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césar 2013

  • Palmarès commenté et compte-rendu des César 2013 vécus en direct du Théâtre du Châtelet

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    38ème cérémonie des César, déjà. Pour moi, la deuxième vécue accréditée en salle presse après y avoir assisté plusieurs années dans la salle (et la première fois il y a déjà plusieurs années, comme étudiante à l'époque, des passionnés de cinéma ayant un rapport avec le domaine, en écrivant une lettre, pouvait alors obtenir une invitation, il me semble que ce n'est plus possible aujourd'hui, et c'est d'autant plus regrettable que, cette année en particulier, nombreuses étaient les places libres dans la salle du Châtelet )…et de plus nombreuses années encore devant mon téléviseur, depuis toujours il me semble, avec tant de souvenirs de spectatrice de cette cérémonie qui couronne une année de cinéma français. Sans doute est-ce pour cela que je suis désormais ravie de pouvoir vivre cette cérémonie de l’intérieur. Sans doute est-ce pour cela, aussi, (notamment, j’y reviens ci-dessous) que cette cérémonie 2013 m’a déçue.

    Ci-dessus, la vidéo date des César 2010.

    Il faut dire que 2012 fut une année mémorable (retrouvez mon compte-rendu de la cérémonie des César 2012, en cliquant ici) avec le triomphe de « The Artist » et l’année où j’y avais assisté en salle presse (2010, retrouvez mon compte-rendu de l’édition 2010, en cliquant ici, et un extrait vidéo, ci-dessus) également avec des césarisés qui n’avaient pas compté leur temps et notamment Harrison Ford alors César d’honneur ou encore Tahar Rahim, premier acteur à recevoir alors le César du meilleur espoir masculin et celui du meilleur acteur la même année.

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    Comme chaque année, la cérémonie se déroulait au théâtre du Châtelet. A peine descendue du TGV après une semaine compliquée (tout de même « couronnée » par la signature de mon premier contrat d’auteure, je vous en reparlerai), alors que la neige virevoltait, exacerbant le caractère doucement irréel de cette soirée, j’y suis arrivée à 17h pour retirer mon badge à l’entrée des artistes (véritable cour des miracles où se retrouve une foule bigarrée et où règne une effervescence électrique tandis qu’un écran retransmet l’intérieur de la salle où se déroulent les répétitions, visiblement pas au point eu égard aux commentaires autour de moi).

     C’est là que je suis restée jusqu’à minuit trente puisque c’est là que se situe le Studio A (la salle presse) où défilent et sont interviewés les lauréats après la réception de leurs prix (cf ma vidéo tout en haut de cet article), espace relativement exigu où se concentrent une petite vingtaine de personnes et plusieurs médias télévisés, web (mais une seule blogueuse -)), et journalistes de la presse écrite.

    On nous distribue d’abord le déroulement de la soirée avec la liste des remettants.

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     Chacun s’installe ensuite où il le souhaite. Si j’avais su, je n’aurais vraiment pas réalisé cette opération à la légère ! Confortablement installée avec mon ordinateur, le hasard m’aura en effet dotée d’une voisine dont j’ignore le média mais qui a passé sa soirée à me questionner sur l’écriture des noms des lauréats, ne connaissant par ailleurs pas la majorité d’entre eux ni des films nommés. Cela ne m’a pas empêché de twitter en direct, photographier et de filmer (la qualité de l’image est approximative surtout que je photographiais et twittais parfois en même temps mais cela retranscrit néanmoins les propos des lauréats) tous les lauréats que nous avons vus passer, moins nombreux qu’il y a trois ans, forcément en l’absence de Michael Haneke sans compter qu’Emmanuelle Riva prenait l’avion pour Los Angeles, que Thomas Bidegain et Jacques Audiard – quel dommage !- ne sont pas passés en salle presse  sans oublier Kevin Costner resté 1 minute 12...pas une seconde de plus.

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    L’émotion des lauréats que nous avons vus n’était néanmoins pas feinte, que ce soit celle de Guillaume de Tonquedec, Cyril Mennegun, Izia Higelin, Matthias Schoenaerts (même s’il nous a malheureusement parlé davantage de champagne que de cinéma comme vous le verrez dans la vidéo ci-dessus), Valérie Benguigui.

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    Entre ma voisine précitée qui ne cessait de me questionner et une journaliste qui a passé une partie de la soirée à interpeller tout le monde et à se plaindre de l’organisation (je l’ai d’ailleurs vue ultérieurement à l’antenne faire des commentaires vides de sens sur une cérémonie qu’elle n’a d’ailleurs pas regardée), les plaintes récurrentes de journalistes trouvant la soirée ennuyeuse, j’ai quand même réussi à suivre à la fois la cérémonie (retransmise sur écran dans la salle de presse) et les discours de lauréats (le son de l’écran est baissé lorsqu’arrive un lauréat, ce qui suscite parfois le mécontentement de l’assistance).

    Ma déception fut d’abord cinématographique (même si je le savais déjà) parce que « Vous n’avez encore rien vu » d’Alain Resnais (selon moi, le film de l’année 2012), « Une bouteille à la mer » de Thierry Binisti et « J’enrage de son absence » de Sandrine Bonnaire, inexplicablement, ne figuraient pas parmi les nommés.

    Je regrette également l’absence au palmarès de Pierre Niney nommé comme meilleur espoir masculin pour « Comme des frères » dans lequel il est à la fois lunaire, burlesque et d’une gravité légère. Je regrette également l’absence au palmarès de « Dans la maison » (surtout celui de la meilleure adaptation pour ce film qui est avant tout une magistrale, ludique et jubilatoire leçon d’écriture et de manipulation même si le scénario de « De rouille et d’os », tout en contrastes et en évolution, à la fois âpre et plein d’espoir, le méritait également), que le César du meilleur film étranger ait été attribué à « Argo », divertissement certes captivant mais manquant de sobriété et subtilité ( alors que le poignant « A perdre la raison » ou l’étourdissant «Laurence anyways » l’auraient davantage mérité), que Corinne Masiero n’ait pas reçu le César de la meilleure actrice qu’elle méritait tant, elle qui incarne magistralement Louise Wimmer dont le visage âpre marqué par la vie en devient beau tant Cyril Mennegun la filme avec justesse, empathie, et dignité. Elle dévore l’écran, nous happe, tant elle donne corps et âme à cette femme qui ressemble à la fois à tant d’autres et aucune autre…

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     Ma déception concerne ensuite la soirée en elle-même et une cérémonie qui, d’années en années, semble être davantage celle de la télévision, en particulier de Canal plus, de l’humour de plus en plus graveleux (si Antoine de Caunes me fait souvent rire, il aurait pu s’abstenir de ses réflexions à la Ministre ou, sous prétexte d’ironie, de marquer sa lassitude de manière plus ou moins délicate, pendant les discours des lauréats ) que du cinéma. Entre un téléphone qui sonne pour abréger les propos d’un lauréat ou ce gros plan sur Kevin Costner endormi (Quel symbole !! Pourquoi nous le montrer ? ) la mise en scène de la cérémonie visait davantage à ironiser sur le cinéma français qu’à le célébrer,  comme si elle essayait parfois elle-même de se (le) saborder.

     

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    Si les nominations reflétaient la diversité des films français en 2012 (avec quelques regrettés absents, comme indiqué ci-dessus), le palmarès un peu moins, les films primés mettant presque tous en scène des personnages qui étouffaient dans leur quotidien. Pour une fois, la comédie a aussi été récompensée avec « Le Prénom » avec deux récompenses pour ses « seconds rôles », Guillaume de Tonquedec et Valérie Benguigui, irrésistibles dans ce très bon divertissement, gentiment cruel, d’une tendre ironie.

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     Si l’ « Amour » a triomphé avec 4 César majeurs (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure actrice pour Emmanuelle Riva et meilleur acteur pour Jean-Louis Trintignant), l’amour du cinéma a été un peu oublié…

     Est-ce le prisme déformant de mon regard d’enfant d’alors, il me semble par ailleurs qu’à une certaine époque le cinéma français était représenté et que pas seulement les remettants (au passage c’est toujours un plaisir de voir Marina Foïs, Isabelle Carré, François Damiens…) et nommés composaient l’assistance mais aussi de nombreux acteurs, cinéastes (re)connus.

    La cérémonie nous a cependant réservé quelques beaux moments : le discours plutôt réussi « Moi président » de Jamel Debbouze, l’émotion et l’humilité de Cyril Mennegun pour ce prix du meilleur premier film qu’il méritait amplement, le César reçu par Jean-Louis Trintignant (je ne peux m'empêcher, à chaque fois, en entendant sa voix, de souhaiter qu'il dise "Montmartre 1540") malheureusement en son absence. Dans « Amour », en effet, qu’il raconte une anecdote sur son enfance, ou s’occupe du personnage d’Emmanuelle Riva dans ses derniers instants avec une tendresse infinie (comment ne pas être bouleversé quand il lui raconte une histoire, lui caressant doucement la main, pour faire taire sa douleur, qu’elle hurle?), il est constamment juste, là, par un jeu d’une douce intensité. Ses gestes, sa voix, son regard, tout traduit et trahit son émotion mais aussi la digne beauté de son personnage qu’il dit être son dernier, ce qui rend ce rôle encore plus troublant et tragique. )

    Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

    Parmi les belles récompenses de cette soirée, également les 4 César reçus par « De rouille et d’os ». Le César du meilleur montage pour « De rouille et d’os » était une évidence puisqu’il met en exergue et oppose les sons, les silences, les corps, le contrôle, l’abandon. Il permet aussi à sa monteuse de détenir le record de César du meilleur montage.

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    Le prix du scénario pour « Amour » est aussi pour moi indiscutable. Un film tragique, bouleversant, universel qui nous ravage, un film lucide, d’une justesse et d’une simplicité remarquables, tout en retenue. «Je ne me souviens plus du film, mais je me souviens des sentiments» dit Jean-Louis Trintignant en racontant une anecdote à son épouse. C’est aussi ce qu’il nous reste de ce film, l’essentiel, l’Amour avec un grand A, pas le vain, le futile, l’éphémère mais l’absolu, l’infini, et cela aussi grâce à son scénario.

    Je me réjouis enfin des trois César pour « Les Adieux à la reine », qui en aurait néanmoins mérité d’autres pour l’excellent scénario de Gilles Taurand, la musique de Bruno Coulais, la caméra vacillante de Benoit Jacquot à l’image de ce qu’elle enregistre, ce monde qui chancèle, un des meilleurs films de cette année 2012, passionnant du début à la fin, férocement moderne, cruellement réaliste, magnifiquement mélancolique, la brillante métaphore de la fin d’un monde, et de l’éternelle valse pathétique des courtisans qui, pour satisfaire leur orgueil et pour un peu de lumière ( celle de la richesse mais surtout de la célébrité, peut-être certains votants n’ont-ils pas aimé se reconnaître :)) sont prêts à tout, au mépris des autres et parfois de leur propre dignité. Un tableau d’une tragique élégance aussi fascinant que terriblement cruel et mélancolique, historique et contemporain, instructif et intemporel.

    Je vous laisse découvrir le palmarès dans son intégralité ci-dessous. N’hésitez pas à laisser vos propres commentaires. Vous pourrez retrouver mes critiques des films en lice dont la liste figure ci-dessous en cliquant sur leurs titres.

    « Dans la maison » de François Ozon

     

    « Comme des frères » de Hugo Gélin

     

    « Amour » de Michael Haneke

     

    « De rouille et d’os » de Jacques Audiard

     

    « Louise Wimmer » de Cyril Mennegun

     

    « A perdre la raison » de Joachim Lafosse

     

    « Une bouteille à la mer » de Thierry Binisti

     

    « Les Adieux à la Reine » de Benoit Jacquot

     

    « Cloclo » de Florent-Emilio Siri

     

    « Argo » de Ben Affleck

     

    « Le Prénom » de Matthieu Delaporte et Alexandre De la Patellière

     

     Prochain évènement que  je vous invite à suivre en direct, comme chaque année : le Festival du Film Asiatique de Deauville pour lequel je vous permets encore de remporter vos pass, ici.

    PALMARES DES CESAR 2013

    Meilleure Actrice

    Emmanuelle Riva

    dans AMOUR

    Meilleur Acteur

    Jean-Louis Trintignant

    dans AMOUR

    Meilleure Actrice dans un Second Rôle

    Valérie Benguigui

    dans LE PRÉNOM

    Meilleur Acteur dans un Second Rôle

    Guillaume de Tonquedec

    dans LE PRÉNOM

    Meilleur Espoir Féminin

    Izia Higelin

    dans MAUVAISE FILLE

    Meilleur Espoir Masculin

    Matthias Schoenaerts

    dans DE ROUILLE ET D'OS

    Meilleur Scénario Original

    Michael Haneke

    pour AMOUR

    Meilleure Adaptation

    Jacques Audiard, Thomas Bidegain

    pour DE ROUILLE ET D'OS

    Meilleure Musique Originale

    Alexandre Desplat

    pour DE ROUILLE ET D'OS

    Meilleur Son

    Antoine Deflandre, Germain Boulay, Eric Tisserand

    pour CLOCLO

    Meilleure Photo

    Romain Winding

    pour LES ADIEUX À LA REINE

    Meilleur Montage

    Juliette Welfling

    pour DE ROUILLE ET D'OS

    Meilleurs Costumes

    Christian Gasc

    pour LES ADIEUX À LA REINE

    Meilleurs Décors

    Katia Wyszkop

    pour LES ADIEUX À LA REINE

    Meilleur Réalisateur

    Michael Haneke

    pour AMOUR

    Meilleur Film de Court Métrage

    LE CRI DU HOMARD

    réalisé par Nicolas Guiot

    produit par Fabrice Préel-Cléach

    Meilleur Film d'Animation

    ERNEST ET CÉLESTINE

    réalisé par Benjamin Renner, Vincent Patar, Stéphane Aubier

    produit par Didier Brunner, Henri Magalon

    Meilleur Film Documentaire

    LES INVISIBLES

    réalisé par Sébastien Lifshitz

    produit par Bruno Nahon

    3/ 3

    Meilleur Film Étranger

    ARGO

    réalisé par Ben Affleck

    distribution France WARNER BROS

    Meilleur Premier Film

    LOUISE WIMMER

    réalisé par Cyril Mennegun

    produit par Bruno Nahon

    Meilleur Film

    AMOUR

    produit par Margaret Menegoz

    réalisé par Michael Haneke

    César d’Honneur

    Kevin Costner

     

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  • La 38ème cérémonie des César 2013 en direct sur Canal plus... et sur mon compte twitter

    Pour en savoir plus sur la manière de suivre les César et de me suivre en direct de la salle presse, ce soir, mais aussi pour en savoir plus sur les films nommés, les pronostics etc, cliquez sur le logo des César, ci-dessous.

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  • César 2013 : le palmarès et la cérémonie en direct

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    Cette année, j'aurai à nouveau le plaisir de vivre la cérémonie des César en direct du théâtre du Châtelet, cette fois en salle presse, comme il a 3 ans, puisque mes blogs ont été accrédités. C'est là que passent tous les lauréats pour une conférence de presse et pour être interviewés après l'attribution de leurs prix. Je vais essayer de vous raconter la soirée en direct, en espèrant que la technique n'en décidera pas autrement mais, si tout va bien, vous pourrez me suivre sur twitter ( http://twitter.com/moodforcinema ), @moodforcinema (mes tweets apparaissent également sur ce blog, dans la colonne de gauche) et trouverez ici (et sur http://inthemoodlemag.com et http://inthemoodforfilmfestivals.com ) dès ce week end mon compte-rendu détaillé de cette soirée avec mes propres vidéos des lauréats.

    Vous pourrez évidemment également suivre la cérémonie sur Canal plus, en direct, demain soir, à partir de 21H. Vous aurez toutes les informations à ce sujet, ici. Ci-dessous, je vous rappelle les nominations, mes pronostics avec, aussi, mes critiques des films en lice.

     

     

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    L’enveloppe cachetée contenant les noms des nommés a été ouverte au Fouquet’s. Ci-dessus et ci-dessous, mes photos de la conférence de presse.

     

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    L’affiche représente la sublime Simone Signoret, César de la meilleure actrice en 1978 pour « La vie devant soi », la photo de l’affiche étant celle de « Casque d’or » de Becker.

     

    Cette année, Jamel Debbouze présidera la cérémonie, après Guillaume Canet, l’an passé.

     

    Pour la 20ème année consécutive, la cérémonie sera diffusée sur Canal +, en clair, le 22 février prochain et au Théâtre du Châtelet, également comme chaque année.

     

    C’est « Camille redouble » de Noémie Lvovsky qui est en tête avec 13 nominations. « Amour » de Michael Haneke qui a remporté la Palme d’or suit avec 10 nominations ainsi que « Les Adieux à la Reine », le très beau film de Benoit Jacquot.

     

    Je me réjouis tout particulièrement des nominations de « Louise Wimmer » de Cyril Mennegun dont je vous parle depuis de sa découverte au Festival International des Jeunes Réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz 2011, il y a plus d’un an donc, un énorme coup de coeur de même que « Comme des frères » d’Hugo Gélin, également nommé. Ce sont là deux formidables premiers films, très différents, mais qui exhalent la sincérité de leurs auteurs et qui ont aussi permis de découvrir deux remarquables comédiens dans des genres très différents: Pierre Niney (j’en profite pour vous signaler que, le 23 janvier, Canal plus consacrera une journée aux César en diffusant notamment « J’aime regarder les filles » de Frédéric Louf, un film pour lequel le comédien avait déjà été nommé comme meilleur espoir, l’an passé, étonnant également dans « Un chapeau de paille d’Italie » de Labiche à la Comédie Française, fin 2012) et Corinne Masiero, une comédienne magistrale et j’espère que cette nomination (si ce n’est déjà fait) fera décoller sa carrière et lui permettra d’avoir d’autres rôles comme celui-ci à sa (dé)mesure. « Louise Wimmer » est donc nommé comme meilleur premier film et la comédienne Corinne Masiero est nommée comme meilleure actrice (si vous avez vu le film, vous comprendrez à quel point cette nomination était une évidence, elle joue également d’ailleurs dans « De rouille et d’os ») face à Catherine Frot dans Les Saveurs du palais, Marion Cotillard dans De rouille et d’os, Noémie Lvovsky dans Camille redouble, Emmanuelle Riva dans Amour, Léa Seydoux dans Les Adieux à la reine, Hélène Vincent dans Quelques heures de printemps.

     

    Je suis également ravie pour « Les Adieux à la reine », « Dans la maison », et « De rouille et d’os » parmi mes coups de coeur de cette année 2012.

     

    Je n’ai pas encore vu « Quelques heures de printemps » mais je me réjouis également pour Stéphane Brizé, réalisateur des remarquables « Je ne suis pas là pour être aimé » et « Le bleu des villes ».

     

    Les deux grands oubliés de ces nominations, dans des genres différents sont pour moi « Vous n’avez encore rien vu » d’Alain Resnais (selon moi, le film de l’année 2012) et « Une bouteille à la mer » de Thierry Binisti (un autre premier film qui, tout comme « Louise Wimmer » et « Comme des frères » aurait mérité d’être nommé dans cette catégorie, de même que ses acteurs). Ces trois films précités auraient d’ailleurs aussi mérité d’être nommés pour le scénario.

     

    Pas de polémique cette année concernant l’absence de comédies ou de films populaires bel et bien présents à commencer par le film éponyme de Régis Roinsard , mais aussi « Le Prénom » (qui, il est vrai, repose essentiellement sur l’excellente interprétation de ses comédiens, notamment Patrick Bruel et Valérie Benguigui, tous deux nommés).

     

    Je trouve d’ailleurs que ces nominations 2013 reflètent la diversité du cinéma français mettant autant à l’honneur des premiers films que des films de cinéastes confirmés, mais aussi des genres très différents. Voilà qui nous promet une belle cérémonie, en tout cas une réjouissante affiche.

     

    Je vous invite à découvrir ci-dessous les nominations avec, soulignés en rouge, mes propres choix, en vert mes pronostics et en noir lorsque les deux coïncident. Rendez-vous le 22 février pour vivre la cérémonie en direct.

     

    Retrouvez également ci-dessous, mes critiques des films nommés en cliquant sur leurs titres et, plus bas, la liste complète des nominations commentées:

     

    « Dans la maison » de François Ozon

     

    « Comme des frères » de Hugo Gélin

     

    « Amour » de Michael Haneke

     

    « De rouille et d’os » de Jacques Audiard

     

    « Louise Wimmer » de Cyril Mennegun

     

    « A perdre la raison » de Joachim Lafosse

     

    « Une bouteille à la mer » de Thierry Binisti

     

    « Les Adieux à la Reine » de Benoit Jacquot

     

    « Cloclo » de Florent-Emilio Siri

     

    « Argo » de Ben Affleck

     

    « Le Prénom » de Matthieu Delaporte et Alexandre De la Patellière

     

    NOMINATIONS/ PRONOSTICS/ CHOIX

     

    En rouge, mes propres choix, en vert mes pronostics et en noir lorsque les deux coïncident.

     

    Meilleur film:

     

    Difficile pour moi de choisir entre « Les Adieux à la Reine », « De rouille et d’os », « Dans la maison » et « Amour », 4 films qui font partie de mes coups de coeur de cette année 2012 qui ont d’ailleurs en commun de mettre en scène des personnages enfermés dans une réalité étouffante et d’éprouver un désir d’ailleurs ou de fuite (quelle qu’elle soit). Il y a de fortes chances qu ‘ « Amour » soit une nouvelle fois le lauréat même si je voterais pour « Les Adieux à la Reine ».

     

    Le Prénom de Matthieu Delaporte et Alexandre De la Patellière

     

    Holy Motors de Léos Carax

     

    De rouille et d’os de Jacques Audiard

     

    Les Adieux à la reine de Benoît Jacquot

     

    Dans la maison de François Ozon

     

    Camille redouble de Noémie Lvovsky

     

    Amour de Michael Haneke

     

    Meilleur réalisateur:

     

    Je pense que je voterais pour Jacques Audiard et je pense d’ailleurs qu’il obtiendra ce prix pour ce film âpre et plein d’espoir. De rouille et d’os. De chair et de sang. De rudesse et de délicatesse. De douceur et de violence. De troublants paradoxes pour un troublant film. Des contrastes à l’image de ceux de l’esthétique du film.

     

    Benoît Jacquot pour Les Adieux à la reine

     

    Michael Haneke pour Amour

     

    Noémie Lvovsky pour Camille redouble

     

    François Ozon pour Dans la maison

     

    Jacques Audiard pour De rouille et d’os

     

    Leos Carax pour Holy Motors

     

    Stéphane Brizé pour Quelques heures de printemps

     

    Meilleur film étranger:

     

    Je voterais pour « A perdre la raison » même si j’ai eu un énorme coup de coeur pour le film de Xavier Dolan dont la maturité étonnante, la compréhension des tourments de l’âme humaine, l’humour, la poésie, la maitrise, l’originalité m’épatent et me chavirent. Mais « A perdre la raison » m’a bouleversée, hantée, terrassée par cette plongée étouffante, palpitante et brillante dans cette cellule familiale (la bien nommée, ici).

     

    Argo de Ben Affleck

     

    Bullhead de Michael R. Roskam

     

    Laurence Anyways de Xavier Dolan

     

    Oslo, 31 août de Joachim Trier

     

    La Part des Anges de Ken Loach

     

    Royal Affair de Nikolaj Arcel

     

    À perdre la raison de Joachim Lafosse

     

    Meilleure actrice:

     

    Sans hésiter, je voterais pour Corinne Masiero (même si je doute forte qu’elle obtienne ce César qui reviendra plus probablement à Emmanuelle Riva, Marion Cotillard ou même Hélène Vincent) qui incarne magistralement Louise Wimmer dont le visage âpre marqué par la vie en devient beau tant Cyril Mennegun la filme avec justesse, empathie, et dignité. Elle dévore l’écran, nous happe, tant elle donne corps et âme à cette femme qui ressemble à la fois à tant d’autres et aucune autre.

     

    Catherine Frot dans Les Saveurs du palais

     

    Marion Cotillard dans De rouille et d’os

     

    Noémie Lvovsky dans Camille redouble

     

    Corinne Masiero dans Louise Wimmer

     

    Emmanuelle Riva dans Amour

     

    Léa Seydoux dans Les Adieux à la reine

     

    Hélène Vincent dans Quelques heures de printemps

     

    Meilleur acteur:

     

    Là, sans hésiter, je voterais pour Jean-Louis Trintignant, injustement écarté des récompenses reçues par « Amour » jusqu’à présent. Dans ce film, qu’il raconte une anecdote sur son enfance, ou s’occupe du personnage d’Emmanuelle Riva dans ses derniers instants avec une tendresse infinie (comment ne pas être bouleversé quand il lui raconte une histoire, lui caressant doucement la main, pour faire taire sa douleur, qu’elle hurle), il est constamment juste, là, par un jeu d’une douce intensité. Ses gestes, sa voix, son regard, tout traduit et trahit son émotion mais aussi la digne beauté de son personnage qu’il dit être son dernier, ce qui rend ce rôle encore plus troublant et tragique.

     

    Jean-Pierre Bacri dans Cherchez Hortense

     

    Patrick Bruel dans Le Prénom

     

    Denis Lavant dans Holy Motors

     

    Vincent Lindon dans Quelques heures de printemps

     

    Fabrice Lucchini dans Dans la maison

     

    Jean-Louis Trintignant dans Amour

     

    Jérémie Renier dans Cloclo

     

    Meilleur second rôle féminin:

     

    Je pense qu’il reviendra à Edith Scob ou Yolande Moreau et je voterais pour Valérie Benguigui dans « Le Prénom », irrésistible dans ce très bon divertissement, gentiment cruel, d’une ironie finalement tendre.

     

    Valérie Benguigui dans Le Prénom

     

    Judith Chemla dans Camille redouble

     

    Isabelle Huppert dans Amour

     

    Yolande Moreau dans Camille redouble

     

    Edith Scob dans Holy Motors

     

    Meilleur second rôle masculin:

     

    J’ai trouvé Guillaume de Tonquedec remarquable dans le prénom, et je n’ai vu ni « Cherchez Hortense » ni » Camille redouble » même si je pense que Michel Vuillermoz l’obtiendra.

     

    Guillaume de Tonquedec dans Le Prénom

     

    Samir Guesmi dans Camille redouble

     

    Benoît Magimel dans Cloclo

     

    Claude Rich dans Cherchez Hortense

     

    Michel Vuillermoz dans Camille redouble

     

    Meilleur premier film:

     

    C’est un vrai dilemme pour moi que de choisir entre « Comme des frères » et « Louise Wimmer » mais, comme j’ai voté pour « Corinne Masiero », j’espère que « Comme des frères » obtiendra cette récompense, film d’une gravité légère à la fois tendre et drôle, pudique et espiègle: en tout cas, charmant et qui prouve qu’une comédie peut sonner juste et actuelle sans recourir systématiquement au trash ou au cynisme. Avec un casting impeccable, un scénario et des dialogues réjouissants, une photographie et musique ensorcelantes -du groupe Revolver- , c’est un road movie attachant et riche d’espoirs, un hymne à l’amitié et, finalement, pour moi, la comédie tendrement mélancolique de l’année.

     

    Augustine d’Alice Winocour

     

    Comme des frères d’Hugo Gélin

     

    Louise Wimmer de Cyril Mennegun

     

    Populaire de Régis Roinsard

     

    Rengaine de Rachid Djaïdani

     

    Meilleur documentaire:

     

    Bovines ou la vraie vie des vaches d’Emmanuel Gras

     

    Duch, le maître des forges de l’enfer de Rithy Panh

     

    Les Invisibles de Sébastien Lifshitz

     

    Journal de France de Claudine Nougaret et Raymond Depardon

     

    Les Nouveaux chiens de garde de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat

     

    Meilleur film d’animation:

     

    Edmond était un âne de Franck Dion

     

    Ernest et Célestine de Benjamin Rennet, Vincent Patar et Stéphane Aubier

     

    Kirikou et les hommes et les femmes de Michel Ocelot

     

    Oh Willy… d’Emma de Swaef et Marc Roels

     

    Zarafa de Rémi Bezançon et Jean-Christophe Lie

     

    Meilleur espoir masculin:

     

    Je vote sans hésiter pour Pierre Niney qui, dans ce film, est à la fois grave, immature et obstiné, autodestructeur et volontaire, audacieux et inconscient. Il est aussi lunaire, burlesque même, attachant, pour incarner ce personnage qui, derrière sa maladresse, cache une blessure. La concurrence est néanmoins rude dans cette catégorie et je pense qu’il y a aussi de fortes chances qu’Ernst Umhauer et Matthias Schoenaerts l’emportent.

     

    Félix Moati dans Télé Gaucho

     

    Kacey Mottet Klein dans L’Enfant d’en haut

     

    Pierre Niney dans Comme des frères

     

    Matthias Schoenaerts dans De rouille et d’os

     

    Ernst Umhaeur dans Dans la maison

     

    Meilleur espoir féminin

     

    Alice de Lencquesaing dans Au galop

     

    Lola Dewaere dans Mince alors

     

    Julia Faure dans Camille redouble

     

    India Hair dans Camille redouble

     

    Izia Higelin dans Mauvaise fille

     

    Meilleur scénario original:

     

    « Amour » pour moi, sans aucun doute. Un film tragique, bouleversant, universel qui nous ravage, un film lucide, d’une justesse et d’une simplicité remarquables, tout en retenue. «Je ne me souviens plus du film, mais je me souviens des sentiments» dit Jean-Louis Trintignant en racontant une anecdote à son épouse. C’est aussi ce qu’il nous reste de ce film, l’essentiel, l’Amour avec un grand A, pas le vain, le futile, l’éphémère mais l’absolu, l’infini. Et cela, grâce à un scénario ciselé.

     

    Adieu Berthe

     

    Amour

     

    Camille redouble

     

    Holy Motors

     

    Quelques heures de printemps

     

    Meilleure adaptation:

     

    Ces 5 scénarii sont de grande qualité … Mon coeur balance entre « De rouille et d’os », « Les Adieux à la Reine » et « Dans la maison » mais je choisis le dernier pour la ludique et jubilatoire leçon d’écriture et manipulation qu’est le film de François Ozon. Un film particulièrement bien écrit (sans l’être trop, écueil particulièrement difficile à éviter avec un film sur l’écriture), brillant et ludique, un labyrinthe (avec et sans minotaure) joyeusement immoral, drôle et cruel, une comédie grinçante et un jeu délicieusement pervers, qui ne pourra que plaire aux amoureux de la littérature et de l’écriture qui sortiront de la salle heureux de voir que, toujours, le cinéma et l’écriture illuminent (ou, certes, dramatisent) l’existence et, en tout cas, sortent vainqueur, et peut-être sortiront-ils aussi en ressassant cette phrase : « Même pieds nus la pluie n’irait pas danser ». A suivre…

     

    Luca Belvaux pour 38 témoins

     

    Gilles Taurand et Benoît Jacquot pour Les Adieux à la reine

     

    François Ozon pour Dans la maison

     

    Jacques Audiard et Thomas Bidegain pour De rouille et d’os

     

    Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière pour Le Prénom

     

    Meilleure musique originale:

     

    Bruno Coulais pour Les Adieux à la reine

     

    Gaëtan Roussel et Joseph Dahan pour Camille redouble

     

    Philippe Rombi pour Dans la maison

     

    Alexandre Desplat pour De rouille et d’os

     

    Rob et Emmanuel d’Orlando pour Populaire

     

    Meilleur montage:

     

    J’attribuerais ce César à « De rouille et d’os » même si je pense qu’il reviendra à « Holy motors » qui est avant tout un travail de montage tout comme le (magnifique montage) de « De rouille et d’os » qui met en exergue et oppose les sons, les silences, les corps, le contrôle, l’abandon.

     

    Luc Barnier pour Les Adieux à la reine

     

    Monika Willi pour Amour

     

    Annette Dutertre et Michel Klochendler pour Camille redouble

     

    Juliette Welfling pour De rouille et d’os

     

    Nelly Quettier pour Holy Motors

     

    Meilleur son:

     

    Les Adieux à la reine

     

    Amour

     

    Cloclo

     

    De rouille et d’os

     

    Holy Motors

     

    Meilleure photographie:

     

    J’hésite entre « De rouille et d’os » et « Les Adieux à la reine » mais je dirais « Les Adieux à la Reine » avec le souvenir, notamment, de cette scène lorsque la reine trône, terriblement seule et majestueuse, dans cette pièce soudain tristement luxueuse, illuminée par le feu d’une cheminée, déchirant des lettres, tandis que les vautours rôdent déjà. Symbole d’une époque et d’un monde qui chancèlent, image bouleversante de beauté, de mélancolie, de cruauté mêlées.

     

    Romain Winding pour Les Adieux à la reine

     

    Darius Khondji pour Amour

     

    Stéphane Fontaine pour De rouille et d’os

     

    Caroline CHampetier pour Holy Motors

     

    Guillaume Schiffman pour Populaire

     

    Meilleurs costumes:

     

    Christian Gasc pour Les Adieux à la reine

     

    Pascaline Chavanne pour Augustine

     

    Madeline Fontaine pour Camille redouble

     

    Mimi Lepicka pour Cloclo

     

    Charlotte David pour Populaire

     

    Meilleurs décors:

     

    Katya Wyszkop pour Les Adieux à la reine

     

    Jean-Vincent Puzos pour Amour

     

    Philippe Chiffre pour Cloclo

     

    Florian Sanson pour Holy Motors

     

    Sylvie Olivé pour Populaire

     

    Meilleur court-métrage:

     

    Ce n’est pas un film de cow-boys de Benjamin Parent

     

    Ce qu’il restera de nous de Vincent Macaigne

     

    Le Cri du homard de Nicolas Guiot

     

    Les Meutes de Manuel Schapira

     

    La vie parisienne de Vincent Dietschy

    Lien permanent Imprimer Catégories : CESAR 2013 Pin it! 1 commentaire
  • César 2013 : le palmarès et la cérémonie en direct

    affichecesar1.jpg

    Cette année, j'aurai à nouveau le plaisir de vivre la cérémonie des César en direct du théâtre du Châtelet, cette fois en salle presse, comme il a 3 ans, puisque mes blogs ont été accrédités. C'est là que passent tous les lauréats pour une conférence de presse et pour être interviewés après l'attribution de leurs prix. Je vais essayer de vous raconter la soirée en direct, en espèrant que la technique n'en décidera pas autrement mais, si tout va bien, vous pourrez me suivre sur twitter ( http://twitter.com/moodforcinema ), @moodforcinema (mes tweets apparaissent également sur ce blog, dans la colonne de gauche) et trouverez ici (et sur http://inthemoodlemag.com et http://inthemoodforfilmfestivals.com ) dès ce week end mon compte-rendu détaillé de cette soirée avec mes propres vidéos des lauréats.

    Vous pourrez évidemment également suivre la cérémonie sur Canal plus, en direct, demain soir, à partir de 21H. Vous aurez toutes les informations à ce sujet, ici. Ci-dessous, je vous rappelle les nominations, mes pronostics avec, aussi, mes critiques des films en lice.

     

     

    affichecesar2.jpg

     

    cécé.jpg

     

    fou.jpg

     

    cécé6.jpg

     

    L’enveloppe cachetée contenant les noms des nommés a été ouverte au Fouquet’s. Ci-dessus et ci-dessous, mes photos de la conférence de presse.

     

    nomi.jpg

     

    cécé7.jpg

     

    L’affiche représente la sublime Simone Signoret, César de la meilleure actrice en 1978 pour « La vie devant soi », la photo de l’affiche étant celle de « Casque d’or » de Becker.

     

    Cette année, Jamel Debbouze présidera la cérémonie, après Guillaume Canet, l’an passé.

     

    Pour la 20ème année consécutive, la cérémonie sera diffusée sur Canal +, en clair, le 22 février prochain et au Théâtre du Châtelet, également comme chaque année.

     

    C’est « Camille redouble » de Noémie Lvovsky qui est en tête avec 13 nominations. « Amour » de Michael Haneke qui a remporté la Palme d’or suit avec 10 nominations ainsi que « Les Adieux à la Reine », le très beau film de Benoit Jacquot.

     

    Je me réjouis tout particulièrement des nominations de « Louise Wimmer » de Cyril Mennegun dont je vous parle depuis de sa découverte au Festival International des Jeunes Réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz 2011, il y a plus d’un an donc, un énorme coup de coeur de même que « Comme des frères » d’Hugo Gélin, également nommé. Ce sont là deux formidables premiers films, très différents, mais qui exhalent la sincérité de leurs auteurs et qui ont aussi permis de découvrir deux remarquables comédiens dans des genres très différents: Pierre Niney (j’en profite pour vous signaler que, le 23 janvier, Canal plus consacrera une journée aux César en diffusant notamment « J’aime regarder les filles » de Frédéric Louf, un film pour lequel le comédien avait déjà été nommé comme meilleur espoir, l’an passé, étonnant également dans « Un chapeau de paille d’Italie » de Labiche à la Comédie Française, fin 2012) et Corinne Masiero, une comédienne magistrale et j’espère que cette nomination (si ce n’est déjà fait) fera décoller sa carrière et lui permettra d’avoir d’autres rôles comme celui-ci à sa (dé)mesure. « Louise Wimmer » est donc nommé comme meilleur premier film et la comédienne Corinne Masiero est nommée comme meilleure actrice (si vous avez vu le film, vous comprendrez à quel point cette nomination était une évidence, elle joue également d’ailleurs dans « De rouille et d’os ») face à Catherine Frot dans Les Saveurs du palais, Marion Cotillard dans De rouille et d’os, Noémie Lvovsky dans Camille redouble, Emmanuelle Riva dans Amour, Léa Seydoux dans Les Adieux à la reine, Hélène Vincent dans Quelques heures de printemps.

     

    Je suis également ravie pour « Les Adieux à la reine », « Dans la maison », et « De rouille et d’os » parmi mes coups de coeur de cette année 2012.

     

    Je n’ai pas encore vu « Quelques heures de printemps » mais je me réjouis également pour Stéphane Brizé, réalisateur des remarquables « Je ne suis pas là pour être aimé » et « Le bleu des villes ».

     

    Les deux grands oubliés de ces nominations, dans des genres différents sont pour moi « Vous n’avez encore rien vu » d’Alain Resnais (selon moi, le film de l’année 2012) et « Une bouteille à la mer » de Thierry Binisti (un autre premier film qui, tout comme « Louise Wimmer » et « Comme des frères » aurait mérité d’être nommé dans cette catégorie, de même que ses acteurs). Ces trois films précités auraient d’ailleurs aussi mérité d’être nommés pour le scénario.

     

    Pas de polémique cette année concernant l’absence de comédies ou de films populaires bel et bien présents à commencer par le film éponyme de Régis Roinsard , mais aussi « Le Prénom » (qui, il est vrai, repose essentiellement sur l’excellente interprétation de ses comédiens, notamment Patrick Bruel et Valérie Benguigui, tous deux nommés).

     

    Je trouve d’ailleurs que ces nominations 2013 reflètent la diversité du cinéma français mettant autant à l’honneur des premiers films que des films de cinéastes confirmés, mais aussi des genres très différents. Voilà qui nous promet une belle cérémonie, en tout cas une réjouissante affiche.

     

    Je vous invite à découvrir ci-dessous les nominations avec, soulignés en rouge, mes propres choix, en vert mes pronostics et en noir lorsque les deux coïncident. Rendez-vous le 22 février pour vivre la cérémonie en direct.

     

    Retrouvez également ci-dessous, mes critiques des films nommés en cliquant sur leurs titres et, plus bas, la liste complète des nominations commentées:

     

    « Dans la maison » de François Ozon

     

    « Comme des frères » de Hugo Gélin

     

    « Amour » de Michael Haneke

     

    « De rouille et d’os » de Jacques Audiard

     

    « Louise Wimmer » de Cyril Mennegun

     

    « A perdre la raison » de Joachim Lafosse

     

    « Une bouteille à la mer » de Thierry Binisti

     

    « Les Adieux à la Reine » de Benoit Jacquot

     

    « Cloclo » de Florent-Emilio Siri

     

    « Argo » de Ben Affleck

     

    « Le Prénom » de Matthieu Delaporte et Alexandre De la Patellière

     

    NOMINATIONS/ PRONOSTICS/ CHOIX

     

    En rouge, mes propres choix, en vert mes pronostics et en noir lorsque les deux coïncident.

     

    Meilleur film:

     

    Difficile pour moi de choisir entre « Les Adieux à la Reine », « De rouille et d’os », « Dans la maison » et « Amour », 4 films qui font partie de mes coups de coeur de cette année 2012 qui ont d’ailleurs en commun de mettre en scène des personnages enfermés dans une réalité étouffante et d’éprouver un désir d’ailleurs ou de fuite (quelle qu’elle soit). Il y a de fortes chances qu ‘ « Amour » soit une nouvelle fois le lauréat même si je voterais pour « Les Adieux à la Reine ».

     

    Le Prénom de Matthieu Delaporte et Alexandre De la Patellière

     

    Holy Motors de Léos Carax

     

    De rouille et d’os de Jacques Audiard

     

    Les Adieux à la reine de Benoît Jacquot

     

    Dans la maison de François Ozon

     

    Camille redouble de Noémie Lvovsky

     

    Amour de Michael Haneke

     

    Meilleur réalisateur:

     

    Je pense que je voterais pour Jacques Audiard et je pense d’ailleurs qu’il obtiendra ce prix pour ce film âpre et plein d’espoir. De rouille et d’os. De chair et de sang. De rudesse et de délicatesse. De douceur et de violence. De troublants paradoxes pour un troublant film. Des contrastes à l’image de ceux de l’esthétique du film.

     

    Benoît Jacquot pour Les Adieux à la reine

     

    Michael Haneke pour Amour

     

    Noémie Lvovsky pour Camille redouble

     

    François Ozon pour Dans la maison

     

    Jacques Audiard pour De rouille et d’os

     

    Leos Carax pour Holy Motors

     

    Stéphane Brizé pour Quelques heures de printemps

     

    Meilleur film étranger:

     

    Je voterais pour « A perdre la raison » même si j’ai eu un énorme coup de coeur pour le film de Xavier Dolan dont la maturité étonnante, la compréhension des tourments de l’âme humaine, l’humour, la poésie, la maitrise, l’originalité m’épatent et me chavirent. Mais « A perdre la raison » m’a bouleversée, hantée, terrassée par cette plongée étouffante, palpitante et brillante dans cette cellule familiale (la bien nommée, ici).

     

    Argo de Ben Affleck

     

    Bullhead de Michael R. Roskam

     

    Laurence Anyways de Xavier Dolan

     

    Oslo, 31 août de Joachim Trier

     

    La Part des Anges de Ken Loach

     

    Royal Affair de Nikolaj Arcel

     

    À perdre la raison de Joachim Lafosse

     

    Meilleure actrice:

     

    Sans hésiter, je voterais pour Corinne Masiero (même si je doute forte qu’elle obtienne ce César qui reviendra plus probablement à Emmanuelle Riva, Marion Cotillard ou même Hélène Vincent) qui incarne magistralement Louise Wimmer dont le visage âpre marqué par la vie en devient beau tant Cyril Mennegun la filme avec justesse, empathie, et dignité. Elle dévore l’écran, nous happe, tant elle donne corps et âme à cette femme qui ressemble à la fois à tant d’autres et aucune autre.

     

    Catherine Frot dans Les Saveurs du palais

     

    Marion Cotillard dans De rouille et d’os

     

    Noémie Lvovsky dans Camille redouble

     

    Corinne Masiero dans Louise Wimmer

     

    Emmanuelle Riva dans Amour

     

    Léa Seydoux dans Les Adieux à la reine

     

    Hélène Vincent dans Quelques heures de printemps

     

    Meilleur acteur:

     

    Là, sans hésiter, je voterais pour Jean-Louis Trintignant, injustement écarté des récompenses reçues par « Amour » jusqu’à présent. Dans ce film, qu’il raconte une anecdote sur son enfance, ou s’occupe du personnage d’Emmanuelle Riva dans ses derniers instants avec une tendresse infinie (comment ne pas être bouleversé quand il lui raconte une histoire, lui caressant doucement la main, pour faire taire sa douleur, qu’elle hurle), il est constamment juste, là, par un jeu d’une douce intensité. Ses gestes, sa voix, son regard, tout traduit et trahit son émotion mais aussi la digne beauté de son personnage qu’il dit être son dernier, ce qui rend ce rôle encore plus troublant et tragique.

     

    Jean-Pierre Bacri dans Cherchez Hortense

     

    Patrick Bruel dans Le Prénom

     

    Denis Lavant dans Holy Motors

     

    Vincent Lindon dans Quelques heures de printemps

     

    Fabrice Lucchini dans Dans la maison

     

    Jean-Louis Trintignant dans Amour

     

    Jérémie Renier dans Cloclo

     

    Meilleur second rôle féminin:

     

    Je pense qu’il reviendra à Edith Scob ou Yolande Moreau et je voterais pour Valérie Benguigui dans « Le Prénom », irrésistible dans ce très bon divertissement, gentiment cruel, d’une ironie finalement tendre.

     

    Valérie Benguigui dans Le Prénom

     

    Judith Chemla dans Camille redouble

     

    Isabelle Huppert dans Amour

     

    Yolande Moreau dans Camille redouble

     

    Edith Scob dans Holy Motors

     

    Meilleur second rôle masculin:

     

    J’ai trouvé Guillaume de Tonquedec remarquable dans le prénom, et je n’ai vu ni « Cherchez Hortense » ni » Camille redouble » même si je pense que Michel Vuillermoz l’obtiendra.

     

    Guillaume de Tonquedec dans Le Prénom

     

    Samir Guesmi dans Camille redouble

     

    Benoît Magimel dans Cloclo

     

    Claude Rich dans Cherchez Hortense

     

    Michel Vuillermoz dans Camille redouble

     

    Meilleur premier film:

     

    C’est un vrai dilemme pour moi que de choisir entre « Comme des frères » et « Louise Wimmer » mais, comme j’ai voté pour « Corinne Masiero », j’espère que « Comme des frères » obtiendra cette récompense, film d’une gravité légère à la fois tendre et drôle, pudique et espiègle: en tout cas, charmant et qui prouve qu’une comédie peut sonner juste et actuelle sans recourir systématiquement au trash ou au cynisme. Avec un casting impeccable, un scénario et des dialogues réjouissants, une photographie et musique ensorcelantes -du groupe Revolver- , c’est un road movie attachant et riche d’espoirs, un hymne à l’amitié et, finalement, pour moi, la comédie tendrement mélancolique de l’année.

     

    Augustine d’Alice Winocour

     

    Comme des frères d’Hugo Gélin

     

    Louise Wimmer de Cyril Mennegun

     

    Populaire de Régis Roinsard

     

    Rengaine de Rachid Djaïdani

     

    Meilleur documentaire:

     

    Bovines ou la vraie vie des vaches d’Emmanuel Gras

     

    Duch, le maître des forges de l’enfer de Rithy Panh

     

    Les Invisibles de Sébastien Lifshitz

     

    Journal de France de Claudine Nougaret et Raymond Depardon

     

    Les Nouveaux chiens de garde de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat

     

    Meilleur film d’animation:

     

    Edmond était un âne de Franck Dion

     

    Ernest et Célestine de Benjamin Rennet, Vincent Patar et Stéphane Aubier

     

    Kirikou et les hommes et les femmes de Michel Ocelot

     

    Oh Willy… d’Emma de Swaef et Marc Roels

     

    Zarafa de Rémi Bezançon et Jean-Christophe Lie

     

    Meilleur espoir masculin:

     

    Je vote sans hésiter pour Pierre Niney qui, dans ce film, est à la fois grave, immature et obstiné, autodestructeur et volontaire, audacieux et inconscient. Il est aussi lunaire, burlesque même, attachant, pour incarner ce personnage qui, derrière sa maladresse, cache une blessure. La concurrence est néanmoins rude dans cette catégorie et je pense qu’il y a aussi de fortes chances qu’Ernst Umhauer et Matthias Schoenaerts l’emportent.

     

    Félix Moati dans Télé Gaucho

     

    Kacey Mottet Klein dans L’Enfant d’en haut

     

    Pierre Niney dans Comme des frères

     

    Matthias Schoenaerts dans De rouille et d’os

     

    Ernst Umhaeur dans Dans la maison

     

    Meilleur espoir féminin

     

    Alice de Lencquesaing dans Au galop

     

    Lola Dewaere dans Mince alors

     

    Julia Faure dans Camille redouble

     

    India Hair dans Camille redouble

     

    Izia Higelin dans Mauvaise fille

     

    Meilleur scénario original:

     

    « Amour » pour moi, sans aucun doute. Un film tragique, bouleversant, universel qui nous ravage, un film lucide, d’une justesse et d’une simplicité remarquables, tout en retenue. «Je ne me souviens plus du film, mais je me souviens des sentiments» dit Jean-Louis Trintignant en racontant une anecdote à son épouse. C’est aussi ce qu’il nous reste de ce film, l’essentiel, l’Amour avec un grand A, pas le vain, le futile, l’éphémère mais l’absolu, l’infini. Et cela, grâce à un scénario ciselé.

     

    Adieu Berthe

     

    Amour

     

    Camille redouble

     

    Holy Motors

     

    Quelques heures de printemps

     

    Meilleure adaptation:

     

    Ces 5 scénarii sont de grande qualité … Mon coeur balance entre « De rouille et d’os », « Les Adieux à la Reine » et « Dans la maison » mais je choisis le dernier pour la ludique et jubilatoire leçon d’écriture et manipulation qu’est le film de François Ozon. Un film particulièrement bien écrit (sans l’être trop, écueil particulièrement difficile à éviter avec un film sur l’écriture), brillant et ludique, un labyrinthe (avec et sans minotaure) joyeusement immoral, drôle et cruel, une comédie grinçante et un jeu délicieusement pervers, qui ne pourra que plaire aux amoureux de la littérature et de l’écriture qui sortiront de la salle heureux de voir que, toujours, le cinéma et l’écriture illuminent (ou, certes, dramatisent) l’existence et, en tout cas, sortent vainqueur, et peut-être sortiront-ils aussi en ressassant cette phrase : « Même pieds nus la pluie n’irait pas danser ». A suivre…

     

    Luca Belvaux pour 38 témoins

     

    Gilles Taurand et Benoît Jacquot pour Les Adieux à la reine

     

    François Ozon pour Dans la maison

     

    Jacques Audiard et Thomas Bidegain pour De rouille et d’os

     

    Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière pour Le Prénom

     

    Meilleure musique originale:

     

    Bruno Coulais pour Les Adieux à la reine

     

    Gaëtan Roussel et Joseph Dahan pour Camille redouble

     

    Philippe Rombi pour Dans la maison

     

    Alexandre Desplat pour De rouille et d’os

     

    Rob et Emmanuel d’Orlando pour Populaire

     

    Meilleur montage:

     

    J’attribuerais ce César à « De rouille et d’os » même si je pense qu’il reviendra à « Holy motors » qui est avant tout un travail de montage tout comme le (magnifique montage) de « De rouille et d’os » qui met en exergue et oppose les sons, les silences, les corps, le contrôle, l’abandon.

     

    Luc Barnier pour Les Adieux à la reine

     

    Monika Willi pour Amour

     

    Annette Dutertre et Michel Klochendler pour Camille redouble

     

    Juliette Welfling pour De rouille et d’os

     

    Nelly Quettier pour Holy Motors

     

    Meilleur son:

     

    Les Adieux à la reine

     

    Amour

     

    Cloclo

     

    De rouille et d’os

     

    Holy Motors

     

    Meilleure photographie:

     

    J’hésite entre « De rouille et d’os » et « Les Adieux à la reine » mais je dirais « Les Adieux à la Reine » avec le souvenir, notamment, de cette scène lorsque la reine trône, terriblement seule et majestueuse, dans cette pièce soudain tristement luxueuse, illuminée par le feu d’une cheminée, déchirant des lettres, tandis que les vautours rôdent déjà. Symbole d’une époque et d’un monde qui chancèlent, image bouleversante de beauté, de mélancolie, de cruauté mêlées.

     

    Romain Winding pour Les Adieux à la reine

     

    Darius Khondji pour Amour

     

    Stéphane Fontaine pour De rouille et d’os

     

    Caroline CHampetier pour Holy Motors

     

    Guillaume Schiffman pour Populaire

     

    Meilleurs costumes:

     

    Christian Gasc pour Les Adieux à la reine

     

    Pascaline Chavanne pour Augustine

     

    Madeline Fontaine pour Camille redouble

     

    Mimi Lepicka pour Cloclo

     

    Charlotte David pour Populaire

     

    Meilleurs décors:

     

    Katya Wyszkop pour Les Adieux à la reine

     

    Jean-Vincent Puzos pour Amour

     

    Philippe Chiffre pour Cloclo

     

    Florian Sanson pour Holy Motors

     

    Sylvie Olivé pour Populaire

     

    Meilleur court-métrage:

     

    Ce n’est pas un film de cow-boys de Benjamin Parent

     

    Ce qu’il restera de nous de Vincent Macaigne

     

    Le Cri du homard de Nicolas Guiot

     

    Les Meutes de Manuel Schapira

     

    La vie parisienne de Vincent Dietschy

    Lien permanent Imprimer Catégories : CESAR 2013 Pin it! 1 commentaire
  • César 2013 : pronostics, nommés, critiques des films...en attendant le palmarès

    A J-5 de la cérémonie des César 2013 dont je vous rappelle qu'elle aura lieu vendredi prochain, au Théâtre du Châtelet, je vous propose un retour sur les films en lice, commentés, avec mes critiques des films, mes choix et des pronostics. Tout cette semaine, je mettrai les César à l'honneur sur Inthemoodforcinema.com, Inthemoodlemag.com et Inthemoodforfilmfestivals.com avec un retour sur mes films français ou francophones, coups de coeur de cette année 2012, et ils furent nombreux.

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    L’enveloppe cachetée contenant les noms des nommés a été ouverte  au Fouquet's. Ci-dessus et ci-dessous, mes photos de la conférence de presse.

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    L’affiche représente la sublime Simone Signoret, César de la meilleure actrice en 1978 pour « La vie devant soi », la photo de l’affiche étant celle de « Casque d’or » de Becker.

     Cette année, Jamel Debbouze présidera la cérémonie, après Guillaume Canet, l’an passé.

    Pour la 20ème année consécutive, la cérémonie sera diffusée sur Canal +, en clair, le 22 février prochain et au Théâtre du Châtelet, également comme chaque année.

    C’est « Camille redouble » de Noémie Lvovsky qui est en tête avec 13 nominations. « Amour » de Michael Haneke qui a remporté la Palme d’or suit avec 10 nominations ainsi que « Les Adieux à la Reine », le très beau film de Benoit Jacquot.

    Je me réjouis tout particulièrement des nominations de « Louise Wimmer » de Cyril Mennegun dont je vous parle depuis de sa découverte au Festival International des Jeunes Réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz 2011, il y a plus d’un an donc, un énorme coup de coeur de même que « Comme des frères » d’Hugo Gélin, également nommé. Ce sont là deux formidables premiers films, très différents, mais qui exhalent la sincérité de leurs auteurs et qui ont aussi permis de découvrir deux remarquables comédiens dans des genres très différents: Pierre Niney (j’en profite pour vous signaler que, le 23 janvier, Canal plus consacrera une journée aux César en diffusant notamment « J’aime regarder les filles » de Frédéric Louf, un film pour lequel le comédien avait déjà été nommé comme meilleur espoir, l’an passé, étonnant également dans « Un chapeau de paille d’Italie » de Labiche à la Comédie Française, fin 2012) et Corinne Masiero, une comédienne magistrale et j’espère que cette nomination (si ce n’est déjà fait) fera décoller sa carrière et lui permettra d’avoir d’autres rôles comme celui-ci à sa (dé)mesure. « Louise Wimmer » est donc nommé comme meilleur premier film et la comédienne Corinne Masiero est nommée comme meilleure actrice (si vous avez vu le film, vous comprendrez à quel point cette nomination était une évidence, elle joue également d'ailleurs dans "De rouille et d'os") face à Catherine Frot dans Les Saveurs du palais, Marion Cotillard dans De rouille et d’os, Noémie Lvovsky dans Camille redouble, Emmanuelle Riva dans Amour, Léa Seydoux dans Les Adieux à la reine, Hélène Vincent dans Quelques heures de printemps.

    Je suis également ravie pour « Les Adieux à la reine », « Dans la maison », et « De rouille et d’os » parmi mes coups de coeur de cette année 2012.

    Je n’ai pas encore vu « Quelques heures de printemps » mais je me réjouis également pour Stéphane Brizé, réalisateur des remarquables « Je ne suis pas là pour être aimé » et « Le bleu des villes ».

    Les deux grands oubliés de ces nominations, dans des genres différents sont pour moi « Vous n’avez encore rien vu » d’Alain Resnais (selon moi, le film de l’année 2012) et « Une bouteille à la mer » de Thierry Binisti (un autre premier film qui, tout comme « Louise Wimmer » et « Comme des frères » aurait mérité d’être nommé dans cette catégorie, de même que ses acteurs). Ces trois films précités auraient d’ailleurs aussi mérité d’être nommés pour le scénario.

    Pas de polémique cette année concernant l’absence de comédies ou de films populaires bel et bien présents à commencer par le film éponyme de Régis Roinsard , mais aussi « Le Prénom » (qui, il est vrai, repose essentiellement sur l’excellente interprétation de ses comédiens, notamment Patrick Bruel et Valérie Benguigui, tous deux nommés).

    Je trouve d’ailleurs que ces nominations 2013 reflètent la diversité du cinéma français mettant autant à l’honneur des premiers films que des films de cinéastes confirmés, mais aussi des genres très différents. Voilà qui nous promet une belle cérémonie, en tout cas une réjouissante affiche.

     Je vous invite à découvrir ci-dessous les nominations avec, soulignés  en rouge, mes propres choix, en vert mes pronostics et en noir lorsque les deux coïncident. Rendez-vous  le 22 février pour vivre la cérémonie en direct.

    Retrouvez également ci-dessous, mes critiques des films nommés en cliquant sur leurs titres et, plus bas, la liste complète des nominations commentées:

    « Dans la maison » de François Ozon

    « Comme des frères » de Hugo Gélin

    « Amour » de Michael Haneke

    « De rouille et d’os » de Jacques Audiard

    « Louise Wimmer » de Cyril Mennegun

    « A perdre la raison » de Joachim Lafosse

    « Une bouteille à la mer » de Thierry Binisti

    « Les Adieux à la Reine » de Benoit Jacquot

    « Cloclo » de Florent-Emilio Siri

    « Argo » de Ben Affleck

    « Le Prénom » de Matthieu Delaporte et Alexandre De la Patellière

    NOMINATIONS/ PRONOSTICS/ CHOIX

      En rouge, mes propres choix, en vert mes pronostics et en noir lorsque les deux coïncident.

    Meilleur film:

    Difficile pour moi de choisir entre "Les Adieux à la Reine", "De rouille et d'os", "Dans la maison" et "Amour", 4 films qui font partie de mes coups de coeur de cette année 2012 qui ont d'ailleurs en commun de mettre en scène des personnages enfermés dans une réalité étouffante et d'éprouver un désir d'ailleurs ou de fuite (quelle qu'elle soit).  Il y a de fortes chances qu ' "Amour" soit une nouvelle fois le lauréat même si je voterais pour "Les Adieux à la Reine".

    Le Prénom de Matthieu Delaporte et Alexandre De la Patellière

    Holy Motors de Léos Carax

    De rouille et d’os de Jacques Audiard

     Les Adieux à la reine de Benoît Jacquot

     Dans la maison de François Ozon

    Camille redouble de Noémie Lvovsky

    Amour de Michael Haneke

    Meilleur réalisateur:

    Je pense que je voterais pour Jacques Audiard et je pense d'ailleurs qu'il obtiendra ce prix pour ce  film âpre et plein d’espoir. De rouille et d’os. De chair et de sang. De rudesse et de délicatesse. De douceur et de violence. De troublants paradoxes pour un troublant film. Des contrastes à l’image de ceux de l’esthétique du film.

    Benoît Jacquot pour Les Adieux à la reine

     Michael Haneke pour Amour

    Noémie Lvovsky pour Camille redouble

    François Ozon pour Dans la maison

    Jacques Audiard pour De rouille et d’os

     Leos Carax pour Holy Motors

    Stéphane Brizé pour Quelques heures de printemps

    Meilleur film étranger:

    Je voterais pour "A perdre la raison" même si j'ai eu un énorme coup de coeur pour le film de Xavier Dolan dont la maturité étonnante, la compréhension des tourments de l'âme humaine, l'humour, la poésie, la maitrise, l'originalité m'épatent et me chavirent. Mais "A perdre la raison" m'a bouleversée, hantée, terrassée par cette plongée étouffante, palpitante et brillante dans cette cellule familiale (la bien nommée, ici).

    Argo de Ben Affleck

     Bullhead de Michael R. Roskam

     Laurence Anyways de Xavier Dolan

    Oslo, 31 août de Joachim Trier

     La Part des Anges de Ken Loach

     Royal Affair de Nikolaj Arcel

    À perdre la raison de Joachim Lafosse

    Meilleure actrice:

    Sans hésiter, je voterais pour Corinne Masiero (même si je doute forte qu'elle obtienne ce César qui reviendra plus probablement à Emmanuelle Riva, Marion Cotillard ou même Hélène Vincent) qui  incarne magistralement Louise Wimmer dont le visage âpre marqué par la vie en devient beau tant Cyril Mennegun la filme avec justesse, empathie, et dignité. Elle dévore l’écran, nous happe, tant elle donne corps et âme à cette femme qui ressemble à la fois à tant d’autres et aucune autre.

    Catherine Frot dans Les Saveurs du palais

    Marion Cotillard dans De rouille et d’os

    Noémie Lvovsky dans Camille redouble

    Corinne Masiero dans Louise Wimmer

     Emmanuelle Riva dans Amour

    Léa Seydoux dans Les Adieux à la reine

    Hélène Vincent dans Quelques heures de printemps

    Meilleur acteur:

    Là, sans hésiter, je voterais pour Jean-Louis Trintignant, injustement écarté des récompenses reçues par "Amour" jusqu'à présent.  Dans ce film, qu’il raconte une anecdote sur son enfance, ou s’occupe du personnage d'Emmanuelle Riva dans ses derniers instants avec une tendresse infinie (comment ne pas être bouleversé quand il lui raconte une histoire, lui caressant doucement la main, pour faire taire sa douleur, qu’elle hurle), il est constamment juste, là, par un jeu d’une douce intensité. Ses gestes, sa voix, son regard, tout traduit et trahit son émotion mais aussi la digne beauté de son personnage qu’il dit être son dernier, ce qui rend ce rôle encore plus troublant et tragique.

    Jean-Pierre Bacri dans Cherchez Hortense

    Patrick Bruel dans Le Prénom

    Denis Lavant dans Holy Motors

    Vincent Lindon dans Quelques heures de printemps

    Fabrice Lucchini dans Dans la maison

     Jean-Louis Trintignant dans Amour

     Jérémie Renier dans Cloclo

    Meilleur second rôle féminin:

    Je pense qu'il reviendra à Edith Scob ou Yolande Moreau et je voterais pour Valérie Benguigui dans "Le Prénom", irrésistible dans ce très bon divertissement, gentiment cruel, d’une ironie finalement tendre.

    Valérie Benguigui dans Le Prénom

     Judith Chemla dans Camille redouble

    Isabelle Huppert dans Amour

     Yolande Moreau dans Camille redouble

     Edith Scob dans Holy Motors

    Meilleur second rôle masculin:

    J'ai trouvé Guillaume de Tonquedec remarquable dans le prénom, et je n'ai vu ni "Cherchez Hortense" ni" Camille redouble" même si je pense que Michel Vuillermoz l'obtiendra.

    Guillaume de Tonquedec dans Le Prénom

    Samir Guesmi dans Camille redouble

    Benoît Magimel dans Cloclo

     Claude Rich dans Cherchez Hortense

    Michel Vuillermoz dans Camille redouble

    Meilleur premier film:

    C'est un vrai dilemme pour moi que de choisir entre "Comme des frères" et "Louise Wimmer" mais, comme j'ai voté pour "Corinne Masiero", j'espère que "Comme des frères" obtiendra cette récompense, film d’une gravité légère à la fois tendre et drôle, pudique et espiègle: en tout cas, charmant et qui prouve qu'une comédie peut sonner juste et actuelle sans recourir systématiquement au trash ou au cynisme. Avec un casting impeccable, un scénario et des dialogues réjouissants, une photographie et musique ensorcelantes -du groupe Revolver- , c'est un road movie attachant et riche d'espoirs, un hymne à l'amitié et, finalement, pour moi, la comédie tendrement mélancolique de l’année.

    Augustine d’Alice Winocour

    Comme des frères d’Hugo Gélin

     Louise Wimmer de Cyril Mennegun

    Populaire de Régis Roinsard

    Rengaine de Rachid Djaïdani

    Meilleur documentaire:

    Bovines ou la vraie vie des vaches d’Emmanuel Gras

     Duch, le maître des forges de l’enfer de Rithy Panh

     Les Invisibles de Sébastien Lifshitz

    Journal de France de Claudine Nougaret et Raymond Depardon

     Les Nouveaux chiens de garde de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat

    Meilleur film d’animation:

     Edmond était un âne de Franck Dion

     Ernest et Célestine de Benjamin Rennet, Vincent Patar et Stéphane Aubier

     Kirikou et les hommes et les femmes de Michel Ocelot

    Oh Willy… d’Emma de Swaef et Marc Roels

     Zarafa de Rémi Bezançon et Jean-Christophe Lie

    Meilleur espoir masculin:

    Je vote sans hésiter pour Pierre Niney qui, dans ce film, est à la fois grave, immature et obstiné, autodestructeur et volontaire, audacieux et inconscient. Il est aussi lunaire, burlesque même,  attachant, pour incarner ce personnage qui, derrière sa maladresse, cache  une blessure. La concurrence est néanmoins rude dans cette catégorie et je pense qu'il y a aussi de fortes chances qu'Ernst Umhauer et Matthias Schoenaerts l'emportent.

    Félix Moati dans Télé Gaucho

     Kacey Mottet Klein dans L’Enfant d’en haut

    Pierre Niney dans Comme des frères

    Matthias Schoenaerts dans De rouille et d’os

     Ernst Umhaeur dans Dans la maison

    Meilleur espoir féminin

    Alice de Lencquesaing dans Au galop

    Lola Dewaere dans Mince alors

    Julia Faure dans Camille redouble

     India Hair dans Camille redouble

     Izia Higelin dans Mauvaise fille

    Meilleur scénario original:

    "Amour" pour moi, sans aucun doute. Un film tragique, bouleversant, universel qui nous ravage, un film lucide, d’une justesse et d’une simplicité remarquables, tout en retenue. «Je ne me souviens plus du film, mais je me souviens des sentiments» dit Jean-Louis Trintignant en racontant une anecdote à son épouse. C’est aussi ce qu’il nous reste de ce film, l’essentiel, l’Amour avec un grand A, pas le vain, le futile, l’éphémère mais l’absolu, l’infini. Et cela, grâce à un scénario ciselé.

    Adieu Berthe

    Amour

     Camille redouble

    Holy Motors

    Quelques heures de printemps

    Meilleure adaptation:

    Ces 5 scénarii sont de grande qualité ... Mon coeur balance entre "De rouille et d'os", "Les Adieux à la Reine" et "Dans la maison" mais je choisis le dernier pour la ludique et jubilatoire leçon d'écriture et manipulation qu'est le film de François Ozon. Un film particulièrement bien écrit (sans l’être trop, écueil particulièrement difficile à éviter avec un film sur l’écriture), brillant et ludique, un labyrinthe (avec et sans minotaure) joyeusement immoral, drôle et cruel, une comédie grinçante et un jeu délicieusement pervers, qui ne pourra que plaire aux amoureux de la littérature et de l’écriture qui sortiront de la salle heureux de voir que, toujours, le cinéma et l’écriture illuminent (ou, certes, dramatisent) l’existence et, en tout cas, sortent vainqueur, et peut-être sortiront-ils aussi en ressassant cette phrase : « Même pieds nus la pluie n’irait pas danser ». A suivre…

    Luca Belvaux pour 38 témoins

     Gilles Taurand et Benoît Jacquot pour Les Adieux à la reine

    François Ozon pour Dans la maison

    Jacques Audiard et Thomas Bidegain pour De rouille et d’os

    Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière pour Le Prénom

    Meilleure musique originale:

     Bruno Coulais pour Les Adieux à la reine

     Gaëtan Roussel et Joseph Dahan pour Camille redouble

    Philippe Rombi pour Dans la maison

     Alexandre Desplat pour De rouille et d’os

    Rob et Emmanuel d’Orlando pour Populaire

    Meilleur montage:

    J'attribuerais ce César à "De rouille et d'os" même si je pense qu'il reviendra à "Holy motors" qui est avant tout un travail de montage tout comme le (magnifique montage) de "De rouille et d'os" qui met en exergue et oppose les sons, les silences, les corps, le contrôle, l’abandon.

     Luc Barnier pour Les Adieux à la reine

    Monika Willi pour Amour

     Annette Dutertre et Michel Klochendler pour Camille redouble

    Juliette Welfling pour De rouille et d’os

    Nelly Quettier pour Holy Motors

    Meilleur son:

     Les Adieux à la reine

     Amour

    Cloclo

     De rouille et d’os

    Holy Motors

    Meilleure photographie:

    J'hésite entre "De rouille et d'os" et "Les Adieux à la reine" mais je dirais "Les Adieux à la Reine" avec le souvenir, notamment, de cette scène lorsque la reine trône, terriblement seule et majestueuse, dans cette pièce soudain tristement luxueuse, illuminée par le feu d’une cheminée, déchirant des lettres, tandis que les vautours rôdent déjà. Symbole d’une époque et d’un monde qui chancèlent, image bouleversante de beauté, de mélancolie, de cruauté mêlées.

    Romain Winding pour Les Adieux à la reine

     Darius Khondji pour Amour

    Stéphane Fontaine pour De rouille et d’os

    Caroline CHampetier pour Holy Motors

     Guillaume Schiffman pour Populaire

    Meilleurs costumes:

    Christian Gasc pour Les Adieux à la reine

    Pascaline Chavanne pour Augustine

     Madeline Fontaine pour Camille redouble

    Mimi Lepicka pour Cloclo

    Charlotte David pour Populaire

    Meilleurs décors:

     Katya Wyszkop pour Les Adieux à la reine

    Jean-Vincent Puzos pour Amour

     Philippe Chiffre pour Cloclo

    Florian Sanson pour Holy Motors

     Sylvie Olivé pour Populaire

    Meilleur court-métrage:

     Ce n’est pas un film de cow-boys de Benjamin Parent

    Ce qu’il restera de nous de Vincent Macaigne

     Le Cri du homard de Nicolas Guiot

     Les Meutes de Manuel Schapira

     La vie parisienne de Vincent Dietschy

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  • César 2013 : clip de Dominique Issermann des révélations 2013

    Découvrez le clip de 120 secondes, réalisé par Dominique Issermann, diffusé dans plus de quatre cent salles de cinéma en France du 16 au 29 janvier 2013 et qui met en lumière les trente deux jeunes comédiennes et comédiens choisis par le Comité Révélations de l’Académie, dans le cadre du vote pour les César du Meilleur Espoir Féminin et du Meilleur Espoir Masculin,qui seront décernés le vendredi 25 février prochain à l’issue du vote des 4199 membres de l’Académie.

     

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