Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule 2022 : Alexandre Desplat, invité d’honneur de cette 8ème édition

    cinéma,film,festival,festival du cinéma et musique de film de la baule,8ème édition,alexandre desplat,musique de film,musique,8ème festival du cinéma et musique de film de la baule,festival du cinéma et musique de film de la baule 2022,la baule

    Selon Stendhal, « La bonne musique ne se trompe pas, et va droit au fond de l'âme chercher le chagrin qui nous dévore. » Peut-être est-ce une des raisons pour lesquelles ce festival dont ce sera (déjà !) la huitième édition, est-il aussi joyeusement consolateur ?

    cinéma,film,festival,festival du cinéma et musique de film de la baule,8ème édition,alexandre desplat,musique de film,musique,8ème festival du cinéma et musique de film de la baule,festival du cinéma et musique de film de la baule 2022,la baule

    Le Festival du Cinéma et Musique de Film La Baule est ainsi un évènement unique et rare tant par la qualité des films projetés, la symbiose entre cinéma et musique que la convivialité qui y règne. Le tout dans le cadre majestueux de la Baie de La Baule qui sert d’écrin à ce festival qui, en 8 ans, a réussi à s’imposer comme un évènement cinématographique et musical incontournable avec, à son générique, des films majeurs, mais aussi des concerts marquants des plus grands compositeurs de musiques de films à l’image de ce que sera sans aucun doute celui de cette année.

    L’an passé, les organisateurs de ce festival (créé et dirigé par Sam Bobino, notamment fondateur des Paris Film Critics Awards dont je vous parle, ici-  et le cinéaste Christophe Barratier) avaient eu la judicieuse idée d’inaugurer une nouvelle formule mettant l’accent sur le cinéma français.  Le festival devient ainsi une fenêtre d’exposition pour les films qui sortent pendant l’été, une idée lumineuse quand certains films à l’affiche en juillet-août ne bénéficient pas de la visibilité qu’ils mériteraient. Une mise en exergue d'autant plus nécessaire alors que le cinéma a plus que jamais besoin d’être défendu et soutenu en cette année où les entrées dans les salles fléchissent dramatiquement.

    Pour symboliser ses nouvelles dates, durant l’été, le Festival a opté cette année pour une affiche très différente de celles des années précédentes. "Les organisateurs ont fait appel, pour cela, à l’artiste Carolina Spielmann qui propose ici un visuel à la fois volontairement vintage et moderne (dans l’esprit de la Ville de La Baule, très attachée à son histoire et continuellement tournée vers l’avenir) et qui souligne aussi ce nouveau positionnement estival. Inspirée par la baie de La Baule et ses jolies tentes rayées bleu et blanc, l’artiste a souhaité combiner la tradition et la modernité avec cette baigneuse vintage et moderne à la fois. Cette baigneuse rigolote, qui enlace dans ses bras, avec passion, la musique et le cinéma, les deux thèmes du Festival. Sa bouche en forme de cœur exprime autant l’amour pour le cinéma que pour la musique, comme pour la Ville de La Baule et pour cette belle région Loire-Atlantique. Le jaune solaire nous invite à découvrir et à voyager dans cette région lumineuse et passionnée".

    Cette huitième édition qui se tiendra du 29 juin au 3 juillet rendra ainsi hommage à l’un des plus grands compositeurs de musique de film dans le monde qui sera l’invité d’honneur du festival : Alexandre Desplat qui succède ainsi à Francis Lai, Michel Legrand, Lalo Schifrin, Vladimir Cosma, Eric Serra, Gabriel Yared et Philippe Sarde les années précédentes !

    cinéma,film,festival,festival du cinéma et musique de film de la baule,8ème édition,alexandre desplat,musique de film,musique,8ème festival du cinéma et musique de film de la baule,festival du cinéma et musique de film de la baule 2022,la baule

    Il participera à un concert hommage de clôture, dirigé par la cheffe d’orchestre et violoniste Solrey. Alexandre Desplat, digne héritier des compositeurs français consacrés par Hollywood a déjà écrit les partitions de plus de 200 films et a été célébré par 2 Oscars, 2 Golden  Globes, 3 Césars, 3 Baftas, 2 Grammys...La liste des cinéastes avec lesquels il a collaboré est longue : Terrence Malick, Jacques Audiard, Stephen Frears, Roman Polanski, Wes Anderson, George Clooney, Kathryn Bigelow, David Fincher, Guillermo del Toro et les films Sur mes lèvres, The King’s speech, De battre mon cœur s’est arrêté, The Ghost Writer, Monuments men, Un prophète, The Grand Budapest hotel, The Shape of water, The Curious case of Benjamin Button, Twilight, Godzilla, Harry Potter and the deathly Hallows, The imitation game, Little women, The french dispatch ...

    Ce concert événement, où le compositeur Alexandre Desplat se produira également sur scène comme flûtiste, aura lieu au Palais des Congrès et des Festivals Atlantia de La Baule, le dimanche 03 juillet à 16h30 (infos et réservations : https://billetterie.atlantia-labaule.com ou par téléphone au 02 40 11 51 51).

    L’an passé, le jury du festival, alors présidé par François Berléand avait décerné l’Ibis d’or du meilleur film à C’est toi que j’attendais de Stephanie Pillonca tandis qu’ Un triomphe d’Emmanuel Courcol avait été récompensé de 2 Ibis d’Or dont celui de la meilleure musique de film de la sélection.

    De ces sept années de ce passionnant festival s'entremêlent mes souvenirs et émotions, de vie et de cinéma. Comment oublier ce 13 novembre 2015 ? Comment ne pas penser au concert de Michel Legrand qui avait eu lieu le lendemain, ce fameux 14 novembre 2015 donc, concert lors duquel Michel Legrand, alors comme toute l’assistance bouleversé par l’ignominie impensable qui avait eu lieu la veille, avait débuté son concert par un morceau improvisé et deux mesures de La Marseillaise ? 

    cinéma,film,festival,festival du cinéma et musique de film de la baule,8ème édition,alexandre desplat,musique de film,musique,8ème festival du cinéma et musique de film de la baule,festival du cinéma et musique de film de la baule 2022,la baule

    Les émotions sont aussi celles  procurées par tant de films découverts dans le cadre de ce festival aussi, souvent les meilleurs de l’année parmi lesquels Paterson, À peine j’ouvre les yeux, Tanna, Le Prophète, Demain tout commence, Born to be blue, Jalouse, L’attente, Mr. Turner, Carole Matthieu, Tout nous sépare, Guy, La tortue rouge, Les hirondelles de Kaboul et, rien que pour l’année 2019, en compétition, sans doute les meilleurs films de l’année (Les Éblouis, J’ai perdu mon corps, La Belle époque, La dernière vie de Simon, La nuit venue, Lola vers la mer)…et tant d’autres et aussi de nombreux documentaires comme Abdel Rahman El Bacha - Un piano entre Orient et Occident, ou encore des courts-métrages. Sans oublier des masterclasses et le concert mémorable de Francis Lai ou l’inoubliable concert de Vladimir Cosma. Ou encore celui de Philippe Sarde l’an passé.

    cinéma,film,festival,festival du cinéma et musique de film de la baule,8ème édition,alexandre desplat,musique de film,musique,8ème festival du cinéma et musique de film de la baule,festival du cinéma et musique de film de la baule 2022,la baule

    cinéma,film,festival,festival du cinéma et musique de film de la baule,8ème édition,alexandre desplat,musique de film,musique,8ème festival du cinéma et musique de film de la baule,festival du cinéma et musique de film de la baule 2022,la baule

    Vladimir Cosma La Baule.jpg

     « La musique, c’est du rêve » selon le personnage incarné par Daniel Auteuil (le si fascinant, si hermétique, si ambigu, si complexe Stéphane) dans le chef-d’œuvre de Claude Sautet, Un cœur en hiver. (Un des rares films de ce dernier dont la musique ne fut pas composée par Philippe Sarde...et pour cause puisque la musique de Ravel l’accompagne et en est même un personnage à part entière !) Alors, prêts à rêver du 29 juin au 3 juillet à La Baule ?

    cinéma,film,festival,festival du cinéma et musique de film de la baule,8ème édition,alexandre desplat,musique de film,musique,8ème festival du cinéma et musique de film de la baule,festival du cinéma et musique de film de la baule 2022,la baule

    Pour en savoir plus : le site officiel du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule et son compte instagram (@festivallabaule).

    En complément, retrouvez ici tous mes articles sur les 7 premières éditions du festival et mes prochains articles sur cette 8ème édition.

    cinéma,film,festival,festival du cinéma et musique de film de la baule,8ème édition,alexandre desplat,musique de film,musique,8ème festival du cinéma et musique de film de la baule,festival du cinéma et musique de film de la baule 2022,la baule

    Retrouvez ma nouvelle Un certain 14 novembre dans le recueil Les illusions parallèles  - Editions du 38 – 2016 (cette fiction se déroule entièrement dans le cadre du festival avec en toile de fond les évènements réels de cette édition).

    Retrouvez enfin on article sur l'hôtel Barrière Le Royal de La Baule et sa thalasso.

  • Critique - ANNÉES 20 de Élisabeth Vogler (au cinéma le 27/04/2022)

    cinéma, film, critique, Années 20, Elisabeth Vogler, Paris, sortie cinéma

    À chaque silhouette entraperçue, chaque visage croisé, chaque bribe de conversation interceptée, déambuler dans Paris, c’est esquisser mille possibles, imaginer une multitude d’histoires, se représenter tous les destins qui s’y égarent, se frôlent, se rencontrent, se manquent, se heurtent, se croisent dans un cadre romanesque et historique, propice aux égarements de l’imaginaire. Ce long métrage au dispositif particulièrement ingénieux d’une précision admirable nous permet de nous immiscer quelques instants dans l’histoire de quelques-uns de ces destins tout en laissant vagabonder notre imagination lorsqu'ils échappent soudain à notre regard et lorsqu’une nouvelle histoire et de nouveaux personnages remplacent les précédents.

    Le titre évoque les années folles. Ces années 20 sont pourtant les nôtres, porteuses elles aussi d’un élan de liberté. Un film autofinancé. Un plan-séquence d’une heure trente dans Paris tourné à la sortie du premier confinement, avec plus de 24 actrices et acteurs et 16 personnes dans l’équipe technique. Sur six kilomètres, à pied, en métro ou à vélo, au milieu de la foule et de la circulation, la caméra s’insinue et se faufile, indiscrète et complice, dans les destinées qui déambulent dans Paris, un soir d’été 2020. De ces soirs où l’air est rempli de promesses, de désirs, où tout semble exhaler l’électricité et la fugacité de la vie. Voilà qui est propice à une échappée belle pleine d’énergie. Une respiration salutaire.

     La caméra suit un passant puis l’autre, voyageant à travers les rues de la ville et multipliant de curieuses rencontres : jeunes excentriques, personnages originaux et anticonformistes. Au cours d’un seul plan ininterrompu, la caméra lie les personnages à travers un même territoire, et une même époque en crise que chacun traverse et questionne à sa manière. Une dizaine de duos de personnages, racontant implicitement ce qu’ils ont vécu pendant le confinement et surtout en quoi cela a modifié leur vision de l’existence. Ainsi, Années 20 relie chaque petite histoire pour raconter notre époque.

     Cela commence rue de Rivoli. Des bruits assourdis. Une chute hors champ. Un jeune homme, Léon, de dos raconte une scène d’une série Netflix au téléphone. La caméra suit ses déambulations alertes jusqu'au Louvre où il rejoint une jeune femme, Julie, pour l’amener jusqu’à l’endroit où se trouve son frère, Jean, à l’autre bout de Paris. Il lui propose d’être attentive à ce qui se passe autour d’elle. Comme le film nous invite à l’être.

     Un autre personnage évoque les 50 hivers et 50 étés qu’il lui reste statistiquement à vivre, racontant qu’à l'âge de 12 ans, il a pris conscience qu’il allait mourir. Une autre voudrait « faire un truc subversif maintenant. » Voilà, c’est de cela dont il s‘agit après ces mois de confinement et d'inquiétude, alors que tout semble encore tellement incertain et friable. Il s’agit d’être libre. D’oser. De savourer chaque seconde comme si c’était la dernière.  Chacun semble porter une fragilité, être en quête d’autre chose, comme l’évoque ce mouvement perpétuel, poétique et universel. Mehdi annonce à son ami qu’il a démissionné de son travail. Edouard, humoriste, annonce à son producteur qu’il souhaite devenir danseur contemporain. Le Covid n’est jamais clairement évoqué mais toujours là, en filigrane, dans cet élan fiévreux d’envies. Il est là, dès les premiers plans lorsque la jeune femme interprétée par Alice de Lencquesaing, une infirmière, se montre dévorée par l’angoisse.  

    Les corps se rapprochent. Les terrasses reprennent vie. On s’interroge sur l’avenir, sur l’art. C’est parfois drôle, insensé ou miraculeux, comme l’est la vie. Ou absurde. Comme une mariée qui vient de fuir et se retrouve à converser avec un bébé abandonné. Pourtant cela sonne toujours juste. Cela reflète la diversité de Paris, sa beauté à mille visages, contrastés, étranges parfois, ses hasards et coïncidences.

    L’idée du film vient de Slacker de Richard Linklater. Celle d’un plan ininterrompu. Le film est signé Élisabeth Vogler, pseudo d'un ou d'une cinéaste qui souhaite conserver l’anonymat. Un pseudo emprunté à Bergman et au personnage de Liv Ullmann dans Persona. Un nom derrière lequel se cache aussi une identité multiple notamment celles, au scénario, de Joris Avodo, François Mark et Noémie Schmidt, également acteurs et actrices dans le film.

    Du Louvre jusqu’aux Buttes Chaumont en passant par les quais de Seine, dans le métro, place de la République, à Belleville ou encore au bord du canal Saint-Martin, c’est Paris qui devient le théâtre bouillonnant de ces destinées, personnage à part entière, décor intrinsèque et idéal de cinéma. La prouesse technique est fascinante, a fortiori car tout semble fluide, des déplacements à l’interprétation remarquable de chaque comédien : Noémie Schmidt, Alice de Lencquesaing, Manuel Severi, Paul Scarfoglio, Zoé Fauconnet, François Rollin, Lila Poulet, Adil Laboudi, Léo Poulet, Mehdi Djaad. Les enchainements sont à chaque fois de véritables prouesses. On songe à Victoria de Sebastian Schipper et à sa déambulation à couper le souffle dans Berlin. Ou encore au court métrage Rendez-vous de Claude Lelouch. À chaque fois, beaucoup d'inventivité, d'ingéniosité, d'audace, et un résultat unique et époustouflant de maîtrise.

    Parfois la conversation se poursuit hors champ. Le film continue alors sans nous. Et dans le même temps nous invite à regarder, à inventer, à rêver. À saisir l’électricité de l’existence. Laissez-vous porter par cette nouvelle vague jusqu’à son final chanté et enchanteur. Une véritable rêverie poétique. Un instantané de l’époque. Une expérience audacieuse. Une prouesse technique. Et un vent de fraicheur dans le cinéma français. Palpitant et joyeusement imprévisible comme une promenade estivale dans Paris. Prix du jury du Festival de Tribeca 2021.

    Sachez aussi que l’’aventure se poursuit dans une web série (ici) filmée dans 12 villes. Les 12 villes de la tournée qui ont précédé la sortie du film, avec à chaque fois le tournage d’un épisode en plan séquence. Chaque jour, vous pourrez retrouver un nouveau personnage dans sa ville d'origine avant de les voir tous réunis dans le film.

    Lien permanent Imprimer Catégories : CRITIQUES DES FILMS A L'AFFICHE EN 2022 Pin it! 0 commentaire