleurs guère. Si c’est bien à celle qui se dissimulait derrière ce masque que le film s’attache, il ne parvient pourtant jamais à s’éloigner des clichés se contentant au contraire de les aligner (dans les deux sens du terme, des clichés sur sa personnalité à ceux, visuels, qui l'ont immortalisée).

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    Contrairement au film précité qui ne se concentre que sur une semaine durant le tournage du « Prince et la danseuse » de Laurence Olivier, Henry-Jean Servat,  avec ce livre à la (dé)mesure du mythe, réalise une sorte de kaléidoscope de sa vie aussi tumultueuse, tragique que passionnante, en une centaine de questions et plus de 300 images dont certaines particulièrement rares, un livre qui ravira donc autant ceux qui sont des inconditionnels que ceux qui souhaitent la (re)découvrir.

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    Marilyn ce sont des clichés (dans les deux sens du terme) qui l’ont parfois enfermée ou révélée comme celui de la plus célèbre scène de toute sa carrière, lorsque sa robe blanche se soulève dans le très beau « Sept ans de réflexion » de Billy Wilder, un de ses plus beaux films avec son dernier film achevé « Les Désaxés » (film d’une modernité étonnante dans lequel son rôle a été écrit pour elle par Arthur Miller, et si j'aime tant ce film c'est sans doute parce que sa belle, touchante et troublante fragilité y affleure tant) mais aussi avec « Certains l’aiment chaud », et un film dans lequel elle n’a qu’un petit rôle mais qui définit si bien la cruauté insatiable de cet univers qui la révèlera et la broiera :  « Eve » de Mankiewicz.

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    Le livre évoque aussi bien sa vie privée que sa vie publique, est jalonné de photos de ses films, mais aussi des photos où elle prend la pose, certaines connues (comme celle à  l’Ambassador hotel à New York en 1955) ou beaucoup plus rares, mais aussi de passionnants témoignages comme celui  de son amie Jane Russel, de sa demi-sœur, de Tony Curtis, de Jack Lemmon, de Gina Lollobrigida,  de Carole Amiel, la dernière compagne d’Yves Montand qui raconte la rencontre de Marilyn  et Yves Montand etc.

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     Le livre contient aussi de nombreuses citations de Marilyn qui éclaire sa personnalité complexe, sa fragilité poignante, sa lucidité mélancolique : « J’ai toujours pensé que je n’étais personne. Et la seule façon pour moi de devenir quelqu’un…et bien c’est d’être quelqu’un d’autre. », « Les hommes ne me regardent pas, ils jettent leurs yeux sur moi. »

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     Ce livre est avant tout un sublime hommage à une femme mythique, à une actrice admirable terriblement belle, désespérément malheureuse, indéniablement talentueuse qui est et restera grâce et à cause de cela : une légende. Une très belle idée de dernière minute pour un beau cadeau de noël !

     

    Marilyn la légende

    Henry-Jean Servat

    Hors Collection

    www.horscollection.com

    35 euros 

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  • Ciné-club Claude-Jean Philippe : « Quand la ville dort » (The Asphalt jungle) de John Huston

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    Tous les dimanches à 11H, le Cinéma l’Arlequin (76 rue de Rennes-75006 Paris) propose une séance de ciné-club  présentée  depuis…1991  par Claude-Jean Philippe qui anime également les débats après la projection. Saint-Germain des-Prés reste l’antre des cinémas d’art et essai parisiens au premier rang desquels l’Arlequin. Des séances que je vous recommande…

    Prochaines projections : Avant-première de « Retour en Normandie » de Nicolas Philibert le 30 septembre, « La déesse » de Satyajit Ray le dimanche 7 octobre, « La fièvre dans le sang » de Elia Kazan le dimanche 14 octobre et « Le plein de super » de Alain Cavalier le 21 octobre.

    Ce matin le film projeté était : «  Quand la ville dort » (The Asphalt jungle) de John Huston

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    Film de 1950- Durée : 1H52

    D’après le roman de William R.Bennett

    Avec Sterling Hayden (Dix), Louis Calhern ( Emmerich), Jean Hagen (Doll) ; James Whitmore(Gus), Sam Jaffe (Riedenschneider), Mark Laurence (Cobby), Marilyn Monroe (Angela)

    Un malfaiteur distingué évadé de prison, Doc Riedenschneider,  prépare un nouveau cambriolage dans une bijouterie dont le butin s’élèverait à un demi-million de dollars. Il réunit la somme nécessaire à l'opération puis une équipe (Louis ; briseur de coffres, le chauffeur-barman bossu Gus, le taciturne Dix Handley  comme homme de main, et Emmerich le financier avocat de bonne société marié à une femme maladive et amoureux  de l’insouciante Angela) .

    Dès les premiers plans, John Huston instaure une atmosphère obscure et nocturne: des rues désertes et oppressantes, marquées par le temps, sombres, menaçantes, des immeubles délabrés, comme un écho aux physiques accidentés de ceux qui y déambulent et s’y égarent.  Une jungle fatale. La jungle de la ville, quand la ville, l’autre, dort. La fatalité du film noir.

    Huston comme souvent est fasciné par le milieu des gangsters et notamment par les romans de Bennett et la précision de sa peinture de l’humanité, par  la présence  des personnages qu’il décrit. Il dépeint en effet des personnages dont le destin tragique est inscrit, inéluctable, victimes de leurs passions et leurs obsessions qui les condamnent.  Huston s’intéresse avant tout aux fêlures des personnages qui les conduiront à leurs pertes, qui les rendent si humains et induisent l’identification du spectateur. Chaque esquisse est brillante, un simple geste ou une simple parole suffisent souvent à définir un personnage, à déceler leur part d’humanité et de fragilité ordinaires : le bookmaker que l’argent fait transpirer, le barman bossu et accessoirement chauffeur lors du cambriolage  défenseur ds chats, le spécialiste des coffres  qui évoque la fièvre de ses enfants comme un honnête père de famille tout en volant des bijoux. Ces gestes sont aussi emblématiques de ce qui conduira chacun à sa perte. Dans une scène célèbre Riedenschneider sera ainsi victime de son amour des femmes : hypnotisé par la danse lascive d’une jeune femme, il ne verra pas les policiers qui le guettent. La scène n’est pas dénuée d’ironie. L’ironie du désespoir ou plutôt ici, des désespérés. Le personnage de Dix interprété par Sterling Hayden est à la fois violent, orgueilleux, solitaire mais aussi touchant et son allure à la fois dégingandée et brutale campe magnifiquement ce personnage ambivalent et emblématique du film noir, condamné à mourir. Qu’elles soient prêtes à mourir par amour (Doll) ou à aimer aussi vite qu’à dénoncer par opportunisme (formidable personnage d’Angela, apparition lumineuse de Marilyn Monroe, innocemment cynique), les femmes, quant à elles,  sont ici moins aveugles et victimes qu’il n’y paraît, même si elles ne sont qu’un rouage dans la machine infernale de la fatalité.

    Si le film, un polar noir et dense,  sorte de radiographie implacable de l’échec , est avant tout un classique du septième art pour la richesse de ses personnages, la précision de leurs motivations, la mise en scène et le décor étouffant qui semble encercler les personnages comme leur destin fatal les asphyxie, sont aussi remarquables, et le son des sirènes qui s’apparentent à des « cris d’âmes en enfer » renforcent cette impression de tragédie inéluctable et suffocante. Pour que surgisse la lumière, il faudra attendre l’ultime seconde, la seule scène à se dérouler de jour et hors de la ville, au milieu de chevaux aussi carnassiers que libres… Ultime seconde hors de la jungle. Ultime et fatale seconde : tel est le destin des protagonistes d’un film noir dont « Quand la ville dort » est un modèle du genre à ne pas manquer et  que copièrent ou dont s’inspirèrent ensuite de nombreux cinéastes.

    -Filmographie de John Huston en tant que réalisateur :

    Les Gens de Dublin (1987)

    L'Honneur des Prizzi (1986)

     Au-dessous du volcan (1984)

     Annie (1982)

     A nous la victoire (1981)

     Phobia (1980)

     Le Malin (1979)

     Avec les compliments de Charlie (1979)

     L'Homme qui voulut être roi (1975)

    Fat city (1973)

     Le Piege (1973)

     Juge et Hors-la-loi (1972)

     Les Complices de la dernière chance (1972)

     La Lettre du Kremlin (1969)

     Promenade avec l'amour et la mort (1969)

     Davey des grands chemins (1969)

     Casino Royale (1967)

     Reflets dans un oeil d'or (1967)

     La Bible (1966)

     La Nuit de l'iguane (1964)

     Freud, passions secrètes (1962)

     Le Dernier de la liste (1962)

     Les Désaxés (1961)

    Ce film est projeté dans 1 salle(s)

     Le Vent de la plaine (1960)

     Les Racines du ciel (1958)

     Le Barbare et la geisha (1958)

     Dieu seul le sait (1957)

     Moby Dick (1956)

     Plus fort que le Diable (1954)

     Moulin Rouge (1953)

     The African Queen (1951)

     La Charge victorieuse (1951)

     Quand la ville dort (1950)

    Ce film est projeté dans 1 salle(s)

     Les Insurgés (1949)

    Key Largo (1948)

     Le Trésor de la Sierra Madre (1947)

     Let there be light (1946)

     La Bataille de San Pietro (1945)

     Griffes jaunes (1942)

     Le Faucon maltais (1941)

     

    Sandra.M