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  • Ce soir, ne manquez pas "Les Enchaînés" d'Hitchcock au ciné club du restaurant Les Cinoches

    enchaines.jpgJe vous en parlais il y a quelques jours, à partir de ce soir et cela pour 8 semaines consécutives, j'ai le plaisir de choisir la programmation du ciné club du restaurant Les Cinoches. Cette série de films cultes débute ce soir avec "Les Enchaînés" d'Hitchcock à partir de 21h, une occasion de voir ou revoir ce chef d'oeuvre du maître du suspense en dégustant un délicieux repas. Pour en savoir plus:

    -Mon article sur les Cinoches et son ciné club avec toutes les informations pratiques.

    -Ma critique des "Enchaînés" d'Hitchcock

    -Le site officiel des Cinoches

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  • Cycle Alain Delon- Critique de « Plein soleil » de René Clément (1960)

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    Après les critiques de « La Piscine », « Borsalino », « Le Guépard », « Monsieur Klein »,  « Le Cercle rouge », "Le Professeur", je poursuis aujourd'hui le cycle consacré à Alain Delon sur inthemoodforcinema.com avec « Plein soleil » de René Clément, l'un des films que j'ai choisis dans le cadre de la programmation du ciné club du restaurant Les Cinoches.

    Dans ce film de 1960, Alain Delon est Tom Ripley, qui, moyennant  5000 dollars, dit être chargé par un milliardaire américain, M.Greenleaf, de ramener son fils Philippe (Maurice Ronet) à San Francisco, trouvant que ce dernier passe de trop longues vacances en Italie auprès de sa maîtresse Marge (Marie Laforêt). Tom est constamment avec eux, Philippe le traite comme son homme à tout faire, tout en le faisant participer à toutes ses aventures sans cesser de le mépriser. Mais Tom n'est pas vraiment l'ami d'enfance de Philippe qu'il dit être et surtout il met au point un plan aussi malin que machiavélique pour usurper l'identité de Philippe.

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    « Plein soleil » est une adaptation d'un roman de Patricia Highsmith (écrite par Paul Gégauff et René Clément) et si cette dernière a été très souvent adaptée (et notamment   le roman le « Talentueux  Monsieur Ripley » titre originel du roman de Patricia Highsmith qui a fait l'objet de très nombreuses adaptations et ainsi en 1999 par Anthony Minghella avec Matt Damon dans le rôle de Tom Ripley), le film de René Clément était selon elle le meilleur film tiré d'un de ses livres.

    Il faut dire que le film de René Clément, remarquable à bien des égards, est bien plus qu'un thriller. Par l'évocation de la jeunesse désinvolte, oisive, désœuvrée, égoïste, en Italie, il fait même penser à la « Dolce vita » de Fellini.

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     Cette réussite doit beaucoup à la complexité du personnage de Tom Ripley et à celui qui l'incarne. Sa beauté ravageuse, son identité trouble et troublante, son jeu polysémique en font un être insondable et fascinant dont les actes et les intentions peuvent prêter à plusieurs interprétations. Alain Delon excelle dans ce rôle ambigu, narcissique, où un tic nerveux, un regard soudain moins assuré révèlent l'état d'esprit changeant du personnage. Un jeu double, dual comme l'est Tom Ripley et quand il imite Philippe (Ronet) face au miroir avec une ressemblance à s'y méprendre, embrassant son propre reflet, la scène est d'une ambivalente beauté. Si « Plein soleil » est le cinquième film d'Alain Delon, c'est aussi son premier grand rôle suite auquel Visconti le choisit pour « Rocco et ses frères ». Sa carrière aurait-elle était la même s'il avait joué le rôle de Greenleaf qui lui avait été initialement dévolu et s'il n'avait insisté pour interpréter celui de Tom Ripley ? En tout cas, avec « Plein soleil » un mythe était né et Delon depuis considère toujours Clément comme son « maître absolu ». Ils se retrouveront d'ailleurs peu après pour les tournages de « Quelle joie de vivre » (1960), « Les Félins » (1964) et enfin « Paris brûle-t-il ? » en 1966.

     Face à lui, Ronet est cynique et futile à souhait. Le rapport entre les deux personnages incarnés par  Delon et Ronet est d'ailleurs similaire à celui qu'ils auront dans « La Piscine » de Jacques Deray 9 ans plus tard, le mépris de l'un conduisant pareillement au meurtre de l'autre. Entre les deux, Marge se laisse éblouir par l'un puis par l'autre, victime de ce jeu dangereux mais si savoureux pour le spectateur qui ne peut s'empêcher de prendre fait et cause pour l'immoral Tom Ripley.

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    L'écriture et la réalisation de Clément procurent un caractère intemporel à ce film de 1960 qui apparaît alors presque moins daté et plus actuel que celui de Minghella qui date pourtant de 1999 sans compter la modernité du jeu des trois acteurs principaux qui contribue également à ce sentiment de contemporanéité. « Plein soleil » c'est aussi la confrontation entre l'éternité et l'éphémère, la beauté éternelle et la mortalité, la futilité pour feindre d'oublier la finitude de l'existence et la fugacité de cette existence. Les couleurs vives avec lesquelles sont filmés les extérieurs renforcent cette impression de paradoxe, les éléments étant d'une beauté criminelle et trompeuse à l'image de Tom Ripley. La lumière du soleil, de ce plein soleil, est à la fois élément de désir, de convoitise et  le reflet de ce trouble et de ce mystère. Une lumière si bien mise en valeur par le célèbre chef opérateur Henri Decaë. L'éblouissement est celui exercé par le personnage de Tom Ripley  qui est lui-même fasciné par celui dont il usurpe l'identité et endosse la personnalité. Comme le soleil qui à la fois éblouit et brûle, ils sont  l'un et l'autre aussi fascinants que dangereux.

    Acte de naissance d'un mythe, thriller palpitant, personnage délicieusement ambigu, lumière d'été trompeusement belle aux faux accents d'éternité, « Plein soleil » est un chef d'œuvre du genre dans lequel la forme coïncide comme rarement avec le fond, les éléments étant la métaphore parfaite du personnage principal. « Plein soleil », un film trompeusement radieux par lequel je vous conseille vivement de vous laisser éblouir !

    Cliquez ici pour accéder à la page officielle du ciné club Les Cinoches.

  • Inthemoodforcinema choisit la programmation du ciné club du restaurant Les Cinoches à partir du 2 mai

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    Les Cinoches. Voilà l'adresse qui manquait à Saint-Germain-des-Prés! J'y suis retournée à maintes reprises depuis que je l'ai découverte au hasard de mes déambulations germanopratines. L'endroit n'a jamais démérité. Cuisine de qualité, accueil chaleureux, lieu moderne mais cosy, depuis son ouverture en septembre 2009, ce restaurant a su s'imposer comme une adresse incontournable du quartier. Contrairement à nombre d'endroits à la mode où la décoration est particulièrement soignée  au détriment de la cuisine, ni l'un ni l'autre ne sont négligés et pour cause: aux commandes  se trouve le chef Frédéric Calmels, ancien du Lancaster et second de la Tour d’Argent. Les plats  sont aussi simples que délicieux,  à des prix très abordables pour le quartier avec, notamment, un menu à 18€ pour le déjeuner  mais aussi un brunch, le dimanche, pour 25€. La carte, toujours avec des produits frais de saison, varie fréquemment. Les bar des Cinoches vous accueille également avant et après les repas pour les noctambules. Depuis le 22 mars, les Cinoches ont également ouvert leur terrasse qui donne sur la rue de Condé, point stratégique pour observer la joyeuse comédie humaine germanopratine ou pour simplement se détendre (l'un n'empêchant pas l'autre me direz-vous). Quant à la décoration, à l'image de la carte, elle varie elle aussi  avec régulièrement de nouvelles oeuvres aux murs pour le plus grand plaisir des esthètes, à l'exemple des photographies de Karl Lagerfeld.

    Cet endroit est d'autant plus incontournable pour moi qu'il s'agit d'une ancienne salle art et essai reconvertie en restaurant et que, comble du rêve pour une cinéphile gastronome, chaque dimanche soir, le restaurant devient ciné club et donc le rendez-vous des gastronomes, des cinéphiles...et des cinéastes. Vous pouvez suivre les films sur un fauteuil côté bar ou depuis le restaurant,  aux premières loges juste sous l'écran si vous souhaitez écouter et regarder religeusement le film présenté, ou plus loin si votre attention se veut plus volatile. Je pense que vous aurez compris que je vous recommande les lieux sans réserves.

    J'ai donc le grand plaisir et l'honneur de faire la programmation de mon nouveau quartier général, à partir du 2 mai et cela pour 8 semaines. Il faut dire que Les Cinoches n'avaient pas besoin de moi pour avoir une excellente et judicieuse programmation, le maître des lieux étant aussi un grand cinéphile. Chaplin, Godard, Melville ...y ont ainsi été régulièrement projetés.

    A partir du 2 mai, je prends donc toutes les récriminations si la programmation ne vous satisfait pas et remercie au passage la direction de m'avoir laissé entière liberté quant au choix des films présentés.:-) J'ai tenu compte du fait que nous sommes au printemps en évitant les films trop sombres (dans tous les sens du terme)... Un film avec Alain Delon était pour moi évidemment incontournable ("La Piscine", "Le Samouraï", "Rocco et ses frères", "Borsalino",   "Le Guépard", "Monsieur Klein", "Le Cercle rouge" - d'ailleurs déjà projeté aux Cinoches-...je n'avais que l'embarras du choix, j'ai donc choisi le plus estival: "Plein soleil" même si "La Piscine aurait également bien convenu). Un film de Claude Sautet était également pour moi inévitable, j'ai choisi le plus joyeux: "César et Rosalie" (même si "Un coeur en hiver" reste pour moi le meilleur) . Je vous reparlerai plus en détails de la programmation tout au long des semaines à venir et les critiques des films présentés manquantes viendront s'ajouter à celles figurant déjà sur le blog.

     Voici donc les films qui seront projetés à partir du 2 mai, chaque dimanche, à 21H. Vous pouvez accéder à la page du ciné club en cliquant ici. Vous pouvez lire mes critiques ou commentaires sur le film concerné en cliquant sur son titre avec, dans l'ordre de leurs dates de programmation:

    "Les Enchaînés" d'Alfred Hitchcock (1946)

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    "Ridicule" de Patrice Leconte (1996) (critique à venir)
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    INFORMATIONS PRATIQUES:
    Les Cinoches
    1 rue de Condé
    75006 Paris
    Métro: Odéon
    Tél: 0143541821
    Ouvert tous les jours de 9h à 2h
    Pour en savoir plus sur la programmation du ciné club: cliquez ici (avec au programme, avant la programmation "made in in the mood for cinema", "Inside man" de Spike Lee, demain, 25 avril)
    Ciné club, chaque dimanche soir, à partir de 21h
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  • « Nuit de chien » de Werner Schroeter : avant-première et rencontre avec l’équipe du film au ciné club de SciencesPo

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    En préambule, je remercie le ciné club de SciencesPo pour la publication dans sa gazette de décembre (cliquez ici pour accéder à la Gazette de décembre) de mon article sur la rencontre avec Catherine Deneuve et souhaite la bienvenue à ceux qui découvriraient ce blog à cette occasion. J’en profite également pour rappeler que les événements organisés par le ciné club sont ouverts à tous et gratuits. Dommage que l’avant-première d’hier et la passionnante rencontre qui lui a succédé (avec le producteur du film Paulo Branco, le scénariste Gilles Taurand et la comédienne Amira Casar) n’aient pas attiré plus d’une vingtaine de personnes (même moins pour le débat !), contrairement à la précédente rencontre, avec Louis Garrel et Christophe Honoré, pour laquelle l’amphithéâtre Boutmy n’avait pu accueillir tout le monde.

    Ossorio (Pascal Greggory), un homme d’une quarantaine d’années, descend d’un train au milieu d’une foule de réfugiés et de soldats épuisés et débarque à la gare de Santa Maria, en pleine nuit. C’est dans une ville assiégée que ce héros d’une résistance en débâcle tente de retrouver ses anciens alliés et celle qu’il aime, Clara Baldi. Mais la situation a bien changé, et les amis d’hier n’ont plus le même discours. Tandis qu’une milice déchaînée terrorise la ville, chacun cherche désormais à sauver sa peau.

    « Nuit de chien » est l’adaptation du roman de l’écrivain uruguayen Juan Carlos Onetti « Para esta noche ». L’intrigue se déroule en une nuit, une nuit cauchemardesque et absurde, nous entraînant dans « un voyage au bout de la nuit » dont on ne revient ni indifférent, ni indemne.

    Je l’avoue : je n’avais encore vu aucun film du fantasque et iconoclaste cinéaste allemand Werner Schroeter qui fait en effet partie de ces cinéastes que l’on adore ou déteste, par lequel on est subjugué ou dont le cinéma nous laisse à distance et impassible, ou même suscite le rejet, le mépris (le film a été copieusement hué à la Mostra de Venise 2008 dont il est pourtant reparti primé). Werner Schroeter a par ailleurs reçu l’ours d’or à Berlin en 1980 pour « Palermo » et a récemment fait tourner Isabelle Huppert dans « Malina » (1991), « Poussières d’amour » (1996) et « Deux » (2002).

    En ce qui me concerne, c’est son ensorcelante poésie désenchantée et désespérée qui survit malgré la noirceur kafkaïenne et  la radicalité du propos ( qui, là, ne laisse personne , ou presque, survivre), qui l’a emporté. Le film est en effet d’une noirceur abyssale, il nous dépeint un monde sans espoir, encerclé par la guerre, le fascisme, le chaos, la trahison, la mort. Bien que Santa Maria soit une ville imaginaire au décor crépusculaire ( pour créer cette atmosphère dense, Werner Schroeter dit s’être inspiré de « Touch of Evil » d’Orson Welles et « Kiss me deadly » d’Aldrich), le film a été tourné au Portugal, à Porto, et est adapté d’un roman écrit en 1943,  son propos a un caractère tristement intemporel et universel. Ce roman préfigurait ainsi certains des épisodes les plus tragiques de l’Histoire récente de l’Amérique latine ou d’ailleurs.

     L’Homme doit alors résister à la brutalité, la bestialité même, à cet ennemi peut-être encore plus interne qu’externe. Abandonner, se soumettre ou résister : le dilemme n’a finalement ni époque ni frontières. Cette société sans espoir est à la fois fantasmagorique, imaginaire et terriblement réaliste et actuelle, traversée pourtant de moments de beauté fragile et désespérée, d’innocence en péril.(Trois enfants jalonnent cette nuit : deux d’entre eux semblent être totalement insensibles au malheur et à la douleur).

    Certains seront très certainement décontenancés, heurtés, par la déconstruction du récit, la logique de l’absurde, l’aspect fantasmagorique, l’outrance irrévérencieuse. D’autres, comme moi, se laisseront porter par ces mouvements chorégraphiés aussi repoussants que fascinants, cet opéra flamboyant qui « encense les sens » (pour reprendre les termes d’Amira Casar), ce mélange d’absurde, de baroque, de burlesque, de grotesque, de picturalité éclatante, de théâtralité parfois dérangeante,   et d’humour noir, très noir.

    Werner Schroeter est un grand mélomane, « Nuit de chien » est d’ailleurs très imprégné d’opéra (Amira Casar a d’ailleurs précisé que pendant le tournage Werner Schroeter pouvait aussi bien passer la Traviata qu’un air de Pink Floyd) mais aussi de théâtre et de danse, et se regarde comme un opéra baroque, se vit comme une expérimentation déroutante, une expérience sensuelle et crue(lle) d’une mélancolie féroce. « Nuit de chien » ne flatte pas le spectateur en l’emmenant sur des sentiers battus mais l’enrichit peut-être davantage en l’embarquant dans un véritable univers, sans pareil, sans issue et sans espoir aussi. Pour Werner Schroeter, pourtant, il ne faut pas avoir peur de la mort : ce n’est pas un ennemi à affronter mais une fatalité à apprivoiser.

    Les membres de l’équipe du film présents hier soir l’ont défendu avec une passion communicative. Certains m’ont  récemment demandé pourquoi je n’avais pas rédigé de compte rendu de la rencontre avec Louis Garrel et Christophe Honoré invités lors d’une précédente séance du même ciné club. Je pourrais leur répondre que là où un comédien ne cherchait qu’à se mettre en valeur, à capter voire capturer l’attention (pas toujours avec le meilleur goût) nuisant presque davantage au film que le valorisant, dans sa posture, ses propos, son attitude et même sa tenue vestimentaire, une comédienne, Amira Casar en l’occurrence, au contraire, cherchait avant tout à se mettre en retrait et à partager son enthousiasme pour ce film dont elle est particulièrement fière de faire partie, dans lequel elle est d’ailleurs douloureusement radieuse. Il faudrait d’ailleurs aussi évoquer Pascal Greggory qui promène tout au long du film sa gravité désenchantée,  Samy Frey plus inquiétant que –et comme- jamais mais aussi Bulle Ogier, Bruno Todeschini, Eric Caravaca, Nathalie Delon, Jean-François Stévenin, Elsa Zylberstein qui font également partie de la distribution.

     Gilles Taurand (notamment scénariste pour Téchiné), habitué à un cinéma avec une structure narrative plus conventionnelle, a également évoqué sont travail avec beaucoup de conviction. Pour lui, un scénariste doit, une fois son scénario livré au réalisateur, l’abandonner et regarder ensuite le  film et le redécouvrir comme un simple spectateur. Il a ainsi ajouté le personnage de Clara Baldi qui n’existait pas dans le roman, choisi de centrer le récit sur le point de vue d’Ossorio, et il a précisé, sans le déplorer, bien au contraire, que Werner Schroeter avait ajouté beaucoup d’éléments baroques qui ne figuraient pas dans le scénario (n’en voyant d’ailleurs lui-même pas toujours le sens). Pour lui, savoir ainsi transfigurer un scénario est la marque des grands réalisateurs. Et que l’on apprécie ou non ce réalisateur et ce film en particulier, on ne peut lui nier un véritable regard, une acuité et une sensibilité particulières aussi inclassables et déstabilisants, voire dérangeants soient-ils. Une œuvre, indéniablement.

    « Nuit de chien » a reçu le Lion spécial du jury de la Mostra de Venise 2008 et sortira en salles en France, le 7 janvier 2009.

    Liens :

    Site officiel de Nuit de chien

    Site internet du ciné club de SciencesPo

    Page du ciné club sur Facebook pour être informé des projections

    Gazette de novembre du ciné club de SciencesPo

    Gazette de décembre du ciné club de SciencesPo

     Sandra.M

  • Festival : Les 100 plus beaux films de l’histoire du cinéma au Reflet Médicis à partir du 19 novembre

     

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    Qu’est-ce qui fait qu’un film soit considéré comme un chef d’œuvre du septième art ? Pourquoi celui-là plus qu’un autre ? Un film intemporel ? Un film qui nous évade ? Un film qui nous fait réfléchir ?  Un film qui nous remet en questions ? Un film qui nous dérange ? Un film qui nous bouleverse ? Un film qui apporte un autre regard sur le monde ? Un film dont la mise en scène révèle un univers, reflète une pensée, dont le "travelling est affaire de morale" ? Un film qui est une "fenêtre ouverte sur le monde"? C’est l’épineuse question sur laquelle ont dû se pencher près de cent personnalités du cinéma (critiques, cinéastes, producteurs, scénaristes, directeurs de festivals…) pour établir la liste des « 100 plus beaux films » de toute l’histoire du septième art.

    La première chose qui m’a interpellée, voire dérangée, dans cette liste c’est l’absence de films des années 80, la quasi absence de films des années 90 (un seul : « Van Gogh » de Maurice Pialat) et des années 2000 (seulement deux : « Mulholland drive » de David Lynch et « Parle avec elle » de Pedro Almodovar), ce qui est d’autant plus surprenant de la part de professionnels. Manque de recul ? Excès de modestie ? Incapacité à juger un cinéma avec lequel ils sont en prise directe ? Automatisme de pensée, réponses ? C’est en tout cas surprenant de voir que le cinéma actuel est aussi mal jugé par ses contemporains, de surcroît ceux qui le font.

    On observe que Chaplin est le plus cité (5 fois),  devant Godard (3 fois),  que Renoir, Hitchcock, Resnais, Fellini sont également cités plusieurs fois, et que des films comme « 2001, Odyssée de l’espace » ou « ET » (Spielberg n’y figure d’ailleurs pas du tout) qui figurent toujours habituellement dans ce genre de classements n’y sont pas. Les années 50 y sont présentes en majorité.  Le cinéma policier est peu représenté. (Melville aurait pu y figurer…) Comme tout classement, cela demeure donc très subjectif…

    Vous pouvez trouver sur ce blog les critiques de quelques films figurant dans cette liste en cliquant ici pour accéder à la rubrique "Gros plan sur des classiques du septième art" :  vous y trouverez "La Grande illusion", "Le Guépard", "La Règle du jeu".

     Si je vous parle de cette liste, c’est parce qu’elle donne lieu à un festival du 19 novembre 2008 au 6 juillet 2009, un festival initié par Claude-Jean Philippe (dont je vous ai déjà parlé au sujet de son ciné club, le dimanche matin, à l’Arlequin) et qui aura lieu au cinéma Le Reflet Médicis. Une initiative louable qui a pour objectif de faire découvrir ou redécouvrir des chefs d’œuvre du cinéma, avec deux ou trois films projetés chaque semaine. Une excellente manière de plonger « in the mood for cinema ».

    Je vous recommande bien sûr tous ces films mais si je ne devais en choisir que quelques uns, je prendrais « L’Aurore », « Elle et lui », « Le Guépard », « Hiroshima mon amour », « Le Mécano de la Général », « Le Parrain », « Playtime »,  « La Règle du jeu », « Rio Bravo », « Le Dictateur », « Vertigo », « Certains l’aiment chaud », « La nuit du chasseur », « Pierrot le fou »… En fait, non, c’est impossible de choisir !

    Et vous quels sont les films de cette liste que vous préférez ? Quels sont les films ou les cinéastes que vous regrettez de ne pas y trouver ? Y a-t-il, selon vous, des films des années 80, 90, 2000 qui devraient figurer dans cette liste ? Quels sont  ceux (s'il y en a...) qui, selon vous, ne devraient pas y figurer ?

    Cinéma Le Reflet Médicis : 3-5 rue Champollion- 75005 Paris- Métro Saint-Michel ou Cluny

    Les cartes Les Ecrans de Paris, UGC illimité, et Le Pass y sont acceptés.

    Site internet : www.lesecransdeparis.fr  (notamment pour les horaires des projections)

    Page Facebook de l’opération 

    Liste des films projetés (par ordre alphabétique) et dates de projections

    Les 400 coups François Truffaut (1959-1h33) semaine du 3 au 9 décembre

    A bout de souffle Jean-Luc Godard (1960-1h29) semaine du 31 décembre au 6 janvier

    Andreï Roublev Andreï Tarkovski (1966-2h30) semaine du 11 au 17 mars

    Amarcord Federico Fellini (1974-2h07) semaine du 17 au 23 décembre

    America America Elia Kazan (1963-2h54) semaine du 29 avril au 5 mai

    Apocalypse now redux Francis Ford Coppola (1979-3h22) semaine du 25 au 31 mars

    L’Atalante Jean Vigo (1934-1h29) semaine du 17 au 23 juin

    L’aurore Friedrich Murnau (1927-1h37) semaine du 20 au 26 mai

    L’avventura Michelangelo Antonioni (1960-2h15) semaine du 1 au 6 juillet

    Barry Lyndon Stanley Kubrick (1975-3h07) semaine du 15 au 21 avril

    Certains l’aiment chaud Billy Wilder (1959-2h01) semaine du 25 au 31 mars

    Citizen Kane Orson Welles (1941-1h55) semaine du 19 au 25 novembre

    Chantons sous la pluie Stanley Donen (1952-1h42) semaine du 10 au 16 décembre

    Comme un torrent Vincente Minnelli (1958-2h17) semaine du 24 au 30 décembre

    La comtesse aux pieds nus Joseph Mankiewicz (1954-2h08) semaine du 10 au 16 juin

    Les contes de la lune vague après la pluie Kenji Mizoguchi (1953-1h37) semaine du 14 au 20 janvier

    Les contrebandiers de Moonfleet Fritz Lang (1955-1h23) semaine du 25 février au 3 mars

    Le cuirassé Potemkine Sergeï Eisenstein (1925-1h10) semaine du 31 décembre au 6 janvier

    Le dictateur Charles Chaplin (1940-2h06) semaine du 4 au 10 mars

    La dolce vita Federico Fellini (1960-2h40) semaine du 10 au 16 décembre

    El Luis Bunuel (1952-1h40) semaine du 15 au 21 avril

    Elle et lui Leo Mac Carey (1957-1h55) semaine du 17 au 23 décembre

    Les enfants du paradis Marcel Carné (1945-1h35 +1h27) semaine du 18 au 24 février

    Une étoile est née Georges Cukor (1954-2h31) semaine du 24 au 30 décembre

    Freaks Tod Browning (1932-1h05) semaine du 6 au 12 mai

    Gertrud Carl Dreyer (1964-1h59) semaine du 22 au 28 avril

    La grande illusion Jean Renoir (1937-1h53) semaine du 28 janvier au 3 février

    Le guépard Luchino Visconti (1963-3h25) semaine du 13 au 19 mai

    Haute pègre Ernst Lubitsch (1932-1h22) semaine du 27 mai au 2 juin

    Hiroshima mon amour Alain Resnais (1959-1h31) semaine du 4 au 10 février

    L’intendant Sansho Kenji Mizoguchi (1954-2h04) semaine du 28 janvier au 3 février

    Intolérance DW Griffith (1916-3h) semaine du 6 au 12 mai

    Ivan le terrible Sergei Eisenstein (1944 et 1946-1h40 et 1h29) semaine du 20 au 26 mai

    Johnny Guitar Nicholas Ray (1953-1h50) semaine du 22 au 28 avril

    King Kong Schoedsack et Cooper (1933-1h40) semaine du 25 février au 3 mars

    Laura Otto Preminger (1944-1h28) semaine du 1 au 7 avril

    Lettre d’une inconnue Max Ophuls (1948-1h26) semaine du 11 au 17 février

    La mort aux trousses Alfred Hitchcock (1959-2h16) semaine du 3 au 9 décembre

    Les lumières de la ville Charles Chaplin (1931-1h30) semaine du 4 au 10 mars

    M le maudit Fritz lang (1931-1h45) semaine du 24 au 30 juin

    Madame de… Max Ophuls (1953-1h40) semaine du 1 au 7 avril

    Manhattan Woody Allen, (1979-1h36) semaine du 29 avril au 5 mai

    Ma nuit chez maud Eric Rohmer (1969-1h50) semaine du 8 au 14 avril

    Le mécano de la générale Buster Keaton (1927-1h16) semaine du 18 au 24 mars

    Le mépris Jean-Luc Godard (1963-1h45) semaine du 10 au 16 juin

    Monsieur Verdoux Charles Chaplin (1947-2h13) semaine du 27 mai au 2 juin

    Mulholland drive David Lynch (2001-2h26) semaine du 26 novembre au 2 décembre

    Nosferatu Friedrich Murnau (1922-1h34) semaine du 1 au 7 avril

    La nuit du chasseur Charles Laughton (1955-1h33) semaine du 14 au 20 janvier

    Nuit et brouillard Alain Resnais (1955-32 mn) semaine du 4 au 10 février

    Parle avec elle Pedro Almodovar (2002-1h52) semaine du 3 au 9 décembre

    Le parrain Francis Ford Coppola (1972-2h55) semaine du 13 au 19 mai

    Une partie de campagne Jean Renoir (1936-40 mn) semaine du 17 au 23 juin

    The party Blake Edwards (1968-1h39) semaine du 18 au 24 mars

    La passion de Jeanne d’Arc Carl Dreyer (1928-1h59) semaine du 31 décembre au 6 janvier

    Pierrot le fou Jean-Luc Godard (1965-1h55) semaine du 8 au 14 avril

    Le plaisir Max Ophuls (1952-1h37) semaine du 28 janvier au 3 février

    Pickpocket Robert Bresson (1959-1h15) semaine du 7 au 13 janvier

    Playtime Jacques Tati (1967-2h06) semaine du 18 au 24 mars

    La prisonnière du désert John Ford (1956-2h) semaine du 11 au 17 février

    La règle du jeu Jean Renoir (1939-1h55) semaine du 19 au 25 novembre

    Rio Bravo Howard Hawks (1959-2h21) semaine du 14 au 20 janvier

    Le roman d’un tricheur Sacha Guitry (1936-1h20) semaine du 27 mai au 2 juin

    Rome ville ouverte Roberto Rossellini (1945-1h40) semaine du 7 au 13 janvier

    La ruée vers l’or Charles Chaplin (1925-1h36) semaine du 25 février au 3 mars

    Le salon de musique Satyajit Ray (1958-1h40) semaine du 3 au 9 juin

    Scarface Howard Hawks (1932-1h30) semaine du 1 au 6 juillet

    Les sept samouraïs Akira Kurosawa (1954-3h20) semaine du 3 au 9 juin

    La soif du mal Orson Welles (1958-1h35) semaine du 24 au 30 juin

    Les temps modernes Charles Chaplin (1936-1h27) semaine du 26 novembre au 2 décembre

    Tous en scène Vincente Minnelli (1953-1h53) semaine du 18 au 24 février

    Les vacances de mr Hulot Jacques Tati (1953-1h23) semaine du 17 au 23 juin

    Van Gogh Maurice Pialat (1991-2h38) semaine du 11 au 17 mars

    Vertigo Alfred Hitchcock (1958-2h09) semaine du 4 au 10 février

    Le voleur de bicyclette Vittorio De Sica (1948-1h30) semaine du 7 au 13 janvier

    Voyage à Tokyo Yasujiro Ozu (1953-2h16) semaine du 21 au 27 janvier

    Voyage au bout de l’enfer Michael Cimino (1978-3h03) semaine du 21 au 27 janvier