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  • Le palmarès des 18èmes prix Lumières 2013 en direct ce soir

     

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    Comme chaque année, j'aurai le plaisir d'assister ce soir aux prix Lumières dont vous pourrez retrouver ici le compte-rendu et le palmarès après la cérémonie et que j'essaierai de vous commenter en direct sur twitter (@moodforcinema et @moodforfilmfest ). Ces récompenses, l'équivalent français des Golden Globe Awards, sont décernées par la presse étrangère en poste à Paris.

    Cette année, la cérémonie aura lieu à la Gaîté Lyrique alors qu'elle se déroulait à la Mairie de Paris ces dernières années. C'est Victoria Abril qui présidera la cérémonie, en présence également de Claudia Cardinale.

    Pour la première fois, cette année, l'Académie des Lumières organisera ses "Rencontres Francophones". La Tunisie sera le premier pays invité, avec des projections de films et une master class animée par le réalisateur tunisien, Férid Boughedir.

    Ce sont les films de Jacques Audiard et Noémie Lvovsky, « De rouille et d’os » et « Camille redouble », qui dominent les nominations de ces 18èmes Prix Lumières avec 5 nominations chacun.

    Je me réjouis que des films comme « Louise Wimmer » (prix Louis Delluc du premier film 2012), « Une bouteille à la mer » (notamment pour son magnifique scénario et ses remarquables comédiens) et « Comme des frères« (pour Pierre Niney, déjà prénommé aux César comme meilleur espoir, parmi les trois nommés au prix Patrick Dewaere 2013 et remarquable aussi au théâtre dans « Un chapeau de paille d’Italie » ) parmi mes coups de coeur de cette année et parfois n’ayant pas eu le succès mérité, se retrouvent ainsi nommés et je leur souhaite, grâce à cela, une deuxième carrière, en espérant que cela préfigurera également des nominations pour les César.

    Retrouvez ci-dessous, mes critiques des films nommés en cliquant sur leurs titres et, plus bas, la liste complète des nominations:

    « Dans la maison » de François Ozon

    « Comme des frères » de Hugo Gélin

    « Amour » de Michael Haneke

    « De rouille et d’os » de Jacques Audiard

    « Louise Wimmer » de Cyril Mennegun

    « A perdre la raison » de Joachim Lafosse

    « Une bouteille à la mer » de Thierry Binisti

    « Les Adieux à la Reine » de Benoit Jacquot

    Les gagnants seront récompensés le 18 janvier prochain lors d’une cérémonie organisée à la Gaîté lyrique de Paris.

    Liste des nominations des 18èmes Prix Lumières

    Meilleur film

    « Les Adieux à la reine » de Benoît Jacquot

    »Amour » de Michael Haneke

    »Camille redouble » de Noémie Lvovsky

    « Holy Motors » de Leos Carax

    « De rouille et d’os »de Jacques Audiard

    Meilleur réalisateur

    Jacques Audiard pour »De rouille et d’os »

    Leos Carax pour « Holy Motors »

    Michael Haneke pour »Amour »

    Noemie Lvovskypour « Camille redouble »

    Cyril Mennegun pour »Louise Wimmer »

    Meilleur scénario

    Jacques Audiard, Thomas Bidegain pour »De rouille et d’os »

    Leos Carax pour »Holy Motors »

    Benoit Jacquot, Gilles Taurand pour »Les Adieux à la reine »

    Noemie Lvovsky, Maud Ameline, Pierre-Olivier Mattei, Florence Seyvos pour »Camille redouble »

    Valerie Zenatti, Thierry Binisti pour »Une bouteille à la mer »

    Meilleure actrice

    Marion Cotillard, « De rouille et d’os »

    Catherine Frot, « Les Saveurs du palais »

    Noemie Lvovsky, » Camille redouble »

    Corinne Masiero, »Louise Wimmer »

    Emmanuelle Riva, « Amour »

    Meilleur acteur

    Guillaume Canet, « Une vie meilleure »

    Denis Lavant, « Holy Motors »

    Jeremie Renier, « Cloclo »

    Mathias Schoenaerts, « De rouille et d’os »

    Jean Louis Trintignant, « Amour »

    Révélation féminine

    Agathe Bonitzer, « Une bouteille à la mer »

    Judith Chemla, Julia Faure, India Hair, « Camille redouble »

    Izia Higelin, « Mauvaise fille »

    Sofiia Manousha, « Le Noir (te) vous va si bien

    » Soko, « Augustine »

    Révélation masculine

    Clement Metayer, « Après mai »

    Stéphane Soo Mongo, « Rengaine »

    Pierre Niney, « Comme des frères »

    Mahmoud Shalaby, « Une bouteille à la mer »

    Ernst Umhauer, « Dans la maison »

    Meilleur film francophone

    « A perdre la raison », Joachim Lafosse

    « L’Enfant d’en haut », Ursula Meier

    « Laurence Anyways », Xavier Dolan

    »La Pirogue », Moussa Touré

    »Monsieur Lazhar », Philippe Falardeau

    Pour en savoir plus : http://www.academielumieres.com

    Cliquez ici pour retrouver mon compte-rendu de la cérémonie 2012 des prix Lumières.

  • Critique de « Flight » de Robert Zemeckis avec Denzel Washington, Kelly Reilly… et vidéo de la conférence de presse

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    Après avoir assisté à la master class de Robert Zemeckis, Denzel Washington et Kelly Reilly puis à l’avant-première du film, j’ai également assisté à sa conférence de presse dont vous pouvez retrouver ma vidéo ci-dessus.

    Ecrit par le scénariste John Gatins, le projet a mis plus de dix ans à aboutir non sans certaines concessions budgétaires notamment sur les salaires de Denzel Washington et Robert Zemeckis. « Flight » marque aussi le retour du réalisateur Robert Zemeckis au tournage « direct » après 12 années pendant lesquelles il s’est consacré à la réalisation de films en motion capture.

    Whip Whitaker (Denzel Washington) est un  pilote de ligne chevronné. Il réussit miraculeusement à faire atterrir son avion en catastrophe après un accident en plein ciel… Un acte héroïque et Whip est d’ailleurs salué comme un héros après le crash malgré les 6 victimes, un moindre « mal » au regard de ce que cela aurait pu être. Tandis qu’il est exposé en pleine lumière, Whip va révéler des zones d’ombres bien éloignées de l’image de l’homme héroïque pour lequel on veut le faire passer (et pour lequel il a d’ailleurs la lâcheté de se faire passer). A l’hôpital, il va rencontrer Nicole (Kelly Reilly), une droguée qu’il va rapidement héberger.

    Les catastrophes, aussi dramatiques soient-elles ou plutôt justement parce que dramatiques constituent toujours des sujets éminemment cinématographiques. On se souvient ainsi de l’atterrissage sur l’Hudson qui aurait pu faire un film « magnifique » (je ne doute pas que des scénaristes américains planchent sur le sujet). L’idée de « Flight » a néanmoins germé dans l’esprit de John Gatins avant cette catastrophe, celui-ci s’étant davantage inspiré de sa propre réalité, et de son addiction à l’alcool, que de cette catastrophe aérienne.

    Le crash ne constitue en effet que les vingt (spectaculaires) premières minutes du film. La caméra de Zemeckis (qui ne manque décidément pas d’imagination quand il s’agit de filmer des crashs, on se souvient de celui de « Seul au monde », d’ailleurs filmé différemment) ne quitte jamais le cockpit. En résultent une tension réelle, et une impression de claustrophobie et d’emprisonnement (d’ailleurs métaphorique de l’autre que constitue l’addiction à l’alcool pour Whip) particulièrement efficaces.

    Whip va ensuite s’enfermer dans ses mensonges auxquels il est aussi « accro » qu’à la drogue et à l’alcool. Whip, (anti)héros amoral, est en effet humain et donc faillible et vulnérable, sans doute l’aspect le plus intéressant du film que le cinéaste n’assume malheureusement jamais pleinement.

    Ainsi, par une première scène de nudité frontale et de prise de drogue, Zemeckis semble se dédouaner de toute suspicion de moralisme et ne pas assumer la rédemption de son personnage de même que le personnage de l’ami vénéneux (exubérant et étonnant John Goodman)  lui permet de ne pas assumer complètement le film dramatique et d’instiller ainsi des moments de respiration.  Rarement un film aura autant accumulé les symboles religieux et l’excuse de la volonté de Dieu pour tout justifier, avec un simplisme édifiant. Ainsi, la flèche du clocher d’une église pentecôtiste est arrachée par l’avion lors de sa descente, symbole élémentaire pour signifier là la volonté de Dieu qui ouvrira la voie (longue et laborieuse) de la rédemption pour Whip. Par ailleurs, tous les personnages évoquent ou invoquent Dieu à un moment ou un autre du film, sans parler d’un homme atteint de cancer qui se résigne parce que « c’est la volonté de Dieu » et j’ignore si je dois trouver cela ridicule ou indécent ou les deux. Sans doute pourrait-on se dire que Zemeckis se moque et prend tout cela au second degré mais l’accumulation de scènes et symboles se référant à la religion annihile cet argument (il l’assume d’ailleurs pleinement comme vous le verrez dans la vidéo de la conférence de presse).

    Dommage que Kelly Reilly, lumineuse présence, en soit réduite à une sorte d’alibi, les personnages féminins n’échappent en effet pas à la caricature et le scénariste semble s’être uniquement concentré sur la complexité de Denzel Washington réduisant les femmes elles aussi à des symboles. Ce dernier est nommé dans la catégorie meilleur acteur aux Oscars. Certes plutôt convaincant, il ne fait pas le poids face à un Daniel Day-Lewis époustouflant dans "Lincoln" de Spielberg.

    Avec ce film «Zemeckis, a une nouvelle fois voulu dresser le portrait d’un homme différent, perdu, « seul au monde » comme l’était celui du film éponyme ou de « Forrest Gump », un personnage qui aurait pu être passionnant si ses aspects sombres n’avaient été totalement édulcorés par le discours et le symbolisme religieux simplistes et édifiants. Une impression de gâchis après vingt minutes de début réellement prenantes, et les contradictions du personnage (ainsi que la manière de les traiter en thriller) qui auraient aussi pu l’être. Le paroxysme du ridicule est atteint avec cette fin et une réplique digne d’un sketch caricatural sur les blockbusters américains que n’auraient pas détesté employer Kad et Olivier dans « Mais qui a re-tué Pamela Rose » ( une réplique dont je ne vous priverai pas du plaisir de la découverte). Oui, un beau gâchis.

    Sortie en salles : le 13 février 2013

  • Programme du Festival International du Premier Film d'Annonay 2013

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    Je vous parle chaque année de ce formidable festival dirigé par le très cinéphile et enthousiaste Gaël Labanti, un festival dont j'ai eu le grand plaisir de faire partie du jury en 2007 (sur concours qui existe d'ailleurs toujours et qui permet à des cinéphiles d'intégrer son jury qui présente la particularité de n'être composé que de cinéphiles choisis par ce biais à l'exception du président du jury, le plus souvent un cinéaste).

    Ce festival qui aura lieu cette année du 1er au 11 février 2013 met en avant les premiers films et propose une programmation particulièrement diversifiée, a fortiori cette année qui marque les 30 ans du festival à l'occasion desquels une programmation spécifique sera proposée avec de nombreux grands films que je vous recommande.

    Le festival propose également le livre des 30 ans à cette occasion. Vous pourrez y voir l'incroyable générique de grands cinéastes et comédiens venus à Annonay.

    C'est Bernard JeanJean qui présidera le jury cette année et la comédienne Audrey Bastien (que vous avez pu notamment voir dans le magnifique "J'aime regarder les filles" de Frédéric Louf) qui présidera le jury lycéen.

    Je vous recommande notamment "A perdre la raison" de Joachim Lafosse, "J'enrage de son absence" de Sandrine Bonnaire, "Les Bêtes du sud sauvage" de Benh Zeitlin, "Au-delà des collines" de Cristian Mungiu, 4 films sublimes (parmi d'autres) qui faisaient partie de mon top de l'année 2012 et projetés au festival et dont vous pouvez retrouver mes critiques en cliquant sur leurs titres.

    -Comme chaque année, le festival propose une sélection de films en compétition

    Parmi les 275 longs métrages reçus cette année, le Comité de sélection a décidé de retenir les huit films suivants pour sa section compétitive de la 30ème édition :

    ELECTRICK CHILDREN (Rebecca Thomas / États-Unis)
    HELL (Tim Fehlbaum / Suisse)
    LA JUBILADA (Jairo Boisier / Chili)
    LE MUR INVISIBLE (Julian Roman Pölsler / Allemagne)
    MY BROTHER THE DEVIL (Sally El Hosaini / Royaume Uni)
    OFF WHITE LIES (Maya Kenig / Israël)
    PERIFERIC (Bogdan George Apetri / Roumanie)
    TEDDY BEAR (Mads Matthiesen / Danemark)

    1ers films hors compétition:

    • Alyah
    • Augustine
    • Broken
    • Dead Man Talking
    • Des Morceaux de Moi
    • Gimme the Loot
    • Hors les Murs
    • J’Enrage de son Absence
    • La Vierge, les Coptes et Moi
    • Le Sommeil d’Or
    • Les Bêtes du Sud Sauvage
    • Les Saphirs
    • Mobile Home
    • Ombline

    30 ans de découvertes

    • À Perdre La Raison
    • À Propos d’Elly
    • Au-Delà des Collines
    • Capitaine Achab
    • La Fée
    • Le Thé ou l’Électricité
    • Left Bank
    • Les Conséquences de l’Amour
    • L’Enfant d’en Haut
    • Pauline Détective
    • Queen of Montreuil
    • Une Histoire d’Amour

    Tout public

    • Couleur De Peau : Miel
    • Le Tableau
    • Pinocchio
    • Rumba
    • 10, 11, 12... Pougne

    Séances spéciales

    • À Nos Amours
    • Ciné Concert : Marc Perrone / Charly Chaplin
    • J’Veux pas que tu t’en Ailles
    • La Pomme

    Courts-métrages

    • American Football
    • Bad Gones
    • Kali le Petit Vampire
    • Les Chiens Verts
    • Mon Amoureux
    • Ce Chemin Devant Moi

    Pour en savoir plus sur le Festival d'Annonay:

    -Site officiel du festival: http://www.annonaypremierfilm.org/

    -Page Facebook du festival: https://www.facebook.com/pages/Festival-International-du-Premier-Film-Annonay-et-Pays-Annon%C3%A9en/257655727593

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  • Critique – « Parlez-moi de vous » de Pierre Pinaud, ce soir, à 20H50, sur Canal plus décalé

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    Ce début d’année 2012 est particulièrement riche en premiers films de qualité. Après Cyril Mennegun avec « Louise Wimmer », c’est au tour de Pierre Pinaud de sortir un premier long-métrage remarqué, « Parlez-moi de vous ».

    Karin Viard y interprète Mélina, 40 ans, la voix « la plus célèbre de France » dont, paradoxalement, personne ne connaît le visage. Animatrice à la radio, la nuit, à l’antenne, elle résout les problèmes affectifs et sexuels des auditeurs avec impertinence, humour et sans tabou. Dans la vie, elle évite tout contact et vit seule dans un appartement des quartiers chics, triste et aseptisé. Partie à la recherche de sa mère qu’elle n’a jamais connue, elle découvre que celle-ci vit au sein de sa famille, en banlieue. Elle décide de s'approcher d'elle, incognito....

    Les meilleures comédies sont souvent celles qui ne le sont pas totalement et qui, à l’image de la « Délicatesse » de David et Stéphane Foenkinos sortie à la fin de l’année passée, ou même des références du genre comme les meilleurs Capra, ont un fond dramatique. D’ailleurs, il serait ici plus juste de définir ce film comme dramatique (de par son sujet) mais dédramatisé par des scènes burlesques surtout en raison du caractère savoureusement décalé du personnage de Karin Viard…absolument extraordinaire dans ce film, comme elle l’était déjà récemment dans « Polisse », même si ces deux rôles sont très différents.

    C’est en effet un film de contrastes et de contradictions mais le jeu subtil de Karin Viard permet d’éviter l’écueil de la dichotomie ou même du manichéisme. Contraste et contradiction entre cette femme parlant d’amour et incapable d’aimer. Dont tout le monde connaît la voix mais ignore le visage. A la fois si proche et lointaine. Si chaleureuse à l’antenne et froide dans l’existence. A la parole si libérée mais tellement enfermée dans ses conventions (dans sa peur, surtout, de l’autre, de l’intrusion) et son image. Qui demande aux autres de parler d’eux mais ne parle jamais d’elle. Contraste entre son appartement grisâtre et aseptisé et l’environnement coloré et remuant de sa mère. Le jeu de Karin Viard permet en effet d’éviter la caricature à laquelle ces contrastes et contradictions auraient pu la conduire. Elle rend attendrissante la rigidité de son personnage par sa fragilité masquée, son besoin de se protéger. Derrière ce masque, dans sa sphère privée, elle redevient l’enfant qu’elle n’a pas eu vraiment la possibilité d’être en s’enfermant dans le placard pour ne pas être vue, redoutant d’être abandonnée. Son look très hitchcockien avec son chignon à la Vertigo renforce l’étrangeté de son personnage, à la fois mélancolique, rigide, décalé, burlesque, sans que jamais cela soit ridicule.

    L’autre bonne idée, outre ce choix de Karin Viard, c’est l’espace de liberté qui est laissé au spectateur. Dans un cinéma trop souvent formaté dans lequel on dicte presque au spectateur ce qu’il doit ressentir, un film comme celui-ci qui laisse place à son imaginaire et à l’implicite est une vraie respiration.

    Le couple improbable que le personnage de Karin Viard forme ou pourrait former avec Nicolas Duvauchelle (qu’elle retrouve après « Polisse ») fait parfois dévier le film vers la comédie romantique, tout en lui faisant conserver son aspect délicieusement hybride. Ce dernier incarne là aussi un personnage attachant et à la double « identité », maçon et photographe qui dévoile l’intimité des êtres à travers leurs portraits, tout comme Mélina le fait à travers leurs témoignages. « Parlez-moi de vous » est donc un drame avec de très belles scènes de comédies comme la scène du restaurant qui témoigne de la solitude de ces deux derniers mais aussi de ce qui pourrait les rassembler.

    Nadia Barentin qui incarne la mère, malheureusement décédée depuis le tournage, est réellement parfaite dans le rôle de cette femme qui a tiré un trait sur son passé, à la fois revêche et tendre, mais surtout inapte à aimer vraiment.

    Une belle écriture mise en avant par une réalisation intelligente et un regard sur les personnages jamais condescendants mais plein d’empathie font de ce film une des belles promesses de ce début d’année donnant à Karin Viard un de ses plus beaux rôles montrant l’étendue ahurissante de son talent et de son pouvoir comique. A l’image de ce personnage, ce film se dévoile (et nous charme) progressivement plus qu’il ne se découvre d’emblée. Et il en va des films comme des êtres, ce sont toujours les plus intéressants et attachants, et ceux que l’on quitte avec regrets. Un film à voir et un réalisateur à suivre.

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  • César 2013 : clip de Dominique Issermann des révélations 2013

    Découvrez le clip de 120 secondes, réalisé par Dominique Issermann, diffusé dans plus de quatre cent salles de cinéma en France du 16 au 29 janvier 2013 et qui met en lumière les trente deux jeunes comédiennes et comédiens choisis par le Comité Révélations de l’Académie, dans le cadre du vote pour les César du Meilleur Espoir Féminin et du Meilleur Espoir Masculin,qui seront décernés le vendredi 25 février prochain à l’issue du vote des 4199 membres de l’Académie.

     

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  • Critique – « Zero dark thirty » de Kathryn Bigelow avec Jessica Chastain…

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    En 2009, Kathryn Bigelow remportait l’Oscar du meilleur film avec “Démineurs”. Elle est à nouveau nommée cette année, de retour avec son scénariste/producteur Mark Boal, avec « Zero dark thirty », dans pas moins de 5 catégories et à nouveau dans celle du meilleur film face à Argo, L’Odyssée de Pi, Lincoln, Django unchained. Mérite-t-elle cette récompense ?

    « Zero dark thirty » raconte les dix années de traque qui aboutirent à la mort de Ben Laden et à le découvrir non pas terré dans une grotte inaccessible comme le voulait la rumeur mais vivant confortablement dans une habitation fortifiée de la banlieue d’Abbottābād, au Pakistan, ce qui lui permettait de communiquer efficacement et facilement, et ainsi de transmettre ses ordres. C’est à travers les yeux de Maya (Jessica Chastain), agent de la CIA, que nous suivons cette traque depuis le 11 septembre 2001 jusqu’à Zero dark thirty (qui signifie 0H30 dans le langage militaire), heure à laquelle Ben Laden a été trouvé et tué, dix ans plus tard.

    Reconnaissons au moins à Kathryn Bigelow l’intelligence de n’avoir pas fait de son film une fiction à la gloire des Etats-Unis s’achevant (forcément) par une bannière étoilée flottant insolemment et fièrement et alors que la sortie avait été repoussée les Républicains redoutant que le film ne soit à la gloire de l'administration Obama, à la veille des élections (ce qui est d'ailleurs très loin d'être le cas). Pour le reste, rarement un film m’aura inspiré une telle indifférence,  ce qui est sans doute étonnant au regard de la polémique suscitée par le film (Kathryn Bigelow est accusée de faire l’apologie de la torture puisque celle-ci ici est ouvertement montrée et permet d’obtenir des informations cruciales). Au contraire, j’ai plutôt eu l’impression qu’elle se glorifiait d’oser l’aborder  tout en se justifiant en montrant tout de même que l'agent Dan (Jason Clarke) qui menait ces actes de tortures et y initie en quelque sorte Maya finit par quitter le terrain des opérations pour Washington, subitement las de cette torture qui semblait d’ailleurs à aucun moment auparavant ne lui poser problème. Dans le même temps, elle montre bien que les agents de la CIA sont davantage motivés par leur avancement que la gloire de la patrie et qu’ils sont dotés d’un cynisme redoutable : « Faites votre boulot et amenez moi des gens à tuer » dit ainsi George (Mark Strong), chef des divisions d’antiterrorisme d’Afghanistan et du Pakistan.  Quelle courageuse, cette Kathryn Bigelow.

    Elle revendique par ailleurs de ne pas faire de psychologie, mais de là à créer des personnages aux motivations totalement opaques, il y a un fossé qu’elle a allègrement franchi. Jessica Chastain, sans doute très bonne actrice par ailleurs, a ici deux expressions à son actif (l'abattement et la détermination) et passe de l’une à l’autre de manière complètement incompréhensible et injustifiée.  Son Golden Globe et sa nomination comme meilleure actrice aux Oscars demeurent un mystère pour moi. On ne comprend jamais pourquoi elle s’investit à ce point et encore moins (parait-il en partie pour protéger la personne qui a inspiré le rôle mais alors pourquoi dans ce cas ne pas avoir opté pour de la fiction pure ou au contraire pour le documentaire) pourquoi en un quart de seconde elle semble passer de la terreur devant la torture à la résignation puis à son adoption.  On ne comprend JAMAIS ses motivations, ni son changement de caractère.

    Kathryn Bigelow, elle-même, semble constamment hésiter entre l’œuvre exigeante basée sur des informations réelles, un vrai travail de recherche et les concessions à un film divertissant destiné au plus grand nombre (le film fait d’ailleurs un carton au box office américain).  Preuve en sont ces dernières minutes dans l’habitation de Ben Laden à Abbottabad filmées avec un minimum de lumière par une caméra très sensible, l’Alexa qui, comme Kathryn Bigelow l’a elle-même expliqué, « donne aux images une texture unique qui ne s’apparente ni à du 35 mm ni à du numérique. La netteté n’est pas parfaite, le rendu est un peu grenu, mais avec une large échelle de couleurs qui permet une image dense, saturée et riche". En émane un sentiment de réalisme  et en résulte une scène plutôt réussie dont les effets sont totalement annihilés lorsqu’un des Seals (agents du Raid) appelle « Oussama » pour le faire sortir de sa cachette,  ce qui a d’ailleurs suscité l’hilarité d’une partie de la salle. Le dernier plan, en pleine lumière, qui répond à l’obscurité ( et la noirceur) du début du film nous laisse aussi décontenancés et perdus que celle qui a consacré dix ans de sa vie à un but enfin atteint.

    Ce film ne m’a pas ailleurs rien appris que je ne savais déjà, ne m’a même pas ennuyé, m’a simplement laissé indifférente (ce qui est pire que tout).  Finalement, on ne sait jamais ce que Kathryn Bigelow souhaite dire, dénoncer, montrer et quel est sont point de vue, elle-même paraissant constamment écartelée entre le désir de susciter l’intérêt du plus grand monde et  le souci de véracité, faisant finalement des concessions aux uns et aux autres et aboutissant à cette œuvre tiède et sans personnalité.

    La musique du compositeur français Alexandre Desplat  et le « plaisir » de retrouver le talentueux comédien français Reda Kateb dans le rôle (particulièrement difficile) d’Ammar ne m’auront pas sortie de ma léthargie.

    Vous l’aurez compris : ma préférence va largement à « Django unchained » de Tarantino et plus encore à « Lincoln » de Spielberg pour cet Oscar du meilleur film à côté duquel cette polémique certes biaisée devrait faire passer Kathryn Bigelow, si l’absence de qualités de ce film sans âme et finalement dénué de réel point de vue (d’où la polémique qui fait que chacun a sa propre interprétation, celle que veut donner la réalisatrice/scénariste du film étant particulièrement floue) n’y suffisent pas.

    Sortie en salles : le 23 janvier 2013

     

  • Palmarès complet des Golden Globes 2013 : "Argo" et "Les Misérables" en tête

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    La presse étrangère à Hollywood a rendu son verdict cette nuit. Aucune récompense pour « De rouille et d’os » et « Intouchables ». « Amour » obtient le Golden Globe du meilleur film étranger. Le très surestimé « Argo » obtient celui du meilleur réalisateur et du meilleur film dramatique, de même que me semble surestimé le prix d’interprétation pour Jessica Chastain pour "Zero dark Thirty" dont vous pourrez retrouver ma critique dans la journée. Daniel Day-Lewis magistral dans « Lincoln » reçoit un prix d’interprétation mérité de même que Hugh Jackman et Anne Hathaway pour « Les Misérables », également récompensé du Golden Globe de la meilleure comédie/comédie musicale. Le scénario de « Django unchained » et son interprète Christoph Waltz sont également récompensés et le méritaient amplement. Je vous laisse découvrir le reste du aplmarès ci-dessous. Un palmarès équilibré qui reflète la qualité et la diversité de cette année pour le cinéma américain avec en tête quatre films différents: "Django unchained", "Argo", "Lincoln" et "Les Misérables". "L'Odyssée de Pi" est récompensé pour sa bande originale et "Skyfall" pour la chanson d'Adele. Et le prix de l'émotion revient indéniablement à Jodie Foster (cf vidéo ci-dessous).

    Cinéma

     

    Meilleur Film dramatique : "Argo" de Ben Affleck
    Meilleure comédie / Comédie musicale : "Les Misérables" de Tom Hooper
    Meilleur film en langue étrangère : "Amour" de Michael Haneke
    Meilleur réalisateur : Ben Affleck pour "Argo"
    Meilleur acteur dans un drame : Daniel Day-Lewis pour "Lincoln"
    Meilleur acteur dans une comédie ou comédie musicale : Hugh Jackman pour "Les Misérables"
    Meilleure actrice dans un drame : Jessica Chastain pour "Zero Dark Thirty"
    Meilleure actrice dans une comédie / comédie musicale : Jennifer Lawrence pour "Happiness Therapy"
    Meilleur scénario : Quentin Tarantino pour "Django Unchained"
    Meilleur actrice dans un second rôle : Anne Hathaway pour "Les Misérables"
    Meilleur acteur dans un second rôle : Christoph Waltz pour "Django Unchained"
    Meilleur film d'animation : "Rebelle" de Mark Andrews et Brenda Chapman
    Meilleure bande originale de film : Mychael Danna pour L'Odyssée de Pi
    Meilleure chanson : "Skyfall" d'Adele pour Skyfall

     

    Prix Cecil B.DeMille : Jodie Foster

    Télévision


    Meilleure série comique ou musicale : "Girls"
    Meilleure série dramatique : "Homeland"
    Meilleur acteur dans une série dramatique : Damian Lewis, "Homeland"
    Meilleure actrice dans une série dramatique : Claire Danes, Homeland
    Meilleur acteur dans une série comique ou musicale : Don Cheadle, House of Lies
    Meilleure actrice dans une série comique ou musicale : Lena Dunham, Girls
    Meilleur acteur dans un second rôle dans une série, téléfilm ou mini-série dramatique : Ed Harris, Game Change
    Meilleure actrice dans un second rôle : Maggie Smith, Downton Abbey
    Meilleur téléfilm ou mini-série : Game Change
    Meilleure actrice dans un téléfilm ou une mini-série : Julianne Moore, Game Change
    Meilleur acteur dans un téléfilm ou une miniserie : Kevin Costner, Hatfields and McCoys