Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

eva green

  • Critique - LES TROIS MOUSQUETAIRES - D'ARTAGNAN de Martin Bourboulon (au cinéma le 5 avril 2023)

    cinéma, critique, film, Les trois mousquetaires - d'Artagnan de Martin Bourboulon, Les trois mousquetaires, Alexandre Dumas, François Civil, Vincent Cassel, Pio Marmaï, Romain Duris; Vicky Krieps, Eva Green,

    cinéma, critique, film, Les trois mousquetaires - d'Artagnan de Martin Bourboulon, Les trois mousquetaires, Alexandre Dumas, François Civil, Vincent Cassel, Pio Marmaï, Romain Duris; Vicky Krieps, Eva Green,

    Critique réalisée suite à l'avant-première qui eut lieu au Cinéville, ce 19.02.2023 - photo ci-dessus -

    Le film de cape et d’épée (défini comme mettant en scène des « personnages batailleurs, généreux et chevaleresques ») fut très à la mode, en particulier dans le cinéma français des années 1940 à 1970. Il tomba un peu en désuétude même si quelques films notables tentèrent de le faire revenir sur le devant de la scène. Parmi les films de cape et d’épée les plus remarquables, il faut bien sûr citer Le Bossu de Jean Delannoy en 1944, Le Capitan de Robert Vernay en 1946, deux films avec Jean Marais qui tourna de nombreux longs-métrages appartenant à ce genre, comme encore Le Masque de fer de Henri Decoin en 1962. Il y eut aussi l’incontournable Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque en 1952, rôle alors incarné par Gérard Philippe. Le même Christian-Jaque réalisa aussi La Tulipe noire avec Alain Delon en 1964.  On se souvient aussi de Belmondo dans Cartouche de Philippe de Broca en 1961 et, en 1971, dans Les Mariés de l’an II de Jean-Paul Rappeneau à qui l’on doit aussi le chef-d’œuvre Cyrano de Bergerac en 1990 et Le Hussard sur le toit en 1995. Il y eut encore Le Bossu de Philippe de Broca en 1997, La Fille de d’Artagnan de Bertrand Tavernier en 1994, et plus récemment, en 2003, une autre version de Fanfan la Tulipe réalisée par Gérard Krawczyk et, en 2010, La Princesse de Montpensier, autre chef-d’œuvre également réalisé par Bertrand Tavernier. Bien sûr, le film de cape et d’épée n'inspira pas seulement le cinéma hexagonal. Je pense notamment à Scaramouche de George Sidney avec Stewart Granger et Janet Leigh en 1952 ou aux Contrebandiers de Moonfleet de Fritz Lang en 1955.

    Tout comme le polar, ou le cinéma français des Truffaut, Sautet (cf mon autre article du jour consacré à César et Rosalie de Claude Sautet), Renoir, Carné…, le film de cape et d’épée a bercé les premières années de ma cinéphilie. J’étais donc particulièrement impatiente de découvrir ces Trois mousquetaires qui firent déjà l’objet de tant d’adaptations au cinéma. Il s’agit en effet de la….44ème ! Parmi ces adaptations : Les Mousquetaires de la reine de George Méliès en 1903, les Trois Mousquetaires de Bernard Borderie de 1961 ou encore La Fille de d’Artagnan de Bertrand Tavernier en 1994, qui est néanmoins une libre adaptation de l’œuvre de Dumas, reprenant les personnages dans des aventures inédites. Alors, dans cette nouvelle adaptation, retrouve-t-on les fondamentaux du film de cape et d’épée ? S’agit-il d’une adaptation fidèle à l’œuvre de Dumas ou une adaptation très libre comme le fut celle de Tavernier ?

    D’abord, sachez qu’il s’agit d’un diptyque. La première partie intitulée Les Trois Mousquetaires – d’Artagnan sort ce 5 avril 2023. Il faudra attendre le 13 décembre 2023 pour découvrir la suite, intitulée Les Trois Mousquetaires – Milady. L’attente est énorme pour ce film produit par Dimitri Rassam et Pathé au regard de l’impressionnant casting, du genre du film, délaissé depuis des années par le cinéma français, de son ambition et du budget colossal (72 millions d’euros au total).

    Comme dans le roman de Dumas, en 1627, le Gascon d’Artagnan (François Civil) pauvre gentilhomme, vient à Paris dans le but d’intégrer le corps des mousquetaires. Comme dans le roman toujours, il se lie d’amitié avec Athos (Vincent Cassel), Porthos (Pio Marmaï) et Aramis (Romain Duris), les mousquetaires de Louis XIII (Louis Garrel), qui, chacun pour des raisons différentes, le provoquent en duel. Ils vont s’unir pour s'opposer au Premier ministre, le Cardinal de Richelieu, et à ses agents, dont la mystérieuse Milady de Winter (Eva Green), pour sauver l'honneur de la reine de France, Anne d’Autriche (Vicky Krieps) mais aussi pour sauver Athos accusé d’un crime dont il ignore s’il l’a commis. Le jeune d'Artagnan s'éprend de Constance Bonacieux (Lyna Khoudri), lingère d’Anne d’Autriche… Dans un royaume divisé par les guerres de religion et menacé d’invasion par l’Angleterre, l’aventure conduit les Mousquetaires des bas-fonds de Paris au Louvre, jusqu’au Palais de Buckingham.

    Comme l’indique son titre, cette première partie du dytique tourne essentiellement autour du personnage de d’Artagnan, et de la figure du héros qui nait sous nos yeux, un héros qui cherche à conquérir l’amour autant que son statut de mousquetaire.

    Tous les ingrédients sont là pour un grand divertissement populaire, tout public. Le scénario -signé Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte- auxquels on doit notamment la coécriture et la coréalisation du film Le Prénom, sorti en 2012 - est fidèle à l’œuvre mais témoigne aussi de son intemporalité dans les thèmes abordés : le courage, le sens de l’amitié, l’amour, la vengeance, l’honneur. Parmi les ingrédients qui contribuent à cette réussite figure la musique de Guillaume Roussel (à qui l’on doit récemment celles de Couleurs de l’incendie, Kompromat, Novembre…) dont le lyrisme accompagne, voire exacerbe, le caractère épique de l’aventure. Mais surtout les décors de Stéphane Taillasson et les costumes de Thierry Delettre contribuent à la modernité de cette version filmée en décors naturels, donnant un caractère de vérité aux course-poursuites et batailles dans un Paris interlope et obscur. À cela, il faut ajouter les cascades réalisées par les comédiens eux-mêmes qui contribuent aussi au sentiment de réalisme et à l’immersion du spectateur. Les plans-séquence nous immergent en effet avec les héros dans le décor et dans leur course haletante contre la mort et pour l’honneur. Martin Bourboulon souhaitait réaliser un film entre « le thriller et le western royal ». De ce point de vue aussi, c’est  une réussite. Les cavalcades au cœur de la nuit, les duels, les costumes, tout rappelle le western. Dès les premières minutes, le ton est donné : d’Artagnan reçoit un coup de feu censé être mortel, est enterré puis revient d’outre-tombe. Prémisses de la figure héroïque. Générique.

    Le casting contribue aussi largement à cette réussite, casting au premier rang duquel se trouve Lyna Khoudri (Papicha, Gagarine, La place d’une autre, Novembre...) dont le jeu est toujours aussi nuancé comme le personnage de la douce, malicieuse et courageuse Constance le nécessitait, mais aussi Vicky Krieps dans le rôle de la reine après avoir été une inoubliable impératrice dans Corsage de Marie Kreutzer, une Sissi frondeuse, à la fois sombre et excentrique, enfermée et avide de liberté.  Eva Green est une Milady de Winter charmeuse, mystérieuse, manipulatrice, diabolique comme il se doit, avec sa voix rauque inquiétante et envoûtante qui sied parfaitement au personnage. François Civil (Celle que vous croyez, Mon inconnue, Deux Moi, Bac Nord, et LE film de l’année 2022, En Corps...)  apporte à son personnage de d’Artagnan l’insolence, la candeur, la malice et l’intrépidité nécessaires, un héros dont le voyage initiatique le fait se muer en aventurier téméraire. Pio Marmaï, possède la gouaille de l’hédoniste Porthos. Cassel altier, torturé, est parfait dans le rôle de l’aristocrate Athos. Romain Duris se glisse idéalement dans le rôle d’Aramis, pétri de contradictions, séducteur et dévot. Les seconds rôles sont tout aussi judicieusement choisis : Eric Ruf dans le rôle du Cardinal de Richelieu, Oliver Jackson-Cohen dans le rôle du Duc de Birmingham, Alexis Michalik dans le rôle de Villeneuve de Radis, Marc Barbé dans le rôle du capitaine de Tréville…

    Là où le film aurait pu tomber dans une surenchère de scène sanguinolentes pour attirer un public plus jeune et moderniser l’œuvre, le son très habilement utilisé vient signifier la violence et la douleur sans que les images ne tombent dans cet écueil, ce qui n’en est pas moins efficace pour créer la tension et le suspense. Après Papa ou Maman (2015), Papa ou Maman 2 (2016) et Eiffel (2021), sa dernière réalisation déjà  très ambitieuse et spectaculaire, Martin Bourboulon démontre un véritable savoir-faire dans cette reconstitution historique virevoltante, ayant certainement tiré les enseignements des grands cinéastes pour lesquels il avait travaillé comme  assistant de réalisation : Joffé, Kassovitz, Tavernier, Rappeneau, Demme…

    Nous retrouvons la flamboyance, l’écriture savoureuse, la noirceur et l’humour, le rythme de l’œuvre de Dumas dans cette course effrénée pour sauver l’honneur et la paix, cette fresque pleine de panache. Parfois un peu sombre visuellement (certes comme l’étaient des films de cape et d'épée emblématiques :  Cyrano de Bergerac de Rappeneau ou La Princesse de Montpensier de Tavernier), cette nouvelle adaptation réussit brillamment à nous plonger dans l’univers de Dumas et surtout nous donne envie de relire ce récit historique et initiatique palpitant et ses autres chefs-d’œuvre (je vous recommande notamment La Dame de Monsoreau)…mais aussi de découvrir la suite le 13 Avril. Aux plus jeunes, ce film donnera probablement le goût du cinéma de cape et d’épée. Pour les autres, il sera une réminiscence d’un cinéma qui a peut-être illuminé leurs soirées d’enfance et dont le cinéma français a tardé à s’emparer de nouveau, craignant sans doute une comparaison avec des blockbusters d’Outre-Atlantique. Ce pari réussi prouve une nouvelle fois que le cinéma français peut s'approprier tous les genres, sans avoir à rougir d’aucune comparaison.

    « Toute fausseté est un masque, et si bien fait que soit le masque, on arrive toujours, avec un peu d'attention, à le distinguer du visage. » Cette citation d’Alexandre Dumas de 1844, extraite des Trois Mousquetaires, rappelle le passionnant jeu de masques que sont les livres de Dumas et aussi pourquoi ils sont un matériau idéal pour l'adaptation cinématographique, art de l'illusion (et donc du jeu de masques) par excellence. Comme l’est aussi Le Comte de Monte-Cristo que Pathé produira également, un film qui sortira en 2024, réalisé par…Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière. Nous avons en effet appris il y a quelques jours que cet autre héros de Dumas serait incarné par Pierre Niney. Enfin, si vous voulez en savoir plus sur Alexandre Dumas, je vous recommande aussi le film L’autre Dumas de Safy Nebbou, sur le collaborateur de Dumas, l'artisan besogneux face au génie  inspiré qu'était Dumas. Leur face-à-face interroge le mécanisme complexe de la création. Maquet n'atteignit jamais les fulgurances de Dumas mais Dumas ne pouvait écrire sans Maquet. Une tragi-comédie romanesque, voire rocambolesque, à la manière d'un feuilleton de Dumas avec en toile de fond la révolution de 1848 qui apporte ce qu'il faut d'Histoire indissociable de cette du grand écrivain qui s'en est toujours largement inspiré.

    Cette parenthèse refermée, pour conclure, si vous voulez remonter et arrêter le temps en vous plongeant dans l’univers sombre, romanesque et passionnant de Dumas, voir un film ambitieux, populaire (au sens noble) et spectaculaire…je vous recommande vivement de foncer à la rencontre des Trois Mousquetaires, au cinéma le 5 avril.

    Les autres critiques du mois en avant-première* à lire sur Inthemoodforcinema.com : La Syndicaliste de Jean-Paul Salomé, Mon crime de François Ozon, Sur les chemins noirs de Denis Imbert. Exceptionnellement, la critique des Trois Mousquetaires - D'Artagnan de Martin Bourboulon a été écrite suite à une avant-première en province et non suite à une projection presse comme c’est le cas pour les autres films précités. Retrouvez aussi mon article détaillant les nominations aux César 2023, ici.

  • Critique de D'APRES UNE HISTOIRE VRAIE de Roman Polanski

    histoirevraie3.jpg

    Cette critique est extraite de mon compte rendu du Festival de Cannes 2017 à retrouver ici.

    Le Festival de Cannes 2017 commençait avec une mise en abyme et un fantôme avec "Les Fantômes d'Ismaël" de Desplechin et s’achevait avec un film aux thématiques similaires.  Peut-être pour nous dire que ces douze jours n’avaient été qu’un doux songe…

    cinéma, Festival de Cannes, Festival de Cannes 2017, Almodovar, film, In the mood for cinema, Cannes

    « D’après une histoire vraie » s’inspire  ainsi du best-seller éponyme de Delphine De Vigan, récompensé en 2015 du Prix Renaudot et du Goncourt des lycéens.

    Delphine (Emmanuelle Seigner) est l’auteur d’un roman intime et consacré à sa mère devenu best-seller. Déjà éreintée par les sollicitations multiples et fragilisée par le souvenir, Delphine est bientôt tourmentée par des lettres anonymes l'accusant d'avoir livré sa famille en pâture au public. La romancière est en panne, tétanisée à l'idée de devoir se remettre à écrire. Son chemin croise alors celui de Elle (Eva Green). La jeune femme est séduisante, intelligente, intuitive. Elle comprend Delphine mieux que personne. Delphine s'attache à Elle, se confie, s'abandonne. Alors qu’Elle s’installe à demeure chez la romancière, leur amitié prend une tournure inquiétante. Est-elle venue combler un vide ou lui voler sa vie ?

    C’est Emmanuelle Seigner qui a lu le livre et a eu l’idée de suggérer à Roman Polanski de l’adapter « Quand j’ai lu ce livre, cela me rappelait ses premiers films ».  « J’ai eu un peu d’incrédulité quand il m’a dit qu’il l’adapterait. J’étais très honorée. Le cinéma m’inspire beaucoup. J’ai revu Le Locataire, Répulsion » a ainsi répondu l’auteur du livre.

    Et qui mieux qu’Assayas, auteur du sinueux, vénéneux, fascinant, trouble, troublant « Sils Maria » qui abordait déjà magistralement l’étanchéité des frontières entre l’art et la vie,  pour l’adapter ? : « J’étais très honorée que Roman pense à moi pour l’adaptation. J’ai adapté plusieurs livres ou pièces, ce qui me préoccupe le plus est de ne pas m’éloigner de l’œuvre que j’adapterai. »

    Le personnage d’Elle apparaît d’ailleurs comme Carlotta dans « Les fantômes d’Ismaël ». Brusquement. La seconde dont on ne voit d’abord que les jambes tend sa main, sans que son visage soit encore perceptible. La première apparaît dans une sorte de distorsion de la réalité avec un son également déformé. D’emblée, Polanski indique au lecteur que tout cela est imaginaire, du moins étrange. Elle symbolise les démons de Delphine. Son double maléfique. C'est moins le suspense qui importe que la manière dont Polanski conduit son intrigue (même s'il réussit à nous étonner avec un dénouement pourtant attendu et prévisible), capte et retient notre attention. Après le film sur l’écrivain-fantôme (« The Ghost-writer »), Polanski s’attache donc au fantôme de l’écrivain avec un jeu troublant, dangereux (qui ressemble d’ailleurs beaucoup à celui de Thomas et Vanda dans « La Vénus à la Fourrure ») qui va rendre la frontière entre l’imaginaire et la réalité (entre la scène et la réalité dans « La Vénus  la fourrure ») de plus en plus floue. Dans « La Vénus à la fourrure », la Vanda de la pièce et l’actrice venue auditionnée ne devenaient bientôt qu’une seule et même personne qui allait manipuler, « mettre en scène ». De même que Delphine se laisse manipuler par son esprit. Là aussi deux personnes en une seule.

    L’intelligence de la mise en scène de Polanski nous fait d’ailleurs comprendre dès le début que c’est Elle le démiurge, la manipulatrice tout comme Vanda l’était dans « La Vénus à la fourrure ». Les multiples mouvements de caméra font sens, nous manipulent aussi, comme un troisième personnage, incarnant le vrai Démiurge, l’autre metteur en scène ou l'autre écrivain.  Tout dans le cinéma de Polanski est toujours familier et étrange, envoûtant et angoissant, et reflète un sentiment d’inconfort. L’enfermement, l’angoisse, la manipulation sont toujours au rendez-vous. Comme dans « Carnage » et « La Vénus à la fourrure », seuls le début et la fin nous font sortir du théâtre et/ou de l’imaginaire et  comme dans « Carnage », Polanski est ici à son tour le Dieu et le démiurge du carnage, d’un autre jeu de massacre.

    « C’était l’étrangeté de la réalité du personnage qui m’a plu et qu’on se demande s’il existe ou pas» a ainsi déclaré Eva Green lors de la conférence de presse.

    Ce sujet et ce cadre étaient ainsi idéaux pour Polanski qui aime jouer avec nos perceptions et celles de ses personnages, nous donner un sentiment de claustrophobie et de paranoïa, un univers dans lequel règne une étrangeté perturbante. Il joue avec le second degré pour interroger les démons et les atermoiements de l’artiste, et en particulier le caractère schizophrénique du beau métier d’écrivain, obsédé et tourmenté par son sujet jusqu’à l’oubli ou le dédoublement de soi. C’est jubilatoire et passionnant de se laisser embarquer comme un auteur le serait par ses personnages qui l’emportent là où il ne l’aurait espéré, dans les tréfonds abyssaux de son âme. Un nouveau huis-clos oppressant dans lequel Polanski s’amuse avec les clichés du thriller. Ajoutez à cela la musique d’Alexandre Desplat, l’interprétation parfaite d’Emmanuelle Seigner et vous obtenez une comédie noire, une réflexion passionnante sur l’acte d’écrire qui n’aurait pas démérité en compétition.

  • Concours: 10x2 places pour "Cracks" de Jordan Scott avec Eva Green...

    cracks.jpgComme c'est noël, de nouveau un concours très simple et 10x2 places de cinéma à gagner, cette fois pour "Cracks" de Jordan Scott avec Eva Green...

    Pour remporter ces places, rien de plus simple, soyez parmi les 10 premiers à m'envoyer vos coordonnées avec pour intitulé de votre email "concours cracks" à inthemoodforcinema@gmail.com .

    Bonne chance et joyeuses fêtes de noël à tous!

    Lien permanent Imprimer Catégories : CONCOURS Pin it! 0 commentaire
  • Critique de "Casino Royale" de Martin Campbell avec Daniel Craig, Eva Green, Simon Abkarian ...

    casino1.jpg

    Hier soir France 2 diffusait « Casino royale » de Martin Campbell. L'ayant déjà vu deux fois,  cette troisième immersion dans l'univers de James Bond pour la première fois incarné par Daniel Craig, n'en a pas été moins palpitante. Et que n'a-t-on pourtant pas entendu lors de ce choix et lorsqu'il a été annoncé qu'il succèderait à Pierce Brosnan, un choix (après plus de 200 comédiens auditionnés !), il est vrai, plutôt osé tant son physique et son jeu contrastent voire tranchent avec ceux de ses prédécesseurs : Pierce Brosnan, Sean Connery, Roger Moore, Timothy Dalton, George Lazenby. Sixième à incarner James Bond depuis 1962, Daniel Craig est le premier à sortir du personnage du svelte dandy au sourire ravageur et carnassier, aussi collectionneur des gadgets dernier cri que des James Bond girls.

    James Bond (Daniel Craig donc) qui vient d'obtenir le double zéro, c'est-à-dire le permis de tuer, doit ici affronter le puissant banquier privé du terrorisme international, surnommé Le Chiffre (Mads Mikkelsen). Pour le ruiner et démanteler son immense réseau criminel, James Bond doit le battre lors d'une partie de poker au Casino Royale.  C'est la très mystérieuse et sublime Vesper (Eva Green), attachée au Trésor britannique qui l'accompagne afin de veiller à ce qu'il prenne soin de l'argent britannique avec lequel il va jouer. Mais rien ne va se passer comme prévu, James Bond va en effet devoir faire face à une situation qui va le rendre inhabituellement vulnérable...

    Ce 21ème James Bond est l'adaptation du premier opus écrit par Ian Fleming en 1953 et son adaptation signe aussi le vrai retour à l'univers de Fleming. Rien à voir donc ici avec la version parodique de 1967 également intitulée « Casino Royale ».

    Dès les premiers plans nous sommes plongés dans un univers brutal, au rythme effréné, aux scènes aussi spectaculaires que trépidantes avec dès le départ une course poursuite avec paroxysme sur grue vertigineuse puis une seconde dans un aéroport. Changement de décor avec l'arrivée au Casino Royale du Montenegro après une jouissive joute verbale entre Bond et Vesper.

    Ce film est une réjouissance et une surprise continuelles d'abord avant tout dues au scénario de Robert Wade et Neal Purvis magistralement réécrit par Paul Haggis (notamment scénariste de « Million Dollar baby » et « Mémoires de nos pères », réalisateur de « Collision » et « Dans la vallée d'Elah ») alternant intelligemment les scènes d'action pure, de suspense (aussi bien dans les scènes d'action que celles de poker, véritable combat intellectuel), de romance mais aussi les décors aussi exotiques les uns que les autres des Bahamas à Venise.

    C'est un Bond, à la fois amoureux et donc vulnérable mais aussi plus violent, viril et glacial, plus sombre et plus musclé qui use de son « permis de tuer ». Daniel Craig lui apporte une dureté, une intensité, une classe inédites et à côté de lui les précédents acteurs l'ayant incarné font bien pâle figure.    Certains seront sans doute décontenancés par ce James Bond qui a perdu certaines caractéristiques qui contribuaient à sa spécificité : il n'utilise (temporairement) plus ou si peu de gadgets, a perdu une partie son flegme et son humour britanniques (même si les dialogues et le détachement dont il sait toujours faire preuve dans les situations les plus dramatiques ou face à M sont particulièrement savoureux), et se rapproche davantage de Jason Bourne que du héros de Ian Fleming dans ses précédentes adaptations même si la situation le fera évoluer vers davantage de raffinement. Il a aussi su s'adapter à l'époque complexe dans laquelle il vit, l'ennemi n'étant plus le bloc soviétique, fin de la guerre froide oblige, mais les financiers du terrorisme international. On assiste ainsi à une véritable surenchère : dans les scènes d'action (leur nombre et leur aspect spectaculaire), dans leur violence (Bond est soumis à la torture), dans le nombre de plans, mais aussi dans le nombre de lieux, James Bond nous embarquant ainsi aux Bahamas, en République Tchèque, à Venise, à Madagascar, en Ouganda, au Montenegro. C'est aussi d'ailleurs pour cela qu'on se rue dans les salles à chaque nouveau volet : pour ce  voyage auquel il nous invite, il nous emmène ailleurs dans tous les sens du terme et de ce point de vue aussi ce James Bond est particulièrement réussi.

    Mais le principal atout qui sans doute ralliera ceux qui juste-là étaient allergiques à son univers, c'est le duo qu'il forme avec Vesper, un duel sensuel qui apporte beaucoup de piquant à l'intrigue, et plus d'humanité au personnage de Bond, aussi brutal soit-il.  Mystérieuse, impertinente, voire arrogante mais aussi vulnérable, Vesper lui ressemble trop pour qu'il lui reste insensible. Certaines scènes rappellent ainsi certains drames romantiques parmi les meilleurs ( la musique rappelle celle d' « Out of Africa » et les dernières scènes à Venise font penser à « Titanic » ) et contrebalancent ainsi cette nouvelle brutalité.  Et cette alliance du romanesque avec l'univers sombre et brutal de ce James Bond  donne un résultat aussi étonnant que détonant, à la fois moderne et complexe à l'image de Bond et Vesper, un film au rythme haletant qui sait aussi prendre le temps des dialogues et de l'émotion.

    Eva Green est aussi pour beaucoup dans cette réussite, incarnant à la perfection et avec beaucoup de classe ce premier amour de Bond à l'esprit vif, à la vulnérabilité touchante et à l'arrogance mystérieuse. Face à eux Le Chiffre incarne « le méchant » qui ne cherche plus à dominer le monde.

    La réalisation de Martin Campbell( qui avait déjà réalisé Golden Eye) est d'une efficacité redoutable et la musique du chanteur américain Chriss Cornell (ancien leader du groupe « Soundgarden ») qui interprète « You know my name », la chanson-phare de Casino Royale achève d'en faire une réussite totale.

    Ajoutez à cela un brillant retournement final, et vous obtiendrez un film sombre, spectaculaire, réjouissant, haletant dont vous avez l'impression que le terme jubilatoire a été inventé pour le qualifier.  2H20 dont je vous garantis que vous ne les verrez pas passer et après lesquelles vous n'aurez qu'une envie : refaire le voyage ou voir la suite des aventures de ce Bond écorché vif, trahi, et avide de vengeance.

    James Bond confirmera ensuite son entrée dans cette nouvelle ère avec  « Quantum of Solace » que je vous recommande également même s'il n'a pas atteint la perfection du genre que représente « Casino Royale ».

    A noter: la présence remarquée et remarquable de Simon Abkarian que vous pouvez actuellement retrouver dans la série "Pigalle la nuit" sur Canal plus.

    Lien permanent Imprimer Catégories : CRITIQUES DE CLASSIQUES DU SEPTIEME ART Pin it! 0 commentaire
  • Ce soir ne manquez pas "Les Infiltrés" de Martin Scorsese ni "Casino Royale" de Martin Campbell

    infiltrés.jpg

    casino royale.jpg

     

                                  ou

     

     

     

     

     

    J'entends d'ici votre petite voix hargneuse me dire: elle est bien gentille mais on n'a pas le don d'ubiquité et on ne peut pas regarder les deux en même temps. Je rétorquerais bien à la petite voix hargneuse qu'elle pourrait mettre deux téléviseurs côté à côte pour regarder les deux films en même temps dans le même lieu mais mon immense respect pour le travail des cinéastes en question m'en empêche! Bref, il ne vous reste qu'à résoudre ce cruel dilemme, choisir entre deux films aussi jubilatoires l'un que l'autre: "Casino Royale", le palpitant film d'espionnage de Martin Campbell avec Daniel Craig en James Bond et Eva Green, ce soir à 20H35 sur France 2, ou "Les Infiltrés" le tout aussi palpitant thriller de Martin Scorsese avec Leonardo Di Caprio, Matt Damon, Jack Nicholson et Mark Wahlberg, également ce soir,  à 20H45 sur tf1. En tout cas, je vous recommande les deux. Evidemment, vous pouvez en enregistrer un et regarder l'autre, ce qui ne résout pas pour autant le dilemme puisqu'il vous faudra en choisir un à regarder et l'autre à enregistrer. Vous trouverez demain sur ce blog la critique de celui des deux que j'aurai choisi de regarder...