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  • In the mood for news : informations cinématographiques

    Après quelques jours loin d'internet et des salles obscures, l'actualité cinématographique quotidienne est de retour sur "In the mood for cinema" avec, pour cette reprise, quelques informations cinématographiques en vrac dans cette rubrique intitulée "In the mood for news" que je reprendrai assez régulièrement.

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    1jean-pierre-jeunet1231188221.jpg-Pour commencer, le Salon du Cinéma qui aura lieu du 16 au 18 janvier 2009 (à partir du 15 pour les professionnels), je vous rappelle à cette occasion qu'In the mood for cinema en est ciné-reporter.

    Pour en savoir plus sur le Salon, voir mes précèdents articles ici, ainsi que le site internet officiel et le blog du salon.

    Voici la liste complètée des personnalités attendues pour cette 3ème édition, des personnalités que vous pourrez entendre lors de diverses conférences: Aiswarya Rai-Bachchan, Amitabh Bachchan, Claude Lelouch, Gérard Krawczyk, Costa-Gavras , Robert Guédiguian, Radu Mihaileanu, François Berléand, Jean -Pierre Jeunet, Francis Huster , Claude Chabrol, Christophe Barratier, Michel Ocelot (liste non exhaustive et temporaire).

    Le 17 janvier à 10H30 aura notamment lieu une rencontre avec Jean-Pierre Jeunet et ses techniciens.

    Alexandre Desplat reviendra sur sa carrière et sur son travail sur le film "Et après" en compagnie du réalisateur Gilles Bourdos.

     François Berléand donnera une master class. 

     Le 18 janvier Claude Chabrol viendra parler de Simenon autour de l'adaptation de l'écrit à l'écran.

    Et de nombreuses animations sont prévues pour le public. Je vous laisse les découvrir sur les sites internet précités. Je vous en reparle prochainement.

    mobile.gif2-La 4ème édition du Mobile Film Festival est lancée. Elle se déroulera entre le 8 janvier et le 28 janvier. Le concept est simple: 1 mobile+1 minute= 1 film. Les 51 films en compétition ont tous été tournés avec un téléphone mobile. Les internautes pourront participer activement en votant pour leur film préféré. Une application spéciale permet également de visionner tous les films sur son mobile. Cette année Claude Lelouch présidera le jury composé de personnalités du journalisme, de la littérature et du cinéma. Les prix seront décernés le 3 février prochain. Films originaux, durs, engagés, drôles ou émouvants: il y en a pour tous les goûts!  Certains filment "à la manière de", d'autres démontrent un véritable univers. N'hésitez pas à aller les visionner sur le site. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site officiel du festival.  Je vous en reparle très prochainement.

    chine.jpg3- La 1ère édition du Festival "La Chine s'éveille" aura lieu du 28 janvier au 3 février, au cinéma Lincoln, à Paris. Le Festival “La Chine s’éveille” présente une collection de 12 documentaires. Ces films d’une durée de 52 min chacun sont co-produits par la France et la Chine et réalisés par de jeunes réalisateurs chinois.  A l’origine du projet se trouve Michel Noll, auteur, réalisateur, producteur de nombreux documentaires et directeur artistique depuis 6 ans du festival de documentaires de Canton. Ce passionné de la Chine a constitué un collectif de réalisateurs à qui il a confié la mission de montrer avec authenticité leur Chine, celle qu’ils vivent au quotidien. Au cours de ses années passées en Chine, Michel Noll raconte avoir rencontré “des hommes et de femmes déboussolés, en quête d’une nouvelle identité, cherchant, après des siècles d’isolement, à trouver leur place dans le monde d’aujourd’hui. Bien au-delà des discours politiques et idéologiques, ces chinois montrent une humanité bouleversante, une richesse d’émotions extraordinaire, un sens de la solidarité bien loin des individualistes occidentaux”.  Chaque film raconte une histoire, au coeur des cités, des familles, des universités, des campagnes abordant ainsi chacun un thème différent allant de la condition féminine, à l’éducation, la solidarité, la famille ou la révolution culturelle. Le Cinéma le Lincoln présentera 2 films par jour sur 4 séances qui seront suivies tous les soirs d’un débat animé par les réalisateurs, des sinologues et des journalistes. Site internet du festival.

     cell.jpg4- Endemol va lancer très prochainement une fiction sur les blogs intitulée "Cell". Produit par Endemol UK, Cell est la première fiction européenne produite dans une optique de diffusion 100% digitale.  Une série de 20 webisodes de 2 min,  une intrigue immersive et addictive… un pur concentré d'adrénaline diffusé en France en exclusivité sur les blogs, avec le soutien d'Epitech (L'École pour l'informatique et les nouvelles technologies), partenaire officiel. Avec une réalisation efficace, un rythme infernal qui plongent les internautes dans un univers très proche des séries Prison Break, 24 Heures ou encore du  film Cube… A découvrir fin janvier sur les blogs affiliés  et sur  www.Blogbang.com/cell.

     adjani.jpg5- Isabelle Adjani sera au Festival de Berlin. "La journée de la jupe", téléfilm du réalisateur Jean-Paul Lilienfel y sera présenté début février dans la section Panorama. L'actrice y incarne un prof de français de collège de la région parisienne qui prend en otage ses élèves. Arte devrait le diffuser au printemps prochain.

     

     

     

     

     6. Je vous rappelle que mercredi dernier est sorti en salles "Nuit de chien" de Werner Schroeter, vu en avant-première par "In the mood for cinema" en décembre dernier. Cliquez ici pour lire ma critique de "Nuit de chien".

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    C'est tout pour cette édition d' "In the mood for news". Dès demain: le retour des avant-premières et des critiques de films et une surprise pour les lecteurs d' "In the mood for cinema".
    Sandra.M
  • « Nuit de chien » de Werner Schroeter : avant-première et rencontre avec l’équipe du film au ciné club de SciencesPo

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    En préambule, je remercie le ciné club de SciencesPo pour la publication dans sa gazette de décembre (cliquez ici pour accéder à la Gazette de décembre) de mon article sur la rencontre avec Catherine Deneuve et souhaite la bienvenue à ceux qui découvriraient ce blog à cette occasion. J’en profite également pour rappeler que les événements organisés par le ciné club sont ouverts à tous et gratuits. Dommage que l’avant-première d’hier et la passionnante rencontre qui lui a succédé (avec le producteur du film Paulo Branco, le scénariste Gilles Taurand et la comédienne Amira Casar) n’aient pas attiré plus d’une vingtaine de personnes (même moins pour le débat !), contrairement à la précédente rencontre, avec Louis Garrel et Christophe Honoré, pour laquelle l’amphithéâtre Boutmy n’avait pu accueillir tout le monde.

    Ossorio (Pascal Greggory), un homme d’une quarantaine d’années, descend d’un train au milieu d’une foule de réfugiés et de soldats épuisés et débarque à la gare de Santa Maria, en pleine nuit. C’est dans une ville assiégée que ce héros d’une résistance en débâcle tente de retrouver ses anciens alliés et celle qu’il aime, Clara Baldi. Mais la situation a bien changé, et les amis d’hier n’ont plus le même discours. Tandis qu’une milice déchaînée terrorise la ville, chacun cherche désormais à sauver sa peau.

    « Nuit de chien » est l’adaptation du roman de l’écrivain uruguayen Juan Carlos Onetti « Para esta noche ». L’intrigue se déroule en une nuit, une nuit cauchemardesque et absurde, nous entraînant dans « un voyage au bout de la nuit » dont on ne revient ni indifférent, ni indemne.

    Je l’avoue : je n’avais encore vu aucun film du fantasque et iconoclaste cinéaste allemand Werner Schroeter qui fait en effet partie de ces cinéastes que l’on adore ou déteste, par lequel on est subjugué ou dont le cinéma nous laisse à distance et impassible, ou même suscite le rejet, le mépris (le film a été copieusement hué à la Mostra de Venise 2008 dont il est pourtant reparti primé). Werner Schroeter a par ailleurs reçu l’ours d’or à Berlin en 1980 pour « Palermo » et a récemment fait tourner Isabelle Huppert dans « Malina » (1991), « Poussières d’amour » (1996) et « Deux » (2002).

    En ce qui me concerne, c’est son ensorcelante poésie désenchantée et désespérée qui survit malgré la noirceur kafkaïenne et  la radicalité du propos ( qui, là, ne laisse personne , ou presque, survivre), qui l’a emporté. Le film est en effet d’une noirceur abyssale, il nous dépeint un monde sans espoir, encerclé par la guerre, le fascisme, le chaos, la trahison, la mort. Bien que Santa Maria soit une ville imaginaire au décor crépusculaire ( pour créer cette atmosphère dense, Werner Schroeter dit s’être inspiré de « Touch of Evil » d’Orson Welles et « Kiss me deadly » d’Aldrich), le film a été tourné au Portugal, à Porto, et est adapté d’un roman écrit en 1943,  son propos a un caractère tristement intemporel et universel. Ce roman préfigurait ainsi certains des épisodes les plus tragiques de l’Histoire récente de l’Amérique latine ou d’ailleurs.

     L’Homme doit alors résister à la brutalité, la bestialité même, à cet ennemi peut-être encore plus interne qu’externe. Abandonner, se soumettre ou résister : le dilemme n’a finalement ni époque ni frontières. Cette société sans espoir est à la fois fantasmagorique, imaginaire et terriblement réaliste et actuelle, traversée pourtant de moments de beauté fragile et désespérée, d’innocence en péril.(Trois enfants jalonnent cette nuit : deux d’entre eux semblent être totalement insensibles au malheur et à la douleur).

    Certains seront très certainement décontenancés, heurtés, par la déconstruction du récit, la logique de l’absurde, l’aspect fantasmagorique, l’outrance irrévérencieuse. D’autres, comme moi, se laisseront porter par ces mouvements chorégraphiés aussi repoussants que fascinants, cet opéra flamboyant qui « encense les sens » (pour reprendre les termes d’Amira Casar), ce mélange d’absurde, de baroque, de burlesque, de grotesque, de picturalité éclatante, de théâtralité parfois dérangeante,   et d’humour noir, très noir.

    Werner Schroeter est un grand mélomane, « Nuit de chien » est d’ailleurs très imprégné d’opéra (Amira Casar a d’ailleurs précisé que pendant le tournage Werner Schroeter pouvait aussi bien passer la Traviata qu’un air de Pink Floyd) mais aussi de théâtre et de danse, et se regarde comme un opéra baroque, se vit comme une expérimentation déroutante, une expérience sensuelle et crue(lle) d’une mélancolie féroce. « Nuit de chien » ne flatte pas le spectateur en l’emmenant sur des sentiers battus mais l’enrichit peut-être davantage en l’embarquant dans un véritable univers, sans pareil, sans issue et sans espoir aussi. Pour Werner Schroeter, pourtant, il ne faut pas avoir peur de la mort : ce n’est pas un ennemi à affronter mais une fatalité à apprivoiser.

    Les membres de l’équipe du film présents hier soir l’ont défendu avec une passion communicative. Certains m’ont  récemment demandé pourquoi je n’avais pas rédigé de compte rendu de la rencontre avec Louis Garrel et Christophe Honoré invités lors d’une précédente séance du même ciné club. Je pourrais leur répondre que là où un comédien ne cherchait qu’à se mettre en valeur, à capter voire capturer l’attention (pas toujours avec le meilleur goût) nuisant presque davantage au film que le valorisant, dans sa posture, ses propos, son attitude et même sa tenue vestimentaire, une comédienne, Amira Casar en l’occurrence, au contraire, cherchait avant tout à se mettre en retrait et à partager son enthousiasme pour ce film dont elle est particulièrement fière de faire partie, dans lequel elle est d’ailleurs douloureusement radieuse. Il faudrait d’ailleurs aussi évoquer Pascal Greggory qui promène tout au long du film sa gravité désenchantée,  Samy Frey plus inquiétant que –et comme- jamais mais aussi Bulle Ogier, Bruno Todeschini, Eric Caravaca, Nathalie Delon, Jean-François Stévenin, Elsa Zylberstein qui font également partie de la distribution.

     Gilles Taurand (notamment scénariste pour Téchiné), habitué à un cinéma avec une structure narrative plus conventionnelle, a également évoqué sont travail avec beaucoup de conviction. Pour lui, un scénariste doit, une fois son scénario livré au réalisateur, l’abandonner et regarder ensuite le  film et le redécouvrir comme un simple spectateur. Il a ainsi ajouté le personnage de Clara Baldi qui n’existait pas dans le roman, choisi de centrer le récit sur le point de vue d’Ossorio, et il a précisé, sans le déplorer, bien au contraire, que Werner Schroeter avait ajouté beaucoup d’éléments baroques qui ne figuraient pas dans le scénario (n’en voyant d’ailleurs lui-même pas toujours le sens). Pour lui, savoir ainsi transfigurer un scénario est la marque des grands réalisateurs. Et que l’on apprécie ou non ce réalisateur et ce film en particulier, on ne peut lui nier un véritable regard, une acuité et une sensibilité particulières aussi inclassables et déstabilisants, voire dérangeants soient-ils. Une œuvre, indéniablement.

    « Nuit de chien » a reçu le Lion spécial du jury de la Mostra de Venise 2008 et sortira en salles en France, le 7 janvier 2009.

    Liens :

    Site officiel de Nuit de chien

    Site internet du ciné club de SciencesPo

    Page du ciné club sur Facebook pour être informé des projections

    Gazette de novembre du ciné club de SciencesPo

    Gazette de décembre du ciné club de SciencesPo

     Sandra.M